12
1 « Le gendarme contribue à la solidarité entre les générations en maintenant le lien avec les retraités, les veuves et les orphelins de l’Arme… » Art. 26 de la Charte du Gendarme (Loi du 3 aout 2009). BULLETIN MENSUEL D’INFORMATIONS JUILLET 2015 De nos jours, on peut penser que les jeunes et les vieux ne se comprennent plus. En effet, de plus en plus de jeunes ont du mal à comprendre les personnes plus vieilles qu'eux et vice versa. Le mois dernier je cédais volontiers la parole à notre président honoraire qui, par courrier, faisait part au directeur de l’ESSOR ce que lui inspirait le débat, enfin ouvert par ce mensuel, sur les relations chaotiques qui existent depuis plusieurs décennies entre actifs et retraités de l’Arme… Aujourd’hui je ne peux qu’apporter de l’eau à son moulin en souscrivant à ses réflexions tout en me posant quelques questions sur l’avenir de nos deux associations locales au sein de cette future et hypothétique APNM (1) Dans le mot du président en nouvelle Calédonie parut en page de garde de l’agenda 2015 de l’UNPRG NC V je demandais, aux gendarmes d’active, en séjour sur le territoire, de faire un petit effort en dégageant quelques minutes d’un emploi du temps que je sais chargé, mais pas au point de ne pouvoir le faire, pour se rapprocher, autant que faire se peut, des retraités de l’Arme en résidence sur leurs ressorts. Coup d’épée dans l’eau me, semble-t-il. Triste constat, car 8 huit mois après rien, mais rien n’a bougé. Pas le moindre petit frémissement en notre direction. Nous sommes transparents, inexistants même. Nous n’intéressons pas ces jeunots qui, ayant autres choses en tête, se contrefoutent magistralement de leurs anciens, n’ayant rien à attendre d’eux et qui, envers et contre tous, continuent pourtant à vouloir s’impliquer dans leur devenir… Il est certain que notre société faite, aujourd’hui, de 51% de vieux, fait de l’ombre à une jeunesse hédoniste et égoïste uniquement préoccupée par son futur. Rien, ni personne ne changera cet état d’esprit. Et, en ce qui nous concerne, certainement pas l’article d’une charte contenue dans une loi inconnue du plus grand nombre, et encore moins certaines directives circonstancielles d’un général 5 étoiles qui, pour les plus jeunes, ne fait que… passer. Chercher comment y remédier ? D’aucuns diront que c’est vouloir remplir avec un dé à

2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

1

« Le gendarme contribue à la solidarité entre les générations en maintenant le lien avec les retraités, les veuves et les orphelins de l’Arme… » Art. 26 de la Charte du Gendarme (Loi du 3 aout 2009). BULLETIN MENSUEL D’INFORMATIONS

JUILLET 2015 De nos jours, on peut penser que les jeunes et les vieux ne se comprennent plus. En effet, de plus en plus de jeunes ont du mal à comprendre les personnes plus vieilles qu'eux et vice versa. Le mois dernier je cédais volontiers la parole à notre président honoraire qui, par courrier, faisait part au directeur de l’ESSOR ce que lui inspirait le débat, enfin ouvert par ce mensuel, sur les relations chaotiques qui existent depuis plusieurs décennies entre actifs et retraités de l’Arme… Aujourd’hui je ne peux qu’apporter

de l’eau à son moulin en souscrivant à ses réflexions tout en me posant quelques questions sur l’avenir de nos deux associations locales au sein de cette future et hypothétique APNM (1) Dans le mot du président en nouvelle Calédonie parut en page de garde de l’agenda 2015 de l’UNPRG NC V je demandais, aux gendarmes d’active, en séjour sur le territoire, de faire un petit effort en dégageant quelques minutes d’un emploi du temps que je sais chargé, mais pas au point de ne pouvoir le faire, pour se rapprocher, autant que faire se peut, des retraités de l’Arme en résidence sur leurs ressorts.

Coup d’épée dans l’eau me, semble-t-il. Triste constat, car 8 huit mois après rien, mais rien n’a bougé. Pas le moindre petit frémissement en notre direction. Nous sommes transparents, inexistants même. Nous n’intéressons pas ces jeunots qui, ayant autres choses en tête, se contrefoutent magistralement de leurs anciens, n’ayant rien à attendre d’eux et qui, envers et contre tous, continuent pourtant à vouloir s’impliquer dans leur devenir… Il est certain que notre société faite, aujourd’hui, de 51% de vieux, fait de l’ombre à une jeunesse hédoniste et égoïste uniquement préoccupée par son futur. Rien, ni personne ne changera cet état d’esprit. Et, en ce qui nous concerne, certainement pas l’article d’une charte contenue dans une loi inconnue du plus grand nombre, et encore moins certaines directives circonstancielles d’un général 5 étoiles qui, pour les plus jeunes, ne fait que… passer. Chercher comment y remédier ? D’aucuns diront que c’est vouloir remplir avec un dé à

