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Dendrimer Team

Chardon Florian, Gomes Aurélie, Hoareau Coralie, Planas Delphine

Master 2 Expression Génique

et Protéines Recombinantes

!

Remerciements

En premier lieu, nous tenons à remercier Cédric-Olivier (CO) Turrin pour le temps

qu’il nous a consacré et pour avoir continué à nous encourager même pendant nos

« grands » moments de faiblesses.

Nous remercions également Fabrice Dumas pour avoir écouté attentivement notre

histoire de dendrimère-inhibiteur de la réplication virale, et pour nous avoir éclairé dans ce

vaste domaine qu’est le SIDA.

Merci à Nathalie Doncescu et Honoré Mazarguil de nous avoir fait partager leur savoir

en chimie de synthèse.

Nous remercions l’ensemble de l’équipe pédagogique EGPR pour avoir répondu à nos

questions.

Enfin un grand merci à notre « Papa », Rémy Poupot, pour nous avoir initié au monde

des dendrimères mais aussi d’avoir toujours été disponible entre deux longueurs de piscine.

Dendrimer Team

Florian, Aurélie, Coralie et Delphine

Résumé

Le virus de l’immunodéficience humaine a été mis en évidence au début des années

1980. Ce rétrovirus est responsable du syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA) chez

l’Homme. Malgré les avancées de la science sur la biologie et le mode d’infection de ce virus

environ 3 millions de personnes sont infectées chaque année. De nouvelles cibles

thérapeutiques sont activement recherchées, notamment pour augmenter l’efficacité de

l’HAART (highly active antiretroviral therapy).

Les récepteurs aux chémokines jouent un rôle important dans la régulation de

l’immunité des muqueuses parmi eux le récepteur CCR6. Il a été mis en évidence par

différents travaux que l’activation de ce récepteur par hBD2 (humaine !-defensin2) induisait

une expression d’APOBEC3G (apolipoptotein B mRNA-editingcatalytic polypeptide-like

3G), mécanisme naturel de défense antivirale.

Dans le cadre de notre étude, la construction d’un dendrimère portant à sa surface le

peptide hBD2 sera réalisé. Les propriétés de multivalence des dendrimères permettraient

d’augmenter l’avidité de liaison de hBD2 pour CCR6 et ainsi augmenter considérablement

l’expression d’APOBEC3G, ce qui inhiberait la réplication virale.

Des résultats concluants pourraient mener à une étude clinique chez l’Homme.

Abréviations

!M : micro mol

" : facteur de multivalence

ADN : acide désoxyribonucléique

AMP : adénosine monophosphate

APOBEC3G: apolipoprotein B mRNA-editingcatalytic polypeptide-like 3G

ARN : acide ribonucléique

AZT : azidothymidine

CD : cellule dendritique

DAB : di-amino-butane

DHFR : Dihydrofolate réductase

DICT50 : dose de virus qui, injectée dans une culture cellulaire, peut détruire 50 % des cellules

DMSO : diméthylsulfoxyde

DO : densité optique

DOSY : Diffusion Ordered SpectroscopY

EDA : éthylènediamine

Elisa : enzyme-linked immunosorbent assay

FA : acide folique

FBP : Protéine de liaison au folate

fmoc : Fluorenylmethyloxycarbonyl chloride

FR : récepteur au folate

GALT : gut-associated lymphoïd tissue

HAART : highly active antiretroviral therapy

hBD2 : beta-defensine2 humaine

HPLC : chromatographie liquide à haute performance

HSQC : Heteronuclear single quantum coherence

IgG : immunoglobuline G

IPBS : institut de pharmacologie et de biologie structurale

KD : constante de dissociation

Ki : constante d’inhibition

koff : vitesse de dissociation

kon : vitesse d’association

LTR : Long terminal Repeat

MBHA : 4-Methylbenzhydrylamine Hydrochloride

MTT : 3-(4,5-diméthylthiazol-2-yl)-2,5-diphényl tétrazolium

MTX : méthotrexate

NADP : nicotinamide adénine dinucléotide phosphate

NADPH : nicotinamide adénine dinucléotide phosphate oxydase

NHS : N-Hydroxysuccinimide

nm : nanomètre

PAMAM: polyamidoamine

PBMC : Peripheral Blood MononuclearCell

PE : phycoérythrine

PEG: polyéthylène glycol

PPI: poly (propylèneimine)

qPCR : réaction en chaîne de polymérisation quantitative

RFR : reduced folate carrier

RMN : résonnance magnétique nucléaire

RU : unité de réponse

SDS-PAGE : sodium dodecyl sulfate-polyacrylamide gel electrophoresis

SIDA : syndrome de l’immunodéficience acquise

TFA : acide trifluoro acétique

UPLC : Chromatographie Liquide Ultra Performante

VIH : virus de l’immunodéficience humaine

XTT: 2,3-bis-(2-methoxy-4-nitro-5-sulfophenyl)-2H-tetrazolium-5-carboxanilide

!

!

TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION AU PROJET DE RECHERCHE 1

I.1. Le VIH 1

I.2. Une nouvelle voie d’action : la voie CCR6 2

I.3. La multivalence 3

I.4. Les dendrimères 3

II. LA MULTIVALENCE DES DENDRIMERES PERMET UNE AUGMENTATION

DE LA REPONSE BIOLOGIQUE 5

II.1. Utilisation d’un dendrimères multivalent pour cibler les récepteurs à

l’acide folique dans le cadre de la lutte contre le cancer (TP. Thomas et al.,

2012) 5

II.2. Résultats 5

II.2.1. Synthèse de plusieurs dendrimères 5

II.2.2. Détermination des constantes d’affinités 6

II.2.3. Internalisation du G5-5T3-MTX10 6

II.2.4. Test à la DHFR (dihydrofolate réductase) 7

II.2.5. Cytotoxicité des conjugués G5-MTXn 7

II.2.6. Cytotoxicité du conjugué G5-MTX10 : 8

II.3. Conclusion 8

III. PROJET DE RECHERCHE 9

III.1.Synthese chimique 9

III.1.1.Choix des dendrimères 9

III.1.1.1.Les dendrimères poly (amido amine) ou PAMAM 9

!

III.1.1.2.Les dendrimères Poly (propylène imine) ou PPI 9

III.1.1.3.Les dendrimères poly mélamines 10

III.1.2. Cytotoxicité intrinsèque aux dendrimères 10

III.1.3. Synthèse chimique de hBD2 10

III.1.4. Greffage du PEG sur le dendrimère 11!

III.1.5. Greffage de hBD2 sur les dendrimères-PEG24 12

III.1.6. Dendrimères fluorescents 12

III.2. Caractérisation des macromolécules par RMN 13!

III.3. Criblage des dendrimères 13

III.3.1. Lignées cellulaires. 13

III.3.2. Cytotoxicité des dendrimères-protéique 14

III.3.3. Tests de compétitions 14

III.3.4. Tests d’activité 15

III.3.5. Infection des cellules par le VIH 16

III.3.6. Expression d’APOBEC3G et taux de Vif 16

III.3.7. Test d’inhibition de la réplication virale 16

III.3.8. Taux d’encapsidation d’APOBEC3G 17

IV. DISCUSSION ET PERSPECTIVES 18

V. REFERENCES 19

VI. ANNEXES 21

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I. INTRODUCTION AU PROJET DE RECHERCHE

I.1. Le VIH

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a été mis en évidence au début des

années 1980. Ce rétrovirus est responsable du syndrome de l’immunodéficience acquise

(SIDA) chez l’Homme, qui se traduit par un affaiblissement du système immunitaire et donc

une vulnérabilité aux maladies opportunistes (tuberculose, zona, gale, toxoplasmose …)

(K.Pluta et MM. Kacprzak, 2009).

