0 Exposé Final Ibn Arabi Et Le Soufisme

7/24/2019 0 Expos Final Ibn Arabi Et Le Soufisme

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Soufisme

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Je Taime de deux amours : lun, tout entier daimer,Lautre, pour ce que Tu es digne dtre aim.Le premier, cest le souci de me souvenir de Toi,De me dpouiller de tout ce qui est autre que Toi.Le second, cest lenl vement de tes voiles!"in que #e Te voie.De lun ni de lautre, #e ne veux tre loue,$ais pour lun et pour lautre, louange % Toi & '

()*i a al+ !da i--a

ma #oie, mon dsir,/ mon appui,$on compagnon, ma provision, / mon *ut,

Tu es l0esprit du c ur, Tu es mon espoir,Tu es mon con"ident, mon dsir de Toi est mon viatique.2ans Toi, / ma vie, / ma con"iance,Je ne serais #amais lance dans l0immensit du pa-s.3om*ien de gr)ce s0est montre,3om*ien de dons et de "aveurs Tu as pour moi &Dsormais Ton amour est mon *ut et mon dlice4t la splendeur de l il de mon c ur assoi"".Tant que #e vivrai, #e ne m0loignerai pas de Toi.Tu es le seul $a5tre de l0o*scurit de mon c ur.

2i Tu trouves plaisir en moi,!lors, Dsir du c ur, ma #oie d*ordera & '(a*ia al+!da i--a

$on repos, / "r res, est dans ma solitude,$on !im est tou#ours en ma prsence.(ien ne peut remplacer l0amour que #0ai pour Lui,$on amour est mon supplice parmi les cratures.6artout o7 #0ai contempl sa *eaut,8l a t mon mi9ra* et ma qi*la.2i #e meurs de cet amour ardent et s08l n0est satis"ait,9, cette peine aura t mon mal9eur en ce monde & mdecin du c ur, Toi qui es tout mon dsir,Donne+moi une vision qui gurisse mon )me. ma #oie, / ma vie pour tou#ours &4n Toi mon origine, en Toi mon ivresse.J0ai a*andonn enti rement le cr dans l0espoir ;ue Tu m0unisses % Toi. 3ar tel est mon ultime dsir.

(a*ia al+!da i-a


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Mon cur est devenu capableDaccueillir toute forme.

Il est pturage pour gazellesEt abbaye pour moines !

Il est un temple pour idolesEt la Kaba pour ui en fait le tour

Il est les tables de la "#oraEt aussi les feuillets du $oran ! %a religion ue &e professeEst celle de l'mour.(artout o) ses montures se tournent %amour est ma religion et ma foi.

"rad. Maurice *loton Commentaire dIbn Arab. Mon cur est devenu capable daccueillir toute forme+ Quelquun a dit que lecur a t nomm qalb du fait de sa permutabilit ( taqallub mot de mme racine Q LB) car il se diversifie en fonction de la diffrenciation des inspirations [ tanawwu al-wridt ] qui laffectent. Or celles!ci se nuancent en fonction de ses tats spirituels etceu"!ci selon la varit des #$op$anies ( tajalliyt ilhiyya ) convenant % son secret(sirr ). &a loi sacre ( shar ) fait allusion [selon une nouvelle prop$tique] % cettecaractrisation du cur en parlant de mutation ( tahawwul ) et de substitution ( tabaddul )dans les formes. %e pturage pour gazelles (mar li-ghizln ) est rserv au" pasteurs [ as-srihn ] de

'a elles et non % ceu" dautres animau". ous nous e"primons ici selon le lan'a'e de lapassion amoureuse [ lisn al-haw ] et les 'a elles s*mbolisent alors lamour des bien!aimes pour les amants. +ourtant il nest pas douteu" que lil du c$eval est plus noir etdilat [que celui de la 'a elle] mais lanalo'ie qui est faite ici concerne lil de celle!ci. %abbaye pour moines (diyar li-ruhbn ) car de mme que nous comparons lesamoureu" au" moines % cause de la vie monacale [qui permet de se vouer enti,rement %-ieu] de mme le cur est assimil % un temple consacr qui est la demeure desreli'ieu" et lendroit o ils se tiennent [pour ladoration]. /e cur est semblable au temple pour idoles ( bayt al-awthn ) car en semparant delui les 0alits essentielles ( haqiq ) que les tres $umains sollicitent et % cause

desquelles ils adorent -ieu re1oivent le nom didoles ( awthn ou de biens nombreu"selon une acception de la racine).Quand les esprits sublimes [ al-arwh al-ulwiyah ] entourent le cur il est appel 2aba[ou #emple de forme cubique ou en forme de sein selon lt*molo'ie]. 3l sa'it de sesesprits mentionns dans le /oran lorsquun spectre de dmon les touc$e [cf. /oran 4567 8 inna-lladhna attaq idh massahum tifun mina-sh-shaytn tadhakkar fa-idhhum mubsirn 9 :n vrit ceu" qui ont la crainte rvrencielle se souviennentlorsquune su''estion de ;atan les touc$e 8 et les voil% devenus clairvo*ants


