3
Dn 1900, la durée moyenne de vie étâit, en Europe, de 47 ans pour les femmes, ce qui signifiait que le problème de la ménopause ne se posâit que peu. Elle dépassera 80 ans dans quelques années, ceci explique le poids que prend ce sujet dals la vie des femmes. Réduire la prise en charge de la ménopause au seul traitement hor- monal substitutif (T. H. S.) est insuffisant. Sansvouloir ouvrir rrne polémique, il n'est pas le traite. ment pour toutes les femmes en toute situâtion. Lorsqu'on s'intéresseaux représen- tations sociales de la ménopause, cinq paramètresapparaissent: l'ar- rêt des règles, de la fécondité, la variation du capital santé,du capi- tal séduction et du statut social. Si 39 % des femmesestiment que la mênopause est liêe à une perte du capital sante, du capital de séduction et du statut social, 17 % estiment leur capital santé et de séduction inchangé et même leur statut sôcial inchanlg. C'est donc dans ces trois dimen- sions; médicale, esthétique et sociale, que se sifire la prise en charge. S'il est certâin que l'équilibration hormonale est au centre des prê occupations, il est légitime de se poser la question : quelle équilibra- tion, quand et'pour qui ? Pour répondre à cette questi.op, il est indispensable .de rappeler quelques notions:de bases de phy- siologie, le plus simplement pos- sible. On distir.g.re donc trois pluses principalns : o la périménopause période 1 (péri voulant dire autour), qui peut s'étendre au maximum sur 10 ans (en moyenne, à partu;t de 4345 ans), mais qui peut se réduire à quelques mois. Cela correspond à l'expression des pr€miers signes de vieillissement de la fonction ovarienne : les cycles se raccourcissent ou restent nor- maux et biolo$iquementun désê quilibre hormonal s'installe avec insuffisance en progestérone et hyperoestrogénie relative ou abso- tue o la préménopause période 2 jus- tement avant la ménopause), de coude durée, de quelque mois à quelques années (en moyenne autour de 5O ans) est aussiappelé < période charnière r. C'est le temps des paradoxes hormonaux où alternentdes phases d'équilibre et d'anarchie hormonale. Les synptômes sont donc bruyants et déroutants et les cycles souvent irréS,uliers o enfin la ménopâuse, période 3, s'installe, (en moyenne 52-55ans), avecI'aménorrhée (arrêt de règles) et donc sa c,rrence hormonâle et son cortège de symptômes phy- siques et psychiques : bouffées de chaleur, épisodes de dépression, arthralfies, céphalées, insomnies. secheresse vaginaleet modification du comportement sexuel, parfois prise de poids. Si les s1'rnptômes sont irréÉlulierset très individuels, ils finissent toujours par dispa- raitre. Par contre restent les consâ quencesà terme de la carence hor- monale : I'ostéoporose, le risque cardio'vasculaire et le vieillisse- ment général des tissus. Clnssisuemet t 'qrand ce.la est fait correcteinnû : r la périménopause est traité par de la piofestérone de synthèse de façon séquentielle, r la préménopause par un traite. ment æstroproÉlestatif (type pilule ou équivalent) fidèle â I'adage < freiner pour substituer r, r enfin la ménopause essentielle- ment corriEée par le 1 H. S., c'est- àdire un traitement hormonal de synthèseou continu ou séquentiel, local (parch, crème) ou général (comprimé) suivant les habitudes de chacun. Souvent, c'est d'embléele T. H. S. qui est institué et ainsi la femme, dès l'adolescence, de pilule en trai- tement substitutifs, avec parfois des pauses pour les grossesses (qui pour leur dêclenchement nécessi- tent d'âutres stimulations hormo- nales) passent leur vie sous hor- mones de synthèses. Dst+e bôen rdisûtmabl'e ? Phtsieurs tqestîor,s teatent etù suapens. ô Concernant I'ostéoporose, Pour- quoi les femmes qui Prennent des médicaments an ti ces troÉlè n es (suite à un cânôer du sein) font paradoxàIement moins d'ostéoPG rose? o Concerriant les æstrô!ènes de Horr SérieN' 2! RGctcVer.e.u - Ménopause et problèmes féminins 3

cabinet.gardan.chcabinet.gardan.ch/publications/pdf_art/menopause.pdf · Created Date: 4/15/2008 9:58:43 AM

