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Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 1
« Histoire des arts et Musique et carnet culturel »
La vie musicale à MULHOUSE
au XIXème siècle -II- Frédéric FUCHS CPEM68
Le présent document est le deuxième volet d’un document général sur une étude de la vie musicale à
Mulhouse au XIXème siècle.
Le premier volet traite particulièrement des enjeux de l’enseignement de l’histoire des arts à l’école
élémentaire ainsi que du contexte historique particulier de la Ville de Mulhouse au XIXème siècle.
Le second volet présenté ici est une analyse de la vie musicale à partir des spécificités historiques
et sociologiques de la société mulhousienne.
SOMMAIRE
P1 Sommaire
P 2 Trois thématiques de découvertes musicales
P 4 Musique française au XIXème siècle
P 5 Frise historique vierge de 1830 à 1900 dans 5 champs de l’histoire des arts
P 6 Frise historique renseignée de 1830 à 1900 dans 5 champs de l’histoire des arts
P 7 Un peintre – un poème - une musique – un roman – la peinture/ cinéma
P 7 Bernard Latuner « la ville » Steve REICH « the trains »
P 8 Grand Corps malade « voyage en train »
P 9 Arthur HONEGGER « Pacific 231 »
P 10 analyse de l’oeuvre
P 12 Emile Zola « la Bête humaine »
P 13 Peintures de Manet et photos extraites du film « la bête humaine » de J. Renoir
P 14 Les MARCHES
P 15 Les CRIS de PARIS de Clément JANEQUIN
P 20 La DANSE MACABRE généralités et Topor Nouvelle en trois lignes 1
P 21 Des représentations de la Danse Macabre
P 22 Pistes pédagogiques pour aborder la thématique
P 23 SAINT-SAENS la Danse macabre Histoire de l’oeuvre
P 24 argument - poème de Cazalis
P 25 analyse de l’oeuvre
P 27 Jean –Jacques Henner un peintre alsacien au XIXème siècle.
P 31 Charles GOUNOD
P 32 César FRANCK
P 33 Camille SAINT-SAENS
P 35 Georges BIZET
P 36 Jules MASSENET
P 37 Scènes Alsaciennes
P 38 Gioachino ROSSINI
P 39 Guillaume Tell
P 41 Emil WALDTEUFEL
P 43 Georges MIEG
P 44 Charles KOECHLIN
P 45 Jacques EHRHART
P 46 Henri REBER
P 52 Sommaire CD pédagogique
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La ville de Mulhouse regorge donc de témoignages remarquables pour l’enseignement de l’Histoire
des Arts. Trois exemples seront développés dans ce dossier:
1. Le développement des chemins de fer
a été une nécessité économique et en même temps une des raisons du développement de cette industrie.
Grâce aux ateliers de construction de locomotives (la plupart des machines étaient alors construites
en Angleterre et aux Etats-Unis), à la construction d’un réseau de lignes ferroviaires importantes pour
le maillage régional, national et international, Mulhouse est devenu un centre incontournable de l’histoire
du chemin de fer, raison de la création du Musée du chemin de fer, aujourd’hui dénommé Cité du Rail,
de réputation internationale.
Le train vu par les artistes.
Le train a fasciné de tout temps les artistes. De nombreux peintres en ont fait un sujet incontournable.
Des écrivains ont décrit par le menu la vie des cheminots mais aussi des usagers de ces nouveaux moyens
de transport. Enfin, les musiciens ont trouvé une source d’inspiration dans ces sons et rythmes nouveaux
que l’on ressentait au passage de ces machines qui avait quelque chose de terrifiant et de fascinant la
fois. Le train a également été un des premiers sujets utilisés au cinéma, art nouveau à l’aube du XXème
siècle.
tableaux Monet – Walden Lionel – Klioune Yvan - …
architectures métalliques des gares, des marchés, la Tour Eiffel
littérature : Zola la Bête Humaine
Musique : Honegger Pacific 231 – ambiances sonores du XXè siècle.) Voir autres œuvres dans le dossier « entre trains et machines » sur le
site Musique et Culture du Haut-Rhin / Documents/analyses d’oeuvres
2. Un peintre alsacien dans son siècle : Jean Jacques Henner
Présent au musée des Beaux-Arts, au musée alsacien d’Altkirch, au Musée Henner de Paris, J.J. Henner
est une personnalité qui a fréquenté de nombreux compositeurs tels Saint-Saëns, Claude Debussy,
César Franck….
Tant à Paris que dans son Alsace natale, Jean-Jacques Henner aura des contacts incessants avec les
artistes qui gravitaient dans les milieux bourgeois, les salons mondains.
Le développement industriel donne une nouvelle richesse à la bourgeoisie dont le train de vie est
modifié. Cette société fréquente les salons, le théâtre, les expositions, les galeries d’art, ….
Souvent de religion protestante, cette élite intellectuelle se doit de laisser à leurs contemporains une
partie de leur fortune. Ainsi font-ils œuvre de collectionneurs et de mécènes.
Les artistes sont invités à produire de très nombreuses œuvres.
Chaque entrepreneur a acquis des œuvres des maîtres du XIXème, qu’il a offertes au Musée des
Beaux Arts créé par la Société Industrielle de Mulhouse. Des entrepreneurs, avocats, notaires, férus
de littérature, font de leur vivant ou à leur mort don de leurs collections d’ouvrages, souvent de très
grande qualité.
Un souci permanent de justice rend ce patronat très avant-gardiste quant aux conditions sociales de
vie de leurs ouvriers. (voir dossier n°1)
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3. Témoignages historiques
Il reste également des témoignes beaucoup plus anciens qu’il pourra être intéressant de faire
découvrir à nos élèves car Mulhouse garde de nombreuses traces de son passé moyenâgeux.
Des recherches aux archives municipales, aux archives du BUSIM (Bibliothèque Universitaire et
de la Société Industrielle à la Fonderie) permettront de reconstituer Mulhouse enfermée dans ses
remparts (traces de tours autres que celle du Bollwerk – traces du rempart parallèle à l’avenue
Kennedy), de découvrir les nombreuses chapelles de confrérie de soignants (la chapelle St Jean en
est la dernière visible), les maisons anciennes et l’hôtel de ville de la Place de la Réunion. Outre le
masque du Klapperstei fixé sur une façade de l’hôtel de ville qui était placé au cou des femmes
médisantes, promenées sur une charrette à travers la ville sous la vindicte de la foule, on remarquera,
juste en face la statue de Guillaume Tell.
Il sera possible en littérature de lire la légende de ce personnage qui a inspiré un compositeur
souvent joué tout près de l’auberge, au théâtre de la Sinne : Rossini dont l’ouverture de « Guillame
Tell » est très connue.
Mais il sera également possible de profiter de l’occasion pour faire connaître aux élèves l’histoire
tourmentée de la Ville de Mulhouse, et ses liens avec la Confédération Helvétique.
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Musique française du 19ème siècle
Charles Gounod Jacques Offenbach César Franck Camille St-Saëns
(1818-1893) (1819-1880) (1822-1890) (1835-1921)
marche nuptiale opérettes Poèmes symphoniques Poèmes symphoniques
Faust Chasseur Maudit Carnaval des Animaux
Danse macabre
Emile Waldteufel Georges Bizet Jules Massenet
(1837-1915) (1838-1875) (1842-1912)
opérettes opéras opéras
Suites pour orchestre Suites pour orchestre
Les patineurs Carmen Scènes alsaciennes
L’Arlésienne Méditation de Thaïs
Claude
Debussy Maurice Ravel
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Frise historique à renseigner
Histoire 1800 -1830 1830 -1840 1840 - 1860 1870 -1880 1880 -1900
1840 interdiction du travail
des enfants
1848 abolition de l’esclavage
1848 IIème République
1875 IIIè République
1882 école obligatoire
1885 Vaccin de Pasteur
Arts de l’espace (architecture)
Arts du langage (littérature)
Arts du son
Arts du visuel (cinéma)
Arts du visuel (peinture)
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Frise historique renseignée
Histoire 1800 -1830 1830 -1840 1840 - 1860 1860 -1880 1880 -1900
1840 interdiction du travail
des enfants
1848 abolition de l’esclavage
1848 IIème République
1875 IIIè République
1882 école obligatoire
1885 Vaccin de Pasteur
Arts de l’espace (architecture) 1839
ligne chemin de fer Thann Mulhouse
par N. KOECHLIN loco Napoléon
1889 EIFFEL Tour Eiffel
1860 Halles de Baltard
Arts du langage (littérature) ZOLA (1840-1902) la bête humaine A. DAUDET 1869 L’Arlésienne
Lettres de mon moulin)
Arts du son Saint-Saëns (1835-1921)
Carnaval des animaux
Danse macabre
Bizet (1838 – 1875) l’Arlésienne
Carmen
Waldteufel (1837-1915)
Valse des patineurs
Fauré (1845-1924)
Debussy (1862-1918)
Koechlin (1867-1950)
musiques de salon
Ravel (1875-1937)
Arts du visuel (cinéma) Jean Renoir
1938 la bête humaine
(film)
Arts du visuel (peinture) 1837 Alfred Rethel danse macabre 1877 Monet la gare St Lazare
1880 A. Legros danse macabre
1870 Degas l’orchestre
1872 Degas la danse
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Le train
Le choix du thème de la locomotive est motivé par la présence d’un
musée extraordinaire à Mulhouse, connu internationalement et par
l’histoire particulière de notre cité vis à vis de ce moyen de
transport.
