60
1 P P r r o o m m o o t t i i o o n n d d e e s s s s y y s s t t è è m m e e s s d d e e s s a a v v o o i i r r e e t t d d e e c c u u l l t t u u r r e e , , c c o o n n s s e e r r v v a a t t i i o o n n d d y y n n a a m m i i q q u u e e d d e e s s S S y y s s t t è è m m e e s s I I n n g g é é n n i i e e u u x x d d u u P P a a t t r r i i m m o o i i n n e e M M o o n n d d i i a a l l ( ( S S I I P P A A M M ) ) a a u u M M a a r r o o c c Système Oasien dans l’Atlas Marocain 1. a Evaluation de l’agro biodiversité et identification de mesures visant à préserver et accroire sa valorisation Juillet 2011

1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

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biodivesité

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1

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Système Oasien dans l’Atlas Marocain

1. a Evaluation de l’agro biodiversité et identification de mesures visant à

préserver et accroire sa valorisation

Juillet 2011

Page 2: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

2

Table de matière

Page

Carte de situation 4

I. Site SIPAM dans le Haut Atlas Oriental : Imilchil-Amellagou 5

I.1 Agro biodiversité 5

Introduction 5

Description du site 7

1.Inventaire de la biodiversité 6

1.1 Agro biodiversité 8

1.1.1 Espèces végétales cultivées 6

1.1.2 Les variétés locales de blé dur 9

1.1.2.1 Définition de l’unité de gestion de la diversité de variétés locales 9

1.1.2.2 Perception des agriculteurs de la diversité 11

1.1.2.3 Rôle du genre dans la gestion de la diversité des cultures 11

1.1.2.4 Actions d’amélioration de la production et de la conservation des variétés locales de blé

12

1.1.2.5 Synthèse des options techniques et économiques pour ajouter la valeur à l’agro biodiversité

14

1.1.3 Plantes médicinales et aromatiques 19

1. 1.3.1 Préservation de la ressource et domestication 35

1. 1.3.2 Actions de renforcement des capacités 36

1.2 Espèces animales 37

1.2.1 Les Ovins 37

1.2.2 Les caprins 37

1.2.3 Les bovins 38

1.2.4 L’aviculture 38

1.2.5 Les asins et équins 38

1.2.6 Les canins 38

1.2.7 Abeille jaune 39

1.2.7.1 Plantes mellifères 39

1.2.7.2 Programme de réhabilitation de l’abeille saharienne 44

1.3 Biodiversité associée 46

1.3.1 Espèces végétales 46

1.3.2 Espèces animales 47

1.3.2 .1 Peuplement des oiseaux 47

1.3.2.2 Mammifères 49

1.3.2.3 Amphibiens et reptiles 51

1.4.Usages de la biodiversité 52

1.4.1 Flore spontanée et cultivée 52

1.4.2 Pâturage 52

1.4.3 Usage médicinal 53

1.4.4 Bois de feu 54

1.4.5 Utilisation mellifère 55

1.4.6 Bois de construction 55

2.1 Conservation de produits alimentaires 55

2.2 Faune sauvage et domestique 56

Page 3: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

3

2.2.1 Consommation 56

2.2.2 Pharmacopée traditionnelle et sorcellerie 56

2.2.3 Eco-tourisme 56

2.3 Perception de la biodiversité 56 2.3.1 Flore spontanée

56

2.3.2 Flore cultivée 56

2.4. Thèmes proposés pour l’étude 57

2.4.1 Actions recommandées 57

2.4.2 Formation 58

2.4.3 Indicateurs du suivi 59

Page 4: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

4

Page 5: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

5

I. Site SIPAM dans le Haut Atlas Oriental : Imilchil-Amellagou

Le Projet GCP/GLO/295/UCP « Promotion des systèmes de savoir et de culture, conservation dynamique des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM au Maroc) », consiste entre autre, en la réalisation de l’évaluation de la biodiversité dans la zone Imilchil-Amellagou. Elle vise à dresser un inventaire des composantes de l’agro biodiversité et la biodiversité associée et s’achève par des propositions pratiques structurées dans un plan intégré tenant compte des modes de gestion traditionnels.

I.1 Agro biodiversité

Introduction

La zone Imilchil – Amellagou est située sur deux bassins versants, respectivement de Ziz et Ghris,

dans la partie montagneuse relevant des provinces de Midelt et d Errachidia. Cette région fait

partie de l’ensemble agro écologique du Haut Atlas Oriental et est concernée par des ambiances

bioclimatiques semi-aride et subhumide à hiver froid à très froid, avec des chutes de neige et une

pluviométrie de l’ordre de 250 à 300 mm/an. L’été est chaud au cours duquel quelques chutes de

pluies surviennent souvent sous forme d'orages. Les caractères du relief, combinés à ceux du climat,

expliquent la localisation et la faible extension des terres agricoles de type oasien. La diversité du

relief se manifeste dans la diversité des formations végétales (forêt, matorral, steppes ligneuses et

graminée), dans celle des écosystèmes et des habitats (prairie, culture, boisement, parcours,

escarpements, mares et lacs, hautes montagnes, plateaux arides, hauts plateaux asylvatiques et

froids, gorges profondes, grottes, etc.), et dans la diversité des biotopes et des espèces. Cette région

a une très faible densité humaine à l'échelle de son territoire mais qui contraste avec de très fortes

concentrations humaines dans les oasis. Les populations nomades sont minoritaires et en forte

diminution, bien que les déplacements pastoraux se soient maintenus, en particulier pour assurer la

mobilité du cheptel entre les montagnes du nord en été et les parcours désertiques en hiver. Ces

populations confrontées depuis des siècles à l’adversité du milieu et à la rareté des ressources ont

développé des pratiques communautaires de solidarité et de discipline. L’accumulation de savoir, de

labeur et de l’ingéniosité ont fait de ces régions un modèle de développement durable et rationnel

face aux aléas et aux hostilités diverses.

Par leur rareté, les terres agricoles ont fait l'objet de systèmes d'appropriation privés très anciens.

L’agriculture oasienne est très diversifiée, elle comprend des composantes fortes d’arboriculture, de

maraîchage, des céréales et des fourrages. L’élevage est fortement intégré à la culture, mais il utilise

aussi les parcours pré-désertiques et ceux des montagnes voisines. Le support écologique sur lequel

la communauté vit est exploité de manière rationnelle. La rotation dans l’utilisation des espaces

permet la régénération du sol, du couvert végétal et la régulation de l’alimentation des nappes

(transhumance, l’assolement). Le site Imilchil – Amellagou offre des ressources complémentaires en

matière de biodiversité de céréales à paille, luzerne et de graminées pastorales. Les savoir faire sont

importants en matière de préservation des ressources phytogénétiques, de transformation des

produits (pains et plats traditionnels, travail de la laine) et de la gestion des parcours. Sur le plan

culturel, Imilchil est un site patrimonial remarquable, car il abrite chaque année un festival

traditionnel, le ‘Moussem des Fiançailles’, qui rassemble des communautés montagnardes de tout le

Page 6: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

6

Haut Atlas : il représente un lieu d’échange et de communication important au niveau, local, national

et international.

Cet espace dont le rôle social, écologique et économique est fondamental pour toute la région est

exposé à des risques majeurs et subit plusieurs agressions dont les changement climatiques, la

pénurie d’eau, la pression démographique, la pollution, mais également la dégradation de la

biodiversité et la perte des terres. Autant de contraintes qui nécessitent des réponses urgentes et

appropriées.

Le Maroc accorde une priorité centrale à cette problématique. Il a lancé dans sa nouvelle stratégie

agricole (Plan Maroc Vert), un programme spécifique visant à développer l'agriculture dans les zones

marginales : le pilier II du Plan Maroc Vert. Le traitement de cette problématique se base sur trois

dimensions : conservation, production et valorisation. La conservation est celle des ressources

naturelles, eau, sol et biodiversité. La production va concerner l’utilisation de ces ressources avec un

développement agricole qui optimise le ressource hydrique, protège le sol et conserve le paysage. La

valorisation a trait à tout dispositif qui puisse bénéficier la préservation du capital matrimonial

agricole, tout en assurant aux habitants de la région une source de revenu.

Cette stratégie a pour objectifs d’aider les paysans à accéder à l’économie du marché en développant

une forte valeur ajoutée tout en assurant une bonne gestion de ressources naturelles. Cette stratégie

vise, à travers des approches terroirs adaptées, une gestion rationnelle des ressources naturelles et

une meilleures synergie entre le développement agricole, artisanal et touristiques.

Basé sur une approche territoriale de développement intégré, ce programme vise à accompagner les

acteurs locaux, à élaborer et mettre en œuvre une stratégie pour un développement durable. Une

démarche qui s’inscrit dans les grands chantiers engagés par le Maroc en matière de lutte contre la

pauvreté, de démocratie locale et des droits humains.

Ce programme s’intègre parfaitement dans la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales

dont notamment :

Plan Maroc Vert,

L’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH),

La Stratégie Nationale de Développement Durable,

Le Plan d’Action National de Lutte contre la Désertification et la Sécheresse,

Le Programme National d’assainissement Liquide,

Le Programme National des Déchets Solides,

Plan Azur et Plan de Tourisme rural et de niche,

Stratégie Nationale de Déconcentration et Décentralisation.

Tous ces programmes incarnent les engagements pris par le Maroc dans le cadre des conventions

internationales notamment les conventions de Lutte contre la Désertification, Changement

climatique, Diversité Biologique et dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le

Développement. Conscients des défis majeurs de la conservation et de la gestion dynamique des

systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), le Maroc et la FAO ont pris l’initiative

en faveur de la promotion de ces SIPAM au Maroc. Il s’agit d’identifier des mesures de préservation

dynamique des moyens de subsistance des populations, de la biodiversité agricole et de la

Page 7: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

7

biodiversité associée, des savoir faire et traditions artisanales, de la mise en valeur des

paysages et des patrimoines culturels. Les effets d’une préservation réussie seront une

meilleure sécurité alimentaire, des conditions de vie meilleures, une émigration moindre, et

une meilleure résistance au changement climatique et à la désertification. Selon les

résultats de l’atelier objet de cette note conceptuelle, le site d’Imilchil-Amellagou fera l’objet

d’études, enquêtes et démarches pilotes de valorisation économique , qui seront proposées

au Plan Maroc Vert, pilier II, et aux autres politiques citées ci-dessus. A terme, la clé du

succès réside dans l’appropriation de cette démarche par les institutions marocaines, à qui

un atelier de remise de résultats et de conclusions sera proposé ultérieurement. Le but

ultime recherché est que le Maroc décide la mise en œuvre au niveau national d’une

politique de préservation dynamique de SIPAM, et propose leur inscription parmi les sites

mondiaux retenus par la FAO.

Description du site

Le site Imilchil-Amellagou est situé dans le Haut Atlas Oriental du Maroc. (voir carte en introduction.

Les villages d’Imilchil et d’Amellagou sont situés respectivement à 140 Km et 65km à l’Ouest de

Rich. Sur le plan administratif, la zone Imilchil-Amellagou comprend 6 communes rurales. Le cercle

d’Imilchil coiffe cinq communes rurales et fait partie administrativement de la la province de Midelt

et la commune d’Amellagou relève de la province d’Errachidia. Ce site s’étend sur une superficie

totale de 309.295 ha. La population de la zone est de l’ordre de 38.000 habitants, repartis sur 6.255

ménages ( RGPH de 2004) dont l’agriculture et l’élevage occupent 65% de la population active.

Sur le plan géomorphologique, ce site comprend les montagnes plissées calcaires, avec des hauts

plateaux vers l’ouest (plateau des lacs d’Imilchil) affleurements gréseux, pélitiques et basaltiques.

Cette région montagneuse est d’une altitude variant entre 1400 et 2400 m. Son climat est du type

semi-aride à subhumide à hiver froid à très froid, avec des chutes de neige et une pluviométrie de

l’ordre de 250 à 300 mm/an. L’été est chaud au cours duquel des chutes de pluies surviennent sous

forme d'orages souvent forts et provoquent des inondations. Les caractères du relief, combinés à

ceux du climat, expliquent la localisation et l’extension des terres agricoles de type oasien. La

diversité du relief se manifeste dans la diversité des formations végétales (forêt, matorral, steppes

ligneuses et graminée), dans celle des écosystèmes et des habitats (prairie, culture, boisement,

parcours, escarpements, mares et lacs, hautes montagnes, plateaux arides, hauts plateaux

asylvatiques et froids, gorges profondes, grottes, etc.), et dans la diversité des biotopes et des

espèces. Cette haute variabilité environnementale est à l’origine d’une diversité biologique

exceptionnelle qui fait de cette région un centre d’endémisme au niveau national. Intégré dans le

Parc National du Haut Atlas Oriental , la zone Imilchil compte deux sites de RAMSAR, les lacs Isli et

Tislite. Le site fait partie de la zone A (biotopes précieux, sensibles et menacés) de la Reserve de

Biosphère des Oasis du Sud Marocain (RBOSM).

La population est de souche Amazigh et composée de deux tribus, les Ait Hdidou dans les

Communes Rurales du Cercle d’Imilchil et les Ait Marghad à Amellagou. La région a une très faible

densité humaine à l'échelle de son territoire mais qui contraste avec de très fortes concentrations

humaines dans les oasis. Les populations nomades sont minoritaires et en forte diminution, bien que

les déplacements pastoraux se soient maintenus, en particulier pour assurer la mobilité du cheptel

Page 8: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

8

entre les montagnes du nord en été et les parcours désertiques en hiver. Ces populations

confrontées depuis des siècles à l’adversité du milieu et à la rareté des ressources ont développé des

pratiques communautaires de solidarité et de discipline. L’accumulation de savoir, de labeur et

d’ingéniosité, ainsi que d’usages et de règles collectives, ont fait de ces régions un modèle de

développement durable et rationnel face aux aléas et aux hostilités diverse.

1.Inventaire de la biodiversité

L’agriculture dans cette région assure une multifonctionnalité. Elle ne se limite pas à la production

comme objectif, mais représente un mode de gestion des ressources naturelles et un facteur de

dynamisation de l’aménagement du territoire et du développement. Par leur rareté, les terres

agricoles ont fait l'objet de systèmes d'appropriation privés très anciens. L’agriculture oasienne est

très diversifiée, elle comprend des composantes fortes de cultures et d’élevage. Celui-ci est

fortement intégré à la culture, mais il utilise aussi les parcours pré-désertiques et ceux des

montagnes voisines. Le support écologique sur lequel la communauté vit est exploité de manière

rationnelle. La rotation dans l’utilisation des espaces permet la régénération du sol, du couvert

végétal et la régulation de l’alimentation des nappes (transhumance, l’assolement). Le site Imilchil-

Amellagou offre des ressources complémentaires en matière de l'agro biodiversité et la diversité

associée.

1.1 Agro biodiversité

1.1.1 Espèces végétales cultivées

L’agro biodiversité locale dans le site est très diversifiée grâce (i) au caractère vivrier de ses

exploitations, (ii) à son système de production basé sur la polyculture et les techniques

traditionnelles et surtout (iii) à la diversité de ses écosystèmes allant des zones montagneuses à hiver

rude aux zones arides à la limite du désert. L’analyse de l’agro biodiversité réalisée, a mis en évidence

une richesse spécifique et variétale. Cinquante-trois espèces différentes reparties comme suit y ont

été inventoriées :

_ 7 céréales ;

_ 7 légumineuses ; _ 11 cultures maraîchères ;

_ 9 condiments ; _ 13 espèces fruitières ;

_ 6 espèces ligneuses.

La richesse variétale est également significative. En effet, pour le groupe des 14 espèces céréales-légumineuses, 25 variétés différentes essentiellement de type population existent, 20variétés pour les espèces maraîchères et condiments, et 31 variétés pour les 13 espèces fruitières, 98 variétés au total. Les espèces qui présentent le plus de diversité variétale sont les cultures fruitières, cas du figuier (+6 variétés), du pêcher (+3), du noyer (3), de l’amandier (3), de la vigne (3) et du grenadier (3), et chez le maraîchage, la courge (4), le navet (4), la carotte (2), l’oignon (2) et la fève (3). La richesse en agro biodiversité dans la zone est aussi mise en évidence à travers l’importance du matériel d’origine local dominant de 63,3% chez les céréales et légumineuses, 81,8% chez les cultures maraîchères et condiments et de 86,6% chez les arbres fruitiers. Le caractère aride de la zone et la dominance des cultures irriguées le long des vallées

Page 9: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

9

seraient à l’origine de cette différence entre groupes de cultures.

Les introductions d'espèces nouvelles et de variétés améliorées constituent en effet la principale menace à l'agro biodiversité car elles sont à la base de l'érosion génétique et l'appauvrissement spécifique. D’autre part, la diversification des productions contribue au bien être de la population. La valorisation du matériel local et des produits de terroir, la sensibilisation de la population, sont essentielles pour contrecarrer cette tendance. Les céréales sont en nombre de cinq espèces. Le blé tendre Triticum eastivum, l’orge Hordeum vulgare et le maïs Zea mays sont commun à l’ensemble des localités. Le blé dur Triticum durum est retrouvé dans tous les villages. Le seigle Secale cereale est cultivé surtout en haute et moyenne montagne comme fourrage. Les céréales constituent le groupe qui a subit le plus d’érosion génétique à cause d’une part de l’adoption de variétés améliorées de blé tendre au dépend des variétés locales et d’autre part de l’extinction de deux céréales mineures, Tafsoute Pennisitum typhoides et Anelli Panicum milliaceum.

Les légumineuses pratiquées dans la zone sont en nombre de 7 espèces. La fève Vicia faba est la

légumineuse alimentaire la plus cultivée. Elle est consommée aussi bien comme légume vert que

sèche et ses variétés sont essentiellement de type local. Le petit pois Pisum sativum ou Tinifine

appellation donnée aux variétés anciennes, est une deuxième légumineuses alimentaire produite

pour être consommée en frais par la famille et sec par le bétail. La lentille Lens culinaris et l’haricot

Phaseolus vulagris sont moins fréquents. L’orobe Vicia ervilia ou Ikiker est communément plus

ou moins abandonné en moyenne montagne.

Le groupe des céréales et légumineuses est le plus touché par l’érosion génétique. Le matériel local

représente 63,3% contre plus de 80% pour le maraîchage et l’arboriculture. Ce groupe est

également le plus exposé à la disparition d’espèces locales qui est estimée à 15%.

