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PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 6 janvier 2011 El Watan Lire en page 7 N° 6142 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com Journée de solidarité internationale LUTTES SOCIALES EN TUNISIE P 7 ÉMEUTES CONTRE LA CHERTÉ DE LA VIE À TRAVERS LE PAYS CODE DE LA ROUTE Nuit agitée à Bab El Oued Nuit agitée à Bab El Oued VERS L’INSTAURATION DU PERMIS À POINTS Oran Protestations et mouvement de panique au centre de la ville Chéraga (Alger) Des dizaines de jeunes bloquent la route Ouargla La révolte de la périphérie contre la marginalisation P2 P3 P4 P2 Tipasa Après les heurts de mardi, malaise profond au sein de la population PHOTO : M. SALIM

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émeutes en Algérie

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 6 janvier 2011El Watan

Lire en page 7

N° 6142 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

Journée de solidarité

internationale

LUTTES SOCIALES EN TUNISIE

P 7

ÉMEUTES CONTRE LA CHERTÉ DE LA VIE À TRAVERS LE PAYS

CODE DE LA ROUTE

Nuit agitée à Bab El OuedNuit agitée à Bab El Oued

VERS L’INSTAURATION DU PERMIS À POINTS

❚ Oran

Protestations et mouvement de panique au centre de la ville

❚ Chéraga (Alger)

Des dizaines de jeunes bloquent la route

❚ Ouargla

La révolte de la périphérie contre la marginalisation

P2 P3 P4 P2

❚ TipasaAprès les heurts de mardi, malaise profond au sein de la population

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Un mouvement de panique s’est emparé du centre-ville d’Oran, hier dans

l’après-midi, suite à la propagation d’une information selon laquelle des émeutiers venant de la péri-phérie allaient envahir cette partie de l’agglomération qui concentre le gros du trafic. Des incidents ont été signalés à El Hamri (pneus brûlés) et à Petit Lac (avec une route barrée par des branchages et des pneus enflammés également) mais c’est la rumeur qui a am-plifié le phénomène, créant une véritable frayeur chez les automo-bilistes qui ont, pour la circons-tance, aggravé les embouteillages déjà denses en temps normal. En l’espace de quelques minutes, les voitures ont presque déserté le centre-ville. Les commerçants ont,

pour la majorité, baissé rideau. D’autres ont continué à travailler à portes fermées ou à moitié, guet-tant la moindre bruit. Les lycéens sont sortis plus tôt que prévu et quelques uns ont rejoint les rive-rains qui se sont amassés sur les trottoirs et les places publiques. Une véritable tension a régné au quartier Saint Pierre, en plein cœur de la ville, qui avait, lors des émeutes liées à la relégation du club de football MCO, enregistré d’importants accrochages avec les forces de l’ordre. Vers 18h, les curieux étaient moins nombreux mais la tension persistait.

DES JEUNES DANS LA RUE CONTRE LA CHERTÉ DE LA VIE

Hier, vers 15h30, des jeunes d’El

Hamri sont sortis dans la rue. Ils ont investi le boulevard des Mar-tyrs, appelé aussi boulevard de «la faïence». La fumée provenant des pneus incendiés au milieu de la route était visible à plusieurs cen-taines de mètres, ce qui dissuadait tout automobiliste d’avancer. Des jeunes criaient leur ras-le-bol d’une vie qu’ils qualifient d’insupportable et qui va de mal en pis. «On est chômeurs, mal logés et voilà qu’on nous ajoute la cherté de la vie», lançaient les protestataires. D’autres scandaient «halte à la cherté de la vie». Un citoyen nous a déclaré : «Les prix des produits alimentaires de base flambent et on parle d’une pénurie de farine. Dans quelques jours, on ne trouvera même pas le pain.» Selon nos sources, la première

étincelle de protestation était par-tie, la veille, du quartier des Plan-teurs. En fait, dans la soirée de mardi, des habitants de ce quartier sont sortis dans la rue pour pro-tester contre la cherté de la vie et leurs conditions d’habitat. Pour ce qui est des évènements d’hier, ils ont commencé, dit-on, au quartier Bastille où les policiers sont, se-lon des sources, intervenus pour disperser les protestataires. Dans d’autres quartiers de la ville, les policiers ont bouclé les périmè-tres occupés par les manifestants et n’ont répondu à aucune provo-cation. Selon les services de sé-curité, «la situation a été maîtrisée, le calme est revenu en fin d’après-midi dans tous les quartiers de la ville et aucune arrestation n’a été enregistrée». D. B. et R. K.

D es affrontements ont opposé dans la soirée d’hier de jeunes manifestants aux forces de

l’ordre à Bab El Oued. A l’heure où nous met-tons sous presse, des centaines de jeunes en fu-rie ont attaqué le commissariat du «5e», situé au centre-ville. Des blocs de pierre ont été lancés en direction du commissariat. Selon des témoi-gnages concordants, les policiers, retranchés à l’intérieur de l’édifice, situé dans le quartier Trois-Horloges, ont été dans l’obligation de tirer des coups de sommation pour disperser la foule en colère. Les policiers ont aussi fait usage de bombes lacrymogènes.Des slogans – «Bab El Oued echouhada» – ont été scandés par un groupe de jeunes de ce quartier. Des policiers antiémeute ont tout de suite investi les lieux pour prêter main-forte à leurs collègues qui avaient déjà fort à faire pour disperser la foule agglutinée au centre-ville. Les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit d’hier. Les forces de sécurité se sont déployées aux abords de Bab El Oued, bloquant tous les accès. Plusieurs manifestants et des po-liciers ont été blessés lors de ces échauffourées. Rappelons que des heurts avaient déjà opposé, mardi soir, les habitants de Bab El Oued aux forces de l’ordre. Des projectiles ont été lancés sur les policiers. Des voitures de police en stationnement ont été prises pour cibles. Dans le quartier, on jus-tifie l’action des jeunes par le «comportement indigne» des supporters du CRB et l’«inaction des policiers», pourtant présents en nombre à l’occasion du match qui a opposé, avant-hier,

l’USMA au CRB. «Les policiers ont essuyé des jets de pierres des jeunes de Bab El Oued, excédés par le comportement injurieux de sup-porters du CRB qui ont proféré des insultes à l’adresse des habitants du quartier», signalent des citoyens réunis sur les boulevards Mira et Lotfi, théâtre des échauffourées. Les habitants ont dénoncé le «laxisme» des policiers après le match USMA-CRB. «La police est restée de marbre devant ces énergumènes qui ont lancé des injures et ont même saccagé des commerces. La vitrine d’un magasin situé à proximité de la DGSN a été

saccagée. Les policiers ont même facilité le départ des supporters provocateurs dans des bus en direction de Aïn Benian», constatent les résidants dont le quartier est en état de siège après chaque match. Plusieurs dizaines de jeunes du quartier de Bab El Oued ont été em-barqués après une course-poursuite engagée par les policiers. Le chef de la sûreté de wilaya d’Alger s’est déplacé sur les lieux, nous assu-re-t-on. De folles rumeurs ont circulé dans la capitale sur d’éventuels affrontements dans plusieurs quartiers d’Alger. Nadir Iddir et H. Ouali

L ’ É V É N E M E N TEl Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 2

Protestation et panique au centre-ville d’Oran

Malaise à Tipasa

Les dernières émeutes qui ont éclaté en ce début d’année 2011 dans certaines zones situées à l’est de la wilaya de Tipasa illustrent le malaise

profond qui caractérise l’écrasante majorité de la po-pulation. Couper les routes à l’aide de pneus brûlés, de grosses pierres et de troncs d’arbre, incendier les bacs à ordures, d’une part, et d’autre part la multipli-cation des agressions et des vols, y compris dans les villes, sont des indicateurs alarmants. Le nombre de prostituées et de délinquants ne cesse de s’accroître. A Tipasa, des prostituées «clandestines» n’ont pas trouvé mieux pour étaler «leur marchandise» que de s’afficher à proximité du musée. Les marchés se sont transformés en enfer depuis le début de l’année en cours. Les pères de famille sont lassés par la hausse soudaine des produits alimen-taires et des légumes. En dépit des chiffres promet-teurs annoncés, relatifs à la baisse du taux de chô-mage dans la wilaya de Tipasa, la présence massive de grappes humaines au niveau des places publiques, des rues et des quartiers contredit le discours offi-ciel. Le chômage continue à faire des ravages dans l’esprit des jeunes, y compris les universitaires. L’investissement dans la wilaya de Tipasa, créneau créateur de richesses, demeure une utopie. Le sec-teur de l’artisanat au sens le plus large continue à «naviguer» à vue. Les investisseurs se font désirer au niveau des zones d’activité de Koléa, Fouka, Attatba, Khemisti, Tipasa, Hadjout, Sidi Amar et Gouraya. Il reste au total 260 lots pour une superficie de 235 000 m2 à exploiter. L’économie locale n’arrive pas à prendre son envol, en raison des lenteurs bureaucratiques et des réflexes rétrogrades. Le démantèlement volontaire des en-treprises du secteur public et du secteur privé réalisé durant les dernières années aura été dramatique pour les dizaines de milliers de familles de la wilaya de Ti-pasa. Le territoire de cette wilaya est devenu un mi-rage pour des personnes naïves, en quête de moyens, pour subvenir à leurs besoins, notamment celles qui habitent les wilayas lointaines. Il suffit de se référer à ce dernier acte enregistré dans l’après-midi du 3 jan-vier à Douaouda, localité située à l’extrémité est de la wilaya de Tipasa. Mlle Karima O., âgée de 26 ans, sans emploi, s’est suicidée, en se jetant d’un balcon du 3e étage d’un immeuble. Elle était venue d’Oum-El-Bouaghi. M’hamed H.

Huit émeutiers devant le juge à DjelfaAprès les troubles qui ont émaillé avant-hier la ville de Djelfa, à cause de la démolition des constructions illicites, le calme est enfi n revenu le lendemain. Le bilan défi nitif des aff rontements entre les manifestants et la police fait état de sept victimes (deux policiers ont été blessés au moment où nous mettions sous presse notre article d’hier). Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya contacté par téléphone, il est prévu, après leur audition, de présenter devant le parquet huit personnes appréhendées durant et après les heurts (soit hier). Aek. Zighem

NUIT AGITÉE À BAB EL OUED

SUITE À LA PROPAGATION DE RUMEURS SUR L’ARRIVÉE DES ÉMEUTIERS DE LA PÉRIPHÉRIE

Scène d’émeutes hier soir à Bab El Oued

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La hausse inexplicable des prix des produits alimen-taires de large consomma-

tion a créé un climat d’inquiétude au sein des ménages. Les pères de famille à bourse moyenne ne savent plus quel calcul il faut inventer pour satisfaire les be-soins alimentaires élémentaires du foyer. La tendance inflation-niste de notre économie a rendu obsolète le pouvoir d’achat de la plupart des ménages. Et le résultat est perceptible dans la déception affichée par les chefs de famille devant les produits inabordables.Le climat est à la colère dans la capitale. Des réunions syndicales et des tribunes de protestation se forment autour des tables dans chaque café, dans les bus et les taxi. «C’est trop», ne cesse-t-on pas de qualifier ces hausses des prix rendant hors de portée le su-cre, l’huile et les légumes secs.«Nous pleurions le fait que l’achat de la viande soit devenue occasionnelle pour nous. Nous avons fini par nous habituer et trouver des substituts à la viande, mais nous passer d’huile, de sucre ou de pain, cela relève de l’impossible», commente une vieille femme sillonnant les allées entre les étals du marché T’nach,

tenant soigneusement à la main son couffin vide. Des rumeurs quant à une pénurie de pain, à partir de la semaine prochaine, vont bon train, en l’absence d’une réaction des responsables du sec-teur. Des boulangers n’ont pas hésité à informer leurs clients de cette situation. Les consomma-teurs redoutent que ce ne soit le présage d’une hausse prochaine des prix du pain, stabilisé depuis des années à 10 DA. Dans la plupart des échoppes situées aux alentours de la place du 1er Mai, le litre d’huile de table est affiché

à 170 DA, tandis que le kilo de sucre est à 120 DA. Le café va de 120 DA à 180 DA les 250 g selon les marques. Le kilo de lentilles en vrac coûte 150 DA, le prix du produit conditionné est plus cher de 10 DA. Les haricots blancs, prisés en hiver, sont affichés à 170 DA/kg. Les pâtes alimen-taires ont également enregistré une hausse des prix : de 28 à 30 DA, elles valent actuellement 35 à 45 DA le paquet de 500 g.La situation n’est pas plus clé-mente pour les légumes. La to-mate, les carottes et les fèves

sont à 80 DA le kilo, l’oignon à 45 DA et la courgette à 150 DA. La pomme de terre se sta-bilise autour de 35 DA/kg dans les étals des marchés réputés être les moins chers de la capitale. Il faut signaler dans ce sens que plusieurs localités de la wilaya d’Alger sont privées de marchés de proximité. Les prix sont, de ce fait, plus hauts dans les commer-ces de fruits et légumes des cités dépourvues de surfaces couver-tes. Les commerçants interrogés incriminent des défaillances en-registrées au niveau de la distri-bution, rendant plus importants les frais d’acheminement du pro-duit de la production jusqu’au détail. Le manque de marchés de proximité constitue aussi un élément favorisant la hausse des prix, selon les représentants des commerçants. L’inefficacité des mécanismes de régulation mis en place par le ministère du Com-merce depuis quelques années est ainsi prouvée. Des manifesta-tions de colère commencent à être enregistrées. Dans l’après-midi d’avant-hier, des échauffourées avec les forces de l’ordre ont été signalées à Staouéli. Les protes-tataires dénonçaient la hausse des prix. Fatima Arab

D es émeutes ont éclaté hier à Calmon, un quartier situé entre Chéraga et Bou-

chaoui. Des jeunes sont sortis dans la rue pour exprimer leur indignation contre la cherté de la vie. Hier en fin de journée, ils ont coupé l’an-cienne route reliant Alger à Tipasa en utilisant des pneus et des barrières. A l’aide de barres de fer, ces centaines de jeunes de moins de 25 ans se sont mis à casser tout ce qui passait par là, véhicules des particuliers, bus et autres. Des scènes dramatiques se sont produites en ce lieu d’habitude paisible et à vocation agraire. Les automobilistes sont restés bloqués dans la circulation pendant plusieurs heures, à regarder des images qui rappellent les évène-ments douloureux d’octobre 1988. Ces jeunes sont sortis pour exprimer leur indignation et leur révolte contre la cherté des produits de

première nécessité, dont les prix se sont affolés depuis plusieurs semaines. Pouvoir d’achat dérisoire et chômage récur-rent font que des milliers de familles n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins les plus élé-mentaires. L’interventi on des éléments de la Gendarmerie nationale, peu de temps après le déclenchement subit de ce mouvement, a été d’une violence inquiétante. Les gendarmes ont tenté de rétablir l’ordre en plaçant un barrage pour dévier la circulation, une mission diffi-cile dans de telles circonstances. Calmon est un lieudit dépendant de la com-mune de Chéraga. Un endroit mal entretenu par les autorités locales qui n’ont pas trouvé de solutions aux multiples problèmes posés par la population sur les plans économique et social surtout. C’est un lieu calme et pauvre en

même temps, où les autorités locales n’ont pas offert la moindre commodité aux citoyens. Les vingtaines de locaux commerciaux existants pour résorber le chômage et dynamiser la vie économique de cet endroit sont fermés depuis plusieurs années, privant ainsi les jeunes d’un travail décent et pour une vie meilleure. Ce qui est certain, c’est qu’une tension a per-sisté toute la journée dans les rues d’Alger. Le sujet de discussion principal a été les émeutes provoquées par la cherté de la vie dans la wi-laya de Tipasa. Entre soutien et critiques à ce type de comportement, les jeunes n’hésitaient pas à exprimer leur opinion et à la défendre. Si certains ont trouvé un moyen de débattre, d’autres campaient dans la rue, observant le mouvement. Comme si quelque chose se pré-parait… Imen Aber

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 3

L ’ É V É N E M E N T

Les émeutes font tache d’huile

Par Omar Berbiche

Fait inédit dans les annales du mouvement de contes-tation sociale en Algérie : des citoyens de Staouéli, dans la wilaya d’Alger, et de Fouka, dans la wilaya

de Tipaza, ont investi, mardi, la rue pour protester contre la cherté de la vie. Cette nouvelle forme de protestation sociale a, sans doute, dérouté tout le monde : le pouvoir, les organisations syndicales, les partis politiques, voire les associations de défense des consommateurs qui n’ont aucun impact sur le terrain. Depuis ces dernières années, le recours à l’émeute et à la rue s’est imposé dans le vécu quotidien des citoyens face à l’absence, ou à l’inefficacité, du dialogue social. On a connu toutes sortes de manifestations possibles et imaginables : contre la hogra (les injustices), pour la reva-lorisation des salaires et des statuts de différentes corpo-rations, pour le relogement, contre le climat d’insécurité, contre des bavures policières, l’incurie des élus locaux… et la liste est longue. Mais c’est depuis ce que certains avaient injustement appelé «les émeutes de la faim» en oc-tobre 1980, pour qualifier un mouvement social, qui avait néanmoins un soubassement politique, que les acteurs politiques de l’époque ont fini par admettre, plus tard, les actions contre l’envolée des prix et la baisse constante du pouvoir d’achat des citoyens n’ont pas constitué à propre-ment parler des moments forts de la contestation sociale. Les appels à la grève des couffins lancés ça et là, ciblant parfois des produits particuliers comme la viande n’ont pas rencontré l’écho escompté. Désarmés, résignés devant la saignée de leur porte-monnaie, pour ceux qui ont la chance d’en avoir et face au désespoir total et à l’absence de perspectives, certains n’ont trouvé d’autre «planche de salut» que le suicide ; un phénomène qui a atteint ces der-nières années un seuil dramatique. Face à la démission des pouvoirs publics qui n’arrivent pas à réguler le marché, otages qu’ils sont d’un modèle de développement écono-mique où la dimension sociale n’est perçue que comme un agrégat économique parmi tant d’autres, sans doute pas le plus important à leurs yeux, il faudra s’attendre inévitablement dans les prochains jours à ce que ce type de manifestations contre la vie chère fasse tache d’huile et gagne d’autres régions du pays. Ces actions citoyennes ciblées autour de préoccupations non négociables qui ont conduit, sous d’autres cieux, au renversement des régimes en place signent clairement l’échec des politiques, ainsi que du syndicat dont c’est la vocation première de défendre le pouvoir d’achat des travailleurs. Pendant que les prix grimpent sans cesse, le pouvoir d’achat ne fait que dégringoler, atteignant des niveaux qui font peser une sérieuse menace sur la paix et la cohésion sociales. Au nom de l’économie de marché et en se réfugiant derrière la crise économique et financière mondiale, on a tout permis. On a livré l’économie aux prédateurs, aux barons de l’informel qui imposent leur loi sur le marché, se jouant des prix, y compris ceux des produits les plus stratégiques tels l’huile, le sucre, comme dans un jeu de quilles. D’un revers de la main, sans transition aucune, on est passé du Tout Etat, non pas à moins d’Etat, ce qui aurait été un moindre mal si la transition avait été bien assurée, mais, bien plus grave, à l’éclipse totale de l’Etat dans la sphère de distribution et de commercialisation. O. B.

HAUSSE DES PRIX DES PRODUITS DE LARGE CONSOMMATION

L’inquiétude et la colère gagnent du terrain

REPÈRES

QUARTIER CALMON À CHÉRAGA

Des dizaines de jeunes bloquent la route

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 4

L ’ É V É N E M E N T

La hausse des prix à la consom-mation qui inquiète fortement les

ménages, ces jours-ci, est appelée à durer. Des prix libres, à l’exception de ceux subventionnés, le pain et le lait, et dont le coût d’achat en nette progression sur les marchés mon-diaux se répercute actuellement sur le panier des ménages. L’inflation repart donc à la hausse et la tension monte au sein des consommateurs victimes par ailleurs de la spécu-lation, tous azimuts, constatée sur beaucoup de produits, sous couvert de la hausse des prix à la consomma-tion. Selon les chiffres du ministère du Commerce, les prix moyens à la consommation relevés au niveau national ont connu, entre 2008 et 2010, une hausse importante pour la majorité des produits de large consommation. Ainsi, le sucre a augmenté de 34% passant en moyenne de 57 DA le kilo, en 2008, à 67 DA en 2009 puis à 90 DA en 2010. Actuel-lement, il se vend 130 DA. L’huile alimentaire a enregistré, en trois ans, une hausse de 9%, selon le départe-ment du commerce, et elle continue actuellement à progresser avec plus de 50 DA le litre. Le concentré de

tomate a augmenté de 12% entre 2008 et 2010, et la farine de 3% avec 42 DA en 2008, 44 DA en 2009 et 45 DA en 2010. Des prix moyens qui sont parfois nettement plus hauts selon les mar-ges que s’octroient les commerçants de gros et de détail. Pour les légumes secs, les lentilles ont pris 9%, les haricots 2% et les pois chiches 8%. L’étal des légumes frais a également connu une hausse importante en trois ans. Ainsi les prix de l’oignon et de l’ail ont nettement progressé, avec 27% de hausse pour l’oignon et 122 % pour l’ail ! La salade verte a augmenté de 12% à la même période alors que les ha-ricots verts ont connu une hausse de 3%. Pour les fruits, les oranges ont augmenté de 19% et les abricots de 71%. Pour certaines de ces hausses, la cause est à chercher du côté du marché international. Ainsi, pour les sucres, il faut compter avec une hausse de 27% du prix d’achat du sucre roux, entre 2008 et 2010, alors que pour le sucre cristallisé, une progression de 42% a été constatée à l’import. Les huiles alimentaires brutes ont progressé également de 16% alors que l’huile brute de tour-

nesol a augmenté de 7%. Pour l’an-née 2010, l’indice de consommation évalué par l’ONS pour le mois de novembre, en comparaison avec la même période de 2009, fait ressortir une croissance des prix à la consom-mation autour 3,4%. La variation de l’ensemble des produits sur les onze premiers mois de 2010 et par rapport à la même période 2009, s’est éta-blie à 4,02%. Les hausses les plus prononcées ont été enregistrées par le sucre et produits sucrés (30,13%), les poissons frais (26,66%), les fruits frais (22,18%), les boissons non alcoolisées (17,02) et la viande bovine (10,42%). Durant cette même période de 2010, tous les «produits de consomma-tion du panier», représentatifs de la consommation des ménages, ont enregistré des hausses, les plus im-portantes étant celles du groupe ali-mentation-boissons non alcoolisées avec 4,51%, les meubles et articles d’ameublement avec 3,54%, les pro-duits santé-hygiène corporelle avec 2,79%, l’habillement-chaussures avec 2,68%, les transports et com-munication avec 2,38% et logement et charges avec 1,92%. Zhor Hadjam

CONSOMMATION DES MÉNAGES ET STRUCTURE DES DÉPENSES

Plus de 50% des dépenses des Algériens sont consacrées à l’alimentaire

OUARGLA

La révolte de la périphérie

Les derniers mouvements de pro-testation déclenchés à Ouargla

ont touché la périphérie dont la population s’est révoltée contre la marginalisation et le retard de la prise en charge de ses problèmes qui datent de plusieurs années.A Bour El Haïcha comme à El Hdeb, des gens paisibles sombrant dans l’anonymat et la négligence de leurs droits basiques réclament leur part de développement et ne veulent plus passer pour des laissés-pour-compte. Oubliées par leurs communes de rattachement, ces deux petites loca-lités qui ne figurent pas sur la carte des projets à réalisation immédiate, Bour El Haïcha et El Hdeb veulent que leurs problèmes de base soient traités en priorité par les autorités de la wilaya pour la simple et bonne raison que leurs habitants ont attendu trop longtemps. Le calme est, certes, revenu depuis hier, mais la colère ne saurait être tue plus longtemps. Les appels au calme des autorités ne servent à rien et les déclarations de bonne volonté des chefs de daïra et d’APC sont reçues froidement. La seule bonne nouvelle pour ces jeunes est la remise en question, par le nou-veau wali, de la compétence de l’ac-tuel directeur de l’agence de l’emploi, qui a reçu le soutien moral et officiel du président de l’APW lors de sa

candidature au poste. Entre-temps, les appels à une enquête administrative et judiciaire semblent avoir été enten-dus. Le mouvement de protestation déclenché en début de semaine par la population de Bour El Haïcha a été désamorcé par l’arrestation des sept auteurs présumés de l’incendie du vé-hicule de service de Sonelgaz attaqué deux jours plus tôt. Les jeunes hommes en question ont été appréhendés et auditionnés par les gendarmes dans le cadre de l’enquête ouverte à cet effet. Déférés à la jus-tice de Ouargla, ils ont été placés en détention provisoire. Bloquée quatre jours durant, la route reliant la daïra de N’gouça à celle de Ouargla a été rouverte à la circulation. Par ailleurs, les troubles enregistrés à El Hdeb dans la commune de Rouissat ont fini par se calmer peu après. Connue pour ses illustres sites touristiques sous-exploités, dont la station thermale dé-labrée et la fameuse Gara Krima qui surplombe la vallée de Ouargla, la lo-calité d’El Hdeb souffre de multiples problèmes, notamment de route, de transport et d’éclairage public. Mais la protestation d’El Hdeb inclut sur-tout le problème du chômage que les élus de la commune de Rouissat ont promis d’aplanir et assurer plus d’équité dans la répartition des offres. Houria Alioua

Bien que le débat sur la consom-mation des ménages fait défaut, l’indice de l’évolu-

tion des prix des produits de large consommation est venu effacer la progression infime enregistrée de-puis quelques semaines sur l’échelle salariale. «La dernière enquête sta-tistique sur la consommation et la structure de dépenses des ménages remonte à l’an 2000», nous dit Ba-zizi Youcef, directeur des statistiques sociales et des revenus au niveau de l’Office national des statistiques (ONS), contacté hier par nos soins. Cette révélation est annonciatrice du peu d’intérêt que l’on accorde à cette dualité salaire-dépenses. La consommation des ménages en Algérie a toujours été relativement plus faible comparativement aux taux recensés dans les pays voisins, le Maroc et la Tunisie en l’occur-rence. Depuis 1989, date de son plus haut niveau jamais égalé – de l’ordre de 61,80% – les composantes de cet indice n’ont cessé de reculer, atteignant le niveau le plus «médio-cre» en 2007 : 31,27%. Ce chiffre témoigne d’une baisse importante du pouvoir d’achat des Algériens. Ces derniers sont plus pessimistes également concernant leur niveau de vie, influencé directement par leur pouvoir d’achat et leurs habitudes alimentaires. Au milieu des années 1980, le niveau de consommation par tête en Algérie était bien plus su-

périeur à ceux du Maroc, de Tunisie, d’Egypte et d’Iran, si l’on se réfère à de précédentes statistiques de la Ban-que mondiale. Mais en 2007, l’Algé-rie a été lamentablement déclassée par ces pays. Se basant sur d’autres statistiques émanant de l’Organisation des Na-tions unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les dépenses alimentaires des Algériens représen-tent 52% de leurs dépenses globales. Pour le groupe «viandes rouges,

blanches et poisson», considéré com-me un indicateur de développement, la consommation par tête en Algérie était de l’ordre de 29,54 kg/an en 1990, tandis qu’au Maroc la propor-tion était de 31,94 kg/an, de 34,05 kg/an en Tunisie et de 30,14 kg/an en Egypte. Quinze ans plus tard, en 2005, la FAO nous apprend, dans l’une de ses livraisons statistiques, que cette consommation fondamen-tale a stagné en Algérie, tandis qu’el-le a atteint 38,45 kg/an par habitant

au Maroc, 45,20 kg/an pour les Tu-nisiens et 42,57 kg/an pour les Egyp-tiens. Dans le même rapport diffusé par la FAO en 2009, il est indiqué que la consommation des légumes en Al-gérie est évaluée à 113,07 kg/an/ha-bitant, alors qu’au Maroc la consom-mation de ce produit de base est de 146,38 kg, 176,40 kg chez le Tuni-sien et 189,22 kg chez l’Egyptien. La consommation de fruits par tête en Algérie a été de l’ordre de 63,40 kg en 2005, plus faible en comparaison

avec le Maroc (47,20 kg), la Tunisie (82,40 kg) et l’Egypte (98,30 kg). Quant à la consommation de lait et dérivés, le niveau recensé par la FAO en Algérie est le double par rapport au Maroc et à l’Egypte. Quant au régime alimentaire des Algériens, une autre information sta-tistique de la FAO fait ressortir une consommation très élevée de protéi-nes, de calories et de lipides par les Algérie. Bien qu’elle soit classée 44e

sur 184 pays, l’Algérie se distingue par une moyenne de 3095 calories/personne/jour entre 2003 et 2005. Des dernières enquêtes menées par l’Office national des statistiques sur la consommation des ménages (cel-les de 1988 et de 2008), il est relevé d’importantes inégalités territoriales (entre zones rurales et urbaines) et d’autres écarts entre les différentes strates de revenus. C’est ce que re-lève l’économiste et chercheur du Cread de l’université d’Oran, Ahmed Bouyacoub, dans une étude intitulée «Répartition du revenu et catégories sociales». «Dans les zones urbaines, par rapport aux dépenses alimen-taires, les 10% de ménages les plus riches du pays consomment 30% de la consommation urbaine globale. Les 10% de ménages les plus pauvres n’en consomment que 3%», explique M. Bouyacoub. En dépit de ces chif-fres édifiants, le gouvernement, lui, garde le moral, contrairement aux ménages. Ali Titouche

LES PRIX À LA CONSOMMATION S’EMBALLENT

● Les ménages assistent, impuissants, à l’inflation qui repart à la hausse depuis ces deux dernières années.

● Le moral des ménages se dégrade, confrontés désormais à une tension inflationniste insoutenable.

Les dépenses alimentaires des Algériens représentent 52% de leurs dépenses globales

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L ’ A C T U A L I T É

RACHID GRIM. Politologue

«Comme en octobre 1988, nous ne sommes pas loin de la révolte de la faim»

Propos recueillis Par Nadjia Bouaricha

Un début d’année est synonyme d’espoir en des jours meilleurs, or des émeutes éclatent ici et là en Algérie, tantôt pour dénoncer la crise du logement, tantôt la cherté de la vie. Comment analysez-vous ces émeutes qui interviennent en cette période ?

En fait, le début de l’année n’est que la suite logique de la fin de l’année dernière et même des autres années. L’émeute populaire est devenue chez nous la seule manière pour le peuple – ou du moins pour la catégorie du peuple la plus démunie – de s’exprimer et sur-tout d’être entendu. Cette catégorie de la population ne fait pas de différence entre un début d’année – qui devrait être synonyme d’espoir en des jours meilleurs – et le reste de l’année – et même des années. Tout, pour elle, est de la même couleur : noire !

Pour le peuple, tout va en s’aggravant. Et les émeutes de ce début d’année ne constituent pas une exception, sauf en ce qui concerne peut-être la cause immédiate des révoltes de ces derniers jours. Nous ne sommes pas loin de reparler, comme en octobre 1988, de «révolte de la faim». Et cela est très grave. L’année qui commence n’a fait que poursuivre – et accélérer pour beau-coup d’entre eux – la valse des prix des produits de base. On parle même de risque de pénurie de pain. Et cela est parfaitement inadmissible. Le fait que l’on parle de risque de pénurie de pain – dont le prix est soutenu et la disponi-bilité théoriquement assurée – est sym-bolique de la situation de déliquescence de l’économie du pays. Tout augmente et commence à disparaître des étals. Vraies ou fausses pénuries, qu’importe. Le petit peuple ne voit qu’une chose : lui qui ne peut consommer que du pain, du lait, de l’huile, du sucre, etc. voit ou bien les prix de ces produits prendre l’ascenseur pour remplir les poches de spéculateurs et de charognards sans ver-gogne, ou bien ces produits disparaître des étals, au grand désespoir des plus démunis. Toutes les explications que les autorités peuvent fournir – y compris celles qui réellement tiennent la route, comme l’augmentation des prix des produits de base agricoles sur le marché mondial –ne convainquent personne. Il y va de la survie physique de tout un pan de la population qui ne vit que de ces produits de base. Comment donc les convaincre que l’Etat ne peut rien pour protéger le tout petit pouvoir d’achat que leur a laissé la crise économique qui sévit depuis maintenant plus de 25 ans ? L’Algérie est riche, leur a-t-on toujours répété ; mais de cette richesse, ils ne voient rien. Ou plutôt, ils la voient entre les mains de la minorité dirigean-te qui l’étale fièrement, sans aucune honte, comme un butin très facilement conquis. Pour la majeure partie du peu-ple, par contre, chaque jour qui passe ajoute son lot de misère à sa vie. D’où les réactions de plus en plus violentes de la rue. Et à mon avis, cela ne fait que commencer.

La généreuse manne pétrolière n’a pas été suivie d’une amélioration de la qualité de la vie des Algériens. Le pouvoir d’achat est en constante

régression. Comment expliquez un tel décalage ?