L’infection par le VIH est initiée par l’interaction entre une glycoprotéine de

l’enveloppe du virus (gp120) et la glycoprotéine CD4 de la cellule cible. Cela entraine une

cascade d’interactions moléculaires entre gp120 et les co-récepteurs CCR5 et/ou CXCR4

aboutissant à une fusion de l’enveloppe virale à la membrane plasmique. La capside virale

contenant l’ARN-viral, la reverse transcriptase, l’intégrase et d’autres protéines virales est

libérée dans la cellule hôte. L’ARN-viral subit alors une transcription inverse simultanément à

sa décapsidation et à sa migration vers le noyau le long des microtubules. L’ADN-viral est

transporté dans le noyau via les complexes de pores nucléaires et est intégré à l’ADN de la

cellule hôte. L’ARN et les protéines virales peuvent alors être synthétisés en utilisant la

machinerie de la cellule hôte. Ils sont ensuite transportés jusqu’à la membrane plasmique d’où

bourgeonne de nouveaux virions (K.Pluta et MM. Kacprzak, 2009,NIAIDS).

Certaines cellules immunitaires telles que les lymphocytes T CD4+, les macrophages,

les cellules dendritiques (CD) et les cellules microgliales présentent à leur surface la

glycoprotéine CD4 en combinaison avec les récepteurs aux chémokines CCR5 et/ou CXCR4

faisant de ces cellules des cibles potentielles du VIH (V.A. Evans et al., 2012; MM.

Goodenow et RG. Collman 2006 ; K.Pluta et MM. Kacprzak, 2009). Les personnes infectées

possèdent donc un pool de cellules immunitaires considérablement diminué expliquant

l’affaiblissement de leur système immunitaire. Durant la phase précoce d’infection, la quantité

de lymphocytes T CD4+est fortement diminuée, ce qui entraine de graves conséquences dans

le GALT (gut-associated lymphoïd tissue), site majeur de lutte contre les infections de la

muqueuse intestinale.

Malgré les avancéesde la science sur la biologie et le mode d’infection de ce virus,

environ 3 millions de personnes sont infectées chaque année. En 2011, 34 millions de

personnes sont connues porteuses du virus (Organisation Mondiale de la Santé :

!

Figure 1 : : mode d’action d’hBD2. D’après les travaux de Sheehy & Erthal, 2012 ; Wissinget al, 2010 ; Malim, 2009 ; Lafferty et al, 2009. Après fixation sur CCR6 et activation de la protéine Gi, une cascade de réactions entraine la surexpression d’APOBEC3G. Cette protéine va s’internaliser dans les virions puis inhiber la réplication virale en inhibant la reverse transcriptase ou en induisant des hypermutations dans les cellules nouvellement infectées.

! ! #!

http://www.who.int/fr/). De nouvelles thérapies sont attendues car à ce jour il n’existe pas de

traitement curatif et des mécanismes de résistance aux médicaments actuels sont observés.

C’est pour cela que de nouvelles cibles thérapeutiques sont activement recherchées,

notamment pour augmenter l’efficacité de l’HAART (highly active antiretroviral therapy),

aussi appelée trithérapie (J.A Esté et T.Cihlar, 2009)

I.2. Une nouvelle voie d’action : la voie CCR6

Les récepteurs aux chémokines jouent un rôle important pour la mobilisation des

cellules immunitaires dans l’organisme. Des études ont mis en évidence l’importance de ces

récepteurs transmembranaires couplés aux protéines G, dans la régulation de l’immunité des

muqueuses ainsi que leur capacité à recruter les diverses cellules de l’immunité vers les sites

de l’inflammation (MK. Lafferty et al., 2010).

Parmi eux, le récepteur CCR6 est notamment exprimé par les cellules de l’épithélium

intestinal, les cellules dendritiques et les lymphocytes T CD4+. De plus, il a été montré que les

cellules CD4+CCR6+, largement retrouvées dans le GALT (site majeur d’infection du VIH),

sont hautement permissives à l’infection du VIH en comparaison aux cellules CD4+CCR6-. La

prédisposition à l’infection par le VIH des cellules CD4+CCR6+ font de celles-ci une cible

intéressante pour la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques (A. Gosselin et al.,

2010).

Les récepteurs CCR6 possèdent deux ligands : CCL20 et hBD2 (beta-defensine2

humaine). Le peptide hBD2 (4.3kDa) est sécrété par les cellules épithéliales de nombreux

organes et son expression est induite lors de l’infection par le VIH (A. Weinberg et al ;,

2006). De plus, il a été démontré que hBD2 possède une activité inhibitrice anti-VIH sans

présenter d’effets négatifs sur le métabolisme cellulaire même à très haute concentration (L.

Sun et al. 2005). Les travaux de Mark K. Lafferty, ont mis en évidence une voie impliquant

hBD2 et CCR6, permettant de diminuer la réplication du VIH (figure 1). En effet, après

interaction de hBD2 avec le récepteur CCR6, les protéines Gi activées vont induire une

cascade de réactions, qui va provoquer une augmentation de l’expression d’APOBEC3G

(apolipoprotein B mRNA-editingcatalytic polypeptide-like 3G). La protéine APOBEC3G,

possédant la fonction de cytosine désaminase, est alors empaquetée dans les virions (MK.

Lafferty et al., 2010 ; MH. Malim., 2009). Lorsque ces derniers infectent de nouvelles

cellules, les produits de la réverse transcription portent alors des mutations dues à

APOBEC3G. Les cystéines transformées en uraciles par la réaction de désamination induisent

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des hypermutations de l’ADN viral qui provoquent alors sa dégradation. Il a aussi été montré

qu’ APOBEC3G inhibe la reverse transcriptase mais le mécanisme n'est pas connu (EN.

Newman et al., 2005). Cependant, il a été montré que les virus peuvent vaincre les

mécanismes de défense intracellulaire (KN. Bishop et al., 2012)). En effet, l’ADN viral code

pour des protéines dites accessoires/régulatrices telles que la protéine Vif. Cette protéine

interagit avec APOBEC3G formant un complexe qui provoque l’ubiquitinylation et la

dégradation d’APOBEC3G par le protéasome.Cependant, les travaux d’Andrew Mehle

suggèrent que la surexpression d’APOBEC3G provoque la polyubiquitinylation et la

dégradation par le protéasome de Vif. Ainsi, Vif et APOBEC3G possèdent une relation

interdépendante qui promeut leur ubiquitinylation mutuelle et ainsi leur dégradation. Ces

résulats suggèrent donc qu’APOBEC3G pourrait contrer l’effet de Vif ( A. Mehle et al.,

2003).

I.3. La multivalence

Le concept de multivalence repose sur l’augmentation d’une interaction entre un

récepteur et son ligand par le biais d’une macro molécule portant plusieurs ligands à sa

surface, multipliant ainsi les interfaces avec le récepteur. Si l’un des ligands attaché à la

macro molécule interagit avec son récepteur, alors les ligands sont rapprochés des récepteurs

voisins. Il y a ainsi une augmentation des probabilités de rencontres ligand-récepteur. Cela

augmente l’affinité du ligand pour le récepteur, on parle alors d’avidité ou d’affinité

fonctionnelle.

Notre étude se portera donc sur la construction d’un dendrimère portant à sa

surface le peptide hBD2. Les propriétés de multivalence des dendrimères permettraient

d’augmenter l’avidité de liaison de hBD2 pour CCR6 et ainsi augmenter

considérablement l’expression d’APOBEC3G, ce qui contrerait les effets de la protéine

virale Vif et permettrait d’inhiber la réplication virale.

