130
1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité et une mortalité très élevées. Le diagnostic de ces parasitoses exige donc un examen parasitologique des selles bien codifié aussi bien sur le plan technique que sur le choix de la méthodologie appliquée. Selon la nomenclature des actes de biologie médicale, un examen parasitologique des selles doit comprendre un examen direct plus deux techniques d’enrichissement, une standard concentrant toutes les formes parasitaires (forme végétative ; kyste ; œuf et larve) et l’autre spécifique pour la concentration des œufs. Le recours à d’autres techniques de concentrations comme celles utilisées en cas des ankylostomose ne sera justifié que par la présence des signes cliniques et épidémiologiques évoquant ce type de parasitose. Le but de ce travail, est de réaliser une étude prospective dans le domaine du diagnostic des parasites intestinaux chez l’enfant hospitalisé à l’hôpital d’enfants de Rabat et de comparer les différentes techniques d’enrichissement ayant servi pour ce type de diagnostic afin de tirer des conclusions qu’en au choix de la technique la plus rentable et la plus efficace.

INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

1

INTRODUCTION

Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier

à une morbidité et une mortalité très élevées. Le diagnostic de ces parasitoses

exige donc un examen parasitologique des selles bien codifié aussi bien sur le

plan technique que sur le choix de la méthodologie appliquée.

Selon la nomenclature des actes de biologie médicale, un examen

parasitologique des selles doit comprendre un examen direct plus deux

techniques d’enrichissement, une standard concentrant toutes les formes

parasitaires (forme végétative ; kyste ; œuf et larve) et l’autre spécifique pour la

concentration des œufs. Le recours à d’autres techniques de concentrations

comme celles utilisées en cas des ankylostomose ne sera justifié que par la

présence des signes cliniques et épidémiologiques évoquant ce type de

parasitose.

Le but de ce travail, est de réaliser une étude prospective dans le domaine

du diagnostic des parasites intestinaux chez l’enfant hospitalisé à l’hôpital

d’enfants de Rabat et de comparer les différentes techniques d’enrichissement

ayant servi pour ce type de diagnostic afin de tirer des conclusions qu’en au

choix de la technique la plus rentable et la plus efficace.

Page 2: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

2

HISTORIQUE [1]

La véritable révolution de la coprologie parasitaire est sans doute liée à la

construction du premier microscope par le naturaliste hollandais

LEUWENHOEK. Ainsi, et parallèlement aux progrès acquis dans le domaine de

la microbiologie, la coprologie se développa par la découverte successive des

différents œufs et kystes de parasites.

C’est sous l’impulsion de grands cliniciens, comme à Paris, LETULLE et à

Lyon, GARIN, que l’examen des selles devient enfin une pratique courante.

Seul l’examen direct était alors pratiqué. Les possibilités très limitées de ce

procédé firent rapidement recherche des techniques de meilleure efficacité.

Le but était de rassembler sous la lamelle, le plus grand nombre de

parasites possible tout en la débarrassant des résidus alimentaires non digérés.

L’idée de l’enrichissement était alors née.

La première technique qui apparut a été mise en œuvre en Amérique par

STILLES, elle ne constituait en fait qu’une application particulière des

techniques de concentration jusqu’alors utilisées en micrographie générale.

La multiplicité des techniques apparues dans les années suivantes et sans

doute liée aux programmes de lutte contre l’Ankylostomiase entrepris à ce

moment au sud de l’Union sous l’égide de la fondation Rockefeller.

En Europe, la première publication revient à TELEMANN en 1908. Sa

méthode consistait à triturer la selle avec un mélange à volumes égaux d’acide

chlorhydrique et d’éther puis à centrifuger l’emulsion.Originale par son

mécanisme, cette méthode a néanmoins été l’objet de nombreuses critiques.

Page 3: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

3

Les nombreuses techniques apparues dans les années suivantes se sont

données pour objectif de pallier aux nombreux inconvénients de l’acide

chlorhydrique :

-MIYAGAWA en 1913 : usage de Hcl à 50%.

-LANGERON en 1925 : usage de Hcl à 50%.

-ROBIN en 1925 : Hcl à 25%.

-LOUGHLIN et STOLL en 1916 : Hcl à 25%.

-CARLES et BARTHELEMY en 1916 : acide citrique à 12%.

-RODENHUIS en 1921 : acide acétique à 6,6%.

-DERIVAS en 1928 : acide acétique à 5%.

-THEBAULT en 1930 : acide trichloracétique à 1%.

Les années suivantes ont vu la naissance de nombreuses autres techniques

qui sont, pour la plupart, dérivées de la fameuse méthode de TELEMANN.

Ces dernières décennies, on a assisté à une tendance nouvelle avec les

travaux de MANSOER et LARMANN (1959), de RITCHIE et collaborateurs

(1960), qui essayent de dégager l’influence d’un certain nombre de facteurs sur

la concentration parasitaire.

En 1962, BAILENGER émet la théorie diphasique. Il énonce : le principe

responsable de la concentration parasitaire réalisée par la méthode de

TELEMANN et par celles qui en dérivent, réside dans la mise en présence de

deux phases non miscibles, l’une aqueuse, l’autre éthérée qui permettent la

réalisation d’un coefficient de partage dont la valeur est conditionnée pour

chaque élément fécal par sa balance hydrophile-lipophile.

Page 4: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

4

PREMIERE PARTIE :

RAPPEL DE LA PHYSIOLOGIE DE LA

DIGESTION

Page 5: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

5

INTRODUCTION :

Pour bien interpréter un examen macro ou microscopique des selles, il faut

comprendre les mécanismes complexes de la digestion qui permettent l’équilibre

du milieu intestinal.

Il est aussi nécessaire de bien intégrer la notion que l’intérieur du tube

digestif est en continuité avec le milieu extérieur et que, par conséquent,la

muqueuse digestive est en continuité avec la peau et sert,comme la peau,de lieu

d’échanges entre l’organisme et le monde qui nous entoure.

Ainsi donc un parasito-coprologiste devra exercer son métier en ayant

suffisamment de notions médico-physiologiques pour réorienter éventuellement

le malade qui lui aura été confié vers d’autres explorations cliniques.

I- DIGESTION ET ABSORPTION DES GLUCIDES [2]

:

Les glucides représentent environ 50 % de la ration calorique quotidienne

de l’adulte (200 à 300 g/j), essentiellement sous forme d’amidon (55 à 65 %) et

de saccharose (20 à 30 %), auxquels s’ajoutent d’autres disaccharides (lactose,

maltose) et des quantités faibles de monosaccharides (fructose, glucose).

L’amidon et les disaccharides peuvent être hydrolysés dans l’intestin grêle et

absorbés ensuite par l’entérocyte sous forme de monosaccharides. D’autres

structures glucidiques, présentes dans les produits végétaux, telles que la

cellulose (polymère de glucose avec liaisons b1-4), les hémicelluloses

(arabinose, xylose, mannose), les matières pectiques (polymère d’acide

galacturonique), ne peuvent pas être hydrolysées dans l’intestin grêle et sont

dégradées dans le côlon par des enzymes de la flore bactérienne.

Page 6: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

6

L’hydrolyse de l’amidon débute dans l’estomac sous l’effet de l’amylase

salivaire qui devient inactive en pH acide. Elle se poursuit au niveau du

duodénum et du jéjunum proximal grâce à l’amylase pancréatique.

II-DIGESTION ET ABSORPTION DES PROTIDES[2]

:

Comme pour les glucides, l’assimilation des protides nécessite une

digestion préalable des protéines dans la lumière intestinale, aboutissant à des

produits de petite taille absorbables par l’entérocyte. La ration quotidienne de

protéines alimentaires varie de 70 à 100 g chez l’adulte. Les protéines

endogènes correspondent aux enzymes et aux glycoprotéines des sécrétions

salivaires, gastriques, pancréatiques, intestinales et biliaires (35 g/j), ou

proviennent de la desquamation cellulaire intestinale (30 g/j). Cette source

endogène représente 30 à 60 % de la masse protéique qui entre dans la lumière

intestinale. La perte protéique fécale étant de 9 à 12 g/j de protéines, on peut

considérer que 85 à 90 % des protéines intraluminales sont absorbées dans

l’intestin grêle.

III-DIGESTION ET ABSORPTION DES LIPIDES [2]

:

Les lipides correspondent à environ 50 % de la ration calorique (160 g/j) et

les triglycérides représentent 90 % des calories lipidiques.

Les phospholipides, composés essentiellement de phosphatidylcholine, sont

surtout d’origine biliaire (10 à 20 g/j entrant dans l’intestin grêle) ou proviennent

de l’alimentation (1 à 2 g/j). Le cholestérol provient de la bile (1 à 2 g/j) ou est

d’origine alimentaire (0,5 à 1 g/j). Le reste des lipides intraluminaux, d’origine

Page 7: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

7

endogène, correspond aux sels biliaires (30 g/j), aux cellules desquamées et aux

bactéries détruites (12 à 16 g/j de lipides membranaires).

Le caractère hydrophobe des molécules lipidiques nécessite leur

transformation physicochimique en plusieurs étapes avant qu’elles soient

soumises à l’action des enzymes hydrophiles dans la lumière intestinale et dans

la bordure en brosse.

Page 8: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

8

DEUXIEME PARATIE : LES PARASITES

INTESTINAUX

Page 9: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

9

I-les protozoaires intestinaux :

A .Les amibes :

L'intestin de l'Homme peut héberger diverses espèces d'amibes. Certaines

sont de simples commensales, non pathogènes. D'autres, comme Dientamoeba

fragilis ont été parfois rendues responsables de troubles intestinaux mineurs.

Une seule espèce : Entamoeba histolytica, possède, du fait de son action

nécrosante sur les cellules, un pouvoir pathogène certain et est seule responsable

de l'affection connue sous le nom d'amibiase (OMS 1968)

1-Amibe pathogène : Entamoeba histolytica [3, 4, 5, 6, 7]

L’amibiase est une protozoose due à Entamoeba histolytica. Primitivement

intestinale, elle migre secondairement dans divers organes, notamment le foie.

Elle regroupe des formes asymptomatiques : Amibiase infestation qui est la plus

fréquente et des formes symptomatiques intestinales ou extra-intestinales :

Amibiase maladie.

1-1.Epidémiologie :

L’amibiase est une maladie cosmopolite et l’OMS estime à 10 la

population mondiale infectée, avec une prédilection pour les zones tropicales.

Maladie liée au péril fécal et donc en relation stricte avec une mauvaise hygiène

fécale. Elle est le plus souvent bénigne mais peut être grave voire mortelle.

Page 10: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

10

Parasite :

C’est un protozoaire rhizopode. On distingue trois formes morphologiques :

deux formes végétatives mobiles et une forme kystique immobile :

-Formes végétatives : la forme histolytica mesure 12 à 40 μm qui est

hématophage et la forme minuta est plus petite mesurant 10 à 20 μm de diamètre

qui n’est jamais hématophage. Le noyau, bien visible après coloration, possède

un caryosome central et une chromatine périphériquefine et régulièrement

disposée. Le cytoplasme, hyalin en périphérie, finement granuleux au centre,

contient des vacuoles digestives. Dans la forme histolytica, ces vacuoles peuvent

contenir des hématies.

-Forme kystique : le kyste est arrondi mesurant 12 à 16 μm de diamètre

entouré d’une double coque et peut contenir un ou plusieurs corps chromatoïde

ou sidérophiles. Les kystes jeunes contiennent un, deux ou trois noyaux alors

que les kystes matures contiennent quatre noyaux.

Cycle évolutif : figure 1

Seul l’Homme est réservoire de parasites. L’infestation est due aux formes

de résistance du parasite : les kystes, éliminés dans les matières fécales.

a- Cycle non pathogène :

Ingéré avec l'eau ou la nourriture souillée, le kyste infestant à quatre

noyaux perd, au niveau de l'intestin grêle, la coque qui le protégeait et qui est

lysée par les enzymes digestives. Une division nucléaire donne naissance à huit

amibes, ou amoebules, qui se transforment au niveau du côlon en formes

végétatives, ou trophozoïtes, non pathogènes, appelées formes minuta. Leur

habitat est la lumière intestinale où elles se comportent comme de simples

Page 11: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

11

commensaux pour l'Homme chez lequel elles vivent en association avec les

bactéries du tractus digestif dont le rôle apparaît comme capital pour la

persistance de l'infestation.

Ce cycle, au cours duquel à aucun moment il n'y a attaque de la muqueuse

intestinale, est celui qui se déroule chez les malades en période de rémission et

chez les porteurs sains dont le rôle est capital dans la dissémination du parasite.

Figure 1 : cycle d’Entamoeba histolytica. [3]

Page 12: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

12

b- Acquisition du pouvoir pathogène :

Sous l’influence de facteurs divers tenant à l’hôte et au parasite, la forme

végétative minuta grossit et se transforme en forme histolytica hématophage qui

pénètre dans la sous muqueuse colique, y exerce son action nécrotique

entraînant des ulcérations de la paroi colique qui se surinfectent rapidement. De

là elles peuvent même essaimer par voie sanguine dans d’autres organes foie

notamment et y continuer à exercer leur action destructrice. Très vivaces, ces

formes histolytica se multiplient activement mais sont incapables de s’enkyster.

Pour se faire elles doivent revenir à la forme minuta.

Il existe des souches non pathogènes de Entamoeba histolytica qui seraient

en fait l’espèce Entamoeba dispar Brumpt (1925). Ces deux espèces d’amibes

sont morphologiquement identiques mais présentant des différences génétiques

et des particularités biologiques.

1-2.Symptomatologie clinique :

Amibiase intestinale :

a-Amibiase intestinale aigue ou dysenterie amibienne :

Cette forme rare, en zone tempérée, où elle ne s'observe guère que chez les

voyageurs, sévit avec une fréquence variable dans les pays tropicaux d'endémie.

Elle est liée à la présence dans la paroi colique des formes histolytica qui y

creusent des ulcérations plus étendues en profondeur qu'en surface, réalisant le

classique aspect d'abcès « en bouton de chemise ». D'apparition souvent brutale

le syndrome dysentérique typique associe :

Page 13: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

13

-des selles nombreuses (10 à 15 par jour), qui deviennent rapidement

afécales, faites uniquement de glaires et de sang : c'est le « crachat rectal » ;

-des épreintes, douleurs coliques traçantes, suivant le cadre colique du

caecum au sigmoïde, se terminant par une impérieuse envie d'aller à la selle ;

-du ténesme, contracture douloureuse du sphincter anal.

b- Amoebome :

Très rare, l'amoebome est une tumeur inflammatoire du côlon, se

développant parfois longtemps après une amibiase aiguë, mais aussi de façon

inaugurale.

c- Colite chronique post-amibienne :

C'est l'ensemble des manifestations séquellaires consécutives à des crises

répétées d'amibiase aiguë qui apparaît à la longue et persiste alors que bien

souvent les amibes ont disparu, ce qui explique la difficulté d'attribuer à la

parasitose la responsabilité des troubles.

Amibiase extra-intestinale :

Elle apparaît comme une complication de l'amibiase intestinale avec

essaimage des formes histolytica en divers points de l'organisme.

Page 14: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

14

1-3.Diagnostic :

Diagnostic d’une amibiase intestinale :

a-Examen parasitologique des selles (EPS) :

On prélève la partie glairo-sanglante des selles si elle existe ou un petit

caillot de sang en cas de dysenterie amibienne. Cet examen se fait sur des selles

fraîchement émises qui permet de visualiser des formes végétatives mobiles et

ou des kystes. La présence d’hématies dans une forme végétative signe

pratiquement le diagnostic de la dysenterie amibienne.

Il existe plusieurs méthodes de coloration permettant l’identification

d’Entamoeba histolytica tel que le lugol à 2%.

Des techniques de concentration sont parfois utiles pour la mise en

évidence des kystes du parasite. Les plus employées sont celles de Bailenger et

de Ritchie modifiée.

b-Détection des antigènes amibiens :

Les selles des malades renferment les substances résultant de la lyse des

amibes. Les protéines libérées peuvent être détectées par des techniques

immunologiques, notamment par ELISA.

Des disques de matériel poreux ou des plaques à microtitration sont

imprégnés d'IgG anti-Entamoeba histolytica monoclonal ou polyclonal, obtenu à

partir de sérums de lapin hyperimmun. Au contact de selles de malade, ils fixent

Page 15: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

15

les antigènes correspondant et le complexe Ag-Ac est révélé par une réaction

colorée.

c-Culture des selles :

Elle se fait sur des milieux spéciaux : milieu diphasique de Dobell. Après

une incubation de trois jours à 37C des matières fécales fraîches, on trouve dans

le fond du tube des trophozoïtes en grand nombre.

Diagnostic d’une amibiase extra-intestinale :

Le diagnostic, en particulier hépatique est essentiellement sérologique. La

recherche de l’amibe dans le liquide de ponction des abcès est presque toujours

négative.

Dans les formes tissulaires, l’examen parasitologique des selles n’est pas

un élément déterminant, sa négativité n’élimine pas le diagnostic et sa positivité

n’en étant pas garante.

2-Les amibes non pathogènes [8, 9]

:

a.Entamoeba coli :

Elle est cosmopolite et l’une des amibes les plus fréquement observées

dans les fèces.

Trophozoïte : mesure 20 à 30 μm. Ectoplasme et endoplasme sont

différenciés et dans ce dernier, il existe des granulations grossières et de

Page 16: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

16

grosses vacuoles bourrées d’inclusions. Le noyau à chromatine périphérique

épaisse et irrégulière présente un caryosome assez gros et souvent excentré.

Kyste : mesure 18 à 20 μm, il est arrondi ou ovalaire. Le nombre de

noyaux varie selon le degré de maturation du kyste allant de un à huit

noyaux.

b.Entamoeba hartmanni :

Trophozoïte : de petite taille mesurant 3 à 8 μm, le cytoplasme

renferme de nombreuses vacuoles alimentaires. Le noyau invisible à l’état

frais mais visible après colorarion et il apparaît petit avec une structure

comparable à celle d’Entamoeba coli.