C’est la traduction d’une stratégie de développement aux antipodes des besoins vitaux d’une population. A un moment, le pays était en situation de cessation de paiement. Pour redresser la barre, l’Algérie est passée sous les four-ches caudines du FMI et de la Banque mondiale. Nous en connaissons tous les résultats sur le niveau de vie de la popu-lation. L’Algérie ne pouvait pas éviter le rééchelonnement de la dette, concédé par les puissances créancières contre les réformes structurelles exigées par les institutions financières mondiales. Seulement, nos gouvernants ont non seulement été «les très bons élèves du FMI», mais ils ont même fait montre d’un zèle excessif sur la voie de la dé-régulation et de l’ouverture du pays aux produits du monde entier. Le résultat, on le connaît : à part le secteur pétrolier qui a continué sa croissance naturelle – parce que mamelle sans laquelle les régimes qui se sont succédé n’auraient pas pu tenir et surtout parce que c’était et c’est encore une chasse gardée des Américains – tous les autres pans de l’économie nationale se sont écroulés. Toutes les stratégies de développement

essayées depuis ont eu très peu de résultat sur l’essentiel : l’élévation du niveau de vie des citoyens. Toutes les statistiques officielles avancées ici et là ne convainquent personne. Les chif-fres, même s’ils renferment une part de vérité, restent virtuels. Tandis que le vécu, lui, est bien réel. Et le vécu c’est avant tout la sensation, très largement partagée, que tout se délite, tout va à vau-l’eau. Que la misère se développe à grande vitesse chez le peuple, tout comme l’extrême richesse chez la mi-norité dirigeante.

Que traduit ce recours systémati-que à la rue ?

Il traduit avant tout une désespérance, une absence d’espoir pour l’avenir. Il suffit de poser la question au premier quidam venu sur la couleur de son ave-nir. Il vous répondra automatiquement : noir ! Et il s’agit d’une réponse sincère. Le citoyen lambda ne s’embarrasse pas de grandes théories économiques ni de stratégies mises en œuvre par les pou-voirs publics pour un avenir meilleur que, de toutes les façons, il ne verra pas. Ce qui lui importe, c’est ce qu’il peut acheter au marché aujourd’hui pour nourrir au mieux ses enfants. Le paradis qu’on lui promet pour les années qui viennent, il n’en veut pas. De toutes les façons, il n’y croit pas. Parce que par ailleurs, il voit la richesse insolente de ceux qui ont le pouvoir ; il voit les scan-dales quasi quotidiens de corruption et la gabegie de ces mêmes milieux ; il voit les milliards de dollars de réserves de change, annoncés fièrement par les dirigeants du pays, partir en fumée dans des projets, certes utiles, mais dont le coût de revient est multiplié par deux ou trois pour assouvir la soif de dirigeants prédateurs. Tout cela ne peut mener qu’à la rue. D’autant qu’il n’y a abso-lument aucune autre possibilité pour le peuple de s’exprimer.

L’absence de vision claire de la

part du gouvernement sur l’avenir est-elleun facteur déclencheur de la protestation sociale ?

C’est une lapalissade que de dire que le gouvernement manque de vision sur l’avenir. Faites le compte du nombre de projets de stratégie industrielle mis sur la place publique depuis moins de cinq ans. Et faites le compte de ce qui a été réalisé ! Le solde n’est pas à l’honneur d’un pays qui possède autant d’atouts. Et ce ne sont pas les rodomontades de certains de nos ministres – et de beau-coup de nos hauts fonctionnaires qui reprennent servilement la voix de leurs maîtres – qui vont changer la donne fondamentale qui est que le pays est en panne de bonne gouvernance. L’obser-vateur averti aura remarqué, ces tout derniers mois, le forcing des ministres – à commencer par le Premier d’entre eux – pour faire croire que tout va bien et que les lendemains seront encore meilleurs. Cela ressemble étrangement à de l’autosuggestion. Parce qu’en fait, il n’y a qu’eux qui semblent y croire. La population, quant à elle, ronge son frein, supporte stoïquement sa misère grandissante, jusqu’au jour où – dans sa totalité – elle demandera des comptes. Permettez-moi de conclure par une toute petite suggestion, qui pourra peut-être redonner un peu d’espoir à la population la plus démunie : que les autorités cassent le mythe de l’obliga-tion de suivre strictement les règles de l’économie libérale et de la vérité des prix. Le pays dispose d’assez d’argent pour amortir, au moins pendant quelque temps, l’impact sur la population algé-rienne de l’augmentation des prix des produits agricoles de base sur le marché mondial. Le temps pour que toutes les stratégies de développement élaborées dans les laboratoires du gouvernement donnent leurs fruits. A ce moment-là, libre à elles de revenir au mythe du tout-libéral. N. B.

STAOUÉLI

Tension au quartier Brij aLes jeunes du quartier Brija à

Staouéli ont bloqué la route qui mène vers Zéralda et Sidi Fredj. Les protestataires, vite pris à partie par les gendarmes, protestent contre l’absence de commodités dans ce quartier délaissé de la commune, mais surtout pour dénoncer la hausse des prix. «Les jeunes ont voulu, dans un premier temps, saccager la station-service. Ils ont fini par être arrêtés par les gendarmes. S’en-suivront, durant une bonne partie de l’après-midi, des affrontements», ont constaté des riverains. Selon des sources à l’APC, ces jeunes ont été «rejoints par d’autres individus venus de l’extérieur». Les jeunes appartiennent à la partie basse du quartier Brija, dont le nom-bre d’habitants avoisine les 10 000. La commune dispose d’une ving-taine de quartiers abandonnés où les commodités font défaut. «Avec la décennie du terrorisme, des exten-sions anarchiques ont été réalisées sans plan préalable. Les jeunes du quartier ne disposent d’aucune com-modité, rien n’est mis à leur disposi-tion», relève l’élu. N. I.

AÏN DEFLAGrève des enseignants universitaires

Les enseignants du centre universi-taire de Khemis Miliana poursui-

vent leur grève entamée lundi dernier, a-t-on appris de source sûre. Le boy-cott des cours par les enseignants a débuté lundi dernier au niveau du département des sciences juridiques et administratives pour englober, hier, tous les départements. A l’origine de la colère des concer-nés, la non-perception des deux der-niers mois de salaire, ont indiqué des sources émanant de cette structure.

Aziza L.

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L ’ A C T U A L I T É

MÉCONTENTS DE LA NOUVELLE ORGANISATION

Les dockers du port d’Alger en grève

SÉCURITÉ SOCIALELe projet de loi à l’APNLe projet de loi portant modifi cation et complétant la loi sur la sécurité sociale fait l’objet de discussions depuis, hier, au sein de la commission de la santé, des aff aires sociales et du travail à l’APN. Cette nouvelle mouture apporte des amendements à la loi sur la sécurité sociale 83-11 du 2 juillet 1983 relative aux assurances sociales. Un nouveau texte qui vient apporter un statut légal à toutes les réformes engagées par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale au courant de ces dernières années. Il s’agit, entre autres, de l’introduction de la carte Chifa dans les soins de santé, les conventionnements avec les offi cines et les médecins privés. Il est question aussi de la révision des honoraires à payer aux médecins par les malades. Un tarif de référence dans le cadre du conventionnement sera ainsi fi xé, avons-nous appris. Des dispositifs qui s’inscrivent, selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, dans le cadre de la réforme engagée dans le secteur. Laquelle doit être menée dans un cadre légal à travers l’amendement et la modifi cation de la loi 83-11. Cette nouvelle mouture est soumise à étude avec des experts et des spécialistes au sein de la commission santé. La carte Chifa, avec des centaines de milliers de puces, a été mise en service et le conventionnement avec les médecins privés qui ne font pas pour le moment l’unanimité restent les points importants de ces discussions. Ce nouveau dispositif est un moyen, selon le ministère du Travail, de maîtriser les coûts de la santé et donc les dépenses de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS). Un dispositif qui avait besoin d’un réel forcing face aux réticences affi chées par les employés eux-mêmes, les malades et les médecins. De nombreuses campagnes de sensibilisation à propos de ce dispositif qui servira à la prise en charge de tous les soins de santé, que ce soit en mode de remboursement ou pour le système du tiers payant, ont été menées. A noter que le nombre des bénéfi ciaires de cette carte est de 15 millions et elle sera généralisée en 2012 à tous les assurés sociaux et ayants droit. Djamila Kourta

Les dockers du port d’Alger sont en grève depuis deux jours. Ils

comptent poursuivre leur mou-vement de protestation jusqu’à la pleine satisfaction de leurs reven-dications. «Nous sommes en grève depuis mardi et nous poursuivrons notre action jusqu’au bout», fulmi-ne Samir Hedjadji, un gréviste qui dit se soulever contre les nouvelles mesures de compensation et d’or-ganisation qualifiées d’«injustes». «Vous savez, derrière ces mesures se cache une réelle volonté de nous mettre dehors. Déjà, ils ont commencé par réduire le nombre de dockers par bateau. Avant, nous étions 12 à travailler sur un ba-teau. Maintenant, nous ne sommes que 10…», dénonce-t-il. La grève a paralysé une bonne par-tie du port. Le trafic de marchan-dises a connu, hier, une forte per-turbation. L’activité au niveau des môles 3, 4, 5 et 7 était totalement à l’arrêt. En revanche, au niveau des quais 1 et 2, le service est assuré normalement. Selon les grévistes, quelque 900 dockers ont observé la grève. Du côté du syndicat, on parle d’une centaine de grévistes. Il faut préciser que le syndicat d’entreprise n’adhère nullement à la démarche des grévistes, qu’il qualifie d’acte isolé et inattendu et qu’il refuse d’approuver. Pour

lui, il est en effet impensable de revenir sur un accord passé entre le syndicat et la direction de l’EPAL. Mais les grévistes ne veulent rien entendre. Pour eux, cet accord est nul et non avenu du moment qu’il a été passé à leur insu. Face à la détermination des grévistes, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, Halim Boukezoula, a décidé d’agir pour désamorcer la situation en s’em-ployant à trouver un arrangement

entre la direction et les grévistes. Le directeur général adjoint de l’EPAL, Abdelaziz Ghettas, a in-diqué à l’APS que, dans la matinée d’hier, 4 navires étaient en opé-ration. Il a souligné que la direc-tion générale de l’entreprise s’était réunie mardi après-midi avec le conseil syndical pour examiner la situation, précisant que le syn-dicat est «en contact permanent» avec les grévistes pour mettre fin à ce mouvement. Le débrayage

risque de se poursuivre durant les prochains jours si la direction de l’EPAL continue à ignorer les revendications des dockers. Parmi les mesures contestées, il y a l’or-ganisation en shifts. Autrement dit, le réaménagement effectué dans le travail en équipe qui ne semble pas arranger les dockers. Par exemple, les heures supplémentaires tra-vaillées les vendredis et les jours fériés seront plutôt compensées par une journée de repos. Aussi, il y a le problème des contrats de travail. Parmi les gré-vistes, il y a 360 manutentionnaires journaliers et 160 qui ont un contrat de travail d’une année renouvela-ble. Les grévistes dénoncent éga-lement un plan de réduction des effectifs décidé par la direction en 2010. Ce plan vise à réduire essen-tiellement les équipes de manuten-tion afin d’améliorer le rendement des travailleurs. En janvier 2010, quelque 620 ouvriers manutentionnaires journaliers avaient observé une grève de plusieurs jours pour pro-tester contre leur situation pré-caire. D’autres débrayages ont été observés durant la même année sans que les autorités concernées daignent répondre favorablement aux revendications des dockers, qui continuent à sombrer dans leur misère quotidienne. M. A. O.

LES ORGANISATIONS DES VICTIMES DU TERRORISME CONTESTENT SAÏDA BENHABYLES

Rabha Tounsi et son groupe empêchent le Forum d’El Moudjahid

Le forum que le quotidien El Mou-djahid a l’habitude d’organiser

chaque semaine n’a pas été tenu hier. Il devait accueillir un point de presse animé par Guillaume Denoix de Saint Marc, président de l’Association fran-çaise des victimes du terrorisme, invité par le Collectif Algérie de la Fédération internationale des associa-tions des victimes du terrorisme. La rencontre d’El Moudjahid avait pour objectif avoué le soutien des frères Mohamed, deux victimes du terro-risme et patriotes mis en examen en France depuis 7 ans. Mais les représentantes des associa-tions nationales des familles victimes du terrorisme en ont voulu autre-ment. Mené par Rabha Tounsi et des

membres de l’autre aile des familles des victimes du terrorisme, celle de Mme Flici, un groupe d’une dizaine de femmes a empêché tout simplement le déroulement de la rencontre initiée par Saïda Benhabyles, présidente du Mouvement féminin de solidarité avec la femme rurale. Sous le regard médusé de l’invité de cette dernière, Guillaume Denoix de Saint Marc, et de la mère des frères Mohamed de Relizane, mis en examen en France et à qui les autorités consulaires fran-çaises refusent de délivrer un visa pour rendre visite à ses enfants, Rabha Tounsi criera à gorge déployée que «Benhabyles n’a rien à voir avec les familles victimes du terrorisme». Ses arguments : «Elle n’est pas victime du

terrorisme et elle veut instrumentali-ser la détresse des familles pour faire de la politique.» «Nous lui dénions ce droit, elle veut faire du business sur notre dos», soutiennent les quelques familles présentes dans la salle, visi-blement très remontées contre Saïda Benhabyles. Cette dernière était même prête à changer l’intitulé de la confé-rence, mais c’était sans compter sur la détermination de Rabha Tounsi et son groupe d’empêcher la tenue du forum. Les échanges verbaux entre les deux parties ont failli même déboucher sur un pugilat général. Des échanges violents et vulgaires qui n’honorent en rien la mémoire des victimes du terrorisme, qui méritent en tout cas une meilleure représentativité et un

meilleur hommage. Une mère de victime du terrorisme ne sait même pas comment elle s’est retrouvée au milieu de cette débandade. «On nous a appelés hier pour nous demander de descendre à dar ch’raâ (palais de jus-tice) sans nous dire pourquoi», racon-te-t-elle avant d’ajouter avec beaucoup de dépit : «Je pensais que c’était pour le logement que nous revendiquons depuis maintenant 15 ans.» «Ma fille assassinée par le terrorisme m’a lais-sé ses enfants, je souffre», se plaint-elle. D’autres mères et veuves de vic-times de terrorisme ne savaient pas où donner de la tête. Par moments, elles s’accusaient mutuellement avant d’en arriver aux mains comme ces deux vieilles femmes qui se sont accrochées

avant qu’une troisième ne s’interpose pour les séparer. A quelques mètres, un quinquagénaire en colère s’en prend à quelqu’un qui lui conteste le statut de victime du terrorisme. C’est un spectacle désolant que le forum d’El Moudjahid a eu à offrir hier. Les organisateurs des débats ont eu du mal à faire évacuer la salle. Les contestataires exigeaient du modéra-teur du forum de faire sortir d’abord Saïda Benhabyles et son invité. Ce qui fut fait. Avec beaucoup de peine. Ce qui s’est passé hier au forum d’El Moudjahid a étalé tout le problème de la représentativité des familles des vic-times du terrorisme, mais aussi toute la détresse dans laquelle elles vivent.

Saïd Rabia

● Le débrayage de quelque 900 dockers, entamé il y a deux jours, perturbe fortement le trafic des marchandises au port d’Alger.

Le port d’Alger «vidé» de ses dokers

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● Le ministre du secteur ne donne pas beaucoup de précisions sur les nouvelles dispositions.

AMAR TOU REJETTE L’IDÉE DE LA RÉVISIONDU NOUVEAU CODE DE LA ROUTE

«Le décret exécutif relatif au permis à points est prêt»

PLAN NATIONALDES ÉNERGIESRENOUVELABLES

Les objectifsmultipliés par dix

Le nouveau programme des énergies renouvelables, présenté au gouvernement mardi et qui doit être avalisé par le Conseil des ministres, multiplie par dix les ambitions de l’Algérie quand

aux capacités de production d’électricité provenant principalement le solaire et l’éolien. Si le programme arrêté au milieu des années 2000 par la société mixte Neal, filiale de Sonatrach et Sonelgaz, portait sur environ 250 MW provenant du solaire et 36 MW prove-nant de l’éolien, soit 286 MW au total, le nouveau programme porte sur des capacités de 2500 à 3000 MW d’ici 20 ans.Selon les premiers éléments d’information recueillis, le programme s’articule sur des projets concernant surtout le solaire. La majorité des projets devrait permettre de produire de l’électricité à partir du solaire en n’excluant aucune solution. C’est ce qui explique le nom-bre important de projets qui est d’une soixantaine. On passe ainsi de 8 projets à 60. Les solutions seront plurielles et seront choisies en fonction des résultats. Aucune n’est exclue puisqu’actuellement, les installations réalisées un peu partout dans le monde sont générale-ment des concentrateurs solaires, des tours solaires et du photovol-taïque. La formule des concentrateurs solaires peut combiner aussi le gaz avec la méthode hybride choisie pour la centrale de Hassi R’mel, qui va entrer en production bientôt. Le nombre de projets se justifie par le fait que chacune des solutions offre une capacité précise. Ainsi, généralement et selon les expériences existantes, une tour solaire peut avoir une capacité de 12 MW environ. Pour l’éo-lien, la moyenne d’une ferme éolienne se situe autour de 10 MW, même s’il est possible d’aller jusqu’à 150 MW. En fait, tout dépen-dra de l’objectif fixé et des besoins exprimés dans la région concer-née. Pour le solaire, des projets de centrales de concentrateurs d’une puissance de 100 MW sont menés dans plusieurs pays. L’installa-tion est «pure», elle n’est pas combinée au gaz naturel et elle intègre le stockage. Pour les régions concernées, les Hauts-Plateaux seront privilégiés grâce aux nouvelles villes qui devraient y voir le jour avec le programme d’occupation de l’espace et l’objectif de faire baisser la pression qui existe sur le nord du pays. Même la nouvelle ville de Hassi Messaoud est concernée. Ainsi, elle sera solaire et elle n’est pas la seule. Les aspects les plus importants demeurent le financement et les capacités de réalisation. Le problème du finan-cement qui a bloqué pendant longtemps, dans le monde, la filière des énergies renouvelables, commence à trouver des solutions avec l’implication des Etats, vu l’importance de la sécurité énergétique et le coût de plus en plus élevé des énergies fossiles. Le plan national devrait revenir, selon un calcul sommaire, entre 10 et 15 milliards de dollars. Tout dépendra des capacités qui doivent être installées et des choix technologiques qui seront faits. Lies Sahar

L’application du permis à points en Algérie sera ef-fective. Le ministère des

Transports semble déterminé à parachever l’application des dispositions du nouveau code de la route. «Le décret exécutif relatif au permis à points est fin prêt. Ce projet sera soumis pro-chainement au gouvernement pour enrichissement et adop-tion», a déclaré le ministre des Transports, Amar Tou, dans son intervention à l’ouverture des travaux de la journée parlemen-taire sur la sécurité routière, or-ganisée hier à l’APN. Toutefois, il ne donne pas plus de préci-sions concernant l’application de cette nouvelle disposition. Sommes-nous préparés pour cela ? Comment appliquer le permis à points quand on sait que l’Algérie ne dispose pas encore d’un fichier national du permis de conduire ? Ces ques-tions restent sans réponses pour le moment. En faisant cette an-nonce, le premier responsable du secteur s’est permis quel-ques mises au point concernant le nouveau code de la route en application depuis février 2010.Largement critiqué par les chauffeurs et les spécialis-tes, ce code ne changera pas. Amar Tou ne veut plus entendre parler d’une éventuelle révision de ce texte. «Le chantage est inacceptable quand il s’agit de

vies humaines. Le code de la route vient juste d’être mis en application. Il est comme un nouveau-né qui doit grandir. Ce texte nécessite d’être d’abord appliqué pendant un certain temps avant d’être évalué. Et à long terme, on pourra parler de sa révision. Les lobbies ne pourront pas nous faire chan-ger d’avis», martèle-t-il. Ainsi, Amar Tou dément les dernières informations évo-quant une éventuelle suppres-sion de la disposition du code de la route portant sur le retrait du permis de conduire, jugée abusive par les conducteurs. Afin de défendre ce texte, le ministre s’appuie sur les sta-tistiques. Il note d’emblée la

baisse des pertes humaines de-puis l’entrée en vigueur du code actuel. Selon lui, le nom-bre de décès dus aux accidents de la route a baissé de 22,31% en 2010, passant de 4607 morts en 2009 à 3 541 victimes en 2010. «Le nombre de victimes a baissé de 1066», explique-t-il. Même constat pour les blessés. Les statistiques officielles sou-lignent une réduction du nom-bre de blessés en 2010 (15 002) par rapport à 2009 (64 148).Le nombre d’accidents a égale-ment baissé de 22,23%, passant de 40 814 en 2009 à 31 740 en 2010. De ce fait, précise-t-il, les dégâts matériels ont diminué. «En 2009, les pertes matériel-les étaient estimées à 100 mil-

liards de dinars. En 2010, elles s’élèvent à 79,25 milliards de dinars», dit-il.

LES CRITIQUESDES DÉPUTÉS

Malgré l’opposition du minis-tre, la demande de révision du nouveau code de la route ne s’estompe pas. Le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, dans une déclaration lue en son nom à l’ouverture des travaux de cette journée, plaide pour la révision du texte actuel : «Bien que le cadre juridique actuel relatif à la sécurité routière ait contribué dans une large mesure à réduire les pertes en vies humaines causées par les accidents de la route, son actualisation et sa révision de temps à autre sont nécessai-res.» Selon lui, l’objectif de cette révision est de permettre une «adaptation aux évolutions et d’éviter les inconvénients et les complications révélées par l’application de ce cadre juridi-que sur le terrain». Certains députés relèvent l’exis-tence d’autres causes de l’héca-tombe sur nos routes. En plus du facteur humain, le député du FNA Hadj Merzoug M’barek, cite l’état des routes, l’absence de plans de circulation dans les grandes villes et les limites des barrages fixes.

Madjid Makedhi

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POUR TENTER DE BRISER L’ENFERMEMENT DU RÉGIME DE BEN ALI

Journée de solidarité internationaleavec les luttes sociales en Tunisie

L e jeune Tunisien Mohamed Bouazizi, qui s’était immolé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, à

l’origine du déclenchement de la révolte sociale, est décédé avant-hier. Le décès, annoncé depuis Paris par la présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Souhayr Belhassen, a été confirmé, hier, par le ministre tunisien de la Santé.La présidente de la FIDH, de nationalité tunisienne, a exigé, par la même occasion, l’ouverture d’une en-quête pour situer les causes de la révolte sociale. «Il faut une enquête ou une commission nationale pour déterminer les causes et les solutions à cette pro-testation sociale qui a pris des formes tragiques», a-t-elle déclaré à l’AFP. La ville de Sidi Bouzid a renoué avec la colère, hier, juste après l’inhuma-tion du jeune Mohamed Bouazizi, qui est devenu le symbole d’une révolte sociale et politique qui a

montré la Tunisie sous un autre visage. Celui de la misère, de l’injustice et de l’exclusion. La Tunisie des belles plages et de «l’essor économique» dont se targue le pouvoir de Ben Ali est partie en fumée. Près de 5000 personnes ont marché derrière le cor-tège funèbre en scandant des mots d’ordre hostiles au pouvoir : «Nous te pleurons ce jour, nous ferons pleurer ceux qui ont causé ta perte.» La police a empêché les manifestants d’approcher du siège du gouvernorat où le jeune s’était immolé, le 17 dé-cembre 2010.Le président Ben Ali semble échouer dans sa tenta-tive d’absorber la colère des Tunisiens. La tension est loin de s’estomper. Des manifestations ont été signalées, hier, près de Gabès et dans la région fron-talière avec l’Algérie. Contacté par nos soins, Ahmed Nejib Chebbi, res-ponsable des relations extérieures du Parti démocra-te progressiste (opposition) dont il est le fondateur, a déclaré que «la tension est de mise, certaines villes de l’ouest du pays ont connu des manifestations. Les répliques de la colère des habitants de Sidi Bouzid se répandent à travers beaucoup de régions du pays et c’est parti pour longtemps. Les causes de la révolte sont encore là et ce ne sont pas les mesures annoncées par le gouvernement qui vont ramener le calme. La corruption qui gangrène tout le système politique et la brutalité avec laquelle le peuple est traité par le pouvoir pousseront vers la poursuite de la révolte». «Désormais, en Tunisie, il y a l’avant et

l’après-Sidi Bouzid. Il y a une situation psychologi-que et politique nouvelle. Le pays se prépare à un tsunami qui emportera tout sur son passage», a jugé M. Chebbi. Le bras de fer violent entre les manifestants et le pouvoir risque ainsi de perdurer. Les forces de l’ordre excellent dans la provocation et l’intimida-tion des militants politiques et des manifestants. Hier, la police tunisienne a carrément empêché les journalistes d’accéder à la conférence de presse que devait organiser le Parti démocrate progressiste. «Nous devions donner une conférence de presse sur les évènements que traverse le pays au siège de notre parti à Tunis, mais la police a tout sim-plement empêché les journalistes de se rendre à la conférence et nous étions contraints de l’annuler», nous a indiqué M. Chebbi. Pour cette figure de l’opposition tunisienne, «le mouvement de colère des Tunisiens est spontané et aucune force politique n’est en mesure d’encadrer ou de lui ouvrir une perspective politique» car selon lui, «les partis politiques sont laminés et ont subi une répression féroce depuis plus de deux décennies, qui rend pra-tiquement impossible de diriger une révolte sociale, même si nos militants sont présents dans toutes les manifestations», a-t-il analysé. Et pour tenter de briser l’enfermement dans lequel le régime de Ben Ali voudrait maintenir les manifestants, une journée internationale de solidarité pour «soutenir les luttes sociales et la démocratie en Tunisie» sera organisée

aujourd’hui dans plusieurs capitales. Paris, Lille, Genève, Bruxelles, Berlin, Naples, Montréal, Qué-bec, Beyrouth et Rabat abriteront des manifestations de solidarité avec la Tunisie en lutte. Alger n’est pas en reste : c’est le Snapap qui organise une rencontre syndicale de solidarité à partir du 10h. Hacen Ouali

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 8

La salle de théâtre toujours à l’abandon

ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E S

Du pain livré dans une brouette. Cela démontre toute l’étendue de l’inconscience des citoyens qui achètent sans se soucier des problèmes d’hygiène.

ESPACES CULTURELS À AÏN TAYA

INSOUCIANCE

● La salle de théâtre de Aïn Taya va être restaurée, mais servira, selon les responsables locaux, d’extension pour le siège de l’APC.

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AÏN NAÂDJA UN ENQUÊTEUR DE POLICE SE DONNE LA MORT

Un enquêteur de police s’est donné la mort à l’intérieur du domicile de ses beaux-parents à Aïn Naâdja (Al-

ger), à cause de problèmes familiaux, a indiqué hieri la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). «Le 3 janvier 2011 vers 11h45, le corps sans vie d’un en-quêteur de police, relevant de la division centre de la po-lice judiciaire de la sûreté de wilaya d’Alger, en position de repos, marié et père de deux enfants, a été découvert au niveau du domicile de ses beaux-parents, sis à la cité Aïn Naâdja (Alger), allongé sur son lit, portant une bles-sure balistique au niveau de la tête », a précisé la même source. Les services de police avisés se sont déplacés sur les lieux pour procéder aux constatations d’usage, a-t-on ajouté, soulignant, qu’informé des faits, le procureur de la République s’est déplacé également sur les lieux et a or-donné l’ouverture d’une enquête. «L’enquête menée par la police judiciaire de la sûreté de daïra de Bir Mourad Raïs ponctuée par des investigations approfondies sur le plan professionnel et sur le plan social ont permis de conclure qu’il s’agit d’un suicide dû à des problèmes familiaux», a souligné la DGSN. APS

TRANSPORT FERROVIAIRELIAISON DIRECTE ENTRE ALGER ET BATNA

Du nouveau au sein de la Société na-

tionale des transports ferroviaires. La liaison ferroviaire Batna-Alger, assurée actuellement avec une correspondance à Bordj Bou Ar-réridj, sera effectuée par train autorail direct à compter du 10 janvier, a indiqué mardi la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). L’autorail assurera cette desserte moyennant «un aménagement horaire», précise un communiqué de la SNTF. Pour toute information com-plémentaire, les voyageurs sont invités à se rapprocher des gares et des services de la SNTF. Cette nouvelle ligne de transports vient à point nommé pour alléger les usagers très nombreux à faire les déplacements entre la ville et la capi-tale des Aurès, Batna. (APS)

D ans la ville de Aïn Taya, il existe une salle de théâtre mi-

toyenne au siège de l’APC, mais qui n’est pas pour autant entretenue. Ce pe-tit théâtre, fermé depuis longtemps, est aujourd’hui complètement abandonné. Hérité de l’ère coloniale, il abritait après l’indépendance et bien après toutes sortes de représentations artistiques, principalement théâtrales et lyriques ; le théâtre de Aïn Taya est aujourd’hui dans un piteux état. La struc-ture a gardé toutefois des ornements sur sa devanture, la singularisant des autres édifices publics de la ville. Des enjolivures de masques tragi-comiques embellissent ainsi la façade de la bâtisse et renseignent de surcroît sur la nature culturelle de l’édifice. On est assurément devant un théâtre, quoique ses murs soient complètement lézar-dés et sa toiture entièrement effondrée. De l’entrebâille-ment de la porte principale, on peut entrevoir la scène et les rangées de sièges, sur les-quels des monticules de tuiles brisées et de chevrons abîmés viennent écorcher davantage l’éclat du lieu. Avant que son état ne se détériore de la sorte, le théâtre de Aïn Taya a été tantôt sous la tutelle de la direction de la culture, tantôt sous celle de la collectivité locale. Il fut en 1985 cédé par la Cinémathèque algérienne à la commune, qui l’a défi-

nitivement fermé en 1987. Depuis, le théâtre est réduit à exister comme simple bâ-tisse vétuste, dépourvue de toute âme. Maintenant que la structure est réduite à vivre au rythme des jérémiades d’un passé nostalgique qui a nanti la scène culturelle locale de festivités éclecti-ques, les autorités locales ont décidé paradoxalement de ré-cupérer le théâtre pour qu’il serve d’extension au siège de l’APC. «Le théâtre qui dé-pend depuis 1987 de la com-mune va servir d’extension au siège de l’APC qui connaît un éparpillement de ses ser-vices dans différentes parties

de la ville, et nous avons pour cela introduit officiellement une demande auprès des ser-vices de la wilaya», assure M. Rekas, président d’APC. Une grande partie des habi-tants de la commune quant à eux désavouent cette dé-marche qui consiste à dévier cette structure didactique de sa vocation initiale. «Nous avons connu le théâtre en de meilleures conjonctures. Nous souhaitons que les pou-voirs publics le prennent en-fin en charge en le restaurant afin qu’il reprenne ses activi-tés culturelles de naguère», dira un habitant de la ville. Notons que la commune de

Aïn Taya manque cruelle-ment de structures dédiées aux activités artistiques. Hormis un centre culturel dont la superficie exiguë ne saurait à elle seule contenir toutes les activités récréati-ves, et une maison de jeunes qui se trouve dans un état de vétusté avancée, la com-mune se trouve dépourvue de structures pouvant réel-lement contenir les élans créatifs de la jeunesse locale. Une prise en charge dans ce domaine, par les pouvoirs publics, serait souhaitable en commençant d’abord par ré-habiliter les structures exis-tantes. K. Saci

HORAIRES DES PRIERES

Fedjr 06h29

Dohr 12h53

Asser 15h28

Maghreb 17h49

Icha 19h13

EUCALYPTUS : ON GRELOTTE À GUEROUAOUEn raison de l’absence d’un réseau de gaz de ville, des dizaines de familles vivent dans des conditions des plus pénibles, ces jours-ci au site précaire de Haouch Guerouaou, dans la commune des Eucalyptus. Ces malheureux habitants arrivent difficilement à se protéger contre le froid glacial de cet hiver assez rude. Alors, dans cette région, le gaz est devenu un rêve difficile à avoir. L’achat de poêles électriques n’est pas à la portée de toutes les familles, dont les chefs sont en majorité chômeurs, car ils sont cédés à pas moins de 2000 DA. Beaucoup de ces familles se rabattent sur les branches d’arbres pour se réchauffer aufeu de bois.

HYDRA : LES BÉNÉFICIAIRES DES 19 LOCAUX INCONNUSLa liste des bénéficiaires des 19 locaux communaux,

réalisés dans le cadre du programme présidentiel des 100 locaux par commune, n’a pas été affichée, accusent certains postulants à ces locaux. «Le flou qui entoure cette opération nous pénalise, puisque les demandes rejetées ne peuvent être suivies de recours dans les délais», précisent certains postulants dont une grande partie attend ces locaux pour la concrétisation de leur projet dans le cadre de l’Ansej. Les responsables locaux sont accusés de «vouloir maintenir le flou par rapport au dossier des 100 locaux». Contacté en vue d’avoir plus d’éléments d’informations sur la question, le P/APC de Hydra était injoignable.

BELOUIZDAD : UNE COUPURE D’EAU DÉPLAISANTE Les habitants du quartier de Belouizdad se plaignent de la décision de Seaal de couper l’alimentation en eau potable, lundi dernier, sans

préavis. Des habitants, qui se sont débarrassés de leurs jerricanes depuis bien longtemps, ont été obligés d’acheter des bouteilles d’eau minérale. Aucun dispositif de «citernage» n’a été prévu par la société dans ce quartier populaire.Les habitants espèrent que la situation s’arrangera dans l’avenir : des placards dans la presse nationale ou affichés dans les halls des immeubles, comme le fait la SDA, sont indispensables pour tenir au courant les résidants qui apprécient, toutefois, les travaux engagés par la Seaal.

