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’CENTRE ORSTOM DE CA?”NB I SECTION- de BOTANIQUE -

CWmE ORSTOM O B.P. 165 o 97.301 CAYENNE 1 1 GUYANE-FRENCH GUIANA-FRANCESA .. .-p

PROBLEMES SOULEXES PAR L’INSTALWION EN GUYANE D’UNE INDUSTRIE P B P ~ I E B E (SOL et VEGETATION),

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CEKCRE ORSFOM DE CWE"3

I

Problhes soulevés par l'installation en Guyane

d'une industrie paptiere (Sol et VBg&ation)*

I1 n'est pas dans l'intention du Centre ORsroM de Cayenne de s'opposer 2~ un ddveloppement de la Guyane tel que celui dont on parle de l'installation d'une industrie papetibre, m a i s d'attirer l'attention sur les risques d'une

exploitation inconsidér4e. La mise en valeur de la for& gqyamise, qui est

pour le departement un atout majeur, doit se faire ; m a i s elle doit se faire en

tenant compte des conditions particulieres du milieu naturel, tel qu'il est pré-

sentement connu :

X

x x

Des quatre ou cinq groupes jusqu'ici intéressés par une implantation en

Guyane et venus sur place pour une première enquête, le Centre a plus sp4cialement déjà Qté en contact avec Parsons et Whittemore et avec Cellulose du Pin - Audessat Rey.

Les projets concernent des unités devant produire de 2% B 3OO.ooO tonnes

de pâte de bois par an, et représentant un investissement de 1 B 1,5 million de muvesu~: francs auquel il faut ajouter le coQt de l'infrastructure d'accompagnement 2i charge de 1'Etat ; de telles unit& occuperaient environ 4.000 ouvriers en for&

et 300 en usine.

D a n s un premier stade, il est arevu l'utilisation complète de la vegétation

forestière naturelle, coupée h blanc 2i raison de 5 B 6,000 ha par an et par unité ;

ensuite, l'usine tournerait sur les produits de la rkgénératian naturelle ou mieux à partir de ceux qu'on obtiendrait par reforestation artificielle. La reforestation utiliserait des espèces 21 croissance rapide, mises en place sur les surfaces méca- nisables libérées par l'exploitation primaire, le reste pouvant etre occupd pour

la réalisation de projets annexes agrbpastoraux. C'est environ 260.00 ha que

r&lame une telle exploitation papetibre.

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Des QtuGes hydrologiques (quantitatives e t qualitatives) ont déjà ét6

fa i tes sou9 convention avec l'ONT p;?r 1'0RSTOM en prévision de ces projets.

Menées sur 1'Approuague e t l e M & q , e l les smt positives e t sont égde2ent

transposables aux autres estuaires.

Un groupe interministkriel a été créQ à P a r i s pour préparer e t suivre

en Guyane. Les objectifs de cette címxission ce projet d'industrie p a p a t f h

sont multiples : e t r e l ' interlocuteur des groupes financiers ; définir l e s

équipenents d'acconpagnement à l a charge de l a puissance publique (routes,

port, équipenents sociaux de l a c i t é forestière e tc ...) ; dresser l e cahier

des charges ; organiser l e s act ivi tés parallèles (ûgriculture ...) ; etc.

Nous avions au Centre l e 17 décenbre l a v i s i t e de M. THILL,

Inspecteur des Finances e t M. GRAILIDT, Ingénieur des Ponts, avec qui nous

avons d6jà évoqud un certain nonbrG de problhes.

Nous reprendrons dans cet te note surtout ceux que pose l 'exploitation

B blanc de l a f o r e t naturelle.

L'importance des surfaces exploitées par une seule unité de production

(200.000 ha) f a i t qu ' i l ne sera i t pas possible de se limiter aux zones à faible

pente (alluvions f luviat i les , terres basses). I1 sera ndcessaire de ddborder

largement sur l e s te r res hautes caractérisées par un nodelé en deai-orange e t

oh l e s pentes se si tuent entre 10 e t 30 $. I1 ilcporte dbs lors de souligner

qua l e s sols ferral l l t iques, tout au moins ceux sur migmatite de Guyme, sont

tout B fait originaux e t ne peuvent pas ê t re conpads à leurs homologues

africains dont i ls se distinguent par une faible Bpaisseur (1,5 2 3 m) e t

une structure massive de l'horizon B provoquant une perméabilité t&s f a i b l e

sinon nulle dès 40 ?i 50 cm de profondeur.

