11
www.histoire.presse.fr :HIKLSE=WU[WUX:?a@d@r@j@k; M 01842 - 379 - F: 6,20 E Orban, portrait d’un populiste hongrois 1312 : Lyon devient française excLusif : « Les fiLLes du tsar n’ont pas été assassinées » 1942 : opération torch les Alliés débarquent en Afrique du Nord Julien, dit l’Apostat MENSUEL DOM/S 7,20 € TOM/S 950 XPF TOM/A 1 600 XPF BEL 7,20 € LUX 7,20 € ALL 7,90 € ESP 7,20 € GR 7,20 € ITA 7,20€ MAY 8,70 € PORT. CONT 7,20 € CAN 9,99 $CAN CH 12 ,40 FS MAR 60 DH TUN 6,80 TND ISSN 01822411

1942 : Opération Torch, les Alliés débarquent en Afrique du Nord

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Soixante-dix ans après, le débat reste ouvert : le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (« Opération Torch ») a-t-il changé le cours de la Seconde Guerre Mondiale ? La campagne de Tunisie, plus meurtrière que 14-18, Rommel et la propagande nazie, la scission du camp vichyste : grâce aux fonds du Service Historique de la Défense et de l’Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense, un regard neuf, richement illustré, sur l’opération qui a permis la reconquête de l’Europe à partir de 1943. Par Jean-Pierre Azéma, Pierre Darmon, Jörg Echternkamp, Jean-François Muracciole, Benjamin Stora, Olivier Wieviorka Événement : Entretien avec Marc Ferro qui, dans un livre à paraître, apporte les preuves de la survie d’Alexandra Romanov, l’épouse du tsar Nicolas II et de ses trois filles, dont la célèbre Anastasia. Celles-ci auraient été sauvées en grand secret par les bolcheviks en 1918.

Citation preview

www.histoire.presse.fr3:HIKLSE=WU[WUX:?a@d@r@j@k;

M 01

842 -

379 -

F: 6,

20 E

Orban, portrait d’un populiste hongrois

1312 : Lyon devient française

excLusif : « Les fiLLes du tsar n’ont pas été assassinées »

1942 : opération torch les Alliés débarquent en Afrique du Nord

Julien, dit l’Apostat

mens

uel

dom/

s 7,2

0 € t

om/s

950

xpf

tom/

a 1 6

00 xp

f be

l 7,20

€ lu

x 7,20

€ al

l 7,90

€ es

p 7,20

€ gr

7,20

€ it

a 7,20

€ ma

Y 8,70

€ po

rt. c

ont 7

,20 €

can 9

,99 $c

an c

h 12 ,

40 fs

mar

60 dh

tun

6,80

tnd

issn

0182

2411

’sommaire

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 4

’actualitéon en parle14 La vie de l’édition - La femme en vue - en tournage

portrait 16 Lucette Valensi, la fille de tunis Par Daniel Bermond

livres 18 Ce que l’image nous dit Par Jacques Berlioz

20 La gauche : portrait de familles Par Michel Winock

21 Agenda : les rencontres du mois

cinéma 22 inceste de la belle Époque Par Antoine de Baecque

23 Welcome in Vienna : le DVD

23 La guerre de Cent Ans selon Verhoeven Par Patrick Boucheron

expositions 24 Avec des baguettes Par Juliette Rigondet

25 Dames de trianon Par Cécile Berly

géopolitique 26 tombouctou ou la haine des saints Par Julien Loiseau

27 rio, vingt ans après Par Édouard Vernon

médias 28 Le monde aux mains des cartographes Par Olivier Thomas

bande dessinée 30 De saigon à san Francisco Par Pascal Ory

’GuiDela revue des revues88 Attention, biographie - Dites-moi docteur… - L’océan indien en veille

les livres90 « stèles. La Grande famine en Chine » de Yang Jisheng Par Jean-Luc Domenach

91 La sélection du mois

le classique96 « La Formation de la classe ouvrière anglaise » d’e. p. thompson Par Emmanuelle Loyer

’Carte BlaNcHe98 L’important, c’est l’esperluettePar Pierre Assouline

couverture : En décembre 1942, à bord d’un chaland, des soldats de l’armée américaine s’apprêtent à débarquer en Afrique du Nord (Usis/Dite).

retrouvez page 32 les rencontres de l’histoire

abonnez-vous page 97Ce numéro comporte cinq encarts jetés : Faton (sélection d’abonnés), Rue des étudiants, La Vie, L’Histoire (kiosques France et export, hors Belgique et Suisse) et Edigroup (kiosques Belgique et Suisse).

