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4S96 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. tion chirurgicale, ou d’en améliorer le résultat. Une étude plus large est nécessaire pour confirmer ces conclusions. 138 Neuroalgodystrophie de la cheville : nouvelle approche théra- peutique. Résultats préliminaires d’une étude prospective Jean-Claude LAHOUD *, Souheil CHAMANDI, Fadi HOYEK, Amal CHELALA, Fares GEMAYEL INTRODUCTION. La neuroalgodystrophie de la cheville, syndrome douloureux, associe un œdème, des troubles trophi- ques, vasomoteurs, et peut parfois devenir invalidant. Différentes éthiopathogénies et démarches diagnostiques sont proposées, mais aucun protocole thérapeutique n’est complètement satisfai- sant. Le bloc sympathique lombaire peut être efficace, mais reste de réalisation difficile. Nous proposons une technique de blo- cage nerveux périphérique et nous reportons les résultats préli- minaires d’une série prospective de douze cas. MATÉRIEL. Notre série comportait douze patients sans antécédents. Cinq femmes et sept hommes, la moyenne d’âge était de cinquante ans. Tous ont consulté pour des douleurs importantes de la cheville, sans facteur déclanchant, avec des signes locaux évoquant une neuroalgodystrophie idiopathique, quatre fois à gauche et huit à droite. Le bilan biologique, et la radiographie simple de la cheville étaient sans particularités. Le diagnostic a été confirmé par une IRM réalisée le lendemain. MÉTHODES. Les patients sont inclus dans le protocole après échec de leur traitement médical conduit pendant quinze jours avec la Calcitonine injectable (100 UI), antidépresseur et anti-inflammatoire non stéroïdien. Deux blocs nerveux périphé- riques homo latéraux sont réalisés en ambulatoire, le premier au niveau du genou intéressant le nerf sciatique poplité externe, le second au niveau du tiers distal de la jambe intéressant le nerf tibial postérieur. Les deux nerfs sont repérés à l’aide d’un neu- rostimulateur, puis bloqués avec un mélange de Bupivacaïne (0,035 mg) et Methylprédnisolone (40 mg) pour chacun. Cette manœuvre est répétée quinze jours plus tard. Un traitement par Gabapentin (1200 mg/jour) est associé pour trois semaines. RÉSULTATS. Dix jours après la première infiltration on a retrouvé cinquante pour cent de régression de la douleur et une amélioration nette des signes locaux. À un mois, tous les patients étaient satisfaits, et avaient pu reprendre leur travail malgré de légères douleurs occasionnelles. À trois mois, tous étaient asymptomatiques et considérés comme guéris. À six mois, une nouvelle IRM de contrôle était normale. Aucune complication de la technique n’a été signalée, notamment pas de déficit neuro- logique, ni d’infection. DISCUSSION ET CONCLUSION. Les résultats préliminai- res de cette étude nous paraissent très prometteurs. En effet, l’amélioration clinique rapidement obtenue ainsi que la reprise précoce des activités sont des facteurs déterminants rendant cette technique supérieure et certes, plus efficace que le traitement médical. Sa réalisation en ambulatoire, sa reproductibilité et sa simplicité la font préférer au bloc sympathique lombaire ainsi qu’au bloc à la Guanethidine. Séance du 6 novembre matin TRAUMATOLOGIE 139 La chape trapézo-deltoïdienne : réalité ou illusion d’optique Sophie ABRASSART *, Olivier GAGEY, Pierre HOFFMEYER INTRODUCTION. Dans le cadre de la pathologie acromio- claviculaire et particulièrement en cas de luxation, certains auteurs insistent sur l’existence de la chape trapézo-deltoïdienne. L’importance clinique de cette structure est évidente. Selon Neviaser, Gazielli ou Nové-Josserand l’insertion musculo-tendi- neuse en nappe du trapèze en haut et en arrière et du deltoïde en bas et en avant constitue cette chape. Cette formation assure la stabilité verticale dynamique de l’articulation acromio-clavicu- laire. Quelques confusions existent à son sujet. Pour certains, cette réalité est plus fonctionnelle qu’anatomique. Pour Julliard, cette chape est constituée d’une partie aponévrotique et d’une partie musculaire. En reprenant les descriptions anatomiques d’Olivier, de Rouvière, ou de Poirier, la partie aponévrotique de la chape décrite par Julliard semble bien être simplement le liga- ment acromio-claviculaire supérieur. Pour Rouvière, le ligament acromio-claviculaire ne serait qu’un épaississement de certaines fibres du trapèze. Pour d’autres auteurs, la portion aponévrotique entre le trapèze et le deltoïde constitue en fait le ligament acro- mio-claviculaire supérieur. Celui-ci joue un rôle prépondérant dans les luxations acromio-claviculaires. Il est toujours rompu en cas de luxation selon de Palma. L’objectif de notre étude était d’élucider cette notion anatomique : la chape trapézo-deltoï- dienne est-elle un mythe ou une réalité ? S’agit-il d’une structure ligamentaire distincte, d’une aponévrose musculaire commune au deltoïde et au trapèze, d’un ligament (ligament acromio-clavi- culaire supérieur) ou cela n’existe-t-il pas ? MATÉRIEL. Dissection de 20 épaules de cadavres frais âgés de 60 à 95 ans en nombre égal d’hommes et de femmes. Une étude macroscopique comparée est réalisée. Les articulations acromio-claviculaires sont ensuite prélevées sur une surface de * Olivier Laffenêtre, CHU Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux. * Jean-Claude Lahoud, Jounieh BP 2078, 99205 Jounieh.

