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MarionAufseesserpsychologueformée auxthérapies

/cd'avoir la niaque !

La niaque n'est pas un tempérament, une particularité génétique.Elle n'est pas liée non plus à I'intelligence ou au talent.

Cette détermination ne tombe pas du ciel: elle se cultive !

ennanwoll,s filane

comportementaleset cognitives SÉLECTIONNER SES

oBJECTIFSÀ poursuivre chaque nouvelle idée quinous passe par la tête, à s'engouffrer danstous les projets qui se présentent, on finitforcément par dilapider nos forces, etne plus avoir la niaque suffisante pour enconcrétiser ne serait-ce qu'un jusqu'au bout.D'où I'importance de se concentrer surdes objectifs, des missions ou des centresd'intérêt qui nous passionnent, qui ontvraiment du sens pour nous et auxquelson croit dur comme fer car alors, on aural'énergie et l'enthousiasme, donc ia niaque,pour es mener à bien en donnant e meilleurde nous-même. « On a tout lntérêt aussi àles formuler de façon très précise, réaliste, entenant compte des étapes intermédiaires eten les hiérarchisant », dit Marron Aufseesser.Dans le cas par exemple d'une actlvitésportive, plutôt se dire : « je veux remportertel ou tel match » ou «Je veux être dans les10 premiers à cette course » plutôt que «Jeveux être le meilleur ».

SE LANCER DES DÉFISRlen de plus stimulant, pour avoiret garder la niaque, que de se fixerdes défis et de tout faire pour les

relever malgré les obstacles. Parce qu'on l'adécidé volontairement, rallonger d'une centainede mètres ou gagner quelques secondes surson parcours habituel de jogging, aller jusqu'aubout d'un lvre compliqué, résister à son enviede fumer pendant un week-end entieç réussirà réparer un meuble alors que l'on n'a aucuntalent de bricoleur ou tout autre Petit challengedu quotidien, peut avoir un effet assez exaltant.On y gagne en fierté et en confiance en soi,Iesquels peuvent ensuite, à la façon des vasescommunicants, nous donner un esprit pluscombatlf dans d'autres domaines, par exemplepour défendre en réunion une idée qui noustient à cceur ou convaincre un banquier de nous

lcorder un credlt Rour monter notre Prget

S'ENTRAîNERQUOTIDIENNEMENT

S'imposer, une fois identifié ce pourquoi onveut se battre, une discipiine d'entraînementsi possible quotidienne, et de préférenceorganisée de façon rituelle est, selon AngelaDuckworth, le secret de la réussite : « Unefois établis un lieu et une heure de votreconvenance, restez-y f idèle, consel I le-t-el le,De nombreux travaux indiquent que celuiou celle qui a pour habitude de s'entraînerquotidiennement à la même heure et aumême endroit n'a pas à réfléchir au momentde sy mettre. ll se lance et voilà tout, »

AngelaDuckworthprofesseur depsychologie àl'Université dePennsylvanie

VOULOIR PROGRESSER

Qu'il s'agisse d'étudiants, de sportifs, de musicrens,de "décideurs" ou d'employés, Angela Duckworthl'a souvent constaté : « Ceux qui ont la niaque ont la

volonté de s'améiiorer quoi qu'il leur en coûte, et peu importele niveau auquel ils sont déjà parvenus ». Loglque : plus onprogresse, plus on gagne en confiance en soi et, de là, pluson a envie de se bagarrer: Un cercle vertueux, en somme,mais qui exige d'y consacrer les efforts nécessalres, sansprocrastiner : « Repousser toujours tout au lendemain est lameilleure façon de se saboter », estime lYarion Aufseesser.

snntÉ mlcezrtE I SEPTEMBRE 2017

S,ENTÊTER MALGRÉ i.LES DTFFTCULTES I

Quoi qu'on n'entreprenne, il n'y a pas de honte ?vuu guel rrrsr rLr cpr cr iltc,ilIl/dpd5ueItot tLeà echouer une. delx ou même dix fois, Et s'rt esLnormal d'en ressertrr de ra déception, de passerpar des moments de souffrance et de lassitude,ou mere de décou.agement. il ne faut pas endéduire pour autant que l'on est défin tivementnul, moins bons que ses collègues ou sesco'rcurrerts. et que l'or r'y arrive-a jamais :

« lmputer à une cause irrévocable le moindredéboire, aussi anodin soit-il, lui confère l'ampleurdu désastre, au point qu'il semble préférable debaisser les bras », sourrgne Ar-geia Duckworthqui rappel e que ,a tenacité n a nen a voir avece talent et que « le succès n est jamais assure,c'est le courage qui compte ». Autrement dit,pour avoir la niaque, il faut être persévérant etremettre sans cesse et avec ténacité l'ouvragesur le métier : « En analysant toutefois les raisonsqui, à chaque fois, ont conduit à l'échec, et enen tirant Jes conséquences », ajoute MarionAufseesser. Est-ce parce qu'on n'a pas su gérerson ternps ? Que l'on s'est laissé distraire ? Quel'on a brûlé certaines étapes ou négligé certainsparamètres ? Se poser ces questions permetalors de réfléchir à d'autres approches ousolutions qui pourraient conduire à ce que laprochaine fois soit la bonne.

