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ADAGIO POUR CORDES, OP. 11 Samuel BARBER 1910-1981 « ER HUANG », CONCERTO POUR PIANO Qigang CHEN Né en 1951 « I GOT RHYTHM », VARIATIONS POUR PIANO ET ORCHESTRE George GERSHWIN 1898-1937 Entracte SUITES DE « ROMÉO ET JULIETTE », N° 1 & ET 2, OP. 64 – N° 3, OP. 101 (EXTRAITS) Serge PROKOFIEV 1891-1953 Fin du concert aux environs de 22h15 Long YU direction Jean-Yves THIBAUDET piano Orchestre de Paris Philippe AÏCHE violon solo Mercredi 1 er et jeudi 2 octobre 2014 20h Salle Pleyel Manifestation organisée dans le cadre de France-Chine 50 avec le soutien de Mazars – www.france-chine50.com

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ADAGIO POUR CORDES, OP. 11Samuel BARBER1910-1981

« ER HUANG », CONCERTO POUR PIANOQigang CHENNé en 1951

« I GOT RHYTHM », VARIATIONS POUR PIANO ET ORCHESTREGeorge GERSHWIN1898-1937

Entracte

SUITES DE « ROMÉO ET JULIETTE », N° 1 & ET 2, OP. 64 – N° 3, OP. 101 (EXTRAITS)Serge PROKOFIEV1891-1953

Fin du concert aux environs de 22h15

Long YU direction

Jean-Yves THIBAUDET piano

Orchestre de Paris

Philippe AÏCHE violon solo

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Manifestation organisée dans le cadre de France-Chine 50 avec le soutien de Mazars – www.france-chine50.com

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transforme en véritable « nappe » sonore. L’abolition de toute pulsation perceptible, qui fait souvent comparer l’œuvre au célébre Adagietto de la Cinquième Symphonie de Mahler, engendre un effet de stase lyrique, grâce auquel l’auditeur a le sentiment d’être noyé dans un flot sonore. Quand Arturo Toscanini créa la partition à New York, en 1938, quelques voix s’élevèrent, de façon prévisible, pour railler le style romantique, profondément anachronique, d’une œuvre née sous la plume d’un jeune homme de vingt-huit ans. C’était en partie méconnaître les traits de modernité cachée de l’écriture de Barber, comme le devenir d’une pièce qui allait devenir non seulement la plus populaire de son auteur, mais presque un étendard de la musique nord-américaine.

Frédéric Sounac

SAMUEL BARBER 1910-1981

Né en Pennsylvanie, Samuel Barber est issu d’une famille aisée, comprenant plusieurs musiciens, dont sa tante, la contralto Louise Homer. Cette origine patricienne, associée à sa prédilection pour une musique lyrique, aux inflexions nettement post-romantiques, lui a parfois valu l’inimitié de ceux qui, en l’ancrant dans la modernité, entendaient faire de la musique américaine le reflet de la diversité sociale. Soutenu par le Curtis Intitute de Philadelphie, il trouva de précoces relais dans le monde de la musique, et fut interprété par Vladimir Horowitz, Leontyne Price, Léonard Bernstein, Dietrich Fischer-Dieskau… Influencé par Brahms et Sibelius, il composa de nombreuses pièces orchestrales (dont des concertos pour violon et violoncelle), des œuvres pour piano, pour voix, dont Knoxwille : Summer of 1910, dont la somptuosité élégiaque, laissant pressentir la tragédie, est représentative de sa poétique. Son échec en tant que compositeur d’opéra, toutefois, assombrit considérablement la fin de sa carrière, qui vit son influence décliner et la majeure partie de sa production éclipsée par une partition dont le destin lui échappa : l’Adagio pour cordes.

ADAGIO POUR CORDES, OP. 11Samuel BARBER

Aujourd’hui encore, le pouvoir unificateur de la musique classique est intact. Si une catastrophe met à mal le rêve américain, l’Adagio de Barber s’empare des ondes.Alex Ross, critique musical du New Yorker

Composé à Rome en 1936, transcrit pour orchestre à cordes à partir du mouvement lent du Quatuor à cordes n° 1Créé en 1938 par l’Orchestre de la NBC sous la direction d’Arturo ToscaniniÉditions SchirmerDurée approximative : 8 minutes

EN SAVOIR PLUS

– Samuel Barber, Un nostalgique entre deux mondes, Pierre Brévillon, Paris, Hermann, 2011

– Samuel Barber : the composer and his music, Barbara Heyman, New York, Oxford University Press, 1992

– Samuel Barber : the composer and his music, Thomas Larson, New York, Oxford University Press, 1992

L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE

L’Adagio pour cordes de Barber est au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1989 (dir. Alain Lombard). Semyon Bychkov le dirigea en 1990 et l’œuvre n’avait plus été jouée avant ces deux soirées.

E n 2004, l’émission de radio « BBC Today » proposa à ses auditeurs de voter pour désigner « la musique la plus triste du monde ». Objectif

quelque peu superficiel sans doute, qui permit de voir émerger, parmi les réponses, des pièces de Purcell, Mahler, Richard Strauss, Górecki… Près de la moitié des participants, cependant, s’accordèrent pour désigner l’Adagio pour cordes de Samuel Barber, dont la vaste et poignante ligne lyrique est ainsi associée à la plus noire mélancolie. Joué lors des funérailles du Président Roosevelt en 1945, à celles de Grace Kelly en 1982, en mémoire des victimes du 11 septembre 2001, la pièce est incluse dans la bande son d’innombrables films, dont Elephant Man de David Lynch, qui évoque la monstruosité et l’exclusion, ou Platoon d’Oliver Stone, sombre fresque sur la guerre du Vietnam.Avant de prendre la forme d’une vaste pièce pour cordes, cet adagio composé en 1936 était le deuxième mouvement d’un Quatuor à cordes ; il subit plus tard de multiples arrangements (pour orgue, orchestre d’harmonie, etc.) jusqu’à être consacré en Agnus Dei en 1967, lorsque le compositeur lui-même y adjoint un chœur. Il consiste en une ample mélodie, étirée à l’aide de variations, que la riche texture des cordes

Il y a une sorte de tristesse et de poésie dans cette œuvre… Le geste mélodique y compose une arche, comme un immense soupir… puis retombe et disparaît dans le néantBarbara Heyman, historienne de la musique

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Chengbei). Sa simplicité inspire le compositeur qui lui consacre une œuvre. De la première présentation du thème, à peine esquissée au piano et dans une sobriété propre à Ravel, jusqu’à la plénitude, lyrique et virtuose, de son exposé et sa réminiscence finale, apaisée, la mélodie porte l’œuvre, aussi insaisissable qu’un « souvenir lointain et familier ». À cette construction, par variations perpétuelles – offrant une succession d’ambiances savamment élaborées –, Chen confie une instrumentation légère, un orchestre réduit mais avec la présence raffinée de quatre percussionnistes et d’un célesta.

