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Alors, ce colloque ? 11ème Colloque francophone des Villes-Santé de lOMS, 15-17 février 2012 «J’ai cru un moment que les discussions étaient centrées sur l’Europe, alors que moi je viens d’Algérie. Mais on se rend vite compte que les problématiques soulevées sont quasiment les mêmes dans tou- tes les villes du monde ; ces questionnements se superposent et se recoupent. J’ai beaucoup appris auprès de personnes appartenant à d’autres secteurs d’activités comme les urbanistes, les géographes… Je suis satisfaite, et contente d’avoir fait autant de kilomètres.» Leïla Boutekdjiret, Institut National de Santé Publique d’Alger «Je m’attendais à un petit village perdu dans les pâturages ; j’ai décou- vert une métropole inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. J’ai été envoyé ici pour représenter ma ville et n’étais pas spécialement sensible au sujet du colloque ; mais nalement ce n’est pas si inintéres- sant que ça ! Et si je n’ai pas encore pris la parole, j’ai bien l’intention de faire part de mes remarques d’ici la n de la conférence.» Philippe Ritter, conseiller municipal à Lessieu (France) «J’ai beaucoup apprécié les grandes conférences, notamment celle du philosophe Thierry Paquot hier soir. Le Bureau des temps qu’on nous a présenté est également un outil intéressant, qui n’existe pas chez nous et que l’on devrait reprendre comme exemple dans nos plans d’urbanisme. On nous a de plus réservé un accueil chaleureux, la nourriture est excellente, les échanges sont protables ; alors jusqu’à présent, j’ai eu beaucoup de plaisir à participer.» Louise Gosselin, directrice de Sherbrooke Ville en santé (Canada) «Les conférences et débats présentés nous amènent à beaucoup rééchir aux problèmes considérés. Pour ma part, comme je co- organise une université de santé publique, je suis surtout à la recher- che de gens avec qui prendre contact ; je repère les conférenciers qui exposent les idées les plus intéressantes pour qu’ils puissent éventuellement intervenir dans des réunions analogues à celles-ci.» Claude Michaud, Agence régionale de santé de Franche-Comté Interviews : Camille Spühler / Photos : Valentin Berclaz & Joëlle Misson

11ème Colloque Francophone Villes-Santé n°3

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11ème Colloque Francophone Villes-Santé n°3

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Alors, ce colloque ?

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«J’ai cru un moment que les discussions étaient centrées sur l’Europe, alors que moi je viens d’Algérie. Mais on se rend vite compte que les problématiques soulevées sont quasiment les mêmes dans tou-tes les villes du monde ; ces questionnements se superposent et se recoupent. J’ai beaucoup appris auprès de personnes appartenant à d’autres secteurs d’activités comme les urbanistes, les géographes…Je suis satisfaite, et contente d’avoir fait autant de kilomètres.»

Leïla Boutekdjiret, Institut National de Santé Publique d’Alger

«Je m’attendais à un petit village perdu dans les pâturages ; j’ai décou-vert une métropole inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. J’ai été envoyé ici pour représenter ma ville et n’étais pas spécialement sensible au sujet du colloque ; mais !nalement ce n’est pas si inintéres-sant que ça ! Et si je n’ai pas encore pris la parole, j’ai bien l’intention de faire part de mes remarques d’ici la !n de la conférence.»

Philippe Ritter, conseiller municipal à Lessieu (France)

«J’ai beaucoup apprécié les grandes conférences, notamment celle du philosophe Thierry Paquot hier soir. Le Bureau des temps qu’on nous a présenté est également un outil intéressant, qui n’existe pas chez nous et que l’on devrait reprendre comme exemple dans nos plans d’urbanisme. On nous a de plus réservé un accueil chaleureux, la nourriture est excellente, les échanges sont pro!tables ; alors jusqu’à présent, j’ai eu beaucoup de plaisir à participer.»

Louise Gosselin, directrice de Sherbrooke Ville en santé (Canada)

«Les conférences et débats présentés nous amènent à beaucoup ré"échir aux problèmes considérés. Pour ma part, comme je co-organise une université de santé publique, je suis surtout à la recher-che de gens avec qui prendre contact ; je repère les conférenciers qui exposent les idées les plus intéressantes pour qu’ils puissent éventuellement intervenir dans des réunions analogues à celles-ci.»

Claude Michaud, Agence régionale de santé de Franche-Comté

Interviews : Camille Spühler / Photos : Valentin Berclaz & Joëlle Misson

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Gestion des déchets La doctoresse Leïla Boutekdjiret et nous parle d’un projet qu’elle a lancé avec son institution en Algérie : une gestion des déchets dans la ville...Texte : Sophie Koerfer

Ces cinquante dernières années, l’Algérie a vu sa démographie exploser et son taux d’urbanisation doubler ; avec l’espérance de vie qui augmente et bientôt 10% de personnes âgées, ce pays est confronté à de nouveaux problèmes sanitaires, environnemen-taux et sociaux. Cette double transi-tion démographique et écologique a engendré divers problèmes, dont l’un semble préoccuper à l’échelle de tou-te la nation : la gestion des déchets.