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Quand il $rite des connaissances mu$ammadiennes parfaites ( marif muhammadiakamliyya ) il devient comme des feuillets [ mushaf ]. 3l se maintient alors dans la stationdu /oran ( maqm al-qurn ) d,s quil actualise celle du 9 >ai t nanti de la somme des+aroles < [selon les termes dune nouvelles prop$tique 8 ttu jawmi al-kalim ]. &a reli'ion que ?e professe est celle de l@mour [ udnu bi-dni-l-hubb ] en rfrence %cette parole divine 8 9 ;i vous aime -ieu conforme !vous % moi [il sa'it du +rop$,teselon linterprtation $abituelle] -ieu vous aimera < [/or. A A7 8 Qul in kuntumtuhibbna-Llh fa-t-tabi n yuhibbukumu-Llhu ]. +our cette raison elle appele religionde lamour ( dn al-hubb ). 3l la pratique afin daccueillir les obli'ations que son bien!aimlui impose et cela avec acceptation et satisfaction avec amour et disparition de la peineet de la fati'ue qui accompa'nent ces obli'ations sous un aspect ou sous un autre. :nconsquence il est prcis dans ce vers 8 (artout o) les montures se tournent ouencore quels que soient les c$emins quelles empruntent approuvs ou non elles ensont satisfaites [ fa-hiya kulluh mardiyah indan ] selon nous. Lamour est ma religion et ma foi [ fa-d-dnu dn wa mn ] car il n* a pas de reli'ionplus leve que celle fonde sur lamour et le dsir pour /elui envers Qui ?e la professe etQui lordonne m*strieusement [ m tamma dn al min dn qma al al-mahabbah wa-sh-shawq li-man udna la-!u bi-hi wa amara bihi al ghayb ]. #elle est la caractristiquedes spirituels de t*pe mu$ammadien. /ar Bu$ammad sur lui la CrDce et la +ai" de-ieu a sur les autres prop$,tes le privil,'e de la station de lamour parfait [ maqm al-mahabbah bi-kamlih ] E et bien quil soit aussi lu confident ami intime et dautresqualifications parmi celles qui sont reconnues au" prop$,tes -ieu lui a accord unefaveur supplmentaire celle de lavoir pris comme amoureu" ( habb ) cest!%!dire amant(muhibb ) et aim ( mahbb ). Or ?ai $rit de cette voie ( wa warathtu al minhjihi ). [3bn F@rabG "urjumn al-ashwq e"trait du po,me 77 avec commentaire du /$eiH$ al!@Hbar qu@llD$ la're I #raduit par B. Cloton dans L#nt$r%r&t$ d$s d'sirs @lbin Bic$elp. 7J4 et 7KK!7KL. ous avons ra?out quelques translittrations entre croc$ets % partirdu te"te en arabe du &ivre des commentaires (itb dakh ir al-a lq) sharh tarjumn al-ashwq ].

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Introduction

Le sou"isme ?en ara*e : ta@a u"A dsigne en islam le c ur sotrique de la traditionislamique, et l0sotrisme d0une "a@on gnrale.Le ta@a u" est une voie initiatiquequi m ne le c9eminant ?Bs)liC moutasa i" A

+ sous la direction dun ma5tre ?ducateur: c9a-C9 mura**i sou"iA+ du petit soi ?na"sA au grand 2oi ?EaqqA+ ou plus exactement de lillusion de la dualit ?crature+crationF 3rateurA % lGnicit

de la (alit ?9aqiqaA+ par lextinction ?"an)A de lgo et la "in de lillusion de lexistence dune cration

spare du 3rateur.

3ette voie spirituelle, ce c9eminement intrieur est appele Btar5qa qui signi"ie le c9emin *attu par les pas du c9eminant en route vers la Eaq5qa.3est une tradition spirituelle propre % l8slam dans la mesure o7 elle respecte les prescriptionsexternes de la s9aria ?lensem*le des rites et devoirs prescrits par le 3oran % tout musulman. A

Le c9eminant ?s)liCA est un mourid ?dsirantA car son tre entier tend vers le no-au invisi*lede la (alit % partir de l0HcorceH ?el+qis9rA visi*le du monde illusoire. 3est Ble vo-age sansretour qui peut saccomplir au cours de la vie terrestre ou se poursuivre apr s la mortterrestre si la mort de lgo ?na"sA na pas t ralise.

1 Les sens du mot soufi

8l existeplusieurs hypothses concernant le sens t-mologique du mot sou"i.2elon certains le mot sou"isme ' "ait r"rence % un groupe d9ommes spirituels appelsAhl al-soufa ([ahl as -s uffa], les gens du *anc ' qui "rquentaient assidIment La $osquede ?$dineA du vivant du 6rop9 te et que le 3oran mentionne comme ceux qui invoquentleur 2eigneur matin et soir ne dsirant rien dautre que 2a "ace< ' .

6our dautres, il viendrait de l0ara*e sa"a ousafw ([s af] clart ; limpi it ', allusion % la puret de celui qui a Bnetto- son coeur de toute impuret, cest+% dire de tout ce qui nest pas le Eaqq. 8l devient alors le rceptacle exclusi" de la (alit divine.

(en unon pense que le sens du mot Hsou"iH so*tient par l0addition des valeursnumriques des lettres dont il est "orm. 8l aurait selon lui le mme nom*re que 4l+EeCma9el+ila9i-a9, c0est+%+dire la 2agesse divine ' que le sou"i c9erc9e % atteindre.

4n"in, selon l09istorien 8*n K9aldoun, le mot sou"isme ' "erait tout simplement allusion au[s !f], lai"e dont les asc tes de Kou"a se revtaient en signe de pauvret et de modestie.3es deux qualits se retrouvent dailleurs dans les termes utiliss par les persans pourdsigner les Bsou"is . Le dervic9e ?persan : der iMN, signi"ie mendiant 'A et le "aqOrN ? motdorigine ara*e dsigne le pauvre '.

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2 Le soufisme ou la qute du btin

Les musulmans sou"is se distinguent par leur qute initiatique et sotrique. 8ls c9erc9ent leB*)tin , cest+%+dire ce qui est intrieur et cac9 et non le Q)9ir qui est la sur"ace visi*le etillusoire. 3est la raison pour laquelle iils sont souvent mis en opposition avec l0islamtraditionnel par ceux qui se m"ient du m-st re quils cultivent.

