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L’A NTHOLOGIE PERMANENTE DES LITTÉRATURES DE L IMAGINAIRE N˚ 167 Gratuit 209 Lectures N. Spehner, P.-A. Côté et R. Bozzetto 215 Écrits sur l’imaginaire N. Spehner 226 Sci-néma C. Sauvé et H. Morin S OLARI S Science-fiction et fantastique Le volet en ligne

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L ’A N T H O L O G I E P E R M A N E N T ED E S L I T T É R AT U R E S D E L ’ I M A G I N A I R EN˚ 167 Gratuit

209 LecturesN. Spehner, P.-A. Côté et R. Bozzetto

215 Écrits sur l’imaginaireN. Spehner

226 Sci-némaC. Sauvé et H. Morin

S O L A R I SS c i e n c e - f i c t i o n e t f a n t a s t i q u e

Le volet en ligne

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Solaris est une revue publiée quatre fois par année par les Publications bénévoles des littératuresde l’imaginaire du Québec. Fondée en 1974 par Norbert Spehner, Solaris est la première revuede science-fiction et de fantastique en français en Amérique du Nord.

Ces pages sont offertes gratuitement. Elles constituent le Supplément en ligne du numéro 167 de larevue Solaris. Toute reproduction – à l’exclusion d’une impression unique en vue de joindre cesupplément au numéro 167 de Solaris –, est strictement interdite à moins d’entente spécifiqueavec les auteurs et la rédaction.

Les collaborateurs sont responsables de leurs opinions qui ne reflètent pas nécessairement cellesde la rédaction.

Date de mise en ligne : juin 2008 © Solaris et les auteurs

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Jacques SadoulC’est dans la poche !Paris, J’ai lu, 2007, 285 p.

Pour fêter leur cinquantième annéed’existence (je me souviens parfaite-ment de leurs premiers volumes, pastrès sexy à vrai dire…), les éditionsJ’ai lu ont réédité dans une versionaugmentée de « révélations jailu-siennes » les mémoires de JacquesSadoul, d’abord parues chez Brage-lonne (2006), et intitulées C’est dansla poche ! Dire que j’ai dévoré cepetit bouquin est un euphémisme.

J’ai rencontré Jacques Sadoul unepremière fois à la convention mon-diale Torcon 2, qui s’est tenue àToronto en 1973. Dans le chaos gé-néral, nous n’avions guère échangé

que quelques mots dans un desnombreux cocktails qui rythment cegenre de congrès. Puis je l’ai revu àMontréal, quelques années plustard, alors que j’étais éditeur deSolaris. Nous avions participé àune rencontre-causerie à l’Universitéde Montréal et nous avions été lesinvités de l’éminent et redoutableprofesseur Darko Suvin, qui à cetteépoque présidait aux destinées deScience Fiction Studies. J’avaistrouvé Sadoul éminemment sympa-thique et j’avais particulièrementapprécié son remarquable sens del’humour.

C’est ce personnage pince-sans-rire que l’on retrouve dans ces mé-moires qui sont tout sauf formelles.Le bouquin fourmille d’anecdotesjuteuses, de remarques critiques etjudicieuses sur toutes sortes dechoses et de gens. On y apprendtoute l’histoire de la maison, la nais-sance des diverses collections dontla fameuse collection de science-fiction qui fut une des meilleures dugenre et qui m’a fait découvrir destas de merveilles. Sadoul y raconteses bons coups, mais aussi quelqueséchecs retentissants. On y croisedes personnages hauts en couleurscomme Harlan Ellison, toujours aussiprétentieux, agressif et détestable,Van Vogt le bizarre, la princièreBarbara Cartland, Stephen King,Gotlib et plusieurs autres. Chaque

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chapitre, ou plutôt chaque épisodede la saga est précédé d’une sorte depalmarès où Sadoul nous rappellequels films, quelles bandes dessinées,quels livres marquants… sont ap-parus cette année-là. Il n’y a qu’à larubrique « sports » qu’il ne men-tionne rien, étant d’avis que depuisl’avènement du dopage, il n’y a plusd’événement sportif digne de cenom! En quoi il n’a pas tort !

Ce qui m’a le plus surpris et déçu,c’est d’apprendre par Sadoul, bienplacé pour le constater, que le mépriset les préjugés contre les genres po-pulaires étaient toujours bien ancrésdans le milieu culturel français.Certaines de ses anecdotes m’ontquelque peu défrisé, moi qui croyaisnaïvement qu’on avait dépassé lestade primaire du mépris. Que nenni,semble-t-il… Plus ça change, plusc’est pareil. Heureusement qu’il y aeu, qu’il y aura et qu’il y a encore ettoujours des types comme Sadoulqui, contre vent et marées, mettentà la disposition d’un très vaste publicdes ouvrages populaires, autrementplus intéressants que les élucu-brations onanistement nombriliquesdes écrivains dits « sérieux », c’est-à-dire margueritedurassement en-nuyeux et prétentieux.