  • Upload
    others

  • View
    14

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Dn 1900, la durée moyenne de vieétâit, en Europe, de 47 ans pour lesfemmes, ce qui signifiait que leproblème de la ménopause ne seposâit que peu. Elle dépassera 80ans dans quelques années, ceciexplique le poids que prend cesujet dals la vie des femmes.Réduire la prise en charge de laménopause au seul traitement hor-monal substitutif (T. H. S.) estinsuffisant. Sans vouloir ouvrir rrnepolémique, il n'est pas le traite.ment pour toutes les femmes entoute situâtion.Lorsqu'on s'intéresse aux représen-tations sociales de la ménopause,cinq paramètres apparaissent : l'ar-rêt des règles, de la fécondité, lavariation du capital santé, du capi-tal séduction et du statut social.Si 39 % des femmes estiment quela mênopause est liêe à une pertedu capital sante, du capital deséduction et du statut social, 17 %estiment leur capital santé et deséduction inchangé et même leurstatut sôcial inchanlg.C'est donc dans ces trois dimen-sions; médicale, esthétique etsociale, que se sifire la prise encharge.S'il est certâin que l'équilibrationhormonale est au centre des prêoccupations, il est légitime de seposer la question : quelle équilibra-tion, quand et'pour qui ?Pour répondre à cette questi.op, ilest indispensable .de rappelerquelques notions: de bases de phy-siologie, le plus simplement pos-sible.

On distir.g.re donc trois plusesprincipalns :o la périménopause période 1(péri voulant dire autour), qui peuts'étendre au maximum sur 10 ans(en moyenne, à partu;t de 4345ans), mais qui peut se réduire àquelques mois.Cela correspond à l'expression despr€miers signes de vieillissementde la fonction ovarienne : les cyclesse raccourcissent ou restent nor-maux et biolo$iquement un désêquilibre hormonal s'installe avecinsuffisance en progestérone ethyperoestrogénie relative ou abso-tueo la préménopause période 2 jus-tement avant la ménopause), decoude durée, de quelque mois àquelques années (en moyenneautour de 5O ans) est aussi appelé< période charnière r. C'est letemps des paradoxes hormonauxoù alternent des phases d'équilibreet d'anarchie hormonale. Lessynptômes sont donc bruyants etdéroutants et les cycles souventirréS,ulierso enfin la ménopâuse, période 3,s'installe, (en moyenne 52-55 ans),avec I'aménorrhée (arrêt de règles)et donc sa c,rrence hormonâle etson cortège de symptômes phy-siques et psychiques : bouffées dechaleur, épisodes de dépression,arthralfies, céphalées, insomnies.secheresse vaginale et modificationdu comportement sexuel, parfoisprise de poids. Si les s1'rnptômessont irréÉluliers et très individuels,ils finissent toujours par dispa-raitre. Par contre restent les consâ

quences à terme de la carence hor-monale : I'ostéoporose, le risquecardio'vasculaire et le vieillisse-ment général des tissus.

Clnssisuemet t 'qrand ce.la estfait correcteinnû :r la périménopause est traité parde la piofestérone de synthèse defaçon séquentielle,r la préménopause par un traite.ment æstroproÉlestatif (type piluleou équivalent) fidèle â I'adage< freiner pour substituer r,r enfin la ménopause essentielle-ment corriEée par le 1 H. S., c'est-àdire un traitement hormonal desynthèse ou continu ou séquentiel,local (parch, crème) ou général(comprimé) suivant les habitudesde chacun.

Souvent, c'est d'emblée le T. H. S.qui est institué et ainsi la femme,dès l'adolescence, de pilule en trai-tement substitutifs, avec parfoisdes pauses pour les grossesses (quipour leur dêclenchement nécessi-tent d'âutres stimulations hormo-nales) passent leur vie sous hor-mones de synthèses.

Dst+e bôen rdisûtmabl'e ?Phtsieurs tqestîor,steatent etù suapens.

ô Concernant I'ostéoporose, Pour-quoi les femmes qui Prennent desmédicaments a n t i ces troÉlè n e s(suite à un cânôer du sein) fontparadoxàIement moins d'ostéoPGrose ?o Concerriant les æstrô!ènes de