Tout en se rattac9ant comme lensem*le des mem*res de la communaut musulmane aucontenu littral du 3oran, les sou"is sont convaincus que le $essager, $u9ammad i*n !*d!lla9, aurait re@u en mme temps des rvlations sotriques qu0il n0aurait partages qu0avecquelques+uns de ses compagnons. !insi, de gnration en gnration, une c9a5neininterrompue de ma5tres initis % ces secrets continuent % conserver le B*)tin du 3oran, cest% dire son esprit dont la masse des cro-ants qui nont pas suivi de "ormation initiatique ne peutsaisir que son BQa9ir , cest % dire son sens littral.39aque sou"i se rattac9e donc % une c9a5ne ' ?silsila9A qui reprsente sa gnalogiespirituelle, gr)ce % laquelle il est reli par di""rents intermdiaires au 6rop9 te.

3 Une voie de lexp rience personnelle

Lislam est % la "ois Bi*)da ?adorationA et Bmuamala ?comportements avec autruiA. La premi re comporte un ensem*le de r gles rgissant la relation de la crature avec son3rateur ?s9a9ada ?tmoignageA, pri res, #eIn, plerinageAR la seconde concerne les devoirs detout cro-ant avec ses sem*la*les comme avec la nature enti re ?aum/ne, entraide, par le *iaisdun imp/t rituel la SaC)t, prservation de son propre quili*re comme celui de la natureenvironnanteA.

Les disciples de la oie sou"ie prconisent lexprience personnelle sous la direction dunma5tre Bralis pour atteindre lexcellence ?al+i9s)nA dans les deux domaines. 6our eux,aucune trans"ormation ou amlioration nest possi*le par les livres ou les sermons aussi viteentendus quou*lis. 3est pour cela quils pr/nent la pratique dud!a"q et de lari#d!a .

Le d!a"q dsigne le goIt. n ne peut conna5tre vraiment que ce que lon a goIt soi+mme.n peut lire tous les livres sur la cannelle, en voir toutes les images, mais tant quon ne la pasgoIte soi+mme, on ne sait pas vraiment ce que cest. 8l en est ainsi pour c9aque ralit. n pourra rpter % lin"ini les Uoms de Dieu ou 2es !ttri*uts ?dans les pri res rituelles commedans les sances de D9iCrA on restera tou#ours loign de 2on 4ssence. Le seul mo-en de

parvenir % appr9ender une in"ime connaissance ?maari"aA dun attri*ut divin, cest de le vivresoi+mme. 3est encore al+Gra-*i qui dit % 8*n !ra*i: 4""ace ce que tu as critu*lie ce que tu as appris8gnore ce quon ta enseign4t sois ainsi avec Lui % tout instant. Ue parle pas avec Lui en te servant de tes connaissances,3ar ce serait une perte de temps. ' 3est la raison pour laquelle le disciple est appel % sexercer quotidiennement % pratiquerconcrtement la gnrorit ou la clmence par exemple, pour se rapproc9er du sens vrita*lede ces deux attri*uts divins.n demanda % (a*ia: ;uest+ce que lamour selon toiV

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4lle rpondit alors: 4ntre lamant et le *ien+aim,il n- pas de distance, ni de sparation;ui a goIt, a connu.3elui qui a dcrit na pas dit la vrit.4n vrit, comment peux+tu dcrire quelque c9ose,quand en sa prsence tu es a*sent VLorsque tu es ivre mme dans ton tat de conscienceLorsque dans ta #oie ?de le rencontrerA tu es stup"aitVTraduction: 2aadane Xen*a*aali

3e dhawq ne so*tient que par un e""ort personnel constant et soutenu, cest ce quilsdsignent par lari#d!a$ r le cro-ant qui nest pas soutenu par un ma5tre qui value lesrsultats atteints et encourage % la poursuite de cet e""ort a *eaucoup de c9ance dinterrompresa qute ou de se tromper sur la nature du degr spirituel atteint.

Dans son c9eminement vers le#a$$, le disciple passe par des tapes ou stations appelesma$%m. 8l sagit dundegr sur lchelle de la maarifa qui en comporte de tr s nom*reuxvaria*les selon les coles initiatiques. 6our les sou"is, ce parcours est en "ait celui de l)meappele % passer dun t)t % un autre:1. a" "afs al-&mm%ra 'i-sou ?l)me instigatrice qui pousse % "aire le malA. 2ouslinstigation de lgo qui r gne alors en ma5tre, le cro-ant ne tient compte que de ses dsirs,aveugle au mal quil cause % autrui.)* a" "afs al-+aww%ma?l)me rpro*atrice, qui *l)me ou "ait des reproc9es pour le malaccompliA. 2tant veill % la ralit, le disciple voit dsormais, sans pouvoir tou#ours lesviter, ses imper"ections et la nature *l)ma*le de ses actes. 8l atteint alors le stade delo*servateur qui agit et se voit agissant mais demeure encore impuissant % ma5triser soncomportement.=.a" "afs al-moutma i""a ?l)me apaiseAR 3est le stade de la srnit qui ne peut treatteint que par ceux qui ont accompli toutes les tapes avec succ s.

Le parcours du disciple est sem dem*Ic9es dIes au manque de vigilance, % la vanit ou %larrogance. $ais sil sait se parer des qualits d9umilit et de modestie, il peut+tre o*#et de

%&'() , littralement une attraction. 3est le "ait dtre attir, 9app par le Eaqq, qui lui "ait prendre conscience lui rvlant des vrits dans un tat extatique appel!l$ 3e p9nom ne na rien % voir avec des expriences paranormales ou exagres comme cellesque lon peut o*server dans les crmonies de danses qui m nent % des "ormes de transe.

La transmission de la connaissance se "ait selon les sou"is dans desmound*t ouconversations intimes entre l)me 9umaine et l)me divine en de9ors de tout tmoin occulaire.!insi !*I al+Y!**)s al+YGr-a*5, ce pa-san illettr de l!lgarve ?6ortugalA "ut le ma5tre qui a pro"ondment marqu 8*n !ra*i par ses conseils dont celui+ci : verrouille ta porte, coupe les lienset tiens+toi aupr s de 3elui qui donne tout R8l te parlera alors sans voile.

