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3 mars 2018 Académie Septimanie Montpellier 1 ACADEMIE MAÇONNIQUE Section Septimanie Recueil des Travaux Premières Rencontres de l’Académie à Montpellier du 3 mars 2018 Accueil de Michel BREWER, Conseiller Fédéral de la Grande Loge de France Jean-Bernard LEVY, Président de l’Académie, Allocution d’ouverture Joseph BENICHOU, Présentation du thème Initiations et Traditions sont indissociables pour les Franc-maçonnes et Franc-maçons. Nous y puisons la dynamique de cette Transmission qui est le pivot de notre démarche. Les Conférenciers nous font partager leur connaissance très approfondie de leur sujet mais auront à cœur de nous éclairer en répondant à toutes les interrogations. Le thème de cette rencontre est tellement vaste qu’il ne sera pas épuisé et pourrait nous réunir une autre fois. Le Matin INTERVENTION de Jean CHIARRI, modérateur Jean-Claude COHEN : « Aperçus de la Tradition et de l’Initiation dans la Divine Comédie » INTERVENTION de André DESFERE, modérateur Hervé DEPLANQUE : « L’Initiation dans la Kabbale : à propos de l’Alphabet et des noms de Dieu » L’Après-midi INTERVENTION de Brahim DRICI, modérateur Khaled HAMADET : « Le Soufisme, une autre voie initiatique » INTERVENTION de Alain TEROL, modérateur Pierre DUNAN : « Le Franc-maçon, un alchimiste qui s’ignore » Les conférences de l’Académie reçoivent toutes les Sœurs et tous les Frères du 3 ème degré intéressé(e)s par ses travaux. Celles-ci et ceux-ci peuvent, s’ils le désirent, s’informer sur le site internet et trouver tous les documents déjà diffusés par l’Académie Maçonnique. Jean-Bernard LEVY : Président Contacts : https://www.academie-maconnique.fr/ [email protected]

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3 mars 2018 Académie Septimanie Montpellier 1

ACADEMIE MAÇONNIQUE

Section Septimanie

Recueil des Travaux

Premières Rencontres de l’Académie à Montpellier

du 3 mars 2018 Accueil de Michel BREWER, Conseiller Fédéral de la Grande Loge de France

Jean-Bernard LEVY, Président de l’Académie, Allocution d’ouverture

Joseph BENICHOU, Présentation du thème

Initiations et Traditions sont indissociables pour les Franc-maçonnes et Franc-maçons. Nous y puisons la dynamique de cette Transmission qui est le pivot de notre démarche.

Les Conférenciers nous font partager leur connaissance très approfondie de leur sujet mais auront à cœur de nous éclairer en répondant à toutes les interrogations. Le thème de cette rencontre est tellement vaste qu’il ne sera pas épuisé et pourrait nous réunir une autre fois.

Le Matin

INTERVENTION de Jean CHIARRI, modérateur Jean-Claude COHEN :

« Aperçus de la Tradition et de l’Initiation dans la Divine Comédie » INTERVENTION de André DESFERE, modérateur Hervé DEPLANQUE :

« L’Initiation dans la Kabbale : à propos de l’Alphabet et des noms de Dieu »

L’Après-midi INTERVENTION de Brahim DRICI, modérateur Khaled HAMADET :

« Le Soufisme, une autre voie initiatique » INTERVENTION de Alain TEROL, modérateur Pierre DUNAN :

« Le Franc-maçon, un alchimiste qui s’ignore »

Les conférences de l’Académie reçoivent toutes les Sœurs et tous les Frères du 3ème degré intéressé(e)s par ses travaux. Celles-ci et ceux-ci peuvent, s’ils le désirent, s’informer sur le site

internet et trouver tous les documents déjà diffusés par l’Académie Maçonnique.

Jean-Bernard LEVY : Président Contacts : https://www.academie-maconnique.fr/

[email protected]

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Jean-Bernard LEVY, Président de l’Académie, Allocution d’ouverture

Je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation et d’être venu aussi nombreux à cette première réunion de l’Académie Septimanie.

Permettez-moi d’en rappeler brièvement la genèse et les objectifs. Il y a une dizaine d’années quelques frères ont pris l’initiative de créer l’Académie maçonnique. Derrière ce nom un peu pompeux, se cachait le désir de réunir des frères désireux d’approfondir un certain nombre de thèmes qu’il est difficile d’aborder en tenues : les structures des rites et des rituels, la philosophie de la maçonnerie, l’analyse des rituels au moyen des techniques utilisées dans les sciences humaines (sociologie, ethnologie, sémantique, psychologie, théologie), l’étude comparative de la maçonnerie avec d’autres courants de pensée etc. En effet en dehors de quelques historiens, peu de scientifiques se sont penchés sur le fait maçonnique. A croire que les cherchants - ce que nous sommes en loge -, ne veulent pas être aussi des chercheurs et que ces derniers refusent souvent d’aborder le fait initiatique. Mircea Eliade, un des quelques savants à s’être penchés sur l’initiation, à qui l’on demandait pourquoi il n’avait jamais voulu se faire initier, répondait qu’un entomologue n’avait jamais eu besoin de devenir insecte !

Bien sûr, la démarche de l’Académie se situe en dehors du fait initiatique, comme, par exemple, les commissions d’histoire des différentes obédiences et, ce, à la différence des loges de recherches. Il était dès lors licite de l’ouvrir aux SS et aux FF des différentes obédiences et d’en faire un lieu de rencontres et d’échanges, à la seule condition, bien sûr, que ces SS et ces FF aient le grade de Maître, du fait des sujets traités. Ce projet a vite rencontré l’aval des différentes organisations maçonniques, obédiences et juridictions. L’Académie se réunit tous les 3e samedi du mois dans les locaux du SCDF, rue de Puteaux. Les différentes conférences ont fait l’objet de publications, les Mémoires de l’Académie maçonnique, qui va éditer son 8e volume.

Il y a trois ans les promoteurs de ce projet ont répondu à la demande de nombreux maçons éloignés de la capitale et décidé d’ouvrir des Académies en province. Ainsi l’Académie Côte d’Azur s’est réuni en novembre dernier pour la deuxième fois, l’Académie Toulouse a ouvert en janvier dernier et des Académies à Lyon, à Strasbourg, en Corse et sans doute en Bretagne devraient voir le jour dans les mois à venir. Le principe de base reste identique à celui de l’Académie parisienne, mais il a fallu adapter le format : une réunion annuelle, un samedi, permettant la présentation de quatre à six conférences sur un thème donné.

Chaque Académie provinciale est coordonnée par un ou une maçon(ne) qui réunit une équipe de SS et FF de différentes obédiences qui définissent le thème, choisissent les conférenciers et organisent la réunion. C’est ce qu’a fait notre frère Joseph Benichou ici, avec le dévouement qu’on lui connaît.

Cette année donc il a été décidé de nous réunir à Montpellier et le thème retenu a été Initiations, traditions, les deux au pluriel !

Je vous remercie encore de votre présence et je laisse la parole à Joseph qui va nous présenter dans le détail cette journée de rencontres et de travail.

Rituel manuscrit aquarellé des trois premiers degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté

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Joseph BENICHOU, Présentation du thème

Ce thème et les conférences de cette première réunion ont été choisis par un petit groupe de Frères de différentes obédiences (GLAMF-GO-DH-GLDF).

Les publications « Mémoires de l’Académie » et sa méthode de travail (conférences ouvertes aux SS et FF du 3ème degré avec des conférenciers maçons ou non) avaient suscité leur intérêt.

Lors de conversations informelles, nous avons pris la décision de tenter l’aventure à Montpellier, parrainés, pour cette première réunion, par l’Académie Maçonnique et son Président, Jean-Bernard LEVY.

Avec le feu vert du Conseil Fédéral de la GLDF, grâce au Cercle Culturel Languedocien à Montpellier et au dynamisme de Michel BREWER et de Jean-Luc BENICHOU, cette première journée a pu s’organiser.

Le thème général « initiations et Traditions » nous permet de réfléchir à plusieurs voies différentes sur notre propre cheminement. Il est très vaste et pourrait faire l’objet de nombreuses conférences ou tables rondes.

Les sujets choisis l’ont été pour les connaissances, la notoriété, le vécu même des conférenciers et des modérateurs. Ils vont nous faire partager un ou plusieurs points de leur sujet. Il est en effet, en si peu de temps, impossible de tout envisager. Ils répondront donc très simplement à toutes vos questions même les plus naïves.

La Divine comédie, la Cabbale, le Soufisme, l’Alchimie sont des approches, avec des analogies possibles de cette recherche du sens qui nous réunit nous Francs maçonnes et Franc maçons, en particulier au Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Sans les avoir prévenu, je leur pose deux questions :

--1/ de votre point de vue, y a-t-il des points communs entre ces voies ?

--2/ à notre époque postmoderne ; avec l’intelligence artificielle, l’Homme augmenté, le Trans humanisme, quel intérêt voyez-vous à notre réunion de ce jour dans le cadre de notre démarche ?

Très brièvement, nous vous entendrons, si vous le voulez bien, en guise de conclusion vers 16h tenant compte des interventions de nos Sœurs et Frères.

Nous n’avons pas évoqué la Tradition de Métier et la Tradition chevaleresque cette fois ; elles méritent une séance entière car elles sont à l’origine de la franc-maçonnerie Ecossaise.

A ceux qui le demanderont, nous pourrons adresser par e-mail quelques suggestions de lectures.

INTERVENTION de Jean CHIARRI, modérateur Jean-Claude COHEN :

« Aperçus de la Tradition et de l’Initiation dans la Divine Comédie »

DANTE, PROPHETE OU AVATAR

INTRODUCTION

Il est de notre volonté, d’essayer de vous donner la passion de la Divine Comédie (D.C.) car cette œuvre est en réalité un Ordre initiatique, qui exprime la totalité des possibilités de la Voie.

Sa présence permanente dans la symbolique de l’Ordre Ecossais en est pour nous une preuve évidente, sa lecture est donc liée directement aux qualités particulières de chacun.

La lecture linéaire est secondaire ; ouvrez la D.C. la Providence vous aidera bien plus que votre volonté de comprendre, c’est ici toute la difficulté de la bonne compréhension de l’œuvre.

Œuvre symbolique universelle, elle répond à toutes les questions que se pose l’homme, pour cela Dante nous met sur la voie par ses quatre lectures.

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La lecture littérale, la D.C. est alors une belle histoire difficile à lire par une forme poétique remarquable et par l’adjonction d’éléments divers et enrichissants, tel que la Mythologie, la tradition Biblique, l’histoire de son époque, l’Astrologie, l’Alchimie….

La lecture morale, vous trouverez bien des justificatifs à la morale classique, celle des systèmes relatifs des civilisations, celle de la contrainte et des guerres et de toutes les turpitudes de l’homme.

La lecture Philosophique, c’est ici, à prendre dans le sens de la Sophia, la Sagesse éternelle et nous approchons par cette lecture du sens spirituel, celui de la métamorphose et non des philosophâtres de pacotille du monde moderne, voués entièrement à leur délire mental.

Enfin, la lecture Anagogique, la lecture intime, la lecture du cœur, inséparable de la communication imaginale, celle que nous ne pouvons exprimer que par de courtes phrases, quant cela est possible, et bien nous essayerons de frôler cette lecture, pour vous donner la passion de la D.C.

Pour cela nous nous concentrerons sur les chants qui nous paraissent le mieux répondre à ce propos.

CHANT I

Vous savez que la D.C. est composée de 3 fois 33 chants +1, ce plus 1 est le premier chant ou Prologue, qui nous donne nombre d’indications générales sur cette œuvre. Les points importants :

• Le milieu de la vie, (Isaïe 38/10 :je disais : Au midi de mes jours, je m’en vais aux portes du shéol) ce texte situe la raison d’être de la D.C. en effet il s’agit de la guérison du Roi Ezéchias, la D.C. sera donc le parcours de cette guérison de l’âme ; nous sommes au moment de V.I.T.R.I.O.L.U.M l’unique médecine, celle de la quête de l’immortalité.

• la sombre forêt, la terreur et la mort, le sommeil. ( La caverne de Platon) • mais pour traiter du bien qui m’y fut découvert • le pied de la colline et l’astre du jour. • Le sinistre passage, l’onde et ses dangers, ou nul homme ne peut se maintenir en vie • La pente déserte, le pied droit affermi le plus bas, le sens sinistrorsum • Les trois fauves la Lonza ? le Lion et la Louve • L’apparition de Virgile conscience éveillée, intuition et imaginal • Mal assuré et sortant d’un long silence du désert • Le chemin interdit, la redescente • Le Veltro 515 • Dante Prophète la conversion des 3 fauves, soit Dante le Léo Pardes, assisté du lion de

Judas portant la clef du 515 et la louve romaine porteuse de la nourriture lumineuse.

CHANT 2

Quitter le vieil homme et entrer en Connaissance par soi même est impossible, il faut le secours de la Grace, de l’Illumination, de l’Eveil, du lâcher prise, ce que va nous confirmer Virgile.

• Interrogations de Dante sur ses capacités et qualifications • Réponse : « ton âme est accablée de doute et de lâcheté » • La mission de Virgile les trois Saintes femmes, la Vierge, Béatrice, Sainte lucie

Ces femmes répondent aux trois fauves (les 3 mauvais compagnons), c’est elles qui protègent et assurent la réussite de Dante, de l’Initié. Il n’y a pas de possibilités de métamorphose de l’homme sans un rapport étroit avec la Transcendance.

Plusieurs fois dans la D.C. sur les interrogations de Dante, il sera fait référence à un endroit ou : « On le veut ainsi là où l’on peut ce que l’on veut » .

Nous avons deux filiations dans la D.C. la filiation intérieure de Dante les guides, qui sont successivement Virgile et Stace et la filiation divine par les Saintes femmes.

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Ces deux hommes représentent pour Virgile l’intelligence de la Conscience/éveillée, qui s’arrêtera aux portes du Paradis terrestre et pour Stace, la supra Conscience qui sera absorbée par la Connaissance avant de pénétrer dans le Paradis Céleste.

Mais ce plan est soumis totalement au processus lumineux en commençant par Ste Lucie, ( qui est née à la Lumière) celle qui redonne la Lumière aux aveugles, missionnée par Béatrice, la Béatitude, le Bonheur céleste, en un mot la Connaissance, la Sagesse, le tout sous le contrôle de Marie, celle qui achève la transformation, la métamorphose, la porte des Dieux.

« Nous avons tout deux qu’une volonté unique : tu es mon guide, mon Seigneur, tu es mon Maître »

CHANT 3

LA PORTE

« Par moi l’on va dans la cité dolente. Par moi l’on va dans l’éternelle douleur. Par moi l’on va parmi la gent perdue. La justice inspira mon sublime artisan la Divine puissance m’a faîte Et la sagesse suprême et le premier Amour. Avant moi il ne fut rien créé Sinon d’éternel, et moi je dure éternellement. Vous qui entrez, laissez toute espérance. »

Devant la dureté du message, Virgile affirme : qu’il faut bannir toute crainte ; qu’il faut bannir toute lâcheté et que la race perdue est celle de ceux qui ont perdu le bien de l’Intelligence.

Caron va refuser le passage de l’Achéron à Dante, Dante tombe dans un sommeil profond.

Le Sommeil profond

« Pendant le sommeil l’âme non distraite s’absorbe dans l’unité » TCHOUANG TSEU

Le songe expression imaginale de la Connaissance est le guide de la Conscience, il nait pendant le sommeil profond, au moment propice ou l’activité du corps mental est elle en sommeil.

Cet état, ou indifférenciation permet les sauts qualitatifs de la transformation spirituelle.

CHANT 4

Allez voir les Limbes de Dante avec le château au sept tours , la verte prairie et la rivière ou Dante marche sur l’eau comme pierre dure.

CHANT 5

CE chant est en réalité celui ou nous pénétrons véritablement dans l’Enfer et cela commence par : « Une Psychostasie inversée, sous la direction de Minos » ce n’est pas le cœur qui est jugé, mais le mental et sa sexualité, ce n’est pas l’Amour, mais le masque d’une sexualité incontrôlée par la raison intelligente, monde du mensonge de la duplicité de l’infidélité que ce monde nomme amour, qui n’est que confusion ; il donne un certain nombre d’exemples Sémiramis, Hélène, Francesca da rimini…) (Pasiphaé et le Minautore).

CHANT 9

Dante mené par la barque de Phlégias traverse les marais du Styx et arrive devant le centre de l’Enfer, sa capitale « Dite », ce lieu est celui de la seconde mort, de la mort éternelle, de l’effacement du grand Livre. ( mort de la deuxième naissance de l’Initiation)

Dante est inquiet, devant la pâleur du visage de Virgile et qui lui dit : « Il nous faut à tout prix gagner cette bataille, commença-t-il, sinon… pourtant ont m’a promis ».

Le spectacle est effrayant, trois Furies, les pulsions incontrôlées du mental, ces Furies appellent la Gorgone, celle qui pétrifie ; devant cette menace Virgile enjoint à Dante de non seulement, se détourner, mais de couvrir ses yeux de ses mains, pour plus de sureté Virgile ajoute les siennes.

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Nous sommes dans ce chant, dans un moment vital de la D.C, car Dante affirme : « O vous qui avez l’intelligence saine, dit-il, soyez attentifs à la doctrine qui se cache sous le voile de ces vers étranges ».

Sortir vainqueur de cette épreuve, n’est possible que par une intervention supra humaine, seule capable de fracasser les portes de la cité (qui le furent par le Christ) c’est un Archange, St Michel, déjà évoqué devant Pluton, qui d’un coup de baguette ouvre les portes et fait fuir les démons.

Il faut s’arrêter quelques instants sur ce symbole, nous le trouvons : • Chez Ezéchiel • Dans l’Apocalypse ( Lève –toi pour mesurer le Temple de Dieu) • Chez les chevaliers R+C

La doctrine réside en partie dans Ezéchiel 43 / 6-12 et en complément salutaire, dans le Caducée de Mercure et dans cette magnifique citation rituelle Ecossaise : « Donnes-moi ce que tu veux, je transformerai tout en bien ; donne moi la misère, les maladies, les blessures, les offenses, le mépris et la mort, par la vertu de ce Caducée Divin, je transformerai toutes ces peines en faveurs ».

Passer cette épreuve est la garantie de la réussite de l’œuvre.

CHANT 14

Quelques indications sur ce chant, ou Dante nous explique l’origine des fleuves de l’enfer, en se servant d’un texte Biblique celui du songe de Nabuchodonosor interprété par Daniel,

Virgile va attribuer l’origine des quatre fleuves de l’enfer à cette statue brisée, qu’il nomme le « Grand Vieillard » et qu’il situe en Crète ; il indique qu’à l’origine cette région était celle du Paradis terrestre et les eaux y étaient vives et de verdure, ce vieillard brisée est celui de l’Adam déchu, ce que nous nommons le « vieil homme ».

