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« Guichet unique» sur le Guide des bonnes pratiquesbiomédicales: un projet interassociatif
G. Farges
UTC, département génie biologique, BP 20 529, 60205 Compiègne Cedex
Tél. : +33(0) 03 44 23 44 58 ; Fax: +33(0)0344234331 ; Adresse e-mail: [email protected];
URL: http://www.utc.fr/-farges ; http://www.utc.frl-farges/bonnes'''pratiques/bpb.htm
INTRODUCTION
Le Guide des bonnes pratiques biomédicales en établissement de santé est disponible depuis novembre 2002au sein de la communauté biomédicale hospitalièrefrançaise [1]. C'est un référentiel métier de la profession biomédicale hospitalière française, dont l'usagede terrain est suivi et analysé périodiquement. En2003 et 2004, des bilans sur les retours d'expérienceont été réalisés par l'auteur, animateur du projetinitial [2-4].En 2005, le constat est dressé que la dynamiqueprofessionnelle naturelle ne génère pas encore automatiquement un recueil et une synthèse desauto-diagnostics de bonnes pratiques. Il faut pourcela une animation forte qui impulse des sollicitations auprès des acteurs biomédicaux hospitaliers.En 2006, l'initiative de réaliser des auto-diagnosticsde bonnes pratiques par les services biomédicaux del'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) [5]a permis de relancer le recueil et la synthèse nationale sur le sujet.Cet article présente la synthèse de tous les retoursd'expérience obtenus jusqu'en 2006, situe lesévolutions et tire des enseignements prometteurspour l'avenir: une mutualisation transparentedes auto-diagnostics réalisés par les servicesbiomédicaux pourrait permettre à l'ensemble de laprofession de capitaliser sur les meilleures pratiquesde chacun [6]. Un « guichet unique» de communication et un accompagnement pédagogique pourles services demandeurs pourraient alors être desactes opérationnels rapides à mettre en œuvre par lesassociations professionnelles signataires du guide.Ainsi, une dynamique d'efficience professionnellepourrait naître naturellement pour contribuer
IRBM News 2007 ; 28 (3) © Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
à l'amélioration de l'exploitation des dispositifsmédicaux et, au final, de la qualité des soins délivrésaux patients.
BILANS DES RETOURS D'EXPÉRIENCE 2003À 2006
En octobre 2003, le premier bilan dressé aprèsenviron 6 mois de mise en pratique du guide a faitapparaître les trois points suivants [2] :1. Le Guide des bonnes pratiques biomédicales est bien
perçu par l'ensemble des acteurs de la communauté biomédicale hospitalière.
2. Il est ressenti comme un outil « utile » et « exploitable » et suscite l'intérêt pour des auto-évaluationset des audits inter-services biomédicaux, entre pairs.
3. Il est encore trop tôt, à cette époque, pour savoirs'il répond à son objectif ultime: « initier unedémarche d'amélioration permanente des pratiquesbiomédicales quotidiennes dans les établissements desanté ».
Après ce premier bilan, des actions sont menéespour:• faciliter l'accès et la diffusion du guide complet et
original, qui est devenu téléchargeable gratuitement sur internet [7] ;
• exploiter un outil d'auto-diagnostic pour quechaque service puisse se situer par rapport auxréférences de bonnes pratiques du guide. Pour celaune grille d'analyse automatique est conçue [8] etproposée en téléchargement libre sur internet [7].Les résultats sont donnés en temps réel sous formed'un graphe radar.
En octobre 2004, il était possible de dresser unepremière synthèse nationale sur les retours sollicitéset reçus des auto-diagnostics réalisés par les servicesbiomédicaux (Fig. 1).
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Missions
Coordinations fondionnelles
Composition adéquate de l'équipe
Processus de gestion des risques
Gestion des interfaces avec les services
~---4,;;;---;----'r--~Gestion de la documentation qualitéRéception f--........-f'--------il'!
Processus d'achat
Données d'organisation
Etalonnage des contrOleurs
Mise en service et formation
Réfor~~"-....,.Contrôle Qualité
Maintenance oorredive4-_~
Maintenance des matériels techniques Analyse du besoin en personnel
Description des matériels techniques Formations professionnelles
Adéquation des matériels techniques ncadrement intérimaires et stagiairesPrévention des risques au kaval mploi du temps
Plan du service biomédical
-03 servlœs ISO 9001, en 2004
-019 servlœs en France, en 2004
Figure 1. Moyenne comparative de 22 réponses reçues à l'auto-diagnostic « bonnes pratiques» (dont 3 provenant de services certifiés ISO 9001) sur lapériode d'avril à juillet 2004.