Kyste : mesure 3 à 10 μm de diamètre, sphériques ou ovalaire,

réfringents, contenant un à quatre noyaux.

c.Pseudolimax butschlii :

Cette petite amibe peut être hébergée par le singe et l’homme. L’hôte

habituel reste le porc.

Trophozoïte : mesure environ 10 μm et le noyau est formé d’un grand

caryosome irrégulier invisible à l’état frais.

Kyste : mesure 8 à 15 μm contenant un seul noyau, le cytoplasme

contient une vacuole iodophile qui se colore en brun au lugol.

Page 17: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

17

d.Endolimax nana :

Trophozoïte : mesure 5 à 8 μm et le noyau invisible à l’état frais

montre après coloration un gros caryosome central ou excentré. Le

cytoplasme contient de nombreuses petites vacuoles.

Kyste : mesure 3 à 7 μm de forme arrondie ou ovalaire. Le kyste mur

contient quatre noyaux regroupés par deux aux extrémités.

e.Dientamoeba fragilis :

Elle n’est plus considérée comme une amibe, malgré son nom, mais comme

un flagellé.

Trophozoïte : de petite taille mesurant 10 à 12 μm, elle présente un ou

deux noyaux reliés entre eux par un filament chromatique. Le noyau est petit

avec un caryosome central et irrégulier.

Kyste : pratiquement inconnu.

B- Les flagellés :

L’homme héberge de nombreux flagellés intestinaux mais seul Giardia

intestinalis est pathogène, d’autres qui sont Trichomonas intestinalis,

Chilomastix mesnili, Enteromonas homonis et Enbadomonas intestinalis sont

habituellement peu ou pas pathogènes. Ces derniers se développent dans le

colon, alors que Giardia se développe au niveau de l’intestin grêle.

Page 18: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

18

Le diagnostic différentielle entre les flagellés intestinaux se fait sur

plusieurs critères : mobilité des trophozoïtes, nombre de flagelles, taille, aspect

et contenu des formes végétatives et ou kystiques.

1. Giardia intestinalis [8, 9, 10, 11,12, 13, 14]

:

Bien que les hommes aient souffert de giardiose à Giardia duodenalis

depuis des millénaires, il a fallu attendre l’invention du microscope pour que ce

parasite soit observé pour la première fois par Anton Van Leeuwenhoek et

encore environ deux siècles pour qu’il soit décrit de façon précise par Lambl en

1859.

1-1.Epidémiologie :

La giardiose est la protozoose intestinale la plus répandue dans le monde.

G. duodenalis est un parasite ubiquitaire, des régions tempérées et tropicales,

dont la prévalence varie en fonction de l’âge et du niveau socio-économique des

populations. Ainsi, la prévalence chez l’adulte varie de 2 à 7,5 % dans les pays

industrialisés à 12 à 30 % dans les pays en voie de développement.

Au Maroc, la fréquence de ce parasite chez les enfants en milieu scolaire

peut atteindre 10%.

Parasite :

Giardia existe sous deux formes : végétative et kystique.

-Forme végétative : le trophozoïte est piriforme, de face, il ressemble à

un cerf-volant de 10 à 20 μm de long sur 6 à 10 μm de large. Il est facile de

distinguer deux noyaux à l’état frais. De profil, le trophozoite présente un aspect

Page 19: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

19

en cuillère du à la dépression de la face ventrale, prolongée par une extrémité

effilée et les flagelles. Quatre paires de flagelles sont responsables des

mouvements caractéristiques dits en chute de feuille.

-Forme kystique : les kystes sont ovoïdes ou elliptique, mesurant 10 à

13 μm de long sur 8 à 9 μm de large. Ils possèdent deux ou quatre noyaux et

renferment des flagelles groupés en un faisceau réfringent dans l’axe

longitudinal du kyste, leur donnant un aspect caractéristique de pseudocloison

en microscope optique.

Cycle évolutif : figure 2

Le cycle de Giardia comporte deux stades : le trophozoïte et le kyste.

L’infection d’un nouvel hôte débute par l’ingestion de kystes viables, suivie de

leur dékystement sous l’effet du pH gastrique puis d’une remontée du pH en

présence de protéases (trypsine ou chymotrypsine). Ceci correspond à des

réponses coordonnées au niveau structural et moléculaire. Ainsi, des variations

au niveau de la nature et de la quantité des transcrits sont mises en évidence

durant les deux étapes correspondant aux conditions gastriques et intestinales.

Au niveau biochimique, de nombreuses enzymes sont mises en jeu lors du

dékystement, en particulier les phosphatases acides, la calmoduline ou la

protéine kinase A. La paroi du kyste est lysée, libérant un excyzoïte (élément

comportant quatre noyaux tétraploïdes (4×4N) dans le duodénum.

L’excyzoïte subit alors deux divisions binaires séparées par une division

nucléaire ce qui aboutit à quatre trophozoïtes haploïdes (2×2N chacun).

Page 20: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

20

La forme végétative ou trophozoïte vit dans la partie supérieure de

l’intestin grêle (duodénum et début du jéjunum). Elle n’est éliminée dans les

selles de l’hôte contaminé qu’au cours d’épisodes de diarrhée profuse.

Figure 2 : Cycle de Giardia intestinalis. [14]

Page 21: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

21

1-2-Symptomatologie clinique

Les manifestations cliniques de la giardiose humaine sont polymorphes. Le

portage asymptomatique est la forme la plus commune de l’infestation aussi

bien chez l’enfant que chez l’adulte. Les symptômes d’une giardiose aigue

apparaissent entre 3 et 20 jours après la contamination et durent souvent 2 à 4

semaines.

Il s’agit d’une diarrhée qui peut être aqueuse mais se présente plus souvent

sous la forme de selles pâteuses et grisseuses avec stéatorrhée. Nausées et

douleurs abdominales accompagnant fréquemment les épisodes diarrhéiques.

Lorsqu’elle évolue sur un mode chronique, la giardiose est souvent responsable

d’un syndrome de malabsorption qui peut s’avérer sévère, particulièrement chez

l’enfant, avec cassure de la courbe du poids. Elle occasionne alors une perte de

poids qui peut atteindre 10 à 20 du poids corporel habituel ou idéal.

1-3-Diagnostic :

L’examen parasitologique des selles :

L’examen parasitologique des selles permet une identification facile du

parasite le plus souvent sous sa forme kystique, à l’examen direct ou après

concentration par les techniques biphasiques classiques (MIF, Ritchie,

Bailenger...). Du fait de l’existence de périodes muettes sans émission de kystes,

il est indispensable de pratiquer l’examen à trois reprises et à plusieurs jours

d’intervalle si une technique d’amplification génique n’est pas utilisée.

Page 22: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

22

Tubage duodénal et entérotest :

En cas de négativité répétée des examens parasitologiques des selles, on

peut pratiquer un tubage duodénal, ou mieux un entérotest qui consiste à une

ingestion d’une capsule contenant un fils, dont on fixe une extrémité sur la joue,

et que l’on retire au bout de deux heures. Le contenu de la capsule est ensuite

mis entre lame et lamelle pour mettre en évidence les formes végétatives.

Biopsie duodénale :

Elle permet de mettre en évidence les parasites accolés à la surface de

l’épithélium intestinal, présentant une atrophie villositaire dans les formes

sévères.

2- Autres flagellés intestinaux [8, 9, 13, 14]

:

Ce sont des parasites du colon dont la pathogénicité de certains est toujours

discutée.

a-Trichomonas intestinal :

Ce flagellé est parasite du coecum et du côlon.

Trophozoïte : très mobile, en forme d’amande, mesure 10 à 15 μm de

long sur 7 à 10 μm de large. Il possède trois à cinque flagelles libres, en

position antérieure, et un flagelle accolé au corps cellulaire. Le noyau et le

cytoplasme qui sert à la capture des proies sont situés à l’extrémité antérieure

du corps.

Pas de forme kystique.

Page 23: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

23

b-Chilomastix mesnilii :

C’est un parasite cosmopolite observé le plus souvent dans les selles des

enfants.

Trophozoïte : mesure 14 à 20 μm de long sur 5 à 6 μm de large et n’est

observé que dans les selles liquide. Il est également piriforme, très mobile, avec

des mouvements en tire-bouchon ou en culbute. L’extrémité antérieure qui

contient un noyau volumineux est arrondie, alors que l’extrémité postérieure est

plus effilée et légèrement arquée.

Kyste : mesure 8 μm de long sur 5 à 7 μm de large, piriforme, prolongé

dans sa partie la plus rétrécie par un petit mamelon caractéristique, qui permet

d’établir facilement le diagnostic.

c-Embadomonas intestinalis :

Trophozoïte : très petit flagellé mobile n’excédent pas 10 μm. Il possède

deux flagelles antérieurs libres. Le corps cellulaire ne présente pas de sillon de

torsion.

Kyste : piriforme et réfringent, mesure moins de 6 μm.

d-Enteromonas hominis :

Trophozoïte : très petit flagellé mobile de forme arrondie et qui mesure 5

à 8 μm de long sur 6 à 7 μm de large.

Kyste : plus ou moins ovalaire, réfringent, ressemble à celui de Giardia,

mais il mesure moins de 8 μm et ne contient pas de débris flagellaires internes.

Page 24: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

24

C-Les coccidies [15, 16, 17, 18, 19, 20] :

Les coccidies sont des protozoaires à développement intracellulaire

obligatoire. Cryptosporidium spp. Cyclospora spp. et Isospora belli sont les

trois coccidioses responsables d’infections digestives à type le plus souvent de

diarrhée aiguë bénigne chez l’immunocompétent, et de diarrhées chroniques

pouvant menacer le pronostic vital chez l’immunodéprimé.

1-Cryptosporidiose :

Cryptosporidium est un protozoaire connu depuis le début du siècle et

responsable de diarrhées chez le veau. Mesurant 3 μm, il est situé dans la

bordure en brosse des entérocytes. La contamination s’effectue par voie orale. Il

a été mis en évidence chez le sujet immunodéprimé présentant des diarrhées.

Chez le sujet immunocompétent, cette affection provoque une

gastroentérite avec des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales.

Le diagnostic doit être systématiquement évoqué devant un sujet

immunodéprimé et présentant une diarrhée importante, sans étiologie retrouvée,

évoluant vers une malnutrition. Il est alors nécessaire de pratiquer un frottis de

selles, coloré au Ziehl-Neelsen modifié, pour mettre en évidence les

cryptosporidies. Par biopsie duodénojéjunale, on retrouve ces parasites accolés à

la bordure en brosse des entérocytes.

Page 25: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

25

2-Isosporose :

Parasitose intestinale due à Isospora belli, elle est largement répandue en

zone tropicale. L’homme se contamine en ingérant des oocystes sporulés

transmis par l’intermédiaire d’aliments ou d’eau contaminés par des matières

fécales. L’oocyste libère des sporozoïtes qui se multiplient dans les cellules

épithéliales de l’intestin pour donner de nouveaux oocystes éliminés avec les

selles. Une maturation de 2 à 3 jours dans le milieu extérieur est nécessaire pour

aboutir aux oocystes sporulés infectants. Le principal motif de consultation chez

l’immunocompétent est la présence d’une diarrhée aiguë (liquide, parfois

muqueuse) associée à des douleurs abdominales pouvant s’accompagner de

fièvre, de nausée et de vomissements. Chez l’immunodéprimé et en particulier

pour les patients infectés par le VIH, le tableau clinique peut être extrêmement

sévère, avec une diarrhée chronique entraînant une déshydratation importante et

un syndrome de malabsorption.

3-Microsporidiose :

Les microsporidies, petits parasites de 1 à 2 μm, ont été retrouvés

principalement chez les sujets atteints de sida, mais aussi chez les voyageurs en

zone tropicale. Le mode d’infestation demeure encore inconnu.

Les patients infestés présentent une diarrhée avec des épigastralgies et des

douleurs abdominales. Le diagnostic est basé sur la recherche des parasites dans

les selles, les urines, le lavage bronchioloalvéolaire, avec la coloration de Weber

au trichrome, et par fluorescence (Uvitex).

Page 26: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

26

D-Blastocystis homonis [8, 21, 22, 23] :

Blastocystis hominis est un protozoaire cosmopolite qui vit au niveau du

colon. Considéré au départ comme un champignon, actuellement il est classé

parmi les protozoaires.

1-Epidémiologie :

En général, les études réalisées dans les pays indutrialisés signalent une

prévalence globale approximative de 1,5% à 10% de Blastocystis hominis. La

distribution géographique de ce parasite semble universelle, les infections étant

plus répandues dans les régions tropicales et subtropicales ainsi que dans les

pays en voie de développement. Il est plus fréquent chez le sujet entre 25 à 45

ans et rarement retrouvé chez l’enfant de moins de 5 ans.

Parasite :

Le parasite est un petit protozoaire se multiplie très probablement par

division binaire et se présente au cours de son cycle sous plusieurs formes :

-La forme vacuolée : est la plus fréquemment observée en culture

polyxénique. Elle mesure 8 à 10 μm de diamètre, la vacuole est unique, le

cytoplasme et les noyaux souvent multiples sont refoulés à la périphérie.

-La forme granuleuse : de taille variable est sphérique et remplie de

granules situés dans le cytoplasme.

-La forme amiboïde : présente un noyau à chromatine condensée, une

vacuole centrale et de grandes mitochondries. Sa surface est hérissée de longs

filaments. Elle est peut mobile et se divise activement.

Page 27: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

27

-La forme kystique : est arrondie, mesure 3 à 10 μm avec un cytoplasme

condensé et plusieurs vacuoles.

Cycle évolutif :

Le cycle épidémiologique n’est pas encore élucidé. Cependant,

certaines hypothèses et constatations ont été rapportées :

-La forme vacuolée se transformerait en forme granuleuse lorsque les

conditions deviennent défavorables.

-La forme amiboïde serait la forme de multiplication.

-Les kystes à paroi fine seraient la forme de multiplication.

-Les kystes à paroi épaisse seraient les agents de transmission du parasite,

laquelle transmission se ferait par voie oro-fécale par l’intermédiare d’une

eau de boisson contaminée.

2-Pouvoir pathogène et symptomatologie clinique :

Blastocystis hominis est un protozoaire parasite dont l’importance en tant

que cause de maladies gastro-intestinales est controversée.

Certains auteurs l’incriminent autant qu’agent causal de diarrhée et de

douleurs abdominales, d’autres pensent qu’il causait rarement des symptômes

cliniques, le troisième groupe pense qu’il s’agit d’un agent pathogène se type

opportuniste.

Actuellement, ce parasite doit être considéré comme non pathogène,

cependant seule une persistance de troubles digestifs associée à la présence du

Page 28: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

28

parasite en l’absence de tout autre agent potentiellement pathogène peut faire

incriminer ce parasite.

3-Diagnostic :

Il repose sur la mise en évidence du parasite dans les selles fraîchement

émise, les techniques d’enrichissement entraînant souvent sa lyse et la technique

recommandée est celle de Ritchie. La coloration au lugol permet de confirmer le

caractère non iodophile de la vacuole.

La culture de ce parasite s’effectue dans un milieu à protozoaire, en

anaérobiose à 37C à pH neutre, en présence de germes fécaux. Le temps de

pousse est de 24 à 48 heures.

Page 29: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

29

II- Helminthes intestinaux :

A-Nématodes :

1-Enterobius vermicularis [8,24,25,26]

:

L’oxyurose est due à un parasite connu depuis l’Antiquité, appartenant à la

famille des némathelminthes, Enterobius vermicularis. C’est une maladie

cosmopolite extrêmement fréquente, favorisée par la vie en collectivité, qui

atteint surtout les enfants, mais tous les âges peuvent être concernés. Du fait de

leur cycle strictement intraluminal intestinal, les oxyures entraînent

essentiellement des symptômes digestifs, dont le principal est le prurit anal.

1-1.Epidémiologie :

L’oxyurose est une maladie très largement répandue sur toute la planète.

Elle représente l’helminthiase la plus fréquente en Europe et aux États-Unis.

On estime à plus d’un milliard le nombre de personnes infectées dans le

monde, toutes classes sociales confondues.

Sa fréquence chez les enfants en milieu scolaire marocain est de 25%.

Parasite :

-Adulte : Vers ronds et blancs de petite taille, ils possèdent à leur extrémité

antérieure un renflement cuticulaire vésiculeux strié, une bouche entourée de

trois lèvres capables de se rétracter dans le corps assurant une fixation solide à la

muqueuse intestinale, et deux crêtes longitudinales latérales permettant une

identification facile de ces parasites sur les coupes anatomopathologiques.

Page 30: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

30

Le male mesure 0,9 à 3,8 μm de long, son extrémité postérieure est

recourbée et porte un spicule copulateur.

La femelle, ovipare, mesure 9 à 13 μm de long, son extrémité postérieure

est effilée et translucide, la vulve est ventrale et débouche au tiers antérieur.

-œuf :

Les oeufs sont lisses, à parois épaisses, oblongues, asymétriques, avec une

face plus convexe que l’autre en coupe transversale et un pôle plus aigu d’où

sortira la larve. Ils mesurent 50 à 60 μm de long et 30 à 32 μm de large.

Cycle évolutif : figure 3

Après ingestion, les oeufs éclosent dans l’estomac et le duodénum et

donnent naissance à une larve rhabditoïde. En deux mues dans l’intestin grêle,

les larves deviennent adultes.

Après l’accouplement dans la région iléocæcale, les mâles restent sur place,

ou meurent et sont expulsés dans les selles, tandis que les femelles vont migrer

le long du côlon. Elles progressent de 12 à 14 cm par heure. Lorsque l’utérus est

rempli d’oeufs, les femelles gravides traversent l’anus, essentiellement la nuit, et

viennent pondre au niveau de la marge anale entre 4 000 et 17 000 oeufs (10 000

en moyenne), en une vingtaine de minutes. Après la ponte, les femelles meurent

et sont éliminées.

