16
Cap sur la paix JOURNAL BIMENSUEL DES ASSOCIATIONS SOKA DU BOUDDHISME DE NICHIREN 6 au 19 MaRS 2017 • 3,50 € Que les jeunes remportent la victoire ! La fraîcheur d’un retour aux sources ! Le bodhisattva Jamais-Méprisant Hervé Kobo Agissons avec courage pour annoncer... La pratique est la source... P.3 LE MOT DE LA JEUNESSE P.4 ÉDITORIAL DE D. IKEDA P.14 D’HIER À AUJOURD’HUI P.16 LA TRIBUNE DES ÉTUDIANTS 1094 P.6 ESSAI DE D. IKEDA La Nouvelle Révolution humaine Volume 28 Chapitre 4 2 © Pixabay Public Domain En avant pour un printemps plein d’espoir ! P.5 ÉCHOS DE LA RÉUNION SOKA Numéro spécial 16 mars

1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

Cap sur la paixJOURNAL BIMENSUEL DES ASSOCIATIONS SOKA DU BOUDDHISME DE NICHIREN

6 au 19 MaRS 2017 • 3,50 €

Que les jeunes remportent la victoire !

La fraîcheur d’un retour aux sources !

Le bodhisattva Jamais-Méprisant

Hervé Kobo

Agissons avec courage pour annoncer...

La pratique est la source...

P.3 LE MOT DE LA JEUNESSE

P.4 ÉDITORIAL DE D. IKEDA P.14 D’HIER À AUJOURD’HUI

P.16 LA TRIBUNE DES ÉTUDIANTS

1094

P.6 ESSAI DE D. IKEDA

La NouvelleRévolutionhumaineVolume 28Chapitre 4

2

© P

ixab

ay P

ublic

Dom

ain En avant

pour un printemps plein d’espoir !

P.5 ÉCHOS DE LA RÉUNION SOKA

Numéro spécial

16 mars

Page 2: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

Une victoire, un défi, un combat, une expérience à partager ? Contactez l’équipe de Cap !ACEP, Cap sur la paix, 17 rue de la Citadelle, BP 6, 94111 Arcueil cedex • [email protected]

Lexique des termes bouddhiques

b Daimoku : signifie prière bouddhique. Désigne l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo.b Gohonzon : signifie « objet de respect fondamental ». Cette synthèse en une page du Sûtra du Lotus est confiée aux pratiquants et enchâssée à leur domicile.b Gongyo : « pratique assidue » (matin et soir). C’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo.b Kosen rufu : expression que l’on trouve dans le XXIIIe chapitre du Sûtra du Lotus. Assurer un bonheur et une paix durables à l’humanité, fondés sur les valeurs humanistes du bouddhisme de Nichiren.

Fondateur de la publication : E. YAMAZAKI • Directeur de la publication : P. MORLAT • Rédacteur en chef : B. ROSSIGNOL • Conseillers de la rédaction : M. SATO L. COLLIAS et H. KOBO • Secrétaire général de rédaction : F. DINH • Coordination de la rédaction : M. GENAIVRE, L. LEYOUDEC et J. VIENNE • Conception graphique et illustrations : Y. MOËSS et D. CHÉRY • Rédacteurs : F. MAESTLÉ, S. PODIN • Traducteurs : I. AUBERT, M. TARDIEU, C. THOMAS et V. T. OKADA • Maquettiste : L. CARTRON • Correctrice : P. KINGUÉ

Vous souhaitez vous abonner à Cap ?Contactez les services de l’ACEP !ACEP, Cap sur la paix, 17 rue de la Citadelle, BP

30 006, 94114 Arcueil Cedex • Tel : 01 49 69 93 60 •

contact.abonnement@acep-france. fr

Cap sur la paix, bimensuel édité par l’ACEP, 17 rue de la Citadelle, BP

30 006, 94114 Arcueil Cedex. Imprimé en France par Advence SA, 139 rue

Rateau - Parc des damiers 93120 La Courneuve. Dépôt légal : Mars 2017 •

Tous droits de reproduction réservés • Les articles signés n’engagent que

la responsabilité de leurs auteurs • ISSN 1271 - 2981.

Cap sur la paix est un journal réalisé par les jeunes du mouvement Soka de France.

l

Journal de Jeunessede Daisaku Ikeda

Les références aux écrits bouddhiques sont abrégées selon les exemples suivants :b Écrits, 25 : Les Écrits de Nichiren, Soka Gakkai, Herder, 2012, page 25.b GZ, 432 : Gosho Zenshu, page 432 (Édition japonaise des Écrits de Nichiren Daishonin).b WND-I, 543 : The Writings of Nichiren Daishonin, volume 1, Soka Gakkai, page 543 (version anglaise).b OTT : The Record of the Orally Transmitted Teachings, version anglaise du Recueil des enseignements oraux, en japonais : Ongi Kuden.b SdL-XX, 255 : Sûtra du Lotus, chapitre XX, Les Indes savantes, 2007, page 255, traduction française de The Lotus Sutra, version anglaise de Burton Watson du texte chinois de Kumarajiva.b D&E-mai 2016, 7 : Discours et entretiens de Daisaku

Ikeda, mai 2008, ACEP, page 7.

Abréviations utilisées

Mercredi 13 janvierTemps clair

Chaque jour semble plus long au mois de janvier que durant les autres mois de l’année. La première réunion annuelle du Conseil d’administration s’est tenue à 15 h 30. Nous avons discuté de plusieurs programmes, dont une compilation d’articles de Josei Toda et divers problèmes tels que les groupes qui se rendent en séminaires, l’impression de Gohonzon de grands formats, les publications – Les Écrits de Nichiren Daishonin et la compilation des essais du président Toda, etc.

Je me sens triste par le manque de vision de responsables aînés, leur manque de passion et de capacité à se renouveler. Nous ne devrions pas hésiter à choisir la prochaine génération de responsables parmi des personnes bien plus jeunes.

Le bouddhisme enseigne qu’il ne devrait pas y avoir de discrimination entre les personnes puisque chacun peut atteindre l’illumination. Comme le dit Nichiren : « Ces sûtras ont deux défauts. D’abord, en enseignant que les dix états sont séparés les uns des autres. » (Écrits, 237) Toutes les décisions que l’on prend devraient être naturellement basées sur ce principe.J’ai participé à la réunion du département d’étude des professeurs à 6 heures. Au préalable, j’ai eu des discussions sur « Les quatorze calomnies » et « Les enseignements pour l’époque de la Fin de la Loi » de Nichikan.Puisque étudier le bouddhisme se fait tout au long de la vie, j’ai besoin d’étudier avec patience et calme.J’ai récité de nombreux Daimoku. J’ai senti ma force intérieure croître naturellement. n

Vendredi 15 janvier Temps nuageux

Je suis parti à Nagoya par le train express de 12 h 30 depuis Tokyo. J’ai voyagé seul. La raison de ce voyage est de donner une conférence et d’offrir des orientations et des encouragements. Il s’agit du premier voyage d’encouragement à se dérouler en périphérie de la ville cette année. Ces moments devraient rester gravés dans la mémoire des membres de Chubu et ses environs. J’ai donné une conférence sur « Les quatorze calomnies » à l’Auditorium de Nagoya.

J’ai découvert environ 4000 personnes se tenant dehors dans le froid. Bien que je sois jeune et que je manque d’expérience, si je n’avais pas donné ces orientations et ces encouragements à ces nombreuses personnes en recherche du bouddhisme avec sérieux et humilité, cela aurait été honteux.

J’ai passé la nuit au centre de la communauté Aichi. Je suis allé au lit à 1 heure du matin. n

a

2 | Cap sur la paix 1094

Page 3: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

LE MOT DE LA JEUNESSE

Partager sa joie avec un enthousiasme débordant !

LES personnes ordinaires, à notre époque, manquent souvent d’espoir, d’optimisme, de joie, elles sont souvent démunies face aux

tendances de la société telles que le profit, la guerre, le mépris de l’autre. Cependant, en tant que bodhisattvas sortis de la terre éveillés à notre mission, nous savons qu’il n’y a pas de fatalité et qu’il ne tient qu’à nous de prendre la responsabilité de transformer ces tendances négatives. Depuis sa jeunesse, Daisaku Ikeda nous ouvre la voie pour réaliser cela. Cette année, nous célébrons le 65e anniversaire du mois de février 1952 1 qui est devenu un exemple de transformation des tendances négatives grâce à la transmission joyeuse et bienveillante du bouddhisme de Nichiren. Engagé à Kamata, Daisaku Ikeda a alors mené une grande vague de joie et d’enthousiasme en proposant à tous ses camarades dans la foi, jeunes et aînés, de se fonder sur trois devises : • une grande reconnaissance envers leur maître bouddhique, Josei Toda, qui leur avait ouvert la voie,• une détermination inébranlable de prendre l’entière responsabilité en tant que jeunes, • l’intention profonde d’aller à la rencontre de nombreuses personnes afin de chérir chacune.