’évéNemeNt 8 « Les filles du tsar n’ont pas été assassinées » Entretien avec Marc Ferro Le journal d’olga romanov, écrit en 1954 et retrouvé dans les archives du Vatican, prouve que la fille aînée du tsar comme sa mère et ses sœurs ont survécu.

www.histoire.presse.fr10 000 articles en archives.Des web dossiers pour préparer les concours.Chaque jour, une archive de L’Histoire pour comprendre l’actualité.

N°379-septembre 2012

iNt

er

Fo

to

/L

A C

oL

Le

Ct

ioN

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 5

Cr

éd

it

’dossier PAGE 34

OPérAtiOn tOrch

Novembre 1942

us

is/

dit

e

’recherche68 1312 : Lyon devient française Par Julien théry

La mainmise de philippe le bel sur Lyon en 1312 : le fruit d’un long bras de fer entre le Capétien et le pape.

74 Viktor orban. portrait historique d’un populiste Entretien avec Pierre Kende Qui est vraiment Viktor orban, le premier ministre hongrois dont les dérives fascisantes inquiètent l’europe ?

82 Julien, dit l’Apostat Par claire Sotinel Fin du christianisme, retour au paganisme : comment interpréter le choix de l’empereur Julien ?

Le dernier vendredi de chaque mois à 9 h 05 « La Fabrique de l’histoire » d’Emmanuel Laurentin Retrouvez la séquence « L’atelier du chercheur » en partenariat avec L’Histoire (cf. p. 68)

rm

N/

Ag

eN

Ce

bu

LL

oz

36 Fallait-il débarquer en Afrique du Nord ? Par Olivier Wieviorka43 Janvier 1943 : ce qui s’est dit à Anfa

46 La France libre hors jeu Par Jean-François Muracciole

48 La gloire de rommel Par Jörg Echternkamp54 propaganda Par nicolas Férard

56 L’énigme darlan Par Jean-Pierre Azéma 60 Comment la France a repris les armes Par Pierre Darmon 62 Les juifs s’engagent Par Benjamin Stora

40 Chronologie

65 pour en savoir plus

’événement les romanov

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 8

L’Histoire : Il y a vingt ans, dans

votre biographie de Nicolas II, vous souteniez

l’hypothèse que la femme et les filles du tsar n’auraient pas été exécutées en même temps que lui à Ekaterinbourg en juillet 1918. Sur quels éléments vous fondiez-vous alors ?Marc Ferro : Cette biographie était une com-

mande. Je n’avais pas d’hypothèse de départ − mon seul projet était d’évaluer le rôle spécifique de Nicolas ii dans la chute de l’empire. J’ai avancé pas à pas. J’avais fait ma thèse sur la révolution russe, et je me rappelais fort bien que Kerenski, le ministre de la Justice du gouvernement provisoire après la révolution de février 1917, avait voulu sauver la famille du tsar. il pensa d’abord à l’Angle-terre : Lloyd George, à la tête du gouvernement bri-tannique, avait donné son accord début mars pour leur accorder l’asile. mais il renonça face à la me-

nace de grève générale agitée par les milieux syn-dicalistes et pacifistes : l’Angleterre traversait alors une phase de troubles révolutionnaires. Kerenski en fut embarrassé car c’était un homme généreux et il prévoyait le pire pour le tsar et les siens.

A tsarskoïe selo, où le tsar est retenu avec sa famille et ses enfants depuis février 1917, l’agi-tation gronde durant l’été. Dans un contexte très instable, la révolution se radicalise tandis que le mouvement antirévolutionnaire se structure. Kerenski fait alors mettre la famille impériale en sécurité à tobolsk, en sibérie, loin des dangers de la révolution et de la réaction. en octobre 1917, les bolcheviks prennent le pouvoir à petrograd (saint-pétersbourg) et moscou. mais bien des ré-gions du pays échappent à leur contrôle. C’est le cas de tobolsk, où ils n’exercent pas la réalité du pouvoir avant avril 1918. Le 2 mai, ils décident de déplacer le tsar et les siens plus à l’ouest, à ekaterinbourg, dans la villa ipatiev. Nous som-mes début mai 1918. Les bolcheviks ont conclu en mars avec les Allemands la paix de brest-Litovsk qui a mis fin à la guerre sur le front russe. Quand j’en arrive là, tout à fait innocemment, je rassem-ble les documents concernant ekaterinbourg et la fin de la famille impériale.

« Les filles du tsar n’ont pas été assassinées »

Entretien avec Marc Ferro

La journaliste américaine Marie Stravlo vient de découvrir dans les archives du Vatican le journal d’Olga Romanov, fille aînée du tsar de Russie, écrit en 1954 et divers autres documents la concernant. Ce qui confirme l’hypothèse soutenue il y a vingt ans par Marc Ferro de la survie de l’épouse et des filles de Nicolas II. L’historien consacre son prochain livre à cette affaire : La Vérité sur la tragédie des Romanov (Tallandier).

