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DOSSIER ENSEIGNANT 22 OCTOBRE 2011 > 6 MAI 2012 JEAN-CLAUDE GOLVIN UN ARCHITECTE AU CŒUR DE L’HISTOIRE

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  • DOSSIER ENSEIGNANT

    22 OCTOBRE 2011 > 6 MAI 2012

    JEAN-CLAUDE GOLVINUN ARCHITECTE AU CŒUR DE L’HISTOIRE

  • 1

    SommaireAvant-proposEdito Contexte de l’expo Comité d’organisation de l’exposition

    La visitePlan de l’exposition Les principes muséographiques

    Section1 : Arelate revisitée par Jean-Claude Golvin Lrc de triomphe et le rempartLe forumLe théâtreL’amphithéâtreLe cirqueLes thermesL’habitat

    Section 2 : Les secrets de fabrication Les thèmes privilégiés

    Section 3 : Les activités portuaires à travers l’exposition Arles-Rhône 3Le portL’exposition Arles-Rhône 3

    RessourcesBiographie de l’auteurLes cartes de l’expositionLes fiches maquettes Publications et supports audiovisuelsBibliographie

    Le cahier spécial : la restitution selon Jean-Claude GolvinLa méthode de restitution de Jean-Claude GolvinPortrait robot d’une ville Restituer Arles : l’exemple du quartier de TrinquetailleEntretien avec Jean-Claude Golvin

    Les pistes pédagogiquesUtiliser la restitution avec une classe : la cité d’ArlesUtiliser la restitution avec une classe : scène de vie quotidienne sur les quais du Rhône

    Visiter l’exposition avec une classe Les propositions de visitesModalité de réservationInformations pratiques

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    Contexte de l’expositionJean-Claude Golvin est un architecte, auteur d’une thèse sur lesamphithéâtres romains. Il a travaillé au début des années 1990 àune restitution de la ville d'Arles au IVe siècle. Depuis, il n’a cesséde compléter cette approche par des recherches et des recons-titutions au travers de dessins et aquarelles d'une qualité excep-tionnelle. Ceux-ci ont déjà illustré de nombreux ouvrages surArles, le dernier en date étant « Le théâtre antique d'Arles » (FageEditions, 2010). Depuis 2008, Jean-Claude Golvin travaille avec le musée dépar-temental Arles antique et le service du Patrimoine de la Villed’Arles à la production de restitutions d'Arles romaine prenant encompte l'actualité des recherches archéologiques. Un comitéscientifique composé de spécialistes du terrain arlésien s'estconstitué afin d’alimenter et valider ce travail. Du 21 octobre 2011 au 6 mai 2012 une grande exposition, inves-tissant sur plus de 3000 m2 les espaces du musée, mettra envaleur le travail de restitution de Jean-Claude Golvin.

    Edito

    Jean-Noël GuériniSénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône

    L’archéologue et architecte Jean-Claude GOLVIN, est devenu, de-puis une vingtaine d'années, la référence mondiale pour les resti-tutions de cités et monuments antiques au moyen de l’aquarelle.De nombreuses expositions ont révélé son travail, en Francecomme à l’étranger, dans des institutions prestigieuses.

    Très lié au musée départemental Arles antique, cet auteur proli-fique a souhaité faire le don de l'ensemble de sa production ànotre institution, soit plus de 1 000 dessins originaux auxquelss’ajoutent des dossiers et esquisses préparatoires. Cette extrêmegénérosité, dont je tiens à le remercier chaleureusement, va per-mettre de conserver cette œuvre inégalée dans le domaine publicet de rendre sensible à tous la pertinence et la profondeur de sontravail.

    C’est pour rendre hommage à cet artiste et scientifique de talentque le musée départemental a organisé une exposition investis-sant la totalité des collections qu’il abrite. Des reproductions degrande taille, des évocations numérisées, des films, un catalogueet bien sûr de nombreux originaux, permettent de retracer le par-cours d’un passionné, le suivant pas à pas à travers les sites an-tiques du pourtour méditerranéen qu’il a si souvent eu l’occasiond’explorer au cours de sa carrière.

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    ExpositionCoordination du catalogueAlain Genot et Lise Toutain assistésd’Alain Charron

    ScénographieMartin Michel

    Signalétique et graphismeDesign in situ

    Réalisation de la scénographieMirific

    Electricité et aides au montageEquipe technique du muséedépartemental Arles antiqueVincent Castello, Guy Palenzuela,Philippe Kert, Fabien Cuissard

    EncadreurL’Atelier Emilie, Louis Simeone

    Numérisation des dessinsArkhénum

    AudiovisuelsCNRS Images, Productions Autre-ment dit PAD : Catherine Le Roux,réalisatrice / Pascale Anziani, char-gée de production / Yankel Mur-ciano, producteurInstallation et réglages : As Vide-com

    AudioguideOphrys systèmes

    MultimédiaMazédia, DreamLabs

    Restauration des oeuvresBéatrice Alcade

    Conseils en archéologieDavid Djaoui, Alain Genot, MarcHeijmans,Sabrina Marlier, Luc Long,Jean Piton, Claude Sintes.

    Comité d’organisation

    Jean-Noël GuériniSénateur et président du conseilgénéral des Bouches-du-Rhône

    Michel PezetConseiller général délégué à la culture

    Monique AgierDirectrice générale des services

    Annick ColombaniDirectrice générale adjointe de lavie locale et associative, la jeu-nesse, la culture et les sports

    Cécile AubertDirectrice de la culture

    CommissariatAlain CharronConservateur en chef du patrimoineau musée départemental Arles an-tique, responsable du départementdes collections

    Fabrice DeniseAttaché de conservation du patri-moine au musée départementalArles antique, responsable dudépartement des publics

    Alain GenotAttaché de conservation au muséedépartemental Arles antique,archéologue

    Lise ToutainChargée de mission au muséedépartemental Arles antique

    Avec l’aide deAurélie Coste et Soizic ToussaintAssistantes qualifiées de conserva-tion du patrimoine au musée dépar-temental Arles antique

  • La visite

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    Plan de l’exposition

    Entrée descollectionspermanentes

    Section 1Arles revisitée par Jean-Claude Golvin

    Section 3Scènes de vie quotidienne sur lesquais du Rhône et accès àl’exposition Arles Rhône 3

    Section 2 Secrets defabricationet théâtrevirtuel

    Carte de la Narbonnaise

    La Protohistoire

    Le forum

    Borne audiovisuelle

    Table multitouch

    Le temple

    L’habitat

    La cathédralepaléochrétienne

    La processionfunéraire

    Le théâtre

    Le rempartL‘arc detriomphe

    L’amphithéâtre

    Le transport

    Plan d’Arles au sol

    Le cirque

    La meunerie

    La bergerie

    Les latrines

    Les thermes

    La ville

    Carte de l’Empire

  • Les principes muséographiques

    Section 1 : Arles revisitée par Jean-Claude Golvin

    > Dans les collections permanentes du musée (2000 m2)

    Une installation de reproductions de dessins de Jean-Claude Golvin de grande dimension estmise en place pour illustrer les différentes sections du musée. Ce dispositif permet de compléterle discours muséographique en apportant des éléments de compréhension supplémentaires surl’histoire et la vie d’Arelate à travers divers thèmes et monuments. Chacune des sections thématiques expose une ou plusieurs vues d’Arles complétées par desvues originales d’autres monuments (Gaule et bassin méditerranéen) au moyen de structurescomportant des tiroirs verticaux.

    Des documents vidéo sont présentés dans les collections du musée au moyen de modulesaccompagnés de bancs (voir liste des films de l’exposition p. 29).

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    Vues des monumentsantiques Arles

    Textes explicatifs

    Tiroirs verticaux avec vuesd’autres cités antiques

    Vue arrière

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    Section 2 : Les secrets de fabrication

    > Une salle d’exposition temporaire de 270 m2 (située au RDC) Conçue comme un vaste cabinet de consultation, cet espace est consacré à une rétrospectivedu travail de Jean-Claude Golvin.Une sélection de dessins originaux accompagnés de leurs documents préparatoires est pré-sentée en accrochage sur les murs, à l’horizontale sur des pupitres et dans des meubles-tiroirs.Ces derniers sont classés d’après les domaines de prédilection de l’auteur, à savoir l’Égypteancienne, le monde romain antique ou bien encore, la Grèce, la Mésopotamie et le Proche-Orient. Sont exposés, dans une dernière partie, les travaux de restitution réalisés en grande ma-jorité pour la presse et se rapportant à la période du Moyen Age.

    > Un espace central consacré au théâtre optique (espace de projection de 35 places de-bout)Le théâtre virtuel est une séquence de 3 à 5 minutes, dans laquelle le public est installé devantun décor reconstituant l’atelier de Jean-Claude Golvin qui apparait en hologramme. Il se re-trouve alors plongé dans ses propres images dont il commente, pour le public, certains pointsde méthodes, dans le cadre d’une « visite guidée » entre imaginaire et réalité.

    Section 3 : Les activités portuaires à travers l’exposition Arles-Rhône 3.

