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L’ESSENTIEL Le FN surfe sur la crise Un tiers des Français adhèrent à ses idées INTERNATIONAL P.5 La tension monte en Tunisie Q Des manifestations et des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays après le PHXUWUH G·XQH ÀJXUH GH O·RSSRVLWLRQ GH JDXFKH &KRNUL %HODwG ECO/CONSO P.6 Hollande refuse un budget européen austère Q /HV QpJRFLDWLRQV DXWRXU GX EXGJHW européen 2014-2020 V·DQQRQFHQW WHQGXHV La France refuse les coupes drastiques sou- KDLWpHV SDU OD *UDQGH %UHWDJQH CULTURE P.8 Nouveau départ pour Pompéi Q /H © *UDQG SURMHW Pompéi » a démarré KLHU HQ JUDQGH SRPSH 8Q FKDQWLHU VRXV KDXWH VXUYHLOODQFH ,O GHYUDLW VH WHUPLQHU HQ SPORTS P.9 La CAN vue de Montreuil Q /D GHPLÀQDOH GH la Coupe d’Afrique des Nations remporte O·DGKpVLRQ GH OD FRP- munauté malienne de OD SOXV JUDQGH YLOOH GH 6HLQH6DLQW'HQLV PORTRAIT P.10 Marisol Touraine Q /D SXJQDFH PLQLVWUH de la Santé a annoncé KLHU OD FUpDWLRQ GH OD SUHPLqUH VDOOH GH VKRRW HQ )UDQFH EXPRESSO Q D’après une enquête TNS Sofres publiée hier, 32 % des Français seraient « totalement d’accord » avec les idées du Front national (FN). Des chiffres inédits par leur DPSOHXU TXL UHÀqWHQW OD GLIIXVLRQ des idées du FN au-delà de ses électeurs traditionnels. Analyse du processus de normalisation d’une formation extrêmiste. PAGE 2 Marine Le Pen convainc désormais au-delà de son électorat. QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2014 # 02 07 02 2013 ©Rue89.com.

02 Expresso 2013

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le quotidien école des M1 de l'IFP

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Page 1: 02 Expresso 2013

L’ESSENTIEL

Le FN surfe sur la crise

Un tiers des Français adhèrent à ses idées

INTERNATIONAL P.5La tension monteen Tunisie

Q� Des manifestations et des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays après le PHXUWUH�G·XQH�ÀJXUH�GH�O·RSSRVLWLRQ�GH�JDXFKH��&KRNUL�%HODwG�

ECO/CONSO P.6Hollande refuse un budget européen austèreQ� /HV� QpJRFLDWLRQV�DXWRXU� GX� EXGJHW�européen 2014-2020 V·DQQRQFHQW� WHQGXHV��La France refuse les coupes drastiques sou-KDLWpHV� SDU� OD� *UDQGH�%UHWDJQH�

CULTURE P.8Nouveau départ pour Pompéi Q� /H� ©� *UDQG� SURMHW�Pompéi » a démarré KLHU�HQ�JUDQGH�SRPSH��8Q�FKDQWLHU�VRXV�KDXWH�VXUYHLOODQFH�� ,O� GHYUDLW�VH�WHUPLQHU�HQ������

SPORTS P.9La CAN vue de MontreuilQ� /D� GHPL�ÀQDOH� GH�la Coupe d’Afrique des Nations remporte O·DGKpVLRQ� GH� OD� FRP-munauté malienne de OD� SOXV� JUDQGH� YLOOH� GH�6HLQH�6DLQW�'HQLV�

PORTRAIT P.10 Marisol TouraineQ�/D�SXJQDFH�PLQLVWUH�de la Santé a annoncé KLHU� OD� FUpDWLRQ� GH� OD�SUHPLqUH�VDOOH�GH�VKRRW�HQ�)UDQFH�

EXPRESSO

Q�D’après une enquête TNS Sofres

publiée hier, 32 % des Français

seraient « totalement d’accord »

avec les idées du Front national

(FN). Des chiffres inédits par leur

DPSOHXU� TXL� UHÀqWHQW� OD� GLIIXVLRQ�des idées du FN au-delà de ses

électeurs traditionnels. Analyse du

processus de normalisation d’une

formation extrêmiste. PAGE 2

Marine Le Pen convainc désormais au-delà de son électorat.

QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2014# 02

07 02 2013

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Q� 32% des Français se dé-clarent totalement d’accord avec les idées du Front Natio-nal. Le chiffre, publié mercredi dans une enquête menée par la TNS-Sofres pour France Info ,le Monde et Canal+, révèle la diffusion des idées du parti d’extrême droite dans la socié-té française. Le fruit d’une com-munication à la fois minutieuse et invariable couplée à une image de modernité, incarnée par Marine Le Pen.

Selon Brice Teinturier, directeur général délégué d’IPSOS la ten-dance ne date pas d’aujourd’hui. Elle s’est amorcée au début des années 1980. À l’époque, le FN peine à s’imposer comme parti politique crédible. En 2013, il est devenu une force incontour-nable. Entre ces deux dates, il a réussi à séduire un nombre croissant d’électeurs provenant des milieux populaires avec un discours anti-crise véhément.Fondamentalement, la stratégie du FN consiste à surfer sur la

crise. Elle n’est pas nouvelle. Le pic des 32% d’adhésion globale aux idées du FN avait déjà était atteint en septembre 1990, période difficile pour les Français (voir encadré). Le FN a toujours aussi constamment exploité le thème de l’immi-gration. C’était déjà une réa

lité avec Jean-Marie Le Pen, sa fille a confirmé l’évolution en lui donnant une tonalité plus identitaire qu’économique. Elle a ainsi largement exploité la question de l’Islam dans le débat public. Selon Edouard Lecerf de la TNS-Sofres, qui a dirigé cette enquête, l’Islam est devenu le principal « élément de crispation » des nouveaux élec-teurs. La question identitaireLe FN peut aussi remercier ses concurrents. La droitisation de l’UMP, à travers l’utilisation des sujets de prédilection du parti d’extrême droite telle l’im-migration et la question identi-taire lui a profité. Aujourd’hui, 51% des militants UMP sont d’accord avec une alliance avec le Front National, ce qui contri-

bue à banaliser ce parti. Le FN cherche en outre à dépasser le simple cadre de l’électorat de droite pour tenter de viser plus globalement les victimes de la mondialisation : « Marine Le Pen aborde des sujets globaux qui touche la France, notam-ment à travers la stigmatisation de l’autre. » poursuit Edouard Lecerf. Enfin, la personnalité de Marine Le Pen, une femme jeune et goûtant moins la provo-cation que son père, a sans doute contribué à changer l’image du FN. Brice Teinturier de l’Ipsos refuse cependant de parler de banalisation et préfère le terme de « désextrêmisation ». Il est devenu aujourd’hui le troisième parti de France.

