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1Rapport annuel du COMESA 2010
Marché commun de l’Afrique orientale et australe
COMESA
RAPPORT ANNUEL 2010
2 Rapport annuel du COMESA 2010
Les États membres du COMESA sont les suivants : Burundi, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Union des Comores, Zambie et Zimbabwe.
Le COMESA a été créé initialement en 1981, sous l’appellation de Zone d’échanges préférentiels des États de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (ZEP), dans le cadre du Plan d’action de Lagos et de l’Acte final de Lagos de l’ancienne Organisation de l’unité africaine (OUA). La ZEP a été transformée en Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) en 1994, en vue de tirer parti d’un marché beaucoup
plus large, partager l’héritage et le destin communs de la région et permettre une plus grande coopération économique et sociale, l’objectif ultime étant la création d’une communauté économique.
Toute demande d’information et une réaction quelconque à la présente publication sont à envoyer au Chargé des Relations publiques à l’adresse courriel suivante : [email protected]
iRapport annuel du COMESA 2010
Contact :
Secrétariat du COMESA
COMESA Centre
Ben Bella Road
P O Box 30051 Lusaka, Zambie
Téléphone : +260 211 229725/32
Télécopie : +260 211 225107
Courriel : [email protected]
Site Internet : http://www.comesa.int
SOMMAIRE
Sigles, acronymes et abréviations /ii
Vision & Mission du COMESA /vi
Lettre de transmission du secrétaire général /1
Message du président en exercice de la Conférence /2
1 : APERÇU GÉNÉRAL /6
2 : PROCESSUS DÉCISIONNAIRE DU COMESA /10
3 : ÉVOLUTION DES ÉCHANGES /13 4 : LA CONVERGENCE MACRO-ÉCONOMIQUE EN 2009 /22
5 : PROMOTION DU LIBRE-ÉCHANGE PARMI LES PAYS DU COMESA /27
6 : LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE /32
7 : AFFAIRES MONÉTAIRES /33
8 : STATISTIQUE /34
9: LE COMMERCE TRANSFRONTIÈRE /35
10 : L’INVESTISSEMENT /39
11 : DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES /44
12 : INFORMATION ET RÉSEAUX /49
13 : AGRICULTURE /52
14 : CHANGEMENTS CLIMATIQUES /60
15 : PAIX ET SÉCURITÉ /63
16 : GENRE ET AFFAIRES SOCIALES /66
17 : SUIVI ET ÉVALUATION /70
18 : LES INSTITUTIONS DU COMESA /71
19 : BUREAU DE LIAISON DU COMESA À BRUXELLES /87
20 : LES PARTENARIATS /90
Annexe I : COMPTES VÉRIFIÉS DE L’EXERCICE 2009 /95
ii Rapport annuel du COMESA 2010
Sigles, acronymes et abréviations
AAACP Programme Tous-ACP relatif aux produits de base agricoles
AAMP Programme africain de développement des marchés agricole
ACA Agence pour l’assurance du commerce en Afrique
ACBF Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique
ACCID Initiative panafricaine de la société civile pour un dialogue politique sur les changements climatiques
ACCKN Réseau panafricain de connaissances sur les changements climatiques
ACDI Agence canadienne de développement international
ACP Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
ACRC Autorité conjointe de régulation de la concurrence
ACTESA Alliance pour le commerce des produits de base en Afrique orientale et australe
ACTF Association des commerçants transfrontières
ACTIF Fédération africaine des industries cotonnières et textiles
ACTT Autorité de coordination du transport de transit du Corridor Nord
ADPIC Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
AEC Communauté économique africaine
AfOA Région Afrique orientale et australe
AFOLU Agriculture, foresterie et autres utilisations des terres
AGC Augmentation générale du capital
AGOA Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique
AIRC Agence d’investissement régionale du COMESA
AMPRIP Projet de Promotion du commerce agricole et d’intégration régionale
APD Aide publique au développement
APE Accords de partenariat économique
ARÉFOA Association des régulateurs de l’énergie de l’Afrique orientale et australe
ARICEA Association des régulateurs de l’information et de la communication de l’Afrique de l’Est et australe
ASARECA Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique orientale et australe
ASDI Agence suédoise de développement international
AUSAID Agence australienne de développement international
BAD Banque africaine de développement
BADEA Banque arabe pour le développement économique en Afrique
BIC Bureau d’information commerciale
Code d’identification des banques
BID Banque islamique de développement
BLB Bureau de liaison du COMESA à Bruxelles
CCG Conseil de coopération du Golfe
CCI Centre du commerce international
CCNUCC
CdD
Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique
Code des douanes du COMESA
CDE Centre ACP-UE pour le développement de l’entreprise
CE Commission européenne
CEA Commission économique des Nations unies pour l’Afrique
CEDAW Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
CEEAC Communauté économique des États de l’Afrique centrale
CER Communauté économique régionale
CFC Fonds commun pour les produits de base
iiiRapport annuel du COMESA 2010
Sigles, acronymes et abréviations
CIRAF Centre international pour la recherche en agroforesterie
CIRC Comité interrégional de coordination
CMAE Conférence ministérielle africaine sur l’environnement
CNS/ATM Système de communication, de navigation, de surveillance / gestion du trafic aérien
CNUCED Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
COI Commission de l’océan Indien
COMESA Marché commun de l’Afrique orientale et australe
COMRAP Programme régional du COMESA sur les intrants agricoles
COMStat Base de données statistique du COMESA
COMTrade Base de données commerciale du COMESA
COMTEL Compagnie de télécommunications du COMESA
COP Conférence des parties
COP15 Quinzième conférence des parties (Changements climatiques)
COPECOM Conseil des opérateurs économiques du COMESA
CPS Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine
CREM Centre régional d’excellence multidisciplinaire
CTF Commerce/Commerçant transfrontière
CTP Conseiller technique principal
DAU Document administratif unique
DfID Département du Royaume-Uni pour le développement international
DG DEV Directeur/Direction général(e) du Développement (Commission européenne)
DSNU Division de statistique des Nations unies
DY Déclaration de Yamoussoukro
EAC Communauté Est-africaine
EAFCA Association pour les cafés haut de gamme de l’Afrique orientale
EAFF Fédération des agriculteurs de l’Afrique orientale
EAPP Groupement énergétique de l’Afrique orientale
EPRCP Projet d’approfondissement des réformes et de renforcement des capacités en matière de passation des
marchés
ESADA Association laitière de l’Afrique orientale et australe
ESALIA Association des industries du cuir de l’Afrique orientale et australe
FAMIS Système d’information sur la commercialisation des produits agricoles et vivriers
FANRPAN Réseau d’analyse des politiques en matière d’alimentation, d’agriculture et de ressources naturelles
FAO Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
FASM Fonds d’affectation spéciale multi-donateurs
FED Fonds européen de développement
FEMCOM Fédération des associations nationales des femmes entrepreneurs
FFC Facilité de facilitation du commerce
FIRST Initiative sur la Réforme et renforcement du secteur financier
FMI Fonds monétaire international
FOSS Logiciel libre et ouvert
GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
GFU Groupe fermé d’usagers
IADM Initiative d’allégement de la dette multilatérale
IDA Association internationale de développement
IDE Investissement direct étranger
iv Rapport annuel du COMESA 2010
IGAD Autorité intergouvernementale pour le développement
IMC Institut monétaire du COMESA
IPAA Accord intégré d’assistance et de partenariat
IPCH Indice des prix à la consommation harmonisé
JICA Agence japonaise pour la coopération internationale
LLPI Institut du cuir du COMESA
MAEP Mécanisme africain d’évaluation entre les pairs
MTDT Module de transfert des données de transit
NAQ Normalisation et assurance qualité
NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique
NORAD Agence norvégienne de développement international
NTC Nomenclature tarifaire commune
OACI Organisation de l’aviation civile internationale
OGM Organismes génétiquement modifiés
OIE Office international des épizooties
OIF Organisation internationale de la Francophonie
OMC Organisation mondiale du commerce
OMD Objectif du Millénaire pour le développement
ONT Obstacle non tarifaire
ONU Organisation des Nations unies
ONUDI Organisation des Nations unies pour le développement industriel
ORAN Organisation régionale africaine de normalisation
OSC Organisations de la société civile
OUA Organisation de l’unité africaine
PACCIA II Programme d’appui au renforcement des capacités du commerce international au service de l’Afrique
PACJA Alliance panafricaine pour la justice climatique
PAIR Programme d’appui à l’intégration régionale
PAM Programme alimentaire mondial
PAN-SPSO Participation des nations africaines au projet des organisations établissant les normes sanitaires et
phytosanitaires
PCI Programme de comparaison internationale
PDDAA Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine
PFGU Poste-frontière à guichet unique
PGRC Prévention, gestion et résolution des conflits
PIB Produit intérieur brut
PMA Pays les moins avancés
PME Petites et moyennes entreprises
PPTE Pays pauvres très endettés
PRFC Programme régional de facilitation du commerce
PROMIS Système intégré de gestion des marchés publics
PSMT Plan stratégique à moyen terme
RDC République démocratique du Congo
RdM Reste du monde
RDPC Reconstruction et développement post-conflit
Récos Régime commercial simplifié du COMESA
REFORM Programme régional sur la sécurité alimentaire et la gestion des risques
Sigles, acronymes et abréviations
vRapport annuel du COMESA 2010
RERA Association régionale des régulateurs de l’énergie électrique de l’Afrique australe
RGTD Régime régional de garantie du transit sous douane
S&E Suivi et évaluation
SACU Union douanière de l’Afrique australe
SADC Communauté de développement de l’Afrique australe
SAPP Groupement énergétique de l’Afrique australe
SGP Système généralisé de préférences
SIDA Syndrome d’immunodéficience acquis
SIG Système intégré de gestion
Système d’information géographique
SMART-FS Renforcement des marchés pour le commerce régional et la sécurité alimentaire
SPS Mesures sanitaires et phytosanitaires
SRPR Système régional de paiement et de règlement
STAR Renforcement du commerce des intrants agricoles au niveau régional
STC/PIP Stratégie des transports et des communications/Plan d’investissements prioritaires du COMESA
StEP Solving the E-Waste Problem -« Résolution du problème des déchets électroniques »
STN Sociétés transnationales
SYDONIA Système automatisé de traitement des données douanières
TEC Tarif extérieur commun
TI Technologie de l’information
TIC Technologies de l’information et de la communication
UA Union africaine
UA/BIRA Bureau interafricain de l’Union africaine pour les ressources animales
UA-IAPSC Conseil phytosanitaire interafricain
UE Union européenne
UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine
UNCCD Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification
UNICEF Fonds des Nations unies pour l’enfance
UNPAN Réseau d’informations en ligne de l’ONU pour les institutions régionales de renforcement des capacités en
administration et finances publiques
USAID Agence des États-Unis pour le développement international
USD Dollar des États-Unis
VIH
VSAT
Virus de l’immunodéficience humaine
Microstation
ZEP Zone d’échanges préférentiels des États de l’Afrique orientale et australe
ZEP-Re
ZES
Compagnie de réassurance de la ZEP
Zone économique spéciale
ZICC Zone d’investissement commune du COMESA
ZLE Zone de libre-échange
Sigles, acronymes et abréviations
vi Rapport annuel du COMESA 2010
Vision du COMESA
Être une communauté économique régionale pleinement intégrée, compétitive à l’échelle internationale et caractérisée par la prospérité économique
--une pierre angulaire fin prête pour l’Union africaine.
Mission du COMESA
Renforcer la coopération et l’intégration dans tous les domaines de développement, en particulier le commerce, les douanes et les affaires monétaires ; le transport, les communications et
l’information ; la technologie, l’énergie et l’industrie ; l’agriculture, l’environnement et les ressources naturelles ; ainsi que les affaires du genre
--et ce, dans un cadre de paix et de sécurité.
vi
1Rapport annuel du COMESA 2010
À Sa Majesté Mswati IIIRoi du Royaume du SwazilandLozitha PalaceLozithaSwaziland
Votre Majesté,
Conformément aux dispositions de l’alinéa 8 de l’article 17 du Traité du COMESA, j’ai l’insigne honneur et le privilège de transmettre à Votre Majesté le Rapport annuel du COMESA pour l’exercice clos le 31 décembre 2010.
Ce rapport présente les principales réalisations du COMESA au cours de l’année 2010 ainsi que l’évolution du commerce mondial vis-à-vis de l’Afrique en général, et du COMESA en particulier. Il analyse la façon dont cette évolution influe sur notre travail d’intégration régionale. Il couvre en outre les activités des Organes directeurs du COMESA ainsi que le dispositif de la Tripartite COMESA-EAC-SADC, dont le but ultime est de créer la Communauté économique africaine. Le rapport présente de même les
comptes vérifiés de l’exercice 2009 ainsi que la gestion financière de l’année 2010 qui sera auditée en 2011 et soumise aux Organes directeurs pour examen.
Votre Majesté notera que les États membres ont continué à mettre en œuvre le programme d’intégration du COMESA avec l’appui de ses différentes institutions. En outre, votre Secrétariat continue à bénéficier du soutien des États membres et des partenaires de développement – une preuve tangible de leur inébranlable attachement aux idéaux du COMESA et de la confiance qu’ils témoignent à notre organisation et à ses institutions.
Nous sommes parfaitement convaincus que cet esprit d’engagement, de confiance et de coopération va se poursuivre au moment où nous nous employons à renforcer le projet de marché unique de la région et que nous avançons résolument vers des stades d’intégration plus avancés.
Le secrétaire général Sindiso Ngwenya
Lettre de transmission du secrétaire général
2 Rapport annuel du COMESA 2010
Message du président en exercice de la Conférence
3Rapport annuel du COMESA 2010
J’ai le plaisir et le privilège d’introduire le Rapport
annuel du Marché commun de l’Afrique orientale et
australe (COMESA) pour l’exercice 2010.
Je voudrais commencer, au nom de la Conférence des
chefs d’État et de gouvernement du COMESA et en mon
nom propre, par remercier tous ceux qui n’ont eu de cesse
de faire avancer notre programme d’intégration régionale
durant l’exercice considéré. Ce rapport présente les
progrès effectués dans la mise en œuvre des programmes
du COMESA au cours de l’exercice 2010, en tenant compte
du fait que l’année 2010 n’était pas un événement isolé,
mais plutôt le fruit de décennies de dur labeur consenti
par nos États membres et le Secrétariat. Le rapport
prend également en compte le fait que l’intégration est
un processus continu, incluant ainsi les perspectives
d’avenir.
Tel que le spécifie le rapport, avec les nouvelles étapes
franchies par notre intégration régionale, nous avons
associé à notre processus décisionnaire d’autres acteurs
tels que les milieux d’affaires et la société civile. Nos
populations ont continué à bénéficier des opportunités
d’emploi et de sécurité de revenu générées par le
commerce transfrontière. Mais il reste encore bien du
chemin à faire pour maximiser les avantages que peut
offrir notre région.
Comme je l’ai relevé lors du 14ème Sommet des chefs
d’État et de gouvernement qui s’est tenu au palais de
Lositha, dans le Royaume d’Eswatini, celui-ci accorde une
importance primordiale à l’intégration régionale comme
moyen d’apporter le développement non seulement
à l’Afrique orientale et australe, mais également à
l’ensemble du continent africain. L’expérience démontre
que c’est la seule voie pour garantir des progrès
palpables. En effet, aucun pays ne peut se développer
dans l’isolement. Des économies fortes n’émergent que
lorsque les pays ouvrent leurs économies au commerce
et à l’investissement et facilitent la libre circulation des
personnes de part et d’autre des frontières. Au niveau du
COMESA, nous avons accompli des progrès considérables
en instaurant la Zone de libre-échange du COMESA il y
a dix ans et une Union douanière l’année dernière. Mais
nous ne pouvons nous endormir sur nos lauriers : l’étape
continentale nous attend !
Il convient de rappeler notre premier Sommet tripartite
des chefs d’État et de gouvernement du Marché commun
de l’Afrique orientale et australe (COMESA), de la
Communauté Est-africaine (EAC) et de la Communauté de
développement de l’Afrique australe (SADC), lequel s’est
tenu en octobre 2008, à Kampala, en Ouganda. À cette
occasion, nous avons décidé de conduire notre intégration
à un niveau encore plus ambitieux, en commençant par
une « Grande Zone de libre-échange » intégrant les 26
pays constituant les trois communautés économiques
régionales (CER). Depuis lors, comme l’indique le présent
rapport, les secrétariats des trois CER, dont les chefs
exécutifs composent le groupe de travail desdites CER,
ont consulté différentes parties prenantes et accompli
les tâches techniques nécessaires devant nous conduire
à cette grande ZLE et, à la longue, à une fusion afin de
constituer une CER unique -- l’objectif étant d’accélérer la
réalisation de la Communauté économique africaine.
Vers la fin de l’exercice 2010, Son Excellence Jacob
Zuma, président de la République d’Afrique du Sud, a
gracieusement accepté d’accueillir le Deuxième Sommet
des chefs d’État et de gouvernement de la Tripartite
COMESA-EAC-SADC. Le sommet est envisagé pour la mi-
2011 ; il sera précédé par un Conseil conjoint des ministres
des États membres/partenaires et permettra d’établir
une feuille de route claire et, éventuellement, une date
de lancement de la Grande ZLE.
Une fois mise en place, cette Grande ZLE qui, à mon avis,
aurait dû voir le jour depuis longtemps déjà, constituera le
plus grand marché d’Afrique, avec 26 pays, une population
de plus de 565 millions d’habitants et 875 milliards USD de
produit intérieur brut combiné, représentant la moitié de
l’Union africaine (UA) en termes de nombre de membres,
un peu plus de 58 % en guise de contribution au PIB, et 57%
du total de sa population. Cette étape représentera une
avancée remarquable vers une Communauté économique
africaine unique.
4 Rapport annuel du COMESA 2010
Lorsque les 26 pays COMESA-EAC-SADC se seront
réorganisés en un marché unique avec franchise de droits
et sans contingents, il est en effet prévu que cette zone
devienne dans quelques années une économie de l’ordre
d’un billion de dollars des États-Unis.
Je suis conscient que l’ambition susmentionnée affichée
par nos États membres/partenaires ne sera pas aisément
traduite en actes, et que le processus d’intégration
ne se sera pas atteint sans sacrifices ; nous devons
sacrifier les gains temporaires offerts aujourd’hui par le
protectionnisme sur l’autel des fruits à long terme que
nous apportera à coup sûr l’intégration. Nous devons
tirer des leçons des économies qui ont développé de
grands marchés avant nous. Si l’on regarde l’Europe,
on remarque que la plus grande réalisation de l’Union
européenne (UE) est le fait que ses pays membres
échangent considérablement entre eux-mêmes ; il en est
de même en Asie. Ainsi, une situation où notre commerce
régional ne représente que 10 % du total n’est ni durable,
ni enviable.
Une des grandes leçons que nous devrions apprendre
de nos frères et sœurs asiatiques, c’est qu’une bonne
partie de leur « investissement direct étranger » est loin
d’être étrangère : elle provient de la région même et de
sa diaspora. Bien que nous ayons besoin d’attirer des
capitaux étrangers ou d’accroître la valeur et le volume
de nos exportations afin de générer plus de capital, nous
ne devrions pas toujours nous tourner vers les capitaux
étrangers, mais plutôt nous évertuer à rassembler les
capitaux éparpillés à l’intérieur de nos frontières, sous
forme d’investissements intra-COMESA et de projets
régionaux. En bâtissant la Grande ZLE, nous devrions
rechercher les investissements provenant de l’espace
économique élargi. Nous ne saurions trop insister sur la
nécessité de promouvoir nos propres entrepreneurs ; nous
devons faciliter la tâche à notre immense diaspora pour le
rapatriement de ses devises fortes en vue de les investir
dans notre région. Après tout, nos ressortissants ont
une meilleure perception de nos pays que les étrangers,
et ils seront prêts à investir si le climat est propice. Le
vieil adage selon lequel « on n’est bien que chez soi »
s’applique tout autant à nos frères, nos sœurs, nos fils et
filles de la diaspora.
En renforçant l’intégration de notre région, nous devrions
nous assurer que ses fruits ne laissent personne sur sa
faim. Il est impératif que nous qui pilotons le processus
gardions les yeux fixés sur le but ultime : la sécurité de
revenu et de hauts niveaux de vie pour nos populations,
en particulier les jeunes, les femmes et les pauvres
des zones rurales. Nos programmes devraient aller au-
delà de la simple réduction de la pauvreté et doter les
populations défavorisées des outils leur permettant de se
sortir elles-mêmes de leur misère grâce à leurs propres
efforts et à l’utilisation des ressources qui les entourent.
Nous devons impliquer les populations que nous ciblons
comme bénéficiaires de nos programmes afin qu’elles
puissent s’approprier le processus et le contrôler.
Notre Sommet, cette année, s’est tenu autour du thème
«Science et technologie au service du développement».
L’un des secteurs croissant le plus rapidement au plan
mondial, c’est celui des technologies de l’information et
de la communication, en abrégé TIC ; tel est un domaine
où notre région peut rattraper, voire dépasser les
économies plus développées. L’option stratégique est de
s’assurer que l’outil TIC devienne une nécessité, et non
un luxe. Afin de nous assurer que les TIC ne restent pas
un privilège urbain, l’initiative « à chaque enfant, son
portable ! » qu’un certain nombre de pays sont en train
de mettre en œuvre devrait être reprise par l’ensemble
de notre région.
Tout en mettant en exergue le rôle de la science et de la
technologie, nous ne pouvons pas ignorer que la majorité
de nos populations vit de l’agriculture. Il n’y a aucun
doute qu’aussi longtemps que nous dépendrons d’une
agriculture à faible technologie, notre but de parvenir
à un revenu durable et à la sécurité alimentaire restera
une chimère, et notre région continuera à être une
destination de prédilection des organismes de secours.
Nous devons adapter et développer des technologies
permettant d’obtenir de meilleurs rendements à des
coûts réduits ainsi que de meilleurs moyens d’échanger
5Rapport annuel du COMESA 2010
nos produits. Heureusement, les aliments biologiques et
ceux d’origine animale que produisent et consomment
nos paysans sont avérés être des plus sains ; il n’est pas
donc surprenant qu’ils soient en forte demande dans les
nations riches. Nous devons aider nos petits exploitants
agricoles à gagner des revenus bien mérités à partir de
leurs produits biologiques. Les Européens, mieux nantis
que nous, continuent à subventionner leurs exploitants
agricoles dans le cadre de leur politique agricole commune.
Nous ne devons pas hésiter à subventionner les intrants
agricoles en faveur de nos petits exploitants en termes
de semences améliorées, d’engrais et d’insémination
artificielle pour améliorer leurs races animales, afin
d’accroître la sécurité alimentaire, l’autosuffisance et le
mieux-être de nos populations.
En soutenant nos exploitants agricoles, nous ne devons
pas oublier leur rôle dans la protection de notre planète;
ce dernier devrait également être récompensé. Les
interventions basées sur l’agriculture, la foresterie et
l’utilisation des terres offrent une importante opportunité
d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Par la
séquestration du carbone ou la réduction des émissions
de ces gaz, les communautés rurales peuvent générer
des crédits carbone échangeables. Toutefois, le marché
traditionnel du carbone n’est pas convivial pour un
secteur de foresterie et d’utilisation des terres souffrant
d’une portée limitée, de règles complexes et d’obstacles
commerciaux injustes qui étouffent la plupart des
demandes. Nous devons donc plaider en faveur d’une
meilleure approche.
C’est pour cette raison qu’en 2010, le COMESA a mis en
place un Fonds carbone régional enregistré à Maurice.
Le Fonds acquerra des compensations à partir des
projets africains d’utilisation des terres à une échelle
suffisamment grande pour générer des flux importants
de revenus vers les communautés en vue d’assurer le
succès de la mise en œuvre et la pérennité des projets
d’utilisation des terres. Les pays du COMESA devraient
s’efforcer de tirer profit de ce Fonds et veiller à ce que ce
soit le citoyen ordinaire qui en bénéficie directement.
Les infrastructures telles que les routes, le rail et les
ports qui relient nos États membres sont dans un état
de sous-développement ou de délabrement entravant
considérablement la croissance des échanges intra-
COMESA. Si nous ne redressons pas cette situation, ce
sera toujours plus facile et moins coûteux de faire du
commerce avec l’Europe et l’Asie. Le développement et
l’entretien des infrastructures sont en eux-mêmes une
activité économique notable qui génère des emplois et des
recettes publiques. Mais contrairement aux programmes
de notre intégration, nous ne pouvons pas laisser la
responsabilité des infrastructures au secteur privé ; c’est le
rôle de l’État, avec l’aide des partenaires de coopération,
de favoriser le développement de l’infrastructure. J’ai
été informé que le Fonds d’infrastructure du COMESA
sera totalement fonctionnel en 2011 : nous devons nous
assurer qu’il joue pleinement son rôle.
Avant de conclure, je voudrais nous rappeler à tous que lors
du 13ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement
tenu en juillet 2009, nous avons lancé l’Union douanière
du COMESA, et nous nous sommes donnés une période
transitoire de trois ans. En termes de planification
nationale, et plus encore, de planification régionale, 2012
n’est pas loin. J’espère vivement que nous sommes tous
en position en vue d’une mise en œuvre totale de l’Union
douanière.
Enfin, au moment où nous jetons un regard sur nos
réalisations de l’exercice 2010 et que nous nous préparons
pour l’année 2011 et au-delà, qu’il me soit permis de
rendre hommage à nos partenaires de coopération qui
ont apporté un soutien constant à notre intégration
régionale. Enfin et non des moindres, je tiens à remercier
sincèrement le secrétaire général et le personnel du
Secrétariat pour l’excellent travail accompli durant
l’exercice 2010.
S. M. le Roi Mswati III
Roi du Royaume d’Eswatini et
président en exercice de la Conférence du COMESA
6 Rapport annuel du COMESA 2010
1.1 Dix années de Zone de libre-échange du COMESA
L’année 2010 a marqué un tournant dans l’histoire de la région
depuis le lancement de la Zone de libre-échange (ZLE) du
COMESA le 31 octobre 2000, il y a de cela dix ans.
Au lancement de la ZLE, seuls neuf pays du COMESA en sont
devenus membres. À la fin de l’année 2010, quatorze membres
y avaient adhéré, et l’on attendait un niveau d’intégration
plus élargi étant donné que les quatre États membres qui
devaient encore rejoindre la ZLE continuaient à finaliser leurs
dispositions internes pour l’adhésion.1 Des indices montraient
à la fin de l’année que l’Érythrée, l’Ouganda et la République
démocratique du Congo (RDC) étaient en passe de finaliser
leurs propres consultations et préparations pour adhérer à la
ZLE du COMESA. Rétrospectivement, il semble que le chiffre 9
soit un « bon augure » pour la région, puisque le 21 décembre
1981, le même nombre de pays ont signé le Traité de la ZEP,
laquelle a en fin de compte institué le COMESA.
Suite à la mise en place de la ZLE, le commerce intra-COMESA a
été multiplié par quatre, passant de 3,1 milliards USD en 2000
à près de 13,7 milliards USD en 2008. Cette tendance a subi
une légère baisse en 2009 à cause de la crise financière et de
la récession mondiale, passant de 13,7 milliards USD en 2008
à 12,3 milliards USD en 2009. Néanmoins, à la fin de l’année
2010, les économies de la région COMESA ont renoué avec
la croissance, tel que le démontrent les chiffres provisoires
indiquant que le commerce intra-COMESA était de nouveau à
la hausse.
La reprise économique des pays du COMESA demeure fragile
du fait de la forte dépendance de la région par rapport à
l’exportation des matières premières, dont les prix ont fluctué
en fonction de la demande, sauf en 2008 et 2009 où le prix élevé
des produits de base était dû à la forte demande en Inde et en
Chine. Il n’est cependant pas certain que les prix en restent à ce
niveau. Si la demande baissait, les prix connaîtraient une chute
brutale qui aurait des conséquences sociales et économiques
négatives. La région devrait donc évoluer vers le niveau
supérieur de production : l’augmentation de la valeur ajoutée
de ses produits d’exportation. Cette approche est l’essence
même de la mise en place de l’intégration régionale, et elle
s’inscrit au cœur du développement économique durable.
1.2 Point sur les échanges intra-COMESA
Bien que le commerce intra-COMESA ait continué à croître, en
1 Les quatre États membres sont l’Érythrée, l’Éthiopie, l’Ouganda et la RDC. Le Swaziland a obtenu une dérogation.
PREMIÈRE PARTIE : APERÇU GÉNÉRAL 2009 il a baissé de 7,5 %, passant de 13,6 milliards USD en 2008
à 12,6 milliards USD en 2009. Cette baisse était due en partie à
la réduction des importations intra-régionales de pays comme
l’Égypte, qui a enregistré une baisse de 38 %, le Soudan (33%),
le Malawi (29 %) et l’Éthiopie (28 %). La même année, des
chutes importantes au niveau des exportations intra-COMESA
ont également été enregistrées au Rwanda (49 %), en Zambie
(30 %) et au Soudan (27 %).2
En 2009, l’Égypte se taillait la part du lion au niveau du marché
des exportations intra-COMESA, avec 29 %. Suivaient le
Kenya, l’Ouganda, la Zambie et la RDC, avec respectivement
22 %, 11%, 10 % et 7 %. En termes d’importations, la Libye
représentait 18% des importations intra-COMESA, suivie par
la RDC, l’Égypte, la Zambie et le Soudan, avec respectivement
12 %, 12 %, 11 % et 10 %. Toutefois, les importations intra-
régionales de la Lybie consistaient essentiellement en produits
variés provenant d’Égypte.
Dans la catégorie des produits, le thé a été le plus échangé
au niveau du commerce intra-COMESA en 2009. Il était suivi
par le ciment Portland, le minerai et les concentrés de cuivre
ainsi que le tabac. La forte performance du thé a représenté
plus de 185 millions USD d’exportations du Kenya vers l’Égypte
et le Soudan, ainsi que des importations par le même Kenya
en provenance du Malawi, de l’Ouganda, du Rwanda et du
Burundi.
1.3 Le commerce du COMESA au niveau mondial
Le commerce du COMESA au niveau mondial a chuté de 301
milliards USD en 2008 à 238 milliards USD en 2009 tant en
termes d’importation que d’exportation, soit une baisse de
21%. De manière spécifique, le total des exportations a chuté
de 155 milliards USD en 2008 à 108 milliards USD en 2009,
soit une chute de 30 %. Cette chute est essentiellement due à
la baisse brutale des exportations des produits pétroliers, qui
représentaient plus de 70 % des exportations mondiales du
COMESA en 2008 et 53 % en 2009. Alors que les exportations de
produits pétroliers chutaient de 47 % en 2009, les importations
baissaient également de 146 milliards USD en 2008 à 130
milliards USD en 2009, soit une baisse de 12 %.
1.4 Nécessité d’une transformation structurelle
Les chiffres ci-dessus démontrent clairement que l’économie
du COMESA demeurera vulnérable aux chocs extérieurs tant
que les économies ne seront pas transformées d’un point
de vue structurel. Comme précédemment indiqué, l’un des
2 Tous les chiffres du commerce proviennent de la base de données statistique du COMESA appelée COMStat, disponible sur www.comesa.int
7Rapport annuel du COMESA 2010
principaux facteurs ayant contribué à la baisse du commerce
intra-COMESA en 2009 a été la réduction de la demande des
produits tels que le thé et le cuivre par les pays importateurs.
Il est intéressant de noter que les exportations de produits
manufacturés n’ont pas été affectées. La leçon fondamentale
que la région devrait en tirer, c’est qu’il est grand temps que les
pays du COMESA revoient la stratégie d’intégration du marché
qui a jusque-là mis un accent important sur le commerce. La
région doit sérieusement envisager l’intégration à travers la
production, plutôt qu’une simple intégration du commerce.
L’intégration à travers la production impliquera une politique
délibérée des États membres du COMESA pour la mise en place
de politiques et d’institutions appropriées sous-tendant un
modèle d’intégration basé sur la production. Cette démarche
nécessite que les États membres du COMESA mobilisent
vigoureusement les ressources intérieures et extérieures
pour l’investissement dans les procédés de production et de
fabrication, le renforcement des capacités, le savoir-faire, les
réseaux infrastructurels stratégiques, l’enrichissement et le
soutien institutionnel. Heureusement, le COMESA est doté
d’institutions financières appropriées et solides, notamment
la Banque de la ZEP, l’Agence pour l’assurance du commerce
en Afrique (ACA) et la Compagnie de réassurance de la ZEP,
lesquelles devront constamment être améliorées pour
appuyer l’intégration à travers les procédés de production et
de fabrication.
1.5 Progrès vers une mise en œuvre totale de l’Union douanière du COMESA
Le modèle d’intégration basé sur la production nécessitera
l’harmonisation des politiques au sein de la région, un des
arguments majeurs pour la création de l’Union douanière du
COMESA. En juin 2009, le 13ème Sommet des chefs d’État et
de gouvernement, qui s’est tenu à Victoria Falls, au Zimbabwe,
a vu le lancement de l’Union douanière du COMESA. Le
Sommet a fixé une période transitoire de trois ans afin de
permettre aux États membres de procéder aux ajustements
nécessaires par rapport aux exigences de l’Union douanière et
d’aligner leur tarif national sur le Tarif extérieur commun (TEC).
Cela signifie littéralement que l’Union douanière du COMESA
sera en place en 2012. Dès que l’Union douanière deviendra
pleinement opérationnelle, la région COMESA aura atteint un
niveau supérieur de consolidation du processus d’intégration
économique régionale. En d’autres termes, les réformes
politiques nécessaires pour la libéralisation du commerce des
marchandises auront été parachevées. Les produits pénétrant
le marché COMESA circuleront librement, grâce à l’élimination
des obstacles tarifaires. De plus, avec une population totale de
près de 420 millions d’habitants, l’Union douanière du COMESA
sera un marché d’investissement attrayant qui stimulera le
développement des capacités technologiques, renforçant ainsi
la transformation structurelle de base conforme aux principes
de l’Union douanière.
1.6 Procédures simplifiées pour le commerce transfrontière
Le commerce transfrontière est un élément majeur de
l’intégration régionale dans la mesure où il implique les
citoyens ordinaires, en majorité des femmes et des jeunes. Le
COMESA a travaillé, au fil des ans, à l’établissement d’un Régime
commercial simplifié (Récos), qui a été mis en place en 2010. Le
Récos utilise un document de déclaration douanière simplifié
et un certificat d’origine également simplifié, ainsi qu’une liste
de produits arrêtés qui bénéficient de procédures simplifiées
entre plusieurs États membres voisins. L’objectif est de faciliter
le commerce informel pratiqué par les petits commerçants qui
réalisent l’essentiel du commerce intra-COMESA.
En 2010, dix pays du COMESA ont accepté de procéder à un
essai pilote du Récos.3 Des réunions au niveau ministériel ont
été organisées dans le but d’arrêter la liste des produits pouvant
être échangés entre pays voisins et d’élaborer un calendrier de
mise en œuvre. Le principal problème rencontré a été celui de
la publication des instruments du Récos dans le journal officiel
afin qu’il ait force exécutoire et soit pleinement opérationnel.
En vue d’accélérer le processus, un bureau du Commerce
transfrontière (CTF) a été mis en place au Secrétariat afin
de faciliter et de coordonner la mise en œuvre du Récos et
de renforcer les capacités des commerçants pratiquant le
commerce informel transfrontière. À cet effet, le COMESA
vise à renforcer les associations existantes de commerçants
transfrontières et à aider au développement de nouvelles
associations nationales en vue d’en faire des institutions
autonomes fournissant des services à leurs membres et
constituant des instruments de plaidoyer efficaces dans les
forums des affaires. Les évaluations des besoins en capacités
et en formation ont été réalisées en Ouganda, au Kenya, au
Burundi, en RDC et au Rwanda en vue de créer des Associations
des commerçants transfrontières (ACTF) et d’examiner le
soutien pouvant être offert par le Secrétariat.
1.7 Le Dispositif tripartite COMESA- EAC-SADC
Durant l’exercice considéré, le COMESA, l’EAC et la SADC
ont poursuivi la coordination et l’harmonisation de leurs
politiques respectives. Le Groupe de travail tripartite de ces
trois communautés économiques régionales (CER) a finalisé
l’élaboration de la feuille de route proposée et des projets
d’instruments juridiques et institutionnels en vue de la mise
3 Malawi, Zambie, Zimbabwe, Ouganda, Kenya, Rwanda, Burundi, Éthiopie, Soudan et RDC.
8 Rapport annuel du COMESA 2010
en place d’une Zone de libre-échange tripartite (ZLE tripartite)
recouvrant le COMESA, l’EAC et la SADC, et regroupant 26 pays
africains - la moitié des membres de l’Union africaine. Dans le
cadre de ce dispositif, les trois CER ont ainsi pris des mesures
concrètes en vue de l’harmonisation des règles d’origine, de
la simplification des procédures et documents douaniers,
de la rationalisation des régimes de garantie du transit sous
douane. Sont également visés la promotion des programmes
de formation et de renforcement des capacités douanières,
la formulation de normes harmonisées, la coordination
des politiques et des cadres institutionnels en matière de
concurrence ainsi que l’identification et l’élaboration de
mécanismes pour juguler les obstacles non tarifaires. Il s’agit-
là d’un palmarès louable pour l’année 2009/2010.
La réalisation de la ZLE tripartite ne fait plus de doute, étant
donné que le COMESA, l’EAC et la SADC ont établi et exploitent
déjà des zones de libre-échange. En conséquence, il suffit
d’identifier les domaines de convergence et de divergence en
termes de politiques. Une étude menée sur cette question a été
finalisée par les secrétariats des trois institutions en novembre
2009. L’étude COMESA-EAC-SADC a fait état d’un degré plus
élevé de convergence, à l’exception de certains éléments
des règles d’origine, similaires au COMESA et à l’EAC mais
quelque peu différents sous certains aspects à la SADC. Mais
considérant la ferme détermination quant à la mise en place
de la ZLE tripartite, les perspectives pour l’harmonisation des
programmes et la convergence des politiques sont positives.
En novembre 2009, le projet d’Accord sur la ZLE a été
communiqué aux 26 États membres/partenaires par les trois
secrétariats pour examen. L’étude menée a proposé une feuille
de route claire envisageant la mise en place de la ZLE tripartite
COMESA-EAC-SADC d’ici à janvier 2012.
1.8 Changements climatiques et agriculture
L’un des plus grands défis que doivent relever nos États
membres sont les changements climatiques qui menacent
d’inverser les modestes bénéfices réalisés par nos pays ces
dernières années. Nous assistons à des températures plus
élevées, des inondations et des sécheresses extrêmes qui
ont de profondes implications pour l’agriculture et la sécurité
alimentaire, la santé et l’infrastructure, pour ne citer que
ces éléments. Afin de relever ces défis, le COMESA a mis en
place un programme sur les changements climatiques visant
à placer l’agriculture au centre des négociations dans ce
domaine, en vue d’améliorer l’environnement mondial, de
renforcer la productivité agricole et l’utilisation des terres,
d’accroître les revenus des exploitants agricoles, de réduire la
pauvreté, de promouvoir l’autosuffisance des communautés
rurales en énergie et de maintenir les paysages et les moyens
de subsistance en Afrique. Grâce à l’appui du gouvernement
de la Norvège, le Secrétariat du COMESA a travaillé avec les
États membres au cours de l’année 2010 à la conception de
l’agriculture de conservation et aux cadres d’investissement
pour les changements climatiques. L’objectif est de parvenir
au nombre de trois millions d’exploitants agricoles pratiquant
l’agriculture de conservation d’ici à 2012. Ces exploitants
agricoles pourront, en conséquence, participer aux marchés
de la compensation carbone et générer des recettes
supplémentaires au-delà du surplus des produits agricoles
qu’ils vendent sur le marché
Le Groupe de travail du Secrétariat tripartite COMESA-EAC-
SADC a également arrêté un programme tripartite pour
les changements climatiques, lequel sera financé par le
gouvernement de Norvège pour les cinq années à venir. En
décembre 2010, le COMESA a signé un accord de subvention
de 4 millions d’euros avec l’Union européenne pour appuyer
les programmes de changements climatiques.
En vue de soutenir l’agriculture, le Secrétariat du COMESA a
mis en place une série de programmes visant à accroître la
productivité agricole et l’accès des producteurs aux marchés.
Ces programmes ont été conçus dans le cadre général du
Programme détaillé pour le développement de l’agriculture
africaine (PDDAA).
Le programme d’exécution du PDDAA dans le cadre du COMESA
suit deux axes. D’une part, le Secrétariat facilite la mise en
œuvre du processus PDDAA au niveau national et a adopté,
en 2009, une version d’un Plan régional dans le cadre duquel
les programmes régionaux du secteur agricole seront mis en
œuvre. D’autre part, ont été mis en place un certain nombre
de programmes visant à accroître la productivité agricole et
l’accès des producteurs aux marchés.
Au cours de l’année 2010, le Secrétariat du COMESA a apporté
un appui aux États membres pour le lancement du processus
PDDAA, la réalisation d’un diagnostic du secteur agricole, une
analyse factuelle en vue d’identifier les domaines prioritaires
d’investissement aux fins de croissance agricole et de réduction
de la pauvreté, la conception de plans et de programmes
stratégiques d’investissement, l’organisation des tables rondes
et la signature de la convention nationale par les pays qui sont
prêts.
Fin 2010, les sept États membres du COMESA qui ont signé leur
convention nationale du PDDAA étaient : le Burundi, l’Éthiopie,
le Kenya, le Malawi, l’Ouganda, le Rwanda et le Swaziland. La
Zambie, quant à elle, prévoit signer la convention en 2011. En
vue de l’avancement rapide de la mise en œuvre de certains
volets du PDDAA, le COMESA a créé en 2009 l’Alliance pour le
9Rapport annuel du COMESA 2010
commerce des produits de base en Afrique orientale et australe
(ACTESA). Celle-ci vise à développer des marchés régionaux
efficients et efficaces grâce à la promotion de l’utilisation
d’intrants agricoles et à intégrer les petits exploitants agricoles
dans les marchés nationaux et régionaux.
Afin de donner des incitations suffisantes à l’agriculture et
aux cultures vivrières, en particulier, la région ne devrait pas
uniquement permettre le commerce des produits agricoles
de première nécessité sur le marché libre, mais également
accroître leur production. L’interdiction courante d’exportation
des produits agricoles de base par les gouvernements de
la région est non seulement une contre-incitation, mais
également un frein à l’intégration régionale.
1.9 Le COMESA en 2011 et au-delà
L’Union douanière du COMESA est censée devenir totalement
opérationnelle en 2012. Dans la perspective du COMESA au-
delà de 2012 et de l’Union douanière, la préparation de la
mise en œuvre du Marché commun prévue pour 2015 a déjà
commencé. Les programmes liés au Marché commun sont en
cours et en bonne voie, en particulier les volets de libéralisation
du commerce des services, dans le cadre desquels une action
immédiate a été prévue pour les services infrastructurels. Les
programmes d’infrastructure ont aidé à consolider le marché
régional en établissant un lien entre les marchés où les biens,
les services, les personnes et les investissements peuvent
circuler plus librement.
10 Rapport annuel du COMESA 2010
Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe tient à l’obligation redditionnelle, la transparence et l’équité dans la mise
en œuvre de ses programmes. La structure décisionnaire comprend deux volets, à savoir l’un portant sur les questions afférentes
au commerce, et l’autre concernant les questions de paix et de sécurité. Cette structure, telle que prévue à l’article 7 du Traité,
est présentée dans l’organigramme ci-après, ainsi que les fonctions relevant des pouvoirs et prérogatives dévolus aux organes
directeurs aux termes du Traité.
Organigramme
DEUXIÈME PARTIE : PROCESSUS DÉCISIONNAIRE DU COMESA
2.1 La Conférence des chefs d’État et de gouvernement
La Conférence est l’organe directeur suprême du Marché
commun ; elle est composée des chefs d’État et de
gouvernement de tous les 19 États membres. Elle est chargée
en général des politiques, des orientations et du contrôle du
fonctionnement des branches exécutives du Marché commun.
Par ailleurs, elle est responsable de la réalisation des buts
et objectifs de ce dernier et exerce les pouvoirs qui lui sont
dévolus aux termes du Traité.
Sous réserve des dispositions du Traité, les instructions et
décisions de la Conférence sont exécutoires pour les États
membres et tous les autres organes du Marché commun, outre
la Cour de justice dans l’exercice de sa compétence, et pour
ceux à qui elles s’adressent en vertu du Traité. Les politiques
et décisions de la Conférence sont notifiées à ceux à qui elles
s’adressent et prennent effet dès réception de cette notification
ou à la date de celle-ci selon le cas, tel qu’il est spécifié dans
lesdites instructions ou décisions.
La Conférence se réunit une fois l’an ; mais elle peut tenir un
sommet extraordinaire sur demande d’un État membre de la
Conférence pour autant qu’un tiers des membres appuient
cette demande. Le dernier sommet extraordinaire s’est tenu en
2000 lors du lancement officiel de la ZLE du COMESA. Depuis,
rien n’a nécessité la tenue d’un autre sommet extraordinaire.
Les sommets se tiennent dans les différents États membres,
et le pays hôte et le Secrétariat du COMESA en assurent
l’organisation. D’habitude, le pays qui accueille le sommet
assure la présidence de la Conférence pour l’année. En 2010,
la Conférence a tenu son 14ème sommet à Lositha Palace,
dans le Royaume du Swaziland, et le roi Mswati III a accédé à la
présidence de la Conférence. Les décisions du 14ème sommet
de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement peuvent
être consultées sur le site Web du COMESA : www.comesa.
int.
2.2 Le Conseil des ministres
Le Conseil est composé des ministres en charge de la
coordination des affaires du COMESA dans tous les États
membres. Il assure le contrôle du bon fonctionnement et
du développement du COMESA ainsi que la mise en œuvre
des politiques convenues. Aux termes du Traité, toutes les
11Rapport annuel du COMESA 2010
règlementations, directives et décisions du Conseil sont
exécutoires pour tous les États membres, les organes du
Marché commun et tous ceux à qui elles sont adressées. Le
Conseil a pour fonctions de formuler des recommandations
à l’intention de la Conférence sur les questions de politique
générale en vue du fonctionnement efficace et harmonieux
et du développement du COMESA, de donner des directives
à tous les autres organes subsidiaires du Marché commun
(autres que la Cour de justice du COMESA dans l’exercice de sa
compétence), et de formuler des réglementations, donner des
directives et prendre des décisions. Ses autres fonctions sont
de donner des avis conformément aux dispositions du Traité
du COMESA en cas de besoin, de recueillir des avis consultatifs
auprès de la Cour de justice du COMESA conformément aux
dispositions du Traité, d’analyser et d’approuver les budgets du
Secrétariat et de la Cour, et d’approuver le Statut et Règlement
du personnel ainsi que le règlement financier du Secrétariat.
Le Conseil se réunit à deux reprises l’an (une fois juste avant le
sommet de la Conférence) pour passer en revue le progrès et le
fonctionnement de ses organes auxiliaires. En 2010, le Conseil
a tenu ses sessions au Swaziland et en Zambie, respectivement
en septembre et novembre.
2.3 Le Comité des gouverneurs des banques centrales
Les fonctions du Comité des gouverneurs de banques centrales
sont régies par l’article 13 b) du Traité. Ce Comité a mandat de
planifier, suivre et examiner la mise en œuvre des programmes
dans le domaine de la coopération financière et monétaire.
De même, il a le pouvoir d’instruire le secrétaire général du
COMESA à mener des investigations spécifiques aux termes de
l’article 13 2) c) du Traité.
2.4 Le Comité intergouvernemental
Le Comité intergouvernemental est régi par l’article 14 du
Traité. Il a la responsabilité d’élaborer des programmes et
plans d’action dans tous les secteurs de coopération, sauf dans
les secteurs financiers et monétaires. Par ailleurs, il est chargé
d’assurer le suivi et la revue constants du bon fonctionnement
et du développement du Marché commun, tout en supervisant
la mise en œuvre des programmes conformément aux
dispositions du Traité. Dans l’exercice de ce pouvoir, le Comité
peut demander à un comité technique d’étudier une question
particulière ou inviter le secrétaire général à entreprendre des
investigations spécifiques. Généralement, le Comité se réunit
deux fois l’an juste avant les sessions du Conseil des ministres,
et ses recommandations sont soumises audit Conseil pour
approbation.
2.5 Les comités
Il convient de préciser que tous les comités relèvent des
pouvoirs du Conseil, à l’exception du Comité Paix et Sécurité.
2.6 Les comités techniques
Les comités techniques sont régis par les articles 15 et 16 du
Traité. Ils sont chargés de l’élaboration des programmes et de
calendriers exhaustifs de mise en œuvre qui servent à établir les
priorités dans chaque secteur. De plus, les comités techniques
suivent et examinent la mise en œuvre des programmes de
coopération, et peuvent inviter le secrétaire général à mener
des investigations spécifiques. Ils soumettent des rapports
et des recommandations portant sur la mise en œuvre des
dispositions du Traité au Comité intergouvernemental, soit de
leur propre initiative, soit à la demande du Conseil.