Les cultures maraîchères sont très diversifiées dans la zone probablement grâce à la

dominance de l’agriculture irriguée, du caractère vivrier des exploitations familiales et aussi à

l’enclavement et l’éloignement de centres urbains. La pomme de terre Solanum tuberosum, la

carotte Daucus carota, le navet Brassica campetris, les courges Cucurbita maxima et Cucurbita pepo,

la tomate Lycopersicon esculentum et l’oignon Allium cepa sont pratiqués dans les différentes

localités en plus du coriandre Coriandrum sativum, du persil Petroselinum crispum et de la

menthe Mentha viridis. D’autres légumes et fruits potagers comme le poivron Capsicum annuum,

l’aubergine Solanum melongena, le melon Cucumis melo et la pastèque Citrullus vulgaris sont

produits surtout à Amel lagou. L ’a il Allium sativum est spécifique à certains sites comme le cumin

Cuminum cyminum et le fenugrec Trigonella foenum graecum.

1.1.2 Les variétés locales de blé dur

1.1.2.1 Définition de l’unité de gestion de la diversité de variétés locales

La variété locale désigne une entité associée aux concepts, à la perception et aux pratiques des

agriculteurs. C’est une unité de diversité large qui est sélectionnée sur la base des critères qui

maintiennent son identité. Elle est désignée par un nom ou une description correspondant à un type

de plantes identifiables. Chaque agriculteur, exploitant une superficie donnée, tente d’assurer son

Page 10: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

10

approvisionnement en semence quel que soit le niveau de production de l’année. La population

cultivée sous les mêmes pratiques agricoles et sous les mêmes conditions environnementales depuis

des centaines d’années, devient spécifique à ce milieu et peut être assimilée à une unité de diversité

de l’agriculteur. La première étape dans l’analyse de la diversité génétique a été l’établissement de la

liste des variétés locales, utilisée comme unités de gestions de la diversité par les agriculteurs (farmer

units of diversity) pour la zone géographique considérée (le village, la commune, la région, etc..).

Dans le cas du blé dur, les populations sont nommées selon un système d’appellation, qui en

relation avec un caractère donné.

Dans le site Imilchil-Amellagou, le blé dur local est cultivé à travers trois variétés populations ou unité

de diversité des agriculteurs (UDA). La première est la plus ancienne, nommée ‘Ilks’, qui veut dire en

terme local, épi mince (quatre rangs). Cette variété est caractérisée par un épi court, de couleur

blanche, des graines de petite taille, la hauteur de la plante de 80 à 145 cm. Elle est connue par son

adaptation dans la région d’Imilchil. En effet, Elle est résistante à la rouille jaune, tolérante ou

résistance aux fusarioses et au froid. Cette variété est utilisée spécialement pour fabriquer le pain

connu sous le nom local ‘Tahtoucht’, cuit dans la cendre et qui possède la particularité de fixer

l’humidité de l’air et devenir de plus en plus tendre le long de sa conservation. Cette qualité fait de

ce pain le produit de providence des nomades et surtout des bergers. Cependant, Ilks n’est pas de

haute qualité boulangère, comparativement aux deux autres (Tableau ).

La seconde est connue sous le nom ‘Abrioun’ ou ‘Ifr Ou morgh’, qui veut dire en langage local, l’aile

de la sauterelle, en analogie à l’épi qui ressemble par ses aiguilles noires aux nervures de l’aile. Cette

variété originaire de la région de Aghbala, est caractérisée par un épi court et blanc, les graines sont

bombées et de couleur jaunes. Elle est hautement appréciée grâce à sa qualité boulangère et de la

couleur jaune de la semoule. D’ailleurs, elle est utilisée comme source de la qualité dans le

programme national d’amélioration génétique du blé dur.

Tableau: Principales caractéristiques distinctives des variétés locales de blé dur

Caractéristiques Irden n’Tialaline

Ilks Aberioun

Type d’épi 6rangs 4rangs 6rangs

Longueur moyenne de l’épi (cm) 10 5 8

Hauteur de la plante (m) 112 100 105

Nombre de grains/épi 54 30 42

PMG 46 35 42

Rendement moyen en qx/ha 45 20 25

Couleur de la farine blanche blanche jaune

Utilisation de la variété Pain/semoule Pain(Tahatoucht) Pain/semoule

Qualité du pain bonne faible meilleure

Résistance aux maladies moyenne résistance moyenne

Résistance au froid Moyenne résistante Moyenne

La troisième variété locale est connue sous le nom de ‘Irdene n’Tialaline’ ou Blé de Tialaline qui se présente sous deux formes, Tabarant (barbes noires) et Toumlilt (barbes blanches). La couleur des barbes est la plus importante caractéristique pour séparer entre les deux formes, bien qu’il s’agisse en fait, d’une même population. Bien qu’elle est originaire de Tialalail comme son nom l’indique,

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11

cette variété est connue et largement diffusée dans la région, grâce à la grosseur des graines et sa qualité boulangère. Elle est aussi appréciée par ses rendements élevés en grains et en paille, en plus de la qualité de sa semoule.

1.1.2.2 Perception des agriculteurs de la diversité

Les agriculteurs cultivent les populations de blé dur pour leurs propres besoins en grains et en paille

qui constitue l’élément de base pour la survie de leur élevage. Cette double utilisation de la

production détermine les caractéristiques morphologiques et agronomiques des plantes. L’idiotype

recherché à travers les opérations de sélection et de choix de semences répond à l’association de

niveaux des caractères suivants :

1. graines grosses (3.5-5mm), pleines de farine de couleur blanche de préférence 2. épi long, fertile, bien rempli, muni d’au moins 36 graines/épi 3. nombre de talles, supérieur à 6/pied (parcelle pleine) 4. talles de même longueur et de même stade de développement que la talle principale

(régularité, calibre homogène des graines) 5. plantes hautes (>100cm), (production de paille) 6. parcelle ‘propre’ (sans maladies) et non versée, en densité homogène 7. cycle long à éviter en général. 8. qualité du pain

Bien que les niveaux des caractères fassent l’unanimité, l’ordre de priorité peut varier entre les agriculteurs et entre les régions. Ces niveaux des caractères, confrontés aux facteurs de l’environnement, correspondent au pic d’adaptation pour chaque région donnée. Cet idiotype renfermant les caractères recherchés par l’agriculteur et bien adapté à l’environnement (durée de cycle, tolérance aux maladies, manque d’intrants) n’est pas contenu dans un seul individu, mais dans une population. En pratiquant la sélection, les agriculteurs savent que chaque épi choisis répond à un ou plusieurs mais jamais à la totalité des critères. L’agriculteur tente de produire pour ces propres besoins, en confrontant un environnement peu favorable et le plus souvent imprévisible par le biais de la diversité de ses populations. C’est ainsi que le savoir local est communément bien développé pour les ressources génétiques grâce à son importance suprême dans la survie des communautés.

1.1.2.3 Rôle du genre dans la gestion de la diversité des cultures

Il a été rapporté précédemment que l’unité familiale est à la fois l’unité de production et de consommation. Dans ce type de système, la femme joue un rôle crucial. Elle s’occupe des taches ménagères quotidiennes et d’autres travaux de l’exploitation qui sont propres, tel que le nettoyage de la semence, le désherbage manuel des parcelles, le maintien ou non des populations cultivées, le changement de la semence et autre (Tableau, 27). Pour ces dernières activités, c’est son avis qui prime.

Tableau : Répartition des taches relatives à la gestion de la diversité d’orge et du blé dur au sein de la famille.

Principales pratiques et activités affectant la diversité des céréales

% de contribution des hommes

% de contribution des femmes

Appréciation technologique du blé dur céréales

10 90

Choix de la semence 50 50 Choix de la parcelle 80 20 Date de semis 90 10 Nettoyage de la semence 0 100 Désherbage des parcelles 0 100

Page 12: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

12

Date de récolte 70 30 Organisation du stockage 60 40 Gestion des stocks 60 40

1.1.2.4 Actions d’amélioration de la production et de la conservation des variétés locales de blé dur

a. Amélioration des techniques de production

a.1 Traitements de semences

La disponibilité et la qualité de la semence constituent le pilier de la conservation in situ en ferme.

Dans les régions étudiées, l’assolement céréale sur céréale est largement pratiqué. Il permet souvent

le bouclage du cycle biologique de plusieurs agents pathogènes. Les maladies, transmises par la

semence telles que les fusarioses, les caries et les charbons sont largement répandues. En réduisant

la densité de la culture, elles engendrent d’environ 37% de perte de la production à la récolte. Le

changement de la semence reste le seul moyen en la possession de l’agriculteur pour limiter

l’infection et donc réduire les pertes. L’objectif visé à ce niveau est la réduction des maladies

transmises par les semences et la diffusion des traitements systématiques de la semence.

L’approche retenue est composée de trois actions complémentaires : l’organisation des journées de

sensibilisation et d’information au profit des agriculteurs sur les cycles des maladies, le rôle de

l’assolement dans la lutte et le traitement de semences, l’encadrement des agriculteurs lors de

l’opération de traitement de semences et l’équipement de la coopérative agricole et de l’association

locale des sites pilote d’appareils de traitement de semences.

a.2 Réduction des pertes au stockage

L’entreposage de la production dans les conditions des agriculteurs est loin d’être maîtrisé, les pertes

peuvent atteindre quelques fois 100% de la production entreposée. Les conditions de stockage

précaires engendrent des pertes en quantité et qualité de la production. L’enquête réalisée auprès

des agriculteurs, a montré que les structures de stockage ne sont pas adéquates. L’emplacement des

lieux de stockage, situé le plus souvent à l’intérieur de la maison pour des raisons de sécurité, ne

facilite pas l’application de certaines méthodes de lutte telle que la fumigation. Dans le but de limiter

les pertes post récolte des céréales et des légumineuses causées par les insectes ravageurs, la

sensibilisation des agriculteurs à l’utilisation de différents moyens de lutte à travers l’organisation

des journées d’information et de démonstration. La réduction du taux d’humidité de la semences

après la récolte à 13% avant le stockage par exposition au soleil, la stérilisation des sacs d’emballage

par traitement aux insecticides, le nettoyage et désinfection des lieux de stockage et en fin la

fermeture hermétique des lieux de stockage doivent être diffusées et appliquées. Des manuels en

lange locale des ces techniques et des traitements de la production entreposée contre les insectes

ravageurs doivent être diffusée à grande échelle.

a.3 Amélioration des populations locales par l’approche participative

Les premiers travaux de la sélection décentralisée, à travers l’approche participative des agriculteurs,

ont été réalisés avec une gamme de lignées pures. Il a été rapporté une forte participation des

agriculteurs à la sélection des lignées. Toute fois, les critères de sélection utilisés par les agriculteurs

sont orientés beaucoup plus vers la biomasse totale (hauteur, rendement en paille) que le

Page 13: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

13

rendement en grains. Parmi le matériel génétique testé, peu de lignées ont été adoptées par les

agriculteurs à cause de leur faible biomasse par rapport aux populations locales.

L’utilisation des populations locales bien adaptée a été combinée à la sélection directe dans les

environnements cibles et sous les conditions des agriculteurs. L’objectif est l’amélioration des

populations locales adaptées à leur environnement en jouant sur leur composition.

Les populations locales recomposées à partir de lignées sélectionnées pour leurs performances, ont

été testées dans leurs environnements d’origine chez les agriculteurs. Quatre critères d’appréciation

des populations d’orge sont utilisés par les agriculteurs. Le rendement en grains est le premier critère

et le plus commun, ayant une fréquence de 60%. La grosseur des gains est classée deuxième

position, elle précède le rendement en paille. Celui-ci est jugé en général par la hauteur de la plante,

mais certains agriculteurs plus attentifs, utilisent aussi le nombre de talles par pied. La longueur de

l’épi représente l’indice de la fertilité utilisé par 30% des agriculteurs. La sélection pratiquée par les

agriculteurs a permis de retenir au moins une population intéressante par localité. Cette procédure

permettra d’une part d’améliorer le rendement des agriculteurs et d’autre part de maintenir le

niveau de la diversité des variétés locales. Cette stratégie de sélection est en cours d’intégration dans

le programme national d’amélioration des céréales pour les zones de montagnes. Un programme

d’amélioration des variétés locales de blé dur par l’approche participative permettra d’améliorer les

rendements chez les agriculteurs sans réduire le niveau de diversité génétique.

b. Valorisation de la production

La valorisation de la production par la mise en place des unités de transformation en produits finis

ou semi finies, sur place encouragera la stabilité de la production en quantité et en qualité. Ce point

est largement développé dans la partie réservées aux actions génératrices de revenus.

c. Organisation du secteur semencier des variétés locales

La mise en place d’une législation de la semence locale (organisation, normes, répartition) et le

commerce des produits du terroir et contrôle de la qualité doit accompagner la réalisation des

actions précédentes pour assurer la pérennité et l’intégration de la conservation in situ dans le

développement agricole du pays.

Les résultats acquis dans le cadre du projet global de la conservation in situ de l’IPGRI “Strengthening

the Scientific Basis of in Situ Conservation of Agricuture Biobiversity On-farm” ont montré que les

systèmes de gestion des ressources génétiques des plantes cultivées sont complexes et hautement

sophistiqués. D’autres progrès significatifs ont été réalisés dans la quantification et l’analyse de la

distribution de la diversité génétique. Cependant, ce qui reste à explorer c’est comment ces systèmes

de gestion de la diversité génétique sont affectés par les lois en vigueur et les politiques officielles du

développement agricoles. La conservation de l’agro biodiversité doit être rapprochée aux autres

domaines d’actions des pouvoirs publiques et intégrée dans la politique agricole. Ce qui nécessite la

mise en place d’une législation de la conservation de l’agro biodiversité dans les plans du

développement agricole et économique.

Pour qu’elle soit efficace, cette législation doit prendre en considération les conditions physiques,

socio-économiques et culturelles des régions concernées. Une approche basée sur les données issues

de l’analyse de la situation socio-économique, culturelle, scientifique, technique et institutionnelle

Page 14: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

14

de la communauté cible, est considérée fondamentale. Une telle approche nécessite la

compréhension de la gestion locale de l’agro biodiversité et les facteurs qui l’affectent. Cette

information fait souvent défaut ou quand elle existe, elle n’est pas intégrée à l’échelle nationale.

La difficulté de l’intégration de cette information dans la formulation d’une législation est exacerbée

par la conservation et l’érosion de la diversité génétique qui sont déterminées par une série de

facteurs liés au temps. La nature multifactorielle de la conservation et l’usage soutenu de l’agro

biodiversité présente des défis pour l’analyse des politiques de développement agricole et pour la

formulation du soutien et de la maintenance de la diversité en ferme.

La législation doit être basée sur les données issues du domaine et prendre en considération les

besoins relevant de tous des intervenants dans la conservation de l’agro biodiversité en ferme.

Au cours de la première phase du projet, quelques facteurs ayant l’impact sur le maintien de la

diversité ont été identifiés. Citant par exemple, comment le système de production de semence peut

être affecté par la législation. Cet exemple illustre aussi pourquoi l’intégration de certaines facettes

de l’analyse de la situation est nécessaire pour le développement de la législation. Chaque année, les

agriculteurs doivent décider quelle quantité de semences ils auront besoin et d’où ils doivent la

procurer (à partir de leur propre production, voisin, souk,..). Beaucoup de facteurs influencent le

système de production de semences, telle que l’importance relative du système formel et de

l’informel, les facteurs de l’environnement et autres. Une intervention réglementaire dans le système

informel de production de semence sans connaître son impact sur la diversité génétique peut aboutir

à des effets inverses.

La plus grande partie de l’agro biodiversité se trouve dans les régions pauvres, utilisée dans une

agriculture extensive. La conservation de la biodiversité et la réduction de la pauvreté doivent être

menées en parallèle. Toutes les options de la législation doivent être évaluées, dans cet esprit, selon

des critères bien précis.

1.1.2.5 Synthèse des options techniques et économiques pour ajouter la valeur à l’agro

biodiversité

Domaine

/intitulé

Expérimentation/

étude/test

réalisé

Résultats –

recommandation (option

formulée)

Groupe cible (agriculteurs, ONG,

coopératives, CT)

1. Aspect

technique :

a. Semence -Traitement

de semences

Essai de

traitement de

semences locales

en station

expérimentale et

parcelles des

Gain de rendement de plus

de 30%.

- Introduction de traitement

de semences dans les

pratiques agricoles

- Equipement des

Coopératives, ONG, Agents de

développement, Agriculteurs

Page 15: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

15

-

Conditionnem

ent de

semences

- Equipement

des sites en

matériel de

conditionnem

ent de

semence

- Equipement

des sites par

les appareils

de traitement

de semence

- Traitement

de semence

chez et par les

agriculteurs

agriculteurs

Essai de

conditionnement

de semences en

station

expérimentale et

parcelles des

agriculteurs

Analyse des

options

d’utilisation et de

type de matériel

de

conditionnement

Analyse des

options

d’utilisation et de

type matériel et

démonstration de

traitement de

semence

Organisation et

encadrement de

l’opération de

traitement de

semence chez et

par les

agriculteurs

agriculteurs en appareils de

traitements

Gain de rendement de plus

de 15%

- Nettoyage de la semence

- Equipement des

agriculteurs en matériel de

conditionnement de la

semence

Mise à la disposition des

agriculteurs des séries

complètes de tamis à usage

collectif pour le

conditionnement de la

semence

Mise à la disposition des

agriculteurs des appareils de

traitement de semence à

usage collectif

Traitement de plus de 50%

de semences utilisées

- Intégration de traitement

semences dans les pratiques

agricoles

Gain de rendement en

quantité et en qualité

Coopératives, ONG, Agriculteurs

Coopératives, ONG, Agriculteurs

Coopératives, ONG, Agriculteurs

Coopératives, ONG, Agents de

développement, Agriculteurs

Coopératives, ONG, Agriculteurs

Coopératives, ONG, Agriculteurs

Coopératives, ONG, Agriculteurs

Page 16: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

16

b. Produits - Fertilisation

des

populations

locales et

comparaison

avec les

variétés

améliorées

- Equipement

des sites en

appareils de

traitement des

cultures contre

les maladies et

ravageurs

- Opération

lutte contre les

mauvaises

herbes

- Combinaison

de lutte

chimique et

manuelle

contre la folle

avoine

Essai de

démonstration de

la fertilisation sur

le niveau de

rendement des

populations

locales

Analyse des

options

d’utilisation et de

type matériel de

traitement des

cultures

Essai de

démonstration

des stades de

désherbage

Essai de lutte

intégrée

(manuelle et

chimique) contre

la folle avoine

dans les parcelles

des agriculteurs

Essai de

démonstration de

- Intégration de la

fertilisation dans les

pratiques agricoles pour

augmenter le rendement et

assurer une meilleure

gestion de la fertilité des

sols.

