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Voici les jolis mots de mai. Vous avez mis la main au texte et à l’image, bravo ! Attention, un vent joyeux souffle derrière cette page, tournez-la doucement… Naturellement, la Gazette vous a incités à résister, un noble sentiment que Végétalyne n’a de cesse de cultiver pour se délecter dans le calme de son jardin de délicieux et subversifs petits nourrissons fleuris et parfumés. Il est question de reprendre en main la semence, les graines, les tiges, les fleurs et les fruits de nos esprits et de les inscrire au catalogue. Un oiseau dans chaque oreille, la bouche pleine de gazouillis et de mots robustes et bien charpentés, amis de la nature, allons-y ! Rideau, pom pom pom, c’est à nous… 12-13 mai REBROUSSE-POIL La Gazette du potager N° 2 – MAI 2012 Le journal du festival Cultiver pour résister

12-13 mai REBROUSSE-POIL · la semence, les graines, les tiges, les fleurs et les fruits de nos esprits et de les inscrire au catalogue. Un oiseau dans chaque oreille, la bouche pleine

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Voici les jolis mots de mai. Vous avez mis la main au texte et à l’image, bravo ! Attention, un vent joyeux souffle derrière cette page, tournez-la doucement…

Naturellement, la Gazette vous a incités à résister, un noble sentiment que Végétalyne n’a de cesse de cultiver pour se délecter dans le calme de son jardin de délicieux et subversifs petits nourrissons fleuris et parfumés. Il est question de reprendre en main la semence, les graines, les tiges, les fleurs et les fruits de nos esprits et de les inscrire au catalogue. Un oiseau dans chaque oreille, la bouche pleine de gazouillis et de mots robustes et bien charpentés, amis de la nature, allons-y ! Rideau, pom pom pom, c’est à nous…

12-13 mai REBROUSSE-POIL

L a G a z e t t e d u p o t a g e rN° 2 – MAI 2012

Le journal du festival

Cultiver pour résister

C’est moi le Bourracuir. Je suis une plante de crise, à tête dure, et comme les chrysalides de papillons du grand déser t mexicain, mes graines résistent longtemps sous terre avant de germer. Mais quand le grand jour arrive, attention, ça dépote en chœur. Si j’ai un conseil à te donner, coco, c’est d’éloigner de moi tes petits mouchoirs mouillés et autres mièvreries quand nous aurons décidé de raciner. Car tous les bourracuirs sont reliés entre eux par des stolons rigides et des principes simples de solida-

rité végétale. Ils s’entendent bien avec les œillets d’Inde, l’ail et les aromates, mais suppor tent mal la compagnie des navets, des pois-crétins et des saules pleureurs.Après une floraison assez nau-séabonde, les fruits apparaissent à l’automne, mais sont quasi-ment inconsommables. On peut toutefois les distiller à l’alambic pour obtenir une eau de sur-vie buvable en cas d’urgence.

Je te souhaite des lendemains meilleurs !

Végétalyne

Le bourracuir

Plantes de plume1Le SapainTous les matins, à l’heure du petit-déjeuner, cueillir les tar tines qui ont poussé pendant la nuit. Si on ne les cueille pas, elles durcissent.Si elles sont fraîches :Les mettre dans le grille-pin, les couvrir de beurre de bouton d’or et se régaler.Si elles sont dures :Les laisser sur l’arbre pour nourrir les oiseaux.Frédérique

La plante à bullesNous pouvons manger ses feuilles et grâce à celles-ci faire une énorme bulle pour nous envoler… Elle peut nous permettre de découvrir le monde d’en haut, c’est tellement plus beau.Ladybug

TheLeMuS GLAdIuS L’arbre à utopiesMon nom scientifique est Thelemus Gladius, en langage populaire je suis l’arbre à utopies. Pour trouver ma graine, il faut être un bon dormeur, car c’est dans les rêves qu’il vous sera donné de savoir où trouver l’endroit propice pour me découvrir.Une fois l’endroit localisé, je conseille de réunir quelques amis (voire beaucoup) pour me dénicher. En effet, je suis minuscule et plusieurs paires d’yeux sont la garantie de ma découverte. Plusieurs cœurs feront écho à ma respiration.Une fois récoltée, je m’offre toute entière, mais je suis exigeante. Il faut un gros apport d’imagination dans la terre qui m’accueillera, plus un arrosage quotidien d’amour non dilué. Avec quelques chants joyeux au coucher du soleil, j’arrive plus tôt à maturité.Mes fruits sont de toutes tailles, adaptés au goût de chacun. Mangez-les sans modération.Régine