Le théâtre a fermé ses portes il y a bien longtempsP

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El Watan - jeudi 6 janvier 2011 - 8

CNAC DE GUELMA Le président du CSV démissionne

Le président du conseil de suivi de validation (CSV) des dossiers des projets auprès de la Caisse nationale de chô-mage (CNAC) de la wilaya de Guelma, Oumeddour Mo-

hamed, a démissionné il y a quelques jours de son poste. Les raisons de sa démission, comme il est stipulé dans sa corres-pondance au directeur de la CNAC de Guelma, dont une copie nous a été remise, est le résultat de l’ingérence dans l’exercice des ses fonctions d’hommes politiques, cités nommément, en l’occurrence l’un des vice-présidents de l’APN, et un autre du Sénat, pour «usage d’influence pour la validation de dossiers». Des documents prouvant la véracité de ces déclarations nous ont également été remis. Karim Dadci

BATNASept locaux ravagés par les fl ammes

Un incendie s’est déclaré, hier, à 13h 15, dans un pavillon mitoyen de souk El Asser, situé dans le quartier du Camp,

en plein centre-ville. Selon les propriétaires des locaux sinis-trés, le feu aurait été provoqué, à partir du rez-de-chaussée, par un court-circuit. Alertés par des citoyens, les services de la Protection civile ont mobilisé 35 agents et 9 véhicules. Selon le chargé de communication du même corps, le sinistre s’est dé-claré au rez-de-chaussée comprenant 25 locaux, dont 7 ont été complètement ravagés. A. N.

ETAT DES ROUTES À MILA Les transporteurs d’agrégats mis à l’index

La surcharge de cargaison de tous types d’agrégats, et le transit infernal de camions de gros tonnage sur les axes

routiers longeant les carrières sont les causes essentielles de la détérioration de la chaussée», a révélé un exploitant au niveau des carrières de Djebel Grouz, dans le versant nord. En effet, plusieurs pans de la route sont défoncés, a-t-on noté, pour ne parler que de la RN100 (dans la partie nord de Chelghoum Laïd), empruntée, il y a peu de temps, par une extraordinaire flottille de «mastodontes» activant pour le compte du consor-tium japonais Cojaal. Le constat concerne aussi beaucoup d’autres itinéraires situés à proximité des carrières, dont la den-sité est impressionnante. En effet, on comptabilise 32 unités de production d’agrégats implantées à Djebel Grouz, 5 à Aïn Tine, 12 à Oued Athmania et 15 à Oued Seguène. Les délabrements partiels relevés sur certaines parties (restaurées ou en l’état) des CW 115, 152, 17, de la RN5A, de la RN79, en sont l’illustra-tion parfaite. Les transporteurs d’agrégats sont de même poin-tés du doigt, s’agissant de la surcharge de ces matériaux, d’où leur déversement en cours de trajet. Aux dires de quelques ri-verains, cette imprudence est, parfois, source d’accidents de la circulation. Exploitant des camions et bennes ne répondant pas aux normes et dépourvus de bâches, les transporteurs dictent leur propre loi en toute impunité. M. Boumelih

CHELGHOUM LAÏDPeines de 5 et 3 ans contre deux dealers

Deux individus répondant aux initiales A. A. et H. A., âgés respectivement de 38 et 40 ans, arrêtés par les éléments de

la gendarmerie nationale le 14 décembre dernier en possession d’une quantité de kif traité estimée à 560 g, ont été condamnés, hier, par le tribunal de Chelghoum Laïd à une peine d’empri-sonnement ferme de 5 et 3 ans. A noter que le représentant du ministère public a requis à leur encontre 20 ans de prison et une amende individuelle de 5 MDA (millions). Le troisième préve-nu, T. H., contre lequel le procureur de la République a requis une peine de 15 ans de prison ferme assortie d’un million de dinars, a été innocenté. M. B.

CRIMINALITÉ À SOUK AHRAS

● Il est tout aussi important de mobiliser ces mêmes moyens de lutte contre d’autres auteurs de crimes et délits, liés au détournement de deniers publics et aux circuits de la corruption.

La 4e session ordinaire de l’APW de Bordj Bou Arréridj a clôturé, avant-hier, l’étude du dossier du secteur de la santé. Un préavis de

6 mois a été donné aux responsables du secteur pour redynamiser la santé à Bordj Bou Arréridj. «Tout le monde est responsable; je veux voir des changements d’ici 6 mois», a déclaré le wali. «Il y a des cho-ses qu’on peut régler en un ou deux mois», a-t-il ajouté. S’il y a bien un secteur dans cette wilaya qui doit être pris en charge, c’est bien celui de la santé. La wilaya compte, dans le secteur public, 4 EHS pour une capacité de 848 lits, 6 EPSP, 42 polycliniques et 140 salles de soins, dont 14 sont fermées. Concernant les moyens humains, le secteur public enregistre 3 113 employés dont 1 817 médecins et paramédicaux. Pour le privé, il y a 5 cliniques, 341 cabinets dont 85 spécialisés, 2 cabinets d’ortho-phonistes, 12 salles de rééducation fonctionnelle , 14 salles de soins généraux, 23 opticiens, 2 laboratoires de prothèse dentaire et 4 autres d’analyses médicales. Le nombre de praticiens privés est de 341, dont 85 spécialistes, 143 généralistes et 113 dentistes. Pour les phar-macies et officines, l’on a dénombré, en 2010, 147 dont 62 au chef-lieu de wilaya. En dépit de tout cela, le secteur est toujours à la traîne à cause d’une gestion catastrophique. Ses plus hauts responsables ne semblent pas suivre les instructions formulées, à plusieurs reprises,

par l’Etat, qui a alloué des sommes énormes dans ce sens. «Ce ne sont pas les fonds qui manquent, il y a des budgets non consommés ou faiblement exploités», dira le président de l’APW, Bachir Ouchè-ne. Juste après son installation, le wali, Azzedine Mecheri, s’est penché sur ce secteur, qu’il a d’ailleurs qualifié de «comateux». Il a donné des instructions pour que les services de santé se rapprochent des populations, plus particulièrement des plus défavorisées et pour l’acquisition d’équipements neufs, notamment pour les centres de santé de l’intérieur de la wilaya. Autre mesure pour sauver le secteur, l’ouverture de centres spécialisés comme l’hôpital Mère et enfant, ou encore le centre d’orthopédie et de traumatologie. Sur un autre registre, on constate depuis un certain temps déjà que le secteur de la santé est miné par des guéguerres qui n’en finissent pas, avec des menaces de grèves récurrentes. «Il y a lieu de diagnostiquer tous les maux dont souffre ce secteur vital et de prescrire une ordon-nance pour le sauver, quitte à ce que ce soit un remède de titans », dira un élu FFS, qui demande à ce qu’une enquête approfondie soit effectuée, reprochant à l’assemblée d’omettre l’ancienne gestion. Pour le wali, l’urgence est «de soigner le malade». Mais «celui qui a fait quelque chose devra payer, car des enquêtes sont ouvertes dans plusieurs secteurs de la santé», a-t-il ajouté. A. B.

La caisse nationale des assurances sociales (Cnas) de Skikda vient de lancer l’opéra-

tion de dépistage précoce du cancer du sein. A cet effet, Hacène Nouara, son direc-teur, qui a tenu à apporter des précisions, déclare ceci: «Juste après l’ouverture du centre d’imagerie régional de Jijel, nous avons procédé au lancement de l’opération de dépistage en mettant en place un guichet spécialisé au niveau du centre de paiement

Hocine Lahoual. Ce guichet, doté d’un personnel adéquat, est mis à la disposition des femmes assurées et de leurs ayants droit âgées de 40 ans et plus; elles peuvent s’adresser à ce guichet à n’importe quel mo-ment pour être orientées et prises en charge. Une fois les formalités administratives accomplies, nous prenons contact avec le centre de Jijel pour fixer des rendez-vous; les bulletins sont remis aux concernées dans

un délai de quatre jours.» Toujours concernant cette campagne, notre interlocuteur précise ceci: «En collaboration avec l’association Rusicade des malades cancéreux de la wilaya, nous avons organisé 3 journées d’information et de sensibilisa-tion, tenues respectivement à Skikda, Tama-lous et Azzaba. Cette action a connu un engouement consi-dérable.» K. O.

Depuis environ un mois, les habitants des quartiers de la périphérie de Souk Ahras, voire ceux du centre-ville,

constatent le déploiement d’un important dispositif de sécurité et des rondes perma-nentes dépendant des services de la sûreté de la wilaya. L’objectif, a-t-on appris avant-hier auprès de plusieurs sources sécuritaires, est de prévenir et de réprimer tout acte pouvant porter atteinte à l’intégrité des citoyens et à leurs biens. Des descentes organisées par lesdits services dans les quartiers «chauds» et les fiefs de la petite criminalité «ont donné des résultats probants», estiment nos sour-ces. Pour port d’arme blanche, regroupement nocturne sans raison valable, agression, ten-tative de vol par effraction, consommation de boissons alcoolisées dans les lieux publics, et autres délits, plusieurs marginaux et autres délinquants récidivistes ont été interpellés par les services de la police judiciaire. La dernière personne arrêtée est «un abonné» du parquet qui a menacé un policier chargé d’élucider une affaire de vente de drogue tout près de son domicile. De son côté, la Gen-darmerie nationale a récemment renforcé ses sorties inopinées extra et intra-muros. Trois individus impliqués dans une agression perpétrée contre un usager de la route dans la localité de Aïn Seynour (commune de Mechroha) ont été arrêtés le premier jour du nouvel an. Présentés devant le parquet de Souk Ahras, deux d’entre eux ont été écroués. Le même corps de sécurité a pro-cédé à l’arrestation de deux autres groupes

de malfaiteurs, spécialisés dans la vente de stupéfiants dans les daïras de Bir Bouhouch et Souk Ahras. Pris en flagrant délit, les deux groupes, composés l’un de quatre individus et l’autre de deux, ont été appréhendés sur ordre du magistrat instructeur. Des avis différents ont été donnés par les citoyens questionnés à ce sujet. Ammi Mohamed, commerçant de son état, a déclaré ceci: «Les récentes sorties en renfort des services de sécurité ont rassuré l’ensemble de la po-pulation. Il y a seulement quelques mois de cela, nous assistions chaque jour à des vols à

l’arrachée, des agressions à l’arme blanche, voire des batailles rangées qui prennent des heures. Ça commence à changer, et c’est tant mieux.» Un docteur d’Etat, et enseignant universitaire, y voit autre chose. «Il est im-portant de lutter contre la délinquance et de conjuguer les efforts de tous pour préserver l’intégrité physique et morale des citoyens. Il est aussi important de mobiliser ces mêmes moyens de lutte contre d’autres auteurs de crimes et délits liés au détournement de deniers publics et aux circuits de la corrup-tion», a-t-il déclaré. A. Djafri

DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN À SKIKDALa Cnas s’implique

APW DE BORDJ BOU ARRÉRIDJ Un préavis de six mois pour redynamiser

le secteur de la santé

Les services de sécurité s’attaquent à la délinquance

Le trafic et la consommation de drogue prennent une ampleur inquiétante

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FÉLICITATIONS

Notre collègue Baïbeche Hayette convolera en justes noces aujourd’hui, 6 janvier. En cette heureuse occasion, l’ensem-ble du personnel d’El Watan, bureau de Skikda, lui présente ses sincères félicitations et souhaite au nouveau couple beaucoup de bonheur et…plein, plein d’enfants. Mabrouk.

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 8

R É G I O N O U E S T

■ 235 TÊTES OVINES RÉCUPÉRÉESDans la bande frontalière de la commune de Kasdir, une brigade de la gendarmerie relevant de la GGF a récupéré deux troupeaux représentant un effectif global de 235 têtes ovines. Selon des sources autorisées, le cheptel était conduit vers le Maroc. Cependant, à la faveur de la nuit, les contrebandiers ont pris la fuite. Il s’agit, en fait, d’agnelles de race, âgées de près de six mois qui était destinées à la reproduction. D. S.

■ ARRESTATION DE TROIS MALFAITEURS Les éléments de la police judiciaire de Mecheria ont arrêté une bande de cambrioleurs composée de trois individus âgés entre 20 et 25 ans. Surpris en flagrant délit, ces malfrats, spécialisés dans le vol par effraction de maisons et commerces, ont été présentés au parquet et incarcérés, en attendant leur jugement. D. S.

■ LA MAISON DE LA PRESSE VOIT LE JOURLa corporation de la presse écrite de la wilaya de Naâma vient, enfin, d’être dotée de sa maison. Ce lieu commun pour le regroupement des journalistes et correspondants locaux permettra, assurément, de renforcer les relations de travail et d’échanges d’informations. Cette initiative a été favorablement accueillie par les correspondants locaux. D. S.

Les services de sûreté de Sidi Bel Abbès viennent de confisquer une quantité de 128 kilogrammes de viande blanche que s’apprêtait à dis-tribuer un fournisseur aux différents restaurants. Selon la cellule de communication de la sûreté de la wilaya, la procédure de saisie est consé-cutive au défaut de moyens de conservation dont souffre le véhicule de transports sur lequel a été trouvée la mar-chandise. La viande de saisie a été analysée par le laboratoire du bureau de prévention et d’hygiène de la commune de Sidi Bel Abbès qui a révélé toutefois qu’elle ne présentait aucun risque pour la consom-mation. La marchandise a été remise au centre de l’enfance assistée. M. H.

RELIZANE Des UDS en manque de médecins

MASCARA Revalorisation des zones d’activités

BÉCHARLa palmeraie de Mougheul en péril

CHLEF

Dégel des relations entre l’APW et la wilaya ?

«TLEMCEN, CAPITALE DE LA CULTURE ISLAMIQUE»

Le CCF au cœur de l’évènement Q

uatre sur les vingt-sept unités de dépistage scolaire (UDS), établies sur le territoire de la wilaya, demeurent encore fermées. Le reste souffre d’un déficit en médecins», ap-

prend-on. En effet, «les services en question enregistrent un manque de six médecins généralistes, sept psychologues, cinq dentistes et pas moins de neuf paramédicaux», précise une source proche de la direction de l’Éducation. Créées, soit pour assurer un dépistage précoce soit pour accompagner les élèves scolarisés, ces unités, semble-t-il, ne répondent guère à ces as-pirations, notamment dans les zones reculées. L’absence d’un médecin, d’un dentiste ou l’inexistence d’une chaise ne peut que peser de tout son poids sur la santé des scolarisés, notamment ceux ignorant les abécédaires de l’hygiène. En plus des carences, l’on nous souligne que Zemmoura, La-hlef, Ramka et Oued S’lam, des localités couvrant une grande partie rurale de la wilaya, ne sont pas encore dotées de ces uni-tés. Il est ainsi aisé d’imaginer la forte possibilité d’existence de maladies. L’on se rappelle, d’ailleurs, que, ces dernières années, plusieurs cas de gale ont été signalés dans les environs de Oued S’lam. Issac B.

La wilaya de Mascara veut attirer les investisseurs algériens et étrangers. Qualifiée d’importante, l’initiative, qui vise à faire

sortir l’ex-capitale de l’État algérien de son isolement, doit être mise en œuvre dans des conditions de transparence. D’abord, les investisseurs vont-ils répondre favorablement à l’appel du wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni ? Celui-ci, lors d’une réunion qui a eu lieu le mois de décembre dernier avec une centaine d’investis-seurs et hommes d’affaires, n’a pas hésité à confirmer sa disponi-bilité à accorder toutes les facilités afin d’encoura-ger l’investissement dans tous les créneaux à savoir, notamment, le tourisme, l’industrie et les mines, et l’agriculture. Selon le chargé de communication de la wilaya, Noureddine Miri, «une importante conférence sur l’investis-sement est au menu de l’agenda des pouvoirs publics afin d’attirer les pionniers». Aussi, ajoute notre interlocuteur, les responsables du secteur foncier et autres présidents des Assemblées communales sont appelés à aplanir tous les problèmes qui freinent l’investis-sement à Mascara et, ce, par l’exploitation de terrains et autres infrastructures à l’abandon devant servir d’assiettes pour des pro-jets d’entreprises économiques. «Des instructions ont été données pour le développement des zones industrielles et les zones d’acti-vités implantées à Mascara, Sig, Mohammadia, Oggaz et Tighen-nif par leur raccordement au réseau de distribution de gaz naturel et celui de l’eau potable (AEP). Des opérations d’aménagement et de réhabilitation ont également été inscrites», a précisée notre source. A. Souag

Les habitants de la commune frontalière de Mougheul ont ma-nifesté, lors de la visite d’inspection effectuée par les respon-

sables locaux, leur colère quant à l’assèchement de la principale source qui irriguait la palmeraie et des parcelles agricoles. Il ne reste aujourd’hui de la dizaine de puits taris autour de l’agglo-mération que le forage 2 dont le débit faible est de 25 litres/se-conde. Celui-ci alimente, en eau potable, la localité de Mougheul et, depuis un an et demi, la ville de Béchar distante de 45 km. L’explication fournie par des techniciens est que le volume de la nappe phréatique de la région a sensiblement baissé. Ces derniers demeurent sceptiques et ne sont pas convaincus par les explica-tions des experts hydrogéologiques fournies sur l’importance du volume d’eau de la nappe phréatique de Mougheul. Dans une déclaration, le directeur de l’hydraulique de la wilaya a tenu, quant à lui, à rassurer cette population. «Une forte précipita-tion, selon lui, pourrait régénérer les puits et verdoyer la palme-raie en déclin». M. Nadjah

Le Centre Culturel Fran-çais entame la nouvelle année sous le thème du

rire. «Le rire ou le sourire nous permet, en effet, de bri-ser le cours ordinaire des choses et introduit dans no-tre quotidien de la surprise, de l’ouverture, de la rencon-tre. Nous sommes bien, là, au cœur de nos missions», explique le chargé des pro-grammes au niveau du cen-tre. Et le bal sera donné –retenez vos tripes ! - avec un explosif one man show de Kamel Zouaoui, un humo-riste au talent avéré qui cam-pe des rôles de personnages mythiques, comme celui de Djoha Jeeha, ce penseur de l’Islam du 13ème siècle. Fou et innocent pour les uns, élevé et sage pour les autres, ses histoires ont traversé les siècles et se transmettent de génération en génération tout autour de la Méditer-ranée et bien au-delà. Mais cette année 2011 est mar-quée par l’évènement d’en-vergure «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Et le CCF y participe avec des conférences en partenariat avec l’université Abou Bekr Belkaïd, avec des conféren-ces et des concerts autour de cette thématique. À ce sujet, le 22 janvier à l’hôtel Agadir, les Tlemcéniens auront le privilège d’écouter Duoud, un groupe qui fusionne des «sonorités orientales avec un répertoire plus kitch, plus métal et aussi l’orchestre All Jazz de Kelil Guechoud qui

marie la musique Jazz avec les mélodies algériennes». Duoud, un duo de musiciens (Smadj et Mehdi Haddad) jouant avec maestria le oûd (luth) cherchent à sortir ce noble instrument de son ré-pertoire traditionnel. Quant à l’artiste Guechoud et son groupe, composé de la ra-

vissante chanteuse Kamila Nour, Nadjib Gamoura à la basse, Sid Ali Allouache au piano et Nazima Benkaci à la batterie, il nous entraî-nera… dans l’andalou Jazz dans un concert de deux heures… Un riche patri-moine musical algérie. Chahreddine B.

Les relations conflictuelles entre l’APW et la wilaya ont fait l’objet, récemment, d’une

réunion-marathon, tenue au siège de l’As-semblée populaire en présence du wali de Chlef. Selon nos informations, les élus en ont profité pour vider leurs sacs et dénoncer le peu de considération que leur accordaient certains directeurs de l’exécutif. On a, par exemple, soulevé le cas de ce responsable qui a, en pleine session de l’APW, indiqué qu’il n’accepterait pas de missions de contrôle de l’APW dans son secteur sans son aval ! Ce n’est un secret pour personne, les rapports entre les élus de l’APW et les membres de l’exécutif de la wilaya n’étaient pas au beau fixe. Les représentants du peuple se plaignaient, souvent, de leur marginalisation et de la place peu enviable qu’ils occupent dans le développement local. C’est suite, apprend-on, à une pétition signée par 39 élus, sur les 43 que

compte l’Assemblée, que le wali a accepté de tenir cette réunion avec l’objectif de désamorcer la crise et de réchauffer les relations après tant d’années de frictions et d’incompréhension au détriment de l’intérêt général. En clair, les élus veulent être partie prenante du programme quin-quennal (2010/2014) et de toutes les questions concernant le développement de leur wilaya. Dans sa réponse, le wali de Chlef aurait fait part de la disponibilité de tout son exécutif à travailler de concert avec les élus de l’APW, estimant que la wilaya a besoin de toutes les bonnes volontés pour affronter les grands défis d’ordre économi-que et social. En tout cas, les élus avec lesquels nous nous sommes entretenus sont satisfaits des engagements du wali quant à la prise en charge de leurs préoccupations et au rapprochement entre les deux importantes institutions de la wi-laya. A. Yechkour

● Le CCF participe avec des conférences autour de cette thématique en partenariat avec l’université Abou Bekr Belkaïd.

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Le Centre culturel français de Tlemcen

Une importante conférence est au menu de l’agenda des pouvoirs publics afin d’encourager l’investissement dans tous les créneaux à savoir, notamment, le tourisme, l’industrie et les mines, et l’agriculture.

NOUVELLES DE NAÂMA

SIDI BEL ABBÈSSaisie de 128 kg de viande blanche

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 9

R É G I O N C E N T R E

SECTEUR DE L’AGRICULTURE À MÉDÉA

Le foncier agricole en déperdition

● Pas moins de sept sites considérés comme des terres très fertiles ont été défalqués au profit de l’urbanisme au niveau de la wilaya de Médéa.

LES PETITES BOURSES MISES À MAL

Les prix fl ambent encore ● A Médéa, comme dans les autres wilayas du pays, la vie devient de plus en plus dure

pour les ménages.

La menace du béton armé plane sur des centaines d’hectares de terres à

haut potentiel agricole dans la wilaya de Médéa. Du côté de la Direction des services agricoles (DSA), le constat est plutôt amer. L’extension des Plans directeurs d’amé-nagement urbain (PDAU), la création de nouveaux pô-les urbains ou la réalisation des projets de logements ou d’équipements publics se font souvent au détriment du fon-cier agricole. Selon des infor-mations recueillies auprès de la DSA, depuis la promulga-tion des procédures qui gèrent les modalités de transfert des terres agricoles vers l’urba-nisme, pas moins de sept sites considérés comme très ferti-les ont été défalqués au profit de l’urbanisme au niveau de la wilaya de Médéa. A titre d’exemple, 36 ha à El Omaria et 76 ha de terres agricoles à Béni Slimane ont été «dé-tournés» au profit du béton. Dans 80% des cas de défal-cation, la DSA a donné des avis défavorables. Ce constat est nettement confirmé par les observations du nouveau wali, Brahim Merad, lors de sa dernière sortie à travers les communes de la wilaya, où des décisions fermes d’annu-lation de divers projets et de restitution des assiettes fon-cières au secteur de l’agricul-ture ont été signifiées in situ. Au niveau de la commune de Sidi Naâmane (50 km à l’est du chef-lieu de wilaya), il s’agit de l’annulation du projet du pôle urbain, du même nom, qui devait s’étaler sur une assiette foncière de 20 ha amputée au secteur de l’agriculture à l’époque de l’ex-wali. Le même constat

est relevé du côté de la com-mune d’El Omaria où des particuliers ont esté en justice la commune pour le choix liti-gieux d’une assiette foncière choisie pour abriter un projet d’un pôle urbain. Le projet en question devait occuper une assiette foncière située sur des terres nourriciè-res d’un rendement agricole appréciable. Elles mettaient à l’abri du besoin plusieurs familles qui y tiraient leur subsistance. A Derague (15 km à l’ouest du centre ville de Médéa), un projet de construction de logements sociaux a été trans-féré par décision du wali sur une autre assiette foncière à vocation non agricole. Rappelons par la même occa-sion que le projet de construc-tion du centre d’enfouisse-ment technique (CET), réalisé au niveau de la commune de

Tamezguida, a pris quelque 10 ha de terres agricoles sans qu’il soit fonctionnel dans les normes requises en raison des glissements répétés de terrain. D’autres sites consti-tuant des surfaces agricoles très fertiles, apprend-on, sont toujours menacés par la pous-sée démesurée des périmè-tres urbains. L’exemple des centaines d’hectares de ver-gers arboricoles d’excellente qualité, situés entre la com-mune de Médéa et d’Ouzera, illustre, on ne peut mieux, cette situation anachronique que vit le secteur de l’agri-culture dans cette wilaya. Si à travers les diverses sorties du nouveau wali, quelque 40 ha de terres ont été restitués au secteur de l’agriculture, il reste beaucoup de dossiers très épineux sur le foncier agricole à assainir, tel celui des expropriations.

«La défalcation des terres agricoles obéit principale-ment à deux procédures. En premier lieu, s’il s’agit d’un projet d’envergure nationale ou régionale, c’est un comité interministériel qui devra trancher. Pour le deuxième cas, il s’agit du comité tech-nique de wilaya, dont nous faisons partie, qui se réunit pour décider de la défalcation d’une terre à vocation agrico-le au profit d’un autre secteur. Malheureusement, nous as-sistions, dernièrement, à une urbanisation effrénée et chao-tique sur des terrains dont la vocation n’est toujours pas définie par le cadastre. Plu-sieurs assiettes foncières agri-coles sont perdues de facto», explique, en conclusion, Benaoui Mustapha, directeur des services agricoles de la wilaya de Médéa.

M. Abdelli / A. Teta

BLIDA

Prolifération inquiétante de la mendicité

Le phénomène de la mendicité a pris des proportions dra-matiques dans la région de Blida. Les mendiants élisent domicile dans les principales artères de la ville, devant

les mosquées et les magasins, ou d’autres endroits fréquentés quotidiennement par les citoyens. La mosquée El Badr à Bab Sebt, au cœur de la ville des Ro-ses, en est un bon exemple. Dans différentes rues des villes de la wilaya, l’on rencontre plusieurs catégories de mendiants, notamment des femmes accompagnées d’enfants en bas âge. La plupart de ces, vrais ou faux, mendiants exhibent souvent des certificats médicaux abîmés pour attendrir les passants. Certains parmi ces derniers n’hésitent pas à glisser la main dans la poche dans l’espoir de contribuer à soulager la souf-france de ces mendiants, dont la plupart disparaissent à la tombée de la nuit pour revenir le lendemain aux endroits ha-bituels qui deviennent, par la force des choses, leurs chasses gardées. Ce qui pousse plusieurs Blidéens à penser que ce sont de prétendus pauvres qui appartiennent à un réseau de mendicité. D’autres croient plutôt qu’ils viennent des alen-tours immédiats des villes et des habitats précaires qui les en-tourent. «La quémande est devenue un art et non une honte. Des jeunes bien portant et assez bien vêtus chassent leurs proies dans les parkings. Leurs méthodes consistent à repérer dans les aires de station-nement, les propriétaires de véhicules récents qu’ils accostent avec un discours religieux attendrissant et une histoire émou-vante pour enfin leur demander de l’aide comme l’achat de médicaments coûteux, dont ils fixent aléatoirement le prix», nous dit un automobiliste. Néanmoins, même si la mendicité est devenue une profession pour certains, il ne faut pas nier l’existence d’une catégorie de vrais nécessiteux victimes de la pauvreté et de fléaux so-ciaux. Hocine Mallek

ÉDUCATION

L’UNPEF lance un préavis de grève Parce que les portes du dialogue sont fermées depuis une

année, nous comptons organiser un mouvement de pro-testation lundi prochain. Cette grève qui ne durera qu’une journée est une manière d’inciter la direction de l’éducation à nous recevoir et à prendre en charge nos préoccupations», c’est ce qu’a déclaré M. Hamr Errass, président du bureau de l’UNPEF dans la wilaya de Blida, lors d’une conférence de presse, organisée avant-hier. M.Hamr Erras a expliqué que cela fait plus d’une année que les représentants du syndicat essayent de décrocher une audience avec Mme Dardek, directrice de l’éducation au niveau de la wilaya de Blida, mais sans aucune suite favora-ble. «Nous avons beau envoyer des demandes mais sans que les responsables de cette direction daignent nous répondre. Pourtant, en janvier 2010, nous avons tenu une réunion avec Mme la directrice de l’éducation et nous nous sommes entendus sur plusieurs points, dont l’organisation de ren-contres périodiques à la fin de chaque trimestre. Tout cela n’a pas dépassé le stade de l’intention», a-t-il ajouté, tout en affirmant que ces rencontres sont fort indispensables, vu les immenses problèmes dans lesquels continue à sombrer le secteur. Il citera en ce sens les retards enregistrés dans le rè-glement des différentes indemnités, telles que les allocations familiales. Pis encore, de graves perturbations caractérisent le système des rémunérations. Selon le même intervenant, plusieurs employés n’ont toujours pas reçu leurs payes des deux derniers mois. «Lors de l’unique réunion que nous avons pu avoir en jan-vier dernier, la directrice de l’éducation nous a formellement promis que tous les employés recevront leurs indemnités au plus tard en février 2010. Depuis cette date, rien n’a été fait de concret et un grand mutisme a caractérisé cette direc-tion», affirmera-t-il. Il conclura en indiquant que ce mouvement de grève sera, en cas d’échec, poursuivi par d’autres mouvements similaires qui se prolongeront dans la durée. Rappelons que L’UNPEF compte près de 30% des travailleurs de l’éducation (ensei-gnants et corps communs) dans les rangs de ses adhérents.

Asma Bersali

L ’année 2011 s’annonce difficile pour les ménages à Médéa. En effet, dès le

début de cette nouvelle année, une flam-bée des prix des produits de première nécessité a été enregistrée chez tous les détaillants de la ville. Le prix du sucre est passé de 100 à 120 DA le kilo. Le litre d’huile est vendu à 160DA, alors qu’il ne faisait que 140 DA avant le début de l’année. Des pères de famille, rencontrés dans les marchés,déclarent trouver d’énormes difficultés pour faire leurs emplettes, notamment les fruits et légumes. Ils s’indignent devant cette nouvelle montée des prix de ces pro-duits indispensables au quotidien. Même

les commerçants détaillants affirment avoir été surpris par les nouveaux prix pratiqués par les grossistes de la ville de Médéa. «Les prix varient au gré des mar-chands de gros. Aucun document faisant état d’une augmentation officielle des prix n’a été transmis aux détaillants», soutient un commerçant. Un autre dé-taillant fustigera les services concernés qui, selon ses dires, laissent le marché soumis à la loi de l’anarchie. «Le citoyen est l’unique victime. Encore plus les fonctionnaires, dont les salaires ne dépassent pas le SMIG. Personnel-lement, je ne peux offrir à mes enfants des produits de luxe. Je pense surtout à

leur procurer une alimentation la moins chère possible», s’exclame un citoyen. A Médéa, comme dans les autres wilayas du pays, la vie devient de plus en plus dure pour les ménages. Cette inflation subite des prix des produits de première nécessité n’a laissé personne indifférent. Pour la plupart des chefs de famille, faire le marché et surtout remplir son couffin sont devenus un vrai calvaire. «Il est temps de penser à appliquer de vraies lois régissant les prix. Cela à l’instar de ce qui se fait dans le monde où les prix obéissent aux fluctuations de l’offre et de la demande», conclut un commerçant. A.T.

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El Watan - jeudi 6 janvier 2011 - 9

1 600 détenus recensés à la maison d’arrêt de Boussouf

CONSTANTINE INFO

● La structure, ouverte en 2002, n’a pas cessé de connaître d’importants mouvements de transfert depuis les pénitenciers des autres wilayas.

Le directeur de l’établissement pé-nitentiaire de Boussouf a reconnu l’existence d’une surcharge dans

le nombre des détenus lors d’une visite effectuée, hier, par une délégation de sénateurs, venus à Constantine dans le cadre d’une inspection sur les droits de l’homme. «L’établissement, réalisé en 1995 pour les personnes condamnées à des peines de longue durée, a été ouvert en 2002 avec une capacité théorique de 1 000 détenus; ayant une capacité maximum de 1 300 pensionnaires, il se retrouve actuellement avec 1 600 pri-sonniers», a-t-il déclaré. Selon le procu-reur général près la cour de Constantine, Madjid Abderrahim, «cette surcharge est due au transfert des détenus des autres établissements souffrant de ma-ladies chroniques, pour bénéficier des soins adéquats au niveau du CHU de Constantine; en plus cet établissement est le plus grand dans la wilaya, et il est souvent sollicité lors des mutations entre régions». Notre interlocuteur a précisé à cette occasion qu’un nouveau centre de rééducation sera réalisé du-rant le premier semestre de cette année à Tadjenanet, dans la wilaya de Mila, laquelle dépend administrativement de la cour de Constantine. «Cette structure d’une capacité de 300 détenus aura à alléger la tension sur les établissements de Boussouf et du Coudiat, dont les ca-

pacités sont désormais limitées», a pré-cisé le procureur général. Par ailleurs, le directeur de la maison d’arrêt de Boussouf a souligné devant la déléga-tion des sénateurs, que l’établissement assure des formations diverses au profit de 1 343 détenus, dont 121 inscrits au Bac, 121 au BEM et 136 autres dans la formation professionnelle. «Malgré le manque d’ encadreurs recrutés suivant

le dispositif du pré-emploi, qui hésitent à travailler dans ce types de structures pour diverses raisons, les détenus par-viennent à obtenir des résultas encoura-geants», affirme le directeur. «J’ai eu le Bac cinq fois et le DEUA deux fois, dont le dernier en droit d’affaires», assure un détenu, qui a présenté sa thèse de DEUA le jour même de la visite des membres du Sénat. Ratiba B.

