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1 Grand-Paris de Sarkozy Dans la lignée de ses prédécesseurs (Pompidou a laissé le centre Beaubourg, Mitterrand a inauguré la Pyramide du Louvre, Chirac a voulu le Musée du quai Branly), Nicolas Sarkozy a annoncé en avril 2009 son grand chantier présidentiel : un métro automatique de 130 kilomètres qui servirait la capitale et fonctionnerait jour et nuit. Ce projet a l’intention d’unifier Paris et les villes qui l’entourent pour que les habitants de l’agglomération parisienne se sentent appartenir à un même territoire ; « il faut que les citoyens soient égaux en terme d’accès à Paris quel que soit l’endroit où ils habitent dans la métropole », explique-t-on à l’Élysée. Nicolas Sarkozy a confirmé aussi sa volonté de faire du Havre le port du Grand-Paris et de relier les deux villes en une heure et quart par une liaison TGV qui sera l’un des axes majeurs du Grand-Paris. Ce supermétro est un projet pharaonique avec un plan d’investissement global de 35 milliards d’euros sur douze ans, un effort financier supplémentaire qui devrait être financé par un emprunt sur une durée de cinquante ans. Sarkozy, en plaçant les transports au cœur de son projet, insiste sur la nécessité d’améliorer les déplacements pour faire de Paris une métropole de rang mondial. La réalisation de cette rocade automatique, qui relierait les principaux pôles de développement économiques de la région, est considérée comme stratégique pour améliorer l’attractivité économique de l’Île-de- France. Reste encore à préciser le tracé du futur métro qui sera « si possible aérien, une vitrine mondiale de notre savoir-faire en matière de transport », a encore expliqué Sarkozy. Nicolas Sarkozy a aussi appelé à fonder une « ville écologique » en ayant le souci de préserver les ressources en eau et en espaces verts de l’Île-de-France. Il a retenu l’idée de l’architecte néerlandais Winy Maas de planter une forêt d’un million d’arbres à Roissy pour capturer les émissions de carbone autour de l’aéroport. Pour le chef de l’État, le Grand-Paris existerait le jour où « on ne parlera plus de banlieue, plus de zones urbaines sensibles ». Il s’est prononcé à ce propos en faveur du déménagement dans les cinq ans de l’université de Dauphine, actuellement dans le 16 e arrondissement, à la Défense, et pour l’implantation de la future « cité judiciaire » dans le quartier des Batignolles, situé dans le 17 e . Le Grand-Paris passe enfin aussi par la dérégulation du droit de l’urbanisme. Pour parvenir à créer 70 000 logements, soit près de la moitié de plus qu’aujourd’hui, Nicolas Sarkozy estime possible de mobiliser les 200 km 2 de réserves foncières supplémentaires dans la région. Activités 1. Pour discuter Selon vous, qu’est-ce qui se cache derrière le projet pharaonique de Sarkozy ? Le trouvez-vous réalisable ? Et surtout est-il prioritaire pour la ville de Paris ? Voyez-vous des tentations similaires dans les projets des grandes œuvres de la politique italienne ? En politique, tout est-il nécessaire ou souvent cache-t-il une ambition et un désir de laisser une marque dans l’histoire ?

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Grand-Paris de Sarkozy

Dans la lignée de ses prédécesseurs (Pompidou a laissé le centre Beaubourg, Mitterrand a inauguré la Pyramide du Louvre, Chirac a voulu le Musée du quai Branly), Nicolas Sarkozy a annoncé en avril 2009 son grand chantier présidentiel : un métro automatique de 130 kilomètres qui servirait la capitale et fonctionnerait jour et nuit. Ce projet a l’intention d’unifier Paris et les villes qui l’entourent pour que les habitants de l’agglomération parisienne se sentent appartenir à un même territoire ; « il faut que les citoyens soient égaux en terme d’accès à Paris quel que soit l’endroit où ils habitent dans la métropole », explique-t-on à l’Élysée. Nicolas Sarkozy a confirmé aussi sa volonté de faire du Havre le port du Grand-Paris et de relier les deux villes en une heure et quart par une liaison TGV qui sera l’un des axes majeurs du Grand-Paris. Ce supermétro est un projet pharaonique avec un plan d’investissement global de 35 milliards d’euros sur douze ans, un effort financier supplémentaire qui devrait être financé par un emprunt sur une durée de cinquante ans. Sarkozy, en plaçant les transports au cœur de son projet, insiste sur la nécessité d’améliorer les déplacements pour faire de Paris une métropole de rang mondial. La réalisation de cette rocade automatique, qui relierait les principaux pôles de développement économiques de la région, est considérée comme stratégique pour améliorer l’attractivité économique de l’Île-de-France. Reste encore à préciser le tracé du futur métro qui sera « si possible aérien, une vitrine mondiale de notre savoir-faire en matière de transport », a encore expliqué Sarkozy. Nicolas Sarkozy a aussi appelé à fonder une « ville écologique » en ayant le souci de préserver les ressources en eau et en espaces verts de l’Île-de-France. Il a retenu l’idée de l’architecte néerlandais Winy Maas de planter une forêt d’un million d’arbres à Roissy pour capturer les émissions de carbone autour de l’aéroport. Pour le chef de l’État, le Grand-Paris existerait le jour où « on ne parlera plus de banlieue, plus de zones urbaines sensibles ». Il s’est prononcé à ce propos en faveur du déménagement dans les cinq ans de l’université de Dauphine, actuellement dans le 16e arrondissement, à la Défense, et pour l’implantation de la future « cité judiciaire » dans le quartier des Batignolles, situé dans le 17e. Le Grand-Paris passe enfin aussi par la dérégulation du droit de l’urbanisme. Pour parvenir à créer 70 000 logements, soit près de la moitié de plus qu’aujourd’hui, Nicolas Sarkozy estime possible de mobiliser les 200 km2 de réserves foncières supplémentaires dans la région. Activi t é s 1. Pour discuter Selon vous, qu’est-ce qui se cache derrière le projet pharaonique de Sarkozy ? Le trouvez-vous réalisable ? Et surtout est-il prioritaire pour la ville de Paris ? Voyez-vous des tentations similaires dans les projets des grandes œuvres de la politique italienne ? En politique, tout est-il nécessaire ou souvent cache-t-il une ambition et un désir de laisser une marque dans l’histoire ?