Ce document attestant de l’identité d’Olga Romanov a été établi par un notaire de Côme en Italie, devant témoins, le 19 janvier 1955. Il a été communiqué à Marc Ferro par Marie Stravlo.

Dr

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 9

l’auteurDirecteur d’études à l’EHESS, codirecteur de la revue les annales et spécialiste de la révolution russe, Marc Ferro publie cet automne la Vérité sur la tragédie des romanov chez Tallandier.

og

re

tm

eN

/s

ipa

L’H. : Jusque-là, que savait-on exactement de l’exécution du tsar et des siens ?M. F. : sur l’assassinat lui-même, la pièce maî-

tresse a longtemps été l’enquête publiée par Nicolas sokolov, l’un des juges chargés, en 1919, de l’ins-truction par les blancs. il est l’auteur de la vulgate intitulée Enquête judiciaire sur l’assassinat de la fa-mille impériale russe, publiée en 1924 en français. il raconte que les tchécoslovaques, alliés des blancs, se rapprochant d’ekaterinbourg puis de moscou, le soviet d’ekaterinbourg, pour empêcher toute tentative de restauration, décide le 16 juillet 1918 d’exécuter la famille impériale.

Je dispose également d’un article de l’Ouralski Rabotchi, du 23 juillet 1918, disant : « Après que le Praesidium eut discuté des raisons qui avaient amené le soviet de l’Oural à prendre la décision de fusiller les Romanov, le Comité central exécutif a jugé que le so-viet de l’Oural avait agi comme il fallait. »

en même temps, au fil de mes lectures, je com-mence à noter quelques éléments discordants qui démentent le récit bien établi de l’exécution col-lective. D’abord, dans le même article de l’Ouralski Rabotchi est précisé : « La femme et le fils de Nicolas furent envoyés en lieu sûr. » C’est d’ailleurs l’une des rares mentions d’alexis, le tsarévitch. Cela m’étonne un peu, mais qu’en conclure ?

Je poursuis mes recherches. Certains témoigna-ges se révèlent bien fragiles. en novembre 1918, le

ministre des affaires étrangères, stephen pichon, livre le premier récit public de

l’assassinat des romanov à la tribune de la Chambre des députés. il ra-

conte que le prince Lvov, l’ancien premier ministre de Kerenski,

lui aurait rapporté qu’il était incarcéré à ekaterinbourg « dans une cellule voisine » et que tout le monde avait été exécuté, évoquant « une véritable mare de sang ». or il n’y a jamais eu de cellule dans la villa ipatiev et Lvov n’y a jamais séjourné.

Ces éléments, si troublants qu’ils fus-sent, ne pouvaient pré-tendre à contredire les informations qui fai-

saient valoir que tout le monde avait été exécuté.

J’ajoute que le pre-mier livre qui paraît sur les

romanov est un livre « rouge » et non « blanc », un opuscule

intitulé La Révolution ouvrière en Oural, édité à ekaterinbourg

même, en 1922, qui reprend l’essen-tiel de l’enquête de sokolov. Dans les

deux récits, toute la famille est exécutée la nuit et les dépouilles sont emportées au loin.

L’H. : Comment interpréter le fait que les Blancs et les Rouges racontent la même histoire, si elle était fausse ?M. F. : a vrai dire, même si l’histoire était globa-

lement la même, plusieurs dirigeants bolcheviques avaient affirmé que les quatre filles n’avaient pas été exécutées. Le premier à le dire est tchitcherine, commissaire du peuple aux affaires étrangères, dans le New York Times du 20 septembre 1918, le deuxième Litvinov son successeur, le 17 décem-bre 1918, le troisième Zinoviev, en juillet 1920.

tchitcherine le répète encore à la conférence de gênes où il est ambassadeur de russie avec tou-tes sortes de détails, publiés dans le Chicago Tribune puis dans le Times en avril 1922. il dit ne pas savoir où les filles se trouvent mais affirme qu’elles n’ont pas été exécutées.

Quelque chose ne tournait pas rond, mais je ne savais pas quoi. après tout, cela ne remettait pas forcément en cause le récit canonique car les bolcheviks pouvaient avoir menti trois ou quatre fois pour tenter, dans un premier temps, de cacher qu’ils avaient tué la femme et les enfants.