NON-VOYANT ET SANS-TOITLA GALÈRE DE DJAMEL BELAÏD

V ivant dans des conditions difficiles depuis des mois, Djamel Be-laïd, non- voyant et sans-toit, attend toujours un geste de la part des

autorités de la wilaya pour trouver un épilogue à son calvaire. «Après plusieurs démarches auprès des autorités de l’APC et de la daïra d’El Khroub, j’ai été invité à me présenter au cabinet du wali en date du 21 novembre 2010, en vertu d’une convocation portant référence 193 du 2 novembre 2010, mais lorsque je suis arrivé sur les lieux, on m’a refoulé sans me donner d’autres explications», affirme Djamel Belaïd qui réitère son appel au wali de Constantine pour avoir droit à un logement décent pour sa famille. Cette dernière a été chassée d’une cave de la maison d’un particulier, louée à 3000 DA le mois, durant une année, à la cité du 8 Mai 45 (Beauséjour), dans la ville d’El Khroub. «Je suis non-voyant et je me retrouve aujourd’hui dans une situation précaire et sans toit, bien que j’aie déposé une demande de logement en 1999; ma femme, diabétique, et mon enfant de 12 mois sont hébergés chez des pa-rents, et moi je continue d’errer encore, jusqu’à quand notre souffrance devra-t-elle durer ? » s’interroge-t-il. S. A.

DES BULLETINS SCOLAIRES ÉGARÉS

Nos enfants ont repris le chemin de l’école depuis près d’une semai-ne, mais nous n’avons toujours pas reçu leurs bulletins de notes

sanctionnant le 1er trimestre», déplorent les parents d’élèves du lycée Hihi El Mekki. Ces derniers se demandent où sont bien passés ces bulletins scolaires que l’administration du lycée prétend avoir envoyés par voie postale au domicile des élèves le 18 décembre dernier. «Las d’attendre, certains parmi nous ont tenté d’en obtenir une copie auprès des responsables de cet établissement, pour toute réponse, on leur a opposé un refus net et catégorique», affirme, d’autres part, un parent d’élève dudit lycée. F. R.

UN NOUVEAU SECTEUR URBAIN POUR AÏN EL BEY

Le vieux projet de création d’un dixième secteur urbain, vient d’être officialisé par l’APC de Constantine. Cette dernière vient de valider

le lancement d’une étude pour l’ouverture de nouveaux secteurs. Le plateau de Aïn El Bey, qui a connu ces dernières années une importante extension urbanistique, où plusieurs nouvelles cités y ont vu le jour, regroupe aussi plusieurs administrations, des lotissements, ainsi que deux importantes structures universitaires, celles Mentouri et Ahmed Hamani, plus connue par Zerzara. Le nouveau secteur sera limité par les cités Boudjenana, 5 Juillet 1962 et les Mûriers. L’on saura qu’une antenne administrative ouvrira au cours du premier trimestre de l’an-née en cours. R. B.

ABSENCE DE BACS À ORDURES À LA CITÉ BAB DJEDID

L ’environnement est le problème de tout le monde; avant de combat-tre l’incivisme des citoyens qui s’opposent à un environnement sain,

il est de notre devoir de mettre en place les équipements consacrés à cela, ainsi que les moyens de transport des déchets.» C’est ce qu’a dé-claré le directeur de l’environnement de la wilaya de Constantine, Ben Abdallah Sadik, lors de son passage, hier, à la radio locale. La cité Bab Djedid, située à quelques kilomètres de l’aéroport Mohamed Boudiaf, a, selon lui, grandement besoin de ce genre d’équipements. «Depuis sa création, la cité n’en a pas bénéficié», se plaignent les habitants. Elle croule sous les ordures; la route y menant est encombrée par les déchets éparpillés ça et là, sur lesquels les gens sont obligés de mar-cher. Le lieux le plus proche, réservé au dépôt des ordures ménagères, se trouve à 60m de ces habitations. La plupart du temps, les citoyens ne s’embarrassent pas trop de transporter péniblement leurs sacs-poubel-les; ils préfèrent faire taire leurs consciences en les laissant sur place.

Oum Sallama M.

DINANDERIE La piste iranienne pour booster

la profession

DJIAR EN VISITE D’INSPECTION 150 MDA pour réhabiliter le complexe

de Sidi M’cid

La Chambre d’artisanat et des métiers (CAM) de Constantine compte faire

appel à des professionnels d’Iran pour tenter de booster la profession de la dinanderie, laquelle fait actuellement face à d’innombrables problèmes, no-tamment celui ayant trait à la rareté et la cherté de la matière première. C’est justement dans ce contexte que la CAM s’apprête à intervenir en im-portant du cuivre d’Iran, et ce dans la perspective de normaliser le marché et, partant, stopper l’érosion que connaît ce métier ancestral que d’aucuns iden-tifient comme étant le segment axial du riche patrimoine de la ville du Vieux Rocher. Sans nul doute, l’importation de cette matière essentielle constituera

un élément déterminant dans la poli-tique de réorganisation de ce métier dans la mesure où la CAM aura, ainsi, l’opportunité de mieux répertorier les artisans exerçant dans cette profession. Mais cette démarche suffira t-elle à convaincre ces derniers à rejoindre la Chambre d’artisanat et des métiers ? Ne serait-elle pas décryptée comme une sorte de soutien concomitant, autrement dit un approvisionnement en matière première en contrepartie d’une adhé-sion à la CAM ? S’il est clair que l’initiative d’impor-tation de la matière première prise par les responsables du secteur de la wilaya de Constantine trouvera des échos favorables, on s’attend, toutefois, à peu

d’engouement de la part des dinandiers exerçant dans l’informel pour se faire délivrer une carte d’adhérent. Il faut dire que la tentation de l’informel, qui rassemble près de moitié des artisans de Constantine, a pignon sur rue et, au fil des années, est devenue une tradition qui se transmet d’une génération à une autre. De nombreuses familles constan-tinoises ont adopté, en effet, ce style de vie et écoulent leurs produits sans passer par les canaux officiels. L’option de recourir à la matière premiè-re étrangère pour revitaliser le secteur leur sera certainement profitable car, comme ils ont, de tout temps, eu l’art de se débrouiller, ils sauront encore se… débrouiller pour se servir. L. R.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hachemi Djiar, en visite de trois jours à Constantine, à partir d’hier, a

affiché un satisfecit mitigé après avoir inspecté des infras-tructures relevant de son secteur dans la commune-mère. Il a d’ailleurs affiché son grand regret en se rendant au complexe de Sidi M’cid qui a connu une sérieuse dégradation, et dont les travaux de réhabilitation devraient s’élever à 150 MDA (millions), selon l’expertise réalisée par les services urbanisti-ques de la wilaya. A ce propos, le ministre a donné son accord de principe tout en recommandant que l’opération prenne en compte l’aspect sécuritaire du site pour en faire un espace

familial. A Bab El Kantara, où il a visité la maison de jeunes, Emir Abdelkader, les animateurs de cette structure n’ont pas raté l’occasion d’exprimer leur ras-le-bol face à la détério-ration de leur lieu de travail. Ce dernier a pourtant bénéficié récemment d’une opération de rénovation, mais dont les tra-vaux ont, semble-t-il, été bâclés. Par ailleurs, le ministre a eu à inspecter les travaux en cours pour la réalisation d’une piscine olympique au complexe Chahid Hamlaoui. Devant le retard constaté et la réévaluation du projet, passé de 390 MDA à 490 MDA, il n’a pas manqué d’insister sur la nécessité de confier ce genre de projets à des entreprises spécialisées. F. Raoui

SURCHARGE DANS LES ÉTABLISSEMENTS PÉNITENTIAIRES

Un nouveau centre pour 300 pensionnaires sera réalisé à TadjenanetP

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PRÉCISIONSuite à notre article intitulé: Un élu agressé au cimetière central, nous avons reçu la précision suivante de l’APC de Constantine: «Concernant la personne citée dans l’article, il s’agit bel et bien de Laïd Ghomrani, directeur de l’entreprise communale de gestion des pompes funèbres de Constantine, sauf qu’il n’est pas membre de l’APC.» R. C.

ERRATUMSuite à notre article paru mardi 4 janvier 2011, sous le titre : Locaux commerciaux de l’université Mentouri, les exploitants interdits d’accès, nous rectifions la chose suivante: il s’agit des responsables des œuvres sociales, et non du CNES, comme il a été mentionné, sachant que celui-ci n’existe plus.

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Dans le cadre du pro-gramme de dévelop-pement des communes

côtières de la wilaya d’Oran, la daïra de Aïn El Turck vient de bénéficier d’une enveloppe de 43 milliards de centimes pour la réalisation de projets structurants. Selon des sour-ces proches, cette enveloppe financière sera consacrée à la réalisation de 32 grands projets dans le cadre du plan communal de développement PCD. Une grande partie de cet argent sera utilisée pour la réhabilitation du réseau d’as-sainissement, de l’AEP, de la voirie et de l’éclairage public, au niveau des communes dé-pendant de la daïra de Aïn El Turck. Il est prévu, aussi, la réalisation de gares routières, de deux groupes scolaires de 12 classes chacun, d’un lycée, d’un CEM, le raccordement au gaz naturel pour des habitants de Bousfer et d’El Ancor. Tous ces projets visent à améliorer le cadre de vie des citoyens et à mettre tous les moyens voulus pour accueillir dans

les meilleures conditions les milliers d’estivants qui affluent chaque année vers les plages de la corniche oranaise. D’autre part et selon les mêmes sour-ces, les travaux de réalisation du front de mer, au niveau de la plage de St Germain dans la commune de Aïn El turck, connaissent une avancée no-

table. Le front de mer, qui sera réalisé en prolongement des travaux d’aménagement de la grande placette de Aïn El Turck, s’inscrit dans le cadre du programme de développement communal PCD, pour un coût de 1,5 milliard de centimes. Nos sources indiquent que le projet prévoit l’aménagement

d’espaces verts et d’aires de jeux pour les enfants. Pour le lancement des travaux, il a été procédé à la démolition de cinq kiosques désaffectés érigés sur cette placette. L’opération de démolition a eu lieu en pré-sence du président et des élus de l’APC ainsi que du chef de daïra. B. M. A.

Les créances du centre d’Es-Sénia de la Sonelgaz, détenues auprès de ses

abonnés, ont atteint 144 milliards de centimes au cours de l’année 2010. La majorité des créances concerne des abon-nés ordinaires ou de basse tension de la daïra d’Es-Senia, notamment au niveau de la commune de Sidi Chahmi. Selon le bilan de ce centre de distribution, qui gère 125.000 abonnés en électricité et 44.000 en gaz, les créances des abonnés de cette daïra avoisinent les 40% du taux global des créances. Les créances du centre de la Sonelgaz d’Es-Sénia restent élevées malgré les campagnes de recou-vrement lancées durant la même année. Ces campagnes lancées par ce centre, qui couvre 24 communes de la wilaya, ont ciblé en particulier la commune de

Sidi Chami. Les services techniques de la Sonelgaz adressent régulièrement des mises en demeure aux mauvais payeurs pour récupérer les créances mais de nom-breux abonnés, en particulier les déten-teurs de petits commerces, ne répondent pas. Pour récupérer ces créances, les agents de la Sonelgaz procèdent à des coupures de courant électrique afin de contraindre les mauvais payeurs à hono-rer leurs factures. Parallèlement à cette opération de traque des mauvais payeurs, la direction commerciale de la Sonelgaz lance périodiquement des opérations de contrôle pour lutter contre les branche-ments illicites. Des équipes anti-fraude de Sonelgaz sillonnent les localités de la wilaya réputées par ce phénomène notamment à Chteïbo et Haï Bouâmama

(ex-El Hassi). Durant la période allant de 2009 au mois de mars 2010 pas moins de 4.433 cas de piratage d’électricité à partir du réseau ont été détectés à travers 20 zones réparties sur les localités Coca, El Kochet à Bouamama, Sidi El Bachir, Kouchet El Djir, Douar Belgaid, Sidi El Bachir, Canstel, les Amandiers, El Barki. Concernant le piratage à partir des compteurs, les équipes de la Sonelgaz ont recensé 791 cas et 146 plaintes contre les fraudeurs ont été déposées. Outre le préjudice financier, les branchements illicites provoquent de graves dommages au réseau électrique de la Sonelgaz. Une quarantaine de transformateurs ont été ainsi détériorés. Le taux de perte d’éner-gie à cause des branchements illicites est estimé à 23%. Cherifa K.

Une opération pilote de sensibilisation des citoyens sur l’im-portance du tri des déchets ménagers a été lancée dans la

commune de Misserghine sur initiative de l’APC. Une dizaine de bacs à ordures ont été installés dans trois endroits différents. Le pre-mier aux portes de l’école primaire Bachir El Ibrahimi et du CEM Moufdi Zakaria, le second à proximité de la polyclinique et le troi-sième aux portes du marché. Tefarchet Allel, maire de Misserghine, expliquera que le choix des endroits de dépôt de ces bacs n’est pas fortuit. Ceux qui sont déposés à proximité des établissements sco-laires permettront d’habituer les enfants à trier les ordures en papier dans le bac portant cette indication et ceux en plastique dans le bac

réservé aux déchets de cette matière. Les bacs portent les indica-tions papier et cartons, plastique et verre. Le maire ajoute qu’il a été convenu de consacrer des cours sur les thèmes du tri des déchets et du recyclage. Les bacs déposés aux portes de la polyclinique sont destinés à la sensibilisation des femmes et ceux déposés aux portes du marché à toutes les personnes qui s’y rendent. Notre interlocu-teur a ajouté qu’une jeune fille a été recrutée dans le cadre du dis-positif d’aide à l’insertion professionnelle DAIP pour sensibiliser les écoliers sur l’importance du tri des déchets. L’on saura que cette jeune fille disposera des déchets collectés pour les revendre aux recycleurs. R. K.

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 9

43 milliards de centimes débloqués pour Aïn El Turck

144 milliards de créances impayées

Une opération de sensibilisation concernant le tri des déchets Les éléments de la 19ème sûreté urbaine ont élucidé une affaire de

cambriolage commise au quartier de Cité Petit, mardi dernier. Les malfaiteurs étaient cagoulés lorsqu’ils ont investi la maison qu’ils ont dévalisée. Selon les éléments de l’enquête, les membres de cette bande, au nombre de 5, âgés entre 17 et 20 ans, ont pris en otage la propriétaire, une femme âgée de la cinquantaine. Ils l’ont ligotée et lui ont volé pour près de 70 millions de centimes de bijoux et une importante somme d’argent. Dès que la plainte a été déposée, les éléments de la 19ème sûreté urbaine ont suspecté les jeunes du quartier ayant des antécédents judiciaires. Cette piste a permis d’arrêter tous les éléments de cette bande et de récupérer la totalité du butin, le jour même. Les cinq mis en cause seront pré-sentés aujourd’hui au juge d’instruction près le tribunal de la cité Djamel pour association de malfaiteurs et vol qualifié. R. K.

Dans le cadre de la lutte contre le transport clandestin, durant l’année 2010, le service de la voie publique de la sûreté

de la wilaya d’Oran a mis en fourrière 400 véhicules, selon un bilan présenté par le chargé de communication de la police. Des véhicules de transport autorisés font partie du chiffre avancé. Ces derniers ont commis des infractions graves au code de la route. Par ailleurs, le même service a enregistré le retrait de 6661 permis de conduire, durant l’année 2010. Les automobilistes passibles de cette sanction ont soit grillé un feu rouge, soit pas respecté les plaques de signalisation, effectué une manœuvre dangereuse ou utilisé le téléphone portable en condui-sant. S’agissant de l’excès de vitesse, l’infraction à l’origine du plus grand nombre d’accidents de la circulation au niveau national, le bilan indique que le radar a enregistré 10570 cas. Par ailleurs, pour stationnement dans des zones interdites, le service des sabots a concerné 11814 véhicules. D’autre part, pour défaut de port du casque, 1476 motocyclistes ont été sanctionnés. Le chargé de communication de la sûreté de wilaya a ajouté que 32574 contra-ventions ont été établies par les éléments du service de l’ordre pu-blic régulant la circulation à travers Oran, en 2010. Il a précisé que, durant la même période, 2657 infractions au code de la route ont été enregistrés. R. K.

Une Association Médicale pour la Promotion de l’environ-nement «wikaya» vient d’être créée à Oran. Selon son

président, M.Ziane, cette association aspire à faire connaître les préoccupations des citoyens en matière de santé publique et de la protection de l’environnement auprès des autorités locales et des opérateurs économiques tout en étant un espace d’échanges et de réflexion entre des médecins et des universitaires. Elle envisage, dans le cadre de son programme d’action 2011, d’organiser une série d’actions qui seront soutenues avec des jour-nées d’études, des conférences-débats sur l’environnement et les maux sociaux. T. K.

«1100 travailleurs de la commune, comprenant 655 éboueurs, 400 gardiens et 57 chauffeurs de poids lourds, seront intégrés dans leurs postes respectifs par la Fonction publique et, ce, à partir du 20 janvier 2011». C’est ce qu’a indiqué M.Mentefekh, secrétaire général du conseil syndical de l’APC. Une intégration qui fait suite, selon notre interlocuteur, à l’adoption du plan de gestion par la Fonction Publique gelé depuis 2003. «Un gel qui a eu pour conséquence la perte de 9 000 postes d’emploi durant ces 7 années» a-t-il déploré. Ce même syndicaliste insiste sur la confirmation des travailleurs concernés sans qu’il soit besoin d’un recrutement externe. Il a tenu à préciser, en outre, que des critères seront exigés dans le choix des postulants, à savoir l’ancienneté, la qualification ainsi que la situation familiale. Une cellule de suivi a été créée en ce sens et qui comprendra un membre du syndicat. Hadj Sahraoui

ORAN INFO

● Une grande partie de l’enveloppe octroyée sera utilisée pour la réhabilitation du réseau d’assainissement, de l’AEP, de la voirie et de l’éclairage public dans toutes

les communes dépendant de la daïra de Aïn El Turck.

SONELGAZ - ES-SÉNIA

MISSERGHINE CITÉ PETIT UNE BANDE DE CAMBRIOLEURS ARRÊTÉE

CIRCULATION ROUTIÈRE 488 VÉHICULES MIS EN FOURRIÈRE EN 2010

ENVIRONNEMENT «WIKAYA», UN NOUVEL ESPACE D’ÉCHANGE

APC D’ORAN 1100 TRAVAILLEURS DE LA COMMUNE CONFIRMÉS DANS LEURS POSTES

DÉVELOPPEMENT LOCAL

PH

OTO

: A

BD

ELK

RIM

Le programme inclue l’aménagement du front de mer de la cité balnéaire

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 10

Projets de développement en suspens

BOUMERDÈSURBANISATION INTENSIVELes copropriétaires du bâtiment 38 de la cité des 1200 Loge-

ments à Boumerdès montent au créneau pour dénoncer la modification du plan de masse initial de leur cité par les services de l’OPGI. Les plaignants accusent ces derniers de faire dans la spéculation foncière et de n’avoir pas respecté le plan initial pour la reconstruc-tion des blocs effondrés lors du séisme de 2003. L’OPGI s’apprête, selon eux, à implanter le bloc 32 à l’intérieur de la cité et à quel-ques mètres seulement du bloc 38 pour récupérer une importante assiette de terrain qui donne sur la route. Ce qui est contraire à la réglementation en vigueur et aux attentes des habitants de la cité qui réclament l’aménagement du site en question en espace vert, comme ce fut le cas avant le séisme. Les travaux de délocalisation du bloc concerné ont été entamés fin 2006 avant d’être repris en octobre dernier, au grand mépris des résidants. Ces derniers indi-quent que les travaux ont été effectués à une dizaine de mètres des fondations du bloc 38 ; ce qui accentue les risques d’effondrement de leurs maisons à la moindre secousse tellurique. R. Koubabi

APC DE DELLYSARCHIVES TRONQUÉESLes citoyens nés en 1981 et au 2e trimestre de l’année 1983 à

Dellys sont confrontés à l’impossibilité d’obtenir leur extrait d’acte de naissance 12S. Ce document indispensable pour la déli-vrance des documents d’identité biométriques leur est tout simple-ment inaccessible. La raison en est que les archives pour ces périodes avaient été com-plètement détruites, au milieu des années 1990, par un groupe ter-roriste, en incendiant alors le bureau de l’état civil de la mairie. Un responsable du service de l’état civil nous dira qu’une commission mixte, présidée par un magistrat, vient d’être installée par le wali afin de procéder à la reconstitution des archives brûlées. Néan-moins, les citoyens reprochent aux autorités compétentes d’avoir «négligé leur cas durant toutes ces années». Avant le passage aux documents biométriques, on délivrait aux citoyens touchés par ce problème des pièces d’état civil à base des livrets de famille, tout en joignant une «attestation de non existence de registres pour cette période», a expliqué un agent de l’état civil. En revanche, exceptées pour ces deux catégories, le 12S est dé-livré dans la journée même aux citoyens nés à Dellys et résidant dans d’autres communes. Rencontré au siège de la mairie, un jeune résidant à Sidi Namane (Tizi Ouzou) et né en 1975 à Dellys, nous a affirmé qu’il a pu avoir ledit document en quelques heures seulement. Le responsable de l’état civil nous a expliqué dans ce contexte que son service fait tout son possible, concernant les demandeurs résidant dans d’autres wilayas, pour leur éviter de s’y déplacer plus d’une fois. S. B.

FIGUIER MARCHÉ SUR LA RN24Des commerçants ambulants de fruits et légumes s’installent

quotidiennement des deux côtés de la RN24 au niveau du village Figuier, à l’est de la commune de Boumerdès. Cette occupation «illé-gale et dangereuse», dira un élu à l’APW, a pourtant été interdite un moment. C’était du temps où l’ex-wali de Boumerdès, M. Merad, dé-crétait sa «détermination à restaurer l’autorité de l’Etat». On avait mobilisé les forces de l’ordre pour interdire aux commerçants de s’installer au bord de la route. Mais quelques jours seulement après l’intervention de la gendarmerie, ceux-ci ont réinvesti les lieux pour s’installer à nouveau sans être inquiétés. La détérioration de l’auto-rité de l’Etat se mesure ici au fait qu’un espace aménagé, au bord de la route, pour près d’un milliard de centimes pour faire office de marché, est actuellement à l’abandon. Preuve que la «restauration de l’autorité de l’Etat» n’a jamais été autre qu’un slogan de campagne. «On l’utilise lorsque des élections ou des promotions dans l’échelle des postes de responsabilité sont annoncées. Passés ces rendez-vous, les dossiers des problèmes de la cité et du citoyen sont rangés dans le tiroir,» commente un habitant de Boumerdès. K. O.

KABYLIE INFOCOMMUNE DES ISSERS

● De nombreux projets proposés par l’APC attendent leur inscription par les autorités compétentes.

Plusieurs projets de grande utilité publique dans la commune des

Issers (25 km à l’est du chef-lieu de wilaya, Boumerdes), sont en suspens. Ces projets, indispensables pour amor-cer une dynamique de déve-loppement au niveau de la municipalité, buttent sur des entraves et lenteurs adminis-tratives, indique le P/APC, M. Chetta, qui déplore l’ab-sence de suite à la demande de la commune pour l’exten-sion de la zone industrielle, introduite en 2008 auprès des services concernés de la wilaya. «Depuis plus de deux ans, notre requête est restée lettre morte ; une situation qui ne sert pas l’intérêt de nos jeu-nes, dont la majorité souffre d’un chômage endémique», ajoute M. Chetta, rappelant qu’un même sort a été ré-servé «à notre démarche d’élargissement du cimetière d’Issers-ville, actuellement saturé». Concernant l’abat-toir communal, touché par le tracé du dédoublement de la voie ferrée Thénia-Tizi Ouzou, le premier magis-trat de la commune consi-dère comme «insuffisant» le montant de un milliard de centimes accordé pour le projet de délocalisation, qui, réclame M. Chetta, nécessite le double. Le retard qu’ac-cuse le projet de réalisation d’un hôpital, d’une capacité de 60 lits, au chef-lieu com-munal, «écœure» en outre le maire des Issers. «C’est une promesse qui nous a été faite en janvier 2009 par le premier responsable du sec-teur au niveau de la wilaya. Malheureusement, jusqu’à

présent nous n’avons rien vu venir», se désole notre interlocuteur. Un autre engagement simi-laire, indique-t-il, est resté au stade d’annonce voilà 3 ans. Il consiste en l’extension du dispensaire de la ville et de sa dotation d’une ambulance et d’un médecin spécialiste. La mise en service de la salle de soins du village Tomazo, à 3 km du chef-lieu, se fait, elle aussi, toujours attendre. «Plus de 2 ans après sa réalisation, cette structure de santé n’est pas encore opérationnelle, ce qui péna-lise plus de 400 familles de cette localité. La direction de wilaya de la santé et de la population a été interpellée à ce sujet», fera remarquera M. Chetta en relevant par ailleurs le retard accusé par sa commune en matière de raccordement au réseau du gaz naturel. «Il n’y a que

le chef-lieu communal, et pas tous les quartiers, qui est alimenté en gaz de ville. Pis encore, cette année, on ne nous a accordé que deux projets devant profiter à Mi-lac et au Village agricole», relève notre interlocuteur qui réclame à l’OPGI de raccor-der au réseau Gaz naturel les cités des 156 logements, des logements évolutifs, ainsi que la Coopérative Boudiaf, au chef-lieu communal. En matière d’alimentation en eau potable, le P/APC in-dique avec amertume que les habitants des villages Iwanoughen, Ighoumrassen, Bouider, Bougaoua et Bou-chakour, attendent l’eau po-table depuis l’indépendance, comme ils attendent aussi le revêtement des routes de la commune, quasiment dégradées dans leur tota-lité. «Pour y remédier, nous avons inscrit 20 km de route

à revêtir», ajoute le mai-re. Le retard accusé par les services concernés dans la validation du Projet de proxi-mité de développement rural intégré (PPDRI), qui prévoit notamment l’aménagement et l’ouverture de pistes au niveau des villages d’Ighou-mrassen et Iwanoughen, préoccupe également le P/APC des Issers, qui estime que sans «sans la révision du plan directeur d’amé-nagement urbain (PDAU), notre commune ne pourra jamais connaître un essor de développement durable ; surtout lorsqu’on sait que le périmètre urbain est actuel-lement saturé et que le futur barrage, implanté sur le ter-ritoire de notre commune, en grignotera environ 800 ha. Faut-il noter aussi que sa révision ne se fait qu’une fois tous les 20 ans», conclut-il. Yacine Omar

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La commune des Issers veut sortir de la morosité

Une douzaine de villages de la com-mune d’Afir ne sont pas encore rac-

cordés au réseau d’assainissement. Les services de l’hydraulique y ont recensé plus de 1200 fosses sceptiques ; ce qui présente une véritable menace pour l’en-vironnement et la santé des habitants. Interrogé, le P/APC précise que six vil-lages seront raccordés incessamment au réseau d’assainissement. Les travaux ont été lancés au début de l’année écoulée, mais ils sont bloqués à cause des problè-mes de financement. Les habitants de cette région se disent marginalisés par les autorités de la wilaya. «On ne nous considèrent plus comme des habitants de la wilaya. Cela fait plus de vingt ans que nous n’avons pas d’eau potable. Les services de l’hy-draulique ont déboursé des centaines de milliards dans les travaux de raccorde-ment au réseau AEP, mais aucun foyer de la région n’en est alimenté», déplore Rachid, un habitant d’Imchouka. Le

recours au blocage du siège de l’APC semble être la seule alternative des villa-geois pour se faire entendre et mettre fin à leurs difficultés. Il y a une semaine, des dizaines de citoyens du village Bhalil ont exprimé leur colère par un sit-in devant le siège de l’APC, réclamant la rénova-tion des caniveaux et le revêtement des pistes de leur localité. Mais les responsa-bles locaux n’ont rien à leur offrir. Quinze jours auparavant, c’étaient les habitants d’Imchouka, Ichaâvathen et Tala Arous qui ont pris d’assaut le siège de la même institution pour se plaindre des problèmes inhérents à la dégradation des routes, au manque de ramassage scolaire et à la persistance de la pénurie d’eau potable. Le P/APC indique que les enveloppes financières – 36 millions de dinars 2010 – accordées à sa commune ne suffisent plus pour satisfaire aux sollicitations de ses administrés. «Nous avons une population de 14 000 habitants dissé-

minés sur 24 villages ; la grande partie des enveloppes qui nous sont accordées est consommée dans le revêtement des routes et le raccordement au réseau d’assainissement», explique le P/APC qui impute l’absence de l’eau aux pica-ges illicites, à la vétusté du réseau et au manque de forages. «Pour le moment, on n’a rénové que le réseau alimentant les villages d’Azrou, Chega et Imchouka», précise-t-il en rappelant les contraintes auxquelles font face les services concernés pour le raccordement de la commune au réseau de Taksabet. Il cite en exemple le projet portant réalisation d’une station de re-foulement à Benhamza (Baghlia), et les nombreux forages non encore lancés à cause des problèmes de terrain. Ce qui laisse déduire que la fin du stress de l’eau courante dans les foyers ne pourra intervenir qu’après la mise en service de la station de dessalement de Cap Djenet. R. Koubabi

Les villages non assainis à Afi r

El Watan

Recherche pour son bureau de Boumerdès des corres-pondants pigistes pour les localités de Khemis El Khechna, Les Issers, Chabet El Ameur, Bordj Menaiel, Ammal, Beni Amrane, Cap Djinet, Baghlia, Kedara et Larbatache. Conditions : - Maîtrise du Français - Résider dans la localité(Expérience souhaitée et téléphone indispensable)Déposer une demande manuscrite, un CVet 2 articles inédits traitant de sujets d’information de proximité au bureau de Boumer dès sis à : Cité des 1200 lgts, Bt 86, cage C, N° 04, Boumerdès. Tél : 024 81 72 49

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L’aérogare de l’aéroport du 8 Mai 1945 se trouve dans un piteux état. En cette pério-

de hivernale, le chauffage faisant défaut à la structure, voyageurs et différents agents des corps en exercice y grelottent. «Ce n’est pas du tout évident de travailler dans de telles conditions», se plaint un commis de l’Etat. Le toit s’est transformé, en de nom-breux endroits, en tamis, et à la moindre chute de pluie l’aéroga-re est inondée. Cette situation qui ne date pas d’hier, a été signalée à maintes reprises. Les murs de l’enceinte ont par ailleurs besoin d’un coup de pinceau. L’indis-ponibilité de chaises en quantité suffisante indispose les usagers. La sonorisation laisse, quant à elle, à désirer, tout comme les toilettes où l’eau n’est pas tout le temps au rendez-vous. Consi-déré pourtant comme l’un des plus rentables du pays, l’aéroport de Sétif continue de fonction-ner, à défaut d’un restaurant, avec une gargote indigne d’une telle infrastructure, ayant pour-tant consommé de gros budgets, mais pourvue seulement de deux boutiques (un bureau tabac et un magasin d’artisanat). La struc-ture qui boucle presque dix ans mérite mieux, d’autant plus que l’argent ne manque pas. L’ins-cription d’une autre aérogare devient donc une urgence. Le laisser-aller de ses gestionnaires a porté un sacré coup aux lieux qui tombent de jour en jour dans la décrépitude. Comme un malheur n’arrive jamais seul, le trafic fait grincer des dents. La suppression de nombreuses

rotations sur Alger, assurées par Air Algérie, incommode de nom-breux habitués. Pour l’illustra-tion, le vendredi, l’aéroport fait relâche et en début de semaine, (dimanche), point de vol le ma-tin. Pis encore, cette destination est tout simplement supprimée le lundi. Cette manière de faire des programmeurs de la compagnie nationale est pointée du doigt par de nombreux clients. «L’annu-lation de certains vols du matin pénalise les gens de la région ayant des affaires à régler dans la capitale. Avec un tel procédé la compagnie, qui n’a pas pris en considération le volume du trafic généré par une telle liaison,

porte un sacré coup à l’aéroport, pourtant rentable», diront des universitaires et des opérateurs économiques de la région, sanc-tionnés plus que jamais par un tel «plan de vol». Ne comprenant pas le silence radio des autorités locales et des représentants du peuple, pas du tout offusqués par la «chute» de l’infrastructure en question, nos interlocuteurs interpellent les responsables d’Air Algérie pour rectifier le tir, car l’aéroport de-vant accueillir dans les prochains mois de gros porteurs, lesquels auront la latitude de se poser sur une piste de plus de 2 900 m (en attendant son extension

à 3 200 m comme exigé par le président de la République lors de sa dernière visite), doit non seulement rentabiliser les inves-tissements consacrés mais jouer pleinement son rôle en tant que tel. Il convient de souligner qu’il marque aussi de bons points d’année en année. Pour preuve, l’année 2010 a été ponctuée par 3 201 mouvements commerciaux. Le trafic des voyageurs est lui aussi en hausse. Pour l’illustra-tion, 201 445 passagers, dont 169 953 du réseau international ont transité, l’année écoulée, par l’infrastructure, en mesure de faire mieux.