Horr Série N' 2! RGctcVer.e.u - Ménopause et problèmes féminins 3

s)rnthèse, il est âdmis (malgré la base de la prise en charge de latout€s les câmpaÉlnes publicitaires) ménopause, seule pour la périodequ'ils favorisent chez certâins lâ de périménopause (10 à 15 jourscroissance des cancers hormodê par cycle) en association avec despendants, en particulier ceux des complexes orthomoléculairesseins, ovaires et endomètre. (dont nous allons parler) pour lar Concernant les complications pré et la période de ménopausecardio-vasculaires après la méno- confirmée.pause, l'éni$me est la suivante : Pour cette dernière période se posepourquoi les femmes après la le problème des phyto-cestrogènes.ménopause meurent-elles avec des Par phytocestrogènes on entendartères coronaires qui ont moins des composés naturels issus desde plaques âthéromâteuses que plantes dont la structure chimiquecelles qui meurent plus jeunes ? ressemble à celles des æstrogènes

classiques.On a observé les populatiôns quien consomment le plus en raisonde leur alimentation : les asiatiquesprésentent moins de désordres hor-monaux, de cancers hormonauxdépendants, d'ostéoporose, que leshabitants des pays occidentaux.

On dist'rnEue t/rob EraruIÆ fdmillÆde plwûatnstrogànes :r les isoflavones (dont le soja esttrès riche)r les coumestanes (identifiés sur-tout dans les luzernes)r les lignanes (retrouvés dans lesfibres végétales).Plusieurs plantes sont riches en cescomposânts, très classiquement lasauSe, le sojâ très riches en isofla-vones, le Cimicifu$a racemosa etsurtout le Dong quai (AngelicaSinensis) originâire de Chine.Des prépârations phytothêrapiquescontenant ses plantes isolément ouen association, de toute façonriches en isoflavones, corrigeronttrès efficâcement les s)'rnptômesdésâgréâbles de la ménopause(bouffées de chaleur, etc.) et parti-ciperont à leur place, à côæ de laprogestérone, à la prévention descomplicâtions de la ménopause.

Nous sommes seulement au débutde la compréhension fine de cesphyto-æstrogènes, tant sur leurseffets antioxydants que sur leurdiverses actions âu niveau desrécepteurs hormonaux (effets par-fois paradoxaux aussi). A titred'exemple : expérimentalement,les isoflavones inhibent [a prolifé-ration des cellules cancéreusesmâmmaires et en même tempsauraient ( une âction æstrogène-Iike donc Dositive ', sur le choles-térol et su; I'os.

Comme nous venons de l'étudier,progestérone naturelle et æstro-gènes végétaux sont le socle de la

4 Horc Serie N' 23 RectèVerrc.u . Ménopause et problème3 féminins

Ces questions essentielles ontamené plusieurs axes de rechercheet le Docteur Leer aux U. S. A.depuis de nombreuses années prepose une strategie alternative.Ces travaux ont été traduits et vul-garisés par les Docteurs Rueff etNahonz.Si la médecine reste identique dânssa physiologie et légitime unenécessaire substitution hormonale,il paraît plus loSique de s'adresserd'abord au-x hormones vé$étales ouleurs précurseurs véliétanrx, de res-pecter des strâtégies différentespour chaque périodes (péri, pré etménopause) et enfin d'associer untraitement de synchèse classiqueen cas d'échec ou d'insuffisance dela démarche naturelle.C'est la loliique même et l'économie substantielle de médicamentsdont on limitera I'usage systémâ-tlque, donc I'hyperconsommariontânt se réservant lâ possibilité d'yrecouvrir en cas de besoin alorsnécessaire.

[,es travaux du Docteur Lee por-tent surtout sur la progestérbnevégétale extraite des ignames mexi-cains (le fameux Yam. Dioscoreamexicana). Il existe des prépara-tions orales et des crèmes à excel-lente pénétradon cutanée.L'assimilation cutanée étânt excel-lent, la crème est larg,ement utili-sée et la posologie facilement adaptable selon les cas.Les avantages de cette progestero-ne végétâle sont multiples.Bien évidemment, corrige lescarences en progestérone en pr€-mier lieu, mais aussi présente deseffets de prévention de I'ostéoporo.se et des affections cardio-vasculai-re en lieu et place des æstro!!ènesde synthèse (dont on a vu les ques-tions qu'ils soulevaient) et biend'autres propriêtés positives.Ainsi lâ proÉiestérone naturelle est

strâtégie. Nous redisons une fois deplus qu'en cas de nécessité, insuffi-sance d'action ou suite d'interven-tion chirurgicale avec ablation desovâires, une substitution classiquehormonale de synthèse p€ut êtretout à fâit souhaitâble.De même, ce que nous proposonscomme stratégie est une préven-tion et une prise en charge âctivedes trois périodes Éri, pré etménopause dans un contexte phy-siologique, c'est-àdire de normali-tê. En cas de maladies ou comoli-cations, comme par exemple uneostéoporose évolutive, d'autresstratégies thérapeutiques seraient àenvisager, ce qui sort du cadre dusujet de cet article.

