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    Cet article est extrait de : 01 DSI

    Bimestriel qui explique aux DSI les aspects stratgiques, conomiques etmanagriaux des technologies del'information.

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    [ LIBRE ]

    Dans la large brche ouverte parLinuxAprs Linux, le libre s'introduit dans lesapplications d'infrastructures, le Web et ledcisionnel. Son point faible demeure lesapplications mtier.

    Erick Haehnsen et Eliane Kan , 01 DSI, le 21/08/2006 07h00

    Le libre fait aujourd'hui figure de pilier dans plusieurs domaines. Il a prouv son excellence avec Linux, lesystme d'exploitation pour serveurs - aujourd'hui, 60 %des serveurs sous Unix sont des Linux. Il est remontensuite dans les couches du systme d'informationavec les serveurs d'applications Tomcat et JBoss. Et ilapparat dsormais tous les tages du middleware, en s'affirmant sur le terrain des architectures orientesservices, des frameworks (Struts, Open Lazslo...), et des environnements de dveloppement comme Eclipse,devenu un standard de fait.

    En parallle, le libre a investi la Toile. Avec Apache (dominant dans le domaine des serveurs Web) et sousl'impulsion de langages de programmation (Java, Pearl, PHP, Python et C#) facilitant l'intgration des applicationsau systme d'information. Les systmes de gestion des bases de donnes (SGBD) MySQL et PostgreSQL,commencent tailler des croupires aux tnors du propritaire (Oracle et Microsoft). Dans ce secteur, lacomptition s'est durcie quand CA a ouvert le code de son SGBD Ingres et lorsque SAP a confi le sien, MaxDB, MySQL AB. Et le libre campe devant les couches applicatives. D'excellents systmes de gestion de contenu(CMS) comme EZ Publish, Drupal, Typo3 ou Spip se sont dj imposs.

    En 2006, l'on utilisera dans 75 % des cas le libre pour de nouvelles applications plutt que pour remplacer desapplications existantes, estime le groupe Gartner. Certains acteurs industrialisent leurs plates-formes dedveloppement de projets en misant exclusivement sur les logiciels code ouvert. Aujourd'hui, seuls les postesde travail et les applications mtier, critiques pour l'entreprise, chappent son emprise.

    Une stabilit des normes et standards propice l'industrialisation

    Toutefois, Linux demeure le principal facteur d'volution vers le libre, notamment au niveau des infrastructures. Nous utilisons Unix depuis les annes 80. Linux est arriv naturellement chez nous, comme un Unix gratuit, en1997. Nous fmes, en quelque sorte, des pionniers , sourit Bernard Charnay, DSI du groupe Lapeyre, qui fabrique des lments de construction pour l'habitat. Dans la foule, le DSI a poursuivi en installant d'autres composantsd'infrastructure inclus dans sa distribution Linux : un serveur de noms de domaines (DNS), des serveurs DHCP(Dynamic Host Configuration Protocol) et proxy (Squid), un service de partage de fichiers (Samba Server), Apache,un annuaire (OpenLDAP) et la messagerie Sendmail.

    Nous avons presque tout fait en interne en abordant les couches une une, des infrastructures rseaux ettlcoms vers le dveloppement d'applications et le middleware pour dboucher sur la couche applicative. En fait,nous sommes surtout sur le dveloppement et le middleware , prcise Laurent Rousset, adjoint au DSI. Certainsdveloppements sont vraiment industrialiss : La messagerie Sendmail, que nous hbergeons, comporte3 000 botes lettres. Compare Exchange de Microsoft, elle ne nous a rien cot. Notre plus gros moteur enfaveur du libre, c'est la matrise des cots , reprend Laurent Rousset.

    Second moteur : la matrise du systme d'information, notamment des infrastructures. Un aspect crucial. Sur les350 points de vente, 130 disposent d'un serveur spcifique pour concevoir les produits sur mesure achets parles clients. Ici, le libre est intressant, car il se fonde sur des normes et des standards stables qui nouspermettent de rester indpendants des diteurs. Nous pouvons rebtir notre systme d'information selon nosdsirs, explique Laurent Rousset. Avec les solutions de Microsoft, il aurait fallu utiliser son DHCP, son DNS et ses autres briques. Sans garantie de stabilit. Pour nous, le retour sur investissement du libre est surtout qualitatif.

    En 2000, l'occasion du lancement du programme de refonte du systme d'information du fisc, dnommCopernic, le ministre des Finances a redfini les axes stratgiques de sa politique informatique : matrise etprennit du systme d'information et indpendance vis--vis des fournisseurs. Quant la dmarche de mise en

  • oeuvre, elle repose sur l'adoption d'un modle d'architecture oriente services et, surtout, sur le respectscrupuleux des normes et standards.