2.7 Le Comité consultatif
L’objet principal du Comité consultatif est de constituer un lien
et faciliter le dialogue entre les milieux d’affaires et les autres
groupes d’intérêt, ainsi qu’avec d’autres organes du Marché
commun. En outre, il est chargé d’assurer le suivi de la mise en
œuvre des dispositions des chapitres 23 et 24 du Traité et de
faire des recommandations au Comité intergouvernemental.
Dans l’exercice de ses fonctions, le Comité consultatif participe
aux réunions des comités techniques en cas de besoin. Le
chapitre 23 du Traité porte sur le rôle du secteur privé dans le
programme d’intégration du COMESA, tandis que le chapitre
24 définit le rôle de la femme dans le développement.
2.8 Le Secrétariat
Le Secrétariat du COMESA est dirigé par le secrétaire général
du Marché commun, lequel est nommé par la Conférence.
Le secrétaire général est le premier responsable du Marché
commun, qu’il représente dans l’exercice de sa personnalité
morale. Le Conseil a les pouvoirs de nommer tous les
fonctionnaires du Secrétariat, à part le secrétaire général et
les secrétaires généraux adjoints, lesquels sont désignés par
la Conférence. En s’acquittant de leurs fonctions, le secrétaire
général, les secrétaires généraux adjoints et le personnel du
Secrétariat ne peuvent recevoir d’instructions d’aucun État
membre ni d’aucune autre autorité extérieure au Marché
commun. Le secrétaire général est appelé à assister les organes
du Marché commun dans l’exercice de leurs prérogatives et
soumettre au Conseil et à la Conférence, entre autres, des
rapports sur les activités du Marché commun, en consultation
avec le Comité intergouvernemental.
12 Rapport annuel du COMESA 2010
2.9 Le Comité Paix et Sécurité
La seconde structure décisionnaire en place est celle du
Programme Paix & Sécurité du COMESA. Les États membres
du COMESA ont mis sur pied un comité composé de hauts
fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères,
dénommé «Comité Paix et Sécurité». Celui-ci se réunit au
moins une fois l’an pour discuter des questions de paix et
de sécurité dans la région, et ses recommandations sont
subséquemment examinées par les ministres des Affaires
étrangères. Les réunions du Comité et des ministres se
focalisent sur la situation de paix et sécurité prévalant dans
la région et servent à renforcer l’obligation redditionnelle et à
promouvoir la bonne gouvernance. La session des ministres des
Affaires étrangères convient, au niveau politique, des questions
afférentes aux conflits existants et des voies et moyens de
mieux appréhender ces problèmes. Par ailleurs, les ministres
discutent des questions entourant la reconstruction post-
conflit comme moyen de prévenir les conflits. La Conférence
du COMESA examine leurs recommandations et prend des
décisions en conséquence.
En reconnaissance du caractère complexe des conflits
dans la région, la Conférence a en outre donné instruction
au Secrétariat du COMESA d’entretenir des relations de
collaboration et de consultation avec un large éventail de
parties prenantes, notamment la société civile, les milieux
d’affaires et les parlementaires. Par conséquent, le COMESA a
mis en place des structures en vue de collaborer étroitement
avec d’autres acteurs non étatiques, y compris la création d’un
réseau des organisations de la société civile et du secteur privé,
à travers un processus d’accréditation auprès du Programme
Paix & Sécurité du COMESA ainsi que la constitution d’un
Forum interparlementaire du COMESA.
13Rapport annuel du COMESA 2010
3.1 Commerce mondial
Les chiffres du commerce mondial pour l’année 2010 n’étaient pas encore disponibles vers la fin de l’exercice. Toutefois, en 2009,
les échanges mondiaux pour les pays du COMESA ont enregistré une baisse de 20 %, passant de 301 milliards USD en 2008 à
241 milliards USD. Au cours de la même période, les exportations totales ont chuté de 155 milliards USD à 111 milliards USD, soit
un déclin de 28 %, tandis que les importations sont passées de 146 milliards USD à 130 milliards USD, soit une décroissance de
11% par rapport à 2008. Le déclin des chiffres du commerce mondial de la région est la conséquence de la récession économique
globale qui a touché la plupart des économies en 2009. Le tableau 1 ci-dessous présente l’évolution des échanges du COMESA pour
la période 2001-2009.
Tableau 1 : Total des échanges du COMESA, 2001 - 2009 en millions USD
Flux 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Exportations 12 977 34 659 46 185 57 004 75 355 99 023 105 044 152 345 108 880
Réexportations 876 702 1 152 1 436 2 093 1 816 2 100 2 603 2 469
Total Exportations 13 853 35 361 47 337 58 440 77 448 100 839 107 144 154 948 111 348
Importations 28 704 45 650 43 906 49 599 67 891 77 677 95 962 146 254 129 545
Total Échanges 42 557 81 011 91 243 108 039 145 339 178 516 203 105 301 202 240 893
Source : Bases de données COMStat et COMTrade
Les pays ayant enregistré une baisse significative du niveau de leurs exportations en 2009 sont : Djibouti (-52 %), le Soudan (-42%),
la Zambie (-25 %), Maurice et le Malawi (-22 %), et la RDC (-18 %). Toutefois, par rapport à 2008, Madagascar, le Zimbabwe, l’Union
des Comores, la Libye, le Burundi et le Rwanda sont les seuls pays de la région à avoir connu une augmentation du niveau de leurs
importations en 2009.
En ce qui concerne les exportations, les pays qui ont contribué à la croissance négative de 28 % des exportations régionales en
2009 sont : le Rwanda (-47 %), la Libye (-41 %), la RDC (-34 %) et le Burundi (-21 %). Par ailleurs, les exportations du Malawi,
de Madagascar et du Zimbabwe ont cru respectivement de l’ordre de 47 %, 46 % et 35 %, atténuant ainsi la baisse du total des
exportations de la région. Le tableau 2 indique la performance commerciale de chaque pays de 2007 à 2009.
TROISIÈME PARTIE : ÉVOLUTION DES ÉCHANGES
14 Rapport annuel du COMESA 2010
Tableau 2 : Total des échanges commerciaux du COMESA par pays, 2007 - 2009 en millions USD
Source : Bases de données COMStat et COMTrade
En 2009, les exportations vers l’UE s’élevaient à environ 61 milliards USD, soit une baisse de 37 % par rapport aux niveaux de 2008
(voir tableau 3 ci-dessous) ; ces exportations étaient principalement le pétrole brut et le gaz naturel de la Libye. La Chine, deuxième
principal marché d’exportation du COMESA après l’UE, représentait au total 11,7 milliards USD d’exportations en 2009, soit une
baisse de 4 % par rapport aux niveaux de 2008. Les exportations vers ce deuxième pays étaient principalement le brut léger et le
brut de densité moyenne du Soudan, de la Libye et de l’Égypte. Les exportations de la région ont décru d’environ 28 % par rapport
aux niveaux de 2008.
Année 2007 2008 2009 Taux de variation (2009)
Pays Export Réexp Import Export Réexp Import Export Réexp Import Total
Export Import
Burundi 252 68 604 124 17 313 96 17 342 (21) 9
Comores 2 86 5 161 13 179 142 11
Djibouti 177 1 890 101 1 355 157 206 647 260 (52)
Égypte 16 145 26 966 26 293 52 827 23 110 44 964 (12) (15)
Érythrée 72 249 17 33 286 42 14 262 12 (8)
Éthiopie 1 269 8 5 787 1 595 7 8 694 1 031 27 7 875 (34) (9)
Kenya 4 205 729 10 331 4 672 1 060 12 780 4 201 813 11 388 (13) (11)
Libye 65 252 17 216 92 820 25 720 54 752 28 083 (41) 9
Madagascar 1 131 140 2 344 1,003 77 1 840 1 581 3 184 46 73
Malawi 868 0 1 348 879 0 2 243 1 291 3 1 754 47 (22)
Maurice 1 402 463 3 824 1 453 587 4 689 1 428 431 3 667 (9) (22)
Ouganda 1 023 204 3 280 1 496 313 4 367 1 381 450 4 307 1 (1)
RDC 2 662 3 758 4 218 5 094 2 780 4 155 (34) (18)
Rwanda 148 13 689 348 52 1 173 189 23 1 258 (47) 7
Seychelles 159 138 717 151 95 912 195 51 759 (0) (17)
Soudan 1 283 61 8 460 9 468 33 14 716 9 040 40 8 592 (4) (42)
Swaziland 1233 26 1 164 1 210 26 1,189 1 305 92 1 069 13 (10)
Zambie 4 582 128 3 840 4 909 189 5 060 4 095 212 3 792 (16) (25)
Zimbabwe 3 178 123 3 408 1 581 113 2 835 2 193 90 3 268 35 15
Total 105 044 2 100 95 962 152 345 2 603 146 254 108 880 2 469 129 545 (28) (11)
15Rapport annuel du COMESA 2010
Tableau 3 : Principaux marchés d’exportation du COMESA, 2005 – 2009 en millions USD
Rang
2009
Pays 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
1 UE 5 286 4 727 23 098 29 802 38 805 51 338 65 988 69 319 97 331 60 927
2 Chine 332 1 010 832 2 116 1 932 3 462 7 000 3 079 12 180 11 659
3 COMESA 1 697 1 719 2 149 2 145 2 335 3 208 2 970 4 520 6 772 6 621
4 États-Unis 1 132 917 1 161 1 516 2 071 3 548 4 865 5 201 6 350 4 285
5 Suisse 325 277 796 948 1 266 1 823 3 214 3 714 5 791 3 930
6 Afrique du
Sud
1 120 1 086 1 418 2 926 2 506 1 785 2 483 3 105 2 529 2 695
7 Inde 221 323 497 635 548 693 1 948 1 854 2 752 2 401
8 Arabie
saoudite
174 123 177 272 305 873 1 272 859 1 586 2 104
9 Émirats
arabes unis
318 189 400 408 524 764 754 903 1 695 1 827
10 Turquie 101 88 773 1 142 1 649 2 161 681 669 1 168 1 236
Autres 3 901 3 390 4 034 5 374 6 434 7 677 9 571 13 876 16 751 13 663
Total 14 607 13 849 35 334 47 284 58 374 77 332 100 747 107 101 154 904 111 348
Source : Bases de données COMStat et COMTrade
En 2009, les importations du COMESA ont chuté de 11 % par rapport aux niveaux de 2008. Les importations en provenance de l’UE
ont baissé de 47 milliards USD en 2008 à 45 milliards USD en 2009, tandis que celles en provenance de la Chine ont enregistré une
modeste croissance (tableau 4).
Tableau 4 : Principaux marchés d’importation du COMESA, 2005 – 2009 en millions USD
Rang
2009
Origine 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
1 UE 8 806 7 748 16 971 16 303 19 082 22 941 24 635 29 790 46 507 45 109
2 Chine 1 343 1 284 1 816 2 063 2 686 4 344 5 850 7 873 12 359 12 607
3 Afrique du
Sud
3 237 3 306 3 712 3 888 4 979 5 024 4 970 6 727 8 729 7 777
4 États-Unis 2 662 3 001 3 870 2 375 2 173 3 150 3 409 4 514 8 358 7 600
5 COMESA 1 419 1 718 2 218 2 173 2 223 3 046 3 757 4 554 6 932 6 110
6 Inde 842 975 1 345 1 192 1 612 2 131 2 877 3 565 6 518 5 368
7 Turquie 289 321 627 629 818 1 381 1 038 1 127 2 853 5 137
8 Arabie
saoudite
1 613 1 347 1 397 1 534 1 534 3 573 4 352 5 320 9 289 4 240
9 Japon 1,173 1 092 1 590 1 371 1 614 1 949 2 620 3 223 4 721 3 808
10 EAU 962 909 885 932 1 156 2 170 3 089 3 225 5 152 3 621
AUTRES 7 485 6 970 11 181 11 335 11 640 18 070 20 984 25 773 34 735 28 168
Total 29 833 28 671 45 612 43 795 49 517 67 779 77 582 95 690 146 154 129 545
Source : Bases de données COMStat et COMTrade
3.2 Cours internationaux des produits de base
Pour les principaux produits de base dans les secteurs retenus que sont l’énergie, les métaux et minerais, les boissons et certaines
céréales, les mouvements des prix en 2008-2009 ont affiché au cours de la période sous revue les tendances ci-après :
16 Rapport annuel du COMESA 2010
3.3 Pétrole et produits pétroliers
Au cours de l’année 2009, en général, les cours de toutes les
formes d’énergie commercialisées ont atteint les niveaux les
plus bas jamais enregistrés pour le gaz naturel et le charbon en
Amérique du Nord et en Europe occidentale – même si en Asie
la baisse des cours du charbon a été moins marquée en raison
de la forte croissance des importations chinoises. Les cours du
pétrole ont chuté pour la première fois depuis 2001. Au cours
de l’année 2009, les prix du pétrole sur les marchés compétitifs
ont atteint le niveau le plus bas de 44 USD le baril au premier
trimestre (T1), puis sont repartis à la hausse pour atteindre le
niveau record de plus de 78 USD le baril à la mi-novembre, soit
un cours moyen de 76 USD le baril au 4ème trimestre 2009. En
juillet 2010, les cours moyens mensuels du pétrole brut étaient
de 75 USD le baril. La Libye, l’Égypte et le Soudan, principaux
exportateurs de ces produits dans l’espace COMESA, ont pâti
de ces fluctuations des prix.
En 2009, la Libye a exporté des produits pétroliers, notamment
le brut léger et le brut de densité moyenne, pour plus de 53
milliards USD, principalement vers l’UE, tandis que l’Égypte
exportait des produits pétroliers dont le gaz naturel liquéfié
pour près de 7 milliards USD. Au cours de la même année, les
exportations de produits pétroliers et de brut léger du Soudan,
principalement en direction de la Chine, s’élevaient à 7 milliards
USD. Toujours en 2009, tous les principaux pays exportateurs
de pétrole du COMESA, notamment la Libye, l’Égypte et le
Soudan, ont respectivement enregistré une baisse en valeur
relative de 53 %, 7 % et 7 %, par rapport aux niveaux de 2008,
en raison du fléchissement de la demande mondiale de pétrole
suite à la crise économique. La consommation mondiale
d’énergie primaire a baissé de 1,1 %, tandis que celle des pays
industrialisés de l’OCDE a décru de 5 % en 2009. Le graphique 1
ci-dessous présente la fluctuation des prix du pétrole au cours
de la période 2008-2010, selon les moyennes trimestrielles.
3.4 Minerais et métaux
Par rapport à ceux qu’ils étaient au 4ème trimestre 2008, les
cours trimestriels moyens du cuivre ont baissé de 12 % au
cours du 1er trimestre 2009, atteignant le faible niveau de
3 428 USD/t, avant de remonter aux cours des trimestres
suivants de 2009. En juin 2010, les cours mensuels moyens du
cuivre étaient de 6 735 USD/t, tandis que les cours trimestriels
moyens avaient augmenté en 2009 de 32 %, 115 % et 73%,
respectivement pour l’or, le nickel et le zinc, entre le 1er
trimestre 2009 et le 2ème trimestre 2010. Le graphique 2 ci-
dessous présente la fluctuation des cours de ces minerais et
métaux au cours de la période 2008 - 2010, selon les moyennes
trimestrielles.
Les pays membres de la région COMESA exportateurs de ces
minerais et métaux sont la Zambie et la RDC pour le cuivre;
la Libye, le Soudan, l’Éthiopie et le Burundi pour l’or ; et le
Zimbabwe et l’Égypte pour le nickel. En 2009, la production
de cuivre de la Zambie, qui en est le principal producteur en
Afrique, a augmenté de 14 %, atteignant 697 860 tonnes.
Cependant, la crise financière mondiale qui a entrainé la
fermeture de certaines mines a ralenti la production. En 2009,
les recettes d’exportations de cuivre de la Zambie, d’un montant
de 3,2 milliards USD, provenaient principalement de la Suisse
et de la Chine. Ces recettes représentaient une baisse de 18 %
par rapport à 2008. Au cours de la même année, le Soudan et
l’Égypte ont respectivement exporté de l’or pour 1,3 milliard
USD et 1,1 milliard USD vers la Suisse, le Canada et les Émirats
arabes unis. Pour sa part, le Zimbabwe a exporté du nickel
d’une valeur de 440 millions USD en 2009, principalement vers
l’Afrique du Sud et la Suisse, tandis que l’Égypte en a exporté
pour 88 millions USD.
3.5 Boissons
En ce qui concerne les boissons, la fluctuation des prix du thé
et du café arabica et robusta est restée volatile. Par exemple,
les cours trimestriels moyens du thé (moyenne de 3 enchères
de Colombo, Kolkata et Mombassa) ont baissé à 206 USD c/
kg au 4ème trimestre 2008, avant de remonter à 302 USD c/
kg à la fin du 4ème trimestre 2009, soit une hausse de 46 % en
2009. En juin 2010, les cours moyens du thé étaient de 186
USD c/kg, mais, dans l’ensemble les cours du thé ont augmenté
de 13 % en 2009, en raison, selon la Banque mondiale, de
17Rapport annuel du COMESA 2010
l’effondrement de la production. Par ailleurs, le café, qui reste
la boisson la plus consommée dans le monde, à 400 milliards
de tasses chaque année, a également subi une fluctuation
de ses cours. Le robusta, qui se vend à 70 % du cours de
l’arabica, est en général privilégié par les « Quatre Grands »
torréfacteurs de café (Kraft, Nestlé, Procter & Gamble et Sara
Lee) qui achètent environ 50 % de la production mondiale.
Les cours trimestriels moyens de ces produits ont enregistré
une baisse au 4ème trimestre 2008, atteignant 267 USD et
192 USD c/kg, respectivement pour l’arabica et le robusta. À
la fin du deuxième trimestre 2010, le café arabica se vendait à
392 USD c/kg et le robusta à 161 USD c/kg, ce qui représente
respectivement une hausse de 46 % et une baisse de 16 %.
Au niveau mondial, la production de café a baissé, passant
de 128,1 millions de sacs en 2008 à 123,6 millions de sacs en
2009, soit une réduction de plus de 4,5 millions de sacs (OIC).
Les exportations ont également chuté de 97,7 millions de
sacs en 2008 à 94,7 millions de sacs en 2009, soit une baisse
de 3 %. L’augmentation de 46 % enregistrée par les cours de
l’arabica a favorisé la relance des exportations dans certains
pays, même si on a assisté à une baisse de 16 % des cours
du robusta en 2009, ce qui, d’une manière générale, a eu
pour conséquence la diminution des recettes d’exportations
des pays exportateurs de café du COMESA. Le graphique 3 ci-
dessous présente l’évolution des cours des boissons pour la
période 2008 – 2010, selon les moyennes trimestrielles.
Les principaux exportateurs de café de la région sont l’Éthiopie
(5ème exportateur mondial), l’Ouganda et le Burundi,
tandis que le thé est principalement exporté par le Kenya,
le Malawi et l’Ouganda. Le Burundi et l’Éthiopie produisent
essentiellement du café arabica, tandis qu’en Ouganda, le
robusta représente plus de 85 % de la production. En 2009,
l’Éthiopie a exporté le café pour un montant de 317 millions
USD, principalement vers l’Allemagne et l’Arabie saoudite,
tandis que les exportations du café ougandais, estimées à 225
millions USD, étaient principalement destinées à la Suisse et
à l’Allemagne. En 2009, ces deux plus grands exportateurs de
café de la région ont enregistré une baisse de leurs recettes
d’exportation, respectivement de 37 % et 29 %, par rapport
à 2008. Toujours en 2009, le Kenya a pour sa part exporté du
thé d’une valeur de plus de 869 millions USD, principalement
vers le Pakistan, l’Égypte et le Royaume-Uni, tandis que les
exportations de thé du Malawi et de l’Ouganda se chiffraient
respectivement à 76 millions USD et 60 millions USD. Le
Kenya a exporté du thé d’une valeur de 143 millions USD
vers l’Égypte en 2009, soit une baisse de 33 % par rapport au
niveau de 2008. Les exportations de thé du Rwanda se sont
élevées à 29 millions USD contre 118 millions USD en 2008, ce
qui représente une chute de 75 %.
3.6 Céréales
En 2009, les cours annuels moyens des principales céréales tels
que le maïs, le riz Thaïlande 5 %, le riz Thaïlande A.1, le sorgho
et le blé ont baissé respectivement de 26 %, 15 %, 32 %, 27 %
et 34 % par rapport à leurs niveaux de 2008. Toutefois, après
les baisses enregistrées au 4ème trimestre 2008, les prix sont
restés assez stables le reste de l’année 2009. En fin juillet 2010,
les cours mensuels moyens étaient de 164 USD, 443 USD, 396
USD, 349 USD, 132 USD et 288 USD la tonne respectivement
pour le maïs, le riz Thaïlande 5 %, le riz Thaïlande A.1, le sorgho
et le blé.
Les importations de maïs de l’Égypte, d’une valeur de 834
millions USD, principalement en provenance des États-Unis
et de l’Argentine, ont considérablement augmenté. En outre,
le Kenya et le Zimbabwe ont importé du maïs respectivement
d’une valeur de 422 millions USD et 104 millions USD,
principalement d’Afrique du Sud et des États-Unis. Par ailleurs,
l’Égypte a exporté le riz d’une valeur de 393 millions USD,
principalement vers la Syrie, la Turquie et la Jordanie. En 2009,
les pays de l’espace COMESA ont importé du blé dur pour 2,2
milliards USD, principalement l’Égypte avec plus de 1,5 milliards
USD en provenance de Russie, des États-Unis et de la France
(387 millions USD), et le Soudan et l’Éthiopie (217 millions
USD). Le graphique 4 ci-dessous présente les mouvements des
cours pour ces produits de base au cours de la période 2008-
2010, selon les moyennes trimestrielles.
3.7 Échanges intra-COMESA
Par rapport à 2008, les échanges intra-COMESA ont enregistré
une légère baisse d’environ 7 %, passant de 13,7 milliards USD
en 2008 à 12,7 milliards USD en 2009. Toutefois, l’ensemble
des échanges intra-COMESA ont poursuivi leur tendance à la
hausse pendant la période 2000-2008. Le léger repli observé
dans ces échanges en 2009 s’explique en partie par le déclin
des échanges intra-régionaux des principaux acteurs tels que
le Kenya, l’Égypte, l’Ouganda, la Zambie, la RDC et le Soudan.
En 2009, ces pays ont tous enregistré une croissance négative
de leurs exportations ou de leurs importations, voire des deux.
18 Rapport annuel du COMESA 2010
Le tableau 5 et le graphique 5 ci-dessous présentent l’évolution
des échanges commerciaux intra-COMESA pour la période
2000-2009.
En 2009, les exportations et les importations intra-COMESA
du Kenya ont enregistré une baisse respectivement de 17 % et
23 %. Le thé, principale exportation du Kenya vers l’Égypte, a
enregistré une réduction de 26 %, passant de 253 millions USD
en 2008 à 187 millions USD en 2009. Les importations intra-
COMESA de tabac et de brut de densité moyenne par le Kenya
ont baissé respectivement de l’ordre de 62 % et 79 %, par rapport
aux niveaux qu’elles avaient atteints en 2008. Les importations
intra-COMESA de l’Égypte sont passées de 1,1 milliard USD en
2008 à 0,7 milliard en 2009, ce qui représente également une
croissance négative de 38 %. Cette baisse des importations
intra-COMESA de l’Égypte s’explique principalement par le
déclin de ses importations de cuivre de Zambie (11 %), ainsi
que par une diminution de ses importations de thé du Kenya
(69 %).
En Zambie, les exportations de cuivre - principal produit
d’exportation intra-COMESA de ce pays - vers l’Égypte ont chuté
de 69 %, de 385 millions USD en 2008 à 118 millions USD en
2009. Quant aux importations, essentiellement de minerai et
de concentré de cuivre de la RDC, elles se sont élevées à 225
millions USD en 2009 contre 424 millions USD en 2008, soit
une baisse de l’ordre de 40 %. Les exportations intra-COMESA
du Rwanda ont connu une chute de 50 % du fait notamment
de ses exportations de thé vers le Kenya marquées par une
dégringolade de 74%. Ainsi, les exportations de thé du Rwanda
sont passées de 119 millions USD en 2008 à 30 millions USD
en 2009. Le tableau 6 ci-dessous présente les échanges intra-
COMESA par pays et le taux de variation en 2009.
Tableau 5 : Échanges commerciaux intra-COMESA, 2000 - 2009, en millions USD
FLUX 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Exportations 1 497 1 319 1882 1 670 1 804 2 583 2 702 3 950 6 157 5 879
Réexportations 200 400 267 475 531 625 268 570 614 742
Total Exportations 1 697 1 719 2 149 2 145 2 335 3 208 2 970 4 520 6 772 6 621
Importations 1 419 1 718 2 218 2 173 2 223 3 046 3 757 4 554 6 932 6 110
Total échanges
commerciaux
3 116 3 437 4 368 4 318 4 558 6 254 6 728 9 074 13 704 12 731
Source : Base de données COMStat
19Rapport annuel du COMESA 2010
Source : Base de données COMStat
En ce qui concerne les parts du marché des exportations intra-COMESA en 2009, l’Égypte arrive en tête avec 28 %, ce qui représente
une embellie de 2 p. cent par rapport à 2008. Viennent ensuite le Kenya, l’Ouganda, la Zambie et la RDC, respectivement avec
22%, 11 %, 10 % et 7 % comme le montre le tableau 7 ci-dessous. Les exportations intra-COMESA de l’Égypte étaient constituées
de divers produits principalement destinés à la Libye, au Soudan et au Kenya. Les principaux produits d’exportation du Kenya dans
l’espace COMESA étaient le thé à destination de l’Égypte et du Soudan (186 millions USD) et le ciment destiné à l’Ouganda (84
millions USD). Quant aux exportations intra-COMESA de l’Ouganda, elles ont porté essentiellement sur le café, le thé et le ciment
à destination du Soudan, du Kenya et du Rwanda.
S’agissant des importations, avec ses 18 %, la Libye a été le plus gros importateur en 2009. Viennent ensuite la RDC et l’Égypte (12 %
chacune), suivies en 4ème position de la Zambie (11 %), comme il ressort du tableau 7 ci-dessous. Les importations intra-COMESA
de la Libye se composaient essentiellement de divers produits en provenance d’Égypte. Quant à la RDC, elle a principalement
importé le sucre de canne, le ciment Portland, l’acide sulfurique et la farine de blé en provenance de la Zambie, et du ciment d’une
valeur de 23 millions USD de l’Ouganda.
Année 2008 2009 Taux de variation (2009)
Pays Export. Réexpor-
tations Import. Export.
Réexpor-
tations Import. Export.
Réexpor-tations
Import.
Burundi 17,0 7,4 75,0 20,1 6,8 90,9 18,5 (8,7) 21,2
Comores 0,2 8,9 0,9 8,5 287,1 (4,1)
Djibouti 2,1 51,2 1,5 134,9 45,0 (30,6) (12,1)
Égypte 1639,7 1147,5 1861,1 709,1 13,5 (38,2)
Érythrée 3,6 15,0 24,1 30,2 1,9 21,1 729,9 (12,5)
Éthiopie 152,4 0,1 324,0 125,9 1,1 230,5 (17,4) 1001,9 (28,9)
Kenya 1427,6 229,0 410,9 1249,7 180,0 316,3 (12,5) (21,4) (23,0)
Libye 233,2 932,5 231,7 1091,3 (0,7) 17,0
Madagascar 12,9 0,3 68,7 25,0 146,8 93,4 (100,0) 113,6
Malawi 85,5 0,0 186,6 164,8 0,0 132,0 92,7 161,7 (29,3)
Maurice 82,0 84,4 140,8 82,6 73,9 103,3 0,7 (12,4) (26,7)
Ouganda 532,9 135,6 570,6 493,2 223,1 578,9 (7,4) 64,6 1,5
RDC 511,3 718,7 469,8 725,2 (8,1) 0,9
Rwanda 207,9 8,2 408,2 105,3 4,3 430,5 (49,3) (47,0) 5,5
Seychelles 1,9 0,2 48,5 8,0 0,0 52,0 317,1 (93,4) 7,3
Soudan 128,4 6,0 887,2 184,0 6,6 593,1 43,3 9,6 (33,2)
Swaziland 168,0 51, 1 140,6 2,6 0,6 (16,3) (98,8)
Zambie 778,5 76,7 780,5 549,2 97,0 668,6 (29,5) 26,5 (14,3)
Zimbabwe 171,9 51,4 97,6 135,4 10,0 166,0 (21,2) (80,5) 70,0
Total 6 157,2 614,3 6 932,5 5 879,0 742,4 6 109,5
20 Rapport annuel du COMESA 2010
Tableau 7: Échanges intra-COMESA 2009, en millions USD et parts en pourcentage
Rang Exportateur Valeur Part en % Importateur Valeur Part en %
1 Égypte 1 861, 1 28, 1 Libye 1 091, 3 17, 9
2 Kenya 1 429, 7 21, 6 RDC 725, 2 11, 9
3 Ouganda 716, 4 10, 8 Égypte 709, 1 11, 6
4 Zambie 646, 2 9, 8 Zambie 668, 6 10, 9
5 RDC 469, 8 7, 1 Soudan 593, 1 9, 7
6 Libye 231, 7 3, 5 Ouganda 578, 9 9, 5
7 Soudan 190, 6 2, 9 Rwanda 430, 5 7, 0
8 Malawi 164, 8 2, 5 Kenya 316, 3 5, 2
9 Maurice 156, 5 2, 4 Éthiopie 230, 5 3, 8
10 Zimbabwe 145, 4 2, 2 Zimbabwe 166, 0 2, 7
11 Swaziland 143, 2 2, 2 Madagascar 146, 8 2, 4
12 Djibouti 136, 4 2, 1 Malawi 132, 0 2, 2
13 Éthiopie 127, 0 1, 9 Maurice 103, 3 1, 7
14 Rwanda 109, 7 1, 7 Burundi 90, 9 1, 5
15 Érythrée 32, 1 0, 5 Seychelles 52, 0 0, 9
16 Burundi 26, 9 0, 4 Djibouti 45, 0 0, 7
17 Madagascar 25, 0 0, 4 Érythrée 21, 1 0, 3
18 Seychelles 8, 0 0, 1 Comores 8, 5 0, 1
19 Comores 0, 9 0, 0 Swaziland 0, 6 0, 0
Total 6 621, 4 100, 0 Total 6 109, 5 100, 0
Source : Base de données COMStat
Comme il ressort du tableau 8 ci-dessous, de façon générale, en 2009, le thé est resté le produit le plus échangé dans le cadre
du commerce intra-COMESA, suivi du ciment Portland, qui occupait la 4ème position en 2008. La performance constante du thé,
premier produit échangé en 2009, tient au fait que le Kenya en a exporté pour plus de 186 millions USD vers l’Égypte et le Soudan,
même si ce chiffre est en légère baisse par rapport aux 210 millions USD enregistrés en 2008. Toujours en 2009, le ciment Portland
d’une valeur de plus de 230 millions USD a été échangé entre différents pays de la région, principalement du Kenya vers l’Ouganda
(84 millions USD) ; de l’Ouganda vers le Rwanda (33 millions USD) ; et de la Zambie et de l’Ouganda vers la RDC (44 millions USD).
Le minerai et les concentrés de cuivre occupaient la 3ème position dans les exportations intra-COMESA en 2009, principalement
de la RDC vers la Zambie. Les exportations de ce minerai et concentrés de cuivre ont baissé de 40 %, passant de 380 millions USD
en 2008 à 230 millions USD en 2009. Le tabac, qui est passé du 6ème rang en 2008 au 4ème rang en 2009, a généré 164 millions
USD au sein de la région.
21Rapport annuel du COMESA 2010
Tableau 8 : Principaux produits d’exportation intra-COMESA et classement 2005 - 2009 valeurs en millions USD
SH Désignation 2009 R9 R8 R7 R6 R5
1 090240 Thé noir fermenté et partiellement fermenté, 253,66 1 1 1 1 1
2 252329 Ciment Portland (sauf blanc, artificiellement coloré ou non.) 234,83 2 4 2 2 3
3 260300 Cuivre, minerai et concentrés 230,11 3 2 5 17 34
4 240110 Tabacs, non écôtés / bruts 164,46 4 6 12 6 6
5 170111 Sucre de canne brut (autres qu’avec aromatisants ou colorants) 120,83 5 7 9 3 9
6 740311 Cuivre, affiné sous forme de cathodes et sections de cathodes 111,45 6 3 6 99 2
7 740919 Plaques, feuilles et ruban de cuivre affiné, 92,29 7 5 3 2,489 1,484
8 854420 Câble coaxial et autres conducteurs électriques coaxiaux 91,34 8 11 122 173 212
9 271011 Huiles et préparations légères de pétrole ou de minerais bitumineux 89,85 9 231 104 41 10
10 240220 Cigarettes, contenant du tabac 86,50 10 8 11 10 19
11 271113 Butanes liquéfiés (excepté butanes ou isobutylènes de pureté >= 95% de N) 83,25 11 28 7 14 70
12 740911 Plaques, feuilles et ruban de cuivre affiné, en rouleau 82,02 12 20 3.261 2.718
13 260500 Minerais et concentrés de cobalt 74,94 13 558 653 187 107
14 170199 Sucre de canne ou de betterave et saccharose chimiquement pur, sous forme solide
70,89 14 17 10 28 78
15 330210 Mélange de substances odoriférantes 66,82 15 9 13 12 13
16 090111 Café (autres que torréfiés et décaféinés) 63,35 16 10 15 9 8
17 732690 Ouvrages en fer ou acier, n.c.a. 57,61 17 16 84 45 49
18 300490 Médicaments constitués de produits mélangés ou purs 53,72 18 18 22 15 22
19 120740 Graines de sésame, concassées ou non 53,57 19 12 66 8 25
20 690810 Carreaux, blocs en céramique émaillée et produits similaires 48,31 20 35 818 114 298
Source : Base de données COMStat
22 Rapport annuel du COMESA 2010
Le Programme de coopération monétaire du COMESA vise
à mettre en route un processus évolutif qui débouchera
sur un cadre propice à la promotion de la coopération
économique et facilitera la libre circulation transfrontière des
biens, des services, des capitaux et de la main-d’œuvre entre
États membres, et débouchant finalement à une intégration
monétaire totale.
Comme première étape du processus de création d’une union
monétaire en 2018, le Programme d’harmonisation monétaire
progressive permettra aux États membres de :
a) Mettre en œuvre des programmes de réforme
économique audacieux et, en même temps, se mettre
à l’école de la coopération et de la coordination de
leurs politiques économiques ;
b) Créer un environnement favorable qui garantisse la
stabilité des prix et la croissance économique, gages
d’un développement naturel des marchés financiers
et d’un niveau élevé d’intégration économique ;
c) Accroître les échanges intra-régionaux tout en
réduisant les inégalités grâce à la croissance
économique ; et
d) Mettre en place une union monétaire plus équilibrée
qui permettra de créer une stabilité relative sur
l’ensemble de la région.
En vue d’atteindre les objectifs susvisés, les États membres
doivent impérativement passer avant tout par une
harmonisation monétaire aux fins de réaliser la convergence
macroéconomique. Bien plus, pour assurer un bon suivi des
progrès accomplis vers la réalisation de ces objectifs, un
certain nombre de critères de convergence ont été définis afin
d’évaluer les progrès accomplis par chaque État membre dans
la mise en œuvre du programme.
Les progrès réalisés par les États membres vers la réalisation
de la convergence macroéconomique étaient les suivants :
4.1 Critères primaires
4.1.1 Ratio du déficit budgétaire et du PIB En 2009, le déficit budgétaire hors dons rapporté au PIB de
la plupart des États membres du COMESA était supérieur
à 5%. Les pays ci-après présentaient un déficit inférieur à ce
taux: Djibouti (-4,6 %), Madagascar (-4,5 %), Maurice (-4,0 %),
Seychelles (-0,2 %), Soudan (-4,0 %) et Zimbabwe (-2,7 %). En
QUATRIÈME PARTIE : LA CONVERGENCE MACRO-ÉCONOMIQUE EN 2009
2009, la part moyenne du déficit budgétaire hors dons dans
le PIB pour l’ensemble de la région COMESA était de 6,9%,
contre 2,2 % en 2008. La part de l’épargne nationale dans le
PIB a également marqué un recul, de 17,2 % en 2008 à 12,1%
en 2009. Certaines informations sur cette question peuvent
être consultées au tableau 9 sur les principaux indicateurs
économiques du COMESA.
Les performances budgétaires de la région COMESA sont
similaires à celles de plusieurs pays africains et se caractérisent
par les éléments suivants :
a) Un grand nombre de pays ont enregistré des
déficits budgétaires à la suite de la dégradation de
l’environnement international. De manière générale,
ce déséquilibre budgétaire était la conséquence
d’une dépense publique élevée ou constante et
d’une baisse des recettes de l’État. Ces changements
étaient le reflet des expansions budgétaires destinées
à soutenir l’activité économique et à atténuer les
impacts sociaux de la crise. Dans le cadre du budget
2009/2010, certains pays ont poursuivi l’allègement
des politiques fiscales par l’adoption d’un train de
mesures destinées à stimuler les investissements
dans le domaine des infrastructures et à développer
les systèmes de sécurité sociale ;
b) De la même manière, des impulsions fiscales
discrétionnaires ont visé les investissements publics
dans un certain nombre de pays afin de tenter de
lever les goulots d’étranglement infrastructurels qui
freinaient la réaction de l’offre et la capacité de ces
économies à maintenir durablement des taux de
croissance élevés. La politique budgétaire menée
en 2009 indique que la réaction fiscale de la région
à la crise a été anticyclique à juste titre, tout en
protégeant les dépenses sociales et d’investissement.
Plus que par le passé, un nombre plus important de
pays semblaient jouir d’une stabilité économique
et disposer d’un cadre budgétaire approprié pour
appliquer des politiques fiscales anticycliques. La
plupart d’entre eux y sont parvenus en augmentant les
dépenses ou en les maintenant aux mêmes niveaux en
dépit de la baisse des revenus. En général, les dépenses
sociales et d’investissement ont bénéficié d’une
certaine protection pendant la récession. Néanmoins,
la gestion de tous ces problèmes montre que toutes
les dépenses inscrites au budget, en particulier les
dépenses d’investissement, n’ont pas été exécutées,
dans certains cas à cause du ralentissement brusque
23Rapport annuel du COMESA 2010
de la croissance du PIB et d’une baisse drastique des
recettes fiscales.
4.1.2 Taux d’inflation
Le taux d’inflation moyen au sein du COMESA est passé de
11,3% en 2007 à 14,4 % en 2008, et s’est établi à 17,9 % en
2009 (voir tableau 9). Les pays membres suivants ont connu un
taux d’inflation à un chiffre : Comores (4,8 %), Djibouti (1,7%),
Libye (2,7 %), Madagascar (9,0 %), Malawi (8,4 %), Maurice
(2,5 %) et Swaziland (7,5 %).
L’inflation a marqué un recul dans la plupart des États membres
du COMESA grâce à une conjonction de facteurs, au nombre
desquels la chute des cours mondiaux des denrées alimentaires
et de l’énergie, le bon niveau des récoltes dans certains pays,
la baisse de la pression de la demande due à la reprise des
activités économiques, et l’augmentation des subventions de
l’État à la production des denrées alimentaires de base dans
certains pays au lendemain de la crise économique.
La chute la plus spectaculaire des prix a été relevée au Zimbabwe
au terme d’un long épisode d’hyperinflation, contrairement à
plusieurs États membres où l’inflation était en hausse du fait
de la flambée des prix due à la faible production agricole dans
certains pays et à la dévaluation de la monnaie dans d’autres.
Dans d’autres pays encore, l’inflation a été alimentée par une
situation de surliquidité.
En dépit de la persistance d’une inflation excessive, l’inflation de
base non liée aux prix des denrées alimentaires et de l’énergie
a diminué dans un certain nombre de pays, notamment en
Ouganda. Cette situation illustre le regain de crédibilité des
banques centrales dans leurs efforts visant à maîtriser les
tendances inflationnistes.
4.1.3 Accumulation des réserves
Le niveau moyen de réserves des pays membres du COMESA
était suffisant pour 4 mois d’importations de biens et de
services en 2009. Certains pays ont enregistré une baisse
drastique de leur niveau de réserves en devises, tandis que
d’autres sont resté stables, grâce en partie à l’octroi par le FMI
de Droits de tirage spéciaux (DTS).
En effet, avec la crise économique mondiale, les pays
disposant de réserves en devises insuffisantes ou précaires
se sont trouvé confrontés à des problèmes difficilement
surmontables. Les conditions draconiennes d’obtention
des financements extérieurs ont entraîné la réduction des
importations des intrants nécessaires pour la production et mis
en péril la fourniture des services de base. La conséquence a
été que le potentiel de croissance à long terme s’en est trouvé
compromis.
Tableau 9 : Principaux indicateurs économiques du COMESA
2007 2008 2009
Croissance du PIB réel (%) 10,9 8,4 3,4
Inflation (%) 11,3 14,4 17,9
Total des investissements (% du
PIB)
20,3 21,6 20,4
Épargne locale (% du PIB) 19,3 17,2 12,1
Compte courant extérieur hors
dons (% du PIB)
-0,3 -4,6 -8,6
Dette extérieur vis-à-vis créanciers
officiels (% du PIB)
20,8 17,1 20,0
Déficit budgétaire hors dons
rapporté au PIB)
-1,6 -2,2 -6,9
Source : FMI, Base de données Afrique, 16 avril 2010, et base de données des
Perspectives de l’économie mondiale, 9 avril 2010
4.2 Critères secondaires
4.2.1 Utilisation des instruments indirects de politique monétaire
Tous les pays font recours aux instruments indirects de
politique monétaire ; mais dans la plupart des cas, la politique
monétaire met l’accent sur le contrôle de la masse monétaire
afin de réduire l’inflation de base (non liée au prix des denrées
alimentaires). La faiblesse du marché financier traduit l’absence
d’outils monétaires financiers indirects efficaces dans ces pays,
ceux-ci étant caractérisés par une mauvaise coordination entre
les politiques budgétaires et monétaires.
Plusieurs États membres ont commencé à recourir aux
opérations du marché libre en vendant des bons du trésor. Les
conditions régissant les réserves et les liquidités sont également
utilisées comme instruments de politique monétaire. Mais de
nombreux pays ont la possibilité de recourir au réescompte
et disposent de facilités permanentes. Ce marché primaire de
bons du trésor est très dynamique dans la plupart des pays,
alors que le marché secondaire des bons du trésor et les
marchés interbancaires sont limités. Tous les pays procèdent
au renforcement de leurs contrôles et de leurs règlementations
bancaires, tout en modernisant leurs systèmes nationaux de
paiement et de règlement, en plus des efforts de diversification
de leurs systèmes financiers.
Dans les pays dotés de marchés financiers plus modernes, les
gouvernements s’appuient sur les taux d’intérêt et les taux des
bons du trésor comme principaux instruments de politique
monétaire.
24 Rapport annuel du COMESA 2010
4.2.2 Politique des taux d’intérêt
Tous les pays ont procédé à la libéralisation de leurs taux
d’intérêt. Certains États membres du COMESA pratiquent des
taux débiteurs réels particulièrement élevés et prévoient un
écart important entre les taux débiteur et créditeur, ce qui
témoigne d’une relative inefficacité du système bancaire. Des
taux nominaux élevés imposent des risques exceptionnels
aux emprunteurs même lorsque le taux d’inflation est
également élevé ; leur niveau augmente en fonction de celui
de l’inflation. D’autre part, il est peu probable que le prix payé
au producteur augmentera avec l’inflation. Par conséquent,
les entreprises courent le risque de voir le coût des facteurs
de production s’accroître plus rapidement que les prix des
produits. Deuxièmement, les statistiques ont montré que plus
le taux d’intérêt augmente, plus il varie. Cela signifie qu’une
entreprise empruntant à des taux nominaux élevés risque de
voir l’inflation s’établir à un niveau plus bas que prévu, alors
que l’entreprise s’est engagée à payer à des taux d’intérêt plus
élevés.
Il est donc préférable de parvenir à des taux d’intérêt réels
positifs en maintenant l’inflation à des niveaux bas plutôt que
de pratiquer des taux d’intérêt nominaux élevés pour faire
face à une poussée inflationniste. Les taux d’intérêt nominaux
élevés ont très souvent amené les banques commerciales à
acheter des bons du trésor plutôt qu’à octroyer des crédits au
secteur privé, ce qui signifie qu’il serait néfaste pour l’économie
d’obtenir des taux d’intérêt réels positifs sans réduire les taux
d’inflation.
Au moment où l’activité économique était marquée par un
ralentissement progressif et où la pression inflationniste
s’estompait, la majorité des banques centrales des États
membres ont assoupli les conditions monétaires afin de
soutenir la reprise économique. Par conséquent, un grand
nombre de pays ont mis en œuvre des politiques monétaires
anticycliques. Dans certains d’entre eux, le faible niveau de
coordination entre le trésor public et la banque centrale a
entravé la gestion des liquidités, créant ainsi une situation de
surliquidité.
Les politiques monétaire et de taux de change constituent des
compléments utiles à la politique budgétaire anticyclique et
devraient être utilisés comme tels en Afrique pendant la crise
financière actuelle. Cette démarche est nécessaire afin de
mettre l’accent moins sur la stabilité des prix que sur la création
d’emplois et une croissance économique durable. La politique
monétaire peut contribuer à une croissance favorable aux plus
pauvres en soutenant des politiques budgétaires appropriées et
en évitant les épisodes inflationnistes excessivement volatiles ;
en permettant de stabiliser la balance des paiements et le taux
de change réel ; et en améliorant l’affectation des ressources au
sein de l’économie (octroi de crédits aux secteurs prioritaires
et gestion du compte des investissements).
4.2.3 Pratique de taux de change déterminés par le marché et libéralisation du contrôle de change
La plupart des États membres du COMESA ont réalisé des
progrès remarquables dans le processus de passage à des taux
de change dictés par le marché, ce qui leur a permis de réduire
la surévaluation de leur monnaie ayant caractérisé les années
80 et le début des années 90. Il convient cependant de relever
qu’il est difficile de classer les régimes de taux de change. Un
nombre relativement réduit d’entre eux est classé comme
ayant un « ancrage conventionnel », qui était auparavant le
dispositif le plus courant. La monnaie du Swaziland est indexée
sur le rand sud-africain qui flotte librement. D’autre part, neuf
pays ont les taux de change flottants, et il n’est pas possible de
dire avec certitude si leurs banques centrales n’interfèrent pas.
Nombre d’États membres du COMESA accusent des recettes
et des paiements en devises qui sont irréguliers, d’où il est peu
probable qu’un marché totalement ouvert puisse assurer une
relative stabilité du taux de change.
La politique en matière de taux de change vise à garantir un
taux de change compétitif et stable afin de réduire la volatilité
des transactions et des réserves en devises. L’effet potentiel
du taux de change sur la crise financière peut dépendre en
partie du régime de change en vigueur dans ce pays. La crise
financière actuelle peut causer une très grande volatilité des
monnaies soumises à un taux de change flottant et une perte
de réserves lorsque ces monnaies sont arrimées à d’autres.
En ce qui concerne la levée des restrictions de change, plusieurs
pays ont accepté l’article VIII de l’Accord du FMI et levé toutes
les restrictions sur leurs comptes courants. En conséquence,
on peut dire qu’ils ont supprimé toutes les restrictions au
commerce. Des efforts supplémentaires sont en cours en
vue de supprimer les obstacles aux échanges intra-COMESA,
et ils concernent notamment l’état déplorable des réseaux
de transport, les restrictions à la circulation des personnes,
l’absence d’informations commerciales sur les marchandises
produites au sein du COMESA, le manque de coordination entre
les institutions financières opérant dans la région COMESA, et
l’absence d’un système régional de paiement et de règlement.
Dans l’ensemble, la plupart des pays membres du COMESA
ont réalisé des progrès notables vers la libéralisation de leur
marché financier. Les principales exceptions portent sur le
maintien des contrôles de change de quelques transactions
relatives aux comptes d’investissement, et la persistance des
25Rapport annuel du COMESA 2010
interventions des banques centrales en matière de fixation
du taux de change. Plusieurs gouvernements continuent
également d’appliquer des contrôles sur les taux d’intérêt, ce
qui n’est pas surprenant eu égard à la petite taille des marchés
financiers nationaux de plusieurs pays membres du COMESA et
à l’importance considérable du contrôle des banques centrales
sur les taux d’intérêt dans les principaux pays industrialisés.
4.2.4 Croissance
En 2009, le PIB de la région COMESA a été marqué par une
tendance à la baisse. Le taux de croissance moyenne réel s’est
établi à 3,4 % contre 8,4 % en 2008 (tableau 9). Les meilleures
performances supérieures à 5 % ont été enregistrées dans
les pays suivants : Éthiopie (9,9 %), Malawi (8 %), Seychelles
(7,6%), Ouganda (7,1 %) et Zambie (6,3 %).
L’économie éthiopienne a connu la croissance la plus rapide
de la région, avec un PIB de 9,9 % en 2009. La forte croissance
enregistrée dans certains de ces pays était favorisée par
d’importants investissements, couplés au développement des
infrastructures et de très bonnes performances affichées par
les secteurs de l’industrie et des services.