Et pour les jeunes amateurs descience-fiction, les néophytes quicroient tout savoir mais n’ont pasencore de poil au menton, je rappelleque Jacques Sadoul est aussi l’auteurd’une Histoire de la science-fic-tion moderne qui fait toujoursautorité en la matière. Dans les pagescentrales de ses mémoires, on dé-couvrira avec plaisir quelques photoset des couvertures de livres qui rap-pellent le parcours de ce grand

monsieur de l’édition française quia permis à des millions de lecteursde découvrir des trésors.

Merci Maître Jacques, et bonneretraite ! [NR]

Frank SchätzingAbyssesParis, Presses de la Cité, 2008, 886 p.

Publié en Allemagne sous le titreoriginal Der Schwarm, le formidableroman de Frank Schätzing a d’abordété traduit en français avec le titreL’Essaim (France Loisirs, 2007) avantd’être repris par Les Presses de la Citéavec ce nouveau titre, Abysses, qui,pour l’amateur de SF pur et dur, ren-voie inévitablement au film Abyssde James Cameron avec lequel ilpartage une certaine thématique(les personnages du roman fontquelques allusions à ce film, et pourcause…).

Présenté par l’éditeur françaiscomme un « thriller écologique »,Abysses est en fait un roman descience-fiction qui a remporté legrand prix de la SF allemande en

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2005 et d’autres distinctions bienméritées, ce livre s’étant déjà venduà plus de trois millions d’exemplairesen Europe. Quoique n’étant plus ungrand lecteur de science-fictiondepuis belle lurette (pour cause desaturation!), je ne déteste pas à l’oc-casion m’aventurer dans les œuvresde ces quelques écrivains que jeconsidère être les véritables héritiersde Jules Verne. Pas toujours reconnuspar les fans purs et durs, les BernardWerber, Michael Crichton, DouglasPreston et autres Frank Schätzingsavent pourtant conjuguer avec brioce qui était la marque de commercede Verne : instruire et distraire. Àcet effet, Abysses est certainementce que j’ai lu de plus passionnant.Pourtant, le scénario est convenu etcolle parfaitement à la recette duroman ou du film catastrophe qui adéjà fait ses preuves.

Première étape oblige, il se passedes faits inexpliqués, étranges, in-quiétants : des bancs de médusestoxiques envahissent les plages del’Europe, des baleines attaquent lesbateaux remplis de touristes auCanada (les malheureux précipitésdans la mer servent ensuite de petitdéjeuner à des bandes d’épaulardsenragés), des millions de versétranges s’agglutinent au large dela Norvège, etc. Dans ces différentesrégions du globe, des scientifiquess’inquiètent de ces phénomènesjusqu’au moment où un tsunamimonstrueux vient ravager les côtesde l’Europe. Une opération d’urgenceest montée sous l’égide des NationsUnies et des États-Unis et un groupede scientifiques, formé des princi-paux personnages du roman, estchargé de résoudre le « problème »:

quelqu’un, quelque chose, une intel-ligence, qui se trouve au fond desocéans, a décidé de supprimer leshumains qui menacent leur environ-nement et celui de la planète.

Une course contre la montre s’en-gage pour entrer en contact avec« l’ennemi » et résoudre la crise.Malheureusement, si des savantspleins de bonne volonté songent àune résolution pacifique de la crise,les militaires, dirigés par une certaineJudith Li, ont un tout autre agenda.La collision est inévitable et précipitele lecteur dans une finale hollywoo-dienne pleine de bruit et de fureur…

J’ai dévoré ces quelque neuf centspages passionnantes avec le plusgrand intérêt. C’est une histoiresolidement documentée qui, parmoments, demande beaucoup deconcentration au lecteur à cause detoute l’information scientifique quinous est donnée. Mais c’est là toutela force de ce roman terrifiant : ilest extrêmement réaliste, bien do-cumenté, bref plausible malgréquelques passages plus roma-nesques : Schätzing n’hésite pas àsacrifier quelques personnages-clésdans des circonstances atroces, et ilsait entretenir un véritable suspensemalgré les exposés théoriques né-cessaires à la bonne compréhensiondes événements. Les clins d’œil à lascience-fiction sont fréquents, no-tamment à des films comme Abyssou Le Jour d’après dont on retrouvecertains éléments (la menace aufond des mers, l’influence du GulfStream sur le climat, etc.).