Page 2: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

2

coudre le tonneau des danaïdes et que c’est toute une éducation morale et professionnelle à reprendre avec une volonté de fer pour la mener à bien. Sapristi ! Cessons de geindre et de réclamer auprès de Pierre ou Paul ce que l’on croit être notre dû, mais quel dû ? L’attention non spontanée d’un inconnu en direction d’un autre? Serait-ce là la fraternité d’arme tant rabâchée. Certainement pas ! Faisons plutôt notre autocritique car nous n’avons pas toujours été irréprochables envers ceux qui nous ont précédés. Soyons sérieux, pourquoi vouloir retenir l’attention de ‘l’autre’ en adoptant une attitude qui consiste à s’installer dans un attentisme rabâcheur et à regarder passer les trains, tout en considérant cette évolution comme une fatalité. Mais la fatalité, n’est-elle pas l'excuse des âmes sans volonté ? Alors nom de Dieu ! Bougeons-nous le cul. Montrons-nous ! Au lieu de nous cacher et d’attendre je ne sais quoi de ‘l’autre’. Existons en participant, avec ou sans invitation formelle, à toutes les manifestations publiques de notre Arme. Ah ! Si nous étions plus de… au lieu de … quelle surprise et quelle démonstration d’intérêt et d’appui pour nos ‘cadets’ au travail si souvent décrié !

-----===oooOooo===----

Dans les prochains mois, une porte devrait s’ouvrir et permettre de renouer, si chacun y met du sien, cette relation délitée par le temps. A savoir si la loi le permet, qu’en adhérent et que l’UNPRG y trouve grains à moudre, à l’Association Professionnelle Nationale Militaire (1) prochainement créée par la fédération ou l’union de plusieurs associations* de retraités de l’Arme, les militaires de la Gendarmerie d’active et de réserve auront, dans ce cadre, la possibilité de préserver et de promouvoir leurs intérêts en ce qui concerne la condition militaire en participant activement au renforcement du dialogue social dans les Armées. Etant de fait représentés, par cette APNM, au sein du Conseil Supérieur de la Fonction Militaire (CSFM) et du Conseil de la fonction Militaire Gendarmerie (CFMG). Sur le plan local, il est indubitable que cet éventuel apport d’actifs au sein de nos deux associations, si cela ce fait, devrait nous rapprocher et, avec la bénédiction de nos directions nationales, nous rendre capable d’agir avec complicité sans forcer la main de qui que ce soit, sachant qu’ils pourront les intégrer de plein droit. Ce projet en gestation bouleversera, tant soit peu, notre petit traintrain. Demain, nous serons obligés de revoir nos modes de fonctionnement dans le cadre de statuts proches mais qui devront être amendés. Cela ne se fera pas sans quelques réticences (résistances) internes. Mais si nous ne le faisons pas, avec la volonté et le sérieux voulu, notre images en sera affectée ainsi que notre crédibilité et nous serons dans l’incapacité de poursuivre, avec l’autre,’ notre route et devrons cesser, une fois pour toutes, de nous plaindre de son manque de considération larvée envers les anciens. Chers camarades, cette décision de travailler ensemble ne sera pas uniquement de mon fait mais le vôtre, le nôtre, et je vous demande d’y réfléchir pour en débattre, le 8 septembre, lors de notre prochaine réunion mensuelle. Bernard GAUDEL, président de l’UNPRG-Nouvelle-Calédonie – Vanuatu. Fédération d’associations destinée à regrouper : l’Association d’Aide aux Membres des Familles de

la Gendarmerie (AAFMFG) – Association des Amis de la Gendarmerie (AAG) – Confédération Française d’Associations de Retraités et Pensionnés de la Gendarmerie Nationale (CFARPGN) – Fédération Nationale des Réservistes Opérationnels et Citoyens de la Gendarmerie (ANORGEND) – Fédération Nationale des Personnels et Retraités de la Gendarmerie Nationale (FNRG) – Union Nationale des Personnels et Retraités de la Gendarmerie Nationale (UNPRG) – Société d’entraide des élèves et anciens élèves de l’ EOGN ‘’Le Trèfle’’.

-----===oooOooo===----

Page 3: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

3

UNPRG Le mot du président. Bonnes vacances Sur vos écrans vous avez vu ces images terribles de migrants ballottés dans des esquifs surchargés fuyant un sort funeste. Il faut se dire que nous européens sommes dans une situation privilégiée comparée à

celle de ces ombres humaines. Même dans ce contexte, je considère que je dois évoquer notre situation de retraité car elle devient préoccupante alors que parallèlement des responsables qu'ils soient politiques ou autres n'ont aucun scrupule à vivre dans l'opulence ou la corruption. Les pensions sont gelées depuis plusieurs années et pour un temps encore. Le pouvoir d'achat s'effrite par l'augmentation de nombreux services et l'application de mesures fiscales. Des veuves sont ainsi aujourd'hui dans des situations financières délicates. Les retraités de la fonction publique et particulièrement de la gendarmerie peuvent être considérés comme de « petites gens » mais ils méritent l’estime de la Nation et de ses responsables.