Mise à la disposition des

agriculteurs des appareils de

traitement des cultures à

usage collectif

Gain de rendement de 15 à

40%

- Désherbage des cultures à

des stades précoces des

mauvaises herbes

- Désherbage manuel et

systématique des parcelles à

des densités faibles de la

folle avoine

- Désherbage chimique en

forte densité

- Semis précoce des variétés

sensibles

En cas des semis tardifs, il

faut utiliser les variétés

résistantes

Agriculteur de la zone

Agriculteurs, Agents de

développement

Coopératives, ONG, Agents de

développement, Agriculteurs

Administration Centrale, Régionale,

Agriculteurs

Page 17: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

17

- Lutte contre

les ravageurs

des céréales et

légumineuses

entreposées

- Amélioration

des

populations

locales par

approche

participative

(Participatory

Plants

Breeding)

- Organisation

des journées

de formation

et

d’information

au profit des

agriculteurs

sur les

techniques de

production

l’impact des

dégâts de la

mouche de Hesse

sur le rendement

Essai de

démonstration de

traitement contre

les ravageurs des

denrées stockées

Essai

d’amélioration

des populations

locales avec la

participation des

agriculteurs

Gain de 30% de la

production

- Usage réglementaire des

fumigeant contre les

ravageurs des denrées

stockées

Amélioration des

rendements

- Institutionnalisation de

participatory plant breeding

Page 18: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

18

2. Aspects

Législation et

réglementatio

n

- Organisation

du secteur

semencier

informel

Enquête

- Le flux de semence est

maximum en mauvaises

années de production et nul

en bonne année

- Les maladies transmises par

les semences sont

fréquentes et sont souvent

la cause de changement de

semence

Définition légale de la

semence des variétés du

terroir

Elaboration des normes de

qualité de la semence des

variétés locales

Les lots de grains destinés à

la semence doivent faire

objet de traitement contre

les maladies transmises par

la semence et de

conditionnement, et gérés à

part au niveau des souks

Reconnaître les détenteurs

de semences en tant que

fournisseurs agrées de

semences des populations

locales, moyennement la

Administration Centrale et

Régionale

Administration Centrale et

Régionale

Administration régionale

Administration Centrale et

Page 19: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

19

disposition de magasins de

stockage et matériel de

traitement de semence dans

les normes du secteur formel

Elaboration de catalogue de

variétés locales par aire de

culture

Régionale

3. Aspects

organisationne

ls

- Structuration

des

agriculteurs en

association ou

en

coopératives

de production

et de

commercialisat

ion

Journée

d’information sur

coopérative –

adhérents

- Soutien aux coopératives

existantes et recyclage

continu des adhérents sur le

rôle et la gestion des

coopératives

Coopératives, Agents de

développement, Agriculteurs

1.1.3 Plantes médicinales et aromatiques

Sur la base des documents disponibles, les principales plantes aromatiques et médicinales

utilisées dans le site Imilchil-Amellagou sont présentées dans la liste ci-dessous. Un complément

d’information concernant la position systématique, l’utilisation et sa forme d’utilisation sont

données pour chaque espèce.

Tableau : Liste des espèces médicinales et aromatiques les plus utilisées dans le site Imilchil-

Amellagou

Espèce Nom commun Période de récolte

Thymus commutatus Thym Avril- juillet

Teucrium polium Germandrée Avril- juillet

Ormenis scariosa - Juillet - aout

Artemisia mesatlantica Armoise Avril- juillet

Artemisia nigrei Armoise Avril- juillet

Mentha rotundifoila Menthe à feuilles rondes

Mars -juillet

Calamintha grandiflora Calament Avril- juillet

Page 20: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

20

Teucrium polium Germandrée Avril- juillet

Rosa damascena Rose de Dades Avril-juin

Juniperus thurifera Genévrier Toute l’année

Ruta montana Rue sauvage Automne

Citrulus colocynthis Coloquinte Mars-avril

Salvia lavandulifolia Sauge sauvage Toute l’année

Lavandula brevidens Lavande sauvage Avril-aout

Capparis spinosa Câpre Aout-septembre

Peganum harmala Harmel Mars-avril

Ononix natrix Bugrane jaune

Avril-mai

Nerium oleander Laurier rose floraison

Les armoises

Artemisia herba alba Asso - Plante : Artemisia herba - alba Asso ou encore armoise blanche, désignée en arabe sous le nom de "chih" appartient à la section Seriphidium Bess. Il s'agit de la plante aromatique la plus répandue au Maroc. Elle occupe environ 2,5 millions d'hectares.

- Utilisation : Au Maroc, la mise en valeur de l'armoise blanche intéresse plus qu'un secteur: Le pastoralisme des grands parcours y trouve un pâturage irremplaçable. Son essence destinée à l'industrie de la cosmétologie et de la parfumerie est exploitée industriellement au Maroc depuis quelques décennies. L'huile essentielle (HE) de cet aromate est largement connue sur le marché international. Les exportations marocaines en HE d'armoise représentent en moyenne 20 à 35t par an, soit une valeur marchande de 6,6 à 10,5 millions DH. La production tunisienne a pratiquement disparu. Les peuplements les plus importants de cette espèce se rencontrent dans les zones bioclimatiques arides et semi arides. Ils poussent sur divers types de sols qui sont généralement riches en calcaire et fuit les points où l'eau de pluie s'accumule et stagne.

Une exploitation rationnelle des plantes aromatiques et de leurs essences exige aujourd’hui une parfaite connaissance des caractéristiques physico-chimiques de ses extraits. Ces caractéristiques peuvent varier dans l’espace (lieu de récolte) et dans le temps (stade végétatif de la plante à la récolte par exemple). Ces variations peuvent être dues à un effet du milieu ou le résultat d’un déterminisme génétique. Aussi la maîtrise de la qualité des dérivés des PAM, comme les HE, ne peut être obtenue sans faire appel à la chimiotaxonomie, science nouvelle, dont l’intérêt pratique est indéniable. Il s'agit de suivre dans l'espace et dans le temps la qualité de l'huile essentielle, c'est à dire sa composition chimique, et d'essayer de distinguer, si possible, des "races chimiques" ou chemotypes, et de les localiser géographiquement par la suite .

Page 21: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

21

Parcours à armoise

- Les HE et la chimiotaxonomie de l'armoise blanche

Des études poussées ont été réservées à l’HE l'Artemisia herba - alba du Maroc. En 1980, Benjilali et al. ont mis en évidence l'existence de quatre chemotypes:

chemotype I à -thujone (la teneur en -thujone peut atteindre 74%). chemotype II à ß-thujone (la teneur en -thujone peut atteindre 84%).

chemotype III à camphre (ce taux peut atteindre 70%).

chemotype IV à α-thujone et camphre (dont les taux sont respectivement 30% et 40%

- Marché : L’HE de l’armoise blanche est très demandée sur le marché international. Le Maroc est le seul producteur de cette essence dont il exporte chaque année une moyenne de 30 tonnes. L’HE à intérêt commercial est une HE ayant une composition chimique équilibrée en α-thujone et camphre (30 à 35 % de l’huile essentielle pour la première cétone contre 34 à 38% pour la seconde).

A. mesatlantica Maire & A.negrei Ouyahya

- Plante : Ces armoises ne sont pas distinguées entre elles, pas plus qu’avec A. herba alba. Ce sont des armoises de montagne, endémiques du Maroc. - Utilisation : Ces armoises ont les mêmes usages médicinaux que l’armoise blanche « A. herba alba » qu’elles remplacent là où elles existent. A. mesatlantica est une bonne plante mellifère.

- Toxicité : En raison de sa forte teneur en -thujone (plus élevée que dans l’armoise blanche),

A-mesatlantica a provoqué quelques intoxications chez des nourrissons.

- Huile essentielle : L’HE de A. mesatlantica contient 61% de -thujone, 3,8% d’ -thujone, 1,4% de bornéol, un peu de camphre, du cinéole-1,8 et du fenchol .

- Information communiquée par la population locale : C’est une plante steppique, pérenne qui pousse dans les parcours. Le développement de la plante est favorisé par des années pluvieuses, une mise au repos des parcours et le non arrachage par la population. Une décoction des feuilles d’armoise est utilisée pour traiter l’ictère, les douleurs abdominales, les vomissements et les troubles digestifs. Elle sert également comme vermifuge. C’est une plante qui est très utilisée par les femmes rurales de la zone du projet qui en conservent toujours une quantité à la maison et en offrent à leurs familles. L’armoise est récoltée entre le mois d’avril et le mois de juillet par les femmes pour leur utilisation personnelle.

Page 22: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

22

Le thyms : Thymus commutatus

- Plante : Le mot « thym » désigne une plante aromatique et stimulante. Au Maroc, Zaatar désigne les thyms mais aussi les origans voire même d’autres labiées. En berbère, on trouve différents noms équivalents au terme « Zaater : Azukinni » dans le Souss, « Zouckinni « et « Zouckhen » au Moyen Atlas, « Izoukenni » et « Izioukounni » dans le tachilhit du sud. Botaniquement, le thym est classé dans la famille des labiées, sous famille des Stachyoides, tribu des Satureieae, sous tribu de Thyminae. Le genre « Thym » ou Thymus » renferme une vingtaine d’espèces actuellement décrites au Maroc (8).

Le thym rencontré dans la zone du projet est une nouvelle espèce qui a été considérée comme une sous espèce de T. satureoides, l’espèce répandue dans la région de Marrakech. Par la suite elle a été considérée par les botanistes comme une espèce à part et dénommée Thymus commutatus L.

Thym à fleurs blanches et à fleurs rose

- Utilisation : Le thym ou plutôt les thyms, est la plante la plus populaire et la plus anciennement connue de toutes les civilisations méditerranéennes tant par ses propriétés médicinales qu’aromatiques. Ces propriétés lui valent encore de larges domaines d’utilisation : assainissement des locaux, désinfections dermiques, produits hygiéniques divers (dentifrice, bains de bouche,…). Dans certaines régions du Maroc, les thyms sont utilisés après macération dans l’huile d’olive pour traiter les blessures. En infusion, il est utilisé pour traiter les refroidissements de toutes sortes : rhumes, coryzas, rhumatismes, douleurs articulaires…., en gargarisme, il est administré contre les gingivites et les maux de la gorge ; en décoction, il est conseillé contre les ictères et les autres maladies du foie. Galactogène, emménagogue, vermifuge, diurétique, digestif, apéritif, antiseptique intestinal et général, il est mêlé au beurre .

- Les huiles essentielles des thyms Les huiles essentielles des thyms ont fait l’objet de divers travaux ces dernières années. Parmi les espèces les plus étudiées, on trouve évidemment celles qui ont actuellement une importance économique sur le marché des huiles essentielles et des aromates. Il s’agit de : Thymus vulgaris L. : thymol (t- 65%), carvacrol (0- 72%), géraniol (0,2- 41%) T. zygis L. : thymol (0,1- 62%), carvacrol ( 0,4 - 43,9%), linalool (0,2 – 79) T. serpyllum : thymol (0,2- 62%), carvacrol ( t - 36,9%), linalool (0,7 – 45) (8)

Marché : Le thym est très demandé aussi bien sous forme de plante séchée ou sous forme d’huile essentielle. Le Maroc a exporté 1300 tonnes de thym séché en 1999. Les productions sont réalisées à partir de peuplements naturels de Thymus satureoides Coss. L’exploitation de cette espèce est réalisée essentiellement dans le Haut-Atlas central (sud de Marrakech).

Page 23: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

23

- Information communiquée par la population locale C’est une plante, pérenne dont le développement est favorisé par des conditions favorables de pluviométrie, une mise au repos des parcours et le non arrachage par la population. Pour traiter l’ictère et les douleurs abdominales, on prépare une décoction des feuilles sèches ou fraîches. Il est également utilisé partout, broyé, pour aromatiser le thé et le café. Certaines femmes l’utilisent pour aromatiser le beurre fondu. Le thym sert également dans la préparation de recettes alimentaire. C’est une plante qui est très utilisée par les femmes rurales de la zone du projet qui en conservent toujours une quantité à la maison et en offrent à leurs familles. Le thym est récolté entre le mois d’avril et le mois de juillet par les femmes pour leur utilisation personnelle.

La rose : Rosa damascena Mill

Plante : La rose du Maroc, appelée communément rose pâle, rose de mai, elle est originaire du Caucase. Elle a été introduite au Maroc à une époque indéterminée (au XI siècle, d’après une légende locale, recueillie dans le Dadès. Au Maroc, on cultive la rose pâle principalement dans la région d’Ouarzazate et de Tafilalet. Selon la provenance, on distingue sur les marchés diverses variétés commerciales : dadsi, skûra, filali, glawa. Elle est produite principalement pour la production de boutons floraux séchés et d’eau de rose – utilisés localement et exportés vers le Moyen Orient (4).

Le rosier à parfum constitue l'une des cultures spécifiques à la région de Ouarzazate. Sa culture est localisée dans la vallée du Dadès. Elle occupe actuellement 4 200 Km linéaire sous forme de haies ou clôtures autour des parcelles agricoles, soit environ 1000 ha ou 10 % de l'espace agricole cultivé. La production de roses est souvent compromise par les gelées et le froid qui influent sur la période de floraison et la qualité industrielle de la rose. Elle varie énormément d'une année à l'autre avec une moyenne de 4.000 tonnes de roses fraîches par an.

Utilisation : Partout au Maroc, la décoction de boutons floraux est utilisée contre les maux d’estomac, et l’infusion du mélange de pétales de rose et de henné est administrée comme laxatif. Pour arrêter la montée de lait, on procède à une purgation avec une décoction de pétales de roses, suivie d’une absorption de petit lait. En usage externe, les pétales de rose pâle sont mâchés dans les maux de dents. On les mélange aussi au myrte, au mélilot, à la lavande et à d’autres plantes pour mouiller le ghassul dans les soins de la chevelure. Macérées dans de l’eau, on les utilise en compresses dans les soins du visage et du corps. Cette macération peut être remplacée par de l’eau de rose. Des pétales on fabrique l'eau de rose qui est surtout utilisé dans les cuisines indienne et arabe. L’eau de rose (mâ werd) est employée, par voies interne et externe, dans le traitement des fièvres, des états nauséeux,, des migraines et des insolations ( en compresses sur la tête et le front), des otites (gouttes dans l’oreille), de la nervosité et de l’anxiété (une cuillère à boire deux fois par jour).

Huile essentielle et autres extraits : L'eau de rose a été la première tentative d'extraction de l’essence de cette fleur tant convoitée. Puis l'essence de rose est née avec le procédé de distillation. Cette dernière se fait le plus souvent dans des alambics traditionnels, mais aussi dans des unités modernes. Ces dernières produisent aussi une concrète de rose (qui est une cire extraite par de l’hexane et contenant des substances aromatiques) et de l’essence de rose. La fabrication d’eau de rose se fait aussi dans de petits alambics familiaux en cuivre qui équipent toutes les demeures traditionnelles. Les roses odorantes qui sont utilisées dans l'élaboration d'huiles essentielles proviennent de Turquie, de France, de Bulgarie et du Maroc.

Au Maroc, la rose est récoltée généralement dans la première quinzaine de mai, le matin, au lever

Page 24: 1.a Agrobidiversité Maroc SIPAM

24

du soleil. Pour faire 1 Kg de rose sèche, il faut 4 à 5 kg de roses fraîches et 5 000 Kg de roses fraîches sont nécessaires à l’obtention d’1 Kg d’huile essentielle de rose. Les pétales de rose pâle renferment 0,03 à 0,04% d’une huile essentielle constituée de géraniol, de nérol, de citronellol et d’aldéhyde phényléthylique (soluble dans l’eau d’où le parfum communiqué à l’eau de rose) (10,11).

La rose du Dadès

Marché : Le Maroc est l’un des principaux producteurs mondiaux d’essence de rose après la Bulgarie et la Turquie. Il a exporté entre 1995 et 2000 une moyenne de 8T d’essence. Il a également exporté 27 tonnes de boutons de rose pour une valeur de 1,5 millions de dirhams. La production des roses à parfum a été estimée à 3.060T en 2003 contre 1.840T en 2002, ce qui correspond à une augmentation de + 66 % , cette augmentation est due aux conditions climatiques favorables. Les roses produites sont soit livrées aux deux unités locales de distillation installées à EL Kelâa des M'gouna (20 à 30 %) soit séchées et vendues aux souks locaux (70 à 80 % de la production). Les roses fraîches sont transformées pour produire la concrète, l’essence et l’eau de rose, alors que les roses séchées sont achetées aux souks locaux par des commerçants qui les vendent par la suite dans les grandes villes notamment Marrakech, Casa, Fès,....

Les prix de commercialisation de la rose ont connu en 2004 une nette amélioration pour la rose

fraîche 10 DH contre 6,5 DH/kg en 2003 et une importante diminution pour la rose sèche (40 à 50 DH contre 90 à 125 DH).

Il faut signaler que les conditions de commercialisation aussi bien de la rose sèche que la rose fraîche sont défavorisées par les cours pratiqués qui sont déterminés par les usines de roses qui détiennent le monopole de transformation. Les prix offerts par ces usines ne couvrent même pas les frais de récolte. L'amélioration de la culture du rosier passerait nécessairement par la connaissance des circuits de commercialisation interne et externe de ses produits (roses sèches et extraits de la rose fraîche) ainsi que les possibilités d'une transformation artisanale chez les groupements d'agriculteurs en vue de créer un esprit de compétitivité entre les différents usagers de la rose. Vu la multitude des détaillants sur le marché national et le fractionnement très accentué des quantités commercialisées, le circuit de commercialisation des roses est très complexe et les quantités écoulées sous forme sèche se prêtent mal aux contrôles.

- Information communiquée par la population locale

C’est un arbruste, pérenne cultivé. Pour remédier aux douleurs abdominales, les femmes rurales

préparent une décoction de fleurs séchées. A Boutaghrar, les femmes rurales utilisent les boutons de rose séchés dans plusieurs préparations : i) sous forme de compresses pour traiter les inflammations et les blessures, ii) broyé et mélangé avec le girofle et le myrte pour parfumer les

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25

vêtements et la maison, le même mélange est utilisé avec le henné pour soigner les cheveux. Elles

utilisent l’eau de rose pour protéger les couvertures contre les mites et pour la fatigue des yeux. Les femmes rurales d’Aseghmou utilisent la décoction de rose au moment de l’accouchement. La

plante est récoltée au stade de floraison au mois de mai. C’est la seule plante exploitée par la population locale. En effet, la rose est vendue au niveau des douars et du souk. Le prix de vente varie d’une année à l’autre. En 2004, la rose fraîche a été vendue à 10 DH/Kg et la rose sèche à 50 DH/KG.

La germandrée : Teucrium polium L.