I.4. Les dendrimères

Les dendrimères sont des macromolécules hyper ramifiées de structure parfaitement

définie, leurs caractéristiques physico chimiques sont donc contrôlables. Ils sont caractérisés

par six paramètres structuraux: la nature du cœur, les branches, les points de divergence, la

génération, les groupements terminaux et les éventuelles molécules greffées en surface. La

synthèse de dendrimères est simple, elle se fait le plus souvent de manière dite « divergente »,

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Figure 2 : Schématisation de la synthèse divergente d’un dendrimère. r1 : greffage des branches sur le cœur. r2: ajout de points de divergence. Etapes répétées jusqu’à l’obtention de la génération voulue.

! ! %!

du cœur vers la périphérie (figure 2). Elle consiste en la répétition d'une séquence de

réactions. La 1ère réaction consiste en un greffage sur le cœur de branches, puis une 2ème

réaction permet l’ajout de points de divergence. Ces deux étapes sont ensuite répétées jusqu’à

l’obtention de la génération voulue. Enfin, les groupements terminaux sont ajoutés aux

branches formant la surface multivalente qui peut contenir un grand nombre de fonctions

capables d’interagir avec l’environnement externe.

Les dendrimères sont intéressants du fait de leur faible dispersité, de leur morphologie

spécifique souvent globulaire (R. Esfand et al.,2001), de leur multivalence, de leur densité en

groupements fonctionnels, et de leur poids moléculaire contrôlable. La première synthèse de

dendrimère a été réalisée par Vögtle et al. à la fin des années 1970. En 1993, Mülhaupt et al.

et Meijer et al. ont décrit pour la première fois la préparation des dendrimères poly (propylène

imine) (PPI) à cœur diaminobutane. Le groupe de Tomalia a synthétisé des macromolécules

polyamidoamines (PAMAM) branchées en forme d’étoile. Il est le premier à employer le

terme « dendrimère ». Plus récemment, E. Simanek et al. en 2001, ont synthétisé un nouveau

type de dendrimère basé sur les mélamines (polymélamine) présentant des sites amines à leur

surface.

Dans le cadre de l’étude présenté, les dendrimères seront utilisés comme support pour

étudier l’effet de multivalence afin d'augmenter la réponse biologique. De plus, en maîtrisant

hautement la structure, les paramètres physico chimiques pourront être adaptés, tels que leur

cytotoxicité, leur solubilité, leur taille et donc leur valence. De plus, il sera aisé d’ajouter des

molécules fluorescentes à la surface des dendrimères pour des études d’interaction avec les

récepteurs.

Dans cette étude les dendrimères PAMAM, PPI et poly mélamine de générations 4 et

5 vont être utilisés. Ils présenteront des groupements amines à leur surface simplifiant la

liaison de la protéine au dendrimère. La protéine hBD2 sera liée aux dendrimères par le biais

d'une molécule de PEG (poly-éthylène glycol) servant d’espaceur flexible facilitant ainsi

l'interaction entre hBD2 et son récepteur.

Il sera nécessaire de cribler ces dendrimères afin de déterminer le meilleur candidat

selon la biocompatibilité, la toxicité, la solubilité et l’efficacité d'interaction avec CCR6.

L’utilisation de dendrimère-PEG-HBD2 a pour but de cibler les cellules exprimant le

récepteur CCR6 à leur surface afin d’augmenter l’avidité de liaison. Cette interaction

!

Figure 3 : mode d’action du méthotrexate. Le MTX peut être internaliser dans la cellules via les récepteurs à l’acide folique (FR) ou les transporteurs RFC (reduced folate carrier), afin d’inhiber la DHFR (enzyme clé de la voie métabolique de la biosynthèse des nucléotides), aboutissant à la mort cellulaire.

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permettra d'augmenter l’expression d’APOBEC3G dans les nouveaux virions pour induire des

hypermutations sur l'ADN viral et inhiber sa réplication dans les cellules infectées. Ce

processus permettrait d’avoir un effet sur l’ensemble des cellules y compris les cellules

inaccessibles par la trithérapie (cellules présentes dans le cerveau, cellules en latence…). En

effet, l’ajout d’hypermutations sur l’ADN viral par APOBEC3G couplé aux drogues de la

trithérapie (anti-intégrase, anti-protéase, inhibiteur de la réverse transcriptase) permettrait

d’augmenter l’espérance de vie des patients.

II. LA MULTIVALENCE DES DENDRIMERES PERMET UNE AUGMENTATION

DE LA REPONSE BIOLOGIQUE

II.1. Utilisation d’un dendrimère multivalent pour cibler les récepteurs à

l’acide folique dans le cadre de la lutte contre le cancer (TP. Thomas et al.,

2012)

Le méthotrexate (MTX) est une molécule cytotoxique chémothérapeutique utilisée dans le

traitement de cancers. Son rôle est d’inhiber la DHFR (Dihydrofolate réductase), enzyme

impliquée dans le métabolisme de biosynthèse des nucléotides (figure 3). Il a été

précédemment montré que le couplage de nanoparticules aux molécules chémothérapeutiques

présente plus d’avantages que l’utilisation de la molécule seule. Les travaux précédents de JR.

Baker ont démontrés l’efficacité de dendrimères couplés à l’acide folique (FA), permettant le

ciblage des cellules exprimant le récepteur au folate, et à du MTX par une liaison ester.

Cependant la liaison de deux molécules différentes aux dendrimères entrainait des problèmes

d’homogénéité de synthèse. Ainsi, cette étude permet de démontrer le maintient de l’activité

biologique du MTX lié covalamment aux dendrimères par l’intermédiaire d’un espaceur

cyclooctyne.

II.2. Résultats

II.2.1. Synthèse de plusieurs dendrimères

Pour cette étude, plusieurs dendrimères ont été synthétisés à partir du dendrimère poly

(amido-amine) de génération 5 (G5-PAMAM). Le nombre de molécules de MTX fixées à la

surface du dendrimère par l’intermédiaire d’un espaceur cyclooctyne a un effet sur la

multivalence et la toxicité de celui-ci. Les G5-MTXn (n=5, 10, 17) et l’analogue fluorescent,

le G5-5T3-MTX10 ont donc été synthétisés. Le nombre de molécules de MTX fixées à la

surface des dendrimères ainsi que leur pureté a été vérifié respectivement par RMN du proton

et par UPLC (Chromatographie Liquide Ultra Performante).

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Tableau 1 : Constantes de vitesse et constantes de dissociation à l’équilibre (KD) de la liaison des G5-MTXn (n=5, 10, 15) à la FBP, mesurées par SPR. a : estimations basées sur la fraction principale des dendrimères pour chaque conjugué qui montrent une faible dissociation. b : chaque constante de dissociation (KD= koff/kon) représente la valeur moyenne calculée par la moyenne des données cinétiques obtenues à partir de l’analyse de 8 sensorgrammes individuels à 4 concentrations différentes (5.0 à 13!M en duplicate pour chaque concentration). " c = facteur de multivalence amélioré= KD

mono/KDmulti avec = KD

mono= 2.4*10-5M (MTX seul). d valence corrigé de la valeur "= ("/n) avec n=5 ou 10.

!

Figure 4: Sensorgrammes des expériences de SPR. Liaison dose-dépendante : (A) G5-MTX5, (B) G5-MTX10 et (C) G5-MTX0 (conjugué contrôle) à la FBP immobilisée sur une puce CM5 à des concentrations en conjugués différentes : (a) 0.63 !M, (b) 1.3 !M, (c) 2.5 !M et (d) 5.0 !M.