Je suis la grimpante, on me dit aussi la pergolante, la

treillante. Je m’enroule à tout et sur tout à vous. Il me suffit de voir une ficelle pour que

l’envie me prenne de l’embrasser, de l’enlacer, de l’entourer de toutes mes tiges, j’attige ! Chez moi rien

n’est raide, je ne suis que courbes, frisures, ciselures, quelle entournure ! Si tu me prends, cache-moi dans le creux de ta main et je ferai le tour de tes doigts pour que tu sois tout à moi, pieds et poings liés, méfie-toi. Mais

si tu me fuis, prends garde que je ne t’atrappe, car pendue à ton cou, je te coifferai au poteau pour

étouffer ta peine de mes lianes.

La grimpanteVégétalyne

La purinelle ou l’herbe à cochonnesLaissant sceptique les plus fausses, mais toujours de grande vigueur, la purinelle pousse dans les milieux humides et odorants. Elle est faci-lement reconnaissable à sa courte tige et à son groin pétale en forme de narine. Utilisée en décoction, mélangée au pisse-dur, elle traite les pro-blème de prostate. On peut aussi la consommer en salade de museau (odorat sensible s’abstenir).Fred

Ceux-ci sont des mots impudiquesVeuillez détourner le regard…

La coucourdeLa coucourde jette ses feux l’été. Il faut beaucoup de soleil à cette belle légumineuse verte, longue et luisante. Ses graines font d’excellents oreillers. D’ailleurs, il fait bon faire la sieste sous les plants de coucourdes par un bel après-midi provençal après une coucourdaille* bien relevée.* Plat typique provençal, à base de coucourde et d’ail.Dominique

L’appine fleur de médeuxJe suis l’Appine fleur de médeux. Je ne fleuris qu’au mois de mai deux. Je ne pousse que par multiple de deux, les deux font la paire. Certains me proposent la botte, je suis pour… mais pas par six, par douze, refusé : je n’aime pas les pardouzes… quoi que parfois on le dit, on sussure même que je suis sentimentale car j’aime les gays sillons. C’est là que je pousse, je m’éclate, je m’encanaille, je louchemaille, je bitumaille, je semaille et aux 4 saisons je suis le parfum de ces dames. Je sur l’Appine fleur de médeux, jolie tige du diable.Raymond Tuitaud

La Bouche d’orC’est une fleur qui mange des mouches. Elle res-semble à : une tige et, au bout une bouche d’or. Elle n’a pas besoin d’eau.Lou Guiochet

Je suis une plante qui ne mange que des cacahuètes. C’est mon plat préféré. Ma couleur préférée est le rouge, j’adore le rouge (je suis comme ça). Je suis moitié tomate et moitié cacahuète.Viktoria Zalazek

BoumbaceriseUne cerise qui explose quand on me mange il ne faut pas m’énerver et en plus je sais voler

La plante à souriresqui a toutes ses dentsPrenez une motte de bonne humeur. Enri-chissez de quelques blagues poilantes. Semez des risettes à volonté. Pleurez de rire pour bien humidifier la motte. N’oubliez pas une pincée de sourires en coin à saupoudrer. Patientez le temps d’une belle rigolade. Et si vous vous fendez la poire bien fort, vous obtiendrez une belle plante à sourires !Pascal et Fabienne

La tulipe aux sucettesIl était une fois une tulipe à sucettes. C’était en fait une tulipe qu’un jardinier avait donnée à un homme très pauvre. Puis les jours ont passé… Au bout de deux printemps, la tulipe a donné des sucettes.Lorianne

LA PoMMe d’AMourElle pousse au printemps. Vous ne pouvez passer à côté d’elle (?) car elle borde les routes de campagne et fleurit aussi sur les toitures des maisons urbaines. C’est donc une hybride, entre le coqueliquot, la pomme verte et le citron. C’est la plus belle plante à sourire. Elle illumine le visage et remplit votre cœur de bonheur. Faites attention car elle est fragile et délicate et regarde avec les yeux. Un bonheur éphémère qui se renouvelle chaque année.