QIGANG CHEN

Élevé dans un milieu artistique (son père était calligraphe et peintre, musicien amateur), Qigang Chen débute la musique à six ans. Bien que nourri de culture traditionnelle chinoise, ses études musicales lui font également absorber le génie des productions occidentales avec une curiosité d’esprit et une intelligence analytique rares. Dernier élève d’Olivier Messiaen, il saisit tout ce que ce maître, dans la maturité de son art, peut lui livrer. Il s’emploiera, après être passé par les recherches et les expérimentations propres à une jeunesse parisienne, à opérer un syncrétisme naturel entre ses différentes cultures créant un langage personnel, cohérent et sensible, généreux, coloré, monde en soi qui accueille poésie et lyrisme, nostalgie et solaire sensualité. Récipiendaire du Grand prix SACEM de la musique symphonique, en 2005, c’est à Qigang Chen qu’est revenu l’honneur de composer, en 2008, la musique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin.

qigangchen.com

« ER HUANG », CONCERTO POUR PIANO, H.292Qigang CHEN

Pour moi, la musique a toujours un côté spirituel, l’écriture de la musique est souvent comme un arbre qui part du sol et se déploie, ou comme la vie : le résultat final n’est pas prévisible. Chaque pièce vit son propre instant. Qigang Chen

Q igang Chen fait partie de cette génération de compositeurs chinois, qui ont vécu, à l’adolescence, l’expérience de la révolution

culturelle, avant d’être admis au Conservatoire Central de Pékin, puis de poursuivre brillamment leurs études à l’étranger et de s’y installer pour y mener une carrière internationale. Accueilli en France en 1984, Chen a acquis la nationalité française en 1992. On ne peut que souscrire à l’affirmation du compositeur Messiaen pour qui les compositions de Qigang Chen « témoignent d’une réelle invention, d’un très grand talent et d’une parfaite assimilation de la pensée chinoise aux conceptions musicales européennes ». Les années 2000 sont, pour Qigang Chen, matière à exploiter davantage la richesse de son héritage culturel : sa première œuvre pour piano, Instants d’un opéra de Pékin, tout autant que son ballet Épouses et concubines, conçu en collaboration avec le célèbre réalisateur Zhang Yimou, s’appuient sur le répertoire de l’opéra traditionnel chinois.Air célèbre de l’Opéra de Pékin, Er Huang est « d’un ton fluide et lent, et convient à exprimer un sentiment méditatif, gémissant ou désespéré » (Xu

Composé, sur une commande du Carnegie Hall, en 2009 et créée le 28 octobre 2009 par Lang Lang au piano et l’Orchestre Julliard, sous la direction de Michael Tilson Thomas, au Carnegie Hall de New York. Éditions Boosey and HawkesUn seul mouvement Durée approximative : 16 minutes

L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE

« Er Huang », concerto pour piano de Chen fait son entrée au répertoire de l’Orchestre de Paris à l‘occasion de ces deux concerts.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Célesta : instrument à clavier de la famille des percussions, le célesta se présente comme un piano et se joue de façon iden-tique. Sa sonorité cristalline provient des lames métalliques, frappées par des mar-teaux actionnés par les touches.

L’utilisation de la musique de l’opéra traditionnel n’est pas abordée sous l’angle de la musicologie ou de la recherche, voire du développement de ces éléments, mais elle vient de mes souvenirs d’enfance, de ma famille et de la vie sociale à Pékin, d’où sont tirées ces mélodies qui ont été chantées par cœur, par toute une génération.Qigang Chen

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thème sera ensuite l’objet d’une variation chinoise digne de Broadway : plus burlesque qu’authentique dans ses « fausses notes » ! Après une transition dans l’esprit du blues, la quatrième variation, en contretemps rythmiques, est un Allegro virtuose et exubérant auquel s’enchaîne un Finale dans la même énergie jubilatoire et communicative.

Christine Frémaux

GERSHWIN PIANISTE

C’est sur le piano, acheté en 1910 pour les leçons données à son frère Ira, que Gershwin fait ses premières armes : il joue « d’oreille », reproduisant en autodidacte les airs à la mode. Son véritable premier professeur sera Charles Hambitzer, compositeur de « musique légère », qui lui transmettra une technique pianistique et une « conscience harmonique ». C’est avec lui que Gershwin se familiarise avec Grieg, Chopin, Liszt, Debussy… Gershwin quitte l’école à 15 ans. Il est embauché dans le quartier new-yorkais de Tin Pan Alley, où se rassemblent les éditeurs de musique. La technique de vente des dernières chansons imprimées consiste à les chanter et les jouer au piano, devant les clients. En ce domaine, Gershwin excelle : il développe un jeu pianistique solide, extrêmement précis et véloce. Il se lance alors dans la composition et publie, en 1917, sa première pièce pour piano, Rialto Ripples. Trois ans plus tard, il est engagé comme compositeur par l’éditeur T. B. Harms Co. Sa chanson Swanee, interprétée par le célèbre Al Jolson, connaît un vif succès en 1919. C’est le début d’une carrière internationale de compositeur de chansons, de comédies musicales, d’œuvres symphoniques et d’un opéra, Porgy and Bess, dont l’air Summertime est devenu un célèbre standard de jazz.

« I GOT RHYTHM », VARIATIONS POUR PIANO ET ORCHESTREGeorge GERSHWIN

La vie ressemble beaucoup au jazz. Elle est plus belle quand on improvise. George Gershwin

La tournée de concerts qu’engage George Gershwin, au début de l’année 1934 (28 concerts, à raison d’un concert par jour dans 28 villes différentes !),

exige un morceau de bravoure final. Le compositeur s’emploie donc à écrire l’ouvrage au mois de décembre 1933, alors même qu’il compose son opéra Porgy and Bess. Il reprend l’air I got Rhythm, auparavant écrit sur les paroles d’Ira Gershwin pour la comédie musicale Girl Crazy créée en 1930, et entreprend ces variations pour piano et orchestre symphonique. L’œuvre est joyeuse, festive. Construite en sept parties distinctes (introduction, thème, quatre variations et finale), on y retrouve tous les ingrédients du jazz, au temps des big bands et du jazz hot. Dans ce feu d’artifices, Gershwin rassemble les recherches harmoniques, les associations de timbres et les rythmiques propres à son époque, la virtuosité de la partie de piano demeurant au service de cette extraordinaire dynamique, cette vitalité qui exulte dans les contretemps, les syncopes et le swing !Après une introduction orchestrale, c’est par le soliste que le thème est exposé. La première variation, complexe dans sa mise en place, exige une « précision métronomique » selon les vœux du compositeur. Métamorphosé en une expressive valse triste, le

Composées à Palm Beach entre décembre 1933 et janvier 1934, à l’occasion de la tournée célébrant le dixième anniversaire de Rhapsody in Blue. Créées le 14 janvier 1934, au Symphony Hall de Boston, par l’Orchestre Leo Reisman, avec George Gershwin au piano sous la direction de Charles Prévin.Dédiées à Ira Gershwin. Éditions Warner Chappell Durée approximative : 9 minutes

EN SAVOIR PLUS

– Gershwin, Franck Médioni, Éd. Folio, 2014

– George Gershwin, une Rhapsodie américaine, Mildred Clary, Éd. Pygmalion, 2005

– Pour les plus jeunes : George Gershwin, un pas de danse entre jazz et classique, Pétronille Danchin & Ève Grosset, Éd. À dos d’âne, 2012

L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE

Les Variations sur « I got Rhythm» font leur entrée au répertoire de l’Orchestre de Paris à l’occasion de ces deux concerts.

