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www.ville-ge.ch/geneve/energie 13ème Rencontre annuelle Energie-Cités Politique énergétique La politique énergétique de la Ville de Genève est développée en coordination avec les objectifs législatifs et qualitatifs énoncés aux niveaux fédéral et cantonal par la loi sur l'énergie, la conception générale de l'énergie et son plan directeur. Les acteurs majeurs au niveau local, tels que la Ville, l’Etat et les Services Industriels (ci-après SIG), partagent les mêmes objectifs dans les domaines de la maîtrise de l’énergie et du développement des énergies renouvelables. Ceci permet d’assurer un environnement général très favorable et assurant ainsi la cohérence des actions et leur efficacité opérationnelle. La Ville de Genève est engagée depuis de nombreuses années dans une politique énergétique volontariste qui porte ses fruits en terme de diminution des consommations d’énergie et de développement des énergies renouvelables sur les quelques 700 bâtiments constituant son parc immobilier. En 2002, la Ville de Genève souscrivait à la « Charte européenne pour le décollage des énergies renouvelables ». Cette souscription soulignait l’engagement, depuis près de 20 ans en matière de construction de centrales solaires thermiques et venait appuyer le développement, dès 2003, du programme solaire photovoltaïque. En 2006, la Ville de Genève a adhéré aux objectifs de l’Union européenne, visant une réduction de 20% de la consommation d’énergie de ses bâtiments d’ici 2020, ainsi qu’un accroissement significatif du recours aux énergies renouvelables. Toutefois la flambée des prix du pétrole de 2005 a entraîné une hausse spectaculaire des dépenses énergétiques (de un à 4 millions de francs annuels). Cette situation, caractérisée par un cours du pétrole quasi imprévisible, nous démontre notre fragilité financière et structurelle liée à notre dépendance aux énergies fossiles. Il convient, par conséquent, d’intégrer comme objectif supplémentaire à notre politique énergétique actuelle de réduire les risques de dépendance structurelle envers les énergies fossiles et notre approvisionnement énergétique. L’analyse de la répartition des consommations d’énergie en 2005 (électricité et énergies de chauffage) des bâtiments administratifs de la Ville de Genève permet de mettre en évidence que : L a situation en 2005 · Les consommations d’énergie sont assurées pour 1/3 par des sour- ces renouvelables et pour 2/3 par des énergies non renouvelables. · La situation par rapport au caractère renouvelable de l’énergie est radicalement différente selon que l’on considère nos consommations de chauffage ou d’électricité. o électricité : 100% renouvelable ou respectueux de l’envi- ronnement et indépendant des énergies fossiles et nucléai- res, o chauffage : pour cet usage, l’approvisionnement en énergies se répartit aujourd’hui à 73% par du mazout, 25% par du gaz et 2% par le solaire thermique. Ainsi nos besoins actuels en énergies de chauffage sont assurés à 98% par des éner- gies fossiles. Répartition des consommations d'énergie 2005 gaz mazout énergie thermique solaire thermique Electricité Chauffage Statistiques sur les besoins en chauffage - 2005 Statistiques en nombre puissance Type de patri- moine Nb. chauffe- ries Dont gaz Dont mazout Dont bois Puissance en MW Dont gaz Dont mazout Dont bois Administratif 168 60 107 1 51.3 11 40.2 0.07 Locatif 165 84 81 0 43.7 11.9 31.8 0 Total 333 144 188 1 95 22.9 72 0.07 En % 43,2% 56,4% 0,3% 24,1% 75,8% 0,1% 100% R ENOUVELABLE EN 2050

13ème Rencontre annuelle ... · P6 - Développement d’un programme à court terme de transfert d’énergie du mazout vers le gaz. P7 - Elaborer une conception énergétique de

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Page 1: 13ème Rencontre annuelle ... · P6 - Développement d’un programme à court terme de transfert d’énergie du mazout vers le gaz. P7 - Elaborer une conception énergétique de

www.ville-ge.ch/geneve/energie 13ème Rencontre annuelle Energie-Cités

Politique énergétique La politique énergétique de la Ville de Genève est développée en coordination avec les objectifs législatifs et qualitatifs énoncés aux niveaux fédéral et cantonal par la loi sur l'énergie, la conception générale de l'énergie et son plan directeur. Les acteurs majeurs au niveau local, tels que la Ville, l’Etat et les Services Industriels (ci-après SIG), partagent les mêmes objectifs dans les domaines de la maîtrise de l’énergie et du développement des énergies renouvelables. Ceci permet d’assurer un environnement général très favorable et assurant ainsi la cohérence des actions et leur efficacité opérationnelle. La Ville de Genève est engagée depuis de nombreuses années dans une politique énergétique volontariste qui porte ses fruits en terme de diminution des consommations d’énergie et de développement des énergies renouvelables sur les quelques 700 bâtiments constituant son parc immobilier. En 2002, la Ville de Genève souscrivait à la « Charte européenne pour le décollage des énergies renouvelables ». Cette souscription soulignait l’engagement, depuis près de 20 ans en matière de construction de centrales solaires thermiques et venait appuyer le développement, dès 2003, du programme solaire photovoltaïque. En 2006, la Ville de Genève a adhéré aux objectifs de l’Union européenne, visant une réduction de 20% de la consommation d’énergie de ses bâtiments d’ici 2020, ainsi qu’un accroissement significatif du recours aux énergies renouvelables. Toutefois la flambée des prix du pétrole de 2005 a entraîné une hausse spectaculaire des dépenses énergétiques (de un à 4 millions de francs annuels). Cette situation, caractérisée par un cours du pétrole quasi imprévisible, nous démontre notre fragilité financière et structurelle liée à notre dépendance aux énergies fossiles. Il convient, par conséquent, d’intégrer comme objectif supplémentaire à notre politique énergétique actuelle de réduire les risques de dépendance structurelle envers les énergies fossiles et notre approvisionnement énergétique.

