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1 Accès et service universel, du global au local, l’étendue d’un champ en débat Annie Chéneau-Loquay Directrice de recherche au CNRS Centre d’étude d’Afrique noire (CEAN-IEP Bordeaux) Symposium NetSuds 2007, Dakar 26-28 novembre 2007

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Accès et service universel,

du global au local,

l’étendue d’un champ en débatAnnie Chéneau-Loquay

Directrice de recherche au CNRS

Centre d’étude d’Afrique noire (CEAN-IEP Bordeaux)

Symposium NetSuds 2007, Dakar 26-28 novembre 2007

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« Un accès universel, ubiquitaire, équitable et financièrement abordable aux infrastructures et aux services TIC, constitue l'un des défis de la société de l'information et devrait être l'un des objectifs de tous ceux qui participent à son édification »1

Comment répondre à ce défi en Afrique ?

Extrait de la déclaration du Sommet mondial de la société de l’information, Genève

10-12 décembre 2003 .

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• A - Comment définir le service et l’accès universel ?

• B - Les enjeux de l'accès universel aux TIC pour l'Afrique

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A - Comment définir le service et l’accès universel ?

• Sont des principes de base des politiques publiques en Afrique comme ailleurs.– Focalisé au départ sur le service téléphonique fixe, – « doit évoluer au rythme du progrès technique, des développements du marché et

de l'évolution des besoins des utilisateurs »

•Concernent le service universel des communications électroniques qui fournit à tous  un service téléphonique de qualité à un prix abordable. – assure l'acheminement des communications téléphoniques, des communications

par télécopie et des communications de données – à des débits suffisants pour permettre l'accès à Internet, en provenance ou à

destination des points d'abonnement,– ainsi que l'acheminement gratuit des appels d'urgence.

• Pour appliquer ces principes, une politique d’accès et de service universel aux TIC implique différents domaines en interrelation

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Sur le plan géographique

– un accès ubiquitaire = l’interconnexion d’un territoire du local au global,

• l’existence de réseaux matériels d’infrastructures ; câbles et satellites intercontinentaux jusqu’à la boucle locale, au dernier kilomètre de la liaison chez le client,

– implique de :

• compléter les liaisons vers les grandes dorsales intercontinentales

• un aménagement numérique des territoires pour déployer le haut débit jusque dans les zones rurales.

• des systèmes d’accès et de services collectifs ou privés dans les localités

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• Des systèmes immatériels d’info-structure permettant la circulation de l’information dans les réseaux – avec l’interopérabilité[1] des différents systèmes en jeu – et la convergence des différents média, – et donc la mise en place de systèmes de normes et de régulation

concertés et efficaces.

• On peut faire référence ici typiquement au protocole universel d’Internet dit TCP IP qui intègre le son, l’image et l’écrit

• et à l’opposition entre des standards propriétaires et des standards ouverts (open source, open access).

• Toutes questions qui se réfèrent à la gouvernance de l’Internet et plus largement des TIC.

• [1] A et B seront dit interopérables si, grâce à une ou plusieurs norme(s) externe(s) qu'ils respectent, ils en viennent entre autre à pouvoir être compatibles. L'interopérabilité est générale et ne concerne pas a priori des éléments ou systèmes particuliers. Elle existe au travers de normes et formats respectés par tout élément ou système qui souhaite intégrer un plexus interopérable (Wikipedia)

Sur le plan juridique

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Sur le plan culturel et éducatif

• la mise en œuvre de contenus adaptés aux différents publics,

– la production de connaissances à diffuser et échanger

– des programmes de formation pour améliorer les compétences pour concevoir, gérer et utiliser ces technologies.

Ce sont là tous les enjeux concernant l’information, les media, la diversité culturelle

et l’éducation à l’informatique..

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Sur le plan socio-économique

• Transversal, se retrouve dans les différentes couches, infrastructures, info-structures et contenus ;

• l’accès et les services pour tous, donc équitables et financièrement abordables mettent en jeu

– soit la seule concurrence entre les entreprises privées

– soit le partenariat entre public et privé que prône le SMSI

– soit un service public délivré au bénéfice des plus démunis par un Etat seul ou en partenariat et/ou sous le contrôle de la collectivité.