Sujet épineux et révolutionnaire. Pain du pauvre, dessert du riche en soupe au lait, confiserie sucrée. Les uns la mangent toute l’année quand les autres n’en prennent qu’une bouchée. Aujourd’hui peu valorisée, elle l’était il y a peu. Mais la châtaigne survivra et repartira à la conquête du monde. Tenez-vous prêts et laissez-vous tenter !Simon

La châtaigne

Je suis la ciboulette-poulpoulette Assez commune, je fleuris à la fin du printemps et me pré-lasse jusqu’à l’automne avant d’enfouir mes racines loin sous la terre à l’hiver. Pour me planter, contente-toi de me poser sur le sol au soleil dans un petit creux abrité du vent et d’enfoncer délicatement tes doigts dans la terre tout autour de moi pour me fabri-quer un nid douillet. Je ne crains ni la chaleur ni la lumière. J’aime qu’on me parle et qu’on me flatte, qu’on m’of-fre à boire et me régale. En échange, mes grands pétales te caressent l’œil au printemps

et je t’offre mes feuilles vertes pour ton potage à l’automne. Veille bien à me tenir à l’abri des regards indiscrets et sur-tout préserve-moi des sar-casmes de la grande courge que tu affectionnes. Comme ne n’aime pas particulièrement non plus les oiseaux, je te remercie de placer quelques épouvantails dans les rangées pour chasser les vilains colibris de Meaux et les bécasses toi pov’con qui m’ont laissé de bien pénibles souvenirs à la saison dernière.Arrose-moi et souris-moi, je suis là, toute à toi.Ciboulette-poulpouletteVégétalyne

Sous la fontaine à mots, les plantes ont coulé. Le vent en a emporté quelques-unes, qui poursuivent leur route ailleurs.

La plante du bonheurC’est une plante à floraison hebdomadaire. Il faut simplement l’ar-roser tous les jours avec 10 ml d’eau + 3 ml de sourire et un soupçon d’humour. Parle-lui de temps en temps, elle s’en portera bien mieux.La plante du bonheur aime la compagnie. S’il reste de la place dans sa jardinière, plante à côté d’elle une plante à sous. Car tout le monde le sait : même si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue…Anonyme

La sourhignardElle a l’air d’une plante, mais en s’en approchant de plus près, on découvre ses ailes de chauve-souris et son petit museau rose. C’est la Sourhignard, un leurre créé de toutes pièces un cer tain 12 mai à Rebrousse-Poil par un ven-deur de potions miraculeuses qui lui a tiré la langue à midi moins le quar t. À midi trente-deux la sourhignard a commencé à faire des galipettes. Par la suite, grisée pas sa propre énergie végéto-animale, elle a disparu et nul ne savait ce qu’elle était devenue. À minuit, épuisée et ravie, on l’a retrouvée endormie sur le stand des frères Panini.Végétalyne

Ces jolies plantes n’ont pas trouvé preneur ! Le petit MarcelLe nombril d’AmphytrionLe souci parfuméLe muflier volubileL’iris bitûmeuxLa Vénus tue-mouche Le Cytinet impatientLa sariette de toiletteL’éponge de DianeLa menthe placardLe cerfeuil griffuL’angélique de dor toir

Crime passionnel Sous le regard brûlant du cochon rose, un brin gourmand, le rire carnassier, mes gros doigts velus découvrent les pages vierges d’un étrange cahier de recettes de cuisine.Pam pam sur le cul noir du nègre, je rêve d’inventer un repas cannibale. Me voilà devenu rabatteur, je cherche les gros, les dodus, les tendres, de la chair bien faite et fondante sous la dent, une chair croquante, croustillante, pour léchante à mes babines… Je l’ai longtemps traqué, puis je l’ai vu au fond de l’impasse, un tantinet dodu, la calvitie naissante, la lippe tombante et le nombril en trompette. Il ne se doutait de rien, il n’avait envie de rien, moi j’avais envie de lui.Ensemble, nous avons cueilli les carottes comme on cueille le muguet…Christian