Les quatre parties, les quatre cycles représentent la dégradation progressive (Entropie) de l’homme et de notre humanité, la tête d’or est restée intacte (Esprit créateur), mais de l’ensemble des brisures s’écoulent des larmes qui vont alimenter les rivières infernales.

( l’Achéron, le Styx et le Phlégéton) c’est l’affirmation de la relativité humaine dans son expression manifestée.

Cette symbolique dans la quête, représente l’épuisement, la dégradation des énergies vitales dévoyées, qui plongent l’homme dans son enfer intérieur, cette énergie corrompue des trois premiers fleuves, s’achève dans la pétrification de l’étang de glace du Cocyte ou Lucifer est emprisonné.

Mais à son habitude Dante introduit une touche d’espérance en introduisant la question sur le Léthé, qu’il verra au Paradis terrestre.

CHANT 16

Allez aux vers 106/123 et vous aurez une certaine vision de la corde en initiation, qu’elle soit autour des reins ou du cou. Dans tout les cas c’est celui de la Maîtrise, enlever la corde c’est se libérer des forces infernales et acquérir de nouvelles qualifications.

Ces qualifications seront confirmées par le chant suivant, Virgile et Dante domine Géryon, le monstre à la face humaine, au corps de serpent et à la queue de scorpion.

Dante va employer une expression particulière que nous retrouverons dans le Paradis terrestre : « nous descendîmes sur notre droite, et nous fîmes dix pas ».

A partir du chant 18 jusqu’au chant 3o nous sommes dans les Bolges (Bolgia, besace, poche, cul de sac) et la grande classification des malheurs de l’âme humaine, nous passerons directement au chant 34 en conseillant la lecture des trois derniers chants.

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Dante à partir des vers 73, va sortir et clore le voyage de l’Enfer, il va inverser le monde des symboles, croix inversée, mais surtout il inverse les couleurs Alchimiques, commençant par le rouge et finissant par le noir. L’œuvre au noir étant la réussite de l’état infrahumain.

Dante va manipuler l’espace/temps de manière magistrale, démontrant deux créations différentes mais continues, soulignant, qu’il ne comprend rien à la manœuvre de Virgile, pour sortir de l’Enfer : « comment en si peu de temps, le soleil a-t-il passé du soir au matin ». ( la notion de retournement, acte essentiel de la naissance initiatique)

Cette naissance ou dépassement de l’ignorance commence : « le lieu ou nous étions, une caverne au sol rugueux et sans lumière »

Nous avons ici toutes les notions décrites dans la symbolique du cabinet de Réflexion, le sens sinistrorsum s’achève, la dépouille du vieil adam, ne peut sortir, la larve, donne naissance à l’Etre ailé.

LE PURGATOIRE

« Et je chanterai le second royaume où l’âme humaine se purifie et devient digne de monter au ciel »

Le prologue du Purgatoire dans ses deux premiers chants, rejoint en partie la structure de celui de l’enfer ; ce n’est pas le refus de Charon de transporter Dante, mais très certainement la barque de l’Ange, qui le dépose sur une plage déserte où il rencontre Caton, qui va imposer deux purifications pour permettre l’entrée au Purgatoire.

La première sera de ceindre ses reins d’un jonc lisse et la seconde de lui laver le visage avec de la rosée.

Virgile va recueillir la rosée et laver le visage de Dante : « il fit reparaître entièrement cette couleur que sur mon visage l’enfer avait effacée. »

Est-t-il besoin de rappeler le rôle de la rosée en Hermétisme, première phase du Mutus Liber, et du commencement du processus de transformation.

Le jonc, cette humble plante, qui résiste à tout, repousse immédiatement, symbole de l’éternité du hors espace/temps ; nous sommes dans l’Alchimie végétale, celle de la guérison de l’âme.

Le jonc ou roseau, nom usuel des plantes aquatiques, symbolise la purification de l’âme angoissée qui désire le retour à l’unité, cette angoisse, cette plainte est exprimée magnifiquement par le NEY la flûte des Derviches tourneur.

Ceindre ses reins, revient à dominer ses désirs, le jonc remplace ici la corde jetée dans le précipice de l’enfer, les reins deviennent selon Denys l’Aréopagite : « l’emblème de la puissante fécondité des célestes influences ».

LA PORTE DU PURGATOIRE CHANT 9

Le sommeil et le songe, vont prendre dans cette partie une grande importance : signalons que Dante s’endort aux chants 9- 18 et 27, nous savons aussi que l’Ordre Ecossais symbolise le nombre de mois philosophiques de la réalisation spirituelle à 81 (27X3- 9X9)

Le songe ou révélation imaginale, représente Dante enlevé par Lucie, qui le transporte au seuil de la porte du Purgatoire, devant l’ange, qui possède les clefs de St Pierre et qui va avec un glaive flamboyant, lui graver les 7 P sur le front.

Citons : « où notre esprit (mental) plus éloigné de la chair, et moins obsédé par ses pensées, devient presque devin dans ses visions ».( Intuition Providence)

Avertissement : « Lecteur, tu vois combien j’élève mon sujet ; aussi ne t’étonne point si de plus d’art encore je le hausse »

Dante va donner une représentation Alchimique particulière des trois couleurs. Il va mettre le blanc en premier, le noir en second et le rouge en dernier, rouge dont il dit : « qui semblait une pierre de diamant ».

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L’Héraldisme fait parti de l’œuvre, cette disposition nous enseigne, que nous ne pouvons passer cette porte, qu’en joignant le rouge et le blanc (Amour et Sagesse) qui donnent le Jaune (Connaissance) pour transmuter le noir.

Ce chant se termine par un avertissement supplémentaire : « Entrez, mais prenez garde, je vous en avertis, que revient dehors qui regarde derrière soi. »

LE CHANT XXI

L’importance de ce chant réside dans l’apparition de Stace ou pour nous de la supra conscience, celle qui à réalisée les purifications du Purgatoire.

Nous découvrons dans les chants suivants la symbolique de l’arbre inversé, cette inversion, répond à la représentation symbolique générale de l’Enfer.

Au chant XXII l’arbre est à hauteur et nul ne peut cueillir ses fruits, mépriser cette nourriture, c’es acquérir la science spirituelle ; le chant XXIV va nous présenter la même symbolique, mais en nous précisant est un rejeton de l’arbre qui fut mordu par Eve.

LE CHANT XXV

Vous trouverez un exposé intéressant sur les âmes et l’Ame des vers 73 à 90.

CHANT XXVII

Voici encore l’un des chants des plus important : « On ne va pas plus loin âmes saintes, si d’abord ce feu ne vous mord ; entrez-y et ne soyez pas sourdes au chant de là-bas »

l’épreuve du feu, devient ici l’approche de la Lumière par Resplendeur ; dans cette traversée du feu Dante est protégé par Virgile qui marche en tête et Stace qui ferme la marche.

Venez les bénis de mon Père et entrez dans le Royaume, les trois personnages s’endorment, Dante fait un songe sur Lia et Rachel ( vie active et vie contemplative)

Les vers 127/142 constituent un des moments fondateurs de la réalisation spirituelle ; Virgile la Conscience éveillée ne peut plus servir Dante, Virgile affirme : « par moi-même, je ne vois plus avant » « tu es sorti des chemins ardus et étroits » « n’attends plus de moi ni paroles ni gestes : ton jugement est libre, droit et sain, et ce serait une faute de ne pas agir à ton gré ; c’est pourquoi je te donne sur toi-même la couronne et la mitre ».

Est-t-il besoin d’ajouter un commentaire.

LE PARADIS TERRESTRE

Le Paradis terrestre va se concentrer sur deux expériences fondatrices de la réalisation spirituelle ; la première symbolique, sera celle des rivières du Léthé et de l’Eunoé et la plus impressionnante celle de l’apparition de Béatrice assise sur son char, ainsi que l’environnement symbolique qui l’entoure.

Dante va commencer par la divine forêt, opposée à celle de l’enfer, puis il fera une référence intéressante pour les Ecossais : « la rivière nous séparait de trois pas, mais l’Hellespont, la ou passa Xerxès « .

Le Léthé : « cette eau, c’est le nectar que tous ont chantés » c’est l’eau qui efface la maladie mentale des trois mauvais compagnons, l’enfer de l’âme humaine et qui nous recompose dans notre nature Edénique.

Nous ne pouvons pas nous arrêter sur le chant 29 qui est d’une beauté symbolique extraordinaire, mais la gardienne du Paradis Matilda va lui dire : « Mon Frère, regarde et écoute » . allez voir les dessins de Botticelli.

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Dante, Virgile et Stace sont dans la stupeur, nous retrouvons la formule des dix pas du chant 16 et de Géryon au vers 81 Symbole d’un achèvement, d’une totalité.

Tout le chant est consacré à la vision D’Ezéchiel et à celle de l’Apocalypse , le tout guidé par trois dames ou les trois vertus Théologales dans une symbolique des couleurs qui dominent celle de l’Art Alchimique : le rouge de la Charité, le vert de l’Espérance et le blanc de la Foi.

Virgile ne peut supporter cette apparition et dès le vers suivant il disparaît ,Dante peut alors contempler Béatrice, mais il ne va pas être déçu, car il va subir un réquisitoire implacable sur ses fautes, ses erreurs qui va se continuer dans le chant 31 ( 31° le Souverain Tribunal) ; réquisitoire qui s’achèvera au vers 90 par l’évanouissement de Dante.

Dante ayant repris ses sens , se retrouve accroché à Matilda, qui le plonge dans le Léthé et le force à boire son eau, puis sortant de la rivière il est entouré des quatre belles Dames, les vertus Cardinales et sera conduit ensuite aux vertus théologales.

Béatrice et Matilda donneront le nom de frère à Dante, confirmant sa transformation spirituelle et le mèneront à l’Eunoé ou Dante achève sa purification et entre dans la Connaissance de l’Ame universelle.

Devant ce nouvel état, Dante reste timide et se fait apostropher par Béatrice : « Frère, pourquoi n’oses-tu désormais m’interroger en marchant près de moi »

« Pour que tu ne parles plus comme quelqu’un qui rêve »

Béatrice va briser les dernières résistance, les restes de la rationalité humaine : » je vois que tu es endurci dans ton intelligence, endurci et obscurci au point que t’éblouit l’éclat de mes paroles ».

« Mais désormais mes paroles seront sans voiles ».

Dante reçoit sa mission, son cerveau est marqué par la Connaissance, il fait la différence entre la fausse sagesse humaine et la Sagesse éternelle, il emporte avec lui la Connaissance et part pèlerin dans le monde (vers 77)

Ayant bu avec Stace l’eau de l’Eunoé, régénéré, le Paradis terrestre s’achève sur ce vers : « pur et prêt à monter aux étoiles.

LA SYMBOLIQUE DU GRIFFON

Le chant 32 :37/58 met en scène le Griffon qui tire le char de Béatrice, ce Griffon possède le don de la vie éternelle, de la résurrection, il est par son corps d’aigle et de lion, le symbole de la sagesse céleste et de la force terrestre du Christ, sa double royauté..

Le Griffon s’approche de l’arbre desséché qui représente l’arbre de la connaissance du bien et du mal, cause de la chute de l’Eden (projection dans l’univers manifesté)cet arbre reprend vie en se couvrant de feuilles et de fruits violacés , le processus de chute est annulé.

Mais dans le même instant Dante comprend l’interdit, car le Griffon ne touche pas à l’arbre, et de fait accède à l’immortalité de l’arbre de vie.

UNE PISTE DU 515

Dante emploie dans les chants 16 de l’Enfer, dans le chant 29/79 et le chant 33/16 une formule mystérieuse : « des dix 10 pas » et cela dans trois situations différentes, la première pour éviter les dangers et pouvoir monter sur le dos de Géryon, la seconde pour mesurer une distance et la troisième pour indiquer qu’il entre en Connaissance et cela juste avant que lui soit révélé le cinq cent dix et cinq 510 et 5.

Pour nous la signification de ces nombres est inséparable des tracés sacrés, un sens peut nous être donné par ces symboliques ; en effet ces deux nombres (5 et 10) sont liés dans le processus créateur de la division continuelle et de son contraire, le retour à l’unité.

Ces deux nombres en partant du point formatif, enseignent la dualité complémentaire du grand et du petit nombre dans une vision de totalité, le cercle. (Hermes)

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Le cinq et le dix deviennent alors, l’image (le tracé) symbolique de l’homme dans sa relation créatrice et la puissance Divine qui vient le rejoindre de l’Infini, pour achever l’acte de perfection de l’homme dans cette manifestation. (l’Etoile flamboyante)

C’est la combinaison de l’Unité ( le point) avec l’Infini ( le cercle), qui constitue l’acte continu de division ou manifestation. ( voir les tracés)

Ce nombre clôt le Paradis terrestre et dès le premier chant du Paradis Céleste au vers 70 Dante crée le néologisme de transhumanisme ou devenir plus qu’un homme , passer au-delà des limites, ce nombre en est la porte.

Conclusion

Dante à noyé sous un flot de références diverses, les joyaux de la Tradition, ces bijoux sont ceux des possibilités humaines développées par les initiations, et qui sont tout simplement ce que nous nommons : « La réalité de l’Ame ».

A nous de faire le nettoyage, pour atteindre le Centre de l’Idée et d’entrer dans la lecture intérieure, la lecture anagogique : « JE T’AI SERVI, A TOI DE TE NOURRIR TOI-MEME » . Par , 10/22-24

INTERVENTION de André DESFERE, modérateur Hervé DEPLANQUE :

« L’Initiation dans la Kabbale : à propos de l’Alphabet et des noms de Dieu »

Etre initié, c’est être mis en contact, en situation avec un ou des éléments qui nous étaient inconnus jusqu’alors, afin que nous puissions avoir accès à leur Connaissance, technique ou utilisation. Cette initiation, qui peut d’ailleurs s’étaler sur un temps plus ou moins long, va nous permettre, sous la conduite, la bienveillance, les directives d’Initiés, de nous faire passer de l’état de non connaissant, de profane à l’état de connaissant, d’initié.

Le Travail de André DESFERE peut être visionné sur le lien suivant :

https://www.dailymotion.com/video/x6hljr0 avec comme mot de passe, le mot de M∴.

Quelques éléments schématiques suivent :

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3 mars 2018 Académie Septimanie Montpellier 12

3 mars 2018 Académie Septimanie Montpellier 13

INTERVENTION de Brahim DRICI, modérateur Khaled HAMADET :

« Le Soufisme, une autre voie initiatique »

J’aimerais pouvoir, vous amenez à découvrir une autre facette du monde musulman à partir d’études sur ses rites et rituels pratiqués depuis le début de l’Islam. Il est possible à y bien regarder le soufisme, et nous allons facilement le remarquer, l’existence de nombreux points de convergence avec le concept maçonnique. Mais prenons garde les traditions se croisent, s’empruntent des concepts, mais leurs voies sont toujours originales1.

Des petits cailloux blancs seront semés sur ce chemin, ils nous mènerons vers un monde connu par un R+C …

Avant d’aborder le sujet, il est important pour nous maçons, de ne pas nous laisser instrumentaliser, dans le contexte actuel du monde. En effet, la situation du monde musulman est dramatique due à l’effet de la politisation de la religion. Elle occulte l’aspect philosophique, ésotérique qui nécessite un climat de paix pour pouvoir échanger avec le monde extérieur.

Soufisme ? Dès le début de l’Islam, il s'est trouvé des fidèles, qui vont suivre une voie, une tarika, avec des rites et des rituels, qui proposent des thèmes de méditations. Ces rituels répondent à une ambition : accompagner le disciple dans son travail de dépouillement, de « tajrid2 », et de détachement du monde matériel. Jusque là pas de dépaysement mes SS∴, mes FF∴travail sur soi, métaux à la porte du temple. Peut-être la différence se fera par la méthode et la profondeur de l’engagement.

Alors, pour persévérer, le disciple doit participer aux séances de « dhikr3 » qui sont le joyau, la source vive de l'initiation soufie. Nous y reviendrons. Mais avant soulignons rapidement que le « dhikr » consiste à invoquer inlassablement le nom d'Allah4, à le rappeler à soi, à se le remémorer, pour s'imbiber totalement de cette invocation. Le « dhikr » doit « gouverner » l'initié, en vue de son élévation spirituelle. C'est à partir de là que le disciple puisera son apaisement dans des enseignements filtrés par l'alambic de la civilisation musulmane. Ce sont des spirituels

1 Cf . : ma publication la Franc-maçonnerie est un maillon d’une longue chaine de tradition initiatique (alchimie, gnose,

kabbale, soufisme etc.) 2

Tajrid : Dénuement complet (de jarrâda : éradiquer, effacer, priver), le fait de s’isoler totalement du monde en abandonnant ses avantages matériels (confort sous toutes ses formes), ses privilèges sociaux et même ses mécanismes de pensée, le tout au profit de Dieu. Ce dépouillement se produit à la suite d’une longue ascèse – objectif de la mystique musulmane – obtenue grâce à un combat livré sans concession contre l’inanité des désirs charnels et contre les infatuations du moi tout-puissant. Au bout du tajrid, se trouve le kachf, l’illumination, la révélation du sens caché des choses. 3

Dhikr : Invocation divine ; remémoration ; oraison. Grâce au dhikr, les soufis espèrent atteindre le degré supérieur du soufisme, à savoir l’Unité (avec Dieu) (tawhid). L’ivresse de cette « Unité » s’exprime par l’extase de l’impétrant soufi (le mourid). Les cérémonies collectives du dhikr, menés parfois par une formation de thekkara (pl. de thakir, le méditant), reçoivent deux compléments, le premier est phonétique et s’exprime par le concert spirituel (sama’) ; le second est rythmique. Il s’exprime par la danse extatique (raqs), dont la plus fameuse est celle des « derviches tourneurs ». Au Maghreb, le jadb est une danse aux fortes gesticulations qui mènent les danseurs à l’extase. Les danses des derviches tourneurs, qui reprennent l’archétype biblique de II Sam. 6,16, dont le tracé reproduit rituellement la rotation visible du soleil autour de la terre ou des constellations autour de l’axe polaire, occasion privilégiée pour les participants de ces rites de méditer le sens profond des symboles célestes, afin d’y conformer leur vie. 4Allah : Quatre lettres pour nommer la Divinité en Islam : alif, lam, lam, ha ; A. L. L. Ah., Le Dieu omniscient créateur et incréé. Principe unificateur de l’Islam monothéiste, Allah (al-ilah) reçoit les qualificatifs les plus prestigieux, de « Beaux Noms », au nombre de 99. Pour al-Ghazâli, il est le non-symbolisable. Les Noms qualificatifs comprennent, entre autres, al-Karîm, le Généreux, al-Hayy, Celui qui vit, et al-Shakûr, le Reconnaissant. On distingue aussi les Noms de Majesté (jalâl) et les Noms de Beauté (jamâl). Le mystique invoque Dieu par les Noms de Beauté parce que ceux-ci symbolisent le mouvement ascendant, tandis que les Noms de Majesté se rattachent à la descente de la création.