- Plante : Cette plante, considérée comme chaude, est une véritable panacée au

Maroc.

La germandrée

- Utilisation : Partout, on l’emploie comme dépuratif, antidiabétique, réchauffant et vermifuge, en décoction ou en poudre. Elle est prescrite aussi contre les troubles gastroduodénaux et les fièvres. En usage externe, elle s’utilise, fraîche ou séchée et pulvérisée, comme vulnéraire. Elle est réputée avoir toutes les propriétés de l’armoise et du thym. A Marrakech, la décoction est indiquée dans les palpitations de l’aorte. A Meknès , cette plante est utilisé dans la stérilité féminine. En raison de ses nombreuses vertus, on l’ajoute souvent à la pâte du pain dans les campagnes. - Chimie de la plante : La composition de la plante est mal connue. On sait, cependant qu’elle contient un peu de tanins, des traces d’huile essentielle et peut être une base alcaloidique. Dans des espèces voisines, on a trouvé des cides-phénols (acide caféique et chlorogénique) ; des glucosides appartenant au groupe de l’aucuboside ; et des substances oestrogéniques, les ecdysones. - Marché : La plante est vendue chez les herboristes traditionnels et reste encore limitée au marché local.

- Information communiquée par la population locale C’est une plante herbacée, annuelle, elle est récoltée au printemps. Pour bien se développer, elle a besoin de pluie. Dans les sites visités, la plante n’est pas utilisée par la population locale.

La menthe à feuilles rondes : Mentha rotundifolia (L.) Hudson

- Plante : C’est une menthe à feuilles rondes, appelée au Nord du Maroc, msistro. Cette espèce,

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d’Europe et du Maghreb, est commune au Maroc au bord des cours d’eau. Elle est représentée par deux sous espèces : Mentha rotundifolia ssp.eu-rotundifolia Maire, qu’on rencontre en plaine et en montagne, Mentha rotundifolia ssp. Timijja (Coss.) Maire, endémique du Haut Atlas marocain (autour d’Imlil) . - Utilisation : La plante est utilisée en infusion, partout au Maroc, contre les refroidissements ; à Marrakech, contre les palpitations de l’aorte ; dans les régions de Fès comme tonifiant. Cette poudre mélangée à du goudron végétal est appliquée en cataplasmes sur les hémorroïdes. La plante fraîche est utilisée comme cicatrisant. Les femmes l’ajoutent aussi à la pâte de chaux utilisée pour l’épilation. Dans la région de Chefchaouen (Rif), on s’assoit, au bain maure, sur une touffe de plante posée sur une brique chaude, pour traiter les refroidissements, les hémorroïdes et les douleurs du bas ventre. En hiver, à la campagne, on apprécie beaucoup une galette contenant de la menthe à feuilles rondes qu’on mange chaude. La plante est utilisée dans certaines régions pour filtrer le beurre fondu ce qui lui donne de l’arôme et améliore sa conservation. Elle sert aussi à parfumer le thé (4). - Huile essentielle

La composition chimique de l’HE de Mentha rotundifolia est très variable. On peut trouver comme composants principaux : la carvone (43%), ou la dihydrocarvone (43,1%) ; la néoisopulégone (52,3%), l’oxyde de pipériténone (jusqu’à 87%) ou l’association d’oxyde de pipériténone/oxyde de pipéritone (jusqu’à 88% pour les deux) (4). - Marché : Les feuilles de cette plante sont vendues chez les herboristes traditionnels.

- Information communiquée par la population locale C’est une plante herbacée, annuelle que l’on trouve près des oueds. Le développement de la plante est favorisé par des années pluvieuses et une exploitation rationnelle des parcours. Les feuilles séchées et broyées ou les feuilles fraîches lavées, préparées en décoction sont utilisées

pour traiter l’ictère et les douleurs abdominales. Les femmes rurales de douar Aseghmou l’utilisent pour soigner la diarrhée et pour aromatiser le thé et le café. Elles la mélangent, également avec la pain et avec " الزميطة " où elle joue le rôle de réchauffant. Calament est récoltée entre le mois de mars et le mois de juillet par les femmes pour leur utilisation personnelle.

La sauge sauvage : Salvia lavandulifolia L.

Plante : C’est une plante de la famille des labiées / Lamiacées (famille des menthes). Originaire d’Espagne, elle est communément appelée sauge d’Espagne ou sauge à petites feuilles. C’est une plante herbacée pérenne, ayant une hauteur de 30 cm et une largeur de 50cm. La floraison a lieu en été. Au Maroc, on rencontre cette espèce sur les versants chauds du Moyen Atlas (Boulmane, Dayet Hachlaf) .

La sauge sauvage

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- Utilisation : La Sauge Lavandulifolia, aux feuilles pointues, à la senteur balsamique, aux fleurs bleu violet, est astringente (elle resserre les tissus, modère les sécrétions, cicatrise les plaies et prévient les inflammations dans les cas d'hémorragie, diarrhées...). Et elle est tonique. La plante est utilisée dans le Moyen Atlas, en usage externe, comme vulnéaire. Elle sert à aromatiser le thé.

- Huile essentielle : Salvia lavandulifolia donne une huile essentielle avec un rendement de

0,8%. Les composés majoritaires de cette essence sont le camphre (44,1%), l’ -pinène (12,3%), l’eucalyptol (8 ,8%), le bornéol (7,1%) et le caryophyllène (4,6%). - Marché : Les feuilles sont vendues chez les herboristes traditionnels.

- Information communiquée par la population locale Il s’agit d’une sauge spontanée, c’est une plante herbacée pérenne. Elle a besoin d’eau pour bien se développer. La sauge sauvage est utilisée pour aromatiser le thé. La décoction de cette plante est utilisée pour soigner les douleurs d’estomac. C’est une plante très peu abondante, elle est récoltée entre le mois d’avril et le mois de juillet.

Bugrane jaune : Ononis natrix L.

Plante : L’espèce Ononis natrix est méditerranéenne. Les peuplements de cette espèce se trouvent dans les deux rives de la méditerranée. Elle se développe bien sur des sols caillouteux

. Le bugrane jaune

- Utilisation : Elle est utilisée dans la région de Marrakech dans le traitement des ictères : pour cela des rameaux de la plante feuillée sont mis à bouillir avec des œufs jusqu’à ce que ces derniers deviennent durs. Le malade peut prendre un œuf chaque matin à jeun, plusieurs jours de suite, jusqu’à guérison. Les racines d’O natrix étaient autrefois utilisées par les bergers comme plantes saponifères pour laver les vêtements. O natrix est très pâturé par les équidés et notamment les ânes. - Chimie de la plante : Les saponosides ont été caractérisés dans les racines de O natrix, fournissant par hydrolyse de l’acide glycyrrhétique. - Marché : La plante est, à notre connaissance, vendue chez les herboristes traditionnels.

- Information communiquée par la population locale C’est une plante herbacée pérenne. Elle se développe bien en année pluvieuse. Les feuilles séchées, broyées et mélangées avec les œufs sont utilisées contre l’ictère. La plante est récoltée au mois d’avril et mai.

Le laurier rose : Nerium oleander L.

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- Plante : Il s’agit d’un arbuste de la région méditerranéenne qui se rencontre fréquemment au Maroc, le long des cours d’eau et dans les lits d’oueds.Cet arbuste se trouve aussi bienen zones humides qu’en zones semi arides et arides.

Le laurier rose

- Utilisation : L'amertume du laurier rose est proverbiale. On la compare à celle de la bile. Malgré sa toxicité connue des marocains, il est employé dans les soins traditionnels. A Agadir, Marrakech et Rabat, les racines sont utilisées en fumigation contre les céphalées et les rhumes de cerveau et contre les maladies de l'utérus; en applications externes les feuilles sont employées dans diverses lésions superficielles non sanglantes (contusions,brûlures,tumeurs etc.). A Oujda, avec les feuilles sèches et le bois, on fait des fumigations que l'on fait respirer aux enfants contre la colique, Les tiges sont employées pour faire pointes de feu dans les rhumatismes et les douleurs articulaires . - Chimie de la plante

Les composants principaux du laurier rose sont des hétérosides stéroïdiques rattachés aux cardénolides (environ 0,50%) dont l'activité est proche de celle des Strophantuset de la digitale. Dans les feuilles, le principal héteroside est l'oléandroside ou oléandrine, hydrolysable en oléandrose et en oléandrgéine(16-acétylgitoxigénine). On y trouve également le nérioside (nériine), le nérianthoside (nérianthine), l'adynéroside (adynérine), le désacétyl-oléandroside. - Marché : Les feuilles sont vendues chez les herboristes traditionnels.

- Information communiquée par la population locale C’est un arbre pérenne de forêt. Les feuilles séchées sont utilisées en fumigation pour chasser le mauvais sort. Les feuilles sont récoltées en pleine floraison.

Ormenis scariosa (L.) Dumt.

Plante : Cette espèce est endémique de l’Afrique du Nord. Au Maroc, elle est commune dans le Moyen Atlas et le Haut Atlas.

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Ormenis cariosa

- Utilisation : Dans la région d' Imilchil, les capitules sont utilisés en décoction comme stomachique, emménagogue et vermifuge, ils sont également employés comme tonique gastro- intestinal, sudorifique et antidiabétique. Marché : Ormenis scariosa n’est pas exploitée.

- Information communiquée par la population locale La plante n’est pas utilisée par la population locale de la zone du projet.

La coloquinte : Citrullus colocynthis (L.) Schrad

- Plante : Cette espèce, méditerranéenne et saharo sindienne ; est commune au Maroc et au Sahara. - Utilisation : En médecine traditionnelle, on utilise à la fois la pulpe et les graines. A Marrakech et Ouarzazate, la pulpe, très amère est utilisée comme diurétique, anti épileptique et antiblennorragique. La présence de graines augmente encore l'action drastique. A Salé et dans le Tafilalet, la pulpe est recommandée dans l'ascite, l'hydropisie, la goutte, les rhumatismes et les maladies articulaires. On applique aussi des cataplasmes de coloquinte. Dans le Dra, la pulpe de la coloquinte, associée à des graines d'Anvillea radiata coss. & Dur. et à des graines de nigelle, sert à confectionner des suppositoires contre les maladies vénériennes. Les graines sont employées comme antidiabétique, anthelminthique, anti-asthmatique, aphrodisiaque et purgatif (Quatre graines au maximum). Partout au Maroc, on utilise la coloquinte, en cataplasmes, contre les morsures venimeuses. Malgré sa toxicité, la coloquinte est utilisée, partout au Maroc.

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La coloquinte

- Toxicité : La plante est toxique pour l'homme et l'animal: plusieurs cas d'intoxication nous été signalés, surtout dans les régions sahariennes. Les ovins sont tués à partir de 5g/kg pour les fruits et 1g.kg pour les feuilles. Toutefois, les autruches, les gazelles, les ânes et les sauterelles sont peu sensibles à la toxicité de cette plante. La plupart du temps, les accidents toxiques chez l'homme surviennent lors de tentatives d'avortement. - Chimie de la plante

Dans la pulpe, les principes actifs sont des hétérosides des cucurbitacines: de l'élatérinide (0,3%) hydrolysable en glucose et cucurbitacine E (=β-életarine); d'autre glucoses libérant des cucurbitacines I (= élatéricine B) et L. On a isolé aussi un glucose, très amer, la colocynthine qui serait, d'après certains auteurs, identique à l'élatérinide ou à un mélange de glucosides voisins. On trouve également dans la pulpe: une résine, des traces d'huile volatile, une huile grasse et un alcool dihydrique.

- Information communiquée par la population locale C’est une plante herbacée annuelle. Elle se développe bien en années pluvieuses. Pour soigner les douleurs rhumatismales, les écorces des fruits sont séchées, broyées et mélangés avec du câprier et le henné et appliquée localement au niveau des articulations. La plante est cependant toxique, plusieurs cas d’intoxication ont été relevés avec vertige, douleurs abdominales et des crises épileptiques. La récolte est réalisée entre mars et juin.

Le calament : Calamintha grandiflora L.

- Plante : Le calament, espèce d'Europe et de la région méditerranéenne, se rencontre partout au Maroc.

- Utilisation : A Tanger, Rabat, Fès, Marrakech, l'infusion de calament se boit en infusions rafraîchissantes dans les fièvres. La poudre de feuilles séchées est utilisée dans les mictions douloureuses, les rhumes, les grippes et les affections broncho-pulmonaires. Le calament fait partie du bouquet de plantes aromatiques utilisées pour parfumer le thé. - Huile essentielle

L’analyse des huiles essentielles de deux populations de calament du Maroc (Obtenues avec des rendements de 1,5% et 2,5%) a révélé l’existence de deux chimiotypes différents : Un chimiotype à pulégone (35%), menthone (33%) et isomenthone (1,3%), sensiblement le même que celui décrit dans la littérature pour des calaments européens

Un chimiotype original, dominé par la carvone (34,2%), l'eucalyptol (35,1%) et le limonène (9,2%)

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- Information communiquée par la population locale C’est une plante herbacée peu abondante, annuelle que l’on trouve près des oueds. Le développement de la plante est favorisé par des années pluvieuses et une exploitation rationnelle des parcours. Les feuilles et les tiges séchées et broyées ou fraîches et lavées, servent à aromatiser le lait et pour soigner les coups de froid. Il est également utilisé pour aromatiser le thé et le café. A douar Aseghmou, il est mélangé avec " الزميطة ". Le calament est récolté entre le mois d’avril et le mois de juillet par les femmes pour leur utilisation personnelle.

Le genévrier: Juniperus thurifera L. var. africana

- Plante : C’est un arbre d’Europe méridionale, d’Asie mineure et d’Afrique du Nord qui se rencontre, au Maroc, en haute montagne. La variété africana est typique de l’Afrique du Nord. De régénération difficile, elle est aujourd’hui menacée par l’abattage clandestin (4).

Le genévrier

- Utilisation : Dans le Moyen- Atlas, les cônes fructifères sont mâchés contre les saignements de gencives. Le bois mort est parfois utilisé, par les éleveurs, pour fabriquer sur les lieux de transhumance du goudron végétal qui reçoit les mêmes usages que l’huile de cade. Elle est également utilisée comme abortif. Le cône fructifère, très aromatique et un peu sucré, est mangé par les bergers comme amuse-gueule. En hiver, les rameaux sont pâturés par les chèvres.

- Huile essentielle : Les rameaux de J. thurifera L. var gallica (espèce de France) produisent par distillation 0,1 à 0,15% d’une huile essentielle riche en terpènes légers et contenant 5% d’esters dont l’acétate de sabinyle.

- Information communiquée par la population locale C’est un arbre qui se développe bien par années pluvieuses et par la coupe des branches sèches. Le genévrier est utilisé en fumigation et comme le henné pour soigner les cheveux. Il est également utilisé pour l’extraction de l’huile de cade. Les feuilles séchées sont utilisées pour soigner les rhumatismes et la migraine. L’huile de cade est utilisée pour aromatiser l’eau. La récolte est réalisée toute l’année.

La câpre : Capparis spinosa L.

- Plante : Cette espèce méditerranéenne et saharo- sindienne, est à la fois spontanée au Maroc et cultivée. Le Maroc est un grand exportateur de câpres (boutons floraux) en conserves. Le câprier est cultivé dans plusieurs régions ou récolté dans la flore sauvage (région de Meknès et

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Marrakech) (4).

Le câprier

- Utilisation : Le câprier est une véritable panacée au Maroc, mais il est surtout utilisé comme antirhumatismal. Partout le fruit séché, pulvérisé et mélangé au miel, est utilisé dans les refroidissements, les rhumatismes, la goutte, la sciatique. L’écorce de la racine, vendue chez les herboristes, est utilisée en cataplasmes ou par voie orale, comme médicament de la rate. On l’emploie aussi comme diurétique et antidiarrhéïque. Les graines sont employées dans le traitement de la stérilité féminine et des dysménorrhées. Et les fleurs, en cataplasmes, contre l’eczéma. Les cataplasmes de feuilles broyées sont utilisées contre les maux de tête et de dents (4).

- Chimie de la plante : Les boutons floraux renferment de la rutine (ou rutoside), 0,4% de pentosanes, des saponines, de l’acide rutique, de l’acide pectique, de la myrosine, et des glucosides donnant naissance à des essences sulfurées proches de celles des brassicacées.

- Marché : Le Maroc est un grand exportateur de câpres (boutons floraux) en conserves de fruits.

- Information communiquée par la population locale C’est une plante herbacée, pérenne. Elle se développe bien en année pluvieuse. Contre l’ictère, les femmes rurales utilisent les feuilles séchées, broyées et mélangées avec les œufs. La récolte est réalisée entre avril et mai.

La lavande : Lavandula brevidens L.

- Plante : C’est une plante endémique du Maroc

La lavande

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Utilisation : Ses utilisations sont celles des lavandes sauvages. En poudre ou en infusion, elles sont utilisées dans le traitement des désordres gastro-duodénaux, de la lithiase rénale, des règles abondantes. On les utilise aussi comme tonifiante et diurétique. A Tissint, la lavande est prescrite, en décoction (une poignée de plante dans une théière) dans les gastralgies, l’acidité gastriques et les maladies du foie. En usage externe, partout ou elle existe, la plante fraîche hachée est appliquée sur les plaies et blessures comme vulnéaire et antiseptique. Les fleurs servent à parfumer le linge, comme on le fait pour la lavande vraie (3,4). - Huile essentielle : À notre connaissance, l’HE de cette espèce n’a jamais fait l’objet d’étude chimique.

- Information communiquée par la population locale C’est une plante steppique, annuelle, très peu abondante, que l’on trouve en forêt. Le développement de la plante est favorisé par des années pluvieuses et une mise au repos des parcours. Les feuilles séchées et broyées ou fraîches et lavées, servent à aromatiser le lait. Mélangée avec le henné, elle sert à soigner la fièvre chez les enfants. Une décoction à base de lavande et thym est utilisée pour soigner les douleurs d’estomac. La lavande est récoltée entre le mois d’avril et le mois de juillet par les femmes pour leur utilisation personnelle.

La rue sauvage : Ruta montana L.

- Plante : L’espèce Ruta montana est répandue dans le bassin Méditerranéen. - Utilisation : C’est la plante entière fleurie qui est utilisée. En usage externe, elle est utilisée sous forme d’oléat dans le traitement du vitiligo. L’oléat de la plante s’utilise, en liniment, contre les rhumatismes et, en gouttes auriculaires chaudes, contre les bourdonnements d’oreille et les otites. La rue est employée en fumigations –mélangée à des graines de harmel, des graines de coriandre et du goudron de cèdre- contre l’épilepsie, le mauvais œil et pour conjurer le mauvais sort, ainsi que dans le traitement des affections du foie. Contre les maladies du foie on peut aussi boire son infusé léger à raison de deux verres par jour. C’est une véritable panacée en médecine traditionnelle marocaine. L’infusion de la plante est bue contre les coliques, les vers intestinaux et les piqûres de scorpion (4). - Huile essentielle : La plante contient 0,1% d’une HE dont le constituant principal est la méthylnonylcétone accompagnée de méthylheptylcétone, d’un alcool (le nonalol) et d’esters.