Depuis 1993, il y a eu 5 réformes des retraites. Les retraités sont lassés de cette gestion hasardeuse qui les met dans une situation spartiate. Et, si pour manifester leur colère, ils décidaient d’interrompre leur bénévolat ? Peut-être que les pouvoirs publics s’apercevraient de leur rôle essentiel dans le fonctionnement de la société et qu’ils méritent un autre traitement. L'UNPRG réclame une représentation des retraités dans les organismes traitant des sujets qui les concernent avec voix délibérative. A l’automne, lors de notre congrès d’Obernai, le directeur général de la gendarmerie nationale exprimait clairement son souhait de voir les associations de la gendarmerie se fédérer dans la perspective de l’évolution du dialogue social dans les armées. Les actions entreprises avec l’appui des présidents départementaux et aux côtés d’autres associations, ont permis d’infléchir une des propositions du rapport PÊCHEUR qui consistait à nous éloigner du CSFM. Le projet de loi présenté devant le parlement nous satisfait mais nous devons rester vigilants quant à son vote et son application. La future fédération des associations de la gendarmerie est en cours de constitution. Un cadre juridique est à l’étude mais ma compréhension du projet de Loi me fait dire que les retraités ne peuvent créer une APNM. Si la création de cette fédération ne peut s’effectuer juridiquement et pour s’en tenir au vœu du Directeur Général, l’UNPRG fera une autre proposition, car elle n’est pas encline à participer à un CEAG ou CCAG Bis qui ont montré leurs limites. L’UNPRG doit se positionner dans le temps et avoir une vision prospective. Elle a prouvé qu’elle pouvait soutenir la direction sans être membre d’une structure. La force de l’UNPRG est son indépendance, son autonomie et son journal d’expression l’ESSOR. Aux administrateurs nationaux, présidents départementaux et à tous les bénévoles, je vous renouvelle ma gratitude pour votre engagement constant et particulièrement dans le cadre de cette évolution. Les vacances estivales sont proches. Ce temps du repos et de l'indolence, ne doit pas nous faire oublier la situation des nôtres qui souffrent : malades, personnes seules, isolées et celles et ceux qui ne peuvent pas partir par manque de moyens. Parce que vous êtes hommes et femmes d'actions, retraités engagés ou simplement citoyens, je sais pouvoir compter sur votre lucidité et votre esprit de solidarité pour concilier nos actions corporatistes et une conscience humanitaire. Je vous retrouverai à la rentrée avec le plaisir renouvelé de partager nos expériences et nos idées. Henri MARTINEZ Président national

Page 4: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

4

L’ESSOR de la Gendarmerie n° 483 de JUILLET 2015 Le modèle français du maintien de l’ordre conforté par les députés Lancée après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 à Sivens par la grenade offensive d’un gendarme mobile, la commission d’enquête «  Maintien de l’ordre et libertés publiques  » a conforté le modèle français, en insistant sur «  les points forts et les atouts de l’expérience française  ». Une reconnaissance de la compétence des 12  500 gendarmes mobiles et des 13  000 CRS qui exercent leurs missions dans des circonstances souvent délicates. Un très bon point décerné par les députés, qui, dans un rapport de 479 pages, ont émis vingt-trois propositions afin d’améliorer «  les conditions du maintien de l’ordre républicain dans le respect des libertés publiques  ». Certaines de ces préconisations – si, du moins, elles étaient suivies par le gouvernement – devraient faciliter la tâche des gendarmes mobiles. Ainsi, les députés suggèrent la présence permanente du préfet ou de son représentant au PC des forces de l’ordre, pendant toute la durée d’une opération de maintien de l’ordre, afin qu’il puisse «  mesurer et adapter ses propres décisions  ». Il en va de même pour la simplification des sommations, souvent inintelligibles pour les manifestants. Les députés suggèrent de les remplacer par des fusées éclairantes de différentes couleurs, et de faire connaître par Internet les nouvelles sommations. La commission propose de développer de nouveaux «  moyens intermédiaires  » pour la dispersion des foules, comme les dispositifs éblouissants et assourdissants, actuellement à l’étude au ministère de l’Intérieur. Les députés suggèrent de restreindre l’usage du lanceur de balles de défense LDB 40x46 (Flash-Ball de longue portée) aux seuls gendarmes mobiles et CRS. Des préconisations salutaires, qui ne visent donc pas à désarmer les gendarmes mobiles, comme l’avait fait, à la suite du drame de Sivens, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, en interdisant l’usage des grenades offensives. Pierre-Marie GIRAUD, rédacteur en chef de « L’Essor de la Gendarmerie »   ABONNEMENT A L’ESSOR de la Gendarmerie Nationale Premier journal indépendant de la Gendarmerie. 1 an - 12 numéros – Tarif : 42 euros – Abonnement à adresser à l’ESSOR 9 rue Bleue – 75009 PARIS. Numéro de téléphone : 01 40 36 44 64. Contact Mail :

[email protected] Site www.lessor.org Sommaire du n° 483 : Dossier : les armes de poing dans la Gendarmerie Les dernières nominations d’officiers généraux Fourragère pour le drapeau du GIGN Chronique d’histoire de la Gendarmerie Les nouveaux gendarmes de Saint-Tropez Infos sociales Récit : des gendarmes à Berlin, 1945/1949 Forum : courriers/courriels/posts Portrait de Jean-François Meunier

Santé : le régime crétois Pour en savoir plus : www.essor.org Facebook: https://www.facebook.com/LEssorDeLaGendarmerie