L’analyse de la répartition des consommations d’énergie en 2005 (électricité et énergies de chauffage) des bâtiments administratifs de la Ville de Genève permet de mettre en évidence que :

La situation en 2005

· Les consommations d’énergie sont assurées pour 1/3 par des sour-ces renouvelables et pour 2/3 par des énergies non renouvelables.

· La situation par rapport au caractère renouvelable de l’énergie est radicalement différente selon que l’on considère nos consommations de chauffage ou d’électricité.

o électricité : 100% renouvelable ou respectueux de l’envi-ronnement et indépendant des énergies fossiles et nucléai-res,

o chauffage : pour cet usage, l’approvisionnement en énergies se répartit aujourd’hui à 73% par du mazout, 25% par du gaz et 2% par le solaire thermique. Ainsi nos besoins actuels en énergies de chauffage sont assurés à 98% par des éner-gies fossiles.

Répartition des consommations d'énergie 2005

gaz

mazout

énergie thermique

solaire thermique

Electricité Chauffage

Statistiques sur les besoins en chauffage - 2005

Statistiques en nombre puissance

Type de patri-moine

Nb. chauffe-ries

Dont gaz Dont mazout Dont bois Puissance en MW

Dont gaz Dont mazout Dont bois

Administratif 168 60 107 1 51.3 11 40.2 0.07

Locatif 165 84 81 0 43.7 11.9 31.8 0

Total 333 144 188 1 95 22.9 72 0.07

En % 43,2% 56,4% 0,3% 24,1% 75,8% 0,1%

100% RENOUVELABLE EN 2050

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Quelles solutions pour changer cette situation ?

Compte tenu de l’ampleur du changement à conduire dans le secteur du chauffage, il est impératif de se fixer un objectif à long terme afin de ne pas mettre no-tre collectivité et notre société en situation de rupture à cet horizon.

Le problème posé aujourd’hui n’est malheureusement pas « qu’un problème technique ». Il nous pose aussi la question de la valeur de l’énergie, de nos modes de consommations et de leurs impacts environnementaux associés : d’une part en matière d’utilisation de res-sources renouvelables ou pas, et d’autre part en ma-tière d’émissions de CO2.

La question est d’autant plus complexe qu’il n’existe pas à ce jour « une solution miracle » qui, dans le do-maine du chauffage, réunisse toutes les qualités re-cherchées, à savoir :

• Utiliser une énergie renouvelable,

• N’engendrer que de faibles émissions, et si possible aucune,

• Pouvoir générer, sous nos latitudes, des puissances permettant de couvrir l’intégralité de nos besoins ac-tuels.

Mais aussi afin d’être généralisée selon un plan d’in-vestissement :

• Etre bon marché,

• Etre aisée à mettre en œuvre en substitution de nos installations actuelles,

• Remplir les différents critères de sécurité.

En revanche, il existe une palette d’énergies primaires et de modes de production d’énergie, avec leurs avan-tages et inconvénients respectifs.

Dans tous les cas, une bonne solution pourra d’au-tant mieux être mise en œuvre qu’elle aura été ac-compagnée par une diminution importante du be-soin en chauffage du bâtiment considéré.

p. 2

Réorientation des objectifs de politique énergétique

Réduire les risques de dépendance structurelle envers les agents énergétiques fossiles impli-que de :

· Changer le vecteur énergétique dès que cela est techniquement et financièrement envisageable.

· Mener systématiquement des études de faisabilité pour l’introduction des énergies renouvelables.

· Fixer un objectif à court terme de réduction de la dépendance directe au mazout, par un transfert des chaufferies au mazout vers une technologie gaz. Bien que ne répondant pas à l’objectif final de sortir des énergies fossiles, ce transfert a cependant deux avantages majeurs qui sont de réduire fortement l’impact sur la qualité de l’air et les émissions de gaz à effet de serre et de déconnecter partiellement la gestion financière énergétique des variations du prix du pétrole.