Il l’est également parce que la bibliothèque de Mulhouse, dans le cadre de son
service Artothèque, prête aux écoles des oeuvres originales dont quelques ne
sont été sélectionnées dans ce dossier.
Voir la première partie de ce dossier qui développe l’aspect historique de cette épopée.
TOIRE
BERNARD LATUNER La ville
Œuvres musicales en lien avec la thématique:
Steve REICH « Different Trains »
est une œuvre musicale pour quatuor à cordes et bande magnétique du
compositeur américain de musique contemporaine Steve Reich en 1988.
Elle a remporté le Grammy Award de la meilleure composition de musique
classique contemporaine en 1989.
Avec Different Trains, Steve Reich met en parallèle son expérience de très jeune enfant de parents
divorcés - dont le père vit sur la côte est des États-Unis à New York et la mère sur la côte ouest à Los
Angeles - qui devait fréquemment de 1939 à 1942 prendre le train pour aller d'une ville à l'autre au
cours d'un voyage de deux jours, avec la mémoire des déportés d'Europe convoyés dans les trains vers
les camps de concentration. Steve Reich sous-entend que s'il avait vécu en Europe à cette époque, en
tant qu'enfant juif, ce sont ces « trains bien différents » qu'il aurait probablement dû prendre.
Different Trains est la première pièce de Reich utilisant des
enregistrements d'interviews réalisés pour l'œuvre, et non de simples
bandes magnétiques retravaillées, comme matériau musical.
Pour cette pièce, le compositeur alterne, en trois mouvements, bruitages
évoquant les trains (sirènes, crissements), modifications de cordes et
enregistrements de témoignages familiaux et historiques des témoins de
cette époque.
La composition utilise en partie le concept de répétition marques des
œuvres de Steve Reich.
Steve Reich, né le 3 octobre 1936 à New York, est un musicien et compositeur américain de
renommée internationale. Il est considéré comme un des pionniers du minimalisme et de la musique
répétitive. Pour caractériser son œuvre, certains préfèrent utiliser le terme de « musique de phase »
(traduit de l'américain) qui le différencie de la musique répétitive.
http://fr.wikipedia.org/wiki/1988_en_musique_classiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Grammy_Awardhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1989_en_musique_classiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats-Unishttp://fr.wikipedia.org/wiki/New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Los_Angeleshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Los_Angeleshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9portation_en_Europe_au_XXe_si%C3%A8cle&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_minimaliste
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le voyage en train Grand Corps Malade
Chanson : J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un, Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare, Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard. Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins, Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins, Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai, Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet, Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires, Certains pensent que tu te plantes et que t'as pas les pieds sur terre, Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage, Pour la plupart le train va dérailler dès le premier orage. Le grand amour change forcément ton comportement, Dès le premier jour faut bien choisir ton compartiment, Siège couloir ou contre la vitre il faut trouver la bonne place, Tu choisis quoi une love story de première ou d'seconde classe. Dans les premiers kilomètres tu n'as d'yeux que pour son visage, Tu calcules pas derrière la fenêtre le défilé des paysages, Tu te sens vivant tu te sens léger tu ne vois pas passer l'heure, T'es tellement bien que t'as presque envie d'embrasser le contrôleur. Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bât de l'aile, Toi tu te dis que tu n'y es pour rien et que c'est sa faute à elle, Le ronronnement du train te saoule et chaque virage t'écoeure, Faut que tu te lèves que tu marches tu vas te dégourdir le coeur. Et le train ralentit et c'est déjà la fin de ton histoire, En plus t'es comme un con tes potes sont restés à l'autre gare, Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex, Dans son agenda sur ton nom elle va passer un coup de tipex. C'est vrai que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un, Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare, Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard. Pour beaucoup la vie se résume à essayer de monter dans le train, A connaître ce qu'est l'amour et se découvrir plein d'entrain, Pour beaucoup l'objectif est d'arriver à la bonne heure, Pour réussir son voyage et avoir accès au bonheur. Il est facile de prendre un train encore faut il prendre le bon, Moi je suis monté dans deux trois rames mais c'était pas le bon wagon, Car les trains sont capricieux et certains sont inaccessibles, Et je ne crois pas tout le temps qu'avec la SNCF c'est possible. Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grèves, Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves, Et y'a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention, Mais forcément ils descendront dessus à la prochaine station, Y'a celles qui flippent de s'engager parce qu'elles sont trop émotives, Pour elles c'est trop risqué de s'accrocher à la locomotive, Et y'a les aventuriers qu'enchaînent voyages sur voyages, Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page. Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois, On s'est quitté d'un commun accord mais elle était plus d'accord que moi, Depuis je traîne sur les quais je regarde les trains au départ, Y'a des portes qui s'ouvrent mais dans une gare je me sent à part. Il parait que les voyages en train finissent mal en général, Si pour toi c'est le cas accroche toi et garde le moral, Car une chose est certaine y'aura toujours un terminus, Maintenant tu es prévenu la prochaine fois tu prendras le bus.
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Pacific 231 Honegger
Pacific 231 est le premier des trois mouvements symphoniques écrits par Arthur Honegger. Il fut
créé en 1923. Ce projet est issu de la musique d'accompagnement du film La Roue d'Abel Gance.
Il s'agit d'un parcours musical à bord de la célèbre locomotive à
vapeur éponyme. Ce poème symphonique est considéré comme l'une
des premières œuvres musicales dites urbanistes, c'est-à-dire
inspirées par la révolution technologique du début du XXe siècle.
Le succès international de cette œuvre fut indéniable. Bien que
n'étant pas la plus importante de son auteur, elle a fait le tour du
monde, et a eu un impact culturel important à l'époque.
La Symphonie n°2, dite « de fer et d'acier », de Sergueï Prokofiev
a été inspirée par l'écoute de la création de Pacific 231.
Forme musicale : c'est une œuvre courte pour orchestre symphonique et de forme assez libre.
Idée : Par ses sources d'inspiration, Honegger nous prouve qu'il est un compositeur du XXe siècle.
Les sports violents, la guerre, les machines se reflètent souvent dans sa musique. "J'ai toujours
aimé passionnément les locomotives, dit-il lui-même. Pour moi, ce sont des êtres vivants...
Ce que j'ai cherché dans "Pacific", ce n'est pas l'imitation des bruits de la locomotive, mais la
traduction d'une impression visuelle et d'une jouissance physique par une construction musicale.
Elle part de la contemplation objective : la tranquille respiration de la machine au repos,
l'effort du démarrage, puis l'accroissement progressif de la vitesse, pour aboutir à l'état
lyrique, au pathétique du train de 300 tonnes, lancé en pleine nuit à 120 à l'heure.
Comme "sujet", j'ai choisi la locomotive type "Pacific", symbole 231, pour trains lourds de
grande vitesse." ("Pacific" est une locomotive express, à vapeur "231" signifie : de chaque côté
2 roues porteuses avant, 3 roues motrices, 1 roue porteuse arrière.)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Honeggerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1923http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Roue_(1923)http://fr.wikipedia.org/wiki/Abel_Gancehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pacific_(locomotive)http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacific_(locomotive)http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_urbanistehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_n%C2%B0_2_de_Prokofievhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Prokofiev
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Plus tard, Honegger a regretté pourtant qu'on ne vît que l'image d'une locomotive dans cette
œuvre. "Tant et tant de critiques ont si minutieusement décrit la ruée de ma locomotive à
travers les grands espaces qu'il serait inhumain de les détromper... En vérité, j'ai poursuivi'
dans "Pacific" une idée très abstraite et tout idéale, en donnant le sentiment d'une accélération
mathématique du rythme, tandis que le mouvement lui-même se ralentit. Musicalement, j'ai
composé une sorte de grand choral varié."
Composition de l'orchestre : 1 petite flûte, 2 grandes flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes,
1 clarinette basse, 2 bassons, 1 contrebasson, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba; batterie (caisse
roulante, tambour militaire, cymbale et grosse caisse, tam-tam); cordes (violons, altos, violoncelles,
contrebasses).
Durée de l'œuvre : 6 minutes.
PACIFIC 231 est une œuvre forte, dense, aux sonorités agressives. Le rythme joue un rôle aussi
important que la mélodie. L'unité de ce mouvement symphonique est remarquable.
Œuvre audacieuse, elle puise dans des sources sonores nouvelles un souffle puissant et original.
A n a l y s e
Sur un fond sourd de trémolos continus des violoncelles et des contrebasses, les violons et altos
répondent par des trémolos plus brefs sur la même note répétée quatre fois.