Page 5: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

5

GENDARMERIE POLICE

Place Beauvau, c’est l’inquiétude : les jeunes policiers ne savent pas se tenir, et on voit proliférer tatouages, piercings, barbes, moustaches et cheveux longs. À tel point que le ministère de l’Intérieur souhaite, selon un document de travail interne dévoilé par rtl.fr, rappeler à l’ordre les fonctionnaires. Amusons-nous à poser une question à l’homme de la rue : un policier tatoué ou affublé d’un piercing vous choque-t-il ? Il y a fort à parier que la

majorité répondra par l’affirmative. Nos concitoyens sont, évidemment, sensibles à ce que ceux qui incarnent l’autorité de l’État soient propres, bien coiffés et ne ressemblent pas aux individus de mauvaise compagnie qu’ils ont pour mission d’empêcher de nuire. Mais la seconde question sera beaucoup plus intéressante : comment justifier que des policiers ne bénéficient pas de la liberté accordée à chacun d’arborer le look qu’il souhaite. Et là, nous risquons d’entendre tout et n’importe quoi, dans un fatras de réponses embarrassées. Et on peut le comprendre : quand les professeurs de nos enfants s’habillent comme leurs élèves, quand les journalistes de la télévision ignorent ce que signifie une tenue correcte, quand le chef de l’État lui-même est incapable de porter un costume bien taillé, cravate droite et pantalon au pli impeccable, pourquoi refuser au flic de la rue la possibilité de porter catogan, anneau nasal ou diam’s à l’oreille ? La réponse du ministère tient en quelques lignes bien pauvres : les policiers doivent se soumettre aux bases du code de déontologie. L’impartialité, la dignité et la neutralité. Les signes pouvant laisser apparaître l’appartenance à une organisation politique, syndicale ou confessionnelle devraient être ainsi bannis. C’est un peu court ! Porter des cheveux longs n’est finalement qu’un choix personnel qui ne manifeste aucune appartenance politique. Orner son avant-bras d’un tatouage en forme de cœur ne révèle aucune appartenance politique, syndicale ou confessionnelle. Quant à la barbe, l’histoire nous montre qu’elle fait partie de ces fameuses « valeurs de la république » ! Tous les fondateurs du régime la portaient fièrement, de Jules Ferry à Alexandre Millerand. Alors ? Alors la question, qui peut sembler futile, relève tout simplement de ce relativisme absolu qui nous est imposé depuis des décennies comme une norme indépassable. Le seul mot d’ordre de notre société est « pas de contrainte ». La liberté étant, dans sa définition républicaine, le pouvoir de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui, il devient impossible d’empêcher quiconque, fût-il représentant des forces de l’ordre, de s’enlaidir à dessein. En réalité, si le sens commun saisit parfaitement pourquoi il est normal d’imposer à ces hommes et à ces femmes une tenue impeccable, aucune norme ne peut s’imposer à eux, à l’exception de celle que justifieraient des impératifs de sécurité, de salubrité ou de reconnaissance de la fonction par l’habit. Rien de plus, rien de moins. C’est ainsi que, si les juges doivent porter la robe parce qu’elle signifie qu’ils habitent leur fonction et que l’homme privé devient, au travers du vêtement, un magistrat impartial, rien ne permet de leur imposer de la porter « proprement ». Et l’exemple peut être multiplié : combien d’avocats mal rasés à l’audience, au piercing agressif ou à la propreté douteuse ? Combien de salariés à l’apparence négligée ? Combien d’ecclésiastiques habillés comme n’importe qui ? Revenir au sens commun, c’est affaire d’éducation, de respect d’autrui, de retenue instinctive. La personne en relation avec d’autres n’impose pas à eux par son apparence, son mode de vie et ses choix personnels. À une époque qui ne parle – à tort et à travers – que de laïcité, laisser ses excentricités vestimentaires au vestiaire semble impossible. N’allons pas pleurnicher ensuite sur le manque de respect… François Teutsch

Page 6: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

6

UNPRG-NC-V : Police ça ‘barre en couille’ comme l’écrivait à ce sujet un de nos adhérents. Comment voulez-vous que le pékin moyen respecte « ces gens de pouvoir » qui par leur comportement en général sont loin d’être des exemples dans leur tenue et attitude et qui, de fait, n’attirent plus le respect qui leur dû à travers leur fonction ou représentativité. Dans le rapprochement Police-Gendarmerie : doit-on craindre le pire, car nous avons relevé quelques exemples d’un certain laissez aller dans la tenue de nos ‘militaires’. Informations Communiqué du chef d'escadron Chanudet Guillaume, Officier adjoint chargé de la sécurité et de la circulation routières,& chargé de communication Bonjour, Je tiens à vous signaler l'ouverture d'une page Facebook : Gendarmerie de Nouvelle-Calédonie et des îles Wallis et Futuna ! Cette page d'information se veut à la fois une manière de diffuser des messages de prévention mais également des messages à caractère plus opérationnel (perturbations routières, résultats d'opérations, etc). Merci d'en faire écho et de vous abonner ! Cordialement, Communiqué du Comité du 22 avril 1988 aux élus, autorités civiles et militaires, présidents, porte-drapeaux, adhérents et amis : Extrait- le Mardi 18 aout, le comté organise une matinée du souvenir qui se déroulera comme suit : Eglise de Saint Louis – Mont Dore : 10 heures messe de requiem – 11 heures bénédiction de la tombe du Père GLANTENET. CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE 14/18 Du front de l’Argonne, 10 juillet 1915, un artilleur relate : Le train marchait lentement. On n’entendait que le roulement du long convoi et le heurt des roues à la jonction des rails et puis, non loin, dans les bois, par-delà les crêtes qui rétrécissaient l’horizon, le canon…les 75 aux coups secs et brefs comme des cris de rage satisfaite, et les pièces lourdes aux mugissements profonds. Du wagon, seul avec un artilleur, je regardais et j’écoutais…Mon compagnon étendit la main dans la direction du front :