SAVOIR S'ENTOURERRechercher la compagnie de personnes positives,

qui n'hésitent pas à se donner du mal dans ce qu'ellesentreprennent, peut être très contagieux et donc trèsfructueux. « Si l'on se sent dans une impasse, que nospensées tournent en boucle sans qu'il en sorte quelquechose, il est de toute façon essentiel de demander à un tiersson avis car il peut apporter un regard extérieuç plus objectif,et nous aider ainsi à prendre le recul nécessaire pour repartirde plus belle », insiste lYarion Aufseesser. ll peut s'agir d'unmentor ou d'un collègue bienveillant, d'une amie, d'un parentou d'un conjoint : « Toutefois, nos proches ne sont pastoujours les mieux piacés pour remplir ce rôle car, vouiantnous protéger ou pris par ieurs propres angoisses, ils peuventaussi nous freiner dans notre élan, » A fuir en tout cas, lesesprits chagrins qui nous tirent vers le bas, et ceux chez quil'on sent pointer de la jalousie ou dont les critiques et lesmises en garde ne sont pas justifiées,

SE METTRE EN MODE GAGNANT« À rumlner ses insatisfactions, on frnit par êtrepris dans une avalanche d'émotions négatives

qui nous font perdre confiance en nous et nous paralysent »,souligne Marion Aufseesser. C'est pourquoi il est important,pour avoir la niaque, et la garder si l'on a par ailleurs essuyéun revers, de remarquer et se féliciter de chaque petiteréusslte ou victoire : « On se met ainsi en mode gagnant, etnon dans une position d'échec. » Le dossier que l'on a montéavec passion n'a finalement pas été retenu ? D'accord, maisdans le même temps, n'a-t-on pas réussi à dénicher une placepour un concert qui joue à guichets fermés ? A gagner enfinle bras de fer qui nous opposait à notre assureur ou notreopérateur téiéphonique ? A jouer d'une traite ie morceaude piano sur lequel on butait depuis des semaines ? Et surtout,à progresser quelle qu'ait été l'issue finale ? IYarion Aufseesserinvlte aussi à nous injecter chaque matin au réveil, unepetite "piqûre" de niaque : « ll pleut quand on se réveille ?

Plutôt que de pesteç on se dit que cela va faire du bien à nosjardinières. On pense à l'heure de métro qui nous attend ?

Plutôt que de râler: on se réjouit d'avoir ce temps pouravancer notre bouquin, noter les idées qui nous passent parla tête, observer ceux qui nous entourent.,. ))

FAIRE UN §AUT DANSSON PASSEQuand on se sent abattu, que l'ondoute d'avoir l'étoffe d'un gagnant,il ne faut pas hésiter à faire travaillersa mémoire, ll y a forcément, dansnotre passé, des moments où l'ona relevé avec succès un défi quipourtant nous a donné du fil àretordre, où l'on a réal sé un projetà force d'acharnement et parceque l'on s'est donné les moyens,où l'on est ailé jusqu'au bout d'unedécision sans se laisser décourager:Exhumer ces souvenirs où l'on aete "heroi'que" puis en décomposertoutes les étapes - à qlellesressources avait-on fait appel, quelles ,qualités avart-on su développer.quelles aides avait-on sollicitées... - .

peut vra,ment nous redonnerconfiance en nous, et stimuler notre :

capacité à remonter au créneau,

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@MAGAZINE I SEPTEMBRE

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PRENDRESOIN DE SOIDifficile de se démener

pour la cause que l'on entend défendre, dedéployer la force de travail nécessaireà la concrétisation d'un projet ou de montrerà un recruteur que I'on est celui ou cellequ'il attendait, si nos batteries sont vides,« Non seulement il faut veiller à sonsommeil, mais se protéger d'un excès destress, insiste Marion Aufseesser: À petitedose, il peut en effet nous stimule; maispassé un certain seuil, nous ôter touteénergie, » A chacun de trouver sa techniqueantistress : activité physique, peinture,méditation, musique...

ÊrnETOLERANTCultiver la niaque ne

signifie pas écraser les autres.Au contraire : « Cela supposed'admettre que chacun peuts'améliore; progresser et mûrir:insiste Angela Duckworth. Demême que nous devons cultivernotre volonté de remonteren selle après une chute, nousdevons accorder aux autres lebénéfice du doute quand cequ'ils tentent ne rencontre pasun franc succès. >>

EtrEIEIUL'art de la niaque.Angela Duckworth. Ed. iC Lattes,21,90 €. Rebondir. Réussirvotre transitionprofessionnelle. lVarionAutseesser. Ed. 0dile lacob, '17 {.

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