3est une "orme plut/t intuitive que spectaculaire et dmonstrative. Le Djadhb indique auc9eminant quil est sur la *onne voie et constitue une acclration dans sa marc9e vers la

Bmaari"a .

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3est aussi une "orme de rcompense pour celui qui poursuit sans rel)c9e leih% co"tre le"afs al-amm%ra ? le com*at contre son goA qui est le seul d#i9ad pr/n par 8*n !ra*i.Le disciple, guid par son c9eiC9, clair par son oeil intrieur, se rapproc9e du Eaqq endivinisant ses actes. 8l n0agit plus que par adoration de son 3rateur qui, selon la tradition prop9tique, dit: 8l ne cesse de s0approc9er de $oi par les uvres surrogatoires #usqu0% ce

que Je l0aime. 4t lorsque Je l0aime, Je suis l0ou[e par laquelle il entend, la vue par laquelle ilvoit, la main par laquelle il saisit\ ' ?Eadit9 quds5 rapport par !l+XouC9ar5A.

Les soufis et l+islam ort!odoxe

6our les sou"is, le prop9 te de l0islam est le premier d0entre eux. 8l est considr comme celuiqui dtient % la "ois le sens exotrique et les secrets sotriques. 3es derniers ne pouvant trelivrs qu% ceux qui sont capa*les de les comprendre, il sest entour dun cercle restreint de3ompagnons qui "urent les premiers dpositaires de l9ritage spirituel.

!pr s la priode prop9tique, on commence % retouver la trace des premiers groupes de sou"is% Kou"a et Xassora9 % partir du 888e si cle de l0 re c9rtienne, puis % Xagdad au 8]e si cle.

$me si les sou"is ne se sont #amais carts, sur le plan rituel, des prescriptions pr/nes parles quatre coles #uridiques ?mad99a*A sunnites ort9odoxies, ils ont t souvent critiqus. 8lsont dI alors se #usti"ier soit par des allgeances aux dtenteurs du pouvoir soup@onneux soit par des crits pour se ddouaner aupr s des "ouqa9a qui les accusaient de deviation voire de"ranc9e 9rsie. !insi al+Eallad# "ut emprisonn, condamn puis excut en ^


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8l permet galement de dmontrer que la qute poursuivie par les sou"is est tout % "aitcon"orme % lin#onction "aite dans le 3oran au cro-ant de ra""ermir sa cro-ance par lequestionnement voire le doute.

!l+ 9aSali a, en e""et, vcu personnellement lexprience de la retra5te spirituelle qui lui

aurait permis "inalement dopter pour le sou"isme comme tant la meilleure voie menant % la9aq5qa. La met9ode utilise "ut celle du doute s-stmatique qui lui a permis dinterroger tantla t9ologie que la p9ilosop9ie rationnelle.

` partir du ]88e si cle et surtout durant le ]888e si cle le sou"isme conna5t un dveloppement prodigieux.8l dpasse le cadre restreint des penseurs et des lettrs et trouve un large c9o aupr s des gensde modeste condition. et le passage % une structuration et une organisation *eaucoup plus"ormelle : c0est ce qu0on appelle les con"rries ?turuq, pluriel de tar5qaA. 3ette organisation"ormelle et donc en quelque sorte sociale ne veut videmment pas dire que la nature dusou"isme, qui est une voie spirituelle ?sens originel du mot tar5qaA, soit "ondamentalementtrans"orme. $ais cette volution se traduit par une visi*ilit plus grande et un impact9istoriquement mesura*les du sou"isme sur les socits musulmanes.

8*n !ra*i "ait partie de la gnration post+ 9aSali. 8l trouve une socit relativement ouverte %la oie sou"ie, au moins au cours de la premi re partie de son existence en ccidentmusulman.

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tant % ce stade, est appel mour5d ?b f murOdN, noviceR nouvel adepteR discipleA. ientensuite le degr de l0)me qui se *l)me elle+mme, c0est+%+dire qui c9erc9e % se corrigerintrieurement, l0initi qui parvient % ce stade est appel sal5C ?"arsi : h j skliCN, vo-ageurAitinrant, allusion au s-m*olique vo-age intrieur '. 6uis le troisi me et dernier niveau estcelui de l0)me apaise.

/ 0a,tres soufis

Dans son ouvrage en vers Les itinraires du paradis ? $asaaliC al Jinan 'A, 39eiC9 !9madouXam*a d"init ainsi les sou"is :

WP>. Le vrai sI"i est un savant, mettant rellement son savoir en pratique sans transgression d0aucune sorte. WPP. 8l devient ainsi pur de tout d"aut, le c ur plein de penses #ustes. WPW. Dtac9 du grand monde pour se consacrer au service et amour de Dieu, considrant %un pied d0galit la pi ce d0or et la motte de terre. WPZ. 2em*la*le % la "ace de la terre sur qui on #ette toutes sortes d0impurets, "aisant l0o*#etdes plus durs traitements, mais qui ne donne #amais que du *ien. WP_. Le sclrat, aussi *ien que l09omme de *ien, le "oule aux pieds R mais il reste immo*ileet impassi*le. WP^. 3ompara*le au nuage qui dverse partout des ondes, sans discrimination. WW . 3elui qui atteint ce stade est un sI"i, celui qui ne l0a pas atteint et qui se dit sI"i est unimposteur

!vec le temps, les groupes de disciples de ces maitres vont se structurer etsinstitutionnaliser_.

Le rattac9ement % ce maitre ?c9eiC9A ainsi qu0a une mt9ode initiatique instaure par cec9eiC9 ?tariqaA va donner lieu % l0apparition de con"rries ' ?terme % prendre dans un senslargeA.