La musique doit refléter les pensées et les aspirations d’un peuple et d’une époque. Mon peuple, c’est l’Amérique. Mon temps, c’est aujourd’hui.George Gershwin

LE SAVIEZ-VOUS ?

Jazz hot : musique caractérisée par des solos improvisés et par l’influence des effets vocaux sur le jeu instrumental.

Swing : technique qui consiste à jouer « ternaire » des groupes de notes binaires, donnant une interprétation rythmique souplement balancée.

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au bois dormant et Casse-noisette, permettait à la musique d’être diffusée, les conditions nécessaires à l’interprétation d’un ballet n’étant que rarement réunies. Prokofiev ne l’ignorait pas, et renchérit en livrant encore, en 1937, une transcription pour piano, dont il assura lui-même la création.Achevées avant même la création du ballet en 1938, les deux premières suites prennent en charge l’aspect dansant et lyrique (Suite n° 1) et psycho-dramatique (Suite n° 2). Plus tardive (1944) et de moindre ampleur, la Suite n° 3 s’efforce de ressusciter des fragments moins saillants de la partition, mais il est d’usage que chaque chef d’orchestre, selon son goût et l’orientation qu’il souhaite donner à l’œuvre, compose avec ce matériau sa propre suite originale. Outre l’indispensable « Marche », on entendra ce soir la page délicatement lyrique qu’est « Juliette enfant » ; une « Danse » reprise du deuxième acte du ballet ; l’épisode envoûtant, combinant plusieurs scènes shakespeariennes, qu’est « Roméo et Juliette avant leur séparation » ; la gracieuse et exotique « Danse des jeunes filles antillaises » ; la « Danse du matin » extraite de la troisième Suite ; « La rue s’éveille », avec son thème syncopé rebondissant dans l’orchestre ; « Menuet », où le compositeur joue du contraste entre textures solennelles, presque pompeuses, et cristallines ; le divertimento énigmatique que constitue « Jeux de masques » ; la spectaculaire « Mort de Tybalt », sorte de frénétique toccata pour cordes ponctuée de coups de boutoir aux cuivres ; « Roméo et Juliette » enfin, qui évoque l’illustre scène du balcon et offre, alors même que se scelle la tragédie, un extatique moment de volupté mélodique.

Frédéric Sounac

PROKOFIEV ET LA MUSIQUE DE BALLET

Musicien prodige et pianiste hors du commun, Serge Prokofiev s’est essayé à tous les genres musicaux, de la symphonie à l’opéra, en passant bien sûr par le piano et la musique de film, notamment pour les immortelles réalisations d’Eisenstein. Son rapport privilégié au ballet est dû à sa rencontre précoce avec le charismatique Serge de Diaghilev, avec lequel il créa notamment, en 1921, Chout, l’histoire d’un bouffon, partition dans laquelle son style sarcastique cohabite avec la plus haute inspiration mélodique. D’un précédent projet, Ala et Lolly, il tira la fameuse Suite Scythe, qui illustre davantage sa veine énergique et « sauvage ». Ces deux tendances de sa musique convergent dans le projet plus tardif et plus ambitieux qu’est Roméo et Juliette, qui après bien des vicissitudes, ne fut créé qu’en 1938 à Brno, en République tchèque. Soucieux de faire taire les critiques qui, à l’époque de Chout, lui reprochaient de ne mettre en musique que « les cris furieux des singes et leurs gambades désordonnées », le compositeur imposa un sujet shakespearien et livra une partition aussi ample que complexe, dans laquelle la tendresse, parfois teintée d’élégie populaire, contraste avec la plus saisissante violence.

SUITES DE ROMÉO ET JULIETTE, N° 1 & ET 2, OP. 64 – N° 3, OP. 101 (EXTRAITS)Serge PROKOFIEV

Le principal mérite de ma vie (ou, si vous préférez, son principal incon-vénient) a toujours été la recherche de l’originalité de ma propre langue musicale. J’ai horreur de l’imitation et j’ai horreur des choses déjà connues. Serge Prokofiev

I l n’est peut-être que l’illustre « Chevauchée des Walkyries » de Wagner pour rivaliser, en vitalité épique et popularité, avec la « Marche des

chevaliers » (« Montaigus et Capulets ») de Roméo et Juliette, qui demeure sans doute l’un des thèmes les plus saisissants de l’histoire de la musique : c’est dire si le ballet de Prokofiev, longtemps après les importantes difficultés qui ont entouré sa création, s’est imposé comme une pièce maîtresse du répertoire. Captée par le cinéma, la publicité, chérie des groupes de heavy metal qui voient dans sa force une préfiguration de leur esthétique, cette page orchestrale rend assurément hommage, par sa postérité hors du commun, au chef-d’œuvre intemporel de Shakespeare. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’elle offre un portique monumental à la deuxième des trois suites d’orchestre que le compositeur tira de son ballet : la pratique, à laquelle avait également sacrifié Tchaïkovski pour La Belle

Les deux premières suites ont été composées dans l’attente de la création du ballet (créé à Brno en 1938, puis deux ans plus tard au Théâtre Kirov de Leningrad). La troisième suite fut quant à elle composée en 1944, alors que Prokofiev achevait Cendrillon.Extraits :1. Les Montaigus et les Capulets (Suite II, n° 1) – 2. Juliette jeune fille (Suite II, n° 2) – 3. Danse (Suite II, n° 4) 4. Roméo et Juliette (Suite II, n° 5) – 5. Danse des jeunes filles antillaises (Suite II, n° 6) 6. Danse du matin (Suite III, n° 2) – 7. Scène (la rue s’éveille) (Suite I, n° 2) – 8. Menuet (Suite I, n° 4) – 9. Jeux de masques (Suite I, n° 5) 10. La mort de Tybalt (Suite I, n° 7) 11. Roméo et Juliette : scène du balcon (Suite I, n° 6)Éditions Chant du mondeDurée approximative : 43 minutes

EN SAVOIR PLUS

– Prokofiev, Claude Samuel, Paris, Le Seuil, coll. « Solfèges », 1960

– Serge Prokofiev, Laetitia Le Guay, Éd. Actes Sud, 2012

– Shakespeare in music, Phyllis Hartnoll, Londres, Mc Millan, 1966

L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE

Les suites de Roméo et Juliette sont au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1970 où elles ont été jouées sous la direction d’Alain Lombard. Lui ont succédé Erich Leinsdorf en 1973, Yuri Temirkanov en 1989, Georges Prêtre et Frédéric Chaslin en 1996, Matthias Bamert en 1998, Yutaka Sado en 1999, Heinrich Schiff en 2006, et enfin Paavo Järvi en 2012 (Suite n° 1).