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achevés dans un monde de rationalité...quel est alors leur regard en tant que musulmans sur notre institution ?

Il y a des musulmans, comme l’Émir Abdelkader, qui ont vu dans la Maço∴ avant tout une tarikâ, une voie. Aussi est-ce presque essentiellement pour ces derniers, à travers le soufisme que le mariage a pu être consommé. Soufisme et Maço∴ ont en commun la dimension rituelle et la quête métaphysique et spirituelle.

Mais reprenons tout cela par le début. Et d’abord par la définition, qu’est-ce que le Soufisme5 et d'où vient ce mot ? Il est temps de le dire. Il est possible, évidemment, que, par contamination, ce terme dérive de la notion de « pureté » (safa') en arabe, ou même de la notion « sagesse » (Sophia) grecque. Le plus vraisemblable, cependant, est de faire remonter sûfi à l'arabe sûf, qui signifie « laine » – par allusion à la robe rapiécée (khirqa), au froc de bure de l'ascète, détaché des biens de ce monde.

L’itinérant (mourîd) chemine sur la voie afin de purifier son âme et d’accéder à la délivrance, l’archétype de cette expérience mystique étant l’ascension nocturne (mi’râj) du Prophète (vers la Jérusalem céleste) relatée dans le Coran (17, 1) (voir aussi les frères d’amour, Dante Alighieri : « La divine comédie »).

Nous savons que tout cheminement spirituel met l’accent sur un aspect particulier de sa voie. Ainsi le christianisme est essentiellement une voie d’amour, le chrétien est lié au Christ par l’amour. L’Islam en plus de l’amour, insiste sur la connaissance6, la première parole reçue par le Prophète (dont la représentation symbolique sera la Rose/ Ourda) est « Iqra » lis et donc instruis-toi. Le Soufisme commence par la voie de la connaissance, mais il mène celle-ci à son expression la plus achevée, la connaissance illuminatrice. On décrit souvent la voie de l’illumination (kachf) comme étant un triple aboutissement, à savoir :

- la Connaissance de la Certitude, - l’œil de la Certitude, - et la Vérité de la Certitude.

C’est quoi exactement me direz-vous ? Pour mieux comprendre ce processus, prenons l’exemple du feu, comme symbole de la Vérité. Accéder à la Connaissance de la Certitude, c’est connaître le feu après en avoir entendu la description. Accéder à l’œil de la Certitude, c’est connaître le feu en voyant la lumière de ses flammes. L’aboutissement suprême, la Vérité de la Certitude, appartient à ceux qui connaissent le feu pour avoir été consumé par lui.

Dans le Soufisme précepte et méthode reposent sur un concept fondamental, celui du « témoignage ». Voyons en quoi consiste cela ! Le musulman en général, et le soufi en particulier, c’est celui qui dit, et cela suffit pour être reconnu musulman à part entière, je l’énonce en arabe et le traduit évidemment : « Ach hadou an Lâ ilâha ill-Allah », c’est-à-dire et vous allez voir dans quel sens va ce témoignage, et il témoigne de quoi ?

5 Soufisme du Nord et Soufisme du sud. La distinction entre les Soufis du sud (Arabie, Mésopotamie, Syrie, Afrique et Espagne) avec leur doctrine d’amour et d’union avec Dieu. Vivant sur les territoires anciennement chrétien, en adoptèrent le concept Dieu Amour. Les Soufis du nord (Turkestan, Iran, Afghanistan et Caucase) avec leur doctrine de la libération du moi ils savaient que le secret de l’amour se trouve dans la mort du « moi » et que le chemin qui y conduit passe par l’abandon et l’humilité. Sur ce point ils étaient plus proches des Chrétiens assyriens, pour qui mourir avec le Christ était la condition nécessaire à la résurrection. La notion de vide qu’ils partageaient avec les Bouddhistes et les Zoroastriens s’épanouit dans la doctrine de l’annihilation (Fana’). Les Turcs se trouvaient dans une position intermédiaire et puisaient de ces deux courants. 6 «Cherchez le savoir même jusqu’en Chine, car la recherche du savoir est une obligation pour tout musulman ».

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Il témoigne du sens de l’unité. Je témoigne, cela est souvent mal traduit, voire d’une manière tautologique, on traduit en effet qu’il n’y a « de dieu que dieu », ce n’est pas très éclairant. Il est plus significatif de dire, je témoigne qu’il n’y a de réalité, que cette réalité qu’on appelle en islam Allah, qu’on traduit souvent par Dieu. C’est-à-dire qu’en réalité le soufi, c’est celui qui se fait, et nous voyons à quel point cela correspond à la vision de l’homme, à une vision de la fonction de l’homme, à une vision de la place, de la mission et de la grandeur de l’être humain dans l’univers.

L’être humain dans l’univers, sa grandeur c’est d’être un témoin, un œil, une conscience, en l’occurrence la conscience de l’unité. Ce qui est postulé chez le croyant de base comme un acte de foi, chez le soufi, celui qui progressivement intériorise ce sens de l’unité et le développe véritablement comme un sixième sens, cela devient une expérience métaphysique.

D’aucun pourrait à cet instant me rappeler ce qu’Emmanuel Kant avait avancé. Il nous a avertit qu’en occident, et depuis la fin du 18ème siècle que pour l’être humain, et c’est la critique de la raison pure, Kant nous a avisé que pour l’être humain il n’y a pas d’expérience métaphysique possible.

Eh, bien dans l’expérience spirituelle de l’islam, au fondement même de l’expérience spirituelle de l’islam, il y a cette possibilité qui est affirmé comme un postulat d’abord par la foi ( on ne parlera pas de la charité qui est le troisième pilier de l’islam, ni de l’espérance qui consubstantielle à la croyance en Dieu) et ensuite comme un fruit du travail sur soi initiatique, donc il y a cette affirmation que l’expérience de la vision ou de la perception de l’unité est possible, alors ensuite se pose la question de savoir ce dont l’unité est l’unité, est-ce que c’est l’unité de Dieu ?

Il y a dans la vie spirituelle et dans l’approfondissement soufi un questionnement sur l’identité de Dieu, est-ce que Dieu est Dieu ? Est-ce qu’au début de mon chemin spirituel celui que j’appelle Dieu (l’expression G.A.D.L.U. est tardive par rapport à l’apparition du Soufisme) au moment où je me rendrai vraiment le témoin de l’unité, je l’appellerai encore Dieu ? Est-ce qu’on va dire que cette unité c’est l’unité de la vie universelle, l’unité d’un élan vital qui anime, qui crée, qui forme, qui produit, qui transforme, qui détruit toute forme, autant de forme de vie, autant de forme de soi. A chacun de s’interroger dans son propre processus méditatif, son propre cheminement spirituel sur ce qu’il fait de cette proposition qu’il y aurait une unité de l’être, et qu’il y aurait une unité du réel.

Au passage, et contrairement à quelques lieux communs, il faut savoir que les Soufis ne sont ni doctrinaux, ni dogmatiques7. Ils proposent une unité et ils disent ensuite fais ton chemin vers l’unité et peut-être à un moment où à un autre tu lui donneras un nom, où même un visage, ce sera alors celui que tu lui auras donné, parce que chaque chemin est singulier. Mais prenons garde, la voie est longue mais, souligne le Tao très proche « cousin » elle importe plus que le but lui-même.

Mais sa voie est non seulement longue, mais étroite. Pour entreprendre sa Quête sur ce chemin singulier et singulier, le Soufi dispose de la raison, qui ne dispense guère plus de lumière que la faible lueur d’une bougie, si on l’a compare à l’Intellect dont l’éclat s’apparente à celui du soleil. La bougie nous est nécessaire pour entamer dans l’obscurité notre voyage vers des terres inconnues, mais lorsque le soleil nous illumine, elle nous devient totalement inutile. 7 Un dogme (du grec dogma : « opinion » et dokéô : « paraître, penser, croire ») est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse. Historiquement, le dogme a été une formulation d'un article de foi, utilisé lorsque le critère de conformité à la foi devait être utilisé par le pouvoir judiciaire, lorsque le pouvoir temporel (historiquement, l'Empire romain d'Orient) sanctionnait pénalement les déviations par rapport à l'orthodoxie.

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Le Soufi dans sa quête, cherche à rassembler toutes les multiplicités en l’unité, avec la totalité de l’être et dans la contemplation directe des réalités spirituelles. Le voyageur commence par sortir du monde matériel dans lequel il est immergé. Celui qui veut aller de la multiplicité-dans-l’unité8 à l’unité-dans-la-multiplicité doit d’abord mourir à lui-même. Non d’une mort biologique mais d’une mort spirituelle dans laquelle meurt l’âme, où en mourant elle est transformée.

Le « comment » de la Création est triple. Le nombre Un est parfait et se situe au-delà de toute description. Il est le principe et l’origine de tous les autres nombres. Le premier nombre impair ne sera donc pas un, mais trois. Trois représente le plan de l’unicité, celui de l’absolu avec « la connaissance » ; qu’il soit avec « la connaissance » implique obligatoirement la triplicité connaissant-connaissance-connu (sujet, mouvement, objet).

Ce triple aspect, Connaissance du Soi (elle-même nous venons de le rappeler, constitué par la triplicité du connaissant, de la connaissance et du connu), Volonté et Injonction9, concerne l’Agent et ne suffit pas à produire un résultat. Pour que l’agent devienne actif, il est nécessaire que le « récipient », « ce qui va être connu », reconnaisse le triple mode correspondant. La création ne peut être actualisée que lorsque ces deux triplicités, l’une active et l’autre passive, coïncident. Ce que Ibn ‘Arabi va nous aider à mieux saisir, avec l’exemple suivant :

« En regardant l’artisan (connaissant) occupé à mouler des objets à partir de l’argile (ce qui doit être connu), on pourrait observer superficiellement que l’argile dans les mains de l’artisan est totalement passive, totalement non active… On oublie alors, le fait important, qu’en réalité et en ce qui la concerne, l’argile est absolument déterminante pour l’activité de l’artisan. Certes, l’artisan peut fabriquer toute une variété d’objets à partir de l’argile, mais, quoi qu’on fasse, on ne peut aller 8La roue, les rayons et le moyeu ou le cercle, les rayons et la circonférence. Je m’explique, par des termes de la vie

courante, qu’est ce qu’on cherche dans nos sociétés multiculturelles. On cherche ce graal, ou cette quadrature du cercle, d’arriver à associer l’un et le multiple, on l’entend partout, à faire de l’un, à fabriquer du commun, à nous rassembler, donc nous avons un désir de l’un. Pourquoi nous avons un désir de l’un, pourquoi nous tenons tant à nous rassembler, comment on va expliquer aux jeunes générations les raisons pour lesquelles on tient tant, et autant à se rassembler, pourquoi cela à autant de prix ? Est ce que cela a simplement un prix socio politique et si cela avait un prix spirituel, si cela avait un prix métaphysique parce-que cela nous parle de la vie, cela nous parle de l’unité de la vie, et dans notre société multiculturelle, c’est un graal qu’est cette unité car il faut associer l’un et le multiple. Et le multiple c’est quoi : « c’est le droit à la diversité ». C’est la volonté de se rassembler oui, mais sans se ressembler, et alors même que dans nos sociétés multiculturelles nous ne ressemblons plus du tout, nous avons des identités, nous avons des appartenances, nous avons des parcours, nous avons des histoires etc. Nous sommes plus multiples que jamais, et cette multiplicité menace à tout instant de rompre notre capacité à faire de l’unité et nous voulons faire les deux, c’est-à-dire que nous voulons nous rassembler sans pour autant sacrifier la diversité sur l’autel de ce rassemblement. Nous voulons donc à la fois fabriquer de l’un et fabriquer du multiple, faire justice au multiple alors même que nous essayons de nous rassembler. Eh, bien nous avons dans ce que nous avons appelé au début la spiritualité de l’islam, dans ce sens de l’unité, nous avons quelque chose qui peut nous inspirer, nous n’allons pas faire directement de la politique avec de la métaphysique, bien entendu mais il y a là quelque chose qui va nous inspirer.

9 Pour le soufi, la création commence avec l’Un, au point précis où Il a l’unicité (voir l’hypostase Plotinienne). Celle-ci

possède également trois aspects qui participent au processus de la création. D’abord, la Connaissance du Soi surgit de l’intérieur de l’Un tandis qu’Il amorce le mouvement par lequel Il se manifestera. Ainsi naît la multiplicité. A la suite de quoi se manifeste la Volonté, fondée sur la Connaissance et qui conduira les Archétypes de la non-existence (au plan phénoménal) à l’existence phénoménale. De la Volonté divine jaillit l’injonction : « Sois ! » à rapprocher du « Fiat Lux » et l’univers est crée. Koûn (sois !) : Le Fiat de la Genèse est un impératif en soi (takwin) connu dans la tradition islamique. Il revient huit fois dans le Coran. Le Koûn fa-yakoûn symbolise la supériorité et l’incomparabilité de la Volonté divine laquelle, contrairement humaine s’exprime instantanément et sans médiation.

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au-delà des limites étroites établies par la nature même de l’argile. Autrement dit, la nature même de l’argile détermine les formes possibles dans lesquelles elle peut être actualisée ».

La Voie du Soufisme consiste à nous faire prendre conscience des virtualités spirituelles, à les actualiser. Comme l’enjoignait Ibn‘Arabi : « Eloigne de ta pensée l’extérieur des mots ; recherche l’intérieur jusqu’à ce que tu comprennes ». Dans le contexte du soufisme, l’âme comporte une triple structure hiérarchisée : sensorielle, psychique et spirituelle. Dans sa forme sensorielle et psychique, elle est l’âme qui existe au cœur de la forme humaine. Si nous recourons à une comparaison empruntée au domaine de la géométrie, la forme humaine, ou le microcosme, est identifiable à un cercle, la circonférence étant l’élément physique, les rayons, les éléments psycho-sensoriels, et le centre, l’élément spirituel.

Mais laissons là les choses matérielles, pour nous élever à la contemplation de ces beautés d’un ordre supérieur que l’âme voit sans le secours des organes. De même que l’aveugle ne peut juger des couleurs, l’âme ne peut saisir les beautés intellectuelles, la beauté des vertus, la beauté des sciences, que si elle les possède au dedans d’elle-même. En quoi consiste cette beauté intérieure de l’âme que l’âme ne peut connaître qu’à condition de la posséder ? Appliquons ici la méthode des contraires. Ce qui fait la laideur de l’âme, ce sont les vices, et les vices ont pour effet de répandre l’âme dans les choses corporelles, de lui faire perdre son indépendance, sa pureté, sa vie et son essence propres. L’antiquité a donc raison de dire que toute vertu est une purification. L’or, mêlé à la terre, ne resplendit qu’après avoir été séparé de tout alliage. L’âme, purifiée par les vertus, devient une idée, une lumière sans tache, toute pleine du divin, d’où s’épanche toute beauté. Alors elle est vraiment une âme.

A la naissance, l’âme animale est achevée, alors que la forme exprime une complexité de désirs. Ce n’est qu’à l’adolescence que l’âme passe de la conscience virtuelle, à la capacité d’actualiser cette conscience, quand apparaît l’âme rationnelle (nafs al-nâtiqah) ; la Quête peut alors commencer car la capacité et le soi existe. La première étape du voyage consiste à revenir sur ses pas ; le cherchant doit retrouver sa nature originelle (fitra), devenir une forme sans désirs. C’est un retour à la potentialité totale qui prévalait avant que rien ne l’ait occultée. Etre éveillé, c’est traverser le pont10 qui relie l’être à sa nature originelle et franchir ensuite le portail11.

Une fois le portail dépassé, le soufi trouve les cinq sens, soit les instruments physiques de la structure sensorielle. Alors que la première étape consiste en une démarche de renoncement et d’ascèse, la seconde est une phase de saturation. Un commentateur d’Avicenne écrivait au XIème siècle : « Sache que l’accès à ce par quoi notre âme devient renaissante commence par la voie des sens ; aussi longtemps que nous ne percevons pas les choses sensibles – le visible, l’audible, la sapide, l’odorant et le tangible – la connaissance est hors de notre portée ». Peut-être s’agit-il là de la partie la plus périlleuse du périple, car on se laisse souvent fourvoyer par les plaisirs des sens et l’on diffère le voyage (Faut-il que je rappelle pour certains, qu’il y a degrés où il nous dit : « Ne vous attardez pas sur les chemins fleuris ». Les désirs de l’âme12 charnelle réapparaissent sous la forme du dragon qu’il faut combattre afin de poursuivre sa route.

10 Le pont : Le pont représente l’être humain en tant que médiateur entre le ciel et la terre, « récipient » de la nature humaine et de la nature divine. 11 Le portail : Par l’initiation, le récipiendaire franchit le portail. Le portail exprime en architecture, un mouvement de passage d’un espace déterminé. Le franchissement du portail constitue symboliquement la première démarche nécessaire pour qui entreprend le voyage. 12La structure psychique de l’âme a été décrite par al-Ghazâli (commentaire verset de la Lumière Coran, XXIV, 35).

- La niche (mihrab) en tant que point de convergence du son et de la lumière dans le monde extérieur, est également le lieu, où sont intérieurement centralisées toutes les perceptions sensorielles. Point focal, ouverture dans le mur, elle symbolise le premier aspect intime de l’âme, le sens commun.

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- L’initiation, dans le Soufisme, symbolise la mort et la renaissance, ce qui n’est pas un scoop pour une ou un maçon. Toutefois, pour le soufi, elle est surtout le lien spirituel qui rattache à l’Infini celui qui cherche, elle est la réalisation du Pacte scellé avec son très haut.

- La Méditation13. La fonction méditative empêche l'esprit de s'égarer tandis que le cœur se concentre sur le divin. La psyché est comparable à un champ de bataille, ou encore à la mer qui fait naître inlassablement de nouvelles vagues.

La forme humaine ne peut cesser de penser, mais est capable de transcender la pensée. Il faut la calmer afin qu'elle puisse fixer son attention sur le dedans. Certaines activités, comme la musique, la mélopée ou la danse spirituelle, émoussent progressivement la résistance de la psyché toujours agitée, et le corps se fait le temple de Dieu, vide du soi individuel et empli du Soi, c’est là où l’invocation va trouver son espace.

