Séance 2. L’Humanisme, une nouvelle façon de penser [Dossier 2H22] 1

I. L’Humanisme : L’Homme au centre du monde :

Document 1. « La création d’Adam » :

La création d’Adam, Michel-Ange, vers 1510.

Document 2. L’Homme au centre du monde :

L'Architecte Suprême a choisi l'Homme, créature d'une nature imprécise, et, le plaçant au centre du monde, s'adressa à lui en ces termes : « Nous ne t'avons donné ni place précise, ni forme qui te soit propre, ni fonction particulière, Adam, afin que, selon tes envies et ton discernement, tu puisses prendre et posséder la place, la forme et les fonctions que tu désireras. La nature de toutes les autres choses est limitée et contenue à l'intérieur des lois que nous leur avons prescrites. Toi, que nulle limite ne contraint, conformément à la libre volonté que nous avons placée dans tes mains, décideras des propres limites de ta nature. Nous t'avons placé au centre du monde pour que, de là, tu puisses plus facilement en observer les choses. Nous ne t'avons créé ni de ciel, ni de terre; ni immortel, ni mortel, pour que, par ton libre arbitre […], tu puisses choisir de te façonner dans la forme que tu préféreras. Par ta puissance, tu pourras dégénérer, prendre les formes les plus basses de la vie, qui sont animales. Par ta puissance, tu pourras, grâce au discernement de ton âme, renaître dans les formes les plus hautes, qui sont divines. " "

Pic de la Mirandole, De la dignité de l’Homme, 1483.

Questions : Répondez sur votre cahier :

1. Au Moyen-âge, Dieu était souvent représenté comme quelqu’un de très puissant, habillé comme un Roi, exerçant son pouvoir depuis son trône. Est-ce le cas ici ? Quelle image de Dieu le peintre donne-t-il ?

2. Observez Adam, sa taille et sa position par rapport à Dieu : semble-t-il très inférieur à son créateur ?

3. Document 2 : A votre avis, qui l’auteur appelle-t-il « l’Architecte suprême » ? Qui signifie l’utilisation du terme « architecte » ?

4. Document 2 : Dans le texte de Pic de la Mirandole, l’Homme est présenté comme différent de « toutes les autres choses ». Selon l’auteur, pourquoi l’Homme est-il différent des autres créatures ?

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II. L’Humaniste idéal :

Document 1. Portrait de l’humaniste idéal :

Je voudrais qu’il fût bien instruit des lettres ou de ces études que nous appelons les « humanités ». Qu’il soit familier avec le latin et le grec à cause de l’abondance et de la variété des choses qui furent si divinement écrites dans ces langues. Qu’il connaisse bien les poètes ainsi que les orateurs et les historiens et qu’il apprenne lui aussi à écrire en vers et en prose, en particulier dans notre propre langue [l’italien]. Je le louerai aussi de savoir plusieurs langues étrangères, particulièrement l’espagnol et le français, parce que l’usage de l’un et de l’autre est très répandu en Italie. Il devrait également savoir nager, sauter, courir et lancer des pierres pour la préparation au combat. Je ne serai pas satisfait de lui s’il n’est aussi musicien, et il ne suffit pas qu’il sache lire sa partie sur un livre, il doit encore jouer de divers instruments. Je veux encore mentionner une autre chose que je ne voudrais pas lui voir négliger : c’est la science du dessin et de l’art de peindre.

Baldassare Castiglione (1478-1529, écrivain et diplomate italien), Le Parfait Courtisan, 1528.

Document 2. Les Ambassadeurs, tableau de 1533 influencé par l'humanisme, peint par Hans Holbein le Jeune :

Questions :

1. D’après Baldassare Castiglione, que faut-il faire pour un être un bon humaniste ? 2. Pourquoi est-il important qu’un humaniste parle Grec et Latin ? 3. Dans le tableau Les Ambassadeurs, qu’est-ce qui nous montre que le peintre est influencé par l’humanisme ?

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ERASME : L’ENQUETE :

Votre mission :

« Erasmus » est le nom d’un programme permettant aux étudiants européens de poursuivre leurs études dans n’importe quel pays d’Europe. Créé en 1987, son nom fait référence à un homme : Erasme. Rendez-vous sur le site de « la maison d’Erasme » pour en découvrir plus sur cet homme, et remplissez sa fiche d’identité.

http://www.erasmushouse.museum/Page.php?ID=868

ERASME :

- Dates de naissance et de mort : - Pays d’origine : - Son premier métier : - Était-il célèbre de son vivant ? (Justifiez)

L’ŒUVRE D’ERASME : - Le titre de son œuvre la plus célèbre : - Erasme disait : « Je veux être un citoyen du monde entier et non d'une seule cité ». Qu’est-ce qui, dans sa vie, montre qu’il a effectivement été un « citoyen du monde » ? - Résumez les quatre grandes idées qu’Erasme désirait diffuser : (2 lignes maximum par idées, pas de copier-coller !) - Idée 1 : - Idée 2 : - Idée 3 : - Idée 4 :

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III. De nouvelles idées politiques : Erasme et l’Europe (situation)

Questions :

Répondez sur votre cahier ! 1. Dans le document 2, Erasme fait la différence entre un mauvais roi et un bon roi. Résumez cette différence avec vos propres mots. 2. Documents 1 et 3 : Par quels moyens Erasme essaie-t-il de diffuser ses idées ? 3. Créé en 1987, le programme ERASMUS permet à des étudiants et des enseignants européens d’aller étudier ou travailler en Europe. 240 000 étudiants français en ont déjà profité. A votre avis, pourquoi ce projet porte-t-il le nom d’Erasme ? Répondez à l'aide du document 4.

Document 1. Les voyages d’Erasme :

Document 2. Erasme et le prince idéal :

Le tyran administre son État par la violence, par la ruse et par les moyens les plus perfides : il n'a en vue que son intérêt particulier. Le vrai roi s'inspire de la sagesse, de la raison, de la bienfaisance, il en pense qu'au bien de l'État. Le tyran agit de son mieux pour que les biens de son peuple passent entre les mains d'un petit nombre de privilégiés […]. Le bon roi pense au contraire que la richesse des citoyens est seule de nature à assurer sa propre richesse. Le premier fait en sorte de tout maintenir sous sa dépendance autant par les lois que par les délations. Le bon roi trouve toujours du charme dans la liberté des citoyens. […] Un bon prince n’accepte jamais aucune guerre, excepté quand, après avoir tout tenté, il ne peut l’éviter par aucun moyen. […] Que le Prince vraiment chrétien réfléchisse à la différence entre l’homme, né pour la paix et l’amour, et les bêtes sauvages, né pour le vol et la guerre.

Erasme, L'Institution du Prince chrétien (1516)

Document 4. Erasme et « l’érasmisme » :

La sanglante discorde qui divise les nations, les haines qui opposent Anglais, Allemands et Français lui semble une absurdité: « Pourquoi ces noms stupides (Anglais, Français et Allemand) nous séparent-ils, puisque le nom de chrétien nous unit ? ». Toutes ces dissidences au sein de l’Europe ne sont pour l’humaniste que des malentendus causés par une compréhension étroite et une culture insuffisante. [...] Chez Erasme s’ébauche le postulat des États-Unis d’Europe, groupés sous le signe d’une culture et d’une civilisation communes.

Stefan Zweig, Érasme, Grandeur et décadence d’une idée, 1935.

Document 3. Enfance de Charles Quint, une lecture d’Erasme, 1511, tableau d’E. Hamman, 1863 :