La plus-value de la certification ISO 9001 est clairement apparente sur tous les items de bonnespratiques, et ce graphe peut servir à convaincre ceuxqui douteraient encore de l'apport d'une démarchede certification. Il est aussi intéressant de constaterque tous les services biomédicaux s'octroient desscores minimaux pour deux items: processus degestion des interfaces avec les services et préventiondes risques au travail. Ces constats ont généré desétudes d'approfondissement et des propositionsd'amélioration [9, 10].Le bilan 2004 fait apparaître les points suivants[3,4] :1. La grille d'auto-évaluation du Guide des bonnes
pratiques biomédicales est bien perçue et appréciée(85 %des sondés).
2. La validation de la grille est approuvée par lesacteurs (65 %des sondés) qui souhaitent aussi unevalidation officielle par les associations professionnelles (70 %des sondés).
3. La possibilité de se situer par rapport àune moyenne nationale est majoritairementapprouvée (75 %des sondés).
Si tous les retours d'expérience de 2003 et 2004 ont étéobtenus suite à des sollicitations explicites de l'animateur du projet et l'aide d'étudiants biomédicaux enstage dans les centres hospitaliers, l'année 2005 a étéutilisée comme période d'observation sur la capaciténaturelle de la profession à générer par elle-même detels auto-diagnostics de bonnes pratiques. Le constatest que si des auto-évaluations ont été faites sur leterrain, aucune n'est parvenue jusqu'à l'animateur etdonc aucune synthèse nationale n'a pu être élaborée.
Le bilan 2005 et les enseignements à tirer de cetteobservation sont:1. La profession a besoin d'un centre pivot d'anima
tion et de stimulation pour alimenter ladynamique« bonnes pratiques ».
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2. La plus-value de la mise en commun desauto-diagnostics n'est pas encore perçue par lesacteurs qui pourraient en bénéficier.
3. L'exploitation du guide n'est pas encore associée àl'obtention de gains visibles et rapides dans l'activité quotidienne, mais davantage à une « preuve»d'un travail « bien fait ».
En 2006, le Comité de coordination de l'ingénieriebiomédicale à la direction de la politique médicale del'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP)prend l'initiative de réaliser des diagnostics « bonnespratiques biomédicales» sur l'ensemble de sesétablissements [5]. L'objectif est de dresser unpremier constat global afin d'aider à la mise en œuvred'actions d'amélioration qui seraient considéréescomme prioritaires. En juin 2006, avec l'aide d'unstagiaire du Master Qualité de l'UTC, 23 servicesbiomédicaux parisiens ont été diagnostiqués avecune moyenne des scores qui se situe entre celleobtenue, en 2004 au niveau national, par les
19 services biomédicaux non certifiés et les 3 certifiésISO 9001 (Fig. 2). Les évaluations ont été réalisées soitindividuellement soit (en majorité) collectivement ausein des services. La compréhension des items duguide ainsi que les réponses à donner n'ont pas crééd'ambiguïtés au niveau des acteurs, ce qui confirmel'aspect professionnel du vocabulaire employé. Despriorités d'actions et des conclusions perçues commepertinentes par l'ensemble des acteurs ont pu êtretirées, ce qui représente un résultat de consensusobtenu avec beaucoup d'efficacité.
Le bilan 2006 dans la mise en œuvre du guide portesur les enseignements suivants:1. L'usage du guide est latent auprès des acteurs
biomédicaux, et une initiative bien construite peutdéclencher des actions d'analyse ambitieuse avec,comme suite logique, des propositions opérationnelles et crédibles.
2. Les diagnostics collectifs sont à favorisercar ils augmentent implicitement la capacité
Missions
Démarche qualité
Composition adéquate de réqulpe
:::--",""",--,.:~--+--~ Gestion de la documentation qualitéRéception r-~-f----~
Processus d'achat
Données d'organisation
Etalonnage des contrOleurs
Mise en service et formation
Réformfll~"--.JObjectifsContrOle Qualité Mesures
Maintenance corrective Améliorations
Maintenance préventive Gestion des interfaces avec les services
Maintenance des matériels techniques Analyse du besoin en personnel
Description des matériels techniques Formations professionnelles
Adéquation des matériels techniques . ncadrement intérimaires et stagiairesPrévention des risques au traval - Emploi du temps
Plan du service biomédical~3 selVloes ISO 9001, en 2004~19 selVloes en Frenœ, en 2004811[J23 selVloes de rAP-Hp, en 2006
Figure 2. Moyenne des 23 auto-diagnostics « bonnes pratiques» des services biomédicaux de l'AP-HP obtenue en juin 2006, située entre celles des19 services nationaux et des 3 services certifiés ISO 9001 obtenues en 2004.
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de consensus sur les actions d'amélioration àentreprendre.
3. Les échanges de bonnes pratiques entre services« voisins» sont à développer pour progresser plusrapidement dans l'amélioration.