Grâce aux Qtudes hydrologiques sur l e basein versant expérimental

de l a d r ique Grégoire et aux premiers résul ta ts de l a case EEUD instal lée sur

l e meme bassin, l e Centre ORSMM de Cayenne es t à mema de fournir des renseigne

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ments chiffrés sur la dynamique de l'eau dans ces sols. Ces chiffres en soulignent tres dIoquemment les caractères exceptionnels :

- La pluviosité est de 3.500 mm par an.

- Le coefficient de ruissellement calculé par les hydrologues atteizlt 75 %t; pour des précipitations continues supérieures 2 100 mm et sa

moyenne est de 50 9 (HOEPNWEX).

- Le coefficient de ruissellement mesuré sur la case EEILI (BLANCmAm)

a atteint 56 % p u r des précipitations qui restent très modestes pour

la Guyane (35 mm)

- Le drainage oblique (BLANCAIEAUX) atteint 10 k et se fait pratiquement exclusivement sur les 50 premiers centimètres.

1968 P~UV. 810

En comcaraison, ROOSE en Cate d'Ivoire forestiere obtient sur des pentes analogues (23s $) des coefficients de ruissellement infbieurs h 1 $. Les ruisselle-

Coef. ruissellement Coef. ruissellement myen annuel $ "m %

ments mesurds en Guyane sous for& sont encore bien supérieurs h ceux mesurés en

zone tropicale sèche d'Afrique réput& trEs sensible B l'érosion. Ainsi, en

Haute-Volta, sous 8cO mm, ROOSE et BIROT (1970) ont obtenu les résultats suivants:

Culture à plat traditionnelle 15,06 3 8 8 3

Savane arborge (vgg6tation n a b relle)

8,16

- -~ ~~ ~ -

Ces résultats ont dté pr6sentés aux représentants de la commission

inteministériellezet Nonsieur THILL a déclaré qu'il leur accorderait une

grande importance. Nous avons souligné que, devant les risques d'érasion

catastrophique qui sont de lancer une unite de production dans les conditions projetées sans faire auparavant un essai de coupe B blanc d'une unité de mode% complbte (une

demi-orange), coupe h blanc qui devra atre réalis& avec des moygns mécaniques

aussi lourds et puissanfZ3que ceux qui seront utilisés par les industriels.

craindre au vu de ces données, il &tait impensable

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d

i

*\

Eh effet on peut prévoir que l e s engins joueront un &le important dans l e

declenchement de l'érosion. Une plantation de jeunos arbres devra suivre - . , ... .

aussit6t pour s'e placer' au plus p&s des conditions réel les d'exploitation. ! M. !lX'ZL nous a confirmé qu ' i l ins i s te ra i t sur l a n6cessité de cet essai ~

. . .. . . .

. . I . ' . . . . . . , . . !

dans bon rapport. . . , . . . . . I .

Lors de cet essai e t dans l a mesure .._. . . oh il se situer*t.à proximitd . . I ...... I- - . * .. de Cayenne, l e Centre ORsI1oM. pourrait intervenir en suivant l'évolutiqn

du ruissellement, de l'érosion e t , Qventuelleruent, du drainage oblique e t

fournir ainsi rapidement un pronostic sur l e s effets de ce type d'exploi-

tat ion de la forêt. Les crédits nécessaires B l'implantation d'une case

d'érosion ou mieux d'une case ERLO, devraient e t re prévus dans l e budget

de cet essai.

' La dewtruction de l a flore doit obligatoirenznt ê t re aizide de

régénération, naturelle ou ar t i f ic ie l le .

LR r&g&n&ation naturelle es t évidement l a technique la p lus

satisfaisante pour l ' e spr i t ca-r e l l e aboutit, en principe, en un temps plus

ou moins lang, au rétablissement des biocénoses naturelles e t à l 'équilibre

climacique, donc sans risque d'inconnue à long terme.

' Par contre c 'est sans doute moins rentable sur l e plan industriel,

B court e t moyen termes, que l a régénération a r t i f i c i e l l e avec un choix

d'essence à croissance rapide. 1 .

Dans l e cas de l a végétation naturelle, ce sont l es premiers stades

pionniers qui sont l e s plus délicats, à suivre de prks e t 2 protéger. La

végétation secondaire e t l es bois-canon une fo i s instal lés , l a régénération

naturelle de l a forêt doit suivre son cours sans problbmes, de l a même façon

que sur les anciens abattis. Ces premiers stacles dépendent en effet directement

des conditions édaphiques car on doit passer d'un so l nu B un so l occupé. C e

pmblbme est donc celui déjà évoque par l es pédologues à savoir l e s risques

d'krosion tres graves sur les for tes pentes qui pourrait l'emporter, en vitesse

sur l a colonisation par des esp'eces pionnieres e t donc évoluer, dans ce cas

vers une végétation xérique, basse e t disbontinue d'inselbergs irréversible

et Men entendu Inexploitable.