L’H. : Comment l’historien passe-t-il de quelques bribes à une hypothèse ?M. F. : La deuxième interrogation est venue de

la lecture du livre de summers et mangold, The

« La femme et le fils de Nicolas furent envoyés en lieu sûr »

Nicolas II, son épouse Alexandra et ses enfants, quelques années avant la révolution russe. Le tsar a été exécuté à Ekaterinbourg en juillet 1918. Mais Alexandra et ses filles ont été sauvées dans le cadre d’un accord secret conclu entre les bolcheviks et les Allemands. De nombreux indices en attestent, le journal d’Olga le prouve désormais. Le sort d’Alexis reste inconnu, car les sources manquent.

iNt

er

fo

to

/L

a C

oL

Le

Ct

ioN

’actualité livre

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 20

Les Français, qui viennent d’élire en mai un prési-dent de gauche – qui en

douterait ? –, estiment dans un sondage de 2011 que le clivage droite-gauche est « dépassé » (ils étaient un tiers en 1981 à le pen-ser, ils sont aujourd’hui 59 %). L’occasion est bien venue de re-venir à la définition : qu’est-ce que la gauche ? Dans un livre très riche – atteignant près de 900 pages – Jacques Julliard s’y est essayé. Le résultat ? Une his-toire de main de maître, de 1762 (Du contrat social de rousseau) à nos jours. il a préféré le pluriel des gauches plutôt que le sin-gulier, trop mythique, en distin-guant quatre familles : la gauche libérale, la gauche jacobine, la gauche collectiviste et la gauche libertaire. toutefois, ce pluriel ne doit pas occulter les points communs : la gauche est dans ses origi-nes « parti du progrès, parti de l’individu, parti du peuple ».

Les termes de gauche et de droite datent, on le sait, de la révolution, mais la gauche existe avant le mot. La plupart des philosophes des Lumières n’ont certes pas été des ennemis du pouvoir « des-potique » (à condition qu’il soit « éclairé »), ils ont, en revanche, sapé la base de ce pouvoir en s’atta-quant à l’Église catholique. Quand les formes de la gauche se dessinent au cours de la révolution, c’est bien la question religieuse qui opère cette ligne de démarcation qui va structurer pour longtemps

la vie politique en France : l’opposition d’une gauche anticléricale, voire antireli-gieuse, et d’une droite marquée par l’héri-tage catholique.

La Constitution civile du clergé de 1790 assortie du serment imposé aux clercs crée le premier grand schisme, derrière les prê-tres assermentés et les prêtres réfractaires. Cependant, plus profondément, un anta-gonisme d’ordre théologique creusait le

fossé entre l’Église catholique et la révolution, entre le catholi-cisme romain et la démocratie. Le pape pie Vi ne se contente pas de rejeter la Constitution civile du clergé et le serment, il condamne aussi la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui place l’homme au centre du monde à la place de Dieu.

tout au long du xixe siècle, l’émancipation de l’individu dé-fendue par la gauche, la reven-dication des libertés publiques et individuelles, le principe dé-mocratique d’un pouvoir issu du peuple, tout ce programme se heurte aux condamnations de l’Église romaine. Quand les républicains, au début des an-nées 1880, parviennent enfin à instaurer le régime des liber-tés (de la presse, de réunion, de conscience, de divorce) et l’école pour tous, ils le font contre la dogmatique catholique, ce qui explique « la réaffirmation im-plicite de l’irréligion comme mar-

queur identitaire de la gauche ». Ce conflit n’a pas existé dans les pays protestants où démocratie et religion n’étaient nullement en contradiction – ce qui n’est pas le cas dans les nations catholiques, comme l’atteste, entre autres, l’histoire de l’espa-gne voisine.

A partir du milieu du xixe siècle, une ligne de fracture nouvelle requalifie la gauche sur un autre terrain. La naissance du prolétariat pose la « question sociale » et donne essor au socialisme. progressivement, le nouveau clivage entre parti-sans de la révolution sociale et ceux du laissez-faire prime sur le conflit religieux : la république po-litique, affirme Jaurès en 1893, doit aboutir à la

Jacques Julliard livre sa grande histoire des gauches françaises.

Un événement intellectuel.

La gauche : portrait de familles

Le gouvernement du Front populaire en mai 1936, dirigé par Léon Blum (au premier plan à gauche). Au centre, au-dessus du portrait de Jacques Julliard : le président Hollande avec Jean-Luc Mélenchon, en juin 2012.

DA

ViD

se

ym

oU

r/

mA

gN

Um

CH

es

No

t/

sip

AH

AN

NA

H/

op

AL

e

Liberté et égalité : une double exigence parfois intenable

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 21

« république sociale ». A la place des radicaux, qui épuisent en somme leur programme avec la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905, ce sont les tenants de cette république sociale qui sont ap-pelés à incarner l’esprit de la gauche – on pourrait dire jusqu’à l’élection de François mitterrand en 1981. La gauche laïque n’est pas morte, mais elle est désormais subordonnée à la gauche collecti-viste ou anticapitaliste.

