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El WatanLE QUOTIDIEN INDPENDANT - Lundi 28 mars 2011

La contestation stend plusieurs villesLIRE LARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 7

SYRIE

N 6211 - Vingt et unime anne - Prix : Algrie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

LIBYE

LALGRIE A BATTU DIFFICILEMENT LE MAROC (1-0)

A bient t Casablanca

RAS LANOUF ET BEN JAWED AUX MAINS DES INSURGS Les forces pro-El Guedda continuent se replier en direction de Syrte Le secrtaire amricain la Dfense, Robert Gates, a dclar que la situation en Libye menace de dstabiliser la Tunisie et lEgypte. Lire en page 8

SIGE DE LA PRSIDENCE

CARREFOUR DES PROTESTATIONS

a grogne sociale augmente chaque jour dun cran. Plus dun millier de citoyens en colre, de divers horizons, ont assig, hier, le palais prsidentiel El Mouradia.

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Quatre mouvements de contestation, spars, se sont rencontrs quelques mtres seulement de la premire institution du pays. Samir Ghezlaoui (Suite page 3)

PHOTO : H. LYES

MISE EN PLACE DUNE PLATE-FORME POUR LE CHANGEMENT

LA CNCD PROPOSE UNE PRIODE DE TRANSITIONla faveur de son laborieux succs, hier au stade de Annaba, face la redoutable slection marocaine par la plus petite des marges (1-0), lAlgrie se relance dans la course pour la phase finale de la CAN 2012 de football. Les quatre quipes du groupe (Algrie, Maroc, Tanzanie et RCA) occupent la mme position avec 4 points chacune. Sans trop convaincre, les Verts se sont contents donc de lessentiel qui

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va leur permettre de poursuivre laventure avec plus de srnit, mme si le match retour entre lAlgrie et le Maroc, prvu en juin prochain Casablanca, sannonce explosif. Hier, les hommes de Benchikha, faut-il le souligner, lont remport avec leurs tripes en livrant une vritable bataille aux Marocains nettement suprieurs sur le plan collectif. (Lire en pages 30 et 31)

Dans une plate-forme rendue publique hier, la Coordination nationale pour le changement et la dmocratie (CNCD) met en relief les tapes suivre pour mettre n un systme politique inique et obsolte. Lire larticle de Madjid Makedhi en page 2

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PHOTO : B. SOUHIL

El Watan - Lundi 28 mars 2011 - 2

LACTUALIT ELLE A RENDU PUBLIQUE SA PLATE-FORME POUR LE CHANGEMENT DU SYSTME

La CNCD propose une priode de transitionUne nouvelle feuille de route pour enclencher le changement du systme en Algrie. Aprs plusieurs actions menes sur le terrain, la Coordination nationale pour le changement et la dmocratie (CNCD) vient dexpliciter sa conception du changement. Elle dtaille dans une plate-forme rendue publique, hier, les diffrentes tapes suivre pour mettre fin lautocratie installe depuis 1962 dans le pays. Ce document de trois feuillets est articul autour de deux points essentiels : aller vers une confrence nationale et dsigner un conseil national de transition dmocratique. La CNCD propose daller vers une confrence nationale qui aura pour mission de dsigner un conseil national de transition dmocratique (CNTD). Celui-ci sera compos de personnalits rsolument engages pour le changement dmocratique. La dure de son mandat ne saurait excder 12 mois. Ses membres ne pourront postuler aucune candidature ou responsabilit aprs la phase de transition, explique la coordination dans des autres institutions lues seront dfinies lors de la confrence tenues sous lgide du CNTD. Ces institutions seront issues dlections balises par un dispositif politique et juridique qui simposera toutes les candidatures. La prparation et la mise en uvre devront se faire en toute transparence et sous une observation internationale obissant aux rgles qui ont prsid tous les scrutins ayant suivi la fin des systmes autocratiques, ajoute-t-on dans cette plate-forme. Invitant toutes les forces demandant le changement du systme adhrer cette dmarche, les animateurs de la CNCD comptent sur la mobilisation populaire pour permettre la mise en uvre de cette plate-forme. Le rapport de force dfinira le calendrier de la mise en application de ce projet. Il faut que tout le monde bouge pour raliser cet objectif, estime Moulay Chentouf, reprsentant du Parti pour la lacit et la dmocratie (PLD). Toutes les forces qui militent pour une Algrie dmocratique et sociale sont invites participer cette initiative, prcise, pour sa part, Tahar Besbes, dput du RCD. Dans ce sens, Mme Fadhila Chitour affirme que la coordination vise rassembler toutes les forces du pays. Alors, il faut souvrir, dclaret-elle. Dans le cadre de cette transition, linstitution militaire et les services de scurit, lit-on aussi dans ce document, seront mis sous lautorit du CNTD. Ce dernier devra galement installer une commission indpendante qui proposera les modalits de restitution du sigle FLN la mmoire collective. Le FLN na jamais t un parti pendant la guerre de Libration nationale. Il tait un Front de libration o tous les Algriens se reconnaissaient, lance Madjid At Mohamed, reprsentant du Congrs mondial amzigh (CMA). Afin dexpliquer le contenu de cette initiative la population, la CNCD, prcisent ses reprsentants, ne ngligera aucune action. Outre le maintien des marches, la coordination compte animer une srie de rassemblements, dont un grand meeting Alger au dbut du mois Madjid Makedhi davril prochain.

La marche de la CNCD samedi dernier Alger

son document. Ce conseil, lit-on dans ce texte, aura pour mission de dissoudre toutes les institutions lues, nommer un gouvernement de transition pour grer les affaires courantes et engager

le pays dans une refondation nationale dont la cl de vote sera la rdaction dune Constitution qui sera propose au peuple algrien par voie rfrendaire. Les priorits pour la reconstruction

PLATE-FORME POUR LE CHANGEMENT DMOCRATIQUEnovembre Algriens se sont L esou1levs pour se1954, lesdun colonialisme librer barbare condamn par lhistoire. Notre peupleer

attendait de vivre dans un Etat dmocratique et social garantissant la libert de conscience et les droits humains. Aprs des sacrifices hors du commun, lAlgrie arrache le droit lexistence dans le concert des nations en crivant lune des pages les plus glorieuses de lhistoire du vingtime sicle. Cependant, la libration du territoire national na pas entran celle des citoyens. Le systme politique instaur en 1962 a confisqu son profit exclusif lindpendance en sarrogeant tous les pouvoirs. Notre peuple voit son histoire trahie, sa mmoire mutile et sa parole confisque. Tortures, rpression sanglante, assassinats politiques, fraudes lectorales, corruption, misre sociale et arbitraire rythment le drame algrien depuis un demi-sicle. A lhorreur du terrorisme islamiste, le pouvoir a rpondu par la politique de rconciliation nationale, niant lexigence de justice et de vrit. Rprime et exclue de la vie publique, la collectivit nationale oppose une rsistance multiforme. Lmeute devient de plus en plus la seule forme de revendication et la rue lunique espace dexpression pour arracher ses droits. Notre migration, fidle ses traditions de lutte, suit et relaie avec ferveur le mouvement de contestation nationale. Dsormais, le statu quo est impossible tenir. Mis face ses checs et confront une pression populaire continue,

le pouvoir illgitime, us, divis et discrdit, recourt, une fois de plus, aux subterfuges pour essayer de dvoyer, comme en octobre 1988, les aspirations profondes de la socit la rupture radicale avec le systme. Les volutions nationales, rgionales et internationales rendent illusoire toute initiative visant drouter la lame de fond qui secoue le pays du nord au sud et de lest louest. Lhistoire est en marche et lAlgrie ne peut faire exception. Le changement de systme politique est impratif. Pour y parvenir dans les meilleurs dlais et de manire pacifique, des personnalits, des militants politiques ou syndicaux et des animateurs du rseau associatif ont pris une initiative : crer la Coordination nationale pour le changement et la dmocratie (CNCD) afin de rpondre la demande de changement de systme politique qui ne saurait se confondre avec un changement dans le systme. Cette structure a lanc des actions qui ont mis nu les manuvres du systme et qui confortent au plan politique les revendications populaires sexprimant chaque jour dans la rue et travers toutes les catgories sociales, notamment la jeunesse, principale victime du systme et acteur majeur des luttes populaires. La CNCD appelle les forces politiques et sociales fdrer leurs nergies pour sinscrire dans la perspective ddification dune Rpublique dmocratique et sociale. Ses principes fondateurs seront ceux de lEtat de droit, ga-

rantissant le respect des liberts individuelles et collectives, la promotion dune socit civile active, la sparation et lquilibre des pouvoirs, la sparation du politique et du religieux, lgalit homme-femme, la reconnaissance et la promotion de lalgrianit par laffirmation du caractre national et officiel des langues arabe et tamazight, la justice sociale, une rpartition quitable du revenu et des richesses nationales et lalternance dmocratique au pouvoir. Sur la base de ces principes, la CNCD, en concertation avec les autres forces du changement dmocratique, propose : 1- Une confrence nationale qui aura pour mission de dsigner un conseil national de transition dmocratique (CNTD) ; 2- Le CNTD sera compos de personnalits rsolument engages pour le changement dmocratique. La dure de son mandat ne saurait excder douze (12) mois. Ses membres ne pourront postuler aucune candidature ou responsabilit aprs la phase de transition. 3- Le CNTD aura : - Dissoudre toutes les institutions lues ; - nommer un gouvernement de transition pour grer les affaires courantes ; - engager le pays dans une refondation nationale dont la cl de voute sera la rdaction dune Constitution qui sera propose au peuple algrien par voie rfrendaire. 4- Les priorits pour la reconstruction des autres institutions lues seront dfinies lors des confrences tenues sous lgide du CNTD. Ces insti-

PHOTO : B. SOUHIL

tutions seront issues dlections balises par un dispositif politique et juridique qui simposera toutes les candidatures. La prparation et la mise en uvre devront se faire en toute transparence et sous une observation internationale obissant aux rgles qui ont prsid tous les scrutins ayant suivi la fin des systmes autocratiques ; 5- Le CNTD mettra en place une commission indpendante qui proposera les modalits de restitution du sigle FLN la mmoire collective. Cette commission aura aussi pour mission dtablir la vrit et la justice sur toutes les atteintes subies par les Algriennes et Algriens depuis lindpendance. 6- Durant cette phase de transition, larme et lensemble des services de scurit seront placs sous lautorit du CNTD. Ils auront pour mission la dfense du territoire et du caractre rpublicain et dmocratique de lEtat ; 7- LAlgrie dmocratique et sociale inscrira son destin dans lactualisation des principes fixs par la confrence de Tanger qui stipulait, ds 1958, que la fdration des Etats nord-africains est le parachvement naturel des indpendances de la Tunisie, de lAlgrie et du Maroc. Cette plateforme de la CNCD est ouverte au dbat. La CNCD appelle la socit et les forces fidles lesprit de Novembre et de la Soummam et des luttes dmocratiques depuis lindpendance se rassembler pour le changement dmocratique. Cest ainsi quelles pourront peser pour difier une Rpublique dmocratique et sociale.

