A L B E R TPetit journal illustré

3 eurosNuméro 13 - 1er avril 2017

Illustration : Fabienne Cinquin

Numéro 13 - 1er avril 20172 ►

Brexit : un long et douloureux divorceLes clés de l’actualité

En juin dernier, les électeurs du Royaume-Uni ont choisi, lors d’un vote, de quitter l’Union européenne (UE). Le 29 mars, Theresa May, actuelle Premier ministre du pays, a officiellement déclaré aux autres pays son intention de sortir de l’UE. Désormais, les 28 pays de l’Union ont deux ans pour négocier et décider quand et comment le Royaume-Uni pourra réellement en sortir.

Que signifie le mot « Brexit » ?

Pourquoi le Royaume-Uni veut-il sortir de l’Union européenne ?

Quand le Royaume-Uni pourra-t-il réellement quitter l’Union européenne ?

Pourquoi l’Écosse doit-elle aussi sortir de l’UE ?

La France peut-elle aussi sortir de l’Union européenne ?

L e mot « Brexit » est un mot-valise, c’est-à-dire un mot composé à partir des mots « Britain » (la

Grande-Bretagne) et « exit » (sortie, en anglais). Ce mot désigne le fait pour le Royaume-Uni de quitter l’Union européenne (UE), qu’il avait intégrée en 1973. En 2013, pour être réélu, le Premier ministre britannique David Cameron avait promis à son peuple d’organiser un référendum, un vote où chaque électeur pourrait se prononcer pour ou contre le maintien du pays dans l’UE. Lorsqu’il a effectivement été réélu en 2015, David Cameron a donc tenu sa promesse et organisé ce référendum, qui s’est déroulé le 23 juin 2016.Les sondages prédisaient un score serré entre les partisans de la sortie de l’UE et ceux qui voulaient y rester. Cependant, personne ne voulait vraiment croire que les Britanniques choisiraient de quitter l’UE. Les défenseurs du « Brexit » ont pourtant gagné, avec près de 52 % des voix, entraînant la démission de David Cameron.

Le Royaume-Uni fait partie de l’Union européenne notamment pour une raison : l’UE a mis en place un « marché unique », qui supprime les frontières pour la circulation des marchandises, entre autres. Cela permet aux Britanniques, qui vivent sur une île, d’échanger facilement des produits avec les autres pays de l’Union.Cependant, le Royaume-Uni n’a jamais accepté d’autres accords pourtant en vigueur dans la majorité des pays de l’UE, comme les accords de Schengen, qui permettent aux habitants de voyager entre les pays de l’Union sans

contrôle d’identité. Ils ont également refusé d’adopter l’euro, préférant garder leur monnaie, la livre sterling, qui a une forte influence sur les échanges au niveau mondial.Mais les habitants du Royaume-Uni trouvaient que l’appartenance à l’UE coûtait trop cher à leur pays. Ils jugeaient aussi que le pouvoir central de l’Union, situé à Bruxelles, voulait trop contrôler leur économie. Par exemple, l’Union contrôle les budgets de ses États membres. Si elle estime qu’ils dépensent trop d’argent, elle peut leur infliger une amende pour non-respect des règles.

Le Royaume-Uni a opté pour la sortie en juin dernier, mais le processus de retrait est très long et pourra durer au moins jusqu’en 2019. Fin mars, la nouvelle Premier ministre britannique, Theresa May, a obtenu l’accord du Parlement pour déclencher l’article 50 du Traité de Lisbonne. Cela signifie qu’elle doit désormais écrire une lettre aux 27 autres pays de l’Union pour déclarer officiellement que le Royaume-Uni souhaite quitter l’UE. Or, les Britanniques ne souhaitent pas partir purement et simplement : il veulent négocier avec les autres pays membres pour garder un maximum d’avantages une fois qu’ils auront quitté l’UE.Mais certains États, comme la France et l’Allemagne, sont plutôt favorables à un divorce pur et dur, sans traitement de faveur envers le Royaume-Uni. Pour François Hollande et Angela Merkel, si la Grande-Bretagne veut continuer à avoir accès au « marché unique » sans être membre de l’UE, elle devra tout de même payer à l’UE une sorte de cotisation.

Tous les habitants du Royaume-Uni ont été invités à voter lors du référendum du 23 juin. Le Royaume-Uni est composé de plusieurs territoires : l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande du Nord et l’Écosse. Même si la plupart des Écossais ont voté pour rester dans l’UE, ils ont dû se plier à la majorité des habitants du Royaume-Uni, qui a souhaité en sortir. Désormais, les Écossais n’ont qu’une seule solution pour rester dans l’Union : il leur faudrait se séparer du Royaume-Uni pour devenir un pays totalement indépendant qui, lui, pourrait rester dans l’UE. La Premier ministre de l’Écosse, Nicola Sturgeon, a expliqué dans une interview « ne pas exclure » l’organisation d’un référendum sur la sortie de l’Écosse du Royaume-Uni. Elle évoque un possible vote à l’automne 2018, après les négociations du « Brexit ».