« Tenez, dit-il, c’est à quelques kilomètres d’ici que les Boches ont reçu la grande frottée dont les communiqués officiels ont parlé la semaine dernière…La bataille a fait rage pendant cinq jours autour du défilé de la Chalade, qui descend en droite ligne sur les Islettes et le chemin de fer de Sainte-Menehould à Verdun…S’emparer de cette ligne ou, du moins, la couper, rejoindre Saint-Mihiel qu’ils occupent, isoler Verdun et l’investir : c’est la grande pensée des Boches, l’objectif sur lequel ils s’acharnent vainement depuis des mois et des mois, et c’est ce qui explique la violence des combats qui se déroulent autour du Four-de-Paris (un nom joliment ironique et symbolique) et les retours incessants de l’ennemi pour percer notre front sur

ce point. Les Allemands n’étaient plus guère qu’à 200 mètres de nos batteries, dissimulés derrière les crêtes ou postées en travers du défilé. A leurs pièces nos artilleurs attendaient frémissants. Ils débouchèrent à

Page 7: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

7

zéro…Comme d’immenses coups de faux, les obus ouvrirent dans les masses ennemies des sillons sanglants. Les Boches essayèrent de foncer quand même. Le feu de notre artillerie redoubla de violence. Un officier, entraînant ses hommes, eut l’audace de faire mettre une pièce en batterie, à découvert, et face aux Allemands. Elle tirait presque à bout portant. Les Boches se ruèrent contre elle comme un troupeau de bœufs qui courent à l’abattoir. C’était fou et hideux. Les corps broyés, déchiquetés par la mitraille, assommés par le déplacement de d’air, sautaient, retombaient comme des débris informes et sanglants. Le 75 eut le dernier mot. Pas un des servants de cette pièce magnifique ne fut tué. Cependant, notre infanterie s’était ressaisie. Les marsouins, qui se battirent comme des lions durant des journées et firent grandement honneur à leur vieille réputation, rivalisèrent de bravoure avec les Chasseurs à pied, et par une série de violentes contre-attaques, regagnèrent tout le terrain que l’emploi des obus asphyxiants par les Boches nous avait contraints de céder. Ils enlevèrent même 200 mètres de tranchées au-delà de nos anciennes première lignes. Les Boches que leur poussée furieuse avait conduits à moins de 8 kilomètres de notre voie ferrée entre Sainte-Menehould et les Islettes, abandonnèrent tout le bénéfice de leur avance avec des monceaux de cadavres sur le terrain, plus de 8000 assure-t-on. Deux Divisions furent anéanties. » L’artilleur avait terminé son récit. L’aube commençait à blanchir légèrement la campagne, tout enveloppée par le bruit du canon. Dans une clairière, près de la voie, trois sangliers qui avaient fui la forêt dévastée et bruyante semblaient vouloir faire la tête…Mais comme ces solitaires nous paraissent inoffensifs et presque sympathiques comparés aux brutes déchaînées par la Kultur. Source : Le Bulletin Meusien du 29 juillet 1915 UNPRG N.C – V.

Courriers expédies ou reçus : Reçus : 26-06-2015 -Bonjour Bernard, Les membres du Comité Directeur de l’Amicale Doyenne (18), après consultation, ne souhaitent plus recevoir le Bulletin UNPRG, dans leur boite email « perso ». Cependant, en tant que Président de l’Amicale des Anciens Combattants de Nouvelle Calédonie et membre de l’UNPRG, fais-moi parvenir le bulletin, les membres en auront connaissance lors de nos réunions mensuelles, au même titre que Jean Tisiot et Dominique David, chacun étant Président d’une Association. Amitiés, Gilbert Réponse : 04-08-2015 : Bonjour Gilbert. A la lecture de ce mail, je crois comprendre que le changement de mentalité de certains n'est pas pour demain. Curieusement, après plusieurs années de réception, notre bulletin n’intéresse plus ces messieurs du CDAD. Comme tu le sais, notre secrétaire (<[email protected]>) n'ayant aucune possibilité de définir qui est qui, dans le listing des associations patriotiques que lui a adressé l’ONAC, continuera de l'envoyer, (jusqu'à nouvel ordre personnel des intéressés à son adresse, voir plus haut), aux 18 dits membres du Comité. Charge à eux d'appuyer, pour ce mois, sur la touche "annuler" de leur clavier, ce qui ne doit pas représenter

Page 8: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

8

pour eux un effort incommensurable pour désencombrer leur boite mail "dite personnelle" de cet indésirable bulletin mensuel. En toute amitié. Bernard. NB : Cette décision prise par le président, sans concertation avec son Bureau, fera l’objet d’un débat et d’une résolution lors de la prochaine réunion mensuelle le 08 septembre 2015. 04-08-2015 : Lettre de remerciement section UNPRG du Vanuatu. (Copie en annexe 1) CEREMONIES - HOMMAGES AUX MORTS ET AUTRES… POUR QUE LEUR SOUVENIR DEMEURE.