Comme Daisaku Ikeda le relatait en 2012, « Un tourbillon de joie balayait Kamata, tandis que chacun continuait à dialoguer avec un ami, puis un autre, semant les graines de la bouddhéité en ‘‘permettant aux autres d’entendre l’enseignement”2. » Pratiquer le bouddhisme de Nichiren avec assiduité et avec le même esprit que son maître permet de déborder de joie et de vivre de nombreuses expériences encourageantes. Lorsque cette joie jaillit de notre vie et que les bienfaits fleurissent dans notre quotidien, les personnes autour de nous sont attirées et souhaitent elles aussi faire apparaître cela dans leur propre vie, afin de devenir profondément heureuses. Vers le 18 novembre 2018, notre maître nous encourage à nous forger la même détermination indomptable que lui, de mener une telle vie porteuse d’espoir et d’aller à la rencontre de nombreuses personnes pour les encourager à faire de même. n

par Hervé Kobo,responsable des jeunes hommes

© D

. SC

HIP

PER

Une victoire, un défi, un combat, une expérience à partager ? Contactez l’équipe de Cap !ACEP, Cap sur la paix, 17 rue de la Citadelle, BP 6, 94111 Arcueil cedex • [email protected]

1. Autour de Daisaku Ikeda, les pratiquants de quartier Kamata à Tokyo ont réa-lisé un défi sans précédent, en présentant le bouddhisme à 201 nouvelles familles en un mois.2. D&E-mai 2012, 28.

Prochain concert de printemps de l’ensemble Fleurs de la culture

Pour fêter l’arrivée du printemps, l’ensemble instrumental Fleurs de la culture donnera un concert gratuit, dimanche 19 mars à 15 h 30 dans la grande salle du Château du Pré, à Chartrettes.

Créée depuis déjà plus de 25 ans, cette formation de musique classique est composée de musiciens professionnels. À cette occasion, ils interpréteront un répertoire varié : Corelli, Mozart, Fauré, Elgar, Honda… Tout un programme pour enchanter vos oreilles.

Notez d’ores et déjà cette date dans vos agendas et venez nombreux, avec vos amis et vos proches, assister à ce concert ! n

CAP SUR LA FRANCE

Événement à venir

© D

R

Informations pratiques :

Date : dimanche 19 mars 2017 à 15 h 30

Adresse : Château du Pré, 3 rue Georges-Clemenceau

77590 Chartrettes

Entrée libre

Cap sur la paix 1094 | 3

Page 4: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

ÉDITORIAL DE DAISAKU IKEDA

Éditorial paru dans le Daibyakurenge, mensuel d’étude affilié au mouvement Soka au Japon, de mars 2017.

Agissons avec courage pour annoncer un printemps d’espoir !

LE bouddhisme est l’allié des personnes ordinaires qui ne ménagent pas leurs efforts.

Parmi les disciples de Nichiren Daishonin se trouvait la nonne séculière de Kubo. Elle avait perdu son mari bien-aimé, mort des suites d’une maladie, après l’avoir longtemps soigné avec dévouement. Elle se retrouva donc seule à élever leur petite fille. Pourtant, malgré ses difficultés personnelles, elle resta fidèle à sa foi, en persévérant courageusement avec ses amis pratiquants durant la persécution d’Atsuhara. Nichiren la félicite en ces termes : « Là où les vents forts font ployer les herbes et où les éclairs terrifient les gens – dans ce monde qui est le nôtre, comme il est merveilleux que vous ayez conservé jusqu’à ce jour une foi inébranlable ! » (WND-II, 755). Il affirme également que son regretté mari connaîtra la joie dans la vie et dans la mort, et que les membres de la famille qu’il a laissés derrière lui prospéreront et mèneront des vies longues et heureuses. (Cf. WND-II, 816). Il est certain que Nichiren connaît les efforts dévoués que les pratiquants du mouvement Soka déploient pour réaliser le grand vœu de kosen rufu.

Le Sûtra du Lotus déclare que ceux qui pratiquent ce Sûtra jouiront « de paix et de sécurité dans leur existence présente » (SdL-V, 110). Ce passage ne signifie pas que nous ne rencontrerons plus de problèmes ou de difficultés mais il fait plutôt allusion à un état de vie où nous ne sommes jamais vaincus. Nichiren déclare : « C’est en rencontrant de grandes difficultés que l’on est assuré d’atteindre la bouddhéité comme le décrit le passage du Sûtra, “ils jouissent… de bonnes circonstances pour leurs existences futures” » [SdL-V, 110] (GZ, 8251).Les épreuves et les défis sont inévitables au cours de la vie de celui ou de celle qui se consacre à sa mission de propager la Loi merveilleuse et à la réalisation de l’idéal de Nichiren : « l’établissement de

l’enseignement correct pour la paix dans le pays ». Nous devrions être prêts à les affronter. C’est en effet grâce aux épreuves et aux difficultés que nous pouvons atteindre la bouddhéité. En prenant la décision de faire face à chaque obstacle avec courage, sans manifester de crainte de plaintes ou de doutes, et en nous fondant sur la récitation de Nam-myoho-renge-kyo, nous pourrons faire apparaître un état de vie vaste et profond. C’est ce qui nous permettra d’être heureux et de remporter la victoire dans notre vie présente. C’est aussi la clé pour établir un état de vie semblable à un magnifique et indestructible diamant à travers les trois phases de l’existence (passé, présent et futur), et pour aider les autres à faire de même. Les valeurs Soka brillent avec éclat grâce aux innombrables expériences de personnes qui ont traversé de graves difficultés et les ont surmontées.

À ce propos, j’aimerais évoquer une pionnière des tout débuts de notre mouvement dans la préfecture de Miyagi, à Tohoku. Cette femme marchait en boitant fortement mais cela ne l’empêchait pas d’aller à la rencontre des autres pour leur transmettre le bouddhisme. Même quand les gens l’insultaient et lui jetaient des pierres, elle demeurait imperturbable, et disait en souriant à ses amis pratiquants : « Tout se passe exactement comme c’est annoncé dans le Gosho. C’est merveilleux, n’est-ce pas ? Devenons les personnes les plus heureuses de notre ville ! » Son fils, un responsable du département des hommes qui a apporté de formidables preuves factuelles du pouvoir de la foi au fil des ans, gérait une société de terrassement, dont les locaux et les équipements ont été emportés par le tsunami de mars 2011, à Tohoku. Grâce à la foi invincible que sa mère lui a transmise, il a immédiatement décidé de se dresser et a travaillé à la reconstruction de sa région. En soutenant les jeunes, il continue à se battre avec la conviction que la quintessence du bouddhisme consiste à manifester une force vitale que rien ne peut briser.

La tradition de bodhisattvas sortis de la terre forts et résistants face aux épreuves, qui relèvent victorieusement chaque défi, s’est transmise d’une génération à l’autre.

Il y a soixante ans (en septembre 1957), dans sa déclaration appelant à l’abolition des armes nucléaires, mon maître, Josei Toda a pris une position courageuse en affirmant que tous les êtres humains ont le droit à la vie. Pourtant, l’obscurité malveillante qui menaçait alors ce droit fait toujours planer de lourds nuages sombres sur le monde. C’est pourquoi nous devons faire briller avec encore davantage d’éclat la lumière du respect de la vie, prôné par le bouddhisme de Nichiren, pour illuminer le cœur des êtres humains dans le monde entier.

Partout, les pratiquants vont de l’avant pour faire leur révolution humaine, revitaliser les liens dans leur famille, redynamiser leur quartier et la société, tout en transformant leur propre karma. Il est certain que leurs efforts et leurs accomplissements seront finalement reconnus comme d’incomparables épopées de la victoire humaine.

Les fonctions démoniaques se manifestent parce que nous défendons la cause du plus grand bien. Mais nous remporterons à coup sûr la victoire. Avec cet esprit , agissons courageusement, aujourd’hui encore, pour annoncer un printemps d’espoir !

Tel un soleil d’espoirÉternel,Illuminons la voieDe l’avenirAvec confiance et fierté. n

1. Oko Kikigaki (Retranscription, de cours ) ; ces textes ne figu-

rent pas dans les deux volumes des écrits de Nichiren traduits

en anglais.

ÉCHOS DE LA RÉUNION SOKA4 | Cap sur la paix 1094

Page 5: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

Faisons jaillir la force de l’univers dans notre vie

Dans l’ouvrage de Yoshikawa1 , on lit aussi : « La terre elle-même aspire à contribuer constamment, tout au long des quatre saisons, au développement des personnes ordinaires. C’est aussi l’action des hommes qui détermine le développement de leur pays. »L’univers possède la force de se développer. Il en est de même de la vie. Comme le dit Yoshikawa : « La terre se développe tout au long des quatre saisons. Ainsi, au printemps, la terre favorise l’épanouissement des fleurs, des légumes et des arbres. »La force de développement de l’univers, la force de développement de la vie ont pour source originelle la Loi merveilleuse ; pour faire apparaître cette force, la croyance et la pratique bouddhiques sont nécessaires.