focus

Label santéLe label «Commune en santé» présenté par Promotion Santé Valais propose aux autorités un moyen sim-pli!é de mesurer leur implication en matière de santé publique. Texte et photo : Valentin Berclaz

Commune en santé ?C’est une commune qui cherche à prévenir les comportements à ris-que, l’obésité, et les troubles alimen-taires, et souhaite de manière gé-nérale favoriser le bien-être de ses habitants. Ces actions essentielle-ment préventives visent à améliorer l’environnement, les conditions et la qualité de vie des citoyens. Une com-mune en santé atteint donc un cer-

Avec son institution autoperçue com-me une sentinelle veillant sur la santé de sa population, Leïla Boutekdjiret lance un programme en coopérati-on avec l’OMS, en concrétisant deux approches pratiques : d’une part, formation et sensibilisation de per-sonnes ciblées et d’autre part, élabo-ration du plan d’action.

Deux communes d’Alger sont choisi-es pour mettre l’idée en route, sensi-

bilisant les populations et les écoles et se concertant avec les organismes de ramassage de déchets. Un an plus tard, le projet semble avoir porté ses fruits : la situation s’est améliorée et son plaidoyer auprès des autorités, qui se sont saisies du concept, a été pris en compte sur le plan municipal. Ainsi, l’un des objectifs principaux est atteint : assurer une pérennité du projet et pouvoir se concentrer sur d’autres problématiques.

tain niveau que le label va récompen-ser par des étoiles (1 à 3) à l’instar des hôtels.

Quelques exemples d’actionsAu travers de certi!cations comme «Fourchette verte» pour les cantines scolaires ou «Fiesta» pour les mani-festations, les communes cherchent à rejoindre les standards imposés pour l’obtention du label. Il existe une

multitude de projets dans des domai-nes variés comme l’alimentation et le sport où chacun apporte un aspect différent à la promotion de la santé.

Processus de labellisationLes communes candidates sont sou-mises à une analyse de leur situati-on et prennent conscience de leurs lacunes. Pour obtenir la première étoile, il faut qu’elles fassent une de-mande gratuite d’adhésion et qu’elles appliquent au minimum une mesure de recommandation dans chaque do-maine de santé – qui sont au nom-bre de six. Pour briguer la seconde puis la troisième étoile, c’est respec-tivement deux et trois mesures par domaine qu’elles devront mettre en œuvre sur leur territoire. Au !nal, on découvre au travers de cette labelli-sation un moyen ef!cace de motiver les politiciens à agir en matière de santé publique. Véronique Papilloud, conseillère communale à Vétroz, le souligne : «cela apporte énormément à une commune».

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Durant votre conférence, vous par-liez d’agir en tant qu’acteur de sa vie et de ses loisirs, a!n de béné!cier d’une bonne qualité de vie. Pouvez-vous développer de quelle manière nous pouvons concrètement agir de cette manière ?Je vois un double niveau; le premier est celui où on fait des choix qui nous con-viennent. On sait donc choisir ce que l’on fait de notre temps libre en fonction de nos objectifs et de notre bien-être. C’est cela qui fait de nous des acteurs qui n’entrent pas seulement dans un temps prédéterminé par les habitudes.Deuxièmement, on peut être acteur collectif, notamment au travers des as-sociations, où nous formons un groupe qui s’accorde et se prend en charge à différents niveaux. Si vous utilisez une piste cyclable, vous pouvez la voir sim-plement comme une piste où l’on doit faire du vélo, mais vous pouvez aussi la concevoir comme un lieu de socialisati-on où vous vous réappropriez l’espace, en mettant des tables par exemple. Ca c’est aussi être acteur de ses loi-sirs, donc être actif. Ma dé!nition de la santé, c’est la capacité d’agir individu-ellement et collectivement, en fonction des choses qui me conviennent et me plaisent.

Votre exemple de piste cyclable cor-respond donc à ce que vous enten-dez par «occupation dynamique du territoire»? Absolument ! En tant que producteur de services publics, mon rôle est de dispo-ser des conditions environnementales, en y ajoutant même un peu d’animation pour que les gens s’approprient leurs expériences. Si je fais une piste cyclab-le, caricaturons un peu, avec un mur

S’approprier lieux et expériencesAndré Thibault est directeur de l’Observatoire Québecois du Loisir, qui comprend tout ce que nous, su-isses, avons l’habitude de regrouper sous différentes catégories telles que Département des Sports, de la Jeunesse ou de la Culture. Il a abordé des questions liées à l’aménagement du territoire en vue d’une qualité de vie synonyme de santé ; ainsi que l’aspect d’être «acteur de sa vie» en réalisant nos choix dans une optique de bien-être personnel, non axée sur l’activité mais sur l’expérience.Interview et photo : Joëlle Misson

de chaque côté, elle est univoque. J’ai, par exemple, travaillé avec la ville de Montréal pour faire des terrains de foot pour adolescents. Un terrain de foot est uniquement fonctionnel, car on ne se préoccupe pas de ce qu’il se passe avant et après les matchs. Les terrains étaient faits en fonction des exigences des fédérations sportives, des dimensi-ons règlementaires sans se soucier de ses utilisateurs. Après on se demande pourquoi les adolescents "ânent à côté ? On a alors conçu des monticules de terre, et certains venaient avec des groupes de musique par exemple, et jouaient. Avec des lieux de "ânes autour du terrain les jeunes disposent d’un en-vironnement qu’ils peuvent s’approprier pour être acteur. La dé!nition du temps libre c’est celui du libre choix, de ce qui nous plaît et nous convient. Alors que le loisir a très longtemps été structuré comme le travail.