(La machine est à l'arrêt, toute sa puissance contenue, jets de vapeur).
0’21 Sur un rapide crescendo de l'orchestre, le tuba, par une montée chromatique, amène une
séquence rythmée par les basses. Habile resserrement du rythme.
0’26 Les cors ébauchent le premier thème :
(La machine se met lentement en branle).
0’50 Cors, trombones et tuba d'une part, violoncelles et contrebasses d'autre part, martèlent
cette ébauche du thème I, alternativement en groupe de deux accords.
(Efforts puissants de la machine).
1’08 Les accords sont ensuite scandés en même temps par les bois et les cordes, puis par
toutes les cordes qui alternent avec de rapides croches des bois.
(La machine accélère).
1’31 Apparaît ensuite le thème I aux cors.
1’45 Après une montée chromatique des cordes, le thème est repris avec plus de vivacité à 1’52 par les
trompettes.
(La machine prend de la vitesse).
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2’06 Les cors annoncent, sur une même note, un thème II , sinueux, au basson, 2’13 soutenu
par le martèlement de la caisse roulante.
2’27 Après un tutti en crescendo, les bassons, les cors et les trompettes, puis la plupart des
instruments, reprennent le thème II en fugato (canon). La caisse roulante en marque le rythme à
2’41.
Thème II aux bassons
3’06 Les flûtes et hautbois jouent une fois le thème III.
(La machine est lancée).
Des trilles de la flûte annoncent des mesures plus paisibles, rythmiquement moins heurtées. Une
mélodie sinueuse, en lignes ascendantes et descendantes, s'y inscrit.
3’18 Cor anglais et clarinettes thème IV
Elle est reprise par plusieurs instruments
(La machine roule sans effort, à sa vitesse maximum.).
3’43 Intervient le thème I aux trompettes. La ligne mélodique se brise. Le rythme devient plus
heurté.
3’49 Coups de caisse roulante. Réapparaît à 3’56 le thème IV, qui est répété en diminuendo.
Après quelques mesures plus paisibles, des triolets et croches aux bassons, des pizzicati aux
cordes, restituent un rythme haletant.
4’05 (Nouvel effort de la machine).
4’20 Surgit à nouveau le thème II, aux cors et aux bois, vite anéanti par le crescendo de tout
l'orchestre qui n'a plus qu'une fonction rythmique. A 4’38 le tuba annonce une reprise par les
cors du thème III en choral à
4’46 (valeurs lentes). Aux cors succéderont les trompettes (à 4’55), tandis que l'orchestre joue
les autres thèmes.
Les cordes rythment en martelant cette insistante débauche mélodique. Le thème III éclate à
5’05 aux trompettes et finalement domine le tutti fortissimo de l'orchestre.
Thème III en choral.
Ce choral est le point culminant de l'œuvre, une brillante réussite.
5’35 (Ivresse de la vitesse).
Par le même processus rythmique du début, le mouvement ralentit assez brusquement. Les notes
ébauchant le thème I sonnent en accords de plus en plus espacés. Trois accords ascendants de
tout l'orchestre marquent la fin de l'œuvre.
5’51 (Coup de frein assez brutal, ralenti, arrêt de la machine).
Outre la puissance de la machine, Honegger a traduit merveilleusement bien les paysages
grandioses des immenses territoires américains qu’elle traverse.
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Littérature LA BÊTE HUMAINE (1890) Chapitre II
Jacques vit d'abord la gueule noire du tunnel s'éclairer, ainsi que la bouche d'un four, où des fagots
s'embrasent. Puis, dans le fracas qu'elle apportait, ce fut la machine qui en jaillit, avec l'éblouissement de
son gros oeil rond, la lanterne d'avant, dont l'incendie troua la campagne, allumant au loin les rails d'une
double ligne de flamme. Mais c'était une apparition en coup de foudre : tout de suite les wagons se
succédèrent, les petites vitres carrées des portières, violemment éclairées, firent défiler les
compartiments pleins de voyageurs, dans un tel vertige de vitesse, que l'oeil doutait ensuite des images
entrevues. Et Jacques, très distinctement, à ce quart précis de seconde, aperçut, par les glaces
flambantes d'un coupé, un homme qui en tenait un autre renversé sur la banquette et qui lui plantait un
couteau dans la gorge, tandis qu'une masse noire, peut-être une troisième personne, peut-être un
écroulement de bagages, pesait de tout son poids sur les jambes convulsives de l'assassiné. Déjà, le train
fuyait, se perdait vers la Croix-de-Maufras, en ne montrant plus de lui, dans les ténèbres, que les trois
feux de l'arrière, le triangle rouge.
Cloué sur place, le jeune homme suivait des yeux le train, dont le grondement s'éteignait, au fond de la
grande paix morte de la campagne. Avait-il bien vu ? et il hésitait maintenant, il n'osait plus affirmer la
réalité de cette vision, apportée et emportée dans un éclair. Pas un seul trait des deux acteurs du drame
ne lui était resté vivace La masse brune devait être une couverture de voyage, tombée en travers du corps
de la victime. Pourtant, il avait cru d'abord distinguer, sous un déroulement d'épais cheveux, un fin profil
pâle. Mais tout se confondait, s'évaporait, comme en un rêve.
Chapitre XII Le train fou
Mais Pecqueux, d’un dernier élan, précipita Jacques ; et celui-ci, sentant le vide, éperdu, se cramponna à
son cou, si étroitement, qu’il l’entraîna. Il y eut deux cris terribles, qui se confondirent, qui se perdirent.
Les deux hommes, tombés ensemble, entraînés sous les roues par la réaction de la vitesse, furent coupés,
hachés, dans leur étreinte, dans cette effroyable embrassade, eux qui avaient si longtemps vécu en frères.
On les retrouva sans tête, sans pieds, deux troncs sanglants qui se serraient encore, comme pour
s’étouffer.
Et la machine, libre de toute direction, roulait, roulait toujours. Enfin, la rétive, la fantasque, pouvait
céder à la fougue de sa jeunesse, ainsi qu’une cavale indomptée encore, échappée des mains du gardien,
galopant par la campagne rase. La chaudière était pourvue d’eau, le charbon dont le foyer venait d’être
rempli, s’embrasait ; et, pendant la première demi-heure, la pression monta follement, la vitesse devint
effrayante. Sans doute, le conducteur chef, cédant à la fatigue, s’était endormi. Les soldats, dont l’ivresse
augmentait, à être ainsi entassés, subitement s’égayèrent de cette course violente, chantèrent plus fort.
On traversa Maromme, en coup de foudre. Il n’y avait plus de sifflet, à l’approche des signaux, au passage
des gares. C’était le galop tout droit, la bête qui fonçait la tête basse et muette, parmi les obstacles. Elle
roulait, roulait sans fin, comme affolée de plus en plus par le bruit strident de son haleine.
À Rouen, on devait prendre de l’eau ; et l’épouvante glaça la gare, lorsqu’elle vit passer, dans un vertige de
fumée et de flamme, ce train fou, cette machine sans mécanicien ni chauffeur, ces wagons à bestiaux
emplis de troupiers qui hurlaient des refrains patriotiques. Ils allaient à la guerre, c’était pour être plus
vite là-bas, sur les bords du Rhin. Les employés étaient restés béants, agitant les bras. Tout de suite, le
cri fut général : jamais ce train débridé, abandonné à lui-même, ne traverserait sans encombre la gare de
Sotteville, toujours barrée par des manoeuvres, obstruée de voitures et de machines, comme tous les
grands dépôts. Et l’on se précipita au télégraphe, on prévint. Justement, là-bas, un train de marchandises
qui occupait la voie, put être refoulé sous une remise. Déjà, au loin, le roulement du monstre échappé
s’entendait. Il s’était rué dans les deux tunnels qui avoisinent Rouen, il arrivait de son galop furieux, comme
une force prodigieuse et irrésistible que rien ne pouvait plus arrêter. Et la gare de Sotteville fut brûlée, il
fila au milieu des obstacles sans rien accrocher, il se replongea dans les ténèbres, où son grondement peu à
peu s’éteignit.
Emile Zola, La Bête humaine
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PEINTURE et CINEMA
« train » Walden Lionel « locomotive futuriste » Klioune Yvan 1914
Musée fondation Maeght St Paul de Vence
« gare St Lazare » Claude Monet
film “la Bête Humaine” Jean Renoir
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 14
Les marchés
Depuis que les hommes se sont regroupés dans des villes, au Moyen Age, les marchés ont été
un élément essentiel de la vie de ces cités.
Marchés hebdomadaires permettant d’acheter les victuailles nécessaires pour le quotidien,
marchés annuels et fêtes patronales ou religieuses pour les achats plus saisonniers et exceptionnels,
les marchés ont rythmé la vie des citadins.
Halle de la Villette à Paris
Marchés en plein air depuis le moyen-
Age, l’utilisation du matériau nouveau
qu’était le métal au 19è siècle a permis
de construire partout en France, des
halles métalliques qui protégeaient les
gens comme les marchandises des aléas
météorologiques.