Le caractère universel de l’invocation : dhikr, s’exprime indirectement par la simplicité de sa forme et par son pouvoir de s’assimiler toutes les manifestations vitales, dont la nature directe et élémentaire s’apparente à l’aspect « existentiel » du rite. Ainsi le dhikr s’assujettit facilement la respiration, dont le double rythme ne résume pas seulement toute manifestation de la vie, mais d’une manière symbolique, toute l’existence. Le dhikr désigne en arabe la remémoration, la mention arabe du souvenir, spécialement la prière rituelle ou litanie que récitent les mystiques14

- Le verre, lui, symbolise le second aspect, l’imagination, qui appartient comme le premier à la matérialité de ce monde et possède une dimension bien définie. Comme le verre lorsqu’on le fabrique, l’imagination est d’abord opaque à la lumière de l’Intellect qui transcende la direction, la qualité et la distance. Une fois limpide et affinée, l’imagination s’identifie à l’Intellect actif, ou Cœur spirituel, et laisse passer la lumière. De même qu’il faut un verre pour empêcher que le vent n’éteigne la lumière de la lampe, l’imagination est nécessaire pour contrôler la connaissance intellectuelle et garder rassemblées les images.

- Le troisième symbole, celui de la lampe dispensatrice de lumière, concerne l’intelligence, c’est-à-dire la fonction pensante ou la fonction de volonté ; c’est en effet cette faculté qui reconnaît les Archétypes ou Noms et Qualités de Dieu.

13 Le Verbe est à la fois un son et une lumière, car la lumière est la signification du Verbe. L'ensemble solide des racines de l'arbre est le dhikr (l'invocation), lui-même prononcée dans un but bien défini. Les branches atteignant le Ciel représentent l'apport fantastique de (l'invocation) tandis qu'elle s'élève et traverse tout l'univers ; et le fruit de l'arbre est la Réalité en souvenir de Qui l'invocation est faite » 14Le mystique apparaît sous des formes paradoxales. Il semble verser tantôt dans un extrême, tantôt dans l'autre. Par l'un de ses aspects, il est du côté de l'anormal ou d'une rhétorique de l'étrange ; par l'autre, du côté d'un « essentiel », que tout son discours annonce mais sans parvenir à l'énoncer. Ainsi, la littérature placée sous le signe de la mystique est très abondante ; souvent même confuse et verbeuse. Autre paradoxe, les phénomènes mystiques ont le caractère de l'exception, voire de l'anormalité. Pourtant, ceux qui présentent ces faits extraordinaires les vivent comme les traces locales et transitoires d'un universel, comme des expressions débordées par l'excès d'une présence jamais possédée. Enfin, ces manifestations souvent spectaculaires ne cessent de renvoyer à ce qui reste mystique, c'est-à-dire caché. Aussi bien l'expression « phénomènes mystiques » fait-elle coïncider deux contraires, est « phénomène » ce qui apparaît, le visible, est « mystique » ce qui demeure secret, l’invisible. La mystique ne peut être réduite à l'un ou à l'autre des aspects qui composent chaque fois son paradoxe. Elle tient dans leur rapport. Elle est sans doute ce rapport lui-même. C'est donc un objet qui fuit. Tour à tour, il fascine et il irrite. Avec ces faits mystiques semble s'annoncer une proximité de l'essentiel. Mais l'analyse critique entre dans un langage sur « l'indicible » ; et, si elle le récuse comme dépourvu de rigueur, comme un commentaire trop embarrassé d'images et d'impressions, elle ne rencontre plus, sur le terrain de l'observation, que des curiosités psychologiques ou des groupuscules marginaux. Pour éviter cette alternative entre un « essentiel » qui finit par s'évanouir dans le « non-dit », hors du langage, et des phénomènes étranges qu'on ne peut isoler sans les vouer à l'insignifiance, il faut revenir à ce que le mystique dit de son expérience, au sens vécu des faits observables. L'expérience mystique a souvent la même forme, bien que d'ordinaire elle engage un autre rapport avec ce qui s'impose à elle. Car ce qui la définit plutôt, en Occident, c'est la découverte d'un Autre comme inévitable ou essentiel. En Orient, ce sera davantage le déchirement de la mince pellicule d'une conscience infondée, sous la pression d'une réalité qui l'englobe. Sans doute est-il impossible de nommer ce qui survient et semble pourtant remonter de quelque insondable de l'existence, comme d'un océan qui a commencé avant l'homme. Le terme même de Dieu, ou d'absolu reçoit de là son sens plutôt qu'il ne fournit des repères à l'expérience. Le langage va en être rénové. Un mystique est obscur, et il faut bien s’y résigner, car comment un mystique serait-il clair ? La clarté vient de l’évidence qui accompagne les idées de la

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musulmans (soufis) dans le dessein de rendre gloire à Dieu et d'atteindre la perfection spirituelle ; le mot désigne enfin la technique de cette remémoration. Fondé sur les prescriptions coraniques : « Remémore-toi (udhkur) ton Seigneur, quand tu auras oublié » (XVIII, 24).

N'étant à l'origine que la récitation du Coran et de différents textes religieux chez les ascètes et les mystiques, il est progressivement devenu une formule (la ilah illa'llah, « il n'est pas d'autre Dieu que Dieu » ; Allahu akbar, « Dieu est le plus grand » formule si noble mais malheureusement dévoyé en formule de terreur ; al-hamdu li'llah, « louange à Dieu » ; astaghfiru'llah, « je demande pardon à Dieu ») répétée à voix haute ou à voix basse dans les positions et avec les modes de respiration prescrits. Quand s'établirent des confréries soufies (tarîqa), chacune adopta un dhikr particulier pour le réciter dans la solitude (par exemple, à la suite de chacune des cinq prières quotidiennes obligatoires, appelées salats) ou en communauté, surtout à l'office du vendredi.

Le dhikr, comme le fikr (la méditation), est une méthode qui est à la disposition du soufi dans son effort pour atteindre l'union avec l’absolu. Les mots et les syllabes qui sortent des lèvres dans cet exercice vocal n'ont de valeur que s'ils sont accompagnés au fond du cœur de l'intention droite (niyah). À l’étape de départ, le dhikr est articulé par le cœur (qalb) même, jusqu'à ce que finalement le soufi le laisse pénétrer dans son être le plus profond (sirr), atteignant au final un état de beauté spirituelle (ihsan) et même peut-être d'union avec Dieu (tawhid).

Il s'agit d'un véritable état, et l'être entier du soufi devient « une langue prononçant le dhikr ». De même que le rythme15 inhérent à la parole sacrée s’assimile le mouvement respiratoire, de même celui-ci peut s’assimiler les mouvements de tout le corps ; c’est là le principe de la danse sacrée pratiquée dans les communautés soufies. La danse offre un support spirituel trop direct et trop primordial pour qu’elle ne se retrouve pas, régulièrement ou incidemment, dans l’ésotérisme des religions monothéistes16 .

La célèbre danse tournoyante des Mawlawi ou derviches tourneurs constitue un véritable office liturgique dont tous les gestes comportent un sens symbolique. Les derviches entrent dans la salle de la takya vêtus de blanc, symbole du linceul, et enveloppés d'un manteau noir représentant la tombe (ou la lourdeur terrestre). Ils s'en libèrent comme pour une nouvelle naissance. Leur haute toque est l'image de la pierre tombale. Le Cheikh, au milieu des danseurs, représente le point d'intersection de l'intemporel et du temporel. Les derviches font d'abord trois tours, qui signifient les trois étapes rapprochant de Dieu : chari‘a, ou voie de la science ; tarîqa, celle qui mène à la vision ; haqiqa : chemin qui conduit à l'union. Les derviches dansent en étendant leurs bras comme des ailes, la main droite tournée vers le ciel pour y recueillir la grâce, la gauche vers la terre pour l'y répandre. En dansant autour d'eux-mêmes, ils tournent autour de la salle : ce tour représente l'union dans la pluralité et aussi le cercle de l'existence, de la pierre à l'homme ; il symbolise, en outre, la loi de l'univers, les planètes tournant autour du Soleil et autour d'elles-mêmes. Les trois saluts échangés alors figurent les degrés successifs de la foi ; les tambours qui

raison. Or, pour les mystiques, la raison est une faculté inférieure, subordonnée, sujette à l’erreur. Leur maîtresse faculté, c’est l’extase ; l’extase mystérieuse qui ne se donne à ses élus que dans le silence et le demi-jour de la contemplation. Demander à un mystique d’être tout à fait clair, c’est donc lui demander de renier son principe. 15 Une sensation esthétique peut être un support d’intuition au même titre qu’une idée doctrinale et dans la mesure où la beauté d’une forme révèle une essence intellectuelle. Toutefois, l’efficacité particulière d’un moyen tel que la musique réside dans le fait qu’elle s’adresse avant tout à la sensibilité ; elle la clarifie et la sublime : l’harmonie parfaite de l’intelligence active, la raison et de l’intelligence passive la sensibilité, préfigure l’état spirituel (al-Hal). 16 Un psaume dit « ils doivent louer son nom en dansant dans un cercle avec des tambours et des harpes ». On sait que la danse sacrée existe dans l’ésotérisme judaïque ; elle y trouve son modèle dans la danse du roi David devant l’Arche d’Alliance. L’Evangile apocryphe de l’enfance parle de la danse de la Vierge enfant sur les marches de l’autel : certaines coutumes folkloriques permettent de conclure que ces modèles ont eu leurs imitations dans la chrétienté médiévale. Sainte Thérèse d’Avila et ses moniales ont dansé au son des tambourins ». Pendant le Samkirtana (concert spirituel, l’équivalent hindou du Sama’ musulman ou plus précisément de la Hadrah ou ‘Imarah ) ne faites pas attention à la danse et à l’accompagnement musical, mais concentrez-vous sur son Nom…

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battent, les trompettes du Jugement. Le cercle des danseurs est divisé par le milieu en deux demi-cercles, l'un représentant l'arc de descente des âmes dans la matière, et l'autre, l'arc de remontée des âmes vers Dieu. Les deux premières danses sont exécutées en commun, la troisième est dansée individuellement, car le temps est censé être dépassé. Le Cheikh n'entre dans la danse que la quatrième fois : il représente le Soleil et son rayonnement. La flûte de roseau – le nay – symbole, pour Djalal al-Din Rumi, de l'âme exilée de sa patrie céleste, chante alors l'union réalisée. Puis le sama', le concert spirituel, s'arrête, et le chanteur psalmodie le Qur'an : c'est la Parole de Dieu qui arrive en réponse aux derviches. Puis viendront les derniers salam (saluts) et l'invocation (dhikr) mawlawi : Hu (Lui, Dieu seul). Le sama' des derviches tourneurs présente un double symbolisme : un symbolisme cosmique, le tourbillonnement de tout ce qui se meut, de l'atome aux planètes ; un symbolisme mystique, les âmes « tournant » autour de la Réalité suprême sans pouvoir l'atteindre.

Il existe certes, des raisons d’opportunité pour bannir la danse du culte religieux. Les concomitances psychiques de la danse sacrée comportent des risques de déviations magiques. Toutefois, la danse offre un support spirituel trop direct et trop primordial pour qu’elle ne se retrouve pas, régulièrement ou incidemment, dans l’ésotérisme des religions monothéistes17.

Le Soufi poursuit cette répétition, son dhikr, dans la solitude ou en commun, à voix haute ou en silence, jusqu’à ce qu'il identifie le battement de son cœur à la Présence divine. Il intériorise trois vertus spirituelles essentielles qui ont leur origine dans les écritures : l'humilité (khushû'), la générosité (karam) et la véracité (sidq) :

- La première, l'humilité, correspond à l'être et non aux actes ; ensuite, que chaque être humain a quelque chose à nous enseigner, car bien que la forme humaine soit limitée, les limites ne sont jamais les mêmes chez deux personnes différentes.

- La deuxième, la générosité possède des liens extrêmement étroits avec la noblesse.

- Et puis la troisième, la véracité, nous fait passer du plan de l'existence au plan supérieur de la connaissance.

Autre chose, le symbolisme, il est peut-être la science sacrée par excellence du Soufisme. Les symboles véhiculent et transmettent les réalités supérieures, ils nous transforment en nous faisant passer aux degrés d'existence plus élevés dont ils sont issus. Constituant le «monde de l'imaginal18» (‘âlm al-mithaâl), ils sont le lieu de rencontre entre le monde des Archétypes ou des intelligibles et le monde sensible des phénomènes.

17

Un psaume dit « ils doivent louer son nom en dansant dans un cercle avec des tambours et des harpes ». On sait que la danse sacrée existe dans l’ésotérisme judaïque ; elle y trouve son modèle dans la danse du roi David devant l’Arche d’Alliance. L’Evangile apocryphe de l’enfance parle de la danse de la Vierge enfant sur les marches de l’autel : certaines coutumes folkloriques permettent de conclure que ces modèles ont eu leurs imitations dans la chrétienté médiévale. Sainte Thérèse d’Avila et ses moniales ont dansé au son des tambourins ». Pendant le Samkirtana (concert spirituel, l’équivalent hindou du Sama’ musulman ou plus précisément de la Hadrah ou ‘Imarah) ne faites pas attention à la danse et à l’accompagnement musical, mais concentrez-vous sur son Nom… 18 Pour la tradition orientale, l'ange de la Révélation, Gabriel, est aussi celui de la connaissance. Il existe une « connaissance par le cœur » (ma'rifat qalbîya). C'était déjà l'intuition des poètes, de cet Hölderlin que commentait Heidegger -- traduit en 1937 par Corbin -- : « ce qui demeure, les poètes le fondent ». Mais à cette connaissance « orientale », non seulement correspondait la réalité du « monde impérissable » d'une terre des visions, des théophanies et des poèmes comme nous l'avons dit, mais encore une sorte de « non-raison » (nous ne pouvons pas dire « déraison » qui est péjoratif), de « méta-raison pratique ». À la découverte première d'un « tout autre » moyen de connaissance et de la « réalité » supérieure de son « objet » connu, s'ajoute « l'impératif catégorique » de « trancher » vigoureusement entre ce monde de la « Vraie Lumière » et celui des falsificateurs éblouissements de nos mondes et de nos savoirs des terrestres générations et corruptions, de ce monde des ténèbres d'ici-bas -- très-bas ! À la double et tenace entreprise de restaurer dans l'Occident ténébreux les élucidations de l'Imagination Créatrice et d'établir fermement sur les fondations mêmes de la Foi les réalités spirituelles des corps et célestielles des « formes » de la Terre, Corbin logiquement lie avec

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Prenons un exemple, les symboles cosmologiques et en particulier la montagne cosmique, Qâf, correspond au renouveau du monde, à la réjuvenescence du cosmos. La montagne symbolise l'expansion infinie du ciel, elle est le point unique et le plus élevé dans l'espace. Origine de tout le cosmos, elle ne constitue pourtant qu'un point dans l'Infini divin. Tandis que l'on descend vers les états d'existence intérieurs, la dimension horizontale s'élargit. Plus on s'éloigne de l'origine, plus on éprouve ce sentiment de dilatation ; mais en même temps on s'écarte du centre.

L'ascension de la montagne symbolise les aspects profonds de la vie. La Loi divine constitue la base horizontale. L'ascension ne peut se faire sans guide ; bien des sentiers permettent de gravir la montagne, mais i1 faut suivre celui qu'ont tracé ceux qui détiennent l'expérience. Plus on monte haut, plus les choses s'amenuisent, mais plus on peut voir loin. A mesure qu'on progresse dans l'expérience spirituelle, le champ de vision s'élargit, mais le voyageur parvenu au sommet ne verra que d'autres sommets

Sur le flanc de la montagne abondent les arbres, les plantes et les formes naturelles ; puis on dépasse la ligne des arbres pour entrer dans un monde dépourvu de formes. C'est le passage du formel à l'informel, du sensible à l'intelligible.

Le Calame (la plume suprême est l’intelligence universelle) et la Table gardée (materia prima, substance incréée ou non manifestée) appartiennent également au groupe des symboles cosmologiques. Avec l'encre19 de la Connaissance divine, Dieu écrivit l'existence essentielle de toutes choses en utilisant le Calame, c'est-à-dire le principe masculin « opératif » de la création ; les choses existantes sont des mots inscrits sur la Table gardée, ou l'Ame universelle c'est-à-dire le principe féminin « opératif » de l'univers. Le Calame et la Table gardée trouvent leur origine dans la Tradition.

Et pour résumer à l’essentiel, je dirai :

Le soufisme est un courant spiritualiste qui s'est progressivement structuré pour compléter l'enseignement de la religion dont il était initialement issu, situation qui n'est pas sans rappeler l'émergence de la Kabbale20 (avec des influences kabbale-soufisme réciproques avérées) dans

la même « ténacité », l'exigence de ces vérités éternelles d'être défendues, d'être séparées « par l'épée » -- en une Grande Guerre Sainte (al-Jihad al-Akbar) -- des puissances ahrimaniennes de mort et de ténèbres (Dans l'anthroposophie de Rudolf Steiner, Ahriman est l'une des deux entités, avec Lucifer, qui s'opposent à l'évolution de l'humanité, mais qui la rendent aussi possible. Steiner identifie Ahriman à Satan, lequel est bien distinct de Lucifer. Il est l'être qui fait de l'homme un être terrestre assujetti à la matière, alors que Lucifer et les forces lucifériennes tendent à l'en détacher. Autour de l’homme, il y a un monde universel : les quatre éléments, ainsi qu’une force invisible symbolisée par le pentagramme, le symbole de la volonté. Celui qui maîtrise ce symbole dirige les éléments, et par le fait même, il dirige l’homme à son insu. Au-dessus de l’homme, on retrouve l’au-delà, le monde de Lucifer. Dans ce monde vivent les esprits, les génies et les égrégores. Ces égrégores forment le monde spirituel qui entoure la terre et l’humanité ; ce sont des entités collectives alimentées par les hommes pour satisfaire leurs besoins intellectuels, moraux et spirituels. Ainsi sont nées les religions comme le christianisme, l’islam, le bouddhisme mais aussi la science moderne et les croyances matérialistes.). 19 Et il y a un symbole de cette unité, qui est le symbole de « l’encre » et des « lettres » un spécialiste du soufisme a relevé que cet métaphore de l’encre se retrouve aussi bien, chez Ibn ‘Arabi du côté musulman que chez ce moine Irlandais Jean Scot Erigène au 9ème siècle à peu prés, qu’est ce que cela veut dire, cela veut dire que pour le regard spirituel de l’islam tout ce qui existe, toutes les formes sont des lettres formées à partir d’une seule encre, qui est l’encre de l’Etre divin, c’est-à-dire que lorsque Dieu crée le monde qu’il ne crée pas autre chose que lui, il crée le monde à partir de sa propre substance, un Chrétien dirait à partir de son propre sang peut-être, et il le fait dans chaque forme sensible, c’est-à-dire dans chacun de nous il fait le sacrifice, ce Dieu infini, ou cette vie universelle, il fait le sacrifice de son infinité pour s’investir dans une forme finie, et donc en réalité le monde est rempli du sacrifice de Dieu. 20

On retrouve ce même sens en Hébreu, où il aurait selon René Guénon son équivalent dans le terme « Shekinah », dont le chiffre kabbalistique est, toujours selon Guénon, 314. Celui-ci écrit dans son article « La Shekinah et le

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l'histoire de la religion judaïque. Selon la légende, Mahomet n'avait pas transcrit dans le Coran toute la Connaissance qui lui avait été révélée. Dès lors, l'objectif affiché par le soufisme était de restituer cette connaissance ésotérique reçue par le Prophète, absente de l'enseignement coranique classique. Historiquement, il semble que les premiers soufis soient apparus au VIllème siècle après J.C. à Koufa et Bassorah, puis à partir du IXème siècle à Bagdad. Entre les XIIème et XIIIème siècles, le soufisme s'est organisé en confréries dirigées par des maîtres spirituels. Au-delà de leur vocation initiale purement spirituelle, ces confréries devinrent progressivement influentes dans la vie de la cité. Parmi les soufis célèbres, on peut évoquer par exemple le philosophe Ibn‘Arabi, ou bien encore l'émir Abdel Kader. Le soufisme (tasawwuf en arabe) donc, est la branche mystique de l’islam. C’est une voie initiatique, fondée sur la relation de maître à disciple, qui permet la transmission de l’influx spirituel (baraka). L’itinérant (mourîd) chemine sur la voie afin de purifier son âme et d’accéder à la délivrance, l’archétype de cette expérience mystique étant l’ascension nocturne (mi’râj) du Prophète relatée dans le Coran (17, 1) (voir les frères d’amour, Dante Alighieri : « La divine comédie ». Ce compagnonnage spirituel des premiers siècles de l’islam s’est progressivement transformé en ordres ou confréries, appelées les tarîqa (Voies), dont les adeptes partagent un ensemble de croyances et de pratiques. Comparativement aux autres sciences islamiques, le soufisme revêt un aspect spécifique. Science du cœur ou de l’intérieur (bâtin) par opposition à la science exotérique (thâhir), il repose sur l’inspiration, la contemplation et le dévoilement spirituels.