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Le plan d’action du SMSI préconise de s’en remettre au jeu du marché …. •

« Des politiques propres à créer, à tous les niveaux, des conditions favorables de stabilité, de prévisibilité et d'équité dans la concurrence devraient être établies et mises en oeuvre d'une manière susceptible, non seulement de mobiliser davantage d'investissements privés pour le développement des infrastructures TIC,

….mais introduit aussi l’idée d’un service public

• mais encore de répondre aux obligations de service public dans les régions où les mécanismes traditionnels du marché ne fonctionnent pas ».

• On parlait d’une obligation de service universel (OSU)

• Que peut signifier cette notion d’une obligation de service public ?

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B - Les enjeux de l'accès universel aux TIC pour l'Afrique

I - Une amélioration de la connectivité internationale et régionale

II - relocaliser le trafic local

III - Le sans fil, LA solution à l’échelle locale ?

IV - L’accès mutualisé : un modèle Africain

Conclusion

-les TIC, un bien public mondial ?

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Problématique

• 2005-2006 : une étape cruciale du développement du réseau Internet, la diffusion généralisée du haut débit pour de nouveaux usages multimédia fait d’Internet le vecteur universel pour tous les secteurs socio économiques,

• = une reconfiguration de l’accès que l’on peut caractériser comme « un aménagement numérique » des territoires 

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• Un même problème sur toute la planète : diffuser le haut débit à des coûts acceptables pour les différents protagonistes, de l’opérateur à l’utilisateur final.

• Des solutions différentes selon que l’on se situe au centre ou en périphérie du système.

• Deux logiques économiques s’affrontent….– le modèle coopératif où le réseau deviendrait un bien public

mondial, (débuts de l’Internet et certaines tendances actuelles)– la pure logique du marché

• … mais pas à la même échelle – pays développés, la question de l’aménagement

numérique des territoires se pose à l’échelle régionale et à celle des pôles urbains

– En Afrique, déficits de connexion à toutes les échelles, globale, intercontinentale, nationale et locale.

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I – Améliorer la connectivité

I – 1 - Trois idées à relativiser :

1) La dimension planétaire, l’ubiquité de la « toile mondiale »

Les satellites installés et les câbles à fibre optique donnent un accès virtuel

C’est l’usage qui détermine l’accès et pas l’inverse et cet usage est lié à différents facteurs

les politiques et stratégies des Etats et des opérateurs privés nationaux

les coûts pratiqués par les acteurs occidentaux qui dominent les marchés

le niveau de solvabilité des zones desservies.

La connexion des zones rurales aux satellites et aux câbles coûte plus cher que celle des zones urbaines

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2) Son invulnérabilité

la multiplicité des routes possibles garantirait l’acheminement des données même en cas de coupure

- Certains pays Africains ont une bande passante internationale détenue par un seul opérateur étranger et sont

donc très vulnérables.

- La Sierra Leone a été coupée du réseau pendant plusieurs mois.

La déterritorialisation du système technique satellitaire est donc un mythe

3) Le cyberespace, une toile uniforme tendue sur le monde • C’est plutôt une étoile : au centre un pôle dominant avec quelques satellites.

– Les pays du G8 dominent dans deux des trois couches des réseaux de télécommunications :

• la couche physique (l’infrastructure)• la couche intermédiaire de gestion (l’infostructure)• Les contenus ou services locaux sont peu développés

– => Les Etats-Unis = plaque tournante des réseaux et des flux d'information mondiaux, en particulier pour Internet.

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I – 2 - Une amélioration de la connectivité internationale et régionale I -2-1- Câbles ou/et satellites ? Un accès par satellite demande un accord bilatéral

entre deux entreprises commerciales pour le développement d’un projet national.

Un accès par câble demande une concertation internationale d’une toute autre ampleur

Pour SAT 3 – un modèle propriétaire

Pour EASSY, un accès plus ouvert ?

Quid de RASCOM ?