Ce schéma ne rend pas compte de l’extrême diversité des gauches, des divisions sur lesquelles Jacques Julliard exerce ses talents d’analyste et son sens aigu de la formule. Non seulement une ligne de partage perpétue l’opposition entre une gau-che libérale et une gauche marxiste, mais au sein même du mouvement socialiste les chapelles riva-lisent et les conflits se succèdent. L’union de la gau-che est exceptionnelle (1877, 1902, 1936, 1972, 1997), sa désunion est endémique, tant les sensi-bilités « libérale », « jacobine », « collectiviste » et « libertaire » ont du mal à s’accorder dans une ac-tion commune.

reste que l’identité de la gauche, inspirée par les notions de progrès, de justice, de liberté et d’égalité, s’est forgée d’abord sur la question religieuse (l’arti-cle de la liberté), puis sur la question sociale (l’arti-cle de l’égalité). or liberté et égalité ne vont pas for-cément de pair, et si l’homme de gauche s’emploie à maintenir la double exigence il risque de se trouver dans l’étau d’une contradiction insoluble. Unie aux élections de 1936 dans un rassemblement popu-laire, la majorité de gauche victorieuse se désagrège au bout de quinze mois à la suite du conflit entre la gauche radicale et la gauche socialiste et com-muniste. La guerre froide verra s’affronter, au sein même de la gauche, les défenseurs de la liberté (fût-elle assurée par le capitalisme) et les défenseurs du communisme (fût-il un régime totalitaire).

Depuis une trentaine d’années, on assiste à l’ef-facement progressif de la distance entre les deux pôles politiques. La foi dans le progrès, la laïcité et la révolution socialiste qui étaient les grands mar-queurs de la gauche ne sont plus au centre du débat politique. pour certains l’opposition gauche-droite est devenue fonctionnelle : il faut bien une majo-rité et une opposition ! est-ce à dire que l’héritage de la liberté et de l’égalité est à mettre au rancart, face à l’impératif écologique, à la révolution indi-vidualiste, aux menaces de la récession, à l’inté-gration européenne, aux menaces des intégrismes et à la mondialisation ? La gauche non plus que la droite n’est une essence ; elle évolue sous des dé-fis successifs. il est clair que dans notre monde en plein bouleversement elle est en quête d’une nou-velle définition d’elle-même. C’est sur cette ques-tion ouverte que s’achève ce livre brillant, foison-nant, stimulant qui fera référence.

Michel Winock Professeur émérite à Sciences Po

J. Julliard, Les Gauches françaises, 1762-2012. Histoire, politique et imaginaire, Flammarion, 2012.

agenda

du 20 au 21 septembre1792, entrer en République : pour commémo-rer le 220e anniversaire de la ire république, ce colloque entend interroger le « moment républi-cain » ouvert à l’été 1792. Avec Frédéric régent, pierre serna et Annie Jourdan.Auditorium de l’Hôtel de Ville, 29, rue de Rivoli, 75004 ; Centre Panthéon, 19, place du Panthéon, 75005, Paris. Rens. et inscriptions : ser.hypotheses.org/464

Le 22 septembre à 16 heuresJouons un peu : Jean-michel mehl, profes-seur émérite d’histoire médiévale à l’université de strasbourg, racontera les jeux et leur statut dans la société médiévale, à l’aide de sources écrites et iconographiques. Cette conférence a lieu dans le cadre de l’exposition « Échecs et trictrac ».Musée du château de Mayenne, place Juhel, 53100 Mayenne.Rens. : 02 43 00 17 17.

du 25 au 27 septembreCollaborer ou résister : Comment sortir des stéréotypes et des idées reçues pour penser et décrire les comportements des européens sous l’occupation allemande ? Comment échap-per aux simplifications et au triptyque réduc-teur « résistance-collaboration-attentisme » ? Des historiens de six nationalités, dont Julian Jackson et Jacques semelin, répondront à ces questions.Petit Kursaal, place du théâtre, parc Granvelle, 25000 Besançon.Renseignements : [email protected]

rendez-vous de bLois

La 15e édition des Rendez-vous de l’his-toire de blois se tien-dra du 18 au 21 octo-bre sous la présidence d’erik orsenna. Cette année, « Les paysans » seront à l’honneur. sylvie brunel pronon-cera la conférence inau-gurale, sur le thème : « Nourrir le monde, hier, aujourd’hui et demain. pour une agricul-ture durable ». Le grand débat de L’Histoire, le samedi 20 oc-tobre à 18 h 30 dans la Halle aux Grains, por-tera sur « La France, une nation de paysans ? ». Animé par Laurent theis, il réunira François bayrou, bertrand Hervieu, Jean-marc moriceau, pascal ory et michel Winock.