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Long Yu est né en 1964 à Shanghai au sein d’une famille de musiciens. Il reçut très tôt une éducation musicale de son grand-

père Ding Shande, compositeur renommé, puis il partit étudier au Conservatoire de Shanghai et à l’Université des Arts de Berlin. Long Yu est aujourd’hui directeur artistique et chef principal de l’Orchestre philharmonique de Chine, directeur musical des orchestres symphoniques de Shanghai et de Guangzhou mais aussi directeur artistique et fondateur du Festival de musique de Pékin. Long Yu est parvenu à faire du Festival de Musique de Pékin le pivot de la vie musicale de la capitale chinoise. Il a dirigé les principaux orchestres et opéras européens, américains et asiatiques. En 2010, il a dirigé l’Orchestre symphonique de Shanghai lors d’un concert historique en alliance avec le Philharmonique de New York à Central Park avec Lang Lang en soliste. Durant cette même année, il amena les meilleurs musiciens classiques asiatiques, dont Yo-Yo Ma, Midori, Sarah Chang et d’autres à Guangzhou pour la première édition du Festival de Musique Asiatique de Canton, en lien avec les xVie Jeux d’Asie. À la tête du développement du paysage orchestral en Chine, Long Yu a créé la première académie orchestrale basée sur un partenariat entre l’Orchestre symphonique de Shanghai, le Conservatoire de Shanghai et le Philharmonique de New York. Sa vision dynamique tient à offrir à un public chinois grandissant les clés du répertoire occidental, comme le Ring de Wagner, l’intégrale des symphonies de Mahler, ainsi que des œuvres de Richard Strauss, Britten, etc. Très engagé dans le répertoire contemporain, Long Yu a passé de nombreuses commandes auprès de compositeurs tels Penderecki, Glass, Wenjing et Xiaogang.

LONG YUDirection

EN SAVOIR PLUS

Deutsche Grammophon a publié un enregistrement comprenant l’Ouverture de Tannhaüser de Wagner, le Quatuor avec piano en sol mineur de Brahms (orchestration de Schoenberg), et un large éventail de musiques orchestrales chinoises comme le Yellow River Concerto avec Lang Lang. Ses enregistrements chez Naxos comprennent les Concertos pour violon de Korngold et Goldmark avec Vera Tsu, ainsi que la Long March Symphony de Ding Shande.

Long Yu et Jean-Yves Thibaudet viennent de créer à Pékin, Er Huang, le concerto pour piano de Chen avec le China Philharmonic Orchestra.

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J ean-Yves Thibaudet entre, à douze ans, au Conservatoire de Paris où il étudie avec Aldo Ciccolini et Lucette Descaves, amie et

collaboratrice de Ravel. À quinze ans, il gagne le Premier Prix du Conservatoire, puis trois ans plus tard les Young Concert Artists Auditions de New York. Pour le label Decca, Jean-Yves Thibaudet a enregistré plus de quarante albums qui se sont vu attribuer de nombreuses récompenses. Son enregistrement Gershwin comprend Rhapsody in Blue dans une orchestration pour “big jazz band”, les variations sur le thème de I got Rhythm, et le Concerto en fa avec le Baltimore Symphony sous la baguette de Marin Alsop, en live. Son CD Saint-Saëns, (concertos pour piano n° 2 & 5), paru en 2007, est nominé aux Grammy Awards 2008 dans la catégorie “Meilleur soliste instrumental”, et fait suite à l’album Aria-Opera Without Words inspiré par sa fascination pour la voix (avec des transcriptions d’airs d’opéra de Saint-Saëns, Strauss, Gluck, Korngold, Bellini, Johann Strauss fils, Wagner et Puccini). En 2005, il a été le soliste de la bande originale du film Orgueil et Préjugés, nominée aux Oscars. Parmi ses autres enregistrements figurent L’Œuvre complète pour piano de Satie, et un hommage à deux géants du jazz (Duke Ellington et Bill Evans) : Réflexions sur Duke et Conversations avec Bill Evans. Nommé Chevalier d’Ordre des Arts et des Lettres en 2001, il a été promu Officier en 2012. En 2002, Jean-Yves Thibaudet a reçu le Premio Pegasus du Festival de Spoleto pour son accomplissement artistique et son investissement de longue date auprès du festival. Mentionnons également la Victoire d’honneur reçue en 2007, en reconnaissance de toute sa carrière, ce qui constitue le plus grand honneur décerné par les Victoires de la musique. Le 18 juin 2010, le Hollywood Bowl à Los Angeles lui a décerné la distinction de “Hall of Fame” pour sa carrière artistique.

Jean-Yves Thibaudetpiano

Jean-Yves Thibaudet et l’Orchestre de Paris

Jean-Yves Thibaudet fait ses débuts avec l’Orchestre de Paris en 1986 dans le Concerto n° 1 de Liszt (dir. Semyon Bychkov). Il revient en 2000 pour jouer le Konzertstück de Weber et le Concerto n ° 2 de Liszt (dir. Yan Pascal Tortelier), en 2008 pour la Turangalîla-Symphonie de Messiaen (dir. Christoph Eschenbach), en 2011 pour le Concerto pour piano d’Aram Khatchaturian (dir. Kazuki Yamada) et enfin en juin 2014 pour le Concerto n° 5, « L’Égyptien » de Saint-Saëns (dir. Yutaka Sado).

jeanyvesthibaudet.com Jean-Yves Thibaudet est représenté par IMG Artists LLC pour le monde entier, et enregistre en exclusivité pour le label Decca Records.

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L’Orchestre de Paris donne plus d’une centaine de concerts chaque saison, Salle Pleyel en tant qu’orchestre résident principal, ou à l’occasion de ses tournées internationales. Dès l’ouverture de la Philharmonie de Paris, en janvier 2015, il deviendra l’orchestre résident principal de cette nouvelle salle conçue par l’architecte Jean Nouvel.Il a donné son concert inaugural en no-vembre 1967 sous la direction de son premier directeur musical, Charles Munch. Herbert von Karajan, sir Georg Solti, Daniel Barenboim, Semyon Bychkov, Christoph von Dohnányi et Christoph Eschenbach se succèdent ensuite à la direc-tion de l’ orchestre. Depuis 2010, Paavo Järvi en est le sep-tième directeur musical. L’ or-chestre inscrit son répertoire dans le droit fil de la tradition musicale fran-çaise en jouant un rôle majeur au service du répertoire des xxe et xxie siècles à travers la commande de nombreuses œuvres. Au cours de la saison 2014/2015, il interprétera, en première mondiale, le Concerto pour orchestre de Thierry Escaich ainsi que le Concerto pour voix et orchestre de Marc-André Dalbavie, composé spécialement pour l’Orchestre de Paris et Matthias Goerne. À l’automne 2014, l’orchestre retrouvera le public chinois en compagnie de Nicholas Angelich et de Xavier Phillips, sous la di-rection de Paavo Järvi – pour sa seizième

ORCHESTRE DE PARISPAAVO JÄRVI DIRECTEUR MUSICAL

tournée en Extrême-Orient. En mars 2015, l’orchestre et Paavo Järvi se produiront en Allemagne (Essen, Dortmund, Francfort, Düsseldorf, Stuttgart et Mannheim). Avec le jeune public au cœur de ses priorités, l’ or-chestre diversifie ses activités pédagogiques (concerts éducatifs ou en famille, répétitions ouvertes, ateliers, classes en résidence, par-cours de découvertes…) tout en élargissant

son public (scolaires de la mater-nelle à l’université, familles…).