CHAUDOUET, brigadier, de l'unité de Gendarmerie de Ouégoa Tombé le 14 aout 1902, sous le couteau d'un élément pénal. Il était 8 heures du soir quand se présentait à la caserne de Ouégoa le libéré Ferhat Ben Sadi. Il venait soi-disant pour dénoncer un meurtre commis par un de ses coreligionnaires. Le brigadier s'avançait pour lui demander des explications mais à peine avait-il fait quelques pas qu'il s'affaissait frappé d'un violent coup

de couteau au bas-ventre. Il expirait, le 16 aout, 48 heures après des suites d'une péritonite foudroyante provoquée par la perforation des intestins. Sa tombe, entretenue par la brigade d’OUEGOA et l’UNPRG, est située au cimetière du même lieu. MATHEY Lucien, lieutenant, commandant l'arrondissement de Koné Le 10 aout 1903, à deux heures de l'après-midi, le gendarme Jeandheur de la brigade de Koné pénétrait dans le bureau de l'arrondissement où travaillait le lieutenant Mathey et tirait sur lui cinq coups de révolver qui l'atteignaient au cou, au bas-ventre, à la cuisse droite, à la poitrine et à la hanche droite. Le lendemain, 11 aout, à une heure du matin après de terribles souffrances, le lieutenant Mathey rendait le dernier soupir. Sa tombe, entretenue par la Compagnie de KONE et l’UNPRG, est située au cimetière du dit lieu. PELISSOU Edouard, Maréchal-des-Logis Chef Disparu en mer lors de son rapatriement en fin de séjour dans le naufrage du caboteur "La Monique" survenu entre Maré et Nouméa durant la nuit du 31 juillet au 1er août 1953. Il venait de terminer son séjour en Nouvelle-Calédonie, affecté en dernier lieu à la brigade de Wé (Lifou) et entamait son voyage de rapatriement. Son épouse et l'un de ses fils, âgé de 12 ans, ont également disparu dans ce naufrage resté inexpliqué. Les 126 passagers ont tous péri. In memoriam La plaque mémorielle réalisée à la mémoire du gendarme DIEMERT est entre les mains du graveur. Elle sera dévoilée, en matinée, le mercredi 28 octobre, à la brigade de l’Ile des Pins, en présence des autorités locales et gendarmiques. Bien entendu toutes les associations patriotiques du territoire qui pourront s’y rendre seront les bienvenues, drapeaux en tête.

Page 9: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

9

Les adhérents de l’UNPRG-NC-V désirant s’y associer voudront bien se faire connaitre le plus rapidement possible auprès de Jean COQUIL (76 32 15) puisse prendre les dispositions nécessaires à leur transport, aller et retour par le BETICO. Une participation aux frais de transport et autres sera votée lors de la réunion du 08 septembre. DIVERS La mort du taureau dans l’arène ‘Avec les vacances le retour des corridas’ Il est entré. Noir. Lourd. Dangereux. Rapide. La force faite animal. Il court sans savoir vers quoi, vers

qui. Un mouvement, dans le coin de son œil, lui indique que le danger vient de là, et il charge, brave, fait face. Une masse de muscles, des cornes, la bête est dangereuse. Cette force et cette agressivité, en font une sorte de minotaure, dont on pourrait croire un instant qu’il est invincible. Il s’arrête, et tente de comprendre de quel danger il s’agit. Où ? Quoi ? Dans son lexique des dangers, rien ne ressemble à ça. Mais dans sa bravoure, son instinct sait déjà qu’il va devoir combattre un ennemi inconnu