Un bon gros roman de hardscience tout à fait passionnant, avecen prime une conscience écologiquequi n’est pas de la frime, et une

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sévère mise en garde contre les en-nemis de la planète : attention, lecompte à rebours est commencé…

Norbert SPEHNER

John C. WRIGHTL’Œcumène d’orParis, Le Livre de Poche, 2003, 542 p.

Les néologismes en SF sont ac-ceptables, à mon humble avis, s’ilspermettent de dépayser le lecteuret dans la mesure où l’auteur endonne la signification un peu plusloin. Seulement, certains écrivainsensevelissent le lecteur sous desnéologismes qu’ils définissent peu.Cela engendre peut-être des textesremplis de jolis mots, devant lesquelsles linguistes s’extasient, mais celaconstitue aussi un obstacle supplé-mentaire à la compréhension du récit.L’Œcumène d’or de J. C. Wright, quecertains critiques saluent comme unchef-d'œuvre, souffre selon moi dece défaut – tout comme Spin State,que je commente dans le voletpapier de ce numéro ; on dirait queje ne suis pas chanceux dans le choixde mes lectures, ces temps-ci.

L’intrigue de L’Œcumène d’orest très alléchante, admettons-le.Dans un futur lointain, les humainsse confondent avec les intelligencesartificielles, accédant ainsi à uneforme d’immortalité. C’est le bonheurpour tous et les dirigeants de cemonde utopique sont hostiles auchangement : en effet, en quoi unâge d’or parfait peut-il s’améliorer ?Parfait, cet âge d’or ? Pas selon lescontestataires et les gens hostilesaux technologies. Phaéton deRhadamanthe, au cours d’une fête

virtuelle, constate qu’on colportesur lui des histoires dont il ne sesouvient pas. Pourquoi le considère-t-on comme un criminel ? L’a-t-onpuni en l’amputant de sa mémoire?Est-il l’un de ces contestataires quiveulent ébranler L’Œcumène ? EtPhaéton de se lancer en quête deces réponses. Une quête qui s’étalesur trois livres, L’Œcumène d’orn’étant que le premier tome d’unetrilogie.

Cette intrigue promet des déve-loppements intéressants. Malheu-reusement, plutôt que de nous faireapprendre progressivement les ca-ractéristiques de l’Œcumène, Wrightnous immerge brutalement danscelui-ci, nous balançant des flots denéologismes sans vraiment nousexpliquer les réalités auxquelles cestermes se réfèrent. Mon cerveaus’est rebellé rapidement devant tantde termes incompréhensibles. Deplus, les personnages s’exprimentdans un langage pompeux, rappelantbeaucoup les dialogues ampoulés

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de L’Iliade et L’Odyssée. Certes,c’est intéressant dans la mesure oùun tel langage permet de caractériserles habitants de l’Œcumène. Seu-lement, ce langage pompeux estétendu à la narration elle-même, cequi m’a souvent donné l’impressiond’entendre Homère s’essayer à la SF.L’univers de Wright, déjà très com-plexe, demande beaucoup d’effortspour le saisir. Pourquoi alors gênerl’apprentissage du lecteur en em-ployant une prose touffue qui de-mande encore plus d’efforts endécryptage ? Cela a eu pour moil’effet de diminuer mon intérêt etde me faire trouver insipide un uni-vers qui, pourtant, présente deséléments intéressants. Une part demon désintérêt vient peut-être aussidu fait que les personnages m’ontsemblé trop lointains pour que jem’intéresse à leurs aventures. Aven-tures tranquilles, soit dit en passant,ce premier tome d’une trilogie servantvisiblement à planter le décor danslequel prennent place les autres opus.

Mon impression globale, à enjuger par les noms des personnages(Phaéton…), ceux des entités poli-tiques qui constituent l’Œcumène etcertains détails de l’intrigue, c’est queWright s’inspire de la Grèce antiquenon seulement pour bâtir son mondefuturiste, mais aussi pour bâtir saprose. Le lecteur qui conserve Homèreà son chevet y trouvera peut-êtreson compte, mais pas moi.

Philippe-Aubert CÔTÉ

Kevin J. AndersonL’Empire caché (La Saga des septsoleils -1)Paris, Bragelonne SF, 2008, 550 p.

La collection de SF des éditionsBragelonne commence à prendreson essor, sous la houlette de Jean-Claude Dunyach. Et cela tient peut-être à la qualité des traducteurs quesont Élisabeth Vonarburg ou, ici,Laurent Genefort.