’DOSSIER opération torch

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 36

Fallait-il débarquer en

Afrique du Nord ?Le débarquement allié en Afrique du Nord ouvre la voie à

l’éviction de l’Axe du continent africain. mais l’opération, pour le moins chaotique, était-elle vraiment utile pour gagner la guerre ?

Par Olivier Wieviorka

us

is/

dit

e

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 37

l’auteurProfesseur à l’École normale supérieure de Cachan, membre du comité de rédaction de l’Histoire, Olivier Wieviorka est membre senior de l’Institut universitaire de France. Il a récemment publié une Histoire du débarquement en Normandie (Seuil, 2007, rééd. « Points », 2010) ainsi que la Mémoire désunie (Seuil, 2010). Il est rédacteur en chef de la revue Vingtième siècle.

A l’assautPhotographie de l’opération Torch, le 8 novembre 1942 : les troupes américaines s’élancent sur les plages d’Afrique du Nord. Ce sont plus de 100 000 hommes qui débarquent au Maroc et en Algérie, autour d’Oran et d’Alger.

Le 8 novembre 1942, les troupes anglo-amé-ricaines placées sous le commandement du général eisenhower s’élançaient sur les pla-

ges du maroc et de l’Algérie. L’opération torch – car tel était son nom – peut-elle être considérée comme un succès ? Assurément. Les Alliés étaient parvenus, en un laps de temps relativement bref, à monter un débarquement d’une ampleur inéga-lée depuis les jours funestes de Gallipoli, dans les Dardanelles, en 1915. ils libéraient l’Afrique du Nord et s’assuraient d’une base logistique qui leur permettrait de bombarder l’italie et d’envisager la reconquête de l’europe occidentale. ils accélé-raient la décomposition du régime vichyste et favo-risaient le basculement dans le camp allié du gros de l’empire français. sans véritablement ouvrir le second front quémandé par moscou, ils prouvaient aux soviétiques qu’ils concouraient activement à la défaite du reich. enfin, ils éliminaient les forces germano-italiennes de la méditerranée en para-chevant la déroute subie par l’Afrikakorps du ma-réchal rommel dans les sables d’el-Alamein face aux troupes britanniques en octobre de la même année. Au total, torch se soldait par un bilan po-sitif. il ne doit pourtant pas occulter les aspects moins flatteurs qui assombrissent ce tableau.

Une intervention en Afrique du Nord, tout d’abord, présentait-elle un intérêt stratégique ? Les Américains, au vrai, en doutaient. Certes, ils

avaient toujours considéré, malgré l’attaque me-née contre pearl Harbor le 7 décembre 1941, que l’Allemagne, et non le Japon, constituait leur prin-cipal ennemi. ils demeuraient cependant fidèles à un héritage stratégique qui, depuis la guerre de sécession et la première Guerre mondiale, leur commandait d’affronter l’ennemi sur ses bastions plutôt que sur ses points faibles. ils auraient par conséquent préféré programmer une opération en europe continentale plutôt que sur un théâtre d’opérations jugé à raison périphérique. Leurs pla-nificateurs explorèrent donc cette option, suggé-rant de débarquer à brest ou à Cherbourg (opéra-tion sledgehammer) dès l’automne 1942, option qui aurait présenté l’avantage de soulager la pres-sion qui s’exerçait sur l’Armée rouge.

trioMpHe des Vues britaNNiquesLes britanniques s’opposaient à ce choix. Dès

la conférence Arcadia qu’ils tinrent avec leur allié américain à Washington à la fin de 1941, ils mili-tèrent en faveur de l’option nord-africaine qu’ils avaient envisagée dès 1941, dans l’hypothèse où les opérations qu’ils menaient en Cyrénaïque auraient été couronnées de succès. Cette stra-tégie se parait de quatre attraits. elle affermis-sait leur contrôle sur la méditerranée. elle per-mettait de rouvrir la route de suez et d’éviter le détour des navires par le cap de bonne-espérance, donc d’économiser un tonnage d’autant plus précieux que les sous-marins allemands provo-quaient en Atlantique de terribles ravages. elle provoquerait le basculement du régime vichyste dans le camp de la liberté. enfin, elle aguerri-rait les Gi qui, fraîchement mobilisés, n’avaient aucune expérience du feu.

bien que son chef d’état-major, le géné-ral George marshall, ait plaidé en faveur de sledgehammer et que les marins, derrière l’amiral King, aient rappelé l’importance qu’ils attachaient à la guerre du pacifique, le président américain fi-nit, en juillet 1942, par se rendre aux raisons du premier ministre britannique Churchill. roosevelt espérait ainsi apaiser le courroux de staline qui rappelait, non sans raisons mais avec véhémence, que le poids de la guerre reposait largement sur les épaules de l’Union soviétique. torch, par ailleurs, emploierait utilement des milliers de soldats qui resteraient sinon l’arme au pied en attendant un hypothétique débarquement en europe continen-tale. Alors que les Alliés avaient subi échec sur échec, cédant en Asie Hongkong, les philippines ainsi que singapour, l’hôte de la maison-blanche, enfin, espérait qu’une victoire redorerait un bla-son certes embelli par la victoire de midway – une perspective d’autant plus attrayante qu’il devait af-fronter les mid-term elections, les élections législa-tives du 3 novembre 1942.