Tandis que la théologie et le droit privilégient la raison discursive et la pensée dialectique, le soufisme propose une explication du monde symbolique, comme en témoignent les chefs d’œuvre qu’il nous a laissés au cours des siècles, sous forme de traités, d’oraisons, de poèmes, de danses ou encore de musique.

Pour finir, il est bon de savoir, que pour mieux s’ouvrir à l’autre, nous devons cesser de croire que les traditions spirituelles de l’humanité sont indépendantes les unes des autres et qu’elles forment autant de systèmes clos et originaux. Bien au contraire, ces diverses traditions ne sont que les maillons d’une chaîne culturelle unique, Nous devons prendre conscience qu’en matière spirituelle, toute réduction « identitaire » s’inscrit en faux contre l’histoire de la culture, et que les identités particulières des traditions, qui concernent les formes extérieures de ces dernières plus que leur fond originel, lequel est commun à toutes ces traditions, se justifient exclusivement comme instruments destinés à cloisonner les personnes en communautés. Mais heureusement, l’expérience a en effet démontré qu’en général les hommes, et particulièrement celles et ceux de nos associations, peuvent plus, se rassembler autour d’un discours purement universel.

J’ai dit

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La biographie de Christian Rose-Croix confirme ce qui précède. Les « manifestes rose-croix » qui sont la Fama Fraternitatis et la Confessio Fraternitatis, furent publiés en Allemagne en 1614 et en 1615 et firent pour la première fois mention de cette fraternité. On leur associe un autre texte : Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz publié en 1616

Metatron », dans Le Roi du monde : « la Shekinah est la "présence réelle" de la Divinité ». Les Rabbins définissent la Shekinah comme étant la « gloire de Dieu » ou « l’Esprit de Dieu » qui aurait « élu demeure dans le Tabernacle » ainsi que dans d’autres lieux. Contrairement au Coran, le mot Shekinah n’apparaît pas dans la Bible. On y trouve plutôt le mot « mishkan » ou « shakan », auquel on donne généralement le sens d’habiter, prendre une demeure, en se basant sur le verbe hébreu shakan, de la racine sémitique sh.k.n qui signifie comme en arabe habiter, se loger. Le mot arabe, outre le sens d’habiter auquel il renvoie comme le fait l’hébreu, désigne aussi l’état de grâce, de sérénité, de calme et d’apaisement, lié à son usage dans le Coran. L'absence du mot Shekinah dans la Bible laisse supposer que les rabbins se seraient basés sur la notion arabe et coranique en empruntant ce mot pour expliquer le concept biblique de « mishkan » ou « shakan ».

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La Fama Fraternitatis nous dit que Christian Rose-Croix a appartenu à une petite noblesse d’Allemagne et qu’il fut élevé dans un monastère où il vivait dans la mystique de la terre sainte.

Cela est en rapport direct avec l’Église de Connaissance, et donc ésotériques, qui caractérise les couvents et monastères du XVIIe siècle.

À l’âge de 16 ans, (lire « Isix » ou Isis) il va réaliser son vœu.

Dans la mythologie Égyptienne Isis rassemble les 13 marceaux de son époux coupé en 14 morceaux. La seule partie introuvable, malgré tous ses efforts et l'aide des obligeants crocodiles, fut le membre viril car il avait été mangé par des poissons. Isis se résolut à fabriquer un phallus artificiel en argile et le consacra. Elle insuffla à Osiris le souffle de la vie, et lui donna un fils, Horus.

Cet âge de 16 ans montre que Christian Rose-croix va faire œuvre de vie.

Parti pour une longue route, il entend parler des sages de l’Arabie. Il renonce aussitôt à son pèlerinage et se rend à Damcar (actuel Yémen). Averti de son arrivée les sages l’accueillent. Ils lui enseignent l’Arabe, les mathématiques et la physique.

Nous voyons là que Christian Rose-Croix est formé dans une école qui ressemble étrangement aux maisons de la sagesse comme celle du Caire ou les chrétiens, les Juifs et les musulmans étudiaient ensemble, et qui était dépositaire (malgré son incendie) de documents issus de l’immense bibliothèque d’Alexandrie.

Christian Rose-croix traduira en latin le fameux livre M, censé contenir tous les secrets de l’univers.

Évidemment, le Livre M doit se lire « Livre j’aime » en d’autres terme le livre qui traite à la foi de l’amour et de l’aimant. Cet aimant étant le plus grand secret de l’alchimie car il attire les puissances cosmiques et permet d’être en relation avec les secrets de l’univers.

Il passe alors plusieurs années dans divers pays arabes. Rentré ensuite en Europe, il tente de communiquer son savoir. En vain ! (ce savoir est incommunicable).

Il retourne en Allemagne, où, s’étant fait construire une vaste demeure, il se livre à des travaux personnels.

Après cinq ans de durs labeurs, il appelle cinq frères qu’il avait connus dans son monastère d’origine. C’est avec eux qu’il forme le premier noyau de la fraternité. Nous voyons là que Rose-croix reste dans un milieu chrétien de l’Église ésotérique de connaissance. Ils mettent au point un langage secret, font des miracles, guérissent des malades, recrutent de nouveaux membres. Évidemment, les miracles ne peuvent être imputés ici qu’à la pierre philosophale résultat du dur labeur de Christian Rose-croix et de ses études à Damcar. Ils se sont promis de tenir caché l’existence de leur ordre pendant cent ans.

À la mort de Christian, le lieu de sa sépulture est perdu. C’est un frère qui le découvre en opérant des transmutations. Au centre d’une pièce voûtée, dans un cercueil se tient la dépouille intacte de Christian qui a à la main un petit livre orné d’or. Sa lecture indique qu’il connaissait tous les événements passés, présents et à venir. Les disciples referment ensuite le tombeau de leur maître et se répandent dans le monde pour continuer son œuvre.

Nous voyons un fait capital : la Rose-Croix s’avère être d’abord une école d’alchimie.

Outre la biographie de Christian, les auteurs de la Fama Fraternitatis affirment qu’il existe une correspondance absolue entre notre système solaire ou microcosme et l’univers ou macrocosme. Une mathématique dont Rose-Croix a eu le secret qui permet de saisir cette correspondance et d’en user pour le bien de l’humanité. Il s’agit là encore du fameux livre M dont j’ai parlé.

Science de la nature (alchimie), fraternité envers tous les hommes (frères de son monastère, donc frères dans le sacerdoce) et montée vers la divinité s’avèrent synonymes.

Il est normal qu’une pareille histoire ait enflammé les imaginations. Imagination qui réduit au silence les cinq années de dur labeur de Christian en créant des sociétés rosicruciennes préoccupées par le culte du mystère mais dont la connaissance réelle de l’alchimie avec sa face chrétienne reste à prouver.

3 mars 2018

INTERVENTION de Alain TEROL,

« Le Franc

Pourquoi ce titre ? Tout simplement pour mettre

en exergue le symbolisme et le rôle de l’Alchimie au sein de notre Rite. C’est d’ailleurs une des spécificités de la pratique maçonnique française, car l’alchimie n’est pas présente dans la maçonnerie anglo-saxonne.

Or, aujourd’hui l’Alchimie est méconnuesouvent ! Pour expliquer par exemple le succès d’une série télévisée, par la complicité du jeux des acteurs, pour qualifier le sublime d’un parfum, pour l’obtention d’un grand cru, pour souligner l’art culinaire raffiné d’un grand chef….

Donc quand on utilise aujourd’hui lperfection, perfection qui est fondamentalement le but de la démarche maçonnique.

Académie Septimanie Montpellier

INTERVENTION de Alain TEROL, modérateur Pierre DUNAN

Le Franc-maçon, un alchimiste qui s’ignore »

? Tout simplement pour mettre

exergue le symbolisme et le rôle de l’Alchimie au sein de notre Rite. C’est d’ailleurs une des spécificités de la pratique maçonnique française, car l’alchimie n’est pas présente dans la

Il peut paraître surprenant, voire saugrvouloir associer une démarche purement spirituelle avec une discipline perçue comme essentiellement opérative.

Et pourtant, dès le cabinet de réflexion, nous sommes mis en présence du sigle V.I.T.R.I.O.L. ainsi qu’avec du soufre, du mercure et du sel, symboles éminemment alchimiques. Les rapports entre Franc Maçonnerie et Alchimie s’affichent donc à notre regard alors même que nous sommes encore que néophyte.

aujourd’hui l’Alchimie est méconnue : et pourtant, on en parle iquer par exemple le succès d’une série

télévisée, par la complicité du jeux des acteurs, pour qualifier le sublime d’un parfum, pour l’obtention d’un grand cru, pour souligner l’art culinaire raffiné d’un grand chef….

Donc quand on utilise aujourd’hui le terme « Alchimie », c’est toujours pour signaler la qualité ou la perfection, perfection qui est fondamentalement le but de la démarche maçonnique.

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modérateur Pierre DUNAN :

exergue le symbolisme et le rôle de l’Alchimie au sein de notre Rite. C’est d’ailleurs une des spécificités de la pratique maçonnique française, car l’alchimie n’est pas présente dans la

Il peut paraître surprenant, voire saugrenu de vouloir associer une démarche purement spirituelle avec une discipline perçue comme essentiellement opérative.

Et pourtant, dès le cabinet de réflexion, nous sommes mis en présence du sigle V.I.T.R.I.O.L. ainsi qu’avec du soufre, du

sel, symboles éminemment alchimiques. Les rapports entre Franc Maçonnerie et Alchimie s’affichent donc à notre regard alors même que nous sommes

», c’est toujours pour signaler la qualité ou la perfection, perfection qui est fondamentalement le but de la démarche maçonnique.

3 mars 2018

Si pour parvenir à cette perfection, le franc maçon part à la recherche de la Parole Perdue, l’alchimiste lui veut retrouver le Secret Perdu, celui de la mystérieuse Pierre Philosophale permettant, selon la légende, de transformer tout ce qui existe en sa forme la plus parfaite.

Par ailleurs, comme le Franc Maçon doit travailler sur lui même pour tailler sa pierre brute, l’alchimiste ne peut perfectionner la matière s’il ne s‘est pas lui même perfectionné.

Enfin, comme la spiritualité de l’époque où la Francstructure est religieuse, l’élaboration des divers rites a souvent été influencée par le mythe du péché originelperfection dans laquelle baignait le jardin d’EDEN : il en résulte que la perfection que visent les enfants de la Veuve est celle de l’androgyne primitif, celui qui, selon la Genèse est créé par Elohim à son image, puisque « mâle et femelle il le créa

Quant à l’adepte, il symbolise lui la réalisation du Grand œuvre par le REBIS, l’être double, l’hermapConnaissance et d’Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté

A l’évidence, Alchimie et Francidentité d'ésotérisme et même but initiatique ce qui se traduit par des symboles, pour la premiet, pour la seconde, ma

Cependant, un symbole leur est commun

Académie Septimanie Montpellier

Si pour parvenir à cette perfection, le franc maçon part à la recherche de la Parole Perdue, e lui veut retrouver le Secret Perdu, celui de la mystérieuse Pierre Philosophale

permettant, selon la légende, de transformer tout ce qui existe en sa forme la plus parfaite.

Par ailleurs, comme le Franc Maçon doit travailler sur lui même pour r sa pierre brute, l’alchimiste ne peut perfectionner la matière s’il ne

s‘est pas lui même perfectionné.

Enfin, comme la spiritualité de l’époque où la Franc-Maçonnerie se structure est religieuse, l’élaboration des divers rites a souvent été influencée par le mythe du péché originel entrainant la chute qui a rompu la perfection dans laquelle baignait le jardin d’EDEN : il en résulte que la

nts de la Veuve est celle de l’androgyne primitif, celui qui, selon la Genèse est créé par Elohim à son image,

mâle et femelle il le créa ».

Quant à l’adepte, il symbolise lui la réalisation du Grand œuvre par le REBIS, l’être double, l’hermaphrodite fils d’Hermès dieu de la Connaissance et d’Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté

A l’évidence, Alchimie et Franc-Maçonnerie présentent donc même identité d'ésotérisme et même but initiatique ce qui se traduit par des symboles, pour la première, empruntés à l’astrologie et à la fonderie et, pour la seconde, majoritairement à l'art de bâtir.

Cependant, un symbole leur est commun :

Car cette mystérieuse Pierre Philosophale connue du seul HERMES TRMEGISTE, symbolisée par la pierre cubique à pointe pour l’alchimiste médiéval, si elle représente en Alchimie tant la perfection que l’adepte réalisé, elle représente aussi le chef-d’œuvre symbolique que tout maçon doit parvenir à finaliser en sa qualité de compagnon fini, pour devenir un parfait maçon.

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Si pour parvenir à cette perfection, le franc maçon part à la recherche de la Parole Perdue, e lui veut retrouver le Secret Perdu, celui de la mystérieuse Pierre Philosophale

permettant, selon la légende, de transformer tout ce qui existe en sa forme la plus parfaite.

Par ailleurs, comme le Franc Maçon doit travailler sur lui même pour r sa pierre brute, l’alchimiste ne peut perfectionner la matière s’il ne

Quant à l’adepte, il symbolise lui la réalisation du Grand œuvre par le hrodite fils d’Hermès dieu de la

Connaissance et d’Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté.

Maçonnerie présentent donc même identité d'ésotérisme et même but initiatique ce qui se traduit par des

ère, empruntés à l’astrologie et à la fonderie joritairement à l'art de bâtir.

Car cette mystérieuse Pierre Philosophale connue du seul HERMES TRMEGISTE, symbolisée par la pierre cubique à

si elle représente en Alchimie tant la perfection que l’adepte réalisé, elle

d’œuvre symbolique que tout maçon doit parvenir à finaliser en sa qualité de compagnon fini, pour

3 mars 2018

Cette pierre cubique à pointe est un apport de la philosophie grecque. Dans le creuset d’Alexandrie, elle viendra enconcepts alchimiques avec la contrib

- d’EMPEDOCLE et ses quatre éléments principes, Terre, Eau, Air, Feu, racines de toutes chose

- le 5ème élément d’ARISTOTE l’éther qui deviendra plus tard la Quinte Essence ainsi que les quatre caractéristiques de la matière, le chaud, le froid, le sec et l’humide, chaque élément principe ayant deux caractéristiques.

Ainsi le Feu est chaud et sec, alors que la Terre est sèche et froide. Tous ces concepts grecs sur la structure de la matière sont en relation grâce à la Pierre cubique à pointe. Les quatre éléments sont représentés par les arêtes horizontales de la face supérieure du cube, ecaractéristiques par les arêtes verticales. C’est la copulation de chaud et du sec qui conduit au Feu, mais si on change une qualité, le chaud par le froid par exemple, on change d’élément puisque le Feu se transforme en Terre.

C’est le principe de la trans-élémentation de PLATON que l’alchimiste appellera transmutation. La pointe symbolise la matière sublimée, la Quinte Essence où toutes les oppositions fusionnent harmonieusement, l’Eau avec le Feu, le chaud avec le froid…

C’est le retour de la multitude à l’Unité primordiale, c’est une référence au symbolisme du Centre, ce Centre but de la quête du Franc Maçon.

En clair, l’image de l’ascension vers la Transcendance du Franc Maçon correspond à la recherche de la Pierre Philosophale de l’Alchimiste.

Toutes deux concernent la construction de l’être, notre Franc Maçonnerie en prônant la primauté de l’Esprit sur la matière, l’Alchimie visant à corporifier l’Esprit par la spiritualisation de la matière.

A l’évidence donc, Franc Maçonnerie et Alchimie ont une très grande affinité, toute deux partageant le même qualificatif, celui d’Art Royal. Mais la similitude entre les deux symbolismes alchimique et maçonnique ne s’arrête pas là.

Académie Septimanie Montpellier

Elle figure d’ailleurs sur le tableau de loge du 1pour montrer le but à atteindre par l’initié représenté par la pierre brute, tableau de loge qui donne ici l’Alfa et l’Oméga de la démarche maçonnique.

pointe est un apport de la philosophie grecque. Dans le creuset d’Alexandrie, elle viendra enrichir les

avec la contribution du Pythagorisme,

d’EMPEDOCLE et ses quatre éléments principes, Terre, Eau, Air, Feu, racines de toutes choses, avec

élément d’ARISTOTE l’éther qui deviendra plus tard la Quinte Essence ainsi que les quatre caractéristiques de la matière, le chaud, le froid, le sec et l’humide, chaque élément principe ayant deux caractéristiques.

ud et sec, alors que la Terre est sèche et froide. Tous ces concepts grecs sur la structure de la matière sont en relation grâce à la Pierre cubique à pointe. Les quatre éléments sont représentés par les arêtes horizontales de la face supérieure du cube, ecaractéristiques par les arêtes verticales. C’est la copulation de chaud et du sec qui conduit au Feu, mais si on change une qualité, le chaud par le froid par exemple, on change d’élément puisque le Feu se transforme en Terre.