Nichiren Daishonin dit : « Myo signifie revivre, c’est-à-dire revenir à la vie. » (GZ, 947 – Écrirs, 150) Si nous nous basons sur la Loi merveilleuse, nous pouvons avancer avec vivacité sur l’orbite de la progression. Ce principe s’applique aussi bien à un individu, qu’à une organisation ou un pays. C’est pourquoi les croyants doivent se développer sans cesse. En outre la Soka Gakkai suit la volonté et le vœu du Bouddha. C’est une organisation qui se développe constamment et qui amène des personnes de valeur dans la société. (…)

Plus nous nous enracinons dans la vie quotidienne et plus notre visage est illuminé par l’espoir

Les arbres qui poussent deviennent magnifiques. Cela est vrai aussi des êtres humains. Celui qui se développe a de l’éclat. À l’inverse, ceux qui ne cessent de critiquer ou se plaindre dans avancer d’un pas, ne manifestant ainsi que pure jalousie, n’ont ni sentiments, ni beauté. Dans le 5e chapitre du Sûtra du Lotus,

« Parabole des herbes médicinales », on peut lire : « Tous les arbres peuvent se développer jusqu’à leur maturité » Chaque personne possède ses propres capacités. Une personne dotée de croyance se développe remarquablement, en recevant la pluie bienveillante de la Loi merveilleuse. Enracinés dans la vie quotidienne, nous tournons nos visages vers le soleil de l’espoir. En outre, nous entendons faire de cette année, l’année d’un grand développement, aussi bien pour les jeunes que pour les personnes âgées.

La Loi bouddhique est destinée à aider principalement ceux qui souffrent

Nichiren Daishonin dit : « Le Sûtra du Lotus contient un secret qui permet aux simples mortels d’atteindre la bouddhéité. Toute personne, qu’elle soit dans l’état d’enfer ou d’avidité, ou dans n’importe lequel des neuf états, peut devenir bouddha. Cela signifie que tous les êtres humains, quelle que soit leur origine, peuvent devenir bouddha. On peut comparer cela à un bambou. Si on casse un nœud, les autres nœuds se cassent en même temps. » (GZ, 1046)

Comment une personne plongée dans l’état d’enfer à cause de la maladie, de difficultés financières ou de problèmes affectifs peut-elle atteindre la bouddhéité ? Comment peut-elle parvenir au bonheur absolu ? Le Sûtra du Lotus est le seul qui permette de parvenir à cela. La Loi bouddhique est très vaste, et son immensité se trouve contenue en chaque personne.

La détermination de développer les autres nous ouvre à notre propre développement

Celui qui atteint la bouddhéité permet à tous ceux qui l’entourent de se placer également sur l’orbite de la bouddhéité. On peut ainsi orienter vers le bonheur une famille, un ensemble de familles,

des amis, même des personnes qui se trouvent dans l’état d’enfer ou d’avidité. Telle est la force de la Loi merveilleuse. La révolution humaine d’une seule personne peut permettre un jour la transformation de toute l’humanité. C’est un principe fondamental.

C’est pourquoi il faut avant tout qu’apparaisse une personne de forte croyance. Quel que soit l’environnement, il suffit qu’une seule personne mette toute sa force en action pour orienter tout son environnement dans la bonne direction, celle du bonheur. Nous voulons avancer en développant ne serait-ce qu’une personne, avec l’attitude de ne pas ménager ses efforts. Avançons tout autant que nous sommes, pour devenir une telle personne.

(…)

Allons encore de l’avant en goûtant la joie de vivre et la joie de kosen rufu, avec une compréhension profonde de la Loi bouddhique. Cette année encore, nous allons marcher en développant notre état de vie, ouverts aux bienfaits, à l’amitié, à kosen rufu, grâce à la cohésion et aux encouragements. En développant une force irrésistible, brisons tous les obstacles qui empêchent d’accéder au bonheur. n

Extraits publiés dans D&E-février 1994, pages 13 à 31.

ÉDITORIAL DE DAISAKU IKEDA

1.Eiji Yoshikawa (1892 - 1962) est un écrivain japonais consi-

déré comme un des plus grands romanciers du XXe siècle.

ÉCHOS DE LA RÉUNION SOKA

Quelques extraits d’encouragements donnés par Daisaku Ikeda, le 7 janvier 1994, à l’occasion de la deuxième réunion générale de la région du Kanto. Ces textes ont été repris dans la retransmission vidéo de la réunion mensuelle de janvier 2017 au Japon, diffusée en France lors des réunions de régions du mois de février.

La pratique est la source d’un développement constant

Cap sur la paix 1094 | 5

Page 6: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

LE POÈTE du peuple, Whitman, avait cette vision profonde : « Je connais la noble valeur du passé et de l’avenir. Je

sais également que – phénomène mystique – ces deux éléments – passé et futur – se rejoignent dans le présent. » Dans son recueil éternel Feuilles d’herbe, Whitman a clamé à haute voix la grandeur des personnes ordinaires ainsi que leur dignité. Il est décédé au mois de mars, voici 110 ans [en 2002]. Comme le dit le poète, pour un passé, un avenir et un présent plein de dignité, le plus important est le présent, c’est lui qui détermine tout. L’instant présent est le moment sacré où l’on peut remporter la victoire à travers les trois phases de la vie.

Ce 16 mars 1958, moment éternel, fut une grande cérémonie qui ouvrait un avenir victorieux. Ce fut un moment mystique, qui reliait l’histoire glorieuse initiée par les premier et deuxième présidents de la Soka Gakkai à l’avenir éternel.

Ce 16 mars 1958 était un dimanche. Ce matin-là, en recherchant l’esprit de leur maître, Josei Toda, jeunes filles et jeunes hommes se sont réunis avec courage au pied du Mont Fuji. Nous étions six mille. Cette cérémonie avait été rapidement mise sur pied. Tous les participants étaient rayonnants et donnaient le sentiment d’être victorieux et épanouis.Sept ans auparavant, lorsque mon maître était devenu le deuxième président de la Soka Gakkai, le département de la jeunesse était extrêmement faible. Ce même département devint une force extraordinaire force motrice pour la réalisation de l’objectif des 750 000 familles et il s’est développé en tant que noyau de la Soka Gakkai, organisation si essentielle du monde religieux.

Le 16 mars 1958 représentait un moment propice pour nous déterminer à renouveler notre longue marche et, pleins d’un enthousiasme brûlant, tous les jeunes se sont portés vers leur maître. Un fois que nous avons fait le vœu de remporter la victoire, il faut absolument gagner. Telle doit être la combativité propre à la jeunesse du mouvement Soka.

L’objectif des 750 000 familles fut un serment partagé entre le maître et les disciples. Les disciples avaient alors pour mission d’atteindre ce but. C’est lorsque les disciples remportent concrètement la victoire qu’ils deviennent dignes d’être des successeurs. Si nous n’avions pas partagé ce serment entre maîtres et disciples, la cérémonie du 16 mars n’aurait pu avoir lieu. Dans le mouvement Soka, ce que maître et disciples doivent transmettre constamment, c’est cette détermination à remporter absolument la victoire. J’aimerais vivement que tous les membres de ce département gravent cet esprit au fond de leur vie.

Dans ma jeunesse, (…) en fixant mon regard sur le jour de la victoire, jour où tous les vœux de mon maître seraient réalisés, j’ai persévéré jusqu’au bout dans le combat qui est le mien. Pour moi qui étais de constitution chétive, cela représentait également une lutte contre le démon de la mort. J’étais à l’époque atteint de tuberculose et toujours fiévreux. Mon médecin m’avait prédit que je n’atteindrais pas l’âge de trente ans. Mais j’étais déterminé. Quelles que soient les difficultés, j’étais bien décidé à vivre pour la réalisation de kosen rufu auprès de mon maître. À l’époque, je me suis engagé sans aucun regret, même si cela devait écourter ma

ESSAI DE DAISAKU IKEDA ESSAI DE DAISAKU IKEDA

« Remporter absolument la victoire, maître et disciples ! », tel est l’esprit éternel du 16 mars, tel est l’esprit invincible des jeunes du mouvement Soka. Dans l’optique des célébrations à venir, Cap sur la paix revient sur un essai de Daisaku Ikeda dans lequel il revient à la source de toutes ses victoires : son lien avec son maître bouddhique. Extraits.

Que les jeunes remportent la victoire !

6 | Cap sur la paix 1094

Page 7: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

vie. Pour la postérité, j’ai souhaité laisser profondément l’exemple d’un véritable disciple engagé dans une relation d’unité avec son maître. C’était là mon seul souhait.

M. Toda a senti cette détermination au plus profond de mon cœur. Aussi m’a t-il dit : « Tu serais prêt à mourir à ma place, n’est-ce pas ? Et tu penses que c’est cela “offrir sa vie” ? Ce n’est pas ce que j’attends. Il faut que tu vives. Tu dois absolument continuer à vivre ! C’est moi qui devrais échanger ma vie contre la tienne ! »Je suis convaincu que si j’ai pu remporter la victoire à travers une multitude de terribles combats, en luttant souvent entre la vie et la mort jusqu’à aujourd’hui, c’est parce que mon maître m’a, d’une certaine façon, offert une partie de son existence. Oui, je sens que M. Toda a eu la générosité de partager avec moi la durée de sa vie. Je ne pouvais donc pas me permettre de gaspiller un seul instant. Quoi qu’il advînt, je devais réaliser les projets de mon maître ! Il me fallait lutter jusqu’au moment où la flamme de ma vie s’éteindrait ! Telle était la mission que j’avais décidé d’accomplir.