Les paragrap9es suivants prsentent une liste ?loin d0tre ex9austiveA de maitres sou"is, ou dumoins reconnus comme tels par leurs disciples

remiers si cles

(a*ia al !da i--a ?m _ 1A D9ul+UIn al+$isri ?m _P^A Xa-aSid al+Xistami ?enA ?m _Z_A !l+EaCim al+Tirmid9i ?m ^1 A Juna-d ?m ^11A $ansur al+Ealla# ?m ^


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!*u Eamid !l 9aSali ?m 1111A, auteur du cl *re ouvrage H(evivi"ication des sciencesreligieusesH !*d al ;adir al+Jilani ?m 11WWA, "ondateur de la ;adiri--a !*u al+Ua#i* 2u9ra ardi ?enA ?m 11W_A, "ondateur de la 2u9ra ardi--a ?enA !9med ar+(i"a0i?m 11_1A, "ondateur de la (i"a0ia

!*ou $ad-ane ?m 11^ZA, surnomm Hc9eiC9 al c9ou-ouC9H r". ncessaireN !*dessalam 8*n $ac9ic9 ?m 1


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&utres ma,tres

2idi EamSa al ;)diri al Xoutc9ic9i est l0actuel guide spirituel de la con"rerie ;adirri--aXoutc9ic9i--a !dda Xentounes Xa9loul *en !ssem ?ou !cemA (iaS !9med o9ar 29a9i !*ul+Eassan al+K9araqani 6ir+o+$urs9id EaSrat 8na-at K9an 2id Ta9ar el Tlemcen $ou9amad LaC9dar ?l ve de 2id Ta9arA $o9amd- ould 39eiC9na ?$ali +Eama i--a + la tid#ani--aA 4*-*aCrine uld 39eiC9na ?Eama i--a + $aliA !*ouSaCari-a etilim@ani !*delmad#id Xen !*oura el "ardan- ?de la voie ardan-aA 39eiC9 !9madou Xam*a ?xaadimu rassoulila9iA 39eiC9 $ou9amed !l !min Xara Diou" ?Uitou alla9 KiA $ourc9id 2oule-mane 2 ?!2E!X GL !$8U4A

2ou"is victimes de perscutions religieuses

8*n $ansour al Eallad#, sou"i de Xagdad, "ut cruci"i en


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son suppos encouragement du "atalisme et de l0inertie, et par les superstitions et les m-t9esqu0il est cens avoir introduits. 4n revanc9e, il est *ien connu que le "ondateur du mouvementdes H r res musulmansH, Eassan el+Xanna tait rattac9 au sou"isme r". ncessaireN. Les sala"is contemporains re#ettent le sou"isme 9trodoxe le considrant comme uneinnovation dans la religion ?*id0a9A et comme une superstition.

L0accusation de pant9isme concernant la doctrine de la ? a9dat ul+ u#IdA ou de 9ulIl?incarnation du divin dans les craturesA % l0gard de certains sou"is comme al+Ealla# qui onteu des paroles telles que : Dans la d#u**a9 que #e porteN, il n0- a que Dieu '. $ais les critsde certains ma5tres sou"is comme l0mir !*d el+Kader donnent une explication qui rcusecette accusation Gn d"aut de monot9isme % cause du culte des saints et de la cro-ance aux aqt)* qui sontcenss avoir un r/le dans la gestion de l0univers. L0adoption d0actes d0adorations qui ne seraient pas attests par des 9adit9s aut9entiques. Le c9ant et la danse comme pratique religieuse. 8*n !l+;a--im dit, dans un po me, % cetgard :

Lorsque le Livre ?3oranA leur tait rcit, ils *aiss rent la tte, non par crainte de DieuN, $ais c0est l0attitude du distrait ngligent. 4t quand vint le c9ant, ils se mirent % *raire comme des )nes. 6ar !lla9, ils ne dans rent pas pour Lui. Gne tam*ourine, une "lIte et la mlodie d0un "aon\ !s+tu #amais vu une adoration par du divertissement V '

L0exagration dans l0asc se. 8l est rapport, par exemple, que certains sou"is ne mangeaientqu0une datte tous les quarante #ours. 3ette critique s0appuie sur un 9adit9 rapport dans 2a959!l+XuC9)ri- et 2a959 $uslim, il est dit que trois 9ommes sont venus se renseigner sur la pratique religieuse de $a9omet. L0un d0entre eux a dit : $oi, #e prie toute la nuit ', ledeuxi me a dit : $oi, #e #eIne pendant toute ma vie ' et le troisi me a dit : $oi, #e nem0approc9e pas des "emmes, et #e ne me marierai #amais '. $a9omet est venu les voir et leura dit : 30est vous qui disieS telle et telle c9ose V 6ar !lla9, #e crains !lla9 et #e le vn re plusque vous, mais #e #eIne par"ois et #e mange d0autres "ois, la nuitN #e prie et #e dors, et #e memarie avec des "emmes. 4t celui qui n0apprcie pas ma voie, ne peut se prvaloir de moi '. Les pratiques exagres de certaines sectes, comme se rouler sur des *raises, avaler desserpents, se "lageller #usqu0au sang, etc.

Tout au long de l09istoire, des savants se sont attac9s % rpondre % ces critiques, comme2u-It5 ?notamment concernant l0utilisation du rosaire, que les opposants au sou"isme

dnoncent comme une innovation d0origine c9rtienneA. 6armi les ouvrages les plus rcentsqui prsentent en dtail % la "ois les critiques et leur r"utation, on peut citer le ;a l al+ma0rI"de l0!lgrien !9mad !l !la i ?m. 1^=>A, traduit en "ran@ais sous le titre Lettre ouverte % celuiqui critique le sou"isme.