élémentation de PLATON que l’alchimiste appellera transmutation. La pointe symbolise la matière sublimée, la Quinte Essence où toutes les oppositions fusionnent harmonieusement, l’Eau avec le Feu, le chaud avec le froid…

de la multitude à l’Unité primordiale, c’est une référence au symbolisme du Centre, ce Centre but de la quête du Franc Maçon.

En clair, l’image de l’ascension vers la Transcendance du Franc Maçon correspond à la recherche lchimiste.

Toutes deux concernent la construction de l’être, notre Franc Maçonnerie en prônant la primauté de l’Esprit sur la matière, l’Alchimie visant à corporifier l’Esprit par la spiritualisation de la matière.

A l’évidence donc, Franc Maçonnerie et Alchimie ont une très grande affinité, toute deux partageant le même qualificatif, celui d’Art Royal. Mais la similitude entre les deux symbolismes alchimique et maçonnique ne s’arrête pas là.

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Elle figure d’ailleurs sur le tableau de loge du 1er degré, pour montrer le but à atteindre par l’initié représenté par la pierre brute, tableau de loge qui donne ici l’Alfa et l’Oméga

ud et sec, alors que la Terre est sèche et froide. Tous ces concepts grecs sur la structure de la matière sont en relation grâce à la Pierre cubique à pointe. Les quatre éléments sont représentés par les arêtes horizontales de la face supérieure du cube, et les quatre caractéristiques par les arêtes verticales. C’est la copulation de chaud et du sec qui conduit au Feu, mais si on change une qualité, le chaud par le froid par exemple, on change d’élément

élémentation de PLATON que l’alchimiste appellera transmutation. La pointe symbolise la matière sublimée, la Quinte Essence où toutes les oppositions fusionnent

de la multitude à l’Unité primordiale, c’est une référence au symbolisme du Centre,

En clair, l’image de l’ascension vers la Transcendance du Franc Maçon correspond à la recherche

Toutes deux concernent la construction de l’être, notre Franc Maçonnerie en prônant la primauté de l’Esprit sur la matière, l’Alchimie visant à corporifier l’Esprit par la spiritualisation de la matière.

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En effet, la devise du Rite Ecossais Ancien et Accepté exprimé dans un texte alchimique de Raymond Lulle du XIIIème siècle, Chaos », texte réimprimé et diffusé en 1784, deux ans avant que ne soit promulgué les premièresconstitutions du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Elle est recueillie par cinq toiles qui occupent exactement la place du pavé mosaïque, cinq symbolisant en alchimie la Quintessence. Dde ces toiles pour en extraire la rosée qui s’y est accumulée. Ils tiennent la place des deux colonnes, celle que domine le Soleil étant réputée mâle, et femelle celle que domine la Lune.

Un bélier et un taureau remplacent respectivement la pierre cubique à pointe et la pierre brute. Astrologiquement, le signe zodiacal du premier se situe le 21 mars, à l’équinoxe du printemps, et correspond à la montée du soleil, au passage de l’ombre à la lumière.

Au signe du taureau qui se situe le 21 avril, entre l’équinoxe du printemps et le solstice d’été, est associée la symbolique de la matière première, la terre maternelle.

Le seul but de ces deux traditions est de faire rejaillir symboliquement l’étincelle de Lumière prisonnière au sein de la matière, et elles puisent leur origine à la même sourceen quête de lumière. Et l’on ici retrouve la finalité de l’Alchimiste dont le but est de matérialiser l’Esprit et de spiritualiser la matière.

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u Rite Ecossais Ancien et Accepté « ORDO ab CHAOexprimé dans un texte alchimique de Raymond Lulle du XIIIème siècle, «

, texte réimprimé et diffusé en 1784, deux ans avant que ne soit promulgué les premièresconstitutions du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

On retrouve aussi des analogies entre les iconographies maçonnique et alchimique, avec par exemple la ressemblance frappante entre le tapis de loge et la quatrième planche du MUTUS LIBER, le livre muet, travers d’une série d’illustrations mystiques, présente la démarche à suivre pour l’accomplissement du Grand Œuvre.

Sur cette planche, les deux luminaires entourent un éventail rayonnant qui part du Centre de l’Univers et qui représente la rosée hermétique céleste, semence divine, agent et moteur de l’Oeuvre : cette rosée rappelle la lumière flamboyante de l’Orient.

Elle est recueillie par cinq toiles qui occupent exactement la place du pavé mosaïque, cinq symbolisant en alchimie la Quintessence. Deux paysans, un homme et une femme, essorent une de ces toiles pour en extraire la rosée qui s’y est accumulée. Ils tiennent la place des deux colonnes, celle que domine le Soleil étant réputée mâle, et femelle celle que domine la Lune.

aureau remplacent respectivement la pierre cubique à pointe et la pierre brute. Astrologiquement, le signe zodiacal du premier se situe le 21 mars, à l’équinoxe du printemps, et correspond à la montée du soleil, au passage de l’ombre à la lumière.

ne du taureau qui se situe le 21 avril, entre l’équinoxe du printemps et le solstice d’été, est associée la symbolique de la matière première, la terre maternelle.

Enfin, il en est de la Franc Maçonnerie qui prend corps au début du XVIIIème siècle exactement comme de la Fraternité des Roses Croix qui apparaît un siècle plus tôt s’imprègne de la spiritualité de l’Alchimie rayonnante dans toute l’Europe.

Franc-Maçons et Roses Croix considèrent que, point de rencontre entre le spirituel et le matériel, entre le céleste et le terrestre, l’homme est un Temple vivant car c’est au fond de lui même que la pierre brute se transforme en Pierre Philosophale.

de ces deux traditions est de faire rejaillir symboliquement l’étincelle de Lumière sonnière au sein de la matière, et elles puisent leur origine à la même source

en quête de lumière. Et l’on ici retrouve la finalité de l’Alchimiste dont le but est de matérialiser l’Esprit et de spiritualiser la matière.

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ORDO ab CHAO » rejoint le concept « La Lumière tirée du

, texte réimprimé et diffusé en 1784, deux ans avant que ne soit promulgué les premières

On retrouve aussi des analogies entre les iconographies maçonnique et alchimique, avec par exemple la ressemblance frappante entre le tapis de loge et la quatrième planche du MUTUS LIBER, le livre muet, qui au travers d’une série d’illustrations mystiques, présente la démarche à suivre pour l’accomplissement du Grand

Sur cette planche, les deux luminaires entourent un éventail rayonnant qui part du Centre de l’Univers et qui

rmétique céleste, semence divine, : cette rosée rappelle la

Elle est recueillie par cinq toiles qui occupent exactement la place du pavé mosaïque, cinq eux paysans, un homme et une femme, essorent une

de ces toiles pour en extraire la rosée qui s’y est accumulée. Ils tiennent la place des deux colonnes, celle que domine le Soleil étant réputée mâle, et femelle celle que domine la Lune.

aureau remplacent respectivement la pierre cubique à pointe et la pierre brute. Astrologiquement, le signe zodiacal du premier se situe le 21 mars, à l’équinoxe du printemps, et

ne du taureau qui se situe le 21 avril, entre l’équinoxe du printemps et le solstice d’été, est

Enfin, il en est de la Franc Maçonnerie qui prend corps au ement comme de la Fraternité

qui apparaît un siècle plus tôt et qui s’imprègne de la spiritualité de l’Alchimie rayonnante dans

Maçons et Roses Croix considèrent que, point de el, entre le céleste et le

terrestre, l’homme est un Temple vivant car c’est au fond de lui même que la pierre brute se transforme en Pierre

de ces deux traditions est de faire rejaillir symboliquement l’étincelle de Lumière sonnière au sein de la matière, et elles puisent leur origine à la même source : celle de l’homme

en quête de lumière. Et l’on ici retrouve la finalité de l’Alchimiste dont le but est de matérialiser

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En fait, l’Alchimie est surtout l’héritage et le place de l’homme dans l’Univerapporter à l’homme des réponses à ses interrogations métaphysiques.

Car, quel que soit le continent où l’homme vit, au même questionnement qu’il se pose, il trouve souvent les mêmes réponses.

L’origine du sacré par exemple résulte de l’observation de la voûte étoilée par l’homme préhistoriqueuniformément au cours de la nuit autour de la 7la petite Ourse, l’étoile polaire, qui paraît fixe car elle est située sur l’axe de rotation de la tpar son immobilité qui lui suggère l’existence du Centre de l’univers, siège de l’Esprit.

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Cela est illustré par le tableau de Joseph WRIGTH (1771) où l’on voit l’alchimiste, ébloui, tomber à genoux devant la phosphorescence du produit qui apparait et s’échappe de son ballon.

Il vient sans le savoir de découvrir le phosphore. Symboliquement pour lui c’estmanifestation de l’Esprit qui jaillit de la matière,c’est l’intervention de cet agent spirituel, force cosmique primordiale, qui singularise l’Alchimie, et la place aux antipodes de la Chimie.

En fait, l’Alchimie est surtout l’héritage d’une véritable philosophie spéculant sur le sens du monde et le place de l’homme dans l’Univers, philosophie qui a fleurie sur tous les continents, pour apporter à l’homme des réponses à ses interrogations métaphysiques.

Car, quel que soit le continent où l’homme vit, au même questionnement qu’il se pose, il trouve

D’où l’existence d’un fond commun aux diverses traditions, spiritualités ou religions antiques, fond commun constituant ce qu’il d’appeler la Tradition primordiale dite des origines chère à René GUENON, dont les fondements vont se développer pendant des millénaires

- Tradition des origines qui sera particulièrement féconde dans les grandes civilisations antiques puisqu’eaboutira par exemple au Taoïsme en Chine, au Hatha-Yoga tantrique en Inde et à l’Alchimie en Egypte

- Tradition des origines qu’il faut prendre en compte pour comprendre cette science hermétique qui échappe à notre rationalité.

r exemple résulte de l’observation de la voûte étoilée par l’homme préhistorique : elle tourne uniformément au cours de la nuit autour de la 7ème étoile de la petite Ourse, l’étoile polaire, qui paraît fixe car elle est située sur l’axe de rotation de la terre. L’homme est frappé par son immobilité qui lui suggère l’existence du Centre de

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ustré par le tableau de Joseph WRIGTH (1771) où l’on voit l’alchimiste, ébloui, tomber à genoux devant la phosphorescence du produit qui apparait et s’échappe de son ballon.

Il vient sans le savoir de découvrir le phosphore. Symboliquement pour lui c’est la Lumière, manifestation de l’Esprit qui jaillit de la matière, et c’est l’intervention de cet agent spirituel, force cosmique primordiale, qui singularise l’Alchimie, et la place aux antipodes de la Chimie.

d’une véritable philosophie spéculant sur le sens du monde philosophie qui a fleurie sur tous les continents, pour

Car, quel que soit le continent où l’homme vit, au même questionnement qu’il se pose, il trouve

D’où l’existence d’un fond commun aux diverses traditions, spiritualités ou religions antiques, fond commun constituant ce qu’il est convenu d’appeler la Tradition primordiale dite des origines chère à René GUENON, dont les fondements vont se développer pendant des millénaires

Tradition des origines qui sera particulièrement féconde dans les grandes civilisations antiques puisqu’elle aboutira par exemple au Taoïsme en

Yoga tantrique en Inde et à l’Alchimie en Egypte

Tradition des origines qu’il faut prendre en compte pour comprendre cette science hermétique qui échappe à notre

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Pour lui, c’est grâce à l’Esprit qui habite la graine qu’elle donne la plante, puis la fleur et un fruitc’est grâce à l’Esprit que le recommencement de toute chose, comme chacun le vit au quotidien, ne seraitl’alternance du jour et de la nuit, des phases de la lune, des saisons…

C’est un cycle sans fin, des peintures rupestres symbolisant la renaissance de l’ancêtre dans le nouveau-né, car cette part d’Esprit est supposée immortelle avec l’idée qu’après la mort vient une renaissance.

Attesté en Mésopotamie, se serpentReprésentant initialement le cycle éternel de la nature, il deviendra le symbole de l’alchimiste sous le nom d’OUROBOROS.

Dans certaines représentations, OUROBOROS est moitié noir, moitié blanc. Il signifie alors plus largement l'union de deux principes opposés, la conciliation des contraires, le ciel et la terre, l’esprit la matière, le bien et le mal, le jour et la nuit….

On doit à ZOZIME, célèbre alchimiste alexandrin du IVème siècle de notre ère la formule tout » insérée au centre de l’OUROBOS pour exprimer l’union du monde terrestre figuré par le serpent et celui du monde céleste, représenté par le cercle

OUROBOROS exprime donc l’unité de l’Univers, car si la meilleure conception de l’unité est le point mathématique, le cercle qui n’a ni commencement ni fin en est le symbole le plus représentatif.

Cette unité de l’Univers sera exprimée dans la Table d’Emeraudeavec la célèbre maxime « Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut

Notons que la formule qui accompagne le symbole ophidien se retrouve dans l’instruction de l’apprenti sous la forme « UN est le TOUTdegrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

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Pour lui, c’est grâce à l’Esprit qui habite la graine qu’elle donne la plante, puis la fleur et un fruitc’est grâce à l’Esprit que le fruit donne une graine qui redonne la plante, perpétuel recommencement de toute chose, comme chacun le vit au quotidien, ne seraitl’alternance du jour et de la nuit, des phases de la lune, des saisons…

C’est un cycle sans fin, un serpent qui se mord la queuedes peintures rupestres symbolisant la renaissance de l’ancêtre dans le

né, car cette part d’Esprit est supposée immortelle avec l’idée qu’après la mort vient une renaissance.

Attesté en Mésopotamie, se serpent se retrouve aussi en Égypte, deux millénaires avant notre èreeprésentant initialement le cycle éternel de la nature, il deviendra le symbole de l’alchimiste sous

Dans certaines représentations, OUROBOROS est moitié noir, moitié blanc. Il signifie alors plus largement l'union de deux principes opposés, la conciliation des contraires, le ciel et la terre, l’esprit la matière, le bien et le mal, le jour et la nuit….

On doit à ZOZIME, célèbre alchimiste alexandrin du IVème siècle de notre ère la formule insérée au centre de l’OUROBOS pour exprimer l’union du monde terrestre figuré par le

serpent et celui du monde céleste, représenté par le cercle

OROS exprime donc l’unité de l’Univers, car si la meilleure conception de l’unité est le point mathématique, le cercle qui n’a ni commencement ni fin en est le symbole le plus

Cette unité de l’Univers sera exprimée dans la Table d’Emeraude qui apparaît au XIIème siècle, Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut

Notons que la formule qui accompagne le symbole ophidien se retrouve dans l’instruction de UN est le TOUT » et de plus OUROBOROS figure sur le sautoir d’un des

degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

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Pour lui, c’est grâce à l’Esprit qui habite la graine qu’elle donne la plante, puis la fleur et un fruit ; fruit donne une graine qui redonne la plante, perpétuel

recommencement de toute chose, comme chacun le vit au quotidien, ne serait-ce que dans

i se mord la queue, comme ce cercle des peintures rupestres symbolisant la renaissance de l’ancêtre dans le

né, car cette part d’Esprit est supposée immortelle avec l’idée

deux millénaires avant notre ère. eprésentant initialement le cycle éternel de la nature, il deviendra le symbole de l’alchimiste sous

Dans certaines représentations, OUROBOROS est moitié noir, moitié blanc. Il signifie alors plus largement l'union de deux principes opposés, la conciliation des contraires, le ciel et la terre, l’esprit la matière, le bien et le

On doit à ZOZIME, célèbre alchimiste alexandrin du IVème siècle de notre ère la formule « Un le insérée au centre de l’OUROBOS pour exprimer l’union du monde terrestre figuré par le

OROS exprime donc l’unité de l’Univers, car si la meilleure conception de l’unité est le point mathématique, le cercle qui n’a ni commencement ni fin en est le symbole le plus

qui apparaît au XIIème siècle, Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ».

Notons que la formule qui accompagne le symbole ophidien se retrouve dans l’instruction de

» et de plus OUROBOROS figure sur le sautoir d’un des

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Par ailleurs, on représente OUROBOROS à la fin de chaque tenue avec la chaine d’Unionchaine figure l’siècle par Stanislas de GAÏTA, elle relie les maçons présents et absents ou passés à l’Orient Eternel et se pratique autour de l’axe du monde.

Cet axe, en relation avec le Centre de l’univers est sensé relier l’homme à l’Esprit, première « émanation » de l’UN absolu. Véritable connexion entre ciel et terre, cet axe symbolise encore l’Unité de l’Univers. Pour l’alchimiste, il permet de passer de ldes transmutations successives, et par extension peut donner à l’adepte la possibilité de recouvrer son unité divine en œuvrant à son propre perfectionnement.

Pour le Franc Maçon, cet axe du monde est symbolisé parsuspendu à l’étoile polaire au dessus du tableau de logevoûte étoilée au pavé mosaïque, et permet de passer de la dualité à l’Unité.

C’est l’axe qui nous relie à l’UN, sans lequel une construction sacrée ne peut se dépermet de construire sur terre en fonction de l’harmonie céleste.

Sans axe pas de tenue car une véritable tenue est une réunion organisée autour de l’axe, en communion avec lui. Et au cours des circumambulations dextrorsum autour de cet axecéleste, descend sur terre et la terre s’élève vers le ciel afin que finalement l’esprit imprègne la matière.

On connaît d’autres représentations de l’axe du monde, comme les menhirs, les obélisques, les échelles, celle L’échelle qui nous concerne est celle des alchimistes que l’on trouve dans un médaillon à Notre Dame de Paris.

L’Alchimie y est représentée sur le socle du pilier trumeau du porche central, porche dit du jugement dernier, mais aussi nommé portail de lapparaît ex cathedra, au centre d’un médaillon circulaire figurant l’Ouroboros, l’échelle symbolisant l’élévation spirituelle.

Le sceptre tenu de la main gauche signifie le pouvoir que lui confère la connaissance. En effet, sa main droite tient et montre le livre de la Connaissance sous son double aspect : ouvert, comme l’oeil droit, c’est l’information exotérique, qui n’a pas de sens caché, fermé, comme l’œil gauche, c’est la Connaissance ésotérique, secrète. Tenus ensemble, ils sont leque le monde des apparences et celui de la réalité sont comme les deux faces d’une même pièce, indissociables..