Dans certains pays de la région, la reprise économique
s’est ralentie de manière sensible à cause de la baisse des
exportations minières. La croissance dans d’autres était
favorisée par une forte demande intérieure, soutenue par des
mesures fiscales anticycliques bien ciblées et des conditions
monétaires souples.
4.2.5 Épargne
À moins de 20 % du PIB, et qui était de 12,1 % en 2009
(tableau 9), le taux d’épargne de plusieurs États membres du
COMESA est extrêmement faible par rapport aux autre pays
en développement. L’une des raisons majeures pourrait être
qu’une grande partie de la population n’est pas connectée
au système financier, et n’a par conséquent pas accès aux
instruments d’épargne. L’accroissement du niveau de l’épargne
privée locale dans la région suppose l’extension du système
financier à la majorité des citoyens à travers des réformes
financières novatrices appropriées. Un exemple d’approche
novatrice en la matière est l’usage au Kenya du téléphone
portable pour les opérations bancaires, ce qui permet aux
banques et aux établissements financiers informels d’offrir des
services d’épargne. Les États membres se doivent de vulgariser
ces innovations afin de rapprocher la banque des zones
rurales et des secteurs informels, et d’introduire davantage
d’instruments d’épargne.
En plus de l’élargissement de l’assiette financière, il est
nécessaire de mettre en place des marchés financiers et des
capitaux efficaces et dotés d’instruments financiers diversifiés
afin d’attirer l’épargne aussi bien locale qu’étrangère. Les États
membres peuvent également mobiliser des ressources pour
financer l’accumulation du capital à travers l’émission de «
titres de la diaspora ». L’expérience indienne montre que les
flux financiers à travers l’émission de titres pour la diaspora
se sont poursuivis en dépit de la crise mondiale. Les recettes
générées par ces titres peuvent atténuer la volatilité des flux
financiers extérieurs dans la mesure où ces instruments ont
tendance à être stables même en périodes de ralentissement
de l’activité économique mondiale. Certains chercheurs (à
l’instar de Bawumia, 2010) ont proposé la création d’un Fonds
africain régional pour mobiliser les capitaux internationaux
et financer les investissements en Afrique ; l’on estime que
ce fonds permettrait d’améliorer la notation financière de
l’Afrique. Il a également été proposé le prélèvement d’une taxe
de 0,05 USD par gallon de pétrole en vue de la constitution
du capital initial de ce fonds. Cette approche régionale
facilitera l’attrait des capitaux internationaux et renforcera la
coopération régionale.
Les efforts destinés à accroître l’épargne privée doivent
être complétés par l’accroissement de l’épargne publique
provenant d’excédents budgétaires plus importants ou des
déficits budgétaires plus réduits. Compte tenu des niveaux
relativement bas de prestation des services publics dans la
région et des taux élevés de pauvreté, il serait imprudent
d’équilibrer les budgets en réduisant les dépenses publiques.
La seule option raisonnable consiste à accroître les recettes
de l’État, surtout au regard du fait que celles-ci représentent
moins de 30 % du PIB.
Une autre approche de financer efficacement l’accumulation
du capital consiste à améliorer la gestion des ressources afin
de permettre une allocation efficace et intertemporelle de
l’épargne et d’autres ressources financières. Cette mesure sera
nécessaire pour réduire la volatilité qui a jusque-là caractérisé la
croissance économique africaine depuis les années 60. Un des
moyens de réduire cette volatilité est de rationaliser l’utilisation
des recettes d’exportation par une augmentation de l’épargne
en période de boom des matières premières, et sa réduction
lorsque ces recettes sont en déclin. De la même manière, les
pays membres peuvent collaborer avec les bailleurs de fonds
en vue de réduire la volatilité des décaissements de l’APD.
Ainsi, à titre d’exemple, ils peuvent concevoir un mécanisme
permettant aux donateurs d’effectuer des dépôts relatifs à
l’aide dans un fonds au profit des pays bénéficiaires, ceux-ci
accédant à ces dépôts selon les besoins.
La mobilisation des ressources locales en faveur de la région reste
insuffisante pour financer les investissements nécessaires à la
26 Rapport annuel du COMESA 2010
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement
(OMD). Les pays membres continueront à dépendre des
flux de capitaux extérieurs (APD, IDE et transferts des fonds
essentiellement) pour combler le manque de ressources dans
un proche avenir. La communauté internationale doit respecter
les engagements qu’elle a pris d’accroître l’aide en faveur
de la région, dans le cadre d’initiatives telles que l’Initiative
d’allégement de la dette multilatérale (IADM). Dans le même
temps, les pays membres doivent veiller à ce que l’aide
extérieure serve au renforcement des capacités de production
et l’amélioration de la fourniture des services publics afin de
réduire la pauvreté et d’accélérer le processus d’atteinte des
OMD.
4.2.6 Investissements
L’ensemble des investissements moyens rapportés au PIB au sein
du COMESA a baissé, passant de 21,6 % du PIB en 2008 à 20,4%
en 2009 (tableau 9). Les performances des investissements
de la plupart des pays, qui se situent à moins de 20 %, sont
révélatrices du défi que doivent relever les décideurs de la
région COMESA pour mettre en œuvre un train de politiques
destinées à introduire les économies dans un cercle vertueux
d’investissements consistants et de forte croissance.
Le niveau des investissements des États demeure inférieur
à leurs objectifs de développement actuels. Le taux moyen
des investissements rapporté au PIB dans l’espace COMESA a
atteint 20 % en 2009, contre plus de 40 % en Asie au cours
de la même période. Par conséquent, il importe d’accroître le
ratio investissements/PIB ainsi que l’investissement dans les
domaines des infrastructures et du capital humain, où l’Afrique
présente encore de profonds déficits. L’investissement dans le
capital humain permet d’accroître la capacité de production,
de stimuler la demande cumulée et de réinjecter les ressources
dans l’économie. Au-delà de la stimulation à court terme,
l’investissement dans les domaines des infrastructures et du
capital humain permet également de jeter les bases d’une
croissance économique durable. Bien gérée, une politique
budgétaire expansionniste peut s’avérer très utile pour les
États membres en période de crise économique mondiale.
4.2.7 Compte courant extérieur hors dons
En dépit de la tendance baissière relevée au cours du second
semestre 2008, le niveau élevé des coûts de l’énergie et des
denrées alimentaires a entraîné l’aggravation des déficits des
comptes courants de la plupart des pays de l’espace COMESA.
Les statistiques indiquent clairement les risques de plus en
plus croissants qui pèsent sur la stabilité des comptes courants
de la plupart des pays. Conjuguée aux déséquilibres internes
et aux pressions inflationnistes, cette situation peut présenter
des risques graves pour la stabilité macroéconomique et les
perspectives de croissance dans les prochaines années. Par
conséquent, les États membres du COMESA doivent adopter
des stratégies visant à diversifier leurs exportations de produits
à valeur ajoutée, à promouvoir le tourisme et à attirer les
envois de fonds de l’étranger. En attendant, les États membres
ont dans l’immédiat besoin d’une aide extérieure accrue afin
d’assurer efficacement la gestion de leur solde extérieur.
4.2.8 Dette extérieure
Un grand nombre de pays du COMESA ont bénéficié de
l’allègement de la dette à la fois dans le cadre des initiatives
PPTE et IADM. Nonobstant cette réalité, il demeure nécessaire
d’accroître les financements en faveur de certains pays
afin d’inverser la tendance baissière du fardeau de la dette
extérieure des pays membres connue en 2009. La dette
extérieure totale vis-à-vis des créanciers officiels a atteint 20%
du PIB en 2009, après avoir baissé jusqu’à 17,1 % en 2008
(tableau 9). L’augmentation du niveau d’endettement en 2009
tient essentiellement à la faible croissance du PIB et au recul
des exportations.
L’évaluation globale des progrès réalisés en matière de
convergence macroéconomique dans l’espace COMESA révèle
que 10 pays sur 19 n’ont pas satisfait le critère budgétaire ;
l’évaluation du niveau d’inflation en 2009 indique également
que 14 pays n’ont pas atteint ce critère. L’évaluation de la
performance du COMESA en ce qui concerne le respect des
critères secondaires portant sur l’utilisation des instruments
monétaires indirects, le passage aux taux de change
déterminés par le marché, l’adhésion aux 25 Principes de base
de la supervision bancaire et aux Principes fondamentaux pour
les systèmes de paiement d’importance systémique, indique
que les pays avancent dans la bonne direction. Cependant,
les résultats eu égard aux autres critères de convergence
secondaires n’étaient guère encourageants.
27Rapport annuel du COMESA 2010
Le lancement de la ZLE du COMESA, il y a 10 ans, a permis à l’organisation de passer à un niveau supérieur de l’intégration,
notamment en évoluant du statut de zone préférentielle au statut de franchise de droits/hors contingents. Néanmoins, tous
les pays n’ont pas adhéré à la ZLE à sa création, mais seuls neuf. À la fin de 2010, quatorze pays y avaient adhéré et un niveau plus
élargi d’intégration était anticipé, étant donné que les quatre États membres qui n’avaient pas encore adhéré avaient continué de
finaliser leurs dispositions internes à cette fin. Suit ci-après l’état des lieux en décembre 2010.
Encadré 1 : Situation de la promotion du libre-échange au sein des pays du COMESA
CINQUIÈME PARTIE : PROMOTION DU LIBRE-ÉCHANGE PARMI LES PAYS DU COMESA
LE MARCHÉ INTÉRIEUR 1. Quatorze pays du COMESA étaient membres de la ZLE en
décembre 2010. Quatre États membres n’avaient toujours pas adhéré à la ZLE, à savoir : l’Érythrée, l’Éthiopie, l’Ouganda et la RDC. Une dérogation a été accordée au Swaziland de ne pas mettre en œuvre la ZLE du COMESA compte tenu du fait que cet État doit maintenir le TEC de la SACU dont il est membre.
Progress et réalisations2. La RDC a réalisé des progrès remarquables au niveau de
ses préparatifs d’adhésion, suite à une étude exhaustive facilitée par le Secrétariat du COMESA et validée lors d’un atelier des parties prenantes nationales, qui s’est tenu dans le pays au cours du dernier trimestre de 2010, lequel a recommandé que le pays devrait adhérer à la ZLE après avoir établi qu’il en tirera profit.
3. L’Ouganda et l’Érythrée avaient réduit leurs tarifs de 80 %, laissant juste une dernière tranche de réduction tarifaire de 20 % pour remplir les conditions requises en vue d’adhérer à la ZLE.
4. Au fils des ans, l’Ouganda a indiqué être disposé à adhérer à la ZLE. Il ressort des consultations que le gouvernement de l’Ouganda a atteint une étape avancée pour que le pays adhère à la ZLE du COMESA ; il est envisagé que toutes pertes de recettes seront compensées à partir de la Facilité d’ajustement du COMESA.
5. L’Érythrée examine actuellement les implications assorties à l’adhésion à la ZLE du COMESA, en tenant compte du fait qu‘elle n’a pas accès par route aux pays du COMESA en Afrique orientale.
6. L’Éthiopie examine toujours les avantages et inconvénients de son adhésion à la ZLE du COMESA sur la base de la réduction tarifaire de 10 % que le pays a effectuée en 1989. Une préoccupation majeure pour ce pays est qu’il peut avoir des industries qui ne sont pas compétitives. Les études précédemment conduites démontrent que l’Éthiopie bénéficiera de son adhésion à la ZLE du COMESA, et que les secteurs et les industries qui ne sont pas compétitifs pourraient être soulagés à travers l’invocation des Mesures de sauvegarde du COMESA qui sont limitées dans le temps et requièrent des mesures spécifiques à prendre aussi bien par le gouvernement que par les entreprises, pour améliorer la compétitivité.
Défis7. L’Éthiopie et, dans une certaine mesure, l’Ouganda et
l’Érythrée, ont continué d’avancer l’argument selon lequel leur secteur privé n’est pas assez solide pour participer de façon bénéfique à la ZLE du COMESA, contrairement à la preuve fournie concernant les flux commerciaux générés, par le Secrétariat et le Centre des Nations unies pour le commercial international, tel qu’il est requis. Il peut être pertinent de relever que les Seychelles qui avaient quelques réserves à l’adhésion à la ZLE, avaient surmonté ces dernières en maintenant une liste restreinte de produits sensibles. D’autre part, la RDC a sollicité une étude exhaustive pour aborder toutes les questions clés et les conclusions indiquent qu’elle peut adhérer à la ZLE sans essuyer de pertes de recettes substantielles, lesquelles peuvent dans tous les cas être compensées à partir du Fonds COMESA. Les études ont été réalisées sur les flux commerciaux générés par tous les États membres du COMESA. De plus, une étude ciblée peut être réalisée à l’intention d’un État membre portant sur des produits spécifiques.
Perspectives d’avenir8. La RDC est sur le point de finaliser ses procédures internes
d’approbation aux fins de son adhésion à la ZLE au cours de 2011.
9. L’Ouganda et l’Érythrée doivent effectuer la dernière réduction et parachever les procédures internes d’approbation aux fins de leur adhésion à la ZLE en 2011, tandis que l’Éthiopie mène toujours quelques études avant de prendre la décision d’adhérer à la ZLE du COMESA.
10. L’Éthiopie, l’Ouganda et l’Érythrée devraient prendre attache de façon proactive avec le Secrétariat aux fins d’aborder toute préoccupation qu’ils pourraient avoir sur l’impact de leur participation à la ZLE.
RÉGLEMENTATION DES ONT11. Le projet de Réglementation des ONT a été présenté à la
26ème réunion du Comité Commerce & Douanes tenue à Lilongwe (Malawi) du 22 au 25 novembre 2010. Les États membres n’ont pas recommandé l’adoption du rapport étant donné que les experts nationaux ont besoin de plus de temps pour examiner le projet, lequel devrait être adopté au niveau tripartite.
Le Secrétariat a précisé que la ZLE tripartite ne sera adoptée qu’en 2012, mais que les règlementations et lignes directrices sont toujours requises dans l’entretemps pour aborder tous ONT pouvant survenir.
28 Rapport annuel du COMESA 2010
5.2 Progrès vers l’Union douanière
5.2.1 Les progrès réalisés
Lors du lancement de l’Union douanière du COMESA, il a été
indiqué que la période de transition de trois ans vers l’Union
douanière offrirait aux États membres l’opportunité de
mettre en œuvre les trois principaux instruments d’une union
douanière que sont : la Nomenclature tarifaire commune
(NTC); le Tarif extérieur commun (TEC); et le Code des douanes
du Marché commun (CdD).
En ce qui concerne le TEC, le Conseil, lors de ses réunions
tenues le 26 décembre 2009 et le 28 août 2010, a décidé que:
la Liste I (contenant les produits alignés sur le TEC) devrait être
adoptée; tous les États membres devraient soumettre leurs liste
de produits sensibles et liste d’alignement tarifaire à annexer
en tant que Liste II, et d’aligner leurs tarifs nationaux sur le TEC
du COMESA sur la base de la NTC ; et que les États membres
devraient produire la liste en deux parties principales : a) une
liste des produits sensibles, et b) une liste des produits exclus.
En août 2010, onze pays, à savoir: le Burundi, l’Erythrée, le
Kenya, Madagascar, le Malawi, Maurice, l’Ouganda, la RDC,
le Rwanda, le Soudan et le Swaziland avaient soumis leur
liste des produits sensibles. Cependant, sur les onze pays,
seul Madagascar a élaboré un projet de plan d’action (liste
d’alignement tarifaire) pour l’alignement de ses taux tarifaires
nationaux sur les taux du TEC.
Au cours de 2010, il s’est tenu différentes réunions du Comité
Union douanière et du Comité Commerce & Douanes pour
examiner dans quelle mesure les États membres avaient mis
en œuvre les décisions du Conseil sur les questions afférentes
à la soumission des listes des produits sensibles et des listes
d’alignement tarifaire. De plus, les autres activités qui étaient
censées être menées en vue de la mise en œuvre de la feuille
de route de l’Union douanière et de l’examen de l’état de
l’intégration régionale au sein du COMESA durant la période
transitoire comprenaient : la mise en œuvre de l’Union
douanière, les négociations commerciales, la facilitation du
commerce, et d’autres programmes clés liés au commerce et
à la douane.
Conformément à la décision de la 28ème réunion du Conseil, le
Secrétariat a entrepris des missions dans les pays visant à aider
les États membres à générer les listes d’alignement tarifaire, à
identifier la liste des produits sensibles, et à incorporer le CdD
en conformité avec les décisions du Conseil, et à convenir des
calendriers définitifs selon lesquels des activités particulières
seraient conclues. À cet égard, quatre missions sur les six
prévues ont été menées.
La 26ème réunion du Comité Commerce & Douanes tenue du
22 au 25 novembre 2010 à Lilongwe (Malawi) a examiné l’état
de l’intégration régionale au sein du COMESA, y compris la mise
en œuvre de l’Union douanière durant la période transitoire,
la libéralisation des services, les négociations commerciales, la
facilitation du commerce et les divers programmes majeurs sur
le commerce et la douane.
5.2.2 Les réalisations
Les principales activités menées en 2010 en vue de mettre en
œuvre le processus de concrétisation de l’Union douanière
durant la période transitoire de trois ans, comprennent la
réalisation des listes d’alignement tarifaire, l’élaboration de
nombreuses études analytiques demandées par le Conseil et
la tenue des réunions requises pour aider à l’exécution des
programmes. La mise en œuvre des activités devant aboutir
à la réalisation d’une Union douanière d’ici à juin 2012 se
présente comme suit :
a. La région a convenu d’un seuil de 30 % pour les
produits sensibles, qui sera graduellement réduit à un
niveau de 20 % puis à une cible de 5 % au plus, pour
les produits à exclure de la Liste III (a) et III (b) ;
b. Les listes sensibles seront nationales, mais l’objectif à
long terme sera d’élaborer une liste sensible régionale
sur la base des points communs identifiés dans les
listes nationales, et les États membres produisant
une liste provisoire des produits sensibles devront
soumettre leur liste finale ;
c. Les États membres qui étaient en mesure de publier la
Liste I au journal officiel disposaient déjà des lignes de
produits avec des tarifs alignés sur le TEC du COMESA,
et dans le cas des quatre pays de la Communauté Est-
africaine, l’alignement a été effectué jusqu’à 70 % ;
d. Eu égard à la Liste II, 10 États membres devraient être
en mesure de publier leur liste au journal officiel selon
la formule convenue ;
e. Un travail analytique a été réalisé sur toutes les
études clés en suspens, ce qui peut servir à appuyer
des recommandations et décisions concrètes sur les
perspectives d’avenir. Cependant, il se pose le défi
des questions isolées découlant du processus et qui
retardent celui-ci, ainsi que le manque de mémoire
institutionnelle, qui se traduit par la convocation de
réunions concernant de nouvelles études sur des
questions qui avaient été déjà abordées.
29Rapport annuel du COMESA 2010
5.2.3 Missions dans les pays
Durant la période considérée, le Secrétariat du COMESA a mené
des missions concluantes auprès de quatre États membres,
soit la Zambie, le Malawi, le Soudan et l’Érythrée, afin de les
aider à générer la liste d’alignement tarifaire, identifier la liste
des produits sensibles, et intérioriser le CdD, en exécution des
décisions du Conseil. Il a été convenu ce qui suit :
a) Sous réserve de l’approbation des autorités, un aide-
mémoire couvrant les engagements pris par l’État
membre a été signé et déposé auprès du Secrétariat
et des directeurs/secrétaires généraux des ministères
de Coordination des États membres ; et
b) L’éclaircissement de certaines questions avec les
directeurs/secrétaires généraux des ministères de
Coordination des États membres afférentes aux listes
d’alignement tarifaire que les États membres sont
censés élaborer, et la nécessité de mettre en œuvre
les instruments de l’Union douanière tels que la NTC,
le TEC et le CdD.
Les missions ont offert une opportunité pour clarifier certaines
questions inhérentes à l’assistance directe concernant les
listes d’alignement tarifaire que les États membres sont censés
élaborer, ainsi que la nécessité de mettre en œuvre la NTC, le
TEC et le CdD. Il a été conclu que les pays étaient bien préparés
pour réaliser le travail technique requis durant la période
transitoire vers l’Union douanière.
La 29ème réunion du Conseil des ministres tenue en décembre
2010 a salué les missions dans les pays pour le bon travail
effectué, et a pris acte des résultats obtenus à ce jour. D’autre
part, le Conseil a invité les États membres à prendre des mesures
appropriées afin d’assurer la mise en œuvre de la feuille de
route de l’Union douanière. Par ailleurs, il a donné instruction
au Secrétariat de continuer à collaborer étroitement avec les
États membres en vue de la finalisation concluante de l’Union
douanière durant la période transitoire.
5.2.3 Les défis
Les défis majeurs découlent du fait que les États membres ont
tendance à se faire représenter aux réunions par des délégués
qui ne sont pas familiers avec les travaux antérieurs, ni avec les
décisions clés prises par le Conseil. Le manque de continuité
compromet le progrès, dans la mesure où les questions
déjà résolues sont soulevées de nouveau ; ce qui retarde le
processus. En effet, le manque de mémoire institutionnelle se
traduit par la répétition onéreuse d’études sur des questions
déjà examinées et convenues. Enfin, il n’y a pas de conformité
au projet de listes d’alignement tarifaire élaboré par le
Secrétariat.
5.2.4 Perspectives d’avenir
À la fin de 2010, le Secrétariat du COMESA menait toujours les
études suivantes : la possibilité d’introduire une bande tarifaire
de 5% ; les impacts des listes d’alignement tarifaire sur les
pays ayant un nombre substantiel de lignes tarifaires avec des
tarifs inférieurs aux taux du TEC ; si l’Égypte devrait continuer
d’exiger une valeur ajoutée de 45 % au lieu de 35 % pour que
les importations soient éligibles au traitement préférentiel de
la ZLE ; les mécanismes pour promouvoir l’adhésion des pays à
la ZLE du COMESA ; et les processus menant à un changement
de position tarifaire.
En 2011, il est prévu de mener des missions dans 14 États
membres afin de les aider à identifier la liste des produits
sensibles, à élaborer les listes d’alignement tarifaire, et à
discuter d’autres questions telles que le passage à la NTC et
l’incorporation du CdD.
5.3 Normalisation et assurance qualité (NAQ)
La mise en œuvre de l’Union douanière du COMESA requiert
la libre circulation des biens et des services entre les
États membres. Cependant, il est également reconnu que
l’application injuste des normes, des régimes d’évaluation de la
conformité, des règlements techniques, ainsi les préoccupations
concernant la qualité et la sécurité non seulement entrave,
mais effectivement inhibe la libre circulation des biens et
des services. C’est la raison pour laquelle le COMESA a mis
en place un programme pour aborder les questions liées à la
normalisation, à l’accréditation, à la métrologie et à l’évaluation
de la conformité, ainsi qu’à la règlementation techniques.
5.3.1 Politique NAQ
Le Mécanisme pour la mise en œuvre des normes a été publié
dans le Journal officiel du COMESA, ouvrant ainsi la voie à sa
mise en œuvre. Il est prévu que la Politique NAQ fera partie
intégrante de la Politique commerciale qui permettra aux
États membres d’harmoniser leurs politiques nationales
afférentes à la normalisation, l’accréditation, la métrologie,
l’essai, l’inspection et les activités connexes, contribuant ainsi
à l’harmonisation des activités NAQ.
5.3.2 Élaboration de normes harmonisées du COMESA
L’harmonisation des normes demeure l’une des principales
activités dans le cadre du Programme du COMESA sur
30 Rapport annuel du COMESA 2010
la normalisation et l’assurance qualité, qui évolue sous
l’impulsion du Sous-comité d’harmonisation des normes.
En septembre 2010, les experts des agences nationales de
régulation de l’énergie ont examiné 74 projets de normes
électriques harmonisées du COMESA, couvrant la génération,
la transmission et la distribution électriques. Sur ces normes,
68 ont été approuvées pour adoption en tant que normes
harmonisées du COMESA. Une fois adoptées, le nombre
des normes harmonisées du COMESA passera de 314 en
2009 à 400 en 2010. Il est prévu que l’adoption des normes
électriques pour la génération, la transmission et la distribution,
permettra non seulement de promouvoir l’interconnexion
entre les réseaux électriques des États membres du COMESA,
mais aussi d’améliorer la sécurité de la génération, de la
transmission et de la distribution de l’énergie électrique, de
réduire les pertes d’énergie électrique durant la transmission,
ainsi qu’assurer la distribution sécurisée de l’énergie électrique
aux consommateurs, le commerce de l’énergie électrique
entre les États membres du COMESA, tout en contribuant à
l’interconnexion entre les pays membres du COMESA, de l’EAC
et de la SADC dans le cadre de la ZLE tripartite. Les débats et
l’adoption subséquente du projet de Normes électriques ont
eu lieu en présence des représentants du Secrétariat de la
SADC, de l’ARÉFOA, du Groupement énergétique de l’Afrique
australe (SAPP) et du Groupement énergétique de l’Afrique
orientale (EAPP).
5.3.3 Harmonisation des règlementations technique
Les règlementations techniques sont pour la plupart établies
pour protéger les consommateurs, l’environnement et
la sécurité nationale, ainsi que la sûreté des personnes
et des biens. Étant donné leur caractère national, elles
peuvent devenir de sérieux obstacles au commerce. Si ces
règlementations doivent réaliser leurs objectifs légitimes sans
agir comme des obstacles inutiles au commerce, elles devront
être mises en œuvre de manière juste et transparente. À cette
fin, les États membres du COMESA ont décidé que soit créé
un Cadre régional pour l’établissement et l’application des
règlementations techniques. La tâche de concrétiser une telle
initiative a été confiée au Sous-comité des règlementations
techniques suite à la décision prise par le Conseil en décembre
2009. En juin 2010, les experts des institutions nationales
et des organisations mettant en œuvre les règlementations
techniques ont examiné la proposition, et ont en principe
adopté la plupart des dispositions. Par ailleurs, les États
membres se sont convenus de finaliser le cadre réglementaire
dès que possible, et son adoption est destinée à promouvoir le
commerce à travers l’élimination des obstacles non tarifaires.
5.3.4 Harmonisation de l’homologation des médicaments
En 2009, les experts des agences nationales de régulation
des produits pharmaceutiques ont convenu d’adopter 15
lignes directrices pour l’harmonisation des règlements
pharmaceutiques. Ces lignes directrices étaient non seulement
destinées à former la base de l’harmonisation des règlements
pharmaceutiques entre les États membres, mais également
faciliter le commerce des produits pharmaceutiques au
sein de la région, et rendre les médicaments essentiels plus
accessibles aux patients. En vue de permettre l’adoption des
lignes directrices, le Secrétariat a organisé une réunion du
Comité directeur sur l’harmonisation pharmaceutique, qui
a entériné la recommandation des experts. Il est prévu de
présenter ces lignes directrices au Conseil des ministres, à
travers le Comité de normalisation et d’assurance qualité pour
adoption en 2011.
5.3.5 Harmonisation des programmes NAQ du COMESA-EAC-SADC dans le cadre du Processus tripartite
La coopération entre le COMESA, l’EAC et la SADC dans les
questions liées à la normalisation et à l’assurance qualité date de
2008, lorsque s’est tenu le premier atelier sur l’harmonisation
de leurs programmes. Depuis lors, la coopération entre les
trois CER s’est poursuivie. L’une des questions ayant requis une
attention urgente a été l’harmonisation des normes, et à cette
fin, il a été nécessaire d’avoir des lignes directrices et procédures
communes pour l’élaboration des normes, et s’assurer que le
processus soit transparent et cohérent. En 2010, le COMESA a
organisé une réunion tripartite qui a regroupé les experts en
élaboration des normes relevant du COMESA, de l’EAC et de
la SADC, lors de laquelle le projet de lignes directrices et de
procédures a été formulé. Il est prévu que ce document, une
fois adopté, servira de base pour l’harmonisation des normes,
sans laquelle la crédibilité ou l’acceptabilité des normes
convenues serait difficile.
5.3.6 Coopération avec les organisations de normalisation régionales et internationales et organes connexes
Les activités de normalisation et d’assurance qualité sont
entreprises dans plusieurs régions et à divers niveaux. Ce qui
se passe aux niveaux africain et international est important
pour la région COMESA dans la mesure où cela affectera
probablement le commerce actuel et futur. En conséquence, il
est nécessaire que le COMESA coopère avec les organisations
NAQ aux niveaux continental et international. En 2010, la
coopération entre le COMESA et l’Organisation régionale
31Rapport annuel du COMESA 2010
africaine de normalisation (ORAN) a été renforcée à travers
des discussions bilatérales quant à ce qu’il faut faire au niveau
africain et comment l’organe continental pourrait contribuer à
l’harmonisation rapide des normes au sein du COMESA. Étant
donné le statut de l’ORAN en tant qu’institution de l’Union
africaine, sa coopération avec le COMESA devrait offrir un
créneau important à la région de contribuer à l’harmonisation
des normes au niveau continental, et en fin de compte au
niveau international.
5.4 Commerce des services
Le COMESA a une vision qui va au-delà de la ZLE et de l’Union
douanière. En conséquence, les préparatifs se poursuivent
pour la création du Marché commun prévu en 2015. Les
programmes liés au Marché commun sont actuellement en
cours, particulièrement le volet de libéralisation du commerce
des services. Suit ci-après une liste des progrès enregistrés au
cours de 2010.
5.4.1 Progrès réalisés
a) La deuxième réunion du Comité Commerce des
services s’est tenue du 17 au 19 mai 2010 à Harare
(Zimbabwe). Elle a convenu d’une liste régionale de
quatre secteurs prioritaires et a examiné, entre autres,
la charte d’une Association régionale des industries
de services ;
b) La Banque mondiale a présenté un exposé sur les
Services professionnels au Comité Commerce &
Douanes, par lequel elle a disséminé les conclusions
d’une étude conduite dans dix pays de l’Afrique
orientale et australe sur les services de comptabilité,
de génie civil et de domaine juridique.
5.4.2 Réalisations
a) Les quatre secteurs de services, à savoir les finances,
le transport, les communications et le tourisme, ont
été choisis comme secteurs prioritaires, étant donné
qu’il s’agit des secteurs dans lesquels la plupart des
quinze États membres avaient soumis leur liste.
b) Quinze États membres ont soumis leur liste des
secteurs prioritaires.
c) Sept pays ont déjà soumis la liste de leurs organes
de régulation des services et la contribution de ces
derniers à leurs économies.
5.4.3 Les défis
Le principal défi confrontant le programme des services
demeure la faible adhésion aux diverses feuilles de route, car
seuls quelques pays ont accepté les calendriers envisagés pour
la soumission des informations requises.
5.4.4 Perspectives d’avenir
a) Durant la prochaine période de planification, le
Secrétariat, en collaboration avec les partenaires
de coopération, mènera des missions dans les États
membres afin de prêter une assistance technique sur
l’élaboration des listes d’engagements spécifiques et
d’autres questions liées au commerce des services ;
b) La prochaine réunion du Comité Commerce des
services est prévue pour le premier semestre de
2011;
c) Une réunion destinée à discuter des services
professionnels est prévue pour le premier trimestre
de 2011, conjointement avec la Banque mondiale.
32 Rapport annuel du COMESA 2010
La décision du Conseil des ministres prise à sa 28ème réunion
tenue en août 2010 au Swaziland a adopté la Politique
du COMESA sur les droits de propriété intellectuelle et les
produits culturels, et a demandé au Secrétariat d’entreprendre
des activités en vue de la mise en œuvre de cette politique. Le
Secrétariat a mené un certain nombre d’activités.
6.1 Réalisations majeures
Les principales réalisations enregistrées sont les suivantes :
a. Des partenariats ont été noués avec l’Organisation
régionale africaine de la propriété intellectuelle,
l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle,
la Conférence des Nations unies sur le commerce et
le développement et le Programme ACP-MTS financé
par l’UE ;
b. Le Secrétariat a mené une analyse préliminaire sur
l’état des lois et politiques de propriété intellectuelle
dans les États membres. Six États membres ont
répondu au questionnaire soumis par le Secrétariat ;
c. Sur la base des réponses, le Secrétariat a identifié
quelques approches favorables au développement
que les États membres demandaient, ce qu’il a utilisé
comme base pour la rédaction des politiques et lois
du COMESA sur les droits de propriété intellectuelle,
lesquelles étaient censées guider les États membres
dans la mise en œuvre de la Politique du COMESA sur
les droits de propriété intellectuelle et les produits
culturels ;
d. Le Secrétariat a élaboré les politiques et lois types
suivantes sur la propriété intellectuelle : Projet de
Politique type sur la propriété intellectuelle, Projet
de Loi type sur les droits de propriété intellectuelle,
Projet de Loi type du COMESA sur les indications
géographiques; Projet de Loi type sur les variétés de
plantes et les droits des agriculteurs, et Règlementation
de l’accès et du partage des bénéfices découlant des
ressources biologiques ; et
e. Le Secrétariat, avec l’appui du Projet ACP-MTS
financé par l’UE, a commandité un de consultation
destiné à conduire une étude exhaustive et formuler
une stratégie du secteur pharmaceutique pour la
production et le commerce régional des médicaments
essentiels au sein de la région COMESA, dans la
perspective de promouvoir la bonne santé et sauver
des vies.
6.2 Les défis
Les questions liées à la propriété intellectuelle semblent
toujours être élusives et complexes pour de nombreuses
parties prenantes, tandis que les questions critiques découlant
des lois et politiques de propriété intellectuelle ne sont
pas suffisamment appréhendées. Cependant, les droits de
propriété intellectuelle constituent un ingrédient clé de
toutes initiatives majeures de développement dans la société
d’information et de savoir du 21ème siècle, surtout dans le
contexte des programmes du COMESA qui visent à exploiter la
science et la technologie au profit du développement.
Il est nécessaire de sensibiliser davantage sur l’importance
des droits de propriété intellectuelle aussi bien au Secrétariat
que dans les États membres. Par conséquent, il convient de
mettre à disposition des ressources pour la mise en œuvre des
programmes de propriété intellectuelle aux niveaux national
et régional.
6.3 Perspectives d’avenir
Le Secrétariat transmettra un questionnaire aux États membres
sur l’état de leurs lois et politiques de propriété intellectuelle.
La conduite d’une telle opération d’envergure permettra
d’identifier les besoins sur la base desquels seront menées des
activités concrètes.
Le Secrétariat a organisé une réunion d’experts en propriété
intellectuelle en mars 2011 afin de mettre en œuvre les décisions
pertinentes du Conseil sur la base des priorités identifiées par
ce dernier, à savoir : la promotion de l’accès aux médicaments
essentiels ; l’accès aux matériels éducationnels ; la promotion
des industries culturelles ; et le transfert de technologies et
l’innovation, dans le but de promouvoir la valeur ajoutée, la
production manufacturière et l’industrialisation.
Le Secrétariat, avec l’appui du Projet ACP-MTS financé par l’UE,
a organisé en mars 2011 un atelier sur les droits de propriété
intellectuelle, la santé publique et l’accès aux médicaments.
L’objectif principal de cet atelier visait à valider les principales
conclusions de l’étude sur la formulation d’une stratégie
pharmaceutique sectorielle régionale du COMESA pour la
production et le commerce des médicaments dans la région,
ainsi que l’acquisition et l’achat en gros des médicaments
essentiels. Il est prévu que l’atelier permettra aux États membres
d’atteindre leurs objectifs de développement visant à assurer
l’accès aux médicaments et à protéger la santé publique.
SIXIÈME PARTIE : LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
33Rapport annuel du COMESA 2010
7.1 Objectifs
Les principaux objectifs du Programme du COMESA sur la
coopération monétaire sont de créer une zone commune
de stabilité monétaire et financière devant faciliter l’intégration
des marchés financiers de la région en particulier, et l’intégration
et la croissance économiques en général. La réalisation
de la stabilité monétaire et financière est tributaire de la
réalisation de la convergence économique qui est engendrée
par l’élimination de toutes les discordances existant entre
les États membres à cause de politiques macroéconomiques
divergentes.
En vue de réaliser l’Union monétaire, il est jugé essential que les
États membres devraient tout d’abord passer par un processus
d’harmonisation monétaire afin de renforcer la convergence
macroéconomique. Dans le but d’évaluer les progrès en
cours destinés à atteindre cet objectif, un certain nombre de
critères de convergence ont été formulés pour évaluer les
mesures prises par les États membres dans la mise en œuvre
du programme. Le Programme d’intégration monétaire du
COMESA et les critères de convergence macroéconomique
sont cohérents avec le Programme africain de coopération
monétaire dans le cadre de la BAD.
7.2 Progrès et réalisations
Durant la période à l’étude, un certain nombre d’activités ont
été menées pour promouvoir la coopération monétaire :
a. Collaboration avec la BAD dans la définition d’un
Cadre multilatéral de surveillance budgétaire ;
b. Organisation d’un atelier de formation sur la façon
d’évaluer le cadre de stabilité financière, du 4 au 8
octobre 2010 à Lusaka (Zambie) ;
SEPTIÈME PARTIE : AFFAIRES MONÉTAIRES
c. Tenue de la 5ème réunion du Sous-comité
Développement et stabilité des systèmes financiers,
à Lusaka, du 11 au 12 octobre 2010 ;
d. Tenue de la 8ème réunion du Sous-comité des
Politiques monétaires et des taux de change, du 18 au
19 octobre 2010 à Lusaka ;
e. Élaboration d’un rapport intérimaire sur la réalisation
de la convergence macroéconomique par les pays
membres en 2009 ;
f. Consolidation des rapports nationaux sur la mise en
œuvre du Plan de développement et de stabilité des
systèmes financiers du COMESA ;
g. Tenue des réunions sur la coopération monétaire
du COMESA du 29 octobre au 4 novembre 2010
à Khartoum (Soudan) pour assurer le suivi de la
signature de la Charte de l’Institut monétaire du
COMESA.
7.3 Les défis
Le défi majeur demeure le manque de soumission par tous les
pays membres des informations pertinentes sur la coopération
monétaire.
7.4 Perspectives d’avenir
a) Les États membres doivent déployer des efforts
supplémentaires pour le respect des Critères de
convergence macroéconomique et la mise en œuvre
du Cadre d’évaluation de la stabilité financière du
COMESA ;
b) Les pays membres devraient soumettre à temps les
rapports demandés par le Secrétariat.
34 Rapport annuel du COMESA 2010
8.1 Progrès et réalisations
Durant la période à l’étude, le COMESA a enregistré des progrès
remarquables dans divers domaines de la statistique. Certains
de ces domaines sont les suivants :
a. Indices des prix à la consommation harmonisés
(IPCH) – Le Conseil des ministres a adopté les
règlementations IPCH du COMESA pour la mise en
œuvre de la première phase ; ce qui jette la base pour
le lancement des Indices intérimaires du COMESA en
2011. À la fin de 2010, les États membres se trouvaient
aux dernières étapes de leurs préparatifs d’avant le
lancement. Des missions techniques ont été menées
dans plusieurs pays ;
b. Statistiques des prix – La composante statistique des
prix du Programme de comparaison internationale
(PCI) a atteint sa cible au titre de l’année 2010, et tous
les pays du COMESA ont soumis des données validées
au titre du trimestre. La BAD a approuvé le cycle 2011
des activités et a prorogé le programme à décembre
2011 ;
c. Statistiques des infrastructures – Le Conseil des
ministres a adopté le Cadre des statistiques des
infrastructures du COMESA. Par ailleurs, des progrès
ont été réalisés dans la validation de la Base de
données du COMESA sur les infrastructures, qui
devrait être parachevée au cours du 4ème trimestre.
À la fin de 2010, les données sur 13 pays avaient été
reçues et sont en cours de validation ;
d. Comptes nationaux – Les données sur les comptes
nationaux dans le cadre du PCI ont été validées et
transmises à la BAD. Par ailleurs, le Secrétariat du
COMESA a mené des missions sur la ventilation du
PIB en Éthiopie et au Rwanda. En ce qui concerne le
renforcement des capacités, l’apprentissage en ligne
a permis de dispenser le premier module à la fin de
décembre ;
e. Statistiques de l’investissement direct étranger (IDE) –
Des enquêtes nationales se poursuivent et le COMESA
a commencé par compiler des données à partir des
enquêtes déjà réalisées. Le Secrétariat du COMESA et
la CNUCED ont tenu une réunion conjointe à l’intention
des pays ayant financé leurs enquêtes nationales. Un
format commun d’établissement de rapports a été
convenu et constituera de base pour la publication du
HUITIÈME PARTIE : STATISTIQUEpremier rapport du COMESA sur l’investissement en
2011 ;
f. Conjointement avec la Division des statistiques
des Nations unies, un atelier régional s’est tenu sur
l’orientation du nouveau Manuel de l’ONU relatif aux
statistiques des marchandises. Il est prévu d’amorcer
la mise en œuvre des recommandations en 2011 ;
g. En 2010, le Secrétariat du COMESA a apporté une
assistance technique au Fonds COMESA sur les
évaluations des recettes du Burundi et du Rwanda.
Par conséquent, ces deux États membres ont réussi
à soumettre leur Programme de mise en œuvre de
l’intégration régionale ; et
h. En reconnaissance de l’importance du commerce
des services, le Secrétariat du COMESA a lancé une
évaluation des statistiques du commerce des services
dans la région COMESA, laquelle opération sera
finalisée au premier trimestre de 2011.
Bases de données – Le Secrétariat du COMESA, conjointement
avec un organe affilié de l’UNICEF, a lancé une base de données
sur le suivi des OMD, dénommée COMESAInfo. Cette démarche
est en ligne avec une coopération avec la BAD élargie à toute
l’Afrique destinée à approfondir le processus de suivi des
OMD.
En termes de partenariats et de coopération, le Secrétariat du
COMESA n’a pas cessé de travailler en réseau et de consolider
la collaboration avec la BAD, la CNUCED, la DSNU, la SADC,
Eurostat et l’UA.
8.2 Les défis
Le Secrétariat du COMESA dispose de très peu de cadres dans
les services des Statistiques ; la plupart sont sur des contrats
à court terme ; cela affecte la planification à long terme et
la pérennisation des programmes en cours. Cette situation
ne reflète guère le rôle critique que joue l’Unité Statistiques
dans la prise de décisions à travers une analyse basée sur des
preuves et la recherche empirique.
8.3 Perspectives d’avenir
Actuellement, le COMESA œuvre sur la restructuration du
Secrétariat. On espère qu’un tel défi sera relevé dans le cadre
du programme exhaustif de restructuration, afin de renforcer
le processus d’intégration régionale à travers des politiques
basées sur des faits.
35Rapport annuel du COMESA 2010
9.1 Le rôle majeur joué par le commerce transfrontière
Le commerce transfrontière entre pays voisins est pour la
plupart mené par de petits commerçants « informels », et par
conséquent n’est pas enregistré. Le COMESA est convaincu
que si ces petits commerçants s’organisaient, ils pourraient
participer efficacement au processus de consolidation de
l’intégration régionale dans le cadre de la Zone de libre-
échange du COMESA. Il est estimé qu’entre 30 % et 40 % de la
valeur du commerce régional est conduit par les commerçants
informels.
Les petits commerçants transfrontières font face à de
nombreux problèmes à cause de leur statut « informel », ce
qui les prive de l’opportunité de jouir de l’accès hors taxe aux
marchés voisins, étant donné qu’ils ne disposent pas de la
documentation nécessaire sous forme de « certificat d’origine».
En conséquence, le COMESA a développé une approche à deux
volets pour aider ces petits commerçants. Primo, il appuie
les États membres afin qu’ils introduisent une procédure
douanière simplifiée à l’intention des petits commerçants
ayant des marchandises dont la valeur s’élève à un maximum
de 500 USD. Secundo, il assiste les commerçants à s’organiser
en des associations efficaces susceptibles de dialoguer avec
les gouvernements et participer aux forums régionaux, afin
d’influencer les politiques commerciales qui répondent à leurs
besoins.
En 2009, le COMESA a mis en place une unité de Commerce
transfrontière (CTF) au Secrétariat, laquelle facilite et
coordonne la mise en œuvre du Régime commercial simplifié
(Récos), tout en aidant au renforcement des capacités des
commerçants transfrontières informels. L’unité CTF est
l’une des quatre composantes du Programme régional pour
la sécurité alimentaire et la gestion des risques (REFORM)
sous l’impulsion de l’IGAD. Le volet COMESA du programme
REFORM se propose d’améliorer la sécurité alimentaire à
travers la promotion de la libéralisation du commerce des
produits alimentaires afin que les denrées de base puissent
circuler librement à travers les frontières, notamment des
zones excédentaires vers les régions déficitaires.
9.2 Procédures simplifiées pour les commerçants transfrontières
9.2.1 Progrès et contraintes
Dix pays ont accepté de piloter le Récos 4, pour lequel ils ont pris
4 Malawi, Zambie, Zimbabwe, Ouganda, Kenya, Burundi, Soudan et RDC.
des engagements en 2009. Par ailleurs, trois pays de l’EAC qui
mettaient déjà en œuvre un régime presque identique sont le
Kenya, l’Ouganda et le Rwanda. En 2010, seuls le Zimbabwe, le
Malawi et la Zambie avaient mis en œuvre le Récos du COMESA.
En d’autres termes, le Récos fonctionne dans 6 États sur les 10
pays pilotes initialement pressentis. À cet égard, le COMESA
fait actuellement le point de l’évolution du processus de mise
en œuvre du régime et s’efforce de déterminer comment
les outils peuvent être perfectionnés avant le lancement de
l’initiative dans d’autres États membres.
En septembre 2010, les variantes Récos de l’EAC et du
COMESA ont fait l’objet d’une évaluation et les résultats de
cette opération ont été partagés entre les deux organisations.
L’étude du COMESA a conclu que la limite de 500 USD est trop
restrictive, que la liste des produits à échanger complique le
processus au lieu de le faciliter, et que les autres domaines qui y
étaient abordés, en plus des droits d’importation, découragent
l’usage du régime. Enfin, l’application d’un droit administratif
fixe (frais du SYDONIA) pour l’utilisation des documents a été
jugée dissuasive pour les petites quantités de marchandises.
Des recommandations en vue d’améliorer l’instrument mis
au point par les trois pays utilisant le Récos ont été formulées
par la réunion convoquée pour valider le rapport avant sa
présentation au Comité Commerce & Douane en novembre
2010. Des travaux supplémentaires seront effectués pour
mettre au point ces recommandations lors d’une réunion de
haut niveau des directeurs des Douanes au début de 2011.
La RDC, qui n’est pas encore membre de la ZLE, a accepté
d’accélérer la mise en œuvre du Récos avec ses voisins de
l’Est. En 2011, elle espère stimuler l’activité commerciale et
économique dans le secteur PME en mettant en œuvre le
programme sur une base unilatérale.
9.2.2 Mise en œuvre du Récos
Dans le cadre de la mise en œuvre du Récos dans la zone
australe, des Bureaux d’information commerciale (BIC) ont été
installés aux trois frontières entre la Zambie et le Zimbabwe, et
aux postes-frontières de Mchinji et de Mwami entre le Malawi
et la Zambie. Ces BIC ont comme tâche spécifique d’appuyer
la mise en œuvre du Récos et d’aider dans l’administration
des documents pour le compte de la douane. Ils ont bénéficié
d’une formation intensive dans les procédures douanières et
ont reçu pour la plupart l’autorité de délivrer les documents
Récos au nom de la douane. Cette démarche a connu un succès
remarquable.
NEUVIÈME PARTIE: LE COMMERCE TRANSFRONTIÈRE
36 Rapport annuel du COMESA 2010
9.2.3 Les Bureaux d’information commerciale (BIC)
Les petits commerçants jugent intimidante et déconcertante la
bureaucratie officielle qu’ils rencontrent aux postes frontières.
Un BIC a été installé du côté congolais de Kasumbalesa5 en
2009 pour aider ces commerçants, et un autre a été mis en
place du côté congolais de la frontière Goma-Gisenyi entre la
RDC et le Rwanda, en juillet 2010.
En août 2010, le Conseil a recommandé que les autorités
douanières des États membres doivent dorénavant reconnaitre
les BIC comme faisant office de « agences en douane ».
En 2011, il est prévu d’installer des BIC aux frontières entre
le Kenya et l’Ouganda, entre l’Ouganda et le Soudan, et entre
le Rwanda et l’Ouganda. L’on espère qu’avec l’évolution de
l’usage du Récos, les BIC seront en mesure d’introduire des
frais administratifs abordables afin d’assurer l’autosuffisance
de leurs services, tout en permettant qu’ils soient gérés par les
Associations des commerçants transfrontières (ACTF) ou par
toute autre autorité reconnue.
9.3 Associations des commerçants transfrontières (ACTF)
Encadré 2 : Caractéristiques des petites commerçants
informels et formation des ACTF
Les petits commerçants informels constituent une ressource
considérable dans les échanges. Leur statut est souvent perçu
comme informel car les quantités de marchandises qu’ils
transportent sont d’habitude trop petites pour utiliser les
canaux et les documents de « commerce » habituels. Le manque
de documents appropriés aboutit souvent au harcèlement.
L’idée de former une Association des petits commerçants
transfrontières visait à aider ces derniers à améliorer leur
image et à les doter d’une voix collective.