3et a""rontement permanent entre sou"is et anti+sou"is continue de nos #ours et mme demani re accentue, car il s0agit d0un con"lit ancien et permanent % l0intrieur mme des milieuxreligieux de l0islam, mais qui tait dans le pass limit % un Hcon"lit d0expertsH. 3ertainesnotions du sou"isme sont par nature inaccessi*les % la Hraison qui tranc9eH, ne relevant que dudomaine de l0 intuition spirituelle ' ?c0est la caractristique mme d0une doctrine sotrique'A.

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3otes et rfre"ces

(en uenon, !per@us sur l0sotrisme islamique et le tao[sme, vol. 1_


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!*d 4l+Kader ?trad. 39eiC9 a*d !lla9 6enotA, Le Livre des 9altes, Derv-, coll. L0tre etl0esprit ', mai < _ ?82XU >P>+P>=+


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8r ne $liCo"", 2ur les traces du sou"isme turc. (ec9erc9es sur l08slam populaire en!natolie, 8stan*ul, 8sis, 1^^< ?82XU ^ZP+>Z+^A Ea"eS $ounir, 3e $oi sur lequel ma vie ne peut rien, Toulouse, 8nTexte, coll. D0 rient etd0 ccident ', < W ?82XU ^_W+>+ A $e9di Ua*ti, La con"rrie des ![ss) a en milieu ur*ain. Les pratiques rituelles et sociales

du m-sticisme contemporain, 4E422, < Z !nnemarie 2c9immel ?trad. !l*ert an EoaA, Le 2ou"isme ou les dimensions m-stiques del0islam, 4ditions du 3er", #uin 1^^W 4va 2c9u*ert et alid 2ari", 6 lerinage, sciences et sou"isme : L0art islamique en3is#ordanie et % aSa, !ix+en+6rovence, disud, < > ?82XU >^+ 1Z1+ZA 8dries 29a9, Les 2ou"is et l0sotrisme, 6a-ot, coll. 6etite Xi*liot9 que 6a-ot ' aouSi 2Cali, La oie sou"ie, !l*in $ic9el, coll. 2piritualits vivantes ', < aouSi 2Cali, Le ace % "ace des c urs, 6ocCet aouSi 2Cali et 4va de itra-+$e-erovitc9, Jsus dans la tradition sou"ie, !l*in $ic9el,< > 4va de itra-+$e-erovitc9, (Im5 et le sou"isme, 2euil, coll. 6oints 2agesses ', < P livier e*er, Le grand "estin de l rient, (o*ert La""ont, < > livier e*er, La 3on"ession de $assoud, lammarion, < 1= Lise illar, 2ou"isme et 9assidisme, 6aris, L0 Earmattan, < = ?82XU ZP+> +WA T9ierr- Qarcone, $-stiques, p9ilosop9es et "rancs+ma@ons en 8slam + (Sa Tev"iC, penseurottoman ?1_W_ + 1^>^A, du 2ou"isme % la 3on"rrie, 6aris, Li*rairie d0!mrique et d0 rient$aisonneuve, 1^^= ?82XU ?82XU 1W1+=+ A Kudsi 4rg ner, Jean+$ic9el (iard, La "ontaine de la sparation : o-age d0un musiciensou"i, L08sle+sur+la+2orgue, Xois d0 rion, < ?82XU e2trait

2elon sa signi"ication spirituelle, le meurtre des en"ants m)les ? des 8sralites, meurtreordonn par 69araon A dans le *ut de dtruire le prop9 te ? dont la naissance lui avait t prditeA eut lieu pour que la vie de c9aque en"ant tu dans cette intention a""lu)t % $oise, car ce "ut en supposant quil tait $o[se que c9acun de ces en"ants "ut tuR or, il n- a pasdigorance dans lordre cosmique , de sorte que la vie cest % dire lesprit vital de c9acune deces victimes dut ncessairement revenir % $o[se. 3tait de la vie pure , primordiale, na-ant pas t souille par des dsirs go[stes. $o[se tait donc de part sa constitution ps-c9ique la

somme des vies de ceux qui avaient t tus dans lintention de le dtruire. Ds lors, tout cequi tait pr"igur dans la prdisposition ps-c9ique de c9aque en"ant tu se retrouvait en$o[se, ce qui reprsente une "aveur divine exceptionnelle que personne avant lui navait

1Z


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re@ues.

$o[se est donc n comme une s-nt9 se de *eaucoup desprit vitaux, qui taient au tant de"orces actives.

L4sprit ?ar-rh , cest % dire le 39ristA "ut mani"est de leau de $arie et du sou""le de

a*riel, sous la "orme de l9omme "ait dargile, dans un corps pur de la nature

?corrupti*leA, quil appelle prison ' ? sijn A.

?\A

De ce "ait, les di""rentes communauts religieuses se contredirent au su#et de lidentit de

Jsus } sur lui la paix & } 3ertains, le considrant en vertu de sa "orme 9umaine terrestre,

a""irmaient quil tait le "ils de $arie?^AR dautres, envisageant en lui la "orme apparemment

9umaine, le rattac9aient % a*rielR et dautres encore, en raison de ce que la vivi"ication des

morts manait de lui, le rattac9aient % D84G par l4sprit, disant de lui quil tait l4sprit de

D84G, % savoir que cest lui qui communiquait la vie % celui recevait son sou""le. !insi, % tour

de r/le, lon suppose en lui ou D84G ou l!nge ou la nature 9umaineR de sorte quil est pour

c9aque spectateur ce qui simpose % ce spectateur : il est le er*e de D84G, il est l4sprit de

D84G, et il est le serviteur cest % dire la cratureN de D84G. 3est l% quelque c9ose qui nalieu pour aucun autre 9omme, en tant quon consid re sa "orme apparente. 3ar toute personne

se rattac9e naturellement % son p re "ormel et non pas % celui qui insu""la son esprit % la "orme

9umaine. 3ar lorsque D84G "orme ', comme 8l le dit, le corps 9umain, et qu8l - sou""le '

ensuite de 2on 4sprit?1 A, cet 4sprit se rattac9e, de par son existence comme de par son

essence, % D84G seul. r, pour Jsus, il nen est pas ainsi, la prparation de son corps et de sa

"orme tant implique dans le sou""le spirituel que a*riel pro#eta sur $arieN. Tel nest pas le

cas pour les autres tres 9umains, mais la prparation du corps prc de linspiration delespritN, comme nous venons de le dire.