Information communiquée par la population locale : Il s’agit d’une plante herbacée, annuelle. Les femmes rurales utilisent la plante entière en fumigation pour les crises d’épilepsies. La plante est récoltée entre le mois d’avril pour les besoins individuels des femmes rurales.

Harmel : Peganum hermala L.

- Plante : C’est une espèce cosmopolite, très commune au Maroc, elle caractérise les parcours dégradés.

Harmel

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- Utilisation C’est une des plantes dont l’usage a été recommandé par le prophète Mohamed. Aussi est-elle très employée partout dans le Monde Musulman et à des fins rituelles, magiques, prophylactiques ou thérapeutiques. Au Maroc, c’est une véritable panacée. Partout, les fumigations au Harmel, au souffre, à l’alun (Shebba) et au fasukh sont réputés dissiper les mauvais sorts et le mal d’amour et protéger de toutes les actions nuisibles fomentées par des individus mal intentionnés. Les graines de harmel et l’alun (shebba wa l-harmel) sont portés en allumettes contre le mauvais œil et contre les mauvais génies. Le mélange de quelques graines d’harmel et de plante d’armoise blanche (Artemisia herba alba Asso), en poudre ou en infusion, est un anthelminthique éprouvé. Les graines de harmel sont couramment utilisées pour soigner les toxicoses du nourrisson et les diarrhées infantiles. Les graines de harmel, quand elles sont prises en usage interne, sont en règle générale détoxiquées par un grillage préalable. Dans les régions sahariennes, en usage externe, la poudre de graines est saupoudrée comme cicatrisant lors des circoncisions. Partout au Maroc, la poudre de graines macérée à chaud dans de l’huile d’olive, en association avec des clous de girofle (et avec parfois de la bile de bœuf), donne une sorte de brillantine qui est appliqué en masque capillaire pour rendre les cheveux plus drus, plus épais et plus vigoureux. Cette huile est aussi utilisée comme cicatrisant pour les petites plaies et blessures. Les rameaux frais et le suc qu’on en retire par expression sont utilisés en frictions comme révulsif dans les rhumatismes et les douleurs articulaires (4). - Toxicité : Au Maroc, les intoxications au harmel ne sont pas rares chez l’homme, surtout chez l’enfant, la plupart du temps à la suite de l’absorption de mixtures thérapeutiques traditionnelles surdosées. On a souvent observé à plusieurs reprises des décès d’enfants admis dans les hôpitaux en état d’anurie et d’urémie grave, après absorption de graines de harmel. Les symptômes de l’intoxication sont : vomissements, vertiges, stimulation, tremblements, fourmillements dans les extrémités, sensation de chaleur intense, paresthésies. Ensuite surviennent des hallucinations visuelles et auditives, des crises furieuses et un violent mal de tête (4). - Chimie de la plante : La plante contient des alcaloîdes, surtout les graines (4%) et les racines (3%). La vasiscine possède la structure de la quinzaoline, l’harmaline (2,1%), l’harmine (1,6%) et l’harmalol dérivent de la

- Information communiquée par la population locale

C’est une plante herbacée des parcours. Les semences sont utilisées en fumigation pour chasser le mauvais sort. Elles sont également utilisées avec le henné pour adoucir les cheveux. La plante est cependant toxique, plusieurs cas d’intoxication ont été relevés avec vertige et même mortalité lors d’ingestion d’une grande dose. La récolte est réalisée en automne.

Perspectives et mesures d’utilisation durable

La grande majorité des espèces de plantes aromatiques et médicinales utilisée dans ce site est issue de la cueillette sauvage. Les espèces sont surexploitées au moment de la floraison et souvent déracinées, sans se préoccuper de leur régénération. Les cueilleurs en milieu naturel sont généralement payés en fonction de la quantité récoltée ; ainsi, l'incitation est de recueillir la quantité maximale possible. Cette forme non durable de cueillette expose plusieurs espèces, en particulier celles en forte demande, à une menace réelle d'érosion génétique et, dans certains cas, augmente les risques de leur extinction. Des visites de terrain par des experts ont confirmé la réduction de plusieurs espèces qui étaient autrefois abondantes. Des observations rapportées par les populations locales ont abouti à la même conclusion.

Cette situation environnementale drastique résultant de l'exploitation non durable est encore plus inquiétante pour les communautés locales dépendant de la cueillette de ces espèces en milieu

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spontané. Elles sont en train d’observer passivement cette dégradation de leur environnement naturel qui est aggravée par d'autres facteurs comme le surpâturage, la déforestation et le changement climatique. Pour remédier à cette situation et continuer à récolter le bénéfice de ces ressources, tous les acteurs de la chaîne/filière doivent intégrer les principes d’exploitation durable des PAM et veiller à ce qu’ils soient strictement respectés. Dans certains cas, il y aura lieu de cultiver certaines espèces («domestication» ou «culture»), de les replanter dans le cadre d’un plan d'action de réhabilitation.

Le site Imilchil-Amellagou comme le reste du Haut Atlas Oriental est riche en espèces médicinales et aromatiques. Dans le but de préserver ces ressources naturelles et s’inscrire dans une gestion durable qui pourrait être bénéfique pour la population locale en général et les femmes rurales en particulier nous proposons d’entreprendre les actions d’amélioration de la production et la préservation de la ressource.

1. 1.3.1 Préservation de la ressource et domestication

Dans le but d’examiner la possibilité d’exploitation de l’armoise et du thym pour la production d’huile essentielle, nous proposons de réaliser les études suivantes :

a. l’armoise Il serait très intéressant de : - étudier les huiles essentielles extraites à partir des trois espèces (A herba Alba, mesatlantica et A nigreii) afin de connaître les espèces et les chemotypes qui donnent l’HE à intérêt commercial ayant une composition chimique équilibrée en α-thujone et camphre (30 à 35 % de l’huile essentielle pour la première cétone contre 34 à 38% pour la seconde) ;

- étudier, pour les autres espèces et/ou chemotypes donnant des HE qui diffèrent du standard

les possibilités de trouver des applications industrielles particulières ;

- délimiter, avec l ’ a i d e d es populations locales, les zones qui seront réservées à l’exploitation de l’armoise à des fins industrielles et réaliser des actions visant l’augmentation de la biomasse végétale à travers la récolte des eaux de pluie et leur infiltration dans le sol ;

- évaluer l’état et la tendance de la ressource pour les trois espèces d’armoise ;

- faire la cartographie et une estimation de la production de phytomasse des différentes

espèces et chemotypes de l’armoise sur la base des résultats des analyses chimiques des HE ;

- procéder à la sélection des chemotypes choisis afin d’assurer une meilleure maîtrise de la

qualité d’HE et de la quantité produite de phytomasse;

- mettre au point les techniques de domestication de la culture des armoises b. Thym Il serait très intéressant de :

- étudier les rendements et la qualité des huiles essentielles extraites à partir du thym à fleurs

blanches et de celui à fleurs roses afin de connaître l’espèce qui donne l’HE à intérêt commercial ;

- étudier, pour une éventuelle HE de thym nouvelle, les possibilités de trouver des

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applications industrielles particulières,

- estimer l’état et la tendance de la ressource pour les deux thyms

- faire la cartographie et une estimation de la production de phytomasse des deux thyms ;

- procéder à la sélection des écotypes prrodctifs et haute teneur en HE pour les deux thyms ;

- mettre au point les techniques de domestication de la culture de thym.

1. 1.3.2 Actions de renforcement des capacités

Les organisations locales partenaires

Afin de souligner la durabilité écologique, économique et sociale de la gestion et du commerce des espèces PAM prioritaires, il serait intéressant de développer un partenariat avec la Fondation FairWild® dans le but d’aider les coopératives et associations locales dans le site à atteindre la certification FairWild®. Cette actions fonctionnera à travers des organisations, des coopératives ou des associations de contact dont les hommes et les femmes des communautés ciblées pour assurer un plus grand impact potentiel sur les bénéficiaires.

Formation des femmes rurales Pour sensibiliser les femmes rurales de l’importance de la protection des ressources naturelles en général et les plantes aromatiques et médicinales en particulier, nous proposons de les sensibiliser de la richesse de leur site et l’intérêt de sa préservation en leur enseignant les bonnes pratiques à utiliser pour récolter les plantes aromatiques spontanées. Enfin pour initier les femmes rurales à l’exploitation des PAM, nous proposons de les former sur les différentes étapes de la chaîne de fabrication des plantes séchées et d’extraction des HE.

Sensibilisation de la population locale de la richesse de leur site "champs école" Les associations locales et les populations seront informées sur les richesses biologiques et écologiques de leur site et les pressions qu’elles subissent pour contribuer ensemble à leur préservation. Des visites seront organisées sur le terrain pour faire l’état des lieux et montrer in situ aux populations locales l’impact des prélèvements anarchiques sur la ressource

Formation des femmes rurales sur la récolte des PAM spontanées

Sachant que les femmes rurales participent activement à la récolte des différentes PAM spontanées, nous proposons de les former sur les techniques de récolte qui assurent la pérennité et la durabilité des différentes espèces. La formation des femmes sur les techniques de récolte sera réalisée par un spécialiste qui les sensibilisera de l’importance de la préservation de la nature et les formera sur les différentes techniques de récolte (période de récolte, niveau de coupe, partie à couper, etc.). La formation portera notamment sur :

les niveaux de coupe à appliquer en évitant l’arrachage des plantes qui conduit à leur disparition ;

La période de récolte en montrant l’importance de récolter une part ie sans endommager la plantes;

La partie de la plante à récolter.

Des projets de séchages et emballage sont à développés avec l’élaboration et le suivi d’application des cahier de charge de l’exploitation. Les porteurs de tels projets doivent être minutieusement choisis.

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1.2 Espèces animales

Les animaux d'élevage dans la région d’étude sont composés des espèces et des races/populations suivantes : Les ovins : la population Rahali et la race Beldi (D'mane) Les caprins : les populations Rahali et Beldi (Tacherguite) Les bovins : la race locale et population croisée Les camelins : la race locale et croisée Les équins : la race locale et croisée Les asins : la race locale et croisée

Les canins : la race chien de l’Atlas et croisée Les félins : la race locale et croisée

La volaille : la race locale et croisée L’abeille : l’abeille jaune (locale) et l’abeille noire (introduite de Béni Mellal) 1.2.1 Les Ovins

Les ovins de parcours sont essentiellement représentés par la population Rahali appelée localement Tibaldiyine. r distinguer entre les animaux dans le troupeau, les éleveurs leur

donnent des appellations basées sur la couleur de la robe et les caractéristiques phénotypiques : Taârabte et Tizoughi : (seraient des brebis ou béliers apparentés à la race Bni Guil). Ce sont des animaux dont la couleur de la robe est complètement blanche et un visage rouge- brun. Cette race est la plus appréciée ; Taârabte et Tingalte : à robe blanche et visage noir ;

Touzrifte : la couleur de la robe est toute blanche ; Tabphighte : la couleur de la robe est toute noire ;

Tamargoulte : à robe blanche et orbite noire autour de l’œil ; Tafarkachte : à robe tachetée de noir et le blanc.

L'élevage sédentaire ovin est essentiellement dominé par la race D’mane appelée Ticherguiyne. Son développement a été favorisé par la création des associations d’éleveurs encadrées et par l’ANOC. Cette association assure l’amélioration génétique et encourage les éleveurs par des subventions et des crédits.

Avant les années quatre-vingt, le troupeau de base a été constitué principalement par la race/ population Tirahhaline originaire de M'goune. A partir de 1980, certains pasteurs ont introduit des géniteurs issus de croisements entre la population Imilchil et la race Béni Guil. Les produits auraient été satisfaisants (qualité de viande et production laitière). Cependant, les descendants n'ont pas pu montrer des capacités d'adaptation aux terrains accidentés.

1.2.2 Les caprins Les caprins de parcours sont également prédominés par des populations Rahhali (chèvre Tarahhalte). Elle présente une grande aptitude d’adaptation aux parcours faisant d'elle un animal d’une grande rusticité et robustesse dans la zone.

Comme pour la population ovine de parcours, les éleveurs adoptent un système d’appellation locale pour distinguer entre les animaux dans le troupeau.

Tidilite : à robe noire ;

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Tazoumazyinte : à robe noire et oreilles blanches ;

Tazyamte set Tourghi : à robe noire avec lanières jaunes ; Tazyamte et Malli : à robe noire avec lanières blanches.

Le mode de conduite d’élevage est extensif est basé essentiellement sur la transhumance entre les aires d’hivernage en plaine et dans le Saghro et les aires d’estivage dans les zones de moyenne et haute montagne.

L’élevage sédentaire, constitué de petits troupeaux d’effectifs réduits de race améliorée, est destiné à la production laitière pour la famille. La création de la station d’élevage à Skoura a été à l’origine de nombreuses tentatives d’adaptation de races améliorées, notamment la race Draâ provenant de la vallée de Draâ et de Mhamid El Ghizlane et la race Murcina originaire de l’Espagne.

La race caprine Rahhali a fait l’objet de plusieurs tentatives d’amélioration génétique par croisement avec les populations de Foum Zguid (grande taille, orteils longs). Actuellement, près de 50% du cheptel présent dans la vallée de M'goun, présentent des caractères similaires aux populations de Foum Zguid.

En années défavorables, le taux de fertilité baisse considérablement, souvent nul (période de sécheresse prolongée) ou une seule mise-bas par an. Les pasteurs préfèrent avoir une seule mise bas en octobre-novembre à cause des contraintes liées à la transhumance. 1.2.3 Les bovins L’élevage des bovins s’est développé dans la région avec la sédentarisation des nomades et la mise en culture des terres.

Le cheptel bovin est composé de la race locale, Tidili, présente dans les villages de moyennes et de hautes montagnes, la race croisée, dominante le long de la vallée d’Amellagou. Elle est appréciée pour la production mixte en lait et en viande. La race améliorée Pie noire, introduite suite à l’organisation des compagnes d’encouragement par l’ORMVAT. 1.2.4 L’aviculture Cette activité est exclusivement féminine. Le poulet Beldi et le croisé sont les deux souches présentes dans la région. 1.2.5 Les asins et équins

Les nomades possèdent un à deux ânes pour le transport de l’eau, alors qu’en milieu sédentaire, le mulet est utilisé dans la quasi-totalité des travaux d’exploitation comme moyen de déplacement, de labour, de transport de l’eau et parfois de location pour les touristes. Les asins seraient en nette régression.

1.2.6 Les canins

Le chien de l’Atlas de race "Aydi" est le plus adopté par les nomades pour son rôle de gardiennage des troupeaux. Avec la sédentarisation et les déplacements inter-régions des nomades, cette race est en train de subir une profonde érosion génétique. 1.2.7 Abeille jaune

Le versant sud du haut Atlas est traditionnellement connu par ses richesses en plantes mellifères ce qui a favorisé, au fil des années, le développement, d'une apiculture adaptée à son environnement

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local. Depuis les dernières décennies, l’apiculture est devenue, comme dans le reste du royaume, une des activités agricoles qui peut participer à l’amélioration des revenus de l’agriculteur. Par le passé les élevages, dans la zone, étaient constitués exclusivement par la race locale l’abeille saharienne. Celle-ci se caractérise par une aire de répartition englobant tout le sud marocain et algérien. Elle est connue localement par l’abeille jaune. Cette abeille est reconnue par des généticiens de réputation mondiale et la classent parmi les meilleures races du monde de par ses qualités qui sont : la douceur, la prolificité, la précocité, l’aptitude extraordinaire à la récolte du nectar et du pollen et l’acclimatation facile sous des conditions climatiques difficiles. Elle est de petite taille jaune, à indice cubital élevé. Peu agressive, elle possède une résistance remarquable aux conditions difficiles du milieu.

C’est une race très distincte des autres races dans son l’éthologie et son langage. Elle est reconnue la seule race d’abeille capable de parcourir des distances de plus de 100 km pour butiner et passer la nuit hors de la ruche.

Les différents événements qui ont sévi dans la région: traitement anti acridienne cyclique, sécheresse durant plusieurs années, l'introduction de la varroase..., ont conduit à la mortalité d'un grand nombre de ruches engendrant ainsi une sérieuse menace pour la perpétuité de la race. Le nombre des effectifs a fortement diminué, que les apiculteurs ont été dans l'obligation, ces dernières années, d'acheter des ruches de l'extérieur afin de reconstituer leur cheptel ou pour créer de nouvelles unités de production apicoles. Ces pratiques d'introduction de l'abeille noire entraîne une menace sérieuse de disparition de la race locale Apis mellifica sahariensis . Ainsi, au vu de ces qualités et des différentes contraintes auxquelles cette race est confrontée et qui la menacent de disparition, la réhabilitation et la préservation de la race saharienne s’imposent. Or, cette préservation ne peut être durable sans l’aménagement et la préservation des ressources mellifères afin de permettre aux apiculteurs une production convenable les incitants ainsi à préserver l’espèce et à valoriser les ressources mellifères. 1.2.7.1 Plantes mellifères les plantes qui sont à la base des potentialités mellifères au niveau de chaque étage de végétation sont classées au sein des groupes en trois lots de plantes mellifères :

- Plantes très butinées,

- Plantes moyennement butinées,

- Plantes très peu butinées. Un code pour quantifier l’abondance de fleurs exprimée soit par le nombre de pieds soit par le volume des individus de la plante (3 : abondante à très abondante ; 2 : moyennement abondante ; 1 : rare) et l a répartition biogéographique, époque de la floraison et l’aptitude de nectarifère, pollinifère ou nectarifère-pollinifère sont précisés pour chaque espèce.

Groupe thermo saharien (900 à 1200 m )

Plantes très butinées

. Caylusea hexagyna : 1-2 ; sols ± terreux ; nectarifère.

. Lavandula mairei : 1-2 ; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Morretia canescens: 2-3; regs et sols ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Peganum harmala: 2-3; nitrophile des ravins, bords des routes, douars; nectarifère.

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. Reseda luteola: 1; sols limoneux des piémonts; nectarifère.

. Reseda villosa: 1; sols rocailleux bien drainés; nectarifère.

. Salvia aegyptiaca: 2; sols bien drainés; nectarifère.