Les formes, les dimensions de ces
bâtiments, les éléments décoratifs que
permettait ce matériau diffèrent d’un
endroit à l’autre, donnant un cachet
particulier à ce type de construction.
Qui est-ce qui se souvient de la halle de la Place de la Paix à Mulhouse, centre névralgique de la ville
jusqu’aux années 1975 ?
Halles de Mulhouse,
Place de la Paix
La vie qui régnait autour de ces lieux a intéressé
quelques compositeurs qui ont écrit des œuvres
remarquables.
La plus connue et celle qui vient à l’esprit de tout
mélomane est « les Cris de Paris » de Clément
Janequin.
Magnifique « paysagiste » de la Renaissance, il a mis en musique, tel un peintre, de nombreux sujets
de la vie quotidienne. Chansons d’amour (il y en a tant que l’on ne peut en citer), chansons de guerre
(la prise de Calais, la Bataille de Marignan - … ), chansons décrivant la nature (le Chant des Oiseaux –
le coucou – le rossignol - …) il n’en a pas oublié de vanter les métiers dans le difficile chœur « les Cris
de Paris » qui dépeint l’atmosphère d’un marché à la Renaissance.
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 15
Les Cris de Paris Clément Janequin
sont des
expressions de
vente à la criée
reprises par les marchands ambulants de Paris.
Histoire
Un peu comme aujourd'hui sur les marchés, ces cris, au nombre
d'une cinquantaine, étaient poussés par les marchands ambulants,
qui exerçaient leurs activités dans les rues de la capitale, du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale.
Ils signalaient ainsi leur présence tout en animant les rues et les places de « cette grand'ville si belle mais
si bruyante » (Boileau).
Les cris des marchés de Paris du début du XVIe siècle ont été immortalisés par Clément Janequin (vers
1485-1558) dans une chanson « Voulez ouyr les cris de Paris ? » (que l'on connaît en général sous le nom de
Les cris de Paris).
Quelques cris
Marchand de bois-charbons : « Bois-charbons, bois-charbons ! ». Spécialité des bûcherons et des charbonniers puis des bougnats (les Auvergnats). Il s’est agi pendant longtemps de
charbon de bois puis de « charbon de terre » à partir de 1850.
Pendant ce temps, les femmes et les enfants des bûcherons et des charbonniers vendaient, au porte à porte, des
fagots qu’ils avaient ramassés dans les bois et qui servaient à allumer le feu dans la cheminée, avec le cri :
« Fagots, fagots ! Beaux fagots ! Au feu les fagots ! Au feu ! ».
Étameur : « Étameur, étameur ! Pour vos poêles, pour vos casseroles ! ». L'étamage consistait à recouvrir d’une fine couche d’étain tous les ustensiles culinaires (poêles, carafes, casseroles...)
en cuivre, car ce métal peut s’oxyder en vert de gris, hautement toxique. L’étamage se faisait sur le fourneau
directement chez les clients (l’étain, non toxique, fondant à basse température). Il refaisait également les petits
miroirs de verre qu'il recouvrait d'une très fine couche d'étain:
"le tain" (les grands miroirs étant eux faits à la fabrique).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Janequinhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Vente_%C3%A0_la_cri%C3%A9ehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Parishttp://fr.wikipedia.org/wiki/March%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Moyen_%C3%82gehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondialehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Boileauhttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Janequinhttp://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%BBcheronhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Charbonnierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Bougnathttp://fr.wikipedia.org/wiki/Charbon_de_boishttp://fr.wikipedia.org/wiki/Houillehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fagothttp://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin%C3%A9ehttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tameurhttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tamagehttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tainhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Ustensile_de_cuisinehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%AAle_(cuisine)http://fr.wikipedia.org/wiki/Carafehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Casserolehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cuivrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Vert_de_grishttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fourneauhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Miroirhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Miroirhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fabrique
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Vendeur d'étains : « Étains, étains, les beaux étains ! Pour boire, pour voir, les beaux étains ! ». Le verre était réservée à la haute classe et les bourgeois recherchaient plats, aiguières, couverts et gobelets en
étain qui servaient aussi (comme aujourd’hui) de décoration. Quant aux pauvres gens, ils devaient se contenter
pour leurs écuelles et leurs gobelets de terre cuite ou de bois ; leurs couverts étaient de bois.
Mais le plus souvent, les convives mangeaient sur une large tranche de pain coupée posée sur la table : le
« tranchoir ». Jusqu'à la Révolution - avant d'être supplanté par la pomme de terre, le pain formait la base de
l'alimentation.
Ferblantier : « Fers blancs, fers blancs ! Prenez mes beaux fers blancs ! ». Le fer blanc, très mince, coûtait moins cher que le cuivre ou le fer ordinaire plus épais. Il servait à fabriquer
toutes sortes de récipients : de l'arrosoir à la boîte d'allumettes en passant par le broc et la gamelle.
Fripière: « Oyez mesdames, oyez ! Des fripes, des fripes,
pour pas cher ! ». La fripière tirait une petite charrette sur laquelle clients et clientes venaient choisir des fripes qui
sont des vêtements usagés de faible prix.
Chevaliers du guet : « Le guet veille ! Il est onze heures,
bonnes gens ! Dormez, le guet veille ! Il est minuit, bonnes
gens ! Dormez, le guet veille ! » Le guet qui faisait la ronde de nuit dans les rues de Paris mais
aussi de villes de province de moindre importance (penser au
veilleur de Turckheim ou Ribeauvillé) était une milice bourgeoise,
censée sécuriser les voies de Paris (places, cours, quais, rues,
ruelles et venelles), peu sûres au Moyen Âge comme à de
nombreuses autres époques.
Dans chaque quartier, regroupés en confrérie, riches artisans comme grands et petits bourgeois, brillamment
équipés. (voir le chef d’œuvre de Rembrandt) se donnaient, finalement, à peu de compte, un rôle et des émotions
qui les changeaient de leur routine journalière de boutiquier, de changeur ou de notaire.
Comme on les entendait venir de loin, les aigrefins, vide-goussets et autres tire-laines, avaient tout le temps de
regagner Vauvert ou la cour des miracles. Cependant il leur arrivait, tout de même, d’appréhender quelques ivrognes
ou malfrats sourds-muets qu’ils s’empressaient de remettre à Messire le prévôt du Roy flanqué de ses gens d’armes.
Donc si la pègre de la capitale n’avait pas grand-chose à craindre de ces confréries, à l’inverse, les insomniaques
profitaient pleinement de leurs bruyantes parades.
De cette pratique, nous est également restée la chanson « Les Compagnons de la Marjolaine ».
« Qu'est-ce qui passe ici si tard?
Compagnons de la Marjolaine (bis)
Ô guet, sur le gué (bis).... »
Houx et gui : « Ouzégui ! (sic) - Houx et gui, ouzégui ! Noël, noël !». Puis au « Nouvel an, nouvel an !
Guillanneuf! (sic) Au gui l'an neuf ! Guillanneuf! Au gui l'an neuf ! » Apanage des enfants, la vente de végétaux sauvages (fleurs, fruit des bois et branchages de décoration était
hautement saisonnière : au printemps, roses et jonquilles ; en mai, muguet, aubépine (l' « arbre de mai ») et
framboises, à l'automne, marrons, mures, et champignons ; enfin, houx et gui.
La boucle était bouclée, il n'y avait plus qu'à recommencer avec les jonquilles. Dans l'intervalle, ils vendaient des
fagots (voir supra) et criaient:
« Je crie: Fagots, bourrées, bûches!
Aucune fois: Fagots ou falourdes!
Quand je vois que point on ne me huche,
Je dis: Adoncques, achetez Gross'femm'lourdes! »
(in Les Cris de Paris, éd. anonyme illustrée, Troyes, fin du XVIIIème siècle)
Le marchand de balais, auquel "les Cris de Paris" faisaient dire: « Quand hazard est sur les balets.
Dieu sçay comme je boy a plein pot;
Il ne m'en chaut, soient beaux ou laids:
Si les vendrais-je à mon mot? »
Marchand de marrons : « Marrons, marrons ! Chauds les marrons, chauds ! ». C’est l’un des rares cris qui ait persisté jusqu’à nous. Mais aujourd’hui comme hier, les marrons sont en
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fait une sorte de grosse châtaigne. Il ne s'agit donc pas des marrons d'Inde bien connu des enfants
mais qui, eux très toxiques, provoquent de fortes hémorragies quand ils sont consommés.
Marchande d'oranges : « Oranges, oranges ! Qui veut mes belles oranges ? ». Vendues à l’unité, les oranges, extrêmement rares et chères n’étaient acquises que lors de grandes occasions
(mariages, Noël, etc.).