Au moment de la ponte, les oeufs renferment des embryons gyriniformes,

immatures et non infectants. La durée moyenne du cycle est de 3 semaines.

Il existe quatre modes de transmission reconnus :

Page 31: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

31

Ŕ la transmission directe de l’anus à la bouche par l’intermédiaire des ongles

des doigts, favorisée par le prurit. Cette auto-infestation, fréquente chez l’enfant,

explique les atteintes massives et répétées ;

Ŕ la transmission indirecte par l’intermédiaire des objets ou aliments

contaminés par des oeufs viables qui y ont été déposés par des doigts souillés ;

Ŕ l’inhalation, puis l’ingestion d’oeufs embryonnés en suspension dans les

poussières. Ce mode de transmission est favorisé par la présence des oeufs dans

la literie, les vêtements, et sur les objets domestiques usuels souillés ;

Ŕ la rétro-infection, au cours de laquelle, après éclosion au niveau de la

marge anale, la larve rejoint par voie rétrograde le rectum puis le cæcum où elle

devient adulte. Ce dernier mode de transmission reste cependant très

controversé. Un cas de transmission périnatale a été décrit dans la littérature.

Figure 3 : Cycle biologique d’Enterobius vermicularis. [24]

Page 32: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

32

1-2.Symptomatologie clinique :

Le symptôme principal et le plus constant est le prurit anal. Il est présent

chez environ 30 % des patients, maximal le soir et la nuit, la chaleur du lit

provoquant une grande activité des oxyures. Les autres troubles intestinaux sont

moins caractéristiques : des douleurs abdominales non systématisées et de

diarrhée.

Les oxyures peuvent aussi être responsables de manifestations nerveuses :

insomnies, irritabilité et cauchemars.

Les oxyures peuvent aussi être responsables de complications : appendicite

et vulvite chez la fillette.

1-3.Diagnostic :

-Diagnostic de présomption : il est souvent clinique basé sur le prurit anal.

-Diagnostic parasitologique direct :

Examen de référence, il permet la mise en évidence de vers adultes ou

d’oeufs d’oxyures caractéristiques.

La recherche des oeufs d’oxyures reste cependant le meilleur examen

diagnostique. Ces oeufs doivent être recherchés au niveau de la marge anale, de

préférence le matin au réveil et avant toute toilette locale, par la méthode du

scotch-test de Graham.

L’examen parasitologique des selles est peu rentable (5 à 10 %) même chez

les personnes hébergeant un grand nombre d’adultes dans leur tube digestif, les

Page 33: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

33

femelles ne pondant leurs oeufs qu’au niveau de la marge anale où ils

s’accumulent entre les plis.

2-Ascaris lumbricoides [27, 28, 29, 30, 31]

:

L’ascaridiose est une parasitose due à la présence et au développement

chez l’homme d’un ver rond, l’ascaris. Dans le monde, un individu sur quatre

héberge ce parasite.

2-1.Epidémiologie :

L’ascaridiose est une affection cosmopolite qui sévit essentiellement sur le

mode endémique dans toutes les régions du tiers-monde. Elle touche environ un

quart de la population mondiale. Sa prévalence reste élevée au niveau de toutes

les tranches d’âge, de l’enfant à l’adulte, dans les zones pauvres suburbaines et

les régions rurales tropicales, atteignant parfois jusqu’à 70 à 80% de la

population. Cette prévalence est de 85 % dans certaines régions du Bangladesh.

Parasite :

-Adulte : C’est un ver rond de grande taille. Les mâles mesurent de 12 à 30

cm de long sur 2 à 4 mm de diamètre, leur extrémité postérieure recourbée en

crosse est munie de deux spicules copulateurs. Les femelles atteignent 20 à 35

cm de long sur 3 à 6 mm de diamètre. Le ver vivant est de couleur rosée, le ver

mort de couleur blanc opaque.

Les vers adultes vivent approximativement de 6 à 18 mois. Leur habitat

naturel est l’intestin grêle, et plus précisément le jéjunum dans ses parties

moyenne et proximale. Les ascaris ne possèdent pas d’appareil de fixation sur la

Page 34: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

34

muqueuse intestinale. Ils vivent en anaérobie dans la lumière intestinale et

ingèrent les particules alimentaires.

-Œuf : l’œuf typique d’Ascaris est ovoïde mesurant 70 μm de long sur 50 μm

de large et possédant deux enveloppes, l’une externe, brune et mamelonnée et

l’autre interne et lisse. Cet œuf est fécondé mais non embryonné à l’émission.

Les œufs non fécondés sont difficiles à identifier et posent un problème au

niveau du diagnostic.

Cycle évolutif : figure 4

Le cycle évolutif d’Ascaris lumbricoides est un cycle direct sans hôte

intermédiaire, il est dit monoxène. Les femelles fécondées pondent des oeufs qui

sont éliminés dans le milieu extérieur avec les selles du sujet parasité. Les oeufs

sont résistants au froid, à la dessiccation et à divers agents. Ils effectuent leur

maturation dans un environnement humide avec des températures comprises

entre 28 ° et 32 °C. Cette maturation aboutit à la formation d’une larve : œuf

« embryonné » en 2 à 3 semaines.

Ces oeufs embryonnés peuvent rester dans cet état pendant 2 à 6 ans.

Quand ils sont ingérés par l’hôte définitif avec de l’eau de boisson, des légumes

ou des aliments souillés, la coque de l’oeuf est dissoute par les sucs digestifs. La

larve libérée traverse la paroi intestinale grâce à des enzymes protéolytiques,

gagne le foie par la veine porte, puis le coeur droit, l’artère et les capillaires

pulmonaires en 3 à 4 jours. Une semaine plus tard, elle franchit la paroi

alvéolocapillaire et passe dans l’arbre trachéobronchique en remontant les

bronchioles, les bronches et la trachée. Durant les 15 jours de son étape

pulmonaire, elle a mué en larve de troisième ou de quatrième stade puis

Page 35: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

35

parvenue au carrefour aérodigestif, une toux réflexe la fait déglutir dans le tube

digestif. La larve arrive au niveau de l’intestin grêle en passant par l’œsophage

et l’estomac et en résistant à l’action des sucs digestifs, où elle subit une

dernière mue qui la transforme en ver adulte. Six à 8 semaines plus tard, les vers

sont sexuellement matures et les femelles commencent à pondre. Ce cycle dure

entre 60 et 90 jours.

Figure 4 : Cycle évolutif d’Ascaris lumbricoides. [28]

1. Adultes dans le grêle ;

2. Œufs disséminés dans la nature avec les selles ;

3. Œufs embryonnés dans le milieu extérieur ;

4. Œufs avalés avec les aliments ;

5. Larves : paroi intestinale, foie par le système porte,

poumon, carrefour aérodigestif ;

6. Larves dégluties, devenant adultes dans le grêle.

Page 36: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

36

2-2.Symptomatologie clinique :

L’ascaridiose asymptomatique est la forme la plus fréquente qui correspond

à une infestation modérée. Son diagnostic est posé lors de la découverte fortuite

d’oeufs dans les selles, ou lors du rejet spontané de vers adultes par l’anus.

L’ascaridiose maladie ces symptômes cliniques, quand ils sont présents,

correspondent à deux phases successives : la phase d’invasion qui exprime le

stade de migration larvaire et la phase d’état contemporaine du stade adulte.

- phase d’invasion :

Les réactions inflammatoires de type immunoallergique déclenchées au

niveau du foie et des poumons dominent le tableau, mais leur expression

clinique est inconstante. Le passage pulmonaire des larves est susceptible

d’entraîner une réaction infiltrative responsable d’un syndrome de Loeffler. Il

apparaît 3 à 16 jours après l’ingestion d’oeufs d’ascaris et se manifeste par des

accès de toux sèche, une légère dyspnée et de rares expectorations muqueuses

dans lesquelles on retrouve des polynucléaires éosinophiles et des cristaux de

Charcot-Leyden.

-phase d’état :

Les symptômes sont directement liés à la présence des vers adultes dans

l’intestin. Les troubles gastro-intestinaux constituent les manifestations les plus

fréquentes et les plus évocatrices. Il est peut-être noté chez les enfants avec un

retentissement nutritionnel d’importance variable un syndrome de

malabsorption. Il y’a aussi des signes généraux et neurologiques ou également

des signes allergiques.

Page 37: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

37

-les complications :

- Occlusion intestinale.

-Péritonite ascaridienne.

-Ascaridiose appendiculaire.

-Ascaridiose hépatobiliaire et pancréatique.

2-3.Diagnostic :

Diagnostic de présomption :

-Hémogramme : il montre une hyperleucocytose, variant entre 10 000 et 20

000 leucocytes/mm3, avec hyperéosinophilie (10 à 60 % des leucocytes) au

stade de migration larvaire s’amplifiant jusqu’à la troisième semaine.

-Examen parasitologique des selles : il est négatif à la phase d’invasion

-Réactions immunologiques : l’immunofluorescence indirecte, double

diffusion en gélose, l’hémagglutination passive et western blot.

-Examens parasitologiques des selles :

Si l’infestation est massive l’examen direct des selles fraîches entre lame et

lamelle suffit pour poser le diagnostic d’ascaridiose. En cas de faible infestation,

le recours aux techniques de concentration est souvent utile : c’est la méthode de

flottation de Willis, les méthodes diphasiques de Ritchie, la méthode de

Bailenger ou methionate iode formol (MIF) concentration, la méthode combinée

de Junod et la technique d’éclaircissement de Kato.

La mise en évidence des oeufs permet un diagnostic de certitude, mais il

faut savoir répéter les examens de selles à quelques jours d’intervalle pour

couvrir les périodes d’élimination négatives. Donc un examen de selles négatif

n’élimine pas le diagnostic d’ascaridiose.

Page 38: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

38

3-Trichuris trichiura [32, 33, 34]

:

3-1.Epidémiologie :

La trichocéphalose est une parasitose cosmopolite, affectant

approximativement 1049 millions d’individus à travers le monde avec une

prévalence pouvant atteindre 95 % chez les enfants dans certaines régions où les

accès aux structures de soins et d’éducation sont très limités ; elle s’y associe

généralement avec de la malnutrition et des anémies sévères.

Parasite :

-Adulte : Vers ronds et de couleur blanche, mesurant 30 à 45 mm de long

pour le mâle et 35 à 50 mm de long pour la femelle, les trichocéphales sont

constitués de deux parties très distinctes. L’extrémité antérieure, filiforme,

mesure 20 à 30 mm de long et 100 à 180 μm de diamètre ; elle contient

l’oesophage, entouré du stichosome (constitué d’une rangée de cellules

glandulaires régulièrement alignées s’ouvrant dans l’oesophage, les stichocytes),

et en position ventrale, une bande bacillaire large, composée de grandes cellules

en colonne à fonction probablement excrétoire, s’ouvrant à travers la cuticule.

Leur cavité buccale ressemble à une fente étroite (5 à 6 μm) et contient un petit

stylet. Leur partie postérieure, plus large, mesure 10 à 15 mm de long et 400 à

700 μm de diamètre, elle contient l’intestin et les organes reproducteurs.

-Œufs : ont une forme tout à fait caractéristique, de couleur jaune-orangé, ils

sont ovoïdes, mesurant 50 à 65 fois 23 à 30 μm,possèdent une coque épaisse

brune et un bouchon nuqueux à chaque extrémité, leur donnant un aspect en

citron. Ils ne sont pas embryonnés dans les matières fécales fraîchement émises.

Page 39: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

39

Cycle évolutif : Il est direct, monoxène (sans hôte intermédiaire).

Les oeufs, éliminés avec les selles du sujet parasité, ne sont pas infestants,

car non embryonnés à la ponte. Dans le milieu extérieur, selon les conditions

d’humidité et de température, le développement embryonnaire jusqu’au stade

larvaire infestant L2 intraovulaire, nécessite de 2 à 6 semaines, voire plus, il est

inhibé par le rayonnement solaire et la dessication. Les oeufs résistent au gel ;

ils restent viables et infestants durant 1 à 5 ans.

L’infestation se fait exclusivement par ingestion des œufs embryonnés :

consommation de fruits et de légumes mal lavés ou d’eau contaminés par des

matières fécales.

L’action successive des liquides gastrique et pancréatique est nécessaire à

l’éclosion des oeufs. Si les premiers stades du développement larvaire n’ont pas

été décrits chez l’être humain, on sait en revanche qu’il n’y a pas de migration

viscérale.

Quant à l’existence éventuelle d’une phase de pénétration transitoire des

premiers stades larvaires dans la muqueuse de l’intestin grêle, elle est

controversée. Après la troisième mue, les nématodes deviennent adultes au

niveau du cæcum, leur partie antérieure enfouie dans l’épithélium et creusent un

canal sinueux qui soulève la surface de la muqueuse. La durée exacte du

développement, depuis la contamination orale jusqu’à la première ponte est

estimée de 40 à 60 jours.

Page 40: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

40

3-2.Symtomatologie clinique :

-Formes classique :

Quand les vers sont devenus adultes, bien implantés dans la muqueuse

cæcale, la sévérité de la maladie et les perturbations nutritionnelles sont

directement proportionnelles avec le nombre de parasites hébergés par le patient.

Dans les pauci-infestations, estimées à moins de 100 vers, les patients sont

habituellement asymptomatiques ou présentent de très discrets troubles du

transit ainsi que de vagues douleurs abdominales diffuses ou localisées au

niveau de la fosse iliaque droite.

Quand le parasitisme est plus fort, entre 100 et 200 vers en moyenne, chez

6 à 10 % des enfants, la diarrhée chronique, le retard de croissance, de même

que la géophagie, sont manifestes.

Quand les vers sont en grand nombre, plus de 200, l’infestation est dite

massive et ressemble à un véritable syndrome dysentérique avec diarrhées

glairosanguinolentes, coliques abdominales bien localisées ou au contraire assez

diffuses avec ténesme et ballonnements ; s’y associent souvent un prolapsus

rectal, de la géophagie et une anémie clinique et biologique ; un retard de

croissance, un retard mental, un hippocratisme digital ne sont pas rares et les

associations avec d’autres helminthoses, une amoebose voire même une

shigellose sont tout à fait courantes. Dans ces cas de fortes infestations,

l’absentéisme scolaire est fréquent.

-Formes cliniques :

-forme gastrique : Un cas d’inflammation éosinophilique du tractus

intestinal avec ascite associée à une trichocéphalose gastrique a été rapportée.

Page 41: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

41

-formes intestinales : Un syndrome pseudoappendiculaire a été décrit, de

même qu’une invagination iléocolique, une obstruction cœcale, un cas de

rectorragies, et une obstruction colique avec perforation.

-formes cutanées : Les cas de trichocéphaloses avec éruptions

érythématopapuleuses prurigineuses généralisées, crises urticariennes et lésions

eczématiformes sont rares.

3-3.Diagnostic :

Diagnostic parasitologique :

-Mise en évidence des œufs : l’abondance de la ponte des vers femelles et

l’excellente efficacité des techniques de concentration standards utilisées en

routine (méthodes de flottation comme celle de Willis ou méthodes diphasiques

comme celles de Bailenger ou de Ritchie) font que les oeufs sont aisément

détectés en période d’état de la maladie par la pratique de l’examen

parasitologique des selles.

-Mise en évidence des vers adultes : après un traitement antihelminthique, il

est possible de mettre en évidence dans les selles les vers adultes éliminés ;

ceux-ci sont, en effet, expulsés du 2e au 6e jour suivant la première prise

médicamenteuse, avec un maximum au 4e jour. Ceci constitue la meilleure

façon de mesurer la charge parasitaire.

Diagnostic sérologique :

L’efficacité du diagnostic parasitologique des oeufs dans les selles fait que

le diagnostic immunologique de la trichocéphalose n’a aucun intérêt. De plus, à

ce jour, aucun antigène spécifique n’a été commercialisé et aucune technique

Page 42: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

42

sérologique n’est particulièrement recommandée pour effectuer le diagnostic

indirect de cette parasitose.

4-Ankylostome [8, 35, 36]

:

L’ankylostomiase est une helminthiase digestive cosmopolite, due à deux

nématodes, Ancylostoma duodenale et Necator americanus. Survenant dans tous

les pays chauds et humides, elle affecte près du quart de la population mondiale.

4-1.Epidémiologie :

L’ankylostomiase est une parasitose cosmopolite dont les aspects

épidémiologiques varient selon le niveau socioéconomique et sanitaire des pays.

Les infections avec Necator americanus s’observent de façon

prédominante entre les tropiques du Cancer et du Capricorne

La distribution géographique de Ancylostoma duodenale (« ankylostome de

l’Ancien Monde ») qui recouvre les aires africaine, indienne et chinoise de

Necator americanus, s’observe également de façon largement prédominante, et

parfois même exclusive, en Europe méridionale, dans les régions nord de l’Inde,

de la Chine et de l’Afrique du Nord.

Au Maroc, on retrouve les ankylostomes essentiellement dans les

plantation de jasmin : Tifelte, Khemissat, Tiddes et dans les mines de khouribga

et de Jrada.

Parasite :

-Adulte : les vers cylindriques, de couleur blanc nacré ou rosé (après un

repas sanguin), sont parfois difficiles à distinguer macroscopiquement entre eux,

les vers de N. americanus étant à peine plus minces et plus courts que ceux d’A.

Page 43: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

43

duodenale. La longueur des vers mâles est d’environ 7 à 9mm, celle des vers

femelles entre 9 et 11 mm.

-Œufs : non embryonnés, ellipsoïdes, ont une longueur moyenne de 70 μm

et une largeur de 40 μm. À largeur égale, ils sont donc sensiblement plus longs

que ceux d’A. duodenale qui mesurent, dans les mêmes conditions d’examen, 60

μm sur 40 μm.