Kamel Beniaiche

Des paradoxes à la pelle

SALEH BEY

6 milliards de dinars pour la relance

● De nombreuses défaillances caractérisent ce lieu, qui est pourtant la vitrine de la capitale des Hauts-Plateaux.

Une enveloppe de près de 6 milliards de dinars est allouée à la daïra de Saleh Bey pour le financement de nombreux projets de

grande envergure. Entrant dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, les opérations retenues toucheront bon nombre de secteurs et concerne-ront, entre autres, l’amélioration urbaine du chef-lieu des communes de Saleh Bey, Boutaleb et El Hama ainsi que le développement du tourisme à Ouled Teben et El Hama. Aussi, 70 MDA (millions) de dinars ont été injectés dans la réalisation d’une unité secondaire de

la Protection civile et 150 MDA dans la construction d’un centre culturel à Saleh Bey. De son côté, le conservateur des forêts a indiqué qu’un montant de 770 MDA a été dégagé pour la plantation fruitière et le renouvellement des réseaux routiers. La rénovation du centre de repos pour personnes âgées est également prévue, tout comme la réalisation d’une gare routière. Le raccorde-ment en gaz naturel de près de 2 800 foyers des communes de Saleh Bey est le point fort de cet ambitieux programme devant générer des centaines d’emplois directs. Chaïma B.

Désirant passer quelques jours de repos dans une station thermale en Tunisie,

Abdelhamid Chalabi, un Sétifien de 61 ans, ne s’est à aucun moment douté qu’il allait être, non seulement refoulé, mais humilié par la police des frontières tunisiennes en faction au poste de Layoune(côté tunisien). Ainsi, ce «touriste» se présente le 30 décembre 2010, aux environs de 21 heures, au poste précité, mais sa barbe intrigue les Tunisiens qui sont, le moins qu’on puisse dire, aba-sourdis de constater qu’il voyage avec un passeport contenant une photo avec barbe. Ce «signe particulier» était suffisant pour

refouler le citoyen algérien, un entrepreneur de fonction. Pour ne pas laisser de traces, les policiers tunisiens qui n’ont pas omis de sou-mettre le voyageur à un interrogatoire mus-clé, entrecoupé de moqueries et de propos blessants, n’ont pas voulu notifier ce refus d’entrée. Touché dans son amour propre, le malheureux voyageur rebrousse chemin aux environs de minuit. Avant de regagner le domicile familial, il a tenu à informer le chef du poste de la police des frontières algériennes. Celui-ci dresse un procès-verbal. Choqué par cet inattendu dé-sagrément, l’infortuné citoyen s’est rappro-

ché hier de nos bureaux pour rendre public ce fait qui n’est pas un cas isolé. «Il m’est im-possible d’oublier de sitôt ma mésaventure à la frontière tunisienne, où la police de ce pays, qui n’a rien d’ami ni de frère, a touché à l’amour-propre d’un honorable citoyen algérien. Des heures durant, les policiers tu-nisiens m’ont traité comme un malfrat alors que j’étais en règle. Ce n’est ni un tort ni un crime que de voyager avec une barbe visible sur mon passeport», dira, non sans une cer-taine amertume, Abdelhamid qui demande, non seulement réparation, mais une interven-tion de l’Etat algérien. K. B.

OPÉRATION «COUP-DE-POING» DE LA POLICE

La brigade d’investigation et de recherche de la sûreté de wilaya maintient le cap sur la lutte antidrogue. En

effet, ladite brigade vient de réussir un autre coup de fi-let. Cette fois-ci, c’est un repris de justice, A.T., 22 ans, qui a été arrêté et mis en détention préventive. L’opéra-tion enclenchée grâce à des informations, suivies d’une perquisition au domicile du suspect dans la cité Ya-hiaoui (périphérie de Sétif), a permis de mettre la main sur 134 plaquettes de psychotropes (Rivotril 2 mg), soit environ 938 comprimés. Près de 60 cartouches pleines et 24 vides, pour fusil, ainsi qu’une boîte de souffre noir d’environ 250 g, ont été également saisies. De son côté, la police judiciaire a arrêté, le 27 décembre dernier, un jeune homme, L.A., âgé de 17 ans, en possession d’un lot de boissons alcoolisées. Ce dernier qui s’apprêtait à écouler 240 bouteilles de bière, 12 bouteilles de vin blanc et 02 autres de vin rouge, au niveau de la zone d’activité(ZEA), a été mis derrière les barreaux. D’autre part, les éléments de la brigade de la gendarmerie natio-nale de Sétif ont démantelé, avant-hier 4 janvier, un ré-seau de trafiquants de stupéfiants. Le groupe, composé de 4 personnes, écumait la cité des 1014 logements; il était en possession de 1 500 comprimés de Rivotril, Par-kidy et Sowel, d’une valeur de 1 05 000 DA, sachant que le comprimé coûte 70 DA. Dounia B. et Leïla B.

AÏN ROUA20 LOGEMENTS SOUS SCELLÉS

Les habitants de la commune de Aïn Roua, située au nord de la wilaya de Sétif, n’ont pas manqué

d’afficher leur crainte et leur mécontentement vis-à-vis du retard enregistré dans l’affichage des listes des attributaires des 20 logements sociaux achevés depuis plus de 18 mois. Ayant longtemps souffert des poids de la sous-location, les citoyens concernés, n’entrevoyant toujours pas le bout du tunnel, demandent l’intervention rapide des responsables. A ce propos, le P/APC a indi-qué qu’une commission d’attribution est en place pour étudier les dossiers et faire profiter les plus nécessiteux des postulants. Abderezak M.

GUELTA ZERGA LES RIVERAINS ULCÉRÉS PAR UNE DÉCHARGE PUBLIQUE

Les riverains de la décharge publique à ciel ouvert de la commune de Guelta Zerga, située à 6 Km au nord

de la ville d’El Eulma, sont totalement désemparés face aux effets nocifs provenant de cette décharge. En plus des odeurs nauséabondes, les fumées et les sachets en plastique leur empoisonnent la vie. Ulcérés par cette situation qui dure depuis des années, les riverains ne savent plus quoi faire. Certains d’entre eux ont tout simplement abandonné leur habitation pour se réfugier ailleurs, rien que pour échapper à ce calvaire, nous dit un résidant de la cité Samaï, qui subit de plein fouet tou-te la saleté dégagée par la décharge. Il est à noter qu’un centre d’enfouissement technique (CET) est en cours de réalisation, mais en attendant son exploitation, les riverains continuent de subir tous les effets de ce foyer de nuisances dont l’emplacement a été dénoncé depuis des années. L. Bourdim

BAZER SAKHRA DÉMOLITION DE 14 CONSTRUCTIONS ILLICITES

Les démolitions des constructions illicites, qui pul-lulent dans de nombreuses localités de la wilaya se

poursuivent toujours. A cet égard, 14 habitations situées à Bazer Sakhra, plus particulièrement aux lieux-dits Ouled Bedrouh et Nouasser, ont été détruites avant-hier matin. Cette opération n’a pas été, évidemment, du goût des occupants, insatisfaits d’une telle décision, mais la forte présence des agents de la sécurité a dissuadé les mécontents. L’on apprend, par ailleurs, que l’opération touchera prochainement d’autres régions. L. B.

Mésaventure d’un voyageur refoulé d’un poste frontalier tunisien

El Watan - jeudi 6 janvier 2011 - 10

SÉTIF INFOAÉROPORT DU 8 MAI 1945

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Le marché informel en Algérie continue de pré-occuper pour ce qu’il

génère de dégâts sur l’écono-mie nationale. Certains trou-vent qu’il tire sa quintessence du marché formel qui l’ali-mente et participe paradoxa-lement à la création de postes d’emplois. D’autres trouvent que ce phénomène a son pendant politique et que les pouvoirs publics n’ont pas la volonté de le combattre pour des raisons liées à la paix so-ciale. Certaines voix refusent même d’emprunter à la lexi-cologie qui parle de guerre et de lutte contre l’informel. Le marché formel risque d’être donc absorbé par l’informel, qui reste d’ailleurs son pen-dant naturel, tellement il est devenu tentaculaire. Il y a risque également sur la mise à niveau de la production na-tionale et sur le recouvrement des impôts car l’informel y échappe aujourd’hui. Tiaret, qui compte quelque 30.672 commerçants dûment affiliés au registre du commerce dont

14.722 détaillants, 8316 dans les services, 5558 dans l’in-dustrie, 1544 grossistes et 120 importateurs, n’est pas épargné. Bien plus, l’infor-mel semble gagner du ter-rain et il devient difficile de le circonscrire. Les chiffres, évoqués en marge de la jour-née d’information organisée par la Chambre de commerce et d’industrie «CCI-Sersou», sont loin de corroborer la réalité du terrain à voir pous-ser comme des champignons, ici et là, des marchés dits informels.

ÉVASION FISCALE

À vrai dire, dira d’emblée M. Ahmed Djebara, expert «Il y a aujourd’hui des diffi-cultés dans le contrôle et les dangers encourus par les consommateurs». Une situation induite, se-lon le conférencier, par «le chômage et subséquemment la dissolution de 70% du potentiel industriel de la ré-gion». Avec des prix inci-tatifs, les produits proposés

sont souvent contrefaits. Il y a en plus de la fraude et l’évasion fiscale, l’absence de registre de commerce, les facturations pour la traçabi-lité de ces produits. La DCP (Direction du com-merce et des prix), qui a sou-tenu l’initiative, évoque «Une batterie de textes dont celui destiné à réhabiliter l’in-formel en l’inscrivant dans l’ordre légal des choses». Il y a, dira M.Belahcène «simpli-fication des procédures». Au-delà de ces aspects, l’ora-teur évoque «l’impossibilité de couvrir, avec 40 inspec-teurs, une région qui s’étale sur 20.000 km2» et informe que «40% des intoxications proviennent du circuit de l’in-formel». Il y a ceux, à l’exem-ple du président de l’associa-tion des consommateurs, qui croient que «le phénomène est induit par l’exode rural» et «inapplication du décret interministériel portant créa-tion d’une commission natio-nale mort-née». L’UGCAA, partenaire incontournable

dans la problématique a fait, par le biais de son président, des suggestions. Le direc-teur du commerce M.Moussa Lounis, avant la clôture de cette journée riche et instruc-tive du reste, a tenu à préci-ser que «son administration s’emploie à réglementer cer-taines activités implantées en milieu urbain et être à l’écoute des préoccupations des commerçants». Dépité, d’ailleurs, par la fermeture de commerces, ce responsable dit «ne pas comprendre pourquoi les dé-taillants imposés au forfait en sont venus à baisser rideau alors que l’enquête avait concerné des produits bien définis : les cosmétiques et la pièce de rechange». Un autre thème associé à l’informel a fait dire au directeur d’un bureau d’études local, l’UR-BATIA, que «l’urbanisme commercial doit être appré-hendé et prédéfini puisqu’il est inscrit en tant qu’élément d’une stratégie globale dans la cité». A. Fawzi

La loi, portant accès au foncier indus-triel, pour les potentiels investisseurs,

ne semble pas obtenir l’adhésion de tout le monde. Les propos proviennent de personnes venues assister aux débats clô-turant la journée d’information animée par les responsables de l’ANDI, (Agence nationale de développement de l’indus-trie), appuyés par des responsables locaux et la Chambre de commerce et d’industrie «CCI-Sersou». Au-delà des statistiques, que les responsables de l’ANDI-Tiaret, qui englobe les wilayas de Tissemsilt et Relizane, avaient avancées subsiste un malaise profond qu’il ne faudrait pas

occulter. Les arguments soutenus lors des débats font d’ailleurs ressortir, pour les uns, «les mauvaises interprétations et lectures de textes» et pour d’autres «l’ab-sence de viabilisation et de commodités minimales». Plus explicite, M.Benahmed Baghdad fait savoir qu’il y a «beaucoup

d’intervenants dans le circuit» et «les po-tentiels investisseurs ne s’astreignent pas, avant le lancement des projets, à l’élabo-ration d’études exhaustives». D’autres voix se sont jointes, unanimes, pour «dénoncer les dérives d’une loi qui ne favorise pas les vrais investisseurs mais qui ne profite qu’aux spéculateurs». Depuis 2006, 1169 projets ont été avali-sés par l’ANDI à Tiaret, Tissemsilt et Relizane dont 402 dans le domaine de la construction, 512 dans les transports, 105 pour l’industrie et 8 pour la santé. 13462 postes d’emplois auraient été créés. A. F.

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 10

L’informel gagne du terrain

Les investisseurs ne sont pas enthousiasmés par la formule proposée

OUED LILILES CARRIÈRES FONT TOUJOURS PEUR !

Les habitants des douars de «Kbouba» relevant de la com-mune de «Oued Lili» au nord de Tiaret vivent un cauchemar

qui n’est pas prêt de se terminer depuis que les exploitants des carrières d’agrégats aux alentours continuent d’user d’explo-sifs. Une situation inquiétante qui a généré «des fissures dans nos habitations» et cause des désagréments sur la santé et le bien-être des citoyens. «Nos enfants sont traumatisés par ces déflagrations répétitives. Elles hantent nos esprits et perturbent nos métabolismes». C’est par ces propos que les habitants de cette région du nord de la wilaya, où pullulent les carrières d’agrégats, ont tenu à alerter les autorités locales et à leur tête le wali pour le prier d’intervenir afin que ce calvaire cesse. Contacté, M.Malti, directeur des mines, a fait savoir que «ses services avaient préconisé, à l’intention des exploitants, l’em-ploi de méthodes mécaniques» et que, pour enrayer les craintes suscitées par les riverains, il y a demande d’expertises par des bureaux d’études agréés. C’est sur la base de conclusions sur l’intensité et les dégâts présumés par ces vibrations que l’on prendra une décision finale. A. F.

PROTECTION CIVILEVULGARISER LE SECOURISME DE MASSE

«J’ai été lésé, monsieur le recteur !»Le 24 octobre dernier, je fus informé que mon dossier de candidature au poste d’enseignant, dans le génie mécanique option conversion d’énergie, a été refusé par la commission de sélection pour une cause liée à l’option concernant l’annonce d’un avis de recrutement de maîtres-assistants «classe B» à l’université Abderahmane Ibn-Khaldoun de Tiaret. Mon étonnement fut grand quand, à l’affichage des résultats, après examens subis du 4 au 7 novembre 2010, les mêmes candidats, qui ne remplissaient pas les critères édictés, ont été (choisis ?). Je me demande si je ne suis pas le dindon d’une farce à moins qu’on veuille bien éclairer ma lanterne. Mon courroux est d’autant plus grand que même la demande d’audience auprès de l’ex-recteur me fut refusée. Chaïb Khaled, 1, rue Beladjine Djillali Tiaret.

TIARET INFO

FONCIER INDUSTRIEL

● Le marché formel risque d’être absorbé par l’informel devenu tentaculaire.

Le nombre de commerçants affiliés au registre du commerce à Tiaret est de 30.672

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COMMERCE

Les statistiques, que les responsables de l’ANDI-Tiaret

avaient avancées, font état d’un malaise profond qu’il ne faudrait

pas occulter.

Courrier de la semaine

Nous avons remarqué qu’il y a un intérêt grandissant des gens de tout âge pour la formation que nous venons de

dispenser» et «c’est pour rendre la formation plus qualitative et à même de toucher le maximum de personnes que nous sommes en train de réfléchir à des voies et moyens plus appropriés pour améliorer notre approche». Ce sont, là, les propos du com-mandant Ahcène Saadi à «El Watan», en marge d’un séminaire régional des cadres de la protection civile de l’ouest algérien, tenu à l’hôtel Tagdempt. Un séminaire, le premier du genre qui touchera trois autres régions, à savoir Jijel, Aïn Defla et Ghardaïa pour «parler de formation adaptée», tout en «se rapprochant des citoyens dans le cadre de la proximité que nous privilégions dans nos rap-ports. «Ce n’est pas par hasard, dira notre interlocuteur, que nous avons choisi comme thème de campagne un secouriste par famille». Pour les moins de dix-huit ans, la formation aura lieu en collaboration avec le ministère de l’Éducation. «Inculquer les mesures pratiques d’urgences à tenir en cas d’accidents do-mestiques ou de circulation. Cela reste, entre autres, des notions à apprendre pour acquérir le geste qui sauve», a tenu à conclure le colonel Mahmoudi. A. F.

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LES MISSIONS DE MÉDIATION DE L’UAET DE LA CÉDÉAO ÉCHOUENT EN CÔTE D'IVOIRE

Laurent Gbagbone veut rien lâcher

IL ÉTAIT PARTISAN D'UNE MODIFICATIONDE LA LOI SUR LE BLASPHÈME

Meurtre de Taseer, symbolede l'islamisation qui gagne le Pakistan

● Depuis Abidjan , l'un des émissaires de l'UA a écarté tout partage du pouvoir entre Gbagbo et Ouattara.

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 12

I N T E R N A T I O N A L E

La Côte d'Ivoire est déchirée, depuis le 28 novembre dernier, entre deux chefs d'Etat. Et cela risque de conti-

nuer encore pour un temps. Pour le camp Ouattara, la seule issue possible est le départ dans les plus brefs délais du président sor-tant, accusé de vouloir «gagner du temps» et d’«endormir la conscience des gens». Malgré d’intenses pressions occidentales et africaines, le président sortant ne veut faire aucune concession à son rival politique. Bien au contraire, M. Gbagbo – loin de paraître inquiet –- affirme que pour rien au monde il ne lâchera pas son fauteuil de pré-sident. Conséquence : toutes les missions de médiation envoyées à Abidjan par l’Union africaine (UA) ou la Cédéao ont lamentable-ment échoué. L’un des quatre émissaires, le Premier ministre kényan, Raila Odinga, qui s’est déplacé lundi à Abidjan au nom de l’UA, a écarté, pour sa part, tout partage du pouvoir entre MM. Gbagbo et Ouattara. Mais, esti-mant qu'il ne fallait pas laisser de «vide», il a souhaité qu'une nouvelle mission revienne «dès que possible» en Côte d'Ivoire. Ce n’est pas tout : Raila Odinga a fait savoir que le président sortant ivoirien bénéficiera d'une «amnistie» s'il quitte le pouvoir paci-fiquement. «Il y aura une amnistie pour lui dans le sens où il ne sera pas poursuivi ou persécuté», a déclaré M. Odinga à la presse à Addis-Abeba, à son retour d'une mission de deux jours à Abidjan. Pour l’heure, Laurent Gbagbo est menacé d’être renversé militairement par la Communauté écono-mique des Etats d'Afrique de l’Ouest s’il ne cède pas de lui-même le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu comme le président ivoi-rien «légitime» par l’Occident. Une menace réitérée au lendemain de la mission des mé-diateurs de la Cédéao et de l'UA, qui avaient cependant annoncé que M. Gbagbo s’était engagé à lever «immédiatement» le blocus du Golf hôtel d'Abidjan, qui sert de quartier

général au camp Ouattara. Mais le blocus n'était toujours pas levé hier à la mi-journée autour de l'hôtel, où vit reclus Alassane Ouattara, en dépit des promesses de Laurent Gbagbo. A 10h30 GMT, une forte présence militaire et policière empêchait toujours tous les véhicules d'accéder au complexe. «Monsieur, n'essayez pas de passer. Faites demi-tour avec votre voiture, on ne discute pas», a dit à un journaliste de Reuters un soldat, fusil-mitrailleur AK-47 en bandou-lière. Seuls des hélicoptères de l'ONU et des camions d'approvisionnement ont accès à l'hôtel depuis la mi-décembre. Sous pro-tection de 800 Casques bleus et d'éléments de l'ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN) alliée à M. Ouattara, l'hôtel est soumis à un blocus routier depuis le 16 décembre, quand une marche du camp Ouattara sur la télévision d'Etat, avait été réprimée dans le sang, faisant de 11 à 30 morts, selon les sources, dont plusieurs policiers, selon le camp Gbagbo. L'Onuci, accusée de soutenir militairement le camp Ouattara et dont M. Gbagbo a exigé le départ, a réclamé, en outre, hier, «l’arrêt immédiat» de la campagne médiatique me-née contre elle par le biais de la télévision d'Etat RTI, qui «doit avoir été planifiée au plus niveau du camp du président Gbagbo». La situation est également très tendue dans les rues d’Abidjan. Selon l’envoyé spécial de l’AFP sur place, le ministère de l'Intérieur de M. Gbagbo a confirmé mardi qu’un militant a été tué à la suite d'un raid de policiers et gendarmes au siège de la coali-tion pro-Ouattara à Abidjan. L'absence de solution rapide fait redouter une reprise des violences. La crise et la peur d'affrontements dans le pays a déjà poussé les Ivoiriens à le quitter chaque jour plus nombreux: Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 22.000 d'entre eux ont fui au Liberia, en majorité des femmes et des enfants. Zine Cherfaoui

L e meurtre de sang-froid du gouverneur du Pen-djab, une des figures politiques modérées les

plus en vue au Pakistan, est un rude coup porté au camp libéral et montre la forte progression des idées islamistes dans toutes les couches de la société, sou-lignent les analystes.Sur des photos prises juste après qu'il ait, selon la police, criblé de balles le corps de Salman Taseer, mardi, à la sortie d'un café chic d'Islamabad, un rictus déforme le visage barbu de Malik Mumtaz Hussain Qadri, qui s'était arrangé pour assurer ce jour-là la protection de sa victime. Après avoir crié «Allahou Akbar» et vidé son chargeur sur M. Taseer, il s'est rendu en avouant avoir tué le gouverneur, car celui-ci était partisan d'une modification de la loi sur le blasphème, défendue par les conservateurs, selon la police. Accusé de meurtre, violence et terrorisme, le po-licier sera déféré aujourd’hui devant un tribunal antiterroriste, ont précisé ses avocats. Qu'il ait agi seul ou non, le fait qu'un membre d'une unité d'élite du gouvernement puisse partager l'idéologie des extrémistes religieux montre à quel point celle-ci a gagné en profondeur la société. «Ce meurtre prouve

que les extrémistes n'ont pas besoin de faire partie des talibans, avec barbe et turban. Ils sont présents partout et sous toutes les apparences», écrivait mercredi le quotidien en anglais The News. Le pays a peu à peu glissé dans l'islamisation au cours des dernières décennies, favorisée par son soutien aux moudjahidine afghans combattant au nom de l'Islam l’«infidèle» envahisseur soviétique. Après la chute des talibans en Afghanistan, les zo-nes tribales pakistanaises frontalières du nord-ouest sont devenues le repaire des rebelles islamistes et de leurs alliés d'Al Qaîda et une partie de la toute-puissante armée pakistanaise est accusée de soutenir les extrémistes. Le taux d'alphabétisation y est d'à peine 50% en moyenne. Aussi l'absence d'éducation gratuite universelle pousse-t-elle les enfants les plus pauvres à étudier dans des milliers d'écoles cora-niques (madrassas) aux discours extrémistes. «Le virus a infecté toute la société. Ni le système éducatif ni les politiciens ne sont capables d'élaborer un anti-dote», déplore Zafarullah Khan, directeur du Centre d'études indépendant pour l'éducation civique. Membre du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir, Salman Taseer était l'un des rares hommes

politiques pakistanais à s'être prononcé, à l'unisson des organisations de défense des droits de l'homme, en faveur d'une modification de la loi qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour les coupables de blas-phème.Mais face à la levée de boucliers des cercles re-ligieux, forts de manifestations et d'une grève générale à succès fin décembre, le PPP, pourtant de tradition séculière, a indiqué qu'aucune réforme n'était à l'ordre du jour. Hier, Jang, le plus important quotidien du pays en ourdou, a publié en première page un appel lancé par 500 responsables religieux invitant la population à ne pas pleurer la mortde M. Taseer.Dès mardi soir, plusieurs milliers d'utilisateurs du réseau social en ligne facebook s'étaient déjà félici-tés de cet assassinat, symbole aux yeux des analys-tes, que le courant islamiste a gagné les populations les plus éduquées. Cet assassinat «est un grave revers pour les forces démocratiques au Pakistan», souligne le militant libéral et avocat à la Cour su-prême, Anees Jillani, car il a «instillé la peur au sein de la population, et même au sein des médias, ce qui est une évolution très grave». AFP

MAROC

❆ Les 27 personnes arrêtées récemment et soupçonnées de

«terrorisme» font partie d'un «réseau très dangereux» qui a des liens avec AQMI et avec «des groupes installés en Europe», a annoncé hier le minis-tre marocain de l'Intérieur. Parmi ces 27 personnes, arrêtées dans le sud du Maroc, 4 l'ont été «à Ahfir et Figuig», près de la frontière algéro-marocaine, a indiqué le ministre marocain de l'Intérieur Taïb Cherkaoui, au cours d'une conféren-ce de presse à Rabat. M. Cherkaoui n'a pas précisé l'identité des préve-nus ainsi que la date de leur arresta-tion, «pour permettre la poursuite de l'enquête, car d'autres complicités ne sont pas exclues». «Ce réseau a des liens avec Al Qaîda au Maghreb isla-mique (AQMI) et a des relations avec des groupes terroristes installés notamment en Europe», a-t-il affirmé.Selon des experts, les combattants d'AQMI sont basés aux confins de l'Algérie, du Mali et de la Mauritanie. «Trente-trois kalashnikovs, 3 pisto-lets mitrailleurs, 4 lance-roquettes et une importante quantité de muni-tions ont été saisis », lors de cette opération, près d'Amgala, à 220 km de Laâyoune, chef-lieu du Sahara occidental, a précisé le ministre.

INDE

❆ La violence des rebelles maoïs-tes en Inde a fait un nombre

record de victimes en 2010 avec 1169 morts, selon les chiffres du gouver-nement dévoilés par le ministre de l'Intérieur. P. Chidambaram a déclaré à la presse que 713 civils avaient été tués dans des violences attribuées aux maoïstes l'an dernier, contre591 l'année précédente. 285 policiers et 171 membres présumés de la «gué-rilla rouge» ont aussi été tués.La pire attaque attribuée à la rébel-lion s'est produite en avril 2010 avec le massacre de 76 policiers dans l'Etat du Chhattisgarh. Cet Etat de l'est du pays a payé le plus lourd tri-but avec 306 meurtres au cours de l'année, dont plus de la moitié concernant des membres des forces de sécurité.En comparaison, 458 personnes sont mortes au Cachemire indien, où sévit une insurrection séparatiste depuis plus de 20 ans.

MALI

❆ Le Mali mise sur la 11e édition du Festival au désert, qui débu-

te aujourd’hui à Tombouctou en pré-sence de «nombreux touristes», pour montrer que la sécurité est «maîtri-sée» dans cette partie nord du pays menacée par Al Qaîda, a indiqué hier à l'AFP une source officielle.«Nous serons à ce festival avec quel-ques milliers de personnes dont de très nombreux touristes pour montrer que les problèmes de sécurité sont maîtrisés dans le nord du Mali. Les touristes viendront de partout, même d'Australie», a indiqué à l'AFP Ndiaye Bah, ministre de l'Artisanat et du Tourisme. Spectacle, musique et course de chameaux sont au pro-gramme de cette manifestation qui durera jusqu'à samedi, selon la com-mission d'organisation. «Nous avons plusieurs centaines de touristes européens qui ont fait des réserva-tions fermes.»

EN BREF

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ZIYAD CLOT. Ancien négociateur palestinien

«L’Etat palestinien est devenuun projet mort-né»

ISRAËL : LIEBERMAN SE POSITIONNEEN FUTUR CHEF DE LA DROITE

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 13

I N T E R N A T I O N A L E

Ziyad Clot, jeune avocat franco-pa-lestinien, a publié aux éditions Max-Milo, un livre au titre sonnant comme un constat cinglant que n’apprécieraient pas les «Palestino-optimistes».Il n’y aura pas d’Etat Palestinienretrace son expérience de conseiller juridique de l’OLP àRamallah. L’auteur, dont la famille maternelle est originaire dePalestine, a vécu de l’intérieurle dernier épisode du processusde paix (Annapolis 2007).

Propos recueillis parNadir Iddir

Votre soutenez dans votre livre que les négociations, reportées en raison surtout de l’intransigeance de la partie israélienne, ne conduiront jamais à la création à terme d’un Etat palestinien. Pourquoi ce constat pessimiste de la part de celui qui a par-ticipé de l’intérieur à ces pourparlers ?Ce que certains appellent encore «le processus de paix», héritier des Accords d’Oslo, est devenu au fil des années une entreprise de contrôle de la partie palestinienne, qui a, avant tout, vocation à assurer la sécurité d’Israël et la pérennité de ses intérêts. Il faut ajouter à cela que depuis les élections palestiniennes de 2006 et le refus d’accepter le Hamas au sein d’un gouvernement national palestinien, «le proces-sus de paix» est venu cristalliser le schisme au sein du mouvement national palestinien (Hamas/Fatah). Aujourd’hui, il faut bien reconnaître que les Palestiniens ne sont plus en position de négocier grand-chose, d’autant plus que l’Auto-rité palestinienne connaît une grave crise de lé-gitimité et ne rend plus de comptes à son peuple.Il n’y a donc plus rien à espérer des négocia-tions telles qu’elles sont encore agencées, bien au contraire : elles sont devenues un spectacle, une farce, un jeu de rôles qui s’auto entretient, alors que l’objet des négociations disparaît à vue d’œil (le territoire palestinien, Jérusalem

comme possible capitale de l’Etat palesti-nien, etc.). Bien plus, le «processus de paix» est devenu une entreprise criminelle censée justifier le blocus et les privations subies par Gaza et qui masque mal la poursuite de la co-lonisation de la Cisjordanie et les nombreuses discriminations subies par les Palestiniens.Vous êtes favorable à une solution qui ne fait toujours pas l’unanimité : un Etat uni-que binational où pourraient vivre à l’inté-rieur des mêmes frontières les Palestiniens et les Israéliens. Pourquoi un tel choix ?C’est une analyse pragmatique de la situation qui m’amène à ce constat : les communautés pales-tiniennes et israéliennes sont trop imbriquées en Israël et dans les territoires palestiniens pour être séparées. Aussi, une fois constaté l’impossibilité de la création de l’Etat palestinien, l’Etat bina-tional redevient le seul horizon humainement acceptable en vue d’une résolution durable et pacifique du confit israélo-palestinien : le statu quo est inacceptable (c’est bien un apartheid que subissent les Palestiniens) et il faut prévenir le risque de voir le gouvernement israélien recou-rir à de nouvelles expulsions des Palestiniens d’Israël ou des territoires dans le futur. Reste donc l’Etat binational, la cohabitation en terre sainte, où chaque citoyen bénéficierait de droits et d’obligations égales qu’il soit juif, chrétien

ou musulman. Ce vaste et périlleux projet est loin de faire l’unanimité au niveau des directions politiques des parties prenantes au conflit (Israël, OLP, Hamas, Etats-Unis, UE), car le «processus de paix» agit encore en trompe-l’œil.

Des Etats d’Amérique latine ont décidé de reconnaître «l’Etat palestinien indépen-dant».Cette nouvelle donne permettra-t-elle d’infléchir votre position sur l’impossibilité de mettre en place un Etat palestinien viable ?La question n’est pas de savoir si la commu-nauté internationale est prête à accueillir un Etat palestinien. Le Brésil, l’Argentine, la Bolivie et l’Equateur, qui ont effectivement récemment annoncé qu’ils reconnaissaient, ou qu’ils sont prêts à reconnaître l’Etat palesti-nien dans les frontières de 1967, ne font que s’ajouter à près de cent Etats qui ont franchi ce pas depuis la déclaration d’Alger de 1988.Le problème est ailleurs : l’objectif de l’Etat palestinien est devenu hors d’atteinte, au vu de l’évolution de la situation sur le terrain. La colo-nisation israélienne (plus de 500 000 colons dé-sormais en Cisjordanie incluant Jérusalem-Est) a mangé le territoire sur lequel le petit Etat devait se construire. La Cisjordanie est durablement sé-parée de la bande de Gaza en raison de la lutte fra-tricide que se livrent le Fatah et le Hamas appuyés par des alliances concurrentes (Israël, Etats-Unis, UE d’un côté, Iran et Syrie de l’autre). Et le rap-port de force entre Israël et les Palestiniens, ex-traordinairement divisés et affaiblis, est tel qu’il est utopique de penser que ceux-ci seraient en mesure d’obtenir d’Israël quelque chose qui res-semble à un Etat viable, souverain et indépendant en Cisjordanie et dans la bande Gaza, avec Jéru-salem-Est comme capitale, en complément d’un règlement juste du sort des réfugiés palestiniens.Je persiste donc à penser que l’Etat palestinien est devenu un projet mort-né. Ceci dit, j’espère très sincèrement me tromper : la réalisation de la solution des deux Etats reste sans doute la plus à même de contenter les parties prenantes à ce conflit et à prévenir de nouvelles effusions de sang.