R�Mélanie Nunes et Maxime Vatteblé

FRANCEPOLITIQUE Comme dans les années 1990, le parti bénéficie de la crise

Le Front National séduit au-delà de ses frontières

Cahuzac soulagé, mais pas triomphant

Accusé par Media-part d’avoir détenu un compte person-nel dans la banque suisse UBS et

de l’avoir fermé en février 2010, Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, a marqué un pointhier. La Suisse a adressé à la France un document dans le cadre de l’enquête préliminaireouverte pour blanchiment de fraude fiscale. D’après Le Nouvel Observateur, le docu-ment indiquerait que le mi-nistre français n’a pas fermé

de compte en février 2010.D’autres recherches remon-tant jusqu’en 2006 seraient également négatives, selonl ’ h e b d o m a d a i r e .Interrogé hier sur le plateau de l’émission « Questions d’info » sur LCP, Jérôme Cahuzacest apparu sûr de lui : «Je ne me suis jamais senti cou-pable, même si j’ai étéaccablé», confie-t-il.Le ministre du Budget a cepen-dant évité tout triomphalisme. Et pour cause, il n’est pascensé avoir connaissance de

la réponse de la Suisse et doit laisser la justice travaillerlibrement : «Je n’ai pas à être informé de la procé-dure. Les autorités de monpays disposent de ce docu-ment, ce qu’elles en font ne dépend pas de moi».

Plainte contre Mediapart

Le ministre maintient sa plainte contre Mediapart pour dif-famation, en précisant : «Jeconçois que l’on puisse se tromper sincèrement. Le re-

connaître relèverait d’unecertaine élégance». Il a toute-fois affirmé «ne souhaiter la mort de personne», allusion autitre d’un article publié en dé-cembre dernier «Entre Cahu-zac et Mediapart, l’un des deuxest mort». «J’ai l’air vivant, non ?» a-t-il simplement lancé dans un demi-sourire, façonde dire qu’il ne fera pas la guerre aux médias.

R�Anissa Hammadi

« Marine Le Pen aborde des sujets globaux qui touche la France, notamment à travers la stigma-tisation de l’autre » selon Edouard Lecerf.

02 - EXPRESSO - JEUDI 07 FEVRIER

Evolution de l’adhésion aux idées du FN. Source TNS Sofrès

POLITIQUE Le ministre du Budget revient sur l’affaire de la fraude fiscale en suisse sur la chaîne LCP

Page 3: 02 Expresso 2013

Q�Le gouvernement a présenté mardi 5 février le plan loup pour 2013-2017. Ce projet viseà autoriser les tirs et à simpli-fier les indemnisations après les attaques de l’animal. Il

sera « différencié » selon les ré-gions, d’après les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture.A l’est, les Alpes, le Jura, et les Vosges sont concernés, jusqu’au Massif Central. Dans le sud-ouest, il atteint désormais le Gers et d’autres territoires pyré-néens. « Le loup est une espècecapable de faire des déplace-ments extrêmement impor-tants ; rien ne l’arrête, ni une autoroute, ni une ligne TGV », confie YannickLéonard, responsable du Réseau de suivi à Gap. Les 250 loupsrecensés en 2012 en France et strictement protégés par l’UnionEuropéenne étendent leur terri-toire de 25% par an.

R�C.M

ENVIRONNEMENT Son territoire s’étend

Y-a-t-il un loup près de chez vous ?

SANTE Une salle d’assistance aux toxicomanes va être ouverte à Paris

Les salles de shoot, un projet tabouQ� Matignon a donné son feu vert hier pour la création d’une salle de consom-mation de drogue à Paris. L’annonce de ce projet a provoqué de fortes réactions.Marisol Touraine, ministre de la Santé et des a!aires sociales, a défendu mercredi matin l’expérimentation d’une salle de shoot dans la capitale, estimant qu’il fallait appor-

ter « des réponses sans tabou » à ces pro-blèmes. Le maire du Xe arrondissement de Paris, Rémi Féraud (PS), est lui favorable à l’ouverture de cette salle près de la gare du Nord : « Cela fera progresser la santé pu-blique et la sécurité publique » a-t-il a"rmé.Dans l’opposition, Valérie Pécresse, dépu-tée UMP des Yvelines, est montée au cré-

neau dénonçant un « empoisonnement assisté ». « Ca me choque parce que j’ai le sentiment de non assistance à personne en danger » a-t-elle ajouté. Au Front Natio-nal, le député Gilbert Collard a ironisé sur la création de ces salles en allant jusqu’à pro-poser des « salles de viol, de crime, de vol ».

R Arnaud Tousch

Source : Gouvernement

EN BREF

FRANCE

JEUDI 07 FEVRIER- EXPRESSO - 03

Le bus de l’association Gaïa circule dans les rues parisiennes pour aider les toxicomanes

Du côté des riverains, un rejet unanime

Depuis plus de cinq ans, il s’ar-rête toujours au même endroit, le long de la gare de

l’Est à Paris. Le bus de l’asso-ciation Gaïa, entité de Méde-cins du Monde, accueille les toxicomanes pour leur séance quotidienne de « shoot ». Les commerçants vivent mal cette proximité qu’ils n’ont pas sou-haitée. « Le bus ramène tous les toxicos et ils nous agressent avec leurs chiens ! » s’insurge Philippe, le patron du bistrot Château-Landon qui fait face au ballet des toxicomanes.

Préparation d’une pétition

Le maire du 10ème arrondisse-ment, M. Rémi Féraud, a pro-posé d’accueillir les locaux de la future salle de shoot prévue par le gouvernement, probable-ment dans un bâtiment SNCF. Le patron du Château-Landon réplique avec virulence : « nous

préparons une pétition avec l’as-sociation des commerçants du quartier contre ce projet ». Non loin de là, la gérante d’un maga-sin de chaussures va plus loin : « s’il y a une salle de shoot, j’y mets le feu ! ». A cette initiative, elle préfère le bus : « au moins ils ne restent pas longtemps dans la rue » argue-t-elle. Une cliente se montre plus mesurée,

voyant en ce concept un moyen d’aider les toxicomanes.Hier après-midi, ils étaient une dizaine à se jeter sur le bus pour s’injecter de la méthadone. Ja-vier, un espagnol de 42 ans, s’y rend plusieurs fois par semaine. L’équipe de Gaïa lui a proposé un traitement pour remédier à ses années d’addiction. La présence de ces toxicomanes

embarrasse Svetlana, gérante de l’hôtel Ibis situé à quelques pas. « Les clients laissent des com-mentaires négatifs sur l’hôtel à cause de ces drogués ». Reste désormais à savoir si une salle de shoot apportera plus de sécu-rité au quartier.

R Clémentine Marchais et Arnaud Tousch

Maternité Port-Royal : la CGT désavoue TouraineQ�Le secrétaire général adjoint de la CGT Cochin Bernard Giusti a réagi après les propos de la ministre de la Santé Mari-sol Touraine : «Ca fait plus de 10 ans qu’il y a des réorganisa-tions, donc on sait qu’une meil-leure organisation interne de l’hôpital n’est pas la solution. Le problème fondamental est le manque de personnel. Tous les jours, des catastrophes sont évitées de justesse. Il y en aura d’autres.» La ministre estimait hier que le renforcement des ef-fectifs aux urgences n’était pas la «seule réponse» pour désen-gorger ces services.