Marchande d'oublies : « Oublies, oublies ! Elles sont bonnes mes oublies ! ». Les oublies étaient de gros beignets ronds, percés d’un trou que la marchande avait faits durant la nuit
et qu'elle enfilait sur un bâton ou une corde, afin de les vendre à l’unité particulièrement lors des Fêtes
religieuses (l'oublie étant en sorte, l'indulgence commune aux pauvres comme aux riches).
A Marseille, les marchands d'oublies criaient: « Marchands d'oublies Oublies à la joie! »
puis pendant les premières années de la Restauration: « Marchand d'oublies, Vive Louis, Oublies à la joie, Vive le roi! »
A la fin du second Empire, l'usage fit que les Oublies changèrent de nom, se mêlant à d'autres sucreries, pour s'appeler Plaisirs. Et la "Mère Plaisir" très connue sur le boulevard Saint-Michel était grande et grosse, toujours
de bonne humeur. Elle modulait avec une voix bien timbrée son cri resté célèbre:
« Voilà l'plaisir, messieurs, Voilà l'plaisir, mesdames, Régalez-vous! »
Puis elle ajoutait malicieuse:
« N'en mangez pas, messieurs, ça fait mourir! N'en mangez pas, mesdames, ça fait grossir! »
Chaque passant et passante, comprenait l'allusion... et s'empressait d'en acheter pour les dévorer...
Ramasseur de papiers et chiffons : « Oyez mesdames, oyez ! Vieux papiers, vieux chiffons, j’achète
à bon prix ! » Ces matières, une fois recyclées faisaient un papier de haute qualité : le vélin.
Marchande de paniers : « Paniers d'osier ! Qu'ils sont beaux mes paniers ! ». L'osier (qu'il ne faut pas confondre avec le jonc ou le rotin) était l'une des spécialités des Tziganes. Ramassé
dans les étangs qui bordaient les routes, ils le tissaient pendant leurs longs voyages en caravane. En fait ce
n'était souvent qu'un prétexte, pour dire la bonne aventure (fait sévèrement réprimé par l'Église) -
discrètement au coin de l'âtre ou d'une porte cochère...
Rémouleur : « Rémouleur, rémouleur ! Repasse couteaux ! Repasse ciseaux ! » Le rémouleur aiguisait les ustensiles coupants et tranchants des ménagères ou des commerçants, ainsi que les
poignards et les épées des gentilshommes, sur une petite meule ambulante qu’il tournait avec ses pieds.
Marchande de racines : « Navets et carottes, ho, ho ! ». Les racines étaient, jusqu'à la Renaissance, tous les légumes qui poussent sous terre, tels que carottes, navets
et poireaux... mais aussi asperges et endives alors que betteraves, choux-raves (et plus tard, rutabagas, patates,
topinambours,... étaient habituellement réservés aux animaux). C'est Parmentier qui réussira à la Révolution à
faire manger ces tubercules à ses compatriotes.
Marchand de seaux ferrés : « Seaux ferrés, seaux ferrés ! Qui veut mes beaux seaux ferrés ? ». Les seaux ferrés étaient faits de bois cerclé de fer (un peu comme les tonneaux) et servaient au transport de
l’eau. Alors que les seaux de fer servaient au transport des cendres chaudes et que les graines et les farines
étaient transportées dans des récipients de bois fin et déroulé : les boisseaux.
Vitrier : « Vitrier, vitrier ! De belles vitres, de bons carreaux ! ». Le vitrier portait de grandes vitres sur son dos ; il les découpait, avec un diamant à la dimension voulue et les
posait, chez ses clients, à l’aide de mastic et de petits clous, en remplacement des carreaux cassés. Mais les plus
pauvres mettaient du papier huilé aux fenêtres.
Serrurier : « Serrurier, serrurier ! De belles serrures, de bonnes clefs ! » en alternance avec :
« Serrurier, serrurier ! Verrous et cadenas ! ». Le serrurier des rues réparait, à domicile, les clés et les serrures coincées ou cassées. Il posait aussi verrous et
cadenas.
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Allumettes : voir La Petite Fille aux allumettes d'Andersen.
Colporteurs : « Almanach, almanach ! Qui n'a pas son bel almanach ? ».
Ramoneurs : C'étaient souvent de jeunes savoyards. Les enfants plus minces pouvaient au besoin se glisser dans les cheminées. Portant leur attirail sur le dos, coiffés d'un bonnet rouge à pompon blanc, chaussés de bottines,
vêtus d'une houppelande rouge serrée à la taille, ils avaient les mains, le visage tout noirs et une grande échelle
sur le dos : les plus âgés étaient un peu les précurseurs du Père Noël.
Sabotier : « Sabots, sabots. J'en ai de beaux sabots ! Sabots, sabots ! Ils sont beaux mes sabots ! ». Et le sabotier, joignant le geste à la parole, s'empressait de cogner ses sabots l'un contre l'autre, comme le
faisaient les enfants pour s'amuser mais aussi pour effrayer quelque animal dangereux (chiens ou loups, chats
sauvages...).
Vers 1850, à Paris, on rencontrait des marchands sur la voie publique avec un assortiment de petits balais
suspendus à leur boutonnière et plusieurs grands balais chargés sur les épaules. Ils criaient: « Des balais! eh!
l'marchand de balais! » ou bien: « Faudra-t-il des balais? »
En fait des "Cris" sont retrouvés dans toutes les grandes villes tant en France qu'à l'étranger. On peut ainsi citer:
Les "Cris de France"
les "Cris de Lille" en français et en dialecte (chtimi);
les "Cris de Lyon";
les "Cris de Marseille" en français et en dialecte provençal;
les "Cris de Nice" en français et en dialecte nissard;
les "Cris de Toulouse" en français et en dialecte occitan;
les "Cris de Strasbourg" en français et en dialecte alsacien. Parmi les types populaires de la rue, vers le milieu
du XIXème siècle, figuraient, en bonne place, les marchandes de balais alsaciennes. Le Charivari, de 1832, osa
même représenter le ministre Humann en Alsacienne vendeuse de petits balais: plus tard, dans l'opérette
d'Offenbach, Litchen et Fritchen, Litchen chantait sur la scène des Bouffes parisiennes avec un accent strasbourgeois:
« Petits palais! Petits palais!
Je vends des touts petits palais! Petits palais! »
« Petits palais! Ah! Voyez qui's sont pas laids! »
Au cours du XIIIe siècle, au moment où sont composés les premiers textes sur les cris, Paris tend à
devenir l’une des plus grandes et des plus riches villes d’Occident.
On compterait 200 000 habitants en 1328. Les débuts de la Guerre de Cent Ans et la Peste Noire
marquent un coup d’arrêt, mais la croissance repart au cours du XVe siècle : Paris retrouve 200000
habitants vers 1500, et atteint 350 000 dans les années 1580, juste avant le terrible siège d’Henri IV1.
En moins d’un siècle, la population a presque doublé, et c’est précisément durant le XVIe siècle que les
cris de Paris s’impose définitivement comme genre littéraire.
Paris est la « grande ville » par excellence, et par conséquent la plus bruyante.
Sébastien Mercier se plaignait à la fin du XVIIIe siècle de la nuisance sonore des crieurs. Depuis le
XIIIe siècle, les rues de Paris et leur brouhaha incessant sont un creuset créatif pour les artistes.
Après avoir posé la question « Voulez ouyr les cris de Paris ? » représentant déjà une forme de cris
à 4 voix, Clément Janequin commence sa fresque descriptive en fricassée : les quatre voix exposent
en même temps des cris différents. Dans les faits, la fricassée de cris généralise à 4 voix ce que la
chanson de Maistre Pierre exposait auparavant à une seule : une liste de cris juxtaposés, superposées
à d'autres listes de cris.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Allumettehttp://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Fille_aux_allumetteshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_Christian_Andersenhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Colporteurhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Almanachhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Almanachhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Ramoneurhttp://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8re_No%C3%ABlhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sabotierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sabot_(chaussure)http://fr.wikipedia.org/wiki/Lillehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%27timihttp://fr.wikipedia.org/wiki/Lyonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Marseillehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Proven%C3%A7alhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Nicehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Nissardhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Toulousehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Occitanhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Strasbourghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Alsacienhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Charivarihttp://fr.wikipedia.org/wiki/1832http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Humannhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Offenbachhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Litchen_et_Fritchen&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Litchen&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_des_Bouffes-Parisienshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Accenthttp://fr.wikipedia.org/wiki/Accent
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Texte de la chanson « Voulez ouyr les cris de Paris » avec traduction moderne de certains mots
Voulez ouyr les cris de Paris
Où sont-ils ces petits pastés, pâtés
pastes très tous chaulx qui l’ara, qui l’ara
Vin blanc, vin clairet, vin vermeil à six deniers. vin blanc, vin clairet
Casse museau tous chaulx,
je les vends, je les donne pour un petit blanc
Je les donne, je les vends,
ça à boyre, aigre vin
A six deniers le pot et est à l’enseigne du berceau qui est en la rue de la harpe
Hareng de la nuit, hareng blanc, Moutarde fine hareng - moutarde
Souliers vieux, souliers
Tartelettes friandes, à la belle gaufre, tartelettes
faut-il point de saulce vert, arde buche sauce
Choux gelez, qui veult du lait , choux - lait
Pois vert, pois vert
Mes belles laitues, mes beaux cibotz laitues - ciboulette
Guigne, douce guigne
Faut-il point de sablon
Argent me doit gaigne petit
Argent me faut Verres joly
Allumettes allumettes
Pruneaux de Saint Julien pruneau
Je fais le coucou moy
Charlotte mamye a petit nouveau
Amendez-vous dames, amendez
Navets, navets navets
Mes beaux balais balais
Rave doulce raves
A un tournoys le chapelet a un tournoys le chapelet chapelet
Marrons de Lyon marrons
Chervis chervis chervis = légume aux racines comestibles
Mes beaux poyssons poissons
Vin nouveau, vin nouveau vin
Faut-il point de grois ?