Vous vous êtes occupé d’une ques-tion cruciale, celle des réfugiés. Les Israé-liens trouvent que cette exigence conduit toujours à l’impasse, alors que l’Autori-té palestinienne n’en fait pas, semble-t-il, une priorité. Pourquoi cette situation ?Les Israéliens n’arrivent toujours pas à faire

face à leur responsabilité en ce qui concerne le problème des réfugiés palestiniens, car ils per-çoivent la reconnaissance du drame palestinien (la Nakba) comme une négation de leur histoire propre, puisqu’ils conçoivent les événements de 1947-1948 comme leur «guerre d’indépendan-ce». Aujourd’hui, leur stratégie consiste à tenter d’imposer un règlement du problème des réfu-giés par la partie palestinienne avec le soutien de la communauté internationale et des Etats arabes. Pour ce qui est de l’Autorité palestinienne, son quotidien kafkaïen la conduit inéluctablement à perdre de vue le sort des réfugiés résidant no-tamment au Liban, en Syrie et en Jordanie. Le quotidien de l’Autorité, c’est tenter d’administrer des territoires dont elle n’a pas véritablement le contrôle, l’occupation, la colonisation, les check points, etc. La question du droit au retour, les droits des réfugiés -qui restent pourtant au centre du problème israélo-arabe et de l’identité palesti-nienne- sont donc peu à peu perdus de vue par la direction de Ramallah. Et les Israéliens, soutenus par les Etats-Unis, pressent l’OLP pour qu’elle se montre toujours plus conciliante sur cette ques-tion en agitant la carotte de l’Etat…

Le personnel politique palestinien n’est-il pas pour quelque chose dans le désastre que vit son peuple ? L’arrivée de nouveaux acteurs peut-elle constituer une solution ?Certainement. Le choix de la négociation à tout prix de l’OLP a, depuis longtemps, montré ses limites. L’Autorité de Ramallah souffre aussi d’une trop grande collusion avec Israël et les Etats-Unis. Le Hamas, de son côté, porte égale-ment une responsabilité lourde dans la guerre de Gaza, même si elle n’a pas été déclenchée par lui.Ceci dit, après la Nakba, 45 ans d’occupation, et une politique de liquidation des dirigeants palestiniens menée de manière continue par Israël, les Palestiniens ont aussi les leaders politiques qu’on a bien voulu leur laisser… Pour ce qui est des nouveaux acteurs, il est difficile d’identifier qui que ce soit de crédible, d’autant qu’une bonne partie des leaders palesti-niens sont en prison.

Cependant, il y a fort à parier que deux mouvements de fond vont continuer à aller en croissant : au niveau régional, l’islamisme politi-que a le vent en poupe ; au niveau international, les mouvements de solidarité avec le peuple palestinien gagnent en influence. N. I.

L e chef du parti ultranationaliste, Israël Bei-teinou, et controversé ministre israélien des

Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, se pose en futur chef de la droite tout en se disant pour l’heure fidèle à la majorité de Benjamin Neta-nyahu. Qualifiant de «correctes» ses relations avec le Premier ministre, M. Lieberman a estimé dans un entretien avec l’AFP que «la coalition actuelle est la meilleure solution, la meilleure possibilité». Mais, stimulé par des sondages encourageants, il a reconnu s’être «fixé pour ob-jectif d’obtenir de 21 à 26 sièges» aux prochaines législatives, laissant entendre que sa formation (15 élus) va mordre sur l’électorat de ses rivaux de droite, notamment le Likoud (27 députés) de M. Netanyahu. Depuis près de deux ans à la tête de la diplomatie, M. Lieberman, 52 ans, semble profiter de chaque tribune pour promouvoir ses ambitions sur la scène politique intérieure. En sep-tembre, devant l’ONU, il n’hésite pas à exprimer sa vision personnelle d’un règlement du conflit israélo-palestinien par «un accord intérimaire à long terme» et «un échange de territoires avec leur population», s’attirant le désaveu de M. Netanyahu. «Nous devons reporter la solution politique (avec les Palestiniens) à au moins une

décennie», a-t-il affirmé à l’AFP, estimant que les accords d’autonomie d’Oslo (1993) menaient à l’impasse. Profondément pessimiste, il joue du sentiment d’insularité de ses compatriotes qui se disent souvent «entourés d’un océan d’hostilité» et stigmatise «l’extrémisme» des représentants de la minorité arabe d’Israël (20% de la population). Né en Moldavie et immigré en Israël à l’âge de 5 ans, il trouve beaucoup de sympathisants au sein du million de Juifs venus de l’ex-URSS depuis 1989, mais son audience déborde désormais le vote communautaire.Collier de barbe poivre et sel, regard pénétrant, le verbe lent à l’accent russe râpeux, M. Lieberman reproche aux pays occidentaux leur «hypocrisie», leur «lâcheté», voire leur «double langage». Pour lui, le conflit israélo-arabe est «marginal» et s’ins-crit dans le cadre global du «choc des civilisations entre l’Occident et l’Islam radical». «Aujourd’hui, il y a 57 Etats islamiques englobant 1,5 milliard d’habitants et contrôlant environ 70% de l’énergie mondiale, alors qu’Israël compte 7,5 millions d’habitants», d’où les «pressions exercées sur lui», estime-t-il. Visiblement plus doué pour les joutes verbales que pour les salons feutrés, ce diplômé en relations

internationales de l’université hébraïque de Jéru-salem multiplie les incidents diplomatiques pour un film anti-israélien à la télévision turque, un arti-cle jugé antisémite d’un journal suédois, ou quand le gouvernement norvégien commémore Knut Hamsun (1859-1952), prix Nobel de littérature et pro-nazi. Coutumier des outrances verbales, et jugé «raciste» et «anti-arabe» en raison de son programme politique, M. Lieberman est considéré comme «persona non grata» en Egypte et en Jor-danie, seuls pays arabes en paix avec Israël. Ecarté du processus de paix avec les Palestiniens pour ces mêmes raisons, ainsi que du dossier crucial des relations avec Washington, domaine réservé de M. Netanyahu, M. Lieberman s’est rabattu sur l’Afrique et l’Amérique latine, où il a effectué des périples en 2009. Une activité mal récompensée, à en juger par la vague de recon-naissance de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967 en Amérique latine.Russophone, M. Lieberman se flatte des relations privilégiées nouées en Europe de l’Est, mais joue de malchance : une grève du personnel de son mi-nistère a conduit le président russe Dmitri Medve-dev à reporter une visite «historique» prévue entre le 16 et le 19 janvier. AFP

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Avigdor Lieberman

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C U L T U R E

COLETTE NAUFAL. Directrice du Festival du film de Beyrouth

«Pour réussir, il faut raconter une belle histoire»

Propos recueillis par Fayçal Métaoui

Pourquoi a-t-on toujours l’impression que le court mé-trage est délaissé au profit du long métrage lors des festivals et des grandes manifestations culturelles ?

Je m’intéresse beaucoup aux courts métrages pour sé-lectionner certains à notre fes-tival. Aujourd’hui, de plus en plus de festivals donnent de la place aux courts métrages. Ce changement remonte déjà à quinze ans. Il y a toujours une section réservée au court métrage. A mon avis chaque cinéaste devra commencer par le court métrage. C’est là qu’on apprend. Après, on peut aller vers le long métrage. Ce n’est pas facile de faire des longs métrages. Il faut avoir une cer-taine expérience.

Existe-t-il une réelle relève dans le cinéma arabe ?

Je visionne beaucoup de films pour préparer le festi-val. Il y a beaucoup de jeunes cinéastes qui ont de l’avenir. Il y a par exemple les Saou-diens Ahd Kamel et Abdallal El Eyaf, qui participent avec des courts métrages au festi-val d’Oran, le Tunisien Malik Amara et le Jordanien Amjad Al Rasheed. Ces jeunes, qui ont du talent, ont de l’avenir. La relève est assurée beaucoup plus qu’avant.

Quelles sont aujourd’hui, les thématiques dominantes dans le cinéma arabe ? On a parfois l’impression que le noir et la tristesse domi-nent…

Aujourd’hui, dans le ciné-ma arabe, il y a de l’humour et de la finesse. Ce n’est pas seu-lement la tristesse. Il y a quand même de belles histoires. Et, il n’y a plus de thématiques dominantes.

Peut-on tout dire dans le cinéma arabe aujourd’hui ?

On peut dire des choses dans le septième art mais cela dépend du degré de liberté dans les pays… Il y a beaucoup de sujets sociaux, moins pour les questions politiques. Il y a des limites. C’est pour cela qu’il faut avoir plus d’imagination pour raconter de belles histoi-res. Pas forcément fantaisie.

Peut-on parler d’une nou-velle tendance dans le cinéma libanais ?

Il n’y a pas une grande industrie cinématographique au Liban. Parfois le nombre de films qui sortent par an ne dépasse pas les trois. Donc, difficile de parler de tendance dans ce cinéma. Mais, on peut dire qu’on est sorti des thè-mes liés à la guerre. On ra-conte aujourd’hui des histoires comme il en existe ailleurs. Cela dit, il y a encore des gens «bloqués» dans le souvenir de la guerre. Au dernier festival de Beyrouth, j’ai passé trois films et des courts métrages libanais. Aucune de ces fictions n’évo-quait la guerre.

Pourtant le dernier film de Bahij Hojeij, Que vienne la pluie, présent au festival

d’Oran, évoque la guerre d’une certaine manière…

Le film est bien (il a décro-ché le prix du meilleur réalisa-teur au Fifao, ndlr). Sincère-ment, je n’aime plus les films qui reviennent sur la guerre. A un moment, il était difficile d’évoquer la présence syrienne au Liban dans le cinéma. Mais, nous avons dépassé ce stade. Le public libanais est un grand cinéphile. Auparavant, le mar-ché de Beyrouth était le plus fort en matière de cinéma avant le développement du septième art dans les pays du Golfe. Malheureusement, l’Etat liba-nais ne finance pas le cinéma. N’oubliez pas que nous avons passé plus de vingt ans à gérer la guerre et l’après-guerre. Nous avons des problèmes po-litiques encore.

Il y a d’autres priorités…Oui. Nous ne sommes pas

tout à fait à l’aise. Le Liban n’est pas un pays tranquille où l’on peut penser à l’écologie et au cinéma.

En quoi le Festival du film de Beyrouth est-il difficile par rapport aux autres ?

C’est un petit festival in-ternational où il y a une com-pétition entre les films arabes.

Nous sommes déjà à la qua-torzième année. Il y a eu des années où nous n’avons pas pu organiser le festival. La prochaine édition se déroulera en octobre 2011. Cette année, nous ouvrons la section des enfants. Nous avons également une section culinaire. Il y a une section du film arabe, courts métrages, longs métrages et documentaires. Nous avons une section internationale. Nous faisons également un focus sur un réalisateur ou sur un pays. Nous avons beaucoup de difficultés pour trouver des financements. En Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Egypte, en Syrie, au Qatar, aux Emi-rats, en Jordanie, les gouver-nements apportent leur soutien aux festivals. Ce n’est pas le cas au Liban. Lorsque nous avons commencé, il y avait beaucoup de festivals dans le monde arabe. Aujou’hui, il y a une dizaine. C’est tant mieux.

Et quels sont les noms qui émergent dans le cinéma libanais d’aujourd’hui ?

Il y a d’abord, Nadine La-baki qui a réalisé Caramel (qui raconte le quotidien de cinq Libanaises avec notamment la présence des actrices Yasmine Elmasri, Sihame Haddad et Joanna Mkarzel, ndlr).

Elle finalise actuellement son second long métrage. Il y a également Ziad Doueiri qui a deux films qui ont eu un succès (West Beyrouth et Lila dit ça, ndlr).

Ces deux cinéastes ont réussi au niveau internatio-nal. Ziad Doueiri travaille sur deux scénarios actuellement alors que Nadine Labaki a déjà vendu son film avant la fin du tournage. Pour réussir, il me semble qu’il faut avoir du talent et pouvoir raconter une belle histoire. Une histoire qui captive le public. F. M.

vu à la télé

Une affaire de conviction

Par A. Merad

Alors, avec la nouvelle année qui commence, la télé algérienne va-t-elle changer de ton ou de tonalité, disons de stratégie de communication

– en supposant qu’elle en avait une ? Va-t-elle avoir davantage de liberté pour traiter plus objectivement les sujets sensibles de la vie quotidienne des algériens, va-t-elle se montrer plus créative, voire plus imagina-tive dans ses programmes de divertissement ? Va-t-elle être plus offensive sur le plan professionnel et moins démagogique sur le plan politique ? Si on demandait aux téléspectateurs algériens de formuler des vœux pour leur petit écran en cette année 2011, ces questions, parmi d’autres, leur viendraient sûrement à l’esprit. Rarement satisfait du produit télévisuel local, le public algérien ne souhaite, en fait, pas une autre télé dont le contenu ne correspondrait pas aux valeurs culturelles et sociales de la société dans laquelle il vit, mais sim-plement une révision radicale du système de pensée d’abord, de production et d’administration ensuite qui, à force de fonctionner sur des normes éculées, rend la télé actuelle complètement obsolète, inopérante et fatalement improductive. Les Algériens, qui ne nour-rissent ni complexe particulier ni rejet systématique de leur petit écran, sont majoritairement conscients que dans un pays où le contrôle de l’audiovisuel est déterminant, les possibilités d’évolution et d’expres-sion sont pratiquement nulles, pour prétendre à une télévision nationale capable de se forger une autonomie d’action toute relative, indispensable néanmoins pour acquérir un statut médiatique respectable. Ils sont, en revanche, aussi nombreux à penser que même à l’inté-rieur d’un régime politique rigide et intransigeant qui manie toutefois assez habilement la carte de l’ouver-ture démocratique quand ça l’arrange, les espaces pour assurer une mission de service public digne de ce nom ne constituent pas une vue de l’esprit et ne demandent qu’à être conquis, non pas en attendant que les instructions viennent d’en haut, mais bien avec une réelle détermination de s’affranchir des idées reçues et bousculer les tabous surfaits, instrumentalisés comme des garde-fous sacrés. Il suffit d’en avoir la conviction pour sortir du carcan de la pensée unique et entrer dans l’ère de la réflexion multiple, de la découverte,du contact vrai avec la société qui a plus que jamais besoin d’une entreprise télévisuelle dynamique et performante pour se développer. Certes, rares sont les chaînes de télévision dans le monde qui peuvent se prévaloir d’une neutralité totale vis-à-vis du système politique de leur pays respectif. Les spécialistes disent toujours que la liberté des médias, de manière générale, est relative. Mais les exemples de télés qui s’assument dans leur propre vision éditoriale sont également légion. Celui du groupe France Télévisions, s’il ne constitue pas une ré-férence en la matière, nous enseigne tout de même que le service public peut être assuré convenablement par le petit écran s’il repose sur l’objectivité et le profession-nalisme si chers à notre ministre de la Communication. Deux notions qui manquent cruellement au travail de notre télévision et qui font que si on ne les maîtrise pas, aucun progrès ne sera permis. A. M.

● Colette Naufal, est directrice du Festival international du film de Beyrouth (BIFF), a été membre du jury longs métrages du 4e Festival international du film arabe d’Oran (Fifao), qui s’est déroulé

du 16 au 23 décembre 2010. Elle revient, ici, sur l’état actuel du cinéma dans la région arabe.

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Colette Naufal

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La voie droite (Le Rachidi) est l’œuvre d’un groupe de cinq per-sonnes, ayant 34 ans de moyenne d’âge, note M. Sekfali, appuyé par quelques «indigénophiles». Les liens politiques et familiaux ont

contribué à consolider le groupe composé de trois intellectuels, Abdelaziz Abdelaziz, Badri Ferhat et Fergani Boudjemaâ, dit Bachir, et de deux commerçants, Benkhellaf Abderahmane, dit Ahcène, et Hadjamar Mohamed, dit Hamou. Ce dernier est considéré comme le plus illustre. Il a été un proche de l’Emir Khaled, et a même dirigé l’Ikdam-Rachidi après la fusion des deux titres. Avec ce noyau, on retrouvera aussi les trois instituteurs, les frères Kiniouar, Mohamed et Ferhat et Bouguessa Kacem. Se présentant comme un organe indépendant d’union franco-musulmane et des intérêts djidjelliens dans sa période allant du 6 janvier 1911 au 26 janvier 1912, il s’intitulera, depuis cette dernière date et jusqu’à son dernier numéro (13 novembre 1914), Organe des intérêts indigènes et d’union franco-musulmane. Paraissant le vendredi, le journal est tiré sur quatre pages. L’étude des thèmes développés dans Le Rachidi, faite par Abderahim Sekfali, montre la prédominance des questions liées à l’enseignement des indi-gènes et aux réformes politiques. Dénonçant la désorganisation de l’enseignement des indigè-nes, les chroniqueurs du Rachidi s’en prennent au gouverneur général et au délégué financier, en déclarant que «jamais peut-être depuis l’oc-cupation française, les actes arbitraires, les injustices les plus criantes ne se sont multipliés avec autant de cynisme dans l’administration académique depuis l’arrivée à Alger de M. Ardaillon, jamais l’enseignement – celui des indigènes – n’a traversé une crise interne aussi grave que celle qu’il subit actuellement». La question de la conscription a aussi constitué un thème contre lequel des articles hostiles ont été publiés dans Le Rachidi. Des pétitions contre la

conscription ont été publiées sans compensa-tion. Quelques mois après la parution du décret du 3 février 1912, établissant une conscription avec un service de 3 ans pour les musulmans, Le Rachidi a mené, en mai de la même année, une campagne sur le thème «Pas de service militaire sans compensation», ou encore «Egalité avec nos frères français». Dans son édition du 28 juin 1912, Le Rachidi, sous la plume de Numéa Léal, prévient : «Pour que la conscription militaire en Algérie nous donne pleine et entière satisfaction, il faut que nous fassions quelque chose pour les indigènes. Ceux-ci veulent être traités avec plus d’humanité, plus de justice. Jamais revendica-

tions ne furent plus dignes et plus légitimes.» C’était un journal particulièrement sévère pour les délégués indigènes au sein des délégations financières. Il est, par ailleurs, reproché à l’ad-ministration coloniale de privilégier les illettrés fortunés, ayant des liens maraboutiques, aux indigènes qui ont suivi des cours du cycle se-condaire ou supérieur. Les critiques envers les concitoyens sont légion. Ainsi, dans l’édition du 29 décembre 1911, celles-ci s’attaquent au pré-sident de la section arabe des délégations et ses semblables, qui sont traités «d’assoiffés de déco-ration, d’agenouillés, couverts de décorations et de vêtements superbes», qui ne se doutent pas que «lorsqu’on les voit passer, l’épithète vendu monte de toutes les bouches». Commentant la nomination au poste de cadi, à Guelma, de Se-hili Taïeb, l’organe de Jijel note dans l’édition du 8 mai 1914, que «ce notable agenouillé, délégué financier, chevalier de la Légion d’honneur, est arrivé par ses intrigues à décrocher un poste convoité». Le Rachidi ne s’empêchait pas ainsi de ridiculiser les suppôts du colonialisme, à l’instar de ce bachagha et grand officier de la Lé-gion d’honneur, membre de la Chambre d’agri-culture et de Commerce de Constantine, traité, dans l’édition du 17 mai 1912, de «vieux turban qui ne cherche qu’à servir ses intérêts person-nels et à obtenir des décorations». Qualifié d’incapable, «qui n’occupe même pas son siège dans les assemblées où il est élu», le journal lui dénie le titre d’élu de Constantine, en lui préci-sant : «Seul votre or vous donne un titre que vous ne méritez pas». Gilbert Meynier révèlera dans son livre, qu’une bonne partie des rédacteurs du Rachidi «sont d’ailleurs des Européens de la ligue des droits de l’homme». Le Rachidi du 29 décembre 1911 décrira Dominique Luciani, directeur des Affaires indigènes comme un «en-nemi implacable et vindicatif», en réponse à la fermeté des délégués européens. Naturellement, en cette période, la presse indigène, écrira Zohir Ihaddaden, a voulu jouer le jeu de la légalité en faisant l’intermédiaire entre le gouvernement français et les masses algériennes. Il remarquera aussi que la période durant laquelle Le Rachidi a existé, une certaine tolérance avait caractérisé l’administration coloniale vis-à-vis de la presse indigène qui avait pris son élan et se développait normalement.

Fodil S.Bibliographie :- Le Rachidi : journal de Jijel, bastion du mouvement Jeune Algérien, Abderahim Sekfali (Revue d’histoire Maghrébine, mai 1999) ;- Un Parlement colonial : les délégations fi nancières algériennes – Jacques Bouveresse ;- L’Algérie révélée – Gilbert Meynier- L’histoire de la presse algérienne, des origi-nes à 1930 – Zohir Ihaddaden

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 15

C U L T U R E

IL Y A 100 ANS LE RACHIDI (1911-1914)

Le journal «indigénophile»● Il y a 100 ans, jour pour jour, soit le 6 janvier 1911, sortait de la l’imprimerie Gattard, rue de Lyonne

(actuellement rue Didouche Mourad) à Jijel, le premier numéro du journal indigène Le Rachidi.

BLOC-NOTES

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■ Centre des loisirs scientifiques- Didouche Mourad à AlgerSalon du collectionneur le samedi 8 janvier, à partir de 15h

■ Salle El MougarProgramme enfantAlem Essaghir spectacle éducatif et divertissant, le vendredi 7 janvier à 10h, suivi de Arnouba avec des danses, jeux de magie et contes

■ Programme cinémaJusqu’au 14 janvier 2011, projection du film Quantum of Solace de Mars Forster, à raison de trois séances par jour : 14h, 17h et 20h

■ Vente dédicaceLibrairie du Tiers-Monde Youcef Tounsi dédicacera son ouvrage Impasse de la régence, le jeudi 6 janvier, à partir de 14h30Azzeddine Mihoubi dédicacera son livre Confessions d’Assekrem, le samedi le 8 janvier, à partir de 14h30 ■ Librairie générale d’El BiarAbdelkader Ferchiche dédicadera son ouvrage Le roman noir d’Ali, paru aux éditions Alpha, le samedi 8 janvier, à partir de 14h30

■ Librairie Multi-Livres de Tizi OuzouL’auteur Youcef Merahi dédicacera ses deux livres Tahar Djaout, premiers pas journalistiques, paru aux éditions Alpha et L’ombre assassine la lumière, paru aux éditions Casbah, le samedi 8 janvier, à partir de 13h30.

■ Galerie Mohamed Racim, avenue Pasteur à AlgerVernissage d’une exposition de peinture intitulée «Mémoire au fil du temps», le jeudi 6 janvier, à partir de 15h

■ Centre culturel français d’AlgerConcert de jazz de Géraldine Laurent Time Out Trio, le 6 janvier, à partir, de 19h.

■ Théâtre régional de Béjaïa et du groupe Art et LettreL’écrivain Hamid Grine sera l’invité du Théâtre régional de Béjaïa et du groupe Art et Lettre, le 8 janvier, à 14h , pour une balade littéraire.

■ L’anthropologue et sociologue, Mohamed Brahim Salhi, animera un café littéraire le 15 janvier à 10h, au Théâtre régional de Béjaïa.

■ Rencontre littéraireL’écrivain romancier Amin Zaoui rencontrera, cet après midi, jeudi 6 janvier, à 16h 30 au Centre culturel français de Annaba, ses lecteurs ainsi que la presse pour parler de son parcours littéraire et présenter son dernier roman La chambre de la vierge impure. La rencontre sera suivie d’une séance dédicace.

TV. D’ZAÏR SHOW, DE RETOURD’zaïr Show est enfin de retour, demain à 21h sur Canal Algérie et ce, après une parenthèse de plus de deux mois d’absence : une mise au rencart forcée et incompréhensible. L’émission de divertissement avec aux manettes le présentateur vedette, Sofiane Dani, toujours fidèle au poste de commande - alors que d’autres shows ne cessent de changer d’animateurs -, étrennera son premier numéro de la nouvelle saison (la troisième), avec comme guest-star, le comédien hilarant, Salah Ougrout (Nass M’lah City, Djemaï Family)… Au compteur de D’zaïr Show plus de 180 invités de divers horizons. Lors de cette troisième saison, D’zaïr Show essayera, comme d’habitude, de jouer la carte du divertissement et de la décontraction dans des interviews proposées et des gags préparés par le staff de l’émission. Et cela, dans un cadre agréable et chaleureux du grand home sweet home, où les invités sont reçus par Sofiane Dani et qui promet des fous rires avec Salah Ougrout. Cependant, pourquoi D’zaïr Show ne bénéficie t-elle pas d’une diffusion sur la chaîne terrestre ? Mais, It’s showtime (c’est le moment du spectacle). D’zaïr Show émission, émission de divertissement sur Canal Algérie, vendredi 6 janvier à 21h.

Hadj Amar Hamou, l’un des fondateur du Rachidi

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 18

I D É E S - D É B A T

Mohammed Arkoun et l’islamologiePar Mohammed Hocine Benkheira

E n guise de préambule, je me dois de remercier M. Belhouchet, directeur du quotidien El Watan, et M. Hachemaoui, concepteur de ces rencontres,

qui m’ont fait l’honneur de m’inviter à parler, ce jour à Alger, de Mohammed Arkoun, de son œuvre et de sa contribution à l’islamologie. Je dois ajouter que c’est une excellente initiative qu’ils ont prise : outre la discussion académique, il y a la dimension rituelle de cette rencontre qu’on ne peut négliger. Une société existe par des rites. Sans doute y a-t-il des rites propres ou typiques de l’Etat moderne en tant qu’Etat national, comme la fabrication de héros nationaux. Dans l’Algérie indépendante, seuls ont pris cette figure éminente ceux qui ont participé au combat contre la France coloniale. Cette période, très proche et très courte («huit ans sur deux mille ans», pour repren-dre une formule de Kateb Yacine), écrase de son poids l’histoire de l’Algérie et la déforme : on a souvent le sentiment que seule importe l’écriture de l’histoire de la guerre d’indépendance, ou bien que seuls comptent les combattants. Une grande partie de la recherche his-torique est dévolue à cette période, ainsi qu’à celle du mouvement national qui l’a préparée. A partir de cette vision, on a été conduits à exalter de manière exagérée tout un épisode guerrier — y compris ses acteurs — de l’histoire de l’Algérie. Même un critique comme Kateb Yacine a écrit une pièce de théâtre qu’il a intitulée La guerre de deux mille ans, où il envisage l’histoire de l’Algérie comme une guerre permanente. Les opposants, des plus mo-dérés aux plus extrémistes, font de même. Le héros national prend ainsi, dans la majeure partie des cas, la figure de l’homme d’armes, du moudjahid ou du martyr de la cause nationale, comme en témoigne la toponymie des rues et des places publiques, de même que la statuaire. Cette toponymie nous dévoile non ce qu’est l’Algérie, mais la conscience qu’en ont ses dirigeants, sans discontinuer, depuis l’indépen-dance. Derrière chaque nom propre mis en avant, combien de noms sont mis de côté, oubliés, voire tus délibérément ? Le temps est venu sans doute de «dé-militariser» le panthéon national. La politique n’est pas réductible à la guerre, il est même dangereux de l’y réduire. C’est pour cela qu’il est devenu urgent d’ouvrir le panthéon national à d’autres héros, par exemple les gens de la culture, y compris quand ils ont été des opposants ou des critiques comme Mohammed Arkoun. Les héros d’une nation ne sont pas faits tout d’une pièce ; ils sont complexes comme l’est toute per-sonnalité humaine, comme l’est également le contexte dans lequel ils ont évolué. Il n’y a que dans les contes de fées que les héros sont transparents. Est-il besoin de préciser que l’histoire d’un pays n’est pas un conte de fées ?

L’ISLAMOLOGIE CLASSIQUE

L’islamologie classique, ainsi que l’appelait Mohammed Arkoun, et qui est souvent décriée en Algérie et dans les pays musulmans, injustement du reste, étudie principalement les textes de la tradition islamique savante comme le Coran et le commentaire coranique, le hadith, la sîra, le droit islamique, (fiqh), les chroniques historiques, le soufisme, la théologie (kalâm) et la philosophie. Pour ce faire, elle recourt principalement à la méthode historique et à la critique philologique, qui ont fait leurs preuves dans l’étude non seulement de l’Ancien et du Nouveau Testament, mais également dans l’étude des cultures classiques en général (Platon, Aristote, Homère, etc.) L’étude des textes anciens, avant la diffusion de l’imprimerie et des droits d’auteur, pose des problèmes considérables, que le profane est loin d’imaginer. Dans la mesure où la reproduction du livre imposait de recourir aux services d’un copiste, celui-ci avait la possibilité d’ajouter des phrases, voire des passages entiers. C’est ce que l’on appelle une interpolation. Le philologue doit s’efforcer de dater le texte qu’il étudie, ensuite de repérer ces interpolations, s’il y a lieu. Le problème des textes philosophiques ou littéraires et celui des textes religieux ne sont pas les mêmes. Grâce à cette approche, on a pu arriver, par exemple, à la conclusion que derrière l’apparente unité du texte biblique on pouvait reconstituer au moins deux ensembles textuels différents, l’un dans lequel Dieu est appelé Iahvé, un autre dans lequel il est appelé Elohim (à rapprocher du nom arabe Allah). La lecture philologique reconstitue souvent les liens de filiation entre les textes, y com-pris de langues différentes. Elle peut recourir aussi à la comparaison entre langues appartenant à la même aire linguistique, afin d’éclairer la signification d’un mot : un chercheur a ainsi essayé de comprendre un mot obscur qui n’apparaît que deux fois dans la qua-

trième sourate du Coran (kalâla), en essayant de retrouver des termes analogues dans les autres langues sémitiques (akkadien. hébreu, syriaque, araméen). La philologie est un peu aux tex-tes ce que la géologie est aux terrains : face à ce qui se présente sous la forme d’un bloc, une unité cohérente, elle oppose le processus historique, fait d’aléas et parfois de manipulations, qui, pareil à un cours d’eau, draine les différents éléments qui vont constituer au final le texte unique qui va être le point de départ d’une tradition. C’est ce qui res-sort très bien des études menées sur la Bible.

LA MÉTHODE HISTORIQUE

Quant à la méthode historique, qui est indissociable de l’approche philologique, elle est fondée sur un scepticisme méthodique qui vérifie l’authenticité de chaque fait, que ce soit pour l’histoire politique ou pour l’histoire religieuse. De ce point de vue, la méthode historique a conduit à l’effondrement des «romans nationaux» construits surtout au XIXe siècle qui voulaient voir dans la France ou l’Allemagne des entités suprahistoriques, ayant existé depuis toujours. Cependant, la méthode historique ne vise ni à démon-trer la supériorité d’un «roman national» sur un autre ni à proposer de nouveaux mythes pour remplacer ceux qui sont devenus obsolètes. Son but est seulement d’établir la vérité historique : un fait a-t-il eu lieu ? Où ? Quand ? Qui y a pris part ? Ainsi, le personnage de Jeanne d’Arc, passé au crible de la méthode histo-rique, est dépouillé de sa dimension légendaire. Mais aussi le personnage de Napoléon ou de Lénine. L’his-toire, quand elle est écrite par les acteurs, est toujours suspecte, même dans les domaines les plus anodins. Les acteurs ont une fâcheuse tendance à l’oubli, voire à enjoliver certains détails, surtout quand ils les concer-nent. L’historien ne peut s’en sortir qu’en confrontant les témoignages des acteurs de tous les camps, et surtout en croisant le discours des acteurs avec les in-formations que procurent d’autres sources (surtout les archives). Prenons l’exemple des camps de travail en URSS. Quand on lisait, il y a quelques décennies, les historiens soviétiques, ces camps n’existaient pas. Il a fallu attendre les premiers témoignages de personnes qui s’en sont échappés ou en ont été libérés (à partir de 1957), pour que le fait prenne de la consistance. Pourtant, certains ont continué à nier leur existence, soutenant qu’il s’agissait de propagande états-unienne. Puis, enfin, il y a eu l’effondrement de l’URSS et l’ouverture des archives officielles. Pour les périodes les plus anciennes, comme l’Antiquité, il n’existe gé-néralement pas d’archives, sauf pour ce qui concerne la collecte des impôts dans certaines régions. Dans ce cas, on recourt aux sources littéraires, et, depuis plus d’un siècle, à l’archéologie, sans oublier les sciences dites «auxiliaires» comme l’épigraphie (science des écritures) ou la numismatique (science des monnaies). Par exemple, la Bible affirme que les Hébreux ont été emmenés en captivité en Egypte et qu’ils ont quitté ce pays en traversant la mer Rouge et le désert du Sinaï, avant d’arriver en Palestine. Les archéologues ont pris au mot ce récit et ont voulu le vérifier. On ne trouve aucune trace d’une présence d’Hébreux dans l’Egypte antique, de surcroît réduits à l’esclavage, à l’époque où ils étaient censés l’avoir été, ni du reste de leur passage dans le Sinaï. Tous les savants sérieux tiennent mainte-nant pour établi, grâce à l’archéologie, que jamais les Hébreux n’ont été emmenés en captivité en Egypte et qu’il n’y a donc jamais eu de sortie d’Egypte comme l’affirme la Bible. Il s’agit d’un récit légendaire. Ainsi, la méthode historique permet, grâce à un examen rigoureux de la littérature léguée par les gens du passé, d’établir les faits indubitables, et surtout d’écarter ceux qui sont trop ouvertement faux ou trop incertains. Elle permet aussi de corriger les exagérations des auteurs anciens.

