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« Nourritures terrestres entre ciel et mer… »
LE PHARELE PHAREDE LADE LA
MÉDITERRANÉE MÉDITERRANÉE
PALAVAS-LES-FLOTSPALAVAS-LES-FLOTS(Hérault)(Hérault)
le 23 mars 2006le 23 mars 2006
Raconté, illustré et testé par
Jean-Paul BARRUYERJean-Paul BARRUYER
UNE VUE INOUBLIABLE ENTRE CIEL ET MER
Il est courant de nos jours de réhabiliter d’anciennes friches industrielles, usines ou entrepôts, en bâtiments modernes et fonctionnels où l’art a même parfois toute sa place. A PALAVAS-LES-FLOTS (Hérault), il n’a échappé à personne qu’un ancien château d’eau désaffecté, situé pas très loin du rivage, n’apportait pas une grâce particulière à cette station balnéaire populaire et très fréquentée.
Pour marquer le passage à l’an 2000, il a été décidé de transformer cet immense réservoir d’eau en un complexe touristique. Après avoir été lancés début 1998, les travaux ont été rondement menés et deux ans plus tard étaient livrés un Office Municipal du Tourisme, un centre de congrès comprenant plusieurs salles dont un amphithéâtre de 200 places et, cerise sur le gâteau, un pont promenade à 34 mètres de hauteur avec bar, accessible en 20 secondes par deux ascenseurs extérieurs moyennant un modique ticket de 2 €. Pour ceux qui le désirent, juste au-dessus, au 12e étage et à 37 mètres de hauteur, les attend un restaurant panoramique, climatisé et tournant, d’une capacité de 200 couverts.
En réalité, ce n’est pas la structure supérieure et extérieure du bâtiment qui accomplit une rotation complète en 1 heure 30, mais le plancher intérieur du restaurant dans sa partie périphérique, là où sont disposées les tables, les vitres panoramiques restant fixes ainsi que la partie centrale de la salle réservée au personnel de service.
Tout en goûtant les plaisirs d’une table raffinée, vous bénéficierez d’une vue inégalable et changeante à 360° sur le Golfe du Lion, les étangs Montpelliérains, l’arrière-pays languedocien et par temps clair, le Mont Ventoux à l’est et le Canigou au sud-ouest…
Qu’elles soient spirituelles ou terrestres,ici les nourritures sont toujours près du ciel !
Mais, en ce qui me concerne, il n’y a pas d’hésitation, mon choix est fait : « Un tiens bon vaut mieux que deux tu l’auras…»
C’est parti pour le 7e ciel !..
Seulement voilà, arrivé au restaurant, je réalise la double absurdité du propos que j’allais tenir :
« Je voudrais un petit coin tranquille avec vue sur la mer… »
pour une salle parfaitement circulaire et un panorama qui défile en permanence !…
La boussole est un objet bien utile qui ne me quitte jamais lors de mes voyages. C’est un peu mon système de navigation GPS. J’ai décidé de la poser sur la table, à côté de mon couvert, histoire de ne pas perdre le nord. Regardez bien la direction du nord indiquée par l’aiguille rouge et mémorisez-la bien…
Un repas copieux, savoureux et de qualité pour un prix identique à celui affiché par un restaurant au ras des pâquerettes… et pas toujours meilleur !
Voici l’assiette d’entrée, le plat principal avec sa garniture et le savoureux dessert. Le tout pour 17 €, panorama, climatisation et manège compris. Pas de quoi en faire tout un fromage !…
Avez-vous bien mémorisé la position de l’aiguille rouge de la boussole ? Alors regardez-la maintenant, 49 minutes après… Je n’ai pas bougé, la boussole est toujours sous mes yeux mais le nord est à l’opposé. Une demi-révolution s’est effectuée. Nous sommes à peu près dans les normes annoncées : le tour complet en 1 heure 30.
La boussole étant dotée d’une petite réglette étalonnée en centimètres, je chronomètre sur les baies vitrée panoramiques fixes la vitesse de déplacement de la table à l’aide de la trotteuse de ma montre. J’arrive au résultat approximatif de un mètre par minute.
J’adore jouer aux chiffres… tout autant qu’aux lettres !
Plus haut que toi, mon Dieu !…
Le repas était délicieux, mais composé de produits de la mer il eut gagné en saveur à être accompagné par un petit vin blanc sec bien frais, comme le Picpoul de Pinet, ce délicieux breuvage des côtes du Languedoc, très légèrement piquant, recommandé pour les fruits de mer, et qui fait fureur dans les restaurants des quais de Sète.
Toutefois, il faudra se contenter de cette bouteille d’eau minérale, car le restaurant tournant assez comme cela, je n’ai pas voulu ajouter le tournis des vapeurs de l’alcool à la rotation du plancher…
Au loin, l’architecture moderne et pyramidaledes résidences de vacances de La Grande-Motte…
Repas et contemplation terminés…
Révolution complète exécutée en 1 h 30… Tout est OK !..
Je vais regagner le sol…
La tour de contrôle a la situation bien en main !
A vous le plancher des vaches pour le retour sur terre…
Ce phare a fière allure, avec son antenne qui s’élève à 65 mètres au-dessus du sol dans une dynamique résolument moderne, particulièrement la nuit quand l’ensemble de l’édifice est inondé de lumières aux couleurs changeantes et visibles de très loin.
Avec 330.000 visiteurs par an, bien que dans un registre fort différent, il figure parmi les sites les plus visités de la Région Languedoc-Roussillon, comme le Pont du Gard ou la Cité de Carcassonne.
Certes, je vous l’accorde, ce n’est quand même pas l’antique Phare d’Alexandrie, mais le PHARE DE LA MÉDITERRANÉE, lui, a au moins le mérite d’exister !
Jean-Paul BARRUYERJean-Paul BARRUYER