La première association a été créée à Lusaka en tant
qu’association régionale des petits commerçants représentant
les acteurs commerciaux de la région du COMESA et de la SADC.
Elle a initialement tiré ses membres parmi les commerçants
locaux et étrangers à Lusaka. Elle a l’intention d’installer des
antennes aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Zambie.
En 2000, l’Association a demandé au Conseil des ministres du
COMESA que les petits commerçants soient reconnus et aient
le droit de jouir des avantages conférés par la ZLE aux grands
commerçants. Le Conseil des ministres du COMESA a entériné
le concept d’ACTF ainsi que l’appui à la mise en œuvre du Récos
qui bénéficierait à ces petits commerçants.
5 Appuyé par le projet « Commerce au service de la paix ».
a) Le COMESA vise à renforcer les associations déjà en
place et aide à la création de nouvelles ACTF, et en
particulier pour en faire un instrument de plaidoyer
efficace dans les forums commerciaux ;
b) L’Unité CTF a permis la conduite des études au
Malawi, au Rwanda, en Ouganda, au Kenya, au
Burundi et en RDC, lesquelles ont fait le point du
commerce transfrontière et recommandé les besoins
en formation des petits commerçants, ainsi que les
mesures qui pourraient être prises pour former des
ACTF. Chaque étude a été accompagnée d’un atelier
de validation ainsi que des ateliers de planification ;
c) Le Rwanda a adopté la voie des coopératives et
rassemblé 8 coopératives d’ACTF nouvellement créées
en une Union coopérative. Il existe actuellement des
ACTF en Zambie, au Zimbabwe, au Malawi, au Rwanda
et au Burundi. D’autre part, la RDC, l’Ouganda et le
Kenya n’ont qu’une couverture partielle à un poste-
frontière ;
d) En août 2010, le COMESA a abrité le premier forum
régional des ACTF à Lusaka (Zambie), auquel les
associations susvisées ont été invitées ;
e) La Zambie a bénéficié d’une assistance pour élaborer
de nouveaux statuts et à tenir des élections au début
de l’année. L’ACTF de Zambie doit accroître l’effectif
de ses membres pour devenir financièrement
indépendante. Cette association a organisé une
formation en transformation des denrées alimentaires
et sur les techniques commerciales de base à
l’intention des femmes, en utilisant leurs propres
ressources ; et
f) Les associations de Zambie, du Zimbabwe et du
Malawi ont à ce jour été appuyées dans le lancement
de leurs ACTF respectives à travers la promotion
publicitaire et la sensibilisation.
9.4 Perspectives d’avenir
a) En 2011, il est prévu que le Récos soit modifié afin
qu’il puisse surmonter les problèmes identifiés par
les commerçants, et il sera lancé au Soudan et en
Éthiopie avec l’assistance du projet REFORM financé
par l’UE ;
b) Une assistance sera accordée à la RDC et ses voisins
avec le soutien du projet « Commerce au service de
la paix », conjointement financé par l’USAID et Trade
37Rapport annuel du COMESA 2010
Mark Afrique australe ;
c) En 2011, il est prévu que des ACTF nationales seront
constituées en RDC, au Kenya et en Ouganda. La
création d’ACTF commencera également au Soudan
et en Éthiopie ;
d) Là où des associations nationales ont été créées, le
COMESA se propose de faciliter la formation dans leur
gestion, puis de les aider à dispenser la formation à
leurs membres, surtout en matière de procédures
douanières ; et
e) Une deuxième réunion régionale des ACTF sera
organisée en 2011, et les politiques proposées seront
présentées au Conseil des ministres.
9.5 Mise en place d’un marché régional en matière d’acquisitions
Le Projet d’approfondissement des réformes et de renforcement
des capacités en matière de passation des marchés (EPRCP) vise
à promouvoir la bonne gouvernance en favorisant l’efficacité,
la transparence et la crédibilité dans les systèmes de passation
des marchés publics des États membres, et à harmoniser leurs
systèmes à cet effet dans la perspective de développer le
commerce intra-régional et promouvoir l’intégration régionale.
Ce projet permet également de renforcer les capacités de
développement des compétences des cadres chargés de la
passation des marchés au niveau national.
L’une des réalisations les plus remarquables du projet EPRCP
ces 7 dernières années a été le fait d’avoir une masse critique
d’États membres du COMESA ayant promulgué des lois
spécifiques selon lesquelles la passation des marchés publics
est réglementée et conduite, sur la base de la Directive
du COMESA pour la passation des marchés adoptée par la
Conférence du COMESA lors du sommet de Khartoum en mars
2003. À ce jour, ce projet a permis à 13 États membres du
COMESA de promulguer ou de passer en revue les législations
et systèmes de régulation en place afin de les moderniser à des
niveaux acceptables de conformité ; cette approche a permis
de réaliser un niveau d’harmonisation de 68 %. L’encadré 3
présente la date à laquelle chacun des 13 États membres a
adopté la nouvelle loi sur la passation des marchés, ainsi que
le nombre de pays ayant adopté la Réglementation et mis en
place un organe de décision et de suivi.
Encadré 3 : Situation de l’application des lois sur la passation des marchés publics, du Règlement et de la mise en place
d’organes de décision et de suivi Pays Nouvelle loi sur la passation
des marchés promulguée
(mois & année)
Règlement adopté Organes de décision
et de suivi créés
Nouveaux systèmes
opérationnels
Burundi Oui – Fév 2008 Oui Oui Oui – Oct 09
Djibouti Oui – Juillet 2009 Oui- Mai10 Oui Oui
Égypte Non Non Oui Non
Erythrée Non Non Non Non
Éthiopie Oui - Sept 2009 Oui- Juin 10 Oui Oui
Kenya Oui – 2005 Oui - 2006 Oui Oui
Libye Non Non Non Non
Madagascar Oui – Juil 2004 Oui-2007 Oui Oui
Malawi Oui – Juil 2003 Oui - 2006 Oui Oui
Maurice Oui – Avr 2007 Oui - 2006 Oui Oui
Ouganda Oui – 2003 Oui - 2009 Oui Oui
RDC Oui – Avril 2010 Oui –Juin 10 Non Non
Rwanda Oui – Avr 2007 Oui - 2008 Oui Oui
Seychelles Oui – Déc 2008 Oui – 2010 Oui Oui
Soudan Oui – Fév 2010 Non? Non Non
Swaziland Non Oui – Avr 08 Non Non
Union des Comores Non Non Non Non
Zambie Oui – Déc 2008 Non Oui Non
Zimbabwe Non Non Non Non
Nbre total de pays devant mettre en œuvre 19 19 19 19
Nbre de pays en cours de mise en œuvre 13 12 12 10
% de mise en œuvre 68 % 63 % 63 % 53 %
38 Rapport annuel du COMESA 2010
En dépit des réalisations, les défis persistent et continuent de
compromettre la réalisation des niveaux requis d’efficacité
réglementaire et d’instruction transparente des appels d’offres
publics dans la région. Sans égard à la structure et à la qualité
du cadre juridique des différents États membres, il a été difficile
d’amener ces derniers à se mettre d’accord sur la promulgation
d’une législation relative à la passation des marchés. Cependant,
la modernisation des systèmes anachroniques selon des cadres
internationalement acceptables a été une réalisation combien
remarquable.
Une percée majeure durant 2009 a été l’adoption du Règlement
régional en matière de passation des marchés, requis pour la
mise en œuvre du marché régional des acquisitions, qui est une
progression logique de la Directive du COMESA. Le Règlement
qui a été adopté par le Conseil des ministres à Victoria Falls
(Zimbabwe) en juin 2009, a été subséquemment publié au
Journal officiel et peut être maintenant consulté sur le site
Internet du COMESA, Volume 15 n° 3. Cet instrument a été
à coup sûr une évolution positive, car il sert actuellement de
base juridique pour l’introduction du marché régional et pour
poursuivre la modernisation et l’harmonisation des systèmes
nationaux de passation des marchés.
9.5.1 Développement du marché régional des acquisitions (marchés publics transfrontières)
Le développement du marché régional des acquisitions, qui
est appuyé par le Système d’information sur la passation des
marchés publics du COMESA (PROMIS), a été par conséquent
au cœur-même de la réforme entreprise durant l’exercice
à l’étude. Ce portail régional est le moteur qui facilitera le
fonctionnement du marché régional à travers une approche
Internet de la diffusion et du traitement des informations sur
la passation des marchés. Dans la première phase de mise en
œuvre, le système devrait pratiquement permettre aux État
membres de poster leurs appels d’offres d’intérêt régional sur
le portail régional de passation des marchés. Dans la seconde
phase, le procédé sera élargi pour couvrir d’autres étapes du
processus de passation des marchés telles que la soumission des
offres, ce qui fera partie d’un processus graduel d’introduction
de la passation des marchés publics en ligne.
La première phase susmentionnée est maintenant lancée,
cinq États membres (Kenya, Maurice, Ouganda, Seychelles
et Zimbabwe) ayant effectué la première tentative de poster
les appels d’offres à caractère régional sur le portail PROMIS
(http://promis.comesa.int). Ce processus se poursuivra
maintenant que les points focaux ont été désignés par les États
membres. Le COMESA continuera à collaborer avec eux et leur
assurer l’appui technique nécessaire.
9.5.2 Renforcement des capacités
L’insuffisance dans la région de cadres professionnels non
seulement bien versés dans les procédures d’appel d’offres,
mais également compétents pour mettre en application les
instruments juridiques de façon appropriée et créative, peut
compromettre sérieusement l’intégrité et la crédibilité du
système d’appel d’offres. Par conséquent, l’on perd beaucoup de
temps en relançant les avis ou en passant outre les procédures
pour éviter des retards, ce qui aboutit à des litiges prolongés
ayant des impacts négatifs sur l’investissement public.
À l’appui des initiatives nationales en matière de renforcement
des capacités, le Projet a organisé des ateliers sur
l’administration des marchés publics couvrant entre autres, le
renforcement des compétences sur les principes multiples et
transversaux inhérents à la pratique de passation des marchés.
La formation dans la phase 1 à l’intention de 15 pays à la fin
décembre 2009 a été accélérée durant l’exercice à l’étude, et à
la fin de décembre 2010, le Projet avait réalisé 30 séances de
formation en faveur de 756 participants en tout.
Une activité parallèle mais très importante par rapport à la
formation en cours sera le partenariat stratégique avec des
institutions de formation nationales et régionales sélectionnées,
en vue de la formation en masse en passation de marchés
publics sur une base durable, dans la perspective d’appuyer
la campagne de décentralisation et de professionnalisation en
cours dans les États membres. Un certain nombre d’institutions
de formation ont été actuellement recrutées et il est anticipé
que la collaboration se poursuivra de plus belle.
39Rapport annuel du COMESA 2010
10.1 Flux d’investissement dans le COMESA
10.1.1 Apports d’investissements directs étrangers
La crise économique et financière mondiale a occasionné la
baisse de l’investissement direct étranger (IDE) dans la région
COMESA de 22 367 millions USD en 2008 à 16 831 millions USD
en 2009, soit une baisse de 25 %. Les apports d’IDE enregistrés
par la région indiquent une baisse progressive de 25 354
millions USD en 2007 à 22 367 millions USD en 2008, et 16
831 millions USD en 2009. La raison principale et spécifique
de cette baisse est une contraction au niveau de la demande
et de la production qui a commencé au 4e trimestre de 2008,
a affecté tous les pays et toutes les régions et a conduit à la
chute des prix des produits de base.
Les producteurs des produits de base et les investisseurs en
matière de tourisme ont été plus touchés que les acteurs
des autres secteurs. En 2009, sur 16 831 millions USD
d’apports d’IDE, le secteur des services a dominé ; en effet,
les télécommunications et les infrastructures de transport
ont représenté 49 %, tandis que le secteur primaire (minier
et pétrolier) a représenté 45 %. Le secteur manufacturier a
été le secteur le moins attrayant et n’a représenté que 6 % du
total. Soutenue par la croissance des activités, l’industrie des
télécommunications est devenue la plus grande bénéficiaire
des apports d’IDE.
Parmi les économies d’investissement, les pays asiatiques (en
particulier la Chine) sont, par le biais de coentreprises, présents
dans le domaine de développement des infrastructures dans les
États du COMESA ; par exemple, en RDC, la Chine est impliquée
dans la construction de routes, et dans la création de zones
économiques spéciales (ZES) en Égypte, en Éthiopie, à Maurice
et en Zambie. Ces ZES peuvent conduire à la croissance de
l’industrialisation et de l’emploi car elles sont sensées aboutir
à de meilleures infrastructures, transferts de technologie et
possibilités d’emploi. Mais, de par les expériences actuelles,
les pays du COMESA devront négocier un partenariat judicieux
afin que ces investissements soient utiles et contribuent au
développement.
Les perspectives des apports d’IDE dans la région COMESA
indiquent une reprise lente étant donné que les conditions
économiques et financières vont s’améliorer lentement et
que les prix des produits de base très faibles atteints en 2009
devraient également connaître une hausse.
En 2009, le total des flux de l’IDE du COMESA était de 58 565
millions USD, représentant 29 %. L’Égypte (6 712 millions USD),
le Soudan (3 034 millions USD), la Libye (2 674 millions USD), la
Zambie (959 millions USD) et la RDC (951 millions USD) sont les
cinq pays se partageant la plus grande part des IDE.
10.1.2 Sorties des IDE
Les sorties d’IDE se sont élevées à 1 908 millions USD en 2009
par rapport à 8 117 millions USD en 2008, représentant une
baisse de 76 % ; ce qui signifie qu’en 2008, les pays du COMESA
ont investi beaucoup moins à l’étranger. Les cinq pays en tête de
liste en matière d’investissements transfrontières sont la Libye
(1 165 millions USD) et l’Égypte (571 millions USD), avec 60 %
et 30 % respectivement des sorties totales d’IDE du COMESA.
Le Kenya (46 millions USD), le Soudan (45 millions USD) et
Maurice (38 millions USD) se partagent les 10 % restants.
10.1.3 Flux d’IDE intra-COMESA
En 2009, les apports d’IDE intra-COMESA s’élevaient à 547,83
millions USD. Cette estimation exclut les résultats des études
en voie d’analyse ou en cours au Malawi, en Zambie, au Kenya,
à Djibouti, à l’Union des Comores et à Maurice.
À partir des données collectées jusqu’ici, l’Ouganda est le
plus grand bénéficiaire des flux d’IDE intra-COMESA. Les
investissements du Kenya en Ouganda se sont élevés à 229
millions USD, suivi de Maurice dont les investissements étaient
de 210 millions USD. En 2009, la Lybie a investi 58,54 millions
USD en Ouganda. Madagascar a reçu des investissements de
Maurice s’élevant à 12 millions USD. L’Égypte a enregistré des
investissements de la Lybie et du Soudan d’un montant de 2,6
et 2,3 millions USD respectivement. Le tableau 10 montre les
apports et les sorties d’IDE au sein de la région COMESA, tandis
que le tableau 11 montre les IDE et les capitaux extérieurs de
la région.
DIXIÈME PARTIE : L’INVESTISSEMENT
40 Rapport annuel du COMESA 2010
10.1.4 Statistiques du COMESA sur les investissements entre 2005-2009 par pays (millions USD)
Tableau 10 – Flux des IDE
Pays Apports IDE Sorties IDE
2006 2007 2008 2009 2006 2007 2008 2009
Burundi - - 14 10 - - - -
Djibouti 164 195 234 100 - - - -
Égypte 10 043 11 578 9 495 6 712 148 665 1 920 571
Érythrée - -3 - - - - - -
Éthiopie 545 222 109 94 - - - -
Kenya 51 729 96 141 24 36 44 46
Lybie 2 013 4 689 4 111 2 674 -534 3 933 5 888 1 165
Madagascar 294 777 1 180 543 - - - -
Malawi 30 92 170 60 1 1 1 -
Maurice 105 339 383 257 10 58 52 38
Ouganda 400 733 787 799 - - - -
RDC 116 1 80 1 727 951 - 18 54 30
Rwanda 16 82 103 119 14 13 14 14
Seychelles 146 239 252 243 8 26 30 6
Soudan 3 541 2 436 2 601 3 034 7 11 98 45
Swaziland 36 37 106 66 2 -23 8 -7
Union des Comores 1 8 8 9 - - - -
Zambie 616 1 324 939 959 - 86 - -
Zimbabwe 40 69 52 60 - 3 8 -
Total COMESA 18 157 25 354 22 367 16 831 -320 4 827 8 117 1 908
Total Afrique 57 058 63 092 72 179 58 565 7 171 10 622 9 934 4 962
Total Monde 1 461 074 2 099 973 1 770 873 1 114 189 1 396 916 2 267 547 1 928 799 1 100 993
Source : CNUCED, Rapport 2010 sur l’investissement mondial
41Rapport annuel du COMESA 2010
Tableau 11- Capitaux IDE
Pays Capitaux internes d’IDE (millions USD) Capitaux externes d’IDE (millions USD)
2000 2007 2008 2009 2000 2007 2008 2009
Burundi 47 48 48 71 - - - 2
Djibouti 40 518 752 852 - - - -
Égypte 19 955 50 503 59 998 66 709 655 1 781 3 701 4 272
Érythrée 337 380 383 383 - - - -
Éthiopie 941 3 620 3 681 3 790 - - - -
Kenya 931 1 892 1 988 2 129 115 199 243 289
Libye 451 6 575 12 834 15 508 1 942 523 10 823 11 988
Madagascar 141 1 830 3 306 3 496 10 6 6 6
Malawi 358 590 627 821 8 20 21 22
Maurice 683 1 249 1 632 1 889 132 285 348 375
Ouganda 807 2 909 4 189 4 988 - - - -
RDC 617 1 512 2 521 3 058 - - - -
Rwanda 55 170 274 412 - - - -
Seychelles 448 864 1 508 1 114 114 130 68 148
Soudan 1 398 13 828 16 262 19 296 - - - -
Swaziland 536 889 619 809 87 72 59 52
Union des
Comores
21 26 40 49 - - - -
Zambie 3 966 5 375 8 545 9 504 - - 154 154
Zimbabwe 1 238 1 492 1 544 1 604 234 245 253 253
Total
COMESA
32 970 94 270 120 751 136 482 3 297 3 261 15 676 17 561
Total Afrique 152 614 393 429 510 511 514 759 44 156 172 752 97 958 102 165
Total Monde 5 757 360 15 210 560 14 909 289 17 743 408 6 069 882 15 602 339 16 205 663 18 982 118
Source : CNUCED, Rapport 2010 sur l’investissement mondial
10.2 La Zone d’investissement commune du COMESA
Le programme de l’organisation pour la promotion de
l’investissement est mis en œuvre par le biais de la Zone
d’investissement commune du COMESA (ZICC). L’objectif
principal de cette dernière est de créer un environnement
propice aux investissements dans la région ; promouvoir les
investissements transfrontières ; protéger les investissements
et les investisseurs ; et à travers sa compétitivité, faire
de la région COMESA une destination pour les IDE où les
investissements nationaux sont encouragés.
En vue de réaliser cet objectif, les réformes juridiques et
institutionnelles sont devenues les outils principaux pour la
mise en œuvre de la ZICC. En outre, il a été élaboré un Cadre
stratégique régional sur la simplification des procédures de
démarrage des entreprises, de l’octroi des licences et de la
transparence. À cet effet, le Comité Investissement s’est réuni
à Lusaka (Zambie) les 3 et 4 juin 2010 en vue de valider le
Cadre stratégique régional, pour lequel une feuille de route de
la mise en œuvre au niveau national a été élaborée et adoptée
par 38 délégués de 17 pays membres du COMESA.
Dans l’intervalle, un programme intégré, fondé entre autres
sur les indicateurs de la Banque mondiale, doit être élaboré. Le
Conseil des ministres a adopté la feuille de route et décidé que
le Secrétariat travaille en étroite collaboration avec la SADC et
l’EAC. La mise en œuvre de cette feuille de route est en cours
au niveau du Secrétariat et à travers le programme du Centre
régional d’excellence multidisciplinaire (CREM), avec l’appui de
la Banque mondiale.
Le 22 novembre 2010, le CREM, en collaboration avec le
Secrétariat et la Banque mondiale, a lancé l’initiative en vue
d’améliorer l’environnement des affaires en Afrique orientale et
australe. Il a donc été convenu que ce programme serait mené
en deux phases. Au cours des trois premières années, l’accent
serait mis sur les domaines de réglementation couverts par
les indicateurs Doing Business (Facilité de faire des affaires).
42 Rapport annuel du COMESA 2010
Deux années plus tard, son champ d’activités irait au-delà
de ces indicateurs et inclurait des indicateurs plus élargis de
compétitivité. Le bien-fondé de cette approche en phases
réside dans la reconnaissance de la capacité et des ressources
limitées des gouvernements concernés et dans la nécessité
de tirer les enseignements selon lesquels une conception plus
simple de projet accroît les chances de succès dans la mise en
œuvre.
10.3 Enquête de 2009 sur le climat des affaires dans le COMESA
Au cours de la période faisant l’objet de cette revue, le
Secrétariat du COMESA a mené une enquête afin d’étudier
la perception et les besoins des investisseurs. Cette enquête
a couvert quinze pays, à savoir : Burundi, Djibouti, Égypte,
Érythrée, Éthiopie, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda,
RDC, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.
Les résultats et les recommandations issues de cette enquête
ont été validés par les États membres au cours d’une réunion
tenue les 3 et 4 juin 2010 à Lusaka (Zambie). Ces résultats sont
entre autres les suivants :
Volet 1 - Gouvernance et environnement politique :
• Gouvernement inefficace/bureaucratie
• Corruption
• Instabilité politique
• Exigence de permis et de licences
d’exploitation des sociétés
• Manque de transparence dans l’application
des règlements
• Réglementation fiscale
• Criminalité et vols
Volet 2 - Efficacité de l’infrastructure et coûts affectant les
affaires :
• Infrastructure de transport (inadéquate et
délabrée)
• Approvisionnement en eau et électricité et
son coût élevé
• Efficacité et coût des télécoms
Volet 3 - Stabilité macroéconomique :
• Inflation
• Taux d’intérêt (élevés)
Volet 4 - Marché financier :
• Accès aux finances/crédits
• Taux d’intérêt
L’enquête a également révélé que seuls quelques pays du
COMESA ont signé entre eux une convention contre la double
imposition. Maurice est le premier pays à l’avoir signée ; six
autres ont suivi, en l’occurrence : l’Éthiopie, les Seychelles, le
Rwanda, le Swaziland, l’Ouganda et le Zimbabwe. La signature
d’une telle convention par les autres États est encore en cours
de négociation. La plupart des entreprises ayant participé
à l’enquête voulaient que leur pays signe cet accord avec
d’autres États membres du COMESA en vue d’accroître les
investissements transfrontières dans la région.
En outre, la plupart des pays ont l’intention d’étendre leurs
entreprises dans les autres pays membres du COMESA. Ce
fait souligne la nécessité de promouvoir les investissements
transfrontières dans la région. À ce jour, seuls quelques pays
investissent dans d’autres États membres du COMESA. Ce sont
les pays suivants : Égypte, Éthiopie, Kenya, Maurice, Soudan et
Zimbabwe. À cet égard, l’organisation d’une foire commerciale
et d’un forum d’investissement permettra la promotion des
activités des entreprises et les interactions entre partenaires
du COMESA.
10.4 Action préconisée
En vue de créer un environnement propice aux affaires, il est
préconisé les mesures suivantes :
a) Les indicateurs Doing Business de la Banque mondiale
et les autres paramètres pertinents doivent être
adoptés comme indicateurs communs de progrès
en matière d’amélioration du niveau des affaires, de
mise en place de procédures et de coûts pour tous les
États membres du COMESA ;
b) Des groupes de travail spécifiques dans chaque
pays chargés de faire le suivi des progrès réalisés en
matière d’utilisation des indicateurs Doing Business
de la Banque mondiale doivent être mis en place ;
c) Le soutien politique doit être sollicité et renforcé en
vue de l’amélioration et de l’harmonisation des cadres
juridique, régulateur et procédural pour le démarrage
des entreprises, allant de l’enregistrement, à l’octroi
de permis d’exploitation et la transparence ;
43Rapport annuel du COMESA 2010
d) Les responsabilités en matière de gestion et de
coordination des efforts doivent être attribuées
aux fins d’amélioration et d’harmonisation, et les
capacités nécessaires à une œuvre de plaidoyer en
faveur des politiques doivent être fournies ;
e) La priorité devrait être mise par tous les pays membres
du COMESA sur des structures institutionnelles
appropriées en vue de soutenir le démarrage des
entreprises, y compris les guichets uniques et les
agences de promotion des investissements. Là où ces
infrastructures existent déjà, il faut envisager de les
renforcer et de les améliorer ;
f) Toutes les informations relatives à la législation et
aux procédures liées au démarrage des entreprises
doivent être publiées sur les sites web des agences de
promotion des investissements ;
g) Le soutien des donateurs doit être sollicité en vue
du renforcement des capacités, des modifications
institutionnelles et réglementaires nécessaires à
l’amélioration et à l’harmonisation du démarrage des
entreprises (à la fois l’enregistrement et l’octroi des
licences) ;
h) Les échanges d’informations relatives aux
investissements entre les agences de promotion de
l’investissement doivent être encouragées et promues
par le biais de l’Agence d’investissement régionale du
COMESA (AIRC) ; et
i) Le Secrétariat doit sensibiliser les décideurs au
niveau de l’AIRC et d’autres fora en vue d’obtenir leur
engagement et leur soutien politique dans la mise
en œuvre des plans d’action en conformité avec la
création d’un environnement propice aux affaires
dans les pays du COMESA.
44 Rapport annuel du COMESA 2010
11.1 Objectif stratégique
L’objectif stratégique du développement des infrastructures
dans la région est d’améliorer les opérations, de réduire le
coût de faire des affaires et d’accroître la compétitivité au
niveau du marché régional et international. C’est dans ce
contexte que le développement des infrastructures physiques
est crucial pour favoriser le commerce, l’intégration régionale
et le développement économique. Cependant, toutes les
composantes principales de programmation des infrastructures
doivent être abordées ; il s’agit du transport, des technologies
de l’information et de la communication (TIC) et de l’énergie.
Afin d’y parvenir, trois domaines majeurs d’intervention ont
été identifiés pour le développement des infrastructures ; ce
sont l’harmonisation des politiques et de la réglementation ;
le développement des infrastructures physiques ; ainsi que la
facilitation du commerce et du transport.
11.2 Obstacles liés à l’infrastructure
Le rôle important que l’infrastructure joue dans la facilitation
des transactions économiques mérite une attention
particulière. La levée des obstacles liés à l’infrastructure est
nécessaire pour mieux accéder au marché ; et non seulement
elle améliore la mobilité des facteurs et l’efficacité de la capacité
de production, mais elle assure également une production des
biens et des services à des prix plus compétitifs, en réduisant le
coût des affaires par le biais d’une harmonisation des politiques
et de la réglementation, la facilitation et le développement
des transports physiques régionaux, l’infrastructure des
communications et de l’énergie. Par conséquent, le COMESA
a opté d’aborder ces défis à travers une approche de corridors
en vue d’obtenir une solution globale.
11.3 État des infrastructures
11.3.1 Transport
a) Aviation civile
Le programme de libéralisation du transport aérien dans la
région COMESA est fondé sur la Décision de Yamoussoukro
(DY) adoptée par l’Union africaine (UA) en 1999. La mise en
œuvre de la DY au sein de la région COMESA a été adoptée
à travers une réglementation sur la libéralisation du transport
aérien, qui a été publiée dans le journal officiel par l’Annonce
légale n° 2 du COMESA de 1999. Actuellement, seize pays
mettent en œuvre la première phase de cette annonce légale ;
ces pays sont les suivants : Burundi, Djibouti, Égypte, Érythrée,
Éthiopie, Kenya, Malawi, Maurice, Ouganda, RDC, Rwanda,
Soudan, Seychelles, Union des Comores, Zambie et Zimbabwe.
ONZIÈME PARTIE : DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES
Onze États membres sont en train d’accorder les droits de trafic
de la cinquième liberté aux transporteurs aériens du COMESA:
Burundi, Djibouti, Égypte, Éthiopie, Kenya, Malawi, Ouganda,
Rwanda, Soudan, Zambie et Zimbabwe.
Le Projet COSCAP du COMESA, qui a pour objet de renforcer la
sécurité aérienne dans la région, a été également adopté pour
mise en œuvre en Afrique orientale et australe. Le projet est
élaboré en trois phases et couvre les 26 États membres de la
Tripartite COMESA-EAC-SADC. La République de Djibouti a été
désignée comme pays chef de file pour la mise en œuvre du
projet COSCAP ; le Secrétariat collaborera avec Djibouti pour
achever l’élaboration et la mise en œuvre du projet.
b) Transport routier
Au fil des années, le COMESA a développé divers instruments
de facilitation du transport pour tenter de résoudre les
contraintes et obstacles liés à la bonne marche des services
de transport et de transit transfrontières. Ces instruments
couvrent les questions de permis de transit et de transporteurs
transfrontières, l’harmonisation des limites des charges à
l’essieu, le contrôle de la surcharge, le poids nominal brut des
véhicules, les dimensions des véhicules et les péages routiers.
Suite aux décisions issues du Sommet de la Tripartite COMESA-
EAC-SADC tenu à Kampala (Ouganda) en octobre 2008, une
stratégie a été élaborée en vue de permettre l’adoption
d’instruments harmonisés de facilitation du transport dans
toute la région.
Depuis trois ans, le COMESA et l’ACTT mettent en œuvre un
projet pilote, par le biais d’un financement de l’USAID, en
vue d’appliquer rapidement les instruments essentiels de
facilitation du transport de transit le long du Corridor Nord.
À cet égard, une évaluation a été entreprise dans les pays
du Corridor Nord, à savoir : Burundi, Kenya, Ouganda, RDC,
Rwanda et Sud-Soudan en vue d’identifier les défis et les
obstacles que chaque pays rencontre dans l’application de ces
instruments.
Les principaux défis identifiés sont relatifs à la législation et à la
capacité de rendre opérationnels les permis au niveau national.
En outre, il faut élaborer des directives en vue d’harmoniser les
procédures d’octroi de licences aux transporteurs. Les résultats
du projet pilote seront appliqués dans les autres corridors de
transport de la région.
c) Chemins de fer
Depuis trois ans, la part de fret transportée par rail a
45Rapport annuel du COMESA 2010
énormément diminué, occasionnant des pertes d’exploitation
importantes pour les sociétés de chemin de fer et augmentant
le coût du transport dans la région. Cette situation a obligé
les États à injecter des fonds publics importants afin de
compenser les pertes subies par les sociétés ferroviaires. En
l’absence d’allocations budgétaires pour entreprendre des
travaux d’entretien et de réhabilitation, l’état du matériel fixe
et du matériel roulant a continué de se détériorer et dans
de nombreux cas, des lignes ferroviaires ont été carrément
fermées.
En vue d’améliorer la performance, les pays ont commencé à
adopter de nouvelles options comme la concession des sociétés
de chemins de fer, la restructuration de la gestion et, dans un
grand nombre de cas, la fermeture de lignes. Des concessions
ont été entreprises au Malawi, en Zambie, au Kenya et en
Ouganda. Des fermetures ou suspensions de services sur
certaines sections ou lignes ont été opérées en Éthiopie, au
Kenya, au Malawi et en Ouganda.
Dans le cadre de la nouvelle approche de développement,
l’Éthiopie, Djibouti et les cinq pays de l’EAC ont décidé de
développer des réseaux ferroviaires à écartement standard de
voies ferrées en vue de remplacer les réseaux de voies ferrées
à écartement étroit existant. Parmi les tous nouveaux réseaux
ferroviaires prévus en Afrique de l’Est, il y a le réseau du Bassin
de la Kagera couvrant le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie et le
chemin de fer du corridor de Lamu qui desservira le Kenya, le
Sud-Soudan et l’Éthiopie par le port de Lamu au Kenya.
d) Développement et gestion des corridors
Conformément à l’approche mondiale d’amélioration du
transport et de la facilitation du commerce dans les pays en
développement, les régions de l’Afrique orientale et australe
ont adopté les Corridors comme stratégie de développement
d’infrastructures régionales de transport et d’application de
politiques et réglementations harmonisées régionales. Dans
cette stratégie, des corridors régionaux vont être désignés et il
sera accordé une grande priorité aux infrastructures physiques
routières, ferroviaires, portuaires, de terminaux intérieurs et de
postes-frontières en les maintenant dans de bonnes conditions
par le biais de la construction, de l’entretien et de la bonne
gestion, de façon à ce que les pays desservis par ces corridors
puissent s’en servir efficacement.
Dans le cadre de la Tripartite COMESA-EAC-SADC, il a été
élaboré un programme pilote d’Aide pour le commerce le long
du Corridor Nord-Sud en vue de mettre en œuvre de manière
séquentielle des politiques, réglementations et instruments
harmonisés de facilitation du commerce et du transport ainsi
que le développement d’infrastructures physiques, dont la mise
en place de postes-frontières à guichet unique et d’institutions
de gestion de corridor. Le programme pilote d’Aide pour le
commerce doit être repris sur cinq autres corridors régionaux
principaux en Afrique orientale et australe.
En vue de développer des programmes similaires, des études
analytiques détaillées ont été entreprises sur les Corridors
Nord et Centre grâce à un financement du DfID et de l’USAID.
Le même genre d’étude a été mené sur le Corridor Djibouti/
Éthiopie et le corridor proposé de Lamu. Ces études sont
supposées identifier les projets devant être mis en œuvre
pour surmonter ces obstacles. Une conférence sur les
investissements s’est tenue à Nairobi (Kenya) en octobre
2010 en vue de mobiliser des fonds pour les projets qui ont
été identifiés pour exécution le long des corridors de l’Afrique
orientale et de la Corne de l’Afrique.
La région de l’Afrique orientale et australe a également entamé
le développement de postes-frontières à guichet unique afin
de réduire les longs délais d’arrêt aux postes-frontières. Il s’agit
de construire des infrastructures physiques ; d’harmoniser
les politiques nationales ; de préparer une législation type ;
de passer les lois dans les États membres et de préparer des
procédures communes de fonctionnement pour toutes les
institutions chargées des frontières. Les postes-frontières
inaugurés sont Malaba, entre le Kenya et l’Ouganda et
Chirundu entre le Zimbabwe et la Zambie. Ceux qui sont à
différents stades de développement sont Kazungula, Nakonde,
Namanga, Rusumo, Akanyaru et Gisenyi/Goma.
e) Transport maritime et sur voies d’eaux intérieures
Les ports de la région de l’Afrique orientale et australe ont
enregistré en 2010 des résultats mitigés en termes de trafic
aussi bien au niveau des volumes de frets en tonnes de port
en lourd (TPL) que de conteneurs équivalents-vingt-pieds
(EVP), comparé à 2009. Ce résultat est peut-être dû aux effets
de la crise financière mondiale qui s’est déclenchée en 2008.
Le problème principal au niveau des ports est la congestion
occasionnant des retards pour les bateaux, le déchargement
des marchandises et leur transfert pour acheminement
par transport terrestre. C’est un problème important qui
doit être résolu au plus vite par l’adoption de mesures pour
décongestionner les terminaux des ports par des enlèvements
rapides des marchandises importées.
Le projet de voie navigable du Shire-Zambèze d’autre part, a
pour objet de développer une voie navigable intérieure afin de
fournir un accès à l’océan Indien, en particulier pour les pays
enclavés tels que le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe par le
biais du port de Chinde. Les négociations de marché entreprises
par le Comité technique conjoint composés des trois États
46 Rapport annuel du COMESA 2010
participants, en l’occurrence le Malawi, le Mozambique et
la Zambie, appuyés par les Secrétariats du COMESA et de la
SADC, ont été conclues après un exercice concluant de due
diligence.
La BAD a par la suite répondu favorablement à une demande
de financement et entrepris de financer le projet par le biais de
ses Programmes du Secteur Eau ainsi que les guichets NEPAD/
IPPF. Le projet de termes de référence a été élaboré suite à
une mission d’évaluation entreprise par la BAD dans la région,
à laquelle les États membres et les secrétariats du COMESA et
de la SADC ont participé.
Suite à une première étude d’évaluation des travaux nécessaires
sur la rivière Lukuga en vue d’arrêter l’augmentation du débit
de l’eau due à la dégradation de la digue, il a été recommandé
que cette dernière soit réhabilitée et que soit construite une
structure plus solide qui régulera le débit de l’eau en période
de hautes et basses eaux sur le lac Tanganyika. Un consultant
a été recruté pour concevoir les plans d’ingénierie en vue de la
construction d’une digue devant réguler le débit de l’eau.
11.3.2 Énergie
La capacité installée d’énergie électrique dans la région COMESA
est d’environ 38 000 mégawatts, dont 73 % est thermale et 26%
hydraulique. L’énergie générée est cependant de 20 % moins
élevée que la capacité installée en raison d’une combinaison
de facteurs, dont la sécheresse, le manque d’entretien et de
réhabilitation.
Le pourcentage de la population qui a accès à l’électricité
dans la plupart des États membres du COMESA, en dehors de
l’Égypte (99 %) et de Maurice (99 %), varie entre 8 et 12 % pour
l’Ouganda, le Rwanda et le Malawi ; 15 et 25 % pour l’Éthiopie
et le Kenya ; 20 et 35 % pour la Zambie, le Swaziland et le
Soudan et 41 % pour le Zimbabwe. Ceci signifie qu’une grande
partie de la population attend encore l’électricité et vit dans
l’obscurité – indicateur d’un faible niveau de développement
économique.
Des mesures à court et long terme doivent par conséquent
être prises en vue de surmonter le déficit en énergie électrique
dans la région. À cet égard, les projets de centrales qui doivent
être rapidement opérationnels et estimés à environs 5 000
mégawatts font partie des mesures à court terme prises et qui
sont requises pour combler l’insuffisance en énergie électrique
dans la région COMESA.
Parmi les mesures à long terme, on compte le développement,
l’adoption et la mise en œuvre d’un plan directeur
et l’harmonisation d’une politique d’énergie et d’un
cadre réglementaire qui rendra la région plus propice à
l’investissement dans le secteur de l’énergie et ailleurs.
11.4 Stratégies clés en vue du développement des infrastructures régionales
En vue de développer les infrastructures régionales, il sera
utilisé les stratégies clés suivantes :
a. Développer ou revoir les politiques et réglementations
types (pour le transport, les TIC et l’énergie) ;
b. Adopter et mettre en œuvre des corridors régionaux
et une approche de postes-frontières à guichet unique
(PFGU) ;
c. Adopter et mettre en œuvre des projets
d’infrastructures appropriés pour les États membres
insulaires ;
d. Impliquer le secteur privé dans le développement des
infrastructures ; et
e. Mettre en œuvre un mécanisme de diffusion
d’informations sur le développement des projets
d’infrastructures à l’endroit de toutes les entreprises.
11.5 Réalisations majeures
Au fil des ans, le COMESA a adopté des politiques et directives
réglementaires types dans les domaines du transport, des TIC et
de l’énergie, des instruments de facilitation pour le commerce
et le transport et des projets prioritaires d’infrastructure que
les États membres mettent en œuvre.
Un certain nombre d’associations régionales des autorités
de régulation ont également été crées en vue de faciliter
l’harmonisation des politiques et de la réglementation et
favoriser le renforcement des capacités. Les réalisations
majeures sont résumées ci-dessous, sous chacun des trois
sous-secteurs en l’occurrence le transport, les TIC et l’énergie.
11.5.1 Transport
Au niveau du secteur du transport, la politique et les
instruments de facilitation sont les suivants :
a. La politique et la stratégie en matière de transport
élaborées et adoptées par les États membres dans le
cadre du projet STC/PIP ;
b. Le Plan d’investissement prioritaire dans le transport
47Rapport annuel du COMESA 2010
identifié, validé et adopté en vue de mobiliser des
ressources et de mettre en œuvre les phases suivantes
du programme STC/PIP ;
c. Le lancement de l’Autorité conjointe de régulation de
la concurrence (ACRC) en vue de l’application de la
DY;
d. La mise en œuvre du Programme pilote d’Aide pour le
commerce en faveur du Corridor Nord-Sud ;
e. Des études diagnostiques pour les corridors Centre,
Djibouti et Lamu en vue de la préparation aux
programmes d’Aide pour le commerce le long des
corridors ;
f. Une étude sur la transformation du Corridor Nord en
une initiative de développement spatial ;
g. Les instruments de facilitation de transport mis en
œuvre rapidement dans les pays du Corridor Nord ;
l’application opérationnelle de la licence de transport
du COMESA ; l’harmonisation des limites des charges
à l’essieu ; les procédures de contrôle de la surcharge
et des dimensions des véhicules avec la SADC et
l’EAC;
h. Des études diagnostiques entreprises sur les
Corridors du Centre, Djibouti et Lamu, sur l’état des
infrastructures de transport et la mise en œuvre
des instruments de facilitation du commerce et du
transport et les rapports soumis ;
i. L’harmonisation des programmes d’infrastructures
avec l’EAC et la SADC dans le cadre de la Tripartite ;
j. Le lancement de l’étude de faisabilité sur le chemin
de fer des Grands Lacs et plan détaillé de la digue de
la Lukuga sur le lac Tanganyika ; et
k. Le lancement de l’exécution du poste-frontière à
guichet unique de Chirundu et études commanditées
pour des projets PFGU à Beit Bridge, Kasumbalesa et
Nakonde.
11.5.2 Technologies de l’information et de la communication
Les réalisations principales dans le secteur des technologies de
l’information et de la communication (TIC) sont les suivantes :
a) La politique TIC du COMESA et un projet de loi type ;
b) Une politique type et un projet de loi sur la
radiodiffusion ;
c) L’Association de régulateurs de l’information et de
la communication de l’Afrique orientale et australe
(ARICEA) a mis en œuvre des lignes directrices telles
que la gestion et le suivi du spectre et entreprend
actuellement une étude pour un secrétariat
indépendant, un programme de travail, des stratégies
de communication et de marketing ;
d) La revue du plan d’affaires de COMTEL et un
mémorandum de placement du projet ; et
e) L’installation et la mise en service du réseau VSAT pour
groupe fermé d’usagers dans la région de l’Afrique
orientale et australe.
11.5.3 Énergie
Les réalisations majeures dans le secteur de l’énergie sont les
suivantes :
a) Le cadre de politique type de l’énergie du COMESA a
été adopté et est utilisé par les États membres pour
réviser ou élaborer leur politique nationale en matière
d’énergie ;
b) Il a été adopté la stratégie de planification intégrée
pour le développement des ressources énergétiques,
dont l’objet principal est d’aider la région COMESA
à atteindre un niveau plus élevé de coopération
régionale stratégique en matière d’utilisation et
de développement de ressources énergétiques
modernes, y compris leurs infrastructures, afin de
maximiser les acquis en énergie dans le court, moyen
et long terme ;
c) L’Association régionale des régulateurs de l’énergie de
l’Afrique orientale et australe (ARÉFOA) a été lancée
et est opérationnelle ;
d) Quelques normes en matière d’électricité ont
été recommandées pour adoption (génération,
transmission et distribution) ;
e) La mise en œuvre de certaines infrastructures
énergétiques régionales comme les projets
d’interconnexion énergétique Zambie-Tanzanie-
Kenya, de l’Érythrée-Soudan et de l’Ouganda-Soudan
a été réalisée rapidement.
48 Rapport annuel du COMESA 2010
Une de réalisations majeures du secteur énergétique est la
formation du Groupement énergétique de l’Afrique orientale
(EAPP), une des institutions spécialisées du COMESA pour
l’énergie électrique. En outre, la recherche de fonds auprès
de partenaires de coopération pour mettre en œuvre les
principaux projets a donné les résultats suivants :
a) Projet d’assistance technique et de renforcement de
capacité financé par la Commission européenne (CE);
b) Plan directeur régional et projet d’étude du code
de réseau financé par la BAD/NEPAD/Subvention
de la structure de préparation des projets
d’infrastructures;
c) Assistance technique pour le lancement opérationnel
du Centre de coordination de l’EAPP et de l’organe
indépendant de régulation financé par la Norvège ;
et
d) Le projet Powering Progress financé par l’USAID
Afrique orientale, entre autres.
11.6 Défis et difficultés
Un certain nombre de difficultés ont émergé au cours de la
mise en œuvre des programmes d’infrastructures du COMESA
et ont ralenti la réalisation des objectifs du programme.
Ce sont :
a) Les longues périodes de gestation des projets et de
développement d’infrastructures physiques afin
d’atteindre le niveau d’exécution ;
b) La structuration des projets régionaux afin de faciliter
la préparation, la conception, le financement, la
passation de marchés et la mise en œuvre de projets
conjoints ;
c) L’absence du secteur privé dans le développement
des infrastructures régionales ;
d) Des cadres juridiques et institutionnels inadéquats
pour renforcer et permettre la participation du
secteur privé dans les programmes régionaux de
développement d’infrastructures ; et
e) La lenteur dans la mise en œuvre des instruments de
facilitation convenus pour surmonter les difficultés
émanant des procédures nationales réglementaires
et administratives.
49Rapport annuel du COMESA 2010
Le programme Information et Réseaux du COMESA vise à
promouvoir l’utilisation et la vulgarisation des technologies
de l’information afin de créer une société de l’information,
laquelle est essentielle au développement des économies
de la connaissance. Pour la période à l’étude, des progrès
remarquables ont été réalisés dans la mise en œuvre des
divers programmes.
12.1 SAN et virtualisation
Tous les 22 serveurs précédemment opérés physiquement,
ont été consolidés en 3 modules pour permettre l’expansion
des services TI, se traduisant par la réduction des coûts de
transaction, de l’énergie et des dépenses administratives.
Il est maintenant possible de rétablir un serveur virtuel
défectueux en moins d’une demi-heure, par rapport à 2-3
jours précédemment. Une mémoire de recouvrement en cas
de catastrophe est déjà en place, prête pour installation en cas
de besoin afin d’assurer la reproduction de données pour la
continuité des opérations. L’importance de la migration vers
la virtualisation est que le Secrétariat du COMESA a opté pour
des TIC vertes. Ce qui signifie des systèmes informatiques ou
services TI viables et conviviaux envers l’environnement, dans
le but de réduire l’usage de matériels nuisibles, porter au
maximum l’efficacité énergétique durant la vie du produit, et
promouvoir la possibilité de recyclage et de biodégradabilité
des anciens produits et des déchets industriels.
12.2 Facilitation du commerce des TIC
Afin de permettre aux pays de tirer le maximum de profit
des fonctionnalités du système SYDONIA, le Secrétariat du
COMESA a organisé une formation en gestion et sélectivité
des risques du système SYDONIA, à l’intention des services
douaniers du Katanga, (en RDC), et des services douaniers
de l’Union des Comores, en mai – juin 2010. L’évaluation
des risques en se servant de la sélectivité dans le système
SYDONIA aide les administrations douanières à faciliter le
mouvement international accru de marchandises légitimes,
tout en essayant de réduire au minimum le mouvement des
marchandises illicites. Ce qui permet aux responsables des
douanes de concentrer les ressources sur l’identification et
l’examen des marchandises et cargaisons à haut risque.
Outre la liaison du Module de transfert des données de transit
(MTDT) au Système intégré de gestion du Régime régional
de garantie du transit sous douane (SIG-RGTD), qui est
maintenant plus sécurisé et efficace, la mise au point d’une
nouvelle interface pour le Document administratif unique
(DAU) a été achevée et celui-ci peut être actuellement imprimé
à partir d’une page web. Le travail de mise au point sur le
chargement et le téléchargement du Document de transit (T1)
est également achevé. Le chargement du formulaire T1 à partir
du système SYDONIA permet la saisie de plus de détails liés
au transit, qui comprennent l’itinéraire des marchandises
en transit, les coordonnés du camion et du transporteur.
Par ailleurs, le T1 sert de base pour suivre la trajectoire des
marchandises en transit lorsqu’elles traversent les frontières le
long d’un corridor de transit. L’adaptation du T1 a été réalisée.
Cette nouvelle version n’est pas encore mise en œuvre sur les
sites pilotes (poste-frontière de Beitbridge – côté zimbabwéen;
poste-frontière de Chirundu - Zambie et Zimbabwe ; et poste-
frontière de Kasumbalesa – RDC et Zambie).
Les documents techniques et opérationnels ont été élaborés
aux fins de rationnaliser les procédures et guider les promoteurs
sur la fonctionnalité améliorée souhaitée des outils MTDT et
SIG-RGTD. L’intégration des systèmes est importante car elle
réduit le nombre d’interfaces physiques qu’un usager doit
naviguer avant de conclure une transaction de transit. La
vision et l’objectif du COMESA et des États membres visent à
permettre à l’usager du MTDT-RGTD de travailler à partir d’un
système, le MTDT, pour exécuter des processus dans le RGTD
et le MTDT. Ce concept a été éprouvé, et la mise au point et
l’exécution doivent être complètement réalisées en vue de
la mise à niveau des détails du Carnet/Garantie, et l’état des
marchandises en transit lorsqu’elles traversent les frontières
des divers pays le long d’un itinéraire de transit peut être
déterminé dans un environnement dynamique.