Comme le Royaume-Uni, n’importe quel État membre peut choisir de quitter l’Union européenne. En France, de nombreuses personnalités politiques s’en prennent souvent à l’UE mais la plupart veulent plutôt la réformer que la quitter. Seul le Front national, parti d’extrême droite, veut quitter l’Union, rétablir les frontières pour les marchandises comme pour les habitants, et retrouver une monnaie nationale.Mais s’il veut quitter l’UE, le Front national devra d’abord remporter les présidentielles en mai prochain, puis négocier longtemps, comme le Royaume-Uni s’apprête à le faire. ■

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Gros plan

Vers l’infini et au-delà

Début janvier, une information judiciaire a été ouverte contre le constructeur de voitures françaises Renault. On lui reproche d’avoir truqué les moteurs de ses voitures diesel, pour laisser penser qu’ils polluaient moins qu’en réalité.

Diesel : Renault dans le viseur de la justice

Impression 3D : quand la science rejoint l’artJusqu’au 19 juin, le Centre Pompidou, un musée parisien, expose des œuvres très modernes et très particulières. Toutes ont été réalisées grâce à une technologie nouvelle qui se développe depuis plusieurs années : l’impression en trois dimensions (3D).

Quand la science-fiction prédisait déjà l’impression 3D

Le mot « gate » est souvent collé au nom de grosses affaires ou de scandales, dans les domaines politiques ou financiers. Cela vient d’une grosse affaire, appelée « scandale du Watergate », révélée par des journalistes aux États-Unis en 1974. Cette affaire concernait le président de l’époque, Richard Nixon, qui

a démissionné juste après.

Pourquoi rajoute-t-on « gate » au nom des grosses affaires ?

E n septembre 2015, la presse du monde entier révélait le

« dieselgate ». À l’époque, le constructeur allemand Volkswagen a été accusé d’avoir installé sur ses voitures diesel des logiciels spécialement conçus pour falsifier les tests. Lorsque les experts voulaient contrôler les émissions de gaz polluants, notamment le CO2, les logiciels indiquaient des taux très bas.

Mais en réalité, les moteurs étaient beaucoup plus polluants que ce que les normes autorisent.Dès lors, Volkswagen s’est retrouvé dans la tourmente : son PDG a dû démissionner et le constructeur doit désormais indemniser tous les clients qui avaient acheté ces véhicules et qui estiment avoir été escroqués. Actuellement, des clients du monde entier sont toujours en

procès avec le constructeur allemand.Suite à cette affaire, la ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, a voulu savoir si les constructeurs français avaient eux aussi triché. Pour cela, elle a mis en place une commission d’enquête, qui a constaté des anomalies lors des tests des voitures Renault.Une enquête a alors été confiée à la répression des fraudes, qui joue le rôle de gendarme des entreprises. Selon les résultats de cette enquête, les moteurs de certains modèles de Renault, comme le Captur, la Clio ou le Kadjar auraient été truqués comme chez Volkswagen, pour faire croire que ces voitures étaient peu polluantes, alors que ce n’était pas le cas.

Renault dément toute tromperie

De son côté, le constructeur français nie toute tricherie et avance qu’il n’y a pas de preuves contre lui. Dans une interview au journal Le Figaro, le patron numéro 2 de Renault, Thierry Bolloré, s’est dit « choqué » et « furieux » qu’on accuse ainsi le constructeur.D’ici quelques semaines, les dirigeants de Renault seront convoqués chez les juges pour s’expliquer. L’affaire risque

de prendre beaucoup de temps, car les discussions vont porter sur des détails très techniques.Cependant, si Renault est condamné, il risque de devoir payer une très grosse amende, au maximum de 3,5 milliards d’euros, sans compter l’indemnisation des clients qui pourraient porter plainte. Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, pourrait lui aussi avoir beaucoup à perdre s’il était reconnu responsable d’avoir ordonné de truquer les moteurs. En plus d’être obligé de quitter son poste, il risque deux ans de prison. ■

I l y a quelques années, personne ne pouvait croire qu’une machine

fonctionnant comme une imprimante de bureau serait capable de produire des objets en relief. Pourtant, l’impression en trois dimensions (3D) est aujourd’hui une technologie qui se développe rapidement et qui sait créer des objets de plus en plus divers et toujours plus gros.