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Architecture du réseau Internet en Afrique Subsaharienne

Source :l’observatoire de l’accès haut-débit en Afrique

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Mais des infrastructures sous utilisées

• La capacité réelle entre la fibre et le satellite se répartirait autour de 40/60 % pour l’Afrique (en 2004) – De bonnes perspectives pour les opérateurs de satellites

car• difficultés pour installer la fibre

– Mais erreurs sur la croissance du marché

• SAT 3 était utilisé à 10% de ses capacités après 2 ans

– Le problème du coût (accès réservé aux membres du consortium)

– Le problème du dernier kilomètre

– Le monopole des opérateurs nationaux

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1- 3 - L’info structure : des revenus qui vont des pays pauvres vers les

pays riches

• Au niveau de l’info structure, des Au niveau de l’info structure, des fournisseurs d'accèsfournisseurs d'accès– Les niveaux global et international offrent

la connectivité

– le niveau local permet l’accès

– La qualité de la connectivité est déterminée par la capacité de la bande passante offerte

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Débits de la largeur de bande Internet au niveau interrégional, 2003

Source : Pri Metrica

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Un système hiérarchisé défavorable aux plus pauvres

L’Afrique est absente du segment des fournisseurs d’accès globaux

5 opérateurs en 20014 des USA, Worldcom, Sprint, ATT et Genuity 1 de Grande Bretagne, Cable and Wireless

60 environ. 2004 USA :UUNET, Level3, Sprint et ATT WorldNet. Autres : British Telecom, Cable and Wireless, France Telecom, NTT, Singtel, Teleglobe, Telia et Telstra

8000 fournisseurs de service

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Les revenus vont de la périphérie au cœur du système

• Les prix de la bande passante ont chuté de 70% entre les grandes villes des Etats-Unis et d’Europe depuis 1998

• les autres parties du globe n’ont pas connu une pareille baisse

• Pour les fournisseurs de dorsales Internet des pays développés– les coûts internationaux dans les PVD imputables à

• la médiocrité des infrastructures de télécommunications aux niveaux régional et national

• le nombre moins élevé qu’ailleurs de points d’échange de trafic entre homologues

• surtout l’absence de véritable concurrence dans bon nombre de pays en développement.

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II - L’interconnexion régionale en chantier

II - 1- Le défi du haut débit

II - 2 - Relocaliser le trafic local

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II - 1- Le défi du haut débitTransit des flux locaux vers les plus gros réseaux

internationaux

=un héritage d’un Internet de première génération qui fonctionne correctement pour des messages courts.

La révolution numérique en cours => une nouvelle proximité entre les utilisateurs et les nœuds d’échange de données pour

- diminuer les effets de latence

- faire baisser les coûts

La distance redevient un facteur discriminant.

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1.5Gbps de bande passante sortante (2002)13Mbps intra-Africain!!!

Le tarif international très élevé decourage les liens multiples

Le manque de peering a des effets en cascade

– beaucoup de sites Africains sont hébergés à l'extérieur!

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II - 2- Relocaliser le trafic local

• Créer des points d’échange à l’échelle régionale inter africaine et nationale permet– d’échanger le trafic local sans passer par les grandes artères

mondiales – donc à des prix plus bas,– D’ augmenter le trafic et rentabiliser ces échanges. 

• De nouveaux acteurs en jeu.– Les associations d’entreprises comme AFRISPA et dans les

pays développés surtout, les collectivités locales.– AFRISPA en appelle aux Etats, aux investisseurs et à l’aide

internationale pour les créer, avec le soutien de l’UIT.

• Egalement nécessaire: – créer des transporteurs de données (carriers) régionaux, – plus d'investissement dans l'infrastructure à fibre optique

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Mais des obstacles essentiels :

• Certains pays ont un monopole avec des fournisseurs d’accès internationaux comme– le Kenya jusqu’en 2004 et l’Afrique du Sud., le Sénégal

• Problème de fond la faiblesse du trafic entre les pays pour justifier d’engager des investissements.– En 2005, 5,9% de la largeur de bande de l’Afrique du Sud

acheminée vers d’autres pays d’Afrique, un débit de 52 Mbits sur 881,5. Or l’Afrique du Sud est le pays le plus puissant d’Afrique et une plateforme pour les pays voisins.