en août, les planificateurs rejoignirent donc leurs bureaux de Norfolk House, dans le quartier saint-James de Londres ; et le 13 août, le général

’recherche lyon

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 68

«Veillez à ce que la cité de Lyon, qui appartient

au royaume d’un autre, n’augmente pas en pros-périté à notre détriment. » Ainsi le roi de France Louis Vi s’adressait-il au pape, en 1121, dans une lettre lourde de menaces. Le pontife romain venait de confirmer les préten-tions de l’archevêque de Lyon à exercer la « pri-mauté » sur de nombreux diocèses situés dans le royaume capétien. Louis ne pouvait accepter de voir ainsi échapper à son influence le pouvoir ec-clésiastique supérieur (et les atouts politiques ma-jeurs qui allaient avec) sur les archevêchés de rouen, de tours, de sens, et dans les évêchés

d’Autun, mâcon, Chalon et Langres – c’est-à-dire sur de très vastes pans de son royaume et particulièrement sur l’ile-de-France, cœur du do-maine royal. Contrairement aux prélats de ces ré-gions, en effet, les archevêques de Lyon n’étaient pas astreints à la fidélité envers le « roi des Francs » ni soumis en aucune manière à sa domination. Car Lyon était en empire. Nul n’avait jamais songé à en douter, pas plus le Capétien qu’un autre.

moins de deux siècles après la lettre de Louis Vi, son successeur et descendant philippe le bel protes-tait en ces termes vigoureux – avec une formidable mauvaise foi ! – auprès de l’empereur Henri Vii : « En aucune manière nos aimés citoyens de Lyon n’ont été ni ne sont vos sujets, ni ne sont tenus à aucune fidé-lité envers vous, car ils ont toujours notoirement été,

ils sont, et toujours, avec l’aide de Dieu, ils seront dans et du royaume de France. » L’empereur venait d’être couronné. et il avait eu le tort d’annoncer la nouvelle aux Lyonnais, comme à tous les autres habitants du saint empire, dans une let-tre où il les désignait comme ses « fidè-les » et ses « sujets ».

on était alors à l’été 1312 – il y a tout juste sept cents ans. Le 10 avril précé-dent, dans une déclaration solennelle, l’archevêque pierre de savoie avait offi-ciellement transmis au roi capétien tous ses pouvoirs, judiciaires et politiques, sur Lyon et le Lyonnais. Était-ce là un « ratta-chement » au royaume, c’est-à-dire l’en-térinement d’une appartenance infor-melle mais tendanciellement reconnue, à divers degrés, par une grande partie des contemporains ? ou était-ce une « annexion », autrement dit une opéra-tion beaucoup plus brutale ? on en dé-battra sans doute lors des commémora-tions de cette « intégration » (cf. p. 73), mais il est possible assurément de pen-cher pour la seconde interprétation.

Le traité d’avril 1312 fut en effet arra-ché de haute lutte par les conseillers de philippe le bel. il concluait un processus riche en tensions, en tractations, en épreuves de force, qui s’était étalé sur quarante années. Cinq acteurs avaient tenu les rôles principaux : les bourgeois de Lyon, le chapitre des chanoines de la cathédrale, l’archevêque, le roi de France et le pape.

L’histoire de ces événements illustre bien la transformation accélérée de la monarchie capé-tienne en un État souverain, expansionniste, au temps du fils et du petit-fils de saint Louis. Car dans l’affaire lyonnaise comme dans d’autres à la même époque, philippe iii le Hardi (1270-1285) puis philippe iV le bel (1285-1314) firent preuve d’une intransigeance croissante. Leurs serviteurs recou-

1312 : Lyon devient française

L’intégration de Lyon à la France en 1312, loin d’être une annexion comme les autres, fut un enjeu central

dans le bras de fer qui opposait philippe le bel au pape.

Par Julien Théry

DécryptageCe qui a particulièrement intéressé Julien théry en travaillant sur le conflit entre philippe le bel et la papauté, à Lyon notamment (à partir de lettres pontificales et des textes rédigés par les légistes de philippe le bel), c’est la transformation du pouvoir royal français. L’affaire lyonnaise n’a guère été étudiée en relation avec la sacralisation de la royauté capétienne. C’est pourtant l’émergence de l’Église gallicane, placée sous l’autorité du roi, qui était en jeu dans l’intégration au royaume de la vieille primatie des Gaules.