Le philosophe romain Sénèque a dit : « Il est difficile de guider les gens vers le bien par la morale. Le plus simple, en fait, est de montrer soi-même l’exemple. » Ce sont là des paroles d’or. En tout cas, mon attitude de me dresser seul, de toutes mes forces, a touché le cœur de mes jeunes compagnons qui partageaient avec moi un même but et un même maître. C’est ce qui a permis aux jeunes de faire apparaître toute leur combativité. Partout, au Japon, on a pu constater une magnifique progression et, en décembre

1957, moins de sept ans après la nomination de M. Toda à la présidence de la Soka Gakkai, le grand vœu des 750 000 familles a été réalisé.

(…) Après [l]a disparition [de M. Toda], j’ai vécu, mû par l’esprit de toujours persévérer, jusqu’à aujourd’hui. J’ai alors pris la responsabilité de faire s’épanouir partout les fleurs magnifiques de la victoire Soka, en menant dix fois, cent fois, mille fois plus de combats. J’ai choisi pour mission d’ouvrir et d’élargir la voie de kosen rufu ouverte par mon maître, aux quatre coins de la planète. Je souhaite constamment que les pratiquants du département de la jeunesse de ce nouveau siècle avancent à leur tour sur cette grande voie de la justice à l’échelle mondiale et ne cessent de se développer.

Le révolutionnaire italien Mazzini a dit : « Ce dont nous avons besoin, ce qui est nécessaire aux personnes ordinaires, ce qu’il faut pour notre ère afin que l’on puisse sortir de cet étang marécageux d’égoïsme, de doute et de négation, c’est la croyance. » Mes chers jeunes amis, en tant que héros de la croyance, entraînez-vous jusqu’à devenir aussi solides que de l’acier.

Depuis la victoire de ce défi du 16 mars 1958, 44 années [en 2002] se sont écoulées. Aujourd’hui, nous n’en sommes plus aux prémices. La grande épopée de kosen rufu au siècle de Soka a véritablement commencé. Je ne peux que compter sur les départements de la jeunesse et de l’avenir. (…)

D&E-mai 2002, 78.Essai sur La Nouvelle Révolution humaineLe grand esprit du 16 mars

ESSAI DE DAISAKU IKEDA ESSAI DE DAISAKU IKEDA

© P

IXA

BAY

- Pu

blic

dom

ain

Cap sur la paix 1094 | 7

Page 8: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

LE 7 octobre, préalablement à la réunion générale des pratiquants des îles éloignées, la première

réunion des responsables de chapitre d’Okinawa fut organisée dans la salle « Kosen rufu » du siège du mouvement Soka. Les pratiquants d’Okinawa espéraient constamment une visite de Shin’ichi dans leur île. Lors de son séjour à Okinawa, en février 1974, Shin’ichi s’était également rendu aux îles Ishigaki et Miyako afin d’encourager ses amis. Quatre ans s’étaient écoulés sans nouveau déplacement de Shin’ichi dans cette région.

Les responsables centraux locaux en avaient discuté autour de Fukuyasu Takami, responsable pour cette préfecture. « Le président Yamamoto a effectué sept voyages à Okinawa, depuis son investiture à la présidence jusqu’en 1974. Au début, il venait chaque année, et

c’est en moyenne tous les deux ans qu’il nous rendait visite. Depuis quatre ans, de nouvelles personnes ont rejoint notre mouvement, et il faudrait le solliciter pour qu’il vienne prochainement pour la huitième fois. »Tout en écoutant cette proposition les bras croisés, Takami avait acquiescé, ajoutant comme dans un murmure : « Bien sûr, je voudrais qu’il vienne. Qu’il vienne, vraiment… »Puis, il s’était tu. Un long silence s’était ensuivi. Au bout d’un moment, il avait repris la parole, d’un ton posé : « J’y ai réfléchi, en me disant : nous souhaitons que le président Yamamoto vienne, mais est-il juste de se borner à l’attendre ? Je me suis dit que cela ne devrait pas se passer de cette manière. S’il est venu sept fois jusqu’à maintenant, c’est parce qu’Okinawa lui tient à cœur. Mais peu à peu, nous avons commencé à trouver cela normal et nous nous contentons d’attendre qu’il agisse pour nous. Dans le monde, il y a beaucoup de pays où il n’a jamais mis les pieds. Les pratiquants locaux souhaitent tous qu’il leur rende visite, mais avant d’exprimer cela avec des mots, ils s’efforcent de venir au Japon eux-mêmes, mus par l’esprit de rechercher son intention, de même que la Loi. Ceux qui vivent en Afrique ou en Amérique centrale et du Sud doivent souvent beaucoup économiser durant des années pour se payer le voyage et il leur faut prendre dix ou vingt jours de congé. Un tel esprit de recherche laisse entrevoir leur véritable foi. C’est cela, le chemin que doivent suivre les disciples. »

Fukuyasu Takami s’enflammait de plus en plus à mesure qu’il parlait : « Je suis profondément navré de l’attitude dont j’ai fait preuve ces derniers temps. Je me rends compte que j’avais perdu l’esprit de recherche et me reposais pour tout sur le président Yamamoto. C’est un comportement tout à fait indigne. » Les responsables d’Okinawa réunis autour de lui avaient approuvé énergiquement de la tête tout en fixant sur Takami. Tamako Uema, responsable des femmes d’Okinawa, était intervenue : « C’est très juste. Il serait préférable d’agir et d’aller à sa rencontre. Et si on demandait au siège l’autorisation de nous y rassembler, ne serait-ce que des représentants ? Bien sûr, même si nous arrivons au siège, il n’est pas garanti que le président Yamamoto ait le temps de nous rencontrer, j’imagine toutes les obligations qu’il doit assumer. Cependant, l’important pour nous, c’est notre esprit de toujours rechercher son intention. C’est cette détermination qui nous permettra de la comprendre et d’apprendre en considérant tout comme une précieuse nourriture. — En effet, c’est vrai », en répétant cela, Takami avait décidé en son for intérieur : « Dans un écrit, Nichiren Daishonin affirme : “Celui qui, en entendant les enseignements du Sûtra du Lotus, redouble d’efforts dans la foi, recherche véritablement la Voie 2.” Le président Yamamoto a voyagé jusqu’à Okinawa à maintes reprises et nous a prodigué de nombreux encouragements de tout son cœur. Mais nous sommes tombés dans l’inertie et ne faisons qu’attendre sa venue,

La Nouvelle Révolution humaineSuite du roman La Révolution humaine, La Nouvelle Révolution humaine paraît sous forme de feuilleton dans le Seikyo Shimbun (quotidien de la Soka Gakkai au Japon). Daisaku Ikeda, sous les traits de Shin’ichi Yamamoto, y retrace l’histoire de la Soka Gakkai à partir du 2 octobre 1960, date où il s’envole pour la première fois à l’étranger en tant que nouveau président du mouvement. Par ce récit, il désire transmettre l’esprit de son maître, Josei Toda, en racontant le combat que lui-même a mené en tant que disciple.

VOLUME 28 CHAPITRE 4

Îles de la victoire

2En septembre et octobre 1978, Shin’ichi entraîne plus que jamais les futurs responsables. Exemplarité et désir sincère du bonheur des pratiquants sont au cœur de ses encouragements. Le 7 octobre 1978, il participe à la première réunion générale des représentants des îles (Nao-shima, Rebun, Rishiri, Yonakuni) à Tokyo. Tous ont fait un long voyage, mus par leur esprit de recherche.