Sans aborder les autres pris€s encharges médicales de cette périodedélicate de la vie des femmes, quin'intéressent pas cet article. on nepeut passer sous silence, troisvolets thérapeutiques en relationavec la correction hormonale :o Tout d'abord, la place centralede la médecine orthomolécul,aire.De nombreux nutriments sont aucentre des métabolismes Derturbéspar les déséquilibres hormonaux etont un rôle fondamental dans laprévention des trois complicationsprincipales de la ménopause.La prescription de c€s nutrimentsdoit s'envisager en association avecles mesures Drécédenæs. dès lapériode 2 dite de préménopâuse etsur le lon!! terme.

On retiendra donc :r L'huile d'onagre (riche en 06)régulatrice du métaboiisme desprostaglandines liées aux hor-mones, à la dose de 2 frammes à 3grammes par jour et bien sûr d'ex-cellente qualité.r La vitamine E, antiorydantmâjeur au centre de tous les precessus de vieillissement de 2OO à4OO U. I par jour.r La vitamine C, I'antiorydantlégendaire, d'autant plus efficacequ'elle est associée âux pigmentsdes plântes (flavonoîdes) de 1 à 2grammes par jour.r Une association Calcium-Mâllnésium, respectant le rapport2 pour 1 facilement assimilâbledonc chélatée.rEnfin. un ( cocktâil minéral génêraliste ', un multiminéral conte-nant en particulier du Zinc, pourcorriger les inévitables déficitschroniques même marginâux.

. Bien sur, I'alimentafion (commele prouve les études des popula-tions âsiatiques) tient un rôle prêpondérant dans cette période clé.On poUfla se référer utilement àir.l'article < une alimentatibn saine:lrpour chaque jour et pour chacun r(supplêment Recto-Verseau avril1998) et à l'alimentation du . crêtois r (RectGverseau mars 1998).On Sardera pour mépoire que laconsommation de 60 $gammes de'soja par jour modifie le cycle mens-truel.

r Dnfin, I'hygiène de vie, et en par-ticulier I'activite physique jouentun rôle prépondérant dans la lunecontre I'ostéoporose post-méno-pausique. En augmentant lescontraintes au niveau ostéo-articu-laire, elle permet une stimulationdes cellules osseuses et une aug-mentâtion de la masse musculaire.On pratiquera surtout des activitésphysiques agissârt sur les os por-teurs (marche rapide, vélo) et unegymnastique sollicitant le rachisdorsolombaire et les abdofessiers,sans oublier la natation.Dn conclusion, on retiendra que les

périodes péri, pré et ménopâu-siques, sont le siète de modifica-tions hormonales dont les consêquences pathologiques enparticulier cardio-vasculaires,osseuses et cutanées (vieillisse-ment) ne doivent pas être nélligées.Sans médicaliser outrancièrement,la prise en charge doit être centréesur lâ correction hormonaledabord naturelle et si besoin desynthèse mâis non d'emblée artifi-cielle, mais aussi globale doncouverte vers les complémentsorthomoléculaires, I'alimentationet le mode de vie et encore endirection d'autres techniques natu-relles.

Nous n'avons pas évoqué dans cetarticle les immenses perspectivesd'avenir issues de la mélatonine etde I'hormone ânti-vieillissementD. H. E. A. et sa grande sæur la< pré$nénolone r.L'actualité scientifique préciseradans un avenir proche leurs indica-tions en pârticulier dans I'ostéoperose et la lutte contre le vieillisse-ment. De même le très récentdéveloppement en Europe des tests

salivaires hormonaux permettrades affinements dans la connais-sance du skùrt d)"namique hormGnal des femmes et donc des stratêgiès thémpeutiques hormonales enparticulier nâhrrelles., .

Ces stratégies ne peuvent être,comme toujours, qu'individuelleset adapæes à I'histoire passée etactuelle de la patiente, simple, afinqu'une réponse raisonnable etdêdramatisée soit donnée, carn'oublions pas que la ménopausefait partie du processus évolutifnormal de la vie.Traiter n'est pas nier...

Docteur lacques GardanNaturcthérapeute

Notesl/Docteur J. R. Lee . lÛquilibrehormonal et Prog,estérone naturel-le r. Editions Sully2/Doctesr Rueff, Docæur Nahon :. Hormones vééétâles nâturelles ',Éditions Jouvence et Sully.