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Par ailleurs, on représente OUROBOROS à la fin de chaque tenue avec la chaine d’Union : le triple balancement des bras à l’ouverture de la chaine figure l’ondulation du serpent cosmique. Introduite au XIXème siècle par Stanislas de GAÏTA, elle relie les maçons présents et absents ou passés à l’Orient Eternel et se pratique autour de l’axe du monde.

Cet axe, en relation avec le Centre de l’univers est sensé relier l’homme à l’Esprit, première » de l’UN absolu. Véritable connexion entre ciel et terre, cet axe symbolise encore

l’Unité de l’Univers. Pour l’alchimiste, il permet de passer de la multiplicité à l’Unité primordiale par des transmutations successives, et par extension peut donner à l’adepte la possibilité de recouvrer

à son propre perfectionnement.

Pour le Franc Maçon, cet axe du monde est symbolisé par le fil à plomb suspendu à l’étoile polaire au dessus du tableau de loge : il relie ainsi la voûte étoilée au pavé mosaïque, et permet de passer de la dualité à

C’est l’axe qui nous relie à l’UN, sans lequel une construction sacrée ne peut se dépermet de construire sur terre en fonction de l’harmonie céleste.

Sans axe pas de tenue car une véritable tenue est une réunion organisée autour de l’axe, en communion avec lui. Et au cours des circumambulations dextrorsum autour de cet axecéleste, descend sur terre et la terre s’élève vers le ciel afin que finalement l’esprit imprègne la

On connaît d’autres représentations de l’axe du monde, comme les menhirs, les obélisques, les échelles, celle de JACOB par exemple.L’échelle qui nous concerne est celle des alchimistes que l’on trouve dans un médaillon à Notre Dame de Paris.

L’Alchimie y est représentée sur le socle du pilier trumeau du porche central, porche dit du jugement dernier, mais aussi nommé portail de l’alchimie ; Elle apparaît ex cathedra, au centre d’un médaillon circulaire figurant l’Ouroboros, l’échelle symbolisant l’élévation

Le sceptre tenu de la main gauche signifie le pouvoir que lui confère la connaissance. En effet, sa main

e tient et montre le livre de la Connaissance sous son double aspect : ouvert, comme l’oeil droit, c’est l’information exotérique, qui n’a pas de sens caché, fermé, comme l’œil gauche, c’est la Connaissance ésotérique, secrète. Tenus ensemble, ils sont le signe que le monde des apparences et celui de la réalité sont comme les deux faces d’une même pièce, indissociables..

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Par ailleurs, on représente OUROBOROS à la fin de chaque tenue avec : le triple balancement des bras à l’ouverture de la

ondulation du serpent cosmique. Introduite au XIXème siècle par Stanislas de GAÏTA, elle relie les maçons présents et absents ou passés à l’Orient Eternel et se pratique autour de l’axe du monde.

Cet axe, en relation avec le Centre de l’univers est sensé relier l’homme à l’Esprit, première » de l’UN absolu. Véritable connexion entre ciel et terre, cet axe symbolise encore

a multiplicité à l’Unité primordiale par des transmutations successives, et par extension peut donner à l’adepte la possibilité de recouvrer

C’est l’axe qui nous relie à l’UN, sans lequel une construction sacrée ne peut se développer : il

Sans axe pas de tenue car une véritable tenue est une réunion organisée autour de l’axe, en communion avec lui. Et au cours des circumambulations dextrorsum autour de cet axe, alors le céleste, descend sur terre et la terre s’élève vers le ciel afin que finalement l’esprit imprègne la

On connaît d’autres représentations de l’axe du monde, comme les de JACOB par exemple.

L’échelle qui nous concerne est celle des alchimistes que l’on trouve

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Car, au delà de la sphère du monde apparent, il y a pour l’alchimiste l’Univers de la Connaissance. C’est le cheminement progressif l’alchimiste dans la parfaite connaissance de lui même et de la Nature qui lui permet de percer le voile des apparences, et de pénétrer ainsi les mystères de la mécanique célestela secrète manière dont toute les choses furent crées à l’UnArchitecte de l’Univers.

C’est pour nous le lieu de naissance de la Lumière qui flamboie à l’Orient, grâce à l’œil unique du Delta flamboyantcréa précise le ZOHAR, c’est la lumière de l’œil qui voit tout. Et ce Delta est le UN manifesté, car cet œil est l’unité qui devient trois en faisant apparaître les luminaires, le Soleil et la Lune, les deux yeux nés de cet œil unique.

Et comme l’illumination des trois petites lumières lors de l’ouverture des travaux est l’expression ternaire terrestre qui correspond au ternaire céleste, acte fondateur qui rattache la Tenue à la lumière de l’Orient et dont la finalité est de bâtir sur terre un lisavoir plein de

Et de tout temps ce lieu de nature céleste est le temple, l’homme essayant d’imiter l’harmonie de cet « cet ordre d’en hautd’en bas ».

Cette affirmation est confortée par le fait que seuls sept métaux et sept planètes sont connus dans l’antiquité, ce qui justifie le principe d’analogie entre le ciel et la terre et permet aussi de comprendre l’importance de l‘art de la fonderie, surtout chinoidans l’univers alchimique, les astres jouant pour l’adepte un rôle essentiel pour la réussite de ses opérations.

Sur les 7 métaux connus à l’époque, seul l‘or est toujoupépite : l’inaltérabilité terrestre » font de l’or le symbole de la perfection et de l’immortalité. Les autres métaux étaient extrais de mineraisle cinabre frappa l’esprit des fondeur

Chauffé, la pierre semble s’enflammer, tout en laissant couler un liquide argentéque du sulfure de mercure qui se décompose sous l’effet de la chaleur, libérant le soufre qui s’enflamme au contact de l’oxygène de l’air, et le mercminerai.

Mais si le cinabre est pur, quand tout le soufre a brulé, il ne reste plus que le mercure. Or tous les minerais connus à l’époque sont sous forme de sulfure ou d’oxyde qui semblent brûler aussi quand ils sont chauffés, en libérant de la gangue du minerai leur métal à l’état liquide qui a l’aspect du mercure, liquide ou nagent les impureté du minerai.

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Car, au delà de la sphère du monde apparent, il y a pour l’alchimiste l’Univers de la Connaissance. C’est le cheminement progressif l’alchimiste dans la parfaite connaissance de lui même et de la Nature qui lui permet de percer le voile des apparences, et de pénétrer ainsi les mystères de la mécanique célestela secrète manière dont toute les choses furent crées à l’Un », ce principe créateur que le franc-maçon appelle le Grand Architecte de l’Univers.

C’est pour nous le lieu de naissance de la Lumière qui flamboie à l’Orient, grâce à l’œil unique du Delta flamboyant : c’est la lumière originelle que Dieu créa précise le ZOHAR, c’est la lumière de l’œil qui voit tout. Et ce Delta est le UN manifesté, car cet œil est l’unité qui devient trois en faisant apparaître les luminaires, le Soleil et la Lune, les deux yeux nés de cet œil unique.

Et comme « tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en hautl’illumination des trois petites lumières lors de l’ouverture des travaux est l’expression ternaire terrestre qui correspond au ternaire céleste, acte fondateur qui rattache la Tenue à la lumière de l’Orient et dont la finalité est de bâtir sur terre un lieu qui soit de la nature du Ciel, à savoir plein de Sagesse, de Force et de Beauté.

Et de tout temps ce lieu de nature céleste est le temple, l’homme essayant cet ordre d’en haut » sous la forme d’un « ordre

e affirmation est confortée par le fait que seuls sept métaux et sept planètes sont connus dans l’antiquité, ce qui justifie le principe d’analogie entre le ciel et la terre et permet aussi de comprendre l’importance de l‘art de la fonderie, surtout chinoise et de l’astrologie mésopotamienne dans l’univers alchimique, les astres jouant pour l’adepte un rôle essentiel pour la réussite de ses

Sur les 7 métaux connus à l’époque, seul l‘or est toujoul’inaltérabilité et la couleur de cette « lumière solidifié» font de l’or le symbole de la perfection et de l’immortalité. Les

autres métaux étaient extrais de minerais : l’un d’entre eux, rouge vermillon, le cinabre frappa l’esprit des fondeurs...

Chauffé, la pierre semble s’enflammer, tout en laissant couler un liquide argentéque du sulfure de mercure qui se décompose sous l’effet de la chaleur, libérant le soufre qui s’enflamme au contact de l’oxygène de l’air, et le mercure qui s’écoule au m

Mais si le cinabre est pur, quand tout le soufre a brulé, il ne reste plus que le mercure. Or tous les minerais connus à l’époque sont sous forme de sulfure ou d’oxyde qui semblent brûler aussi quand s sont chauffés, en libérant de la gangue du minerai leur métal à l’état liquide qui a l’aspect du

mercure, liquide ou nagent les impureté du minerai.

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Car, au delà de la sphère du monde apparent, il y a pour l’alchimiste l’Univers de la Connaissance. C’est le cheminement progressif de l’alchimiste dans la parfaite connaissance de lui même et de la Nature qui lui permet de percer le voile des apparences, et de pénétrer ainsi les mystères de la mécanique céleste, « pour connaître la secrète manière dont toute les choses furent crées à partir de

maçon appelle le Grand

C’est pour nous le lieu de naissance de la Lumière qui flamboie à l’Orient, u

créa précise le ZOHAR, c’est la lumière de l’œil qui voit tout. Et ce Delta est le UN manifesté, car cet œil est l’unité qui devient trois en faisant apparaître les

ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut », l’illumination des trois petites lumières lors de l’ouverture des travaux est l’expression ternaire terrestre qui correspond au ternaire céleste, acte fondateur qui rattache la Tenue à la lumière de l’Orient et dont la

eu qui soit de la nature du Ciel, à

e affirmation est confortée par le fait que seuls sept métaux et sept planètes sont connus dans l’antiquité, ce qui justifie le principe d’analogie entre le ciel et la terre et permet aussi de

se et de l’astrologie mésopotamienne dans l’univers alchimique, les astres jouant pour l’adepte un rôle essentiel pour la réussite de ses

Sur les 7 métaux connus à l’époque, seul l‘or est toujours pur, sous forme de lumière solidifié », de ce « soleil

» font de l’or le symbole de la perfection et de l’immortalité. Les : l’un d’entre eux, rouge vermillon,

Chauffé, la pierre semble s’enflammer, tout en laissant couler un liquide argenté : le cinabre n’est que du sulfure de mercure qui se décompose sous l’effet de la chaleur, libérant le soufre qui

ure qui s’écoule au milieu des impuretés du

Mais si le cinabre est pur, quand tout le soufre a brulé, il ne reste plus que le mercure. Or tous les minerais connus à l’époque sont sous forme de sulfure ou d’oxyde qui semblent brûler aussi quand s sont chauffés, en libérant de la gangue du minerai leur métal à l’état liquide qui a l’aspect du

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On en conclut que tous les métaux contenaient ces deux principes dits philosophiques : Soufre chaud et sec, actif donc masculin, et Mercure froid et humide puisque liquide, passif donc féminin, et qu’il était possible de séparer ces deux principes de la matière.

Les voici représentés, un millénaire plus tard, par l’alchimiste médiéval, associé pour le mepour le soufre au soleil.

Dès le IIème siècle avant JC, les alchimistes chinois pensèrent que, séparés au sein de la terre, Soufre et Mercure étaient sans cesse attirés l’un vers l’autre, et se combinaient en diverses proportions sous l’action du feu central pour former l’or et tous les minerais et que seule la différence de température au sein de la terre produisait leur variété.

Et comme dans de nombreux mineraiscas du minerai extrait du fleuve Pactole oùexistait une sorte de vie commune à tous les métaux.

Après leur naissance et par maturation dans la matrice terre, ils étaient sensés se transformer lentement l’un en l’autre, jusqu’à l’or, vers leur perfection.

C’est la base de la théorie de la transmutation, sensé se faire naturellement dans la Nature, processus que l’alchimiste voudra accélérer grâce à la Pierre Philosophale.nature ainsi que la Nature sert de modèle à l’œuvre alchimique.

On crût même possible d’enclencher ce processus en utilisant, comme ferment de petites quantités d’or mélangées à d’autres métaux...produit le blé et l’homme produit l’homme

L’astrologie nait en Mésopotamie, deux millénaires av JC, de l’observation précise du mouvement des étoiles. C’est la découverte qu’il existe un ordre céleste parfait, puisque tous les mouvements suivent un ordre déterminé et que l’on peut prévoir avec prél’espace.

Aussi connaît-on 7 planètes « errantes traditionnellesseules que les moyens rudimentaires de l’époque permettaient de repérer et qui, pour les anciens, se déplaçaient indépendamment de l’ensemble de la voûte céleste.

Académie Septimanie Montpellier

On en conclut que tous les métaux contenaient ces deux principes dits philosophiques : Soufre sec, actif donc masculin, et Mercure froid et humide puisque liquide, passif donc féminin,

et qu’il était possible de séparer ces deux principes de la matière.

Les voici représentés, un millénaire plus tard, par l’alchimiste médiéval, associé pour le mercure à la lune, et pour le soufre au soleil.

siècle avant JC, les alchimistes chinois pensèrent que, séparés au sein de la terre, Soufre et Mercure étaient sans cesse attirés l’un vers l’autre, et se combinaient en diverses

l’action du feu central pour former l’or et tous les minerais et que seule la différence de température au sein de la terre produisait leur variété.

Et comme dans de nombreux minerais, on trouve l’or mélangé à d’autres métaux, ce qui était le rai extrait du fleuve Pactole où l’or était mélangé à l’argent, cela inspira l’idée qu’il

vie commune à tous les métaux.

Après leur naissance et par maturation dans la matrice terre, ils étaient sensés se transformer en l’autre, jusqu’à l’or, vers leur perfection.

C’est la base de la théorie de la transmutation, sensé se faire naturellement dans la Nature, processus que l’alchimiste voudra accélérer grâce à la Pierre Philosophale. « L’art est imitation de la nature dans son mode d’opérer » dit un adage alchimique signifiant ainsi que la Nature sert de modèle à l’œuvre alchimique.

On crût même possible d’enclencher ce processus en utilisant, comme ferment de petites quantités d’or mélangées à d’autres métaux... car pensait-on, l’or engendre l’or comme le blé produit le blé et l’homme produit l’homme.

L’astrologie nait en Mésopotamie, deux millénaires av JC, de l’observation précise du mouvement des étoiles. C’est la découverte qu’il existe un ordre céleste parfait, puisque tous les mouvements suivent un ordre déterminé et que l’on peut prévoir avec précision la position d’une planète dans

errantes traditionnelles » semblant tourner autour de la terre, les seules que les moyens rudimentaires de l’époque permettaient de repérer et qui, pour les anciens,

ient indépendamment de l’ensemble de la voûte céleste.

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On en conclut que tous les métaux contenaient ces deux principes dits philosophiques : Soufre sec, actif donc masculin, et Mercure froid et humide puisque liquide, passif donc féminin,

siècle avant JC, les alchimistes chinois pensèrent que, séparés au sein de la terre, Soufre et Mercure étaient sans cesse attirés l’un vers l’autre, et se combinaient en diverses

l’action du feu central pour former l’or et tous les minerais et que seule la

on trouve l’or mélangé à d’autres métaux, ce qui était le l’or était mélangé à l’argent, cela inspira l’idée qu’il

Après leur naissance et par maturation dans la matrice terre, ils étaient sensés se transformer

C’est la base de la théorie de la transmutation, sensé se faire naturellement dans la Nature, processus que l’alchimiste voudra

L’art est imitation de la dit un adage alchimique signifiant

ainsi que la Nature sert de modèle à l’œuvre alchimique.

On crût même possible d’enclencher ce processus en utilisant, comme ferment de petites on, l’or engendre l’or comme le blé

L’astrologie nait en Mésopotamie, deux millénaires av JC, de l’observation précise du mouvement des étoiles. C’est la découverte qu’il existe un ordre céleste parfait, puisque tous les mouvements

cision la position d’une planète dans

semblant tourner autour de la terre, les seules que les moyens rudimentaires de l’époque permettaient de repérer et qui, pour les anciens,

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Et comme tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut, on associa tout naturellement les 7 « planètes traditionnelles » aux 7

Ainsi, pour l’alchimiste, les 7 plamétaux comme les planètes terrestres. Aujourd’hui, nous avons toujours la semaine planétaire d’origine mésopotamienne, avec les jours associés à un couple

Cette évolution du plomb vers l’or signifiait la réintégration de la nature humaine en sa noblesse originelle. On retrouve la même symbolique avec le jeu de la marelle où, à partir de la terre, il faut faire sept pas dont cinq à cloche-

Comme tous les textes alchimiques anciens le révèlent, dès Zosime de Panopolisphases dont les apparitions successives résultaient de la succession des divers feux nécessaires à l’a- c’est d’abord l’œuvre au noir, noire comme la nuit (négrido)- puis blanche comme la lumière du jour à l’aube (albédo) - puis jaune comme le soleil à son zénith (citrinas) - et enfin rouge comme

Exactement comme l’apparition successiveéternelle, apparition décrite dans le traité alchimique chinois Cantongqi (1420).

Ces quatre phases sont citées par les alchimistes jusqu’à la fin du XVIème siècle, pusera de moins en moins mentionnée, le dernier à la signaler est Michael MAIER en 1618 qui évoque encore « l’aérienne teinte citrineintermédiaire : l’alchimie opérative se coupera alors

Depuis Alexandrie jusqu’à l’époque médiévale, l’Alchimie ne change pas fondamentalement de nature. Du XIIème siècle jusqu’au d’alchimistes : les souffleurs, et les philosophe

Académie Septimanie Montpellier

Et comme tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut, on associa tout naturellement » aux 7 « métaux alchimiques ».

Ainsi, pour l’alchimiste, les 7 planètes seront considérées comme les métaux du ciel et les 7 métaux comme les planètes terrestres. Aujourd’hui, nous avons toujours la semaine planétaire d’origine mésopotamienne, avec les jours associés à un couple planète métal.

En Mésopotamie, la révolution de ces planètes était représentée par la structure circulaire des ziggourats, avec sept étages revêtus chacun d’une couleur spécifique de l’arc en ciel, chaque étage étant en relation avec un métal.

Ces ziggourats symbolisaient l’évolution des métaux perfection, puisque du métal le plus vil représentant l’état chaotique, le plomb situé au niveau de la terre en relation avec Saturne, on arrivait au plus parfait, l’or au sommet du ziggourat, en relation avec le Soleil.

omb vers l’or signifiait la réintégration de la nature humaine en sa noblesse originelle. On retrouve la même symbolique avec le jeu de la marelle où, à partir de la terre, il faut

-pied pour parvenir au ciel.