    > Une salle d’exposition temporaire de 180 m2 (située au 1er étage du musée)Une grande frise de personnages à l’échelle 1 dessinée par Jean-Claude Golvin conduit natu-rellement le visiteur jusqu’à cette salle où le thème des activités portuaires est présenté au tra-vers de la fouille de l’épave Arles-Rhône 3. Les objets liés à cette fouille (céramiques, amphores,monnaies, etc…) sont déployés dans un ensemble de vitrines.

    Une table multitouch (située au RDC / jusqu’à 16 personnes)

    En fin de parcours de l'exposition, dans un espace clos donnant sur le hall d'accueil du musée,est proposée au public par le biais d’un écran tactile, une manipulation ludique, originale, in-teractive et collective de plusieurs visuels de Jean-Claude Golvin. Un premier mode de consul-tation permet de découvrir dans le détail les œuvres (agrandir, zoomer, se déplacer dansl’image). Un second mode de jeux sous forme de quizz permet, quant à lui, de parfaire sesconnaissances sur le monde romain tout en s’amusant.

  • Section 1 :

    Arelaterevisitée parJean-ClaudeGolvin

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    L’arc de triomphe

    L’arc de triomphe est un monumenttaillé dans la pierre et le marbre, spé-cifiquement réservé aux événementsimportants méritant une commémora-tion solennelle comme des victoiresmilitaires. Fréquent dans le monde ro-main, il avait une signification poli-tique majeure. Il existe deux typesd’arcs : l’arc de triomphe à propre-ment dit et l’arc honorifique. Il est gé-néralement composé d’une ou detrois arcades flanquées de colonnes,orné de bas-reliefs et surmonté d’unestatue. Il occupait une position stra-tégique dans les cités comme celled’une entrée de ville ou d’un carrefourroutier.

    La restitution de l’Arc du RhôneL’arc dit de Constantin ou « Arc du Rhône » se trouvait dans l’actuel quartier du Méjan. Il a au-jourd’hui complètement disparu. Seuls quelques dessins du XVIIe siècle le représentant prou-vent qu’il s’agissait d’un arc honorifique à quatre arches (quadrifons). Faute d’indicesarchéologiques satisfaisants, l’hypothèse retenue ici est qu’il devait être situé à l’entrée de larue conduisant au pont de bateaux qui franchissait le Rhône depuis le centre de la ville endirection du quartier de Trinquetaille.

    Les cités romaines étaient entourées d’uneenceinte sacrée (pomerium) qui marquait lalimite entre le monde des vivants et celui desmorts. Plus qu’une valeur militaire, le rempartromain avait une valeur symbolique forte.Bien que la capitale de l’Empire n’en possé-dait pas, de nombreuses villes de la Gaulenarbonnaise se dotèrent d’une enceinte for-tifiée permettant de manifester avec osten-tation leur puissance, car le droit d’édifierun rempart était un privilège accordé parl’empereur.

    La restitution de la porte d’AugusteLa porte dite d’Auguste, située à l’entrée sud-est de la ville, reliait la cité d’Arelate à Marseilleet à l’Italie. Encadrée par deux murs en forme de demi-lune, elle était flanquée de deux tourscirculaires construites en grand appareil et sans doute couvertes de toitures. L’analyse des ves-tiges prouve que cette porte ne pouvait comporter qu’une seule arche avec deux passagesplus petits pour les piétons. La voie qui conduisait à cette porte d’enceinte traversait une né-cropole suggérée par les tombes et les mausolées figurés au premier plan.

    Le rempart

    Arles,l’arc du Rhône

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    Le forum

    Le forum était le centre de la vie pu-blique et le foyer commercial, juridique,religieux et politique de toute cité ro-maine. Situé au cœur de la ville, au croi-sement des axes majeurs orientésnord-sud (cardo) et est-ouest (decuma-nus), cet ensemble monumental com-prenait le plus souvent une basiliquepour rendre la justice et une curie où sié-geait le sénat local. Ces bâtiments pu-blics étaient rassemblés autour d’unevaste place dallée, entourée d’un por-tique à colonnades et dominée par untemple pour le culte en l’honneur desdieux de la cité et de l’empereur.

    La restitution du forum d’Arles

    L’aspect et le fonctionnement du forumde la cité d’Arelate peuvent aujourd’huiêtre restitués dans leur ensemble. Aupremier plan, les limites de la grande place rectangulaire figurée à gauche sont connues avecprécision grâce aux vestiges toujours visibles des fondations qui soutenaient la place publiquesur trois côtés (les cryptoportiques). En contrebas (à droite) se trouvait le marché (macellum)à ciel ouvert, dominé par le monument dédié à Constantin. A l’arrière plan, une étroite place àexèdres, transversale et allongée, devait être dominée par un temple dynastique.

    Rome : forum de César (forum Iulium)

    Evocation du principe d’un forum

    Aleria : forum

    Lyon : vieux forum

    A voir dans les tiroirs

    Arles, Forum

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    Le théâtreSous l’empire romain, le théâtre de-vient un lieu privilégié de rencontreset de communication entre le pou-voir, les classes dirigeantes et lepeuple. Au-delà des jeux et des di-vertissements, le théâtre est égale-ment un espace sacré où l’ensemblede la société, répartie suivant unestricte hiérarchie, se rassemblepour célébrer l’unité du « peuple ro-main » (populus romanum). Il fautattendre l’an 55 avant J.-C. et laconstruction du théâtre de Pompéepour que Rome, capitale de l’Em-pire, se dote de son premier théâtreen pierre.

    La restitution du théâtre d’ArlesLe théâtre d’Arles est le premier monument de spectacle construit dans la colonie dans les an-nées 20-10 avant notre ère. Inspiré du théâtre de Marcellus à Rome, il est installé au sommetd’une colline où il incarne la puissance de Rome et celle du nouvel ordre politique mis en placepar Auguste. Il est ici représenté au moment où le public rejoint sa place sur les gradins avantle début du spectacle. Le rideau de scène en forme d’écran amovible est encore levé. Derrièrele monument se trouvait sans doute une vaste cour entourée de portiques avec des jardinspour l’agrément des spectateurs.

    Vaison : intérieur du théâtre

    Lyon: odéon et théâtre

    Rome : théâtre de Pompée

    Drevant : théâtre - amphithéâtre

    A voir dans les tiroirs

    Arles, théâtre

    Vais

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    héât

    re

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    L’amphithéâtreL’amphithéâtre est né de l’engouementdes romains pour un type de spectacleparticulier : les combats de gladiateurs(munera) souvent précédés par descombats d’animaux ou des chasses(venationes). Le monument est carac-térisé par sa forme elliptique et sonélévation comprenant plusieurs ni-veaux d’arcades. Un ensemble de ga-leries circulaires permettait au publicd’accéder rapidement aux gradins parles vomitoires. En contrebas, la pistede sable était délimitée par un hautmuret (podium) qui séparait l’arène dupremier rang de spectateurs.

    La restitution de l’amphithéâtre d’ArlesL’amphithéâtre d’Arles a été construit à la fin du Ier siècle de notre ère sur le modèle du Coliséede Rome. Ce monument en pierre est ici représenté en fin de matinée après les combats d’ani-maux. Des trappes et des monte-charges aménagés dans le plancher en bois couvert de sableformant la piste (arena) permettaient de modifier les décors des jeux et de créer des effets scé-niques. Pour protéger les spectateurs du soleil, une immense voile (velum) était tendue grâceà un réseau de câbles reliés à des mâts en bois placés au sommet de l’attique.

    Lyon : vue de l’amphithéâtre

    El-Jem (Tunisie) : monte-charge

    Pompéi : amphithéâtre

    Leptis Magna : amphithéâtre

    A voir dans les tiroirs

    Arles, am

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    Lyon

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  • Le cirqueLe cirque romain était un monu-ment de spectacle hérité des hip-podromes grecs et étrusquesdans lesquels étaient organisésdes spectacles variés (ludi cir-censes) : courses de chars, repré-sentations d’acrobates à cheval(desultores), courses d’athlètes,pugilats et chasses. Le plusgrand d’entre eux, le CircusMaximus, construit à Rome àpartir du VIIe siècle avant J.-C.mesurait, à son apogée, 650 mde long et pouvait accueillirjusqu’à 450 000 spectateurs. EnGaule, certaines villes possé-daient un cirque mais Arles estune des seules à en avoir conservé des vestiges.

    La restitution du cirque d’ArlesConstruit hors de l’enceinte en raison de sa taille, le cirque d’Arles est sans doute celui quimarque le plus le statut exceptionnel de la cité, car seules les plus riches d’entre elles pou-vaient se permettre de posséder un hippodrome en pierre. Implanté en bordure du fleuve, il re-pose sur un sol marécageux ce qui explique l’utilisation de pieux de bois pour soutenir sesfondations. Il accueillait les courses d’attelages qui étaient les événements phares des jeuxromains. Au premier plan sont figurées les douze stalles de départ des chars (carceres) au-jourd’hui disparues.