Euthanasie : l’appel des méde-cins pour le Dr BonnemaisonQ� 243 médecins ont écrit une lettre ouverte au Président François Hollande pour exiger la levée immédiate de la mesure de radiation visant l’urgentiste de Bayonne, Nicolas Bonne-maison. Mis en examen en 2011 pour sept cas d’euthanasie sur des personnes âgées en fin de vie, il avait déjà été interdit d’exercice par la cour d’appel. Le ministère de la santé a de-mandé sa suspension immé-diate vendredi dernier. «Du fait du secret de l’instruction, les membres de la chambre n’ont jamais eu accès aux dos-siers médicaux des patients», expliquent les médecins signa-taires.

Page 4: 02 Expresso 2013

Le Mouvement Natio-nal de Libération de l’Azawad (MNLA) vient d’annoncer sa collaboration avec

les troupes françaises. Il était jusqu’à présent accusé de s’être allié avec les groupes islamistes armés du Sahel, Ce revirement, pressenti dès décembre avec la reprise des négociations avec les autorités maliennes, témoigne de la délicate situation dans la-quelle se trouve le mouvement. Le MNLA est pris entre deux feux. Les islamistes d’une part, et la progression de l’armée malienne d’autre part. D’après Moussa Ag Assarid, représen-tant diplomatique du MNLA en Europe, les populations du Nord-Mali voient arriver les troupes maliennes « avec la peur au ventre ». Le rapprochement avec la France est sans doute motivé par la crainte des repré-sailles. Un ralliement salué par Jean-Yves Ledrian, qui parle de « relations fonctionnelles » avec les autonomistes de l’Azawad. Leur connaissance du terrain pourrait se révéler précieuse dans la traque des islamistes et la recherche des otages. Il s’agit aussi pour le MNLA de res-ter en bonne position à la table des négociations. Mais l’impact politique de cette alliance reste pour l’instant difficile à estimer. Pour Zeidan Ag Sidalamine, an-

cien rebelle touareg, le MNLA ne bénéficie d’aucune « crédibi-lité démocratique ». A l’opposé, Philippe Hugon, directeur de re-cherche à l’institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) assure que son rôle reste « essentiel ». La stabilité du Mali en jeuL’avenir des populations du Nord-Mali est indissociable de la stabilité future du Mali. Pour Abdoulahi Attayoub, pré-sident de l’organisation de la Diaspora Touareg en Europe « le problème de fond demeure la question de gouvernance qui oppose, depuis la nais-sance du Mali moderne, l’Etat aux populations de l’Azawad ». La situation de marginalisa-tion a nourri un fort sentiment d’exclusion, et des revendi-cations autonomistes. Mais la chute de Kadhafi en octobre 2011 a changé la donne. « Des indépendantistes, anciens mercenaires pendant la guerre en Libye, se sont retrouvés très bien armés. Ils ont alors cru pouvoir contrôler le Nord du Mali ».La suite ne leur a pas donné raison. Le MNLA a été dépas-sé par les groupes islamistes armés. Pour autant, Moussa Ag Assarid, se défend d’avoir « ouvert la porte au terrorisme ». « Nous n’avons jamais fait

d’alliance avec un groupe ter-roriste » affirme-t-il. Philippe Hugon parle quant à lui de « connivences ». « Le rapproche-ment avec les islamistes s’est fait autour de trafics divers. C’est une alliance d’oppor-tunité » ajoute-t-il, avant de conclure : « le MNLA a joué aux apprentis sorciers ».Le vieux rêve de « libération » de l’Azawad semble à nouveau s’éloigner. Pour Philippe Hu-

gon, « l’indépendance n’a plus aucune légitimité ». Aucun pays n’en veut, au vu du risque de contagion régionale. Alors quelle place reste-t-il pour les Touaregs ? Le MNLA campe sur sa demande d’un droit à l’autodétermination. Philippe Hugon propose la création de « provinces autonomes liées à des dominantes ethniques », sur le modèle espagnol.

R� Lorène Lavocat

INTERNATIONALMALI La France et les indépendantistes du MNLA entament le dialogue

Au nord Mali, le jeucompliqué des Touaregs

Pierre Servent : « La France ne se retirera pas à court terme »Q�Laurent Fabius a annoncé ce matin que les troupes fran-çaises entameraient leur re-trait du Mali à partir du mois de Mars. Cela vous semble t-il réalisable ? Si le ministre des affaires étran-gères l’annonce c’est que cela va certainement s’enclencher. A quel niveau, à quel volume et avec quel programme de désen-gagement, on verra par la suite. Si effectivement les contingents africains arrivent et sont trans-formés en casques bleus, la France pourrait alors diminuer le volume des forces présentes (actuellement 4000 soldats).

S’agirait-il d’un retrait total des forces françaises ?Non car la France sera d’une

part la clef de voûte de la for-mation de l’armée malienne, ce qui risque d’être une entreprise de longue haleine. Il restera aussi une présence militaire au niveau des forces spéciales pour continuer à mettre sous pression les combattants re-tranchés dans les montagnes du Nord.

Quelle est la probabilité de trouver les otages français dans cette zone du Nord du Mali ?Entre savoir que les otages sont sur place et les trouver il y a une grande différence. La probabilité qu’ils s’y trouvent est assez élevée. Mais il sera très difficile voire impossible d’aller les y chercher.

Quand la Mission internatio-nale de soutien au Mali (Mis-ma) pourrait-elle être opéra-tionnelle ?La capacité de cette force à mon-ter en puissance dépendra de la nature des effectifs envoyés par les deux plus grosses forces mili-taires de la région, le Tchad et le Niger. Ces deux Etats sont eux-mêmes confrontés à des rébel-lions internes. Le risque est donc qu’ils rapatrient leur force en cas de tensions dans leur pays.

4XHOOH� HVW� O·HIÀFDFLWp� GH� O·DU-mée malienne ?Là on part pratiquement de zéro. Sur un effectif théorique de 14 000 soldats, il en reste a peine un petit millier qui peut tenir la route. Par ailleurs c’est une force

politiquement fracturée à cause du coup d’Etat du capitaine Sanogo dont les meilleurs com-battants ont rejoint la rébellion du nord.

A quel moment pourra t-on dire que la situation est stabi-lisée au Mali ? Le front miliaire n’est pas com-plètement terminé. Le front civil de soutien aux populations du Nord doit être urgemment pris en main par l’Union euro-péenne. Le front des élections va s’ouvrir en juillet et c’est là aussi une donnée de grande importance. Avec tous ces chan-tiers ouverts, cela fait beaucoup d’inconnus…

R� Propos recueillis par Bastien Delaubert

Les indépendantistes maliens s’organisent / Toutmastpress

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INTERNATIONAL

Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre l’IranQ� Les Etats-Unis ont mis en oeuvre mercredi de nou-velles sanctions contre l’Iran. Ces mesures visent à restreindre l’accès aux revenus pétroliers du pays. Il s’agit également d’inclure dans une liste noire des en-tités soupçonnées de par-ticiper à la censure dans le pays.

12 agents syriens tués dans un attentat

Q�Selon l’Observatoire sy-rien des droits de l’Homme (OSDH), douze membres de services syriens du renseignement ont été tués et 20 autres blessés mercredi dans un double attentat suicide à la voiture piégée contre deux de leurs bâtiments à Palmyre, dans le centre de la Syrie.

