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1 Exposé 3 Crise de l’économie mondiale : perspectives Amsterdam, IIRE 2013 1

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Exposé 3Crise de l’économie

mondiale : perspectives

Amsterdam, IIRE

20131

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I. « La crise la plus importante depuis

1929 » ?

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Rappel : ce qu’a été la crise de 1929

- Un effondrement de l’économie

- Une période d’instabilité sociale et politique

- Une période de recomposition du mode de domination de la bourgeoisie avec deux pôles : fascisme et New Deal (avec comme caractéristique commune une plus forte intervention de l’Etat).

- Une crise longue qui a débouché sur la guerre mondiale

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Ce qu’a été la crise de 1929 (suite)

Après la guerre, la sortie de crise :

- une période d’expansion de l’économie mondiale : les « Trente glorieuses ».

- une économie capitaliste « régulée »

- une recomposition des rapports de force mondiaux avec, pour le monde capitaliste, l’hégémonie (politique, militaire, économique et monétaire) des USA.

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Différences entre 1929 et 2007 (1)

• Pas d’effondrement de l’économie• Pas de baisse générale des prix• Pas de repli protectionniste • Une déconnexion plus grandes des

différentes zones économiques : la crise jusqu’à présent est avant tout manifeste dans les pays de l’OCDE. Les autres zones économiques en reçoivent l’impact mais de façon amortie

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Différences entre 1929 et 2007 (2)

Certaines de ces différences renvoient :

- à la structure de l’économie (plus monopoliste)

- à l’action des Etats et des banques centrales

- Elle-même liée à l’autonomie conservée par rapport au marché et à la finance mondiaux

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Différences entre 1929 et 2007 (3)

Par ailleurs, en surplomb de la crise économique d’aujourd’hui, il y a la crise écologique

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Une similitude entre « 29 » et aujourd’hui

Il s’agit de deux « grandes crises » qui vont au-delà des cycles économiques habituels comme la crise de la « nouvelle économie » en 2001-2002.

Si on accepte cette analyse :• la crise va durer tant que ses causes

profondes ne sont pas purgées • elle va déboucher sur des transformations

profondes, pas seulement économiques.8

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Aucune « fin de crise » n’est en vue

• Il peut y avoir des fluctuations dans les taux de croissance mais l’accumulation restera faible dans les pays de l’OCDE tant qu’un taux de profit suffisant n’aura pas été rétabli

• Incertitude sur le reste du monde resté relativement dynamique jusqu’à présent.

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II. Usa, Europe, Chine face à la crise

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OCDE :Le néolibéralisme règne toujours

Aucune reréglemenation réelle de la finance n’a eu lieu.

• Pas de séparation banques de dépôts/ banques d’affaires • Pas de remise en cause réelle des paradis fiscaux • Pas de taxe vraiment opérationnelle sur les transactions financières • Pas de vrai limitation des instruments de la spéculation boursière ;

Le scandale du Libor[1] est une illustration de la corruption qui gangrène la finance.

[1] Le Libor est un taux d’intérêt de référence publié journellement à Londres et supposé refléter le taux auquel un échantillon de grandes banques établies à Londres se prête (entre elles ou à d’autres grandes banques) de l’argent à court terme. Selon « Les Echos «  du 17 juillet ce taux affecte plus 360.000 milliards de dollars de produits financiers à travers le monde. En 2011, la banque UBS révèle aux autorités américaines de régulation qu'elle et de nombreuses autres institutions bancaires se sont concertées pendant 3 ans, de 2006 à 2009 pour orienter le taux Libor. Il s’agissait, soit d’embellir leur situation (pour les banques déclarant des taux plus bas que ceux qu’elles payent), soit manipuler les taux dans l'objectif de spéculer.

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USA, Europe : pas de « New Deal » en vue

Aux USA et en Europe, les bourgeoisies et leur représentation politique sont :- divisées sur la manière de gérer les finances publiques (aux USA) et la question

monétaire (dans la zone €) ;- mais unifiées sur les politiques d’austérité sociale et salariale.