-Larves : à température ambiante, l’embryon se forme en 24 heures, puis

perce la coque de l’œuf libérant une larve rhabditoide L1, à double renflement

oesophagien. Subit une première mue, devenant une larve strongyloide L2 avec

un seul renflement oesophagien terminal. Ce n’est cependant qu’au stade suivant

L3 que la larve grandit et devient infestante.

Cycle évolutif : figure 5

Dès l’émission des œufs dans le milieu extérieur, et lorsque les conditions

Physico-chimiques sont favorables, les oeufs non embryonnés se segmentent en

blastomères.

À température ambiante, l’embryon se forme en 24 heures, puis perce la

coque de l’oeuf libérant une larve rhabditoïde (L1), elle se transforme en larve

strongyloїde L2, puis en larve strongyloїdes enkystées L3.ces larves possèdent

un géotropisme négatif,un histotropisme et un thermotropisme positif. Elle

pénètre activement à travers la peau, passe dans la circulation sanguine et arrive

au niveau des poumons. Elle mue au stade L4 puis passe dans l’arbre trachéo-

bronchique vers la trachée et le carrefour aéro-digestif. Le parasite est dégluti et

passe dans l’œsophage puis le duodénum.

Page 44: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

44

Figure 5 : Cycle parasitaire de Necator americanus et Ancylostoma

duodenale. [35]

4-2.Symptomatologie clinique :

Les signes cliniques varient avec les phases du développement du parasite

et la densité de l’infection.

Phase d’infestation :

La pénétration transcutanée des larves infestantes (L3) va entraîner, en 24

heures, l’apparition d’un érythème maculoprurigineux, disparaissant en quelques

jours.

Page 45: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

45

Phase d’invasion pulmonaire, pharyngée et laryngotrachéale :

Ce transit des larves peut s’accompagner d’une irritation des voies

aériennes supérieures (« catarrhe des gourmes ») telle que toux quinteuse,

dysphagie avec sialorrhée, voix rauque, prurit nasal, crachats hémoptoïques,

dyspnée asthmatiforme…, sans que l’on puisse parler réellement de syndrome

de Löffler.

Phase d’état intestinale :

Les manifestations digestives et anémiques observées au cours de cette

phase sont liées, d’une part à l’atteinte de la muqueuse duodénojéjunale par les

vers adultes, d’autre part aux conséquences de la spoliation sanguine engendrée

par l’érosion des muqueuses.

4-3.Diagnostic :

Examens biologiques d’orientation :

-Numération-formule sanguine : l’anémie est toujours présente mais parfois

discrète et longtemps normocytaire, normochrome, normosidérémique et peu

régénérative dans les infestations débutantes ou modérées.

Une hyperleucocytose est fréquente, débutant progressivement 1 à 2

semaines après l’infestation. Cette leucocytose est modérée (10 à 20 G/L),

parfois plus importante pouvant atteindre jusqu’à 40 G/L.

Diagnostic indirect immunologique : des anticorps sériques des

différentes classes (IgG, IgM, IgA, IgE) apparaissent au cours de l’infection, et

peuvent être détectés par immunofluorescence indirecte, enzyme-linked

immunosorbent assay (Elisa) ou immunoblot.

Diagnostic direct parasitologique :

Page 46: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

46

Le diagnostic de certitude de l’ankylostomiase repose sur la mise en

évidence de l’agent pathogène sous l’une de ses formes évolutives.

-Mise en évidence des œufs : l’examen parasitologique des selles permet de

retrouver et d’identifier facilement les oeufs dès le faible grossissement

microscopique.

Les selles examinées doivent être fraîchement émises (délai de 3 heures

maximum) sinon la segmentation des blastomères se poursuit tant que la selle

n’est pas fixée.

Un résultat négatif n’écarte pas le diagnostic, notamment au cours de la

phase d’invasion ou bien au cours des phases d’hypobiose d’Ancylostoma

duodenale : il doit faire répéter l’analyse parasitologique des selles.

-Concentration parasitare : en cas d’infestation modérée, différentes

méthodes de concentration sont parfois nécessaires : méthode par

sédimentation (Faust, Jahnes…), par flottaison (Willis, Janeckso-Urbanyl…),

méthode diphasique (Bailanger, Ritchie…) ou méthode d’éclaircissement

(Kato), cette dernière étant la méthode de choix pour les enquêtes de terrain.

-Numération des œufs : elle permet de préciser le nombre de vers adultes

hébergés par le malade, d’évaluer la charge parasitaire et de la corréler avec

l’intensité de l’anémie.

-Coproculture parasitaire : étude des larves : le diagnostic d’espèce avec

certitude. Différentes techniques ont été rapportées : culture sur milieu gélosé

(technique de Mollet et Derr), culture sur buvard en boîte de Pétri ou en tube,

culture de Brumpt modifiée par Sang.

Page 47: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

47

-Recherche des vers adultes : le diagnostic d’espèce est réalisé d’après les

caractères morphologiques des vers adultes récoltés dans les selles émises 48

heures après un traitement antihelminthique à action paralysante.

5-Strongyloides stercoralis [37,38]

:

L’anguillulose ou strongyloïdose est une parasitose intestinale due à un

petit nématode remarquable par sa biologie, Strongyloides stercoralis, et parfois

Strongyloides fuelleborni.

5-1.Epidémiologie :

L’anguillulose est un mal cosmopolite. Elle est extrêmement fréquente en

Afrique Noire, aux Antilles françaises, en Amérique Centrale et du Sud, en Asie

du SUD-EST où nombre de vétérans américains de la guerre d’Indochine furent

contaminés.

Parasite :

Il existe trois formes de développement de S. stercoralis : adulte, larve

rhabditoïde et larve strongyloïde infestante. La femelle parthénogénétique adulte

de S. stercoralis est filariforme, mesure 2 à 3 mm de long sur 50 μm de

diamètre. Elle vit dans la muqueuse du duodénum et du jéjunum chez l’homme,

mais aussi chez d’autres primates (le chien, le chat et le renard). La forme de S.

stercoralis qui parasite le chien et le chat est morphologiquement et

physiologiquement semblable à celle qui parasite l’homme. Les larves sont

incapables de survivre en dessous de 8 °C et au-delà de 40 °C.

Page 48: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

48

Cycle évolutif : figure 6

Le cycle évolutif est unique et complexe, se déroulant chez l’homme et

dans le milieu extérieur. Après avoir franchi les téguments, la larve strongyloïde

infestante (L3), présente dans le milieu extérieur, décrit le même cycle

biologique interne que l’ascaris et l’ankylostome avec successivement migration

sanguine dans le cœur droit puis vers le poumon (capillaires pulmonaires puis

alvéoles) où elle change de direction et remonte jusqu’au carrefour aérodigestif

par les bronches et la trachée. Elle est alors déglutie.

Après avoir franchi le pylore, et au terme de deux autres mues, elle devient

une femelle parthénogénétique (autoreproduction de l’espèce en l’absence de

mâle à partir d’un oeuf non fécondé : on ne retrouve pas de mâle dans le cycle)

qui va s’enfouir dans la muqueuse duodénale et commencer à pondre 1 mois

après l’infestation une cinquantaine d’oeufs par jour. De cet oeuf éclot, in situ,

une larve rhabditoïde de première génération (LR1). La clé du cycle réside dans

cette larve non infestante qui migre dans la lumière intestinale selon trois

possibilités.

Page 49: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

49

Figure 6 : Cycle évolutif de l’anguillulose. [38]

FP : femelle parthénogénétique ;

L1-L2 : larves rhabditoïdes ;

L3 : larve strongyloïde.

Page 50: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

50

5-2.Symptomatologie clinique :

La pénétration transcutanée peut provoquer un prurit. Plus tard, un sillon

cutané érythémateux, prurigineux et mobile de plusieurs millimètres par heure

est assez caractéristique. La phase pulmonaire est fugace : toux, hémoptysie. Les

troubles digestifs, les plus fréquents, ne sont significatif : nausée, vomissent et

diarrhée.

5-3.Diagnostic :

Classiquement, l’hémogramme montre une hyperéosinophilie oscillante. Le

diagnostic est affirmé par l’examen parasitologique des selles, avec technique

spéciale de recherche des anguillules : méthode d’extraction de Baermann,

mettant en évidence les larves de 300 μm de long. Le sérodiagnostic n’est pas

une technique de routine.

B- Plathelminthes :

1-Cestodes :

Les cestodes correspondent à des vers plats segmentés (de kestos en grec

signifiant ruban), appartenant à la famille des Plathelminthes, parasites de

nombreuses espèces animales dont l’homme, et sont responsables de

manifestations pathologiques multiples.

Page 51: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

51

a.Taenia saginata [39, 40, 41, 42]

:

Le taeniasis est une maladie due à la présence dans le tube digestif de

l’homme du taeniasis saginata qui est un cestode de grande taille et dont la

spécificité humaine est marquée.

a-1.Epidémiologie :

L’incidence et la prévalence de ce parasite sont en relation avec les

conditions locales d’habitat et la consommation de viande de boeuf mal cuite ou

crue. C’est un parasite cosmopolite, avec des régions de haute endémicité

comme l’Amérique latine, l’Afrique, le Moyen- Orient et l’Asie centrale ; dans

certains échantillons de population d’Afrique de l’Est, la prévalence dépasse

50 %.

Parasite : le Tænia saginata est un ver plat, segmenté, de 4 à 12 m de

long, de couleur blanche. À son extrémité antérieure se situe le scolex mesurant

1 à 2 mm de diamètre, avec quatre ventouses sans rostre ni crochets lui

permettant la fixation à la muqueuse de l’intestin grêle. Ce scolex se prolonge

par un cou de courte taille (de 3 à 7 mm) à partir duquel les segments croissent

et se différencient. On retrouve par la suite un long strobile, composé d’une

chaîne de 1 000 à 2 000 segments ou proglottis, allant de 1 mm à 1 à 2 cm pour

les plus mûrs, en cours de maturité sexuelle, matures ou gravides.

-Œufs : ces oeufs sont sphériques, de 30 à 40 μm, entourés d’une paroi

à double coque : la coque externe, hyaline, et la coque interne, marron,

épaisse et striée, renfermant l’embryon d’où son nom d’embryophore. Entre

les deux se trouve un espace rempli de granulations réfringentes.

-Larve cysticerque : elle a une forme ovoïde de couleur blanchâtre,

voire rosée lorsqu’elle est colorée par la myoglobine et rouge en lumière de

Page 52: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

52

Wood. Sa composition est faite d’un tissu interne fibromusculaire avec des

corpuscules calcaires entouré d’une enveloppe externe fibrocollagène. Elle

contient un scolex avec quatre ventouses.

Cycle évolutif : figure 7

Les oeufs matures émis dans le milieu extérieur sont ingurgités par l’animal

(bovidés). L’embryon, débarrassé de sa coque dans le tube digestif, pénètre la

muqueuse intestinale et gagne les muscles striés (parfois le foie, le poumon ou

l’encéphale) où il s’enkyste et donne une larve cysticerque infestante en 2 à 3

mois.

L’homme se contamine en consommant de la viande de bœuf

insuffisamment cuite ou crue. La larve devient active, le scolex s’évagine après

digestion de son enveloppe et s’attache à la muqueuse jéjunale à environ 40 à

50 cm en dessous de l’angle duodéno jéjunal. Elle devient alors un parasite

adulte en 10 à 12 semaines.

Page 53: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

53

Figure 7 : Cycle biologique de Tænia saginata. [39]

a-2.Symptomatologie clinique :

La plupart des patients parasités sont asymptomatiques, avec parfois la

découverte de proglottis dans les sous-vêtements. Cependant, on peut retrouver

de nombreuses plaintes aspécifiques comme une sensation de plénitude rectale

et de reptation autour de l’anus lors de l’émission de proglottis, des nausées, de

vagues douleurs épigastriques ou périombilicales. Certains autres symptômes

sont attribués à la présence du parasite comme une anorexie (ou au contraire une

Page 54: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

54

augmentation de l’appétit), une perte de poids, des céphalées, des convulsions

(surtout chez l’enfant) et des manifestations allergiques diverses (prurit,

urticaire, autres atteintes cutanées, voire oedème de Quincke), mais ils peuvent

être dus à la présence concomitante d’un autre parasite ou à une autre

pathologie.

a-3.Diagnostic :

Diagnostic de présomption : on peut noter une hyperéosinophilie

modérée (de 5 à 15 % en valeur absolue) chez 5 à 45 % des patients et de

façon plus rare des taux plus importants, jusqu’à 5 000 éosinophiles/mm3.

Diagnostic direct :

-Identification des anneaux qui sont le plus souvent apportés par le patient.

-Recherche des œufs par scotch-test.

-Identification des œufs dans les selles est exceptionnelle mais nénmoins

possible.

b-Hymenolepis nana [39,43]

:

L’hymenolepiose est une parasitose due à un cestode du genre

Hymenolepis qui comporte deux espèces : Hymenolepis nana et

Hymenolepis diminuta, seule Hymenolepis nana est considérée pathogène pour

l’homme.

b-1.Epidémiologie :

Il s’agit du plus commun des cestodes après le Tænia saginata. Il a une

distribution cosmopolite, mais sa prévalence est importante dans les pays chauds

et arides.

Page 55: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

55

Parasite :

Il s’agit du plus petit cestode du tube digestif, avec une taille de 40 mm de

long pour 1 mm de large. Son scolex possède quatre ventouses et un rostre

rétractable, armé d’une seule couronne de 20 à 30 crochets. Le cou est long et

mince, et le corps est constitué de 200 proglottis environ, plus larges que longs.

Les pores génitaux sont en position latérale et toujours du même côté. Chaque

segment mature contient trois testicules et un utérus bilobé. Les segments

gravides se désagrègent puis, avant de se détacher du strobile, libèrent les oeufs

de 30 à 47 μm de diamètre que l’on retrouve dans les selles.

Cycle évolutif : figure 8

-Cycle direct : le plus fréquent, est un cycle dit monoxène puisqu’il passe par

un seul hôte. En effet, l’homme hébergeant la forme adulte dans son intestin

grêle va libérer dans le milieu extérieur de nombreux oeufs dont la transmission

se fait directement d’homme à homme par contact orofécal en cas d’hygiène

défaillante. L’oeuf ainsi ingéré est directement infestant et libère, dans le

duodénum, l’embryon hexacanthe qui lui-même va donner une larve

cysticercoïde ; après 5 à 6 jours dans le jéjunum, elle se détache de la muqueuse,

le scolex s’évagine et elle se transforme en forme adulte en 20 à 30 jours dans

l’intestin grêle. Les oeufs sont ensuite émis dans les selles régulièrement.

-Cycle indirect : hétéroxène, passe quant à lui par un hôte intermédiaire, un

insecte : ver de farine ou Tenebrio molitor ; blattes ; puces ou Xenopsylla

cheopis, Ctenocephalus canis, Pulex irritans). L’oeuf est ingéré par cet insecte

et va éclore dans la cavité générale où l’embryon hexacanthe va se transformer

en larve cysticercoïde. L’homme se contamine en ingérant accidentellement un

insecte dans la farine mal cuite.

Page 56: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

56

Figure 8 : Cycle biologique d’Hymenolepis nana. [39]

b-2.Symptomatologie clinique :

La plupart des infections sont asymptomatiques, en relation avec une

infestation légère ou modérée. Les facteurs influençant le nombre de parasites au

sein de l’homme sont l’immunité et l’alimentation. En général, l’infection

disparaît spontanément à l’adolescence et est rare chez l’adulte sain. La

symptomatologie dépend du nombre de parasites présents.

Page 57: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

57

En effet, des études ont montré qu’un patient ayant une densité d’oeufs

dans les selles supérieure à 15 000 par gramme a invariablement des douleurs

abdominales, une diarrhée, une perte de poids, une irritabilité ou une anorexie.

D’autres plaintes peuvent être décrites, comme une irritabilité, un urticaire, un

prurit (nasal ou anal), voire des crises convulsives (souvent attribuées

directement à cette infection mais probablement liées à une pathologie

concomitante.

b-3.Diagnostic :

Il se fait par l’examen parasitologique des selles avec identification des

œufs d’Hymenolepis nana dont l’aspect est caractéristique. Les proglottis ne

sont pas retrouvés puisqu’ils se désagrègent au sein de l’hôte. Il faut savoir

répéter le recueil d’échantillons de selles à examiner et y ajouter des techniques

de concentration en raison du caractère variable du nombre et de la fréquence

d’émission des œufs par ce ver.

2-Trématodes [8, 44]

:

a-Douves intestinales :

Plusieurs douves appartenant à divers familles peuvent se retrouver dans

l’intestin de l’homme. Les trois espèces fréquemment rencontrées sont

Fasciolopsis buski ou grande douve de l’intestin, Metagonimus yokogawai et

Heterophyes heterophyes. Ces affections sévissent essentiellement dans les pays

tropicaux notamment en Asie.

Le cycle évolutif de la parasitose fait intervenir successivement deux hôtes

intermédiaires, un mollusque d’eau douce ou d’eau saumâtre et un végétal d’eau

douce pour Fasciolopsis buski et des poissons pour les autres espèces.

Page 58: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

58

La symptomatologie de ces distomatoses est essentiellement digestive,avec

l’apparition d’oedèmes terminaux,en l’absence de traitement.

Les œufs de Fasciolopsis buski mesurent 120/70 μm et permettent de porter

le diagnostic quand ils sont retrouvés dans les selles.

b-Schistosomes :

Les schistosomes sont des helminthes très répandues dans les pays

tropicaux et font parties des endémies parasitaires majeurs.