Résumé des épisodes précédents

8 | Cap sur la paix 1094

Page 9: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

au lieu de nous activer dans la foi et d’approfondir notre esprit de recherche. Il faut briser cette routine ! »Il avait alors proposé, d’une voix particulièrement sonore : « Demandons au siège la permission de nous y réunir ! Et prenons-y un nouveau départ pour Okinawa ! » À ces mots, les yeux de tous s’étaient soudain éclairés. Takami avait pris contact avec le siège, et il avait été décidé d’organiser la « première réunion des responsables de chapitre » d’Okinawa avec les représentants des responsables de chapitre de la deuxième phase de kosen rufu, hommes, femmes et jeunesse. Shin’ichi, pour sa part, leur avait envoyé ce message : « Ne commettez pas d’imprudences. J’attends avec impatience de vous rencontrer. »

Les pratiquants d’Okinawa qui participaient à la réunion générale des îles éloignées s’étaient réunis à Naha, capitale de la préfecture, pour rejoindre ceux de la réunion des responsables de chapitre d’Okinawa. Dans la matinée, ils prirent ensemble le même avion pour Tokyo. Certains avaient dû gagner d’abord

les îles Ishigaki ou Miyako en bateau, d’où ils avaient embarqué dans un avion pour Naha. Ils avaient dormi sur place avant de repartir vers Tokyo. À l’aéroport de Haneda, tous les voyageurs, répartis dans cinq autocars, arrivèrent peu après midi au siège du mouvement Soka. Tenant de grands sacs de voyage à la main, les pratiquants d’Okinawa franchirent le portail du siège et ils furent accueillis par deux haies d’honneur, sous les applaudissements nourris de nombreux responsables, dont deux vice-présidents du mouvement, Susumu Aota et Naoya Yamamichi. « Bonjour ! J’espère que vous avez fait bon voyage ! »Ces mots de bienvenue dissipèrent d’un coup leur fatigue. La réunion des responsables de chapitre d’Okinawa se tint dans la salle « Maître et Disciple » du siège. Ceux-ci prièrent solennellement pour kosen rufu dans leur région, devant le Gohonzon inscrit « pour la réalisation de la large propagation de la grande Loi et du grand vœu de kosen rufu » installé en permanence au siège du mouvement. Yumie Fujiya, responsable nationale des femmes, ainsi que Hisao Seki et Eisuke

Akizuki, vice-présidents, firent l’éloge des efforts déployés par leurs amis d’Okinawa pour venir de si loin au siège et saluèrent le nouveau départ de leur région. Au même moment, Shin’ichi se trouvait au Centre Soka des femmes (l’actuel Centre culturel Shinano), inauguré en juin de la même année dans le quartier de Shinanomachi. Il y attendait ses amis d’Okinawa pour prendre des photos, après la réunion des responsables de chapitre. À la fin de la réunion, ceux-ci furent invités à se rendre au Centre des femmes, à deux ou trois minutes à pied du siège. Ce bâtiment élégant de deux niveaux était recouvert d’un carrelage brun et surmonté d’un toit en tuiles vertes. En y pénétrant, ils aperçurent Shin’ichi qui arborait un large sourire. « Soyez tous les bienvenus ! Je vous attendais ! Vous vous êtes levés pour la paix et kosen rufu à Okinawa, et avez lutté jusqu’à ce jour en déployant des efforts véritablement acharnés. Vous êtes des bodhisattvas sortis de la terre investis d’une importante mission ; vous avez considérablement contribué à kosen rufu. Je vous accueille comme des bouddhas car tel doit être le comportement d’un être humain et

© K

enic

hiro

Uch

ida

La Nouvelle Révolution humaine

Les pratiquants des îles décident d’organiser une réunion au siège du mouvement Soka.

Cap sur la paix 1094 | 9

Page 10: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

d’un bouddhiste. » Shin’ichi poursuivit, regardant chaque membre du groupe venu d’Okinawa. « Je suis infiniment heureux que vous ayez pris vous-même l’initiative de venir jusqu’au siège. Il est absolument impossible de trouver le bonheur avec une attitude passive, en attendant que les autres agissent à votre place. Avec un tel esprit, si les autres ne font rien pour vous, vous accumulerez de la rancune envers eux, et finissez par leur en vouloir et par les haïr. Et c’est bien cela, la cause du malheur. Dans la philosophie bouddhique, il n’est pas question de se reposer sur les autres, mais d’être autonome : de se dresser par soi-même et d’ouvrir un nouveau chemin. Le bouddhisme n’enseigne-t-il pas que l’on peut changer autrui et la société où l’on vit en commençant par changer soi-même ? Vous avez commencé à agir, en étant bien conscients de cela. Cela veut dire que la deuxième phase de kosen rufu à Okinawa

a réellement commencé. Il est question de révéler le définitif, en rejetant les aspects provisoires. Je voudrais saluer du fond du cœur Okinawa et son avenir glorieux. Toutes mes félicitations ! Maintenant, prenons des photos ensemble. C’est pour cela que je vous ai invités à venir ici. »La séance de photos se déroula en quatre groupes, d’abord deux groupes de femmes puis deux groupes d’hommes. Shin’ichi posa avec chacun d’eux. Après la prise, il demanda : « Vous participez tous à la réunion générale des îles éloignées de ce soir ? — Oui ! répondirent des voix énergiques.— J’y serai moi aussi. Alors, retrouvons-nous ce soir ! »Les cris de joie fusèrent et des sourires fleurirent sur tous les visages. Shin’ichi sortit du Centre et se promena aux alentours. En chemin, il croisa de nombreux participants à la réunion générale et s’adressa à eux pour les saluer : « Merci d’être venus de si loin ! » ; « Je viendrai moi aussi à la réunion générale » ; « Bienvenue, comment vous appelez-vous ? » Une seule rencontre d’un instant, un seul mot d’encouragement, peuvent servir de point de départ pour le restant de la vie d’une personne. Adresser des mots d’encouragement à quelqu’un, c’est répandre de la lumière dans son cœur.

Avant d’assister à la réunion générale, Shin’ichi s’entretint avec les représentantes des îles éloignées. Hormis les îles principales de Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyushu, et celle d’Okinawa, le Japon compte quelque 7 000 îles, dont 400 sont habitées. Au cours de l’entretien, Shin’ichi leur fit part de ses réflexions à propos de ces territoires : « Le Japon est un archipel constitué d’une multitude d’îles. Par conséquent, la prospérité et le niveau de richesse et de développement de notre pays doivent se mesurer, non pas en fonction de ceux des grandes villes, mais de la question de savoir si la vie quotidienne des habitants des petites îles est heureuse et riche de sens. Que ce soit dans le domaine de la politique, de la culture ou de l’éducation, je pense qu’il est absolument crucial de protéger ces habitants et de leur permettre de mener une vie fructueuse. »Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon avait connu un essor spectaculaire centré sur les grandes zones urbaines. Mais les îles, éloignées des territoires principaux, avaient été tenues à l’écart de cette dynamique. Afin d’améliorer le niveau de vie de leurs habitants et de promouvoir le développement territorial, une « loi en faveur du développement des îles éloignées » avait été décrétée et promulguée en 1953. Limitée à dix ans, cette loi avait favorisé, avec quelques amendements et prorogations, l’aménagement de ports et de routes, la construction d’écoles, de cliniques, d’équipements pour la production d’électricité ainsi que des réseaux provisoires d’approvisionnement en eau courante. Toutefois, lorsque le Japon était entré dans une période d’expansion économique accélérée, la demande de main-d’œuvre sur les îles principales avait augmenté, tant et si bien que les effectifs de travailleurs des îles éloignées avaient chuté. La désertification de ces contrées s’était poursuivie à vive allure. Des activités vitales telles que l’agriculture et la pêche avaient considérablement décliné, et par conséquent, même si des écoles et des cliniques étaient construites, il était fréquent que l’administration locale ne puisse plus en assumer la charge sur le plan financier. En effet, bien que des infrastructures territoriales essentielles – ports, route, électricité, eau – aient été mises en place, l’industrie et le commerce locaux n’avaient jamais décollé. Ainsi, c’étaient les entreprises publiques qui devaient en assumer les conséquences. Le programme de développement des îles éloignés initié par le gouvernement ne visait finalement qu’à mettre

© K

enic

hiro

Uch

ida

L’archipel du Japon se compose de 7000 îles dont 400 sont habitées.

« Il est absolument impossible

de trouver le bonheur avec

une attitude passive »

A��

B�� 10 | Cap sur la paix 1094

Page 11: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

superficiellement le cadre de vie de celles-ci au même niveau que celui du territoire principal. Il était dépourvu d’une vision à long terme et ne prenait pas en compte le point de vue des habitants. Les aménagements d’infrastructures sont bien entendu indispensables, mais le rôle primordial qui devait être celui du gouvernement était de mettre en avant la spécificité de chaque île et de l’aider à encourager les industries de base, afin qu’elle puisse conquérir son autonomie.

Lors de cette rencontre, Shin’ichi écouta attentivement les récits des femmes sur leurs activités et expériences récentes. Dans la plupart des cas, la vie sur les îles n’était pas très facile. Les habitants quittaient leurs îles natales les uns après les autres pour aller travailler dans les grandes villes. Dans ce contexte, les pratiquants s’efforçaient d’approfondir leur foi tout en aspirant au bonheur des habitants et à la prospérité de leurs îles. Shin’ichi affirma d’un ton déterminé : « Je sais pertinemment quels efforts colossaux vous avez déployés jusqu’à maintenant pour ouvrir le chemin de kosen rufu, parfois avec un sentiment d’amertume face à tant de difficultés. Je reçois de nombreuses lettres de la part de nos amis vivant dans différentes îles. À chaque fois que je visite une région, j’essaie de rencontrer autant que possible ceux qui viennent