Kevin Anderson n’est pas un in-connu ; il a participé, avec le filsHerbert, à l’exploitation du filon despréquels et des suites de Dune, avecd’autres il a exploité la mine deStarWars etc. Il semblerait que cepremier tome d’une saga soit sonpremier roman solo. Il s’agit d’unspace opera, où l’on rencontre desET humanoïdes, les Ildirans, et des ETdont les formes échappent mais quidisposent d’une technologie guer-rière importante, les hydrogues. LesIldirans ont fourni aux humains desmoyens de voyager dans les espacesinterstellaires, en utilisant l’ekti,matériau extrait des planètes ga-zeuses. Une expérience humaineannihile involontairement la popu-lation cachée de l’une de ces planètes,

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engendrant des représailles de l’em-pire inconnu des hydrogues.

Cet univers possède une sorted’arbre monde qui permet des in-formations instantanées entre lesmondes par l’intermédiaire de sur-geons, que des « prêtres verts »comprennent. Parallèlement noussuivons la quête de deux archéo-logues et de robots à la recherched’une civilisation disparue dont lesrobots seraient les descendants.

Tous les ingrédients d’une sagainterstellaire sont ainsi mis en placeavec habileté, et l’on observera unsouci de réalisme dans l’inventiondes civilisations ET qui vont affronterles humains lors des prochains vo-lumes. Un roman qui a du souffle etde l’invention. [RB]

Bernard QuirinyContes carnivoresParis, Seuil, 2008, 250 p.

Le plaisir d’un lecteur est quelquechose d’indéfinissable, qui relèvedu « vice impuni » dont parleValérie Larbaud. Découvrir au hasarddes passages en librairie un titre,un nom, un livre, ajoute à ce plaisircelui de la découverte. Et un autreplaisir de lecteur, c’est de tenter defaire partager ses lectures.

Le recueil de Bernard Quiriny estcomposé de récits qui flirtent avecl’étrange, la fantaisie, avec un humourbelge. Par endroits, on songe auxnouvelles d'Adolfo Bioy Casarès, ou àcelles de Sylvina Ocampo. Mais il s’endégage une note originale, même siles thèmes traités sont connus. J’aibien aimé l’histoire d’amour et depeau d’orange de « Sanguine »,l’histoire de l’évêque dont l’âme

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habitait plusieurs corps, les buveurséternels, le langage des Yapous, lescatastrophes comme objet d’art.Par contre certains contes laissentune impression de déjà-vu, commecelui qui donne son nom au recueil.

On trouve aussi, çà et là dans lesautres contes, quelques petites perlescomme l’histoire de l’écrivain quiécrivait les biographies d’individusportant des noms illustres, comme lavie de Lénine, cordonnier à Toulon,ou celle de Victor Hugo, dentiste àPalaiseau…

Bref, un recueil un peu bizarre,fantaisiste par endroits, d’un styleagréable à l’oreille. Ce n’est pas unchef-d’œuvre, mais cela vaut aumoins dix prix Goncourt. Donc à lireen attendant le troisième recueil deQuiriny. Le premier, qui s’intitulaitL’Angoisse de la première phrase(Phébus, 2005), lui avait permis deremporter le prix de la Vocation.

La préface est d’un écrivainconnu (?), Enrique Via-Matas, quien profite pour parler de lui-mêmeavec enthousiasme.

Roger BOZZETTO

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LITTÉRATURE

ANTONAZZO, AnnunziataLa letteratura dimenticata. Chesterton, Lewis, Tolkien i trescrittori per la speranzaMessina, Cooperitava S. Tom (Laboratori di fede e cultura),2007, 154 pages.

BARR, Marleen S. (ed.)Afro-Future Females : Black Writers Chart ScienceFiction’s Newest New-Wave TrajectoryColumbus (Oh), Ohio State University Press, 2008, 304 pages.Anthologie critique : nouvelles + commentaires et analyses.

BOSQUET, Françoise, Serge MEITINGER & Bernard TERRAMORSI (dirs.)Aux confins de l’ailleurs. Voyage, altérité, utopieParis, Klincksieck, juin 2008, 384 pages.Hommages offerts à J.-M. Racault.

CARONIA, AntonioIl cyborg. Saggio sull’uomo artificialeMilano, Shake (Cyberpunkline), 2008, 144 pages.

CHIANG, DougMechanika : Creating the Art of Science FictionCincinnati (OH), Impact Books, 2008, 144 pages.