Aucun « New Deal » n’est en vue:- Les bourgeoisies n’en veulent pas ;- la pression de « ceux d’en bas » est insuffisante

Aux USA, Obama et Romney ont été tous les deux des candidats des « 1% »

Au niveau de l’Union européenne :• Aucun secteur essentiel de la bourgeoisie ne soutient un tournant d’ensemble des politiques

économique• Pas de pression suffisante du mouvement ouvrier européen en ce sens• Les antilibéraux radicaux et anticapitalistes sont pour l’instant trop faibles et trop peu

coordonnés au niveau européen pour peser pour des solutions radicales.

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L’Europe apparaît désormais comme l’épicentre de la crise

L’Europe connaît la situation la plus dégradée.

Bien que n’étant pas à l’origine de la crise. l’Europe apparaît bien comme un maillon faible dans la configuration du capitalisme actuel.

La zone Euro connaît la croissance la plus calamiteuse de toutes les grandes

zones économiques et sa récession, par le biais du ralentissement de ses importations, affaiblit le commerce mondial et donc l’activité des autres pays.

Sa crise financière (situation des banques, dettes publiques) accroit l’incertitude mondiale.

Les sommets européens courent après les évènements.

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Comment l’Europe, et plus particulièrement la zone Euro, peut-elle survivre à la crise ?

Il y a une particularité européenne : la crise ne remet pas en cause l’existence et les frontières des Etats américain ou chinois. Par contre, l’embryon d’Etat que constitue l’Union européenne, ou du moins, son noyau dur (la zone Euro(, est susceptible d’être fortement ébranlé.

On pourrait résumer la situation européenne de la façon suivante:• le scénario aujourd’hui à l’œuvre « à l’allemande » est celui d’un

ajustement fondé sur la « sauvagerie sociale » et des éléments non-démocratiques de fédéralisme

• ces scénarios « durs » ont une rationalité (contrairement à ce que pensent beaucoup d’économistes critiques) et ils peuvent réussir ;

• mais ils peuvent aussi buter sur les contradictions nationales et/ou sociales et aboutir à un redécoupage ou un éclatement total de la zone Euro

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Les limites des analyses keynésiennes

• Les économistes d’inspiration keynésienne ont tendance à souligner les limites et les illusions des cures d’austérité auxquelles se résument aujourd’hui les recettes macro-économiques prônées par l’Union européenne dont la Troïka (BCE, Commission, FMI) constitue désormais le bras armé.

• Il est exact que l’austérité au nom de la dette pèse sur l’activité et les recettes publiques et donc rend plus difficile la réduction des déficits.

• Mais s’en tenir là est insuffisant.

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Le noyau rationnel de la politique allemande (en fait soutenue par

toutes les bourgeoisies européennes)

L’économiste Costas Lapavitsas a tenté de mettre en lumière le noyau rationnel de la politique allemande :

« En insistant pour que tout le monde « devienne allemand » ils [les dirigeants allemands] disent fondamentalement que les pays déficitaires devraient accepter une austérité permanente accompagnée d’une pression sans relâche sur les travailleurs. Ils espèrent probablement que cela conduira à un nouvel équilibre en Europe fondé sur une baisse des revenus, et peut être, après plusieurs années, seraient ainsi réunies des conditions renouvelées pour une croissance générale.»

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Capital européen et construction européenne

L’Union européenne est sans nul doute une Europe capitaliste mais ce n’est pas l’ « Europe du capital » au sens où les grandes entreprise européennes ne sont pas la force motrice de sa construction.

Le grand capital européen (financier mais aussi industriel) raisonne les alliances entre firmes en fonction de la concurrence au niveau mondial. Les rapprochements parfois intervenus entre des firmes européennes ne visent pas à constituer des « champions européens » et se comprennent surtout au regard de l’état du marché mondial.

Les capitalistes européens ont les yeux braqués plutôt sur leurs concurrents américains, japonais, chinois, etc. De façon, générale, le lien de ces firmes avec un territoire s’est distendu.

Une part importante de leurs profits est réalisée sur les marchés extra-européens et leur nationalité ne reprend de l’importance que pour obtenir des aides.