    13

    Arles : boutiques du cirque

    Arles : carceres

    Carthage : cirque

    A voir dans les tiroirsArles : course de chars

    Arles, cirque

    Arle

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    Les thermes

    Les thermes étaient des établisse-ments dans lesquels se trouvaient unvaste complexe de bains pour l’hy-giène et la toilette, une palestre etune piscine pour les activités phy-siques et sportives, et enfin des jar-dins pour la détente et les loisirs. Ilsfaisaient partie intégrante de la vie ur-baine romaine et avaient une fonc-tion sociale importante.IIs appartenaient, dans leur grandemajorité, à l’état ou à des personnesprivées mais étaient accessibles àtous sans distinction de classe so-ciale.

    La restitution des thermes d’ArlesAu début du IVe siècle, les thermesdits de Constantin ont été installésen bordure du fleuve. Ils apparais-sent ici à l’arrière-plan derrière lagrande basilique qui a été récemment découverte. La rue qui passe devant la façade de labasilique conduisait à l’entrée des thermes dont la succession des différents bains est ex-primée par la forme des toitures avec la salle froide (frigidarium), tiède (tepidarium) puis chaude(caldarium). Sur la droite, une épaisse fumée indique l’emplacement d’un four (praefurnium) enactivité, destiné à chauffer à la fois l’eau et l’air de l’établissement thermal.

    Pompéi : thermes de Stabies

    Carthage : thermes d’Antonin

    Limoges : thermes des Jacobins

    A voir dans les tiroirsLeptis Magna : thermes d’Hadrien

    Arles, therm

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  • 15

    L’habitat

    Les maisons romaines, par opposition aux immeublesd’habitations (insulae) réservés aux plus pauvres, sedivisent en deux catégories : des maisons particu-lières (domus) en ville et/ou des domaines agricoles(villa) à la campagne. Le plus souvent isolées, ellesétaient composées selon un même plan d’ensemble.Dans l’entrée (atrium) se trouvait un bassin (implu-vium) qui recueillait les eaux de pluie. Les pièces ditesd’habitation s’organisaient quant à elles autour d’unjardin entouré le plus souvent d’un ou deux péristyles.La taille et l’importance du décor de ces demeuresvariaient selon la richesse des propriétaires.

    La restitution du triclinium d’une villa romained’ArlesLe pavement en mosaïque de l’Aîon ornait à l’originele sol de la grande salle à manger (triclinium) d’uneriche demeure (villa) trouvée dans l’actuelle rue de laVerrerie dans le quartier de Trinquetaille. L’étude duplan de cette maison publiée par les archéologues apermis de restituer la forme de cette pièce. Pour luirendre son aspect général avec l’ameublement composé de trois lits sur lesquels les convivesont pris place, le décor de fresques ou encore le plafond voûté en stuc, Jean-Claude Golvins’est directement inspiré des peintures murales de Pompéi.

    Loupian : détail de la villa

    Rome : la maison d’Auguste, salle dite desmasques

    Ostie : vue depuis un immeuble d’habitation (insula)

    A voir dans les tiroirsSaint-Romain-en-Gal : vue de la maison dite des dieux océans

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    Arles, triclinium

  • Section 2 :

    Secrets defabrication

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    Les thèmes privilégiés

    Les “secrets de fabrication”

    Cette salle permet de faire découvrir une sélection de 60 aquarelles de Jean-Claude Golvin etde suivre pas à pas le parcours d’un architecte passionné d’histoire, à travers les sites antiquesdu pourtour méditerranéen qu’il a souvent eu l’occasion d’explorer au cours de sa carrière. Desdessins originaux associés à une série de documents préparatoires montrent les différents do-maines de prédilection de l’auteur : l’Egypte ancienne, le monde romain antique, la Grèce, la Mé-sopotamie et le Proche-Orient. Sont également exposés quelques travaux de restitution serapportant à la période du Moyen Age.

    L’Egypte

    L’ensemble des temples de Karnak à l’époqueromaine a été le sujet de la première aquarelle deJean-Claude Golvin restituant un monument an-tique. C’était en 1989 alors qu’il était co-directeurdu centre franco-égyptien d’étude des templesde Karnak. Peu après, travaillant sur le Rames-seum, le temple funéraire de Ramsès II situé àThèbes ouest, il a dessiné une vue du sanctuairedans laquelle il a mis en application les principesqui régissent depuis l’élaboration de tous sesdessins. L’Égypte a totalement accaparé ses pre-mières années de restituteur et les plus grandssites ont été présentés au temps de leur splendeur ou dans l’état pour lequel nous avons lesconnaissances les plus abouties. L’ensemble des aquarelles a fourni la matière à trois livres in-titulés l’Égypte restituée (1994-1997) coécrits avec deux égyptologues, Jean-Claude Goyon etSydney Aufrère.

    Le monde grec

    Dès le début des années 1990, Jean-Claude Golvin est invité, en tant que spé-cialiste de l’architecture antique et del’image de restitution, à faire découvrir auplus grand nombre quelques sites parmiles plus prestigieux du monde grec an-tique. Pour des magazines comme Geo ouplus récemment Le Point, il s’est appliquéà dresser une carte de la Méditerranéegrecque au temps d’Homère, à reconsti-tuer le palais de Cnossos (Crète) ou en-core à ressusciter le palais d’Ulysse. Aufait de l’actualité archéologique, il a éga-lement restitué dans leur environnement et dans le cadre de l’époque romaine, les ensemblesmonumentaux des sanctuaires de Zeus à Olympie, d’Apollon à Delphes et d’Athéna sur l’Acropoled’Athènes.

    Gizeh, les pyram

    idesO

    lympie, le sanctuaire

  • 18

    Le monde romain

    Après avoir participé aux travaux menés sur le sitede l’antique Ammaedara (Tunisie) en 1965 puis àla mise en valeur de l’amphithéâtre d’El-Jem en1973-1976, il faut attendre 1985 et la publicationde sa thèse d’État consacrée aux amphithéâtresromains pour voir Jean-Claude Golvin, alors di-recteur du centre d’étude des temples de Kar-nak, s’intéresser à nouveau au monde romainantique. Ses premières aquarelles restituant lessites égyptiens ayant fortement intéressés édi-teurs, scientifiques et grand public, il a ensuitedessiné les plus grands monuments du monderomain ainsi que de nombreux sites de Gaule.

    L’Orient

    Collaborateur régulier des magazines Geo et Le Point enparallèle de son poste de directeur de recherche au CNRS,Jean-Claude Golvin a réalisé dans les années 2000quelques vues aquarellées de la ville de Jérusalem antiqueet des monuments du Proche-Orient et de Mésopotamie,tels la porte d’Ishtar et le temple de Salomon. Elles résu-ment et condensent à elles seules toutes les informationsscientifiques connues à leur propos. La couleur permet demettre en évidence des détails significatifs. Les petits per-sonnages, donnant l’échelle, invitent à se promener dansun passé lointain redevenu vivant.

    Le Moyen Age

    Au terme de sa carrière au CNRS, Jean-Claude Golvins’est investi pleinement dans son travail de restitutiondes villes anciennes. Il a ainsi été amené à réaliser, engrande majorité pour la presse, de nombreuses aqua-relles de la France du Moyen Age. Après avoir dresséune synthèse des principaux résultats des fouilles etdépouillé l’ensemble des documents d’archives misà sa disposition par les équipes de chercheurs et despécialistes, il a pu ressusciter les villes médiévales deStrasbourg, Lyon, Marseille, Montpellier, redonner vieaux quartiers de l’Hôtel de ville et de l’île de la Cité àParis ou bien encore rendre toute leur majesté et leurprestige aux cathédrales de Reims, Saint-Denis etBeauvais.

    Rome, le C

    oliséeBabylone, Porte d'Ishtar

    Paris, Notre-D

    ame

  • Section 3 :

    Les activitésportuairesà travers l’expositionArles-Rhône 3

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    Les ports romains permettaientde ravitailler les villes de l’Empireen matières premières, denréesalimentaires et autres produitsrares. Qu’ils soient fluviaux oumaritimes, ils possédaient desentrepôts (horrea) servant austockage des marchandises entransit qui nécessitaient parfoisd’être reconditionnées avantd’être acheminées par voie ter-restre. Par la perception de droitsde douanes et l’emploi d’un per-sonnel nombreux (dockers, bate-liers, etc.), la présence d’un portdans une cité était un importantvecteur de développement éco-nomique.

    La restitution du pont de bateaux et du chemin de halage

    Pour relier ses deux rives séparées par un fleuve tumultueux, la cité d’Arelate s’est dotée d’unpont flottant, d’ordinaire utilisé de manière temporaire par les armées en campagne. Il étaitconstitué d’un tablier en bois reposant sur des bateaux. Cette restitution intègre deux élémentsnouveaux liés au fonctionnement de la structure : un chemin de halage qui permettait aux cha-lands de remonter le courant et un système de treuils destiné à lever la partie mobile du tablieren forme de pont-levis. Imaginé sous la forme de cabestans actionnés par des hommes, cesystème est à ce jour inconnu.

    Bordeaux : animation sur le port

    Rome : port fluvial et ses entrepôts

    Leptis Magna : détail des quais du port

    Vienne : cité et port

    A voir dans les tiroirsArles : zone portuaire à Trinquetaille

    Arles, pont de bateaux et chem

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    Le port

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    L’exposition Arles-Rhône 3

    Sous le dépotoir, Arles-Rhône 3

    C’est à travers un enchevêtrement de plu-sieurs centaines d’amphores et de poteries ro-maines qu’a émergé, sur une quinzaine demètres, l’un des flancs de l’embarcation ArlesRhône 3. En plus de cette masse de céra-mique, il a fallu s’affranchir des nombreux rejetsmodernes (revolver déchargé, tôles froissées,voitures renversées ) pour accéder au chaland.