PAR-DELÀ LE PROCÈS IDÉOLOGIQUE DE L’ISLAMOLOGIE

Mohammed Arkoun, qui connaissait bien les sociétés musulmanes, savait que la méthode historique et l’ap-proche philologique n’y étaient pas pratiquées, que ce soit dans le domaine de l’histoire nationale ou dans le domaine de l’histoire religieuse. Dans les écoles, et même dans les universités, en guise d’histoire de la ci-vilisation islamique, on enseignait la version élaborée par les oulémas il y a plusieurs siècles. Par exemple,

remarquons ce qui se dit du conflit sunnisme-chiisme. Pour les sunnites, le chiisme est une hérésie, invention d’extrémis-tes. Ce n’est qu’au XXe siècle, qu’en raison de l’œcuménisme dominant de part et d’autre, les oulémas sunnites d’Al Azhar ont accepté d’enseigner le droit des chiites duodécimains sous l’appellation fiqhja’farî, en ré-férence au Vle imam chiite. Mais il n’a jamais été ques-tion pour eux d’enseigner la théologie duodécimaine, ni de faire connaître la tradition des imams. Du côté chiite, les cho-ses sont à peine différentes.

Certes, les chiites ont fait preuve de moins de réticence à connaître la production intellectuelle sunnite qui leur a servi souvent de modèle. C’est ainsi que l’œuvre de Muhy al-dîn b. ‘Arabî, le maître de notre Emir Abdel-kader, le plus grand soufi sunnite, est connue et même étudiée avec attention dans le monde chiite. Khumayni avait consacré un mémoire académique aux Fusûs al-hikam, son œuvre la plus difficile. Pour autant, les chiites continuent à enseigner leur propre version de l’histoire de l’Islam : selon eux, ‘Ali a été trahi par les Compagnons les plus puissants comme ‘Umar et Abû Bakr. C’est pour cela que Mohammed Arkoun, à juste titre, considérait que seul le recours à la méthode his-torique et l’approche philologique pouvait conduire à une issue afin d’échapper à ce duel spéculaire. Il a écrit à ce sujet : «Les uns et les autres substituent, depuis des siècles, une conviction religieuse héritée de la tradi-tion, à l’utilisation rigoureuse de la critique historique» (L’Islam, morale et politique, Paris, 1986, p.142). On comprend par conséquent la réserve légitime de Mohammed Arkoun à l’endroit de la critique «idéolo-gique» de l’islamologie, y compris par Edward Saïd. Dans cette perspective, on reproche souvent à l’islamo-logie d’être au service de la domination occidentale sur le monde islamique. Ce type de critique est totalement irrecevable, car elle relève du procès d’intention. On peut y répondre simplement : en quoi l’étude des dé-bats théologiques au IXe siècle de l’ère commune peut-elle servir une telle domination ? Il serait plus juste de dire que l’hostilité suscitée par l’islamologie vient de ce que celle-ci déconstruit le «roman fabuleux» que les oulémas ont édifié au cours des siècles passés. Quand l’islamologie réhabilite al-Hallâj, qui a été mis à mort au Xe siècle pour hérésie, elle oblige les musulmans à se reposer la question de cette condamnation, surtout à une époque dominée par l’islâh, par principe hostile au soufisme. Quand elle étudie la théologie chiite, le hanbalisme ou l’ash’arisme, elle apporte de nombreux éléments pour contester ce «roman fabuleux» que les prédicateurs continuent partout de répéter. C’est pour cette raison que l’islamologie a rencontré pendant longtemps l’hostilité. Toutefois, il faut indiquer que les tenants de la criti-que «idéologique» de l’islamologie qui la mettent en relation avec la domination occidentale ne sont pas entièrement dans l’erreur : en effet, si elle n’est pas un moyen de domination, elle en constitue par contre une expression indéniable. Prenons un exemple frappant. Il existe de nombreux départements universitaires en Israël dédiés aux études arabes et islamiques, dans les-quels de nombreux chercheurs s’activent (il y a parmi eux des savants palestiniens), y compris pour étudier la poésie classique ou l’histoire de la grammaire arabe. Il y a même une revue — Jerusalem Studies in Arabie and Islam — spécialement consacrée à ces domaines qui a une réputation bien établie. En comparaison, y a-t-il dans les universités arabes, bien plus nombreu-ses, des départements consacrés aux études hébraïques et juives ? A Al Azhar, et, je crois aussi au Maroc, on enseigne l’hébreu. Mais nulle part, il n’existe une «ma-jallat al-dirâsât al-yahûdiyya ou al-’ibriyya». Pourtant, dans une perspective de confrontation politico-mili-taire, la raison commande de connaître son ennemi. On peut dire la même chose des études sur la France en Algérie et au Maghreb. On étudie le français comme outil linguistique et déjà moins la littérature française, à laquelle on a souvent substitué «la littérature maghrébine d’expression fran-çaise». Mais on n’étudie guère la civilisation française. Combien d’étudiants en français peuvent expliquer ce qu’est le «jansénisme» ou le « gallicanisme» ? Il est vrai que les choses ne sont pas meilleures concernant les autres langues et cultures. En ce sens, mais seule-ment en ce sens, on peut dire que celui qui vous prend pour objet d’étude, et par conséquent vous connaît mieux que vous ne le connaissez, est, sans aucun

doute, supérieur du point de vue du rapport de forces.

«L’ISLAMOLOGIE APPLIQUÉE» ET SES LIMITES

Dans ses nombreuses conférences dans le monde mu-sulman, devant un jeune public souvent enthousiaste, Mohammed Arkoun a toujours défendu l’usage de la critique historique et philologique dans l’étude de l’Islam savant. Certains sans doute se sont engagés sur cette voie sous son influence. Mais Mohammed Arkoun estimait que l’islamologie classique, même si elle conserve une utilité indéniable, notamment pour l’édition scientitique des textes, souffrait d’un han-dicap majeur, qu’il appelle «historicisme». En effet, une fois que l’on a établi les faits et écarté du revers de la main tout ce qui relevait de la légende et du mythe, comme le fait tout historien positiviste qui ne veut s’en tenir qu’au fait, on oublie que la légende et le mythe sont également des faits qui demandent à être compris et expliqués. Car, soulignait-il avec raison, c’est le fait légendaire qui est reçu comme la vérité par le fidèle qui a de l’impact aujourd’hui, non le fait nu établi par l’islamologue. C’est afin d’échapper à ce travers que Mohammed Arkoun a formulé le projet d’étudier le Coran et le langage coranique. C’est ainsi qu’il écrivit : «Les Récits coraniques, le Hadith, la Sira sont toujours décrits par l’islamologie classique comme des fondations discursives rationnelles, alors qu’elles doivent beaucoup à l’activité de l’imaginaire travaillant les mythes d’origine, de fondation» (Pour une critique de la raison islamique, Paris, 1984, p. 11). On voit dès cette fonnulation apparaître deux termes importants : «imaginaire» et «mythe». Cela demande un petit commentaire. Le terme «mythe», qui vient de la Grèce antique, a été totalement retravaillé par plusieurs auteurs modernes, en particulier Georges Dumézil, Claude Lévi-Strauss, J.P. Vernant, M. Détienne, qui ont tous appartenu à la Ve section de l’EPHE, un lieu entièrement dévolu à l’étude des sys-tèmes religieux du monde. Or, 1’usage que commence par faire Mohammed Arkoun du mot «mythe» est as-sez éloigné de ces auteurs. Dans un article qui date de 1968, il déclare : «Il suffit de mentionner le nom de Cl. Lévi-Strauss pour évoquer les vastes horizons ouverts à la réflexion sur l’homme par l’anthropologie struc-turale. Nous nous garderons bien, toutefois, d’aller nous égarer dans un domaine où il est très malaisé de cheminer avec assurance. Pour définir la conscience mythique et l’usage que nous voulons en faire, nous nous adresserons plutôt à un autre guide compétent, mais plus accessible : Mircea Eliade» (Essais sur la pensée islamique, 1973, p. 245). Dans ce passage, Mohamed Arkoun semble considérer que Lévi Strauss et Eliade ont la même conception du mythe ; or il n’en est rien. Pour Lévi Strauss, on ne peut rendre compte d’un mythe que si l’on tient compte de la totalité cultu-relle dont il n’est qu’un fragment. Il a montré cela de manière magistrale, dès 1958, dans La geste d’Asdiwal», l’analyse d’un mythe amé-rindien. Une autre démonstration brillante de cette approche a été faite par Détienne à propos du mythe d’Adonis. Pour Eliade, en cela proche du psychana-lyste suisse C. G. Jung (ils se fréquentaient dans les rencontres de la revue Eranos), les mythes avaient une signification univoque, hors de tout contexte. L’approche de M. Eliade a eu de nombreux adeptes, parmi lesquels Gilbert Durand. C’est à ce dernier que Mohammed Arkoun emprunte le terme «imaginaire» et non au psychanalyste Jacques Lacan (qui distinguait trois registres : Réel, Symbolique. Imaginaire). A partir des années 1980, sans doute après la révolution iranienne, Mohammed Arkoun va de plus en plus re-courir au terme «imaginaire», entendu au sens de lieu de toutes les illusions et les tromperies. Pour lui, qui faisait profession de foi antipositiviste, l’imaginaire, surtout quand il est «social», est aliénant. Posant la question du «mythique», Mohammed Arkoun aboutit à une conception positiviste : derrière le mythe, siège la déraison. Quant à «l’imaginaire social», catégorie récurrente dans les écrits de Mohammed Arkoun de-puis les années 1980, il pointe l’irruption de «la foule» sur la scène politique. On peut donc conclure en soulignant que la tentative de Mohammed Arkoun de fonder «une islamologie appliquée», qu’il appelait de ses vœux, donc une isla-mologie débarrassée des présupposés métaphysiques qu’elle colportait depuis ses origines, a échoué parce que lui-même a refusé de faire le saut en posant la question du concept de «religion». Il n’existe pas dans son œuvre une définition de ce qu’il faut entendre par «religion», et encore moins sur ce qui spécifie l’Islam comme religion parmi d’autres.

M. H-B.(*) Ecole pratique des hautes études (EPHE),

Ve section, Paris

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 19

I D É E S - D É B A T

Par Larbi Mehdi (*)

Je profite de ce papier pour rendre hommage, non seulement à notre défunt nationaliste Ferhat Ab-bas qui nous a laissé un livre comme testament,

mais aussi à toutes les personnes qui ont préféré laisser leur vie, souvent dans des conditions abomi-nables, afin que nous vivions libres et heureux. Aujourd’hui, puisqu’il s’agit d’un livre qui contient un rêve d’une personnalité historique dont le nom, comme celui des autres d’ailleurs, s’est familiarisé et gravé depuis longtemps dans les esprits nationaux et internationaux, il serait désagréable de notre part de ne pas profiter de cette occasion pour avoir l’hon-neur de le lire, afin de produire un modeste com-mentaire après avoir creusé et fouiné dans le sens des mots qu’il contient. Effectivement, Demain, se lèvera le jour(1), un livre écrit par Ferhat Abbas quelques années avant sa mort, est destiné à toutes et tous les Algériens. Le livre en question contient un projet politique basé essentiellement sur la légalité. Il représente, donc, un rêve que Ferhat Abbas vou-lait partager de son vivant avec les Algérien(ne)s. Demain, se lèvera le jour, un titre... Un rêve… que Ferhat Abbas a réalisé dans son livre et a souhaité le voir se concrétiser… un jour… dans la réalité, afin que la joie déborde des visages et envahisse en fin de compte les pupilles. De ce fait, un livre… un rêve… nous fait penser qu’il fut un temps l’Algérie avait eu des hom-mes politiques qui, malgré leurs différences, ont pensé à construire un Etat de droit, afin que nous, Algérien(ne)s, puissions combattre ensemble tou-tes les formes de l’injustice. Pour dire l’essentiel, le martyr Ferhat Abbas nous a légué un testament inestimable. «Un livre» qui nous pousse aujourd’hui et nous oblige, malgré nous, à nous aimer. Aimons-nous pour qu’on puisse construire un lien fort, et avoir une confiance mutuelle semblable à celle de nos martyrs. Cet amour sera le leitmotiv qui nous rassemble pour bâtir un avenir à nos enfants et ar-rière-petits-enfants. Il faut dire que ce monsieur était unique parce qu’il a éprouvé pour nous, gracieuse-ment, un sentiment affectif. Mis à part le travail, il n’attendait rien de nous. Il voulait simplement nous voir vivre heureux. Ce monsieur était notre premier Président. N’était-il pas un ange ? Devons-nous pleurer sa disparition aujourd’hui ? Non, chérissons-le d’abord et pensons à lui comme il l’a fait pour nous de son vivant. Que son nom soit gravé à tout jamais dans nos mémoires, et tra-vaillons ensemble pour qu’on puisse le sacraliser dans celles de nos enfants et arrière-petits-enfants. En effet, le contenu du livre montre que Ferhat Abbas avait plus vécu pour l’Algérie que pour sa famille et ses proches. Il savait pertinemment que l’intérêt de sa famille était fondamentalement lié à celui des Algérien(nes). Il était convaincu que sa famille ne pouvait se distinguer préalablement par quoi que ce soit aux autres. Elle n’a point le droit d’utiliser l’héritage de son histoire familiale à des

fins personnelles, ou celui de ses enfants pour se placer au dessus des autres. Il avait compris qu’en le faisant, la famille ne peut pas trouver sérénité, quié-tude et grandeur. Il savait certainement que l’histoire rebondira un jour pour cracher les mensonges, c’est pourquoi il a écrit Les hommes passent, la vérité historique demeure.(2)

Par conséquent, ce comportement loyal vis-à-vis des Algérien(nes) ne peut avoir un sens que chez des hommes d’Etat qui ont gagné les cœurs et ont suscité chez les personnes le souci de commémorer et de glorifier leur honnêteté et leur bravoure à cha-que fois que leurs noms étaient cités. Ces hommes d’Etat loyaux deviennent, cependant, des légendes, et les enfants de la patrie retiendront à jamais leurs valeurs et leur vaillance. Ils seront racontés dans des histoires et seront définis comme étant des emblèmes de la nation. De ce fait, Ferhat Abbas a bien gagné le combat. Effectivement, le fait d’être partisan de la l’égalité et de la justice sociale nous suffira et adoucira notre douleur et notre marasme. La «Légalité», un concept politique lourd, chargé de sens et d’histoire a bien été utilisé par notre défunt martyr comme titre principal de son premier journal en 1948. Ferhat Abbas était un Algérien musulman et humaniste. Il a aimé les Algérien(nes) parce qu’il avait senti qu’il faisait partie d’eux. Ce grand mon-sieur, que Dieu lui réserve une grande place au Para-dis avec les personnes qu’il aime, a accompli un acte prophétique parce que, évidemment, Il n’y a que les prophètes et les grands hommes qui ont laissé un livre… un rêve… à leur peuple et à leur nation…! Bâtir une Algérie républicaine et égalitaire, bâtir une nouvelle croyance politique qui se place au-dessus de toutes les croyances qui pouvaient et peuvent exister encore, pour pouvoir construire un discours serein et moderne sur l’Algérie, afin de l’asseoir, en fin de compte, parmi les grandes nations, au sommet, comme une belle reine qui s’élève au-des-sus des autres. Ferhat Abbas voulait que l’Algérie soit comme une belle femme bien protégée par ses enfants qui la chatouillent pour qu’elle puisse garder le sourire éternellement. Le contenu du livre est saisissant, c’est bien ce que souhaitait Ferhat Abbas. Il désirait porter l’Algérie au sommet. Il souhaitait rassembler les Algérien(nes) autour d’un projet politique pour construire la société. Les différences naturelles et culturelles ne sont pas un obstacle, au contraire ce sont elles qui font la force de l’Algérie. Une Algérie pour tous les Algérien(nes) était son rêve et son but. Il a passé toute sa vie pour voir, enfin, une Algérie forte et prospère. Nous, nous ne faisons que relater ce que contient le testament ! En effet, ce sont bien ces grandes idées politiques qui ont torturé et tourmenté la vie du défunt Président de notre gouvernement provisoire (GPRA) d’avant 1962. Il a passé toute sa vie à combattre les idées mélancoliques et obscures des Etats tyrans, que ce soit dans le temps du colonialisme ou dans celui d’après-l’indépendance politique. Il était contre le développement du culte du zaîm et le pouvoir

personnel qui avantagent volontairement les affai-res personnelles aux affaires publiques. B. Stora et Z. Daoued nous ont bien décrit ses attitudes et son engagement politique. Ils ont écrit : «Il opère sans cesse par le jeu de proximité et de distance avec la France, par éloignement et parenté. Il est si proche… et si loin des Français… Les principes et les batailles de Ferhat Abbas étaient essentielle-ment pour la légalité citoyenne… Il a démontré aux siens (Algériens) comme aux Français ce que l’on voulait absolument ignorer jusque-là : il existe des possibilités de compromis, voire d’alliance entre République et Islam, et séparation des principes de 1789 amenés par la colonisation des actes de colo-nisateur lui-même… Une démarche du communau-tarisme religieux a heurté les mœurs, la conscience morale de ceux pour qui l’Islam est synonyme, essentiellement, de patrie».(3)

Toutefois, le combat de Ferhat Abbas et son militan-tisme ont montré aux Français de la métropole et, spécialement, les nobles, comme le Baron d’Alexis de Tocqueville, que l’Algérie des indigènes peut produire des hommes civilisés et compétents à condition de les mettre dans un système politique égalitaire. Il s’est mis face aux colons, tête à tête, pour montrer à ces exploiteurs véreux et suceurs de sang des (khemas) que le temps n’est plus le leur, et ne peuvent, désormais, décider seuls pour l’avenir politique de l’Algérie. Il a montré aux ennemis, aux adversaires et aux amis qu’il était un grand homme politique et un humble humaniste par le simple fait qu’il souhaitait construire une Algérie avec toutes les composantes qui existaient sur son territoire, y compris les Européens. Ils étaient pour lui une réali-té sociale qui fait partie de l’Algérie. Sa pensée était de trouver les moyens pour vivre ensemble dans un espace public commun. Il réclamait la réforme des droits civils et politiques et un statut social pour les musulmans, similaire à celui des Européens vivant en Algérie. Il ne s’intéressait guère aux liens fami-liaux ni aux appartenances régionales ou religieu-ses. Il était, tout simplement, un homme politique remarquablement moderne. Sa philosophie de la vie n’était pas différente de celle des philosophes des Lumières. Il était contre la violence, contre la guerre. Il ne voulait pas entraîner les autochtones dans une guerre archère et meurtrière. Il militait grâce aux idées reçues de l’école. Il se projetait dans des débats politiques contre le monde occidental. Il utilisait leurs armes, à savoir les idées politiques, produit de la révolution française, pour se défendre. Il militait pour les droits de l’homme et le droit des égalités et des libertés. En revanche, le durcissement de certains dirigeants français comme le maréchal Pétain et le gouverne-ment de Vichy par exemple, ainsi que l’orgueil du groupe militaro-politique qui s’est constitué autour de François Mitterrand nous ont non seulement fait perdre ces repères et ces jalons, mais, pis encore, nous ont entraînés dans une guerre qui nous a fait perdre et les hommes et les idées politico-sociales

reçues et appropriées comme moyen pour détruire complètement la vieille société, et construire, par la suite, une Algérie nouvelle. Par ailleurs, bien que les factions du mouvement national ne fussent pas tout à fait d’accord sur la manière de procéder pour avoir la liberté, Ferhat Abbas fut la première personne qui a réussi à les rassembler autour d’un manifeste entraînant, par la suite, l’organisation du premier congrès musulman. Ce dernier visait la suppression des lois et institu-tions d’exception, le rattachement pur et simple de l’Algérie à la France, le collège électoral unique et la représentation des musulmans au Parlement. Tou-tefois, la citoyenneté française devait être cumulée avec le maintien du statut personnel musulman, le culte musulman devait être géré librement avec le produit des biens «habous».(4)

Néanmoins, ces factions militaient pratiquement toutes pour la même cause et avec les mêmes armes. A. Djeghloul a écrit à leur sujet : «D’une manière, certes différenciée, les intellectuels posent leurs can-didatures à un partage de pouvoir, à occuper en tout cas une position d’intermédiaire entre la société al-gérienne et l’Etat colonial dont ils critiquent, certes, les excès, mais qu’ils ne remettent pas en cause dans son essence. Cela est vrai, des intellectuels francisés qui ne cesseront, jusqu’à la fin des années trente, de réclamer le droit à entrer dans la cité française. Cela est aussi vrai des Ouléma. Dans l’éditorial du numéro 1 d’El Muntaqid, daté du 2 juillet 1925, Ben Badis déclarait : ‘‘Le peuple algérien est un peuple faible et insuffisamment évolué. Il éprouve la néces-sité vitale d’être sous l’aile protectrice d’une nation forte, juste et civilisée qui lui permette de progresser dans la voie de la civilisation et du développement.De telles qualités, il les trouve en la France, à laquelle il se sent attaché par les liens d’intérêt et d’amitié. Notre action consiste à favoriser la com-préhension entre les peuples algérien et français ; à expliquer au gouvernement les aspirations du peu-ple algérien ; à plaider pour les droits de celui-ci, en toute sincérité et franchise’’».(5)

(Suite demain) L. M.

(*)Université d’Oran

NOTES DE RENVOI :

1- Ferhat Abbas, 2010, Demain se lèvera le jour. Ouvrage inédit, publié à titre posthume, préfacé par Leïla Benameur Benmansour, Alger-Livres Editions.2- Ferhat Abbas, 2010, Ibid, p.91.3- Benjamin Stora, Zakya. Daoued, 1995. Ferhat Abbas, Une autre Algérie, Casbah Algérie. 4- Charles Robert Agéron, 1974, Histoire de l’Algérie contemporaine, PUF, Paris, pp.89, 90.5- Abdelkader Djeghloul, 1988. Ouvrage collectif, Lettrés, intellectuels et militants en Algérie : 1880-1950. OPU, Alger, p, 15, 16.

Ferhat Abbas en compagnie de Abdelhafid Boussouf (à droite) et Lakhdar Bentobal (à gauche)

Réunion des ministres du GPRA au Caire

Ferhat Abbas : l’humaniste 1re partie

PHOTOS : D. R.

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 23

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : CONCORDER / NUISANCE / STI / SPA / ISSUS / AL / UNIE / NIA / EBRASE / ENLEVE / FA / TENES / ET / RASA / ABRI / DAME / SENE / ETON / SISE / ERS VERTICALEMENT : CONTINENTALES / NUISIBLES / NI / ICI / SERENADES / OSSU / AVE / DRAPS / SESAME / DNA / NE / BETE / SEC / AI / FER / OR / RECLAMATIONS.

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OLITURGIECEEULC

ELUCIVALCAESOEE

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONdésuet, hors d’usage

(8 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

FIGURATION

ACRE - ALITE - APPETIT - ARROSOIR - BANDEROLE - BRASSERIE - CLAVICULE - COMMERAGE - DESTIN - DORE - ECURIE - ESCOMPTE - FINANCE - FONDERIE - GELULE - GRINCEMENT - IOTA - IRREEL - LIMAILLE - LITURGIE - MALINGRE - MATURITE - NEUTRALITE - NORIA - OBSTACLE - OUTRANCE - PENDERIE - PLAT - RACE - RENTIER - SERMENT - SOLVANT

Biffe Tout N° 2781

LG

Vêtement de dessus, sans manches.

Définitiondu mot encadré

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Tout Codé N° 2781

18 14 15 4 2 4 13

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspon-dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

Fléchés Express N° 2781

fait venirà lui

copulative

mit haut

changementde quartier

faimpressante

différencede niveau

troptolérant

perfidie

ruband’étoffe

sied

lire à hautevoix

dans le vent

ancienne pièce d’or

bateauà voies

éclat de rire

vient avantelle

personnelpluriel

sortie desurnes

temps desglaces

alliée

ornementpour plafond

disciplinemorale

énervement

parfoispronomdisquesacré

dignitairemusulman

fleuved’Irlande

nœudferroviaire

petit bugle

chevalierambigu

sans effetsmembre dela famille

égouttoir

bidasseen folie

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HORIZONTALEMENT : 1.Qui reposent sur un accord du plus grand nombre 2.Mises au parfum. Points opposés. Rappel flatteur 3.Mettre bas. Rendra plus pur 4.Fin de verbe. Réfection 5.Prénom français. Face d’une feuille Baie 6.Myriapodes. Sans effets. Réfléchi. Symbole chimique 7.Sur la rose des vents. Occasionne. Autre moi 8.Début d'aération. Voies sanguines. Phase lunaire 9.Enchâssée. Assimilé 10.Conviendra. Préfixe de nouveauté. Fleuve noir. Tellement 11.Chef d’œuvre. Petits cahiers. Catégoriques 12.Eau à venir. Ville de Roumanie. Chose latine 13.Inconnu à l'état civil. Chance populaire. Attachera 14.Reine d'Egypte 15.Met en pièces. Vieux fers.VERTICALEMENT : 1.Issues d'un commun accord 2.Chère. Rassembler 3.Fleuve africain. Fuse dans l'arène. Précède le capital. Lame (phon.) 4.Hirondelle de mer. A moult faces. Démonstratif. Langue 5.Pays d'Europe. Possessif. Est en cellule 6.Issu. Strontium. Sonderions 7.Situées au Nord 8.Vont avec les coutumes. Puissance de pénétration. Avant les lettres. Métal symbolique 9.Berna. Note. Pas superflu 10.Hôpitaux pour les lépreux. Vieille colère 11.Vanta. Habilles 12.Ancien média. Ville d'Allemagne. S'esclaffe 13.Femme de lettres américaine. Muse de l'Elégie 14.Usure lente. Petite patronne. Lever (phon.) 15.Faire le fanfaron. Ne prend pas.

Quinze sur N° 278115

SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT : 1.PREMATUREMENT 2.IONIE. RATATINEE 3.CU. ROT. ALERTES 4.HINDOUISME. KO 5.ELU. NICHE. HALL 6.NL. PS. AURA. NAOS 7.EE. FINASSAI 8.REPORT. SO. TIN 9.TRACE. LANGUES 10.ECRITE. IDEE 11.ESSORILLER. LE 12.PSI. LEGAL. MAI 13.IL. ODES. CITERNE 14.CANNE. TE. RIRE 15.INES. RETRACA. AU.

VERTICALEMENT : 1.PICHENETTES. ICI 2.ROUILLE. RC. PLAN 3.EN. NU. RARES. NE 4.MI. PRECISIONS 5.AERONS. PETS. DE 6.OUI. FO. EOLE 7.URTICAIRE. RESTE 8.RA. SHUNT. SIG. ET 9.ETAMERA. LAC 10.MALE. ASSAILLIRA 11.ETE. SONDE. TIC 12.NIRVANA. GERMERA 13.TNT. LAITUE. ARE 14.EEKLO. IE. LIN 15.PESO. SENSEE. ECU.

SOLUTION N° 2780HORIZONTALEMENTI- FLACCIDITE. I- LABRADOR. III- APEURE - ROI. IV- VITE - EGIDE. V- EDILE - ETE. VI- SAR - N O N E . V I I - C I E - P E R C E . VIII- ERUCTER - RU. IX- NENNI - ETAT. X- SECS - ACE.

VERTICALEMENT1- FLAVESCENT. 2- LAPIDAIRE. 3- ABETIR - UNS. 4- CRUEL - ACNE. 5- CAR - EN - TIC. 6- IDEE - OPE. 7- DO - GENERE. 8- IRRITER - TA. 9- ODE - CRAC. 10- EPIE - MEUTE.

HORIZONTALEMENTI- Jeux de mots. II- Tailloirs - Sans quoi. III- Vigueur. IV- Fin de verbe - Bien des ans. V- Boisson énivrante - Preneurs de son. VI- Champignon. VII- Facilité des tracés - Prescrire d'une manière absolue. VIII- Soudé - Le temps du short. IX- Attestations servant de recommandations. X- Crochet de boucherie - Petites presses.

VERTICALEMENT1- Personne laide. 2- Autochtones. 3- On y fait des expé-riences - Renforce une affirmation - Résineux. 4- Outil d'écolier - En fin de soirée. 5- Actionnés - Canard. 6- Animal - Nommée 7- Foncera - Chiffre. 8- Chambre haute - Réservoir de pulsions. 9- Mauvais cheval - Ratit le. 10- Trime - Fiable - Six, sans cœur.

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Mots Croisés N°2781

Par M. IRATNI

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

L’OPGI fait dans la bureaucratiePlusieurs locataires de l’OPGI ont été étonnés d’apprendre qu’il fallait compléter leur dossier pour l’achat de leur appartement par l’ensemble des quittances de loyer. Cette obligation, qui n’a jamais été rendue publique de manière claire, met plusieurs citoyens dans l’embarras dans la mesure

où il va leur falloir présenter, pour certains, pas moins de 180 quittances dont la première remonte à une quinzaine d’années. En matière de bureaucratie, on ne fait pas mieux ! Sinon, comment expliquer cette obligation alors que les services de l’OPGI détiennent des registres qui peuvent attester du paiement des mensualités ? Aujourd’hui, plusieurs citoyens ne savent plus comment faire face à cette difficulté, surtout lorsqu’on sait que les services de l’OPGI sont dépassés en matière de communication.

Des enseignants en colère à Tiaret En signe de solidarité avec un de leurs collègues agressé mardi par un ancien élève, les enseignants du lycée de Hamadia, relevant de la daïra de Mahdia, 60 km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, les enseignants ont boudé hier matin les cours et ont observé un sit-in devant l’établissement. On ne sait pas pour l’heure les raisons qui ont motivé l’acte mais des sources locales font savoir que l’agresseur, employé actuellement dans l’établissement, est un ancien élève de l’enseignant agressé. Un acte barbare, condamnable, le nième du genre qui intervient dans un secteur laminé dans ses tréfonds mais qui semble être le fruit d’un laxisme ambiant si l’on se fie aux affaires du genre étouffées. La victime, avant de déposer plainte au niveau de la sûreté de daïra de Mahdia, s’est vu délivrer un certificat d’incapacité de 15 jours.

143 milliards de fraude fiscale à Chlef La fraude fiscale a prospéré dans la wilaya de Chlef et tend à prendre des proportions alarmantes.Pour l’exercice écoulé, le préjudice causé au Trésor s’élève à 143 milliards de centimes, selon les services de la direction du commerce de la wilaya.Il s’agit de marchandises livrées sans factures et pour lesquelles les services en question ont engagé des actions en justice. Cette pratique est devenue, malheureusement, chose courante dans la wilaya. Le grand perdant est sans doute le fisc qui a du mal à recouvrer toutes ses recettes en raison justement de ce genre de trafic et de la prolifération du commerce informel.

PPDA accusé de plagiatL’écrivain et ancien présentateur du JT de TF1 devra bientôt publier une biographie d’Ernest Hemingway, baptisée Hemingway, la vie jusqu’à l’excès. L’Express affirme que PPDA «a plagié une biographie signée Peter Griffin» parue en 1987 sous le titre Along with Youth : Hemingway, the Early Years. «Les “emprunts” opérés par le journaliste écrivain sont manifestes, massifs et comme portés par un étonnant sentiment d’impunité», écrit Jérôme Dupuis, affirmant que «près de 100 pages» du livre de Poivre d’Arvor «sont directement inspirées de l’ouvrage de Griffin, sans qu’aucun guillemet le signale». L’hebdomadaire a mis en ligne trois photographies comparatives des deux ouvrages pour étayer son propos : à gauche, les extraits de la biographie de Griffin ; à droite, ceux de Patrick Poivre d’Arvor.

La filette et la supernovaUne petite Canadienne, âgée de dix ans, astronome amateur comme son père, a découvert une supernova, devenant ainsi la plus jeune personne à réaliser une telle trouvaille. La fillette, qui vit à Fredericton, travaillait avec son père et examinait sur un écran d’ordinateur des images de galaxies lointaines captées par un téléscope. Elle a rapporté la découverte d’une supernova d’une magnitude de 17 dans la galaxie UGC 3378, à 240 millions d’années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Girafe, indique la société savante. Une supernova est une puissante augmentation de la luminosité d’une grande étoile, due à l’explosion de celle-ci. Elle donne l’impression d’annoncer l’apparition d’une nouvelle étoile, mais en fait c’est dû plutôt à sa disparition violente. Il s’agit d’un événement relativement rare : la dernière supernova observée dans notre galaxie remonte à plusieurs siècles, a précisé la Société royale d’astronomie. Mais il est possible de l’enregistrer avec un télescope relativement modeste.