Ainsi, au cours de la saison 2014/2015, les musiciens

initieront plus de 40 000 enfants à la musique symphonique. Parmi les récents enregistrements, citons un DVD consacré

à Stravinski et Debussy (Electric Pictures) et un CD

de musique sacrée de Poulenc avec Patricia Petibon (Deutsche

Grammophon) parus en 2013. En mai 2014 est paru le DVD Elektra (Bel Air Classiques) enregistré dans le cadre du Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2013 sous la direction d’Esa-Pekka Salonen. Afin de mettre à la disposition du plus grand nombre le talent de ses musiciens, l’orchestre a par ailleurs engagé un large développement de sa politique audiovi-suelle en nouant des partenariats avec Ra-dio Classique, Arte et Mezzo. L’Orchestre de Paris, et ses 119 musiciens, est soutenu par le Ministère de la Culture et la Mairie de Paris depuis sa création.

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Mercredi 4 septembre 2013 - 69e année - N˚21345 - 1,80 ¤ - Francemétropolitaine - www.lemonde.fr ---

Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directrice: Na

talie Nougayrède

Celaparaît releve

rde l’évidencedémo-

cratique : le Parlement devrait non

seulementdébattre,mais se pronon-

cer parunvote sur l’éventuelleparti-

cipation de la France à une intervention

contre la Syrie. Droite, centristes, Verts

ou

communistes,beaucoup le réclament.

Ils invoquent l’exemple de la Grand

e-Bre-

tagneet des Etats-Unis. Voilà q

uelques jours,

le premier ministre, DavidCameron, s’est

incliné devantun vote des Communeshosti-

le à un engagement britannique. Quant au

président Obama, il a décidé de soumettre

son initiative au Congrès. Peut-on faire

moins à Paris?, plaident les bons

esprits.

Disons-le tout net : s’il peut être

un devoir

politique, qui incombe au seul chef de l’Et

at,

unvoteduParlementnesauraitêtreundroit

automatique.

Pour une raisonbien simple: la Constitu

-

tion l’exclut, sauf encas de «déclara

tion de

guerre». La révision constitutionne

lle récen-

te–2008–aprécisé la règleenc

asd’interven-

tion des forces armées à l’étranger: «Le gou-

vernement informe le Parlement de sa déci-

sion, au plus tard trois jours après le dé

but de

l’intervention. Il précise les obj

ectifs poursui-

vis. Cette information peut donner lie

u à un

débat qui n’est suivi d’aucunvo

te.»

Onnesauraitêtreplusclair :de

voird’infor-

mation et d’explication, oui ; droit de

vote,

non. Celui-ci nes’impose que pour

autoriser

la poursuite d’une intervention au-delà de

quatre mois. Chacun peut juger cette règle

archaïque et fort peu démocratique. Ce n

’est

pasuneraisonsuffisantepourm

odifierlaLoi

fondamentaledupays au gré des circonstan-

ces et des humeurs.

Pourautant,rienn’interditaup

résidentde

laRépubliqueetaugouvernem

entdeconsul-

terleParlementetdeluidemanderdes’expr

i-

mer par un vote. FrançoisMitterrand et

Michel Rocard l’ont fait en 1991, avant l’en

ga-

gement français dans la première guerre

d’Irak. Lionel Jospin s’y était refusé en

2001,

lorsque la France a participé à la coalition

contre le régimedes talibans en

Afghanistan.

Dans le cas de la Syrie, aujourd’hui, Fran-

çois Hollande serait bien inspiré de suivre

l’exemple de 1991. Pour trois raisons.

D’abord, à l’instar du président américain, il

peut estimer qu’un vote du Parlement serait

un utile exercice de pédagogie nationale et

donnerait à savolonté de «pu

nir» le régime

syriendavantagede force.

Ensuite,lechefdel’Etatnepeut

plaiderl’ur-

gence, contrairement à l’intervention

au

Mali,quisupposait,pourréussir,

uneréactivi-

té immédiateduchefdesarmées. Ladécision

deM.Obamade consulter le Congrès lui do

n-

ne le temps d’organiser non seulement le

débat prévu le 4septembre, mais un second

débat – et unvote –unpeuplus tard.

Enfin, avant laseconde guerre d’Irak, en

2003, M.Hollande, alors premier secrétaire

du PS, avait demandé un vote du Parlement

sur la résolution de l’ONU qui allait servir

de

base à l’interventionaméricaine. Et s’il

n’avait pas évoqué une nouve

lle révision de

la Constitution, M.Hollande candidat avait

promis, le 11mars 2012, «un dialogue appro-

fondiavec le Parlement» en cas d’opération

s

extérieures.C’est l’occasionou

jamaisd’enga-

gerun tel dialogue.p

MICROSOFTRACHÈTENOKIA

POURREBONDIRDANSLEMOBILE

LIRE L’ANALYSE DE CÉCILE DUCOURTIEUX P. 17ETCAHIERÉCO –P.3

Des robots toujours

plus intelligentsSCIENCE ETM

ÉDECINE–SUPPLÉMENT

ILS FONT LA RENTRÉE

EN CHINOISENQUÊTE–LIRE PAGE 21

DesHLMà louer...sur Internet

Pour luttercontre

lavacancede loge-

ments, certains

bailleurssociaux

n’hésitentpasàbou-

leverser leurstraté-

gie commerciale

enproposantdes

bienssur leWeb.

FRANCE–PAGE 8

Affaire :cinq

journalistesen

correctionnelle

DansledossierBet-

tencourt, la légitimi-

téde lapublication

d’extraits

deconversations

recueillies

clandestinement

sera tranchée

lorsd’unprocès.

FRANCE–PAGE 9

Vodafonevend sa filiale

américaineL’opérateurbrit

an-

niqueacédépour

130milliardsdedol-

larssaparticipation

dansVerizonWire-

less. Legroupe

américainenassu-

redésormais

lecontrôle total.