139 La chape trapézo-deltoïdienne : réalité ou illusion d’optique

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Page 1: 139 La chape trapézo-deltoïdienne : réalité ou illusion d’optique

4S96 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

tion chirurgicale, ou d’en améliorer le résultat. Une étude pluslarge est nécessaire pour confirmer ces conclusions.

138 Neuroalgodystrophie de lacheville : nouvelle approche théra-peutique. Résultats préliminairesd’une étude prospective

Jean-Claude LAHOUD *, Souheil CHAMANDI,Fadi HOYEK, Amal CHELALA, Fares GEMAYEL

INTRODUCTION. La neuroalgodystrophie de la cheville,syndrome douloureux, associe un œdème, des troubles trophi-ques, vasomoteurs, et peut parfois devenir invalidant. Différenteséthiopathogénies et démarches diagnostiques sont proposées,mais aucun protocole thérapeutique n’est complètement satisfai-sant. Le bloc sympathique lombaire peut être efficace, mais restede réalisation difficile. Nous proposons une technique de blo-cage nerveux périphérique et nous reportons les résultats préli-minaires d’une série prospective de douze cas.

MATÉRIEL. Notre série comportait douze patients sansantécédents. Cinq femmes et sept hommes, la moyenne d’âgeétait de cinquante ans. Tous ont consulté pour des douleursimportantes de la cheville, sans facteur déclanchant, avec dessignes locaux évoquant une neuroalgodystrophie idiopathique,quatre fois à gauche et huit à droite. Le bilan biologique, et la

radiographie simple de la cheville étaient sans particularités. Lediagnostic a été confirmé par une IRM réalisée le lendemain.

MÉTHODES. Les patients sont inclus dans le protocoleaprès échec de leur traitement médical conduit pendant quinzejours avec la Calcitonine injectable (100 UI), antidépresseur etanti-inflammatoire non stéroïdien. Deux blocs nerveux périphé-riques homo latéraux sont réalisés en ambulatoire, le premier auniveau du genou intéressant le nerf sciatique poplité externe, lesecond au niveau du tiers distal de la jambe intéressant le nerftibial postérieur. Les deux nerfs sont repérés à l’aide d’un neu-rostimulateur, puis bloqués avec un mélange de Bupivacaïne(0,035 mg) et Methylprédnisolone (40 mg) pour chacun. Cettemanœuvre est répétée quinze jours plus tard. Un traitement parGabapentin (1200 mg/jour) est associé pour trois semaines.

RÉSULTATS. Dix jours après la première infiltration on aretrouvé cinquante pour cent de régression de la douleur et uneamélioration nette des signes locaux. À un mois, tous les patientsétaient satisfaits, et avaient pu reprendre leur travail malgré delégères douleurs occasionnelles. À trois mois, tous étaientasymptomatiques et considérés comme guéris. À six mois, unenouvelle IRM de contrôle était normale. Aucune complicationde la technique n’a été signalée, notamment pas de déficit neuro-logique, ni d’infection.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Les résultats préliminai-res de cette étude nous paraissent très prometteurs. En effet,l’amélioration clinique rapidement obtenue ainsi que la repriseprécoce des activités sont des facteurs déterminants rendant cettetechnique supérieure et certes, plus efficace que le traitementmédical. Sa réalisation en ambulatoire, sa reproductibilité et sasimplicité la font préférer au bloc sympathique lombaire ainsiqu’au bloc à la Guanethidine.