Schistosoma mansoni : responsable de la bilharziose intestinale ;

Schistosoma haematobium : responsable de la bilharziose urinaire qui est

la seule espèce qui existe au Maroc ;

Schistosoma intercalatum : responsable de la bilharziose rectale ;

Schistosoma japonicum et Schistosoma mekongi : responsable de la

bilharziose artérioveineuse.

L’enfant s’infeste en se baignant dans l’eau douce. Après la pénétration

transcutanée, les schistosomes migrent dans le foie puis, selon l’espèce, gagnent

les veines de l’intestin ou la vessie. Les œufs sont émis par les selles ou les

urines, 2 mois après l’infestation.

La phase d’infestation est marquée par un prurit. L’invasion, le plus

souvent muette, est parfois marquée par des troubles neurologiques et de la

fièvre. Mais plus souvent, ces stades sont asymptomatiques. Au bout de

plusieurs mois, apparaissent des troubles digestifs ou urinaires.

Le diagnostic n’est affirmé que par la découverte des œufs dans les selles

ou les urines. La rectoscopie montre une muqueuse inflammatoire avec des

lésions granulomateuses. La biopsie de muqueuse rectale retrouve toutes les

espèces de schistosomes.

Page 59: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

59

Troisième partie :

Examen parasitologique des selles et

techniques copro-parasitologiques

Page 60: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

60

I- L’examen parasitologique des selles :

Introduction [45, 46]

:

La méthode de diagnostic la plus spécifique pour les parasitoses

intestinales est la mise en évidence du parasite au niveau des selles sous forme

d’oeufs, de larves ou même d’adultes.

Le diagnostic biologique des parasitoses intestinales repose en premier lieu

sur l’EPS. Cet examen a pour but de rechercher des éléments indicateurs d’une

infection parasitaire (adultes, larves ou oeufs d’helminthes, kystes/formes

végétatives de protozoaires, cristaux de Charcot-Leyden...). Cependant, il faut

noter que, à l’instar des bactéries, tous les helminthes ou tous les protozoaires

présents dans les selles ne sont pas des pathogènes. Certaines espèces sont

commensales du tube digestif (Entamoeba coli, Endolimax nana, Entamoeba

hartmanni ...) ou oeufs en simple « transit » (oeufs cuits contenus dans des

aliments, exemple : pâté de foie...).

1- Indications et méthodes de prescription d’un EPS [47, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55,

56, 57, 58, 59, 60] :

• Il peut être utile de prescrire un EPS dans les situations cliniques

suivantes :

- diarrhée aiguë persistant plus de 3 jours malgré un traitement symptomatique,

avec recherche de Giardia,

- diarrhée persistante (2 semaines) ou chronique (> 4 semaines),

- douleurs abdominales,

- autres troubles digestifs (anorexie, boulimie, nausées, dyspepsie, ténesme,

prurit anal),

Page 61: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

61

- hyperéosinophilie.

La distinction entre malade n’ayant jamais quitté la Francemétropolitaine,

malade natif ou ayant séjourné dans une région à risque (régions tropicales et

intertropicales à hygiène précaire) et malade immunodéprimé est fondamentale

pour orienter les recherches.

• Chez un malade ayant des signes cliniques d’orientation et n’ayant jamais

quitté la France métropolitaine, il convient de prescrire un EPS standard. Si

celui-ci est négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total) à 2-3 jours

d’intervalle. En cas d’hyperéosinophilie (> 500/mm3) et si les 3 EPS sont

négatifs, il convient de vérifier sa persistance 15 jours plus tard :

- si l’hyperéosinophilie persiste, évoquer une helminthiase en phase d’invasion

(à ce stade, il est normal que l’EPS ne détecte pas de forme parasitaire, le

parasite non adulte n’ayant pas commencé à émettre d’oeufs ou de larves) ou

une infection en phase d’état. Dans ces deux cas, on peut proposer de répéter les

3 EPS 3 à 4 semaines plus tard et de compléter le bilan, en fonction du contexte,

par des sérologies parasitaires (trichinose, anisakiase).

- si l’hyperéosinophilie a diminué ou disparu, on peut en rester là dans un

premier temps et reconsidérer la situation en fonction de l’évolution.

En présence d’un prurit anal, il convient de rechercher des oeufs d’helminthes

au mieux sur la marge de l’anus (Scotch-test) ou par EPS; chez l’adulte, le prurit

anal ayant le plus souvent une autre cause, un traitement d’épreuve ne doit pas

être pratiqué.

• Chez un malade ayant des signes cliniques d’orientation, natif ou ayant

séjourné dans une région à risque, il convient de prescrire un EPS standard. En

cas de diarrhée glairo-sanglante, il convient de prescrire un EPS standard avec

Page 62: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

62

recherche de formes végétatives d’Entamoeba histolytica (éventuellement à

partir d’un écouvillonnage rectal réalisé en rectoscopie).

Dans cette situation où une amibiase est suspectée, il est fondamental

d’émettre les selles sur place au laboratoire. Si le premier EPS est négatif, il

convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total) à 2-3 jours d’intervalles. Si les 3

EPS sont négatifs et si les symptômes persistent, notamment s’il s’agit d’une

diarrhée, il convient de demander alors des recherches spécifiques

(cryptosporidies, microsporidies, Cyclospora, Isospora belli).

En cas d’hyperéosinophilie (> 500/mm3), il convient de prescrire un EPS

standard et une recherche de larves d’anguillules (méthode de Baermann). Si le

premier EPS est négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total), à 2-3

jours d’intervalles. Si les 3 EPS sont négatifs, il convient de vérifier la

persistance de l’hyperéosinophilie 15 jours plus tard :

- si l’hyperéosinophilie persiste, évoquer une helminthiase en phase d’invasion

ou une infection prolongée. Dans ces deux cas, on peut proposer de répéter les 3

EPS 3 à 4 semaines plus tard et de compléter le bilan, en fonction du contexte,

par des sérologies parasitaires (bilharziose, distomatose).

- si l’hyperéosinophilie a diminué ou disparu, on peut en rester là dans un

premier temps et reconsidérer la situation en fonction de l’évolution.

En présence d’un prurit anal, il convient de rechercher des œufs

d’helminthes au mieux sur la marge de l’anus (Scotch-test) ou par EPS; chez

l’adulte, le prurit anal ayant le plus souvent une autre cause, un traitement

d’épreuve ne doit pas être pratiqué.

• Chez un malade immunodéprimé, les recherches sont identiques aux

situations précédentes. Il convient de prescrire un EPS standard. Si celui-ci est

Page 63: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

63

négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total) à 2-3 jours

d’intervalles ;

- en cas de séropositivité pour le VIH et si la numération des CD4 est < 200/μL,

il convient de demander en plus une recherche de cryptosporidies et de

microsporidies;

- en cas de traitement immunosuppresseur (chimiothérapie, corticoïdes à forte

dose...) réalisé chez des sujets ayant voyagé dans des zones à risque (zones

tropicales et intertropicales, chaudes et humides), il convient de demander

également une recherche de larves d’anguillules (méthode de Baermann)

sachant que, même en cas de négativité, un traitement de l’anguillulose pourra

être proposé.

• Chez un malade ayant eu un EPS positif, il convient de contrôler la

disparition des parasites 2 à 6 semaines après le traitement.

Dans cette situation, il convient de pratiquer :

- un seul EPS et, si celui-ci revient positif, de retraiter le malade ;

- deux EPS supplémentaires (3 au total) à quelques jours d’intervalles si le

premier EPS de contrôle revient négatif.

Chez le malade immunodéprimé ayant un taux de CD4 < 200/μL, des EPS

doivent être régulièrement effectués pour s’assurer de l’efficacité du traitement

éventuel et de l’absence de réinfestation.

2-Constituants d’un EPS [45, 47, 52, 53, 54]

:

Selon la Nomenclature des actes de biologie médicale, un EPS comprend :

-Un examen macroscopique des selles peut orienter les recherches. On

appréciera la consistance des selles, leur couleur, la présence de sang ou de

mucus. Ainsi, une selle en « bouse » fera rechercher une giardiase ; les œufs

Page 64: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

64

d’helminthes seront recherchés sur des selles pâteuses, les protozoaires sur des

selles liquides. La présence de sang orientera vers un germe invasif (exemple :

amibes). Les adultes d’oxyures, d’ascaris ou les anneaux de tænia peuvent être

mis en évidence à l’oeil nu.

-Un examen microscopique : l’examen microscopique est le temps essentiel de

l’analyse. Il permet de dépister les oeufs et larves d’helminthes, les kystes et

formes végétatives d’amibes et de flagellés, les oocystes de coccidies et les

spores de microsporidies. Les cristaux de Charcot-Leyden sont dus à la

destruction des polynucléaires éosinophiles du tube digestif. Il n’existe pas de

parallélisme entre eux et l’éosinophilie sanguine. Leur constatation doit inciter à

rechercher une helminthiase, mais ils peuvent également se rencontrer au cours

de protozooses (amibiase, isosporose).

L’examen microscopique comporte obligatoirement un examen direct des

selles fraîches et un examen après enrichissement, dont l’objectif est de

concentrer les parasites trop rares pour être décelés à l’examen direct. La

technique idéale qui concentrerait tous les parasites n’existe pas ; il convient

donc d’utiliser obligatoirement deux types de techniques de concentration

laissées au choix du biologiste. Ces techniques particulières nécessitent un délai

de 1 à 3 jours pour l’obtention du résultat. Par contre, l’examen direct peut

apporter un résultat dans l’heure qui suit la réception du prélèvement.

Lorsque l’on suspecte une parasitose particulière et en cas

d’immunodépression, la recherche doit être orientée par le contexte clinique ou

mieux une prescription précisant spécifiquement le ou les parasites recherchés,

ce qui nécessite des conditions particulières ou des techniques spéciales :

recherche de formes végétatives mobiles d’Entamoeba histolytica sur selles

fraichement émises (moins de 2 heures) ; méthode de Baermann pour rechercher

Page 65: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

65

les larves d’helminthes (anguillules), coloration de Henricksen et Poblenz

(Ziehl-Neelsen modifié) pour rechercher des oocystes de cryptosporidies, celle

de Weber et Van Gool pour rechercher des spores de microsporidies ; enfin le

Scotch-Test de Graham pour rechercher des oeufs d’oxyures.

3-Optimisation de l’examen parasitologique des selles [45]

:

Afin d’optimiser cet examen, un certain nombre de données doivent être

connues.

-L’élimination des oeufs et des kystes peut être variable d’un jour à l’autre

(période dite « négative ») ; il est donc recommandé de réaliser trois EPS

recueillis à quelques jours d’intervalle, sur une période de 8 jours, avant de

conclure à la négativité de l’examen.

-Une coopération clinicobiologique est indispensable afin d’adapter au mieux

les techniques utilisées. Le praticien doit communiquer au laboratoire les

données épidémiologiques (origine du patient, éventuels voyages réalisés), les

données cliniques (antécédents, symptomatologie, immunodépression...), les

données paracliniques (numération-formule sanguine, syndrome

inflammatoire...) et préciser son orientationdiagnostique.

- l’interrogatoire en est le premier élément. L’origine géographique du patient

(ou lieu de séjour) ainsi que les dates et durées de séjour seront notées. Les

séjours parfois anciens doivent être considérés (la longévité de certaines espèces

de schistosome atteint 20 ans). Le mode de vie des patients doit être connu et,

notamment, les activités professionnelles pouvant favoriser le contact avec des

parasites (agriculteurs, mineurs). Les antécédents, particulièrement ceux

concernant le tractus digestif doivent être également consignés ;

Page 66: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

66

- la connaissance du terrain immunitaire est également capitale, les

immunodéprimés pouvant présenter des parasitoses opportunistes, rares et/ou

asymptomatiques chez l’immunocompétent.

4-Conseils aux patients pour le recueil des selles [45, 46]

:

Un régime pauvre en résidus prescrit au patient quelques jours avant

l’examen permet d’améliorer la qualité de l’examen macroscopique. Les autres

« préparations », notamment les purges, ne présentent aucun intérêt et peuvent

parfois aggraver la symptomatologie de la parasitose. Trois prélèvements de

selles seront réalisés sur une période de 10 jours afin d’éviter une période d’ «

élimination négative » du parasite (période sans ponte). Les selles examinées

doivent être fraîchement émises (délai de 3 heures au maximum).

Dans les cas où une oxyurose est suspectée, les oeufs seront au mieux mis

en évidence par un scotch test (application d’une bande adhésive de cellophane

au niveau de la marge anale), donc il faut :

• Recueillir les selles dans un récipient propre et hermétique (pot fourni en

pharmacie)

• Aucune préparation des patients n’est recommandée avant l’EPS. Cependant, il

est indispensable d’éviter quelques jours avant l’examen d’utiliser des laxatifs

huileux, du sulfate de fer ou du charbon qui rendent la lecture microscopique

très difficile. Toutefois, lorsqu’il existe une constipation, il est conseillé de

prescrire un régime à faibles résidus 3 jours auparavant.

• Il est préférable d’émettre les selles au laboratoire car certains parasites sont

fragiles (formes végétatives d’Entamoeba histolytica) ; en cas d’impossibilité,

les apporter dans un délai inférieur à 3 heures après l’émission (ne pas les

conserver au froid)

Page 67: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

67

• Le prélèvement doit être en quantité suffisante, sinon il peut conduire à des

résultats faussement négatifs

• Le scotch test de Graham doit être réalisé le matin, avant la toilette et avant

tout défécation.

5-Intérêt de répétition d’un EPS [45, 54, 58, 59, 60]

:

L’examen parasitologique des selles doit se pratiquer trois à quatre jours

après l’arrêt de certaines substances médicamenteuses qui pourraient gêner son

interprétation (huile de paraffine, charbon, laxatifs, mucilages, baryte) ; il est

souhaitable que les selles soient émises dans un récipient prévu à cet effet, que

l’on peut se procurer dans toutes les pharmacies. Puisque certaines formes de

parasites sont fragiles (trophozoïtes), l’idéal est de procéder à l’exonération des

selles au laboratoire. Si ce n’est pas le cas, il convient de transmettre le

prélèvement au laboratoire dans les plus brefs délais (< 1 heure).

L’élimination fécale des formes parasitaires (kystes, oeufs, larves...) est

discontinue. Ceci signifie qu’un EPS isolé négatif n’exclut pas l’absence de

parasite. Lorsque les EPS mettent en évidence une forme parasitaire, celle-ci est

retrouvée dès le premier examen dans 58 à 76 % des cas ; lorsque ce premier

EPS est négatif, la réalisation d’un deuxième EPS permet de mettre en évidence

une forme parasitaire dans 16 à 21 % des cas ; lorsque les 2 premiers EPS sont

négatifs, un troisième EPS met en évidence une forme parasitaire dans 8 à 21 %

des cas.

De ce fait, un EPS négatif isolé n’a pas de valeur. Compte tenu de ces

données, le médecin doit prescrire un EPS ; si cet examen est positif, il n’en

prescrit pas d’autres ; s’il est négatif, il prescrit deux autres EPS en ayant prévu

sur l’ordonnance destinée au biologiste les 2 possibilités afin d’éviter au malade

Page 68: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

68

de reconsulter. Il est préférable de répéter l’examen avec un intervalle de 2-3

jours plutôt que sur 2 jours consécutifs. Cette stratégie pragmatique a l’avantage

de pouvoir se contenter d’un seul EPS s’il est positif, mais peut cependant

conduire à sous-estimer un polyparasitisme.

L’EPS n’est pas contributif dans les situations suivantes :

- lors de la période dite muette, qui sépare le contage et l’élimination

fécale des formes parasitaires (quelques jours pour les protozoaires, 3 à 12

semaines pour certains helminthes) ;

- lorsqu’il s’agit d’un parasite d’origine animale en impasse parasitaire

chez l’homme ne pouvant pas atteindre le stade adulte (syndrome de larva

migrans, anisakiase), lorsqu’il s’agit d’un parasite mâle incapable de pondre

des œufs (ascaridiose) ou d’un parasite au stade immature souvent en

migration larvaire dans les tissus et donc trop jeune pour émettre des oeufs ou

des larves ; et bien sûr lorsque le parasite (ses oeufs ou ses kystes) n’est pas

éliminé par voie intestinale (par exemple, oeufs de Schistosoma haematobium

éliminés dans les urines).

L’EPS peut ne pas être contributif au cours de l’oxyurose (quelquefois

aussi avec les oeufs de ténia) où les oeufs se retrouvent volontiers au niveau de

la marge anale.

6-Interprétation de l’EPS [47, 49, 54]

:

Les principaux parasites susceptibles d’être trouvés dans les selles et dont

la pathogénicité est démontrée chez l’homme sont rapportés dans le tableau III.

Entamoeba histolytica minuta (forme végétative ou kyste) doit toujours être

traitée car il s’agit de la forme de dissémination de la maladie et elle peut à tout

Page 69: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

69

moment, sous l’influence de facteurs locaux ou généraux peu connus, évoluer en

forme hématophage agressive, Entamoeba histolytica histolytica.

Les protozoaires digestifs habituellement considérés comme non

pathogènes et susceptibles d’être trouvés dans les selles sont rapportés dans le

tableau IV. Leur présence dans les selles témoigne de l’ingestion d’aliments

souillés par des matières fécales.

En cas de persistance d’une symptomatologie clinique sans autre cause

retrouvée que Dientamoeba fragilis ou Blastocystis hominis, un traitement

d’épreuve peut être proposé.

7-Particularités de prescription de l’EPS [46]

:

La mise en évidence de cryptosporidies, de microsporidies et la recherche

de larves d’anguillules par la technique de Baermann ne font pas partie de l’EPS

standard. Si le contexte n’est pas précisé, elles doivent faire l’objet d’une

prescription spécifique. Concernant le diagnostic d’amoebose, il est à noter que

seule la visualisation microscopique de formes végétatives hématophages

permet de conclure à l’espèce Entamoeba histolytica. Lorsque seuls des kystes

ou des formes végétatives non hématophages sont mis en évidence, le compte

rendu biologique est « Entamoeba histolytica/Entamoeba dispar » puisqu’il

n’est pas possible de discriminer ces deux espèces. D’autres techniques doivent

être mises en œuvre (technique enzyme linked immunosorbent assay, biologie

moléculaire) afin de distinguer l’espèce pathogène, nécessitant une prise en

charge thérapeutique, de l’espèce non pathogène.