des îles lointaines pour m’entretenir avec eux. Vous ne vivez pas dans votre île par hasard. Nichiren Daishonin vous a confié la réalisation de kosen rufu sur place, et vous êtes ainsi apparus à chaque endroit en tant qu’émissaires du Bouddha, en tant que bodhisattvas sortis de la terre. Les enfants du Bouddha envoyés par celui-ci ne seront jamais vaincus. Ils ne tomberont jamais dans le malheur. C’est pourquoi, quelle que soit la difficulté, serrez les dents et persévérez dans vos efforts, avec un cœur fort et large, en faisant preuve du courage. Je pense que ceux qui ont gagné la confiance des autres avec constance, et ouvert ainsi la voie de kosen rufu dans les îles éloignées, même s’ils rencontraient des oppositions de la part de leur entourage, sont de véritables champions, d’authentiques vainqueurs dans la vie. Plus que n’importe quel responsable de notre mouvement, ce sont des héros créateurs de valeurs possédant une foi fervente. Si j’assiste à la réunion générale d’aujourd’hui, c’est pour faire votre éloge à tous ; parce que c’est mon rôle en tant que président. »Lutter en faveur de kosen rufu dans les îles n’était jamais tâche facile. Chaque lieu possédait ses coutumes, mœurs et traditions propres, que les habitants considéraient comme des références essentielles en tout, y compris pour les enseignements religieux. Certaines personnes avaient commencé à pratiquer dans un tel environnement. Les habitants

rencontraient ainsi pour la première fois le mouvement Soka, qui pratiquait une religion vivante dont le but était de réaliser le bonheur pour soi et pour les autres, ainsi que la construction d’une société meilleure. La pratique encouragée au sein du mouvement Soka n’entrait naturellement pas dans les catégories des religions existantes. Par conséquent, cela donnait parfois lieu à une incompréhension et à des préjugés. Ces préjugés et cette incompréhension provoquaient un mouvement de rejet du bouddhisme de Nichiren et du mouvement Soka, considérés comme incompatibles avec les coutumes, mœurs et traditions de l’île. En particulier, lorsque celui qui avait commencé à pratiquer avait une position inférieure dans la société, ne jouissant pas d’un statut social élevé ou d’une situation financière aisée, l’opposition et les pressions de l’entourage se faisaient de plus en plus virulentes jusqu’à se transformer en véritables persécutions. Ainsi, il arrivait parfois que des pratiquant soient mis en quarantaine ou subissent des violences, ce qui n’était rien d’autre qu’une atteinte aux droits de la personne humaine. Il n’existait pas de lieu d’échappatoire sur l’île. Même si ces pratiquants voulaient porter plainte contre des agissements si injustes et humiliants, il n’y avait souvent aucun commissariat de police, ni même aucun policier. S’il y en avait un, dans

Partager le bouddhisme dans les îles n’était pas une tâche facile, tant les traditions et mœurs étaient prégnants.

© K

enic

hiro

Uch

ida

Cap sur la paix 1094 | 11

Page 12: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

le rapport de forces complexe avec les personnes influentes, il privilégiait les coutumes ancestrales ou des lois tacites par rapport au respect de la législation. C’est dans ces situations que les pratiquants brandissaient l’étendard de kosen rufu dans le désir de voir leur île prospérer.

À 2 km de la partie nord-ouest de Kyushu, il existait une île peuplée de quelque 3000 habitants. Une tempête de persécutions à l’encontre des pratiquants y avait soufflé dans les années 1960. En mai 1959, les premiers pratiquants du mouvement Soka y étaient apparus. Il s’agissait du couple Haruyoshi et Matsu Kon’no. Lorsque Matsu souffrait terriblement des symptômes accompagnant la ménopause, une amie vivant à Sasebo, dans la préfecture de Nagasaki, dans la région de Kyushu, lui avait parlé du bouddhisme de Nichiren. Matsu avait décidé de rejoindre

le mouvement Soka, aspirant à soulager ses souffrances. Juste après avoir commencé à pratiquer, elle avait senti sa douleur persistante — tant physique que mentale — s’évanouir, et ses symptômes s’améliorer sensiblement. Cela l’avait alors convaincue des « bienfaits du début de la pratique » dont lui avait parlé son amie. Transportés de joie, les époux s’étaient efforcés d’appliquer les enseignements, tels que leur amie leur avait enseignés. Les habitants de l’île étaient très étonnés en voyant Matsu, désormais pleine de vitalité, partager le bouddhisme avec les autres, alors qu’elle était souvent mentalement instable et avait tendance à se renfermer sur elle-même. En quelques mois, quatre foyers avaient commencé à pratiquer à leur tour.

En août de l’année suivante, d’autres pratiquants étaient venus sur île dans le cadre d’une activité régionale d’été. Suite à cet événement, le nombre de pratiquants avait augmenté considérablement sur l’île, jusqu’à former un groupe. On y comptait désormais vingt-deux foyers pratiquants. Au cours des activités régionales d’été en 1961, le groupe avait encore augmenté ses effectifs. À ce moment-là, des difficultés et des oppositions avaient surgi, tout comme l’explique Nichiren : « À mesure que la pratique progresse et

que la compréhension grandit, les trois obstacles et les quatre démons émergent sous des formes trompeuses, rivalisant les uns avec les autres pour entraver [le pratiquant] 2. »

Au retour d’une réunion de discussion tenue le dernier jour des activités régionales d’été, des pratiquants avaient été hués et insultés par des jeunes gens de l’île rassemblés dans la rue, tenant des bêches et des faucilles à la main. Tout cela avait été organisé par des notables qui ne voyaient pas d’un bon œil la hausse du nombre des pratiquants sur l’île. Certains pratiquants, qui avaient invité des responsables du mouvement Soka chez eux, avaient été expulsés par leurs propriétaires. Ces notables avaient élaboré un plan d’attaque à l’encontre du mouvement Soka, en modifiant le mode de collecte des dons au sanctuaire shintô. Jusqu’alors, ces dons étaient prélevés sur les frais divers du village, mais il avait été décidé de s’adresser désormais directement à chaque foyer. Si un pratiquant refusait de donner ou hésitait à le faire, il était exclu de la communauté et considéré comme quelqu’un qui manquait d’esprit coopératif à l’égard de la collectivité et portait atteinte à l’ordre établi. Certains pratiquants avaient été mis en quarantaine par les autres habitants et s’étaient vu privés du droit de louer une parcelle sur les terrains communaux. Les principales activités économiques de l’île étaient la pêche et l’agriculture ; parmi elles, le tabac occupait une place particulièrement importante, mais les pratiquants avaient été rayés de la liste des membres des coopératives de ce secteur. Haruyoshi Kon’no, agriculteur et exclu de la coopérative du tabac, avait dû se reconvertir dans les cultures maraîchères. Comme personne sur l’île n’achetait ses produits, il avait été contraint de se rendre sur d’autres îles pour les vendre afin d’assurer sa subsistance. Par ailleurs, tous les commerces refusaient de vendre leurs produits aux pratiquants. Les responsables des jeunes hommes du chapitre et ceux de la région de Kyushu, alertés par télégramme, avaient rendu visite aux maires des villages, afin de les interroger sur les mesures prises par ces derniers à ce sujet et de demander leur collaboration pour mettre fin à ces traitements injustes. Ils s’étaient également rendus au commissariat de police afin de demander la protection des droits des pratiquants qui étaient aussi des habitants de l’île. Malgré tout, les

L’engagement sincère des pratiquants a fait se soulever des tempêtes d’adversité.

© K

enic

hiro

Uch

ida

le rapport de forces complexe avec les

« Bannissez toute frayeur

et n’envisagez jamais

de revenir en arrière »

A��

B�� 12 | Cap sur la paix 1094

Page 13: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

persécutions ne cessaient de s’intensifier et les enfants des pratiquants en devenaient désormais les cibles. Les enfants de l’île se moquaient d’eux en criant « Soka ! Soka ! », en les frappant ou en leur jetant des pierres et des cailloux. Mais même s’ils étaient en butte à de telles attaques, ils ne disaient rien à leurs parents ; ils ne voulaient pas les faire souffrir encore davantage alors qu’ils déployaient déjà des efforts gigantesques tout en endurant toutes sortes de pressions. Ces pratiquants ne s’étaient jamais avoués vaincus. À chaque attaque, ils se disaient qu’ils pourraient ainsi transformer leur karma. Ensemble, ils lisaient souvent cette phrase de Nichiren : « Aussi nombreux et terribles que soient les ennemis rencontrés, bannissez toute frayeur et n’envisagez jamais de revenir en arrière 3 », et se réaffirmaient leur détermination.

Face à ces harcèlements survenus sur une île située au nord-ouest du Kyushu, les pratiquants locaux avaient fait appel à des services de conseil juridiques, et tout en s’encourageant mutuellement, ils avaient exploré des moyens de résoudre cette situation. Il était admirable qu’ils n’aient jamais reculé d’un pas, malgré les oppressions qu’ils subissaient, tant sur le plan psychologique que dans la

vie quotidienne. En effet, ils avaient déjà expérimenté les effets bénéfiques de la pratique : ils avaient surmonté des problèmes de santé ou de mésentente familiale en s’efforçant de partager les enseignements bouddhiques autour d’eux. Ils se disaient donc : « Persécutions ? C’est ce que nous attendions ! Nous les rencontrons exactement comme il est mentionné dans les écrits de Nichiren. Cela prouve que nous avons maintenant une foi solide. Et nous allons faire recevoir le Gohonzon à des gens ! » Tels étaient les sentiments et la détermination de tous les pratiquants. Ayant une foi absolue dans la phrase : « Les personnes qui m’ont calomnié finiront par pratiquer également 4 », ils allaient partager le bouddhisme, même dans des hameaux éloignés de 5 ou 6 kilomètres. Bientôt, les villageois avaient commencé à critiquer la quarantaine imposée aux pratiquants ; des maires, des présidents de conseils municipaux et des personnes centrales de chaque hameau s’étaient réunis afin d’en discuter. Finalement, ils avaient exprimé leurs excuses au mouvement Soka par un communiqué affirmant : « Nous regrettons qu’une partie des notables aient fait subir des pressions aux pratiquants du mouvement Soka qui ont été traités de manière extrêmement discriminatoire. » Ils avaient par ailleurs émis le souhait de « contribuer au développement de nos villages ensemble. »

Trois ans s’étaient écoulés depuis le début de ces persécutions injustes. La foi de ces amis et leur sincérité en tant qu’êtres humains leur avaient permis de tout surmonter et de remporter une superbe victoire.