Comme tous les textes alchimiques anciens le révèlent, dès Zosime de Panopolis, le Grand Œuvre alchimique était sensé se dérouler en quatre phases dont les apparitions successives résultaient de la succession des divers feux nécessaires à l’accomplissement du Grand Œuvre:

c’est d’abord l’œuvre au noir, noire comme la nuit (négrido)puis blanche comme la lumière du jour à l’aube (albédo) puis jaune comme le soleil à son zénith (citrinas) et enfin rouge comme le soleil au couchant (rubedo)

comme l’apparition successive des couleurs lors de la préparation de l’élixir de vie éternelle, apparition décrite dans le traité alchimique chinois Cantongqi (1420).

Ces quatre phases sont citées par les alchimistes jusqu’à la fin du XVIème siècle, pusera de moins en moins mentionnée, le dernier à la signaler est Michael MAIER en 1618 qui

l’aérienne teinte citrine ». Ensuite, la Citrinas ne fait plus figure que d’étape : l’alchimie opérative se coupera alors de sa transcendance.

Depuis Alexandrie jusqu’à l’époque médiévale, l’Alchimie ne change pas fondamentalement de siècle jusqu’au début du XVIème siècle, on peut distinguer deux espèces

: les souffleurs, et les philosophes hermétiques

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Et comme tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut, on associa tout naturellement

nètes seront considérées comme les métaux du ciel et les 7 métaux comme les planètes terrestres. Aujourd’hui, nous avons toujours la semaine planétaire

planète métal.

tion de ces planètes était représentée par la structure circulaire des ziggourats, avec sept étages revêtus chacun d’une couleur spécifique de l’arc en ciel, chaque

Ces ziggourats symbolisaient l’évolution des métaux vers leur perfection, puisque du métal le plus vil représentant l’état chaotique, le plomb situé au niveau de la terre en relation avec Saturne, on arrivait au plus parfait, l’or au sommet du ziggourat,

Comme tous les textes alchimiques anciens le révèlent, dès Zosime de le Grand Œuvre alchimique était sensé se dérouler en quatre

phases dont les apparitions successives résultaient de la succession des du Grand Œuvre:

c’est d’abord l’œuvre au noir, noire comme la nuit (négrido) puis blanche comme la lumière du jour à l’aube (albédo)

le soleil au couchant (rubedo)

des couleurs lors de la préparation de l’élixir de vie éternelle, apparition décrite dans le traité alchimique chinois Cantongqi (1420).

Ces quatre phases sont citées par les alchimistes jusqu’à la fin du XVIème siècle, puis la citrinas sera de moins en moins mentionnée, le dernier à la signaler est Michael MAIER en 1618 qui

Ensuite, la Citrinas ne fait plus figure que d’étape

Depuis Alexandrie jusqu’à l’époque médiévale, l’Alchimie ne change pas fondamentalement de siècle, on peut distinguer deux espèces

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Les premiers dépourvus de théorie travaillaient empiriquement sur des produits hétéroclites. Ils sont devenus, par tous les produits qu’ils ont synthétisés, les précurseurs des chimistes.

Les philosophes hermétiques s’adonnaient pierre philosophale, mais ils ne travaillaient que sur les métauxde la recherche intérieure, ils s’adonnaient aussi à une alchimie spirituelle ayant pour but de purifier leur personnalité en vue de connaître l’illumination.

A partir de PARACELCE, l’Alchimie va évoluer. C’est tout d’abord la théorie de l’existence d’un troisième principe philosophique.

En effet, constatant que la chair du bétail ne peut se putréfier quand elle subit la salaisonPARACELCE imagine en 1531Mercure Philosophiques de se séparer.

Soufre, Mercure et Sel deviennent alors les trois principes caractérisant toute substance, les deux premiers symbolisant respectivement les propriétés donnant forme à cette matière.

On peut alors expliquer l’apparition de cendres quand on brûle du bois, cendres correspondant à la présence du Sel qui se manifeste alors que le Soufre brûle. Mais comme ici du Mercun’apparaît pas, on pense qu’il s’est volatilisé. D’où l’expression le «Mercure par rapport au Soufre qui devient le «

Et le Solve consistera à séparer le FCoagula devra les réunir. C’est le but du Grand Œuvre.

Et si la Pierre alors obtenue ne transmute les métaux vils qu’en Argent, c’est l’l’Œuvre au rouge correspondant à la Pierre les transformant en Or.

L’alchimie spirituelle sans pratique opératoire apparGerhard DORN qui établit une correspondance entre les stades du Grand Œuvre et les étapes d’une transmutation spirituelle.

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Les premiers dépourvus de théorie travaillaient empiriquement sur des produits hétéroclites. Ils sont devenus, par tous les produits qu’ils ont synthétisés, les précurseurs des chimistes.

Les philosophes hermétiques s’adonnaient aussi à la recherche de la pierre philosophale, mais ils ne travaillaient que sur les métaux : pèlerins de la recherche intérieure, ils s’adonnaient aussi à une alchimie spirituelle ayant pour but de purifier leur personnalité en vue de connaître

l’Alchimie va évoluer. C’est tout d’abord la théorie de l’existence d’un oisième principe philosophique.

En effet, constatant que la chair du bétail ne peut se putréfier quand elle subit la salaison1531 un 3ème principe philosophique Sel qui empêcherait

e Philosophiques de se séparer.

Soufre, Mercure et Sel deviennent alors les trois principes caractérisant toute substance, les deux premiers symbolisant respectivement les propriétés actives et passives de la matière, le Sel

On peut alors expliquer l’apparition de cendres quand on brûle du bois, cendres correspondant à la présence du Sel qui se manifeste alors que le Soufre brûle. Mais comme ici du Mercun’apparaît pas, on pense qu’il s’est volatilisé. D’où l’expression le « volatilMercure par rapport au Soufre qui devient le « fixe ».

Et le Solve consistera à séparer le Fixe du Volatil, c’est l’Oeuvre au Noir. Après leur pCoagula devra les réunir. C’est le but du Grand Œuvre.

Et si la Pierre alors obtenue ne transmute les métaux vils qu’en Argent, c’est l’au rouge correspondant à la Pierre les transformant en Or.

Ces deux pierres, symbolisées par le REBIS ne se distinguent que par la couleur de ce dernier ainsi que par la présence à ses côtés de l’arbre lunaire pour la première, la seconde présentant en plus l’arbre solaire.

L’alchimie spirituelle sans pratique opératoire apparaît en 1568. C’est grâce à l’alchimiste belge Gerhard DORN qui établit une correspondance entre les stades du Grand Œuvre et les étapes

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Les premiers dépourvus de théorie travaillaient empiriquement sur des produits hétéroclites. Ils sont devenus, par tous les produits qu’ils ont

l’Alchimie va évoluer. C’est tout d’abord la théorie de l’existence d’un

En effet, constatant que la chair du bétail ne peut se putréfier quand elle subit la salaison, ilosophique Sel qui empêcherait Soufre et

Soufre, Mercure et Sel deviennent alors les trois principes caractérisant toute substance, les deux actives et passives de la matière, le Sel

On peut alors expliquer l’apparition de cendres quand on brûle du bois, cendres correspondant à la présence du Sel qui se manifeste alors que le Soufre brûle. Mais comme ici du Mercure liquide

volatil » pour désigner le

au Noir. Après leur purification, le

Et si la Pierre alors obtenue ne transmute les métaux vils qu’en Argent, c’est l’Œuvre au Blanc,

aît en 1568. C’est grâce à l’alchimiste belge Gerhard DORN qui établit une correspondance entre les stades du Grand Œuvre et les étapes

3 mars 2018

Car il est persuadé que l’alchimie est inhérente à la connaissance de soi, ce qu’il « Spéculativa Philosophia » : « Puissedans l’homme et non hors de lui

C’est lui qui, en 1581, transforme le mot vitriol qui jusqu’alors désignait l’acide sulfurique, en l’acronymTerre, et en Rectifiant, tu trouveras la Pierre Cachéedécrire les phases de l’Œuvre

« Visite l’intérieur de la Terre », c’est l’annonce de la méthode introspectivedésigne l’homme à spiritualiser qui doit apprendre à se connaître pour se sur lui même, de la gangue qui maintient prisonnière la parcelle de l’Esprit sommeiprofond de lui.

« En rectifiant » correspond à son amélioration, à son perfectionnement moral pour enfin la pierre cachée », la spiritualisation.

Pour Oswald Wirth, on peut comparer le déroulement du Grand Œuvre au cheminement de l’initié vers la maîtrise. Il considère en effet qu’elle est l’aboutissement de la véritable initiation maçonnique.

Et pour lui la Franc-maçonnerie ne serait, de ce point de vue, qu’une transp« la suite des opérations alchimiques et la succession des épreuves qu’ont à subir les franmaçons reposent sur une même symbolique transformation de l’homme « ignorantl’adepte, c’est tout simplement la perfection humaine pour l’initié

Ainsi, « visite l’intérieur de la terrela mort du vieil homme, du profane quputréfaction conduisant à la séparation des principes philosophiques. C’est l’postulant.

Les trois flacons contenant du soufre, du mercure et du sel sensés représenter disposition du postulant, par le seul fait de sa démdans les Ténèbres,

« En Rectifiant » est la deuxième étape qui concerne la transformation de à la purification des deux principes. Le Mercure, sur la colonne de la lune qui le symbolise, c’est l’Oeuvre au Blanc qui concerne l’apprenti. Puis l’Oeuvre au Jaune avec la purification du Soufre, sur la colonne du soleil, pour le compagnon.

« Enfin, « tu trouveras la pierre cachéeun Maître parfait : il peut occuper l’Orient car il a réussi à concilier le Soufre male et le Mercure femelle, les oppositions nécessaires et fécon

Académie Septimanie Montpellier

Car il est persuadé que l’alchimie est inhérente à la connaissance de soi, ce qu’il Puisse-t-il connaître que le plus grand trésor de l’homme existe ».

C’est lui qui, en 1581, transforme le mot vitriol qui jusqu’alors désignait l’acide sulfurique, en l’acronyme V.I.T.R.I.O.L. : «Terre, et en Rectifiant, tu trouveras la Pierre Cachéedécrire les phases de l’Œuvre alchimique adaptée à l’homme.

c’est l’annonce de la méthode introspective, car la terre, la matière, désigne l’homme à spiritualiser qui doit apprendre à se connaître pour se dépouiller, par un travail

de la gangue qui maintient prisonnière la parcelle de l’Esprit sommei

correspond à son amélioration, à son perfectionnement moral pour enfin la spiritualisation. Cet acronyme donne donc tout le plan de l’œuvre intérieure

peut comparer le déroulement du Grand Œuvre au cheminement de l’initié vers la maîtrise. Il considère en effet qu’elle est l’aboutissement de la véritable initiation

maçonnerie ne serait, de ce point de vue, qu’une transposition de l’alchimie car la suite des opérations alchimiques et la succession des épreuves qu’ont à subir les fran

maçons reposent sur une même symbolique et la transmutation des métaux correspond à la ignorant » en homme « instruit » et l’or que cherche à produire

l’adepte, c’est tout simplement la perfection humaine pour l’initié ».

visite l’intérieur de la terre » serait la première phase. C’est dans le cabinet de réflexion la mort du vieil homme, du profane qui va bientôt renaitre à une autre vie. En Alchimie, c’est la putréfaction conduisant à la séparation des principes philosophiques. C’est l’

Les trois flacons contenant du soufre, du mercure et du sel sensés représenter les 3 principes philosophiques sont là, symboliquement à la disposition du postulant, par le seul fait de sa démdans les Ténèbres, il a désiré la « Lumière ».

est la deuxième étape qui concerne la transformation de soià la purification des deux principes. Le Mercure, sur la colonne de la lune qui le symbolise, c’est l’Oeuvre au Blanc qui concerne l’apprenti. Puis l’Oeuvre au Jaune avec la purification du Soufre,

e compagnon.

tu trouveras la pierre cachée », c’est l’œuvre au Rouge. Le Franc Maçon est devenu : il peut occuper l’Orient car il a réussi à concilier le Soufre male et le Mercure itions nécessaires et fécondes.

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Car il est persuadé que l’alchimie est inhérente à la connaissance de soi, ce qu’il formule dans il connaître que le plus grand trésor de l’homme existe

C’est lui qui, en 1581, transforme le mot vitriol qui jusqu’alors désignait « Visite l’Intérieur de la

Terre, et en Rectifiant, tu trouveras la Pierre Cachée » qui ne fait que alchimique adaptée à l’homme.

, car la terre, la matière, dépouiller, par un travail

de la gangue qui maintient prisonnière la parcelle de l’Esprit sommeillant au plus

correspond à son amélioration, à son perfectionnement moral pour enfin « trouver Cet acronyme donne donc tout le plan de l’œuvre intérieure

peut comparer le déroulement du Grand Œuvre au cheminement de l’initié vers la maîtrise. Il considère en effet qu’elle est l’aboutissement de la véritable initiation

osition de l’alchimie car la suite des opérations alchimiques et la succession des épreuves qu’ont à subir les francs-

et la transmutation des métaux correspond à la et l’or que cherche à produire

serait la première phase. C’est dans le cabinet de réflexion i va bientôt renaitre à une autre vie. En Alchimie, c’est la

putréfaction conduisant à la séparation des principes philosophiques. C’est l’Œuvre au Noir pour le

Les trois flacons contenant du soufre, du mercure et du sel sensés les 3 principes philosophiques sont là, symboliquement à la

disposition du postulant, par le seul fait de sa démarche, parce qu’étant

soi : elle correspondrait à la purification des deux principes. Le Mercure, sur la colonne de la lune qui le symbolise, c’est l’Oeuvre au Blanc qui concerne l’apprenti. Puis l’Oeuvre au Jaune avec la purification du Soufre,

c’est l’œuvre au Rouge. Le Franc Maçon est devenu : il peut occuper l’Orient car il a réussi à concilier le Soufre male et le Mercure

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Les Roses Croix représentent alors la réussite de l’œuvre par noces chymiquessous l’égide de l’Evêque symbolisant le Sel d’ou le nom de l’Art d’Amour donné alors à l’alchimie.

Ainsi, nous pouvons rapprocher la triade maçonnique des trois degrés de la Loge symbolique à savoir Lune, Soleil et Delta Lumineux, avec les trois phases terminales du Grand Œuvre alchimique dont la réussite est représentée par le REBIS, ici à l’intérieur de l’œuphilosophique où se réalise l’œuvre.

Le globe ailé symbolise la matière qui se spiritualise en s’élevant, et le dragon représente l’unité de l’univers, car s’il rampe sur terre, ses ailes lui permettent aussi de voler.

Le triangle est relatif aux trois principes philosophiques, quant au carré, il concerne les quatre éléments. La quintessence est au centre de la croix. On remarque aussi les sept étoiles avec le symbole des sept métaux correspondants.

A côté de cette leune approche maçonnique est possibleREBIS avec le plan de la loge sphère ailée représentant la matière première de l’œuvre, le profane, jusqu’à l’Etoile flamboyante qui apparaît pour signifier la fin de l’œuvre. Enfin, apparaissent aussi l’Equerre et le Compas comme pour signalerfusion accomplie de l’Esprit et de la matière.

Notons qu’il est surprenant de trouver ici ces deux oualors qu’ils ne sont jamais utilisés en alchimie ou chez les Rose Croix.

De plus, ce Rebis qui date de 162il est vrai que dans de nombreuses cosmogonies, l’Equerre et le Compas sont souvent présents pour symboliser la terre et le ciel.

En conclusion, si les différences entre la Francanalogies n’y sont pas moins évidentes et ceux qui, les premiers, ont élaboré les rituels maçonniques, car le Rite Ecossais Ancien et Accepté présente par ailleurs plusieurs degrés à trè

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Les Roses Croix représentent alors la réussite de l’œuvre par noces chymiques » où l’union des deux principes philosophiques se fait sous l’égide de l’Evêque symbolisant le Sel d’ou le nom de l’Art d’Amour donné alors à l’alchimie.

nous pouvons rapprocher la triade maçonnique des trois degrés de la Loge symbolique à savoir Lune, Soleil et Delta Lumineux, avec les trois phases terminales du Grand Œuvre alchimique dont la réussite est représentée par le REBIS, ici à l’intérieur de l’œuf

ophique où se réalise l’œuvre.

Le globe ailé symbolise la matière qui se spiritualise en s’élevant, et le dragon représente l’unité de l’univers, car s’il rampe sur terre, ses

aussi de voler.

Le triangle est relatif aux trois principes philosophiques, quant au carré, il concerne les quatre éléments. La quintessence est au centre de la croix. On remarque aussi les sept étoiles avec le symbole des sept métaux correspondants.

A côté de cette lecture alchimique, même s’il faudrait inverser les côtés, une approche maçonnique est possible en faisant le rapprochement dREBIS avec le plan de la loge en allant de l’occident à l’orient, de la sphère ailée représentant la matière première de l’œuvre, le profane, jusqu’à l’Etoile flamboyante qui apparaît pour signifier la fin de l’œuvre. Enfin, apparaissent aussi l’Equerre et le Compas comme pour signalerfusion accomplie de l’Esprit et de la matière.

Notons qu’il est surprenant de trouver ici ces deux outils emblématiques de la Francalors qu’ils ne sont jamais utilisés en alchimie ou chez les Rose Croix.

ce Rebis qui date de 1625 apparait bien avant la création de la première Obédience. Mais il est vrai que dans de nombreuses cosmogonies, l’Equerre et le Compas sont souvent présents pour symboliser la terre et le ciel.

les différences entre la Franc-maçonnerie et l’Alchimie sont notables, les es n’y sont pas moins évidentes qui révèlent une filiation directe entre la science d’Hermès

et ceux qui, les premiers, ont élaboré les rituels maçonniques, car le Rite Ecossais Ancien et s plusieurs degrés à très forte connotation alchimique.

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Les Roses Croix représentent alors la réussite de l’œuvre par « les » où l’union des deux principes philosophiques se fait

sous l’égide de l’Evêque symbolisant le Sel d’ou le nom de l’Art

Le triangle est relatif aux trois principes philosophiques, quant au carré, il concerne les quatre éléments. La quintessence est au centre de la croix. On remarque aussi les sept étoiles avec le

même s’il faudrait inverser les côtés, en faisant le rapprochement du

en allant de l’occident à l’orient, de la sphère ailée représentant la matière première de l’œuvre, le profane, jusqu’à l’Etoile flamboyante qui apparaît pour signifier la fin de l’œuvre. Enfin, apparaissent aussi l’Equerre et le Compas comme pour signaler la

tils emblématiques de la Franc-maçonnerie

5 apparait bien avant la création de la première Obédience. Mais il est vrai que dans de nombreuses cosmogonies, l’Equerre et le Compas sont souvent présents

et l’Alchimie sont notables, les qui révèlent une filiation directe entre la science d’Hermès

et ceux qui, les premiers, ont élaboré les rituels maçonniques, car le Rite Ecossais Ancien et s forte connotation alchimique.