Séance du 6 novembre matin

TRAUMATOLOGIE

139 La chape trapézo-deltoïdienne :réalité ou illusion d’optique

Sophie ABRASSART *, Olivier GAGEY,Pierre HOFFMEYER

INTRODUCTION. Dans le cadre de la pathologie acromio-claviculaire et particulièrement en cas de luxation, certainsauteurs insistent sur l’existence de la chape trapézo-deltoïdienne.L’importance clinique de cette structure est évidente. SelonNeviaser, Gazielli ou Nové-Josserand l’insertion musculo-tendi-neuse en nappe du trapèze en haut et en arrière et du deltoïde enbas et en avant constitue cette chape. Cette formation assure lastabilité verticale dynamique de l’articulation acromio-clavicu-laire. Quelques confusions existent à son sujet. Pour certains,cette réalité est plus fonctionnelle qu’anatomique. Pour Julliard,cette chape est constituée d’une partie aponévrotique et d’une

partie musculaire. En reprenant les descriptions anatomiquesd’Olivier, de Rouvière, ou de Poirier, la partie aponévrotique dela chape décrite par Julliard semble bien être simplement le liga-ment acromio-claviculaire supérieur. Pour Rouvière, le ligamentacromio-claviculaire ne serait qu’un épaississement de certainesfibres du trapèze. Pour d’autres auteurs, la portion aponévrotiqueentre le trapèze et le deltoïde constitue en fait le ligament acro-mio-claviculaire supérieur. Celui-ci joue un rôle prépondérantdans les luxations acromio-claviculaires. Il est toujours rompuen cas de luxation selon de Palma. L’objectif de notre étude étaitd’élucider cette notion anatomique : la chape trapézo-deltoï-dienne est-elle un mythe ou une réalité ? S’agit-il d’une structureligamentaire distincte, d’une aponévrose musculaire communeau deltoïde et au trapèze, d’un ligament (ligament acromio-clavi-culaire supérieur) ou cela n’existe-t-il pas ?

MATÉRIEL. Dissection de 20 épaules de cadavres frais âgésde 60 à 95 ans en nombre égal d’hommes et de femmes. Uneétude macroscopique comparée est réalisée. Les articulationsacromio-claviculaires sont ensuite prélevées sur une surface de

* Olivier Laffenêtre, CHU Pellegrin,place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux.

* Jean-Claude Lahoud, Jounieh BP 2078, 99205 Jounieh.

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S97

6 cm sur 5 cm et analysées histologiquement en coupes frontaleset horizontales.

RÉSULTATS. Macroscopiquement, la chape existe et se pré-sente sous forme d’un épaississement aponévrotique en continuà la face supérieure du plan musculaire deltoïde-trapèze. Le ren-forcement est majoré à la partie postérieure côté deltoïde et à lapartie antérieure côté trapèze. De plus, il existe dans la partiecentrale de cette chape un réseau de fibres perpendiculaires auxfibres du deltoïde et du trapèze. Microscopiquement, on discerneun plan articulaire, un plan aponévrotique et un plan ligamen-taire riche en cellules fibroblastiques (collagène de Type 1).

CONCLUSION. La chape existe sous forme d’entité liga-mentaire. Elle est perforée en cas de luxation A-C type 5 de Roc-kwood ou Type 3 de Tossy. Elle se doit alors d’être réparée (dePalma , Nové Josserand.)

140 La technique TGF et le traitementdes fractures de l’extrémité supé-rieure de l’humérus

José COSTA MARTINS *, Estrela DOMINGOS,Cruz MIGUEL

INTRODUCTION. La fracture de l’extrémité supérieure del’humérus est une pathologie fréquente à partir de la sixièmedécennie et représente près de 5 % de toutes les fractures.Jusqu’à présent le traitement orthopédique et la majorité destechniques chirurgicales conventionnelles, comprenant les pro-thèses partielles, ne fournissent pas pour les fractures avec indi-cation chirurgicale, des résultats très satisfaisants.