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LACTUALIT SIGE DE LA PRSIDENCE DE LA RPUBLIQUE

Carrefour des protestationsSuite de la page 1

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es enseignants contractuels, les victimes du terrorisme, les rapatris de Libye et les ex-militaires, ont tous tenu des rassemblements sur la mme place. Cest dire que la prsidence de la Rpublique est devenue la mecque des protestataires. Le bal des sit-in est ouvert par les enseignants contractuels, dj sur place depuis plus dune semaine. Ces derniers ne dcolrent toujours pas. Et ce nest pas le silence radio de la tutelle qui devrait arranger les choses. Leur rassemblement a failli se transformer en drame cause de limpatience, la fatigue et le dsespoir de plusieurs contestataires. Vers 11h, un enseignant de Blida, la vingtaine bien entame, ingurgite de lessence avant de sasperger en tentant de simmoler par le feu et en criant amrement : On a eu la licence, maintenant on soffre lessence. Suite cet incident, ctait la pagaille gnrale. Les services de police, fortement prsents, ont eu recours la force pour absorber la crise de colre et lhystrie des enseignants contractuels. Le rsultat final de cet accrochage est de plusieurs blesss dont un dans un tat grave. Nos deux camarades blesss ont t transfrs vers lhpital. Ils sont hors de danger, a rassur Myriem Marouf, la prsidente du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC). Le ministre de lEducation a envoy lun de ses reprsentants, durant laprs-midi, pour nous demander une nouvelle audience de dialogue. Et nous avons refus de le voir. Il na qu annoncer notre intgration et tout le problme sera rgl, a-t-elle soulign. La porte-parole du CNEC affirme que les enseignants contractuels ne reviendront pas en arrire. Ils camperont sur leurs positions mme au dtriment de

Louisa Hanoune plaide pour une ConstituanteLors de son allocution de clture de la premire confrence nationale des cadres du PT, qui sest droule hier au complexe touristique Matars de Tipasa, Louisa Hanoune a plaid pour une Assemble constituante. Mettant laccent en outre sur la cration de comits populaires qui sattelleront recueillir les revendications des populations de toutes les communes des wilayas du pays avant de les communiquer aux instances nationales, dune part, et dautre part linstauration dun dbat dmocratique sur la Constitution algrienne, qui ne saurait tre modie par un cabinet noir. Elle a relev, dans ce contexte, lapparition de signes annonciateurs de rupture avec le systme politique actuel, qui ne sest pas dbarrass des rexes de lre du parti unique. Les prmices de la crise sont l, dit-elle. LEtat devra prendre des mesures pour couper lherbe sous le pied des forces imprialistes qui veulent coloniser les pays, enchane-t-elle. Louisa Hanoune a, par ailleurs, fustig les puissances de la coalition et leurs allis europens et arabes qui mnent la guerre dans certains pays pour dfendre leurs intrts, comme cest le cas en Libye. Les rgimes arabes sont des idiots, car ils sallient avec les puissances trangres pour se maintenir au pouvoir et continuer priver leurs peuples de libert, dclare-t-elle. Et dajouter : Ces forces imprialistes vont installer des Karza pour piller les richesses de chaque pays et plonger les populations dans la misre. Mhamed H.

Tentative dimmolation dun contractuel hier proximit du palais dEl Mouradia

leur sant et de leur vie. Confort par la solidarit de la population du Golf leur tte Mme Djamila Bouhired et le soutien de plusieurs syndicats autonomes (le CLA, le Cnapest et lUnpef), les quelque 550 enseignants mcontents refusent de se dcourager et comptent maintenir leur sit-in, jour et nuit, jusqu satisfaction de leurs revendications. TOUS CHEZ LE PRSIDENT A quelques pas de ce rassemblement habituel, se tenaient trois autres. Les familles des victimes du terrorisme, banderoles et pancartes la main, ont scand durant toute la matine leurs slogans, rclamant une prise en charge effective de la part de lEtat. Conjointe-

ment, les rapatris algriens de Libye ont tenu un autre rassemblement o ils ont lanc un SOS aux autorits publiques pour leur venir en aide. Nous sommes des victimes dune tragdie humaine. Nous sommes des rescaps, voire des sinistrs dune catastrophe humanitaire, disaient-ils. Ils demandent lintervention urgente de lEtat pour les secourir. Ces citoyens algriens, installs en Libye depuis plusieurs annes, ont t spolis de leurs biens immobiliers et de leur argent cause du conflit arm libyen. Ces victimes algriennes dEl Gueddafi rclament des indemnits, un quota spcial de logements sociaux et des facilits pour une rinsertion sociopro-

fessionnelle.Les alentours de la Prsidence taient exigus pour contenir un quatrime sit-in. Pourtant, ctait le cas. Il a t organis par les contractuels de lArme nationale populaire (ANP). Ces anciens militaires, radis des corps de lANP pour invalidit non imputable au service, demandent plus de considration pour services rendus la nation. Ils rclament essentiellement la revalorisation de leur pension et leur prise en charge mdicale et sociale. Sur place, leur seul souci tait de faire entendre leur voix au premier magistrat du pays. Nous lanons un appel de dtresse au prsident Bouteflika. Tu es le seul qui peut nous aider, ont cri ces protestataires leur tour. S. G.

OBSERVANT UN SIT-IN EL MOURADIAes familles victimes du terrorisme ont observ, hier, un sit-in de protestation devant le palais prsidentiel El Mouradia, Alger. Des dizaines de familles venues de plusieurs rgions du pays ont interpell le prsident de la Rpublique afin dintervenir pour amliorer leurs conditions de vie. Ainsi, les victimes rclament un statut particulier qui leur assure la totalit de leurs droits, notamment laccs au logement, le travail, et une pension digne de ce nom. Notre seule et unique revendication est llaboration dun statut particulier qui va garantir tous les droits des victimes du terrorisme, soutiennent les protestataires. Les familles des victimes du terrorisme se demandent galement pourquoi ont-

Les victimes du terrorisme interpellent Bouteikaelles t cartes par les clauses de la charte pour la paix et la rconciliation nationale. Pourquoi le prsident de la Rpublique nintervient-il pas pour mettre un terme nos souffrances ? Pourquoi sommes- nous exclus de la charte pour la paix et la rconciliation ? Pourtant on nous a promis que nos dolances seront prises en charge, sinterrogent-elles. Outre les revendications portant sur le statut, les familles victimes du terrorisme ont affich leur dtachement de lOrganisation nationale des victimes du terrorisme (Onvt), prside par Fatma-Zohra Flici. On ne veut plus que lorganisation de Mme Flici nous reprsente, fulmine une dame. Pour mieux se prendre en charge

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lavenir, les protestataires nous ont affirm quun collectif des familles victimes de terrorisme verra le jour prochainement. Et si toutefois les autorits concernes ne prennent pas en charge leurs dolances dans limmdiat, les victimes du terrorisme reviendront chaque dimanche manifester devant le sige de la prsidence de la Rpublique. Faut-il noter aussi que des centaines de familles, voire plus travers le pays vivent dans des conditions difficiles. Nous avons perdu nos proches et on na rien reu en contrepartie, dit une femme originaire de la wilaya de Relizane. Mme pour travailler comme femme de mnage, je nai pas russi trouver Ali Cherarak un emploi, a-t-elle ajout.

PHOTO : B. SOUHIL

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LACTUALIT GRVES ET PROTESTATION DANS LES UNIVERSITS

Les explications de Rachid Harraoubia Le ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche scientifique estime que la dmocratisation sexerce luniversit.

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es proccupations des tudiants et le dbat portant sur les passerelles entre lancien systme et le LMD taient lobjet de la confrence de presse anime hier par Rachid Harraoubia, ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche scientifique, en marge de louverture de la confrence nationale lUSTHB. A propos de la marche prvue par la Coordination nationale des tudiants le 12 avril prochain, le ministre a ax sur le contenu des revendications, sans pour autant se prononcer sur la forme qua pris la protestation. Si les proccupations des tudiants sont dordre pdagogique, scientifique et social, cela relve de lenseignement suprieur et nous sommes ouverts au dialogue. Sil sagit dautres proccupations, je ne peux pas prjuger dans quel cadre cette marche est envisage, a-t-il rpondu.

Le ministre Harraoubia, lors de la confrence nationale tenue, hier, lUSTHB, Bab Ezzouar

FAUSSES INFORMATIONS Le ministre est prt prendre en charge toutes les proccupations ayant trait la vie de ltudiant. Ce dernier est un citoyen comme tous les autres. Si la question sort du cadre pdagogique, je ne peux pas juger les intentions des gens, a ajout M. Harraoubia. Et de prciser : Les gens peuvent faire de la politique. Mais quand il sagit de lacte pdagogique, il faut tre conscient. Ce qui a t dit sur la dgradation des diplmes sont des rumeurs, ce sont de fausses informations a-t-il dmenti, prcisant que le dcret abrog na aucune influence sur le statut des diplms. Pour ce qui est des raisons de son

abrogation, M. Harraoubia explique que la dcision dabroger le dcret 10-315 a t prise pour rpondre la volont des tudiants et pour tre leur coute.

Son abrogation nest quune tape pour rpondre favorablement la demande des tudiants. Les choses ont t dveloppes et, pour mettre fin aux mauvai-

ses interprtations, nous tions dans lobligation de labroger, a rvl le premier responsable du secteur de lenseignement suprieur, soulignant que des textes

vont tre promulgus aprs la confrence nationale. La question de la dmocratisation de luniversit, lune des revendications des tudiants autonomes durant leurs rassemblements tenus devant le sige de leur tutelle, na pas t voque dans le rapport final lu par le responsable de la confrence rgionale de lEst. A ce propos, le ministre a affirm que la dmocratisation sexerce luniversit : Est-ce que la dmocratisation rside dans llection des responsables des universits ? Nous avons prfr la dmocratisation de la gestion de luniversit. Le conseil dadministration de luniversit est lu par la moiti du personnel des corps qui exercent luniversit. Le recteur est incapable de modifier une dcision du conseil de luniversit, a conclu le confrencier, appuyant son argumentaire sur les modalits dlection des membres du conseil scientifique au niveau des dpartements et des facults. Djedjiga Rahmani

PASSERELLES ENTRE LE SYSTME CLASSIQUE ET LE LMD LES TUDIANTS CONCERTS 90%, SELON LE MINISTRELa confrence nationale portant sur les passerelles entre le systme classique et le LMD sest tenue hier lUSTHB. Devant les dlgus des tudiants et les responsables des universits, Rachid Harraoubia, ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche scientifique, est revenu sur les revendications des tudiants : La concertation lors des confrences rgionales est 90%. Concernant les points, objet de consensus, il y aura des textes juste aprs la confrence nationale. Nous allons les mettre en application immdiatement, a-t-il indiqu lors dun point de presse organis en marge de cette rencontre. La sance de la matine a vu galement lintervention de Mohamed Cherif Saba, directeur du budget et des moyens et de contrle de gestion au ministre de tutelle. Son expos a port sur lexplication de la grille indiciaire portant sur le statut des fonctionnaires et le systme du payement. Daprs ses dires, la nouvelle grille, objet de contestation des tudiants, nest pas comprise par les tudiants protestataires. Cest pourquoi il a consacr un expos pour clarifier les choses. La sance de laprs-midi a t consacre deux ateliers ; le premier portant sur ltablissement des passerelles et des correspondances entre le systme classique et le LMD ; le second consacr aux questions pdagogiques. Le ministre a promis dorganiser un point de presse aprs la fin de la confrence pour rendre publics ses rsultats. Questionn au sujet du retard accus dans la programmation de cette confrence, M. Harraoubia a estim quil ne sagit pas de dcision administrative, mais de dcision et dacte pdagogiques. Nous avons mis un dispositif pour la concertation des universits. Le ministre na pas jug opportun dintervenir. D. R.