Des ateliers de mobilisation et de sensibilisation sur le
MTDT ont été tenus sur le Corridor Nord, dans la Corne de
l’Afrique, au Soudan, dans le Corridor Nord-Sud et au Malawi.
Cependant, la SADC et le COMESA ont convenu de collaborer au
développement et à la mise en œuvre d’un système conjoint –
Système intégré de gestion de transit douanier SADC-COMESA
sur la base du noyau du MTDT du COMESA, dans l’esprit du
Cadre tripartite. D’autre part, les CER cherchent à simplifier
et harmoniser les procédures de facilitation du commerce, à
présenter à leurs États membres une solution unique de transit
et à optimiser les ressources.
Par ailleurs, le travail d’appui sur le MTDT a été effectué dans
les pays où ce module a été introduit à l’étape pilote, à savoir
la RDC, la Zambie et le Zimbabwe. Au Zimbabwe, le principal
problème était la difficulté de chargement des données de
transit sur le serveur du COMESA à cause de la mauvaise
connectivité à l’Internet. En RDC, le MTDT a été réinstallé et
les cadres du siège à Lubumbashi ont été formés sur leurs
rôles par rapport au MTDT. La direction générale des Douanes
et Accises de la RDC a sollicité une formation supplémentaire
à l’intention de ses agents à Kasumbalesa sur l’utilisation du
DOUZIÈME PARTIE : INFORMATION ET RÉSEAUX
50 Rapport annuel du COMESA 2010
MTDT, lors d’une réunion sur la gestion inter-douanière entre
la direction générale des Douanes de la RDC et la Zambia
Revenue Authority, à laquelle avait participé le Secrétariat du
COMESA.
Afin de faciliter la migration des États membres vers l’Union
douanière, les pays sont encouragés à moderniser leurs
opérations douanières en adoptant et en mettant à niveau
leurs systèmes douaniers automatisés. Une stratégie de
migration pour le passage d’une version manuelle ou inférieure
a été formulée à l’intention des États membres désireux de
passer à des versions supérieures de leurs systèmes douaniers
informatisés. Des consultations ont été tenues avec les pays
intéressés à cet égard.
12.3 Développement et appui aux divers systèmes informatiques
a) Systèmes régionaux
Des propositions pour la mise au point du Système intégré
de gestion des commerçants transfrontières (SIG-CTF) et de
l’annuaire commercial en ligne (BizDirectory) du COMESA ont
été soumises à la 6ème réunion annuelle du Comité technique
TI qui s’est tenue à Nairobi (Kenya) du 25 au 27 mars 2010,
pour examen et approbation. Les propositions susvisées ont
été approuvées par le Comité et adoptées par le Conseil des
ministres lors de sa dernière session au Swaziland.
Le Secrétariat du COMESA a depuis lors entrepris l’élaboration
de rapports sur l’identification des besoins pour les applications
régionales durant la dernière partie de l’année. Deux rapports
donnant des précisions sur les méthodologies d’identification
des besoins pour le SIG-CTF et l’annuaire commercial du
COMESA ont été confectionnés.
b) Base de données des consultants
Le Secrétariat du COMESA a développé une base de données
des consultants du COMESA. Cette base est une application
basée sur le Web qui permettra au Secrétariat de compiler,
organiser et avoir accès aux curriculum vitae des consultants
régionaux dans leurs domaines respectifs de spécialisation. Le
Secrétariat du COMESA a conduit la formation interne de ses
cadres affectés à la mise au point de la base de données.
c) Portail Web du COMESA
La mise en œuvre d’une stratégie de marketing en faveur du
portail Web durant la période à l’étude a connu un nombre
accru de visiteurs au site Internet. Celui-ci a été classé au
412519ème rang au monde en termes de popularité en
2010, par rapport à 520000ème en 2009. Par ailleurs, le site
a incorporé l’utilisation des réseaux multimédia et sociaux.
Le COMESA a créé sa présence sur Facebook, Twitter et
YouTube. La base de données des abonnés en ligne du Bulletin
d’information électronique du COMESA s’est accrue pour
dépasser 2 000 usagers. Suite aux demandes de ces derniers,
les archives du Bulletin ont été introduites sur le site Internet
afin de leur permettre d’avoir accès aux numéros précédents.
Plus de 5 blogs thématiques initiés par la Division Commerce
ont été également postés sur le site et ont suscité une réaction
remarquable.
d) Programme d’apprentissage en ligne
Le programme d’apprentissage en ligne est mis en œuvre pour
promouvoir l’éducation dans la région à travers l’Internet. Une
plateforme-type destinée à l’usage de tous les États membres
est déjà installée au Secrétariat. Deux cours ont été dispensés
avec succès sur cette plateforme en 2010.
Suite à la décision prise en 2009 par le Conseil selon laquelle le
gouvernement du Kenya devrait diriger le programme au nom
de tous les États membres, un mémorandum d’accord a été
signé entre le Secrétariat du COMESA et le gouvernement du
Kenya à cette fin. D’autre part, un atelier sur l’apprentissage en
ligne s’est tenu en 2010, et une stratégie d’apprentissage en
ligne a été formulée pour le COMESA à cette occasion.
e) Programme de logiciels libres et ouverts
Le Secrétariat du COMESA met actuellement en œuvre un
programme sur les logiciels libres et ouverts (FOSS). Une étude
de faisabilité sur l’utilisation, la faisabilité et le potentiel des
logiciels libres a été effectuée en 2009 ; elle avait l’objectif
d’aider au développement d’un cadre FOSS pour la région
COMESA, tout en dégageant des perspectives d’avenir claires
pour ce programme dans l’espace COMESA. L’étude a mis
l’accent sur la nécessité d’avoir un meilleur environnement
politique FOSS, ainsi qu’un programme de sensibilisation
soutenu et fonctionnel visant à assurer le renforcement des
capacités au sein de la région. De plus, elle a recommandé
la mise en place de communautés FOSS là où elles n’existent
pas, ainsi que le renforcement de celles qui existent déjà.
Comme suite au rapport en 2010, le Secrétariat du COMESA a
lancé le processus de mise en place de la Communauté FOSS
régionale.
f) Système d’information géographique
En 2010, le Secrétariat du COMESA a lancé le développement
d’un Système d’information géographique (SIG) couvrant
la région COMESA. Les sections transport et paix & sécurité
51Rapport annuel du COMESA 2010
ont été identifiées comme les deux volets à mettre en œuvre
initialement sur le SIG. Le matériel a été installé et le processus
d’acquisition du logiciel a été amorcé.
g) E-législation
L’élaboration de la règlementation relative aux transactions
électroniques a été mise au point au cours de 2010, et les
conclusions seront soumises au Comité technique pour
être entérinées avant d’être présentées au Sous-comité de
rédaction des instruments juridiques. Subséquemment, elles
seront soumises au Comité juridique et enfin aux ministres de
la Justice.
h) Résolution du problème des déchets électroniques
En 2010, le COMESA a pris contact avec l’Initiative StEP
(Solving the E-Waste Problem -- « Résolution du problème des
déchets électroniques ») et la Convention de Bâle en vue de
l’élaboration du programme du COMESA pour la gestion des
déchets électroniques. Il a été proposé qu’un mémorandum
d’accord soit signé entre le COMESA et l’Initiative StEP.
D’autre part, des termes de référence ont été définis pour un
consultant en vue de la rédaction de la politique du COMESA
sur les déchets électroniques.
i) E-gouvernement
Le portail e-gouvernement du COMESA lancé en 2009 été
réactivé. Le Secrétariat du COMESA a repris en charge la
responsabilité de mettre à niveau le contenu sur le site
Internet. Cette tâche était initialement confiée au consultant
qui a mis au point le portail. Afin de maintenir le contenu en
état actualisé, les points focaux de chaque État membre ont
été contactés et invités à fournir des informations mises à jour
sur l’état de mise au point de l’e-gouvernement dans leurs pays
respectifs.
Les experts du Secrétariat du COMESA ont mené une mission
auprès de l’Académie d’e-gouvernance d’Estonie, où ils
ont discuté de la possibilité que cette dernière apporte une
assistance technique dans la mise en œuvre de l’Académie
régionale d’e-gouvernance, et de la conclusion d’un
mémorandum d’accord avec le gouvernement de l’Ouganda
intéressé à créer et à abriter l’académie.
j) Système intégré de gestion des marchés publics
(PROMIS)
Le COMESA, en collaboration avec le projet EPRCP, a travaillé sur
la mise en œuvre du système PROMIS. Celui-ci offre aux États
membres une plateforme pour la promotion publicitaire des
opportunités liées aux marchés publics aux niveaux régional et
national. Il offre également aux fournisseurs un point central
pour explorer les créneaux d’appels d’offres existant dans la
région.
Le système a été enregistré pour accès public et les États
membres ont désigné des points focaux chargés des TI et des
marchés publics pour prendre la responsabilité de sa mise en
œuvre localement. Le système a été bien reçu par la plupart
des États membres avec plus de 50 appels d’offres téléchargées
durant le dernier trimestre de 2010. Une réunion des points
focaux s’est tenue en décembre 2010 en Éthiopie, lors de
laquelle la plupart des États membres ont été représentés, et
il a été convenu à l’unanimité que le système soit pleinement
exploité. Le Secrétariat du COMESA a dispensé une formation
aux usagers dans la plupart des États membres, et il assure
l’appui au système. Le système sera médiatisé en 2011 et il
est prévu qu’un plus grand nombre d’appels d’offres y seront
téléchargés.
52 Rapport annuel du COMESA 2010
13.1 Introduction
La région COMESA couvre une superficie de près de 8,5
millions de km² (27 % de la superficie totale de l’Afrique), dont
42 % de cette espace sont couverts de terre arable, tandis
que 60% sont arrosés par des fleuves et des lacs. L’agriculture
est la principale activité économique. Elle représente plus
de 32% du PIB du COMESA, 80% de la main d’œuvre, fournit
50% des matières premières pour l’industrie intérieure, et
assure environ 65% des recettes en devises étrangères. Ce
secteur demeure la dorsale et le principal moteur de la future
croissance économique de la région.
13.2 Situation de sécurité alimentaire dans la région COMESA en 2010
La sécurité alimentaire de la région COMESA en 2010 a été
précaire. Dix pays de la région ont connu de graves pénuries
de vivres. Il était prévu que certains pays tels que l’Ouganda, la
Zambie, le Malawi et le Kenya auraient suffisamment de vivres
suite à une bonne pluviométrie. Cependant, même dans ces
pays, il y a eu de larges zones d’insécurité alimentaire, surtout
dans les régions pastorales traditionnellement arides, telles
que le nord-est du Kenya et le nord de l’Ouganda. La Malawi a
été différent. Il était censé enregistrer un excédent alimentaire
grâce à une subvention de l’État, bien que les pluies réduites
aient pu baisser le rendement.
L’Érythrée et Djibouti ont de vastes franges de leurs populations
rurales frappées d’insécurité alimentaire essentiellement
à cause de pluies insuffisantes. Il ressort des estimations du
Réseau des systèmes d’alerte rapide sur la famine (FEWS NET)
qu’en 2010, plus de 10 millions de personnes ont eu besoin
d’aide alimentaire d’urgence pour atténuer la faim. En général,
même les pays ayant de bonnes pluviométries connaissent
toujours l’insécurité alimentaire pour un certain nombre de
raisons, la principale étant le manque de revenus et d’accès
aux intrants agricoles modernes abordables, surtout les
engrais et les semences certifiées. De plus, d’autres problèmes
comprennent l’accès limitée aux marchés pour leurs produits
et partant, le commerce intra-COMESA limité de denrées
alimentaires de base.
Nonobstant ce qui précède, certains pays du COMESA ont
enregistré des résultats particulièrement positifs. Par exemple,
ces quatre dernières années, le Malawi, grâce à la subvention
soutenue de l’État, a non seulement répondu à ses besoins
alimentaires, mais a pu également exporter vers ses voisins.
La production agricole du Rwanda s’est accrue de 13 % et 17 %
ces deux dernières années.
La croissance de la production alimentaire de 2,1 % par an dans
la région COMESA est inférieure à celle de la population, dont
la croissance a été de 3 % par an. En conséquence, la situation
de la production alimentaire dans la région est demeurée
généralement instable. En Afrique orientale, la mauvaise
pluviométrie a limité la production céréalière tout au long de
2009. La situation alimentaire en 2010 a été marquée par une
extrême insécurité alimentaire à Djibouti, au nord-ouest de
l’Ouganda, au sud-est de l’Éthiopie et dans certaines régions
du Kenya. Étant donné les multiples problèmes que la crise
alimentaire mondiale a causés dans la région COMESA, les
recommandations visent l’adoption d’une stratégie à court
terme pour protéger les populations pauvres et vulnérables
sans distorsion de l’économie alimentaire intérieure. D’autre
part, les « mesures de résilience » à long terme permettent
aux agriculteurs de bénéficier des incitations à la production
tout en stabilisant en même temps l’économie, afin de juguler
la vulnérabilité aux crises futures et à l’instabilité des prix. Les
efforts que déploie le Secrétariat du COMESA par le truchement
des programmes de sécurité alimentaire dans le cadre général
du PDDAA requièrent l’appui et la collaboration totale de tous
les États membres, si l’on doit réaliser la sécurité alimentaire
régionale.
Les programmes et projets du COMESA destinés à aborder
la situation de la sécurité alimentaire dans la région sont
notamment les suivants :
a) Projet de promotion du commerce agricole et
d’intégration régionale (AMPRIP) ;
b) La composante Commerce transfrontière dans le
cadre de la dynamique Gestion des risques et Sécurité
alimentaire (REFORM) ;
c) Promotion de l’Agriculture de conservation sous la
houlette de l’Unité Changements climatiques ;
d) Alliance pour le commerce des produits de base en
Afrique orientale et australe (ACTESA) ; et
e) Développement de l’irrigation à travers la mise en
œuvre du Plan directeur de l’irrigation du COMESA,
en vue de promouvoir l’investissement, renforcer
la rentabilité et combler la fracture technologique
à travers le renforcement des capacités, la
restructuration institutionnelle, la vulgarisation de la
recherche et la formation.
TREIZIÈME PARTIE : AGRICULTURE
53Rapport annuel du COMESA 2010
1.3.2 Développement de la pêche dans la région COMESA
La Stratégie du COMESA pour le développement de la pêche
a été validée par une réunion des directeurs de la pêche du
COMESA tenue à Lusaka du 23 au 24 novembre 2009. Cette
stratégie vise l’objectif d’accroitre et pérenniser la contribution
de la pêche et de l’aquaculture au développement socio-
économique et à la sécurité alimentaire de la région. La stratégie
identifie les priorités et cibles de développement régionales
dans le secteur, et définit les rôles des parties prenantes ainsi
que les approches à la poursuite de ces activités. Elle fait partie
intégrante du Plan d’action de l’UA-NEPAD pour la pêche et
l’aquaculture africaines et du Document d’accompagnement du
PDDAA sur la pêche, qui spécifie ces cadres destinés à réaliser
les priorités de la région COMESA. Outre cette stratégie, les
États membres se sont convenus d’un plan de mise en œuvre
avec trois programmes techniques prioritaires afin d’accélérer
la mise en œuvre de la stratégie. Il s’agit des programmes
suivants :
(i) Pêche et adaptation aux changements climatiques
Ci-après figurent les objectifs de ce programme :
a) Améliorer la compréhension des éventuels impacts
actuels et futurs des changements climatiques sur
la pêche dans la région à travers des évaluations
à base de l’écosystème, de la vulnérabilité de la
pêche continentale et de la pêche marine qui sont
critiques;
b) Accroitre les options d’adaptation en identifiant, en
testant et en vérifiant les techniques et pratiques de
gestion susceptibles de réduire la vulnérabilité au
climat des environnements de la pêche en eau douce
et de la pêche marine; et
c) Renforcer les capacités techniques et institutionnelles
pour l’adaptation à long terme au climat dans le
secteur de la pêche, à travers des centres d’excellence
régionaux, des liens avec des programmes régionaux
et internationaux d’appui à l’adaptation, ainsi que
par l’intégration des stratégies et plans d’action
nationaux.
(ii) Accélérer l’expansion d’une aquaculture durable
Les objectifs de ce programme sont les suivants :
a) Accroitre sensiblement la production de l’aquaculture
africaine et ses contributions aux besoins de la
région en matière de sécurité alimentaire et de
développement commercial ;
b) Formuler et appliquer des stratégies viables aux
niveaux national et régional en vue de réaliser
cette croissance de l’aquaculture de façon viable
économiquement, socialement et écologiquement ;
c) Promouvoir les succès émergents en aquaculture
à différents niveaux d’investissement, y compris
l’aquaculture-agriculture intégrée, l’aquaculture
périurbaine et la production pour exportations,
ciblant les petites et moyennes entreprises ;
d) Renforcer les capacités des secteurs privé et public
afin qu’ils servent de moteur au développement à long
terme du secteur en Afrique, à travers la recherche
appliquée et la dissémination de la technologie ;
e) Développer un effectif d’experts dans les Centres
d’excellence régionaux en Afrique, qui seront équipés
des compétences requises pour utiliser efficacement
les technologies appropriées, et travailler avec celles-
ci afin de les adapter aux contextes écologiques,
économiques, sociaux et institutionnels spécifiques
rencontrés ; et
f) Renforcer les capacités du Secrétariat du COMESA
en vue de la coordination des programmes dans le
secteur de l’aquaculture et de la pêche, dans le cadre
du Plan d’action du NEPAD-UA pour le développement
de la pêche et de l’aquaculture en Afrique.
(iii) Promouvoir le commerce régional du poisson et des
produits halieutiques
Des notes conceptuelles détaillées ont été élaborées pour ces
programmes, dont les objectifs sont les suivants:
a) Améliorer la compréhension du commerce régional
existant, tout en reconnaissant l’importance
particulière des marchés à gros volumes pour des
produits relativement « de faible valeur »;
b) Identifier les principales opportunités pour
l’investissement dans le développement du commerce
favorable aux pauvres, et formuler des plans à base
de coûts, ensemble avec les parties prenantes du
secteur privé, du secteur public et de la société civile
c) Spécifiquement, renforcer les capacités des petites
et moyennes entreprises, particulièrement celles
54 Rapport annuel du COMESA 2010
dirigées par les femmes, pour qu’elles aient accès
aux technologies, informations, services d’appui et
marchés pertinents ;
d) Améliorer la disponibilité, sauvegarder la sûreté
et la qualité d’une gamme diversifiée de produits
halieutiques sur les marchés ruraux et urbains de
l’Afrique ;
e) Renforcer les capacités du Secrétariat du COMESA
et de ses États membres aux fins de soutenir et de
guider le développement accru de ce commerce dans
le contexte de l’intégration économique régionale et
de la gestion durable de la pêche ; et
f) Renforcer les capacités des institutions de recherche
et de formation de la région afin qu’elles assurent un
appui en science et en renforcement des capacités à
ces dynamiques de formulation de politiques et de
planification.
13.3 Alliance pour le commerce des produits de base en Afrique orientale et australe (ACTESA)
L’ACTESA a été entérinée par le 13ème Sommet du COMESA
tenu en juin 2009 en tant qu’institution spécialisée chargée
de:
a) fournir des services agricoles permettant aux petits
exploitants agricoles d’améliorer leur productivité ;
b) ajouter de la valeur à leurs produits et accès aux
marchés ; et
c) promouvoir des modèles de marchés tels que les
systèmes de récépissés d’entrepôts, les bourses des
produits agricoles, les « Achats au service du progrès
» et l’accès au financement, ainsi que les services de
production et de commercialisation.
Durant 2010, soit la première année pleine d’activités de
l’ACTESA, des progrès remarquables ont été réalisés pour
intégrer les producteurs dans les marchés nationaux, régionaux
et internationaux. Durant la période, l’ACTESA a continué de
collaborer avec ses partenaires, à savoir : le Conseil céréalier de
l’Afrique orientale et ses antennes nationales, la Fédération des
agriculteurs de l’Afrique orientale (EAFF), et la Confédération
des unions agricoles de l’Afrique australe (SACAU), en vue de
faciliter la sensibilisation/information des groupes de paysans
à la base, dans la perspective de les intégrer dans les marchés
commerciaux. De plus, l’ACTESA n’a pas cessé de collaborer
avec des partenaires financiers clés tels que USAID, CE,
AUSAID, DfID, Banque mondiale, PAM, AGRA, Agence suisse de
développement, Fondation Hewlett et IFDC.
13.3.1 Le commerce des denrées alimentaire dans la région COMESA
Suite aux recommandations de l’ACTESA et ses partenaires, le
Conseil des ministres, lors de sa réunion tenue en août 2010,
a mis en place cinq groupes pour le commerce agricole des
denrées alimentaires de base comme suit :
a. Zambie, Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Swaziland
et RDC ;
b. RDC, Burundi, Rwanda, Tanzanie et Ouganda ;
c. Ouganda, Kenya, Tanzanie, Soudan, Éthiopie, Érythrée,
Djibouti et RDC ;
d. Soudan, Égypte et Libye; et
e. États membres des îles de l’océan Indien.
Suite à la désignation des groupes par le Conseil, l’ACTESA, lors
de son 4ème Forum des parties prenantes tenu à Entebbe,
en Ouganda, a convenu entre autres questions, de tenir sa
première réunion des groupes à la mi-2011, lors de laquelle
des activités d’appui critiques pour les producteurs seront
conclues.
13.3.2 Activités programmatiques de l’ACTESA
Durant l’année, l’ACTESA a continué de mettre en œuvre
un certain nombre de programmes importants qui étaient
cruciaux pour le commerce des petits exploitants agricoles de
la région. L’Initiative de liaison avec les marchés (MLI) appuie le
Secrétariat de l’ACTESA et se focalise également sur la promotion
de la croissance du commerce des denrées alimentaires afin
d’assurer la sécurité alimentaire, essentiellement au Malawi,
au Rwanda, au Kenya, au Burundi et en Ouganda. L’ACTESA
a initié des discussions avec l’USAID et d’autres partenaires
durant l’année en vue de convenir des modalités devant régir
la poursuite de l’appui à MLI lorsque le contrat initial avec
l’USAID expire après septembre 2011.
Le Programme régional du COMESA sur les intrants agricoles
(COMRAP) de 20 millions d’euros, financé par la CE, a été
officiellement lancé le 21 juillet 2010 et sera mis en œuvre à
travers la région COMESA avec un accent particulier sur les 8
pays enclavés suivants : Burundi, Éthiopie, Malawi, Ouganda,
Rwanda, Swaziland, Zambie et Zimbabwe. Ce programme
vise à renforcer la productivité agricole par le truchement
55Rapport annuel du COMESA 2010
d’un meilleur accès à trois facteurs inextricablement liés, à
savoir : le financement (crédit), les semences et les engrais.
La composante semences du programme couvrira tous les
19 États membres. En général, il est prévu que le programme
aidera 3 000 000 petits exploitants agricoles, formera 6 000
commerçants agricoles dont certains seront accrédités, formera
de même 700 directeurs de banques sur l’octroi de crédits
aux paysans, et pilotera l’assurance indexée sur les conditions
météorologiques dans au moins quatre pays enclavés d’ici à
août 2011. La mise en œuvre se fera à travers les ministères
techniques et dans le cadre des structures nationales telles
que les associations nationales d’agriculteurs, les organisations
internationales, les centres de recherche sous-régionaux et
internationaux, les institutions nationales de recherche et
de vulgarisation, les compagnies d’assurance nationales et
internationales, et les banques régionales et nationales.
Le 15 mars 2010, l’ACTESA a commencé par collaborer avec
le gouvernement australien et la Banque mondiale en vue de
la conception du programme de « Renforcement des marchés
pour le commerce régional et la sécurité alimentaire » (SMART-
FS). L’axe focal du programme sera d’aider à la réalisation des
objectifs de l’ACTESA visant à améliorer l’intégration des petits
exploitants agricoles dans les marchés intérieurs, régionaux
et internationaux, à travers un meilleur environnement
politique, des services agricoles et financiers améliorés et le
renforcement des capacités, dans la perspective de consolider
les aptitudes commerciale des petits producteurs agricoles.
Le programme SMARTS-FS envisage d’exploiter une facilité
commerciale modèle qui associera le secteur privé, le secteur
public et les agro-industries.
13.3.3 Commercialisation des produits naturels
Conformément à la décision du Comité intergouvernemental
selon laquelle l’ACTESA devrait inclure la commercialisation
des produits naturels (miel et autres produits forestiers) dans
son portefeuille, l’ACTESA a, en collaboration avec APITRADE
Arica, tenu une exposition du 26 au 27 octobre 2010 à Lusaka
sur le thème : « Le rôle de l’apiculture dans la réalisation de
la sécurité alimentaire en Afrique », destinée à démontrer le
potentiel du miel et d’autres produits forestiers.
13.3.4 Programme africain de développement des marchés agricoles (AAMP)
Le programme AAMP, appuyé par le DfID à travers la Banque
mondiale, vise à promouvoir le dialogue politique sur les
questions principales liées aux intrants et à la production
agricole. Ce programme se sert de lignes directrices résultant
de recherches approfondies pour renforcer les capacités des
parties prenantes dans la mise en œuvre des programmes
régionaux de commerce agricole. Durant le premier semestre
de 2010, l’AAMP a organisé des séances de formation sur
l’établissement de rapports agricoles à l’intention des
journalistes de la région, ainsi qu’un séminaire sur la gestion
de l’instabilité des prix et un atelier sur la gestion des risques
agricoles qui s’est tenu au Malawi en septembre 2010. Le
dernier atelier de politique générale, qui fera le point des
succès et des échecs dans le commerce des petits exploitants
agricoles, est prévu en avril 2011.
13.3.5 Programme de l’ACTESA de mise en œuvre de la règlementation et de l’harmonisation du commerce des semences (ASHTRIP)
L’ACTESA, avec l’appui de l’Agence suisse de développement, a
formulé un programme de 4 ans destiné à faciliter le commerce
des semences dans la région, dont la mise en œuvre sera
lancée à la mi-2011.
13.3.6 Programme régional de commercialisation des produits de l’élevage et de la pêche
L’ACTESA a procédé aux évaluations des chaînes de valeur de
la commercialisation des produits de l’élevage pour six pays du
groupe d’Afrique orientale (Éthiopie, Somalie, Kenya, Ouganda,
Djibouti et Sud-Soudan). Suite à ces évaluations, l’agence se
propose de concevoir en 2011 un programme d’élevage à long
terme se focalisant sur le développement des marchés des
produits de l’élevage pour la région.
13.3.7 Activités régionales de biotechnologie et de biosécurité
Les questions liées à la biosécurité transcendent les frontières
nationales. Pour les pays ayant des ressources limitées, la
coopération régionale est une option réaliste pour accéder
et renforcer progressivement les capacités nécessaires
pour l’exécution efficace du Protocole de Carthagène sur
la biosécurité. Ce protocole prévoit (article 14) que les pays
doivent conclure des accords et mécanismes bilatéraux,
régionaux et multilatéraux portant sur la gestion du mouvement
transfrontière des OGM.
Au cours de 2010, l’ACTESA s’est focalisé sur la tenue des
consultations dans les États membres relatives au projet de
Politiques et lignes directrices du COMESA, qui sera présenté
aux organes directeurs en 2011.
13.3.8 Développement des infrastructures d’irrigation
Conformément aux décisions du Conseil d’août 2010 au
Swaziland, l’ACTESA a commencé par collaborer avec le
56 Rapport annuel du COMESA 2010
gouvernement du Soudan en vue de se préparer pour un cours
régional de formation des formateurs en matière de gestion
de l’irrigation et de l’eau, prévu au cours du premier trimestre
de 2011. Le programme de la formation a été élaboré et la
mobilisation des ressources conclue auprès de la BADEA.
13.3.9 Le programme « Achats pour le progrès » du PAM
L’une des innovations clés de développement ces quelques
dernières années a été l’introduction par le PAM du programme
« Achats pour le progrès », qui encourage l’approvisionnement
en denrées alimentaires auprès des petits exploitants agricoles.
Durant l’année, un fonctionnaire du PAM détaché auprès de
l’ACTESA a commencé le travail en novembre pour aider à
assurer des liens efficaces entre les petits exploitants et le
PAM et d’autres marchés.
13.4 Le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA)
Le PDDAA est le cadre politique au plus haut niveau pour le
développement de l’agriculture en Afrique. Il a été mis en
place par le Partenariat pour le développement de l’Afrique de
l’Union africaine (NEPAD/UA) et entériné par les chefs d’État et
de gouvernement africains en juillet 2003. L’objectif général du
PDDAA vise à aider les pays africains à atteindre un plus haut
niveau de croissance économique à travers le développement
motivé par l’agriculture, ce qui élimine la faim, réduit la pauvreté
et l’insécurité alimentaire, tout en favorisant l’expansion de
l’exportation. Mandat a été donné au COMESA de mettre en
œuvre le processus PDDAA dans ses États membres.
13.4.1 Plans d’action nationaux du PDDAA
Un jalon important dans la mise en œuvre du processus
PDDAA, c’est la signature du Plan d’action PDDAA, un
document qui présente les politiques, stratégies, programmes
d’investissement et budgets pour le développement agricole
des pays, ainsi que les modalités de mise en œuvre et de
suivi et évaluation afférents. Le Plan est entériné et signé par
les parties prenantes clés du secteur agricole, y compris le
gouvernement, les partenaires de développement, le secteur
privé, les organisations d’agriculteurs, les organisations de la
société civile et d’autres acteurs non étatiques. Le Rwanda a
été le premier pays au COMESA et en Afrique à signer le Plan
d’action PDDAA en mars 2007, suivi du Burundi et de l’Éthiopie
en août 2009.
En 2010, la mise en œuvre du PDDAA dans la région COMESA
a gagné du terrain avec quatre États membres signant le Plan
d’action PDDAA dans une période de 5 mois entre mars et
juillet. Il s’agit des pays suivants : Swaziland, Ouganda, Malawi
et Kenya. Ce qui a porté le nombre total des Plans signés dans
la région à sept après le Rwanda, le Burundi et l’Éthiopie.
La Zambie a fixé la date de signature du Plan d’action au 18
janvier 2011.
Parmi ces pays, le Rwanda a présenté sa proposition pour le
financement du déficit du plan d’investissement au Programme
mondial d’agriculture et de sécurité alimentaire (GAFSP) au
cours du second trimestre de 2010, et il a depuis bénéficié
d’une subvention de 50 millions USD en vue de la mise en
œuvre des programmes d’investissement dans l’agriculture et la
sécurité alimentaire. Entre temps, le pays a reçu des ressources
financières couvrant 110 % du déficit financier présenté lors de
la réunion de haut niveau tenue à Kigali en décembre 2009,
lorsqu’il a présenté aux partenaires de développement, ses
programmes d’investissement et le déficit de financement.
D’autre part, l’Ouganda, le Malawi, le Kenya et l’Éthiopie ont
finalisé la conception de leurs plans d’investissement sectoriels
au cours du 3ème trimestre de 2010. Ces plans ont fait l’objet
de revues techniques par des experts indépendants sous la
direction de l’Union africaine, de l’Agence de planification et
de coordination du NEPAD et du Secrétariat du COMESA.
L’Ouganda et le Kenya ont tenu leur réunion de haut niveau
post-Plan, lors de laquelle ils ont présenté aux parties
prenantes et aux partenaires de développement leurs plans
d’investissement et déficits de financement respectifs après les
revues techniques. À travers ce processus, ces États membres
sont devenus éligibles à bénéficier du financement du déficit
auprès du GAFSP, ainsi qu’auprès d’autres institutions de
financement associées au PDDAA, y compris la BAD.
La RDC a lancé le programme PDDAA en mai 2010 et amorcé
l’opération d’évaluation du secteur comme étape menant à la
signature du Plan d’action PDDAA. L’Égypte prévoit de lancer le
PDDAA en janvier 2011 et l’Érythrée suivra bientôt après. Les
Seychelles ont lancé le processus de conception de leur plan
d’investissement et œuvrent vers l’organisation de la table
ronde et la signature du Plan d’action au début de 2011. Le
Secrétariat n’a pas cessé d’appuyer un certain nombre d’États
membres qui n’avaient pas encore signé les plans, à travers de
l’assistance technique et des missions d’appui, destinées à les
aider à accélérer le processus de mise en œuvre du PDDAA.
Il s’agit du Soudan et du Zimbabwe (missions menées en
juin 2010), de l’Érythrée, de Djibouti et de l’Égypte (missions
menées en octobre 2010). D’intenses interactions ont été
conduites avec Maurice, et il est prévu d’accorder un appui
supplémentaire pour permettre à ce pays de parachever la
signature du Plan d’action en 2011.
Trois ateliers de renforcement des capacités ont été tenus,
57Rapport annuel du COMESA 2010
deux à Lusaka (Zambie) en avril et en octobre, et un à Kigali
(Rwanda) en novembre 2010. Ces ateliers ont réalisé l’objectif
de renforcer les capacités des équipes nationales PDDAA des
États membres, composées des principales parties prenantes
multisectorielles et multidisciplinaires, afin qu’elles deviennent
les moteurs clés de changement dans la mise en œuvre du
PDDAA dans leurs pays respectifs.
13.4.2 Plan d’action régional du PDDAA
Le Plan d’action régional du PDDAA vise l’objectif de présenter
un cadre d’investissement agricole aux États membres dans les
domaines où un pays individuel ne peut pas réaliser facilement
des investissements efficaces. Ces domaines comprennent les
programmes transfrontières et multinationaux d’investissement
régional, avec un élément solide de partenariats public/privé.
Ces programmes visent également à ajouter de la valeur aux
programmes d’investissement nationaux dans le cadre des
plans d’action nationaux, et à renforcer l’agenda d’intégration
régionale en général.
Des progrès ont été réalisés en 2010 dans l’élaboration du
Plan d’action régional du PDDAA du COMESA, et une ébauche
du Plan régional a été achevée et présentée à la réunion
conjointe des ministres de l’Agriculture, de l’Environnement et
des Ressources nationales, qui s’est tenue à Lusaka en juillet
2010. Suite à la décision de cette réunion ministérielle, le Plan
d’action régional est actuellement en cours de finalisation pour
devenir un Cadre régional d’investissement agricole dans le
cadre de l’arrangement tripartite entre le COMESA, l’EAC et la
SADC.
13.4.3 Perspectives pour 2011
Les activités du PDDAA porteront essentiellement sur l’objectif
stratégique du COMESA visant à stimuler la compétitivité
agricole à travers le renforcement des capacités et compétences
technologiques régionales dans le secteur agricole, ce qui
se traduira par de meilleures productions et des offres
compétitives de produits agricoles sur les marchés régionaux
et internationaux. Par ailleurs, les activités PDDAA viseront
à aborder des questions transversales prioritaires liées à la
protection de l’environnement, aux changements climatiques,
ainsi qu’à l’intégration du genre et de la jeunesse. Ceci se fera
à travers un appui aux États membres pour la mise en œuvre
du PDDAA selon ses quatre volets définis pour répondre aux
questions liées :
(i) à la gestion durable des terres et au contrôle de
l’eau;
(ii) aux infrastructures rurales améliorées et à une
meilleure intégration des marchés ;
(iii) à la sécurité alimentaire et à la nutrition ; et
(iv) à l’utilisation de l’innovation scientifique et
technologique à travers la recherche et l’adoption des
technologies.
L’élaboration et la mise en œuvre des programmes régionaux
selon les chaînes de valeur et avec l’implication du secteur
privé, renforcera l’offre régionale compétitive des produits
agricoles et servira de fer de lance pour l’agenda d’intégration
régionale du COMESA.
Il est prévu que la mise en œuvre du programme PDDAA au
niveau du Secrétariat sera sensiblement améliorée au cours
de 2011, grâce à la disponibilité des ressources MDTF suite
à la signature de l’Accord de financement le 27 août 2010, et
au recrutement envisagé de trois fonctionnaires additionnels
au début de 2011, notamment un Expert S&E, un Expert en
communications et une Assistante administrative.
13.4.4 Fonds d’affectation spéciale multidonateurs (FASM) et Fonds fiduciaire pour l’enfance (CTF)
En vue d’accélérer la mise en œuvre du PDDAA au niveau
national, le FASM a été mis en place sous la gestion de la
Banque mondiale, en vue de faciliter le processus. Un certain
nombre de partenaires de développement ont contribué à
un fonds d’affectation spéciale, qui a été utilisé pour appuyer
diverses activités dans la région COMESA depuis août 2009.
Dans le cadre du FASM, un Fonds fiduciaire pour l’enfance
a été créé en vue d’appuyer les différentes institutions dans
la mise en œuvre du PDDAA dans leurs domaines respectifs.
L’accord CTF du COMESA de 4,5 millions USD a été signé le
27 août 2010, pour une période de trois ans. Ces ressources
permettront d’améliorer sensiblement l’appui accordé par le
Secrétariat du COMESA aux États membres pour accélérer la
mise en œuvre du PDDAA.
13.4.5 Processus d’appui à la mise en œuvre du PDDAA et Plateforme du partenariat PDDAA
Les partenaires de développement ont pris l’engagement ferme
d’appuyer le développement agricole en Afrique à travers le
cadre PDDAA. Une Plateforme du partenariat (PP) PDDAA a été
mise en place pour réunir les gouvernements africains, l’Union
africaine, l’Agence de planification et de coordination du NEPAD
et les CER, en vue de planifier, mettre en œuvre, contrôler et
assurer le suivi du financement et de la mise en œuvre du
processus PDDAA conjointement en Afrique. Le Secrétariat a
participé à la réunion PP tenue en avril 2010 à Johannesburg
(Afrique du sud). Le coordonnateur PDDAA au Secrétariat du
COMESA est un membre permanent du Comité de planification
de la Plateforme du partenariat PDDAA, et a participé à toutes
58 Rapport annuel du COMESA 2010
les réunions tenues en 2010. Outre la réunion PP, différents
fonctionnaires du PDDAA ont participé aux divers ateliers et
réunions de planification et sur des thèmes techniques en
Afrique et à l’étranger, organisés par et avec des partenaires,
entre autres, l’UA, la NPCA, les partenaires de développement,
les fédérations d’agriculteurs d’Afrique orientale et australe.
13.4.6 Programmes agricoles du PDDAA
Afin d’aider les États membres à mettre en œuvre le processus
PDDAA en vue d’atteindre l’étape de plan d’action du PDDAA
et d’exécuter le post-plan aux niveaux national et régional, le
Secrétariat du COMESA a mis en place un certain nombre de
programmes visant à appuyer la région à réaliser la sécurité
alimentaire. Les programmes ont été conçus pour être
conformes aux quatre volets PDDAA qui sont les suivants :
Volet 1: Accroitre les zones sous gestion durable des terres
et systèmes viables de contrôle de l’eau (afin d’accroitre la
production agricole globale) ;
Volet 2 : Améliorer les infrastructures rurales et les capacités
commerciales en vue de l’accès aux marchés (afin de
s’assurer que les producteurs ont des débouchés viables et
rémunérateurs) ;
Volet 3 : Accroitre les chaines d’offre alimentaire, réduire la
faim et améliorer les ripostes aux urgences alimentaires ; et
Volet 4 : Améliorer la recherche agricole, la vulgarisation et
l’adoption de la technologie (en vue d’accroitre la productivité
agricole à travers des rendements améliorés).
13.4.7 Point focal du Programme Tous-ACP relatif aux produits de base agricoles (AAACP)
En 2010, le Secrétariat du COMESA a été sélectionné comme
point focal pour le Programme AAACP pour la région de
l’Afrique orientale et australe dans le cadre de PACCIA II.
Ce partenariat est décrit comme un « arrangement de
jumelage» dans les documents du programme et dans le plan
de travail global pour la période octobre 2007 à décembre
2011. Un mémorandum d’accord en vigueur jusqu’à décembre
2011 a été signé en 2010.
Le Programme AAACP a été conçu par les États membres des
ACP et est financé par l’Union européenne. Son objectif général
vise à améliorer les revenus et les moyens de subsistance
des producteurs des produits de base agricoles et réduire la
vulnérabilité des revenus au niveau des producteurs et au
niveau macro.
Le programme AAACP tient son origine du Plan d’action de
l’UE sur les produits de base agricoles, la dépendance et la
pauvreté (COM (2004) 89) et le Partenariat UE-Afrique pour
le développement du secteur du coton (COM (2004) 87). Le
partenariat est issu du Forum de Paris de juillet 2004. L’UE
a prévu un budget de 45 millions d’euros au lancement du
programme, qui arrive à terme en décembre 2011. Sur ce
montant, un tiers a été affecté à l’appui de la composante
coton.
13.4.8 Le projet de Promotion du commerce agricole et d’intégration régionale (AMPRIP)
Le projet AMPRIP est arrivé à terme au 31 décembre 2010. Le
Système d’information sur la commercialisation des produits
agricoles et vivriers (FAMIS) est actuellement piloté dans
des pays sélectionnés, tandis qu’un nouveau programme a
été élaboré pour permettre aux pays membres d’optimiser
pleinement les acquis des laboratoires de référence régionaux
mis en place pour la santé animale, la santé végétale et la
sécurité alimentaire respectivement en Zambie, au Kenya et
à Maurice.
Il est prévu des travaux dans le cadre desquels le laboratoire
de santé animale au Central Veterinary Research Institute
en Zambie sera renforcé pour appuyer la mise en place des
protocoles conformes aux SPS afin d’élargir les exportations de
bœuf dans la région tripartite (Grande ZLE COMESA-EAC- SADC).
Le laboratoire de référence du COMESA pour la santé végétale
au Plant Health Inspectorate Service --KEPHIS) au Kenya, est
effectivement lié au Centre d’excellence phytosanitaire (COPE)
pour renforcer les capacités des pays membres en matière
d’analyse du risque phytosanitaire et de diagnostic de santé
végétale. Le renforcement des capacités à travers COPE et KEPHIS
abordera les contraintes SPS/phytosanitaires et stimulera le
commerce des produits horticoles et d’autres produits agricoles
dans la région. Une autre initiative est en cours, par laquelle
le COMESA coordonne un partenariat en matière d’aflatoxine
impliquant le secteur privé, les partenaires de coopération et
les pays membres, en vue de piloter un « Laissez-passer vert »
pour le maïs, et s’assurer que tout le maïs échangé remplisse
les conditions des normes régionales harmonisées. Les pays
membres devraient également développer les infrastructures
appropriées, adopter de nouvelles technologies et améliorer
les systèmes de régulation pour le contrôle et la gestion de
l’aflatoxine.
Étant donné que la plupart des obstacles SPS au commerce
sont entre les pays appartenant aux diverses CER (EAC, SADC
et COMESA), le programme de travail SPS du COMESA est
conçu dans le cadre tripartite et avec une forte participation du
secteur privé. L’accent sera mis sur la mise en œuvre de projets
59Rapport annuel du COMESA 2010
commercialement viables visant à aborder les obstacles SPS actuels, tout en pilotant des régimes de certification mutuellement
convenus tels que le « Laissez-passer vert du COMESA ». Le COMESA a joué un rôle actif et proactif afin de s’assurer que l’annexe
SPS à l’Accord de la ZLE tripartite soit bien articulé et focalisé sur les domaines critiques nécessaires pour une ZLE fonctionnelle,
tout en renforçant la coordination et les synergies entre les CER.
60 Rapport annuel du COMESA 2010
14.1 Introduction
Les changements climatiques sont de plus en plus reconnus
comme posant un défi au développement, particulièrement
en Afrique où ses effets peuvent être des plus rigoureux. La
vulnérabilité à ces changements est considérée comme étant
plus sévère dans la région de l’AfOA à cause des conditions
sociales, économiques et écologiques, qui amplifient la
susceptibilité aux impacts négatifs, et contribuent à la faible
capacité à faire face aux mauvaises conditions climatiques et
à s’y adapter.
Le COMESA, en collaboration avec la SADC et l’EAC, a
élaboré un programme pour l’atténuation et l’adaptation aux
changements climatiques. Ce programme, qui est conforme à
l’agenda de développement tel que la Déclaration de Paris sur
l’efficacité de l’aide, vise à :
a) évoluer sous la houlette des dirigeants africains ;
b) refléter les réalités et priorités africaines qui tiennent
compte de la réduction de la pauvreté et des intérêts
communautaires ;
c) consolider les institutions et cadres africains en place
(PDDAA du NEPAD, EAP et TerrAfrica) ;
d) établir des liens plus solides entre les changements
climatiques et les conventions mondiales sur
l’environnement telles que la Convention des Nations
unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD),
afin de souligner les liens entre l’agriculture et
l’exploitation des terres – plans nationaux PDDAA et
UNCCD – UNCCD et les conventions de Kyoto, etc. ;
e) éviter le double emploi en consolidant les initiatives
africaines en cours.
L’objectif principal du programme est d’appuyer la vision et les
efforts de la région destinés à relever les défis des changements
climatiques, y compris son impact sur le développement
socioéconomique et la réduction de la pauvreté. À long terme,
le programme renforcera la gestion durable des ressources
naturelles, la sécurité alimentaire, les moyens d’existence des
populations rurales; facilitera l’adaptation aux changements
climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de
serre. L’objectif général du programme vise à contribuer à la
réduction de la pauvreté et à la croissance économique.
Entre 60 millions USD et 100 millions USD seront investis par le
QUATORZIÈME PARTIE : CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Programme durant la période de 5 ans, à travers un arrangement
de financement multi-donateurs, avec une contribution de 50
millions USD de la Norvège, y compris des fonds de soutien
de la CE, de la Fondation Rockefeller, de l’USAID et du DfID.
Les CER se serviront alors de ces investissements comme levier
sur le terrain et lors des négociations sur les changements
climatiques, pour faciliter l’accès des États membres aux
investissements (au moins 1 milliard USD) requis pour avoir
un impact significatif sur la réalisation d’une productivité
supérieure et plus sécurisée, grâce à une agriculture résistante
au climat, en faveur des petits exploitants agricoles de la
région.
En décembre 2010, le COMESA et la CE ont signé une convention
de contribution à l’appui du programme de changements
climatiques. Aux termes de cette convention, la CE a contribué
4 millions d’euros au COMESA.
14.2 Rapport intérimaire
14.2.1 Renforcement de la position de l’Afrique dans les négociations internationales sur les changements climatiques
La 11ème session du groupe de travail ad hoc sur l’action
coopérative à long terme dans le cadre de la Convention cadre
de l’ONU sur les changements climatiques (AWG-LCA 11) et la
13ème session du groupe de travail ad hoc sur les engagements
additionnels aux parties de l’Annexe I du Protocole de Kyoto
(AWG-KP 13) ont eu lieu lors de la réunion sur les changements
climatiques qui s’est tenue du 2 au 6 août 2010 à Bonn,
Allemagne, et la réunion sur les changements climatiques
tenue en Chine en octobre 2010. Ces réunions ont été
organisées en préparation à la 16ème session de la Conférence
des parties (COP-16) à la Convention-cadre des Nations unies
sur les changements climatiques (CCNUCC), qui a eu lieu lors
de la 6ème réunion des Parties (MOP-6) au Protocole de Kyoto
tenue à Cancun, au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre
2010. L’encadré 4 résume l’état des soumissions des États
membres du COMESA à la CCNUCC.
Ces réunions visaient l’objectif de consolider les positions à la
suite de la Conférence de Copenhague qui a marqué le point
culminant d’un processus de négociations de deux ans, afin de
renforcer la coopération internationale sur les changements
climatiques dans le cadre de la Feuille de route de Bali lancée
par la COP 13 en décembre 2007. Ces réunions ont attiré plus
de 1 650 participants, y compris 1 154 délégués des Parties,
457 participants représentant les organisations ayant statut
d’observateurs, et 42 représentants des médias.
61Rapport annuel du COMESA 2010
Pendant longtemps, les organisations de la société civile en
Afrique avaient été marginalisées dans le processus de la
CCNUCC. Mais grâce à l’appui du COMESA, l’Alliance PACJA
a été acceptée par l’UA pour représenter les sans-voix, en
particulier les communautés vulnérables. Le COMESA a
soutenu les délégués des organisations de la société civile de
la RDC, du Kenya, de Zambie, du Burundi et du Zimbabwe. Par
ailleurs, le COMESA a convoqué une réunion des négociateurs
des changements climatiques au Malawi, pour passer en revue
le texte de négociation et consolider les positions avant la COP
16.
Lors de la COP 16 à Cancun, les délégués, appuyés par
le COMESA, ont été répartis et intégrés dans les groupes
respectifs des pays parties, qui étaient répartis dans différents
groupes pour suivre les différents cycles de négociations, afin
de s’assurer que les intérêts des pays et du COMESA soient
incorporés dans les négociations et décisions. Les critères
d’affectation des délégations aux différents groupements se
sont basés sur leur contexte institutionnel et leur pertinence à
la question à suivre au niveau national.
Au niveau pays, les délégués ont également participé aux
réunions de coordination des blocs de négociation, y compris
le groupe africain, le groupe des PMA, ainsi que le Groupe
des 77 et la Chine. Une décision des plus importantes a été le
consensus sur le Fonds d’adaptation, et la nécessité de prendre
une décision sur l’agriculture et l’acceptation de REDD+ comme
mécanisme d’atténuation.