Première visite d’Obama en Israël et en Cisjordanie

Reuters

Q� Pour la première fois depuis son accession à la Maison Blanche, le pré-sident américain Barack Obama va se rendre en Israël au printemps pour y discuter notamment du nucléaire iranien et amé-liorer ses relations avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce voyage a lieu à un moment où le gouvernement amé-ricain cherche à raviver le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens dans un contexte poli-tique peu propice : Barack Obama s’était attiré des critiques pendant sa deu-xième campagne présiden-tielle pour n’avoir jamais mis les pieds dans la ré-gion.Les dirigeants palesti-niens espèrent, eux, que cette visite marquera «le début d’une nouvelle poli-tique américaine» dans la région, a affirmé le porte-parole du président pales-tinien Mahmoud Abbas.

EN BREFTUNISIE Le meurtre d’un opposant fait monter la colère

Le chaos gagne la Tunisie, en pleine crise politiqueQ� « Dégage, dégage ! ». Deux ans après la chute du président Ben Ali, le cri de ralliement du Printemps tunisien a de nou-veau retenti hier avenue Bour-guiba. Quelque 4000 personnes se sont postées devant le minis-tère de l’Intérieur à Tunis pour crier leur colère contre le gou-vernement, après le meurtre de Chokri Belaïd, figure de l’oppo-sition de gauche assassinée le matin dans la capitale. La police a pourchassé les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Les proches de la victime, tuée selon son épouse de trois balles tirées à bout portant alors qu’elle quittait son domicile, ont accusé le parti islamiste Ennahda au pouvoir, et dénoncé un « crime politique ». Le père de Chokri Belaïd, en larmes devant l’hôpital où se trouvait la dépouille de son fils, a directe-ment visé Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahda, le traitant de « sale chien ». Autour de lui, une foule à cran en appelait à « une nouvelle révolution ».

Les violences se propagent dans tous le pays Les violences ont gagné le pays tout entier, comme à Mezzouna, Gafsa, Béja ou encore Bizerte. A Sidi Bouzid, ville déshéritée

du centre tunisien et berceau de la révolte de 2011, 200 mani-festants ont attaqué le siège de la police. L’armée a dû interve-nir pour calmer les assaillants. Face à cette tension croissante, le président tunisien Moncef Marzouki est rentré d’urgence à Tunis, annulant sa participation à un sommet islamiste au Caire. Plongé dans une crise poli-tique autour de la future Constitution, et fragilisé par

des dissensions au sein de la coalition qu’il dirige, Ennahda s’est empressé de condamner le meurtre de Chokri Belaïd, « un crime odieux visant à désta-biliser le pays ». Les violences se sont multipliées ces derniers mois en Tunisie, notamment à l’encontre de partis d’opposi-tion qui accusent des milices pro-islamistes d’orchestrer le chaos politique.

R�Elodie Vergelati

ARABIE SAOUDITE Mobilisation pour soutenir une enfant-martyr

Un réquisitoire contre le prix du sangQ�Fayhan Al Ghamdi, un pré-dicateur saoudien, connu pour ses prêches sur le câble saou-dien, sera rejugé en appel ce dimanche à Riyad pour la mort de sa fille, Lama, 5 ans, suite à des sévices corporels. Il a été libéré en première instance après avoir payé 200 000 rials ( 40 000 euros).Sous la garde de son père de-puis le divorce de ses parents, Lama était devenue le souffre-douleur de sa nouvelle famille. Syeda Mohammed Ali, la mère s’en était alarmée et avait requis un droit de visite. En vain. Sa demande restera sans réponse.Elle retrouvera sa fille dans un hôpital de Riyad. « Elle avait été violée de partout

» témoigne une assistante sociale de cet hôpital. Lama succombe le 22 octobre 2012 après dix mois de coma. Le père est alors incarcéré pen-dant quelques mois, puis libé-ré dans l’indifférence totale. Une loi religieuse, un hadith, justifie sa remise en liberté : « Un père n’est pas exécuté pour son enfant ». Pour seule condamnation la justice saou-dienne lui adresse une com-pensation financière pour la mère, ce qu’on appelle « le prix du sang », 200 000 rials, si F. AL Ghamdi avait tué son fils il aurait payé le double.

Mobilisation sur InternetA la veille de l’audition en appel, dans certains réseaux

sociaux arabophones les acti-vistes en faveur des droits de l’homme lancent un cri d’alarme. Sur twitter avec le hashtag #AnaLama (#JeSuis-Lama) les témoignages sont nombreux. Saudiwoman, blog-geuse saoudienne dénonce l’impunité des maltraitances domestiques.Elle plaide pour une législa-tion codifiée, claire et dras-tique. Le gouvernement vient d’accepter d’ouvrir une ligne téléphonique d’urgence. De son côté, les Etats-Unis ont mis en ligne sur la page Internet de la Maison Blanche une pétition exhortant l’Arabie Saoudite de rendre justice à la mémoire de Lama, a ce jour cent mille per-sonnes l’ont signée.

Les manifestants accompagnent l’ambulance qui transporte de corps de la victime/ AFP

Page 6: 02 Expresso 2013

04 - EXPRESSO - VENDREDI 12 JANVIER

ECO/CONSOEUROPE le couple franco-allemand à Paris

Le budget européen au coeurde la rencontre Hollande et Merkel

Le chef de l’Etat

français, François

Hollande, et la chan-

celière allemande,

Angela Merkel, se

sont rencontrés hier soir au

Stade de France pour assister

à un match de football amical

opposant leurs pays respectifs.

La rencontre n’était pas que

sportive, les deux dirigeants

devaient aussi évoquer les

enjeux européens à la veille

d’un sommet crucial, prévu

jeudi et vendredi à Bruxelles,

sur le budget européen.

Les enjeux

La négociation qui concerne 27

pays porte sur les années 2014-

2020. Une première tentative

avait été engagée il y a trois mois,

mais s’est soldée par un échec.

La commission européenne a

proposé aux débuts des négo-

ciations un budget de 1060

milliards d’euros hors fonds

européens de développement,

comme pour 2007-2013.

Cependant le président euro-

péen a ramené cette enveloppe

à 983,5 milliards d’euros.

Certains pays comme la Grande

Bretagne estiment que les

dépenses doivent encore être

réduites. La France se bat pour

un maintien du budget proposé.

Prévu pour une durée de six ans,

le budget 2014-2020 est des-

WLQp� j� ¿QDQFHU� WURLV� GRPDLQHV��L’agriculture, avec les aides

directes à la Politique agricole

commune (Pac). Les fonds de

cohésion, pour permettre aux

régions les plus pauvres de rat-

traper leur retard. L’innovation

pour stimuler les emplois de

demain.

La position du Royaume-UniLe Premier ministre britannique

a récemment ouvert les hosti-

lités en agitant la perspective

d’un référendum sur le maintien

du royaume dans l’Union.

Il plaide pour des coupes bud-

gétaires importantes en esti-

mant que l’UE ne peut s’exo-

nérer des efforts de rigueur

auxquels chaque Etat membre

est restreint.