A.

As

tr

uC

L’auteurProfesseur à l’université Montpellier-III et chercheur au CEMM (Centre d’études médiévales de Montpellier), Julien Théry a notamment publié, avec Patrick Gilli, Le Gouvernement pontifical et l’Italie des villes au temps de la théocratie, fin xiie-mi xive siècle (PULM, 2010) et Le Livre des sentences de l’inquisiteur Bernard Gui (CNRS, 2010).Page de

droite : les bourgeois de Lyon remettent au représentant du roi de France une charte par laquelle ils demandent solennel-lement la protection du Capétien (1271). La miniature orne une copie de la charte dans un registre royal (AN, JJ 5, fol. 30, vers 1309).

L’ H i s t o i r e N ° 3 7 9 s e p t e m b r e 2 0 1 2 69

rurent à un large éventail de moyens pour atteindre un objectif bientôt dé-fini en toute radicalité : le triom-phe de la suprématie royale sur tous les pouvoirs concurrents, en particulier sur la juridiction d’Église.

ville d’empire et seigneurie ecclésiastiquesept siècles d’histoire

en ont fait perdre le sou-venir et rendent un peu étrange cette réalité : Lyon était étrangère au noyau territorial origi-naire de la France, même si elle s’en trouvait toute proche. Le premier ancê-tre de notre pays naquit à une date bien précise, en 843, lorsque les trois petits-fils de Charlemagne se parta-gèrent l’empire fondé par leur grand-père – un immense ter-ritoire qui couvrait une bonne partie de l’europe et que l’on ap-pelait tout entier Francia, parce qu’il avait progressivement été conquis par le peuple des Francs de-puis la fin de l’Antiquité.

Lyon ne se trouvait pas dans le royaume de « Francie occidentale », celui des trois qui allait peu à peu garder pour lui seul le nom de Francia. La ville appartenait à la « Francie médiane », une entité qui s’étendait lon-gitudinalement de la mer du Nord à l’italie, plus couramment appelée « Lotharingie » parce qu’elle était revenue à Lothaire, l’aîné des héritiers caro-lingiens, de même que le titre impérial. par la suite, Lyon fit partie du « royaume de bourgogne » ou « de bourgogne et de provence », dont le nom et l’extension varièrent beaucoup selon les moments, jusqu’à constituer un « royaume d’Arles et de Vienne » au xiie siècle. Dès 1032, ce royaume avait été récupéré par l’empire. il constituait depuis lors, avec la Germanie (l’ancienne « Francie orientale » de 843) et l’italie, l’un des trois royaumes dévolus à l’empereur d’occident.

Vu de Lyon, cependant, le pouvoir impérial de-meura le plus souvent assez lointain. Henri iii (em-pereur de 1039 à 1056) avait certes marqué son autorité en faisant battre monnaie dans la ville. mais les empereurs saliens (1024-1125), puis leurs successeurs les Hohenstaufen (1137-1250) étaient des Allemands. Lorsqu’ils n’étaient pas entièrement mobilisés par leurs rapports de force avec la noblesse

de Germanie, ils s’efforçaient surtout d’imposer leur influence en italie. L’attention intermittente qu’ils consacraient à leur royaume bourguignon-provençal en privilégiait d’ailleurs la partie méri-dionale. seul Frédéric ier barberousse fit exception, qui épousa l’héritière de la Franche-Comté béatrice de bourgogne (1156) et vint réaffirmer ses droits dans la région à plusieurs reprises.

Lyon se trouvait donc à l’écart des grandes puis-sances. Carrefour commercial, elle n’en était pas moins en situation de périphérie au plan politique (c’était d’ailleurs une ville-frontière : une partie de son territoire, sur la rive droite de la saône, appar-tenait au royaume de France). Le principal pouvoir local put ainsi demeurer celui de l’archevêque bien après le haut moyen Age, période où l’étiolement des villes avait laissé à l’Église, partout en occident, un large monopole de l’autorité urbaine. Au milieu du xie siècle, l’archevêque Humbert ii (1065-1077) avait renforcé ses attributions régaliennes en lan-çant (ou relançant) une frappe monétaire intitulée

Le traité d’avril 1312, arraché de haute lutte par les conseillers de Philippe le Bel, concluait un processus qui s’était étalé sur quarante années

Vendredi 14 septembre

à 9 h 05, dans

l’émission « La Fabrique de l’histoire »

d’emmanuel laurentin, retrouvez

Julien théry pour

la séquence « l’atelier du chercheur » et découvrez les dessous

du travail de l’historien.

en partenariat avec L’Histoire.

rm

N/AG

eNC

e bu

LLoz