    Des objets au rebutEn tant que port fluviomaritime, Arles a dû très vite s’adapter à l’affluence massive et encombrante desamphores. Une fois arrivés à destination, ces emballages, vidés de leur contenu, ne présentent a prioriplus aucune utilité. Dans certains cas, ces rebuts peuvent cependant être recyclés pour assainir, assé-cher ou encore aménager des zones humides. Pour Arles, il semble bien que l’une des préoccupationsmajeures des colons consiste à stabiliser et surélever les berges en utilisant les milliers d’amphores quiremontent le Rhône. Peu de temps après la fondation, un immense aménagement des berges a ainsi étéorganisé, aussi bien sur la rive gauche, au niveau de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean(musée Réattu aujourd’hui), que sur la rive droite dans le secteur de l’île des Sables.

    Historique de l’épaveL’épave découverte dans le port romain d’Arelate est située sur la rive droite du Rhône, près de la berge,où elle repose entre 4 et 8 m de profondeur. Les études préliminaires montrent que cette épave corres-pond à un bateau à fond plat (appelé chaland) de 31 m de longueur. Il est daté du milieu du Ier siècle apr.J.-C., c’est-à-dire au moment de la monumentalisation de la ville d’Arles qui va voir se succéder laconstruction du théâtre et de l’amphithéâtre. L’épave, conservée depuis près de 2000 ans dans les sé-diments du fleuve, est en parfait état de conservation avec son mobilier de bord (céramiques et outils)et sa cargaison constituée de blocs de pierre calcaire.

    Une fouille pluriannuelleDécouverte en 2004 dans le cadre des missions de la cartearchéologique de Luc Long (Drassm/ Etat) dans le Rhône,l’épave a fait l’objet de deux expertises et d’un sondage, avantqu’une fouille programmée, dont la première campagne a eulieu en juillet 2008, ne se mette en place grâce à une autorisa-tion accordée par le ministère de la Culture, via le départe-ment des Recherches archéologiques subaquatiques etsous-marines (Drassm, Marseille). Ces fouilles ont été portéeset mises en oeuvre par l’association Arkaeos sous la directionconjointe de Sabrina Marlier, Sandra Greck et David Djaoui.Les trois campagnes de fouille ont permis d’en apprendre da-vantage sur l’histoire de ce bateau, à savoir son origine, saconstruction, sa fonction, sa zone de navigation et son équi-page.

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    Cette année 2011 est donc la dernière campagne de fouilledu dépotoir recouvrant le chaland et l’épave elle-même. Au furet à mesure de l’avancée de la fouille, l’épave a été découpéeen dix tronçons, extraite du Rhône pour être restaurée.L’extension du musée prévue pour 2013 accueillera le chalandreconstitué ainsi que d’autres objets ayant trait à la naviga-tion, au commerce maritime et au port antique et ses métiers,essentiellement issus des fouilles successives dans le Rhône.

    Plan et caractéristiques de l’épave Arles-Rhône 3 : un chaland gallo-romainL’épave Arles-Rhône 3 correspond à un bateau adapté à la na-vigation exclusive en milieu fluvial appelé « chaland ». Ce typede bateau se caractérise par l’absence de quille et la présenced’un fond plat (la « sole ») et par des extrémités quiremontent doucement (les « levées »). À l’époque gallo-ro-maine, ce type d’embarcation se rencontre dans l’ensemble des bassins fluviaux d’Europe et, depuis leXIXe siècle, de nombreuses épaves de chalands ont été mises au jour (Belgique, Allemagne, Pays-Bas,Suisse, France). Lépave Arles-Rhône 3 correspond, à l’heure actuelle, à la seule épave de chaland fouillée dans la sec-tion inférieure du Rhône. Bien qu’endommagée dans sa partie arrière, elle se caractérise par un état deconservation exceptionnel, préservée pratiquement dans toute sa longueur, de la poupe à la proue ; leflanc tribord arrière est conservé dans toute son élévation, jusqu’au plat-bord, tandis que l’ensemble deses aménagements internes, lié au matériel de bord et à la cargaison, est encore en place. Une ins-cription épigraphique (C•L•POSTV), imprimée dans le bois du bateau sur son flanc tribord arrière, a étéconservée et renvoie probablement au(x) constructeur(s) du bateau ou au(x) propriétaire(s).L’ensemble de l’épave, conservée sur une longueur de 30,70 mètres, révèle un chaland long de 31 mètrespour une largeur de près de 3 mètres et un franc-bord d’une hauteur de moins d’1 mètre.

    Particularités d’Arles-Rhône 3Si Arles-Rhône 3 présente des caractéristiques communes aux autres chalands gallo-romains découvertsdans le reste de l’Europe (construction sur « sole », assemblage au moyen de nombreux clous en fer,structure primaire de la coque réalisée en chêne), elle s’en distingue aussi par des particularités archi-tecturales spécifiques. Arles-Rhône 3 se caractérise ainsi par la présence de demi-troncs monoxyles ensapin pour la constitution de ses flancs et par un système d’étanchéité réalisé au moyen de la tech-nique du lutage qui consiste à mettre en place, avant la réunion des planches de la sole, des tissus etdes cordelettes enduits d’une résine végétale, la poix. Ces caractéristiques, considérées comme devéritables marques de fabrique, permettent de rapprocher Arles- Rhône 3 d’un ensemble de neuf autresembarcations découvertes également dans le bassin rhodanien (Lyon, Chalon-sur-Saône, Arles).Les « signatures architecturales » communes mises en évidence au sein de ces bateaux révèlent desinfluences méditerranéennes marquées de leur construction et permettent de les regrouper, au sein dela construction gallo-romaine, dans un sous-ensemble régional « Rhône-Saône ».

    Restitution 3D des structures primairesde la coque du chaland © M. Cazaux /F. Conil / J. Pasquet / D. Schiano /Supinfocom-Arles / MDAA / 2009

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  • RESSOURCES

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    Quelques dates clés

    1942 (le 18 décembre) : Naissance de Jean-Claude Golvin à Sfax (Tunisie).

    1958-1962 : Internat à l’École normale d’insti-tuteurs de Bouzaréa (ENIB-Alger) où il dessineses premières caricatures et s’initie à l’art del’aquarelle.

    1969 : Architecte diplômé par le gouverne-ment (DPLG) après une formation universi-taire à l’École nationale supérieure desBeaux-Arts (ENSBA) / École d’Architecture deMarseille.

    1972 : Urbaniste diplômé de l’Institut d’Urbanisme de Paris (DIUP).

    1973-1976 : Architecte coopérant civil chargé de collaborer au projet de mise en valeur du grand am-phithéâtre d’El-Jem (Tunisie) sous la direction d’Hédi Slim auprès de l’Institut national d’archéologie etd’arts (INAA), devenu l’Institut national du patrimoine (INP) de Tunisie.

    1976-1979 : Directeur du Bureau d’Architecture antique de Pau rattaché au Service d’Architecture an-tique du CNRS devenu l’Institut de recherche sur l’architecture antique (IRAA).

    1979-1990 : Directeur du Centre franco-égyptien d’étude et de restauration des Temples de Karnak àLouxor et de la Mission permanente du CNRS à Karnak.

    1985 : Docteur d’État en Histoire avec une thèse sur les amphithéâtres romains, une réflexion sur lesformes et les fonctions de ce monument de spectacle, soutenue à l’Université de Bordeaux III.

    1986 : Mise en œuvre du projet sur la restitution 3D de Karnak avec les équipes de la Direction desétudes et recherches de la compagnie Électricité de France (EDF/DER) dans le cadre du Mécénattechnologique.

    1989 : Premier dessin de restitution réalisé par Jean-Claude Golvin au moyen de l’aquarelle.

    1992-2008 : Directeur de recherches au CNRS auprès de l’Institut Ausonius (UMR 5607) - Universitéde Bordeaux III, au sein duquel il participe à la création du thème de recherche sur la restitution archi-tecturale des monuments anciens.

    2008 : Collaboration avec le Service du patrimoine de la ville d’Arles pour lequel il réalise une série derestitutions d’Arles romaine, des images de communication nouvelles tenant compte de l’actualité ar-chéologique.

    2009 : Directeur de recherche émérite au CNRS, il participe à de nombreux programmes de recherches et entreprend de développer une réflexion pluridisciplinaire sur la méthodologie del’image de restitution.

    2010 : Travail sur la mise en valeur des sites et des monuments anciens en collaboration avec leséquipes de recherches des régions, départements, villes et autres musées de France intéressés par larestitution architecturale de leur patrimoine telles Fréjus, Lattes, Mandeure ou encore Paris.

    2011 : À l’occasion de la donation du fond de dessins et autres esquisses préparatoires qu’il a sou-haité faire au musée départemental Arles antique, une grande exposition éponyme retrace le parcoursde ce chercheur et aquarelliste de talent. D’autres travaux de restitution des monuments anciens sontactuellement en cours avec les villes d’Art et d’Histoire de Nîmes et de Limoges.