Page 70: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

70

8-Examens associés [62]

:

-Hémogramme : parmi les divers examens paracliniques, l’hémogramme est le

plus important, il permet de déceler une anémie et /ou une hyperéosinophilie et

donc d’évoquer certaines parasitoses.

-Vitesse de sédimentation : la vitesse de sédimentation est le reflet d’un

syndrome inflammatoire. Elle est particulièrement utile en cas d’abcès amibiens

ou de destructions tissulaires d’origine parasitaire.

-Bilans biochimiques divers : la destruction du tissu hépatique, notamment par

des migrations de larves de parasites, peut se traduire biologiquement par

élévation de certaines diastases.

-Examen radiologique et apparentés : la vision de vers dans le duodénum par

examen radiologique est classique.

L’échographie et la scintigraphie apportent également des informations

précieuses sur les atteintes hépatiques.

Pour le côlon, la radiographie et la coloscopie peuvent objectiver des

lésions amibiennes ou permettre de repérer certains vers.

II- Techniques copro-parasitologiques [61 , 62]

:

A- Examen microscopique standard :

Examen direct en solution salée isotonique :

L’examen direct est le temps majeur de l’examen coproparasitologique.

Les petites particules de matière fécale seront diluées sur lame dans une goutte

de soluté NaCl à 9%.

Examen microscopique en solution de Lugol double : Les mêmes

dilutions seront effectuées dans une solution de Lugol double.

Page 71: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

71

La dilution en eau distillée : Elle peut être d’un certains secours

lorsqu’une grande abondance de Blastocystis ou de formes végétatives

d’autres protozoaires rend difficile le repérage des kystes éventuels.

B- Examen microscopique direct après colorations spéciales :

Les colorations spéciales sont effectuées pour préciser la morphologie d’un

protozoaire observé et par conséquent pour affiner le diagnostic.

Colorations en tubes

-Au Mérthiolate Iode Formol, c’est la technique de Sapero, Lawless et

Strome.

-Coloration au cristal violet de Bailenger.

Coloration sur lame

-Coloration à l’hématoxyline ferrique.

-Coloration à l’APV-Trichrome.

-Coloration au noir chlorazole de Kohn.

-Coloration de Ziehl-Neelsen pour la recherche de cryptosporidies.

C- Concentration parasitaire :

On appelle concentrations les techniques par lesquelles on essaie, à partir

de la grande quantité de matières fécales recueillies, d’obtenir dans un faible

volume les œufs, larves, kystes voire formes végétatives fixées de parasites par

élimination des résidus de la digestion.

Page 72: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

72

L’intérêt de l’enrichissement coprologique est à l’origine de la mise au

point d’un très grand nombre de méthodes que leur principe permet de classer en

trois groupes :

-Méthodes physico-chimiques ;

-Méthodes par éclaircissement ;

-Méthodes biologiques.

1-Concentration physico-chimiques

Toutes les méthodes de concentration font intervenir des forces physiques

et des phénomènes chimiques, seules les varient techniques qui permettent de

distinguer différents types de concentration :

a. Concentration par sédimentation :

Principe : dilution des selles dans un liquide de densité intermédiaire

entre les parasites qui se déposent, les particules alimentaires non

digérées et les cadavres microbiens qui surnagent ou restent en

suspension.

Avantages :

-Partir d’une masse volumineuse des selles ;

-Simplicité et matériel rudimentaire.

Inconvénients : techniques longues, nécessitant de nombreuses

manipulations.

Indications : Schistosoma intercalatum, Schistosoma japonicum,

Schistosoma mansoni.

Contre-indications : Protozoaires.

Méthodes :

-Méthode de Faust et Ingalls : solution aqueuse à 0,5% de glycérine.

Page 73: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

73

-Méthode de Jahnes et Hodges.

b. Concentration par centrifugation :

Principe : celui de l’enrichissement par sédimentation, avec la

différence d’un dépôt accéléré par centrifugation.

Inconvénients : manipulations nombreuses.

Indications : Schistosomes.

Méthodes :

-Méthode de Baroody et Most : eau ordinaire à 40°C

c. Concentration par flottation :

Principe : effectuer une dilution fécale avec un liquide plus dense que

les éléments parasitaires qui surnagent. Leur concentration dans un

film superficiel est conditionnée par leur densité inférieure à celle du

réactif ainsi que par une prédominance de leur lipophilie.

Avantages : simplicité, matériel rudimentaire et possibilité d’examen

en série.

Contre-indications :

-Selles riches en lipides ou huiles minérales ;

-Larve : elles sont altérées et méconnaissables ;

-Kystes de Protozoaires : ils subissent une distorsion qui gêne leur

identification

Méthodes :

-Méthode de Fulleborn : solution saturée de NaCl à 25%.

-Méthode de Willis : solution de NaCl à 25%.

-Méthode de Janeckso et Urbany : solution d’iodomercurate de K.

-Méthode de Faust : solution aqueuse de sulfate de Zinc à 33%.

Page 74: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

74

d. Concentration diphasique :

Principe : c’est la mise en présence de deux phases non miscibles-l’une

aqueuse, l’autre lipophile-qui crée, pour chacune des particules

fécales,un coefficient de partage leur permettant de s’orienter en

fonction de leur équilibre hydrophile-lipophile.

Avantage : simplicité et rapidité.

Inconvénients : partir d’un faible volume de selles, ce qui peut

conduire à des résultats faussement négatifs dans les spécimens où la

répartition des parasites est inégale.

Contre-indications : il n’existe pas de contre-indication formelle,

cependant, ces procédés sont en général peu efficace pour

l’enrichissement des œufs d’Ascaris.

Méthodes : parmi eux :

-Méthode de Bailenger : tampon acéto-acétique à pH 5.

-Méthode de Blagg, Schoegel, Mansour et Khalaf : concentration au

Merthiolate ou Thiomersal-Iode-Formol.

-Méthode de Ritchie : solution aqueuse à 10% de formol

commercial.

-Méthode de Ritchie modifiée par Allen et Ridley : solution

commerciale de formol en dilution à 10%.

2- Concentration par éclaircissement :

Principe : confectionner un frottis épais que l’on éclaircit

progressivement par la glycérine ou par le polyéthylène-glycol.

Indications : tous les œufs et notamment Schistosoma mansoni,

coccidies.

Page 75: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

75

Contre-indications : Protozoaires, larves.

Méthodes :

-Méthode de Kato et Miura : solution de glycérine-vert de malachite

dans laquelle sont immergées des lamelles de cellophane.

3-Concentration biologique

Principe : repose sur les propriétés biologiques des éléments

parasitaires.

Méthodes :

-Méthode de Baermann et Brug.

-Méthode de Baerman et Lee.

Page 76: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

76

Tableau III : Principaux parasites pathogènes pouvant être trouvés dans les

selles. [54]

Page 77: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

77

Page 78: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

78

PARTIE PRATIQUE

Page 79: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

79

OBJECTIF :

Afin de comparer la valeur diagnostique de trois techniques de

concentration parasitaires : Ritchie, Bailenger et Willis, entre elles et vis-à-vis

de l’examen direct, de déterminer leurs ordres d’efficacité, dégager leurs mérites

et leurs inconvénients et prévoir, lorsqu’elles existent, leurs indications ou leurs

contre-indications, nous avons réalisé une étude prospective sur trois mois et

demi (du 15 juillet au 1 novembre 2007), qui a intéressé 218 enfants âgés de

moins de 15 ans hospitalisés à l’Hôpital d’Enfants de Rabat.

MATERIEL ET METHODES :

1-Choix de l’échantillon et des techniques :

a- Choix de l’échantillon :

Il s’agit d’une étude prospective intéressant l’ensemble des enfants âgés de

moins de quinze ans et qui sont hospitalisés à l’Hôpital d’Enfants de Rabat.

Ce travail a intéressé un échantillon de 218 enfants qui ont bénéficié de

l’examen parasitologique des selles, en plus de trois techniques de concentration

qui permettent le diagnostic de la majorité des parasitoses digestives.

b- Choix des techniques :

Cette étude comparative oppose, entre elles et vis-à-vis de l’examen direct,

les trois techniques de concentration suivantes :

-Technique de BAILENGER

-Technique de RITCHIE modifiée par ALLEN et RIDLEY.

Page 80: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

80

-Technique de WILLIS.

Notre choix des techniques citées est soutenu par les raisons suivantes :

-Le caractère usuel de ces techniques qui sont les plus rencontrées aussi bien

dans les laboratoires hospitaliers que dans le secteur privé ;

-Opposées à d’autres techniques, ces méthodes ont prouvé de manière

incontestable leur supériorité ;

-L’absence d’études, du moins à notre connaissance, opposant ces trois

techniques.

2-Conduite de notre étude :

a- Phase préliminaire :

Nous avons contacté les chefs des services de l’Hôpital, auxquels nous

avons expliqué le but de notre travail et son importance pour avoir accès aux

différents services.

Nous nous sommes procurés, en nombre suffisant, de flacons secs,

propres, avec couvercles.

Nous avons aussi établi des fiches d’enquête réunissant les données

concernant chaque enfant :

-Nom et prénom

-Age et sexe

-Numéro d’entrée

-Service

-Motif d’hospitalisation

-Examen parasitologique des selles : couleur, consistance, examen direct,

concentration avec Ritchie, Bailenger et Willis.

Page 81: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

81

b. Prélèvement et collecte des selles :

Cette étude s’est déroulée dans les cinque services de l’Hôpital (P I, P II, P

III, P IV et chirurgie pédiatrique) et on passait chaque jour dans un service et le

jour qui suive on change de service pour passer au suivant.

On a remis pour chaque enfant hospitalisé un flacon propre, sec et

numéroté afin de prélever un échantillon de selles le lendemain matin et puis on

remplissait la fiche d’exploitation.

Dans les jours précédant l’examen, une recommandation est faite au

malade d’exclure de sa nourriture toute substance susceptible de surcharger la

masse fécale avec en conséquence une plus grande dispersion des parasites.

Aussi doit-il :

-suivre un régime à faibles résidus cellulosiques ;

-s’abstenir des médicaments à base de charbon, de bismuth, d’alumine, de

magnésie ou de barium ;

-éviter toute administration orale ou rectale de laxatifs huileux ou

mucilagineux.

3-Techniques parasitologiques utilisées :

a. Examen macroscopique :

On notera la couleur et la consistance, ainsi que la présence éventuelle de

sang, de mucosité et de pus.

Sur des selles moulées ou pâteuses, on s’attachera particulièrement à la

recherche des œufs d’helminthes et des kystes de protozoaires. Sur des selles

molles ou diarrhéiques ou muco-sanguinolentes, on doit rechercher avant tout

les formes végétatives des protozoaires. En outre l’examen macroscopique

Page 82: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

82

permet de déceler certains parasites tels que : anneaux de Taenia, douves

adultes, oxyures et ascaris.

b. Examen microscopique :

C’est le temps essentiel de l’analyse coprologique permettant seul de

dépister les œufs ou larves d’helminthes, les trophozoïtes ou les kystes de

protozoaires.

b-1.Examen direct :

b-1-1.Examen à l’état frais :

C’est le procédé le plus simple et le seul qui permet d’observer vivantes les

formes végétatives des protozoaires.

Réactif :

NaCl………………………………..9 g

Eau distillée………………………..1000 ml

Matériel :

-Lames porte objet.

-Lamelles.

-Microscope optique.

Méthode :

On prélève à l’aide d’une baguette une petite parcelle des selles piquées en

plusieurs endroits de la masse fécale. On délaye ensuite dans une goutte d’eau

physiologique et on recouvre d’une lamelle.

La préparation doit être assez mince pour permettre une observation aisée.

Elle doit être examinée en entier, de manière systématique afin d’être sûr de tout

explorer. L’exploration de la préparation se fait au faible grossissement (objectif

Page 83: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

83

x 10) et le diagnostic des éléments parasitaires repérés se fait au fort

grossissement (objectif x 40).

b-1-2.Examen après coloration au Lugol :

Pratiquer un second examen direct, pour un éventuel diagnostic différentiel

entre les amibes, en ajoutant cette fois une goutte de Lugol à 2%.

Réactif :

Iode…………………………………..1 g

Iodure de potassium………………….2 g

Eau distillée…………………………..100 ml

Matériel :

-Lames porte objet.

-Lamelles.

-Microscope optique.

Méthode :

On prélève à l’aide d’une baguette une petite parcelle des selles piquées en

plusieurs endroits de la masse fécale. On délaye ensuite dans une goutte de

Lugol à 2 %.

Cette solution de Lugol fait apparaître la morphologie interne des

protozoaires et de leurs kystes.

b-2.Techniques de concentration :

Le but de la concentration est de réunir dans un faible volume, le plus

grand nombre d’éléments parasitaires possibles. Pour ce faire, elle doit séparer

les parasites des constituants fécaux sans intérêt parasitologique. Ce tri n’est

Page 84: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

84

possible qu’en mettant à profit les propriétés physico-chimiques caractéristiques

de ce que l’on cherche à retenir et de ce que l’on veut éliminer.

b-2-1.Prélèvement pour concentration :

Il est nécessaire de prélever les fragments de selles à différents endroits car

les parasites peuvent être répartis irrégulièrement dans la matière fécale.

b-2-2.Homogénéisation et filtration :

Les selles sont triturées dans un verre à pied avec une petite quantité du

liquide diluant qui varie selon la technique choisie.

Pour éliminer les particules alimentaires non fragmentées, le diluat obtenu

est filtré à travers une passoire à mailles de 1 mm environ et recueilli dans un

autre verre à pied.

Après une minute, le filtrat sera transversé lentement dans un autre verre.

Ces quelques secondes de sédimentation permettent aux petits éléments lourds

de descendre dans le fond du verre à pieds.

b-2-3.Méthode de Bailenger :

Elle fait partie des méthodes dites diphasiques, elles-mêmes faisant partie

du groupe des techniques physico-chimiques. Pour Bailenger, trois mécanismes

sont à la base de la concentration par ces méthodes :

-La mise en présence de deux phases non miscibles, l’une aqueuse, l’autre

lipophile créant pour chacune des particules fécales un coefficient de partage

leur permettant de s’orienter en fonction de leur équilibre hydrophile-lipophile ;

-L’action dissolvante des réactifs vis-à-vis de certains constituants de la selle ;

-La densité des éléments parasitaire supérieures à celle du liquide de dilution.

Page 85: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

85

Réactifs :

-Tampon acéto-acétique à pH5 :

-Acétate de sodium cristallisé…………………..15ml

-Acide acétique…………………………….......3,6 ml

-Eau distillée……………………………q.s.p 1000 ml

Ajuster à pH 5 avec l’acide acétique ou la soude diluée.

-Ether éthylique

Méthode :

Les selles sont diluées dans environ 10 fois leur volume d’une solution

acéto-acétique à pH 5 de façon à obtenir une suspension homogène.

Après avoir réalisé les étapes déjà citées (prélèvement, homogénéisation et

filtration), le filtrat est versé dans un tube à centrifuger en le remplissant à

moitié ou aux deux tiers. On ajoute de l’éther en laissant un espace vide au

dessus de la couche éthérée pour permettre une bonne agitation.

Le tube bouché à la main protégée d’un gant, est alors agité énergiquement

pendant au moins trente secondes à une minute. La suspension éthéro-liquide

obtenue est centrifugée à une vitesse lente de l’ordre de 1500 tours/ minute

pendant trois minutes.

Après centrifugation, les constituants de la suspension sont répartis en

quatre couches :

-Couche superficielle d’éther colorée par les corps éthéro-solubles ;

-Couche épaisse et adhérant aux parois du tube, contenant les résidus

lipophiles ;

Page 86: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

86

-Couche de solution aqueuse de dilution colorée par les corps

hydrosolubles ;

-Culot devant contenir les parasites et qui doit être aussi petit que

possible voire presque indiscernable à l’œil nu.

La couche des résidus lipophiles est décollée à l’aide d’une baguette de

verre, puis on retourne le tube pour se débarrasser de son contenu, l’ouverture de

tube toujours dirigée vers le bas, on essuie ses parois, et enfin on retourne le

tube, le culot sera prélevé à l’aide d’une pipette Pasteur.

Avantages :

Elle est beaucoup plus fiable dans la recherche des kystes et des œufs se

concentrant bien dans un pH aux environ de 5 (giardia, amibes, trichocéphale,

ankylostome).

Inconvénients :

Ne permet pas la rechercher des œufs de schistosome.

b-2-4.Méthode de Ritchie :

Elle fait également partie des techniques diphasiques et nécessite les

mêmes précautions que celles préconisées pour la technique de Bailenger.

Réactif :

Solution de formol à 10 %.

Méthode :

-Délayer la selle dans la solution de formol à 10 % ;

-Tamiser et laisser sédimenter pendant quelques secondes ;

-Emulsionner le surnageant avec un égal volume d’éther ;

-Centrifuger à 1500 tours/min pendant 3 minutes ;

Page 87: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

87

-Examiner le culot entre lame et lamelle.

Avantages :

Cette méthode peut être utilisée sur les selles formolées donc sur des selles

collectées pour enquêtes épidémiologiques. Elle concentre bien les œufs

d’ascaris et de schistosome.

Inconvénients :

Le culot souvent volumineux est de lecture difficile.

b-2-5.Méthode de Willis :

Appartient aux groupes de méthodes physiques de flottation, ces méthodes

reposent sur le principe que les œufs ont une coque qui les protège pendant un

certain temps de la pénétration de liquides plus denses, une dilution avec ces

liquides aura tendance à les laisser flotter en surface tandis que les résidus plus

lourds ou ceux qui s’imprègnent rapidement descendent dans le fond des

récipients.