. Zizyphus lotus: 2-3; sols limono-argileux des dépressions et ravins ; nectarifère.

Plantes moyennement butinées

- Convolvulus trabutianus : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère.

. Fagonia isotricha : 2-3 ; pentes pierreuses, nectarifère, pollinifère.

. Fagonia zilloides : 1 ; sables des ravins ; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia aegyptiaca : 2 ; terrasses limoneuses des ravins ; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia hamiltonii: 3; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Matthiola maroccana: 3; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Retama sphaerocarpa: 2; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

. Zilla macroptera: 2; ravins et dépressions ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

Plantes très peu butinées

- Antirrhinum ramosissimum: 1-2; pentes limoneuses, drainées; nectarifère, pollinifère.

. Ononis angustissima: 2-3; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis eriolepis: 2-3; regs caillouteux ou sableux; pollinifère.

Groupe thermo méditerranéen (1200 à 1400 m) :

Plantes très butinées

. Capparis spinosa : 1 ; falaises et rochers ; nectarifère, pollinifère.

. Caylusea hexagyna : 1-2; sols ± terreux ; nectarifère.

. Lavandula mairei: 1-2; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Marrubium desertii: 1-2; oueds secs et ravins ± sableux ; nectarifère.

. Moricandia arvensis: 1-2; oueds secs et ravins ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Morretia canescens: 2-3; regs et sols ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Peganum harmala: 2-3; nitrophile des ravins, bords des routes, douars; nectarifère.

. Reseda luteola: 1; sols limoneux des piémonts; nectarifère.

. Reseda villosa: 1-2; sols rocailleux bien drainés; nectarifère.

. Salvia aegyptiaca: 2-3; sols bien drainés; nectarifère.

. Zizyphus lotus: 2-3; sols limono-argileux des dépressions et ravins ; nectarifère.

Plantes moyennement butinées

. Adenocarpus bacquei : 1-2 ; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

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. Carthamus fruticosus: 2 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Convolvulus trabutianus : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère.

. Matthiola maroccana : 1-2 ; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Retama dasycarpa : 1-2 ; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

. Retama sphaerocarpa : 2-3; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

. Zilla macroptera : 2 ; ravins et dépressions ± sableux ; nectarifère, pollinifère. Plantes très peu butinées

. Antirrhinum ramosissimum : 1-2 ; pentes limoneuses, drainées; nectarifère, pollinifère. . Farsetia aegyptiaca : 1 ; terrasses limoneuses des ravins ; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia hamiltonii : 2-3 ; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia ramosissima : 2-3; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis eriolepis : 2 ; regs caillouteux ou sableux; pollinifère.

. Ononis angustissima : 2-3 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

Groupe méso méditerranéen (1400 à 1800 m) :

Plantes très butinées

. Caylusea hexagyna : 1-2 ; sols ± terreux ; nectarifère.

. Diplotaxis tenuisiliqua : 2-3 ; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Erucastrum rifeum : 2-3 ; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Lavandula brevidens : 1 ; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Lavandula mairei : 1 ; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Moricandia arvensis : 1-2 ; oueds secs et ravins ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Peganum harmala : 1-2 ; nitrophile des ravins, bords des routes, douars;

nectarifère.

. Rosmarinus officinalis : 1 ; pentes terreuses bien drainées, nectarifère.

. Teucrium malenconianum : 2-3 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum : 1-2 ; pentes bien drainées, nectarifère.

. Thymus saturejoides ssp. commutatus : 2-3 ; pentes bien drainées, M’Goun ;

nectarifère.

. Reseda luteola : 3 ; sols limoneux des piémonts,+ abondante ;

nectarifère.

. Reseda villosa : 1 ; sols rocailleux bien drainés; nectarifère.

. Salvia aegyptiaca : 1 ; sols bien drainés; nectarifère.

. Zizyphus lotus : 1-2 ; sols limono-argileux des dépressions et ravins ; nectarifère.

Plantes moyennement butinées

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. Adenocarpus bacquei : 3 ; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Anarrhinum fruticosum : 1 ; rochers et falaises ; nectarifère, pollinifère.

. Astragalus armatus ssp. tragacanthoides : 1-2 ; ravins terreux bien drainés ;

nectarifère, pollinifère.

. Buxus balearica : 2-3 ; pentes et ravins terreux bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Carthamus fruticosus : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Convolvulus trabutianus : 1 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère.

. Genista scorpius ssp. myriantha : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Hertia maroccana : 1 ; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Matthiola maroccana : 1 ; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

Plantes très peu butinées

. Antirrhinum ramosissimum : 1 ; pentes limoneuses, drainées; nectarifère, pollinifère.

. Ononis angustissima: 2-3 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis eriolepis : 1 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; pollinifère.

Groupe supraméditérranéen (1800 à 2200 m) :

Plantes très butinées

. Ajuga iva : 1 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Caylusea hexagyna : 1 ; sols ± terreux ; nectarifère.

. Diplotaxis erucoides : 2-3; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Diplotaxis tenuisiliqua: 2; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Crataegus laciniata: 1; sols argileux; nectarifère, pollinifère.

. Lavandula brevidens: 1; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Prunus prostrata: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Rhamnus atlantica: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère.

. Reseda luteola: 3; sols limoneux des piémonts,+ abondante;

nectarifère.

. Ribes uva-crispa ssp. atlantica: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Teucrium malenconianum: 3; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Teucrium mideltense: 1; steppes terreuses bien drainées, M’Goun; nectarifère.

. Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum: 2; pentes bien drainées, M’Goun;

nectarifère.

. Thymus saturejoides ssp. commutatus : 2-3; pentes terreuses bien drainées, nectarifère.

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Plantes moyennement butinées

. Adenocarpus anagyrifolius var. leiocarpus: 1; sols ± argileux en pentes; nectarifère, pollinifère.

. Adenocarpus bacquei: 3; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Anarrhinum fruticosum : 1; rochers et falaises ; nectarifère, pollinifère.

. Biscutella didyma: 1; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Carthamus fruticosus: 1-2; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Cytisus balansae: 1-2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Genista scorpius ssp. myriantha: 1-2; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Hertia maroccana: 1; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Retama dasycarpa: 1; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

Plantes très peu butinées

. Glaucium corniculatum : 1-2 ; regs ± caillouteux ; pollinifère.

. Ononis angustissima : 2-3 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis scariosa: 1; pentes terreuses bien drainées ; pollinifère.

. Santolina ros marinifolia: 1; pentes terreuses bien drainées ; pollinifère.

Plantes cultivées

Plantes très butinées

. Cydonia maliformis: 1 ; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

. Prunus amygdalus: 3 ; très commun; nectarifère, pollinifère.

. Prunus armeniaca : 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

. Prunus cerasifera: 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère. . Prunus persica: 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

Plantes moyennement butinées

. Punica granatum: 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

. Medicago sativa: 2-3; très commun; nectarifère, pollinifère.

. Zea mays : 2-3; très commun; pollinifère. Plantes très peu butinées

. Ficus carica: 1-2; vallées irriguées ; sucres des figues. 1.2.7.2 Programme de réhabilitation de l’abeille saharienne

La région dispose de potentialités mellifères assez importantes et de nature appréciable. Cependant, ces potentialités sont encore insuffisamment exploitées. En plus, les riverains ne disposent pas de la technicité nécessaire. Dans ce sens, il serait judicieux d’établi un programme de soutien et de formation aux jeunes ruraux et apiculteurs du site et d'œuvrer à ce

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que tous les groupes sociaux et notamment les pauvres en tirent profit des ressources naturelles locales pour mieux les préserver. Renforcement de la maîtrise des techniques apicoles Les informations rapportées ont soulevé de nombreuses insuffisances techniques dans la gestion des ruchers. Certaines de ces insuffisances sont généralisées ex. la non maîtrise de l’essaimage, l'extraction manuelle (traditionnelle), l'insuffisance de traitement, l'absence de nourrisse ment Le manque d'entretien et de traitement des cadres (hausses et ruches) lors du stockage entraîne la perte de la cire bâtie ce qui entraîne un manque à gagner chaque année sachant que le temps qu'il faudrait pour bâtir un kg de cire équivaut à une perte de 10 kg de miel. Des formations adaptées doivent être entreprises pour corriger ces insuffisances. Surtout que les apiculteurs disposent de la volonté et certains dépensent d'énormes sommes mais ne parviennent pas à rentabiliser leur projet par manque de technicité et du savoir-faire en matière d'apiculture. Le détaille de la formation, déroulement et choix des bénéficiaires sont consignés en annexe (module de formation). Cette formation devrait être pratique. On suggère deux types de formations:

• Formation des agents d’associations : c’est une formation d’une plus longue durée avec des stages dans des exploitations apicoles. Elle concernera les personnes leaders, disposées à perpétuer et à transférer le savoir faire acquis à d'autres apiculteurs de la zone. Pour cela, chaque association désignera un ou plusieurs apiculteurs selon les moyens et les critères qui seront fixés par le projet. Ces agents, dans un cadre d’un partenariat avec d’autres institutions étatiques ou privées peuvent recevoir cette formation dans ces institutions. Ces agents devraient avoir au minimum le niveau baccalauréat. Cette formation sera réalisée selon le module décrit en annexe.

• Formation et renforcement du savoir-faire seront stinés à des groupes d’apiculteurs (trices), identifiés par l’enquête et validés par les associations, ses apiculteurs devraient être prêts à s’engager et à adhérer au programme de préservation de la race locale. Cette formation sera réalisée selon le module décrit en annexe.

Encadrement et organisation des apiculteurs

Quelques associations existent mais regroupent très peu d'apiculteurs. En plus, ces organisations sont toutes récentes, elles manquent d'expérience en matière de gestion administrative et n’impliquent pas suffisamment leurs membres dans la prise en charge de la gestion de leurs associations. En plus, ces organisations manquent d'encadrement technique pour qu'elles puissent s'approprier et innover dans le développement de leurs ruchers. Au préalable, ces actions s e r o n t d i s c u t é e s avec les apiculteurs sur la structure et la dimension qu’ils veulent donner à leurs associations ou organisations professionnelles (OP). L’avantage d’organiser les apiculteurs va au-delà de ce qui demandé habituellement aux OP. En effet, en plus de la gestion collective et organisation de la filière, les OP auront à jouer un rôle de base dans l’application du programme de la sauvegarde de l’abeille saharienne. Appui aux apiculteurs pour se doter de colonies d'abeille saharienne

Actuellement, et avant même le démarrage de l’unité de multiplication mentionnée ci- dessus, il faudrait assurer un équilibre entre la demande et l'offre en matière de colonies d'abeilles au niveau local afin d'éviter l'introduction de colonies d'abeille noire à partir des autres régions. Pour cela il faudrait, doter les apiculteurs, en plus d'une formation approfondie, des colonies

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de la race saharienne. Ces apiculteurs moyennant un encadrement et un suivi durant deux années peuvent devenir des fournisseurs de nouveaux apiculteurs en appui à l’unité de multiplication si besoin est. derniers peuvent aussi assurer l'encadrement et la durabilité de la préservation de la race locale.

Dans ce sens et afin de créer des ruchers pilotes de la race locale, le projet devrait réhabiliter les deux ruchers collectifs et/ou créer de nouveaux ruchers (de préférence sédentaires) qui seront réservés uniquement pour la race locale.

Etablissement d’un programme de traitement contre la varroise

Le projet devrait aider les apiculteurs, en plus de la formation de disposer d’un programme de traitement bien établi notamment pour la varroa. Ce programme doit expliquer clairement les méthodes de détection, les méthodes de préparation des produits et de traitement, le seuil pour déclencher les traitements, les produits à utiliser, les doses, le contrôle de l’efficacité, l’alternance, etc. Autrement, les maladies contagieuses de l’abeille notamment la varroa considérée comme épizootie qui affecte le patrimoine national doit être incluse dans les programmes de traitement du cheptel organisés par le Ministère de l’Agriculture. Création d’une unité de multiplication et de production de colonie d’abeilles de la race locale La création de cette unité peut être confiée à un porteur de projet, un apiculteur de la zone ou un groupement d’apiculteurs qui sont disposés à co-financer et à gérer l’unité avec un encadrement rapproché de l’ORMVAO. Le projet pourrait subventionner et former dans un premier temps les apiculteurs. A moyen terme, l’unité couvrira les besoins des apiculteurs de la zone (voir ceux d’autres régions) en matière de production de colonies et à long terme cette unité pourrait passer à l’insémination artificielle pour mieux préserver la race. Diversification des produits de la ruche

La valorisation de l’apiculture doit passer par la valorisation de tous les produits de la ruche ; nous suggérons que le développement de ce secteur intègre dans un premier temps et à côté de la production du miel :

•Encouragement de l'installation d'une unité ou deux unités de la collecte, la pasteurisation et le gaufrage de la cire. La cire, notamment celle de la ruche traditionnelle qui est très recherchée en Europe et en Amérique du Nord (100% naturelles).La cire gaufrée peut être utilisée localement et le reste pourrait être exporté. Des jeunes apiculteurs peuvent être appuyés pour créer ces unités.

•La production de la gelée royale pourrait être encouragée à travers la des stage chez les apiculteurs à l’étranger. Par la suite, des subventions du matériel peuvent être accordées. Cette production est à encourager d’autant plus que certains sites se prêtent à une production précoce et étalée sur une longue période de l’année.

•L’abondance des plantes à pollen milite pour l’encouragement de la production des grains de pollen et à commercialiser à l’état brut ou en addition au miel. Comme la gelée royale, cette activité pourrait être encourager à travers un stage chez les apicultueur à l’étranger.

•Création d’un label pour la production du miel local.

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1.3 Biodiversité associée 1.3.1 Espèces végétales

L'inventaire spécifique a permis de dégager les résultats suivants :

• une diversité spécifique de 202 espèces recensées dans la zone. Cet inventaire reste relatif à la période de collecte et aux conditions climatiques de l'année ;

• un taux d'endémisme de l'ordre de 20 / 202, presque 10% ; • une contribution des espèces annuelles d'environ 40 / 202, soit 19.8% ;

• une richesse spécifique par secteur : - 164 espèces en haute montagne

- 122 espèces en moyenne montagne - 97 espèces dans les plaines et plateaux

• une spécificité floristique caractérisée par :

- 57 espèces en haute montagne ; - 3 espèces en moyenne montagne ;

- 31 espèces communes à la haute et la moyenne montagne ; - 4 espèces dans les plaines et plateaux ;

- 42 espèces communes à l'ensemble des secteurs.

Par rapport à l'ensemble de la zone, la haute montagne apparaît être la plus diversifiée étant donné que 57 espèces ne se trouvent que dans ce secteur. la biodiversité spécifique est exprimée par un cortège floristique bien particulier du fait de la présence de nombreuses espèces endémiques, rares ou menacées.

En haute montagne, elle représentait une forêt claire de genévrier rouge très dégradée avec des reliques de Stipa tenacissima dont l’aire a considérablement reculé sous les effets de la pression anthropique. Quelques espèces endémiques sont à signaler : Ormenis scariosa, Retama dasycarpa, Prunus prostrata, Stipa nitens, Buxus balearica, Adenocarpus anagyrofolius. La limite inférieure de ces formations végétales est dominée par les tes épineux en coussinets tels que Bupleurum spinosum, Alyssum spinosum, Cytisus purgans, Erinacea anthyllis, Vella mairei.

En moyenne montagne, le cortège floristique est dominé par des espèces telles que Artemisia herba alba, Thymus satureoides, Stipa parviflora, Teucrium polium, Genista icuspidata, Launea acanthoclada, Launea arborescens. Ces espèces sont souvent associées à des espèces indicatrices de dégradation telles que Peganum harmala, Hammada scoparia, Hertia maroccana, Ononis natrix.

Dans les plateaux, la couverture végétale est très ouverte et dégradée (les niveaux d'abondance et du recouvrement sont faibles). Ceci est du aux effets conjugués de la sécheresse, de la proximité des agglomérations et des actions accentuées de la dégradation par le pâturage et autres exploitations tels la collecte du bois de feu et autres usages domestiques. La

végétation y est à base d'espèces indicatrices de dégradation telles que Peganum harmala, Hamada scoparia, Reseda luteola et Reseda alba. Dans les bas fond et les micro stations à texture et humidité favorables, la végétation est composée d’espèces à fort potentiel pastoral notamment Helianthemum sp., Aristida sp., Stipa parviflora, Artemisia herba alba et Retama sp. Dans la région, le paysage est marqué par un gradient où se succèdent différents types de végétation en progressant vers le sud et en s'éloignant de la vallée d’Amellagou à précipitation

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faible et à forte anthropisation et en remontant en altitude. Ainsi, on passe d’un type de végétation très dégradée à base de Hammada scoparia et Ziziphus lotus, vers une zone de transition à Hammada scoparia, Artemisia herba alba, Convolvulus trabutianus, Anvillea radiata et Whitania adpressa, pour arriver à l’extrême sud de la zone où la végétation est à base de Stipa tenacissima, , Artemisia herba alba et Teucrium fruticans. Convolvulus trabutianus, Anvillea radiata et Whitania adpressa sont trois espèces endémiques de la zone. 1.3.2 Espèces animales

L'inventaire de la faune sauvage est réalisé en puisant les informations à partir de plusieurs sources notamment les enquêtes par l'approche participative, l'observation sur le terrain, les traces indicatrices et la bibliographie. La richesse vertébriologique du versant sud du Haut Atlas et du Saghro (retenu comme zone de projet), se compose de 115 espèces d’oiseaux, 37 mammifères et 43 reptiles (Tableau 1C).

Tableau 1C : Inventaire vertébriologique dans le site pilote

Classe Nbr. Espèces Endémiques Menacées Maroc

Liste Rouge IUCN Oiseaux 115 5 20 2 Mammifères 37 3 10 9 Reptiles 43 6 12 1

1.3.2 .1 Peuplement des oiseaux Les principaux traits qui caractérisent le peuplement d’oiseaux rencontrés dans la zone d’étude de projet sont les suivants : Les Passereaux constituent le groupe le plus prépondérant. Ils sont représentés par 64 espèces, soit au moins 56,36 des oiseaux de la région. Les Rapaces se composent de 17 espèces dont, 14 diurnes et trois nocturnes. Le groupe des oiseaux liés aux milieux aquatiques est formé par une vingtaine d’espèces vivant le long des cours d’eau. Les anatidés étant considérés comme espèces nouvelles de la région sont principalement inféodées à la zone de retenu du Barrage. Le statut phénologique des populations d’oiseaux rencontrées dans le site étudié est largement dominé par le groupe des nicheurs sédentaires. On compte 56 espèces, soit 48,5% de la liste globale. On relève également 12 espèces d’oiseaux avec un statut mixte. Il s’agit en fait des hivernants ou des oiseaux migrateurs de passage, dont une partie de leurs populations se reproduit dans la région. Les migrateurs de passage sont représentés par un groupe de 23 espèces soit (20%) du total. Cette catégorie phénologique apparaît sous représentée par rapport à la moyenne nationale (environ 30%). Elle l’est encore plus faible en altitude. En effet, le Haut-Atlas constitue un obstacle difficile à franchir par les migrateurs. Ces oiseaux sont le plus souvent des migrateurs transsahariens, se retrouvent dans la région au moment de leur passage rapide ou pour un bref séjour avant de continuer leur chemin vers les aires d’hivernage. Les oiseaux considérés comme hivernants stricts, sont peu nombreux. On note la présence de 12 oiseaux (10% du total), dont 8 espèces fréquentent exclusivement la zone du Barrage. Ceci explique que les conditions hivernales du Haut Atlas semblent peu accueillantes pour les hivernants en provenance des régions plus nordiques.