Choux, choux tous chaud choux
Choux petit choux
Et qui l’aura le moule de gros boys
Eschaudez chaux Sèche bourrée
Certeau beau certeau certeau = variété de poire
Arde chandelle chandelle
Falourde, falourde falourde = gros fagot
A Paris sur Petit Pont Geline de feurre
Si vous en voulez plus ouyr allez
Allez, allez les donc quérir
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 20
La DANSE MACABRE
Pas moyen de trouver dans les nombreuses chapelles de Mulhouse une trace de fresque représentant
une Danse macabre. Toutefois, l’œuvre de Camille Saint-Saëns a aujourd’hui un succès immense et
est régulièrement interprété. Une estampe disponible à la Bibliothèque municipale me donne une
raison de développer ce sujet ici.
Roland Topor nouvelle en trois lignes 1 Estampe présentée dans le fonds de la bibliothèque – artothèque de
Mulhouse
La Danse macabre est l’élément le plus achevé de l'art macabre
des XIVe au XVIe siècle. Par cette sarabande qui mêle morts et
vivants, la Danse macabre souligne la vanité des distinctions
sociales dont se moquait le destin, fauchant le pape comme le
pauvre prêtre, l'empereur comme le lansquenet.
Tout au long du XVe siècle et au début du XVIe, ce thème est
peint a fresco (directement sur un enduit mural) sur les murs
des églises et dans les cimetières de toute l'Europe.
Il est diffusé à travers l'Europe par les textes poétiques
colportés par les troupes de théâtre de rues.
Cette forme d'expression est le résultat d'une prise de conscience et d'une réflexion sur la vie
et la mort, dans une période où celle-ci est devenue plus présente et plus traumatisante du fait
des guerres (surtout la guerre de Cent Ans), des famines et de la peste qui ont décimé les
populations. Elles représentent d’ailleurs souvent les trois cavaliers de l'Apocalypse.
C’est donc à l’occasion d’un travail sur les représentations au Moyen Age qu’un travail sur cette
thématique peut être engagé, l’ouvrant sur diverses formes artistiques à diverses périodes.
danse macabre Alfred Rethel
1837
danse macabre Alphonse Legros
1880
Danse macabre la Ferté Loupière
http://fr.wikipedia.org/wiki/Morthttp://fr.wikipedia.org/wiki/XIVe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Vanit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Lansquenethttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fresquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Anshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Peste
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DANSES MACABRES
Danse macabre Chaise Dieu
Pinzolla chiesa San Vigilio danse macabre de
Simone Baschenis de Averara 1539
Danse macabre Chaise Dieu
Détail de la danse macabre de l'église Saint-Germain
de La Ferté-Loupière dans l'Yonne
Une des 17 gravures sur
bois de la Danse macabre
du cloître des
Saints Innocents à Paris.
Publiées en 1485
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fert%C3%A9-Loupi%C3%A8rehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1485
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 22
PISTES PEDAGOGIQUES autour de la thématique de la Danse Macabre
Observer une image (Rethel) et décrire les caractères prédominants (la mort et le violon – les
autres morts qui dansent)
Faire écouter l’œuvre de Saint-Saëns et retrouver les éléments de la peinture.
Demander aux élèves d’exprimer leurs impressions, leurs ressentis.
Noter les remarques et chercher à les classer
- Instruments
- Forme
- Emotions : Ca me fait penser à ….
Pistes pour exploiter cette écoute et ces remarques :
- Ecrire une histoire
- Faire le musicogramme (représenter une partition à partir de codes choisis en fonction
de l’écoute personnelle
- Bouger et créant une chorégraphie
- Fabriquer des squelettes articulés (en lien avec l’étude du corps humain)
- Jouer en ombres chinoises la scène inventée.
- Lien avec les arts visuels : les représentations de la danse macabre aux différents
siècles (ouverture historique)
- Présenter des peintures de « danse » du 19ème et faire réagir par rapport à la musique de
Saint-Saëns
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 23
la Danse macabre Camille Saint-Saëns
La Danse macabre est un poème symphonique composé par Camille SAINT-SAENS d'après un
poème éponyme d'Henri Cazalis.
Le poème symphonique est une forme musicale développée au XIXème siècle qui s’approche de la
symphonie par l’utilisation d’un orchestre symphonique complet mais qui n’en a pas la structure.
- Elle est en un mouvement (contrairement à la symphonie qui alterne généralement quatre
mouvements). - - Elle s’appuie sur l’argument d’un conte, d’un poème. (compositeurs étrangers :
Sibelius : Finlandia / Smetana la Moldau / Rimski-Korsakov : Shéhérazade / Moussorgski : une
nuit sur le Mont Chauve / Honegger : Pacific 231 / ….)
Cette forme a eu un succès certain en France et la plupart des compositeurs du 19ème s’en sont emparés.
Découvrez outre Camille Saint-Saëns, Hector Berlioz qui avec sa symphonie fantastique, véritable
musique à programme, lance cette évolution stylistique. Claude Debussy (Prélude à l’après-midi d’un
faune), Paul Dukas (Apprenti sorcier), César Franck (le Chasseur Maudit), …
L’histoire de Babar de Francis Poulenc pourrait s’apparenter au poème symphonique mais le fait que
le texte fasse partie intégrante de l’histoire ne permet pas de la classer dans cette forme.
Jouée pour la première fois le 24 janvier 1875, sous la direction d'Édouard Colonne, la Danse
Macabre a été dénigrée par le public alors que c’est une œuvre phare aujourd'hui.
Saint-Saëns a écrit une œuvre pour piano en 1872 puis l’a orchestrée en 1874. Lors de la première
audition en 1875, l’auditoire fut surpris d’entendre le xylophone intégré à l’orchestre. Saint-Saëns
récidivera dans le thème principal du n°12 "Fossiles du Carnaval des animaux.
ARGUMENT :
Minuit sonne. Satan va conduire le bal. La Mort paraît, accorde son violon, et la ronde commence,
presque furtivement au début, s'anime, semble s'apaiser et repart avec une rage accrue qui ne
cessera qu'au chant du coq. Le sabbat se dissout avec le lever du jour.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Danse_macabrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%A8me_symphoniquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Saint-Sa%C3%ABnshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Cazalishttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Colonnehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1872http://fr.wikipedia.org/wiki/1875http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Carnaval_des_animauxhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Satan
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Poème de Cazalis Le poème entier est utilisé pour le lied.
Anecdotes
La Danse macabre a été utilisée dans beaucoup de films d'horreur ou de mystères. C'est elle
notamment qu'on entend, jouée par un piano mécanique, dans La Règle du jeu de Jean Renoir. Elle a
également été utilisée comme générique de la série britannique de la BBC One Jonathan Creek, encore
dans le film d'animation Shrek le troisième. La série Buffy contre les vampires s'est aussi servi de
cette musique pour une scène du 10éme épisode "Un silence de mort"(Hush) de la 4éme saison.
Dans l'univers des jeux vidéo la Danse macabre a été utilisé dans le jeu d'aventure Alone in the
Dark. Le personnage principal doit traverser une salle où des démons dansent sur la danse
macabre. Le groupe suédois de Black Metal Marduk se serait également inspiré du poème (ainsi
donc que de l'œuvre musical de Saint-Saëns) pour l'un de leurs albums, La Grande Danse
Macabre.
références artistiques possibles avec des classes :
La danse des morts : Dies Irae voir CD Aria 2010
La danse macabre : Saint Saëns
Zig et zig et zag, la mort crie cadence
Frappant une tombe avec son talon,
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon.
Le vent d'hiver souffle, et la nuit est sombre,
Des gémissements sortent des tilleuls ;
Les squelettes blancs vont à travers l'ombre
Courant et sautant sous leurs grands linceuls,
Zig et zig et zag, chacun se trémousse,
On entend claquer les os des danseurs,
Un couple lascif s'assoit sur la mousse
Comme pour goûter d'anciennes douceurs.
Zig et zig et zag, la mort continue
De racler sans fin son aigre instrument.
Un voile est tombé ! La danseuse est nue !
Son danseur la serre amoureusement.