La Sagesse des ro!h"tes #$bn%rabi&

1_


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$o9e[ddine 8*n !ra*51, espagnol musulman, d0origine ara*e, plus connu sous son seul nomde 8*n !ra*5 ?n le Z aoIt< 11WP, % $urcie, en al+!ndalIs ?actuelle 4spagneA, et mort le 1Wnovem*re 1 =, % Damas en 2-rieA. galement appel ac9+39eiC9 al+!C*ar ' ? le plusgrand ma5tre ', en ara*eA, ou encore 8*n !"latIn ' ?le "ils de 6latonA, il est un t9ologien, #uriste, po te, mtap9-sicien et ma5tre ara*e+andalous du ta@a u"" islamique, auteur de _>W

ouvrages. 2on oeuvre domine la spiritualit islamique depuis le ]888e si cle, et il peut treconsidr comme le pivot de la pense mtap9-sique de l08slam>. 8l est le plus grand penseurde la doctrine sotrique du H a9dat al u#udH. 8l eIt quelques ennemis dans le domaineexotriqueP. Dans l0sotrisme islamique, il est considr 6ar qui VN comme le Hsceau de la2aintetH. 3ertains consid rent que son uvre aurait in"luenc DanteW.

2ommaire

1 2a vie < 2a pense ans et le p9ilosop9e

aristotlicien !verro s ?8*n (os9dA % 3ordoue. Dans Les illuminations de la $ecque, 8*n!ra*5 raconte avoir % nouveau rencontr !verro s lors d0une extase. 4n 11^_ il assistera % ses"unrailles, % 3ordoue.

8*n 0!ra*5 se "orme lui+mme aux di""rentes "ormes des sciences islamiques et acquiert desconnaissances considra*les par la lecture de di""rents ma5tres. !dolescent, il suitl0enseignement de l0amie de sa m re, )tima de 3ordoue, qu0il consid re comme sa Hm respirituelleH^ et il est particuli rement marqu par 29ams Gmm al+ uqar) ?de $arc9enaA>.

2on rudition ainsi que le rang de son p re lui permettent de devenir secrtaire % lac9ancellerie de 2ville. 8l pouse alors une #eune "ille d0une "amille andalouse renomme,

$ar-am *int 0!*dun qui reprsente pour lui Hl0idal de la vie spirituelleH_.

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2uite % une maladie au cours de laquelle il "r/le la mort, il a*andonne son existence de lettret de 9aut "onctionnaire. 8l a alors environ


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voie. ` partir de la s9ar50a, religion littrale, la pratique du ta0 5l1P, exg se s-m*olique etsotrique, permet d0atteindre la rit m-stique. Eenr- 3or*in le consid re comme un des plus grands t9osop9es visionnaires de tous les temps '. L0 uvre est d0un a*ord di""icile, car,malgr son tendue immense, elle est souvent rdige dans un st-le elliptique et tr s concisappelant le commentaire.

6our 8*n !ra*5, la voie m-stique n0est ni rationnelle ni irrationnelle : l0esprit s0c9appe deslimites de la mati re. 3ontrairement % la p9ilosop9ie, elle se situe 9ors du domaine de laraison, comme le pensait aussi Tertullien. !insi, contrairement % la scission dessine par!verro s entre "oi et raison, la vision d08*n !ra*5 est celle d0une rencontre entre l0intelligence,l0amour et la connaissance. 8*n !ra*5 se situe intellectuellement dans la ligne de !l+Ealla#qu0il cite % de nom*reuses reprises : il estime que les vrita*les "ondements de la "oi setrouvent dans la connaissance de la science des Lettres ?08lm !l+EurI"A. 2elon lui, la sciencedu 3oran rside dans les lettres places en tte des sourates, conception que l0islam doctrinalactuel n0admet cependant pas. !ussi l0 uvre d08*n !ra*5 demeure+t+elle marginalise,au#ourd09ui encore, par l0ort9odoxie islamique.Le Trsor cac9 '

3ette notion renvoie au 9adit9 ?sentence de $a9ometA selon lequel Dieu a dit : HJtais untrsor cac9 et #ai aim ou vouluN % tre connu. !lors #ai cr les cratures a"in dtre connu par ellesH ?!l+ utI9)t al+$aCCi-a d08*n 0!ra*5, 88, p. =


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al aC9ira ?l0au+del%A seulement pour les musulmans et certaines personnes n0a-ant pas eu acc sau message de l0islam ou mal acquis le message par des musulmans H, ?al+adlA Hcelui qui creune multitude de degrs mritoires ou de sanctions, a*ondantes, mais quita*les, ceci allantdu 9aut de al #anna9 ?les "uturs lieux de rsidence pour les musulmansA au "in "ond de naaru+al #a9annam ?les "uturs lieux de sanctions perptuels pour le non+musulman et un lieu de

sanctions temporaires pour certains musulmansAH, ?al+g9a"")rA Hcelui qui cre l0e""acement desin"ractions maintes et maintes "oisH, etc1W. D0autre part, les noms divins se re"l tent dans lacration, ils ne s0- incorporent pas. La t9matique du miroir de la cration dans lequel Dieu sere"l te par l0intermdiaire de 2es noms divins intervient pour interdire toute assimilation del0essence divine avec la su*stance de la cration. Eenr- 3or*in parle % ce propos det9omonisme. n pourrait dire que, contrairement au pant9isme qui naturalise Dieu etl0a*sor*e dans l0immanence, le t9omonisme d08*n !ra*5 divinise la nature tout en prservantla transcendance de Dieu et son unicit. ;uant % l09omme, sa place particuli re et privilgieau sein de la cration provient du "ait qu0il est la seule crature rcapitulant en lui la totalitdes noms divins.L08magination cratrice