REJOINTS DANS LEUR RASSEMBLEMENT PAR LEURS CONFRRES DE LENTV

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a grogne sociale semble gagner les professionnels de linformation. Quelque 70 journalistes de lEntreprise nationale de la radiodiffusion (ENRS), rejoints par leurs confrres de lENTV, ont organis un rassemblement hier devant le sige de la Radio (ex-RTA), sis au boulevard des Martyrs, pour dnoncer les conditions intenables de travail. Ne se reconnaissant dans aucune

Les journalistes de la radio en colreorganisation syndicale, les protestataires rclament un statut particulier ainsi que le recrutement des journalistes cachetiers. Ils ont exig galement une augmentation des salaires de 50% comme tous les autres corps de la Fonction publique. Le rassemblement, premier du genre, ne serait pas le dernier, selon les journalistes, qui comptent le reconduire jusqu satisfaction de leurs revendications. Contact pour avoir sa version des faits, le directeur gnral de lENRS, Toufik Kheladi, a indiqu que le groupe de contestataires semble mcontent dune augmentation de 25%, une augmentation par ailleurs importante. Le patron de lENRS a prcis quil tait dispos rencontrer les reprsentants des contestataires, seulement, ils nont dlgu personne. La contestation sociale des journalistes de la

Radio et de la Tlvision intervient aprs celle des journalistes de la presse crite (publique et prive), organise avant-hier dans lenceinte de la maison de la presse Tahar Djaout Alger. Les confrres du quotidien gouvernemental, El Moudjahid sont galement sortis de leur silence, il y a quelques jours, pour rclamer carrment le dpart du directeur de publicaH. O. tion.

PHOTO :M. SALIM

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LACTUALIT LES MDECINS RSIDENTS ENTAMENT AUJOURDHUI LEUR GRVE ILLIMITE

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pital Mustapha Pacha J-1 de la grve illimite annonce par le Collectif autonome des mdecins rsidents algriens. Lambiance est plutt sereine. Rien ne prsage quun dbrayage massif se prpare. Pourtant, les mdecins rsidents de lhpital Mustapha, tout comme leurs collgues des autres CHU, sont plus que jamais dtermins en dcoudre avec leurs deux tutelles, savoir lEnseignement suprieur et la Sant, jusqu satisfaction de leurs revendications. Discussion btons rompus avec un groupe de mdecins spcialistes en formation. Pour le moment, il ny a pas eu de rponse probante de la part de nos tutelles. Le dialogue est rompu, donc le seul moyen de nous faire entendre, cest le recours la grve, dit demble Mohamed, 28 ans, rsident en 2e anne de chirurgie. Plusieurs CHU du pays vont se mobiliser en mme temps que nous, Tlemcen, Sidi Bel Abbs, Oran, Annaba, Constantine, poursuit-il avant de prciser : Nous allons bien sr assurer un service minimum. Les revendications formules par les rsidents grvistes portent essentiellement sur deux volets : lun est dordre pdagogique tandis que lautre a trait leur statut et leur plan de carrire, notamment le service civil. Au plan pdagogique, les examens intercalaires nous posent un srieux problme, souligne Mohamed. Nous ne sommes pas contre les examens. Mais nous sommes pour des examens classant et non pas sanctionnant, argue-t-il. Les mdecins rsidents proposent, ce sujet, dautres formules dvaluation : Pourquoi ne serait-on pas en mesure de soutenir un mmoire par exemple, de prsenter un travail de recherche, plutt que de sappuyer sur les examens comme seule voie de sanction ?, suggre un rsident. Qui plus est, il ny a ni corrig type, ni barme, ni droit de revoir nos copies, dplore Amir, un autre rsident en chirurgie. Mais cest surtout labsence dun statut valorisant qui angoisse le plus nos rsidents,

Bac + 12 pour rien !

nellement, je suis pour le service civil, mais avec un minimum de moyens, lance Amir. ENCORE TUDIANT 40 ANS ! Nous, en tant que chirurgiens, avons besoin dun vrai bloc opratoire. Je suis prt aller servir dans le Sud. Cest mme un honneur que de me mettre au service des malades l-bas. Mais avec quels moyens humains et matriels ? Il faut un personnel paramdical qualifi, une table dopration convenablement quipe, sinon, cest le chmage technique. Et de faire remarquer : Quand un ingnieur part travailler dans une base dans le Sud, il a un salaire consquent, des conditions dhbergement impeccables, et il ne travaille quun mois sur deux. Tandis que nous, nous sommes chichement rmunrs par rapport nos comptences, nous sommes tenus de prendre un logement nos frais et les conditions de travail sont souvent pouvantables. Le fait est que les mdecins spcialistes sont tenus, daprs la loi, dexercer un certain nombre dannes au titre du service civil, dune faon obligatoire, dans des zones dfavorises. Le comble est que cela ne nous exempt mme pas du service militaire, martle un rsident, avant de hasarder une petite comptabilit qui en dit long sur le temps perdu pour notre lite mdicale: Il nous faut un bac + 7 pour tre gnraliste, ensuite il faut un an pour prparer lexamen de rsidanat, puis 5 ans de spcialit voire plus. A cela, il faut ajouter 3 ou 4 ans de service civil, 18 mois de service militaire et combien dannes de chmage encore. Au final, le rsident se retrouve 40 ans avec trois sous en poche et une carrire au point mort. A Amir de conclure : Ce que nous demandons, en dfinitive, cest de reconsidrer notre mtier et de revaloriser notre statut au sein de la socit. Cest une question de valeurs. Ce nest pas une affaire dargent. Nous exigeons simplement un minimum de respect. Mustapha Benfodil

La colre des mdecins rsidents lhpital Mustapha Pacha

ballotts quils sont entre le statut dtudiants et celui de fonctionnaires de la sant, avec une rmunration drisoire. Si seulement nous avions le statut de fonctionnaires. Nous sommes pays pour 11 matines, alors quen ralit, nous trimons toute la journe. 80% des actes mdicaux passent par nous. Nous sommes les vrais interlocuteurs des malades, insistent-ils. Si vous voyez nos fiches de paie, nous payons lIRG, nous payons nos cotisations sociales, mais nous navons pas de vritable couverture sociale. Si une rsidente accouche, elle na pas droit ses trois mois de maternit. Nous ne pouvons pas souscrire un crdit immobilier, numrent-ils. Et la liste nest pas exhaustive. En un mot, les grvistes dnoncent le fait de travailler comme des mdecins et dtre pays

comme des stagiaires. Les rsidents dplorent, en outre, lindigence des primes qui leur sont verses : On touche encore une prime de garde de 690 DA, avec le tarif de 1989. Notre prime de recherche est de 4200 DA, alors quelle est de 12 000 DA pour les tudiants en post-graduation des autres filires. Nous ne percevons pas la prime de contagion, alors que tout le personnel administratif en bnficie. Un assistant gagne 45 000 DA par mois aprs 20 ans de service. Pour une seule intervention chirurgicale dans une clinique prive, un chirurgien touche lquivalent de six mois de salaire dun mdecin spcialiste en milieu hospitalier. Concernant le service civil, les mdecins rsidents rclament une formule adapte. Person-

Dr MOHAMED BEKKAT BERKANI. Prsident du conseil national de lOrdre des mdecins

Propos recueillis par Djamila Kourta Le mouvement de protestation des mdecins rsidents se durcit. Une grve illimite a t dcide partir daujourdhui. Le conseil de lOrdre des mdecins maintientil son soutien ces spcialistes ? Le conseil de lOrdre des mdecins comprend dans ses rangs des mdecins en spcialit, notamment les mdecins rsidents qui ne sont plus tudiants, de la mme faon quil a soutenu tous les mouvements de protestation de tous le corps mdical (mdecins gnralistes, spcialistes, hospitalo-universitaires et paramdicaux). De mon point de vue, lAlgrie se doit de prter attention la future lite des spcialits mdicales. Une lite qui risque daller vers dautres cieux. Nous soutenons le mouvement

Le statut social du mdecin doit tre la hauteur des sacrices consentisde grve des mdecins spcialistes parce que nous considrons que leurs revendications sont lgitimes. Le service civil demeure lune des revendications phare des mdecins rsidents. Etes-vous daccord pour son abrogation ? La loi promulguant le service civil est anticonstitutionnelle et les Algriens sont gaux en droits et en devoirs. Le conseil de lOrdre considre que les mdecins rsidents doivent tre entendus et que leurs demandes sociales soient satisfaites dabord par labrogation de ce qui est appel service civil qui sest rvl improductif et qui gagnerait tre remplac par ladhsion volontaire de nos collgues spcialistes pour aller exercer dans des rgions non pourvues en comptences mdicales. Une action qui doit tre accompagne par lamlioration du statut social, en loccurrence les conditions de travail corps de la sant, tous grades confondus (gestionnaires, mdecins spcialistes, gnralistes, hospitalo-universitaires et paramdicaux), qui voudraient jouer leur rle de faon complte. Le secteur mrite de lattention et une amlioration signicative des conditions de travail qui permettront ces professionnels de sexprimer pleinement, au plus grand bnce des Algriennes et des Algriens. Le marasme dure depuis plusieurs annes dans le secteur et il est dommage que les Algriens naient pas un systme de sant publique la mesure de leurs espoirs. Malgr les efforts de tous, laccs aux soins reste alatoire. Quelles sont, daprs vous, les solutions pour y remdier ? Nous avons toujours formul le vu dorganiser des assises de la sant pour faire un arrt sur image de la sant publique, en impliquant les

PHOTO : B. SOUHIL

du mdecin, savoir le logement, le salaire, le transport, les indemnits. Ce statut doit tre la hauteur des sacrices consentis, comme cest le cas des ptroliers par exemple. Les conits sociaux dans le secteur de la sant semblent prendre de lampleur. Pourquoi, votre avis ? Il faut rendre hommage aux

acteurs reprsentatifs (syndicats des mdecins, associations de malades et professionnels) an de suggrer aux autorits publiques les rformes ncessaires pour une meilleure mdecine dans notre pays. Les autorits de la sant ont fait le vide autour delles de tout partenariat constructif. Vous venez dtre rlu la tte du conseil national de lOrdre des mdecins pour un mandat de quatre annes. Quel est votre plan daction ? En tant que conseil national de lOrdre des mdecins, une institution par excellence de la Rpublique, nous nous tenons la disposition de toutes les autorits, en particulier celles en charge de la sant et de la scurit sociale, comme conseil naturel an daider optimiser la sant du citoyen. Il est urgent de normaliser lexercice mdical an de le rendre plus efcient et plus contrlable. D. K.