    Jean-Claude Golvin dans son atelier d’architecte à Cucuron, 2010.

    Biographie de l’auteur

  • 25

    Les cartes de l’exposition

    La carte de l’Empire romain - fin du IIe siècle

    Dans le hall d’entrée du musée, une immense carte de l’Empire romain dessinée parJean-Claude Golvin permet de situer l’ensemble des villes et des sites romains parmiles plus importants de l’Antiquité.En rouge sont mentionnés ceux qui ont fait l’objet d’une restitution par Jean-ClaudeGolvin.

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    La province de Narbonnaise

    La province de Gaule narbonnaise a été créée par l'empereur Auguste vers 27 avant notre ère.Son nom tire son origine de celui de sa capitale, Narbonne (Narbo Martius), fondée en 118avant notre ère. Anciennement appelée Gaule transalpine, cette vaste frange sud de la Gaulefut annexée par Rome dans les années 120 avant J.-C. après de longs et sanglantsconflits.L'objectif était de pacifier une région clé permettant de relier l'Italie à l'Espagne parvoie terrestre. La romanisation de cette province se fit rapidement et sans heurt, à tel pointqu'elle fut rapidement appelée la petite Italie.

    La cité d'ArlesArelate, “la ville près des eaux”, tel est le nom indigène de la cité commerçante et prospère quis’est établie sur le rocher de l’Hauture dans les premières décennies du VIe siècle avant notreère. A cette ville florissante, Jules César va faire don en 46 av. J.-C. d’un nouveau statut juri-dique éminemment privilégié, celui de colonie de droit romain. Il s’agissait certes de récom-penser une ville alliée, mais surtout d’offrir à ses fidèles soldats démobilisés des terres àexploiter. C’est ainsi que le territoire de la cité d’Arles (ici représenté en bleu) a pris une tailleexceptionnellement vaste, arrivant jusqu’aux portes de la ville de Fréjus.

    Légende de la carte

    Le territoire surligné en bleu correspondà l'étendue de la cité d'Arles.En vert : les provinces romainesEn rouge : les principaux sites romainsEn bleu : les fleuves et rivières

  • 27

    Vue planimétrique d’Arles

    La vue planimétrique de la cité antique d’Arles

    Ce plan de très grande dimension situé au sol à côté de la maquette de la ville représente la citéd’Arles au IVe siècle. Un point de vue différent et original est insi proposé au public à l’instar de“google map”et qui permet au visiteur de se déplacer dans ”l’Arles romaine”.

  • 28

    Le dossier enseignant “Urbanisme et Romanisation”

    Le service médiation du musée départementalArles antique a réalisé un dossier à l’attentiondes enseignants sur le thème “Urbanisme et Romanisation”.Chaque maquette du musée possède une fichesynthétique comprenant un descriptif architec-tural avec un lexique, des plans et des iconographies légendés ainsi que les collections du musée en rapport avec le monument.

    Liste des fiches maquettes disponibles

    L’hypogée de la montagne des CordesLe quartier protohistorique du «jardin d’hiver»Le forum d’ArlesLe théâtre antiqueL’amphithéâtreLe cirque romainLes thermes de ConstantinLe pont de bateaux disponible dans le dossierenseignant “Commerce et activités portuaires”

    Photo de lamaquette dumusée

    Vue du monumentaujourd’hui

    Vue du monumentaujourd’hui

    Type de la fiche

    Titre de lafiche

    Elémentshistoriques etchronologiques

    Lexiquearchitectural

    Actualité etdonnées

    archéologiques

    Plan du monument

    Découvertesarchéologiquesconservées au

    musée

    Descriptifarchitectural

    Pour obtenir un dossier enseignant

    Sur le site internet du musée : ww.arles-antique.cg13.fr Rubrique éducation / dossier enseignantTéléchargeable en PDF.

    Sur demande téléphonique :Service réservation : 04 13 31 51 48Envoie en version papier par courrierpostal.

    Les fiches maquettes

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    Publications et supports audiovisuels

    Publications

    Catalogue de l’exposition : Jean-ClaudeGolvin, un architecte au coeur de l’histoire.Coédition Errance/MDAA, 208 pages(avec DVD offert). Prix : 29 €

    Cahier du musée n°3 : Restituer Arles, petite Rome des Gaules.Édition MDAA, 32 pages. Prix : 5 €

    Les films diffusés dans l’exposition (disponibles sur le site internet)

    Productions Autrement dit : Catherine Le Roux, réalisatrice,Pascale Anziani, chargée de production, Yankel Murciano, producteur.

    Borne audiovisuelle 1 : La méthode de restitution de Jean-Claude Golvin

    De l’esquisse au dessin (durée : 6 mn)CNRS Images, montage Autrement dit

    L’invitation au voyage (durée : 6 mn)

    La maquette et le musée (durée : 3 mn)Interview de Daniel Jacobi, Université d’Avignon

    Borne audiovisuelle 2 : Les techniques de restitution en archéologie

    La restitution graphique (durée : 4 mn)Interview de Jean-Claude Golvin

    La restitution par maquette (durée : 3 mn) Interview de Denis Delpalillo, maquettiste

    La restitution infographique (durée : 4 mn) Interview de Robert Vergnieux, CNRS - Institut Ausonius

    L’archéologie et la restitution (durée : 3 mn) Interview de Sabrina Marlier, musée départemental Arles antique

    Théâtre optiqueRencontrez Jean-Claude Golvin dans son atelier.Une visite entre imaginaire et réalité !Conception : DreamLabs (durée : 4 mn)

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    AudioguideJean-Claude Golvin commente une sélection de30 dessins qu’il a réalisés et qui sont présentésdans l’exposition du musée.Durée : 60 mn ou 2 mn par dessinContenu gratuit. Téléchargement MP3 sur www. arles-antique.cg13.frPossibilité de location sur place à 1,50 €

  • Bibliographie

    Méthodologie de la restitution

    GASSEND (J.-M.), GOLVIN (J.-C.), « Les restitutions graphiques : Pourquoi ? Comment ? »,in : L’Archéologue, 23, juillet-août 1996, p. 48-50.

    GOLVIN (J.-C.), « Pourquoi et comment sont faites les images de restitution exposées ? »,in : Jean-Claude Golvin, peintre de la Gaule romaine, cat. exp., Saint-Marcel, Musée archéo-logique d’Argentomagus, 2005, p. 29-39.

    GOLVIN (J.-C.), « À la recherche des villes romaines », in : Pérégrinations dans l’empireromain”. De Bliesbruck-Reinheim à Rome avec Jean-Claude Golvin, peintre de l’Antiquité,cat. exp., Arles, Actes Sud/Conseil général de la Moselle, 2010, p. 13-17.

    GOLVIN (J.-C.), « Lutèce et les images de restitution », in : Et Lutèce devint Paris. Métamor-phoses d’une cité au IVe siècle, cat. exp., Paris, Paris-Musées, 2011, p. 119-121.

    Civilisation de l’Egypte ancienne

    AUFRÈRE (S.-H.), GOLVIN (J.-C.), GOYON (J.-C.), L'Égypte restituée, Paris, Errance, 1994-1997 (3 volumes).

    GOLVIN (J.-C.), GROS DE BELER (A.), Voyage en Égypte ancienne, Arles-Paris, Actes Sud-Errance, 1999.

    GOLVIN (J.-C.), GROS DE BELER (A.), Guide de l’Égypte ancienne, Paris, Errance, 2002.

    Monde romain antique

    GOLVIN (J.-C.), LANDES (Ch.), Amphithéâtres et gladiateurs, Paris, Presses du CNRS, 1990.

    GOUDINEAU (C.), GOLVIN (J.-C.), Le Voyage de Marcus : les tribulations d’un jeune garçonen Gaule romaine, Arles, Actes Sud-Errance, 2000.

    GOLVIN (J.-C.), L’Antiquité retrouvée, Paris, Errance, 2003 (réédité en 2006 et 2008, traduiten anglais, allemand, italien, turc, hongrois).

    REDDÉ (M.), GOLVIN (J.-C.), Voyages sur la Méditerranée romaine, Arles-Paris, Actes Sud-Errance, 2005.

    GOLVIN (J.-C.), SALLES (C.), Voyage chez les empereurs romains, Arles-Paris, Actes-Sud-Errance, 2006.

    GOLVIN (J.-C.), LONTCHO (F.), Rome antique retrouvée, Paris, Errance, 2008.

    COULON (G.), GOLVIN (J.-C.), Voyage en Gaule romaine, Arles-Paris, Actes Sud-Errance,2011.

    30

  • Cahier spécial :La restitutionselon Jean-ClaudeGolvin

  • 32

    La méthode de restitution de Jean-Claude Golvin

    Qu’est-ce que la restitution

    Jean-Claude Golvin a pu élaborer une méthodologie précise de resti-tution des sites antiques grâce aux nombreux cas qu’il a étudié tout aulong de sa carrière, lui permettant de poser clairement les problèmesde fond et de proposer des solutions et des principes :

    1er principe : la restitution n’a rien d’une invention. Au contraire c’estune méthode scientifique qu’il a mise au point et qu’il affine sans cesseen étudiant un très grand nombre d’exemples de villes et de sites an-tiques.