Plusieurs sortes d’imprimantes 3D existent, mais la plupart fonctionnent de la même façon : tout d’abord, le concepteur dessine l’objet avec un logiciel, sur un ordinateur. Puis les informations sont envoyées à l’imprimante, qui construit l’objet par tranches, en superposant des couches de matière (plastique, métal, sable, céramique...). Depuis les années 2012-2013, les impressions 3D sont couramment utilisées dans certains domaines comme

Utilisée en médecineou pour le cinéma

la médecine. En 2015, la première prothèse imprimée en 3D a été créée pour un enfant né sans main droite. Les prothèses dentaires sont également parfois fabriquées avec cette technique. Le cinéma utilise aussi l’impression 3D pour créer des décors miniatures qui figurent dans les films.

Depuis peu, l’impression 3D devient également une technique artistique. Depuis le 15 mars, le Centre Pompidou, à Paris, présente l’exposition « Imprimer le monde », qui rassemble diverses œuvres, parfois monumentales, toutes conçues grâce à ce procédé. Comme les technologies d’impression 3D ne cessent de s’améliorer, de plus en plus d’objets peuvent être réalisés. Il y a un mois, la ville de Madrid, en Espagne, inaugurait le premier pont au monde imprimé en 3D. D’une taille de 12 mètres de long pour 1,75 mètre de large, et d’une forme assez complexe, il a entièrement été fabriqué à base de poudre de béton solidifiée par l’imprimante 3D. Bientôt, la ville d’Amsterdam, aux Pays-Bas, devrait elle aussi inaugurer un pont imprimé en 3D, cette fois-ci en métal. ■

De nouvelles techniquespour l’art et l’architecture

Bien avant que ne soit inventée la toute première imprimante 3D de l’Histoire, certains pensaient déjà à des machines pour reproduire des objets. L’écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke, auteur notamment de 2001 : l’Odyssée de l’espace, avait imaginé, lors d’une interview en 1964, la conception d’une « machine à répliquer » les objets. Huit ans plus tard, en 1972, c’est le célèbre professeur Tournesol qui invente une telle machine dans Tintin et le lac aux requins, machine dont veut s’emparer Rastapopoulos pour reproduire des œuvres d’art qu’il vole dans les musées.

La machine à remonter le temps

Numéro 13 - 1er avril 20174 ►

ALBERTPetit journal illustré

Journal jeunesse édité par La poule qui pond SARLSiège social : 11 rue des Petits Gras

63000 Clermont-FerrandGérant : Valentin Mathé

Associés : Valentin Mathé, Gilles Mathé, Pierre Labruyère

Directeur de la publication : Valentin MathéJournaliste : Julie Lardon

Illustrations : Fabienne CinquinISSN n°2493-0210

CPPAP n°1018 D 93225Dépôt légal à parution

Imprimé à Cébazat (63) par Decombat

Dans le monde

2 avril : la naissance de Charlemagne

PakistanItalie Corée du Sud

C’est fou !

Depuis le 15 mars, le Pakistan, à côté de l’Inde, relève un défi de taille : le pays a entrepris de recenser sa population, c’est-à-dire de compter ses habitants.Le dernier recensement date de 1998 et, à l’époque, le nombre d’habitants était d’environ 135 millions. Aujourd’hui, on estime qu’il tourne autour de 200 millions, ce qui fait du Pakistan le 6e pays le plus peuplé au monde.Ce nombre important d’habitants rend très difficile le rencensement, d’autant plus que près de 70 langues et dialectes sont parlés dans le pays. Plus de 300 000 personnes ont ainsi été mobilisées pour ce décompte de la population, qui doit se dérouler sous haute surveillance. Le rencensement doit permettre de savoir quelles sont les régions du pays les plus peuplées, ou bien à quelle ethnie et à quelle religion appartient chacun des habitants. ■

La Corée du Sud, petit pays d’Asie situé entre la Chine et le Japon, se prépare pour de nouvelles élections présidentielles anticipées, après avoir forcé la présidente Park Geun-hye à démissionner. Park Geun-hye, qui a quitté la présidence en mars, est actuellement jugée pour corruption : on l’accuse d’avoir forcé des entreprises à donner de l’argent à des fondations qui soutenaient sa politique.La campagne présidentielle qui démarre va donc être très rapide, puisque le vote des Sud-Coréens pour choisir un nouveau président doit se dérouler début mai. Pour l’instant, un candidat est favori dans les sondages : Moon Jae-in, l’un des adversaires politiques de l’ex-présidente. L’une de ses propositions est de reprendre le dialogue avec la Corée du Nord, à qui la Corée du Sud ne parle plus depuis 1953. Il veut également renforcer les lois pour lutter contre la corruption. ■