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LACTUALIT MARCHE DES TUDIANTS ALGER ENAD SOUR EL GHOZLANE

La coordination autonome mise gros Les tudiants ne sont pas isols de la ralit du mcontentement national.structure estudiantine lue dmocratiquement par les tudiants. La CNAE dnonce le fait que la confrence nationale sest tenue avec les faux reprsentants des tudiants et rclame la tenue dassises gnrales nationales, assurant la participation de toute la famille universitaire dans un dbat profond et transparent. Au cours de cette semaine, nous allons tenir une autre runion de concertation entre toutes les commissions de travail de la CNAE pour valuer les retombes de la confrence nationale et dcider de lavenir de la protestation estudiantine et lorganisation de marches, ont affirm nos sources. Nous sommes une structure horizontale gre directement par la base estudiantine. Cest pour cela que toutes les dcisions doivent tre approuves par les tudiants euxmmes, a-t-on prcis. QUI FAIT DE LA POLITIQUE ? Sur la question des prparatifs pour la marche, les porte-parole de la CNAE nous rpondent : Au-del de cette marche, nous entretenons depuis plus dun mois une campagne de communication et de sensibilisation en direction de nos camarades afin quils nous rejoignent dans notre dmarche de maintien de pression sur la tutelle. Cest la meilleure faon pour avoir gain de cause. Pour ceci, la CNAE est remarquablement active sur internet. Ses militants sont omniprsents dans les campus et les cits universitaires, mme durant la priode des vacances. Nous voulons atteindre le seuil maximal de nombre dtudiants affilis notre organisation. Nous voulons avoir des reprsentants dans toutes les structures universitaires du pays, ont-ils indiqu. Ces tudiants rclament, en outre, dans leur plateforme commune, la dissolution de tous les syndicats estudiantins en exercice. Ces organisations ne reprsentent quelles-mmes. Par contre, la CNAE est lue dmocratiquement. Nous avons a Coordination nationale autonome des tudiants (CNAE) veut dmontrer au ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche scientifique quelle est la vritable structure habilite parler au nom des tudiants. Par cette marche, nous voulons trancher sur la question de reprsentativit de notre coordination travers tout le territoire national afin damener le ministre la table du vrai dialogue, a dclar lun des porte-parole de la CNAE. Nanmoins, nous ne sommes pas fatalistes. Nous pouvons revenir sur cette action, si les responsables du secteur cessent de fuir le vrai dbat et montrent une volont relle de prendre en charge la plateforme nationale de revendications, soutient un autre membre de la CNAE. Et dajouter : Le ministre doit nous reconnatre en tant que partie prenante part entire dans le dialogue pour trouver une sortie de crise de luniversit algrienne. Nous sommes la seule

Les grvistes durcissent leur mouvementes ex-travailleurs contractuels de Sidet, lune des filiales de production de dtergents et de produits dentretien de lentreprise nationale Enad, de Sour El Ghozlane, bouclent leur premire semaine de grve de la faim entame depuis dimanche dernier. Ltat de sant des grvistes sest dtrior depuis, plusieurs dentre-deux ont mme t vacus lhpital de la ville. Ces travailleurs, recruts comme contractuels, exigent des responsables de lEnad leur rintgration dans leur poste de travail. Notons que la direction gnrale, qui coiffe lensemble des units de production lchelle nationale, avait remerci, il y a de cela une anne, quelque 522 contractuels. Hier, un reprsentant des grvistes, joint par tlphone, a affirm quune runion, prside par lactuel DG par intrim, en prsence dune dlgation des protestataires, a eu lieu pour dbattre de ce point. A. Fedjkhi

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organis des assembles gnrales lectives prliminaires dans toutes les facults et les rsidences universitaires avant dlire notre bureau national, affirment-ils. Les organisations satellitaires ne travaillent pas pour nos intrts. Elles sont gres par des extra universitaires. Aussi, la plupart dentre-elles soutiennent des positions politiques des partis qui les parrainent. Alors qui fait de la politique au sein des campus ? se demande un tudiant, rpondant aux allgations des rectorats et de quelques organisations estudiantines qui accusent la CNAE dtre manipule par des politiques. Cela ne veut pas dire aussi que les tudiants sont compltement isols de la ralit du mcontentement national. Quand on parle de la revalorisation de la bourse, cela implique le SNMG. Quant rclamer des postes de travail dcents pour les diplms, nous sommes l dans une dimension sociale qui est le chmage, a-t-il assur. Samir Ghezlaoui

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DIRECTIONS DU COMMERCE

Dbrayage partir daujourdhui

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LES TRAVAILLEURS COMMUNAUX RENOUENT AVEC LA PROTESTATION

e Conseil national du secteur des communes (CNSC), affili au Snapap, a dcid dune grve de cinq jours partir du 10 avril prochain et dun rassemblement le 14 avril devant le Palais du gouvernement. La colre des travailleurs communaux a atteint son paroxysme. Face au mpris affich par les autorits lgard de leurs revendications, ils dcident daller jusquau bout de leur combat en renouant avec le mouvement de protestation. Aprs une grve de trois jours observe en fvrier dernier, le Conseil national du secteur des communes (CNSC), activant sous la coupe du Syndicat national autonome des personnels de ladministration publique (Snapap), a opt, cette fois-ci, pour un dbrayage de cinq jours partir du 10 avril prochain, appuy par un rassemblement prvu pour le 14 avril devant la chefferie du gouvernement. Runis, vendredi dernier, la Maison des syndicats, les membres du CNSC ont dress un tableau alarmant de leur situation socioprofessionnelle. A lunanimit, ils ont vot pour la radicalisation de leurs actions de protestation. La grve illimite na pas t toutefois carte. Ces travailleurs communaux quils soient boueurs, prposs au guichet, employs dans les bureaux vont, si lon croit M. Ali Yahia, porte-parole du syndicat, adhrer au mouvement de protestation. De lavis de notre interlocuteur, la malvie, la prcarit de lemploi,

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Grve de cinq jours appuye dun rassemblementlrosion du pouvoir dachat, linstabilit au sein des administrations sont autant de facteurs qui motiveront les travailleurs des communes prendre part au dbrayage. Nous vivons dans la misre et nous continuons subir le mpris et la marginalisation de la tutelle. A chaque grve, nous entendons des promesses et des assurances qui nont jamais t respectes. Notre patience a atteint ses limites, estime M. Ali Yahia. Cette perspective de recourir un mouvement de protestation intervient, selon le responsable de cette entit syndicale, pour dnoncer une multitude de problmes, la promulgation du statut particulier et du rgime indemnitaire pour pas moins de 500 000 travailleurs de la commune, et ce, contrairement aux autres secteurs de la Fonction publique. ATTEINTES AUX LIBERTS SYNDICALES Dans leur communiqu sanctionnant les travaux de la runion, le CNSC dnonce les atteintes aux liberts syndicales et au droit de grve ainsi qu lingrence de ladministration dans les affaires syndicales allant jusqu mme imposer aux travailleurs leurs reprsentants syndicaux auxquels ils doivent saffilier. Cela relve de linsens. En plus du travail de casse, des intimidations, ladministration singre maintenant dans notre travail interne. Nous exigeons lintervention des autorits pour mettre fin

es fonctionnaires des 48 directions du commerce et ceux des 9 directions rgionales du commerce ainsi que ceux qui exercent au niveau des ports (Annaba, Bjaa, Alger, Mostaganem) et des inspections terrestres des frontires (Tbessa, El Tarf) vont observer un arrt de travail partir daujourdhui, lundi 28 mars 2011. Ce dbrayage a t dcid par le Syndicat national du personnel du ministre du Commerce (SNPMC), lissue de la runion de son bureau national, tenue Alger les 19 et 20 mars derniers. La rencontre avec le ministre du Commerce, organise le 9 fvrier dernier, na pas abouti aux rsultats escompts. La direction gnrale de la Fonction publique sentte refuser ce quelle avait accord aux autres fonctionnaires des administrations, dclare un membre du SNPMC. Tous les fonctionnaires du commerce sont mobiliss pour obtenir gain de cause, affirme un membre du SNPMC. Mhamed H.

ces dpassements, a soutenu un reprsentant du syndicat qui dplore aussi le non-respect des lois de la Rpublique relatives lexercice du droit syndical et du droit des travailleurs de se constituer en syndicat dans plusieurs tablissements publics et institutions de lEtat. Le syndicat a fait part de la situation prcaire des vacataires et lexploitation des travailleurs par le recours au recrutement dont les cadres, entre autres, du filet social, emploi de jeunes, pr-emploi..., comme il a voqu la dgradation du pouvoir dachat des travailleurs communaux qui narrivent pas faire face la chert de la vie. Le CNSC compte dposer dans les prochains jours un pravis de grve auprs des dpartements concerns, notamment le ministre de lIntrieur et des Collectivits locales et celui du Travail, de lEmploi et de la Scurit sociale. Le syndicat revendique la rvision du statut particulier des corps communs, des conducteurs et gardiens, labrogation de larticle 87 bis de la loi 90/11 qui empche laugmentation du SNMG, le maintien du rgime de la retraite sans condition dge et la participation de tous les syndicats dans llaboration du nouveau code du travail. Le CNSC exige du gouvernement la promulgation du statut particulier et de mettre fin la prcarit de lemploi par lintgration de tous les vacataires et contractuels. Nabila Amir

GARE ROUTIRE DALGER

Le syndicat dnonce le refus du dialogue par lemployeur

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e torchon brle entre les responsables de la Socit dexploitation de la gare routire dAlger (Sogral) et le syndicat dentreprise. Le dialogue entre les deux partenaires devient, semble-t-il, impossible. Cest ce qua affirm le secrtaire gnral du syndicat dentreprise (section UGTA), Mohamed Yahiaoui, qui sest rendu hier notre rdaction. Ce dernier dnonce le refus du dialogue par lemployeur qui continue dignorer le partenaire social. Les responsables de la Sogral, en particulier le directeur gnral, refusent toute discussion avec moi autour des revendications lgitimes des travailleurs, dplore-t-il. Ils ont mme refus, maintes fois, la tenue dune assemble gnrale des travailleurs que jai convoque, dclare-t-il. Devant cette situation, Mohamed Yahiaoui demande lintervention du ministre des Transports et les responsables de la SGP Fidber pour faire respecter le principe du dialogue entre employeur et syndicat. Ce dernier affirme avoir maintenu lappel lorganisation, aujourdhui, dune assemble gnrale pour dbattre des proccupations des travailleurs, en particulier la question de laugmentation des salaires. M. M.