    2ème principe : restituer consiste à rendre l’idée d’un site ancien parune image qui montre à la fois la forme des édifices antiques qui leconstituent et leur fonctionnement. La restitution implique donc d’étu-dier le contexte général (historique, géographique, humain, écono-mique) d’un site.

    3ème principe : c’est un travail pluridisciplinaire qui nécessite d’allerchercher des réponses auprès de différents spécialistes, chercheurs,archéologues, historiens, topographes, architectes, géomorpho-logues, informaticiens …

    Ainsi pour Jean-Claude Golvin, faire une représentation crédibles decités disparues, c’est partir à la recherche de « l’image pertinente dusite » : image vivante du site à une époque donnée.

    A quoi sert la restitution ?

    Pour le chercheur, la restitution correspond à l’élaboration d’un mo-dèle théorique synthétisant le plus clairement possible les idées et leshypothèses scientifiques qu’il est parvenu à se faire du site étudié.

    Pour le public, l’image permet de capter son attention et de trans-mettre rapidement l’essentiel d’un message c’est-à-dire une image ca-drée montrant une vue privilégiée et hiérarchisée du site. L’image fixeconditionne fortement la lecture en attirant l’attention de l’observateursur ce qu’il est important de voir.

  • 33

    Les différentes phases d’élaboration de l’image de restitution d’une ville

    La méthode de Jean-Claude Golvinconsiste d’abord à s’interroger sur la per-tinence du projet de restitution d’un siteou d’un monument : est-on en possessionde suffisamment d’éléments pour en pro-poser une figuration crédible ? Aprèsavoir visité le site ou le monument à res-tituer s’il existe encore, l’architecte consti-tue un dossier d’étude qui réunit l’ensembledes documents s’y rapportant : gravures,photographies, plans et extraits de publi-cations scientifiques majeures.

    Avant la réalisation de la première esquisse, un entretien avec des spécialistes tente de résou-dre les problèmes restés en suspens. Enfin vient le stade du dessin au crayon puis à l’encre,celui de la mise en place des ombres et celui de la mise en couleur. Pour finir, il anime la vueavec des personnages donnant une idée de l’échelle du monument et de sa fonction.

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  • 34

    Portrait-robot d’une ville

    Pour faire comprendre sa démarche, Jean-Claude Golvin fait un parallèle avec unenquêteur qui doit réaliser le portrait-robot d’un suspect.

    Etude de faisabilité de l’image d’une ville : portrait-robot d’une ville

    On ne peut pas réaliser l’image d’une ville si trop de caractéristiques sont inconnues.Il ne s’agit pas d’inventer sinon l’image n’est pas crédible. Tout comme pour la re-constitution d’un portrait-robot, s’il y a trop d’éléments inconnus, il ne sera pas pos-sible de reconstruire le visage et donc de chercher le suspect).

    La restitution est l’action qui va tâcher de cerner les caractéristiques du « visage » dusite, comme le ferait l’enquêteur pour réaliser le portrait robot d’un individu recherché.

    L’expérience a montré qu’il faut disposer de 5 atouts majeurs que Jean-ClaudeGolvin a appelé les 5 déterminants :

    1er déterminant : Avoir une bonne connaissance de la topographie et du paysage dusite à l’époque considérée (le contexte) ;

    2ème déterminant : Connaître la forme générale et les limites, au moins approxima-tives, de la ville (les enceintes, les nécropoles), ce qui correspond au contour du visaged’un portrait-robot ;

    3ème déterminant : Connaître des éléments relatifs à la trame urbaine : parfois régu-lière (rue à angle doit) parfois irrégulière (tissus urbain plus ancien) ;

    4ème déterminant : Connaître la forme générale spécifique des grands édifices publics: théâtre, amphithéâtre, basilique civile, thermes … qui constituent l’image et la formede la ville à l’instar des yeux, du nez et de la bouche dans un portrait-robot ;

    5ème déterminant : Connaître la position relative de tous les éléments cités, car chaqueville possède ses particularités.

    Conclusion : Si les 5 déterminants sont réunis alors l’image de la ville ressemblera à celle de la villeantique. Ensuite le travail du restituteur consiste à affiner de plus en plus précisémentl’image en fonction des progrès de la recherche (nouvelles découvertes archéolo-giques) et des caractéristiques d’autres sites mieux connus. Ainsi pour le cas des îlotsd’habitation, leur représentation est nécessaire pour donner une image d’ensembleproche de la ville d’origine. Or le plus souvent, seule une faible partie a été retrouvée.C’est donc en se fondant sur les caractéristiques des maisons de la même époque etde la même aire géographique (exemples parallèles mieux connus) qu’il est possiblede parvenir à une représentation vraisemblable du tissu urbain.

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    Restituer Arles : l’exemple du quartier de Trinquetaille

    Le quartier de Trinquetaille fait depuis longtemps l’objet de découvertes et de fouilles ar-chéologiques, qui ont donné une image d’un quartier suburbain paisible, réservé à l’arti-sanat et à l’habitat résidentiel. Les découvertes lapidaires dans le lit du Rhône nouslivrent désormais un autre aspect, plus monumental. Il y a donc lieu de revoir la questionde la topographie de ce quartier.

    L’évolution et la topographie du quartier : les fouilles terrestres

    Comme tous les quartiers suburbains, le quartier de Trinquetaille a dû avoir plusieursfonctions, dont trois sont particulièrement représentées par les fouilles terrestres :

    La première fonction au plus près du fleuve, la fonction économique, liée au port,avec les docks et les entrepôts observés anciennement dans la partie nord du quartier.On peut sans doute lier à cette activité le “forum” découvert près du cimetière, que l’ona parfois comparé à la statio des corporations d’Ostie. Enfin, les découvertes dans leRhône de dépotoirs d’amphores en aval du pont routier témoignent des activités por-tuaires dans ce secteur.

    Une deuxième fonction concerne l’habitat résidentiel, celle qui a le plus retenu l’at-tention à cause de la richesse du décor des maisons. Quasiment partout où l’on a fouillé,on a trouvé des vestiges de ces habitats, avec leurs mosaïques et leurs décors muraux(enduits peints ou placages de marbre). Ces habitations se trouvent un peu plus à l’in-térieur des terres. Cet aspect résidentiel est l’image qui vient le plus spontanément àl’esprit quand on évoque le quartier de Trinquetaille au Haut-Empire, bien organisé avecdes rues dallées, orientées à 45°.

    Enfin, le quartier était en grande partie ceint par des nécropoles.Les nécropoles se développent le long de deux voies : celle qui mène du pont à Nîmes(nécropole de la Pointe) surtout utilisée au IIIe siècle et celle qui longe le Rhône versl’ouest (nécropole dite “de Saint-Genest”), qui concentre les sépultures à partir de lafin du VIe siècle autour de l’église liée au culte du martyr Genès (ou Genest). L’archéo-logie montre clairement une destruction violente des domus, que l’on peut dater desannées 260-270, suivie d’un abandon d’au moins un siècle mais on ne peut exclure uneoccupation plus dense de ce quartier durant l’Antiquité tardive.

  • 36

    L’apport des fouilles du Rhône

    Est-ce que les découvertes récentes dans le Rhône et notamment le dépotoir lapidaire,changent la vision du quartier de Trinquetaille ? La question porte sur le problème du contextearchéologique : s’agit-il d’un effondrement des constructions sur la rive, d’un remblaiementvolontaire afin de conforter les berges, voire d’une cargaison d’un navire chargé d’anti-quités ? Les blocs se rapportent en effet à plusieurs monuments publics, religieux et funé-raires, dont la localisation précise est inconnue, mais dont l’existence n’a en soi riend’étonnant dans un quartier suburbain.

    Il est encore impossible d’y répondre pour l’instant mais des hypothèses sont pro-posées par les archéologues :

    - L’hétérogénéité du dépotoir, à la fois typologique et chronologique, semble exclure l’idéeque tous les blocs et les sculptures soient issus d’un effondrement.

    - On imagine d’autres monuments publics liés à la fonction économique et commerciale duquartier, comme des sièges de corporations. La statue de Neptune a très probablement dé-coré la schola de la corporation des lenuclarii (passeurs de bac), édifice dont la localisa-tion ne pourra être affirmée que par la découverte, in situ, d’une inscription explicite, tantil est difficile de distinguer ce type de construction des vastes habitations privées.

    - Bien que l’on n’en ait jamais trouvé de traces, il n’est pas non plus impossible que ce quartierait possédé, en dehors des bains privés, des bains publics, où ont pu être exposés certainessculptures.

    - En revanche, il est peu probable qu’il y ait eu des constructions liées directement à la viepolitique de la cité ; on voit mal où aurait pu être exposé le portrait attribué à César, quel’on imagine plus volontiers sur le forum de la rive gauche.

    - L’existence d’un temple paraît assurée par la colonne qui se trouvait jadis près de la cha-pelle de Saint-Genès.