La Grande-Bretagne, qui n’est

pas membre de la zone euro,

veut réduire l’union à sa simple

dimension de marché unique.

La position de la FranceFrançois Hollande se bat pour

limiter les coupes budgétaires.

Lundi devant le Parlement

européen il a mis en garde

contre les égoïsmes nationaux

en estimant que si l’Europe

n’était pas capable d’appor-

ter une réponse à la crise, les

SHXSOHV�¿QLUDLHQW�SDU�OD�UHMHWHU��La France veut préserver le

budget de la Pac et les fonds

de cohésion, tout en dotant

l’Union d’instruments de

soutien à la croissance et à

l’emploi, mais elle est prête

à quelques concessions sur la

Pac si c’est le prix d’un accord.

L’Allemagne probable arbitreAngela Merkel se situe du

côté des dirigeants européens

qui réclament des économies

budgétaires. François Hol-

lande ne désespère pas de

la convaincre de limiter les

coupes. « La négociation n’est

pas terminée », fait-on valoir

du côté français. « La solution

ne viendra pas sous la forme

d’un chèque de l’Allemagne

» a averti mercredi une source

gouvernementale allemande.

En cas d’échecRetour à un budget annuel,

mais certains pays pourraient

perdre les rabais qu’ils avaient

obtenu sur leur contribution

pour la période 2007-2013.

L’Allemagne serait la

première concernée.

R�Louise Bonte

Q Alors que les salariés

avaient retrouvé l’espoir d’une

reprise des activités, l’heure

est maintenant au doute.

Les cinq offres de reprise de

OD� UDI¿QHULH� GH� 3HWLW�&RX-

ronne (Seine-Maritime) n’ont

pas été jugées recevables par

l’administrateur judiciaire et

la direction du site : « En l’ab-

sence d’offre juridiquement

recevable au 5 février – la date

limite de dépôt des dossiers –

les administrateurs judiciaires

et le directeur du site ont donc

annoncé leur intention de lan-

cer les procédures préalables

de sauvegarde de l’emploi du

site ». Un peu plus tôt dans la

journée, un responsable syndi-

cal indiquait à Reuters que les

offres étaient « incomplètes »

Parallèlement, le ministre du

Redressement productif, Ar-

naud Montebourg, a annoncé

que « le parquet du tribunal

de Rouen demande une au-

dience reportée pour permettre

DX[� RIIUHV� GH� VH� ¿QDOLVHU� ª��

Le ministre maintient que

deux des cinq offres sont

toujours considérées comme

« recevables », dont celle

de l’Égyptien Arabiyya Lel

Istithmaraat. Le gouverne-

ment avait d’ailleurs préala-

blement envisagé une « par-

ticipation minoritaire » de

l’État dans le capital de l’en-

treprise, pour accompagner

une offre jugée « crédible ».

Ainsi, les candidats ont en-

core jusqu’au 16 avril, date

prévue de la dissolution de

Pétroplus, pour compléter

leur offre. Pendant ce temps,

la procédure de licenciement

des 470 employés du site se

déroulera telle que prévue.

R�Johan Maurice et Boris Proulx

Les candidats à la reprise de Petroplus bénéficient d’un délai supplémentaire

Angela Merkel et François Hollande /Sipa

ENTREPRISE Petroplus toujours dans le rougeDell quitte la pression de la Bourse pour plus de flexibilité

Q� Le numéro 3 mondial des fabricants de PC a décidé de poursuivre ses activités à l’abri du regard des marchés, en quittant le monde de la Bourse. Son PDG-fondateur Michael Dell a annoncé mardi sa volonté de racheter l’entre-prise, avec l’aide du fonds Silver Lake et grâce au prêt de 2 milliards de dollars de Microsoft. Après avoir raté le virage des tablettes, le groupe GRLW�VH�GLYHUVLÀHU��QRWDPPHQW�dans les services informa-tiques et dans la vente de logi-ciels aux entreprises. D’après la direction, le secteur grand public serait moins rentable aujourd’hui.

EN BREF

Page 7: 02 Expresso 2013

ECO/CONSO

Hormis le Parisien, aucun quoti-dien n’était en kiosque mercre-di. En cause, une nouvelle grève des employés du distributeur Presstalis, à l’appel du Syndicat général du livre et de la commu-nication écrite (SGLCE-CGT). « Vous pensez que ce sera réta-bli demain ? ». « On n’en sait rien madame », répond Rad-hwan, jeune kiosquier installé près de la tour Montparnasse, dans le 6e arrondissement de Paris, à cette cliente déçue. Pour lui, cette nouvelle grève des employés de Presstalis est GH�WURS��DOODQW�MXVTX¶j�FRQ¿HU���©�si j’avais su, je n’aurais pas ou-vert ». Les clients se succèdent et Radhwan répète inlassable-ment que seule l’édition régio-

nale du Parisien est disponible, distribuée par un concurrent.Non loin de là, Gilbert tient un tout autre discours. « Je subis la grève mais je les comprends. 1250 suppressions de postes, c’est important », concède ce kiosquier, vingt-cinq ans de mé-tier derrière lui. Dans un sourire jaune, un client lecteur assidu du Figaro lui fait remarquer que « les kiosques sont déprimés ».

Chiffre d’affaires à la baisse/D� VLWXDWLRQ�¿QDQFLqUH� GHV� ����kiosques de la capitale est de plus en plus délicate. Selon les derniers chiffres publiés par l’OJD, les ventes au numéro ont diminué de 3,5% en 2012. C’est surtout ces dix dernières années que Gilbert a remar-

qué une baisse des ventes de la presse. « Les chiffres actuels UHSUpVHQWHQW� XQH� SHUWH� GH� ����par rapport à ceux de 2008 ».

Pour la compenser, un présen-toir de cartes postales et des FRQ¿VHULHV� VRQW� GLVSRVpV� SUqV�des publications. Un phéno-mène surtout observable dans les quartiers touristiques, où la vente de petites tours Eiffel et autres accessoires représente un revenu d’appoint pour les kiosquiers. Bien qu’ancienne, la vente de ces produits n’est auto-risée que depuis janvier 2013 par le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Grâce à cela, les pertes enregistrées par Gilbert un jour de grève ne sont que de 30%.

Mais pour les kiosquiers qui ne vendent que la presse nationale, cette grève équivaut à un vrai JRXIIUH�¿QDQFLHU��+LHU��GH�QRP-breuses maisons vertes étaient fermées. Pour Radhwan, Le Monde et le Figaro sont les titres habituellement les plus vendus. « Pour moi, l’absence de ces publications représente une baisse de 80% de mon chiffre d’affaires », se désole-t-il. Chez Gilbert, toutefois, l’opti-PLVPH� UHVWH� GH� PLVH� �� ©� KHX-reusement, nous avons les magazines ». Quant à savoir si ce métier est condamné à disparaître, Gilbert demeure positif. « Le papier existera tou-jours! », espère-t-il, philosophe.