CAHIER ÉCO–PAGE 4

Sarkozy-Hollande :

84nouveaux

impôtsendeuxans

ÉDITORIAL

SYRIE

AUJOURD’HUI

POLITIQUEHollande prêt

à faire

voter le Parlement

Ladécisionsurprised’Obamaa

changéladonne: leprésident

pourraitprofiterdecedélaipou

r

solliciterle feuvertdesdéputés.

ParThomasWiederLIREPAGE6

CHRONIQUE

Hollande le rond,

Hollande le carré,

Unprésidentéquilibristesur

lascènehexagonale, trapéziste

dans l’arène internationale.

ParGérardCourtoisLIREPAGE22

DÉBATSImposer la Syrie

auG20

ParBernard-HenriLévy

LIREPAGE20

La désinvolture

prévisibledeBarackOba

ma

ParZakiLaïdiLIREPAGE20

tEntrehausses de tauxetnouve

lles taxes, le choc

fiscal a atteint 41milliardsd’euros e

ntre 2012 et 2013

Al’heure où les Français reçoivent

leur avis d’imposition, Le Monde a

fait l’inventairedeshausseset c

réa-

tions d’impôts réalisées depuis trois ans

.

Ceux-ci atteindront un record absolu en

2013,avecuntauxdeprélèvementsobliga-

toires (impôts, cotisations sociales, taxes

)

de 46,3% du produit intérieur brut. Ces

prélèvements étaient tombés à 42% au

plus fort de la récessionde 2009.

Depuis,lesimpôtsnecessentd’augmen-

ter. Le premier choc a été l’œuvre deNico-

las Sarkozy, quia augmenté les impôts de

16,2milliards d’euros en 2011, puis de

11,7milliardsnet en 2012. FrançoisHollan-

de,quiavaitfaitcampagnesurl’assa

inisse-

ment budgétaire, a rajouté 7,6milliards

d’impôts dès l’année de son élection, et

poursuivi le tour de vis en 2013 avec plus

de 20milliardsd’eurosd’augmentations.

Nicolas Sarkozy et François Hollande

ont tous deux lourdement frappé les

entreprises : elles ont subi en trois ans

33milliardsd’eurosdeprélèvementssup-

plémentaires, soit plus de la moitié des

57,6milliards d’eurosd’impôts créés.

PatrickRoger et Service infographie

aLIRE L’ŒIL DUMONDEP.18-19Louise Bourgoi

n. DR

Le cas syrien et la nécessité d’un vote du Parlement

UKprice£1,80

LE REGARD DE PLANTU

CINÉMA : LOUISE BOURGOIN, VIRUS D’A

MOUR

tDans«Tirez la langue,mademoiselle», l’actric

e troubledeuxfrèresmédecins LIREPAG

E 12

Gabon 1 800 F CFA, Grande-Bretagne 1,80 £, Grèce 2,20 ¤, Guadeloupe-Martinique 2,00 ¤,

XPF, Tunisie 2,20 DT, Turquie 7,00 TL,USA 4,50 $, Afrique CFA autres 1 800 F CFA,

«AMarciac, j’ai découvert

la diversité» En6e jazz, Fanny

a appris à regarder les autres sa

ns

les juger. Elle est aujourd’hui vu

lca-

nologue. Suite denotre série. PA

GE 6

TEL0170

4892

92

L’étrange casdudocteur

VerticalEmmanuel Cauchy

met son expertise demédecin

urgentiste enmontagne au service

d’une série de polars. PAGE 3

Vacances au long cours

enAllemagne Les Allemands

partent plus souvent en voyage

que leurs voisins. Une tradition

philosophiqueet littéraire. PAG

E 7

Stéphanie Binet et Thomas Sotinel

Au fond de l’impasse.

C’est là qu’on trouve

Paul Simon au

milieu des années

1980. En compagnie

d’Art Garfunkel,

l’auteur-composi-

teur-interprètea été

le rival deBobDylan sur la scène folk

-rock,

le concurrent desBeatles au sommet des

hit-parades. Il découvre le goût

de l’échec.

En 1980, son filmOne-Trick Pony,autopor-

trait d’une rock star broyée par le show-

business, a rapporté bien moins qu’il n’a

coûté. Trois ansplus tard, en 1983, Hearts

andBones, disqueambitieuxpour leq

uel il

afaitappelàdesrockers(tel JeffP

orcaro,du

groupeToto),desjazzmen(dontleguita

ris-

te Al DiMeola), ainsi qu’àun compositeur

contemporain (PhilipGlass), se hisse péni-

blementàla35e placeduclassem

entaméri-

caindesventesd’albums.

Plutôt que de foncer dans le mur, Paul

Simonchercheuneesquive latérale. Ce

fils

d’immigrantsd’Europecentralequiag

ran-

diàBrooklynatoujoursétéd’un

ecuriosité

insatiable. Surl’album Bridge Over Trou-

bledWater– leplusgrossuccèsduduo

, sor-

ti en 1970, qui s’est vendu à plus de 25mil-

lions d’exemplaires dans lemonde –, on

trouve un titre d’inspiration jamaïcaine,

Why Don’t You Write Me, les percussions

afro-caribéennesdeCeciliaetun

e chanson

péruvienne,ElCondorpasa,prés

entéecom-

meappartenantaurépertoiretrad

itionnel,

ce qui lui vaudra plus tard un procès pour

usurpation des droits de l’auteur original,

le compositeurDanielAlomiaRobles.

En 1985, après sa dégringolade des hit-

parades, la curiosité de Paul Sim

on se cris-

tallisesurunecassetteque luia

passéeune

amie, Accordion Jive Hits, par les Boyoyo

Boys. Cette formation sud-africaine joue

dutownshipjiveoumbaqanga,lamusique

urbaine qu’on entend dans les ghettos

d’Afrique du Sud. Le pays vit depuis 1948

sous le régimede l’apartheidcontre lequel

lutte le Congrès national africain (ANC),

dont le principal dirigeant,Nels

onMande-

la, a été transféré du bagne de Robben

Island à la prison de Pollsmoor en 1982.

L’ANC a lancé un mot d’ordre de boycott

culturel contrele régime. Les artistes su

d-

africainssesontexilés, commela chanteu-

seMiriamMakebaouletrompettisteHugh

Masekela, ou vivent dans l’obscurité,

cachésauxyeuxetauxoreillesd

umonde.

Or, en 1985, lemondeest deplusenplus

curieux d’autres cultures, particulière-

ment en matière de musique. Dès les

années1960, lesgrandesvedette

socciden-

tales sont alléeschercher leur in

spiration

sous des cieuxétrangers. En France, Serge

Gainsbourg a utilisé les rythm

es du Nigé-

rian Babatunde Olatunji pourNew York

USA (1964), mais il ne reconnaît pas l’em-

prunt. Les Beatles ont découve

rt la musi-

queindienneen1965,etl’influen

cedeRavi

Shankar surGeorgeHarrison se fait sentir

albums Revolver et Sgt. Pepper’s. Le

«Graceland», lesondumonde

œ u v r e s c u l t e s 7 | 8

Mariantpopnew-yorkaise

etaccordssud-africains, l’album

dePaulSimon

donne,en1986,uneaurainterna

tionale

àla«worldmusic»

Cescréations

quifontdate

DES SÉRIESPOUR TOUT L’ÉTÉ

Certaines œuvres provoquent un bas-

de l’art ou de

Paul Simon et lesmusiciens

de «Graceland» àHarare

(Zimbabwe), le 14 février 1987.