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II.2.2. Détermination des constantes d’affinités

Afin de déterminer l’affinité des différents dendrimères pour les récepteurs folates, des

expériences de spectroscopie par résonance plasmonique de surface (SPR) ont été réalisées.

Ces expériences permettront de suivre la cinétique de liaison des dendrimères à la FBP

(Folate Binding Protein de lait bovin).

Les expériences réalisées avec le conjugué G5-MTX0 (contrôle négatif) ne montrent

aucune liaison significative avec la FBP (figure 4C). Au contraire, les conjugués G5-MTX5

(figure 4A) et le G5-MTX10 (figure 4B) montrent une cinétique de liaison dépendante de la

concentration. De plus, à temps et à concentration égal le G5-MTX10 présente une meilleure

association soit une moins bonne dissociation que le G5-MTX5. Ceci est illustré par le

pourcentage de désorption (RU dissociation/RU association), 62% pour le G5-MTX5 contre 39% pour

le G5-MTX10, lors d’une injection de 5!M de conjugué. Ces résultats sont confirmés par la

détermination des constantes cinétiques (kon, koff) obtenues par régression non-linéaire

(tableau 1). En effet, le kon du G5-MTX5 est plus faible que celui du G5-MTX10, et

inversement pour le koff. Cela démontre bien une association plus rapide et une dissociation

plus lente du G5-MTX10 pour la FBP.

Le KD (koff/kon), reflet de l’affinité de liaison, est la concentration de conjugués

nécessaire à la saturation de 50% des sites de liaisons à la FBP. Le tableau 1 montre que le

G5-MTX10 a un KD 5 fois inférieur au G5-MTX5, il est donc 5 fois plus affin. De plus, le

facteur " (KDmono/KD

multi) montre que les conjugués G5-MTXn ont une affinité supérieure au

MTX libre. La valeur !/n indique qu'une interaction multivalente entre le MTX et la FBP a

une plus grande affinité fonctionnelle (avidité) qu’une liaison monovalente.

Ces résultats mettent en évidence l’avidité des dendrimères couplés au MTX pour les

récepteurs folates. Leur internalisation dans les cellules surexprimant le récepteur au folate et

l’effet inhibiteur de la DHFR (dihydrofolate réductase) ont ensuite été testés.

II.2.3. Internalisation du G5-5T3-MTX10

Dans le but de caractériser l’internalisation du conjugué fluorescent G5-5T3-MTX10 dans

les cellules après interaction avec les récepteurs folate (FR), des expériences de FACS ont été

réalisées (Figure 5). L’hyperbole de la fluorescence en fonction de la concentration en G5-

5T3-MTX10 dans les cellules KB suggère que l’internalisation se fait via les FR. Ceci est

démontré par l’absence d’internalisation du G5-5T3-MTX10 lors d’expériences similaires en

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Figure 5 : Internalisation dose dépendante du G5-5T3-MTX10 dans les cellules KB FR+ et dans les cellules B16-F10 FR-.

(A) Les cellules ont été traitées avec du G5-5T3-MTX10 pendant 4h puis lavées, la moyenne de fluorescence des cellules a été quantifiée. Intérieur du graphe : perte de la liaison du G5-5T3-MTX10 par ajout d’excès de FA. Les cellules ont été incubées avec 300 nM de G5-5T3-MTX10 pendant 4h, avec (gris) ou sans (noir) pré incubation en présence de 15!M de FA pendant 30min. Les données représentent la moyenne de 3 échantillons cellulaires traités avec le conjugué. (B) Internalisation du G5-5T3-MTX10 dans les cellules KB FR+ et dans les cellules B16 F10 FR-. Les cellules ont été traitées avec du G5-5T3-MTX10 pendant 20h et la moyenne de fluorescence des cellules a été quantifiée. Les données représentent la moyenne de 3 échantillons cellulaires. (C) Les cellules KB FR+ et les cellules B16-F10 FR- ont été traitées avec 300nM de G5-5T3-MTX10 pendant 20h puis les images de microscopie confocale ont été prises. Les cellules KB FR+ ont aussi été traitées avec 15!M de FA pendant 30min et incubées 20h supplémentaires avec le conjugué en présence de FA (images de la colonne de droite).

!

Figure 6: Inhibition dose-dépendante de la DHFR recombinante par le conjugué G5-MTX10.

Les données représentent la moyenne de trois expériences indépendantes. L’activité de l’enzyme est mesurée en regardant la variation de DO à 340nm illustrant la conversion du NADPH en NADP. Elle est exprimée en pourcentage des contrôles obtenus en absence de drogues. Le dendrimère G5-Cyclooctyne représente le contrôle.

! ! (!

présence d’un excès d’acide folique, ligand naturel au FR, jouant le rôle de compétiteur

(Figure 5A). De plus, la spécificité de liaison du G5-5T3-MTX10 au FR est vérifié par

l’absence d’internalisation du conjugué dans des cellules B16-F10 FR- (Figure 5B).

L’internalisation des conjugués via une liaison spécifique aux FR est confirmée par des

analyses de microscopie confocale. Ces analyses démontrent également la présence des

conjugués dans le compartiment cytosolique (figure 5C).

II.2.4. Test à la DHFR (dihydrofolate réductase)

Pour mesurer la capacité du conjugué G5-MTX10 à inhiber l’activité de la DHFR, la

cinétique de conversion du NADPH en NADP a été suivi par spectrophotométrie à 340nm

pendant 5 minutes (Figure 6). De façon similaire au MTX libre, le conjugué G5-MTX10 inhibe

l’activité de la DHFR de façon dose-dépendant. Le contrôle négatif (G5-cyclooctyne) montre

que cette inhibition est spécifique à la présence du MTX libre ou conjugué. Cependant,

l’efficacité du G5-MTX10 est moins importante que celle du MTX libre, suggérant que le

conjugué a une moins bonne affinité pour la DHFR.

Après avoir démontré que les conjugués étaient capables de se lier aux FR, de

s’internaliser et d’inhiber l’activité de la DHFR (in vitro), des études de cytotoxicité sur les

cellules KB ont été réalisées.

II.2.5. Cytotoxicité des conjugués G5-MTXn

L’utilisation du MTX comme drogue chémotherapeutique est due à sa cytotoxicité; le

maintient de cette fonction lorsqu’il est conjugué au dendrimère a été vérifié par des tests au

XTT, qui colore les cellules KB viables (Figure 7). Ces études démontrent que les conjugués

et le MTX libre induisent une cytotoxicité dose dépendante, que se soit en fonction de la

concentration en conjugués ou en fonction de la concentration en MTX (Figure 7A et 7B). Le

conjugué G5-MTX5 présente une plus faible cytotoxicité que les deux autres conjugués ayant

un plus grand nombre de MTX (10,17). Ceci est probablement le reflet d’une plus grande

avidité des formes G5-MTX10,17 pour le FR. Cependant, à même concentration en MTX, le

conjugué G5-MTX17 montre une moins bonne cytotoxicité que le G5-MTX10. Les auteurs

expliquent ce résultat par la diminution de la disponibilité du conjugué G5-MTX17 due à sa

plus faible hydro-solubilité. Le MTX libre reste tout de même le plus cytotoxique. De plus,

l’ajout d’un linker à ce dernier diminue sa cytotoxicité, laissant penser que le MTX libre est

internalisé via une autre voie non saturante.

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Figure 7: Comparaison de la cytotoxicité des conjugués G5-MTXn dans les cellules KB FR+. Les cellules KB ont été incubées pendant 48h avec le conjugué indiqué, et la cytotoxicité a été déterminée par le test au XTT. Les données représentent la moyenne de 4 échantillons cellulaires obtenus grâce à des expériences indépendantes. (A) pourcentage de cellules vivantes en fonction de la concentration en conjugué. (B) pourcentage de cellules vivantes en fonction de la concentration en MTX.