14.2.2 Inventaire et documentation des parties prenantes et perspectives des acteurs pour l’analyse de l’agriculture de conservation au Soudan
Le COMESA, en collaboration avec le gouvernement du
Soudan, a identifié et recruté un expert pour faire le point
des activités d’agriculture de conservation dans le pays, dans
le but de tirer des leçons de quelques expériences passées
sur les investissements dans l’agriculture de conservation. Le
consultant a produit l’avant-projet de rapport qui sera discuté
à la table ronde sur l’agriculture de conservation au Soudan.
14.2.3 Convocation d’ateliers sur l’agriculture de conservation en Ouganda et en Éthiopie
Le COMESA, en collaboration avec les gouvernements de
l’Ouganda et de l’Éthiopie, a convoqué des ateliers des parties
prenantes sur l’agriculture de conservation. La réunion en
Ouganda s’est focalisée sur la validation du rapport d’inventaire
sur l’agriculture de conservation et la définition des perspectives
d’avenir pour la conception et la mise en œuvre d’un cadre
d’investissement pratique sur l’agriculture de conservation.
Les termes de référence reflétant les circonstances nationales
ont été élaborés et un consultant a été recruté pour concevoir
le cadre d’investissement dans l’agriculture de conservation.
En Éthiopie, l’atelier des parties prenantes de l’agriculture de
conservation s’est focalisé sur la réalisation d’un consensus
parmi les parties prenantes de la nécessité de promouvoir
l’agriculture de conservation. Le gouvernement de l’Éthiopie
a mis sur pied un comité technique composé de représentants
de l’État et d’acteurs non étatiques, pour servir de fer de lance à
la promotion de l’agriculture de conservation. D’autre part, il a
été convenu que le gouvernement fera le point de l’agriculture
de conservation dans le pays, dans la perspective d’utiliser les
conclusions en vue de définir un cadre national général sur
l’agriculture de conservation, qui s’inspirera du PDDAA, et en
particulier, du cadre de gestion durable des terres.
14.2.4 Conception du cadre d’investissement dans l’agriculture de conservation au Kenya et au Malawi
Le COMESA appuie actuellement la conception du cadre
d’investissement sur les changements climatiques dans les
États membres. Afin d’accélérer la conception des cadres
d’investissement, le COMESA et les États membres ont
entrepris la finalisation de la composante agricole des cadres
d’investissement. À cet égard, le Kenya a bénéficié d’un soutien
pour convoquer une réunion de groupe de travail chargé
de concevoir les volets des cadres d’investissement dans
l’agriculture de conservation. Un consultant par la suite identifié
par le gouvernement du Kenya a été recruté par le Secrétariat
du COMESA pour concevoir le cadre d’investissement de
l’agriculture de conservation, en s’inspirant des éléments
identifiés par les parties prenantes. Le projet de cadre a été
finalisé par le gouvernement du Kenya et soumis au COMESA
pour examen.
Le gouvernement du Malawi a engagé un consultant pour
aider à la conception du cadre d’investissement de l’agriculture
de conservation, tandis qu’au Zimbabwe, le gouvernement a
amorcé la conception du cadre d’investissement.
14.2.5 Comité directeur COMESA- EAC-SADC
Le COMESA a convoqué les trois réunions du comité directeur
à Nairobi, à Arusha (Tanzanie) et à Gaborone (Botswana).
L’objectif de ces réunions visait à passer en revue la mise en
œuvre de l’accord de subvention actuellement en vigueur et
définir les perspectives d’avenir pour la mise en œuvre des
futures interventions sur les changements climatiques dans le
cadre tripartite.
62 Rapport annuel du COMESA 2010
La réunion a convenu de la nécessité d’une collaboration
plus étroite entre les trois CER. Par ailleurs, les réunions ont
déterminé qu’il est nécessaire de consolider les programmes
suivants : renforcement des capacités, lancement des MRV et
implication des parlementaires.
Grâce à la collaboration, l’EAC, le COMESA et la SADC ont
depuis signé l’accord de convention sur le programme de
changements climatiques. À cet égard, toutes les trois CER
participent actuellement à la mise en œuvre de l’initiative sur
les changements climatiques.
14.2.6 Enregistrement du Fonds carbone du COMESA
Le COMESA a enregistré son Fonds carbone à Maurice et les
membres du Conseil d’administration ont tenu leur première
réunion en octobre 2010. Le Fonds est structuré et conçu pour
encourager le développement économique général des projets
de contrôle et d’atténuation du carbone dans tous les 19 États
membres du COMESA, de l’EAC et de la SADC, ainsi que dans les
régions voisines, et partant assurer l’accès aux divers marchés
internationaux pour le financement du carbone dans le cadre
d’un modèle d’investissement bancaire stratégique et agressif.
La taille cible du Fonds est de 500 millions USD environ.
14.2.7 Sensibilisation sur les changements climatiques
Le COMESA a appuyé un programme radiotélévisé sur les
changements climatiques en Zambie. Les émissions visaient
l’objectif de sensibiliser le grand public sur les défis que
posent les changements climatiques et comment s’adapter
à leurs impacts. De plus, le COMESA et le Réseau d’analyse
des politiques sur l’alimentation, l’agriculture et les ressources
naturelles (FANRPAN) ont formé quelques journalistes en
Namibie sur une couverture efficace des questions liées aux
changements climatiques.
En 2010, le Fonds carbone du COMESA a été enregistré
offshore à Maurice. Il bénéficiera des compensations des
projets africains sur l’exploitation des terres à grande échelle
de sorte à canaliser des flux significatifs de recettes vers les
communautés. Le Fonds comblera un fossé dans la mesure
où le marché de carbone existant ne comprend pas très
bien ni n’accepte les compensations des projets africains sur
l’exploitation des terres. Encadré 4: État des soumissions des États membres à la CCNUCC
Ratification de la Convention sur les changements climatiques
Ratification du Protocole de Kyoto
1ère Communication nationale
2ème Communication nationale
Plan d’action national sur l’adaptation
Site Internet
(NAPA)
Burundi ! ! ! ! !
Djibouti ! ! ! !
Égypte ! ! ! Sans objet !
Érythrée ! ! ! !
Éthiopie ! ! ! !
Kenya ! ! ! Sans objet
Libye ! ! Sans objet
Madagascar ! ! ! ! !
Malawi ! ! ! !
Maurice ! ! ! Sans objet
Ouganda ! ! ! !
RDC ! ! ! ! !
Rwanda ! ! ! !
Seychelles ! ! ! Sans objet !
Soudan ! ! ! !
Swaziland ! ! ! Union des Comores ! !
Zambie ! ! ! ! !
Zimbabwe ! ! ! Sans objet !
Source: www.unfccc.org
63Rapport annuel du COMESA 2010
En 2009-2010, l’évolution positive en matière de paix et
sécurité s’est poursuivie dans l’espace COMESA. Dans
la région des Grands-Lacs, devant les deux chambres du
Parlement, le président Joseph Kabila a déclaré le 7 décembre
2009 que la RDC était en paix avec ses neuf voisins. Depuis
lors, la RDC et le Rwanda ont ouvert leurs représentations
diplomatiques et procédé à l’échange d’ambassadeurs. Un
autre signe de la consolidation des relations entre les deux
pays a été la présence du président du Rwanda Paul Kagame,
le 30 juin 2010, à la célébration du 50ème anniversaire de
l’accession de la RDC à l’indépendance. En 2010, les relations
bilatérales et diplomatiques entre Kinshasa et Kampala se
sont également considérablement améliorées avec l’échange
d’ambassadeurs entre les deux capitales et l’organisation
de réunions transfrontières de haut niveau. Le président
Museveni a également pris part aux festivités marquant les 50
ans d’indépendance de la RDC.
Au Burundi, l’accord de paix signé entre les différentes parties
tient et se consolide. La mise en œuvre des accords de paix
entre le gouvernement et le dernier mouvement rebelle, le
FNL-PALIPEHUTU, a été effective suite au désarmement et à la
démobilisation de tous les combattants, ainsi qu’à l’intégration
de 3 500 d’entre eux dans les forces de sécurité nationales. En
RDC, la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée dans
l’Est du pays et, parallèlement, on assiste à une participation
accrue des principaux groupes armés à la mise en œuvre de
l’Accord de Goma qu’ils ont signé le 23 mars 2009.
Dans la Corne de l’Afrique, une autre évolution positive a été
la signature, le 6 juin 2010, d’un accord-cadre entre l’Érythrée
et Djibouti sous la médiation de l’émir du Qatar, en vue de
régler, par la voie du dialogue et de la négociation, le différend
frontalier survenu entre les deux pays en mars 2008. Aux
termes de cet accord, le Qatar a reçu mandat de mettre en
place un mécanisme pour la résolution du différend frontalier
et la normalisation des relations entre les deux pays. Au
Soudan, des progrès considérables ont été accomplis dans le
processus de paix au Darfour, notamment avec la signature, le
23 février 2010 à Doha, d’un accord-cadre pour le règlement du
conflit opposant le Gouvernement soudanais au Mouvement
pour la justice et l’égalité (MJE) dans cette région. Cet accord,
inspiré de l’accord de bonne volonté signé le 17 février 2009
entre le Gouvernement du Soudan et le MJE, comprend la
déclaration d’un cessez-le-feu immédiat, l’engagement de
libérer les prisonniers de guerre et de négocier un accord de
paix final avant le 15 mars 2010. Suite à la signature de l’Accord,
le Gouvernement soudanais a immédiatement procédé à
l’élargissement de 57 prisonniers de guerre du MJE.
QUINZIÈME PARTIE : PAIX ET SÉCURITÉ
La 10ème réunion des ministres des Affaires étrangères qui
s’est tenue le 29 août 2010 à Ezulwini (Swaziland) a félicité
les autorités de la RDC pour leurs efforts de consolidation
des processus de paix et de réconciliation nationale, ainsi
que pour l’importante contribution qu’elles ont apportée au
rétablissement d’un climat de confiance entre les pays de
la région des Grands-Lacs. Au cours de cette rencontre, les
ministres ont également évoqué les défis auxquels la région
est confrontée, notamment le changement anticonstitutionnel
de gouvernement à Madagascar, les actes de piraterie qui se
multiplient au large des côtes somaliennes et dans le golfe
d’Aden, ainsi que la poursuite des conflits armés en Somalie
qui affectent les pays voisins.
À Madagascar, le 17 mars 2010, le Conseil de paix et de sécurité
(CPS) de l’Union africaine a condamné le gouvernement
malgache en imposant des sanctions à Monsieur Rajoelina
ainsi qu’à 108 de ses partisans pour n’avoir pas respecté
l’accord de partage du pouvoir signé l’année dernière avec
le président déchu. Les bailleurs de fonds ont suspendu
leur aide au pays, et les anciens alliés militaires dont l’actuel
président avait bénéficié du soutien lors du coup d’État se
sont retournés contre lui. Conjuguées avec le ralentissement
de l’investissement étranger, ces mesures ont aggravé les
problèmes de ce pays insulaire de l’océan Indien. L’autre défi
majeur que doit relever la région est lié aux effets de la crise en
Somalie. Alors que ce pays a cessé d’être membre du COMESA,
les conflits dont il est le théâtre ont continué d’avoir un impact
négatif sur les pays voisins qui se traduit, entre autres, par
l’afflux de réfugiés et la prolifération d’armes légères et de
petit calibre à l’origine de l’insécurité grandissante. Un autre
défi persistant est la recrudescence d’actes de piraterie au
large des côtes somaliennes et qui ont un impact négatif sur
les économies des États membres du COMESA. Eu égard au fait
que la piraterie a des répercussions à l’échelle mondiale, un
plan d’action régional de lutte a été développé lors du premier
atelier régional sur la piraterie tenu en juillet 2010 aux Seychelles
et adopté par la réunion ministérielle UE-AfOA/OI qui s’est
tenue le 7 octobre 2010 à Maurice. En août 2010, les ministres
des Affaires étrangères du COMESA ont exhorté tous les États
membres à soutenir les actions régionales de lutte contre la
piraterie et à envisager une solution multidimensionnelle au
problème d’insécurité en mer.
En vue de relever les défis auxquels la région est confrontée,
en 2009, le Programme Paix et Sécurité du COMESA a mis
en place un Comité des sages, dont quatre personnalités
supplémentaires ont été élues au cours de la 10ème réunion
des ministres des Affaires étrangères, portant ainsi le nombre
de ses membres à neuf. Il s’agit de : Ambassadeur Berhane
Ghebray de l’Éthiopie, Sir James R. Macham des Seychelles,
64 Rapport annuel du COMESA 2010
Madame Betty Oyella Bigombe de l’Ouganda, et Ambassadeur
Simbi Veke Mubako du Zimbabwe. La création du Comité
des sages faisait suite à une décision de la 7ème réunion des
ministres des Affaires étrangères qui avait demandé au COMESA
de créer en son sein un comité de sages pouvant être déployé
par le cabinet du Secrétaire général dans le cadre de missions
préventives de recherche de la paix. Chaque sage sera désigné
pour un mandat de 5 ans, les différents mandats couvrant des
périodes différentes en vue d’assurer la continuité.
Au cours de la période sous revue, plusieurs résultats ont été
obtenus dans la mise en œuvre de divers programmes. Sept
nouvelles organisations de la société civile ont été accréditées
en 2010 dans le cadre du Programme Paix et Sécurité du
COMESA. Le programme du COMESA a poursuivi la mise en
œuvre de la composante « économie de guerre » de la Stratégie
de prévention, de gestion et de résolution des conflits (PGRC)
pour la région AfOA qui a été conjointement élaborée par le
COMESA, l’EAC et l’IGAD. Comme il a été indiqué plus haut, le
premier atelier régional sur la piraterie pour la région AfOA/OI
s’est tenu aux Seychelles en juillet 2010. Les participants à cet
atelier ont adopté un projet de plan d’action régional de lutte
contre la piraterie et de promotion de la sécurité maritime
dans la région AfOA/OI portant sur le transfert, la détention,
la poursuite, l’emprisonnement, les ressources nationales et
régionales et le renforcement des capacités pour les tâches
maritimes et les fonctions d’appui. D’autres réunions de haut
niveau sur la piraterie se sont tenues au cours du dernier
trimestre de l’année 2010. Dans le cadre de ce programme, des
observateurs ont été envoyés au Burundi et au Rwanda lors
des élections présidentielles, l’objectif visé étant de contribuer
à la légitimité et à la crédibilité des élections comme mesure
de prévention des conflits. Dans le cadre du volet « Commerce
au service de la paix » qui cible la région des Grands-Lacs et
vise à utiliser le commerce comme mécanisme tendant à
favoriser la paix et la sécurité, deux Bureaux d’information
commerciale (BIC) ont été inaugurés le 16 juillet 2010 à Goma
et à Gisenyi (Rubavu), à la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Le programme a pour but d’établir des relations entre les
pays des Grands-Lacs grâce à une action axée sur les petits
commerçants transfrontières, les prestataires de services et
les autorités des collectivités locales.
En reconnaissance du rôle fondamental que jouent ces deux
facteurs dans la construction d’un groupement régional
solide aux plans économique et social, la paix et la sécurité
constituent un axe d’intervention à part entière du nouveau
Plan stratégique à moyen terme (PSMT) 2011-2015. L’objectif
stratégique du nouveau PSMT est de collaborer avec les États
membres pour développer et mettre en œuvre des mécanismes
efficaces de promotion de la paix et de la sécurité dans la sous-
région. Les cinq axes stratégiques majeurs consistent à :
a) S’efforcer d’œuvrer dans le cadre de l’UA et de
collaborer avec d’autres organisations régionales et
internationales ;
b) Renforcer la collaboration dans tous les aspects de
la prévention des conflits et de la consolidation de la
paix aux niveaux national et régional ;
c) Élaborer et harmoniser les politiques de prévention
des conflits et de consolidation de la paix et à appuyer
leur mise en œuvre ;
d) Assurer la viabilité des institutions et mécanismes clés
de prévention et de résolution des conflits, à l’instar
du Comité des sages ;
e) Elaborer et mettre en œuvre les stratégies visant
à s’attaquer aux questions de sécurité telles que le
terrorisme et la piraterie dans la sous-région.
Les cinq principales interventions sont :
(i) Une meilleure collaboration avec d’autres
organisations régionales et internationales ;
(ii) La prévention des conflits ;
(iii) La résolution des conflits ;
(iv) La réconciliation et la reconstruction post-conflit ; et
(v) La sécurité.
Au cours de l’exercice 2010, déclaré Année de la paix et de
la sécurité (APS) par l’UA, le Programme Paix et Sécurité du
COMESA a réalisé plusieurs activités en vue de sa célébration.
Suite à l’appel lancé par l’UA à tous les CER de commémorer
cette année de la paix, l’Organisation a entrepris certaines
activités, notamment :
(i) La publication par le secrétaire général du COMESA
d’un message de soutien sur le site Internet de
l’Organisation à l’occasion de la célébration de l’APS ;
(ii) La production de brochures sur la paix et la sécurité,
distribuées lors des réunions du COMESA ;
(iii) L’inauguration de deux Bureaux d’information
commerciale pour les petits commerçants
transfrontières à Gisenyi et à Goma, qui a permis de
lancer officiellement des activités marquant l’Année
de la paix. On signalera l’allumage de la flamme de la
65Rapport annuel du COMESA 2010
paix et l’organisation d’un match de football entre les
joueurs provenant des deux côtés de la frontière ;
(iv) L’organisation d’un dîner spécial lors de l’atelier
des parlementaires qui s’est tenu en août 2010 à
Victoria Falls (Zimbabwe), dans le but d’intensifier
leur participation à la lutte contre l’enracinement
des économies de guerre. Le dîner, dont l’éclat a
été rehaussé par la présence du président du Sénat
zimbabwéen, a mis l’accent sur le message de
paix, notamment par une représentation théâtrale
véhiculant un message de paix bien précis. Des T-shirts
ont été produits et distribués ;
(v) Pendant le Sommet du COMESA, la célébration
de l’APS a été marquée, entre autres activités, par
l’allumage de la flamme de la paix et l’installation du
Comité des sages ; et enfin,
(vi) La Journée internationale de la paix, le 21 septembre,
a permis de sensibiliser le personnel du Secrétariat
du COMESA à la vision de l’UA pour la paix sur le
continent et à la participation du COMESA à l’Année
de la paix.
66 Rapport annuel du COMESA 2010
En tant qu’entité régionale, le COMESA ne cesse d’œuvrer au
renforcement de l’action de la Communauté économique
africaine (AEC) et des autres communautés économiques
régionales (CER) en vue de jouer un rôle déterminant
dans l’actualisation des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD), notamment l’Objectif 3 : Promouvoir
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. À mesure
qu’approche l’échéance de 2015 pour l’atteinte de ces objectifs,
des efforts conjoints sont déployés dans le but d’œuvrer à la
création de politiques, structures, programmes et systèmes
qui mettent l’accent sur la traduction dans les faits d’une
représentation équitable de l’ensemble des segments de la
société dans les initiatives conçues.
Le Secrétariat du COMESA a toujours fait preuve d’un
engagement croissant en faveur de l’autonomisation
économique et sociale des femmes et de l’intégration de la
dimension genre dans son travail. À cet effet, il a adopté une
approche à deux volets qui porte d’une part sur les questions
relatives au rôle de la femme dans différentes activités, et
d’autre part sur l’élaboration d’instruments importants qui
guident l’action de l’organisation en matière de genre.
Depuis 2009, le Secrétariat du COMESA a mis en œuvre diverses
initiatives qui intègrent la question de la parité hommes-
femmes dans tous ses programmes et au niveau des États
membres, ce qui a débouché sur une plateforme équitable
pour l’exécution des programmes visant la prise en compte des
sexospécificités dès la phase de conception.
Comme l’indique les rapports des États membres sur l’état de la
mise en œuvre, les missions d’évaluation et les études réalisées
en 2009 et 2010 révèlent que les politiques sur l’intégration de
la question de l’égalité des sexes ne se traduisent pas toujours
par des plans d’action. Il subsiste un grand fossé entre le
discours et la réalité. La plupart des mécanismes nationaux
existants en matière de genre se heurtent encore aux défis de la
mobilisation des ressources humaines et financières nécessaires
à l’exécution et au suivi des programmes qui encouragent
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Certains de
ces défis se traduisent par la faible participation des femmes
aux instances de prise de décisions telles que les réunions des
ministres du COMESA en charge des questions de genre, le
Sommet, ainsi que d’autres réunions consultatives aussi bien
au niveau des ministres que des experts chargés des questions
de genre. Les femmes de la région sont toujours défavorisées
quant à l’accès aux secteurs économiques et aux ressources,
ainsi qu’à leur contrôle, notamment la terre, la technologie,
le crédit, l’éducation, la formation et l’emploi formel, situation
imputable à leur statut juridique de subordonnées.
SEIZIÈME PARTIE : GENRE ET AFFAIRES SOCIALES
Il est capital que le Secrétariat du COMESA et les États
membres n’aient de cesse d’adopter des mesures audacieuses
et volontaristes visant à créer un environnement propice à
la mise en œuvre effective des politiques et programmes
propres à favoriser la prise en compte des sexospécificités. Afin
d’assurer l’exécution effective des programmes qui contribuent
au développement humain, l’intégration des questions liées
à la parité hommes-femmes devrait s’appliquer à toutes
les sphères socio-économiques, notamment aux domaines
concernant la santé tels que le VIH/SIDA et le paludisme, à
l’agriculture, au commerce, à la gouvernance, à la paix et à la
sécurité, à la science et aux technologies de l’information et de
la communication.
La région COMESA ne pourra jamais se développer pleinement
tant que plus de 50 % de sa population ne participent
pas véritablement à ses programmes et activités, ou n’en
bénéficient pas. L’exclusion de plus de la moitié des ressources
humaines de la région des principales activités économiques
ne peut qu’entraîner une sous-exploitation des ressources
disponibles.
Par conséquent, dans ses efforts visant à maintenir les
questions de genre dans son programme de développement,
le Secrétariat du COMESA intègre actuellement les
préoccupations liées au genre dans les programmes axés sur
le VIH/SIDA, conformément à l’Objectif 6 : Combattre le VIH/
SIDA, le paludisme et d’autres maladies ; dans les initiatives de
renforcement des capacités des agricultrices dans le secteur
agricole (Objectif 1 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim) ;
dans les activités visant l’intégration des femmes dans les
initiatives de gestion durable de l’environnement (Objectif 7 :
Assurer un environnement durable) ; et dans l’élaboration de la
Charte sociale du COMESA qui vise, entre autres, la réalisation
de l’Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous, de
l’Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq
ans, et de l’Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle.
16.1 Action stratégique du COMESA en matière de genre
Le Plan d’action stratégique du COMESA sur l’intégration du
genre identifie six domaines prioritaires. Il a servi de base à la
réalisation d’un certain nombre de programmes au niveau du
Secrétariat et a été utilisé comme outil vital dans l’adoption
d’une approche sexospécifique pour analyser et concevoir des
mesures appropriées afin de parvenir à l’égalité des sexes et à
la parité hommes-femmes. Ces six domaines prioritaires sont
les suivants :
a) Le renforcement des systèmes de gestion attentifs à la
67Rapport annuel du COMESA 2010
dimension genre aux niveaux national et régional;
b) La promotion de l’autonomisation économique des
femmes à travers leur participation dans le commerce
et le secteur privé ;
c) La mise en place et le renforcement de la FEMCOM ;
d) La promotion de la parité hommes-femmes et du
développement social ;
e) La création de mécanismes de suivi et évaluation ; et
f) La mobilisation des ressources.
16.2 Systèmes de gestion attentifs à la dimension genre aux niveaux national et régional
16.2.1 Mise en œuvre de la Politique du COMESA en matière de genre par les États membres
En 2010, le Secrétariat du COMESA a élaboré des directives
pour continuer à aider les États membres à préparer les
rapports d’activités avec une perspective genre, conformément
à la Politique du COMESA en la matière et au Plan d’action
stratégique du COMESA sur l’intégration du genre.
Ces directives ont permis aux États membres de préparer
leurs rapports sur l’état de la mise en œuvre de la Politique
du COMESA en matière de genre au niveau national. Les États
ont présenté ces rapports lors de la 6ème réunion du Comité
Genre tenue en mai 2010 à Victoria Falls (Zimbabwe). Ces
rapports ont mis en évidence les activités menées par les États
membres pour mettre en œuvre les recommandations du Plan
d’action stratégique sur l’intégration du genre.
Les rapports des dispositifs nationaux sur le genre des États
membres ont révélé des progrès sensibles dans l’exécution de
la Politique du COMESA en matière de genre et du Plan d’action
quinquennal.
16.2.2 Manuels sur l’intégration du genre
Le Secrétariat du COMESA a finalisé les Manuels d’intégration
du genre et, lors de leur réunion tenue à Victoria Falls
(Zimbabwe), les ministres en charge des questions de genre
et de la promotion de la femme ont recommandé que ces
manuels soient examinés plus en profondeur par un sous-
comité composé d’experts en matière de genre provenant
de cinq États membres. Ces manuels seront adaptés aux
professionnels et aux managers qui ne possèdent pas une
expérience suffisante dans ce domaine. Ce document a par la
suite été entériné par le Conseil des ministres du COMESA lors
du sommet organisé au Swaziland en août 2010.
16.2.3 Renforcement de la FEMCOM et appui aux Femmes entrepreneurs
Le Secrétariat du COMESA a signé un accord de prêt avec le
NEPAD pour la mise en place de l’Incubateur des affaires pour
les femmes entrepreneurs africaines (BIAWE).
Le principal objectif du BIAWE est d’aider les femmes
entrepreneurs africaines en renforçant la capacité des PME
dirigées par les femmes. Le COMESA a confié à la FEMCOM
la responsabilité technique de la mise en œuvre effective du
projet pilote du BIAWE. Le résultat escompté du projet est de
promouvoir l’autonomie des femmes entrepreneurs de la zone
COMESA.
16.2.4 Promotion de l’autonomisation économique des femmes
Le Secrétariat du COMESA a finalisé un document stratégique
pour la création d’un fonds pour l’entrepreneuriat féminin.
Cette activité a été menée conformément à la décision de
la 4ème réunion des ministres en charge des questions
de genre et de la promotion de la femme qui, à son tour, a
recommandé au Secrétariat du COMESA de créer un fonds
pour l’entrepreneuriat féminin afin de renforcer le rôle des
femmes entrepreneurs dans la région COMESA.
16.2.5 Maisons de commerce
Le COMESA collabore en permanence avec Maurice dans le
cadre d’une mission ayant pour but d’évaluer le niveau de
fonctionnement des maisons de commerce de Maurice en
vue de la multiplication de ces structures dans tous les États
membres du COMESA. Cette mission sera menée en 2011
conformément à une décision de la 4ème session des ministres
en charge des questions de genre et de promotion de la femme
tenu à Victoria Falls (Zimbabwe) en mai 2010.
16.3 Développement du programme de renforcement des capacités en agro-entreprise des agricultrices de la région COMESA
La mise en œuvre de programmes agricoles et agro-industriels
par le Secrétariat du COMESA obéit à la Politique du COMESA
sur l’intégration du genre, au Traité du COMESA ainsi qu’aux
instruments internationaux et régionaux. Le rôle essentiel
que jouent l’agriculture et l’agro-industrie tant sur le plan
économique que dans l’amélioration des niveaux de revenus
et de vie des populations de la région COMESA est consacré
68 Rapport annuel du COMESA 2010
par l’article 147 du Traité du COMESA. Ce traité comporte
des dispositions qui reconnaissent que l’amélioration de
la production agricole constitue la base du commerce et de
l’agro-industrie ; et la nécessité d’œuvrer pour la promotion des
programmes visant la transformation des produits agricoles de
base en vue de leur apporter une valeur ajoutée et de créer
des emplois en milieu rural.
Au regard de cette réalité, le Secrétariat du COMESA s’est
engagé à traduire en termes concrets les efforts destinés
à appliquer les programmes de nature à garantir la pleine
participation des agricultrices de la région dans l’industrie
agricole. Par conséquent, à travers sa Division Genre et Affaires
sociales et avec l’appui de l’USAID, le Secrétariat du COMESA
a initié un programme destiné à multiplier les opportunités
propres à apporter une valeur ajoutée et à faciliter l’accès des
agricultrices de la région au marché.
Le programme d’activités visé comprenait la réalisation
d’une enquête de base dans trois pays du COMESA, à savoir
le Kenya, l’Ouganda et Maurice. Cette enquête a été réalisée
afin d’évaluer le niveau de participation des agricultrices dans
les activités agricoles et agro-industrielles en cours dans la
région.
Les résultats de l’enquête indiquent la nécessité pour le
Secrétariat du COMESA et les États membres de trouver une
solution aux problèmes actuels d’accès au marché, d’obstacles
technologiques et de contraintes stratégiques à l’origine
de la faible productivité agricole et, partant, de l’insécurité
alimentaire et de la pauvreté, en particulier parmi les
agricultrices et dans les ménages dirigés par les femmes.
Au nombre des activités prévues en 2011 figure l’identification
d’activités spécifiques du COMESA en ce qui concerne le
renforcement des capacités des agricultrices afin de combler
certaines lacunes constatées. Afin d’atteindre cet objectif, le
Secrétariat mettra en œuvre des initiatives d’identification
des institutions partenaires nationales et internationales
qui collaboreront dans la mise en œuvre de programmes de
renforcement des capacités et la consolidation de celles qui
existent en vue d’une meilleure coordination des activités de
renforcement des capacités des agricultrices.
Ce programme vise prioritairement à intégrer et à accroître
la participation des agricultrices opérant dans l’agro-industrie
dans les filières régionales et mondiales porteuses de
croissance.
16.4 Promotion de la parité hommes-femmes et du développement social
Le Secrétariat du COMESA développe actuellement un
programme multisectoriel sur le VIH/SIDA grâce à un don
de la Suède et de l’Agence norvégienne de développement
international (NORAD). Le cadre de ce programme a été
présenté et adopté par la 4ème session des ministres en charge
des questions de genre et de la promotion de la femme, qui a
recommandé au Secrétariat de consulter d’autres CER telles
que l’EAC et la SADC qui, elles, disposent déjà de programmes
sur le VIH/SIDA, l’UA et quelques États membres du COMESA
afin d’harmoniser ledit programme.
L’ambassade de Suède en Zambie, à travers son Équipe
régionale du VIH/SIDA pour l’Afrique australe, a fourni des fonds
supplémentaires au Programme multisectoriel du COMESA sur
le VIH/SIDA, conformément à la décision de la 4ème réunion
des ministres en charge des questions de genre. La mise en
œuvre des activités de ce programme démarrera en 2011.
16.5 Élaboration de la Charte sociale du COMESA
Afin de renforcer les efforts de développement et de
coopération socioéconomique dans les domaines culturel et
social, le Secrétariat du COMESA a élaboré un document de
stratégie sur la Charte sociale qui a été adopté par la 4ème
session des ministres en charge des questions de genre et
de la promotion de la femme et entériné par le Conseil des
ministres.
L’objectif principal de la Charte sociale est d’intégrer le
développement social dans les programmes du COMESA.
16.6 Domaines prioritaires proposés
Le Secrétariat du COMESA continuera à mettre l’accent sur les
domaines stratégiques ci-après :
a) Le renforcement des systèmes de gestion attentifs à la
dimension genre aux niveaux national et régional ;
b) L’intégration des dimensions genre et VIH/SIDA dans
les programmes et projets du COMESA ;
c) L’élaboration de la Charte sociale du COMESA ;
d) La mise en œuvre de petits programmes de
renforcement des capacités au profit des
agricultrices;
69Rapport annuel du COMESA 2010
e) L’élaboration de propositions en vue de la mobilisation
des ressources destinées aux programmes sur le genre
et les changements climatiques ;
f) La conception d’un modèle de maison de commerce
type ; et
g) La mobilisation de ressources supplémentaires en
vue de l’autonomisation économique des femmes
entrepreneurs.
16.7 Défis
Bien que beaucoup de progrès aient été enregistrés dans la
mise en œuvre de la Politique du COMESA sur l’intégration
du genre, quelques États membres continuent à faire face à
d’énormes difficultés, dans la mesure où l’application de cette
Politique n’est pas encore considérée comme une priorité
majeure. Des missions de sensibilisation et de suivi demeurent
nécessaires auprès des États membres afin de faire prendre
conscience de la nécessité de promouvoir les politiques,
programmes, structures et systèmes existants en matière de
genre.
Il faut également relever le défi de la mise en place de points
focaux genre, surtout au sein des États membres. De plus,
comme l’ont souligné les rapports précédents, l’insuffisance
des moyens matériels et humains a constitué une entrave
supplémentaire qui compromet les efforts régionaux
visant l’atteinte du troisième Objectif du Millénaire pour le
développement, à savoir promouvoir l’égalité des sexes et
l’autonomisation femmes.
70 Rapport annuel du COMESA 2010
Il revient au COMESA de :
a) développer un système et des capacités pour le suivi
et l’évaluation (S & E) de ses programmes ;
b) élaborer un mécanisme et des indicateurs de suivi de
l’intégration régionale ;
c) développer des outils de collecte des données ; et
d) élaborer un mécanisme de transmission des rapports
et de rétroaction.
Durant l’année 2010, le Secrétariat du COMESA a continué
à améliorer ses capacités de S & E de ses programmes. Afin
d’améliorer la qualité des rapports périodiques, des efforts ont
été faits pour la standardisation des modèles et des procédures
de transmission des rapports. Le programme de travail et le
système budgétaire en vigueur depuis les deux derniers cycles
de planification continueront à être utilisés et seront améliorés.
Ce système permettra au Secrétariat d’assurer une meilleure
liaison entre le Plan stratégique à moyen terme du COMESA, le
Programme de travail annuel et le budget d’une part et le
S& E d’autre part.
Les principaux résultats de 2010 ont été les suivants :
a) Le déblocage d’un financement de 869 000 USD par
la Banque mondiale, dont l’Accord de financement
couvrira une période de deux ans et demi (mai 2010-
2012) et servira à « Développer la capacité de suivi et
d’évaluation du COMESA en vue de la mise en œuvre
du Plan d’action stratégique à moyen terme 2011-
2015 » ;
b) La Coordination de l’élaboration du Plan stratégique
à moyen terme (PSMT) 2011-2015 du COMESA
adopté lors de la 14e Conférence des chefs d’État
et de gouvernement qui s’est réuni en août 2010 au
Swaziland ;
c) L’organisation d’ateliers consultatifs nationaux au
Kenya, en Zambie, en Ouganda, au Burundi, au Soudan
et au Zimbabwe afin d’amener les États membres
à intégrer les priorités et objectifs du PSMT 2011-
2015 dans leurs Plans de développement et budgets
nationaux ;
d) L’appui apporté à la Cour de justice du COMESA pour
la préparation du Plan stratégique à moyen terme
2011- 2013 ;
e) L’amélioration permanente du processus de
programmation en vue d’assurer une meilleure
cohésion entre le Plan d’action stratégique à moyen
terme du COMESA, le programme de travail et le
budget annuels, ainsi que le suivi et l’évaluation.
Les principaux problèmes auxquels fait face la cellule S & E
sont : l’insuffisance des ressources humaines, l’insuffisance des
capacités du personnel du Secrétariat du COMESA en matière de
planification, de suivi et évaluation et l’absence d’une politique
S & E clairement définie. Ces questions sont actuellement
examinées grâce aux ressources extrabudgétaires destinées à
recruter du personnel supplémentaire doté des compétences
nécessaires, et à travers le processus de restructuration en
cours, y compris le recours à l’expertise extérieure.
En 2011, l’accent sera mis sur :
(i) Le renforcement des capacités de suivi et évaluation;
(ii) La préparation et la conduite de campagnes nationales
de sensibilisation sous l’égide du Secrétariat
du COMESA, sur les avantages de l’intégration
économique régionale dans le cadre des activités de
la Communauté économique régionale et du PSMT ;
(iii) L’appui technique en faveur des institutions du
COMESA (AIRC, CJC, FEMCOM, LLPI) afin d’harmoniser
les procédures de planification, de programmation et
de notification ; et
(iv) La poursuite de l’élaboration des processus et des
procédures ainsi que le renforcement des systèmes et
des capacités de S & E des programmes du COMESA.
DIX-SEPTIÈME PARTIE : SUIVI ET ÉVALUATION
71Rapport annuel du COMESA 2010
18.1 La Cour de justice du COMESA
La Cour de justice du COMESA a été créée en 1994 en vertu
de l’article 7 du Traité du COMESA en tant qu’organe arbitral
en rapport avec toutes les questions pour lesquelles elle a
compétence conformément audit Traité. Elle joue un rôle
déterminant et impartial en garantissant la primauté du droit
au sein du COMESA, et elle est renforcée dans cette optique
par son autonomie et son intégrité. Les juges de la Cour, qui
siègent de manière ad hoc, et le greffier ont été nommés en
1998.
La Cour de justice, qui est la seconde du genre, s’inspire de la
Cour européenne de justice. Elle comprend une Chambre de
première instance et une Chambre d’appel. Elle est composée
de 12 juges choisis dans les 19 États membres et nommés par la
Conférence des chefs d’État et de gouvernement. Sept d’entre
eux constituent la Chambre de première instance, et les cinq
autres la Chambre d’appel. Les juges sont nommés pour une
période renouvelable de cinq ans. En vertu de l’article 20.2 du
Traité du COMESA, les hommes et les femmes appelés à être
nommés doivent être des personnes impartiales, indépendantes
et occupant de hautes fonctions judiciaires dans leur pays
de résidence, ou qui sont des juristes dont les compétences
sont reconnues. Leur nomination se fait sur mérite. À cet
égard, le COMESA impose à la Cour la responsabilité d’être
perçue par l’ensemble des États membres et d’autres parties
prenantes comme étant une institution judiciaire équitable et
transparente. La Cour de justice du COMESA a été créée, inter
alia, pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité politique
entre ses États membres afin de renforcer le développement et
la prospérité économiques pour les populations de la région.
Vu l’impact de la mondialisation en Afrique, l’intégration
économique devient le moyen le plus viable de briser le
cercle vicieux de la pauvreté dans les États membres. Dans la
réalisation de ces objectifs sociaux et économiques complexes,
il est inévitable que surviennent entre des États membres ou
entre des États membres et des individus des problèmes et des
litiges d’ordre juridique et naturel. Ces litiges peuvent découler
soit de la mise en œuvre du Traité du COMESA et provenir
d’autres institutions du COMESA, soit découler de la transition
économique fondamentale qui s’opère quotidiennement dans
la région. C’est à cet effet que la Cour de justice joue son rôle.
De cette manière, elle garantit que le COMESA demeure une
organisation fondée sur les règles établies et contribuant
efficacement au processus d’intégration économique par
le renforcement de la confiance des parties prenantes dans
la résolution des litiges. La Cour a déjà tranché un certain
nombre de litiges, et ses décisions ont été bien acceptées dans
DIX-HUITIÈME PARTIE : LES INSTITUTIONS DU COMESA
la plupart des États membres.
En vertu de l’article 34 du Traité du COMESA, il est impérieux
que les décisions de la Cour de justice du COMESA soient
respectées non seulement par les parties au litige qui
recherchent la justice auprès d’elle, mais également par
les cours et tribunaux nationaux qui peuvent être appelés à
appliquer ces décisions. L’avantage de la Cour, comme indiqué
ci-dessus, est de maintenir la primauté du droit au sein du
COMESA à travers une résolution juste et équitable des conflits
en vue de renforcer l’intégration économique, ainsi que le bien-
être socioéconomique des populations de la région COMESA.
18.2 La Compagnie de réassurance de la ZEP (ZEP-Re)
La Compagnie de réassurance de la ZEP est l’une des
institutions financières autonomes du COMESA créée en vue
de promouvoir la coopération économique entre les États
membres. Elle a été établie par un accord signé par les chefs
d’État et de gouvernement le 23 novembre 1990 et a démarré
ses activités en janvier 1993.
Les données disponibles au 30 septembre 2010 ont montré
que les résultats d’ensemble de la ZEP-Re soutenaient une
comparaison favorable avec ceux de l’année 2009. Les
bénéfices se sont améliorés de 58 %, tandis que les fonds
propres augmentaient de 21 % et l’actif de 15 %.
18.2.1 Compte d’exploitation au 30 septembre 2010
(a) Revenu de primes souscrites
Pour la période échue au 30 septembre 2010, la Compagnie
a déclaré un revenu-primes de 47 millions USD contre 46
684 214 USD au cours de la même période en 2009, soit une
croissance de 21 %.
(b) Actif et investissements
L’actif total de la Compagnie s’est accru à 85 547 258 USD au 30
septembre 2010 contre 73 866 691 USD au cours de la même
période en 2009, correspondant à une croissance de 15,8 %
de l’actif.
Au 30 septembre 2010, les investissements s’élevaient à 71 276
682 USD contre 54 105 005 USD au cours de la même période
en 2009, chiffre attestant d’une croissance de 13,3 %.
Les investissements de la Compagnie sont effectués dans des
obligations et des titres émis par les gouvernements de la
72 Rapport annuel du COMESA 2010
région, des dépôts auprès de banques de la région, notamment
la Banque de la ZEP. Les investissements immobiliers actuels
comprennent des bâtiments commerciaux à Nairobi, au Kenya.
La Compagnie a également acquis uns terrain à Lusaka, en
Zambie, où elle entend ériger des bureaux dès le début de
l’année 2011.
La Compagnie a poursuivi une politique de diversification
accrue de ses investissements en injectant davantage de fonds
dans d’autres obligations d’État et de société de divers États
membres de la région.
(c) Demandes d’indemnisation
Les demandes d’indemnisation encourues par la Compagnie
au 30 septembre 2010 s’élevaient à 18 603 393 USD contre
20 464 616 USD pour la même période en 2009. Depuis sa
création, la Compagnie a versé, jusqu’au 30 septembre 2010,
plus de 150 millions USD d’indemnisation.
(d) Bénéfice net
Le bénéfice net réalisé au 30 septembre 2010 était de 5 748
940 USD contre 3 631 554 USD pour la même période en 2009,
ce qui témoigne d’une augmentation nette de 58,3 %.
18.2.2 Activités de la Compagnie dans les États membres du COMESA
(a) Primes souscrites
Au 30 septembre 2010, la ZEP-Re menait des activités dans
17 États membres du COMESA, à savoir : le Burundi, Djibouti,
l’Éthiopie, l’Érythrée, le Kenya, la Libye, Madagascar, le Malawi,
le Mozambique, Maurice, l’Ouganda, le Rwanda, les Seychelles,
le Soudan, l’Union des Comores, la Zambie et le Zimbabwe.
Une décomposition des primes de réassurance souscrites
dans les régions du COMESA et non membres du COMESA est
indiquée dans l’encadré 5 ci-dessous :
Encadré 5 : Ventilation des primes souscrites dans la région
COMESA
(b) Partenariats régionaux
Dans le cadre de ses programmes d’intégration régionale,
la ZEP-Re entretient des partenariats étroits avec les autres
institutions du COMESA, notamment le Secrétariat du COMESA,
la Banque de la ZEP et l’Agence pour l’assurance du commerce
en Afrique (ACA).
18.2.3 Notations des opérations de la Compagnie
Au cours de la période sous revue, la ZEP-Re a obtenu une note
« AA » (au niveau régional) et « BBB » (au niveau international)
attribuée par Global Credit Rating, et une note « B » (au plan
financier) et « bb+ » (au titre du crédit de l’émetteur) attribuée
par AM Best.
Les cotes de crédit sont importantes dans la stratégie de
marketing de la Compagnie et ont permis à cette dernière de
développer son profil commercial.
18.2.4 Nombre de membres et structure de l’actionnariat
a) Répartition des membres
Au mois de septembre 2010, la Compagnie comptait au
nombre de ses membres 6 États, 14 compagnies nationales,
9 sociétés privées, une organisation régionale et le Secrétariat
du COMESA.
b) Structure de l’actionnariat
Le capital social total libéré de la Compagnie au 30 septembre
2010 était de 30 514 101 USD contre 30 025 995 USD au cours
de la même période en 2009. Le total des fonds propres au 30
septembre 2010 s’élevait à 42 293 129 USD comparativement
à 35 016 544 USD au cours de la même période en 2009.
c) Adhésion de la BAD à la Compagnie
Lors d’une réunion extraordinaire qui s’est tenue à Nairobi
(Kenya) le 17 novembre 2010, la Banque africaine de
développement a été admise en qualité de membre de la
ZEP-Re. Elle va prendre une participation de 15 % dans la
Compagnie.
18.2.5 Participation des États membres du COMESA aux activités de la Compagnie
Au mois de septembre 2010, les pays suivants avaient des
questions pendantes auprès de la Compagnie :
30 septembre 2010 30 septembre 2010 Région
Primes brutes Part Primes brutes Part COMESA 34 364 535 73,1 % 33 937 924 72,7 %
Non COMESA (Afrique) 6 951 826 14,8 % 9 580 825 20,5 %
Autres 5 709 344 12,1 % 3 165 468 6,8 %
Total 47 025 705 100 % 46 684 217 100 %
73Rapport annuel du COMESA 2010
(a) Éthiopie
Au cours de la 14ème réunion du Conseil des ministres qui s’est
tenue en 2002, le pays a pris l’engagement d’adhérer à l’accord
portant création de la Compagnie et de souscrire aux actions
de la ZEP-Re. La ZEP-Re effectue depuis lors un suivi auprès de
cet État membre.
(b) Libye
Après l’adhésion de la Libye au COMESA, cet État membre a
donné son accord de principe pour participer aux activités de
la ZEP-Re. Cette dernière a lancé une invitation à la Libye pour
qu’elle adhère à l’accord portant création de la Compagnie et
souscrive à ses actions.
(c) Malawi
Suite à une visite de la Compagnie dans cet État membre
en 2006, le gouvernement malawite a pris l’engagement de
résoudre les questions pendantes concernant sa participation
à la ZEP-Re. La Compagnie effectue, depuis lors, un suivi auprès
de l’État membre.
(d) Swaziland
En dépit de la signature de l’Accord portant création de la
Compagnie à Mbabane, au Swaziland, le 21 novembre 1990,
le Royaume du Swaziland n’est pas encore un signataire de
l’accord.
(e) Zimbabwe
En 2010, la Compagnie a pris attache avec cet État membre à
propos de la principale question pendante qu’est la facilitation
des affaires. Mais le Zimbabwe ne permet qu’aux résidents
locaux et aux réassureurs immatriculés de souscrire des
affaires directement auprès du marché. L’encadré 6 présente
un résumé de l’état de participation de chaque État membre
du COMESA.
Encadré 6 : Rapport de synthèse sur la situation de participation de chaque État membre PARTICIPATION DES MEMBRES ÉTATS
MEMBRES
SIGNATAIRE DE
L'ACCORD DE
LA ZEP-RE
CESSIONS
D'AFFAIRES SOUSCRIPTION
D'ACTIONS ACTIONNAIRES
QUESTIONS PENDANTES
Burundi ! ! ! SOCABU
BICOR NEANT
Djibouti ! ! ! Gouvernement de Djibouti
NEANT
Érythrée ! ! ! NICE NEANT Éthiopie ! ! !
Néant
- Adhésion à l'Accord portant création de la Compagnie
- Souscriptions au capital social
Kenya ! ! ! Gouvernement du Kenya Kenya Re Blue Shield Ins Mayfair Ins Apollo Ins
NEANT
Libye ! ! !
Néant
- Adhésion à l'Accord portant création de la Compagnie
- Souscriptions au capital - Facilitation des sessions
d'affaires Madagascar ! ! ! Cmar Ny Havana NEANT Malawi ! ! !
Néant - Souscriptions au capital social
Maurice ! ! ! Gouvernement de Maurice
NEANT
Ouganda ! ! ! Statewide Ins NIC (U) Lion Assurance
NEANT
RDC ! ! ! SONAS
- Adhésion à l'Accord portant création de la Compagnie
Rwanda ! ! ! Gouvernement du Rwanda SONARWA SORAS
NEANT
Seychelles ! ! !
Néant
- Adhésion à l'Accord portant création de la Compagnie Souscriptions au capital social
Soudan ! ! ! Gouvernement du Soudan Shiekan Ins & Reins Juba Ins United Ins
NEANT
Swaziland ! ! !
Néant
� Adhésion à l'Accord portant création de la Compagnie
� Souscriptions au capital social
� Facilitation des cessions d'affaires
Union des Comores
! ! ! Néant - Souscriptions au capital
social Zambie ! ! ! Gouvernement de la
Zambie ZSIC
NEANT
Zimbabwe ! ! ! ZIM-RE Facilitation des cessions
d'affaires
74 Rapport annuel du COMESA 2010
18.3 Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA)
L’ACA est une institution financière multilatérale du COMESA
qui fournit des services d’assurance crédit à l’exportation,
de couverture des risques politiques, d’investissements et
d’autres produits financiers afin d’aider à réduire les risques
liés aux affaires et les coûts des transactions commerciales en
Afrique. Elle facilite les exportations, l’investissement direct
étranger et les flux commerciaux au sein du continent.
Le COMESA, dans son rôle de pierre angulaire de la
Communauté économique africaine, a conçu l’ACA de telle
sorte qu’elle fournisse des services à l’ensemble du continent
africain et au-delà.