R�Boris Proulx et Manon Gauthier-Faure

Q Le projet de loi sur la réforme bancaire laisse des députés de gauche amers.Plusieurs d’entre eux dont la rapporteure Karine Berger (PS) ont déposé ces derniers jours des amende-ments devant la Commission GHV� ¿QDQFHV� D¿Q� GH� ©�PXVFOHU�» le projet de loi. « Quasiment vide » estime le porte-parole de l’UDI Jean-Christophe La-garde à propos du projet ou « LQVXI¿VDQW� ª� SRXU� OH� )URQW� GH�Gauche. Beaucoup de députés se sentent frustrés qu’une telle loi soit dénuée de ses ambitions initiales après plusieurs mois de retenue imposée par l’exécutif. Lors de la campagne pré-sidentielle de 2012, François Hollande avait en effet promis au Bourget le 22 janvier 2012, « une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opé-

rations spéculatives ». L’objec-WLI�pWDLW�FODLU���pYLWHU�XQ�GpVDVWUH�économique comme celui qu’a connu le monde en 2007 et 2008. Que reprochent ces hommes politiques et certains experts ? Le texte ne serait pas assez précis sur les activités à risque des banques qu’il faudrait dis-socier des activités « saines » pour l’économie réelle. En évoquant les activités « utiles » pour l’économie, le projet laisse place à différentes interpréta-

tions. Le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a d’ailleurs reconnu lors de son audition par la Commission des Finances que seulement 1% du produit net bancaire annuel des banques françaises est concerné.

Autrement dit, les activités spéculatives recensées à risque dans le rapport Liikanen de la Commission européenne ne seraient pas toutes écartées. Elles ne seront pas strictement

VpSDUpHV� PDLV� ¿OLDOLVpHV��$XWUH�SRLQW� ÀRX�� O¶LQWHUGLFWLRQ� GX�trading à haute fréquence et la spéculation sur les denrées ali-mentaires prévues par le projet de loi seraient contournables. Si les amendements déposés par le secrétaire général Thierry Philipponnat du contre-lobby bancaire Finance Watch et de la rapporteure du projet de loi Karine Berger (PS) ne sont pas validés par la Commission des ¿QDQFHV� SRXU� UHPpGLHU� j� FHV�imprécisions, le texte qui sera soumis au vote le 12 février à l’Assemblée Nationale ne bouleversera pas l’organisa-tion des banques, au moment où ces dernières octroient des prêts à taux préférentiels pour UpGXLUH�OH�Gp¿FLW�SXEOLF�IUDQoDLV��

R�Johan Maurice

FINANCE Des députés de gauche tentent d’amender le texte

Le projet de reforme bancaire a perdu ses ambitions

Reportage Nouvelle grève à Presstalis

Les kiosquiers en pleine déprime

L’Allemagne conditionne la séparation des activités de ses banquesLe gouvernement allemand a adopté lors de son conseil des ministres la loi sur la séparation des activités bancaires. Si les activités considérées comme risquées dépassent 20% du total du bilan ou 100 milliards d’euros, la séparation est effective. La réforme devrait surtout affecter les deux prin-cipales banques : la Deutsche Bank et la Commerzbank.

Gilbert, un kiosquier parisien/ Boris Proulx

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CULTUREEN BREF POMPEI La ville aidée de l’UE a lancé son projet de restauration

Un nouveau chantier placé sous haute surveillance

CINEMA Un film «100% saoudien» primé à DubaïHaïfa al-Mansour, première femme réalisatrice

Youtube ne paye plus les artistes français

Q� Les artistes français diffu-

sés sur Youtube ne sont plus

rémunérés et ce depuis le 19

janvier. Ils dépendent pour-

tant de la Sacem (Société

des auteurs compositeurs et

éditeurs de musique), qui est

en négociation d’un nouveau

contrat avec le leader mondial

de la vidéo en ligne. Les droits

d’auteurs français seraient

menacés. En Allemagne, la

mésentente avec Youtube, qui

dure depuis 2009, a conduit

à rendre inaccessibles aux

internautes les vidéos musi-

cales les plus consultées. À

bon entendeur…

Les combats politiques de Jean Genet

Q�L’été 1985, le poète et dra-

maturge français, Jean Genet,

donne une interview à la BBC.

Il revient sur ses combats

politiques : son soutien aux

mouvements anticolonialistes

et sa défense de la cause

palestinienne. Entre perfor-

mance théâtrale et installation

visuelle et sonore, Dieudon-

né Niangouna, dramaturge

congolais, réinterprète cette

interview, mis en scène par

Catherine Boskowitz. A la

maison des Métallos (XIe)

jusqu'au 23 février.

Cinéma à deux vitesses Q� Le public a depuis mi-dé-

cembre la possibilité de choi-

sir le service « premium » qui

offre des sièges plus confor-

tables et mieux placés pour

deux ou trois euros de plus

dans les salles du cinéma

Gaumont-Pathé. La facture

peut s’élever rapidement. Le

spectateur paye jusqu’à 16,20

½� SRXU� YRLU� XQ� ÀOP� HQ� �'�avec de bonnes places. Nom-

breux sont ceux qui critiquent

l’instauration d’une première

classe dans cet art censé être

populaire.

C’est officiel, aujourd’hui démarre le « Grand Projet Pompéi » qui entreprend

de rénover le site archéologique. Le budget s’élève à 105 millions d’euros, dont 41,8 millions pro-viennent de l’Union européenne. Un chantier placé sous le signe de la haute surveillance, mais il ne s’agit pas de superstition. Les précédents travaux menés sur le site, entamés en 2011, se sont révélés catastrophiques : une gestion frauduleuse et des malfaçons qui ont eu raison des vétustes maisons romaines. Une mauvaise fortune qui s’acharne sur cette ville musée. L’administratrice de la société en charge du chantier vient d’être assignée à résidence.

Restaurer pour redonner son luste à la ville Pour ce nouveau chantier, la sé-curité et la surveillance sont les mots d’ordre. Johannes Hahn, le commissaire européen en charge de la politique régionale a dé-claré hier : « Tout le monde peut suivre les progrès des travaux », en soulignant la « totale trans-parence » de l’opération. Le spectre de la corruption rode en-core au dessus des lieux. Mais le Ministère de la Culture italienne ou encore l’Unesco n’aban-donnent pas leur objectif : res-taurer Pompei, la faire briller et attirer toujours plus de visiteurs.

R�Nathalie Troquereau

Q� Demain les salles obscures accueillent un ovni. Premier film réalisé par une femme en Arabie Saoudite, la réalisatrice Haifa Al Mansour, Wadjda nous conte l’histoire d’une fillette in-terdite de vélo, dans un pays où l’on considère que sa pratique peut mettre en danger la virgi-nité des femmes. Wadjda se met en tête de gagner un concours de récitation coranique pour acheter une bicyclette et battre à la course son jeune voisin. A l’étranger, le film a récolté une pluie de récompenses notam-ment au Moyen Orient. Au fes-tival du film international de Dubaï, Wadjda est reparti avec deux récompenses dont celle du meilleur long métrage arabe.