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LVNEMENT SYRIE

La contestation stend plusieurs villes A prs de deux semaines de protestation populaire, lopposition en Syrie gagne du terrain sur le rgime dAl Assad.e rugissement des Syriens fait trembler le lion de Damas. Au 13e jour de soulvement populaire, lopposition marque des points contre le rgime de Bachar Al Assad. Incapable de mater la rvolte populaire qui sest empare de certaines villes du pays et malgr la sanglante rpression qui a fait des dizaines de morts, le Prsident syrien fait des concessions. Les autorits dcident dabroger la loi durgence en vigueur dans le pays depuis 1963, en croire la conseillre dAl Assad, Bouthaina Chabane. Elle a indiqu hier que la dcision dabroger la loi durgence a dj t prise, mais je ne sais pas quand elle sera mise en application. Elle ajout quaussitt aprs son abrogation, toutes les personnes arrtes en vertu de cette loi seront libres. Une loi qui impose des restrictions sur la libert de runion et de dplacement et autorise larrestation de suspects ou de personnes menaant la scurit. La veille, la prsidence syrienne avait libr 260 dtenus politiques. Elle permet galement la surveillance des communications et le contrle pralable des mdias. Le prsident Bachar Al Assad devrait sadresser trs prochainement la nation pour expliquer la situation

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Marche de protestataires au centre de Damas

et clarifier les rformes quil entend mener dans le pays, a soulign Bouthaina Chabane. Mais le coup est bien parti pour pouvoir stopper une rvolte qui a gagn plusieurs villes du pays. Ainsi, la ville ctire de Lattaqui ( 350 km au nord-ouest de la Syrie) a t le thtre

de violents affrontements faisant une dizaine de morts et des centaines de blesss entre manifestants et forces de scurit. La ville est, depuis hier, sous le contrle des units de larme syrienne. Mme Chabane a accus directement des rfugis palestiniens du camp de Ramel, prs de Lattaqui,

davoir voulu crer des dissensions confessionnelles en tirant sur les forces de scurit et les manifestants. Une information vite dmentie par le Front populaire de libration de la Palestine (FPLP). Par ailleurs, la secrtaire dEtat amricaine, Hillary Clinton, a assur que

les Etats-Unis navaient pas lintention de lancer une opration militaire en Syrie, malgr les accrochages extrmement violents dans le pays entre manifestants et forces de lordre. Interroge, hier, sur la chane CBS pour savoir si les Etats-Unis avaient lintention de lancer une opration militaire en Syrie comme celle en cours actuellement en Libye, Mme Clinton a rpondu par la ngative : Non, chacune de ces situations est unique. La secrtaire dEtat amricaine a cependant indiqu que si une coalition internationale, avec laval du Conseil de scurit de lONU, condamnait de manire universelle les violences en Syrie, une intervention militaire pourrait tre envisage. Mais cela ne va pas se produire parce que je ne pense pas que nous sachions exactement ce qui se passerait, ce que cela dclencherait, a-t-elle ajout. Par ailleurs, le New York Times indique que les Etats-Unis ont entam des contacts en toute discrtion avec le prsident Bachar Al Assad pour le presser de mettre un terme aux violences contre la population. Selon le journal, le nouvel ambassadeur amricain Damas, Robert Ford, a appel le dirigeant syrien faire preuve dune plus grande retenue. Hacen Ouali et agences

LA TUNISIE POST-RVOLUTION

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oixante-dix jours aprs la destitution des rgents de Carthage, leffervescence illumine le quotidien des Tunisiens qui retrouvent la voie confisque des dcennies durant. Le dbat contradictoire rime avec les difficults engendres paradoxalement par la rvolution du 14 janvier et les vnements secouant actuellement la Libye. Le deuxime partenaire conomique de la Tunisie, aprs lUnion europenne. Mme si la machine conomique se met en branle, limpact de la rvolution est ressenti par les diffrentes branches. Pour lillustration, les dgts occasionns par les derniers vnements avoisinent, nous dit-on, 2,5 milliards de dinars (soit 1,5 milliard deuros). Les troubles qui ont frein loutil de production affectent le taux de croissance. Le taux de 5% nest pour de nombreux oprateurs conomiques plus ralisable. Ce coup darrt a accentu les difficults du march de lemploi. En plus de 150 000 chmeurs existants, des milliers de Tunisiens (le nombre dpasse, nous diton, 40 000), travaillant en Libye, sont aujourdhui sans emploi. Daprs les mmes sources, 20 000 autres chmeurs sont enregistrs depuis la rvolution du 14 janvier. Le mouvement de grve des employs des administrations, dentreprises tunisiennes et trangres, a aggrav les difficults de lconomie qui fait connaissance avec les mouvements sociaux des salaris exigeant de meilleures conditions de travail et une revalorisation des salaires. Les remous secouant actuellement la Libye risquent dengendrer des impacts ngatifs sur lconomie de la Tunisie o plus de 30 entreprises libyennes ont investi. Cela dit, la Rvolution du jasmin a permis au citoyen tunisien de vaincre sa peur et dexprimer en toute libert son opinion. Pour preuve, la lacit, le rle des femmes dans la socit, le multipartisme et le tourisme, ces sujets focalisent lattention des Tunisiens. Avant la chute de la dictature de Ben

La crainte du syndrome algrienAli, la Tunisie ne comptait que huit partis, dont la moiti tait des annexes ou filiales du dfunt RCD. Aujourdhui, le nombre avoisine les 45 formations. Avec les nombreux dossiers dposs, ce chiffre pourrait, sans exagration aucune, atteindre la centaine. La lgalisation dun aussi important contingent de formations politiques, narrange pas les affaires dun pays de 11 millions dhabitants. Cette perspective est prilleuse pour la dmocratie et la stabilit politique du pays. Avec autant de partis, la socit tunisienne court le risque de son atomisation. La pluralit politique est non seulement le moteur dune vritable dmocratie, mais le rempart contre le moindre abus du pouvoir. Nanmoins, la perspective dune plthore de formations politiques aura coup sr un impact ngatif sur la dmocratie naissante. Avec une telle approche, le peuple tunisien ne sera pas, mon sens, reprsent comme il se doit, souligne Mondji, un vieux syndicaliste, qui argumente : Avant de tracer les contours du rgime politique sous lequel devront vivre les Tunisiens, les partis, qui auront la lourde tche de choisir le projet de socit, doivent non seulement fusionner en grands ples politiques, mais rendre public leur programme pour que les lecteurs puissent choisir leurs lus devant siger au niveau de lassemble constituante. Ne voulant pas revivre lexprience Ben Ali, les Tunisiens, dans leur majorit, sont pour un rgime parlementaire. Pour mener bien sa mission, le gouvernement doit, travers ce modle, obligatoirement disposer de la confiance de la majorit parlementaire, prcisent de nombreux Tunisiens rencontrs non loin Boudjaafar, la clbre corniche de Sousse. En abordant le futur projet de la socit tunisienne, le dbat se cristallise vite sur la question de la lacit qui divise. Une frange du mouvement associatif et des islamistes sont pour, les conservateurs affichent, quant eux, un niet catgorique. Mme sils ne le disent pas ouvertement, les islamistes sont les premiers tirer profit de linstauration dun Etat lac qui leur permettra dinvestir en toute lgalit des milliers de lieux de culte qui seront, quon le veuille ou non, dvoys de leur mission. Profitant dune telle aubaine les islamistes tunisiens vont, jen suis convaincu, emboter le pas leurs homologues algriens. Lesquels ont fait des mosques des tribunes de la propagande guerrire qui a mis votre pays feu et sang. Comme la religion est une question srieuse, le moment nest pas opportun pour la mettre entre les mains des religieux qui vont non seulement remettre en cause de nombreux acquis de la socit tunisienne, mais imposer par la force leur modle de socit. Pour ne pas revire la douloureuse exprience algrienne, les Tunisiens sont avertis, souligne Moncef, un mdecin qui a suivi ses tudes Alger. Nahed, une jeune journaliste, nest pas, linstar de la majorit des femmes tunisiennes, de cet avis. Aujourdhui, la lacit constitue pour nous une exigence, car on ne peut pas parler dune galit totale dans les droits entre les deux sexes dans un Etat o il y a sparation entre le religieux et le politique. Pour barrer la route aux islamistes qui font tout pour revoir de fond en comble le code du statut personnel (CSP), on doit bien tudier le point relatif la gestion des mosques, lieu dendoctrinement. En les laissant entre les mains des islamistes, ces espaces deviendront coup sr des usines fabriquer des fanatiques qui deviendront invitablement des terroristes. Ceci me pousse dire que dbattre de tous les sujets est certes un signe de bonne sant dune socit qui fait sa mue, mais discuter avec une dconcertante lgret dun sujet aussi pineux, sans rellement en mesurer les consquences, pose problme, explique Nahed qui tenait mettre le doigt sur la situation scuritaire qui prvaut en Tunisie, o les citoyens, qui ont pris lhabitude de

veiller jusqu une heure tardive, retrouvent leurs rflexes. Comme vous le constatez vous-mmes, le Tunisien qui est un ftard na pas chang son mode. Il nous est impossible de rater une soire hors de la maison. Hlas, cette campagne de dsinformation a, en ce mois de mars concidant avec les vacances de printemps, fait trs mal au secteur du tourisme, dclare, non sans une certaine amertume, la journaliste. En parlant de tourisme, il faut savoir que soixante jours aprs le dclenchement de la Rvolution du jasmin, ce secteur, moteur de lconomie tunisienne, se trouve la croise des chemins. Le secteur, qui reprsente plus de 450 000 emplois et contribue 7% du produit intrieur brut (PIB) national, peine retrouver son activit. Selon de nombreux professionnels rencontrs Tabarka, Hammamet, Sousse et Monastir, la saison est compromise. Sachant que par rapport lanne dernire, 40% de rservations pour la haute saison sont annuls. Accueillant en moyenne sept millions de touristes par an. La plupart des htels des rgions touristiques sont ferms et seules quelques units ouvertes tournent avec 30% de leurs capacits. Pour la relance du secteur qui fait le maximum pour limiter la casse, les Tunisiens en appellent la solidarit des Algriens Kamel Beniache

PHOTO : D. R.