PENNY TWEEDIE/CORBIS

12 octobre 2013

GuillaumeGallienne

Garçon manqué

L’ORCHESTRE DE PARIS0123 partenaire de

110x170-Orchestre Paris.indd 1 11/07/14 12:00

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LES MUSICIENS DE L’ORCHESTRE DE PARISET CONSEIL D’ADMINISTRATION

Bruno HamardDirecteur général

Didier de CottigniesDirecteur artistique

Paavo Järvi Directeur musical

Dalia Stasevska Andrei Feher Chefs assistants

Philippe Aïche Roland Daugareil Premiers violons solos

VIOLONS Eiichi Chijiiwa , 2e violon soloSerge Pataud , 2e violon soloNathalie Lamoureux, 3e solo Christian Brière, 1er chef d’attaque Christophe Mourguiart, 1er chef d’attaque Philippe Balet, 2e chef d’attaque Antonin André-Réquéna Maud Ayats Elsa Benabdallah Gaëlle Bisson Fabien Boudot David Braccini Christiane Chrétien Joëlle Cousin Christiane Cukersztein Cécile Gouiran Gilles Henry Florian Holbé Andreï Iarca Saori Izumi Raphaël Jacob Momoko Kato Maya Koch Anne-Sophie Le Rol Angélique Loyer Nadia Marano-Mediouni Pascale Meley Phuong-Maï Ngô Étienne Pfender Gabriel Richard Richard Schmoucler Élise Thibaut Anne-Elsa Trémoulet Caroline Vernay

ALTOS Ana Bela Chaves, 1er solo David Gaillard, 1er solo Nicolas Carles, 2e solo Florian Voisin, 3e solo Flore-Anne Brosseau Sophie Divin Chihoko Kawada Alain Mehaye Béatrice Nachin Nicolas Peyrat Marie Poulanges Cédric Robin Estelle Villotte Florian Wallez Marie-Christine Witterkoër

VIOLONCELLESEmmanuel Gaugué, 1er soloÉric Picard, 1er soloFrançois Michel, 2e soloAlexandre Bernon, 3e soloDelphine BironThomas DuranClaude GironMarie LeclercqSerge Le NorcyFlorian MillerFrédéric PeyratHikaru SatoJeanine Tétard

CONTREBASSES Vincent Pasquier, 1er soloSandrine Vautrin, 2e soloAntoine Sobczak, 3e soloBenjamin BerliozIgor BoranianStanislas KuchinskiMathias LopezGérard Steff eUlysse Vigreux

FLÛTES Vincent Lucas, 1er soloVicens Prats, 1er soloBastien PelatFlorence Souchard-Delépine

PETITE FLÛTE Anaïs Benoit

HAUTBOISMichel Bénet, 1er soloAlexandre Gattet, 1er soloBenoît Leclerc

COR ANGLAIS Gildas Prado

CLARINETTES Philippe Berrod, 1er soloPascal Moraguès, 1er soloArnaud Leroy

PETITE CLARINETTE Olivier Derbesse

CLARINETTE BASSE Philippe-Olivier Devaux

BASSONS Giorgio Mandolesi, 1ersoloMarc Trénel, 1er soloLionel BordLola Descours

CONTREBASSON Amrei Liebold

CORS André Cazalet, 1er soloBenoit de Barsony, 1er soloJean-Michel VinitAnne-Sophie CorrionPhilippe DalmassoJérôme RouillardBernard Schirrer

TROMPETTES Frédéric Mellardi, 1er soloBruno Tomba, 1er soloLaurent BourdonStéphane GourvatAndré Chpelitch

TROMBONESGuillaume Cottet-Dumoulin,1er soloJonathan Reith, 1er soloNicolas DrabikJose Angel Isla JulianCédric Vinatier

TUBA Stéphane Labeyrie

TIMBALES Camille Baslé, 1er soloFrédéric Macarez, 1er solo

PERCUSSIONS Éric Sammut, 1er soloNicolas MartynciowEmmanuel Hollebeke

HARPE Marie-Pierre Chavaroche

CONSEILD’ADMINISTRATIONPierre JoxePrésident

Aline Sylla-WalbaumFlorence ParlyVice-présidentes

Jean-Pierre DuportTrésorier

MEMBRES DE DROIT Le Ministre de la CultureLe Maire de ParisLe Préfet de la région Île-de-FranceDeux élus du Conseil de ParisLe Directeur général de la création artistiqueLe Président de l’Institut françaisLe Directeur du Conserva-toire de Paris – CNSMDPDeux représentants du personnel

PERSONNALITÉS QUALIFIÉES Alain AbecassisFlorence AlibertLaurent BaylePierre BoulezDominique BourgoisVéronique CaylaEdmonde Charles-RouxXavier DelettePierre EncrevéGuillaume GallienneJacques JulliardThierry Le RoyFrancis RousseauAgnès SaalCatherine Tasca

orchestredeparis.com

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EN LIGNE LE 1ER OCTOBREER OCTOBREER

orchestredeparis.com

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PORTRAIT

ANDREÏ IARCAVioloniste de l’Orchestre de Paris

Une œuvre méconnue que vous avez découverte avec l’Orchestre de Paris ?La Symphonie n° 1 d’Enesco, que nous avons jouée à Bucarest. Étant né là-bas, cela m’a d’autant plus touché.

Un chef d’orchestre qui vous a parti-culièrement impressionné ?Daniel Harding, un jeune chef d’une précision et d’une musicalité rares. C’est aussi un plaisir et un honneur de travailler depuis quatre saisons avec Paavo Järvi.

Un soliste qui vous a ébloui ?Janine Jansen, une violoniste qui (en plus d’être très belle !) possède un beau tempérament musical. Plus récemment, Maxim Vengerov, lors du concert d’ouverture de la saison, dans le Concerto de Brahms.

Un rituel avant d’entrer sur scène ?Le même depuis des années : une sieste, une banane et du chocolat noir pour prendre des forces !

Votre état d’esprit actuel ?Heureux et fier d’appartenir à l’un des meilleurs orchestres du monde !

Interview de Laurent VilaremPhoto © Gérard Uféras / ODP

Un modèle qui vous suit ?Mon père Dan Iarca, altiste à l’Orchestre national de France et membre fondateur du Quatuor Athenaeum Enesco.

Un souvenir particulier de votre audition ?Une grande émotion : j’étais en larmes et derrière moi, Paavo Järvi attendait de me serrer la main pour me féliciter !