Comme un oiseau blanc dans le silence, la tête de l’orage a fendu l’espace et dans son éclat ma main s’est ouver te, de son coeur ont jailli des étincelles, en un feu d’ar tifice la fête a commencé ; les tables ont tourné, les verres ont dansé, la musique était un cristal opaque, l’air était une marre de nacre et les enfants des saltimbanques. Un vieillard passait par là, il voulait donner sa tête à couper ; je lui ai refilé mon bras désaccordé et sa main m’a tendu un bâton pour la remplacer. Une vieille plus tard est passée, elle voulait me donner son corps à lacérer ; j’ai découpé ma bouche et la lui ai donnée, elle m’a rendu un baiser pour la remplacer. Dans un chariot le vieux est repassé, il a ri de sa bouche édentée, il a ri de mes yeux étonnés, il m’a mis des billes jaunes dans les yeux, je lui ai rendu mon sein que j’avais grignoté. Et la femme a tiré la charrette ; ils sont par tis, joyeux compères. Un homme est venu par derrière, il m’a dit t’as un trou au derrière, il m’a coiffé la tête d’une crème au marron, il s’est essuyé à ses lèvres. Alors je suis tombée à la renverse et des enfants m’ont prise pour une motte de terre ; ils ont joué à me lancer des pierres. Trente ans après des roses avaient poussé sur mes côtés, un jardinier qui faisait la poussière m’a découver te sous la terre et depuis je ne vais qu’à cloche-pied, je suis aveugle, je n’ai plus de bras, plus de main, plus de seins, j’ai deux billes dans le gouffre des yeux, mon nez n’a plus ni couleur ni ma-tière et ma bouche sans lèvre et sans dent avale toute la poussière. Et je vais clopin-clopant. Nicole

Finalement, je lui racontais toujours la même histoire à l’impertinente petite fille qui se trémoussait sans cesse à mes côtés alors que j’arpentais les prairies d’avril, comme si elle avait un lézard vert dans sa culotte…*Je lui racontais les brocolis et les mange-tout, les barbes-à-papa et les pommes d’amour. Et sous l’arbre feuillu, tandis que je m’adossais, elle sautait de racine en racine, elle jouait au funambule, un coquelicot dans chaque main. Avec ce genre de gamine, on ne peut pas lutter. Ça serait comme essayer d’emprisonner un poulpe dans un cornet à dés.* Le début de l’histoire est de Pierre Autin-Grenier : “Frisquette et Craquelain”, Je ne suis pas un héros. La fin n’est pas signée !

La huppe à plumes rousses, communément appelée coq des champs passe pour deviner les secrets des hommes et dé-couvrir les trésors enfouis…* Le début de l’histoire est de Pierre Autin-Grenier : “Des secrets bien gardés”, Je ne suis pas un héros. La fin n’est pas signée !et il y en a tant des secrets et des trésors enfouis ! Ça fait tellement de boulot pour un seul coq des champs. Il songe sérieusement à demander de l’aide aux coquelicots, autre-fois appelés kes sentinelles des rêves, tout à fait capables de dépoussiérer les rêves d’ailleurs, de folie et de créatures fan-tastiques de ces hommes qui sont trop terrestres et oublient de courir après la simplicité. Alors, comment s’y prend la huppe à plumes rousses aidée par les coquelicots ? C’est simple. Elle déambule dans les villages dès qu’elle devine quelque chose, elle transmet l’information aux coquelicots qui peuvent y capter les secrets gardés, les rêves enfouis, les désirs d’avenir meilleur. Alors, soutenons les coquelicots !

* Le début de l’histoire est de Pierre Autin-Grenier : “Des secrets bien gardés”, Je ne suis pas un héros. La fin n’est pas signée !

Chacun sa nature2J’ai aussi retrouvé les textes de libres-écriveurs qui n’ont suivi que leur propre consigne et d’autres qui ont trempé leur plume dans un texte déjà publié. Les voici…

J’ai en tête un jardin avec pour robe la foison, la poésie à l’unisson

Ça n’a pas du tout débuté comme ça. Ça ne commence jamais comme ça. Ça serait trop commun, trop tragique aussi. Ces régi-ments…*… colorés arpentaient la campagne, fleurs au sourire, garde champêtre à leurs côtés…Tous allaient d’un pas alerte vers les terres ridées, les terres désolées. Ces terres asséchées d’avoir trop pleuré l’absence des jardiniers.Et le vent complice de cette révolution verte soufflait aux terres l’arrivée de petits bonhommes verts, équipés, harnachés de tout un tas d’instruments bizarres, de bombes végétales…Oh, comme elle est belle cette révolution ! ! !Lisa

… qui revenaient harassés par tant de mitraille. Bien au contraire, c’était une armée bigarrée, têtes ceintes de couronnes de fleurs, herbiers séchés autour de la taille. Les filles aux fenêtres lançaient des invitations sous forme de mille baisers parfumés de lavande. Ce retour de flamme était une fête. De toutes parts, les villageois accouraient pour fleurir les vainqueurs armés de sabres en carton-pâte qui fondaient sous les lames des pinces crocodile. Le plus grand de la troupe avait une jambe de bois d’érable taillée par son grand-père québécois qui avait combattu contre les Iroquois. Le plus petit, pas plus haut qu’un myosotis chantait à tue-tête un air de jadis…**

* Pierre Autin-Grenier, “Vous avez franchi la ligne rouge, retournez à la case dépar t”, Je ne suis pas un héros.