– les autres pays entre 1 et 5% du trafic.

• Trafic sortant africain plus important que le trafic local

• (adresses) et essentiellement dirigé vers les pays développés – contrairement aux pays développés où près de 60% du trafic

est national.

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• Le prix n’est pas un problème réel, un point d’échange Internet = 6500 dollars,

• l’absence d’un esprit de coopération entre les opérateurs locaux,

• le manque de confiance réciproque,

• un environnement législatif défavorable.

• Autres facteurs: la situation géographique ; un pays côtier connecté au câble et en position stratégique comme le Sénégal bénéficie d’avantages que son voisin malien enclavé n’a pas.

• Ces distorsions ne sont plus atténuées par une politique d’équipement à l’échelle régionale

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III - A l’échelle localeIII - 1 - Du point de vue des infrastructures

Enjeu principal celui de la boucle locale et le pouvoir est davantage entre les mains des acteurs locaux.

« L’aménagement numérique » des territoires peut être envisagé même dans les pays les plus pauvres dès lors que le coût aura diminué.

Le plus grand défi pour le service universella modernisation du réseau d'accès au clientson extension au monde rural son interconnexion.

Les systèmes d’accès sans fil à Internet à haut débit

- réseaux à grande distance, via les satellites ( vsat par exemple), - réseaux locaux (avec la technique wifi, wimax),

- réseaux métropolitains (avec des liaisons radio classiques). sont décrits par l’UIT comme étant la solution pour le futur pour l’Afrique : le portage sur Internet de contenus et de services locaux appropriés par les populations locales serait possible.

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• Selon certains spécialistes, les réseaux sans fil ne seraient qu’une solution transitoire car on renonce à fournir un accès de masse au téléphone – il n'y aurait pas d'alternative au développement d'une

infrastructure filaire au sol qui s'intègre naturellement dans les autres réseaux (eau et électricité notamment),

– utilise les mêmes tranchées,

– repose sur la même infrastructure humaine (services techniques des collectivités locales, cartes du sous-sol, etc). »

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III- 2 - Les formes locales : un modèle africain

• Un phénomène hyper urbain

– Profondes inégalités spatiales• Réseaux mal répartis, discontinus, service médiocre, coûts élevés• Problème de l’électrification

– Des territoires lacunaires• Des hyper centres connectés aux périphéries rurales oubliées

• Avec l’ADSL, l’encastrement urbain (Dakar)

• Les réseaux hertziens peuvent ils se jouer de la rugosité des territoires ?

• L’inverse du modèle occidental: Un accès partagé

• Le télephone : un outil adapté à des sociétés de l’oralité

• dans les télécentres• de petits kiosques pour louer des mobiles• Des cartes pré-payées (économie du détail)• s’offrir des unités• Utiliser Skype

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Pour internet

• L’ordinateur personnel pour les privilégiés• Très mince élite, 3% de la population au Sénégal

• Un partage : L’utilisation de nombreux accès au public• Le modèle télécentrecommunautaire porté par les ONG utile pour faire

connaître Internet s’essoufle

• Convergence des media (radio, telephone, internet)

• L’accès privé domine : modèle exporté

• La médiation : L’utilisation d’intermédiaires qui font l’interface entre l’outil et l’usager

– L’effet nouvelle génération : les plus jeunes sont les plus instruits

• Des marchés de l’occasion• Des produits recyclés venus du Nord ou d’Asie

par Dubai

• Par les intervenants du nord• Pour l’éducation

• Un public jeune, étudiant plutôt masculin mais aussi de petits entrepreneurs, des fonctionnaires, des employés d’ONG

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Mais au-delà des types de connexion un problème de fond :la compatibilité des TIC avec l’économie

informelle

• Des systèmes matériels défaillants qui ne répondent pas à des normes techniques et organisationnelles pour fonctionner dans la durée

• Des conditions impliquant un état du droit or la majorité des activités économiques sont peu ou pas enregistrées et fonctionnent selon des systèmes informels.