jusque-là. Une sorte d’animal très coloré, dont les ailes roses et jaunes virevoltent et l’agacent. C’est sûr, c’est là qu’il faut frapper. Il baisse la tête, et s’élance, les cornes prêtes à broyer du rose. Arrivé de l’autre côté, il sait qu’il a réussi, il l’a encorné ce volatile, il a senti son odeur, fait voler ses ailes. Il se retourne pour contempler sa proie. Que diable ! Pas de traces de sang, pas de signaux de détresse, pas de cri de souffrance ni d’agonie. « Cet animal est vraiment surprenant ! » Ne se laissant pas décourager par l’étrangeté de ce combat, la bête s’élance de nouveau, plus vite, plus déterminée à en finir avec cette chimère. Et encore, et encore. Chaque fois c’est le même scénario. Le taureau se rapproche, commence à connaître cette odeur. Un mélange de sueur animale, et d’autre chose, inconnu ; mais au fil de ce corps à corps, il finit par reconnaître cette odeur là, celle qui le galvanise. L’odeur de la peur, l’odeur de la proie qui sent le danger. Plus rien n’existe autour, il n’entend plus rien du bruit de la foule qui réclame le sang, acclame la bravoure, et se délecte de la violence. Plus rien d’autre que cette odeur, cet adversaire se résume à cette émotion, car c’est la seule chose qui lui est familière ici : la peur. Les charges se transforment en combat rapprochés, mélange de sueur et de tissus qui le frôlent, et volent, mais jamais rien au bout des cornes. La bête s’épuise à chercher la chair, mais à chaque fois elle ne trouve que du tissu. Dans ce monde inconnu, une seule certitude, une seule option : combattre, jusqu’à la mort. Il est né avec cette connaissance. Il porte en lui toute la bravoure et la force de l’Andalousie, il est né pour combattre. Ses cornes pointues le prouvent, ses muscles saillants, le prouvent. Son ardeur au combat, fait partie de son existence. Il ne peut en être autrement. Ca fait maintenant de longues minutes que dure ce combat, les forces de l’animal commencent à baisser, et toujours pas une goutte de sang en face. La bête s’est arrêtée, essoufflée, elle sait que sa force ne suffira pas. Elle regarde encore cet adversaire qu’elle ne comprend pas. Il lui tourne le dos et s’en va en marchant lentement, fièrement. L’odeur familière a disparue, faisant place à une nouvelle odeur, inconnue : celle de la vanité. Et voilà qu’il revient, il lui fait face. Il a troqué ses ailes contre deux cornes pointues et oranges qu’il brandit vers l’animal, signe que le combat doit reprendre. « Cette fois-ci je vais l’écrabouiller » se dit la bête en chargeant de nouveau l’homme. Mais au bout de sa course folle, il n’y a plus de doute, l’adversaire est plus

Page 10: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

10

fort, toujours aussi insaisissable. La morsure des pointes plantées dans sa chair, en atteste. C’est le premier sang versé, avec son cortège d’adrénaline, qui lui donne la place de proie et non plus de prédateur. Encore la poussière, encore la sueur, encore le sang rouge comme le tissu, et la chaleur écrasante du soleil qui hier encore caressait son cuir. Soudain, dans cet enfer, un éclair de lumière. Dans une dernière tentative d’encorner son adversaire, la bête a aperçu cet éclair du coin de l’œil, et c’est la fin. Au fond de ses entrailles, l’éclair est venu se planter, le mal est rentré dans sa chair, et la déchiquète de l’intérieur. Son cœur qui bat la chamade vient s’y déchirer à chaque battement, à chaque mouvement. Un genou dans le sable, puis deux. La tête se repose enfin. Pendant que lentement l’esprit vaillant quitte ce monde, on découpe une oreille de cette carcasse, qui, il y a quelques minutes encore, était une bête pleine de vigueur et de force. Le public applaudit le courage du toréador, et célèbre la vaillance de ce taureau qui a combattu jusqu’au bout. Il quitte cette terre sous les applaudissements d’une foule venue observer cette brutale nature, et ce courage qu’elle n’a pas. L’existence de ce taureau qui prend fin sous nos yeux, nous donne une leçon. L’arène s’est transformée en théâtre de la vie. Ceux qui refusent de la voir ainsi, useront leur salive dans un inutile plaidoyer contre ce qu’ils nommeront « la cruauté humaine », croyant défendre une cause qu’ils ne comprennent pas, une nature dont ils ignorent tout. Dans ce monde où s’affrontent les idées, où les écolos combattent les afficionados, où ceux qui se prennent pour les défenseurs de la cause animale s’élèvent avec force contre ces pratiques et cette tradition, on oublie de regarder l’animal pour ce qu’il est. Ces amoureux de « la nature », ne regardent pas la nature elle-même, mais l’image qu’ils veulent en voir. Ils ne regardent pas l’animal, mais un prolongement d’eux même, imaginant que respecter un animal, c’est le traiter comme un être humain. Ils s’imaginent dans l’arène, comme au temps des gladiateurs, avec leur vision d’un monde sans violence, désarmés face à un adversaire redoutable. Le combat entre le taureau et le toréador, ne se résume pas à une comparaison entre les armes, il ne se résume pas non plus à la justice, ou à la violence de la situation, ni même à l’utilité des traditions dans notre monde. La sauvagerie est animale, le combat côtoie partout la vie animale. La nature originale n’existe plus, elle se transforme à chaque instant, elle est la vie qui évolue. Dans ce monde où, tout finit par être façonné par l’homme à son image, le mot « nature » devient un prétexte pour se donner bonne conscience. Nous avons perdu le sens de notre vie, trop occupés à chercher le confort, la reconnaissance, et l’immortalité. Le taureau de combat, lui, est la nature à l’état brute. Il est programmé pour vivre, se reproduire, combattre, et mourir. C’est sa nature à lui, et sa vie y est conforme. Combattre dans une arène n’est certes pas « naturel », mais pour le taureau, cette mort là, aura plus de sens, que celle d’un taureau exécuté dans un abattoir ; même si la morale se satisfait d’avantage du côté aseptisé de la mort des animaux dans ces temples de la consommation alimentaire. Aujourd’hui on mange la viande comme n’importe quel autre aliment, pour son goût, pour ses qualités nutritives, pour ses habitudes. Mais il est fini le temps où l’on avalait l’animal chassé puis tué. Le temps où la viande n’était pas un aliment, mais un moyen de survie, un moyen de continuer à vivre. Aujourd’hui on élève puis on abat, puis on déguste. Aucune de ces morts n’a de sens. Nous sommes programmés pour manger de la viande, mais nous nous sommes détournés de l’activité majeure de nos ancêtres : la survie. Nos prédateurs sont d’une nature différente. La société, ses stress, la course à l’argent comme seul garant de notre survie, ont fait de nous des êtres à contrecourant de notre nature. Nous trouvons sans cesse des artefacts nous permettant de compenser les incohérences de nos vies. La nature telle qu’on se la représente, n’est plus de ce monde ci. Combien de temps reste-t-il encore à ces taureaux de combat, témoin d’un temps où un morceau de viande voulait dire un morceau d’animal que l’on a tué, un temps où cela se calculait en temps de survie avant la prochaine chasse fructueuse. Messieurs les avocats de la défense des droits de l’animal, vous vous trompez de cause, d’accusé, et de procès. Comment dénoncer l’existence des corridas, et accepter celle des abattoirs ?