Figure 8 : Comparaison de la cytotoxicité du G5-MTX10 à des conjugués contrôles (A) dans les cellules KB FR+ et (B) dans les cellules B16-F10 FR-. Conjugués contrôle : G5-FA5-MTX7 et G5-FA3-MTX3. Les cellules ont été incubées pendant 72h avec le conjugué indiqué, et la cytotoxicité a été déterminée par le test au XTT.

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II.2.6. Cytotoxicité du conjugué G5-MTX10 :

Le composé G5-MTX10 s’étant révélé être le meilleur candidat, des études de spécificité et

d’efficacité ont été réalisés en le comparant à des conjugués contrôles : G5-FA5-MTX7 et G5-

FA3-MTX3 (H. Zong et al.,2012). Dans les cellules KB, le conjugué G5-MTX10 montre une

cytotoxicité similaire aux conjugués contrôle, mais tout de même inférieure au MTX libre.

Dans les cellules B16-F10 FR-, le MTX libre et le G5-FA3-MTX3 présente une cytotoxicité

pour ces cellules contrairement au conjugué G5-MTX10 (figure 8). Le conjugué G5-FA3-

MTX7 est lié au FA et au MTX par des liaisons ester qui sont hydrolysées par des estérases

présentent dans le sérum. Cette hydrolyse permet la libération du MTX qui pourra alors

diffuser passivement via les RFC (reduced folate carrier) (figure 3). Il en résulte une forte

diminution de la spécificité du conjugué. Le G5-MTX10 possédant des liaisons amide n’est

pas sujet à ce problème, il est donc le meilleur candidat. Ce conjugué est aussi efficace que les

conjugués contrôles avec un gain de spécificité pour les cellules surexprimant les récepteurs

FR.

II.3. Conclusion

Cet article ainsi que d’autres travaux de J.R. Baker mettent en évidence les points forts des

dendrimères. Parmi eux, l’effet de multivalence, la biocompatibilité, la solubilité et l’avidité

de liaison dont la constante de dissociation peut être 4000 fois plus faible que celle du ligand

seul. Cet article a aussi mis en évidence le fait que la chimie des dendrimères est adaptative et

que le problème de spécificité due à une liaison chimique labile peut être contourné.

Cette publication justifie donc l’utilisation de dendrimères pour activer une voie de

signalisation permettant d’inhiber la réplication du VIH. Cette voie faisant intervenir une

interaction entre une protéine et son récepteur, la protéine sera greffée à la surface d'un

dendrimère afin d’augmenter l’avidité de liaison au récepteur et donc accentué l’activation de

la voie de signalisation.

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Figure 9 : Structure des dendrimères. (A) PAMAM G2 : en noir, le cœur d’éthyle diamine (EDA) ; en rouge, les branches de méthyl acrylate ; en bleu, les points de divergence d’EDA ; et en marron, les groupements terminaux d’EDA. (B) PPI G2 : en noir, le cœur de diamino butane (DAB) ; en bleu, les branches divergentes de diamino propane ; et en marron les groupements terminaux amine primaire. (C) poly-mélamines G3 : en noir, le cœur de trichlorotriazide ; en bleu, les branches de piperazine ; en rouge, les points de divergence de trichlorotriazide ; et en marron, les groupements terminaux de diamino propane. !

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III. PROJET DE RECHERCHE

III.1.Synthese chimique

III.1.1.Choix des dendrimères

Parmi les dendrimères existant, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à

certain d’entre eux satisfaisant des critères tels que la biocompatibilité, la disponibilité

commerciale et les groupements de surface. De plus, leur architecture particulière leur confère

des propriétés physico-chimique telles que la solubilité, la flexibilité et l’accessibilité des

groupements de surface que les polymères classiques ne possèdent pas.

III.1.1.1.Les dendrimères poly (amido amine) ou PAMAM

Les PAMAM (figure 9A) sont les premiers dendrimères à avoir été commercialisés, ils

sont aujourd’hui les dendrimères les plus répandus et les plus utilisés, notamment dans des

applications biologiques (A.K. Patri et al., 2002). Ils sont synthétisés de manière divergente

(du cœur vers la périphérie) et de telle façon que d’une génération à une autre, le poids

moléculaire ainsi que le nombre de groupement de surface du dendrimère double

approximativement.

Les dendrimères PAMAM sont composés d’un cœur central d’éthylène diamine (EDA),

de branches composées de méthyl acrylate qui vont venir se greffer sur les amines, et de

points de divergence d’EDA (figure 9A). Les groupements de surface peuvent être variables.

Dans le cadre du projet, les dendrimères PAMAM porteront à leur surface des

groupements terminaux NH2 (64 pour la génération 4 et 128 pour la génération 5) qui

permettent une solubilité dans les solvants polaires protéiques et qui s’accordent au mode de

liaison utilisé pour le greffage de la protéine au dendrimère (paragraphe 1.4) (J. Peterson et

al., 2001).

III.1.1.2.Les dendrimères Poly (propylène imine) ou PPI

Les dendrimères PPI sont aussi connus sous le nom de DAB (diaminobutane). Ces

dendrimères biocompatibles ont déjà été utilisés dans des applications biologiques,

notamment pour des drogues anti-cancer (F. Wang et al., 2012). Dans le cadre du projet le

cœur du dendrimère est une molécule de 1, 4 diaminobutane où sont greffées des branches

divergentes de 1,3 diaminopropane (figure 9B). Ces dendrimères possèdent également des

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NH2 à leur surface (32 pour un G4 et 64 pour un G5). (E.M.M. de Brabander-van den Berg et

E.W Meijer, 1993).

III.1.1.3.Les dendrimères poly mélamines

Les dendrimères basés sur les mélamines sont eux aussi commercialisés, biocompatibles

et solubles. Leur synthèse peut se faire de manière divergente comme convergente. Le cœur

du dendrimère est un cycle trichlorotriazide (C3N3Cl3), les branches sont composées de cycle

piperazine et de cycles trichlorotriazide (figure 9C) (E.J. Acosta et al., 2004). Le cœur et les

branches de ce dendrimère sont des cycles et peuvent jouer un rôle sur la rigidité de la

structure dendritique, et donc modifier leur comportement en milieu physiologique.

Similairement aux dendrimères PAMAM et PPI les dendrimères poly mélamines

possèdent des amines comme groupement de surface (64 pour la génération 4 et 96 pour la

génération 5).

III.1.2. Cytotoxicité intrinsèque aux dendrimères

Les dendrimères sélectionnés possèdent des fonctions NH2 à leur surface, qui vont se

protoner en milieu physiologique et former ainsi une macromolécule poly cationique toxique

pour l’organisme (F. Wang, 2012). Pour palier à cela, approximativement 50% des amines de

surface des dendrimères seront acétylées pour empêcher leur protonation (D.Astruc et al.,

2010). Par exemple, pour un G4 PAMAM présentant 64 amines à sa surface, le dendrimère

sera mis en présence de chlorure d’acétyle dans un ratio de 1 : 32.

Les amines libres restantes seront utilisées pour fixer la protéine ou la molécule

fluorescente sur le dendrimère.

III.1.3. Synthèse chimique de hBD2

La protéine hBD2 sera synthétisée chimiquement sur support solide. Le peptide hBD2 se

compose de 41 acides-aminés et de trois ponts disulfure dont la séquence est la suivante :

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Figure 10 : Synthèse chimique des drendrimères-PEG-hBD2. (A) Schéma de la synthèse chimique du peptide hBD2 en phase solide. (B) acétylation et greffage du PEG sur le dendrimère. (C) Greffage de hBD2 sur le dendrimère-PEG.