Dans la préfecture de Nagasaki, nombreuses sont les îles qui ont connu la prospérité grâce aux mines de charbon, comme celle d’Hashima, plus connue sous le nom du Gunkan-shima (île du navire de guerre). C’est l’une de ces îles minières qui a également été le théâtre d’un épisode de persécution à l’encontre de pratiquants. Tout avait commencé alors que les pratiquants diffusaient très activement et courageusement les enseignements bouddhiques après qu’un groupe eut été créé en février 1962. Nichiren affirme dans ses écrits que ce monde constitue un territoire du Roi-Démon du sixième ciel et que lorsqu’on y engage une lutte pour kosen rufu, les obstacles surgissent les uns après les autres, afin d’empêcher « l’armée des bouddhas » d’avancer. La progression de kosen rufu soulève inévitablement des tempêtes de persécutions et d’oppressions. n

L’île d’Hashima a été connue sous le nom de «l’île du navire de guerre».

© K

enic

hiro

Uch

ida

1. L’enfer est la Terre de la lumière paisible, Écrits, 458.

2. Lettre aux deux frère Ikegami, Écrits, 504.

3. Sur la pratique telle que le Bouddha l’enseigne, Écrits, 399.

4. Les bienfaits du Sûtra du Lotus, Écrits, 676.

Cap sur la paix 1094 | 13

Page 14: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

YOSHIKO YAMAZAKI a rencontré le bouddhisme de Nichiren en 1954 au Japon. En 1962, elle s’installe en

France avec son mari, Eiichi Yamazaki, œuvrant en pionnière du mouvement Soka en Europe à ses côtés. Elle raconte ici le souvenir impérissable qu’elle a gardé de sa participation à la cérémonie du 16 mars 1958 :

« Je venais de sortir de l’université et, un examen médical que j’avais passé en vue d’obtenir un emploi, venait de révéler que j’étais atteinte de tuberculose. J’étais alors concentrée sur ma santé. À cette époque, le président Toda avait pris une grande résolution pour le développement du mouvement et donnait de nombreux cours d’étude bouddhique. Il organisait aussi des séances de questions-réponses au Taiseki-ji, temple principal. Le voyage depuis Tokyo prenait une demi-journée. Généralement, les pratiquants partaient le soir pour arriver au petit matin, puis repartaient l’après-midi afin de regagner leur domicile en soirée.Alors même que je rentrais précisément

du Taiseki-ji, où je m’étais rendue pour l’inauguration du grand hall Dai-Kodo, une jeune femme aînée m’a appelée pour me proposer d’y retourner quelques jours après, « pour une cérémonie très importante », m’a-t-elle dit.Je me demandais de quoi il pouvait s’agir, mais même cette jeune femme n’avait pas d’idée précise. Elle savait simplement que le Premier ministre était officiellement invité. « Tu apporteras un bol et des baguettes et ton tailleur devra être de couleur noire. Si tu n’en as pas, tu en emprunteras un à quelqu’un, d’accord ? », m’a-t-elle demandé. Au Japon, on porte un costume noir pour les grandes occasions. Je pensais emprunter un tailleur noir à ma sœur aînée, mais je ne voyais pas le lien entre la venue du Premier ministre et le bol et les baguettes.

Nous étions des milliers de jeunes à partir en car. Nous sommes arrivés au temple Taiseki-ji le 15 mars, tard le soir. Le lendemain matin, l’air était si froid que nous expirions de la vapeur blanche. Nous avions les pieds et les mains gelés malgré nos mouvements pour essayer de nous réchauffer. Une grande marmite d’où s’échappait une fumée agréable a été apportée. Chacun a été invité à présenter son bol pour recevoir une soupe délicieuse ! Avec son esprit bienveillant, le président Toda avait pensé aux six mille jeunes rassemblés et avait eu l’idée de nous offrir cette soupe, qui réchauffait le corps et le cœur. Ragaillardis, nous avons décidé de faire de cette cérémonie une grande réussite ! Elle semblait avoir pris du retard et Daisaku Ikeda, qui était en charge de l’organisation, nous a proposé de chanter de toutes nos forces pour que nos voix parviennent au président Toda. Nous avons fini par comprendre que nous attendions le Premier ministre, qui ne pouvait en fait pas venir. Mais grâce aux encouragements de Daisaku Ikeda, cette absence cessa d’être une préoccupation pour nous tous. Le Premier ministre s’est fait représenter par son épouse, sa fille et son gendre. Tout le monde s’était regroupé

au pied du grand hall. À la terrasse du premier étage, les représentants du Premier ministre sont apparus pour présenter leurs excuses. Puis, Josei Toda est apparu sur le balcon, et alors, ce fut un tonnerre d’applaudissements enthousiastes qui se fit entendre. Son discours était difficilement audible et je crois que personne n’en a retenu grand chose. Nous n’avons pu réellement nous en imprégner qu’en le lisant par la suite dans le journal. Son discours s’est achevé sur cette déclaration vigoureuse comme un rugissement du lion. Il a déclaré avec une immense conviction à quel point la Soka Gakkai est précieuse et importante. C’était très fort.Le visage du président Toda ressemblait à ceux des jeunes, mais ses jambes étaient si affaiblies que, sans le soutien de Daisaku Ikeda, il n’arrivait pas à marcher. Deux semaines plus tard, le 2 avril, il décéda et cette cérémonie prit alors pour nous tout son sens. Le 16 mars 1958 a été le jour où il nous a transmis le relais de la mission du kosen rufu mondial. Depuis, le 16 mars de chaque année, nous renouvelons notre engagement, basé sur le testament de Josei Toda : « Si nous soutenons le troisième président de la Soka Gakkai, kosen rufu se réalisera à coup sûr ». Daisaku Ikeda est devenu le troisième président de la Soka Gakkai deux ans plus tard, le 3 mai 1960. Il a toujours dit du 16 mars qu’il était « le jour où nous héritons de kosen rufu avec un esprit combatif », le jour d’un « nouveau départ pour la victoire totale du maître et du disciple ». Nous sommes tous des personnes importantes pour la société du xxie siècle. En réponse à notre modèle de comportement, les gens viennent vers nous et se développent. Plus on accorde de l’importance au peuple, plus la confiance s’approfondit et l’amitié s’étend. Avec cette compréhension, en tant que bons citoyens et en gagnant la confiance dans la société, faisons fleurir largement l’amitié autour de nous et construisons la paix en cohésion ! Nous, amis de toute l’Europe, en partageant notre joie avec

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI©

S. M

orla

t

De nombreux rassemblements ont lieu afin de célébrer la date anniversaire du 16 mars 1958. Chaque année, les jeunes agissent en première ligne, incarnant la relève, les nouvelles générations qui perpétuent et réalisent kosen rufu avec leurs aînés. Yoshiko Yamazaki, pionnière en France et deux jeunes d’aujourd’hui prennent la parole.

16 mars : la fraîcheur d’un retour aux sources !

14 | Cap sur la paix 1094

Page 15: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

toujours plus d’amis, nous construisons ensemble un monde magnifique basé sur la concorde humaine.» n

DANS le mouvement Soka, le 16 mars est célébré dans le monde entier comme le jour de la

transmission du flambeau de kosen rufu aux jeunes. Comment faire de cette occasion, cette année encore, une célébration pleine de fraîcheur ?Une première piste est de se (re)pencher sur l’histoire pour mieux s’approprier sa signification et, ainsi, pouvoir en faire un nouveau point de départ dans notre pratique quotidienne du bouddhisme. Une seconde piste consiste à échanger et approfondir avec d’autres le sens de cette date clef.

• L’IMPORTANCE DE SE DRESSER EN TANT QUE SUCCESSEURSLa réalisation de kosen rufu n’est pas une course avec un point d’arrivée mais une dynamique qui crée un courant positif et humaniste au sein de la société.C’est à travers le développement de l’humanité de chaque personne que l’idéal de kosen rufu peut se concrétiser. Un cœur bienveillant se traduit par des actions bienveillantes, un cœur plein d’espoir se traduit en paroles pleines de confiance, un cœur fort et courageux ouvre la voie pour les autres. La persévérance permet de construire en soi un état de vie fort. Développer cette conscience dès sa jeunesse, voilà la véritable chance, l’authentique espoir pour un avenir meilleur. Le pouvoir infini de cet humanisme actif mû par son serment à son maître bouddhique, c’est ce que nous montre depuis 70 ans, Daisaku Ikeda.