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Vertige interditGravir 1665 marches en 7 minutes et 54 secondes : c’est la performance qu’a accomplie mi-mars le Polonais Piotr Lobodzinski, lors de la Verticale de la Tour Eiffel, une course d’escaliers. Pour la troisième année consécutive, le champion du monde de la discipline s’est imposé, mais il n’a pas réussi à battre son record, de 7 minutes et 48 secondes. ■

Depuis le mois de février, l’Etna, un volcan de Sicile, est entré dans une phase d’activité très intense. Il s’est réveillé trois fois en trois semaines.La plupart du temps, les éruptions de l’Etna donnent lieu à des images spectaculaires montrant des coulées de lave incandescante.Mais le 15 mars, lors de la troisième éruption de l’année, une explosion s’est également produite, blessant une dizaine de personnes qui étaient présentes sur les flancs du volcan, notamment des scientifiques et des journalistes de la chaîne britannique BBC qui y tournaient un documentaire.L’Etna, qui culmine à 3300 mètres dans l’est de la Sicile, est l’un des volcans les plus actifs du monde. Au cours du XXe siècle, il est entré en éruption une centaine de fois. Sa dernière grosse éruption remonte à 25 ans, en 1992. ■

Le 2 avril 742 (ou 747 ou 748, selon les historiens), a été marqué par la naissance de l’un des plus célèbres empereurs que la France ait connu : Charlemagne, qui a régné de 768 à 814 et étendu son empire dans l’ouest de l’Europe.

Poule-overDans la petite ville de Milton, aux États-Unis, les retraitées ne tricotent pas des pulls pour leurs petits-enfants... mais pour les poules des éleveurs de la région ! En effet, ceux-ci ont constaté que leurs poules, sensibles au froid de l’hiver, pondaient moins. Pour remédier à ce problème, des retraitées d’une œuvre de charité leur ont confectionné de jolis vêtements colorés. Prochain défi, peut-être, pour ces tricoteuses : réaliser des couvertures pour un refuge pour éléphants, en Inde. ■

Le grand bleu

Si vous êtes riche et que vous aimez les visites insolites, la proposition de cette agence de voyage britannique est faite pour vous : pour la modique somme de 105 000 dollars, Blue Marvel Private propose à ses clients de plonger à 3800 mètres de profondeur pour explorer l’épave du Titanic, qui s’est abîmé dans l’océan Atlantique il y a 105 ans. Les voyageurs pourront ainsi découvrir, avec des explorateurs et des scientifiques, l’histoire du célèbre paquebot « insubmersible ». ■

Sirène academy

À défaut d’être des princesses, les jeunes filles russes peuvent désormais se transformer en sirènes. C’est l’objectif d’une toute nouvelle école qui vient d’ouvrir en Russie : « l’académie des sirènes » propose d’apprendre à nager et à réaliser des figures aquatiques avec une queue de sirène. Pour se sentir comme un poisson dans l’eau ! ■

C harlemagne, dont le nom vient du latin Carolus Magnus qui signifie

« Charles le Grand », est le fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon, surnommée « Berthe au Grand Pied ». Son règne débute en 768, à la mort de son père : Charlemagne est couronné roi des Francs. Il gouverne alors un immense royaume qui correspond à peu près à la France actuelle, sans la Bretagne ni la Savoie. Le royaume de Charlemagne comprend également tout l’ouest de l’actuelle Allemagne.

À la conquête de l’Europe

En 774, le roi des Francs étend son territoire au nord de l’Italie et devient également roi des Lombards, le peuple qui vit en Italie à l’époque. Dans le même temps, il mène une campagne pour s’emparer des territoires du peuple saxon, qui se trouve au nord de l’actuelle Allemagne. Mais ceux-ci refusent de capituler et, de bataille en bataille, la

guerre de Charlemagne contre les Saxons durera finalement 33 ans. Quelques années plus tard, Charlemagne se rend à Rome. Le pape Léon III est alors dans la tourmente : on l’accuse d’immoralité. Charlemagne décide de conduire son procès en décembre 800 et le fait innocenter. Le jour de Noël, Charlemagne est couronné « empereur d’Occident » par Léon III. Le nouvel empereur fonde ainsi la dynastie des carolingiens et établit sa capitale dans

la ville d’Aix-la-Chapelle (aujourd’hui en Allemagne), où il fait construire un palais, dont la chapelle est toujours visible.

L’éclatement de l’empire

Charlemagne meurt en 814 et laisse l’empire à son fils, qui meurt en 840. Les trois petits-fils de Charlemagne se disputeront alors la succession de l’empire, qu’ils finiront par diviser en trois lors du traité de Verdun, en 843. ■

Prochain numéro le 15 avril 2017