L0imagination c9eS 8*n !ra*5 #oue un r/le prpondrant, et Eenr- 3or*in a t le premiercommentateur d08*n !ra*5 % en parler amplement dans son ouvrage+r"rence ? oir in"ra :Xi*liograp9ieA l08magination cratrice dans le sou"isme d08*n !ra*i. 3e livre reprsente unelecture p9ilosop9ique % vocation p9nomnologique pour explorer un t9 me central, #amaistudi #usque l%. 3e t9 me est limagination qui a donn lieu % linvention de plusieurs termesconnexes comme HimaginalH et Hle monde imaginalH ou mundus imaginalis. Le mondeimaginal, ou 0)lam al+$5t9)l, est distinct du monde des ralits concr tes comme de celui del0intellect, mais il se superpose au premier, comme une dimension supplmentaire.

6our E. 3or*in, la doctrine d8*n !ra*5, quali"ie de t9osop9ie ?sagesse divineA oud9ermneutique prop9tique, se *ase sur un concept qui est la t9op9anie, prsence de Dieu,ou sa mani"estation dans le monde des p9nom nes R l0imagination #oue un r/le dcisi", pour percevoir cette "ace divine dans les c9oses et les tres. L0amour pro"ane est support de l0amour divin, l0aim tant le lieu de la t9op9anie. 3ela ne signi"ie pas que Dieu est incarn dansl0aim, mais qu0il se rv le dans ce dernier. L0imagination est HcratriceH dans la mesure o7celui qui aper@oit Dieu, se voit cr en lui la science de cette divinit incarne dans le monde.Tout est interprt % la lumi re de la t9op9anie dont limagination reprsente lorgane de perception. E. 3or*in dit : HLimagination active est essentiellement lorgane des t9op9anies, parce quelle est lorgane de la cration et que la cration est essentiellement t9op9anieH?L0imagination cratrice, p. 1>_A. E. 3or*in place le c ur au centre de cette crativit, car il

est le seul organe % pouvoir supporter la transmutation de par son c9angement su*it etincessant : HLe c ur est le "o-er o7 se concentre lnergie spirituelle cratrice, cest+%+diret9op9anique, tandis que limagination en est lorganeH ?8*id., p. _=A.

De ce point de vue, E. 3or*in place limagination au centre de toute cration et cogitation. 8ln- a pas de connaissance, ni de dvoilement, ni dinterprtation dailleurs sans limaginationqui est, avant tout, crativit.L0Eomme par"ait

L9omme c9eS 8*n !ra*5 est limage par"aite de la cration accomplie : H;ui ta cr, puismodel et constitu 9armonieusement V 8l ta "a@onn dans la "orme qu8l a voulueH ?3oran,

2ourate _


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limagination, etc.A ont une similitude avec les sp9 res suprieures. 3ette ressem*lanceextrieure et intrieure est constamment voque dans plusieurs c9apitres des utI9)t, ainsique $a )qi0 al+Uu#Im ?le 3ouc9ant des toilesA et Tad*5r)t al+8l)9i--a ?Les dispositionsdivinesA. !vant 8*n !ra*5, plusieurs p9ilosop9es, comme les r res de la puret ?8C9 an al+2a"aA et !vicenne ?8*n 25n)A, ont s-stmatis dans leur mtap9-sique la "ace 9umaine de

lunivers et laspect cosmologique de l9omme.8*n !ra*5 entend par l9omme un degr lev et distingu, celui de l9omme par"ait ?le ;ot*,le 6/leA, qui poss de le savoir p9ilosop9ique et conna5t l0exprience m-stique. La per"ection9umaine est lie % limage divine qui procure les secrets sotriques pour agir sur la crature.4n outre, la prsence de l9omme dans la crature contri*ue % la per"ection de son image.L9omme par"ait se distingue de l09omme ordinaire ?8*n !ra*5 dira l09omme+animal, du "aitde la ressem*lance anatomique et p9-siologiqueA par lappropriation des Uoms divins ena-ant la volont cratrice et le commandement du monde. 6ar ailleurs, L9omme par"ait sedistingue par lnergie spirituelle ou laspiration ?en ara*e : 9immaA qui est son instrument decration. 4lle reprsente, c9eS l9omme animal, le c/t manuel dans ses "a*rications et sesdispositions.

utre lappartenance % l0entit spirituelle, l9omme par"ait se distingue aussi par la successionou la lieutenance ?K9il)"aA . 8l est ainsi vicaire ?C9al5"aA et successeur ?n)0i*A par le "ait quilma5trise la totalit des noms et en tant une copie a*rge de la ralit cosmique etmtap9-sique. 3e verset nous enseigne cette vrit : H4t 8l apprit % !dam tous les nomsH?3oran, sourate


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3e ramier )nonnant sa plaintive lgie

Depuis louc9e, ravive en moi la nostalgie &

Je donnerais mon sang pour cette #ouvencelle,

;ui "u-ant des douars la #alouse tutelle,

4t qui se soustra-ant aux courtisanes prudes,

6aradait, adoptant une sno*e attitude &

De son astre, le "ard com*lait laSur une 9eure,

4m*rasant, au dclin, l9oriSon de mon c ur.,

1^^=. Tos9i9iCo 8Sutsu, Gnicit de lexistence et cration perptuelle en m-stique musulmane,traduit de langlais par $arie+39arlotte randr-, 6aris, les Deux cans, 1^_ . 39arles+!ndr ilis, La doctrine initiatique du p lerinage, d. al+Xustane, 6aris, 1^^> ?82XU

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0 Exposé Final Ibn Arabi Et Le Soufisme