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Les espèces rares ou menacées

Vingt espèces (18%) du fond avien de la région d’étude sont considérées comme rares ou menacées (Tableau C2, C3 ).

Espèces les plus menaces

1. Vautour fauve Gyps fulvus

2. Percnoptère d'Egypte Neophron percnopterus 3. Gypaète barbu Gypaetus barbatus

4. Aigle royal Aquila chrysaetos 5. Outarde houbara Chlamydotis undulata

6. Héron crabier Ardeola ralloides 7. Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris

8. Canard chipeau Anas stepera

Espèces rares

1. Cigogne blanche Ciconia ciconia

2. Tadorne casarca Tadorna ferruginea 3. Busad cendré Circus pigargus

4. Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus 5. Engoulevent à collier roux Caprimulgus ruficollis

6. Ganga tacheté Pterocles senegallus 7. Ganga couronné Pteroclescoronotus

8. Hirondelle du désert Ptynoprogne fuligula 9. Fauvette de l'Atlas Sylvia deserticola 10. Fauvette orphée Sylvia hotensis 11. Bouvreuil à aille rose Rhodopechys sanguinea 12. Corbeau brun Corvus ruficollis

Les espèces les plus menacées sont :

- Le percnoptère d’Egypte : Il s’agit d’un rapace très connu des régions du Haut Atlas et

du Saghro. Sa population a fortement régressé à cause principalement de la nourriture sur des cadavres empoisonnés, utilisés pour lutter contre le chacal principal déprédateur des troupeaux ;

- L’aigle royal, connu par le nom de Tamedda représente l’oiseau symbole de la région du

- Haut Atlas. Sa population se fait de plus en plus rare à cause du braconnage ;

- Le Gypacte barbu est un rapace devenu très rare dans la région. Sa disparition est de

plus en plus probable ; - L’Outarde Houbara : C’est un oiseau symbole des régions arides et sahariennes.

L’espèce n’est plus représentée dans la zone d’étude que par un faible nombre d’individus isolés dans des localités des plaines et de plateaux situées à l’Est de Boumalne. L’Outarde

- Houbara est largement traqué par les amateurs de la chasse au vol ;

- La Sarcelle marbrée, espèce mondialement rare, sa rencontre a été confirmée dans le lac du Barrage Manssour Eddahbi. Ce dernier peut jouer un rôle important pour la

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conservation d'espèces d’oiseaux d’intérêt national et mondial.

Les autres espèces souffrent également de diverses menaces, mais restent moins

exposées aux risques de disparition.

Les espèces endémiques

Outarde houbara

Chlamydotis undulata

Pic de Levaillant Picus vaillatii

Fauvette de l’Atlas Sylvia deserticola Rubiette de moussier Phoenicurus moussieri

Au Maroc, aucune espèce d’oiseaux n'est naturellement endémique du pays. Cependant, certaines espèces notamment, la fauvette de l’Atlas, Sylvia deserticola, le Pic de Levaillant, Picus vaillantii et la Rubiette de moussier Phoenicurus moussieri sont des oiseaux endémiques Nord africain et qui sont largement représentés dans la région.

1.3.2.2 Peuplement de Mammifères

Ce groupe est composé de 37 espèces vivant dans le Haut Atlas oriental. Les Rongeurs représentent le second groupe de point de vue numérique. Parmi ces micro-mammifères, on relève deux espèces de grande importance locale et nationale. Il s’agit de la petite gerboise Jacullus jacullus (rongeur symbole des régions sahariennes) et de l’Ecureuil de barbarie espèce endémique du Maghreb ;

Les Carnivores sont représentés dans la région par 8 espèces dont 2 Canidés, 2 Félidés et 2 Mustélidés et un Vevirridé et un Hyaenidé. La panthère et la Hyène rayée semblent encore présentes dans la région. Le Chacal, le chat ganté et la loutre méritent de retenir plus d’intérêt pour leur conservation.

Les Artiodactyles sont représentés par 4 espèces existant en populations résiduelles et très localisées. La présence de la gazelle de Cuvier a été confirmée par des témoignages locaux. La Gazelle dorcas est probablement encore représentée par trois individus qui serait localisés au nord de Skoura. Le mouflon survit encore en groupes très réduits dans les escarpements des hautes montagnes. Le sanglier n’est que sporadiquement observé en visite de certaines localités.

Il importe de souligner la disparition de deux espèces de mammifères de la région d’étude. Il s’agit du Lynx caracal et du Porc-épic.

Espèces endémiques

Macroscélide de Rozet Elephantilus rozeti

Ecureuil de Barbarie Atlantoxerus getulusz

Gazelle de cuvier Gazella cuvieri Mouflon à manchette Ammotrgus lervia

Le taux d’endémisme représenté par les mammifères du Maroc reste relativement faible. Parmi les espèces inventoriées dans la zone d’étude, l’Ecureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus), le macroscélide de Rozet (Elephantulus rozeti) et la Gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri ) sont des endémiques du Maghreb. En revanche, le Mouflon à manchette (Ammotrgus

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lervia) est une espèce endémique d’une aire de répartition plus large incluant l’Afrique du Nord, le Sahara et le Sahel.

Espèces les plus menacées (au bord de l’extinction)

Liste rouge IUCN

1. Panthère Panthera pardus

2. Hyène Rayée Hyaena hyaena

Ces deux mammifères comptent parmi les espèces les plus rares du pays, leur présence dans le site d’étude reste toujours à vérifier. Selon les témoignages, l’Hyène Rayée serait encore présente dans les montagnes d’Imeghrane et surtout dans la région limitée par le triangle Toundout, Ghassat et Amezri. La panthère n’a plus été observée dans la région depuis 1999 où deux individus ont été vus à Jbel Tizola. Cependant, on relève quelques indications témoignant des infiltrations de l’animal à partir des montagnes d’Azilal. L’attaque en été 2001 d’un mulet des randonneurs en campement près du lac Tamda serait un indice appuyant d’avantage la présence encore de la panthère dans le Haut Atlas central.

Espèces rares (en danger de l’extinction)

Liste rouge IUCN

Mouflon à manchette Ammotrgus lervia

Gazelle dorcas Gazella dorcas Gazelle de cuvier Gazella cuvieri

Dans la zone d’étude, on note trois Mammifères qui sont en danger d’extinction. Il s’agit de mouflon à manchette (Ammotragus lervia) qui survit encore en petits groupes de 3 à 5 individus dans des milieux très accidentés de la haute montagne. Il est observé dans la montagne entre Imilchil et Bouzmou. La gazelle de cuvier est présente dans les montagnes. On compte dans la région un minimum de 18 individus divisés en trois groupes de 8, 7 et 3 animaux. Ces gazelles de montagne, descendent en basse altitude pendant la période de neige puis se replient en haute montagne en saison estivale.

La gazelle dorcas Gazella dorcas est présente dans la région. En effet, des observations récentes en 2001 de trois individus à Sbaâ Chaâb et d’un autre au Jbel Amzaourou de Saghro consolide la probabilité de survie encore de l’espèce dans la région.

Espèces vulnérables

Chacal doré Canis aureus

Loutre Lutra lutra

Chat ganté Felis libyca

Il s’agit ici des animaux qui sont légèrement menacés, mais leur aires de distribution ont été sensiblement réduites à cause de régressions sérieuses de leurs populations pendant les dix dernières années (CUZIN, 1997). Le chacal (Ouchen) a été assez abondant dans la région jusqu’en 1980. Depuis, sa population a rapidement régressé à cause du braconnage et de l'empoisonnement des cadavres.

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Le chat ganté (Aouerta) est un animal peu connu dans la région. C’est préadeturs

quelques des animaux de la basse cour.

La loutre (Iydi n'ouaman), mammifère aquatique, est sérieusement menacée à cause des activités

humaines, touristiques et la pollution de l'eau des oueds par les détergents.

Espèces légèrement menacées

Renard roux Vulpes vulpes

Genette Genetta genetta Belette Mutela nivali

Lérot Eliomys quercinus

Les espèces de Mammifères répertoriées connaissent des régressions assez sensibles dans l’ensemble du pays. En revanche, elles sont largement représentées dans la région. Certaines d’entre elles, notamment, le renard roux et la genette montrent des tendances à l’expansion numérique et spatiale de leurs effectifs. 1.3.2.3 Amphibiens et reptiles La région d’étude a la particularité d’héberger dans sa partie sud certaines espèces typiquement désertiques notamment la vipère à cornes, le Fouette queue et d’autres représentants des régions méditerranéennes comme la couleuvre Vipérine, la couleuvre de Montpellier, le lézard ocellé et d’Eumecès d’Algérie. La haute montagne a le privilège d’accueillir trois espèces d’un grand intérêt à l’échelle nationale et internationale, la vipère de l’Atlas, le lézard d’Andreanszky et le gecko à paupière épineuse.

Les espèces rares ou menacées

Tortue grecque Testudo graeca

Caméléon commun Chamaeleo chameleon Fouette queue Uromastix acanthinurus

Lézard du Haut Atlas Lacerta andreanszkyi Eremias à points rouges Mesalina rubropunctata

Scinque officinal Scincus albifasciatus Couleuvre de Schokar Psammophis schokari

Couleuvre à diadème Spalerosophis diadema Couleuvre vipérine Natrix maura Cobra d’Afrique du Nord Naja haje

L’inventaire de la biodiversité herpétologique met en évidence 9 espèces rares. Les espèces endémiques les plus menacées sont :

Les espèces endémiques

crapaud de Brogersma Bufo brongersmai

Geckos à paupières épineuses Quedenfeltia moerens

Gecko à paupières épineuses du Haut Atlas Quedenfeltia Tarachyblepharus Lézard du Haut Atlas Lacerta andreanszkyi

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Seps montagnard Chalcides montanus

Vipère de l’Atlas Vipera monticola

1.4.Usages de la biodiversité 1.4.1 Flore spontanée et cultivée

La vie de la population locale de la zone d'étude est étroitement liée, d'une manière directe ou indirecte, à la biodiversité environnante. Parmi les usages, rapportés par les personnes ressources ou constatés lors de cette étude, le pâturage, le bois de feu, la médecine traditionnelle, l'usage aromatique, la construction, ainsi que la production de miel. Il est évident que agro biodiversité a pour principal rôle la consommation familiale, l'alimentation animale, la trésorerie et la semence.

1.4.2 Pâturage

L'élevage extensif constitue l'activité principale dans la zone du projet. Les besoins en fourrage sont couverts en exclusivité ou en majeure partie par les terrains de parcours. L'utilisation des parcours est régie par une organisation sociale très ancienne où chaque douar ou groupe de douars utilisent des parcours spécifiques pendant des périodes données.

Les parcours de la haute montagne, où domine une végétation à base de xérophytes épineuses en coussinets, constituent un stock fourrager de 3 à 4 mois en période hivernale. Certaines utilisations caractérisent les espèces de ces types de parcours :

- Ormenis scariosa est une espèce moyennement appétable à cause de son goût amer. Elle est utilisée aussi dans les rebords de toiture pour la protection des murs et comme bois de feu ;

- Alyssum spinosum est une espèce appétable, utilisée aussi comme bois de feu ;

- Bupleurum spinosum est une espèce appétable, récoltée, brûlée puis donnée comme fourrage aux bovins et équidés ;

- Astragalus ibrahimianus et Berberis hispanica sont deux espèces très appétables ; - Artemisia mesatlantica est appétable au stade jeune ;

- Genista tricuspidata est appétable et paturée par les caprins et dromadaires. Les ovins consomment uniquement ses inflorescences et les jeunes plantules tendres (mai et juin). Elle est aussi utilisée comme bois de feu,

- Ononis sp. ou mijjou est appétable mais provoque des coliques aux caprins en stade floraison ;

- Erinacea anthyllis, Thymus sp., Bupleurum atlanticum et Cytisus purgens sont aussi des espèces appétables ;

- Euphorbia nicaeensis n’est pas consommée par les petits ruminants. Les chamelins l’a mangent mais peut leur être toxique ;

- Juniperus thurifera est coupé et donné aux ovins et caprins. C’est également une espèce de bois de feu, médicinale et exploitée pour la construction ;

- Hertia maroccana peut être toxique pour les ovins mais pas pour les caprins. Elle est utilisée aussi comme bois de feu ;

- Adenocarpus bacquii provoque des coliques chez les ovins et sert aussi comme bois de feu.

Certaines espèces végétales de parcours sont collectées par les femmes en été et stockées pour les périodes de soudure. L’information disponible fait ressortir une dizaine d’espèces, comme l’armoise blanche donnée aux mulets, l’armoise bleue, Ormenis scariosa, Bupleurum atlanticum,

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Astragalus ibrahimianus, Bupleurum spinosum et Cytisus purgens présentés aux troupeaux ovins et caprins.

1.4.2 Usage médicinal

Le savoir-faire de la femme rurale en plantes médicinales est très variable et diversifié. Les connaissances de celle-ci varient avec l’âge, la richesse végétale de son environnement immédiat et probablement aussi avec le revenu familial et la proximité d’un centre de santé. La nouvelle confiance que développent femmes rurales vis à vis des produits pharmaceutiques fait que ce savoir-faire est en déperdition et n’est encore bien conservé que par certaines personnes âgées. Les femmes âgées détiennent en effet plus d’informations que leurs cadettes. Le savoir des fillettes est limité aux espèces les plus communes.

Plus d’une quarantaine d’espèces végétales sont utilisées par les femmes de la région pour leurs propriétés médicinales. L’abondance, l’intensité d’utilisation et l’aire de distribution varient d’une espèce à l’autre et également d’un écosystème à un autre (classement ci-après). Alili Nerium oleander, Awjtam Erinaceae, Flyou Mentha pulegium, Izaghyoul Lavandula multifida, Iziknou Artemesia herba alba, Izri Artemesia herba alba, Lharmal Perganum harmala, et Timija Mentha timija sont très largement exploitées et se trouvent dans les écosystèmes. Haute Montagne Flyou>Timija = Awermi = Izaghioul >Izikouni > Alili

Moyenne Montagne Izri > Lharmal > Izikouni = Alili > Timija = Flyou = Awajtam

Plateaux Izaghioul > Timija > Lharmal > Flyou = Alili > Taferzizt

D’autres espèces sont par contre spécifiques à certains écosystèmes comme Angarf Vitex agnus cactus, Taroubia, Itzghi Lavandula multifida en haute montagne, Aâraâr Tetraclinis articulata, Azalim Nouchen Juncus acutus, Ifssi Artemesia herba alba, Tafarzizt Citrillus sp. et Taylalout Capparis spinosa au niveau de la moyenne montagne, et Ouchandgoura Adjuga iva et Lamkhinza Cleome arabica dans les plaines et plateaux.

D'autres espèces sont d’utilisation très limitée probablement à cause de leur rareté ou l’ignorance de leurs propriétés médicinales par les femmes. Ce groupe comprend Awelkaz, Iferskel Launea arborescens, Imtts Fraxinus xanthoxyloides, Irgel, Matla ghoulid, Tasselgha, Tassekra, Tigisst, Tireguine, et Wigane (Annexe 2.4).

Les propriétés médicinales des espèces végétales du sud du haut Atlas sont très diversifiées. Celles-ci vont des malaises les plus courants comme le mal de tête, le mal d’estomac aux pathologies chroniques comme l’épilepsie, le diabète et les calculs rénaux (rapport du site pilote et rapport des autres sites).

Différentes espèces médicinales peuvent être préconisées pour une même pathologie. Les crises d’épilepsie par exemple sont traitées par Alili, Awarmi, Zariaât kazbour ou Wigan. En cas de douleurs de rhumatisme, la population de la région emploient Adghmam Lhor Juniperus thurifera, Afar Cynodon dactylon, Awjtam Erinaceae, Azemrou Juncus acutus, Azegar Ziziphus lotus, Ouchandgoura Ajuga iva, Tafarzizt Citrullus sp., Taylalout Nepeta atlantica ou Triri. Et contre les maux de tête, Louard Rosa canina, Aâraâr Tetraclinis articulata, Tirraguine, Bouzaghial, Taylalout Nepeta atlantica ou Lharmal Perganum harmala seraient efficaces.

D’autre part, une espèce végétale peut être employée pour traiter différentes maladies, à l’exemple d’Izaghioul Lavandula multifida employé contre le mal d’estomac, la teigne du cuir chevelu, le rhume et la rougeole et Lharmal Perganum harmala contre les crises d’épilepsie,

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la migraine, la chute de cheveux et le mal de l’abdomen.

L’étendue de ce savoir-faire détenu par la femme rurale répercute la richesse de son environnement. Néanmoins, l’exploitation irraisonnée et non durable des ressources médicinales dans la zone est à tenir sérieusement en compte. La diversité des plantes médicinales ne peut être préservée qu’à travers la sensibilisation de la population locale sur le risque d’extinction, et aussi par l’apprentissage d’un mode de collecte durable, et aussi des recommandations sur la période adéquate de collecte et du volume optimal à prélever. Un travail de recherche sur les possibilités de domestication et de mise en culture de ces espèces fortement convoitées peut être de grande utilité pour réduire la pression anthropique sur ces ressources.

1.4.3 Bois de feu

Près d’une soixantaine d’espèces ligneuses sont exploitées dans la zone pour des besoins domestiques. La femme rurale détient un savoir-faire des espèces de bois de feu sans équivalent. Elle distingue entre les espèces par des caractères de forme et taille de la plante, le feuillage, la couleur de la fleur, les caractéristiques de combustion, l’odeur, la difficulté de coupe ou à l’arrachage. La préférence des femmes est pour les combustions lentes, l’absence de fumée, une odeur agréable, l’absence d’épines, le non-mouillage après les pluies. En absence de bois de feu de qualité, d’autres espèces sont exploitées.