    L'utilisation des logiciels libres tait en 2000 une option parmi d'autres , rappelle Jean-Marie Lapeyre, directeur technique du programme Copernic. C'est cette poque qu'il connat sa premire exprience de dploiementindustriel de logiciels libres. La raison ? Encore un problme de version de licences : Nous avons t contraintsde faire voluer notre application de gestion de l'impt sur le revenu. Soit prs de 900 serveurs en production,pour 23 000 utilisateurs et 34 millions de foyers fiscaux grer. La nouvelle version est dploye dbut 2001sur des serveurs Intel fonctionnant sous Linux. Depuis, nous n'avons jamais rencontr un quelconque problmede systme ! Cette infrastructure est alors devenue, et de trs loin l'poque, celle dont le cot de possessionrelatif tait le plus faible de notre environnement.

    Des victoires probantes dans les appels d'offres du secteur public

    D'autres expriences ont confort la confiance du ministre de l'Economie et des Finances en son choix. Jusqu'auprintemps 2004, o l'usage du libre passe du statut d'option celui d'axe de la politique informatique. Depuis2000, nous avions dcid de fonder nos nouveaux dveloppements sur le standard J2EE. En revanche, nousn'avions pas fait de choix particulier d'intgration de conteneur EJB. Dans le dessein de rationaliser notre parc,nous avons lanc un appel d'offres devant aboutir au choix d'un produit et de l'assistance globale l'utilisation decette technologie , expose Jean-Marie Lapeyre.

    Neutre quant au modle, le cahier des charges spcifiait que logiciels libres et propritaires taient accepts. Nous exigions le respect des normes (J2EE 1.3 et JMX), et comparions les performances des produitsproposs, la comptence des quipes, l'engagement contractuel et le prix. Le directeur technique savait que sadmarche devait tre exemplaire. Et que les rsultats devaient tre incontestables.

    L'quipe de Jean-Marie Lapeyre conoit et ralise alors une application test (une charge de travail de 8mois/homme) incorporant toutes les difficults connues - elle y insre mme du code mal crit ! Chaque socitdoit se prsenter pour l'valuation de sa proposition de solution selon un scnario fix l'avance. Tous lesrsultats sont nots et l'avancement chronomtr par un tiers indpendant. L'preuve a t reconnue commeexceptionnellement difficile par tous les candidats , rapporte Jean-Marie Lapeyre. Sept prtendants se mettentsur les rangs. Quatre d'entre eux, sous la houlette d'une grande SSII (Atos Origin, Capgemini, Bull, ThalsServices) dfendent une offre fonde sur du libre. Le camp des propritaires rassemble les pontes du secteur :BEA, IBM, Oracle.

    Au terme de l'preuve, seules des offres reposant sur le libre figurent sur le podium. Et le tandem AtosOrigin-JBoss Inc emporte le contrat. Leon de l'histoire : Pour un outil aussi complexe qu'un serveurd'applications, il existe, depuis 2004, une offre libre compltement mature. Les logiciels, comme JBoss, sont debonne facture et l'offre commerciale de services (conseil, intgration, maintenance et assistance) se rvleprofessionnelle, comptente et conomique ! Notre position est donc parfaitement pragmatique.

    Une solide implantation dans le domaine de la scurit

    Autre point fort du libre, la scurit. Les antivirus ClamAV et ClamWin se taillent un franc succs aux cts del'antipourriel Spam Assassin, notamment chez les fabricants de botiers lectroniques de routeurs pare-feu. Iciencore, on trouve des solutions qui s'industrialisent dans les directions informatiques. Nous voulions disposerd'un systme d'authentification forte afin de protger les applications de virements utilises par nos400 trsoriers , explique Sylvre Lger, responsable de la scurit des systmes d'information (RSSI) chezl'assureur AGF.

    Le projet, dmarr au mois de mars 2004, s'achve au dbut de 2006. Nous avions confi une tuded'opportunit la socit Solucom. Elle a examin la plupart des solutions disponibles en matire d'authentificationforte. L'enjeu tait pour nous de trouver la solution la plus complte possible. Il s'agissait d'intgrer uneinfrastructure cl publique (PKI), de rester compatible avec nos applications maison dveloppes sur grandssystmes, et d'utiliser des cartes puce du march , se souvient Sylvre Lger qui, au terme de l'tude, a optpour la solution du Franais IdealX.

    Le calcul est rapide : les diteurs commerciaux font gnralement payer au nombre d'utilisateurs alors quel'diteur libre propose d'installer le serveur d'authentification et de rajouter autant d'utilisateurs que souhait. Enfait, pour 400 utilisateurs, cette solution n'est peut-tre pas moins chre. Mais si on la dploie pour plusieursmilliers de collaborateurs, ce sera certainement le cas , tempre Sylvre Lger. Aujourd'hui, les trsorierssaisissent toujours leur identifiant et leur mot de passe. Mais lors de chaque virement, le systme leur demanded'insrer leur carte puce.