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LVNEMENT LIBYE

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e terminal ptrolier de Ras Lanouf et la localit de Ben Jawed sont depuis hier entre les mains des rebelles, rapporte lAFP. Ras Lanouf a t repris aux insurgs le 12 mars par les forces du colonel El Gueddafi. Il est situ 370 km louest de Benghazi, le bastion des rebelles dans lEst, et 210 km dAjdabiya, carrefour stratgique tomb samedi dernier sous le contrle de la rbellion contre le rgime de Tripoli. Les forces pro-El Gueddafi continuent se replier en direction de Syrte, la ville natale du dirigeant libyen 200 km plus louest. Le mme jour, la localit de Ben Jawad, une cinquantaine de kilomtres louest de Ras Lanouf, est reprise par des rebelles. Ben Jawad, qui a t la position la plus avance des rebelles de lEst libyen lors de leur premire pousse vers louest dbut mars, a t envahie par les forces du colonel Mouammar El Cueddafi le 6 mars. Les rebelles ont repris samedi dernier les villes dAjdabiya, carrefour stratgique 160 km au sud de Benghazi, et de Brega, site ptrolier, 80 km plus louest. Par ailleurs, le secrtaire amricain la Dfense, Robert Gates, a dclar, hier, que la situation en Libye

Ras Lanouf et Ben Jawed aux mains des insurgsmenace de dstabiliser la Tunisie et lEgypte, et de mettre en danger les rvolutions dans ces deux pays voisins. Tout en reconnaissant que la Libye ne constitue pas une menace relle et imminente pour les Etats-Unis, il a observ que lEgypte voisine demeure une pice centrale dans la rgion. Ainsi, les affrontements entre le rgime du colonel Mouammar El Gueddafi et lopposition risquaient de mettre en danger les rvolutions en Tunisie et en Egypte, a-t-il affirm sur la chane ABC, o il tait interrog au ct de la secrtaire dEtat Hillary Clinton. Il y avait un exode massif de Tunisiens, de centaines de milliers dautres travailleurs trangers en Libye qui avaient commenc affluer la frontire tunisienne, a rappel Robert Gates. Les mmes scnes se sont produites la frontire gyptienne. Or, les nouveaux rgimes issus de rvoltes populaires au dbut de lanne sont fragiles, a-t-il expliqu, et lEgypte est une pice centrale pour lavenir du Moyen-Orient. Je ne pense pas que la Libye soit dun intrt vital pour la scurit des Etats-Unis, mais nous avons clairement des intrts l-bas et le pays est situ dans une rgion qui est dune importance vitale pour les EtatsUnis, a-t-il ensuite expliqu sur la plateau de Meet the Press sur NBC. Pour Hillary Clinton, lintervention internationale a permis de prvenir une catastrophe humanitaire et un massacre grande chelle qui commenait se produire. Tout en condamnant la rpression du mouvement de contestation en Syrie, la secrtaire dEtat a jug que la situation navait rien voir avec la Libye, o il est ncessaire son avis dintervenir. Ce qui sest pass ces dernires semaines en Syrie est trs inquitant, et lusage de la force par les forces syriennes est all bien au-del de ce que les Etats-Unis auraient souhait : Mais il y a une diffrence entre faire appel son aviation pour mitrailler et bombarder sans distinction ses propres villes, et des actions de police, a-t-elle justifi sur CBS. De son ct, Londres a indiqu, hier, que la coalition internationale qui intervient en Libye ne fournit pas darmes aux rebelles combattant le rgime de Mouammar El Gueddafi, et ne prvoit pas de le faire, conformment lembargo en vigueur. Nous narmons pas les rebelles, nous ne prvoyons pas de le faire, a dclar le ministre britannique de la Dfense, Liam Fox,

Les rebelles veulent exporter du ptrole

la chane de tlvision BBC. Il y a un embargo de lONU sur les armes destination de ce pays dAfrique du Nord et nous devons laccepter, a-t-il ajout. Le ministre ragissait un article paru dans Sunday Times selon lequel Londres et ses allis prparent des plans pour armer les rebelles libyens afin de hter la dfaite dEl Gueddafi. Ce journal britannique a cit des sources proches du ministre de la Dfense. Le ministre de la Dfense a aussi relev que la rcente progression des rebelles le long de la cte les plaait en position de prendre le contrle de toutes les capacits dexportation ptrolire du pays. Au fur et mesure quils avancent sur la cte, les rebelles contrlent de plus en plus les points de sortie du ptrole de Libye et sils continuent avancer de Brega vers Ras Lanouf, cela signifie quils vont bientt tre en mesure de contrler les exportations ptrolires libyennes. Et de poursuivre : Cela va engendrer une dynamique trs diffrente et un quilibre trs diffrent lintrieur de la Libye. Comment cela jouerat-il sur lopinion publique et sur le rgime dEl Gueddafi, cela reste voir. Amnay Idir

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es champs ptroliers situs dans les rgions de Libye tenues par les insurgs produisent 100 000 130 000 barils par jour. Selon lAFP, lopposition projette dexporter du ptrole dici moins dune semaine, a dclar, hier, un porteparole de linsurrection. Nous produisons environ 100 000 130 000 barils par jour, et nous pouvons facilement augmenter ce rythme jusqu 300 000 barils par jour, a dclar Ali Tarhoni, reprsentant des rebelles en charge des questions conomiques, financires et ptrolires, lors dune confrence de presse Benghazi (Est). Il a ajout que lorgane politique reprsentant les rebelles avait sign rcemment un accord avec le Qatar, premier pays arabe participer lintervention militaire internationale en Libye, dlguant lmirat la commercialisation du brut, et quil sattendait ce que les exportations redmarrent dans moins dune semaine. Nous avons contact la compagnie ptrolire du Qatar et ils ont accept de prendre tout le ptrole que nous exportons et de le mettre sur le march pour nous, a-t-il dit, en rfrence Qatar Petroleum (QP), compagnie publique de ce pays du Golfe riche en gaz et en ptrole. Nous avons un compte squestre (...) et largent sera dpos sur ce compte, et comme cela il ny a pas dintermdiaire et nous savons o va largent. Un responsable de QP, a refus de confirmer ou de dmentir lannonce des rebelles. Un communiqu sera publi dans une journe, a-t-il dit. A. I.

DES TOUAREG MALIENS RENTRS DU FRONT MENACENT LA SCURIT DU SAHELDes centaines de Touareg maliens attirs par largent combattent en Libye aux cts des forces de Mouammar El Guedda dont les derniers revers les poussent cependant rentrer au Mali. Cependant, avec les armes ramenes du front, ils font peser une menace sur la paix au Sahel. Le rgime dEl Guedda, confront depuis la mi-fvrier une insurrection populaire, sest notamment appuy sur des Touareg maliens pour combattre les insurgs. Selon lAFP qui cite des sources scuritaires, les Touareg et autres jeunes Maliens allant en Libye partent du nord de leur pays par la zone du Tamasna, passent ensuite par lAr et le Tnr au Niger, pays voisin du Mali, avant darriver Ghat, ville du Sud libyen do ils sont conduits Sebha, autre ville dans la mme zone. De Sebha, on les envoie au front, dit une source scuritaire nigrienne. Ce recrutement serait orissant pour ces intermdiaires maliens, libyens et nigriens, selon plusieurs sources. Un diplomate libyen en poste Bamako ayant rcemment fait dfection a t accus par des Touareg maliens davoir empoch quelques millions de dollars aprs avoir fourni des combattants touareg aux troupes libyennes. Larsenal ramen de Libye pour des combattants dAqmi comprendrait des missile sol-air Sam 7 et des roquettes anti-char RPG7, selon des sources militaires maliennes et nigriennes. AQMI a procd ces dernires annes des enlvements dEuropens, en excutant certains. Communaut nomade denviron 1,5 million de personnes, les Touareg sont rpartis entre le Niger, le Mali, lAlgrie, la Libye et le Burkina Faso. Des rebellions touareg ont exist au Mali et au Niger dans les annes 1990 et au dbut des annes 2000, avec une rsurgence de 2006 2009. Plusieurs dizaines de milliers dentre eux se sont rfugis en Libye pour fuir ces conits. A. I.

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El Watan - Lundi 28 mars 2011 - 9

LVNEMENT LA PRESSE BRITANNIQUE TENTE DEXPLIQUER LE PRINTEMPS ARABE

Nous avons t surpris par lacclration des vnements LArab Spring (le Printemps arabe) fleurit chaque jour dans les colonnes de la presse britannique. Faut-il appuyer les rvoltes dmocratiques des jeunes ou soutenir les anciens rgimes ? Le casse-tte divise les rangs Londres.Londres De notre envoy spcial e soir tombe presque sur le Thomas More Square, lest de Londres, o se trouve le sige du quotidien The Times. Un sige tout en verre. Ici comme aux Etats-Unis, le systme de la grande rdaction est adopt. Les journalistes travaillent dans une vaste salle. Chacun est dans son box, les yeux fixs sur lcran de son ordinateur. Edward Gorman, rdacteur en chef du service tranger du journal, reoit des reporters algriens invits Londres par le Foreign Office. Le verbe vif et la dmarche nerveuse, Edward Gorman remet aux journalistes la feuille de route de la prochaine dition : Libye, Ymen, Bahren. La situation dans le monde arabe domine lactualit mondiale. Elle fait mme oublier les consquences du sisme au Japon. The Independent et The Guardian, quotidiens plus gauche que The Times, rservent galement depuis plusieurs semaines des pages entires aux rvoltes arabes. The Times, rput journal influent Londres, alimente ses pages internationales grce un rseau de quarante correspondants rpartis travers le monde. Lintervention saoudienne et miratie au Bahren et limposition dune no fly zone au-dessus de la Libye ont compltement chang la donne sur le Printemps arabe. La situation de la Tunisie ou de lEgypte est diffrente, a expliqu Edward Gorman. Selon lui, les Britanniques sont inquiets de lengagement de leur pays dans la gestion de la zone dexclusion arienne au-dessus de la Libye, dcide par le Conseil de scurit de lONU pour protger les civils contre les assauts des milices pro-El Gueddafi. Cela rappelle lIrak et lAfghanistan. Il y a donc de lanxit par rapport de nouvelles dpenses militaires. Le gouvernement a pourtant annonc la rduction du budget destin larme. Peut-tre quil va reconsidrer sa dcision, a-t-il not. A ses yeux, lopinion publique craint ub blique une autre guerre dans laquelle le Royaume-Uni i sera engag. A Benghazi, Anthony Loyd, lenvoy spcial de The Times, rapporte dans ldition du 24 mars 2011 que le rgime dEl Gueddafi continue de dire quil ne tire pas sur les enompao fants. Larticle est accompak gn dune photo de Jack Hill ur rghid, montrant Rakaan Bourghid, l 5 ans, couche lhpital aprs avoir t blesse par un sniper du dictateur de Tripoli. Chaque jour, y eb compris sur ldition web du journal, les envoys spciaux du journal en Libye rapportent des news sur la situation chaotique de la Jamahiriya. Nous coordonnons avec nos correspondants Washington, Paris, Bruxelles, au sud de lItalie pour laborer les sujets sur les rvoltes arabes. Nos spcialistes dans les questions de dfense sont galement sollicits pour lanalyse militaire sur la Libye, a prcis Edward Gorman. Le correspondant de The Times au Pentagone accompagne actuellement Robert Gates, secrtaire amricain la Dfense, dans sa tourne. Nous nous demandons aujourdhui qui va mener et continuer les actions militaires en Libye, a-t-il not. Selon lui, le scnario-catastrophe pour la Libye serait la partition du pays en deux, Benghazi lEst, Tripoli lOuest. Le deuxime scnario est que lintervention de lONU va affaiblir le rgime dEl Gueddafi et acclrer son dpart. Pour tre honnte, je dirais que le premier scnario est plus plausible. Tuer El Gueddafi serait-il lgitime alors ? sest interrog Edward Gorman. Il suppose que des forces spciales sont sur le terrain en Libye pour guider les frappes ariennes des coaliss vers les cibles. Globalement, The Times soutient la zone dexclusion arienne. affronter nouvel doivent affronte un nou ennemi, er internationale. lopinion intern nationale. Une opinion lintervention critique sur linterventi militaire en Libye mene par la Chine et la Russie qui ont apau pel a cessez-le(). feu ( Mme le prsident prside Mugabe accuse les pays occidentaux cidentau dtre des vampires vampire sanguinaia-t-il res ! a- crit. Sur ditorial, The le plan Guardian est sceptilutilit de la que sur l dexclusion azone dex Aprs r rienne. Ap la chute de Ben Ali en Tunisie, staient des inquitudes staie exprimes sur larrive dislamistes au pouvoir. Ce nest plus le cas aujourdhui, nous a dclar Brian Whitaker, spcialiste du Moyen-Orient au The Guardian. En dcembre 2010, le journaliste tait en Tunisie au moment o les troubles commenaient Sidi Bouzid. Pendant longtemps, les mdias amricains sintressaient aux sujets lis aux dangers du terrorisme. Ils sont aujourdhui surpris par la tournure prise par les vnements dans le monde arabe. Pourtant, tous les indices taient l pour annoncer que quelque chose allait se drouler dans cette rgion. La nouvelle gnration ne supportait plus la situation, a observ le reporter. Il a regrett le fait que les journaux US se focalisent sur le combat contre Al Qada aprs le dpart de Ali Abdallah Saleh au Ymen et non pas sur le futur de ce pays. Malgr des rserves, Brian Whitaker a relev que depuis les massacres au Rwanda, il y a ce devoir international de protger les populations civiles en temps de troubles. Cela dit, des gens disent pourquoi intervenir en Libye et non pas au Ymen ou au Bahren. Le ptrole nest pas llment essentiel de lintervention en Libye. LIran vend le brut et nous continuons lacheter. Idem pour lArabie Saoudite. Les bombardements ne vont pas durer en Libye. Les cibles ne sont pas aussi nombreuses. Cest diffrent de lIrak. La Libye est menace de partition. La question, aujourdhui, est : quel est le degr de rsistance du rgime dEl Gueddafi et quel soutien a-t-il Tripoli ? a-t-il soulign. Selon lui, beaucoup ont appuy le colonel libyen pour des considrations financires. Les Franais avaient appuy Ben Ali et aujourdhui, leur attitude avec El Gueddafi est diffrente. Qui peut comprendre ce quils veulent ? sestil demand. Il a relev que le Premier Ministre britannique peut tre sincre en voquant le souci de protger les opposants libyens. Mais il ne faut pas oublier quil fait face des problmes conomiques internes, a-t-il not, rappelant lpisode de Margaret Tatcher sengageant dans les les Malouines contre lArgentine pour dtourner lattention sur la situation au RoyaumeUni. Les journalistes de The Guardian animent aussi des blogs o ils expliquent et analysent lactualit mondiale. On diffuse aussi en temps rel linformation sur ces blogs. Les ditions lectronique et papier salimentent entre elles. Sur le website du journal, il y a des rubriques supplmentaires, explique Brian Whitaker. Ct presse populaire, le Daily Mail prfre staler sur les cuts (les coupes budgtaires) de George Osborne, le chancelier de lEchiquier (ministre des Finances) et sur les amours nombreuses de Liz Taylor, dcde la semaine dernire, que sur les rvoltes arabes. Cela dit, le journal croit srieusement, citant le MI5 (les services secrets internes), que les Libyens prparent des attaques terroristes sur le territoire britannique pour se venger de lengagement militaires du Royaume-Uni dans la no fly zone. Le Daily Mail rappelle, cela coule presque de source, lpisode de Lockerbie (lavion abattu sur ordre dEl Gueddafi en 1988). Fayal Mtaoui