** Ce texte anonyme est resté en plan avec la mention “On va au sentier des plantes indésirables…” !

Voyez comment l’homme préhistorique, sitôt debout dans sa caverne, s’empara d’un pinceau *…… fait d’une queue de poireau sauvage et le trempa dans de la boue noire pour en badigeonner le contour de sa main. Il recula et fut très satisfait du résultat. Alors il mit sa main derrière son dos, appela la femme préhistorique et lui fit croire que sa main avait disparu de son bras pour s’incruster dans la paroi. La femme préhistorique se mit à crier de peur. Et l’homme préhistorique se mit à rire. Ainsi naquit le pre-mier éclat de rire.

… et commença à dessiner ce qu’il chassait, puis ses faits et gestes. Et il dessina la nature. Que l’on dessine encore aujourd’hui car elle ne se laissera jamais oublier. Elle est dans nos cœurs, notre âme, notre esprit. Même la technolo-gie qui s’efforce de la tuer n’y arrive pas car la nature est la racine de notre arbre et nous évoluons peu à peu avec elle. C’est notre fondation.

* Le début de l’histoire est de Fred Vargas, Petit traité de toutes les vérités sur l’existence. La fin n’est pas signée !

Dialogue naturelDans ma grande quête de moyens pour trouer le réel et briser la densité compacte de mon existence citadine, j’ai appliqué la mé-thode du ver de terre qui parcour t tout à son aise le sous-sol de ma maison et l’humus de mon potager. C’est ainsi que je me suis souvent rapprochée de la nature, engageant d’aimables conversa-tions avec le caillou logé dans ma chaussures ou avec le lion que je retrouve endormi dans le coffre de ma voiture. Ils m’appor tent toujours de judicieux conseils. La taupe m’a ainsi engagée à acheter des trous pour planter des arbres, une racine de mauvais esprit m’a donné la recette de la soupe de poissons rouges et une cigogne couturière m’a recommandé de toujours m’habiller en feuilles de chou ver t. L’été, je fais une cueillette de vers luisants pour finir mon livre la nuit et l’hiver je conserve le froid au frigo pour économiser la note d’électricité. Végétalyne

Copinades3

Quant au garde-champêtre, il n’a trouvé aucune plante interdite à la buvette. Mais je n’ai pas compris pourquoi il n’a pas voulu que je laisse mes conserves en dépôt : elles étaient tout ce qu’il y a de plus bio, hormones naturelles sans préservatifs ni conservateurs !

Et bien sûr, à Montlaur, il s’est passé ces deux jours-là des choses extraordinaires. Personnellement, j’ainmanqué beaucoup d’épisodes ! Le recrutement de journalistes pour la Gazette n’ayant pas été très fructueux lors de cette campagne dans les Corbières, je n’ai que quelques images prises à la volée à vous proposer.

Le potager clandestin, c’était sympa :montage en 15 minutes chrono et photo en prime !

Au stand de Lullie, les belles plantes n’avaient pas l’air de se plaindre de son “jardinage corporel”.

Je ne dirai rien des frères Panini, mais j’en connais un qui attend toujours la forêt de feuillus promise sur le haut de son crâne. Là haut, la fanfare Samenakoa, c’est du solide, pas que des promesses !

Jardinières, jardiniers, planteurs

d’imaginaire et ensemenceurs

de rêveries botaniques, belles plantes,

parasites utiles, scientifiques

bénéfiques, animateurs, amateurs et

autres boutures, ce journal vous est

offert pour vous aérer les neurones

avant un très bel été

Bons baisers de Végétalyne, qui a réalisé cette Gazette grâce à l’aimable complicité

de rebrousse Poil, de Plume de carotte et… grâce à votre aimable participation

à toutes et à tous. un grand merci !

© 2012 Lyne Strouc et les auteurs, dessinateurs, photographes…