Un royaume en pleine de mutation ? Pour faire son film, Haifa Al-Mansour n’a pas eu besoin de s’exiler. La réalisatrice qui af-firme avoir voulu faire un film «100% saoudien» a bénéficié du soutien d’un membre de la fa-

mille royale. Le prince Al Walid Ben Tahal, propriétaire de Rota-na, un puissant groupe de com-munication a en effet co-produit le film. Cette figure progressiste de la famille royale participe d’un mouvement de libérali-sation qui touche le royaume wahhabite. Preuve de cette évo-lution, le mois dernier, le roi Abdallah décidait de nommer trente femmes à la Choura, un conseil royal de 150 membres. Et deux saoudiennes ont pu par-ticiper aux J.O de Londres. Une première qui ne doit pas mas-quer la réalité saoudienne: Si 95% des femmes saoudiennes sont alphabétisés, elles ne sont que 21% à travailler.

R�Vanessa Vertus

Haïfa al-Mansour / DR

Le Grand Projet Pompéi a été lancé hier / Riccardo Siano

06 - EXPRESSO - JEUDI 7 FEVRIER

Le patrimoine italien en péril Si l’Italie n’a pas de pétrole, sa richesse naturelle est son

patrimoine culturel – au premier rang dans le classe-

ment mondial de l’UNESCO. Mais sa préservation est loin

d’être la priorité du pays, empêtré dans la crise. Le budget

alloué à la culture n’a cessé de fondre depuis dix ans, pas-

sant de plus de 2 milliards en 2000 à moins d’1.5 milliard

en 2012. La solution d’urgence employée actuellement est

le mécénat : un industriel de la chaussure a déboursé 25

millions d’euros pour parrainer la restauration du Colisée

et la maison de mode Fendi 2 millions pour la Fontaine de

Trevi. Des choix remis en doute par l’opinion publique qui

refuse que le patrimoine national ne devienne celui de

particuliers.

R�Margaux Couturier

Page 9: 02 Expresso 2013

SPORTS

REPORTAGE A Montreuil, le foyer Bara suit de près les demi-finales de la CAN

Les Maliens unis derrièreleur équipe de foot

EN BREFJO Les épreuves d’hiver à Sotchi

La Russie cherche à redorer son image

Une tribune Thierry RollandQ�Le Stade de France rebaptise

une de ses tribunes à la mémoire

de la célèbre « voix du foot »,

décédé en juin dernier. Elle sera

inaugurée ce soir lors de l’amical

des Bleus contre l’Allemagne.

/D�IHPPH�HW�OH�ÀOV�GH�O·H[�FRP�mentateur des matchs de la

coupe du monde 1998, ainsi que

du président de la FFF, Noël Le

Graët lui rendront hommage.

Tessières, médaille d'argentQ Gauthier de Tessières a décro�FKp�OD�PpGDLOOH�G·DUJHQW�GX�VXSHU�G, aux championnats du monde

de Schladming, en Autriche. C’est

le premier podium pour l’équipe

de France. L’or a été remporté

par l’Américain Ted Ligety. La

médaille de bronze revient au Nor�végien Aksel Lund Svindal.

/·pTXLSH�GX�0DOL�ORUV�GH�VD�YLFWRLUH�FRQWUH�O·$IULTXH�GX�6XGHQ�TXDUW�GH�ÀQDOH�GH�OD�&$1��������Reuters

Q Vladimir Poutine en a fait une affaire personnelle. Il préside une cérémonie pour marquerla dernière année de prépara-tion avant l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Sotchi.

36 milliards d’eurosLa Russie n’a pas hésité à inves-tir, elle a dépensé à ce jour 36 milliards d’euros pour le projet,soit 22 milliards de plus que les estimations initiales. Pour certains analystes, il s’agirait deredorer l’image du pays sur la scène internationale.D’autres experts doutent néan-moins de l’impact positif des JO sur l’image du pays : « Les

relations avec l’Occident se sont

détériorées ces derniers temps,

notamment avec les États-Unis.

Et même de beaux Jeux

olympiques à Sotchi ne se-

URQW� SDV� VXIÀVDQWV� SRXU�améliorer les choses »,explique Maria Lipman, rédactrice en chef du jour-nal Pro et Contra à Moscou.

De nouveau dans l’embarras à la suite du rapport de Human Rights Watch paru hier, laRussie devra s’expli-quer. Quelques ouvriers du chantier des JO sont victimes d’esclavage etd’escroqueries.�

R�Sarah Pomar Chiquette

Daouda est un passionné de courses hippiques. Les yeux rivés sur l’écran

situé au fond de la salle du bar le Balto, situé à Montreuil, il ne prête que peu d’attention à ceux qui l’entourent. Il faut lui parler des Aigles du Mali pour sortir ce jeune homme d’une trentaine d’années de sa tor-peur. En bon joueur, il préfère rester prudent quant à son pro-nostic, « c’est vraiment bien ce

qu’ils font pendant la Coupe

d’Afrique des Nations (CAN),

mais contre le Nigéria, ça va

être très compliqué, ils ont

plus de physique que nous. »

L’équipe nationale de football du Mali, surnommée les Aigles,

est opposée aujourd’hui au Ni-geria en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Plutôt sceptique lors de la première phase, Daouda explique que les Aigles ont fini par l’emballer « car nos joueurs ont l’envie de

réussir pour le pays ». Selon lui, l’équipe doit se surpasser ce soir « pour montrer que le

Mali est un grand pays, uni ».

L’équipe d’un pays rassemblée Un avis que partage Mamadou, habitant du foyer de travail-leurs migrants situé rue Bara. Mamadou est artisan joailler. Il fabrique des bijoux tradi-tionnels, bagues et bracelets en argent dans un petit abri qui sert de forge au fond de la cour de

l’immeuble. En ce moment, les affaires ne marchent pas très bien, il a donc du temps pour s’intéresser un peu au football, lui qui d’habitude se partage entre « entre le travail et le tra-

vail » raconte-t-il en riant. Il avoue mal connaître l’équipe, mais voit en la sélection le sym-bole d’un pays qui se retrouve.

Comme Daouda, Mamadou espère pour tous les Maliens que l’équipe va accéder au der-nier stade de la compétition. Il relativise les tensions ethniques reprises dans les médias: « de

Bamako à Kidal, nous sommes

tous Maliens. Les terroristes

ce sont des étrangers ». Il est persuadé que les habitants des

villes du nord ressentent la même ferveur pour les Aigles si toutefois ils peuvent regar-der la télévision, dans une zone où l’électricité est aléatoire.

Le foot ne remplacera pas la politiqueEnthousiastes mais prudents, Daouda et Mamadou sont pour-tant conscients que même une équipe victorieuse ne suffira pas à faire oublier les tourments que traverse le pays. « Le foot

peut rassembler mais il faut

faire attention » juge Mamadou évoquant les risques de récu-pération politique d’un succès.