    En fait, c'est surtout la qualit de service qui rassure le RSSI : Nous n'avons accept le libre qu' la conditiond'tre adoss un intgrateur spcialis charg de la maintenance et du support. Il se trouve aussi qu'IdealXavait dploy sa solution chez un certain nombre de grands comptes, prcise Sylvre Lger. Progressivement, nous tendrons l'authentification forte aux donnes. Par la suite, nous pourrons scuriser les courrierslectroniques de plusieurs milliers de collaborateurs.

  • Aprs les composants d'infrastructure et la scurit, le libre inonde les plates-formes de dveloppementd'applications mtier. Il est prsent tous les tages dans nos dveloppements spcifiques en nouvellestechnologies. Nous avons industrialis une plate-forme qui combine architecture oriente services et unenvironnement de dveloppement que nous appelons "l'application blanche". Trente de nos architectes ytravaillent. Et elle est utilise par des centaines de nos dveloppeurs , tmoigne Didier Chaumont, directeurtechnique nouvelles technologies chez Capgemini. A l'instar de Capgemini, le groupe Lapeyre a bti sa propreplate-forme de dveloppement d'applications mtier. Dans une perspective de Master Data Management, nousavons dvelopp un systme de gestion des rfrentiels pour la pyramide commerciale, une modlisation desentits de l'entreprise ainsi que notre site web en Java (J2EE) , dtaille Laurent Rousset qui projette maintenantde s'attaquer la partie commerciale.

    Parmi les projets les plus effervescents, la cration de sites Web en libre tend devenir la norme. Aprs avoirsouffert avec Vignette, Bertrand Bigay, patron et DSI de l'diteur de guides urbains locaux Cityvox, se rjouitd'avoir rachet un rival, WebCity, qui avait conu son site en PHP - il le faisait hberger par Accelance MSP,lui-mme repris par la SSLL OpenWide. J'avais rencontr TF1 et Le Monde, qui taient passs de Vignette auPHP. Leurs conseils valaient tous les comparatifs de la Terre , se souvient-il. C'tait en 2004. La SSLL arcupr l'historique de Cityvox et redvelopp le site avec une application originale en PHP. Nous avonscommenc la bascule 6 heures du matin. A 14 heures, c'tait fini, et bon du premier coup. Bertrand Bigay a aussi transfr les noms de domaines de son hbergeur (BT Fluxus) Accelance MSP. Le binmeSSLL-hbergeur est fabuleux. Car l'architecture technique (serveurs, frontaux...) a t conue en cohrence avecle dveloppement applicatif. En termes de performance, le rsultat est exceptionnel.

    En France, la diffusion des PGI libres demeure confidentielle

    Dans la mouvance de Linked-In, les sites Web se veulent plus collaboratifs et tablent sur le rseautage. A l'imagedu rcent projet lanc par Matthieu Delouvrier, PDG et DSI de Swensee : Notre plate-forme met en relation tousles acteurs du commerce international. Swensee est le Meetic de l'export. . De quoi toucher les100 000 exportateurs de France et esprer atteindre 800 000 entreprises. Le projet repose sur le systme degestion de contenu Drupal. Il touche trois types d'acteurs complmentaires : les entreprises, les chefs de rseauxqui les soutiennent (chambres de commerce et d'industrie, fdrations, clubs d'exportateurs), et les organismesofficiels qui procurent des aides (Coface, rgions...). Nous dmarrons en France, mais nous avons un schmade dveloppement international.

    Quant aux applications mtier, tels les PGI (progiciels de gestion intgrs), elles ne sduisent pas les grandesentreprises, dj quipes en solutions propritaires. Pas de rvolution en vue, sauf, dans une certaine mesure,dans les PME. Certes, le PGI Compiere enregistre plus d'un million de tlchargements dans le monde. Mais il selimiterait en France une vingtaine de projets de PME. En revanche, le dcisionnel libre fait son entre en force.On ne le voyait pas venir, mais avec Pentaho ou SpagoBI, il existe un engouement , note Alexandre Zaplosky, PDG de la SSLL Linagora. Une chose est sre : le prochain terrain de dveloppement du libre sera celui desapplications mtier.

    2010 : 80 % des infrastructures

    Dans les 2 000 plus grandes multinationales, le libre fournira 80 % des infrastructures et 25 % desapplications mtier en l'an 2010, estime le groupe Gartner. 75 % des applications du Web serontalors fondes sur le libre, tant les fonctions que les outils de dveloppement, le middleware et lessystmes d'exploitation. Les diteurs fidles au tout propritaire ne seront plus comptitifs.

    Cityvox

    Activit : diteur de guides urbains et d'actualits locales.

    Cration : 1999.

    PDG : Bertrand Bigay (galement DSI).

    CA 2005 : 2 millions d'euros.

    Effectifs : 27 personnes (dont 6 la DSI, pour 200 000 euros de budget).

    Site Internet : www.fra.cityvox.fr

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