Réactif :

Solution aqueuse de chlorure de sodium (25 g dans 1000 ml).

Méthode :

Après avoir réalisé les étapes déjà citées, la suspension obtenue est versée

dans un tube jusqu’à la limite supérieur, c’est-à-dire jusqu’à formation d’un

léger bombement du liquide au dessus du bord. On place alors soigneusement

une lamelle qui doit recouvrir tout le tube sans bulles d’air. 45 minutes plus tard,

on retire la lamelle, on la dépose sur une lame et on lit au microscope.

Page 88: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

88

Avantages :

Dans les enquêtes épidémiologiques, cette technique présente l’avantage de

la simplicité d’exécution, de la rapidité et d’un faible prix de revient. Elle

concentre bien les œufs d’ankylostomidés et d’hyménolépis.

Inconvénients :

La solution de chlorure de sodium pénètre assez facilement dans les œufs et

il ne faut pas dépasser le temps prescrit dans le déroulement de la technique.

Page 89: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

89

RESULTATS :

I-L’EXAMEN PARASITOLOGIQUE DES SELLES

A- Prévalence parasitaire :

a- Selon le groupe de parasite :

Tableau 1 : Incidence des différents parasites retrouvés chez 218 enfants.

Parasite

Nombre

de

parasites

Index

parasitaire

spécifique

(%)

Pourcentage du

parasite par rapport

au total des parasites

(%)

AM

IBE

S

Entamœba

histolytica

11 5,10 13,9

Endolimax nana 9 4,1 11,4

Entamœba

hartmanni

2 0,9 2,5

Total 22 10,1 27,8

FL

AG

EL

LE

S Giardia

intestinalis

20 9,2 25,3

Chilomastix

mesnili

2 0,9 2,5

Total 22 10,1 27,8

Blastocystis hominis 32 14,7 40,5

Total des protozoaires 76 34,9 96,2

HE

LM

INT

HE

S

Enterobius

vermicularis

1 0,46 1,26

Ascaris

lumbricoides

1 0,46 1,26

Hymenolepis nana 1 0,46 1,26

Total des

helminthes

3 1,4 3,8

Total des parasites 79 36,3 100

Page 90: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

90

P OUR C E NT AG E DE S P R OT OZ OAIR E S E T DE S

HE L MINT HE S

96,20%

3,80%

P R O T O Z O AIR E S

HE L MINT HE S

Les protozoaires :

Ils ont été observés chez 34,9% des enfants examinés et représentent

96,2% des parasites retrouvés.

Page 91: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

91

10,10% 10,10%

14,70%

Amibes Flagellés Blastocystis hominis

P révalenc e des protozoaires

Les amibes :

La prévalence des amibes est de 10,1% et ils représentent 27,8% de

l’ensemble des parasites retrouvés.

Ce graphique présente la répartition des différentes espèces d’amibes :

5,10%4,10%

0,90%

E ntamœba

his tolytica

E ndolimax nana E ntamoeba

hartmanni

P révalenc e des amibes

Page 92: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

92

Entamoeba histolytica est détecté chez 5,1% des enfants examinés.

Les flagellés :

La prévalence des flagellés est de 10,1 et représentent 27,8% des parasites

rencontrés. Ce graphique présente la répartition des différentes espèces

d’amibes :

9,20%

0,90%

Giardia intestinalis Chilomastix mesnili

P révalenc e des F lag ellés

Blastocystis hominis :

C’est le parasite qui arrive au premier rang avec une prévalence de 14,7%.

Il représente 40,5% des parasites retrouvés.

Les helminthes:

Les vers infestent 1,4% des enfants examinés et représentent 3,8% de

l’ensemble des parasites rencontrés.

Page 93: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

93

0,46% 0,46% 0,46%

E nte robius

v e rmic ularis

As c aris

lumric oide s

Hyme nole pis nana

P révalenc e des Helminthes

b- Selon la pathogénécité du parasite :

P ourc entag e des paras ites pathog ènes , non pathog ène et du

B las toc ys tis

16,40%

40,5%

43,10%

non pathogènes

B lastocystishominis

pathogènes

Parasites non pathogènes :

La prévalence des parasites non pathogènes est de 5,9%. Ils représentent

16,4% de la totalité de ceux rencontrés.

Page 94: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

94

Ces parasites sont représentés par les amibes non pathogènes (E.hartmanni,

Endolimax nana) et Chilomastix mesnili.

Parasites pathogènes :

La prévalence de ces parasites est de 15,7%. Ces parasites représentent

43,1% de la totalité de ceux rencontrés.

Blastocystis hominis :

La prévalence de ce parasite est de 14,7% et ce parasite représente 40,5%

de la totalité de ceux rencontrés.

B- Etude du polyparasitisme :

1. Indice du polyparasitisme : IPP

Le polyparasitisme est la coexistence chez la même personne de deux ou

plusieurs parasites. Il est exprimé par l’indice de polyparasitisme qui est égal à

la différence entre l’index parasitaire corrigé (IPC) et l’index parasitaire simple

(IPS). Cette différence sera d’autant plus grande que la fréquence de sujets

polyparasités est plus importante.

Page 95: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

95

2. Etude quantitative :

Sur 218 selles examinées nous avons obtenu 14 selles polyparasitées soit

6,42% des enfants examinés. Ces cas de polyparasitisme se répartissent comme

suit :

13 protozooses pures

1 infestation mixte (protozoose + helminthiase)

Page 96: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

96

Tableau 2 : Les associations parasitaires.

Nombre

de

parasites

associés

Protozooses pures Infestations mixtes Total

Nombre

de cas

Prévalence

(%)

Nombre

de cas

Prévalence

(%)

Nombre

de cas

Prévalence

(%)

2 09 4,2 01 0,5 10 4,7

3 03 1,4 0 0 03 1,4

4 01 0,5 0 0 01 0,5

Total 13 6,1 01 0,5 14 6,6

Page 97: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

97

C- Répartition selon le sexe des patients :

Le sex-ratio est de 1,3.

Tableau 3 : Parasitisme selon le sexe :

Garçon Fille

Nombre d’enfants

examinés

104 114

Nombre d’enfants

parasités

33 27

Prévalence parasitaire

(%)

31,7 23,7

Prévalence du

polyparasitisme (%)

07,7 05,3

Page 98: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

98

31,70%

23,70%

G arç ons F illes

P révalenc e paras itaire s elon le s exe

Page 99: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

99

Tableau 3 : Répartition des espèces parasitaires rencontrées selon le sexe.

Parasite

Garçons Filles

nombre Pourcentage

(%)

Nombre Pourcentage

(%)

AM

IBE

S

Entamœba

histolytica

6 5,8% 5 4,4%

Endolimax

nana

7 6,7% 2 1,7%

Entamœba

hartmanni

1 1% 1 0,9%

Total 14 13,5% 8 7%

FL

AG

EL

LE

S Giardia

intestinalis

12 11.5% 08 7%

Chilomastix

mesnili

0 0 2 1,7%

Total 12 11,5% 10 8,7%

Blastocystis

hominis

17 16,3% 15 13,1%

Total des

protozoaires

43 41,3% 33 28,8%

HE

LM

INT

HE

S

Enterobius

vermicularis

0 0 1 0,9%

Ascaris

lumbricoides

1 1% 0 0

Hymenolepis

nana

0 0 1 0,9%

Total des

helminthes

1 1% 2 1,8%

Total des

parasites

44 42,3% 35 30,6

Page 100: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

100

5,80%

6,70%

1%

4,40%

1,70%

0,90%

G arç ons F illes

R épartition des Amibes s elon le s exe

E ntamœbahis tolytica

E ndolimaxnana

E ntamœbahartmanni

11,50%

0%

7%

1,70%

G arç ons F illes

R épartition des F lag ellés s elon le s exe

G iardiaintestinalis

C hilomastixmesnili

Page 101: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

101

41,30%

28,80%

G arç ons F illes

Répartition de Blastocystis hominis selon le

sexe

0%

1%

0%

0,90%

0%

0,90%

G arç ons F illes

R épartition des Helminthes s elon le s exe

E nterobiusvermicularisAscarislumbricoidesHymenolepis nana

Page 102: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

102

D- Répartition selon l’âge :

Tableau 4 : Prévalence du parasitisme selon l’âge.

Tranche d’âge 0-4 ans 5-9 ans 10-15 ans >15 ans

Nombre

d’enfants

examinés

61 34 40 8

Nombre

d’enfants

parasités

11 9 19 3

Prévalence

parasitaire (%) 18 26,5 47,5 37,5

Prévalence du

polyparasitisme

(%)

18,2 33,3 15,8 0

18%

26,50%

47,50%

37,50%

< 4 ans 05-09 ans 10-15 ans >15 ans

P révalenc e paras itaire s elon l'âg e

Page 103: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

103

Tableau 5 : Nombre des espèces parasitaires selon l’âge.

Tranche

d’âge

0-4 Ans 5-9 Ans 10-15 Ans >15 Ans

AM

IBE

S

Entamœba

histolytica

3 0 0 2

Endolimax

nana

0 3 4 0

Entamœba

hartmanni

0 1 0 0

Total 3 4 4 2

FL

AG

EL

LE

S Giardia

intestinalis

4 4 6 0

Chilomastix

mesnili

0 0 1 0

Total 4 4 6 0

Blastocystis

hominis

6 5 8 1

Total des

protozoaires

13 13 18 3

HE

LM

INT

HE

S

Enterobius

vermicularis

0 0 0 0

Ascaris

lumbricoides

0 0 1 0

Hymenolepis

nana

0 0 1 0

Total des

helminthes

0 0 2 0

Total des

parasites

13 13 20 3

Page 104: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

104

II- DONNEES COMPARATIVES DE TROIS TECHNIQUES DE

CONCENTRATION EN COPROLOGIE PARASITAIRE :

Tableau 6 : Résultats comparés des quatre techniques copro-parasitaires.

Parasite Nombre

de cas

étudiés

Examen

direct

Bailenger Ritchie Willis

*

**

*

**

*

**

*

**

Giardia

lamblia

18 88 24 100 60 100 48 5 1

Chilomastix

mesnilii

2 50 2 0 0 100 2 0 0

Blastocystis

hominis

26 96 18 42 12 46 18 23 4

Entamœba

histolytica

11 100 18 9 2 9 2 0 0

Endolimax

nana

9 78 18 100 42 78 36 11 3

Ascaris

lumbricoides

1 100 2 0 0 0 0 0 0

Hymenolepis

nana

1 100 5 100 1 100 4 100 11

Enterobius

vermicularis

1 100 5 0 0 0 0 100 15

* : pourcentage de cas diagnostiqués.

Page 105: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

105

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

Tableau 7 : Comparaison des techniques diphasiques.

a. recherche de Protozoaires

PROTOZOAIRES

Giardia

intestinalis

Blastocystis

hominis

Entamoeba

histolytica

Endolimax

nana

Chilomqstix

mesnili

R * 100 46 9 98 100

** 48 18 2 36 2

B * 100 42 9 100 0

** 60 12 2 42 0

b. recherche d’helminthes

HELMINTHES

Ascaris

lumbricoides

Hymenolepis

nana

Enterobius

vermicularis

R * 0 100 0

** 0 4 0

B * 0 100 0

** 0 1 0

* : pourcentage de cas diagnostiqués.

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

R= Ritchie.

B= Bailenger.

Page 106: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

106

Tableau 8 : Comparaison des concentrations parasitaires selon la technique de

Willis.

a. les Protozoaires

b. les helminthes

* : pourcentage

de cas diagnostiqués.

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

W= Willis.

PROTOZOAIRES

Giardia

intestinalis

Blastocystis

hominis

Entamoeba

histolytica

Endolimax

nana

Chilomastix

mesnili

W * 5 23 0 11 0

** 1 4 0 3 0

HELMINTHES

Hymenolepis

nana

Enterobius

vermicularis

Asacris

lumricoides

W * 100 100 100

** 11 15 3

Page 107: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

107

Tableau 9 : Sensibilité des techniques de concentration dans la recherche des

protozoaires pathogènes.

Parasite Nombre

de cas

étudiés

Examen

direct

Bailenger Ritchie Willis

*

**

*

**

*

**

*

**

Giardia

lamblia

18 88 24 100 60 100 48 5,5 1

Entamœba

histolytica

11 100 18 9 2 9 2 0 0

* : pourcentage de cas diagnostiqués.

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

Tableau 10 : Sensibilité des techniques de concentration dans la recherche de

Blastocystis hominis.

Parasite Nombre

de cas

étudiés

Examen

direct

Bailenger Ritchie Willis

*

**

*

**

*

**

*

**

Blastocystis

hominis

26 96 18 42 12 46 18 23 4

* : pourcentage de cas diagnostiqués.

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

Page 108: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

108

Tableau 11 : Sensibilité des techniques de concentration dans la recherche des

protozoaires non pathogènes stricts.

Parasite Nombre

de cas

étudiés

Examen

direct

Bailenger Ritchie Willis

*

**

*

**

*

**

*

**

Chilomastix

mesnilii

2 50 2 0 0 100 2 0 0

Endolimax

nana

9 88 18 100 42 98 36 11 3

* : pourcentage de cas diagnostiqués.

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

Page 109: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

109

Tableau 12 : Sensibilité des techniques de concentration dans la recherche des

helminthes.

Parasite Nombre

de cas

étudiés

Examen

direct

Bailenger Ritchie Willis

*

**

*

**

*

**

*

**

Ascaris

lumbricoides

1 100 2 0 0 0 0 100 3

Hymenolepis

nana

1 100 5 100 1 100 4 100 11

Enterobius

vermicularis

1 100 5 0 0 0 0 100 15

* : pourcentage de cas diagnostiqués.

** : nombre moyen d’éléments parasitaires par cas diagnostiqué.

Page 110: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

110

Tableau 13 : Comparaison du nombre et du pourcentage d’examens positifs

selon la technique de concentration utilisée chez les patients ayant des selles

diarrhéiques.

Parasites

n ═ nombre

de cas

Nombre et pourcentage d’examens positifs

Examen

direct

Ritchie Bailenger Willis

S

EL

LE

S D

IAR

RH

EIQ

UE

S

Entamœba

histolytica

n═ 8

8 1 0 0

100% 12% 0% 0%

Endolimax

nana

n═ 2

2 1 2 0

100% 50% 100% 0%

Blastocystis

hominis

N═ 10

10 3 2 1

100% 30% 20% 10%

Chilomastix

mesnilii

N═ 1

0 1 0 0

0% 100% 0% 0%

Giardia

intestinalis

N═ 5

5 5 5 1

100% 100% 100% 20%

Page 111: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

111

Tableau 14 : Comparaison du nombre et du pourcentage d’examens positifs

selon la technique de concentration utilisée chez les patients ayant des selles non

diarrhéiques.

Parasites

n ═ nombre

de cas

Nombre et pourcentage d’examens positifs

Examen

direct

Ritchie Bailenger Willis

SE

LL

ES

N

ON

D

IAR

RH

EIQ

UE

S

Entamœba

histolytica

n═ 3

3 1 2 0

100% 33% 66% 0%

Endolimax

nana

n═ 7

5 6 8 0

71% 85% 100% 0%

Blastocystis

hominis

n═ 16

15 9 9 5

94% 56% 56% 31%

Chilomastix

mesnili

n═ 1

1 1 0 0

100% 100% 0% 0%

Giardia

intestinalis

n═ 13

11 13 13 0

84% 100% 100% 0%

Enterobius

vermicularis

n═ 1

1 0 0 1

100% 0% 0% 100%

Ascaris

lumbricoides

n═ 1

1 0 0 0

100% 0% 0% 0%

Hymenolepis

nana

n═ 1

1 1 1 1

100% 100% 100% 100%

Page 112: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

112

Tableau 15 : Rentabilité de chaque technique dans la recherche de chaque

élément parasitaire.

1 2 3 4

Giardia

lamblia

BAILENGER RITCHIE EXAMEN

DIRECT

WILLIS

Chilomastix

mesnili

RITCHIE EXAMEN

DIRECT

Blastocystis

hominis

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Entamœba

histolytica

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE

BAILENGER

Endolimax

nana

BAILENGER RITCHIE EXAMEN

DIRECT

WILLIS

Ascaris

lumbricoides

EXAMEN

DIRECT

Hymenolepis

nana

WILLIS EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER

Enterobius

vermicularis

WILLIS EXAMEN

DIRECT

Page 113: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

113

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Examen

direct

Ritchie Willis

Entamoeba histolytica

Endolimax nana

Blastocystis hominis

Chilomastix mesnili

Giardia intestinalis

Graphique représentant le pourcentage d’examens positifs selon les

techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles

diarrhéiques.

Page 114: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

114

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Examen

direct

Ritchie Bailenger Willis

Entamoeba

histolyticaEndolimax nana

Blastocystis hominis

Chilomastix mesnili

Giardia intestinalis

Enterobius

vermicularisAscaris lumricoides

Hymenolepis nana

Graphique représentant le pourcentage d’examens positifs selon les

techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles non

diarrhéiques.

Page 115: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

115

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Entamoeba histolytica

Giardia intestinalis

Graphique représentant le pourcentage de protozoaires pathogènes selon les

techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles

diarrhéiques.

Page 116: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

116

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Entamoeba histolytica

Giardia intestinalis

Graphique représentant le pourcentage de protozoaires pathogènes selon les

techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles non

diarrhéiques

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Endolimax nana

Chilomastix mesnili

Graphique représentant le pourcentage de protozoaires non pathogènes selon

les techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles

diarrhéiques.

Page 117: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

117

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Endolimax nana

Chilomastix mesnili

Graphique représentant le pourcentage des protozoaires non pathogènes selon

les techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles non

diarrhéiques.