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La situation peut durer en Libye. En Irak, la no fly zone a dur douze ans avant la chute de Saddam, a remarqu le journaliste. UNE OPINION CRITIQUE Lactualit du Ymen, de la Syrie, de la Jordanie et du Maroc figure galement en bonne place dans les couvertures quotidiennes. Tout le monde a t surpris par lacclration des vnements dans les pays arabes. Gouvernements et mdias ont t pris au dpourvu. Certains ont t incapables de comprendre, a not le responsable de The Times, exprimant un sentiment gnral Londres. Selon lui, linquitude concernant la rsurgence de mouvements fondamentalistes dans le monde arabe est moins importante en Occident que la volont de soutenir les mouvements dmocratiques montants. LOccident a hsit entre le soutien aux mouvements rvolutionnaires et aux anciens rgimes. Sa rponse a t tardive. La raction amricaine tait trop lente, a-t-il reconnu. LOccident doit, daprs lui, expliquer aux populations arabes ce quil entreprend comme actions. Simon Tisdall, commentateur de The Guardian, a estim que la France et la Grande-Bretagne, qui ont propos la zone dexclusion arienne sur la Libye au Conseil de scurit de lONU,

BBC ARABIC NEST PAS TENUE DE SALIGNER SUR LA POLITIQUE EXTRIEURE DE LONDRESBBC Arabic a envoy une quipe Tripoli, aprs le dbut de la rvolte populaire contre le rgime dEl Guedda. Les reporters ont t fortement malmens par les milices du colonel. Un journaliste a t tabass. Une autre quipe est toujours prsente Benghazi, ville domine par lopposition libyenne. Contrairement Al Jazeera ou Al Arabiya, BBC Arabic na pas subi de brouillage de ses signaux mis par satellites. BBC Arabic, selon ses responsables, est devenue plus visible grce aux vnements qui secouent le monde arabe depuis quatre mois. Nous ne sommes pas gns par la concurrence. Nous prsentons nos informations en respectant lobjectivit et la crdibilit. Il appartient au tlspectateur ou lauditeur de choisir de suivre les informations sur la BCC ou sur dautres mdias. Nous tentons toujours dtre critiques dans ce que nous faisons pour amliorer notre travail, a indiqu Fars Couri, rdacteur en chef de BBC Arabic, rencontr au sige de la chane Portland Place, Londres. Les 300 millions de tlspectateurs arabes permettent, daprs lui, tous les supports mdiatiques arabophones davoir un public aussi large que possible. Il a reconnu que les mdias, dont la BBC, nont pas rellement prvu lacclration des vnements en Tunisie. La couverture de lactualit gyptienne tait mieux, car nous avons tir les leons des ratages en Tunisie. De plus, la BBC a traditionnellement une grande prsence au Caire. Nous navons pas hsit couvrir les troubles au Bahren. Notre correspondante, partie remplacer un collgue, a t retenue pendant vingt heures laroport de Manama avant dtre empche dentrer au pays sans aucune raison, a-t-il expliqu. Au Ymen, le correspondant de la chane a t agress. Il a eu le nez cass. Malgr cela, il poursuit la couverture des vnements Sahat Al Taghyir, Sanaa. Et il reoit toujours des menaces. Il tente de donner la parole toutes les parties. Sur la No Fly Zone sur la Libye, nous prsentons les choses telles quelles sont. Limplication de la Grande-Bretagne dans cette opration ne change rien, a prcis le rdacteur en chef. Fars Couri a remarqu quen lanant des chanes dexpression arabe (BBC, DW Arabic, Al Hurrah, France 24, Russia Al Yaoum), lOccident et la Russie veulent mieux communiquer avec le monde arabe. BBC Arabic et Al Hurrah sintressent lactualit arabe de lintrieur. Le but de la BBC Arabic nest pas de rpercuter les informations relatives la Grande-Bretagne. Nous diusons les news britanniques de la mme manire quon le fait pour les nouvelles venues dautres pays, a-t-il not, rappelant que BBC, en tant que mdia, a une existence qui dpasse les 70 ans. La BBC nest, selon lui, pas tenue de saligner sur la politique extrieure de la GrandeBretagne. Notre politique ditoriale est axe sur la crdibilit et sur lobjectivit. Nous ne diusons que les informations tires de sources sres. Nous rapportons la ralit telle quelle est. Nous avons dius sans aucune hsitation les nouvelles relatives lattaque dune mosque Daraa, en Syrie. Notre source tait lintrieur de la mosque. Nous avons galement dius la version des autorits syriennes, a-t-il prcis. Fars Couri reconnat la faible action de BBC Arabic au Maghreb. Nous avons plusieurs reprises tent davoir une prsence en Algrie. Sans succs. Il est encore dicile douvrir un bureau ou davoir un correspondant Alger. A Rabat, il est facile davoir un direct (duplex) travers un prestataire de services. Cela est impossible en Algrie. La Tlvision algrienne refuse dassurer un tel service et quand elle fait des ores, lopration est fort coteuse, nous a-t-il expliqu. Selon lui, la chane a tent denvoyer un correspondant Alger avant la participation algrienne en Coupe du monde de football, lt 2010. Ce journaliste dorigine algrienne a attendu dix jours durant lobtention dune accrditation pour raliser des reportages sportifs. Il na eu aucune explication, a-t-il appuy. Il a con avoir reu des dizaines de CV de reporters algriens voulant travailler pour la chane. Nous sommes encore hsitants compte tenu des dicults que nous avons trouves Alger, a-t-il dit. Depuis la chute de la dictature de Ben Ali, le travail des journalistes de la BBC Arabic est, selon lui, plus facile en Tunisie. BBC Arabic envisage douvrir un bureau permanent F. M. Tunis.

El Watan - Lundi 28 mars 2011 - 10

SANT TUBERCULOSE PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR NEUROPATHIQUE

Il faut intensier la lutte dans les direntes rgions du pays Intensifier les campagnes de sensibilisation pour lutter contre la tuberculose est lobjectif de la clbration de la Journe mondiale de lutte contre la tuberculose, le 24 mars de chaque anne.

Appel la cration de centres spcialiss

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Actuellement, lincidence de la tuberculose, toutes formes confondues, sest stabilise un taux de 34 cas pour 100 000 habitants

ingt-et mille huit cent trente deux cas de tuberculose ont t enregistrs en 2010 en Algrie. Un nombre qui reste quand mme inquitant malgr les assurances du ministre de la Sant, qui sautoflicite en nenregistrant quune prvalence de 37 40 cas pour 100 000 habitants, a dclar Djamel Ould Abbas, lors de la journe dtude organise jeudi lINSP cette occasion. Pour lui, la baisse du taux de prvalence de la tuberculose en Algrie nest pas le fruit du hasard, mais rsulte des efforts publics consentis en matire de traitement et de prvention de la maladie. Pour le responsable charg du programme national de lutte contre la tuberculose au ministre de la Sant, de la Population et de la Rforme hospitalire, le Dr Ali Halassa, lAlgrie enregistre une stabilisation de la prvalence depuis 2005. Une stabilit qui sexplique, selon lui, par la relance du programme national de lutte contre la tuberculose, notamment la tuberculose pulmonaire, et louverture de 240 centres spcialiss dans la lutte contre cette pathologie travers le pays. Mais il a tenu prciser que le taux datteinte de cette maladie est de 60,7 pour 100 000 habitants. Un chiffre qui vient contredire celui avanc par Djamel Ould Abbas, qui,