La dame est, dit-on, marquise ou baronne.
Et le vert galant un pauvre charron – Horreur !
Et voilà qu'elle s'abandonne
Comme si le rustre était un baron !
Zig et zig et zig, quelle sarabande!
Quels cercles de morts se donnant la main !
Zig et zig et zag, on voit dans la bande
Le roi gambader auprès du vilain!
Mais psitt ! tout à coup on quitte la ronde,
On se pousse, on fuit, le coq a chanté
Oh ! La belle nuit pour le pauvre monde !
Et vive la mort et l'égalité !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Piano_m%C3%A9caniquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A8gle_du_jeuhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Renoirhttp://fr.wikipedia.org/wiki/BBC_Onehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Creekhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Shrek_le_troisi%C3%A8mehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Buffy_contre_les_vampireshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Un_silence_de_morthttp://fr.wikipedia.org/wiki/Alone_in_the_Dark_(jeu_vid%C3%A9o)http://fr.wikipedia.org/wiki/Alone_in_the_Dark_(jeu_vid%C3%A9o)
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Camille SAINT-SAENS la danse macabre analyse de l’oeuvre
Tous les instruments employés par Saint-Saëns jouent un rôle, un personnage particuliers. Ce
sont de véritables acteurs.
Ainsi, le xylophone représente les squelettes qui dansent durant la nuit. C'est le bruit de leurs os
qui claquent que l’on entend sous les coups de mailloches du xylophone.
Les violons marquent la cadence sur des quintes criardes qui rappellent le vent d'hiver.
La harpe sonne les douze coups de minuit tandis que le violon solo symbolise la mort qui frappe
sur les tombes pour réveiller les défunts.
Trois thèmes sont développés :
¤ l'un rythmique est exposé par la flûte ;
¤ le second mélodique est chanté par le violon solo
¤ le troisième est la citation du Dies irae, issu du chant grégorien (et repris par de nombreux
compositeurs).
Le traitement proposé par St-Saëns est particulier puisqu’il est sautillant, joué par la trompette
appuyée par les cymbales ; les esprits infernaux semblent ridiculiser cette phrase solennelle de
la liturgie des morts.
Ces trois motifs sont valsés. Le thème A se développe sous la forme de variations, tandis que le
thème B est traité en fugue (thème repris plusieurs fois de façon décalée par divers
instruments) et qu'à un certain moment, les deux se superposent.
On soulignera aussi le déchaînement de l'orchestre, à grand renfort de clameurs dues aux
cuivres, exprimant la joie frénétique, forcenée, de ce monde souterrain. Et, quand le hautbois
fait entendre le cocorico, les morts se dispersent.
thème 1 La mort accorde son violon
Exposition du thème 2 basé sur une cellule rythmique à la flûte
Puis développé aux cordes
Thème 3 Valse lente au
violon solo
Thème 6 Le coq chante
http://fr.wikipedia.org/wiki/Xylophonehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Violonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Harpehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Trompettehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cymbalehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fuguehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cuivre_(musique)http://fr.wikipedia.org/wiki/Hautbois
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ANALYSE minutée
0 14 harpe les douze coups
14 22 cordes sur note tenue nuit calme
22 27 violoncelles – contrebasses la Mort frappe une tombe avec son talon : 7 sons sourds.
27 34 violon solo thème 1 le violon est accordé
34 43 flûtes thème 2 danse macabre
43 50 violons thème 2
50 1’05 violon solo thème 3 valse lente
1’05 1’19 hautbois et violon en alternance thème 2 (thème joué 2 fois)
1’19 1’22 violon thème 1 nouvel accord du violon
1’22 1’52 cordes et bois thèmes 2 et 3 dans une nuance forte, 2 fois le thème 2 1x le thème 3
1’52 2’07 violon solo thème 2
xylophone thème 2 claquement des os des squelettes
2’07 2’10 violon solo thème 1 accord du violon
2’10 2’41 instruments en alternance thème 3 divertissement
2’41 2’55 bois thème 4 Dies Irae
2’55 3’08 cuivres thème 4
3’08 3’39 violon solo thème 3 satisfaction de la Mort devant la danse
cors et flûte
3’39 3’53 Cordes en glissandi et cuivres Le vent d’hiver souffle, et la nuit est sombre
3’53 4’02 cuivres thème 3
4’02 4’29 xylophone thème 2
tout orchestre retour au calme
4’29 4’42 Alternance timbales, bois et cordes thème 5 descentes chromatiques
+ thème 2 gémissements
4’42 5’06 violon solo thème 1 nouvel accord du violon
5’06 5’33 orchestre valse obsédante
5’33 5’54 trombones thème 2
orchestre thème 3
5’54 6’25 orchestre animation à son comble. On se pousse, on fuit.
6’25 6’30 hautbois thème 6 chant du coq
6’30 6’40 orchestre (cordes en trémolo) la fuite avant le lever du jour
dernier chant de la mort, les squelettes retrouvent
les tombes
6’40 7’02 violon solo
7’02 7’09 orchestre Thème 1 adieu à la nuit
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 27
Jean-Jacques HENNER et son siècle
Jean-Jacques Henner, un peintre alsacien
du XIXème siècle, a les faveurs du public.
Il est important de le faire connaître aux
enfants et de profiter de cette occasion
pour aller à la rencontre des artistes
compositeurs qu’il a fréquentés.
J.J. Henner
« Epiglogue » musée des Beaux-Arts Mulhouse
Portrait de femme
Valentine About
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 28
Portrait de Henner
Musée Henner à Paris
Peintre alsacien dans son époque.
Mulhouse et Altkirch présentent, au Musée des Beaux-Arts et au Musée Sundgauvien,
des œuvres d’un peintre local qui a connu un réel succès en son époque, Jean Jacques HENNER.
Vous irez visiter l’exposition Henner et souhaitez ouvrir le thème sur l’éducation musicale. ….
Quelles pistes pensez-vous pouvoir mettre en œuvre ?
Quels types de traces pourraient être proposées aux élèves dans le cahier particulier à renseigner ?
Quels étaient les amis de Henner ? Quels peintres et artistes fréquentait-il ? Quels compositeurs
vivaient en même temps que Henner ?
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 29
Biographie de Jean-Jacques Henner (1829 – 1905)
Réputé pour avoir réalisé un nombre très important d'oeuvres, principalement des portraits, Jean-
Jacques Henner est d'abord un fils de paysans alsaciens, qui connaît une enfance difficile. Il fait sa
scolarité au collège d'Altkirch, où il apprend le dessin grâce à son professeur Charles Goutzwiller.
Ce dernier est frappé par l'immense talent du jeune homme. En 1844, il est inscrit à l'atelier de Gabriel
Guérin à Strasbourg. L'artiste s'exile à Paris durant la grave crise économique et alimentaire qui touche
l'Alsace entre 1846 et 1847. En 1848, il entre à l'école des Beaux Arts et participe à l'atelier de Michel
Martin Drolling. 1858 sonne comme la consécration pour le peintre.
Il obtient le Prix de Rome avec sa composition « Adam et Eve trouvant le corps d'Abel ». Jusqu'en 1864,
il séjourne à la Villa Médicis pour y parfaire son art.
Il y réalise : « Suzanne au bain »,
« Le Petit Pêcheur endormi » et
« Madeleine couchée ».
Réputé pour être un portraitiste et un dessinateur hors pair, il
produit ses plus belles oeuvres entre 1870 et 1890, avec :
« l'Alsace, province perdue »
ou encore « Fabiola au voile rouge ».
En 1905, Jean-Jacques Henner meurt à Paris en restant
à l'écart des évolutions artistiques de son époque.
Le musée national Jean-Jacques Henner, au 43 avenue de
Villiers dans le 17e arrondissement de Paris, est
consacré à son œuvre. Il occupe l'ancien atelier du
peintre Guillaume Dubufe.
De Jean-Jacques HENNER, on retient surtout les portraits de femmes rousses multipliées à l’envi
dans les années 1890/1900 » mais ce fut également un puissant peintre religieux, un portraitiste
pénétrant et un paysagiste à la sensibilité proche de celle de Corot.
http://www.evene.fr/tout/oeuvrehttp://www.evene.fr/culture/agenda/jean-jacques-henner-18595.phphttp://www.evene.fr/culture/agenda/jean-jacques-henner-18595.phphttp://www.evene.fr/tout/enfance-difficilehttp://www.evene.fr/celebre/biographie/jean-jacques-henner-31097.phphttp://www.evene.fr/tout/talent-du-jeune-hommehttp://www.evene.fr/tout/gabriel-guerinhttp://www.evene.fr/tout/gabriel-guerinhttp://www.evene.fr/tout/strasbourghttp://www.evene.fr/tout/artisteshttp://www.evene.fr/tout/parishttp://www.evene.fr/tout/crise-economiquehttp://www.evene.fr/tout/alsacehttp://www.evene.fr/tout/ecole-des-beaux-artshttp://www.evene.fr/tout/prix-de-romehttp://www.evene.fr/culture/lieux/villa-medicis-5583.phphttp://www.evene.fr/arts/http://www.evene.fr/tout/portraitistehttp://www.evene.fr/tout/dessinateurhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_Jean-Jacques_Hennerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Avenue_de_Villiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Avenue_de_Villiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/17e_arrondissement_de_Paris
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 30
Nombre des œuvres de J.J. Henner ont été achetées par les industriels mulhousiens et offertes au
Musée des Beaux-Arts qu’ils ont créé. Ils ont été les mécènes de nombreux artistes contemporains,
ayant permis à des peintres régionalistes mais également à des peintres nationaux de percer.