Page 118: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

118

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Blastocystis hominis

Blastocystis hominis

Graphique représentant le pourcentage de Blastocystis hominis selon les

techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles

diarrhéiques.

Page 119: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

119

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Blastocystis hominis

Blastocystis hominis

Graphique représentant le pourcentage de Blastocystis hominis selon les

techniques de concentration utilisées chez les patients ayant des selles non

diarrhéiques.

Page 120: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

120

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EXAMEN

DIRECT

RITCHIE BAILENGER WILLIS

Enterobius vermicularis

Ascaris lumricoides

Hymenolepis nana

Graphique représentant le pourcentage des helminthes selon les techniques

de concentration utilisées chez les patients ayant des selles non diarrhéiques.

Page 121: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

121

DISCUSSION :

De cette étude, il ressort que 27,5% des enfants ayant subit un examen

parasitologique des selles hébergent au moins un parasite intestinal soit un

enfant sur quatre. Ce taux reste très diminué comparé à ceux rapportés par

Faye au Sénégal, Diouf toujours au Sénégal et Adou-bryn en côte d’Ivoire qui

sont de 36,7%, 31,3% et 38,9% respectivement [63, 64, 65]

. Par contre, ce taux de

prévalence globale est comparable à celui rapporté par Ayadi en Tunisie qui est

de 25,09% [94]

. Ouaaba en 1993 révèle une prévalence de 23,4% chez l’enfant,

de moins de 15 ans, hospitalisé à l’Hôpital d’enfants de Rabat [67]

.

Dans d’autres études, le taux de prévalence est encore plus élevé que le

notre : 46,5% est trouvé par Dianou chez 1142 enfants âgés de 0 à 16 ans au

Burkina Faso, 57,06% est trouvé par Aokbi chez des enfants d’âge scolaire à

Tifelt, et toujours au Maroc, Tligui chez l’enfant scolarisé à Tiflete et Tchich à

Kénitra ont trouvé un taux de 85,8% et de 57,1% respectivement [68, 69, 70, 71]

.

Parmi les enfants infectés par différents parasites, nous avons noté une

légère prédominance du sexe masculin (la prévalence parasitaire était de 31,7%

pour les garçons alors que pour les filles elle était de 23,7%. Adou-bryn a noté

aussi cette prédominance [65]

. Des études similaires ont montré que le

parasitisme touche aussi bien les filles que les garçons, sans différence

significative entre les deux groupes [63, 66, 68, 71, 72]

.

Le parasitisme se produit dès le jeune âge de 0 à 4 ans où il est de 18%.

Puis il augmente atteignant un maximum entre 10 et 15 ans. Nous avons

Page 122: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

122

constaté que l’importance de l’infestation augmente avec l’âge. La même

constatation est faite par d’autres auteurs [64, 66 ,73]

.

Le parasitisme intestinal de l’enfant dans cette étude est dominé par les

protozoaires, parasites des mains sales, du péril fécal et de l’alimentation

souillée, qui représentent 96,2% du total des parasites détectés. Cette

observation rejoint celles faites par d’autres auteurs [63, 65, 67, 69, 71, 74]

. Les

protozoaires non pathogènes reflet d’un niveau d’hygiène défectueux et du

contact continu avec le péril fécal, ont une prévalence de 6%.

Endolimax nana reste le protozoaire non pathogène le plus isolé avec une

prévalence de 4,1% suivi par Entamoeba hartmanni (0,9%) et Chilomastix

mesnili (0,9%). Adou-Bryn, pour Endolimax nana rapporte un taux très proche

de celui que nous avons trouvé dans cette étude (4,8%) [65]

. Aokbi et Tligui ont

trouvé 5,8% pour Endolimax nana [69, 70]

.

Ayadi a trouvé 2,74% pour E.nana [66]]

. Ni Chilomastix mesnili, ni

Entamoeba hartmanni n’ont été rencontrés par Adou-Bryn et Fay [63, 65]

. Dans

cette série C.mesnili représente une prévalence de 0,9% qui représente presque

la moitié des taux trouvés par Aokbi et Tchiche pour ce parasite.

Giardia intestinalis et Entamoeba histolytica occupent respectivement la

première et la deuxième place parmi les protozoaires pathogènes avec un taux de

14,3%, certaines études réalisées montrent des taux similaires avec 11,8-28,8%

et 25,8% [69,75]

.

Page 123: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

123

Giardia intestinalis est le protozoaire pathogène le plus fréquent dans cette

étude avec une prévalence de 9,2%. L’incidence trouvée est loin de celui trouvée

dans l’étude de Tchich et de khallel qui est de 23% [71, 76]

. Tandis que dans

d’autres travaux, cette incidence se situe entre 1% et 16% [65, 68 ,71 ,77]

. La

Giardiose prédomine chez les enfants, essentiellement ceux vivant en

collectivités, ceci s’explique par une forte exposition au péril fécal en bas âge, et

probablement aussi par une plus grande sensibilité au parasite dans cette tranche

d’âge.

Entamoeba histolytica occupe la deuxième place parmi les protozoaires

pathogènes, sa fréquence était de 5,1%. Cette fréquence est semblable à celle

trouvée par Ouaaba (5,3%) lors d’une étude semblable faite en 1993 à l’Hôpital

d’enfants de Rabat [67]

. D’autres études [63, 65 ,66 ,74 ,78]

n’ont pas trouvé ce

parasite ou sa présence était très faible.

Blastocystis hominis est le premier protozoaire isolé chez la population

étudiée, sa prévalence est de 14,7%. Une étude réalisée au Venezuela dans une

école primaire à Bolivar city sur les 169 selles examinées, 32 contenaient

Blastocystis hominis soit une prévalence de 18,93% et une autre étude réalisée à

Tifelt sur 170 écoliers à montré une prévalence de 22,4% [69]

. Tchich a signalé

un taux de 32% auprès de l’écolier à Kénitra [71]

. Par contre Tligui, Chabaa et

Junod ont rapporté toujours chez l’enfant des prévalence avoisinants de 13%.

Adou-Bryn n’ont pas recensé de Blastocystis hominis dans leurs séries [64, 65]

. A

l’heure actuelle, il est prudent de considérer Blastocystis hominis comme agent

pathogène potentiel. De toute évidence ne pas noter la présence de ce parasite

dans les selles est une faute. Il s’agit d’un protozoaire colique témoin d’une

Page 124: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

124

alimentation souillée. Il ne doit pas entrer dans le cadre manichéen pathogène-

non pathogène, mais être susceptible de participer activement à un syndrome

diarrhéique.

La prévalence des helminthes n’était que de 1,4% bien que les parasites à

transmission orale étaient les plus fréquents chez l’enfant [65, 67, 69 ,71 ,75]

. Ils

représentent 3,8% du total des parasites retrouvés. La prévalence d’Enterobius

vermicularis est de 0,46%, mais la fréquence de ce parasite reste sous estimée

car le scotch-test reste l’outil majeur pour le diagnostic positif.

Ascaris lumbricoides est retrouvé avec une prévalence de 0,46%. La

prévalence retrouvée est inférieure de celle des autres auteurs et se situe entre

0,7 et 2% [8 ,63 ,67 ,75]

. D’autres études ont signalé des fréquences plus élevées

avec 6,75%, 14,5% et 20,5% [64 ,71]

. Tandis que d’autres n’ont pas trouvé ce

parasite. L’importance de l’endémie varie en fonction de la densité humaine, de

l’importance des activités agricoles, du niveau d’hygiène générale, enfin des

conditions climatiques.

Hymenolepis nana est retrouvé avec une prévalence de 0,46%. La

prévalence retrouvée est comparable à celle retrouvée par Adou-Bryn (ne

dépasse pas 1%). Tligui a trouvé une prévalence de 2,3% un taux qui est

supérieur de la notre.

Sur l’ensemble des échantillons de selles examinés, 6,6% sont

polyparasités. Le biparasitisme prédomine avec une prévalence de 4,7%.

Page 125: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

125

La prévalence des associations parasitaires faites, soit de protozoaires

(6,1%) soit de protozoaires et helminthes (0,5%), n’est pas aussi importante que

celle relevée par d’autres travaux : 5 et 95% [79]

ou encore 37% et 44% [80]

.

La méthode proposéé par Bailenger tient compte de l’importance du pH,

elle est beaucoup plus fiable dans la recherche des kystes et des œufs se

concentrant bien dans un pH aux environ de 5 (Giardia, amibes, trichocéphale,

ankylostomes). Pour les œufs de schistosome une autre technique est nécessaire

[62].

La technique de Ritchie peut être utilisée sur des selles formolées, elle

concentre bien les œufs d’ascaris et de schistosome selon Jean-Jacques Rousset.

Cependant le culot souvent volumineux est de lecture difficile [62]

.

Selon Bailenger, les techniques diphasiques ne présentant pas de contre-

indications formelles et sont en général peu efficaces pour l’enrichissement des

œufs d’ascaris [61]

.

Dans les enquêtes épidémiologiques, la technique de Willis présente

l’avantage de la simplicité d’exécution, de la rapidité et d’un faible prix de

revient. Elle concentre bien les œufs d’ankylostomidés et d’hyménolipidés. La

solution de chlorure de sodium pénètre assez facilement dans les œufs et il ne

faut pas dépasser le temps prescrit dans le déroulement de la technique. En

pratique, 10 à 15 minutes de flottaison suffisent au lieu des 45 minutes

préconisées par l’auteur [61, 62]

.

Dans cette étude les résultats obtenus pour la concentration de Giardia

intestinalis par les méthodes diphasiques sont meilleurs par rapport à ceux de

Page 126: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

126

l’examen direct. En tenant compte du premier critère de comparaison

﴾pourcentage de cas diagnostiqués﴿, la rentabilité apportée par ces deux

techniques comparées à l’examen direct est la même ﴾12%﴿, mais le nombre

moyen d’éléments parasitaires dénombrés par cas place la technique de

Bailenger en première position et la technique de Ritchie en seconde position.

Ceci s’accorde avec la constatation de Jean-Jacques Rousset [61]

. L’échec de la

technique de flottaison ﴾toujours par rapport à l’examen direct﴿ est de 83%.

Pour Chilomastix mesnili, les résultats obtenus par la technique de Ritchie

sont supérieurs à ceux de l’examen direct avec un gain de sensibilité de 50%.

L’échec de la technique de Bailenger et de Willis est de 50% ﴾toujours par

rapport à l’examen direct﴿ et de 100% pour la technique de Ritchie.

Comparés à l’examen direct et en ne tenant compte uq uq pourcentage de

cas diagnostiqués ,les échecs des techniques diphasiques pour la recherche de

Blastocystis hominis et d’Entamoeba histolytica sont respectivement de 54% et

de 91% pour Bailenger et de 50% et 91% pour Ritchie, alors que la technique de

Willis présente un échec de 73%et de 100% dans la recherche respective de

Blastocystis hominis et d’ Entamoeba histolytica. Ces résultats vont à l’encontre

de ce qui est rapporté par Jean-Jacques Rousset [61]

.

Pour Endolimax nana, les résultats obtenus par les méthodes diphasiques

sont meilleurs ou comparables à ceux de l’examen direct. En considérant le

pourcentage de cas diagnostiqués, la technique de Bailenger a augmenté de

22% la sensiblité de l’examen parasitologique des selles. Le degré de

concentration parasitaire place cette méthode devant celle de Ritchie. L’échec de

la technique de flottaison par rapport à l’examen direct est de 66%.

Page 127: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

127

Les œufs d’Ascais lumricoides ne sont retrouvés que par l’examen direct,

cette constatation rejoint les directives de nombreuses publications soulignant la

nécessité de l’examen direct dans la recherche des œufs d’Ascaris et contre

indiquant les méthodes physico-chimiques [61,62,81]

.

Les œufs d’Hymenolepis nana sont constamment présents quelle que soit la

technique utilisée mais le nombre moyen d’œufs sur lame penche en faveur de la

technique de Willis, ce qui est superposable à ce qui est rapporté par Jean-

Jacques Rousset [61]

.

Seuls l’examen direct et la technique de Willis ont mis en évidence la

présence d’œufs d’Enterobius vermicularis, la méthode de flottaison permettant

de les mieux concentrer. L’examen parasitologique des selles est peu rentable (5

à 10 %) même chez les personnes hébergeant un grand nombre d’adultes dans

leur tube digestif [24]

.

Dans les selles diarrhéiques, la Giardias est toujours diagnostiquée à

l’examen direct et aux techniques diphasiques. La méthode de Willis ne montre

le parasite que dans 20% des cas. Concernant les selles non diarrhéiques, il est

retrouvé à 100% dans les techniques diphasiques et à seulement 84% à l’examen

direct. La technique de Willis n’a pas pu mettre en évidence sa présence de ce

parasite. Ceci montre que l’examen direct peut laisser passer inaperçu le Giardia

dans 16% des cas des selles non diarrhéiques. Ceci est peut-être dû à une plus

grande abondance d’éléments parasitaires dans les selles diarrhéiques ce qui

faciliterait alors la mise en évidence du parasite par l’examen direct et d’une

façon moindre par la technique de Willis.

Pour Entamoeba histolytica les techniques de concentration restent en

défaut par rapport à l’examen direct aussi bien en ce qui concerne les selles

Page 128: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

128

diarrhéiques que non diarrhéiques. Ceci est également valable pour Blastocystis

homoinis. A noter que celui-ci a été retrouvé par la méthode de Bailenger dans

un seul cas où l’examen direct d’une selle non diarrhéique a été négatif.

Concernant les selles diarrhéiques, la présence d’Endolimax nana, a été

mise en évidence dans 100% des cas avec l’examen direct, et dans 50% des cas

avec la méthode de Ritchie ; alors que dans les selles non diarrhéiques, l’examen

direct a laissé passer inaperçu le parasite dans 29% des cas, et la méthode de

Ritchie l’a retrouvé dans 85% des cas.

Les différences d’efficacité entre ces trois types de techniques de

principes différents ne peuvent être que constatées sans aucune justification

évidente.

Les différences d’efficacité entre les deux techniques diphasiques sont par

contre interprétables. Nous nous basons en particulier sur les travaux de

BAILENGER et ceux de RITCHIE pour expliquer les raisons de ces différences

[82, 83].

De nombreux paramètres peuvent agir sur l’un et/ou l’autre de ces

facteurs et donc sur l’efficacité de la concentration parasitaire. Parmi ces

paramètres : le pH, les ions participant à la constitution des réactifs et les

substances superficiellement actives.

Dans le cas particulier de notre étude, seul le facteur pH a une importance

réelle. Le pH intervient en modifiant la dissociation électrolytique des

groupements à la surface des éléments parasitaires, il fait varier la balance

hydrophile-lipophile et agit ainsi sur la concentration.

Dans notre étude, le pH des deux techniques diphasiques testées est situé à

la valeur 5 pour la méthode de BAILENGER, c’est-à-dire dans la zone de pH

optimale et au voisinage de 3, soit à la limite de cette zone, dans la technique de

Page 129: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

129

RITCHIE. Ces valeurs de pH ainsi situées expliquent bien les résultats de notre

expérimentation.

La supériorité de la technique de BAILENGER serait en grande partie liée

à son pH.

Les résultats aberrants fournis par la concentration des kystes

d’Entamoeba histolytica par les méthodes diphasiques, sont sans doute liés au

fait que ces kystes sont très influencés par la variation du facteur de pH. Par

contre les kystes de Giardia et d’Endolimax nana sont très peu influencés par ce

facteur.

Pour Blastocystis hominis il est mal concentré, ceci est dû à sa fragilité qui

le rend moins résistant à l’eau et à la centrifugation.

Les résultats auxquels nous avons abouti et qui s’expliquent en majeur

partie par l’action du pH sur la concentration parasitaire sont en faveur de la

technique acéto-acétique à pH 5. Bien que ne permettant pas le dépistage à

100% de toutes les infections parasitaires, cette technique est comparativement

la plus satisfaisante. Les gains qu’elle apporte par rapport à l’examen direct se

situent entre 12% et 22%.

Les gains apportés par la technique de RITCHIE sont du même ordre mais

le nombre moyen d’éléments parasitaires dénombrés par cas, la place en seconde

position.

Enfin, la technique de WILLIS est très en défaut même par rapport à

l’examen direct, sauf pour le diagnostic des œufs d’Enterobius vermicularis et

d’Hymenolepis nana.

Page 130: INTRODUCTIONao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/5223/1/P0412008.pdf1 INTRODUCTION Les parasitoses intestinales touchent surtout l’enfant et exposent ce dernier à une morbidité

130

CONCLUSION

Cette étude ne fait que confirmer l’intérêt de l’examen parasitologique des

selles dans le diagnostic des parasitoses digestives. Cet intérêt est encore majoré

quand cette analyse est associée à une ou à plusieurs techniques de

concentration parasitaire. Il nous paraît donc hautement souhaitable de voir tous

les biologistes pratiquer ces techniques de concentration et de choisir parmi

celles-ci les méthodes qui ont fait leurs preuves et qui offrent une sécurité

maximale.

L’analyse des résultats obtenus, nous permet de tirer deux types de

conclusions :

-Insuffisance de l’examen direct qui laisse passer inaperçu, un grand nombre

de parasitoses digestives sans qu’il soit pour autant inutile puisque son

association à certaines techniques notamment diphasiques pourrait offrir une

sécurité presque totale.

-Efficacité inégale des différentes techniques qui sont pour la plupart très

étroitement liées à un élément parasitaire ou à une gamme de parasites.

Il nous paraît aussi souhaitable de voir tous les médecins prescrire des

examens parasitologiques des selles même pour les malades ne présentant pas de

troubles digestifs apparents. Nous pensons enfin, qu’une telle mesure serait,

seule, capable de répondre au principe de Godard : « intégrer l’analyse des selles

dans un examen clinique autant que la prise du pouls et de la température ou la

palpation de l’abdomen ».