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selon lui, nest que de 40 pour 100 000 habitants. Les campagnes de sensibilisation qui doivent tre lances, comme cela a t recommand par Djamel Ould Abbas, sont dj voues lchec si cela est dj bas sur de faux indices de sant. Il ny a pas de mal reconnatre une ralit du terrain pour mieux la traiter. Ainsi, sur ces dernires estimations, le Dr Ali Halassa a prcis que le programme national de lutte contre la tuberculose, notamment la tuberculose pulmonaire, vise rduire le taux datteinte de cette maladie moins de 25 cas pour 100 000 dici 2015. Pour ce faire, il y a lieu de prendre en charge les maladies respiratoires, amliorer les conditions socioconomiques, lutter contre le diabte, linsuffisance rnale, former des mdecins gnralistes, financer des laboratoires et doter les centres spcialiss dquipements modernes. Le Dr Bouyoucef , charg du dossier la direction de la sant publique Alger (DSP), a fait un tat des lieux de la maladie au niveau de la capitale. Il a soulign que 2152 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont t enregistrs en 2010 au niveau de la wilaya dAlger, ce qui reprsente un taux de 70 cas pour 100 000 habitants. La tuberculose pulmonaire reprsente 52% des cas. La tranche dge de

UN VACCIN PROMETTEUR CONTRE LA MALADIEUne quipe de chercheurs catalans a mis au point un vaccin prometteur, capable dradiquer linfection tuberculeuse latente, ont rapport des mdias locaux. Le vaccin, en phase dessais cliniques, a t conu par des chercheurs de lhpital Germans Trias i Pujol de Badalona (prs de Barcelone, nord-est), ont ajout les mdias catalans, prcisant quil sagit dune dcouverte pionnire susceptible de sauver la vie de milliers de personnes, notamment dans les pays pauvres o la tuberculose est la seconde cause de mortalit aprs le sida. La commercialisation du vaccin est prvue pour 2015 ou 2016, lissue des tests cliniques requis dans ce domaine, a not la presse catalane, ajoutant que les recherches menes cet gard sont prises en charge par un laboratoire de biotechnologie espagnol. Ce projet bnficie galement du soutien de plusieurs hommes daffaires espagnols et dorganismes publics, notamment la Fondation Genoma Espana, relevant du ministre des Sciences et de lInnovation.

personnes atteintes de cette maladie varie entre 24 et 34 ans et la deuxime tranche de la population ge entre 55 et 64 est atteinte de la tuberculose extra-pulmonaire. Le Dr Bouyoucef a prcis que la prvalence de la tuberculose pulmonaire a connu une baisse depuis 2004, elle a baiss de 82 cas pour 100 000 habitants 70 cas pour 100 000 habitants. Actuellement, lincidence de la tuberculose, toutes formes confondues, sest stabilise un taux de 34 cas pour 100 000 habitants. Une stabilit qui trouve son explication dans lintensification de la prise en charge, notamment de la tuberculose pulmonaire, raison de 80% selon les objectifs fixs par lOMS. Une autosatisfaction qui se voit tout de suite remise en cause par le Pr Zidouni, pneumologue et chef de service lhpital de Beni Messous. Pour lui, la maladie est prsente travers le pays et elle reste persistante dans certaines rgions. Lon constate que dans certaines rgions du pays, il y a des sources dinfections qui prennisent la transmission de la maladie. Il est important dorienter le programme de lutte contre la tuberculose dans les rgions o il y a des erreurs de diagnostic, une dsorganisation, afin de mieux cibler une cation efficace, a-t-il dclar. Il y a chaque anne 6,7 millions de nouveaux cas de tuberculose, qui cause pratiquement 1,7 million de morts travers le monde. Entre 2011 et 2015, il y aura plus de 2 millions de nouveaux cas de tuberculose multirsistante, prviennent les responsables du Partenariat halte la tuberculose. Ils se fixent dailleurs un objectif ambitieux pour cette priode de 4 ans : diagnostiquer et traiter un million de patients souffrant de cette forme de tuberculose. Pour le directeur excutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Pr Michel Kazatchkine, la tuberculose multirsistante est une menace pour tous les pays, car elle est la fois difficile et coteuse traiter. Djamila Kourta

a douleur neuropathique doit tre srieusement prise en charge, ont recommand les spcialistes, jeudi dernier Alger, lors dune rencontre consacre ce thme. Plus de 300 mdecins ont pris part cette manifestation, dont des rhumatologues, orthopdistes, diabtologues, endocrinologues, neurologues et enfin des mdecins gnralistes venus des diffrentes rgions du pays. Les intervenants ont mis laccent sur limportance de lidentification des patients souffrant de douleurs neuropathiques afin denvisager une prise en charge thrapeutique. Pour ce faire, des recommandations maghrbines ont t dj labores et ont t prsentes par le Pr Grine, prsident de la Socit algrienne de la prise en charge de la douleur. Certaines recommandations, comme celles relatives aux traitements, ne peuvent pas tre respectes et mises en application en raison de labsence de certaines molcules sur le march algrien a-t-il expliqu. La douleur neuropathique, qui doit tre aujourdhui identifie selon les spcialistes, ncessite un traitement spcifique dans lactivit mdicale des praticiens comme toute autre maladie. Pour le Pr Didier Bouhassira, neurologue et directeur de recherche lINSERM, la prise en charge de la douleur neuropathique doit tre adapte aux patients et elle doit tre la plus prcoce possible. Pour lui, il est dabord important dcouter le patient et de complter le diagnostic et commencer le traitement par une monothrapie, sans oublier de prendre en compte les aspects psychologiques, savoir lanxit et la dpression. En cas dchec, la prise en charge devient ainsi multidisciplinaire, a-t-il recommand. Daprs les spcialistes, les origines de ces douleurs neuropathiques sont, entre autres : la sclrose en plaques, la chirurgie orthopdique, lamputation, etc. Cette douleur neuropathique, qui prsente un srieux problme de sant publique, mrite lattention de tous les spcialistes et des pouvoirs publics. Pour le Pr Amnouche, du centre de rducation dAzur Plage, la douleur rachidienne figure parmi ces douleurs neuropathiques quil faut srieusement prendre en charge pour attnuer les souffrances des patients. Il appelle la cration dun centre national du rachis et pour la prise en charge de la douleur paraplgique sous-lsionnelle qui nest pas traite, comme il plaide pour le renforcement de la formation des jeunes spcialistes, dautant que des comptences existent, notamment pour la prise en charge de la scoliose et les paraplgies. La rencontre organise par le laboratoire Pfizer a pour objectif, selon son charg de la communication, Mestouri Zineddine, est de sensibiliser les mdecins gnralistes et spcialistes sur la prise en charge de la douleur neuropathique. Cette rencontre sinscrit, a-t-il soulign, dans le cadre des journes de formation continue rgulirement organises pour la douleur chronique et aigu et pour la douleur neuropathique, dont le premier Pain and Inflammation Academy qui a regroup des mdecins de lAlgrie, du Maroc et de la Tunisie. D. K.

PHOTOS : D. R.

20% de la gent masculine recourent la mdecine esthtiquentgrer la formation en chirurgie esthtique dans le cursus universitaire des sciences mdicales est ncessaire, selon le Dr Serir Mustapha, prsident de la Socit algrienne de chirurgie et de mdecine esthtique. La demande actuelle exige le dveloppement de cette spcialit, a-t-il dclar, en marge des travaux du premier congrs de la socit, organis mercredi dernier Alger. Lobjectif de ces journes, a soulign le Dr Serir, est dassurer la formation pratique des jeunes mdecins gnralistes, dermatologues, ophtalmologues, ORL, chirurgiens et gyncologues et aussi de prsenter les nouvelles techniques utilises dans la mdecine esthtique. Il est important damliorer les comptences pour une meilleure prise en charge des patients, dont la demande augmente danne en anne, a-t-il soulign, que ce soit la gent fminine ou la gent masculine qui reprsente 20% de nos patients. Le recours ces techniques est beaucoup plus demand pour le comblement des signes de vieillissement par lutilisation du botox, la rduction ou augmentation du volume des seins chez les femmes, la rhinoplastie, la blpharoplastie (relchement des paupires), etc. Le Dr Serir a indiqu que les patients hommes viennent souvent pour rduire les rides au niveau du visage. Quen est-il des risques et des effets secondaires ? Le Dr Serir rappelle que la mdecine nest pas une science exacte, mais il rassure que les rsultats avoisinent gnralement les 90%. Une formation dans les institutions, comme les universits franaises, durant une priode de deux ans est suffisante pour se spcialiser en la matire. Le Dr Serir relve par ailleurs le manque de produits ncessaires pour ces nouvelles techniques de mdecine esthtique sur le march algrien. Ce sont soit les patients, soit les mdecins eux-mmes qui achtent les produits de ltranger, a-t-il indiqu.

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El Watan - Mardi 28 mars 2011 - 11

FRANCE-ACTUALIT LECTIONS CANTONALES LES MUSULMANS ET LE DBAT SUR LA LACIT

La gauche en tte, la droite change de visageLyon De notre correspondant

Le grand dbat que voulait lancer la droite (UMP) prend eau de toutes parts. Il risque de connatre le mme sort que celui sur lidentit nationale Les dfections saccumulent Les cadres de lUMP dbattront entre eux le 5 avril : un flop annonc.Paris De notre correspondant me le recteur de la Mosque de Paris, dans un ultime revirement, refuse dy participer. Dans un climat dislamophobie touffant, attis par les lections, le dbat sur la lacit, terme pudique pour cibler lIslam, initi par le secrtaire gnral de lUMP, Jean-Franois Cop, tourne au ridicule. Et les charges rptes du ministre de lIntrieur ne sont pas faites pour rassurer la communaut musulmane. Pas un jour sans des scuds contre limmigration, la religion musulmane, linscurit (dans lordre et le dsordre), jusqu une lue UMP francilienne qui veut interdire lenseignement de larabe dans sa municipalit. A force de courir derrire le Front national, le parti de Nicolas Sarkozy est all jusqu utiliser le mme lexique pour draguer un lectorat sensible aux thses extrmistes, au risque de faire fuir tous les modrs. LUMP de Jean-Franois Cop cest la peste pour les musulmans, rpte Dahmane Abderrahmane. Devant cette charge ingale depuis la Seconde Guerre mondiale, les reprsentants des autres religions disent aussi basta ! Quelle lacit ?, sinterroge le pasteur Claude Baty, prsident de la Fdration protestante de France. Si on parle dIslam, quon en parle ! Quon ne fasse pas semblant de parler de lacit. Ds le dpart, jai soulign que ce dbat tait malsain. Juifs ou catholiques, musulmans, sikhs ou protestants sestiment de plus en plus instrumentaliss par le gouvernement. On voit

Ce sera sans nous

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Plus que les cantonales dont se jouait hier dimanche le second tour, cest la valeur de sondage rel sur la carte politique franaise qui se dessine, avec une droite reconstitue par le dgonflement du parti prsidentiel UMP au profit dun Front national revigor. En face, si la gauche est prpondrante dans les urnes, elle peine convaincre sur la bataille des ides dcisives pour la prsidentielle de 2012.prs le second tour des lections cantonales en France hier, outre limportance de labstention, seule lampleur de lapprofondissement du gouffre politique cr par le Front national pouvait encore susciter des nouvelles surprises chez les observateurs. Quelle serait laugmentation du pourcentage de voix recueillies par le parti de Marine Le Pen ? Combien de siges obtiendrait-il ? Une poigne dlus, ou bien un panier bien rempli ? Comme dans toute lEurope dsormais, le parti raciste et xnophobe