Page 11: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

11

Votre quête a perdu tout sens, elle repose sur un point de vue intellectuel qui ignore la trivialité de votre propre existence. Tel un dictateur qui sait qu’il ne pourra convaincre la majorité, et impose sa vision du monde par la force. S’il était en votre pouvoir d’imposer le végétarisme au monde entier, vous le feriez sans doute, ignorant que vous signeriez ainsi la disparition de toutes les espèces animales que l’homme consomme. Pour que les taureaux de combat vivent, il faut tuer des taureaux de combat dans les arènes. Ainsi va la logique du monde. La mort des quelques centaines de taureaux courageux choisis pour affronter les toréadors, assure la survie de milliers d’autre, élevés sur les terres et sous le soleil de l’Andalousie, et d’ailleurs. N’en déplaise aux militants de la cause animale, l’homme d’aujourd’hui est garant de la survie des animaux. La nature ne peut plus se suffire à elle-même, et ignorer le monde dans lequel elle vit. L’adaptation à l’environnement a depuis toujours fait évoluer les espèces. L’homme a toujours été un prédateur, et il l’est toujours. Il y a de nombreuses façons de tuer les animaux. Dans un abattoir, dans une arène, dans la forêt… et dans les tribunaux ! Car finalement, les plus grands assassins d’animaux ne seraient-ils pas ceux qui veulent empêcher qu’on les tue ? Certains refusent de voir la partie de l’homme qui le pousse à chasser, à combattre et à tuer, et prétendent que notre cerveau reptilien, siège de nos émotions primitives, n’a pas le droit de s’exprimer, alors qu’il conditionne notre survie. Souhaitons que ce monde de traditions trouve sa place dans nos sociétés en pleine évolution, à l’image de notre indispensable cerveau reptilien qui coexiste avec le cerveau limbique et le cortex. Le combat de l’homme contre l’animal, est vieux comme l’humanité. Au même titre que le combat entre animaux dans la chaine alimentaire. Ce combat donne un sens à la vie des animaux dans leur environnement. L’homme, en tant qu‘animal, n’échappe pas aux lois qui régissent ce règne, malgré ses capacités intellectuelles et émotionnelles. Empêchez-le d’exprimer son animalité de prédateur, et vous en ferez un psychopathe qui s’en prendra à ses congénères à la place. Si l’on désire voir l’animal par sa nature, il faut, également accepter de regarder l’homme sous ce coté là. Sur le sable de l’arène, ce sont donné rendez-vous la nature et la civilisation, la trivialité et le raffinement, le passé et l’avenir. La mort du taureau est finalement un hymne à la vie dans toutes ses contradictions. Sophie MALAKIAN VERNEUIL, Docteur Vétérinaire REUNION MENSUELLE ET PERMANENCES D’ AOUT A notre bureau de Pélissou – (ancienne infirmerie) de 09 heures 30 à 10 heures 30 : mardi 04 aout – mardi 11 aout - mardi 11 aout pas de réunion mensuelle – mardi 18 aout – mardi 25 aout – mardi 1er septembre.

-----===oooOooo===----

Ce bulletin est tous les fichiers attachés qu’il contient sont confidentiels et destinés exclusivement à la personne à laquelle ils sont adressés. Les idées et opinions présentées sont celles de son (ses) auteur (s) et ne représentent pas nécessairement celles de l’UNPRG-NC-V. La publication, l’usage, la distribution, l’impression ou la copie non autorisée de ce bulletin et des attachements qu’il contient sont strictement interdits.

UNPRG-NC-V - BP R3 98851 NOUMEA CEDEX – Tél. 84.82.36.

Page 12: 2015 07 Bulletin d'infos - unprg.nc · î frxguh oh wrqqhdx ghv gdqdwghv hw txh f¶hvw wrxwh xqh pgxfdwlrq prudoh hw surihvvlrqqhooh j uhsuhqguh dyhf xqh yrorqwp gh ihu srxu od phqhu

12

Email : [email protected] Site : UNPRG NC-V AaAa