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L’éclatement de la zone € en perspective ?

• Imposer aux peuples européens un carcan budgétaire et la remise en cause de leur modèle social a donc une rationalité. Une première expérience a été faite en Allemagne avec les réformes Hartz (2003-2005) qui ont fortement amélioré la compétitivité de l’industrie au prix de coûts sociaux importants et d’une progression des inégalités.

• Ce scénario peut très bien déboucher sur une rupture de la zone Euro, même si la bourgeoisie allemande tire profit de son existence.

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Chine (1)

• Gérer les contradictions de son propre mode de développement

• Faire face à l’incidence du ralentissement de l’économie mondiale

Tassement de la croissance en 2012 et 2013 :

- Phénomènes de suraccumulation (immobilier, ...)- ralentissement des exportations- Baisse du taux de profit ?

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Chine (2)Trois préoccupations de la direction chinoise :• Eviter un ralentissement trop fort ( pas moins de 7% de

croissance)• L’inflation, facteur d’instabilité sociale• Le risque de crise bancaire

Malgré la libéralisation, le pouvoir dispose encore d’atouts importants pour maitriser la situation.

Quelle politique conjoncturelle ?

Quel modèle économique pour l’avenir ? Une croissance tirée par la demande intérieure ? Le choix n’est pas seulement technique : intérêts divergents au sein du groupe dirigeant chinois

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III. Quelle sortie de crise ?

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Sortie de crise (1)Un monde incertain

• Pendant la crise, les rapports de force mondiaux évoluent ;

• En Europe et dans le reste du monde, la crise ne se règlera pas sans transformations majeures à l’impact encore imprévisible (mouvements internes aux Etats, contradictions internationales,…).

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Au-delà… la crise structurelle

De la bourgeoisie « progressiste »….« La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment

révolutionnaire….La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au moyen âge, si admirée de la réaction, trouva son complément naturel dans la paresse la plus crasse. C'est elle qui, la première, a fait voir ce dont est capable l'activité humaine. » (Marx, le Manifeste)

…. à la crise structurelle du MPCAujourd’hui, une question ouverte : l’entrée du

capitalisme dans une crise structurelle dont la crise écologique est une des manifestations???

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Sortie de crise (2) Les keynésiens

• Les illusions de P.Krugman : « De manière générale, les causes de notre mal sont relativement ordinaires et l’on pourrait y remédier de façon rapide et simple si les personnes au pouvoir comprenaient les réalités. » (Sortez nous de cette crise… MAINTENANT, Flammarion, 2012).

• Les keynésiens, un monde hétérogène :• (1) politique monétaire souple + austérité  (keynésiens de droite) ;• (2) politique monétaire souple + politique budgétaire de relance

modérée• (3) politique monétaire souple + politique budgétaire de relance +

débat sur la remise en cause de la dette + contrôle de la finance+ hausse des salaires (imposé yc par un affrontement social)

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Sortie de crise (3)- Socialisme ?Malgré l’épuisement structurel du mode de

production capitaliste que traduit la crise écologique, le système ne s’effondrera pas de lui-même : il peut y avoir des sorties capitalistes de la crise :

- Lénine : Dès le deuxième congrès de I’IC, Lénine avait polémiqué à la fois contre , les économistes bourgeois, qui présentent la crise comme un simple malaise, et “les révolutionnaires [qui] s’efforcent parfois de démontrer que cette crise est sans issue, pour la bourgeoisie. Or c’est une erreur. Il n’existe pas de situation absolument sans issue ». (voir, « À l’Ouest, questions de stratégie » A. Artous, D. Bensaid, Critique communiste, 1987).

- Trotsky (1923) : « … aussi longtemps que le capitalisme reste en vie, il continuera d’inspirer et d’expirer ».

Mais elles impliqueront très vraisemblablement le passage par une phase de barbarie.

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Quelles perspectives immédiates pour les

anticapitalistes ?• Aider aux résistances et révoltes sociales

• Avancer des mesures d’urgence (variables selon les situations concrètes)

• Défendre une perspective écosocialiste

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