L’ACA a été lancée en 2001 avec le soutien financier et technique
de la Banque mondiale et l’appui de sept pays africains. En
moins d’une décennie, elle a apporté un appui d’un montant
de plus de 1,2 milliards USD en matière de commerce et
d’investissement à travers le continent, a obtenu une note
d’investissement « A » de Standard & Poor’s et accru le nombre
de ses membres à plus d’une douzaine de pays africains. Elle
entend également attirer des États membres non africains en
2011. Le présent rapport met en exergue les points suivants :
i. les résultats commerciaux de l’ACA au 30 octobre
2010 ;
ii. l’augmentation du capital de l’Agence et le nouvel
investissement en fonds propres escomptés ;
iii. l’amendement de la notation de la politique
d’investissement de l’ACA ;
iv. l’amendement des limites des risques de souscription
de l’ACA ;
v. l’accroissement du nombre de membres et le
développement de partenariats ;
vi. les recommandations.
18.3.1 Performance
Au 31 octobre 2010, les résultats commerciaux de l’Agence
étaient comme suit :
a) L’Agence a généré un revenu brut de primes souscrites
de plus de 2,8 millions USD ;
b) Les expositions brutes se sont accrues de 186 millions
USD au cours de l’exercice 2009 à 352 millions ;
c) Les expositions nettes ont été accrues de 98 millions
USD au cours de l’exercice financier 2009 à 136
millions ;
d) L’ACA a fourni une assurance d’investissement pour
des transactions évaluées à 853 millions USD ;
e) L’Agence a soutenu des exportations d’une valeur de
plus de 76 millions USD ;
f) En ce qui concerne l’augmentation du capital, le capital
libéré de l’Agence a été porté de 86 millions USD à 96,1
millions, suite à un paiement de capital sous forme de
fonds propres par de nouveaux actionnaires;
g) L’accroissement de capital attendu des États membres
actuels et le nouvel investissement de fonds propres
prévisionnel attendu de nouveaux États membres
s’élèvent à 101,5 millions USD ;
h) Au regard des changements survenant dans
l’environnement économique, financier, politique et
social et qui ont une incidence sur les risques et les
rendements, le Conseil d’administration de l’Agence
a examiné et approuvé l’amendement de la politique
d’investissement de l’ACA le 26 novembre 2010.
Conformément à l’article 9 du Traité de l’ACA, la
politique d’investissement révisée a été mise en place
après examen de la préservation du capital, du retour
sur investissement, de la croissance à long terme du
capital, de la gestion de la liquidité et des risques ;
i) Le Conseil d’administration a, en outre, examiné la
politique actuelle relative aux limites des risques de
souscription et décidé d’accroître les limites des projets
en pourcentage du capital et des réserves de l’ACA
sur une base d’expositions nettes afin de permettre
à l’ACA de conserver davantage de risques pour son
propre compte net. Cette mesure va permettre à l’ACA
de soutenir des projets plus importants. L’encadré 7
portant sur les limites de projets révisées fournit des
informations détaillées et claires sur les limites en
pourcentage du capital et des réserves de l’ACA et les
risques assurés.
75Rapport annuel du COMESA 2010
Encadré 7 : Limites révisées pour les projets
18.3.2 Accroissement du nombre de membres et développement de partenariats
a) Concernant l’accroissement du nombre de membres
et le développement de partenariats, le Conseil
d’administration a examiné et approuvé le 18 août
2010 les demandes d’adhésion soumises par la
République de Côte d’Ivoire et la République du Togo.
La Côte d’Ivoire a déjà négocié un appui financier
auprès de la Banque mondiale aux fins de prendre
une participation à l’ACA ;
b) À ces pays s’ajoute la République du Zimbabwe qui a
soumis sa demande d’adhésion le 6 septembre 2010.
Le Conseil d’administration de l’Agence a examiné et
approuvé la demande d’adhésion du Zimbabwe le 26
novembre 2010 ; et
c) En matière de développement de partenariats, l’ACA
a conclu et signé le 31 octobre un mémorandum
d’accord avec le Programme saoudien d’exportation
Produits
ACTUELS Plafond en %du capital et des réserves de l’ACA (en équivalent $ au taux courant)* sur une base d’expositions nettes
PROPOSÉS Plafond en pourcentage du capital et des réserves de l’ACA (en équivalent $ au taux courant)* sur une base d’expositions nettes
Couverture de risques politiques 5 % ou 7,5 millions USD, le plus élevé étant retenu**
7,5 % ou 10 millions USD, le plus élevé étant retenu **
Assurance pour non paiement par une entité débitrice souveraine, sous-souveraine, paraétatique
5 % ou 7,5 millions USD, le plus élevé étant retenu**
7,5 % ou 10 millions USD, le plus élevé étant retenu **
Assurance crédit pour débiteur
unique
5 % (3,75 millions USD) 7,5 % (5 millions USD)
Assurance risque lié au chiffre d’affaire global – engagements en faveur d’un débiteur unique
2 % (1,5 millions USD) 3 % (2,5 millions USD)
Couverture tous risques – crédit et risque politique
Non indiqué présentement dans la police actuelle mais est plafonnée
dans la pratique à 3,75 millions USD
L’assurance risque politique ou de risque d’insolvabilité d’un
débiteur unique, l’option inférieure étant retenue
Couverture d’actes de violence politique – réassurance en excédents
de sinistres
Non indiqué présentement dans la police actuelle mais est plafonnée
dans la pratique à 3,75 millions USD
5 millions USD
Couverture autonome pour actes de
terrorisme et de sabotage
Non indiqué présentement dans la
police actuelle mais dans la pratique il est pratiqué une rétention d’un taux zéro
5 millions USD
du Fonds saoudien pour le développement. La
coopération entre les deux institutions consistera
principalement en un accord de partage des risques
d’assurance et de réassurance des transactions
commerciales internationales.
18.3.3 Augmentation du capital de l’Agence et nouvel investissement en fonds propres attendu
a) Capital social et nombre d’actions par actionnaire au
31 octobre 2010
Comme indiqué ci-dessus, le capital social libéré de l’Agence a
été porté de 86 millions à 96,1 millions USD en 2010. Le capital
accru va renforcer davantage la capacité de l’ACA à satisfaire la
demande de ses produits et services.
Ainsi, le nouveau capital social et le nombre d’actions par
actionnaire de l’ACA est comme indiqué dans l’encadré 8.
76 Rapport annuel du COMESA 2010
Encadré 8 : Nouveau capital social et nombre d’actions par
membre de l’ACA
Actionnaires Capital social
(USD)
Nombre d’actions
Burundi 9 600 000 96
Kenya 17 400 000 174
Madagascar 100 000 1
Malawi 10 700 000 107
Ouganda 14 300 000 143
RDC 7 100 000 71
Rwanda 5 500 000 55
Tanzanie 10 500 000 105
Zambie 10 400 000 104
Africa Re 100 000 1
COMESA 100 000 1
Atradius 100 000 1
Banque de la ZEP 100 000 1
SACE 10 000 000 100
ZEP-Re 100 000 1
Total 96 100 000 961
b) Augmentation de capital/nouvel investissement en
fonds propres escompté
L’augmentation du capital attendue des États membres actuels
et le nouvel investissement prévisionnel en fonds propres
escompté des nouveaux États membres sont indiqués dans
l’encadré 9 :
Encadré 9 : Augmentation de capital attendue/nouvel
investissement prévisionnel en fonds propres
Pays Source de
financement
IDA (Banque
mondiale)
FAD (BAD)
Ghana 15 millions USD 9 millions USD
Bénin 7,5 millions USD 7,5 millions USD
Côte d’Ivoire 12,5 millions USD 12.5 millions USD
RDC 7,5 millions USD 7,5 millions USD
Togo 7,5 millions USD 7,5 millions USD
TOTAL 50 millions USD 51,5 millions USD
18.4 Banque de l’Afrique orientale et australe pour le commerce et le développement (Banque de la ZEP)
18.4.1 Création
La Banque de la ZEP a été créée en tant qu’intermédiaire
financier en 1985 conformément aux dispositions du Traité de
1981 portant création de la Zone d’échanges préférentiels des
États de l’Afrique orientale et australe. La Banque est l’une des
institutions financières créées pour accompagner l’initiative
d’intégration régionale du COMESA.
18.4.2 Objectifs
La Banque a pour objectifs de :
a) apporter une assistance financière et technique et
promouvoir le développement social et économique
des États membres ;
b) promouvoir le développement des échanges entre les
États membres menés conformément aux dispositions
du Traité du COMESA relatives au financement des
activités liées au commerce ;
c) promouvoir les objectifs du COMESA en finançant des
projets conçus à l’effet de rendre les économies des
États membres davantage complémentaires les unes
des autres ;
d) compléter les activités des agences nationales de
développement des États membres à travers des
opérations de financement conjointes ou des lignes
de crédit ;
e) coopérer avec d’autres institutions et organisations
s’intéressant au développement économique et social
des États membres du COMESA.
18.4.3 Actionnaires et structure de l’actionnariat
La Banque compte 19 actionnaires dont 16 pays membres du
COMESA, à savoir : le Burundi, Djibouti, l’Égypte, l’Érythrée,
l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, Maurice, l’Ouganda, le Rwanda,
la Somalie, le Soudan, les Seychelles, l’Union des Comores, la
Zambie et le Zimbabwe ; 2 pays non membres du COMESA,
à savoir la Tanzanie et la République populaire de Chine, un
membre non régional ; ainsi que la BAD, qui est un actionnaire
institutionnel. La structure de l’actionnariat de la Banque au 31
octobre 2010 est indiquée dans l’encadré 10 ci-dessous.
77Rapport annuel du COMESA 2010
Encadré 10 : Actionnaires et actionnariat en 2010
Actionnaires Actions souscrites Pourcentage du
total
Burundi 1 230 2,36
Chine 3 400 6,53
Djibouti 54 0,10
Égypte 5 340 10,25
Érythrée 240 0,46
Éthiopie 5 340 10,25
Kenya 5 340 10,25
Malawi 1 320 2,53
Maurice 1 566 3,01
Ouganda 3 600 6,91
Rwanda 1 248 2,40
Seychelles 270 0,52
Somalie 318 0,61
Soudan 4 920 9,45
Tanzanie 5 214 10,01
Union des
Comores
54 0,10
Zambie 4 082 7,84
Zimbabwe 5 540 10,64
Banque africaine
de développement
3 000 5,76
52 076 100
18.4.4 Transactions commerciales et portefeuille
a) Guichets de financement
Pendant la période considérée, la Banque a continué de
maintenir et d’utiliser deux guichets d’affaires pour réaliser
ses objectifs : le Guichet des projets et de Financement
d’infrastructures d’une part, et le Guichet de financement
des transactions commerciales, d’autre part. L’accent mis sur
le financement de l’infrastructure découle du rôle catalyseur
que le développement de ce secteur peut jouer dans la région.
Le financement de projets et infrastructure offre des facilités
à long terme qui comprennent : des prêts, des garanties, des
baux, des lignes de crédit et d’autres produits. Le financement
des transactions commerciales, quant à lui, fournit des facilités
à court terme qui intègrent l’émission et la confirmation de
lettres de crédit, des prêts pré- et post-expédition, des prêts
syndiqués, des émissions d’effets à escompte, des financements
structurés et des lignes de crédit, pour ne mentionner que
quelques produits. Dans le cadre des deux guichets, la Banque
actualise et étend continuellement son éventail de produits
en vue de répondre adéquatement aux exigences de ses
bénéficiaires cibles dans la région COMESA.
b) Résultats des transactions
Au 31 octobre 2010, les résultats financiers montrent que la
Banque a enregistré de très bonnes performances, affichant
un bénéfice net de 15,834 millions USD pour l’exercice clos
au mois d’octobre 2010, chiffre soutenant une comparaison
favorable avec les 14,032 millions USD enregistrés pendant
la même période en 2009. En ce qui concerne les activités
d’exploitation, les encadrés 11, 12 et 13 montrent les résultats
réalisés pour l’exercice clos au mois d’octobre 2010.
Encadré 11 : Approbations de financement de projets
pour l’exercice clos au 31 octobre 2010
Secteur Nombre
de
projets
Montant
(USD)
% du
total
Agro-industries 3 6 538 000 4
Accueil, tourisme et
hôtellerie
3 16 000 000 10
Télécommunications 1 15 000 000 9
Industries
manufacturières et
industries lourdes
4 32 000 000 20
Biens immobiliers 1 10 000 000 6
Transport et
logistique
4 82 466 000 51
Total 16 162 204 000 100
Encadré 12 : Engagements de financement de projets
pour l’exercice clos au 31 octobre 2010
Secteur Nombre de
projets
Montant
(USD)
% du
total
Agro-industries 2 5 538 000 7
Télécommunications 1 15 000 000 19
Biens immobiliers 2 16 000 000 20
Transport et
logistique
4 42 466 000 54
Total 9 79 004 000 100
78 Rapport annuel du COMESA 2010
Encadré 13 : Décaissement du financement de projets
pour l’exercice clos au 31 octobre 2010
Secteur Nombre
de
projets
Montant
(USD)
% du
total
Agro-industries 2 1 914 226 2
Énergie 1 921 101 1
Services de santé 1 1 361 092 2
Accueil, hôtellerie,
tourisme
7 25 014 690 31
Industries
manufacturières et
industries lourdes
6 9 372 924 11
Entreprises minières
et d’exploitation de
carrières
1 792 655 1
Biens immobiliers 1 1 655 490 2
Télécommunications 3 15 905 124 19
Transport et
logistique
3 24 671 573 30
Total 38 81 608 876 100
c) Opérations de financement des transactions
commerciales
Le Département de Financement des transactions commerciales
de la Banque est impliqué principalement dans le financement
des opérations à court terme et auto-amortissables dans
les divers secteurs d’activités de négoce import-export. Les
performances globales du financement des transactions
commerciales pour l’exercice clos au mois d’octobre 2010 ont
été en grande partie soutenues par les facilités de financement
des importations destinées à l’achat de produits pétroliers,
aux produits chimiques agricoles et aux engrais. La Banque a
connu une activité importante dans le sous-secteur de l’agro-
industrie, en général, et des exportations de produits agricoles,
en particulier. Les performances réelles du volume de lettres de
crédit pour l’exercice clos au mois d’octobre 2010 s’élevaient
à 696 millions USD, chiffre se comparant favorablement aux
résultats pour l’exercice clos au mois de mai 2010 et qui étaient
de 228 millions USD.
Les décaissements de liquidité pour l’exercice clos au mois
d’octobre 2010 s’élevaient à 121 millions USD, ce qui marque
un grand bond en avant depuis notre dernier rapport produit
en mai 2010 où ce montant s’élevait à 17,6 millions USD.
Les garanties souscrites pendant la période couverte par le
rapport s’élevaient à 7,32 millions USD. Au total, en dépit des
effets négatifs du resserrement du crédit, le financement des
transactions commerciales a enregistré une année positive
en termes de décaissement total pour l’exercice clos au mois
d’octobre 2010, avec un montant de 773 millions USD. Pour finir,
les frais totaux perçus sur les transactions commerciales pour
l’exercice clos au mois d’octobre 2010 s’élevaient également à
15 millions USD, chiffre dû principalement aux structures de
financement génératrices de commissions que le Département
a mis en place pour financer les transactions.
Les secteurs qui tirent la croissance économique et stimulent
également le développement dans d’autres secteurs demeurent
les domaines d’attention prioritaire en matière d’intervention
de la Banque. Le dynamisme économique subsistant dans
chaque pays et en matière de fourniture de capitaux pour le
développement à tout moment donné détermine la disponibilité
d’opportunités pour susciter l’intervention de la Banque. En
conséquence, on ne saurait s’attendre à une uniformité ou à
une parité dans les interventions ou les expositions pour tous
les secteurs ou tous les pays.
La Banque continue, toutefois, d’accorder de l’attention au
secteur des PME par l’octroi de facilités de vente en aval ou
de vente en gros à travers les lignes de crédit octroyées aux
institutions financières qui disposent d’une présence locale
suffisante pour pouvoir administrer et gérer efficacement un
portefeuille de prêts de taille plus réduite. Le financement des
PME est un produit que la Banque s’emploie actuellement à
développer en vue de renforcer son intervention actuelle.
18.4.5 Mobilisations des ressources
a) Facilités disponibles pour les prêts
L’un des mandats essentiels de la Banque est de faire fond sur
son bilan et de mobiliser les ressources financières auprès du
marché international aux fins de l’investissement dans des
entreprises viables au plan commercial dans la région.
La Banque continue donc de mettre l’accent sur la mobilisation
des ressources tant auprès des marchés financiers
internationaux que locaux, afin de satisfaire la demande de
fonds empruntés existants dans les États membres. Le niveau
de ressources disponibles à tout moment donné varie d’une
période à une autre en fonction de l’emploi réel et, dans certains
cas, des remboursements disponibles pour d’autres tirages. En
conséquence, les ressources nominalement disponibles à tout
moment donné peuvent ne pas demeurer disponibles sur une
longue période. Toutefois, la Banque s’assure qu’il existe, à tout
moment, une bonne combinaison de ressources disponibles
entre le guichet des facilités à court terme et celui du long
terme. Malgré la crise financière mondiale et la crise du crédit
qu’elle a entraînée, la Banque continue de bénéficier de l’appui
de ses partenaires financiers internationaux ; en conséquence,
on ne note pas d’impact significatif sur ses opérations de prêt.
79Rapport annuel du COMESA 2010
Il a toutefois été noté une augmentation générale sensible du
coût des emprunts à l’échelle de l’industrie bancaire.
Au niveau régional, la Banque a mobilisé des ressources en
monnaie locale dans un certain nombre d’États membres à
travers l’émission d’obligations visant à soutenir ses opérations
de prêt ainsi qu’à jouer sa partition dans le développement et
l’approfondissement des marchés de capitaux dans la région.
Dans le cadre de cet effort, la Banque a émis une obligation
en monnaie locale en Ouganda en octobre 2009, laquelle
obligation a, par la suite, été introduite à la Bourse des valeurs
mobilières de l’Ouganda. Cette opération s’inscrit dans le
cadre d’un programme d’émission de bons de 40 milliards de
shillings ougandais qui sera émis par tranches. Ceci constitue
la deuxième obligation en monnaie locale émise par la Banque
en Ouganda ; la première a été émise en 1999 et a, depuis
lors, pris fin. La Banque utilisera les produits de ce programme
d’obligations pour financer ses investissements dans les activités
de projets et de financement de transactions commerciales en
Ouganda dans les divers secteurs de l’économie, notamment
dans la manufacture, l’industrie extractive, le tourisme,
l’énergie, la construction et bien d’autres secteurs. La Banque
entend émettre des instruments similaires dans d’autres pays
membres lorsque les conditions des marchés de capitaux dans
ces pays le permettront.
b) L’euro-obligation
En novembre 2010, la Banque de la ZEP a levé 300 millions USD
par l’émission d’une euro-obligation à la Bourse des valeurs de
Luxembourg. Standard Bank Group Ltd, à travers sa filiale CFC
Stanbic ainsi que la HSBC Holdings Plc basée à Londres, ont fait
office de book runners pour la vente de l’euro-obligation.
L’euro-obligation a fait l’objet d’une sursouscription de 113 %
par les investisseurs internationaux en attirant des offres d’une
valeur de 638 millions USD alors que la Banque entendait
lever 300 millions USD. C’est la première fois qu’un émetteur
d’Afrique orientale lève de l’argent sur le marché international.
Les fonds serviront à financer des projets et les échanges dans
les États membres de la Banque.
c) Augmentation générale du capital (AGC)
En appui à ses objectifs et buts stratégiques, les actionnaires ont
approuvé la première augmentation générale du capital (AGC)
de la Banque en juin 2007. Cette décision a marqué une étape
décisive dans l’évolution de la Banque et la propulse au rang des
plus grandes institutions de financement du développement
en Afrique. Les éléments clés de l’AGC sont notamment :
une augmentation du capital social de 544 millions USD à 2
milliards, un accroissement du capital souscrit de 345 millions
USD à 1,08 milliard et une augmentation du capital libéré de
118 millions USD à 236 millions. Outre le renforcement du ratio
d’adéquation de son capital, le capital accru va permettre de
renforcer le niveau de confiance des partenaires commerciaux
de la Banque et faciliter une collaboration accrue avec les
entreprises.
L’exercice d’AGC a bénéficié d’un soutien considérable de
certains des actionnaires qui ont souscrit leur capital alloué
avant le délai de cinq ans imparti. Ceux qui n’ont pas encore
souscrit ont indiqué avoir mis en route les mécanismes de
trésorerie nécessaires en vue d’acquitter leurs portions
respectives.
d) Notations internationales
La Banque a continué de bénéficier de notes favorables auprès
des agences de notation, ce qui a considérablement amélioré
son profil d’entreprise sur les marchés internationaux.
Actuellement, elle a une notation de facilités à court terme
en monnaie locale « A1+ » et une notation de facilités à long
terme en monnaie locale « AA », qui ont été attribuées par
Global Credit Rating Agency (GCR).
Par ailleurs, Fitch a attribué une note « BB » à la Banque pour
les facilités à long terme et une note « B » pour les facilités à
court terme. La Banque s’emploiera à préserver et à améliorer
sa notation afin de demeurer compétitive sur le marché.
Récemment, la Banque de la ZEP a reçu une notation «Ba1»
de Moody’s, ce qui la positionne parmi les banques de
développement hautement cotées sur le continent. Moody’s
a également cité « l’appui fort des actionnaires, la résilience
avérée aux chocs, qui sont soutenus par la position de liquidités
fortes de la Banque et ses efforts en cours pour renforcer la
gouvernance et la gestion des risques » comme étant l’un des
facteurs déterminants de la notation positive de la Banque.
18.4.6 Succursales
Au fil des ans, la Banque a décentralisé son activité dans le
but de se rapprocher de ses clients de la région COMESA.
En décembre 2010, elle comptait trois agences dont une
à Bujumbura, au Burundi, qui est également le siège, une à
Nairobi, au Kenya, et une autre à Harare, au Zimbabwe. Depuis
l’ouverture du bureau de Harare en février 2008, la Banque
a continué de renforcer sa présence grâce à l’amélioration
de l’accès au marché. On s’attend à ce qu’elle renforce ses
opérations et son intervention au Zimbabwe et dans les pays
voisins à travers un suivi plus étroit et plus efficace de son
portefeuille.
80 Rapport annuel du COMESA 2010
18.6 La Chambre de compensation du COMESA
18.6.1 La Chambre de compensation
La Chambre de compensation du COMESA a réalisé des progrès
considérables dans la promotion du Système régional de
paiement et de règlement (SRPR) depuis son lancement officiel
lors du 13ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement du
COMESA tenu à Victoria Falls en juin 2009. Les milieux d’affaires
de la Chine, de l’Inde, de la Malaisie et des Émirats arabes unis
ont également manifesté de l’intérêt pour l’utilisation du SRPR
pour leurs transactions commerciales et d’investissement dans
la région. La Chambre de compensation continue d’assurer le
suivi de sa mission plus élargie de promotion et d’expansion
des activités commerciales et économiques dans la région.
Il conviendrait également de noter que le SRPR permet aux
importateurs et aux exportateurs d’effectuer et de recevoir
des paiements de biens et services grâce à une plateforme
efficace et peu coûteuse. Elle repose sur des normes ouvertes
et est donc accessible aux États non membres. La vision du
COMESA est de faire du SRPR la passerelle unique permettant
aux banques centrales de la région d’effectuer des paiements.
Le SRPR : i) garantit un paiement rapide à l’exportateur – au
plus tard le lendemain du jour où celui-ci dépose le montant
requis à sa banque centrale ; ii) renforce la confiance entre les
commerçants, ce qui conduit à un accroissement des échanges
intra-régionaux ; iii) réduit fort considérablement les coûts des
transactions d’échanges intra-régionaux ; iv) crée une égalité
des chances en amenant toutes les banques commerciales à
traiter directement les unes avec les autres, sans avoir à passer
par des banques à l’extérieur de la région ; v) supprime la
nécessité de confirmation de lettres de crédit et permet, au
bout du compte, que les transactions commerciales soient
effectuées sur des comptes ouverts.
18.6.2 Le Système régional de paiement et de règlement (SRPR)
La mise en œuvre actuelle du SRPR se présente comme suit :
a. L’enregistrement en direct des CIB sur le système
de Groupe fermé d’usagers (GFU) et l’application de
gestion des relations clientèle (GRC), qui a remplacé les
principaux établissements boursiers bilatéraux (BKE),
sont en place pour les banques centrales du Kenya,
de Madagascar, du Malawi, de Maurice, du Rwanda,
du Swaziland et du Zimbabwe. Il existe également des
GRC directes en place pour les banques centrales de
Djibouti, de l’Égypte, du Kenya, de Madagascar, du
Malawi, de Maurice, de l’Ouganda, du Rwanda, du
Soudan, du Swaziland, de la Tanzanie, de la Zambie et
du Zimbabwe ;
b. Des environnements réels et de test ont été mis en
place pour fonctionner de façon parallèle afin de
permettre aux banques centrales qui n’ont pas réussi
à passer la première série de tests de le faire pendant
que le système fonctionne en mode réel ;
c. Des comptes de règlement ont été créés par la Banque
de règlement (Banque de Maurice) pour toutes les
banques centrales qui sont membres de la Chambre
de compensation, à savoir, le Burundi, Djibouti,
l’Égypte, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Lybie,
Madagascar, le Malawi, Maurice, la RDC, le Rwanda,
les Seychelles, le Soudan, le Swaziland, la Tanzanie,
l’Union des Comores, la Zambie et le Zimbabwe. Ces
comptes sont activés dès après la signature de l’accord
avec la Banque de règlement et le préfinancement
des comptes respectifs. Certaines banques centrales
ont préfinancé leur compte auprès de la Banque de
Maurice ;
d. Les accords entre i) la Banque de règlement et chaque
banque centrale et ii) la Chambre de compensation
du COMESA et chaque banque centrale sont en place
pour les banques centrales du Malawi, de Maurice,
de l’Ouganda, de la RDC, du Rwanda, du Soudan, du
Swaziland, de l’Union des Comores, de la Zambie
et du Zimbabwe. Les autres banques centrales sont
engagées dans le processus de signature de ces
accords ;
e. S’il est vrai que le SRPR va, au départ, effectuer des
transactions en dollar US et en euro, il a cependant
convenu d’intégrer les monnaies additionnelles
suivantes qui seront utilisées au fur et à mesure des
besoins : la livre sterling du Royaume-Uni (GBP), le
franc suisse (CHF), le yen japonais (JPY) et le rand sud-
africain (CAR).
Après consultation des parties prenantes au regard des
conditions sur les différents marchés et des frais actuellement
perçus par les banques commerciales dans les États membres,
il a été décidé que pour les transferts directs de fonds une
limite maximale des frais soit appliquée par chaque banque
centrale.
Les frais de la facilité sont évalués sur une base de pourcentage.
Les frais initiaux pour les systèmes sont de 0,5 % (0,2 % pour
la CCC et 0,05 % pour la Banque centrale) de la valeur de
la transaction, avec une commission minimum de 20 USD
81Rapport annuel du COMESA 2010
ou l’équivalent en euro. La commission maximale pour les
transactions non commerciales (transferts directs de fonds)
diffère d’un pays à un autre, en fonction des conditions du
marché prévalant.
Concernant la suppression de la nécessité de confirmation
des lettres de crédit dans le cadre du SPRP, l’exigence par
l’exportateur de confirmation de la lettre de crédit par une
banque internationale de première classe devient caduque
dans la mesure où les banques centrales sont directement
impliquées dans le SPRP et fournissent toutes les assurances
requises par l’exportateur afin que sa banque commerciale
traite directement avec la banque de l’importateur.
Lors de leur assemblée annuelle qui s’est tenue à Khartoum,
au Soudan, en novembre 2010, les gouverneurs des banques
centrales ont décidé que les banques centrales financent leurs
comptes en dollar US et en euro à la Banque de règlement à
hauteur de 100 000 USD et 100 000 euros, respectivement.
Afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de problème au niveau du
règlement, un Fonds de garantie des règlements sera mis en
place avec l’assistance et le financement de certaines banques
régionales et institutions financières (Afrexim Bank, la BAD,
la Banque de la ZEP, la Banque arabe de développement et la
Banque islamique de développement).
Suite aux commentaires et suggestions et aux contributions
reçues des participants, la Chambre de compensation a mis en
œuvre les mesures suivantes :
a) La consolidation des opérations du SRPR en vue de
supprimer le maximum d’interventions manuelles et le
Code d’identification des banques (BIC) de la Chambre
de compensation du COMESA (COCUZWHA), qui était
auparavant abrité au FinX/Bankserv SWIFT Service
Bureau, a été transféré avec succès à la Banque de
Maurice ;
b) Le test du matériel informatique et de la plateforme
de la Banque de Maurice pour le transfert du logiciel
du SRPR à la Banque de règlement a été achevé afin
de faciliter le transfert des opérations du SRPR dans
les locaux de la Banque de règlement ;
c) La relocalisation de l’ancien site principal du SRPR au
siège de la Banque de Maurice est en cours tandis
que les sites de sauvegarde et de récupération en cas
de catastrophe sont en train d’être créés sur d’autres
sites à Maurice et à l’Île de Rodrigues, à Maurice ;
d) Le test du mode direct était sur le point d’être effectué
dans toutes les banques centrales et le SRPR, lequel
était pleinement opérationnel à partir de Maurice et
de Rodrigues.
Le SRPR a fait l’objet d’une promotion et d’un marketing
dynamiques conformément aux instructions du Sommet de la
Conférence des chefs d’État et de gouvernement du COMESA,
du Conseil des ministres et du Comité des gouverneurs des
banques centrales : auprès des grands commerçants, des
banques commerciales et d’affaires et des institutions de
financement des transactions commerciales de la région
COMESA.
18.7 L’Agence d’investissement régionale du COMESA (AIRC)
18.7.1 Troisième Forum d’investissement du COMESA, Dubaï
Suite à la récente crise financière et aux changements
intervenus dans la dynamique du pouvoir économique au
niveau mondial, le COMESA, en particulier, et l’Afrique, dans
son ensemble, se retrouvent dans une position plus forte et
deviennent une destination attrayante pour l’investissement
dans la mesure où les économies continuent de croître et de
se diversifier.
Dans le but de sensibiliser les populations aux opportunités
d’investissement qui s’offrent dans la région COMESA et
en Afrique, en général, l’AIRC a organisé le 3ème Forum de
l’investissement du COMESA qui a rassemblé 800 participants
venus de plus de 65 pays. Le forum a permis et facilité le
dialogue entre les chefs d’entreprise et les décideurs en vue
d’identifier les cadres nécessaires pour stimuler la croissance
économique dans la région COMESA et en Afrique. Le forum
a également mis l’accent sur les mesures qui devraient être
prises afin de créer un climat favorable aux affaires qui va
renforcer l’intégration économique, y compris des réformes
réglementaires de portée générale.
Pendant le tour promotionnel du Golfe (du 11 au 17 décembre
2010), l’AIRC a tenu des consultations avec la Chambre de
commerce et d’industrie de Dubaï en vue d’organiser le 4ème
Forum de l’investissement du COMESA en 2011. Le Secrétariat
général de l’Organisation a eu d’autres consultations avec
le gouvernement de Dubaï et la Chambre de commerce de
Dubaï en vue de fixer la date du Forum de l’investissement
qui devait se tenir les 23 et 24 mars 2011. Le 4ème Forum
de l’investissement du COMESA devait donc être organisé
par l’AIRC en collaboration avec la Chambre de commerce et
d’industrie de Dubaï sous le parrainage de Son Altesse Sheikh
Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, vice-président des Émirats
82 Rapport annuel du COMESA 2010
arabes unis, premier ministre et dirigeant de Dubaï.
a) Objectif et buts du Forum
L’objectif principal du Forum sera de garantir un plus grand
flux d’investissements directs étrangers (IDE) en direction du
marché du COMESA. En vue d’atteindre cet objectif, le Forum
entend :
a. vendre les opportunités d’investissement dans la
région et dans les États membres ;
b. promouvoir la prise de conscience et informer les
investisseurs, les hommes et femmes d’affaires, les
organisations internationales et autres acteurs des
tout derniers développements dans les États membres
du COMESA et examiner les défis, les mécanismes et
les stratégies visant à faciliter le flux d’IDE ;
c. créer une plateforme pour permettre aux hommes
et femmes d’affaires du CCG d’échanger avec les
responsables et les hommes et femmes d’affaires
du COMESA afin d’attirer davantage d’IDE du CCG en
direction des États membres de l’Organisation ;
d. présenter les diverses parties prenantes (dirigeants
des États membres du COMESA, agences de promotion
de l’investissement, autorités compétentes,
organisations internationales, institutions financières
et autres) au cercle des affaires et faciliter un dialogue
sur les nouveaux investissements à réaliser aux
niveaux régional et national ;
e. promouvoir les échanges en direction et en
provenance des États membres du COMESA
comme passerelle pour accroître l’investissement
en favorisant la connaissance des produits et des
procédures d’importation, d’exportation et d’échange
du Marché commun ;
f. introduire de nouvelles initiatives en vue d’accroître le
flux d’investissements, notamment les fonds propres
privés, le capital-risque et d’autres produits ;
g. créer une base de données des contacts pour les
investisseurs, les cabinets d’études-conseils, les
banques et les partenaires appuyant les IDE.
b) Principaux thèmes du sommet
Le Sommet de l’investissement de 2011 va porter sur cinq
thèmes principaux, à savoir : les finances, l’infrastructure,
le commerce, l’agriculture et la logistique. Le forum a été
spécifiquement conçu pour promouvoir l’interaction entre les
investisseurs, les chefs d’entreprise et les décideurs de haut
niveau. C’est une plateforme unique pour tisser de véritables
partenariats d’affaires, favoriser l’interaction avec les acteurs
clés sur le terrain et actualiser les connaissances sur les tout
derniers développements dans les États membres du COMESA
et à travers l’ensemble de l’Afrique.
c) Résultats attendus du Forum
Au nombre des résultats et avantages attendus du Forum de
l’investissement figurent :
i. à une place de choix, les avantages tirés par les
milieux d’affaires de l’intégration des États membres
du COMESA ;
ii. la création de co-entreprises et le développement
de partenariats durables avec les milieux d’affaires
locaux et les entreprises internationales ;
iii. les investissements accrus dans la région résultant
des secteurs identifiés ;
iv. un plan d’action (recommandations) avant le prochain
forum de l’investissement ;
v. le renforcement de l’intégration régionale à travers le
commerce transfrontière et les partenariats d’affaires
interrégionaux ;
vi. la connaissance des principales entreprises du
COMESA et la mise en place de normes pour la
communauté d’affaires.
18.7.2 Renforcement des capacités des agences de promotion de l’investissement du COMESA
a) Attraction de l’IDE par une facilitation efficace de
l’investissement (Nairobi, du 26 au 28 octobre 2010)
Le groupe de la Banque mondiale, en coopération avec
l’AIRC, a organisé un atelier d’une durée de trois jours sur le
thème suivant : « Attirer l’IDE par une facilitation efficace de
l’investissement », ciblant les principales agences de promotion
de l’investissement (API) et les professionnels de haut niveau
des États membres du COMESA du 26 au 28 octobre 2010
à Nairobi, au Kenya. L’atelier avait pour objectif de mettre à
niveau les compétences des systèmes des API afin d’assurer
une facilitation de l’investissement de classe internationale
en attirant davantage d’investisseurs et en transformant leurs
83Rapport annuel du COMESA 2010
demandes d’information en projets d’investissement. L’atelier
a été organisé principalement pour aider les API à attirer de
nouveaux IDE et améliorer sensiblement les résultats du
prochain GIPB 2011 en ce qui concerne deux composantes :
b) Formation en ligne et facilitation classique
i. Un encadrement personnalisé par un expert
en promotion pour chaque API, basé sur ses
performances consignées dans le rapport Global
Investment Promotion Benchmarking de 2009, afin
de développer un plan d’action pour la mise en œuvre
des recommandations ;
ii. Des praticiens et des experts internationaux de premier
plan animeront les discussions lors de l’atelier et, ce,
à travers des exercices de groupe, des discussions et
des présentations stimulants et efficaces. Dix agences
de promotion de l’investissement du COMESA ont été
parrainées pour participer à l’atelier.
18.8 Le COMESA et les produits du cuir (LLPI)
L’Institut du cuir du COMESA (LLPI) est une institution
autonome qui a été créée par la signature de ses statuts par
les États membres le 23 novembre 1990. Il est doté d’un
conseil d’administration nommé par le Conseil des ministres
du COMESA et chargé de gérer, d’administrer et de déterminer
la politique de l’Institut conformément aux dispositions des
statuts. Son siège est à Addis-Abeba, en Éthiopie, et il dispose
de son propre bâtiment abritant ses bureaux, qui a été mis en
service en mai 2007.
18.8.1 Objectifs
Ses objectifs sont de :
a) promouvoir la coopération entre les États membres
du LLPI en matière de formation professionnelle pour
l’industrie du cuir aux différents niveaux de la chaîne
de valeur ;
b) promouvoir la recherche et la production de peaux
et de cuirs, les méthodes de travail, les produits
chimiques et les matières premières locales utilisés
dans la manufacture du cuir, les tests, l’évaluation et
la mise au point de matières premières brutes locales
telles que les produits chimiques pour le tannage ;
c) renforcer l’investissement et la compétitivité
commerciale tout au long de la chaîne de valeur
du cuir, depuis l’élevage des animaux jusqu’à la
production des cuirs et des peaux, la transformation
et la manufacture du cuir et sa commercialisation aux
niveaux national, régional et international ;
d) collecter et diffuser les informations sur le cuir et
ses produits dans la sous-région, le transfert des
technologies et les nouvelles conceptions du cuir et
de ses produits ;
e) fournir des services de conseil et de vulgarisation dans
la sous-région pour l’industrie du cuir et des produits
en cuir ;
f) faciliter d’autres activités dans le domaine du cuir et
des produits en cuir qui sont conformes au Traité du
COMESA.
18.8.2 Défis
Le LLPI/COMESA se heurte à un défi majeur : celui de la
mobilisation des ressources financières. Ce point a fait l’objet
de maintes décisions lors de nombreuses réunions des organes
directeurs du COMESA. Au cours de l’année 2010, seuls quatre
pays sur neuf se sont acquittés de leurs cotisations annuelles ;
ce sont l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi et le Soudan.
Pour la période sous revue, le LLPI a pris une part active en
tant que coorganisateur et exposant lors de la Foire africaine
du cuir (AALF) 2010, dont la 3ème édition a eu lieu du 20 au
22 janvier 2010 à Addis-Abeba, en Éthiopie, et a été organisée
par l’Association éthiopienne des industries du cuir (ELIA) avec
le concours du ministère du Commerce et de l’Industrie de
l’Éthiopie, le PNUD, l’ONUDI et l’USAID.
L’Institut a parrainé la participation d’un représentant de
chacune de ses unités nationales venues des pays membres
suivants : le Kenya, le Malawi, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan
et la Zambie. La Foire de 2010 (AALF) a enregistré la participation
d’acteurs et de professionnels du secteur issus de 40 pays à
travers le monde. Les produits exposés par ces participants ont
mis en exergue les activités et les développements actuels de
l’industrie du cuir dans la région COMESA. Le LLPI a, en outre,
conduit plusieurs activités dans le cadre du programme PACCIA
II et a activement participé à plusieurs réunions et ateliers dans
un certain nombre de pays membres.
18.8.3 Mobilisation de ressources
Au cours de la période, le LLPI et le Secrétariat du COMESA
ont travaillé conjointement à la mobilisation de ressources
en faveur de l’Institut. Dès septembre 2010, ce dernier avait
soumis trois documents pour le financement de projets et de
84 Rapport annuel du COMESA 2010
programmes, à savoir :
a) les défauts pré-abattage, l’analyse et la formulation
de projets régionaux dans un certain nombre de pays
sélectionnés de l’Afrique orientale (Kenya, Ouganda
et Rwanda) ;
b) le développement de la « Collection CFC-COMESA »
pour les produits du cuir -- à travers un paquet de
développement de produits ; et
c) la mise en œuvre du Plan d’action stratégique à
moyen terme du LLPI (PSMT) pour le développement
de l’industrie régionale du cuir du COMESA (2010-
2015).
18.9 FEMCOM
18.9.1 Objectif
La Fédération des associations nationales des femmes
entrepreneurs de l’Afrique orientale et australe (FEMCOM)
est une institution du COMESA qui vise à promouvoir la
participation pleine et égale des femmes entrepreneurs dans
les activités économiques des États membres.
18.9.2 Mise en place du secrétariat
Conformément à la décision du Sommet du COMESA tenu à
Nairobi en 2008, la FEMCOM a établi son secrétariat à Lilongwe,
au Malawi, en avril 2009. La Fédération relève du mandat du
COMESA et constitue un aspect important de la vision générale
et de la stratégie de création d’un Marché commun à l’horizon
2015 et, à terme, de l’Union monétaire et de la Communauté
économique d’ici 2018. En outre, l’étape est une mise en
œuvre de l’une des priorités de la Stratégie et Plan d’action
quinquennal du COMESA sur l’intégration du genre : Domaine
prioritaire n° 3 portant sur la création ou le renforcement de
la FEMCOM.
18.9.3 Plan stratégique à moyen terme pour la période 2009 à 2014
Au cours de l’année 2010, le secrétariat de la FEMCOM a
poursuivi la mise en œuvre de certaines activités contenues
dans son Plan stratégique à moyen terme pour la période 2009
à 2014, conformément aux décisions du Conseil des ministres
et de la Conférence. Les acquis réalisés pendant la période sous
revue intègrent les services consultatifs techniques fournis
au Burundi relativement au modèle de crédit bancaire ; la
collaboration avec la Banque de la ZEP à l’effet de promouvoir
les femmes entrepreneurs, qui a conduit la Banque à mettre
en place des projets de garantie de crédit en vue de faciliter
l’accès des femmes entrepreneurs et des jeunes en affaires
aux prêts. Dans le cadre du Programme ACCESS/PACCIA II
financé par l’ASDI/COMESA, la FEMCOM, en partenariat avec
le CCI, a organisé des ateliers dont l’un en Zambie et l’autre
au Swaziland, à l’intention des femmes entrepreneurs sur les
compétences en gestion des marchés et des exportations.
Le renforcement du secrétariat de la FEMCOM et des antennes
nationales a mis l’accent sur l’actualisation du site Web de la
Fédération et l’élaboration de la stratégie de communication
visant à assurer la visibilité de la FEMCOM afin qu’elle ait une
identité institutionnelle. En 2011, la FEMCOM va axer ses
efforts sur la mise en œuvre des incubateurs d’entreprises et
des maisons de commerce électroniques.
Le secrétariat de la FEMCOM a été nommé membre du Comité
directeur du secteur privé lors de la 4ème Conférence des
Nations unies sur les PMA.
18.9.4 Vision et mission de la FEMCOM
La vision fondamentale de la FEMCOM est d’« être reconnue au
plan mondial comme l’une des organisations les plus efficaces
dans la promotion des intérêts des femmes entrepreneurs
en Afrique ». En outre, sa mission est l’épanouissement des
femmes au sein du COMESA à travers des programmes qui
favorisent, encouragent et répondent aux besoins des femmes
et de leurs entreprises, leur apprennent à travailler avec
habileté en collaboration avec les partenaires appropriés. En
fait, les statuts de la FEMCOM précisent clairement que son
créneau spécifique dans le programme d’intégration régionale
du COMESA est l’esprit d’entreprise des femmes, en général, et
dans les affaires, en particulier.
18.9.5 Priorités
La priorité de la FEMCOM est de renforcer ladite institution et
de s’assurer de son implication dans les activités commerciales
et d’investissement avec un esprit d’entreprise et d’affaires.
Elle va, en outre, renforcer son partenariat avec le Secrétariat
du COMESA et nouer des alliances avec les partenaires de
coopération afin d’être le fer de lance de la mobilisation de
ressources, de renforcer les capacités et l’élaboration des
politiques afin d’autonomiser les femmes entrepreneurs.
Le marketing stratégique et la gestion de l’image de marque
seront initiés en vue de renforcer une communication efficace
et la stratégie des relations publiques.
85Rapport annuel du COMESA 2010
18.9.6 Réalisations de la FEMCOM et perspectives d’avenir
Au nombre des activités menées par le secrétariat de la
FEMCOM à Lilongwe figurent la signature de l’accord de siège
entre le gouvernement du Malawi et le COMESA, l’organisation
de l’assemblée générale annuelle, ainsi que la mise en œuvre du
Plan stratégique à moyen terme 2009-2014 de la Fédération.
Au niveau des États membres, les antennes de la FEMCOM
continuent à organiser des formations à l’intention de leurs
membres ; participent à des foires et expositions commerciales
nationales, régionales et internationales ; assurent une
sensibilisation active de leurs gouvernements en vue d’une plus
grande reconnaissance et d’un accès accru aux ressources.
L’accès au crédit et à la prise de décisions se sont améliorés
pour les membres de la FEMCOM et a conduit à l’adoption
de lois nationales et à la formulation de politiques et
programmes répondant aux questions préoccupant les femmes
entrepreneurs dans la majorité des pays du COMESA.
18.10 Le Conseil des opérateurs économiques du COMESA (COPECOM)
Les chapitres 23 et 24 du Traité du COMESA ont donné
mandat aux États membres pour développer le secteur privé
et renforcer la visibilité et la participation des femmes dans
les affaires et le dialogue en matière de politiques à suivre. Le
Traité reconnaît le secteur privé comme l’épine dorsale d’une
économie dynamique, le moteur d’une croissance durable
et la locomotive de la création régionale de richesses. Il
conviendrait de noter que la position de plaidoyer du COPECOM
est davantage renforcée par des accords constitutionnels
qui lui permettent de prendre part aux réunions des comités
techniques et de siéger au Comité intergouvernemental.
18.10.1 Réalisations
En 2010, le COPECOM a organisé avec succès le 6ème Forum
d’affaires du COMESA qui a enregistré la participation de 500
représentants des secteurs public et privé, ainsi que de celle de
16 des 19 États membres que compte le COMESA.
Le Forum d’affaires, qui a eu lieu avant le Sommet des chefs
d’État et de gouvernement, a soumis une déclaration régionale
audit Sommet, laquelle a été adoptée sous forme de rapport
consensuel du secteur privé régional. La déclaration a indiqué
clairement l’engagement du Conseil d’administration du
COPECOM de réduire les coûts des transactions commerciales
et de promouvoir le développement du secteur privé en
mettant en place des comités sectoriels sous l’autorité du
COPECOM afin de faire du plaidoyer sur l’agenda de politique
clé. Elle a exhorté les États membres à accélérer la signature
des plans nationaux du PDDAA ; a encouragé les institutions
financières à mettre en place des projets flexibles en faveur
de l’accès au financement pour le développement des PME ;
a invité les États membres à soutenir la mise en place de la
politique régionale des PME ; et a demandé au COMESA de
mettre en place un mécanisme financier qui soutient les
femmes entrepreneurs.
En outre, en août 2010, l’Assemblée générale du COPECOM
s’est tenue en marge du Forum d’affaires et du Sommet des
chefs d’État. Lors de cette session, le COPECOM a adopté de
nouveaux statuts et a élu un nouveau conseil d’administration
composé de huit membres issus du Burundi, de Djibouti,
de l’Égypte, du Malawi, de Maurice, de l’Ouganda, de la
Zambie et du Zimbabwe. L’Assemblée générale a exprimé
son attachement au COPECOM et l’a reconnu comme étant la
voix du secteur privé du COMESA. Le Conseil d’administration
du COPECOM est composé d’individus hautement qualifiés
originaires de la région qui sont attachés à la promotion de
l’agenda du COPECOM.
18.10.2 Plaidoyer stratégique
Dans le souci de forger des partenariats avec des acteurs
régionaux et internationaux, le COPECOM a conclu un accord
avec la Communauté d’affaires Chine-Wuhan par le truchement
de la Chambre de promotion du commerce international de
la Chine ; il a consolidé son partenariat avec la Communauté
d’affaires indienne par l’entremise de la Fédération des
chambres de commerce et d’industrie de l’Inde. Il convient de
noter qu’à la fin décembre 2010, le COPECOM avait signé au
total cinq mémorandums d’accord avec des parties prenantes
régionales et internationales.
En matière de mobilisation de ressources, le COPECOM
reconnaît formellement l’objectif global qui est de parvenir à
l’autonomie. À cet égard, des efforts ont été consentis pour
collaborer avec deux partenaires de développement, à savoir
l’USAID et l’ACBF. Le recrutement de membres est en cours
et les représentants des États membres et du secteur privé
de Djibouti, de l’Égypte, du Malawi et du Zimbabwe ont déjà
exprimé leur intérêt.
Bien qu’il soit envisagé que le COPECOM s’autofinance à long
terme, le Secrétariat du COMESA continue de lui apporter un
appui technique. En août 2010, un bureau de coordination à
plein temps du COPECOM a été créé au Secrétariat du COMESA
à Lusaka, en Zambie.