Comme il le rappelle souvent, les jeunes sont la force motrice de kosen rufu et, sans leur mobilisation et leurs efforts au sein de la société, kosen rufu ne pourra jamais se réaliser.C’est pourquoi, pour chaque génération, il est crucial de développer ses propres successeurs. Des personnes engagées qui transmettront à leur tour la valeur de la révolution humaine, conscients que chacun à une mission irremplaçable pour écrire l’histoire de la paix.

• COMMÉMORER ENSEMBLE POUR PRENDRE DES FORCESEn effet, la vie quotidienne est parfois pleine d’incertitudes, il est facile de se sentir perdu, impuissant ou désorienté. Toutefois, la philosophie bouddhique nous permet de donner une direction noble à notre vie, d’avancer et de nous développer rapidement tout en aidant les autres à faire de même.Face aux obstacles, il est très précieux et nécessaire de pouvoir se ressourcer, en se retrouvant pour s’encourager mutuellement et reprendre son souffle, se redéterminer avant de repartir dans nos vies quotidiennes et amener un changement positif là où nous sommes, tels que nous sommes. Parce qu’il n’est pas facile de tenir ses résolutions profondes au fil du temps, chaque 16 mars est le moment où, en tant que disciple, nous nous redéterminons sur l’essentiel : réaliser kosen rufu ensemble avec notre maître bouddhique.

Et si la signification du 16 mars était aussi affaire d’expérience personnelle ? Lise et Erwan partagent leur propre manière de vivre l’esprit du 16 mars.

Lise :«Je n’ai jamais été très sensible aux dates. Je me laissais toujours porter par l’enthousiasme des autres sans vraiment m’approprier la signification profonde des commémorations comme le 16 mars.

Toutefois, après avoir visité l’exposition sur les sûtras bouddhiques et le Sûtra du Lotus à l’Unesco l’année dernière, j’ai eu l’envie profonde de l’étudier, notamment au travers de La Sagesse du Sûtra du Lotus et de La Révolution humaine avec Josei Toda.J’ai alors eu comme une révélation. Ces lectures ont provoqué un déclic : je me suis éveillée à l’importance de ma propre mission, dans cette ère des disciples. Depuis, j’ai la sensation de m’être véritablement dressée et de vivre chaque jour avec l’esprit du 16 mars, portée par la détermination de Daisaku Ikeda, mon maître bouddhique. »

Erwan :« Je n’ai pas l’impression d’avoir à faire d’effort pour retrouver le sens de cette commémoration. J’ai le sentiment qu’il me suffit de participer aux activités bouddhiques pour spontanément renouveler mon engagement et ma détermination. Les activités me semblent toujours très stimulantes et différentes, notamment dans leur forme chaque année. Je me sens toujours porté par l’énergie qui s’en dégagent, d’autant plus que cette période de l’année est très propice pour se lancer des défis. J’ai l’impression d’être porté par la détermination et l’énergie des personnes qui organisent ces commémorations, je pense que leurs efforts touchent tout leur entourage. » n

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI

v

Cap sur la paix 1094 | 15

Page 16: 1094 Cap sur la paix - AdvenceC’est la lecture, face au Gohonzon, de passages du Sûtra du Lotus, ainsi que l’invocation de Nam-myoho-renge-kyo. b Kosen rufu: expression que l’on

Le bodhisattva Jamais-Méprisant,un modèle de comportement humaniste

LA TRIBUNE DES ÉTUDIANTS

EXTRAITS

AU CŒUR DU MOUVEMENT

MESSAGE DE DAISAKU IKEDA

Dans le prochain numéro de Cap sur la paix

À paraître le 20 mars 2017 !

PREMIERS PAS D’UN AÎNÉ

L’ÉTUDE EN QUESTIONS

DEVENIR UNE SOURCE D’ESPOIR POUR LE MONDEVotre développement est une source d’espoir pour le monde. En tant que jeunes bodhisattvas sortis de la terre, vous brillez de tout l’éclat de votre intelligence.Comme l’écrit Nichiren : « Tous les phénomènes réels sont des manifestations de la Loi bouddhique. » (WND-II, 844) Partout dans le monde, des jeunes du mouvement Soka, pleins de talents, apportent courageusement des preuves factuelles – que ce soit dans leurs études ou par leur contribution à la société. Rien ne me rend plus heureux. J’ai créé des liens d’amitié et développé des échanges universitaires à travers le monde pour ouvrir une voie majestueuse de paix, afin que vous, la jeunesse, puissiez prendre votre envol sur la scène mondiale. Daisaku Ikeda, La Jeunesse et les écrits de Nichiren, ACEP, p. 121.

LES ÉTUDIANTS SOKA AU SERVICE DES PERSONNES ORDINAIRES(…) Dans quel but le deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, a-t-il créé le département des étudiants ? Il était déterminé à faire apparaître des dirigeants de valeur qui se consacreraient sincèrement au peuple et le conduiraient sur la voie du bonheur et de la victoire. Quelle est la différence entre un dirigeant humaniste et un dirigeant autoritaire ? Le dirigeant autoritaire méprise le peuple et exploite la jeunesse, tandis qu’un véritable dirigeant humaniste respecte le peuple et œuvre au développement et au soutien de la jeunesse. Par le passé, des dirigeants qui auraient dû faire du bien-être du peuple leur priorité se sont laissés corrompre par le pouvoir et sont devenus autoritaires, piétinant le bonheur d’un nombre incalculable d’individus. Les responsables militaristes japonais du temps de la Seconde Guerre mondiale en sont un exemple frappant. La déviation des priorités parmi les dirigeants a toujours été responsable du cours malheureux de l’histoire jusqu’à aujourd’hui. M. Toda a confié aux étudiants qui pratiquent la Loi merveilleuse la mission de créer, à cet égard, un changement fondamental. Ibid, p. 122.

PRENDRE L’EXEMPLE SUR L’ATTITUDE RESPECTUEUSE DU BODhISATTvA JAMAIS-MÉPRISANTLe bodhisattva Jamais-Méprisant s’inclinait en guise de respect envers la nature de bouddha inhérente à la vie de chaque individu, et leur récitait le ‘’Sûtra du Lotus en vingt-quatre caractères’’ : « Je vous respecte profondément. Jamais je n’aurai l’audace de vous mépriser ou d’être arrogant à votre égard, car vous pratiquerez tous un jour la voie du bodhisattva et atteindrez immanquablement l’état de bouddha. » (SdL-XX, 266-267). (…) Il allait activement à la rencontre des autres, même lorsqu’ils étaient éloignés, afin de parler avec

eux. (…) Certaines personnes arrogantes, cependant, le détestaient et le tournaient en ridicule. Elles ne pouvaient croire dans la philosophie axée sur la vie, que l’on trouve dans le Sûtra du Lotus, selon laquelle tous les êtres humains possèdent le potentiel de l’état de bouddha. Au contraire, elles l’attaquaient, le frappaient à coup de bâton ou lui jetaient des pierres. Mais il ne cessa jamais sa pratique, qui consistait à respecter les autres. Il refusa de dénigrer qui que ce soit. C’est la raison pour laquelle on l’appelle le bodhisattva Jamais-Méprisant. Ibid, p. 124-125

ADOPTER UN COMPORTEMENT HUMANISTE AU QUOTIDIENComme l’écrit Nichiren : « Que signifie le profond respect du bodhisattva Jamais-Méprisant pour les gens ? Le but de l’apparition en ce monde du bouddha Shakyamuni, seigneur des enseignements, réside dans son comportement en tant qu’être humain. » (Les trois sortes de trésors, Écrits, 859) Notre comportement humaniste est l’aspect le plus important de notre pratique bouddhique, pour l’impact profond et positif qu’il peut avoir sur la vie des autres. La clé est de toujours agir avec sincérité, d’être mû par un engagement résolu, et d’être complètement sincère. Et, par-dessus tout, c’est d’avoir du courage. Ce n’est qu’à travers de tels actes que nous pouvons réellement toucher le cœur des autres. En persévérant avec sincérité et conviction dans sa pratique, le bodhisattva Jamais-Méprisant parvint à remporter la victoire finale. Ibid., p. 129.

m

LE 16 mars, grande fête de la jeunesse du mouvement Soka arrive à grand pas. L’occasion de célébrer nos

victoires ensemble et de se redéterminer face aux défis à relever dans notre quotidien. Mais avec quelle attitude intérieure devons-nous les aborder ? Dans ces extraits issus de La Jeunesse et les écrits de Nichiren Daishonin, Daisaku Ikeda apporte des éléments de réponse en rappelant la mission originelle du département des étudiants – protéger les personnes ordinaires – et l’attitude profondément humaniste du bodhisattva Jamais-Méprisant. C’est ce que nous vous proposons d’étudier pour les réunions de ce mois de mars. Bon courage et joyeux 16 mars à toutes et à tous !

LE MOT DES ÉTUDIANTS