    - Beaucoup de blocs peuvent avoir fait partie de mausolées. Les indications livrées par l’ar-chéologie montrent toutefois que les zones funéraires restent distinctes des habitations etla localisation de ces mausolées doit sans doute être cherchée en dehors des secteurs ha-bités. Un élément d’un monument antique, observé dans la partie nord du quartier, fait peut-être partie d’un tel mausolée. Cependant des zones funéraires se trouvaient également lelong du fleuve et rien n’exclut a priori, qu’il y ait eu dans ces nécropoles, des mausoléesdirectement en bordure du fleuve.

    Conclusion

    Si l’on admet que les découvertes lapidaires du Rhône se rattachent bien aux construc-tions de la rive droite, elles éclairent alors une autre dimension de ce quartier.Sans forcément bouleverser l’idée que l’on se faisait jusqu’à présent de la topographie deTrinquetaille (au demeurant toujours fort mal connue), ces éléments lapidaires donnent plusde consistance et de réalité à son décor monumental, dont on n’avait pas soupçonné la ri-chesse et la finesse. Ces découvertes montrent ainsi l’importance de ce quartier, sansdoute plus urbain que rural, dont on ne peut qu’espérer que les fouilles terrestres complé-teront la connaissance.

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    Question 1 : Quels sont les éléments clés utilisés pour votre restitution duquartier de Trinquetaille ?

    Les éléments clés utilisés pour la restitution du quartier de Trinquetaille sont les do-cuments archéologiques publiés ou conservés par les archéologues. Ils provien-nent aussi de la discussion faite avec le chercheur concerné, celui qui prend laresponsabilité de ce qui sera représenté. L'image respecte l'opinion de celui-cimême si d'autres chercheurs peuvent avoir un avis différent sur certains points.L'image cherche à traduire une idée satisfaisante aux yeux de celui qui prend cetteresponsabilité scientifique. Cette image est en quelque sorte une mise en forme,un "modèle théorique" capable de traduire l'essentiel de l'idée qu'il se fait sur laville et à partir de laquelle il sera possible de continuer une discussion scientifique.

    Question 2 : Quel rôle attribuez-vous à une restitution dans le parcours d’uneexposition archéologique ?

    La restitution est essentielle dans le parcours d'une exposition car elle offre au pu-blic le moyen le plus immédiat de comprendre à quoi ressemblait la ville dans sesplus grandes lignes (comme de comprendre ses activités). Il n'importe pas au vi-siteur de discuter de points de détails sur lesquels les spécialistes peuvent parfoisavoir des avis différents. Il lui faut en revanche disposer du moyen le plus efficacede se représenter la ville. Ainsi tous les objets exposés et les activités de recherchecommentées dans l'exposition sont liés au sujet principal qui les concernent : laville et son histoire. La ville est mieux définie ainsi que par un long discours, mêmesi l'image est destinée à être améliorée sur certains points par la suite des re-cherches.

    Question 3 : Quelle part laissez-vous à l’imaginaire dans votre restitution ?

    Dans le cas où nous devons affronter une restitution difficile comme celle du quar-tier de Trinquetaille en tant que tel, il faut trouver les moyens de "consolider" l'en-semble de l'image. La difficulté vient du fait que ce quartier n'a été fouillé que trèsponctuellement. Cependant, ce que l'on sait montre que la trame urbaine (le tracédes rues) était régulière. On peut estimer les dimensions des îlots urbains et lalargeur des rues. On sait aussi qu'existait un forum et où il se trouvait. Bref, mal-gré son caractère schématique on peut définir une sorte de portrait-robot géné-ral du quartier. On a, en gros, une certaine idée de l'ensemble. La principale partde ce que l'on pourrait qualifier d'imaginaire consiste à évoquer l'ambiance desquais en s'inspirant d'autres ports d'époque romaine. Enfin, il faut placer au pre-mier plan les éléments les mieux connus comme le cirque et une partie de la villed'Arles antique elle-même et restituer le cadre géographique : le Rhône et les Al-pilles au loin. Ainsi, tous les signes majeurs sont présents et c'est là l'essentiel.L'image ressemble à coup sûr, d'une façon générale, à la vision d'ensemble quedonnait Arelate à l'époque romaine, d'après l'avis aussi du chercheur.

    Entretien avec Jean-Claude Golvin

  • Pistespédagogiques

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    Utiliser la restitution avec une classe : la cité d’Arles

    Utiliser la restitution dans le parcours de visite

    Cette exposition permet de confronter les élèves à des restitutions de villes antiques grandformat. L’objectif (bien que l'image ait le défaut de fixer l'imaginaire des élèves) est de proposerune approche plus concrète afin de questionner les objets archéologiques, mais aussi les plans,les cartes et les textes présents dans le musée et ainsi comprendre comment est construitel’image de restitution.

    La restitution de la cité d’Arles peut être utilisée de deux manières :g Pour faire comprendre l’évolution de la recherche archéologique à travers les deux

    restitutions de la ville d’Arles réalisées par Jean-Claude Golvin, l’une en 1995, l’autre en 2011.

    g Pour aborder la construction de l’Empire romain à travers son programme architecturalet urbanistique par la confrontation des restitutions de plusieurs villes de l’Empire.

    Comparer les restitutions 1995/2011 : deux visions de la cité d’Arles liées aux décou-vertes archéologiques

    A voirLa vue de la ville d’Arles depuis le nord-est. Aquarelle de Jean-Claude Golvin, 1995 (dans le musée).

    A savoirSur cette figuration déjà ancienne de la ville, le pont de bateaux est situé dans le virage du Rhône confor-mément à l’implantation des vestiges archéologiques encore conservés. De ce pont de bateaux, peu de choses sont connues : une représentation sur une mosaïque du forumdes corporations à Ostie, l’avant port de Rome, et les vestiges de ses piles sur la rive droite du Rhône,dans le virage que ce dernier effectue au nord de la ville. Longtemps la représentation que nous avonseue de cet ouvrage a été la même, tant dans les maquettes du musée que sur les représentations réa-lisées par Jean-Claude Golvin. Une chaussée constituée d’un platelage installé sur des bateaux (àl’image de ceux représentés sur la colonne de Trajan de Rome), deux arcs monumentaux marquant sesentrées (comme sur la mosaïque d’Ostie), le tout relié aux berges par une chaussée sur pilotis maçonnés.

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    Utiliser les deux restitutions d’Arles à l’époque romaine :- d’après les fouilles terrestres (aquarelle de 1995 ou la maquette de la ville réalisé en 1995) ;- d’après les fouilles subaquatiques (aquarelle de 2009 complétée en 2011).

    La comparaison entre les deux restitutions permet de mettre en évidence l'importance desdernières découvertes archéologiques : g l'emplacement du pont de bateaux n’est pas le même ;g l'actuel quartier de Trinquetaille (rive droite du Rhône) a changé (quelques entrepôts et villas sont de-venus un quartier suburbain avec un ensemble monumental).

    Toutes ces différences permettent de mettre en valeur deux notions :g le savoir historique se contruit en partie grâce aux découvertes archéologiques ;g le savoir historique est nécessairement remis en question avec l’actualité archéologique.

    La comparaison entre les deux restitutions permet aussi de mettre en évidence des points de méthode de restitution d’une ville :g le point de vue de l’auteur pour réaliser les aquarelles : sous quel angle faut-il voir le site, à quelle hau-teur, avec quel cadrage ?g les éléments au premier plan et en arrière-plan : mettre en avant les parties les mieux connues du siteet au loin les plus difficiles à résoudreg dire le maximum avec le minimum : comprendre immédiatement ce qu’il importe de savoir en premierlieu ( ex : la ville est un port maritime, fluvial, un carrefour, un site de montagne ?).

    A voirArles au IIe siècle de notre ère. Aqua-relle de Jean-Claude Golvin, 2011

    A savoirAu IIe siècle, Arles est une ville pros-père au commerce florissant, commel’ont montré les récentes fouilles me-nées dans le Rhône. Le pont de ba-teaux permettait de relier les deuxrives du fleuve mais des bacs devaientégalement être en activité.

    Depuis 2009 nous avons pu renouve-ler nos connaissances. La fouille desvestiges en rive droite a montré que cepont a été créé au début du IVe sièclesur un terrain vierge. Il fallait donc ima-giner un autre ouvrage à un emplace-ment différent avant cette date. L’existence d’un arc de triomphe situé en rive gauche près de l’actuelleplace Nina Berberova est connue de longue date. L’hypothèse de la présence d’un pont à cet endroitavait été émise car un arc est, par définition, un lieu de passage. Jean-Claude Golvin a donc recréé unpont axé sur cet arc.Un nouvel élément s’est ajouté grâce aux fouilles menées sur les épaves de chalands romains réaliséesdepuis quelques années dans le fleuve, et plus particulièrement sur l’épave Arles-Rhône 3. En effet le tra-vail réalisé avec les archéologues a permis d’introduire un élément qui manquait dans les restitutions an-térieures : un chemin de halage.

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    Unité et pouvoir de l’Empire visible à travers le programme architectural

    L’exposition Jean-Claude Golvin permet de comparer plusieurs restitutions de cités romaines afin demettre en évidence les éléments communs à l’architecture et l’urbanisme romain dans chaque pro-vince de l’Empire.