Sous la direction du Conseil d’administration du COPECOM, un
86 Rapport annuel du COMESA 2010
Plan stratégique à moyen terme pour la période 2010 - 2013 a été adopté au cours de la période sous revue. Le Conseil va adopter
le plan de travail annuel et constituer les comités administratifs et techniques sectoriels représentant les positions techniques de
politiques commerciales du secteur privé. Le plan stratégique constitue le plan de travail pour 2011.
87Rapport annuel du COMESA 2010
Le Bureau de liaison du COMESA à Bruxelles (BLB) continue à
jouer son rôle d’appuyer le Secrétariat du COMESA dans ses
relations avec la Commission européenne et ses États membres
dans la mise en œuvre des projets et programmes financés
par la CE. En collaboration avec le Groupe des ACP et d’autres
structures ACP-UE, notamment les différents mécanismes
d’Unités de gestion de programme (UGP) de l’ACP-UE, le BLB
assure régulièrement le suivi des programmes financés par
les fonds intra-ACP et des questions afférentes au commerce
multilatéral au niveau de l’ACP. Pendant la période considérée,
le Bureau a focalisé ses efforts sur quatre domaines majeurs, à
savoir 1) la mobilisation des ressources, 2) le renforcement de
la coopération au développement, 3) le commerce multilatéral
et 4) les négociations des APE (AfOA-CE).
19.1 Mobilisation des ressources
Au titre de ce volet, le BLB a joué un rôle important dans
l’identification et la mobilisation des ressources au niveau
régional pour quelques projets relatifs à la consolidation de
l’intégration, en particulier au niveau régional.
Il a été organisé des activités suivantes en vue de la mobilisation
des ressources pour les projets du COMESA :
a) L’ARÉFOA a organisé un atelier à l’intention des
régulateurs de l’énergie avec l’assistance de l’UGP de
l’ACP-UE et de la facilité Pro€Invest pour un montant
équivalent à 200 000 euros ;
b) La Conférence tripartite COMESA-EAC-SADC+IGAD
sur le développement des infrastructures et la
facilitation du commerce a été organisée à Nairobi les
28 et 29 octobre 2010. Elle était appuyée au départ
par Pro€Invest qui fait partie du mécanisme UGP de
l’ACP-UE pour un montant d’environ 650 000 euros, et
d’autres bailleurs de fonds tels que le DfID et CITADEL
se sont également associés à cette initiative ;
c) L’atelier sur le renforcement des capacités des
négociateurs commerciaux en vue de « renforcer les
capacités et améliorer la formulation de la politique
commerciale et la mise en œuvre de l’Union douanière
et l’intégration de ses membres dans le système
commercial multilatéral (SCM) » s’est tenu à Nairobi
en juin 2010, avec l’assistance du programme SCM de
l’ACP pour un montant de 200 000 euros ;
d) Assistance technique au Secrétariat du COMESA pour
le recrutement d’un expert commercial chargé des
fonctions du CTP de la Configuration AfOA dans les
négociations de la phase II de l’APE, pour un montant
de 199 980 euros ;
e) Le Programme régional du COMESA sur les intrants
agricoles (COMRAP) a été signé par l’Office européen
d’aide à la coopération le 4 mai 2010 pour un montant
de 20 millions d’euros. Le COMESA a été la première
région ACP à bénéficier de ce genre d’assistance car le
BLB a été totalement impliqué dans les consultations
préparatoires qui se sont déroulées à Bruxelles en
2008 entre la CE, la BM, la FAO, le PNUD et d’autres
organisations internationales en réponse rapide à la
crise des prix des denrées alimentaires. Grâce au BLB,
le Secrétariat du COMESA a été régulièrement tenu
au courant de l’avancement des travaux préparatoires
sur le mécanisme et un projet régional a été par la
suite soumis pour financement ;
f) Au niveau national, le rôle de mobilisation des
ressources joué par le BLB a consisté à apporter
son appui aux réunions du comité directeur des
mécanismes UGP de l’ACP-UE pour les projets soumis
par le canal du Secrétariat du COMESA ou directement
par les États membres. Pendant la période considérée,
le BLB a assuré le suivi des projets soumis par les États
membres suivants : Burundi, Djibouti, Éthiopie, Kenya,
Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Zambie et
Zimbabwe. Ces projets ont été soumis aux facilités
Pro€Invest et TradeCom de l’ACP-CE. Quelques-uns
ont été exécutés ou sont en cours, tandis que d’autres
sont encore sous analyse. Le BLB continue à assurer
le suivi nécessaire. À cet égard, il aimerait inviter les
États membres à identifier et à soumettre des projets
relatifs aux questions liées au commerce multilatéral,
y compris les questions d’adhésion de l’OMC au
programme SCM de l’ACP-UE, un nouveau mécanisme
UGP qui apporte son appui à tous les États membres
des ACP dans le domaine du commerce multilatéral ;
g) Le BLB a effectué des missions à Tenerife (Espagne)
et au Burkina Faso où le Groupe des États ACP et l’UE
ont examiné les questions relatives aux ressources
de programmation du 10e FED, aux négociations
des APE, aux changements climatiques, aux ODM,
aux produits de base : sucre, coton, banane, etc.,
ainsi que la 2e révision de l’Accord de partenariat
de Cotonou signée à Ouagadougou (Burkina Faso)
le 22 juin 2010. Le Bureau a participé également au
troisième Sommet Afrique-UE qui s’est tenu à Tripoli
(Libye) à la fin du mois d’octobre 2010, pendant lequel
la question clé examinée portait sur le rôle des CER
DIX-NEUVIÈME PARTIE : BUREAU DE LIAISON DU COMESA À BRUXELLES
88 Rapport annuel du COMESA 2010
dans la consolidation du développement économique
en Afrique ;
h) Concernant le projet de la Conférence sur le
développement des infrastructures et la facilitation
du commerce, le BLB a joué un rôle clé dans la
mobilisation des investisseurs potentiels des
États membres de l’UE, de la Banque européenne
d’investissement, ainsi que d’autres partenaires basés
en Europe ;
i) Pendant la période considérée, les ressources qui ont
été mobilisées avec l’aide du BLB s’élèvent à 21 249
980 euros en faveur des projets et activités susvisés, y
compris 20 000 000 euros pour le projet COMRAP qui
sera exécuté par l’ACTESA.
19.2 Renforcement de la coopération au développement
Sous ce volet, le Bureau continue à entretenir de bonnes
relations de travail avec la CE, les États membres de l’UE, le
Secrétariat ACP, la mission permanente de l’UA à Bruxelles,
les autres CER représentées à Bruxelles (CEDEAO, UEMOA,
CEEAC/CEMAC) ainsi que d’autres institutions internationales
représentées à Bruxelles. Grâce à sa présence dans la capitale
européenne, le COMESA a connu un accroissement notable de
son financement intra-ACP. Tous les projets qui ont été soumis
à ces institutions ont fait l’objet d’un suivi efficace.
En collaboration avec la mission permanente de l’UA à Bruxelles,
plusieurs réunions consultatives ont été organisées avec des
missions africaines et les autres CER africaines représentées
à Bruxelles en vue d’adopter une position commune pendant
des rencontres tenues au niveau d’ambassadeurs avec le
Groupe ACP, ou lorsque des réunions conjointes ACP-CE sont
organisées, ainsi que lors des discussions de la Stratégie et du
Plan d’action Afrique-UE avec les différents acteurs.
Dans le contexte de la CE, des réunions consultatives ont été
organisées régulièrement avec la DG Dev., l’Office européen
d’aide à la coopération et le Secrétariat ACP afin d’étudier les
projets du COMESA soumis au niveau régional ou au niveau
national par le canal du Secrétariat du COMESA concernant la
programmation du 10e FED et des ressources intra-ACP. Des
rencontres sont régulièrement tenues avec la DG Commerce et
la DG Dev sur les questions relatives aux négociations des APE,
en particulier les questions litigieuses en suspens.
Des consultations sont de même tenues souvent entre le
BLB et les facilités Pro€Invest et TradeCom de l’ACP-UE, le
programme SCM de l’ACP, le programme UEACP ainsi que
d’autres partenaires basés en Europe (CFC, OIF, Secrétariat
du Commonwealth et BEI) sur les projets et programmes
soumis par le Secrétariat du COMESA ou ses institutions pour
financement.
Dans le cadre des consultations régulières entre le Secrétariat
du COMESA, la CE et les mécanismes UGP de l’ACP-UE, le BLB
a activement participé à 3 réunions tripartites de coordination
(COMESA-CE-Pro€Invest) organisées à Lusaka du 5 au 6
juillet 2010 et à Nairobi en septembre et octobre 2010. Ces
réunions étaient organisées en vue de la Conférence tripartite
COMESA-EAC-SADC sur l’investissement en infrastructure et la
facilitation du commerce, laquelle s’est tenue à Nairobi les 28
et 29 octobre 2010.
Le Bureau de liaison joue un rôle clé dans la communication
de l’information aux ambassadeurs des États membres du
COMESA représentés à Bruxelles sur l’état d‘application des
décisions prises par le Conseil et le Sommet lors des différentes
réunions des organes directeurs du COMESA, ainsi que sur
l’état d’avancement des négociations de l’APE. Le Bureau fait
de même avec les missions diplomatiques du Groupe tripartite
des États membres du COMESA, de l’EAC et de la SADC afin de
les tenir informées du progrès réalisé au niveau des préparatifs
de la Zone de libre-échange au cours de la période de transition
tel que convenu par le sommet de Kampala tenu en octobre
2008. Ces contacts sont importants pour nos représentants
à Bruxelles, l’UE et les partenaires clés du COMESA afin
qu’ils puissent parler d’une même voix dans leur interaction
quotidienne avec la CE ou le Groupe des ambassadeurs ACP
sur les projets et programmes du COMESA financés par les
ressources de l’ACP.
19.3 Commerce multilatéral
En ce qui concerne le suivi et la représentation sur les questions
relatives au commerce multilatéral, le Bureau de liaison prend
une part active aux réunions organisées au niveau Tous-ACP au
Secrétariat ACP à Bruxelles et, de temps en temps, par l’OMC à
Genève. Le Bureau tient également des consultations régulières
avec le nouveau mécanisme ACP-UE appelé Programme SCM
de l’ACP en vue du financement des projets et activités relatifs
au commerce multilatéral qui sont soumis par le Secrétariat
du COMESA.
Pendant la période considérée, le Programme SCM de l’ACP
a apporté une assistance de l’ordre de 200 000 euros dans
l’organisation d’un « atelier du COMESA sur le renforcement
des capacités et l’amélioration de la formulation de la politique
commerciale, la mise en œuvre de l’Union douanière et
l’intégration de ses membres dans le système commercial
multilatéral ». L’atelier de formation pour les États membres
89Rapport annuel du COMESA 2010
du COMESA s’est tenu à Nairobi du 7 au 11 juin 2010, avec la
participation de deux délégués par État membre. Les 4 autres
projets du COMESA qui sont encore à l’étude par l’UGP et le BLB
font continuellement l’objet d’examen, mais le projet relatif aux
ADPIC et à la santé publique (paragraphe 6 de la Déclaration
de Doha de l’OMC) a été approuvé pour un montant de 200
000 euros, et sa mise en œuvre devait commencer au mois de
février/mars 2011.
19.4 Négociations de l’APE
En ce qui concerne les négociations de l’APE entre l’AfOA et
la CE, le Bureau de liaison continue à collaborer avec l’équipe
technique régionale et a participé dans l’organisation d’une
réunion ministérielle informelle conjointe AfOA-CE qui s’est
tenue à Bruxelles le 14 avril 2010. Il a participé à la réunion
technique de l’AfOA tenue à Chisamba (Zambie) du 28 au 30 juin
2010 pour préparer une position régionale sur les questions en
suspens qui devaient être soumises à la CE pour examen à une
date ultérieure.
Le BLB a pris part également à d’autres réunions de l’AfOA ou
de l’APE AfOA-CE- qui se sont tenues à Lusaka en juillet 2010, à
Manzini (Swaziland) en août 2010 et à Harare (Zimbabwe) en
décembre 2010. Il a continué à assurer le suivi des questions
afférentes aux positions régionales sur les questions litigieuses
avec la CE et le groupe ACP.
Pour ce qui est de l’appui du BLB au CIRC, le Bureau a suivi
l’évolution des projets financés par la DG AIDCO de l’UE et la
DG Dev de la CE, et il a tenu le secrétariat du CIRC informé
de l’avancement de ces projets. Il a participé à deux réunions
du CIRC tenues respectivement à Nairobi en mars 2010 et à
Maurice en novembre 2010. Le BLB continue à suivre les
projets du CIRC avec les secrétariats de la CE et de l’ACP.
90 Rapport annuel du COMESA 2010
Pendant l’année 2010, le COMESA a renforcé sa coopération
avec ses partenaires de développement dans plusieurs
domaines.
20.1 Union européenne
L’UE reste aujourd’hui le principal partenaire de développement.
Le Programme d’appui à l’intégration régionale (PAIR) du 10e
FED qui a remplacé le PAIR du 9e FED a été fondé sur les
réalisations de ce dernier en matière de renforcement des
capacités des organisations régionales et des États membres de
l’AfOA-OI dans l’exécution de leurs programmes d’intégration
régionale.
La portée du PAIR a été élargie pour inclure l’EAC, l’IGAD et
la COI. Le programme est exécuté à travers une Convention
de contribution unique entre le COMESA comme organisation
régionale chef de file et la Commission européenne pour cette
initiative spécifique. Le PAIR mettra un accent particulier sur la
coordination et la mise en œuvre des politiques régionales au
niveau national.
Le budget au titre du 10e FED s’élève à 40 millions d’euros.
En plus, une Convention de contribution au titre du PAIR2 de
10 millions d’euros sera utilisée dans l’élaboration du projet
pilote du Corridor Nord-Sud. Il est envisagé que le programme
viendra à terme en juin 2013 et que l’assistance pour une autre
phase du PAIR pourrait commencer par la suite.
L’UE finance également un nouveau « Programme régional
d’appui à l’intégration politique et à la sécurité humaine »
(RPIHSSD) en vue de promouvoir la démocratie, la gouvernance
et la sécurité humaine dans les régions de l’EAC et de l’IGAD
pour un montant équivalent à 1 605 000 euros.
Par ailleurs, l’UE finance un autre projet « Programme
régional sur la sécurité alimentaire et la gestion des risques»
(REFORM) qui devrait contribuer à la réduction durable de la
vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté dans
les États membres du COMESA, développer et appuyer les
Associations des commerçants transfrontières (ACTF) dans 10
États membres et faciliter la mise en œuvre et l’amélioration
du Régime commercial simplifié (Récos) pour assister les
petits commerçants. Les 2,391 millions d’euros au titre de la
Convention de financement ont été utilisés pour l’exécution du
projet pour une année, et la convention court jusqu’à la fin de
juin 2011.
Enfin, l’UE finance le Programme Tous-ACP des produits
agricoles financé par la CE (le COMESA étant le point focal pour
la région de l’Afrique orientale et australe). Son objectif est de
renforcer les capacités des parties prenantes dans l’élaboration
et la mise en œuvre de stratégies durables dans le domaine
des produits agricoles en vue d’améliorer les revenus et les
moyens de subsistance des producteurs de produits agricoles
traditionnels et d’autres afin de réduire leur vulnérabilité. Ce
programme est exécuté par cinq organisations internationales:
CFC, FAO, CCI, CNUCED, Banque mondiale, en collaboration
avec l’Unité de coordination (UC) de l’UE et le Comité directeur
du programme ACP. Le budget total du projet de 45 millions
d’euros est partagé par les cinq organisations internationales et
l’UC de l’UE et couvre la période septembre 2007 à décembre
2011 ; un montant d’un million d’euros à peu près a été affecté
à la région AfOA. Le Secrétariat du COMESA est le point focal
pour la région de l’Afrique orientale et australe à la suite de
l’arrangement de partenariat avec le CCI. Les activités de point
focal doivent être effectuées à travers le programme PACCIA II
afin de développer des synergies avec le projet.
20.2 USAID
Pendant la période 2009/2010, l’USAID/Afrique de l’Est a
continué à apporter son assistance au COMESA par moyen
de financement direct et à travers la mise en œuvre des
programmes qui complètent ceux du COMESA. Les fonds ont
été utilisés pour appuyer les programmes dans les domaines
d’intérêt commun du COMESA et de l’USAID, à savoir :
(i) Développer le commerce régional et international ;
(ii) Améliorer la sécurité alimentaire et mettre fin à la
faim en Afrique ; et
(iii) Renforcer la stabilité et l’intégration régionales.
Afin de réduire le niveau d’implication dans la gestion des
différents arrangements, il a été convenu que le COMESA et
l’USAID devraient conclure un accord intégré couvrant toutes
les activités qui seront financées par l’USAID dans l’avenir. Par
conséquent, pour l’exercice 2009/2010, le financement de
l’USAID a été affecté par le canal de l’Accord intégré d’assistance
et de partenariat (IPAA). Les accords en cours sont restés en
vigueur jusqu’à leur expiration à la fin de septembre 2010.
Les accords de financement direct suivants au COMESA ont été
conclus pendant la période 2009/2010 :
Accord intégré d’assistance et de partenariat (IPAA) •
– 1 493 000 USD seront débloqués graduellement
chaque année pendant les trois prochaines années
jusqu’en 2012. Le financement sera de deux types :
a) Financement direct au COMESA pour les activités
VINGTIÈME PARTIE : LES PARTENARIATS
91Rapport annuel du COMESA 2010
devant être mises en œuvre par le Secrétariat et ses
organes ; et
b) Programmes supplémentaires du COMESA qui sont
financés par l’USAID par le biais d’autres partenaires
mais qui contribuent au programme général du
COMESA, par exemple COMPETE.
Programme régional du COMESA sur l’intégration •
économique et commerciale (CRETIP) – d’un montant
de 964 142 USD, qui a été conclu le 5 février 2010
et a expiré en septembre 2010. Le solde a été utilisé
pour payer les salaires au titre du nouvel IPAA et
pour quelques activités du programme inachevées
sous le programme CRETIP, à savoir la fourniture
et l’installation de microstations terriennes (VSAT),
l’étude sur le climat des affaires et l’initiative de
développement des corridors.
Accord de financement d’objectifs stratégiques •
(SOAG) - 71 160 euros – qui est un financement
direct en faveur des activités du COMESA et qui vient
appuyer l’évaluation des programmes du PDDAA
dans les États membres qui n’ont pas encore mis au
point leur plan d’action du PDDAA.
Commerce au service de la paix - 100 000 USD – signé •
en février 2010. L’objectif global était d’améliorer les
rapports entre les commerçants, les fournisseurs de
services et les fonctionnaires des autorités locales
transfrontières, et de renforcer les capacités du
Secrétariat et des États membres du COMESA en vue
de l’amélioration du commerce et de la sécurité. Le
TID a été utilisé pour mettre en place deux Bureaux
d’information commerciale (BIC) à Goma et à Gisenyi
à la frontière RDC-Rwanda.
Renforcement des marchés, du commerce régional et •
de la sécurité alimentaire (SMART-FS) - 543 058 USD
– Ces fonds étaient destinés aux activités de l’Alliance
pour le commerce des produits de base en Afrique
orientale et australe (ACTESA). L’assistance de SMART-
FS à l’ACTESA renforcera les liens entre les marchés
de produits agricoles et accroîtra le commerce de ces
derniers à travers trois volets majeurs qui reflètent
directement les objectifs de l’ACTESA, à savoir :
i) Améliorer l’environnement politique et la compétitivité
du secteur des aliments de base;
ii) Améliorer et développer les infrastructures et les
services de commercialisation des aliments de base ;
et
iii) Renforcer les capacités de l’ACTESA. Ce nouvel accord
a été signé en août 2008 et expirera en septembre
2011.
Le Secrétariat du COMESA a poursuivi ses consultations avec le
projet « Compétitivité et expansion du commerce » (COMPETE)
de l’USAID à travers des réunions de planification des travaux
au cours desquelles les domaines et les activités spécifiques
à mettre en œuvre ont été identifiés dans le cadre du Plan de
travail du COMESA pour 2010. Le projet COMPETE est implanté
principalement en Afrique orientale et centrale et se concentre
sur la croissance économique et la sécurité alimentaire, tout
en stimulant le commerce et la compétitivité dans les marchés
régionaux et mondiaux. Il a pour objectif l’amélioration de
l’efficacité de certains corridors en Afrique orientale et centrale
dans le cadre de l’engagement du gouvernement états-unien
relatif au « Programme Aide pour le commerce » de l’OMC.
Pendant le dernier trimestre de l’année 2010, le COMESA et
l’USAID ont conclu un nouvel accord dans le cadre de l’IPAA
de 16,7 millions USD, dont 4,286 millions représenteront
un financement direct au COMESA pour l’exercice financier
2010/2011. Les deux parties ont convenu d’œuvrer de concert
en se focalisant sur les activités dans les domaines du commerce
et de l’investissement, l’infrastructure, l’agriculture, la sécurité
alimentaire, l’environnement, l’atténuation des conflits et la
réconciliation.
20.3 DfID
Après la signature d’un mémorandum d’accord entre le DfID et
le Groupe de travail tripartite (COMESA-EAC-SADC) à Londres
au début de 2010, une mission du COMESA a organisé aussi
la première réunion du Comité Investissement avec la DBSA
et négocié le déblocage de 67 millions £ en faveur du Compte
spécial de la Tripartite. De plus, vers la fin de mars 2010, le DfID
a accordé une aide de 2 600 000 £ au COMESA pour financer
les activités du projet Trade Mark qui devaient être exécutées
avant la fin de juin 2010.
20.4 Banque mondiale
Un accord de financement de 869 000 USD a été conclu le
11 mai 2010 entre la Banque mondiale et le COMESA portant
sur le développement des capacités du COMESA en matière de
suivi et évaluation (S&E) pour superviser la mise en œuvre du
Plan stratégique à moyen terme (PSMT). La durée de l’accord
de financement est de deux ans et demi (de mai 2010 jusqu’au
milieu de 2012). Son objectif est de renforcer les capacités
du COMESA en S&E afin de lui permettre d’apporter son
92 Rapport annuel du COMESA 2010
assistance dans l’élaboration d’un PSMT axé sur les résultats
pour la période 2011-2015 et d’améliorer l’alignement des
systèmes S&E nationaux sur le PSMT en ce qui concerne les
priorités régionales clés et les résultats. À cette fin, des ateliers
consultatifs nationaux ont été organisés au Kenya, en Ouganda,
au Burundi, en Zambie, au Soudan et au Zimbabwe en guise de
contribution à la mise au point du PSMT.
Le PDDAA bénéficie de l’assistance du Fonds spécial
multidonateurs géré par la Banque mondiale, avec des
contributions des différents donateurs. Les ressources globales
du Fonds s’élèvent aujourd’hui à un total de 40 millions USD et
le Fonds a récemment approuvé 4,5 millions USD pour appuyer
la mise en œuvre du PDDAA dans la région COMESA pour une
période de 3 ans, de juillet 2010 à juin 2013. Le COMESA a
lancé le processus des tables rondes pour la mise en œuvre du
PDDAA dans 15 de ses 19 États membres. À ce jour, huit pays
du COMESA ont signé les conventions nationales du PDDAA,
à savoir : le Rwanda, le Burundi, l’Éthiopie, le Swaziland,
l’Ouganda, le Malawi, la Zambie et le Kenya.
20.5 Banque africaine de développement
La BAD a effectué une mission auprès du Secrétariat du COMESA
afin d’élaborer un plan d’action réalisable en vue de renforcer
les capacités de l’organisation dans la conception et la mise
en œuvre des infrastructures régionales et des projets dans le
domaine du commerce et de la facilitation du commerce, dans
le cadre du « Plan d’action réalisable pour le renforcement des
capacités du COMESA ». La mission a été sanctionnée par un
accord conclu entre le COMESA et la banque portant sur les
éléments suivants :
• Étudier le lancement de réseaux de transport et de
l’énergie du COMESA afin de permettre l’apprentissage
expérientiel entre pairs et le partage des meilleures
pratiques, ce qui sera complété par une plate-forme
de gestion et de partage du savoir (TIC) pour des bases
de données et l’accès en ligne aux documents clés ;
• Étudier la personnalisation et la mise en œuvre d’un
atelier de formation sur les partenariats public-privé
(PPP) en guise de suivi de la formation pilote PPP
envisagée avec le protocole WAP ;
• Étudier les préparatifs des ateliers de formation sur
l’élaboration de projets de l’étape de lancement au
stade de financement, y compris l’élaboration des
propositions de projets, la rédaction des rapports et
les renseignements sur les bailleurs de fonds ; et
• Présentation par la BAD d’un Plan d’action prioritaire
réalisable couvrant une période de 3 ans et comprenant
un nombre limité d’activités prioritaires axées sur la
réalisation de résultats tangibles spécifiques.
20.6 Union africaine
Le Secrétariat du COMESA a participé activement aux réunions
des Comités de coordination UA-CER-CEA-BAD tenues à
Libreville (Gabon) du 13 au 15 janvier 2010 et à Zanzibar
(Tanzanie) du 4 au 8 novembre. Au cours de ces rencontres,
l’UA a été invitée à harmoniser et coordonner les programmes
et activités relatifs à la paix et à la sécurité, au programme
d’intégration minimum, et à examiner les questions concernant
la mise en œuvre du protocole sur les relations entre l’UA et
les CER.
20.7 Représentants spéciaux accrédités auprès du COMESA
L’ambassadeur de la Grande-Bretagne a présenté ses lettres de
créance au Secrétariat du COMESA en 2010, le Royaume-Uni
devenant ainsi le 17ème pays ayant un représentant spécial
auprès du COMESA. Aujourd’hui, la liste des représentants
spéciaux accrédités auprès du COMESA inclut les États-Unis
d’Amérique, la France, l’Inde, la Chine, l’Allemagne, l’Italie, la
Russie, Cuba, le Brésil, la Norvège, la Finlande, le Danemark, la
Suède, le Japon, l’UE, la Palestine et le Royaume-Uni.
20.8 Nouveaux partenaires
Le COMESA continue à diversifier les partenariats avec les
différents pays et les diverses régions du monde. Dans la
poursuite de cet objectif, il a entrepris une mission officielle à
Riyad (Arabie Saoudite) du 2 au 6 avril 2010, pendant laquelle il
a tenu des consultations avec les responsables saoudiens et la
chambre de commerce. En particulier, il a signé un mémorandum
d’accord avec le Secrétariat du Conseil de coopération du
Golfe (CCG). Ce mémorandum couvre la coopération dans les
domaines ci-après : la promotion du commerce des biens et des
services, la possibilité de négocier un arrangement d’échanges
préférentiels, la promotion des investissements dans la
région COMESA dans les secteurs agricole, manufacturier,
d’infrastructure, y compris le développement de l’énergie ; de
même que la diffusion de l’information sur le développement
économique, social, culturel et en matière d’enseignement
dans les deux régions, de façon à répondre aux besoins des
utilisateurs ciblés dans les régions.
93Rapport annuel du COMESA 2010
20.9 Partenaires bilatéraux (Inde et Brésil)
a) Inde
Une délégation du COMESA a visité l’Inde du 14 au 16 novembre
2010 et s’est entretenu avec le gouvernement indien sur la
nécessité de promouvoir le renforcement des capacités en
Afrique en implantant des instituts dans certains pays africains.
Les 7 pays spécifiques du COMESA qui vont abriter ces centres de
formation sont la Libye (Centre de formation professionnelle),
l’Égypte (Centre de formation professionnelle), l’Ouganda
(Institut Inde-Afrique du commerce extérieur -- IAIFT),
l’Éthiopie (Centre de formation professionnelle), le Kenya
(Institut des établissements humains), le Rwanda (Centre de
formation professionnelle) et le Burundi (Centre de formation
professionnelle et Institut Inde-Afrique pour l’éducation, la
planification et l’administration -- IAIEPA). La construction des
locaux de ces centres de formation sera entièrement financée
par le gouvernement indien, y compris le coût des trois
premières années de leur administration.
La délégation a en outre été informée que le gouvernement
indien offrira aux produits africains l’accès en franchise de
droits et sans contingents sur ses marchés, et que le secteur
privé ainsi que les milieux d’affaires indiens sont très désireux
de renforcer les liens avec leurs homologues africains.
b) Brésil
Le COMESA et le Brésil étudient actuellement comment ils
peuvent coopérer dans la production de biocarburants. La
coopération, qui encouragera ce pays à procéder au transfert
de technologies à travers ses techniciens, permettra aux pays
du COMESA de diversifier et de développer leurs sources
d’énergie et leurs produits d’exportation.
20.10 Partenariats
Au cours de l’année 2010, le COMESA a continué à bénéficier
de l’assistance de ses partenaires de coopération et de ses
bailleurs de fonds, comme le témoignent la signature des
différents accords de financement et le déboursement effectif
des subventions, dont les principaux sont les suivants :
1) Le financement de 11,5 millions d’euros au titre de
l’Accord de financement entre la CE et le Secrétariat
du COMESA signé en mars 2010 et marquant la
continuité de l’assistance au CIRC (CIRC2). Le projet
financera les activités du Secrétariat pour appuyer les
travaux du CIRC ;
2) Au titre du 10e FED, la signature d’une aide (convention
de contribution) d’un montant de 50 millions d’euros
entre la CE et le Secrétariat du COMESA a eu lieu en
décembre 2010 comme continuation du PAIR pour
renforcer le programme d’intégration économique
dans la région AfOA-OI ;
3) Un accord de subvention de 1,6 millions d’euros pour
appuyer le Plan d’action devant être entrepris par le
COMESA a été signé au titre du Programme régional
d’appui à l’intégration politique et à la sécurité
humaine dans le cadre du 10e FED (RPIHSP) ;
4) La CE a signé un accord d’aide de 5,6 millions d’euros
pour lancer les activités du Centre régional d’excellence
multidisciplinaire (CREM), un centre consultatif et
de formation régional pour le renforcement des
capacités et d’expertise en matière d’activités de
développement régional du COMESA, de l’EAC, de
l’IGAD et de la COI ;
5) Les facilités Pro€Invest et UGP de l’ACP-UE ont financé
l’atelier de l’ARÉFOA pour les régulateurs de l’énergie
pour un montant équivalent à 200 000 euros ;
6) Pro€Invest a contribué à l’organisation de la
Conférence tripartite COMESA-EAC-SADC sur le
développement des infrastructures et la facilitation
du commerce à Nairobi du 28 au 29 octobre pour un
montant d’environ 650 000 euros ;
7) L’Office européen d’aide à la coopération a octroyé le
4 mai 2010 une aide de 20 millions d’euros en faveur
du Programme régional du COMESA sur les intrants
agricoles (COMRAP) ;
8) Dans le cadre de l’USAID, plusieurs projets ont été
financés, notamment les suivants :
a) Programme régional du COMESA sur
l’intégration économique et commerciale
(CRETIP) - 2 421 600 USD, 27 signé le 5
février 2010 ;
b) Commerce au service de la paix – 100 000
USD signé en février 2010 ;
c) Appui aux activités du PDDAA – 85 800
USD;
d) Pendant le dernier trimestre de 2010, le
COMESA et l’USAID ont signé un nouvel
accord au titre de l’IPAA pour un montant
94 Rapport annuel du COMESA 2010
de 16,7 millions USD, dont 4,286 millions
USD seront destinés au financement direct
pour appuyer le COMESA pendant l’exercice
financier 2010/2011 ;
9) Fin mars 2010, le DfID a octroyé une aide de
2 600 000 £ au COMESA pour financer les activités de
Trade Mark qui devaient être exécutées avant la fin de
juin 2010 ;
10) Une aide de 4,5 millions USD par le Fonds spécial
multidonateurs géré par la Banque mondiale, avec
des contributions des différents donateurs a été
approuvée pour appuyer la mise en œuvre du PDDAA
dans la région COMESA pour une période de 3 ans, de
juillet 2010 à juin 2013 ;
11) Un accord de subvention d’un montant de 869 000 USD
a été signé le 11 mai 2010 entre la Banque mondiale
et le Secrétariat du COMESA pour le développement
des capacités du COMESA dans le domaine de suivi et
évaluation (S&E) afin de lui permettre de superviser
la mise en œuvre du Plan stratégique à moyen terme
(PSMT) ;
12) Différents bailleurs de fonds ont contribué des
ressources en faveur du Programme du COMESA sur
les changements climatiques. Il s’agit de : 1 million
USD par la Norvège, 500 000 USD par l’USAID, 500
000 par la Fondation Rockfeller et 4 millions d’euros
par la CE dans le cadre du programme Adaptation aux
changements climatiques dans le monde.
95Rapport annuel du COMESA 2010
COMPTES VÉRIFIÉS DE L’EXERCICE 2009
96 Rapport annuel du COMESA 2010
INTRODUCTION
Le secrétaire général présente son rapport et les états financiers
vérifiés du Marché commun de l’Afrique orientale et australe
pour l’exercice clos le 31 décembre 2009.
SIÈGE SOCIAL
Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA)
Ben Bella Road
P O Box 30051 Lusaka
Zambie
ACTIVITÉS Création du COMESA
Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe a été
institué en 1992 par le 10ème Sommet de la Conférence de la
Zone d’échanges préférentiels des États de l’Afrique orientale et
australe (ZEP), qui a décidé de transformer la ZEP en COMESA.
En 2009, le COMESA comprenait 19 États membres.
L’article 3 du Traité du COMESA stipule que « les buts et les
objectifs du Marché commun sont les suivants :
i) la réalisation d’une croissance et d’un
développement durables des États membres en
favorisant un développement plus équilibré et plus
harmonieux de leurs structures de production et de
commercialisation;
ii) la promotion d’un développement conjoint dans tous
les domaines de l’activité économique et l’adoption
conjointe de politiques et programmes macro-
économiques en vue de relever les niveaux de vie des
populations et de favoriser des relations plus étroites
entre les États membres ;
iii) la création d’un environnement propice aux
investissements étrangers, transfrontières et locaux,
notamment la promotion conjointe de la recherche
et l’adaptation de la science et de la technologie au
développement ;
iv) la promotion de la paix, de la sécurité et de la
stabilité parmi les États membres afin d’accroître le
développement économique dans la région. »
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
Membres du Bureau
La composition du Bureau du COMESA en 2009 était la
suivante:
Président - Zimbabwe ;
Vice-président - Swaziland ; et
Rapporteur - Kenya.
Budget
Le budget-programme 2009 d’un montant de 9 030 232 $Com
(2008 : 8 211 711 $Com) a été approuvé à la 25ème session
du Conseil des ministres en décembre 2008. Les priorités
budgétaires du programme technique ont été le lancement
de l’Union douanière du COMESA ; le lancement du Système
régional de paiement et de règlement (SRPR) ; l’adoption du
Règlement relatif au commerce des services et les Principes
directeurs pour la négociation des services ; la création du
Comité Union douanière ; la préparation du Projet d’Accord de la
Zone de libre-échange tripartite et de ses annexes ; la poursuite
des négociations sur les Accords de partenariat économique
avec l’Union européenne ; le lancement des postes-frontières à
guichet unique ; la finalisation de l’architecture institutionnelle
du Fonds d’infrastructure du COMESA et la mise en service de
la Facilité d’ajustement du COMESA. On trouvera des rapports
détaillés sur les performances sectorielles de ces programmes
dans le Rapport annuel 2009.
Pays accrédités auprès du COMESA
En 2009, la Suède, le Japon, l’UE et la Palestine ont fait
accréditer leur Représentant spécial auprès du COMESA. Cela
porte à 16 le nombre de pays ayant un ambassadeur auprès
du Marché commun, à savoir : États-Unis, France, Inde, Chine,
Allemagne, Italie, Russie, Cuba, Brésil, Norvège, Finlande,
Danemark, Suède, Japon, Union européenne et Palestine.
Formule utilisée pour calculer les contributions au budget du COMESA
La formule employée pour calculer les contributions des
États au budget du COMESA est la suivante : PIB --30% ;
importations provenant de pays non membres du COMESA –
30 % ; exportations à l’intérieur du COMESA – 30 %; PNB par
habitant – 5 % ; et population -- 5%. Le plafond applicable est
de 11,5 %, tandis que le plancher est fixé à 0,9 %. La formule a
été révisée par le Conseil en mai 2002 et en 2005 afin de tenir
97Rapport annuel du COMESA 2010
compte de l’admission de la Libye au sein du COMESA. Il a été
décidé que la formule actuelle serait maintenue, celle-ci ayant
fait ses preuves dans le temps.
Recettes
i) Les recettes provenant des contributions des États
membres se sont élevées à 8 930 234 $Com (2009 : 8
111 711 $Com).
ii) Au 31 décembre 2009, les arriérés des contributions
au budget du COMESA s’établissaient à 11 075 886
$Com.
iii) Conformément à la décision du 2ème Sommet de la
Conférence du COMESA, des intérêts sont perçus sur
les arriérés. Fin 2009, ils ont atteint, à un taux de 1
pour cent, 60 171 $Com (2008 : 114 331 $Com).
Dépenses
Les dépenses au titre du budget 2009 se sont élevées à 7 836
744 $Com, soit 84 % du budget (2008 : 7 306 223 $Com, soit
87 % du budget).
Excédent pour l’exercice L’excédent des recettes de 2009 par rapport aux dépenses, soit
1 102 615 $Com (2008 : 1 038 021 $Com), a été transféré au
fonds cumulé après déduction de l’amortissement (213 825
$Com) et des pertes de change (20 755 $Com), et l’ajout d’un
amortissement de subventions (48 634 $Com).
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
Soldes en banque et encaisse Au 31 décembre 2009, le solde en banque disponible
s’établissait à 16 630 414 $Com, constitué des contributions
au Fonds COMESA (4 058 426 $Com), du Fonds des Chèques
ZEP (945 722 $Com) et du Fonds de prévoyance du personnel
(2 337 280 $Com).
Fonds cumulé Au 31 décembre 2009, le fonds cumulé s’élevait à 22 761 182
$Com (2008 : 21 650 951 $Com).
Commissaire aux comptes
Le cabinet-conseil Deloitte & Touche a été désigné commissaire
aux comptes du COMESA à la 27ème session du Conseil des
ministres sur les questions administratives et budgétaires
tenue le 7 décembre 2009. L’exercice 2009 était la première
année de son mandat de deux ans.
Le secrétaire général
Sé
Sindiso N. Ngwenya
Lusaka, Zambie
Date : Le 16 novembre 2010
98 Rapport annuel du COMESA 2010
Responsabilités du secrétaire général
Le secrétaire général du COMESA est responsable de la bonne tenue des livres comptables et de la préparation en toute intégrité
des états financiers annuels et de toute information connexe concernant le Secrétariat du COMESA (le « Secrétariat »). Ces comptes
ont été vérifiés par le commissaire aux comptes indépendant, Deloitte & Touche.
Le secrétaire général est également responsable des systèmes de contrôle interne. Ceux-ci sont conçus afin de donner une
garantie relative, mais non absolue, de la fiabilité des états financiers, et pour préserver, vérifier et maintenir de façon adéquate
les actifs de l’organisation et prévenir et déceler toute déclaration erronée importante. Ces systèmes sont appliqués et surveillés
par un personnel qualifié, avec une séparation appropriée des pouvoirs et des obligations. Le secrétaire général n’a reçu aucune
information indiquant un dysfonctionnement notable de ces contrôles, procédures et systèmes au cours de l’exercice considéré.
De l’avis du secrétaire général :
l’état détaillé des recettes a été établi de façon à présenter en toute objectivité l’excédent du Secrétariat pour l’exercice •
financier clos le 31 décembre 2009 ;
l’état de la situation financière a été établi de façon à présenter en toute objectivité l’état des affaires du Secrétariat au 31 •
décembre 2009; et
les états financiers ont été établis conformément aux principes comptables généralement reconnus. •
Signé au nom du COMESA par :
Le secrétaire général
Sé
Sindiso Ngwenya
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
99Rapport annuel du COMESA 2010
Rapport sur les états financiers
Nous avons vérifié les états financiers du Secrétariat du COMESA ci-joints, qui comprennent l’état de la situation financière au 31
décembre 2009 ainsi que l’état du résultat global, la variation du fonds cumulé et la situation de trésorerie pour l’exercice clos à
cette date, ainsi qu’une synthèse des principales règles et méthodes comptables et autres notes explicatives.
Responsabilité du secrétaire général concernant les états financiers
Le secrétaire général est responsable de la préparation et de la présentation objective de ces états financiers conformément aux
principes comptables généralement reconnus. Cette responsabilité couvre les aspects suivants : conception, mise en application et
maintien d’un contrôle interne apte à assurer la préparation et la présentation objective d’états financiers dépourvus d’inexactitudes
significatives, qu’elles résultent de la fraude ou d’erreur ; choix et application de règles et méthodes comptables appropriées ; et
estimations comptables plausibles.
Responsabilité du commissaire aux comptes
Notre responsabilité consiste à exprimer un avis sur ces états financiers sur la base de notre audit. Nous avons procédé à la
vérification des comptes en respectant les normes internationales en vigueur. Ces normes exigent que nous satisfassions aux
principes déontologiques requis et que nous planifiions et réalisions l’audit de manière à obtenir une assurance relative que les
états ne contiennent pas d’inexactitude significative.
Un audit comporte des procédures visant à obtenir des éléments de preuve concernant les montants et informations présentés
dans les états financiers. Le choix de ces procédures est laissé à l’appréciation du commissaire, notamment pour ce qui est de
l’évaluation des risques d’inexactitudes significatives, résultant de fraude ou d’erreur. Lorsqu’il évalue ces risques, le commissaire
aux comptes tient compte du système de contrôle interne censé garantir l’objectivité de la préparation et de la présentation des
états dans le but de concevoir des procédures d’audit adaptées aux circonstances et non pour émettre un avis sur l’efficacité de ce
contrôle exercé par l’institution. Un audit suppose en outre d’évaluer la pertinence des règles et méthodes comptables utilisées
et la fiabilité relative des estimations comptables réalisées par la direction. Enfin, la présentation générale des états est également
évaluée.
Nous estimons que les éléments de preuve obtenus sont suffisants et adéquats pour servir de base à l’opinion que nous émettons
sur la vérification des comptes.
Opinion
Nous estimons que les états financiers reflètent fidèlement la situation financière du Secrétariat du COMESA au 31 décembre
2009 ainsi que son bilan financier et ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, et qu’ils sont conformes aux principes
comptables généralement reconnus.
DELOITTE & TOUCHE
Date : Le 16 novembre 2010
RAPPORT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES AU CONSEIL DES MINISTRES DU COMESAMARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
100 Rapport annuel du COMESA 2010
Notes 2009 2008
$Com $Com
REVENU 9 132 922 8 506 476
Contributions des États membres 4 8 930 234 8 111 711
Revenus divers 5 202 688 394 765
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT
Dépenses des divisions
Administration 6 (2 146 404) (1 926 256)
Secrétaire général 7 (1 696 375) (1 737 489)
Réunions 8 (976 344) (625 934)
Services de consultants 9 (895 567) (1 037 646)
Commerce, douanes et harmonisation monétaire 10 (507 809) (420 992)
Développement des infrastructures 11 (460 846) (408 825)
Promo. Invest. et dév. secteur privé 12 (436 326) (430 273)
Information et réseaux 13 (434 057) (442 120)
Finances 14 (283 016) (277 188)
Total dépenses des divisions (7 836 744) (7 306 723)
EXCÉDENT OPÉRATIONNEL 1 296 178 1 199 753
Autres charges
Amortissement 15 (213 826) (202 490)
Pertes de change nettes (20 755) (11 873)
Amortissement des subventions 22 48 634 52 631
Excédent de l’exercice 1 110 231 1 038 021
ÉTAT DU RÉSULTAT GLOBAL pour l’exercice clos le 31 décembre 2009 MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
Notes 2009 2008
ACTIF $Com $Com
Disponibilités à long terme
Biens immobiliers et équipements 15 727 537 608 673
Placements 17 304 600 304 600
1 032 137 913 273
Actif circulant
Prêts et avances 18 1 985 646 563 486
Contributions à recevoir 4 11 075 886 11 547 407
Contrib. à recevoir pour le Conseiller technique principal 275 995 323 995
Solde en banque et encaisse 20 16 630 414 16 497 896
29 967 941 28 932 784
TOTAL DE L’ACTIF 31 000 078 29 846 057
FONDS CUMULÉ ET PASSIF
Fonds et réserves
Fonds cumulé 22 701 182 21 590 951
Réserve légale 21 60 000 60 000
Total fonds cumulé et réserves 22 761 182 21 650 951
Passif non exigible
Subventions en capital 22 59 808 108 442
Prestations de retraite 23 2 369 941 2 034 000
2 429 749 2 142 442
Passif exigible
Comptes exigibles 24 5 766 162 6 052 664
Découvert bancaire 25 42 985 -
5 809 147 6 052 664
Total du passif 8 238 896 8 195 106
TOTAL FONDS PROPRES ET PASSIF 31 000 078 29 846 057
101Rapport annuel du COMESA 2010
SITUATION FINANCIÈRE au 31 décembre 2009MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
Notes 2009 2008
ACTIF $Com $Com
Disponibilités à long terme
Biens immobiliers et équipements 15 727 537 608 673
Placements 17 304 600 304 600
1 032 137 913 273
Actif circulant
Prêts et avances 18 1 985 646 563 486
Contributions à recevoir 4 11 075 886 11 547 407
Contrib. à recevoir pour le Conseiller technique principal 275 995 323 995
Solde en banque et encaisse 20 16 630 414 16 497 896
29 967 941 28 932 784
TOTAL DE L’ACTIF 31 000 078 29 846 057
FONDS CUMULÉ ET PASSIF
Fonds et réserves
Fonds cumulé 22 701 182 21 590 951
Réserve légale 21 60 000 60 000
Total fonds cumulé et réserves 22 761 182 21 650 951
Passif non exigible
Subventions en capital 22 59 808 108 442
Prestations de retraite 23 2 369 941 2 034 000
2 429 749 2 142 442
Passif exigible
Comptes exigibles 24 5 766 162 6 052 664
Découvert bancaire 25 42 985 -
5 809 147 6 052 664
Total du passif 8 238 896 8 195 106
TOTAL FONDS PROPRES ET PASSIF 31 000 078 29 846 057
Les responsabilités du secrétaire général eu égard à la préparation des états financiers sont énoncés plus haut. Ces états financiers ont été
approuvés par le Secrétariat du COMESA le 5 novembre 2010 et ont été signés en son nom par :
Le secrétaire général
102 Rapport annuel du COMESA 2010
Fonds cumulé Réserve légale
$Com
Total
$Com
Solde au 1er janvier 2008 20 552 930 60 000 20 612 930
Excédent pour l’exercice 1 038 021 - 1 038 021
Solde au 31 décembre 2008 21 590 951 60 000 21 650 951
Solde au 1er janvier 2009 21 590 951 60 000 21 650 951
Excédent pour l’exercice 1 110 231 - 1 110 231
Solde au 31 décembre 2009 22 701 182 60 000 22 761 182
ÉTAT DU RÉSULTAT GLOBAL pour l’exercice clos le 31 décembre 2009 MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
103Rapport annuel du COMESA 2010
ÉTAT DES FLUX DE TRÉSORERIE pour l’exercice clos le 31 décembre 2009MARCHÉ COMMUN DE L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE (COMESA) -- SECRÉTARIAT
Notes 2009 2008
ACTIVITÉS D’EXPLOITATION $Com $Com
Excédent pour l’exercice 1 110 231 1 038 021
Ajustements pour :
Revenus provenant d’intérêts (243 344) (443 929)
Dividendes (5 609) -
Produit de l’aliénation de biens immobiliers et d’équipements (19 258) -
Frais d’amortissement 15 213 826 202 490
Amortissement des subventions 22 (48 634) (52 631)
1 007 212 743 951
Changements intervenus dans l’actif net à court terme
(Augmentation) diminution des prêts et avances (1 422 160) 476 403
Diminution (augmentation) des contributions à recevoir 471 521 (2 364 550)
Diminution des contributions à recevoir pour le Conseiller technique
principal
48 000 48 000
Augmentation (diminution) des prestations de retraite 335 941 (176 978)
(Diminution) augmentation des comptes exigibles (286 502) 805 835
Disponibilités nettes générées par (utilisées dans) les activités
d’exploitation
154 012 (467 339)
ACTIVITÉS D’INVESTISSEMENT
Paiements pour biens immobiliers et équipements 15 (334 889) (177 843)
Produit de l’aliénation de biens immobiliers et équipements 21 457 -
Intérêts reçus 243 344 443 929
Dividendes reçues 5 609 -
Disponibilités nettes (utilisées dans) générées par activités
d’investissement
(64 479) 266 086
ACTIVITÉS DE FINANCEMENT
Subventions en capital reçues 22 - 34 322
Augmentation (dimin.) nette d’espèces et de valeurs assimilables 89 533 (166 931)
Espèces et valeurs assimilables au début de l’exercice
Espèces et valeurs assimilables à la fin de l’exercice 16 587 429 16 497 896
Comprenant :
Soldes en banque et encaisse 16 630 414 16 497 896
Découvert bancaire (42 985) -
16 587 429 16 497 896
104 Rapport annuel du COMESA 2010
UNION DOUANIÈRE DU COMESA
Plus de 430 millions d’habitants regroupés en un marché unique pour notre bien à tous
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