R�Maxime Bayce

JEUDI 7 FEVRIER- EXPRESSO - 03

Dérapage raciste Q� Paolo Berlusconi, frère de

l’ancien Cavaliere italien et

YLFH�SUpVLGHQW� GH� O·$&� 0LODQ�a créé la polémique en Ita�lie avec une remarque sur

la nouvelle recrue du club,

O·LWDOLHQ� 0DULR� %DORWHOOL�� OH� TXD�lifiant de « nègre de la famille

». Balotelli, né de parents

ghanéens mais adopté par un

couple d’Italiens, est arrivé à

O·$&� 0LODQ� OH� ��� MDQYLHU� GHUQLHU�

Karabatic fait appel Q Le double champion olym�pique, Nikola Karabatic,

condamné par la Commission

disciplinaire de la Ligue natio�nale de Handball à 6 matchs

de suspension pour son

implication dans l’affaire des paris

sportifs, a décidé de faire appel.

Page 10: 02 Expresso 2013

EXPRESSO07 02 2013 # 02

Ministre sous tensionPORTRAIT Marisol Touraine, la guerrière de la Santé

Marisol Touraine c’est d’abord deux grands yeux verts qu’elle plante sans

sourciller dans le regard de ses détracteurs. A 53 ans, cette brune au caractère bien trempé assume l’image qu’elle véhi-cule depuis qu’elle a été nom-mée ministre. « On me dit froide et autoritaire, mais je suis obli-gée d’endosser ce rôle pour me faire respecter en politique », plaide la ministre.

Une ministre indémontableDepuis qu’elle est arrivée ave-nue de Ségur, elle a eu son lot de sujets houleux. L’adversité ne la rebute pas, à peine sortie de la polémique autour de la pilule de troisième génération, la voilà qui lance la première salle de shoot à Paris. Réactions garanties dans l’opposition. « Et pourquoi pas de salles de viols ?» ironise le député FN Gilbert Collard. Les critiques peuvent bien pleu-voir, jamais elle ne se laisse démontée. « Il faut regarder la réalité en face car nous sommes face à des personnes qui sont malades. Je veux donner plus de sécurité aux toxicomanes », dit-elle, convaincue que ses arguments finiront par avoir rai-son des passions.

Une forme d’insécuritéIl y a cependant une forme d’in-sécurité chez cette fille d’uni-versitaires qui revendique une enfance heureuse auprès de sa mère chilienne Adriana et de

son père Alain, sociologue ré-puté : sa collection de diplômes prestigieux - Havard, Sciences Po, Ecole Normale Supérieure -, ne l’a pas complètement ras-surée sur elle-même. A chaque fois, elle vit ses expé-riences comme un combat : « J’ai débuté ma carrière par des questions militaires. M’imposer

je sais faire », dit-elle. Elle pour-rait appliquer la même phrase à sa situation d’aujourd’hui. De-venue spécialiste des questions de santé sans avoir appartenu au milieu médical, elle vit sa situa-tion comme un nouveau combat à mener. Marisol la féministe ! Marisol la guerrière ! Pas étonnant qu’elle

récolte en retour quelques com-mentaires pas toujours aimables de ses camarades.

La femme qui ne sourit jamaisMarisol ? La femme qui ne sou-rit jamais, ironise un socialiste. C’est peut-être là son principale challenge, apprendre à baisser les armes.En décembre, son directeur de cabinet Jean-Luc Névache a été remercié à la demande de Mati-gnon, parce qu’on lui reprochait un excès d’autoritarisme. Elle a compris la leçon, il faut qu’elle s’humanise : elle sort de plus en plus de son ministère, court les plateaux de télé, apprend à sourire et à palabrer. Un appren-tissage qui ne fait que débuter et ne lui fera jamais renoncer à ses convictions. R�Mélanie Nunes

EXPRESSO CLIN D’OEIL

10 - EXPRESSO - JEUDI 7 FEVRIER

Marisol Touraine. / Reuters

BioExpress1959 �1DLVVDQFH�j�3DULV�

1988 Membre du cabinet de 0LFKHO�5RFDUG�

16 juin 2012 Nommée ministre de la Santé et des Affaires 6RFLDOHV�

1RUPDOLHQQH�� DJUpJpH� HQ�Sciences Politiques et éco-QRPLTXHV�

Mère de trois enfants et ex-pSRXVH�GH�0LFKHO�5HYH\UDQG�GH� 0HQWKRQ�� DPEDVVDGHXU�GH�)UDQFH�DX�7FKDG��

Des Japonais imitent TartuffeQ� v� &RXYUH]� FHV� DWWULEXWV� TXH� MH�QH� VDXUDL� YRLU�� w� &·HVW� O·LQMRQF-WLRQ� TX·DGUHVVHQW� GHV� KDEL-WDQWV� G·2NXL]XPR� DX[� pOXV�de cette petite ville de l’ouest GX�-DSRQ��/HXU�FRXUURX[�YLVH�une réplique du célèbre David GH� 0LFKHO�$QJH�� pGLÀpH� SUqV�d’une copie de la Vénus de Milo dans un parc public Se-lon le quotidien <RPLXUL� 6KLP�EXQ� des résidents ont deman-dé à ce que David soit revêtu G·XQ�VOLS��8QH�WDUWXIIHULH�GDQV�un pays à l’industrie porno-JUDSKLTXH�ÁRULVVDQWH�

La poste belge crée des timbres au chocolat

Q�/D�SRVWH�EHOJH��%SRVW��D�Gp-PDUUp�KLHU�O·LPSUHVVLRQ�G·XQH�série de cinq timbres aromati-VpV�DX�FKRFRODW��HQ�KRPPDJH�à ce célèbre symbole de la JDVWURQRPLH�GX�SD\V��&RQoXV�SDU� OH� SKRWRJUDSKH� � 7RQ\� /H�'XF� HW� OD� JUDSKLVWH� .DWOHHQ�0LOOHU�� FHV� WLPEUHV� GHVWLQpV�aux envois internationaux libèrent une odeur provenant de l’encre au recto ainsi qu’un JR�W�GH�FKRFRODW�TXDQG�RQ�OH�OqFKH���XQH�SUHPLqUH�SHUPLVH�SDU� O·LQFRUSRUDWLRQ� G·KXLOHV�HVVHQWLHOOHV��,OV�VHURQW�PLV�HQ�YHQWH�j�SDUWLU�GX����PDUV��DX�SUL[� GH� ����� HXURV� OH� IHXLOOHW�GH�FLQT�WLPEUHV��/·LPSUHVVLRQ�FRQFHUQH���������IHXLOOHWV�

Un chauffard privé de permis pour... neuf siècles

Q�1HXI�VLqFOHV��&·HVW�OD�GXUpH�de suspension du permis GH� FRQGXLUH� G·XQ� FKDXIIDUG�FRORPELHQ�� XQ� UHFRUG�� ,O� D�FRPSDUX�PDUGL�SRXU�DYRLU��HQ�VHSWHPEUH������j�%RJRWD��IDX-FKp�PRUWHOOHPHQW�XQH� IHPPH�GH����DQV�HW�EOHVVp� OH�ÀOV�GH�FHWWH�GHUQLqUH��DORUV�TX·LO�pWDLW�VRXV� O·HPSULVH� GH� O·DOFRRO��3RXUVXLYL� SRXU� KRPLFLGH� DJ-JUDYp� DSUqV� FHW� DFFLGHQW�� LO�DYDLW�GpMj�pWp�FRQGDPQp�SRXU�FRQGXLWH�HQ�pWDW�G·LYUHVVH