Un souvenir marquant de tournée ?Les concerts que nous avons donnés en mai dernier au Muzikverein de Vienne, la salle mythique du concert du Nouvel An !

Quel est votre répertoire de prédilection ?Toutes les œuvres romantiques du XIXe siècle, dans lesquelles les sentiments sont exacerbés : elles sont idéales pour faire découvrir la musique à ceux qui ne la connaissent pas.

Quel est le rôle des Violons II dans un orchestre ?Ils assurent le lien entre les violons I d’un côté, et les altos et violoncelles de l’autre, et s’occupent souvent de la base rythmique.

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OCTOBR�

PROCHAINS CONCERTS

MERCREDI 8 ET JEUDI 920hSALLE PLEYEL

BIZET GeorgesL’Arlésienne, suite d’orchestre n° 1

FALLA Manuel deNuits dans les jardins d’Espagne, impressions symphoniques pour piano (8 oct.)

LALO ÉdouardSymphonie espagnole, pour violon et orchestre (9 oct.)

BIZET Georges / SHCHEDRIN RodionCarmen Suite, pour cordes et percussions Josep Pons direction Javier Perianes piano (8 oct.)Chad Hoopes violon (9 oct.)

Tarif B : 60 € | 45 € | 34 € | 22 € | 10 €

LIADOV AnatoliFragment de l’Apocalypse, pour orchestre

GLAZOUNOV Alexandre Concerto pour piano n° 1

CHOSTAKOVTICH Dimitri Symphonie n° 15 Guennadi Rozhdestvensky direction Viktoria Postnikova piano

Tarif B : 60 € | 45 € | 34 € | 22 € | 10 €

STRAUSS RichardAinsi parlait Zarathoustra, poème symphoniqueBurlesque, pour piano et orchestreLe Chevalier à la rose, suite pour orchestre

Paavo Järvi direction Nicholas Angelich piano

Tarif B : 60 € | 45 € | 34 € | 22 € | 10 €

MERCREDI 15 ET JEUDI 1620hSALLE PLEYEL

BERLIOZ HectorBenvenuto Cellini, ouverture

BRITTEN Benjamin Symphonie pour violoncelle et orchestre

SCHUMANN Robert Symphonie n° 3, « Rhénane « David Zinman direction Gautier Capuçon violoncelle

Tarif B : 60 € | 45 € | 34 € | 22 € | 10 €

MOZART Wolfgang AmadeuxSymphonie n° 31, « Paris« Concerto pour piano n° 21 (Jan Lisiecki, 26 nov.) Concerto pour deux pianos n° 10 (27 nov.)

SCHUBERT Franz Symphonie n° 2 Christian Zacharias direction et piano Jan Lisiecki piano

Tarif B : 60 € | 45 € | 34 € | 22 € | 10 €

NOV�MBR�

MERCREDI 22 ET JEUDI 2320hSALLE PLEYEL

MERCREDI 19 ET JEUDI 2020hSALLE PLEYEL

MERCREDI 26 ET JEUDI 2720hSALLE PLEYEL

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MÉLOMANES, REJOIGNEZ LE CERCLE DE L’ORCHESTRE DE PARIS

■ Réservez vos places en priorité■ Rencontrez les musiciens■ Découvrez la nouvelle saison

en avant-première■ Accédez aux répétitions générales■ Accompagnez l’orchestre

en tournée…

Grâce à vos dons, vous permettez à l ’orchestre de développer ses projets pédagogiques et sociaux. Le Cercle contribue également au rayonnement international de l’orchestre en finançant ses tournées.

DÉDUISEZ 66% DE VOTRE DON DE VOTRE IMPÔT SUR LE REVENU OU 75% DE VOTRE DON DE VOTRE ISF.

REMERCIEMENTS

PRÉSIDENTDenis Kessler

MEMBRE GRANDS MÉCÈNES CERCLE CHARLES MUNCHHélène et Gérald Azancot, Nathalie et Bernard Gault, Pascale et Eric Giuily, Marina et Bertrand Jacquillat, Tuulikki et Claude Janssen, Claude et Denis Kessler, Nicole Kugel, Marie-Louise et Philippe Lagayette, Danièle et Bernard Monassier, Adrien Nimhauser, Anne et Jean Peyrelevade, Judith et Samuel Pisar, Laure et Jean-Baptiste de Proyart, Brigitte et Bruno Revellin-Falcoz, Carine et Eric Sasson

MÉCÈNES

Brigitte et Jean Bouquot, François Duluc, France et Jacques Durand, Isabelle et Jacques Fineschi, Chantal et Alain Gouverneyre, François Lureau, Pascal Mandin, Valérie Meeus, Véronique Saint-Geours, Louis Schweitzer

DONATEURSAndrée et Claude Arnoux, Marie-Odile et Charles Bigot, Cristiana Brandolini, Maureen et Thierry de Choiseul, Nicole et Ervin Ciraru, Martine et Michel Derdevet, Christiane et Gérard Engel, Claudie et François Essig, Bénédicte et Marc Graingeot, Maria et Bertrand Lambert, Anna et Alexandre Malan, Denis Mathieu, Michèle Maylié, Jacques Mayoux, Eileen et Jean-Pierre Quéré, Claudine et Jean-Claude Weinstein

ENTREPRISES, DEVENEZ MÉCÈNES DE L’ORCHESTREDE PARIS

Apportez un soutien concret à des projets artistiques, éducatifs ou citoyens qui ne pourraient voir le jour sans votre aide.

En remerciement du don de votre entreprise :

■ Des invitations■ L’organisation de relations

publiques prestigieuses■ De la visibilité sur nos supports

de communication■ Des rencontres avec les musiciens

après le concert■ Des concerts privés dans vos

locaux. . .

60% DE VOTRE DON EST DÉDUCTIBLE DE L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

ORGANISEZ UN ÉVÉNEMENT INOUBLIABLE

Invitez vos clients aux derniers concerts de la Salle Pleyel et soyez les premiers à organiser un événement à la Philharmonie de Paris !

L’Orchestre de Paris prépare votre événement :

■ Des places de concert en 1ère catégorie « Prestige »

■ L’accueil à un guichet dédié, des hôtesses pour vous guider

■ Un cocktail d’accueil , d’entracte et/ou de fin de concert

■ Un petit-déjeuner lors d’une répétition générale

CONTACT

Nathalie Coulon01 56 35 12 [email protected]

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L’Orchestre de Paris remercie les mécènes et partenaires pour leur généreux soutien

LES MÉCÈNES

Mécène principal de l’Orchestre de Paris et Membre d’Honneur du Cercle de l’Orchestre de Paris

Membres Associés

Membres Partenaires

Membres Donateurs

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Membres AmisExecutive Driver Services, Potel & Chabot, Propa Consulting, Stargime et Valentin

LES ENTREPRISES PARTENAIRES

LES PARTENAIRES MÉDIAS

LES PARTENAIRES ENSEIGNEMENT

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