Développer massivement les mesures visant à augmenter l’efficacité énergétique

· Généraliser un objectif de haute performance énergétique dans le processus de construction et d’amé-nagement, défini en fonction du cadre d’intervention (rénovation d’un bâtiment, construction d’un nou-veau bâtiment ou construction de plusieurs nouveaux bâtiments sur un site ou un quartier).

Exploiter au mieux le potentiel des énergies renouvelables · Poursuivre et renforcer les programmes engagés sur l’énergie solaire thermique et photovoltaïque,

· Développer l’usage de bois énergie et autres solutions alternatives, afin d’augmenter la part des éner-gies renouvelables dans le bilan énergétique de la Ville de Genève.

C’est pourquoi pour atteindre l’objectif fixé à long terme, ou s’en approcher le plus possible, il va s’agir à la fois :

• de modifier la répartition actuelle (aspects qualitatifs), c'est-à-dire mettre en œuvre des énergies de substi-tution et développer la part des énergies renouvelables,

• et de diminuer les besoins en énergies de chauffage de nos bâtiments (aspects quantitatifs), c'est-à-dire augmenter la performance énergétique de nos bâtiments.

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S’il est bien sûr difficile, voir impossible à ce stade, de garantir que l’objectif « 100 % renouvelable en 2050 » pourra être atteint, il est en revanche certain que de ne pas travailler en ce sens conduira notre société vers de graves déséquilibres dès la prochaine génération.

C’est pourquoi il est proposé de construire autour de cet objectif un véritable projet politique, puis stratégi-que, qui devra être accompagné des moyens nécessai-res dans les différentes opérations d’investissement. Il

nécessitera ensuite la mobilisation des différents ac-teurs de la construction et de l’aménagement : archi-tectes, ingénieurs, urbanistes et spécialistes en patri-moine en particulier. Il pourra alors être relayé par les milieux touristiques et économiques, sans oublier la société civile.

Le schéma ci-dessous illustre la stratégie générale dé-crite, et les étapes qui doivent nous conduire vers cet objectif si lointain et si proche en même temps.

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Vision globale de la stratégie

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Brochure imprimée sur du papier recyclé Textes et illustrations : V. Cerda, E. Favey

Ville de Genève - Service de l’énergie tél : 022 418 58 50 Rue du Stand, 25 1204 Genève [email protected]

p. 4

Plan d’actions : 11 propositions

Catégorie 1 : « Construction /rénovation »

Objectif général : augmentation de la performance énergétique de nos bâtiments P1 - Intégrer systématiquement dans le processus de construction et d’aménagement un objectif de haute perfor-

mance énergétique, adapté en fonction du cadre d’intervention, et permettant de réduire les consommations d’éner-gie dans les proportions suivantes :

rénovation d’un bâtiment existant

objectif minimum de haute performance énergétique et si possible Minergie 50% de réduction des consommations

construction d’un nouveau bâtiment

objectif minimum : standard Minergie 30% des normes SIA

Construction de plusieurs nouveaux bâtiments sur un site ou quartier :

Elaboration d’une conception énergétique de site et :

Construction passive (Minergie P ou passivhaus) 15% des normes SIA

Construction à énergie positive pour les bâtiments exposés au Sud : ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment

P2 - Intégrer dans la planification des investissements de la Ville de Genève un critère relatif à l’enjeu énergétique associé aux projets de constructions/rénovation.

Une intervention prioritaire sur ces objets aura un impact significatif et nous rapprochera de ma-nière optimale de l’objectif général fixé.

P3 – Reconsidérer l’approche en matière de conservation du patrimoine, actuellement basée sur le principe de conservation de la matière.

P4 – S’interroger sur la taille du patrimoine de la Ville de Genève, en constante augmentation, et intégrer le critère de performance énergétique dans les stratégies et démarches d’acquisition/ location, cession ou vente.

Catégorie 2 : « solutions techniques alternatives et énergies renouvelables »

Objectif général: Mise en œuvre des solutions de substitution et développer les énergies renouvelables

P5 - Elaboration d’une planification des rénovations des chaufferies sur 25/30 ans

P6 - Développement d’un programme à court terme de transfert d’énergie du mazout vers le gaz.

P7 - Elaborer une conception énergétique de site ou de quartier avec un objectif d’utilisation maximale d’énergie renouvelable dès lors que des enjeux énergétiques et environnementaux sont importants.

Catégorie 3 « mesures générales d’accompagnement » P8 – Renforcer la veille technologique En étroite collaboration avec les services cantonaux (ScanE et SCPA), de ma-

nière à pouvoir implanter de nouvelles technologies dans les 10 prochaines années : géothermie (micropieux ou fon-dations actives), pompes à chaleur, technologies hydrogène...

P9 – Rechercher des financements ou des partenariats:

P10 – Développer une stratégie locale de territoire avec l’Etat dans un premier temps, avec SIG dans un 2ème temps, déclinant dans les plans localisés de quartiers l’objectif « 100% renouvelable en 2050 ».

P11 - Développer une stratégie de valorisation de l’action municipale dans ce domaine avec un objectif de déve-loppement économique et touristique.