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Cette synthèse sera réalisée par l’équipe de Nathalie DONCESCU (Plateau technique et

synthèse peptidique) à l’IPBS (figure 10A). Pour permettre le greffage de hBD2 sur le

dendrimère, une homocystéine sera ajoutée en C terminal.

La protéine sera synthétisée de l’extrémité C terminale vers l’extrémité N terminale.

L’homocystéine sera fixée à la résine MBHA par une liaison ester. Sa fonction NH2 sera

protégée par un groupement fmoc (Fluorenylmethyloxycarbonyl chloride) pour éviter des

réactions indésirables. Une étape de déprotection à la pipéridine sera nécessaire avant

d’ajouter le second acide aminé. Les étapes de greffage et déprotection seront réitérées

jusqu’à l’obtention de la protéine entière. Les chaînes latérales de l’ensemble des acides-

aminés seront protégées, pour être sûr que ce soit l’amine terminale qui réagisse. La protéine

est ensuite décrochée du support et les groupements latéraux seront déprotégés au TFA (acide

tri fluoro acétique). La renaturation de la protéine sera effectuée sur colonne HPLC (high

performance liquid chromatography) en présence de DMSO (diméthylsulfoxyde, oxydant

doux), permettant la formation de trois ponts disulfure nécessaire à la bonne conformation de

la protéine. Des étapes de purification (HPLC: chromatographie liquide à haute performance)

et de caractérisation (Spectrométrie de masse) seront réalisées par l’équipe de Nathalie

DONCESCU pour vérifier l’intégrité de la protéine.

III.1.4. Greffage du PEG sur le dendrimère!

Le polyéthylène glycol (PEG) est un polyéther composé d’unités répétées d’oxyde

d’éthylène -(CH2-CH2-O)n-. Il est non chargé, hydrophile, soluble dans l’eau et dans la

plupart des solvants organiques.

Depuis plusieurs années, l’ajout de PEG à des protéines, peptides ou molécules

thérapeutique est en plein essor, notamment en pharmacologie. En effet, la PEGylation des

molécules biologiques améliore la solubilité, augmente la stabilité et le temps de rétention

dans le sang et diminue l’immunogénicité de ces molécules.

Le PEG a été également greffé à des dendrimères dans le but de diminuer leur cytotoxicité

(R. Qi et al., 2009) mais aussi comme espaceur entre le dendrimére et la partie variable d’un

anticorps (N. Nanaware-Kharade et al., 2012). De ce fait, le PEG sera utilisé dans le projet

afin d’éloigner hBD2 de l’encombrement stérique à la surface du dendrimère qui pourrait

empêcher la protéine d'interagir avec CCR6.

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D’après les résultats de J. Röhrl et al. (2012), la fusion d’une immunoglobuline G (IgG) à

l’extrémité C-terminale de hBD2 ne perturbe ni sa liaison au récepteur CCR6 ni son

activation. Ainsi, la protéine hBD2 sera lié au PEG via son extrémité C-terminale.

Le PEG utilisé pour ce projet sera composé de ving-quatre unités d’oxyde d’éthyléne

(PEG24) (N. Nanaware-Kharade et al., 2012). Pour permettre les réactions de liaison du PEG24

au dendrimère puis à la protéine sans qu’il y ait de réactions inter moléculaires indésirables

(entre deux molécules de PEG24 ou entre une molécule de PEG24 et deux dendrimères), les

molécules de PEG24 porteront une extrémité maléimide, qui réagira avec l’homocystéine de

hBD2, et une extrémité acide carboxylique qui permettra la liaison à la surface des

dendrimères (Bioconjugates Techniques, 2eme Edition, G.T. Hermanson).

Pour greffer le PEG24 sur le dendrimère, l’extrémité acide carboxylique sera activée

par de l’anhydride succinique. En mettant les PEG24 activés en présence de dendrimères, les

groupements amines primaires de surface vont réagir avec les extrémités succinimidyl ester

du PEG24 (figure 10B).

Le nombre de protéines liées à la surface du dendrimère pouvant influencer la réponse

biologique, plusieurs synthèses seront réalisées en faisant varier le nombre de protéines liées

au dendrimère. Pour chacun d’entre eux, 5, 10 ou 15 équivalents de PEG24 activés seront mis

en présence d’un équivalent de dendrimère. Ainsi des dendrimères liés à un nombre moyen de

molécules de PEG24 égal à 5, 10 ou 15 seront obtenus.

III.1.5. Greffage de hBD2 sur les dendrimères-PEG24

Dans un deuxième temps, les protéines synthétisées chimiquement seront greffées aux

conjugués dendrimères-PEG24 via une liaison thio éther stable (figure 10C), grâce à la

maléimide du PEG qui va réagir avec la fonction thiol de l’homocystéine en C-terminal de

hBD2. Il en résultera un nombre moyen de protéines liées via le PEG24 au dendrimère égal à

5, 10 ou 15.

III.1.6. Dendrimères fluorescents

Afin de pouvoir suivre les dendrimères au cours des tests de compétition, il est nécessaire

de marquer les dendrimères. L’utilisation de fluorophores présente des avantages, notamment

la simplicité de synthèse, et de manipulation. Pour marquer des dendrimères présentant des

amines primaires à leur surface, il est possible d’utiliser de la 5-carboxytetramethyl-

rhodamine, succimidyl ester (NHS rhodamine). Cette molécule dérivée de la rhodamine a une

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longueur d’onde d’excitation de 546nm et un maximum d’émission à 579nm. La fonction

succinimidyl ester est hautement réactive, elle pourra ainsi réagir avec les amines primaires

présentes à la surface des dendrimères. Cinq équivalents de NHS rhodamine seront mis en

présence d’un équivalent de dendrimère, comme il a été décrit par I.J.Majoros et al. en 2006.

L'ensemble des dendrimères qui seront synthétisés pour le projet sont présentés en

annexe 1.

III.2. Caractérisation des macromolécules par RMN!

Les produits dendrimères-PEG24-hBD2 seront purifiés par dialyse et leur pureté sera

analysée par HPLC.

Afin de caractériser la structure dendritique, des expériences de résonnance

magnétique nucléaire (RMN) du proton et du carbone sont requises. Le ratio PEG/dendrimère

et PEG/protéine seront déterminés par comparaison des intégrales propres à chaque composé.

Un nombre statistique de protéines conjuguées aux dendrimères sera alors déduit.

Des expériences de 1H-13C HSQC (heteronuclear single quantum correlation) aideront

à attribuer les pics des expériences RMN 1D.

Des expériences de RMN DOSY (Diffusion Ordered SpectroscopY) permettront de

déterminer les tailles des molécules ou agrégats présents dans le mélange. Les spectres des

différents composants du mélange pourront être séparés en fonction de la valeur de leurs

coefficients de diffusion apparents. D’après l’équation de Stokes-Einstein, la diffusion est

proportionnelle au rayon hydrodynamique de la molécule considérée comme sphérique.

Connaissant le coefficient de diffusion, la taille de la molécule peut donc être estimée.'

III.3. Criblage des dendrimères

Après avoir synthétisé et caractérisé les dendrimères protéiques, une étape de criblage

sera nécessaire afin d’évaluer leur cytotoxicité et leur capacité à activer la voie APOBEC3G.

L’ensemble des tests détaillés ci-dessous permettront de sélectionner le(s) meilleur(s)

candidat(s) pour inhiber la réplication virale

III.3.1. Lignées cellulaires.