MatÉriel et MÉTHODE. Le système TGF (Fixateur avec Gui-des en Tension) est une technique mini invasive, qui a l’avantagede permettre la mobilisation immédiate de l’articulation gléno-humérale. Ce nouveau concept utilise des guides centromédullai-res en tension et nous permet une technique chirurgicale peuagressive, un traitement efficace et économe des fractures del’extrémité supérieure de l’humérus. Nous employons la classifi-cation de Neer et avons opéré 55 patients, 40 d’entre eux ont étérevu pendant une année : 8 fractures avec deux fragments,22 fractures en trois fragments et 10 fractures en quatre frag-ments. Basé sur le principe des trois appuis pour la réduction desfractures, les guides en tension sont introduits percutanés dans latête et le canal médullaire, les clous de Schanz sont appliquésultérieurement. Tout le système est raccordé à une barre en dou-ble « L » et bloqué par des cubes d’union.

DISCUSSION. La complexité de ces fractures traitées parméthode orthopédique ou par embrochage aboutit à un succèsrelatif et peu efficace. Les techniques sanglantes sont très agres-sives, en particulier les arthroplasties, et présentent des inconvé-nients que le système TGF réduit. La méthode TGF est plusphysiologique, moins invasive, comporte un plus faible risquechirurgical et s’associe à de meilleurs résultats. Des 40 patients

revus, les résultats aux 12 mois sont : très bon – (amplitudes arti-culaires 100 % et sans omalgie) 8 (20 % - S. Constant > 95), bon– (amplitudes articulaires 80 % - 100 % et douleur de conflit)25 (62,5 % - S. Constant > 80), moyen – (amplitudes articulaires50 % - 80 % et douleur en charge) 6 (15 % - S. Constant > 60) etmauvais – (amplitudes articulaires < 50 % et douleur perma-nente) 1 (2,5 % - S. Constant < 60).

CONCLUSION. Malgré la courte période d’utilisation(2 ans) et suivi résultant, le système TGF a su démontrer par safacilité d’exécution, reproductibilité et efficacité être une bonneméthode pour le traitement des fractures avec indication chirur-gicale de l’extrémité supérieure de l’humérus.

141 Suivi radiographique de l’arthro-plastie inversée de Grammont entraumatologie fraîche de l’épaulechez la personne âgée avec unrecul de 1 à 13 ans

Jean-François CAZENEUVE *, Yasser HASSAN,Farid KERMAD, Alain BRUNEL

INTRODUCTION. Les ostéosynthèses et la prothèse céphali-que donnent des résultats radiographiques connus dans la priseen charge des fractures complexes de l’humérus proximal chez lapersonne âgée. Le but de ce travail est d’exposer l’histoire natu-relle radiographique de l’implant inversé dans ces indications.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. De 1993 à 2006, trente-neufDelta III étaient réalisées en traumatologie fraîche pour trentefractures et neuf fracture-luxations, chez trois hommes et trente-six femmes, d’âge moyen 75 ans. Les sphères étaient de taille 42dans six cas. Toutes les tiges sauf une étaient cimentées. L’épi-physe humérale était coiffée quatre fois d’un rehausseur. Des cli-chés de face en rotation neutre et de profil selon Lamy étaientréalisés tous les trimestres pendant la première année puis tousles ans.

RÉSULTATS. Neuf décès et deux déménagements laissaientvingt-huit dossiers exploitables avec un recul moyen de 71 mois.Au niveau de la glène, deux liserés complets de deux millimètresapparaissaient à quatre et huit ans chez deux hommes porteursde sphères de taille 42. Le plus ancien se complétait d’une enco-che du pilier à onze ans et d’un descellement de méta-glène àdouze ans à l’origine de notre unique reprise pour échec mécani-que. Seize encoches du pilier survenaient en moyenne, àdeux ans pour les sept cas de type 1, à 4,3 ans pour les cinq casde type 2, à cinq ans pour les trois cas de type 3, et à six ans pourle cas de type 4. Quatorze ostéophytes polaires inférieurs, nonévolutifs, étaient constatés en moyenne à 2,5 ans. Au niveauhuméral proximal, apparaissaient deux liserés os-cimentmédiaux à cinq ans et six lyses, quatre médiales à cinq, six, sept,dix ans pour deux latérales à quatre et dix ans. Aucun descelle-ment huméral n’était noté.

* Sophie Abrassart, HUG, 24, rue Micheli-Ducrest,1211 Genève.

* José Costa Martins, Hospital Infante D. Pedro, EPE, avenueArtur Ravara, 3810-096 Aveiro.