PERSPECTIVES DE MUTUALISATION :UN « GUICHET UNIQUE» SUR LES BONNESPRATIQUES
Une analyse a été réalisée sur les maxima etminima de tous les auto-diagnostics parvenusentre 2004 et 2006. Elle porte sur 45 servicesbiomédicaux représentatifs de tous les établissements hospitaliers français (centres universitairesou non, urbains ou ruraux, certifiés ou non). Ellefait apparaître le résultat, illustré par la figure 3,que sur les 28 items « bonnes pratiques », certainsservices biomédicaux ont diagnostiqué un score:• minimal de 0 %sur 21 items;• maximal de 100 %sur 28 items.
L'enseignement tiré de cette observation est:• il existe toujours au moins un service biomédical
« au top» d'une bonne pratique (score de 100 %);• toutes les « bonnes pratiques » sont couvertes au
niveau « toP» quand on observe l'ensemble desservices;
• il existe des services biomédicaux qui ont desbesoins importants de développement de bonnespratiques (score à 0 %).
La proposition logique qui peut alors être déduite estde favoriser la mise en commun des « bonnespratiques » des uns pour aider les autres. Ceprocessus de mutualisation peut se faire naturellement si les services sont voisins géographiquementou ont l'habitude de travailler ensemble. La réalitéde terrain montre que souvent des cloisonnementsou des difficultés existent qui limitent, voire empêchent, de tels échanges professionnels.Pour favoriser les échanges de bonnes pratiquesentre services lointains géographiquement, il peutêtre proposé de créer une interface professionnelle
Démarche qualité
Coordinations fonction nelles
Processus de gestion des risques
Composition adéquate de l'équipe
~i---t--+--+--I Gestion de la documentation qualité
Missions• Objectifs
sures
Améliorations
Gestion des Interfaces avec les services
RéforContrOle Qualité
Maintenance corrective
Maintenance préventive
Réception f--f--f--+--+e'
Processus d'achat
Données d'organisation
Etalonnage des contrôleurs
Mise en service et formation
Maintenance des matériels techniques Analyse du besoin en personnel
Description des matériels techniques Formations professionnelles
Adéquation des matériels techniques ncadrement intérimaires et stagiairesPrévention des risques au traval mplol du temps
Plan du service biomédical
-oMaxlmum de TOUS les S<DI9S
-oMlnlmumdeTOUS IeSS<DI9S
Figure 3. Maxima et minima des 45 auto-diagnostics de bonnes pratiques biomédicales reçus entre 2004 et 2006.
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neutre et accessible, un véritable « guichet unique»pour la valorisation de l'exploitation du guide:• neutre car elle accueillerait tout type de services et
d'acteurs, quels que soient leurs statuts (privé oupublic) et leurs fonctions (ingénieur, technicien,administratif.. ). Elle conservera, à leur demande, laconfidentialité des données, mais pourra mettre encontact les volontaires aux échanges de bonnespratiques;
• accessible car elle pourrait être sollicitée à n'importe quel moment et de n'importe quel endroit.Un site web interactif et dynamique semblerait êtreune solution pour atteindre cette fonction, avec desaccès plus ou moins restreints selon les niveauxd'engagement de la personne sur les échangesenvisagés (par exemple: « je veux juste voir lesmoyennes des autres; je contribue en adressantmes auto-diagnostics; je suis prêt à communiqueret échanger sur mes meilleures pratiques»).
CONCLUSION
Le Guide des bonnes pratiques biomédicales en établissement de santé poursuit son immersion dans leshabitudes professionnelles des services biomédicaux. De manière lente, mais progressive, discrète,mais certaine, le guide continue à être considérécomme un support crédible et exploitable pouraméliorer l'exercice professionnel quotidien. Ilreste à favoriser le réflexe d'auto-évaluation et àcommuniquer davantage sur les bénéfices possibles, pour tous, des échanges individuels sur lesmeilleurs pratiques repérées chez les uns ou chezles autres.Un projet interassociatif pourrait prendre corps àpartir de l'idée de réaliser un « guichet unique » surle guide des bonnes pratiques. Avec l'emploi judicieux des nouvelles technologies ouvertes del'internet interactif et dynamique (PhP, MySQL. .. ),
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il semble envisageable de mettre à disposition unespace professionnel collaboratif adéquat. Leproblème des ressources compétentes pour créer etmaintenir dans la durée un tel outil doit être anticipéet analysé soigneusement.Ce projet pourrait engendrer une dynamique interprofessionnelle répondant aux enjeux de toute laprofession biomédicale. Il participerait à la consolidation de la reconnaissance par les pairs du mondede la santé, de sa contribution, à partir de son champd'expertise technologique, à la qualité des soinsapportée aux patients.
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