Les PBMC (Peripheral Blood Mononuclear Cell) sont des cellules mononucléaires

circulant dans le sang (monocytes et lymphocytes). Une partie de ces cellules possèdant à leur

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surface les récepteurs nécessaires à l’infection (CD4, CCR5, CXCR4) elles peuvent être

naturellement infectées par le VIH. Ces cellules seront isolées du sang de patients en utilisant

le kit Histopaque (Sigma-Aldrich). Les cellules T CD4+ seront séparées des PBMC par

utilisation du kit CD4+ T Cell Isolation Kit II (MiltenyiBiotec). Les cellules T CD4+CCR6+

seront isolées des T CD4+CCR6- grâce à un anticorps anti-CCR6-PE (phycoérythrine) (BD

biosciences) et des microbilles anti-PE (MiltenyiBiotec).

III.3.2. Cytotoxicité des dendrimères-protéique

Pour évaluer la cytotoxicité des dendrimères sur les cellules T CD4+CCR6+! et T

CD4+CCR6- utilisées, le test au MTT sera réalisé (In vitro toxicology assay Kit MTT based).

Ce test consiste à mesurer l’activité métabolique des cellules. En effet, les cellules

métaboliquement actives seront capables, grâce à l’activité de leur déshydrogénase

mitochondriale, de réduire le MTT (3-(4,5-diméthylthiazol-2-yl)-2,5-diphényl tétrazolium) de

couleur jaune, en formazan, de couleur bleu violet qui précipite sous forme de cristaux dans

les cellules. Les cristaux de formazan seront solubilisés dans l’isopropanol et la quantité de

formazan produite sera mesurée par densité optique à 540 nm.

Le pourcentage de toxicité est calculé par rapport aux cellules non traitées par les

dendrimères protéiques.

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III.3.3. Tests de compétitions.

Afin de déterminer l’avidité de liaison entre les dendrimères-PEG24-hBD2n (n=5,

10,15) et les récepteurs CCR6, des expériences de compétition seront réalisées sur les cellules

T CD4+CCR6+. La cytométrie de flux permettra de mesurer l’intensité de fluorescence

relative à la quantité de dendrimères-PEG24-hBD2n fluorescent liés de façon spécifique et non

spécifique aux récepteurs CCR6 (liaison totale).

Pour réaliser ces expériences, une concentration croissante en dendrimères-PEG24-

hBD2n ou hBD2 seule sera mise en présence d’un excès de dendrimères-PEG24-hBD2n

fluorescent. Les constantes d’inhibition (KI) de hBD2 seule et des dendrimères-PEG24-hBD2n,

correspond à la concentration nécessaire pour déplacer 50% de la liaison des dendrimères-

PEG24-hBD2n fluorescents sur CCR6, seront mesurées. Les KI des dendrimères-PEG24-hBD2n

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sont attendus plus faible que le KI de hBD2 seul, reflétant ainsi l’avidité de liaison due à la

multivalence des dendrimères.

Les KI des dendrimères-PEG24-hBD2n étant la concentration nécessaire à déplacer 50%

de leur homologue fluorescent liés à CCR6, leur KI sera équivalent à leur constante d’affinité

(KD)

Un contrôle négatif sera réalisé sur les cellules T CD4+CCR6-.

Les concentrations en dendrimères utilisées pour les tests suivants seront déterminées

à partir des KD des dendrimères-PEG24-hBD2n.

III.3.4. Tests d’activité

Dans le but de vérifier que le dendrimères-PEG24-hBD2n est capable d’activer les

protéines Gi associées aux récepteurs CCR6 qui vont d'inhiber l'AMP cyclase, des

expériences de dosage de l'AMP cyclique seront réalisées grâce au cAMP enzyme

immunoassay kit direct de Sigma. Ces tests seront réalisés sur les cellules T CD4+CCR6+.

L'échantillon prétraité avec les dendrimères-PEG24-hBD2n ou hBD2 seule à différentes

concentrations sera traité à l'acide chloridrique afin de stopper l'hydrolyse de l'ATP en AMPc

par l'AMP cyclase. Les cellules seront ensuite lysées et mises en présence d'une concentration

connue en AMPc liée à la phosphatase alcaline (AMPc du kit) ainsi qu'un anticorps poly

clonal anti-AMPc. Cet anticorps va reconnaître sans distinction les molécules d'AMPc-

phosphatase alcaline et d'AMPc endogène, s'ensuit une compétition entre les deux molécules

d'AMPc pour l'anticorps. L'échantillon sera ensuite déposé sur une plaque où les anticorps

secondaires dirigés contre l'anticorps primaire seront fixés. Un lavage permettra d'éliminer

l'AMPc non lié aux anticorps primaires. Le pNpp (incolore), substrat de la phosphatase

alcaline sera ajouté puis le pNp, produit de la réaction de couleur jaune sera dosé.

L'intensité de la D.O à 405 nm sera inversement proportionnelle à la quantité d'AMPc

endogène présent initialement dans l'échantillon.

Des courbes de pourcentage d’inhibition en fonction de la concentration en

dendrimères-PEG24-hBD2n ou hBD2 seul pourront être alors obtenues. Le conjugué le plus

efficace présentera le taux d’inhibition le plus élevé. Un contrôle négatif sera aussi réalisé sur

les cellules T CD4+CCR6-.

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III.3.5. Infection des cellules par le VIH

Les souches des virus VIHIIIB (tropisme X4) et VIHBa-L (tropisme R5) seront achetées

à la société advanced biotechnology.

Les cellules T CD4+ CCR6+ et T CD4+ CCR6- seront infectées pendant 2 heures avec

100 DICT50 (dose de virus qui permet d'infecter 50 % des cellules) de VIHIIIB ou VIHBa-L.

Après infection, les cellules seront lavées avec du tampon phosphate salin (PBS) et du milieu

complet contenant le traitement approprié sera ajouté (voir paragraphe 3.6 et 3.7) (L. Sun et

al, 2005).

Le kit p24 Elisa (PerkinElmer Life and Analytical Sciences) permettra de suivre

l’infection des cellules, p24 étant une protéine de la nucléocapside virale.

III.3.6. Expression d’APOBEC3G et taux de Vif

L’activation des protéines Gi associées aux récepteurs CCR6 entraine une cascade de

réactions qui induit l’augmentation de l’expression de la protéine APOBEC3G. Les travaux

expérimentaux de A. Mehle et al ont montré que l’augmentation d’APOBEC3G entrainait

l’ubiquitinylation des protéines virales Vif ainsi que leur dégradation. De ce fait, dans une

même expérience, un Western Blot sera réalisé avec un anticorps anti APOBEC3G de lapin

(sigma) et un anticorps anti-Vif de souris (abcam).

Les expériences seront réalisées sur un lysat de cellules T CD4+ CCR6+ et T CD4+

CCR6- infectées par VIHIIIB ou VIHBa-L (voir paragraphe 3.5), traitées ou non à différentes

concentrations (voir paragraphe 3.3) de dendrimères-PEG24-hBD2n ou de la protéine hBD2

seule. Après lyse cellulaire, les protéines totales seront déposées sur le gel SDS-PAGE

(sodium dodecyl sulfate-polyacrylamide gel electrophoresis) en quantité équivalente

(méthode de Bradford). La révélation se fera grâce à des anticorps secondaires dirigés contre

l’anticorps primaire de lapin pour visualiser APOBEC3G et contre l’anticorps primaire de

souris pour visualiser Vif.

Une normalisation sera faite avec un anticorps anti-"-actine (sigma).