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Le problbme e s t i c i d 'ail leurs différent e t plus grave que l a rég6n8ra- t ion aprbs abat t is (des abat t is sur pentes &me for tes ne courent pas de grands

risques) oh l e sol, avec toute l a forêt

n'est pas profondément remanié e t es t maintenu en place par l e s appareils

racinaires qui ne sont pas détruits.

à l 'é ta t de semences

11 n'en es t pas de même dans l e s grosses exploitations envisagées

oÙ l e passage des engins risque de bouleverser considérablement les so ls ,

d'arracher les souches e t l e s racines e t de détruire une grande partie des

semences ; outre l e s risques d'érosion plus élevées que cela représente,

comme dvoqué plus haut.

Sur l e s pentes fa ibles ou nulles l e s risques sont évidement bien

moindres e t l 'on doit pouvoir envisager sans trop d'inquiétude l a régén8ra-

t ion naturelle. I1 par& cependant indispensable de morceler l e s exploita-

tions en la issant , à intervalles réguliers, des bandes ou des î l o t s forest iers

in tac ts e t naturels qui, outre les avantages esthétiques que cela constitue

pour l e paysage, seraient des réserves "génétiques" B part i r desquelles

pourrait se régénérer l a forêt plus rapidement, efficacement e t avec sa com-

position f lor is t ique in i t ia le .

pour l a régénération a r t i f i c i e l l e nous n'avons que peu de données sur

cet te m&thode, en zone néotropicale. I1 faudrait voir ce qui e s t fa i t dans les pays frontaliers. Le plus u t i l e semble d'abokd l e choix d'esp8ces de couverture

pionnibre afin de protéger l e s o l de l'érosion.

Le choix des esphes ligneuses B implanter ensuite est fonction, bien

entendu, de leur enracinement, de leur vitesse de croissance, de leur u t i l i t e

m a i s l e danger des plantations monospécifiques du type Eucalyptus ou conifhres

rdside essentiellement dans l e déséquilibre considérable qu'elles amènent et

l'inconnue, bien souvent, devant laquelle on se trouve, en Guyane, 2t ce sujet

sur l'évolution ulterieure des so ls , l e s rapports plantes supérieures entre

e l les e t plantes supérieures - microflore - microfaune (au sol) ; sans compter

l e s rapports f lo re - faune en général (prédateurs etc...). Donc, dans ce cas,

des essais sur de pet i tes (ou moyennes) surfaces m a i s de 1ongue'"durke sont

indispensables.

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z

"f

EII réGm8 l a régénération entièrement naturelle paratt plus logique

en plaine e t sur l e s faibles pentes tandis que sur l e s fortes pentes o Ù l e

-. -

- L-.. l -_

sal do i t ê t re aussit8t protégé de l'érosion après destruction de l a couverture

v&&ale, l a régénération a r t i f ic ie l le , du moins au départ, devrait mieux

convenir par l'implantation immédiate d'espèces ligneuses ou même herbacées

à enracinement rapide e t important faci l i tant l e s premiers stades de coloni-

sation du sol.

Dans tous l e s cas, on ne peut qu'insister sur l a réalisation préala-

ble d'essais pour t r a i t e r ces deux problèmes cruciaux : Qrosion après des-

truction de l a végétatim naturelle e t régénération de l a végétation de

remplacement.

Il importe que l e s autorités scientifiques à qui es t adressée cette

note interviennent auprès du groupe interministériel pour que ces essais

soient entrepris dans l e s plus brefs délais. On soulignera que l e s études

correspondan5es, aussi bien cel les pr6alables de 1'Qtude de l a dynamique

de l'eau en milieu forest ier poursuivies actuellement pm 1'ORSTOM ?i l a

Crique Grégoire, que celles que l'on entreprendrait à l'occasion de ces

essais entrent remarquablemant dans les préoccupations du projet MAE de

l'UNESCO. L'étude multidisciplinaire en cours sur l e Haut-Oyapock sur

l'évolution des sols e t de l a végétation après culture sur abat t is releve

de

forestière pour I' agriculture traditionnelle i t inérante e t l a destruction

m6canique à blanc pour l ' industr ie projetée ne sont pas comparables quant

aux risques courùs.

pr&cuupation du même ordre, mais l a destruction manuelle de végétation

le 1,1975

PRUGIERE Directeur du Centre.

EoULEx Pédologue . de GRANVLLLE Botaniste.

' Blt3LlOTHEQUE