Pouvez-vous nous parler plus en dé-tail du concept de Slow City et de nouvel urbanisme?Ces deux mouvements vont dans

le même sens. Pour Slow City, des critères sont !xés et – comme le pat-rimoine de l’UNESCO - une ville va être reconnue comme étant Slow City, à par-tir du moment où elle s’engage en fonc-tion d’un certain nombre de principes et d’orientations. L’autre mouvance – très liée à la profession d’urbaniste - se don-ne une vision qui développe entre autres cette notion de village urbain, avec des lieux de rencontre publics dans la quo-tidienneté, qui maintiennent des com-merces, des services et places publics de proximité. Dans une nouvelle zone de construction on essaie d’intégrer cela, ainsi qu’une structure où les déplace-ments ne requièrent pas l’automobile. Il y a une façon de voir, qui intègre ce que j’appelle les corridors verts et les corridors bitumineux.

interview

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qu’ils ont des préservatifs sur les doigts !» ; et son voisin de faire re-marquer qu’il «hésite encore entre l’achat d’une montre ou d’une voitu-re». Mais nos chers participants au colloque étaient tout de même un peu fatigués, au terme de 2h30 de visite et explications multiples sur les luxueuses montres Corum.

On commence ce voyage à travers le temps par une visite du «musée» - en!n, des dix montres d’archives qui sont exposées - ainsi que par un petit cours d’histoire. On apprend par exemple que la grosse horloge au fond de la pièce est un don de la famille Bayer pour l’inauguration du bâtiment. Après avoir regardé les montres en or, direction l’immeuble d’à côté. On y en!le des grandes blouses blanches et des chaussons bleus pour couvrir nos chaussures ; on pose nos sacs, range les ap-pareils photo pour aller observer les employés dans leur travail de véri-!cation de chaque petite pièce qui compose les montres.

Que ce soit le bracelet en cuir, le boitier, les aiguilles ou le balancier, tout est minutieusement inspecté et renvoyé au fournisseur si un quel-

Nous découvrons les participants tout autrement, loin des conféren-ces et des débats sérieux. Heureux d’être en groupe et de pouvoir sortir et visiter, l’heure est à la rigolade.A la vue des gants portés par les ouvriers, quelqu’un lance «On dirait

découverte

Au temps pour nous Quoi de mieux qu’une fabrique horlogère pour !gurer le temps ? C’est donc tout naturellement qu’un petit groupe d’une dizaine de person-nes est parti à la découverte de la manufacture de Corum, marque de montres née à la Chaux-de-Fonds en 1955. Texte et photo : Camille Spühler

conque défaut est trouvé. Lorsque que tout est dans les normes, on passe à l’assemblage. Chaque petit ouvrier se met à l’œuvre et assem-ble une montre pièce par pièce. Et après chaque étape, il faut tester si tout fonctionne. Si non, on recom-mence ! Une fois la montre !nie, on véri!e que celle-ci soit étanche dans une sorte de cuve remplie d’eau sous pression. Lorsque cette série d’examens est terminée, on passe à la gravure. Toutes les montres ont un numéro propre, qui permet de retrouver la provenance de chaque pièce, par qui et quand la montre a été composée et à quel moment ont été faits les tests.

On ajoute un bracelet et il faut en-suite passer à la partie marketing. Sur une grande table, de l’eau et des chocolats mis à disposition et sous un énorme écran, un homme en costume nous présente à l’aide de son iPad les deux «extrêmes de la marque», comme ils les appellent ; les collections Admiral’s cup, mon-tres de sport, et Corum Bridge, lig-ne plus élégante. Munis de gants, nous pouvons - avec précaution - prendre les précieuses en main, les essayer et surtout, nous extasier.

Tink.ch  Sandstrasse  5  3302  Moosseedorf  +41  31  850  10  91  [email protected]

imPressumPhotosValentin  BerclazJoëlle  MissonCamille  Spühler

MaquetteJuliette  Ivanez

Tirage150  exemplaires

ImpressionImprimerie  Monney  ServicesLa  Chaux-­de-­Fonds

RédactionValentin  BerclazSophie  KoerferJoëlle  MissonCamille  Spühler

CorrectionJuliette  IvanezJoëlle  Misson

PartenairesVille  de  la  Chaux-­de-­FondsAssociation  Internationale  pour  la  promotion  de  la  Santé  et  le  Développement  Durable  S2D

EditionNuméro  3417  février  2012

erratum

En correction de l’édition du

16 février 2012 :

la ville de Valley!eld au Canada a été fondée

il y a non pas 55 mais 135 ans.