III.3.7. Test d’inhibition de la réplication virale

Les travaux de M.K.Lafferty et al. (2010) ont démontré que l’augmentation

d’APOBEC3G via l’activation du récepteur CCR6, induit une inhibition de la réplication

virale dans les cellules infectées par le VIH. Par les mêmes expériences, l’inhibition de la

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réplication virale par les dendrimères-PEG24-hBD2n en comparaison à hBD2 seule sera

quantifiée par qPCR (quantitative polymerisation chain reaction).

Les cellules T CD4+ CCR6+ et T CD4+ CCR6- infectées par VIHIIIB ou VIHBaL, (voir

paragraphe 3.5) seront traitées ou non par les dendrimères-PEG24-hBD2n ou hBD2 seule à

différentes concentrations (voir paragraphe 3.3). Après 4, 8 et 24h de traitement, l’ADN total

sera extrait par précipitation à l'éthanol (DNeasy Blood & Tissue Kit Qiagen) et les produits

de la reverse transcription seront quantifiés en utilisant l'iQSYBR Green supermix (Bio-Rad).

Un témoin sera réalisé en prétraitant les cellules à l’azidothymidine (AZT : médicament

antirétroviral bloquant l’infection des cellules). Les amorces utilisées lors de cette qPCR

correspondent aux régions LTR/RU5 (amorce sens 5#CTCTCTGGTTAGACCAGATCTG3#et

amorce anti-sens 5#ACTGCTAGAGATTTTCCACACTG3#). La normalisation se fera avec le

gène de l'albumine (amorce sens 5'TGTTGCATGAGAAAACGCCA3' et amorce anti-sens

5'GTCGCCTGTTCACCAAGGAT3') (SD. Mahajan et al., 2001 ; L. Sun et a.l, 2005 ; MK.

Lafferty et al., 2009).

Le pourcentage d’inhibition de la réplication virale pour chaque essai sera calculé par

rapport à la quantité d’ADN viral obtenue avec les cellules infectées non traitées.

III.3.8. Taux d’encapsidation d’APOBEC3G.

Afin de vérifier que l’augmentation de l’expression d’APOBEC3G induit une

augmentation de son encapsidation dans les nouveaux virions, le taux de protéines

APOBEC3G présentes dans les particules virales sera analysé par Western Blot.

Le surnageant des cultures de cellules T CD4+ CCR6+ et T CD4+ CCR6- infectées par

VIHIIIB ou VIHBa-L (voir paragraphe 3.5), prétraitées ou non avec différentes concentrations

(voir paragraphe 3.3) de dendrimères-PEG24-hBD2n ou hBD2 seule, est récupéré. Les

particules virales seront séparées des débris cellulaires par centrifugation et par filtration

(taille des pores 0,2 !m) (Milipore). Les particules virales seront ensuite concentrées par

centrifugation et le culot obtenu sera resuspendu dans un tampon de lyse. Le Western Blot

sera réalisé avec un anticorps anti APOBEC3G de lapin (sigma) sur le lysat comme décrit

dans le paragraphe 3.6.

Le taux d’encapsidation d’APOBEC3G sera comparé au taux d’APOBEC3G obtenu

avec les cellules infectées non traitées.

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L'ensemble des expérimentations qui seront mises en œuvre pour le projet sont présentées

en annexe 2.

IV. DISCUSSION ET PERSPECTIVES

L’ensemble des expérimentations développées ci-dessus ont pour but de sélectionner

le(s) meilleur(s) candidat(s) pour l’inhibition de la réplication par VIHIIIB ou VIHBa-L. Ce

criblage permettra de retenir le(s) conjugué(s) activant au mieux la voie hBD2-CCR6-

APOBEC3G tout en présentant une faible cytotoxicité. Il est néanmoins possible que la

conception de certains conjugués pose problème à l’avancé de l’étude et demande une

révision de leur structure. La nécessité de réévaluer la structure des conjugués est notamment

illustré par les travaux de E.J. Baker sur le méthotrexate.

Afin de compléter l’étude, il est envisageable d’étudier l’effet préventif des

dendrimère-PEG24-hBD2 sur l’expression d’APOBEC3G, le taux de Vif, et la réplication

virale. Pour cela les cellules T CD4+CCR6+ pourront être prétraitées avec les dendrimères-

PEG24-hBD2 avant d’être infectées par le VIH.

Si l’étude révèle un ou plusieurs conjugués efficaces, des tests in vivo pourront être

envisagés, notamment chez le singe, afin de valider les résultats obtenus in vitro. De plus, les

expériences in vivo permettront d’étudier l’élimination des conjugués et de déceler leurs

éventuels effets indésirables sur l’organisme. Des résultats concluants pourraient mener à une

étude clinique chez l’Homme.

Le succès de cette étude serait un élément positif qui participerait à l’application des

dendrimères protéiques à d’autres contextes thérapeutiques.

! ! "*!

V. REFERENCES

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VI. ANNEXES

ANNEXE1

Récapitulatif des dendrimères synthétisés

Dendrimères poly amido amine ou PAMAM

• Génération 4

G4-PAMAM-[PEG24-hBD2] n

G4-PAMAM-[PEG24-hBD2] n-[Rhodamine]5

• Génération 5

G5-PAMAM-[PEG24-hBD2] n

G5-PAMAM-[PEG24-hBD2] n-[Rhodamine]5

Dendrimères Poly propylène imine ou PPI

• Génération 4

G4-PPI-[PEG24-hBD2] n

G4-PPI-[PEG24-hBD2] n-[Rhodamine] 5

• Génération 5

G5-PPI-[PEG24-hBD2] n

G5-PPI-[PEG24-hBD2] n-[Rhodamine]5

Les dendrimères poly mélamines

• Génération 4

G4-mélamine-[PEG24-hBD2] n

G4-mélamine-[PEG24-hBD2] n-[Rhodamine] 5

• Génération 5

G5-mélamine-[PEG24-hBD2] n

G5-mélamine-[PEG24-hBD2] n-[Rhodamine] 5

! ! ##!

ANNEXE 2

Récapitulatif des expérimentations

Lymphocytes T CD4+ CCR6+ Lymphocytes T CD4+ CCR6-

Traitement Traitement

Cytotoxicité

des

dendrimères-

protéique

D-[PEG24-hBD2]5

Non traité

D-[PEG24-hBD2]5

Non traité D-[PEG24-hBD2]10 D-[PEG24-hBD2]10

D-[PEG24-hBD2]15 D-[PEG24-hBD2]15

Tests de

compétitions

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 D-[PEG24-hBD2]10 D-[PEG24-hBD2]10

D-[PEG24-hBD2]15 D-[PEG24-hBD2]15

Tests

d’activité

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 D-[PEG24-hBD2]10 D-[PEG24-hBD2]10

D-[PEG24-hBD2]15 D-[PEG24-hBD2]15

Infection des cellules par le VIHIIIB (tropisme X4) ou VIHBa-L (tropisme R5)!

Expression

APOBEC3G

et taux de

Vif

Traitement Traitement

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 Non

traité

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 Non

traité D-[PEG24-hBD2]10 D-[PEG24-hBD2]10

D-[PEG24-hBD2]15 D-[PEG24-hBD2]15

Test

d’inhibition

de la

réplication

virale

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 Non

traité AZT

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 Non

traité AZT D-[PEG24-hBD2]10 D-[PEG24-hBD2]10

D-[PEG24-hBD2]15 D-[PEG24-hBD2]15

Taux

encapsidation

APOBEC3G

Surnageant de culture de cellules infectées

traitement traitement

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 Non

traité

D-[PEG24-hBD2]5

hBD2 Non

traité D-[PEG24-hBD2]10 D-[PEG24-hBD2]10

D-[PEG24-hBD2]15 D-[PEG24-hBD2]15

D : dendrimères