Les musiciens de l’époque de J.J. HENNER
dont l’orchestre de Mulhouse et le théâtre municipal présentent régulièrement des œuvres sympho-
niques et lyriques.
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 31
Charles Gounod
est un compositeur français né à Paris le 17 juin 1818 et
mort à Saint-Cloud le 18 octobre 1893.
Il est le fils d'un peintre de talent et d'une femme
distinguée qui fut son premier professeur de piano.
Après avoir fait ses classes au lycée Saint-Louis, il
étudia l'harmonie et la composition au Conservatoire
de Paris avec des professeurs réputés.
En 1839, il remporta le Grand Prix de Rome pour sa
cantate Fernand. Il profita de son séjour à la Villa
Medicis pour étudier entre autres la musique religieuse
de la Renaissance, surtout celle de Palestrina.
En 1859, fut joué au Théâtre Lyrique son Faust, opéra d'après le drame de Goethe, dans lequel
Marguerite est séduite par Faust après qu'il a vendu son âme au diable. Grâce à une superbe
partition, incluant le célèbre air de Méphisto Le Veau d'or, l'air de Marguerite dit des bijoux —
Ah ! je ris —, immortalisé à sa façon par La Castafiore de Hergé, le chœur des soldats et la
musique de ballet de la Nuit de Walpurgis, le succès fut considérable : 70 représentations la
première année. En 1867, il publia Roméo et Juliette, opéra d'après Shakespeare, dont les airs
les plus connus sont la charmante valse de Juliette, Je veux vivre, et l'air du ténor Ah ! lève-toi,
soleil!.
Si Gounod reste surtout réputé pour ses opéras, il composa également plusieurs symphonies, de la
musique religieuse — dont son célébrissime Ave Maria, de nombreuses mélodies sur des poèmes
d'Alfred de Musset ou Victor Hugo.
1837-1839 Concours du prix de Rome: Fugues
Ses œuvres religieuses ont été depuis très longtemps le répertoire apprécié des
nombreuses chorales paroissiales et chœurs d’hommes de notre région.
Le succès de certains de ses opéras a été également toujours confirmé sur la scène du
théâtre de la Sinne à Mulhouse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Compositeurhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Parishttp://fr.wikipedia.org/wiki/17_juinhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Juinhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1818_en_musique_classiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Cloudhttp://fr.wikipedia.org/wiki/18_octobrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Octobrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1893_en_musique_classiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Lyc%C3%A9e_Saint-Louishttp://fr.wikipedia.org/wiki/1839http://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_de_Romehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Palestrinahttp://fr.wikipedia.org/wiki/1859http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_Lyriquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Faust_(Gounod)http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ra_(musique)http://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Wolfgang_von_Goethehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diablehttp://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9phistohttp://fr.wikipedia.org/wiki/Bianca_Castafiorehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Herg%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Shakespearehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Symphoniehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Ave_Maria_(Gounod)http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_de_Mussethttp://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Hugo
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César Franck
César Franck est né le 10 décembre 1822 à Liège et mort le
8 novembre 1890 à Paris. C’est l'une des grandes figures de la vie
musicale française de la seconde partie du XIXe siècle.
En 1830, son père l'inscrit au Conservatoire de Liège où il remporte, les
grands prix de solfège et de piano. De 1833 à 1835, il fait des études
d'harmonie. Encouragé par ses succès musicaux, son père organise, en
1835, une série de concerts à Liège, à Bruxelles et à Aix-la-Chapelle.
Dans la même année, la famille déménage à Paris. César devient l'élève
d'Antoine Reicha (professeur de Berlioz, Liszt et Gounod).
Entré au conservatoire de Paris en 1837, il remporte le premier prix de
piano de manière extraordinaire : « Après avoir décerné tout d’une voix le premier prix à M. Franck, le
jury est de nouveau entré en délibération et M. Cherubini est venu dire : "Le jury ayant décidé que M.
Franck était hors ligne, personne ne devant partager avec lui, on donnera un second premier prix à ceux
qui auront mérité le prix ordinaire." C’est, outre sa brillante exécution, la manière ferme et sûre dont il
a déchiffré et transposé le morceau que les exécutants sont obligés de jouer à première vue qui a
conquis le jury.
Afin de le consacrer à une carrière de virtuose en Belgique, son père le retire du conservatoire en
1842, l’empêchant ainsi de pouvoir participer au prestigieux Prix de Rome.
Ayant définitivement adopté Paris, ville où il réside dorénavant, il se consacre à la composition.
Il devient l'organiste de l’église Sainte Clotilde où il inaugure en décembre 1859 un des plus beaux
instruments du facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll dont il restera titulaire jusqu'à sa mort.
En 1871, il est nommé professeur d'orgue au Conservatoire de Paris. Jusqu'à sa mort il sera très créatif:
oratorios, œuvres pour piano, quatuors à cordes, sonate pour violon, ballet, poèmes et variations
symphoniques, pièces diverses pour orgue.
Au début du mois de mai 1890, César Franck est victime d'un accident de fiacre à Paris. Alors qu'il se
rend chez un ami pianiste, son fiacre est heurté par un omnibus, blessant le musicien au côté droit. Il
semble se remettre. Cependant, sa blessure inquiéta son docteur qui tente une nouvelle thérapie. Mais
l'état de santé du grand organiste s'altère encore, ne lui permettant même plus de retourner à ses
orgues bien-aimées de Sainte Clotilde.
Il s'éteint dans la soirée du 8 novembre 1890. Il repose au Cimetière du Montparnasse.
César Franck jouant de l'orgue. Tableau de Jeanne Rongier
Opéras 1888-1890 : Giselle, drame lyrique (FWV 50) (seul le premier acte a été orchestré par César Franck).
Oratorio
Messes Messe solennelle (FWV 59)
Orchestre : Symphonie en ré mineur (FWV 48) Les Djinns (FWV ...) Le Chasseur maudit (FWV 44)
Pour l’orgue : Trois chorals pour grand orgue (1890)
Ses œuvres pour orgue résonnent souvent dans les
églises de notre région tandis que le poème symphonique
« le Chasseur Maudit » s’inscrit bien dans nombre
de légendes des châteaux médiévaux d’Alsace.
http://fr.wikipedia.org/wiki/10_d%C3%A9cembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9cembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1822_en_musique_classiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Li%C3%A8gehttp://fr.wikipedia.org/wiki/8_novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1890_en_musique_classiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Parishttp://fr.wikipedia.org/wiki/XIXe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Conservatoire_royal_de_Li%C3%A8gehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Solf%C3%A8gehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Harmoniehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxelleshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Reichahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Berliozhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Liszthttp://fr.wikipedia.org/wiki/Gounodhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Conservatoire_de_Parishttp://fr.wikipedia.org/wiki/1837http://fr.wikipedia.org/wiki/Pianohttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cherubinihttp://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_de_Romehttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Clotildehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Aristide_Cavaill%C3%A9-Collhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Oratoriohttp://fr.wikipedia.org/wiki/Quatuor_%C3%A0_cordeshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_du_Montparnassehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Oratoriohttp://fr.wikipedia.org/wiki/Messehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_en_r%C3%A9_mineur_de_C%C3%A9sar_Franckhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Djinns_(C%C3%A9sar_Franck)http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chasseur_maudit_(C%C3%A9sar_Franck)http://fr.wikipedia.org/wiki/Orgue
Dossier Histoire des Arts réalisé par Frédéric FUCHS CPEM Bassin sud septembre 2011 33
Camille Saint-Saëns
est né à Paris le 9 octobre 1835. Il est mort à Alger le 16 décembre
1921. Il est considéré comme un compositeur français de l'époque
romantique.
Il a écrit douze opéras dont le plus connu : Samson et Dalila, des
oratorios, des symphonies, des concertos pour piano, pour violon et pour
violoncelle, des compositions chorales, de la musique de chambre, des
pièces pittoresques dont le célèbre Carnaval des Animaux.
Saint-Saëns se révèle être un virtuose : il donne son premier concert à onze ans et fait sensation en
interprétant le Troisième Concerto de Beethoven, et le Concerto no 15 K.450 de Mozart. Saint-Saëns
écrit et joue même sa propre cadence pour le concerto de Mozart !
En parallèle à de brillantes études générales, il entre au Conservatoire à 13 ans où il étudie
l’orgue, la composition avec Charles Gouno