L’intensité d’utilisation des ligneux pour le bois de feu est variable selon l’espèce et la localité (écosystème). Ouchfoud Genista tricuspidata, Ifssi/Izri Artemisia herba alba en plus Adghmam Juniperus phoenica, Azegar Zyziphus lotus, Ighraz Carthamus fructicosa sont de loin les plus exploités. Admin, Ali Ijan, Amersit, Aslen, Ayfass, Ifssi nisserdane Artemisia sp., Issaradj, Issir, Izerkan, Karchich, Tamastri sont, d’autre part moins prélevés par les femmes.

Les classements ci-après sont relatifs à l’intensité d’exploitation de bois de feu par écosystème :

Haute montagne

Adghman > Ifaskan > Tassaft > Tiferssa = Ouchfoud = Tardhma > Tasstha = Safsaf

Moyenne montagne

Ouchfoud > Igraz > Azegar = Talzazt = Ifssi > Agueltem> Ifeskan > Adeghman > Alili = Amater = Azemroy = Arraghay = Lharcha = Tayrart

plateaux

Ifssi = Azegar > Ouchfoud > Alili = Algou = Lharcha > Afzdad = Angarf = Assay > Ramt = Talmjout > Hjoujou = Ifsskan > Amater = Anderwal = Armass = Bouzghioul = Harkchoud La diversité des espèces ligneuses exploitées comme combustible varie également d’un écosystème à un autre. Par exemple, Angarf Vitex agnus cactus est spécifique au Saghro. Bouzaghial, Harkchouch, Imtss Fraxinus xanthoxyloides, Ramt, Tamayt Tamarix sp. n’existent que dans les zones de plaines et plateaux. En haute montagne, existe toute une variété d’espèces particulières comme Admin, Amersit, Ayfass, Aslen, Izerkan, Tardhma, Tassaft Quercus rotondifolia, Tassemlalt Salix sp, et Tifarssa Catananche coerulea. Les espèces de moyenne montagne sont également nombreuses, Agueltem Adenocarpus bacquii, Akhlal, Arraghay, Azazer Buxus balearica, Azemroy Cytisus purgans, Igraz Carthamus fructicosa, Iziknou Thymus satureioides, Talgoutt Retama dasycarpa, Talzazt Hertia marocana, Tasra Salsola

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vermiculata, Tawalt, Tayrart Teucrium fructicans, et Taza N Tamlalt Catananche coerulea. Les espèces de bois de feu communes aux différents écosystèmes sont Alili Nerium oleander, Ifassakan, Ifssi/Izri Artemisia herba alba et Ouchfoud Zilla Spinosa.

Les lieux de collecte, le statut et la tendance des différentes espèces de bois de feu sont très clairs et précis dans d’esprit des femmes rurales. Ces dernières sont, en effet, conscientes de la richesse spécifique dans leur entourage ainsi que du risque de dégradation des ressources naturelles. Leur attitude vis-à-vis de cette érosion est par contre différente selon l’organisation sociale locale et le rôle que joue la Jemaâ, la démographie et les conditions socio-économiques locales.

1.4.4.Utilisation mellifère La biodiversité floristique est riche en espèces mellifères. L’apiculture est une activité très ancienne et très répandue dans toute la région et constituait une source financière importante pour la population. Les conditions climatiques particulièrement sèches ces dernières années se sont répercutées sur cette activité. Les espèces mellifères dans la zone sont Thymus sp., Hertia maroccana, Zilla sp., Adenocarpus bacquei, Teucrium fruticans, Ononis natrix, Launea arborescens et Buxus balearica . 1.4.5 Bois de construction Le domaine forestier a fourni pendant longtemps un bois de qualité pour la confection de plafonds des habitations de la région. Cet usage des ressources naturelles aurait contribué significativement à la dégradation des forêts. Le Genévrier ou Adghmam (Juniperus sp.) a connu, en effet, une forte régression allant jusqu’à extinction totale dans certaines localités. Tant que les conditions climatiques ne sont pas favorables à la régénération des différentes essences locales, il est nécessaire de réglementer l’exploitation de ces ressources et d’assurer la disponibilité d’un autre substitu comme le bois d’Eucalyptus provenant de plantations d’autres régions à climat favorable.

Le développement archaïque et rapide des constructions en béton représente une transgression aux spécificités architecturales de la région et à la diversité culturelle. Les constructions en pisé représentent un savoir-faire et une adaptation parfaite de l’homme à son milieu. Les populations locales reconnaissent l’avantage des bâtiments en pisé, tièdes en hiver, frais en été quand les températures sont extrêmes.

2.1 Conservation de produits alimentaires

Le savoir-faire local relatif à la conservation des productions est riche et diversifié et mérite d’être analysé dans le but d’identifier des actions de valorisation des produits de terroirs. L’abondance de certains produits pendant des périodes spécifiques de l’année, la difficulté de leur écoulement sur les marchés locaux et la baisse de la valeur commerciale nécessitent l’étude des différentes possibilités de valorisation.

Parmi les actions qui peuvent être préconisées à ce sujet, l’encadrement de la population locale dans les domaines d’organisations professionnelles ou coopératives et la formation dans les techniques d’hygiène, de conditionnement, d’emballage et de conservation. L’amélioration du savoir-faire local peut aider à réaliser une valeur ajoutée au produit local et ouvrir des marchés dans les principales villes du pays, voir même à l’étranger.

2.2 Faune sauvage et domestique 2.2.1 Consommation Les activités de chasse et de pêche sont peu développées dans la région. En revanche, le

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braconnage est le moyen le plus courant pour l’exploitation de la faune. Il constitue la principale cause de disparition de la faune sauvage (cas des Gazelles et du mouflon à manchette). Les espèces consommées sont le lièvre, la perdrix gambra, les gangas et l’aigle royal. Le chacal et l’Uromastix ne sont qu’occasionnellement exploités. Les poissons ne font par contre pas partie des habitudes alimentaires des habitants de la région.

2.2.2 Pharmacopée traditionnelle et sorcellerie

Les espèces les plus utilisées en pharmacopée traditionnelle et en sorcellerie sont l’hyène rayée, le caméléon commun, l’Uromastix, la huppe fasciée, le corbeau et certains rapaces. Les espèces utilisées en pharmacopée, comme les petits animaux et leurs produits sont vendues dans les souks. Les reptiles, notamment la tortue grecque, le caméléon et la fouette queue sont vendus aux touristes qui les utilisent comme animaux d’ornement. Il existerait un trafic bien développé d’exportation de certains reptiles de la région en Europe. Les espèces recherchées sont la tortue grecque, la vipère à corne, la vipère de Mauritanie et le naja de l’Afrique du nord.

2.2.3 Eco-tourisme La présence de la gazelle de Cuvier dans la région, de la truite fario et de la loutre dans les oueds, de certains rapaces (le percnoptère d’Egypte et le gypaète barbu) et de reptiles ( le Naja, et l’Uromastix) constituent des atouts inestimables pour le développement des activités d’écotourisme dans la région.

2.3 Perception de la biodiversité

2.3.1 Flore spontanée

La perception de la biodiversité par la population est discernée à travers un certain savoir local de la diversité des espèces, des écosystèmes et des usages. Elle est traduite également par la capacité des populations à différencier d'une part entre les niveaux d'appétabilité, de dominance, de qualité de pâturage (Ameskou ou Amoriss), et d'autre part entre les aptitudes de régénération et les usages (médicinale, aromatique, bois de feu, construction, affouragement). Ce savoir-faire est limité à une population relativement âgée pratiquant ou ayant pratiqué la transhumance. La sédentarisation et la régression de l'activité de transhumance risquent d'appauvrir ce savoir local.

2.3.2 Flore cultivée

Un changement dans la perception des locaux de certaines productions et variétés a été constaté à plusieurs occasions. Une telle mutation peut influencer progressivement le spectre des cultures pratiquées et à long terme changer radicalement les systèmes de production agricole. La population locale apprécie nettement la culture de pomme de terre et celle de pommiers qui prennent de plus en plus d’importance dans les assolements. L’extension de ces deux espèces composées d’uniquement deux variétés améliorées, se fait au dépend d’autres cultures traditionnelles, constituées de populations locales diversifiées et adaptées. Les cultures de Tafsoute, Annelii, Killou N’taghoute et Killou N’rouz ont pratiquement disparu et celles d’Ikiker et de nombreuses autres variétés locales sont en régression drastique. Les variétés améliorées de blé tendre, et bientôt celles d’autres cultures, gagnent de plus en plus de terrain.

2.4. Thèmes proposés pour l’étude

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Dans le but d’approfondir les informations sur certains aspects et terroirs particuliers, certaines thématiques méritent d’être étudier spécifiquement, comme :

• la réalisation d'études phyto-écologiques détaillées par intensification de l'échantillonnage

pour cerner les structurations intra-secteurs. Ces études doivent être concrétisées sur une carte au 1/100 000 ; • le diagnostic et quantification des pertes de la biodiversité par les pratiques de collecte de la végétation pour les divers usages ;

• l’évaluation des potentialités pastorales des agdals, suivie des stades de développement des espèces ; • l’évaluation de la diversité variétale de certaines espèces ou groupe d’espèces dans certaines localités comme le maïs, le figuier et amandier en moyenne montagne, le maraîchage dans le site SIPAM, • l’inventaire des espèces et variétés sous exploitées, les contraintes et possibilités de leur extension, promotion et valorisation ;

• l’évaluation de la biomasse produite par les espèces ligneuses des lits des oueds dans la région, estimation de leur contribution dans le bois de feu et le bois de construction et détermination des possibilités techniques d’amélioration et d’exploitation durable ;

• la domestication et/ou de mise en culture d'espèces médicinales fortement convoitées pour réduire la pression d’exploitation humaine sur ces ressources ;

• l’étude d’impact de l’ouverture de la route Demnate-Ouarzazate sur la biodiversité faunistique, floristique spontanée et cultivée ;

• la réalisation d’un diagnostic approfondi de la biodiversité faunistique et floristique dans les sites clés ;

• l’étude de l’impact de la pollution des cours d’eau sur la biodiversité faunistique ;

• la caractérisation des populations d’animaux d’élevage et la détermination de leur tendance évolutive ; • l’étude de marché et de commercialisation pour une meilleure valorisation des produits de

terroirs ; • l’étude pour une meilleure valorisation des potentialités éco-touristiques dans la région ; • la caractérisation des races d’animaux d’élevage ovins et caprins et l’étude tendancielle de leurs structures génétiques.

2.4.1 .Actions recommandées :

Suite à l’analyse des résultats de cette étude certaines actions préliminaires peuvent être entamées dans l’objectif de conservation, valorisation de la biodiversité locale ou pour la sensibilisation des différents acteurs/usagers des ressources naturelles, comme :

• la constitution d’une banque de semences et de plants d’espèces et de variétés locales menacées spécifiques à la zone ;

• la constitution d’un herbier de référence de la région ; • la sensibilisation pour une meilleure gestion des agdals par des pratiques rationnelles ;

• la réhabilitation des pépinières de plantes pastorales ; • la plantation d'arbres et d'arbustes à croissance rapide pour atténuer la pression sur la végétation naturelle notamment le peuplier, le saule, tamarix et ce dans le cadre de contrat programme avec les populations et divers partenaires ;

• la recherche d’alternatives d’énergie renouvelable et les techniques d’économie d’énergie dans le cadre de contrat programme avec les populations et divers partenaires ;

• la création d’un jardin botanique ou seront entretenues les collections de la biodiversité

spontanée et cultivée locale. Ce lieu constituera un espace éducatif pour les jeunes de la

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région ;

• l’identification de collectionneurs/mainteneurs de semences et de plants locaux dans la région et leur incitation pour installer un point de vente de matériel local dans les souks. Le

projet peut leur offrir une formation sur les techniques de conditionnement et de stockage des semences, et celles de propagation de plants ;

• la constitution d’une documentation illustrée des caractéristiques et de fiches techniques du matériel local pour les mettre à la disposition de toute personne intéressée par la conservation ;

• l’organisation de rencontres annuelles entre les collectionneurs/mainteneurs de la

biodiversité locale, accompagnées d’une exposition et d’un concours des meilleurs produits locaux, semences et plants ; • l’organisation d’ateliers de sensibilisation et de promotion des produits de terroirs ; • l’organisation de la population en groupement producteurs de produits biologiques et/ou produits de terroirs.

• l’estimation du disponible fourrager avant chaque ouverture pour l'ajustement de la charge animale pour la durabilité des systèmes ;

• la formation des O.N.G locales en matière de connaissance et de conservation de

biodiversité. Ces structures peuvent servir de meilleurs garants pour une sensibilisation continue et une conservation durable de la biodiversité ; • la sensibilisation des chasseurs habituels de la région, à mieux connaître la faune sauvage et le danger qui menace la survie de certaines espèces de grand intérêt du site clé et de toute la zone d’étude;

• le renforcement du contrôle et de la lutte contre le braconnage et l’interdiction de l’accès des chasseurs aux zones sensibles ;

• la sensibilisation des éleveurs aux problèmes d’empoisonnement des cadavres utilisés dans la lutte contre le chacal ;

• la lutte contre la pollution des cours d’eau par : 1- la sensibilisation des habitants proches des cours d’eau ;

2- l’aménagement de lieux appropriés éloignés des cours d'eau pour la lessive ;

3- l’implication des associations locales.

• l’implantation de panneaux de sensibilisation des locaux et des visiteurs aux problèmes divers ; • la sauvegarde de la race d’abeille saharienne et le développement de l’apiculture.

• le développement de la race bovine de Tidili

2.4.2 Formation :

En parallèle avec les études et les actions à entreprendre, les partenaires auront besoins de formation sur des thématiques spécifiques en relation avec le programme d’activités. Les propositions à ce sujet sont de :

• concevoir le programme de formation future;

• l'approfondissement des aspects concernant l'inventaire et l'évaluation de la biodiversité, tout en diversifiant d'autres thématiques (système d'information géographique, organisation des usagers, techniques d'amélioration pastorales, gestion des parcours, gestion des aléas et des conflits);

• conduire des ateliers de formation au profit d'éleveurs, d'élus, de guides de montagne, de chasseurs et d’autres usagers de la biodiversité ;

• organiser une compagne d’éducation environnementale dans les écoles de la zone d’étude.

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4.4.3 Indicateurs du suivi

Le suivi est un processus continu d'observation, de mesures et d'enregistrement d'un certain nombre de paramètres appelés indicateurs pouvant renseigner sur la dynamique du système étudié. Ils doivent être simples à mesurer, pertinents et objectifs.

Dans le cas de cette étude, les indicateurs doivent tenir compte des particularités écologiques et socio-économiques du système.

Pour la flore spontanée, les indicateurs peuvent être regroupés en critères qualitatifs et quantitatifs : - suivi dans des stations permanentes sur les principaux écosystèmes,

• analyse démographique

Pour cette analyse démographique, des stations permanentes doivent faire l'objet du suivi

de la densité suivant différentes classes d'âge et de vigueur (individus morts, sénescents, adulte vigoureux, jeunes plantes, plantules et éventuellement semences dans le sol). • fréquence des espèces Ce paramètre devra être évalué régulièrement pour analyse de l'évolution de la richesse floristique.

- suivi sur des transects traversant le gradient floristico-écologique de la zone

• liste des espèces ;

• évaluation de l'abondance et de l'état de conservation (espèces en voie de disparition, espèces menacées);

• évaluation de l'état écologique des écosystèmes (type d'utilisation, niveau de pression et

état de dégradation).

- suivi au niveau de douars • distance parcourue pour la recherche des espèces pour divers usages ;

• fréquence des espèces dans les quantités de végétation collectée pour divers usages.

Ce suivi peut être réalisé par approche participative, par analyse de la composition floristique des stock des espèces récoltées et par les distances parcourues pour la recherche des espèces à usages domestiques (bois de feu, construction, affouragement etc).

- suivi de certaines activités :

• apiculture et artisanat ;

• effectifs d'éleveurs et de bergers ; • extension des défrichements ;

• extension des agglomérations et augmentation de la population sédentaire.

- suivi de l'activité pastorale et de l'élevage :

• transhumance (hors zone, intérieur de la zone) ;

• conduite des troupeaux (alimentaire, reproduction, santé) ; • effectifs et sources de fluctuations (ventes, mortalités).

Les indicateurs de suivi-évaluation de l’agro biodiversité doivent tenir compte aussi de la structure spécifique du matériel végétal que celle variétale, comme :

• inventaire exhaustif des espèces et variétés cultivées ;

• liste des variétés de certaines espèces clé, présentant une richesse variétale de type

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locale dans la région, telle le figuier, l’amandier, le pêcher, la courge, le navet, etc. ;

• importance du matériel local par rapport au matériel amélioré en superficie pour les annuelles et nombre d’arbres pour les ligneux et en nombre d’agriculteurs ;

• nombre d’espèces et de variétés menacées ou disparues et le nombre de personnes et de douars encore pratiquant ces cultures ;

• évolution des superficies (importance) des espèces et variétés céréalières, légumineuses, maraîchères ou du nombre de pieds pour espèces et fruitières ;

• volumes des productions végétales vendues dans les souks de la région ;

• ventes des semences certifiées et plants sélectionnés dans la zone ; • disponibilité de semences et de plants de variétés locales dans les souks de la région ;

• changement dans les habitudes alimentaires ;

• changement dans les systèmes de culture.

Les indicateurs relatifs aux actions de conservation et de préservation de l’agrobiodiversité évaluent l’impact du projet sur l’évolution de la biodiversité dans la région :

• actions de promotion et de valorisation des produits de terroirs de variétés locales ; • actions de sensibilisation de la population sur la valeur du patrimoine végétal local ;

• produits et sous produits de terroirs disponibles pour les visiteurs dans la zone ;

• création de groupements producteurs de produits biologiques et/ou produits de terroirs.

Les indicateurs relatifs à la biodiversité faunistique peuvent être résumes comme suit : Pour

la faune sauvage : • suivi de l'évolution du nombre d'espèces menacées ; • changement de statut de conservation des espèces menacées ; • variation annuelle des tableaux de chasse ;

• variation de l’abondance des rapaces ; • évolution des effectifs des animaux d’intérêt écologique majeur ;

• variation des structures des peuplements animales ; • expansion numérique et spatiale de certaines espèces animales.

Pour la faune domestique : • évolution des effectifs du cheptel par ménage ;

• nombre de troupeaux transhumants/ troupeaux sédentaires ; • évolution des proportions des ovins – caprins ;

• évolution de l’importance de la contribution d’élevage dans le revenu de l’exploitation ;

• nature et quantité d'aliments de bétail commercialisés ; • évolution des prix des animaux.