Des oiseaux morts de peurLa pluie d’oiseaux morts qui a surpris le 1er janvier les habitants de la petite ville de Beebe dans l’Etat américain de l’Arkansas est certainement due à la frayeur. La mystérieuse pluie d’oiseaux avait commencé le soir de la Saint-Sylvestre. Plus de 5000 volatiles ont été dénombrés, gisant dans les rues de Beebe. La plupart des oiseaux étaient des carouges à épaulettes, reconnaissables à leurs taches rouges à la base des ailes. «Nous sommes maintenant presque sûrs que c’est un traumatisme qui a causé leur mort», a déclaré un responsable des services vétérinaires. Les carouges à épaulettes ont une mauvaise vision nocturne et ont sans doute été tués en heurtant les maisons et les arbres dans leur frayeur. L’Etat de l’Arkansas a cependant décidé de mener une enquête.

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

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TOURNAGE DE FILMS ET DOCUMENTAIRES CINÉMATOGRAPHIQUES

COMPÉTENCES EN LEADERSHIP

Taghit, le futur Hollywood● Une dizaine de longs et courts-métrages et autres documentaires ont été

tournés depuis 2008 à travers les sites naturels de cette région à vocation touristique.

Programme pour jeunes Algériens aux USA

PH

OTO

: D

. R.

Le cinéaste suisse d’origi-ne algérienne, Mohamed Soudani, avait choisi cette lo-

calité pour le tournage de son long-métrage Taxiphone El Mektoub, coproduit par l’ENTV, Amka-Films et Maghreb-Films. La beauté des sites naturels de la région et la disponibilité des infrastructures de base ont été pour beaucoup dans le choix de Taghit pour le tournage de ce film, avait déclaré en octobre 2008 le cinéaste, lors du premier tour de manivelle de cette œuvre qui a été, par la suite, primée par plusieurs manifestations et festi-vals de cinéma. Djinn, un court-métrage de Yasmine Chouikh, a été également tourné intégralement à Taghit, où la réalisatrice et son équipe techni-que ont préféré les décors naturels de cette localité et ont fait appel à

des figurants locaux pour camper des rôles secondaires de cette œu-vre cinématographique. Djeha, le retour, est un autre feuilleton qui a choisi la région de Taghit comme décor naturel. Cette série, réalisée par Amar Mohcine et diffusée par l’ENTV, avait réuni plusieurs noms célèbres de la comédie algérienne. Même cas pour le documentaire-fiction L’Epopée de la résistance populaire au Sud-Ouest, où le réalisateur Larbi Lakehal a fait appel, lui aussi, à des acteurs et figurants locaux pour la réalisation de cette œuvre primée en 2008 à Manama (Bahreïn). Le cinéaste a aussi réalisé L’Histoire des mines algériennes à travers les régions de Taghit et Kenadza, ce qui a né-cessité la mobilisation, en plus des figurants et acteurs locaux, d’une trentaine d’artisans pour la mise en

place des décors et la fabrication des différents accessoires nécessai-res à ce documentaire historique. Des centaines d’emplois tempo-raires pour des figurants, artisans, administratifs et techniciens sont créés à l’occasion de chacun de ces tournages, a signalé le président de l’APC de Taghit, qui a émis le souhait de la création d’une cité du cinéma dans sa commune. Dans ce même contexte, le wali de Béchar, en donnant dimanche dernier le premier tour de manivelle du tour-nage d’un documentaire-fiction sur la vie et l’œuvre de Cheikh Ab-delkrim El Maghili El Tilimsani, s’est dit disposé pour la concré-tisation de ce projet souhaité par plusieurs comédiens nationaux, à l’instar de Abdenour Challouch, présent actuellement à Taghit pour les besoins de ce film.

L e programme du Middle East Partnership Ini-tiative (MEPI) pour jeunes leaders, est un stage

intensif de cinq semaines aux Etats-Unis pour les étudiants universitaires. Les participants auront l’oc-casion de développer leurs compétences en leadership et en traitement de problèmes de groupe et pourront explorer l’histoire et la culture des Etats-Unis afin d’élargir leurs connaissances et leurs compétences en leadership. Le programme se déroulera du 22 juin au 26 juillet 2011, soit une période de cinq semaines, et comportera une résidence académique de quatre semaines au sein d’une université américaine, une semaine de tour d’études dans la région où se trouve l’université d’accueil et se terminera à Washington DC. Les participants auront l’occasion d’assister à une conférence des Alumni qui aura lieu au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord début 2012. Le programme est totalement pris en charge, y compris le transport inter-national, le transport aux Etats-Unis, l’hébergement, la nourriture et autres frais. Pour y participer, il faut être citoyen algérien, vivre et poursuivre des études

en Algérie (1re, 2e, 3e et 4e années universitaires sans compter le tronc commun), avoir entre 18 et 24 ans le 1er juin 2011, avoir une bonne maîtrise de la langue anglaise et un brillant cursus, être responsable, indé-pendant, ouvert d’esprit, tolérant et avoir un esprit curieux. Ou encore être à l’aise avec la vie dans un campus universitaire et la vie en communauté et apte à s’adapter aux différences sociales et culturelles exis-tant entre les Etats-Unis et l’Algérie. Les finalistes seront invités à une interview début février 2011. Formulaire à télécharger sur :http//algiers.usembassy.gov/academic_echanges.html et à faire parvenir avant 16h30 le 23 janvier 2011. Le document peut être transmis par email à HYPER-LINK «mailto:[email protected]» [email protected] et aussi être faxé au 021 60 73 35.Pour plus d’informations, prendre contact avec la Section des affaires publiques, tél. 0770 08 2000, poste 4096.

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El Watan - Jeudi 6 janvier 2011- 26

S P O R T S

AFFAIRE ES SOUK AHRAS

Le MJS saisit la fédération

Faisant suite aux doléances for-mulées par l’Entente sportive de Souk Ahras quant au refus

des responsables de la ligue régionale de Annaba d’appliquer une décision de justice favorable à l’accession de l’ESSA en interrégions et devant le mutisme observé par la FAF, une correspondance officielle émanant du ministère de la Jeunesse et des Sports a été adressée, en date du 29/12/2010, au premier responsable de ladite fédération, en l’occurrence Mohamed Raouraoua. «Nous vous saurions gré de bien vouloir nous informer des suites que vous comp-tez réserver à ce dossier», lit-on au quatrième paragraphe de la corres-pondance précitée. A rappeler que le TAS (Tribunal arbitral des sports), saisi au sujet d’une infraction relative à la participation d’un joueur venant de l’étranger, avait rejeté le 25 oc-tobre 2009 la décision de maintenir l’ESSA en régionale I et ordonné la défalcation des points de la victoire suite aux réserves formulées à l’issue de la rencontre qui avait opposé, le 27/02/2010, l’équipe de Souk Ahras au CRB Héliopolis. Il a été signalé sur la feuille de match, la présence de Imed Brahmia, un joueur qui évoluait dans un club du championnat libyen. Depuis la prononciation du verdict par le TAS, aucune suite n’a été don-née à cette affaire par les instances sportives compétentes, notamment la FAF. Le staff du club ESSA, invité

par personnalités politiques inter-posées, à collaborer pour ne point déballer tout le linge sale sur la place publique, refusera tout compromis. Il engage, d’abord, un bras de fer, contre la ligue régionale de Annaba, restée à l’abri des critiques à cause d’un alibi convaincant : c’est au niveau de la FAF que l’accession ou le maintien de l’ESSA en Régionale I, se décide. Telle a été la déclaration d’un res-ponsable de la ligue de Annaba, joint hier par téléphone. Ali Rouaïnia, le président de l’association ESSA, n’ y est pas allé avec le dos de la cuillère pour nous déclarer ceci : «Le TAS a tranché dans cette affaire et nous ne

pouvons que demander l’application d’une décision de justice. S’il y a des gens qui veulent nous avoir à l’usure, ça ne peut que compliquer davan-tage la situation et priver des joueurs performants de hisser le sport au rang qui lui est dû. Nous continuerons à revendiquer un droit bafoué par des milieux ten-dancieux et autres nostalgiques des clubs ’’vaches à traire’’.» Il ciblera spécialement dans ses propos un élu local déchu de l’association. «Le re-cours au TAS de Lausanne (Suisse), instance suprême spécialisée dans le règlement des litiges sportifs inter-nationaux, est notre ultime recours», a-t-il conclu. A. Djafri

VOLLEY-BALL : CHAMPIONNAT ARABE (DAMES)

Le GSP et le NCB au rendez-vous

Après avoir fait l’impasse (décision inter-ne de l’association du GSP ) durant deux saisons sportives sur la compétition ara-

be, les volleyeuses du GS Pétroliers, lauréates du doublé la saison passée (coupe et championnat), vont renouer cette année avec la compétition in-ternationale, en participant au 13e championnat arabe des clubs (dames) prévu du 27 janvier au 6 février 2011 à Alexandrie (Egypte). Vingt clubs seront présents à cette manifestation, dont deux représentants algériens, à savoir le GS Pétroliers et le NC Béjaïa. Les deux formations ont d’ailleurs confirmé officiellement leur par-ticipation. Ce rendez-vous sera aussi l’occasion pour le nouveau staff technique national, Ahmed Boukacem et Kamel Trabelsi, de voir à l œuvre les joueuses de l’équipe nationale féminine, qui forment ces deux clubs. N.M

MONDIAL DE HANDBALL

La liste des 16 Algériens aujourd’hui L a liste des 16 joueurs algériens qui doivent

prendre part au Championnat du monde de handball, prévu en Suède du 13 au 30 janvier, sera connue, aujourd’hui, à l’issue du dernier match préparatoire du sept algérien face à l’équipe de Hongrie B. La Fédération internationale de handball (IHF) a dévoilé, jeudi dernier, les présélections des 24 pays devant prendre part au Championnat du monde 2011 messieurs, dont celle de l’Algérie constituée de 21 joueurs. Lors de leur stage, qui se déroule en Hongrie, les coéquipiers de Abderazak Hammad ont disputé 6 matches amicaux. Les hommes de Salah Bou-chekriou se sont imposés à deux reprises (Tuni-sie et Bahreïn) et ont concédé quatre défaites, deux contre la Slovaquie, une contre la Tunisie et une dernière, mardi soir, contre la sélection de la Hongrie A (35-30). L’équipe nationale rentrera aujourd’hui à Alger pour un regroupe-ment, avant de s’envoler pour la Suède au début de la semaine prochaine. Au Mondial suédois, l’Algérie évoluera dans le groupe C aux côtés de la Croatie, du Danemark, de la Serbie, de la Roumanie et de l’Australie. (APS)

TUNISIEBenzarti sélectionneur

L’ex-entraîneur de l’Espérance sportive de Tunis, Faouzi Benzarti (EST), a été nommé nouveau sélectionneur national, en remplacement du Français Bertrand marchand, limogé en décembre dernier pour mauvais résultats, a annoncé, mardi, la Fédération tunisienne de football. Mohamed Hédi Fouchali, porte-parole de la FTF, a déclaré lors d’un point de presse tenu mardi soir au siège de la Fédération à Tunis, que Faouzi Benzarti sera assisté de Sami Trabelsi, l’ex-adjoint de Marchand et Férid Ben Belgacem, actuel entraîneur de l’EGS Gafsa. Le nouveau coach national a indiqué de son côté, qu’ «il ne ménagera aucun effort avec l’ensemble du cadre technique pour relever les prochains défis qui attendent la sélection nationale, et en premier lieu la qualification à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de

2012», rappelant qu’il a répondu à l’appel du devoir national, lorsqu’il a été sollicité pour diriger l’équipe nationale pendant une courte période en 1994 et en 2010. Outre l’EST, Faouzi Benzarti a entraîné plusieurs clubs tunisiens, notamment, l’US Monastir, l’Etoile Sportive du Sahel, le Club Africain, le CS Sfaxien et le Stade Tunisien ainsi que des clubs aux Emirats arabes unis et dirigé également la sélection libyenne de football. (APS

J oseph Blatter, président de la FIFA, estime que «les championnats des ligues sont trop longs car il y a trop

d’équipes, trop de matches», ce qui a pour répercussion «un conflit d’intérêts entre les équipes nationales et les clubs», selon des propos diffusés hier sur le site Internet de la FIFA. «Selon moi, et Michel Platini (président de l’UEFA) est d’accord, les championnats des ligues sont trop longs car il y a trop d’équipes, trop de matches, explique M. Blatter. Un championnat de 20 équipes, cela fait 38 matches, plus les coupes nationales, coupes de la ligue, etc. Il y a un conflit d’intérêts entre les équipes na-tionales et les clubs sur ce sujet.» «Certains se plaignent que les joueurs soient fatigués ou blessés. Ce n’est pas à

cause du calendrier international, poursuit-il. Bref, c’est une question qui mérite discussion.» Interrogé sur le pro-jet d’une «task force football 2014», qui aurait pour but «de faire le bilan sur l’organisation du jeu et des compé-titions», Blatter donne «quelques exemples». «On donne trois points par victoire, un point pour un nul. On peut se poser la question de savoir si c’est une bonne chose, on peut en discuter», s’interroge le dirigeant, ajoutant : «La prolongation, est-ce le seul moyen en cas de nul ? Et s’il y a une prolongation, comment terminer le match ? Est-ce que le but en or est une option à réétudier ? Certains l’ont aimé, pas d’autres. Il y a beaucoup d’aspects des compé-titions qui peuvent être discutés». AFP

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ORGANISATION DES CHAMPIONNATS DE LIGUES

Les réserves de Blatter

Un dossier litigieux sur le bureau de Raouraoua

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Le charismati-que président de l’USMA,

dans un communiqué adressé à notre ré-daction, annonce sa décision de quitter définitivement la for-mation qu’il préside depuis plus de 18 ans. En effet, démission-naire du conseil d’ad-ministration de la SSPA-USMA, il y a quelques semaines, suite à des divergen-ces avec l’actionnaire majoritaire et PDG de la SSPA, Ali Haddad, le désormais ex-pré-sident de l’USMA, qui est resté au sein de la section football du club en tant que sim-ple dirigeant, vient de décider de se retirer définitive-ment de toute activité ayant trait à la formation algéroise. «Avec une profonde tristesse, je confirme définitivement, ce jour, ma démission de toutes les fonc-tions au sein de la SSPA-USMA, le club prestigieux auquel j’ai consacré 18 ans de ma vie», lit-on dans le communiqué que nous a fait parvenir Saïd Allik. Cette dé-mission, qui officialise le retrait

définitif de Saïd Allik des affaires de la formation de Soustara, fait suite notamment à son désaccord avec le président du conseil d’ad-ministration de la SSPA-USMA qui l’avait poussé, dans un pre-mier temps, à se retirer après avoir refusé le poste de directeur général de l’USMA, préférant se convertir en simple dirigeant de la formation qu’il a présidée depuis 1993. Néanmoins, avec les diffé-rents évènements qui ont secoué

la formation de l’USMA et la crise dans laquelle semble em-bourbée l’équipe, notamment en raison des résultats peu probants enregistrés cette saison, parallèle-ment au passage au professionna-lisme et à la guerre de tranchées au sein de la famille usmiste et à cette affaire des supporters qui se sont déplacés le week-end dernier à Saïda qui avait donné lieu à des incidents regrettables, Saïd Allik, que certains n’ont pas hésité à accuser d’être l’instigateur de ces «troubles», a donc préféré se re-tirer définitivement, comme il le précise dans le communiqué : «En désaccord avec certaines person-nes qui gravitent autour de la SS-PA-USMA, j’ai tenu à dégager ma responsabilité avec le souhait que mon bilan à la tête de l’USMA, que j’estime en toute modestie po-sitif, ne soit altéré.» A noter enfin que la rencontre CRB – USMA, disputée mardi soir, a connu des incidents regrettables avec des affrontements entre supporters des deux galeries et le service d’ordre. On déplore des blessés des deux côtés.

T. A. S.

El Watan - Jeudi 6 janvier 2011 - 27

S P O R T S

■ Ligue 1 (14e j) :

Vendredi à 18hUSM Alger-ASO WAT-CABBA ES Sétif-USM Annaba

Samedi à 14h30JSMB-CRBUSMH-MCOMCS-ASKUSMB-MCAJSK-MCEE

■ Classement Pts J 1 . ASO 27 13 2 . ESS 25 13 3 . MCS 21 12 - . MCO 21 13 - . JSMB 21 13 - . CRB 21 137 . USMH 19 12 - . JSK 19 13 9 . MCEE 17 13 10 .USMAl 16 13 11. MCA 13 11 12. USMAn 13 13 --. USM Blida 13 13 14. WAT 12 13 -- . ASK 12 13 16. CABBA 10 13

■ Ligue 2 (14e j)

Vendredi à 15hCRT - PACMSPB - JSMSUSMBA - NAHDRCK - USBABM - CAB (huis clos)SAM - ESMASMO - MOCCSC - OM

■ Classement Pts J 1. CSC 26 13 2. CAB 22 13 3. MSPB 21 13 -. RCK 21 13 -. ASMO 21 13 6 .USB 20 13 - . NAHD 20 13 - . USMBA 20 13 9. O.M 19 13 10. MOC 18 13 11. ESM 17 13 12. SAM 14 13 --. JSMS 14 13 14. ABM 12 13 --. PAC 12 13 16. CRT 8 13

■ Division nationale amateurs (11e journée):

◗ Groupe Centre-Ouest :

Vendredi (15h)CRBAT - ZAST IRBM - JSMC USR - USMMHJSS - RCBOR IST - WAM OMA -RCR Exempt: WAB

◗ Groupe Centre-Est

Vendredi (15h) Hamra - WRMS E.Collo - ESG USMK -MOB AB Saâda -USMAB NARBR -MCM NCM -JSD

Samedi (14h30) USM Sétif - AS Aïn M’lila

ES SÉTIF Hadj Mansour nouvel entraineur

Le palestinien Hadj Mansour, est le nouvel entraineur de l’ESS, qui succède à l’italien Solinas. Hadj Man-sour a été présenter hier soir aux joueurs avant qu’il

dirige sa première séance d’entrainement. côté recrute-ment, le Franco-Algérien, Sofiane Zaaboub, un latéral gauche ayant évolué dans un club anglais de 3e division vient de parapher un contrat de 18 mois avec l’entente qui s’est par ailleurs attaché, les services de Mohamed Benhamou, l’ex-gardien du MCA et MCO. Lounis Lan-seur, le libéro du sociétaire du FC Libourne(CFA2) devra quant à lui subir des tests. Le Franco-Sénégalais Demba Touré, devant renforcer l’attaque ententiste est attendu aujourd’hui à Sétif. Evoluant comme libéro, le Came-rounais Mobitang (ex-joueur d’UR Namur 3e division Belge) qui vient de réussir ses tests sera probablement le deuxième étranger des noir et blanc. KamelBeniaiche

PARADOU ACBraham-Chaouch première recrueLa formation du Paradou AC a enregistré mardi soir

sa première recrue hivernale, en la personne du che-vronné attaquant Braham-Chaouch. Ce dernier, qui quitte le MCO après un bras de fer avec la direction oranaise, s’est engagé pour une durée d’une année et demie avec ce pensionnaire de la Ligue 2.

BALLON D’OR 2010Qui succédera à Messi ?Lannée 2010 s’est achevée sans que le lauréat du Ballon

d’or ne soit connu. C’est une première, dans la mesure où depuis plus de 50 ans le vainqueur était connu avant la fin de l’année. Ce «retard» a une raison. L’été dernier, en pleine Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, le ma-gazine français, France Football, propriétaire du Ballon d’or et la FIFA ont signé un accord de partenariat pour choisir ensemble le meilleur joueur du monde de l’année. Le nom de l’heureux élu sera dévoilé le 10 janvier pro-chain au Palais des congrès de Zurich. L’enveloppe, qui contiendra le nom du vainqueur, sera décachetée à 19h 54’ 35’’, indique France Football. Qui succédera à Lion-nel Messi Ballon d’or 2009 ? Sur la liste des 23 joueurs nominés par la rédaction de France Football et la FIFA, 3 joueurs ont récolté le plus grand nombre de voix. Il s’agit du trio barcelonais (par ordre alphabétique) Inista, Messi, Xavi. France Football a dévoilé ce résultat le 6 décembre dernier à l’issue du dépouillement des bulletins de votes du grand jury mondial formé de journalistes, sélection-neurs et capitaines de sélections de tous les continents. Le lauréat 2010 entrera dans l’histoire à la faveur de l’unifi-cation de la distinction attribuée par France Football et la FIFA. Le premier Ballon d’or a été décerné en 1956 à l’Anglais Stanley Matthews. Y. O.

EN OLYMPIQUELes espoirs en stageLa sélection nationale olympique, effectuera du 8 au 11

janvier 2011, au Centre national technique de football de la FAF à Sidi Moussa, un stage de préparation en vue des éliminatoires des Jeux olympiques de Londres 2012. Pour ce stage, le sélectionneur national Azzedine Aït Djoudi a convoqué 25 joueurs :Sayah Saïd, Meklouche Mouaouya, Mazouzi Sid Ahmed, Benaldjia Mehdi (USMA), Ali Guechi Abdelaziz (US-MAn), Bitam Abderrezak (MSPB), Megueni Mokhtar (MCS), Ziti Mohamed Khoutir (JSK), Boulanceur Rafik (JSMB), Bekhiter Mokhtar (USMB), Belaïli Mohamed Youcef et Aouadj Sid Ahmed (MCO), Mesfar Oussama (ASK), Dahmane Hamza et Anane Merouane (CRB), Benlamri Djamel Eddine, Derrardja Walid, Khelili So-fiane (NAHD), Benmalek Boualem (ESS), Boudebouda Brahim, Daoud Farid et Amroune Mohamed (MCA), Limane Houssam, Kabla Salim Ryad et Touahri Amine (USMH).

ALAIN MICHEL, ENTRAÎNEUR DU MCA

«Le Mouloudia est constamment piégé»

JS KABYLIEAkato Komlan n’existe sur aucun site A la recherche du CV du Togolais mis à l’essai par la JSK, nous n’avons trouvé aucune trace de ce dernier sur aucun site traitant des footballeurs togolais dont il est originaire ni béninois où il semble être adopté puisqu’il s’est présenté avec un passeport du Bénin. En eff et, Akato Komlan Nestor ne fi gure ni dans l’eff ectif des sélections togolaises ou béninoises des U19 et des U20, ni dans l’eff ectif 2010/2011, ni dans celui de 2009/2010 de la formation béninoise de Mogas 90 dont il dit qu’il est joueur. Alors celui-ci serait-il venu avec une autre identité ? On ne le sait pas trop. Une chose est certaine la direction du club a aussi eff ectué ses propres recherches pour tenter de glaner le maximum d’informations sur ce joueur sans pour autant y parvenir. Toutefois au niveau de cette direction, la CAF et la FIFA seront saisies pour plus de renseignements au cas où il serait retenu par le coach Belhout. M. R.

Le Doyen ne sait plus gagner. Face à la JSMB, les protégés d’Alain Michel se sont battus mais

ils ont fait montre d’un manque flagrant de métier en attaque. L’entraîneur explique : «Béjaïa est une équipe du haut du tableau et contre cet adversaire, ce sont toujours des matches serrés. On pouvait gagner sur des coups tordus ou se faire avoir par des actions classiques. En vérité, nous n’avons pas les moyens de faire ce qui a été fait. Avec notre effectif du moment, ce sont des résultats conformes à la logique (2 nuls successifs) du fait du rapport de force avec les équipes (ESS et JSMB) que nous avons rencontrées. Nous sommes, il est vrai, en situation limitée en termes d’effectif.» Pour lui, cette cascade de résultats négatifs n’est pas imputable uniquement aux joueurs et à leurs qualités techniques, mais aussi à d’autres facteurs exogènes : «Contre Béjaïa, c’est déjà du gâchis. Le fait d’avoir été sanctionnés après un match international puis dans un championnat national, c’est sympathique mais je ne comprends

pas pourquoi. Cela aurait été logique d’être sanc-tionné dans une compétition internationale cela se comprend, mais que voulez-vous, tout cela fait partie de notre chemin de croix. On met toujours des pièges en plus pour le Mouloudia par rapport aux autres. On a le piège du terrain, le piège du huis clos. Et le match à huis clos, c’est toujours une tragédie, c’est toujours une catastrophe.» Pour la suite, Alain Michel n’est pas inquiet : «Same-di, contre l’USMB, nous irons chercher les 3 points car nous serons face à une équipe en quête de réha-bilitation et donc ce sera plus facile d’affronter ce genre d’adversaire obligé de se découvrir, contraire-ment à une équipe qui se défend en masse et qu’il est difficile de déloger, quand bien même nous n’avons pas dans notre magasin des joueurs de la trempe de ceux de Béjaïa.» Pour lui, les matches restants «seront des batailles différentes» «Nous sommes prêts pour le combat», conclut le technicien français. A. Riad

SUITE À DES DIVERGENCES AVEC ALI HADDAD

Saïd Allik se retire de l’USM Alger

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Allik quitte l’USMA après 18 ans à sa tête

Page 27: 2011 01 06 el watan

■ WIKILEAKS

Israël a délibérément poussé l’économie dans la bande de Ghaza «au bord du gouff re»Le site internet d’informa-tion WikiLeaks a révélé, selon l’APS, dans des notes diplomatiques obtenues et publiées hier par le journal norvégien Aftenposten, qu’Israël a délibérément poussé «au bord du gouff re» l’économie dans la bande de Ghaza, terriroire palestinien occupé sous blocus israélien depuis près de quatre ans. WikiLeaks, spécialisé dans la publication de documents secrets, a affi rmé dans ces

notes reproduites par le journal Aftenposten, que «des responsables israéliens ont confi rmé à de multiples occasions leur intention de maintenir l’éco-nomie de Ghaza au bord du gouff re», et ce, dans le cadre de leur embargo. Les forces d’occupation israéliennes imposent un strict blocus à la bande de Ghaza depuis juin 2006 et refusent de lever cet embargo, malgré moult appels internationaux dans ce sens. Des commandos israéliens avaient, en outre, pris d’assaut en mai 2010 une fl ottille internationale d’aide humanitaire destinée à la bande de Ghaza.

■ TÉLÉPHONIE

Qatar Telecom rachète la totalité de Tunisiana Qatar Telecom (QTel) a annoncé hier avoir ra-cheté les parts restantes de l’opérateur téléphonique Tunisiana, détenues par le groupe égyptien Orascom, pour 1,2 milliard de dollars. «L’acquisition des parts restantes a eu lieu pour 1,2 milliard de dollars», a dé-claré l’opérateur qatari dans un communiqué, ajoutant que la transaction avait été réalisée à travers le groupe Wataniya Telecom, détenu à 52,5% par QTel. Qtel avait annoncé en novembre

2010 s’être associé avec un consortium tunisien conduit par Princess Holding pour acquérir ces parts restantes dans Tunisiana, deuxième opérateur de Tunisie avec 5,7 millions d’abonnés. Princess Holding est un groupe dirigé par Sakher El Materi, gendre du président tunisien Zine El Abdine Ben Ali. Il est actif dans la banque, le tourisme, l’immobilier, les médias, l’agriculture et la vente automobile. QTel est le groupe le plus important du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ; il est présent dans 17 pays et a plus de 68 millions d’abonnés.

MALI

■ Un homme a jeté un explosif devant l’ambassade de France à Bamako hier en début de soirée, blessant deux personnes de nationalité malienne, avant d’être arrêté, a appris l’AFP de source sécuritaire dans la capitale malienne. «Un homme a jeté un explosif devant l’ambassade de France. Deux Ma-liens sont blessés. L’homme a été arrêté, il est interrogé», a simplement déclaré cette source au correspondant de l’AFP. Un important dispositif de sécurité a été déployé aux abords de l’ambassade.

Explosion devant l’ambassade de France

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 6 janvier 2011El WatanCrise et protesta

Par Djaffar Tamani

Les nouvelles annonçant l’achat d’équipements antiémeute pour les services de sécurité ont toujours laissé les Algériens perplexes. Le discours officiel prêchait plutôt une amélioration significative de la

situation sur tous les fronts, sécuritaire, social et politique. L’Etat annonçait le meilleur mais se préparait au pire. En matière de contestation sociale, le pays démarre l’année sur les chapeaux de roues. Des émeutes ont éclaté ces derniers jours en plusieurs endroits, dénonçant la hausse brutale des prix des produits de large consommation. Des citoyens de certains quartiers ont investi la rue sans attendre, n’ayant pas d’autre recours pour crier leur détresse devant l’aggravation ininterrompue de leurs conditions de vie. La population, dans son ensemble, reste sonnée devant les nouvelles alarmantes provenant du marché. Entre la pénurie et la cherté, les produits de base deviennent des produits de luxe, faisant monter la paupérisation de plusieurs crans. L’intervention des services de sécurité pour rétablir le calme n’est pas, bien évidemment, la meilleure réponse à opposer à l’expression d’un profond malaise social. Le meilleur système policier ne peut mettre durablement sous l’éteignoir la colère des citoyens en proie à l’iniquité sociale, comme cela vient d’être démontré dans un pays voisin. En lieu et place d’un aveu d’échec de toutes les politiques suivies ces dernières années, les gouvernants de notre pays se perdent dans la recherche de boucs émissaires, les spéculateurs, qui seraient à eux seuls responsables de la dérégulation du marché et de la dégradation du pouvoir d’achat. Une attitude fort peu crédible après les nombreux scandales liés à la corruption ayant éclaté ces derniers mois, révélant que l’intérêt de la collectivité n’a pas toujours prévalu dans la gestion des deniers publics. L’Etat se vante de dormir sur un matelas de devises de 150 milliards de dollars de réserves de change, en oubliant de dire qu’il a été incapable de le transformer en richesses et en bien-être en faveur de la majorité de la population. Nous demeurons la lanterne rouge des classements mondiaux relatifs au niveau de vie, bien loin derrière nos voisins, et nous sommes décrits comme un «peuple malheureux» dans les notes diplomatiques confidentielles qui ont rejailli récemment sur Internet. Pendant ce temps, les responsables algériens se gargarisent de statistiques auxquelles ils sont les seuls à croire, comme ce taux de chômage miraculeux de 10%, de même niveau que les pays de la zone euro, cette partie du monde vers laquelle ne cessent de se diriger les barques des harraga.

PUBL

ICIT

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EN BREF…

COMMENTAIRE

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.coml t

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA10°18°

11°19°

3°19°

6°20°

Le vraquier algériens MV Blida, arrai-sonné et détourné samedi dernier par

des pirates somaliens est localisé. Selon le ministre des Transports, Amar Tou, le navire se trouve actuellement dans les eaux territoriales somaliennes. «Nous n’avons pas de contacts avec les auteurs de l’acte de piraterie, pace qu’ils ne com-muniquent pas», affi rme-t-il dans une déclaration à la presse, en marge d’une journée parlementaire sur la prévention

et la sécurité routière, organisée hier à Alger. «Nous savons où le navire est, à tout moment, car nous avons au niveau du ministère le système COSS (un dispo-sitif de veille pour la sûreté et la sécurité des navires) qui nous permet de situer le bateau», explique encore Amar Tou. Se-lon lui, ce système permet d’obtenir tou-tes les informations sur le navire et son inscription parce qu’il est enregistré à travers le monde. «Nous pouvons le faire

parce que les pirates n’ont pas encore coupé le système de communication qui est à bord du navire», ajoute-t-il. C’est la première information offi cielle depuis le détournement du navire. Auparavant, le ministère des Affaires étrangères avait juste confi rmé, dans un communiqué rendu public dimanche dernier, l’acte de piraterie ayant visé le vraquier MV Blida et les 27 membres de son équipage, dont 17 marins algériens. M. M.

IL EST ACTUELLEMENT DANS LES EAUX TERRIORIALES SOMALIENNES

LE VRAQUIER ALGÉRIEN PIRATÉ LOCALISÉ

NUMÉRO SPÉCIAL

Politique, sécurité, économie, social, culture : tout ce qui vous attend (ou pas) en 2011

CONDAMNATION DE MOHAMED BABA NEDJAR

Un comité pour un procès équitable dela Ligue nationale de défense des droits de l’homme (ligue de Ghardaïa) a tenu hier un sit-in à proximité de la maison de la presse Tahar Djaout (Alger) pour demander de rejuger Mohamed Baba Nedjar, un militant des droits de l’hom-me, condamné initialement à la peine capitale en 2006, puis à la perpétuité en appel en 2009 pour «homicide volontaire avec préméditation».Son frère Abdelaziz, présent sur les lieux, a affi rmé que le mis en cause est

en grève de la faim depuis 18 jours à la prison de Babar (Khenchela) où il purge sa peine. «Il est très aff aibli et a des diffi cultés à parler et à marcher», témoi-gne-t-il. Une lettre de Mohamed Baba Nedjar, envoyée aux ONG, a été remise à la presse. Il demande à «être sauver de cette injustice dont je souff re depuis mon incarcération arbitraire en 2005 pour homicide volontaire avec préméditation sur une personne que je ne connais pas, ni de près ni de loin, laissant en liberté les véritables coupables. Même la Cour

suprême a refusé la cassation». Les quel-ques dizaines de Mozabites, parents et membres du comité de soutien au jeune Mohamed Baba Nedjar, revendiquent «un procès équitable». La manifesta-tion s’est déroulée dans le calme, les policiers n’ont pas eu à intervenir. Sa défense s’étonne et dénonce la légèreté avec laquelle l’aff aire a été instruite. Elle ne comprend pas pourquoi police et justice se sont acharnées sur une seule personne alors que la victime a parlé de deux agresseurs. K. B.

UN COMITÉ DE SOUTIEN POUR UN PROCÈS ÉQUITABLE