    Activité avec les élèves

    g Où : Devant la thématique de la cité avec les vues générales des villes : aquarelle d’Arles repro-duite en grand format et par comparaison dans les tiroirs, de Narbonne, Orange, Metz et Lambèse.Les élèves disposent d’un espace pour s’asseoir devant.

    g Comment : Grâce au principe de tiroirs verticaux, possibilité de confronter directement les citésentre elles. Faire repérer les monuments constitutifs de cet urbanisme (tracé orthonormé à l’originedes camps militaires romains, remparts, forum, monuments de spectacle. Faire repérer les élémentssinguliers liés à la topographie et aux caractéristiques propres de chaque lieu (fleuve, colline, etc).

    Comparer les restitutions des villes de l’Empire romainLa cité de Narbonne, la cité d’Orange, la cité de Metz et le camp militaire de Lambèse.

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    De l’exposition Jean-Claude Golvin aux collections permanentes :le rapport à l’objet archéologique.

    La restitution des activités portuaires peut être utilisée de deux manières :g Comme fil conducteur : l'élève peut chercher les objets présents dans la restitution afin

    de comprendre leur contexte d’utilisation. Il peut ensuite retrouver les objets archéologiquesdans les collections permanentes.

    g En guise de conclusion : après la visite des collections permanentes sur le thème desobjets de la vie quotidienne, revenir sur la restitution illustrant des scènes de vie quotidiennesur les quais du Rhône afin d’établir les correspondances entre les objets du musée et lesimages proposées.

    LIVRET CYCLE 2 ET CYCLE 3Cette exposition est l’occasion de traiter du thème de la vie quotidienne à l’époque romaine enreplaçant les objets archéologiques dans leur contexte d’utilisation. Dans cette optique, lemusée propose de faire découvrir ces objets au moyen d’une frise réalisée par Jean-ClaudeGolvin et placée dans le hall d’entrée. Ce thème est particulièrement adapté aux élèves decycle 2 et 3. L’équipe de médiation a réalisé un livret pour les élèves ainsi qu’une notice expli-cative pour l’enseignant afin de préparer et d’assurer lui-même la visite et de la prolonger enclasse.En téléchargement sur www.arles-antique.cg13.fr et par téléphone au 04 13 31 51 48.

    Référence programmeCette thématique permet de développer les points suivants du programme de cycle 2 (B.O. du 19 juin 2008) :- Français : description d’une image- Découverte du monde : acquisition des repères dans le temps et l’espace, distinction entre passé récentet plus éloigné et maîtrise d’un vocabulaire spécifique. Evolution des modes de vie.- Histoire des arts : observer, décrire et comparer grâce à un premier contact avec les œuvres.

    Utiliser la restitution avec une classe : scènes de vie quotidiennesur les quais du Rhône

  • Visiter l’expositionavec uneclasse

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    Les propositions de visites

    Visite-atelier de l’exposition

    Jean-Claude Golvin, architecte et archéo-logue, s'attache depuis une vingtained'années à effectuer des restitutions decités et monuments antiques au moyen del’aquarelle.Cette visite suivie d’un atelier dévoilera lessecrets de fabrication de l’artiste à traversson processus créatif.Du CP au lycée

    Visite autonome « scènes de vie quotidienne sur les quais du Rhône » avec document d’aide à la visite

    A travers l’exposition, le musée propose à l’aide d’un document d’aide à la visite, de fairedécouvrir aux élèves de cycle 2 et de cycle 3, les objets de la vie quotidienne. Des pistespédagogiques sont proposées pour une exploitation de l’exposition en classe. De la grande section au CM2

    Visite autonome avec dossier enseignant

    Ce dossier permet d’aborder, à travers la méthode de travail de J.-C. Golvin, les notions derestitution archéologique à partir de monuments et villes antiques, en mettant l’accent surune relecture actualisée d’Arles grâce aux dernières fouilles archéologiques. Collège et lycée

    Séminaire : "Patrimoine antique et histoire des arts"

    Ouvert aux professionnels de la culture et de l’éducation nationale.Il s’agit d’aborder le patrimoine antique par le biais de thématiques de l’histoire des artsdans une double optique éducation/culture.Contenu : mise en perspective d'oeuvres et de pratiques artistiques antiques avec descréations postérieures à partir d'exemples précis relevant de plusieurs grands domainesartistiques (arts du visuel, arts du son, arts de l’espace…) et des différentes thématiquesde l’histoire des arts («arts, ruptures, continuités», «arts, créations, culture» …).Avril 2012 (2 jours)

    Renseignements : ERIC ROSTANDChargé de mission arts & culture CRDP de l’académie d’Aix-Marseille31, Bd d'Athènes 13001 MarseilleT : 04 91 14 13 87 - 06 08 23 57 49F : 04 91 14 13 [email protected]

    Appel à projet : Antiquité et imaginaireA l'occasion de l'exposition Jean-ClaudeGolvin, un architecte au coeur de l’histoire,le musée lance un appel à projet sur le thème"Antiquité et imaginaire" s'adressant auxenseignants du primaire au lycée.

    En avril - mai 2012 une sélection des projetssera faite en vue d'une exposition présentéedans le musée en juin 2012.

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    VISITE AUTONOMERéservation obligatoire et demande de dossier enseignant :Du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 16hTél : 04 13 31 51 48A télécharger en version pdf :www.arles-antique.cg13.fr. Rubrique Education

    VISITE-ATELIEREtape 1 : Choisir un thème de visite-atelierContacter l'équipe de médiation du muséePendant l’année : du lundi au vendredi de 8h30 à 9h, le mardi de 8h30 à 11h30Tél. : 04 13 31 51 51Chantal Clasert, [email protected] Troin, [email protected]

    Etape 2 : Réserver un créneau de visiteContacter le service de réservation du muséeDu lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 16hTél : 04 13 31 51 48

    VISITE GUIDEE (avec un guide-conférencier)Réservation obligatoire :Du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 16hTél : 04 13 31 51 48

    Repas des élèves et accompagnateursPas de prise en charge. Aire de pique-nique sur les pelouses du musée(env. 60 places). Aucune possibilité de pique-nique dans le musée.

    Aide au transportPour les collèges publics départementaux des Bouches-du-Rhône, une aide forfaitairede 120 € par déplacement en dehors de la commune peut être accordée par le conseil général,sur demande saisie et validée sur Ordina 13 (formulaire bordereau de transport en ligne).www.cg13.fr

    Modalité de réservation

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    Informations pratiques

    Musée départemental Arles antiquePresqu’île du Cirque-RomainBP 205 – 13635 Arles [email protected]

    ContactsStandard du musée : 04 13 31 51 03Télécopie : 04 13 31 51 37Réservations groupes et individuels :04 91 13 31 51 48Secrétariat de la direction :04 13 31 51 36Bibliothèque : 04 13 31 51 46Courriers électroniques :[email protected]

    HorairesLe musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h SAUF LE MARDIIl est fermé les mardis, le 1er janvier,le 1er mai, le 1er novembreet le 25 décembreGratuit pour tous les publicsles 1ers dimanches du mois

    Hors les murs

    Dans les monuments antiques d’ArlesL’Arles antique en aquarelleÀ l’occasion du 30e anniversaire de l'inscription des monuments romains et romans de la ville d’Arlesau patrimoine mondial de l'UNESCO, découvrez sur les totems à l’entrée des thermes,cryptoportiques, théâtre et amphithéâtre une restitution aquarellée réalisée par Jean-Claude Golvin,en collaboration avec les archéologues du MDAA.

    Médiathèque d’Arles (salle des hospices, 1er étage)Quoi de neuf sur Arelate ? Aquarelles de Jean-Claude GolvinDu 25 octobre 2011 au 25 février 2012Exposition d’une dizaine d’aquarelles inédites de Jean-Claude Golvin représentant les principauxmonuments antiques de la ville d’Arles.Programme complet à découvrir sur www.mediatheque.ville-arles.fr

    Chapelle des Trinitaires (Arles)Exposition du 16 mars au 16 juin 2012Exposition pour le jeune public d’une dizaine de dessins originaux de Jean-Claude Golvinaccompagnés d’un plan géant de la ville à l’époque romaine.Programme complet à découvrir sur www.patrimoine.ville-arles.fr et www.ville-arles.fr

    TarifsEntrée plein tarif : 6.00 €Entrée tarif réduit : 4.50 €Cartula (abonnement annuel) : 15 €(validité 1 an)Exposition temporaire :supplément selon les expositions

    Tarif réduitGroupes constitués de 10 personnesminimum (réservation obligatoire),plus de 65 ans, détenteurs des cartessuivantes : entraide solidarité 13 -familles nombreuses - pass privilège.

    GratuitéMoins de 18 ans, demandeurs d’emploi,bénéficiaires du RSA, handicapés, invalides,étudiants, enseignants pass éducation, journalistes,conservateurs de musées, titulairesde la carte ICOM, personnel du ministèrede la Culture, guides de la Caisse Nationaledes Monuments Historiques, membres del’Association des « Amis du Vieil Arles ».La qualité de bénéficiaire devra toujoursêtre dûment justifiée par un documentofficiel en cours de validité.

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