COZZI, LuigiLa Storia di « Urania » e della fantascienza in Italia, vol. 2:Giorgio Monicelli, Il vagabondo dello spazio 1952-1961Roma, Pronfondo Rosso, 2008, 390 pages.

Quoi de neuf à propos de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy?Cette rubrique, qui se veut le pendant « non fiction » de celle que voustrouvez dans le volet papier de Solaris, « Sur les rayons de l’imaginaire »,vous propose un choix d’études internationales sur divers aspects de vosgenres favoris. La bibliographie est divisée en trois parties : les étudeslittéraires, qui portent donc sur la littérature fantastique et de science-fiction proprement dite, les monographies consacrées à un auteur enparticulier et les essais qui traitent du cinéma ou de la télévision.

par Norbert SPEHNER

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DEL VILLANO, BiancaGhostly Alterities : Spectrality and Contemporary Lite-ratures in EnglishStuttgart, ibidem Verlag (Studies in English Literatures, 7),2007, 179 pages.

DOSSIERL’Utopie – Utopia, dans Études écossaisesGrenoble, Ellug, n˚ 11, 2008, 160 pages.Dossier de 10 textes + avant-propos.

DRAKE, MarcosDictionnaire diabolique: de l’Abbaye de Thélème à ZabulonParis, Scali, 2008, 495 pages.

FRANKLIN, Bruce H.War Stars: The Superweapon and the American ImaginationAmherts (Mass.), University of Massachusetts Press, 2008,320 pages.Nouvelle édition révisée et augmentée. Éd. or. : 1988.

FROST, Brian J.The Essential Guide to Mummy LiteratureLanham (MD), Scarecrow Press, 2008, 256 pages.

GANTET, Claire & Fabrice d’ALEMEIDA (dirs.)Gespenster und Politik : 16. bis 21. JahrhundertMünchen, Fink Verlag, 2007, 344 pages.

GENEFORT, Laurent, BOULET, GUDULE, et al.Almanach Fantasy 2008Paris, Bragelonne, 2007, 365 pages.

GRANIER, CarolineQuitter son point de vue: quelques utopies anarcho-littérairesd’il y a un siècleParis, Du Monde libertaire (Pages libres), 2007, 117 pages.

HARRIS, Jason MarcFolklore and The Fantastic in Nineteenth-Century BritishFictionAldershot, Ashgate, 2008, 235 pages.

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À PROPOS DES AUTEURS

ARDUINI, Roberto, Cecilia BARELLA & Giacomo BEN-CISTAPaesaggi della Terra di Mezzo. Immaginario naturale eradici culturali nell’opera di J. R. R. TolkienRoma, Aracne, 2007, 228 pages.

BAGGETT, David, Gary R. HABERMAS & Jerry L. WALLS(eds.)C. S. Lewis as Philosopher : Truth, Goodness, and BeautyDowner Grove (Ill), IVP Academics, 2008, 280 pages.

BALLARD, J. G.Miracles of Life : Shangai to SheppertonLondon, Fourth Estate, 2008, 278 pages.Les mémoires de J. G. Ballard.

BOLD, ValentinaJames Hogg: A Bard of Nature’s MakingOxford, Bern, et al, Peter Lang (Studies in the History andCulture of Scotland), 2007, 376 pages.

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BROWN, DevinInside Prince Caspian : A Guide to Exploring the Return toNarniaGrand Rapids (MI), Baker Books, 2008, 256 pages.

BRÈQUE, Jean-DanielOrphée aux étoiles : les voyages de Poul AndersonLyon, Les moutons électriques, 2007, 240 pages.Essai sur l’oeuvre de Poul Anderson.

BURNS, TonyPolitical Theory, Science Fiction, and Utopian Literature :Ursual K. Le Guin and the DispossessedLanham (MD), Lexington Books, 2008, 354 pages.

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parChristian SAUVÉ [CS] et Hugues MORIN [HM]

Speed RacerCommençons avec une évidence. Quand des cinéastes choisissent

d’adapter une série d’animation japonaise pour enfants reconnuepour son rythme frénétique et sa palette éclatée de couleurs, il nefaut pas s’attendre à de la subtilité. Encore moins lorsque les scé-naristes/réalisateurs sont les frères Wachowski qui font ici un premierretour au grand écran depuis The Matrix Revolutions (2003). Expli-citement destiné au jeune public, Speed Racer offre une surdosed’énergie bariolée à l’esthétique pop-bonbon sans chercher à assagirle matériel d’origine. Aucune surprise, donc, si le film offre tous leséléments propices à diviser l’auditoire et exaspérer les critiques,mais aussi à susciter des applaudissements à l’occasion.

Tout le monde saura reconnaître l’audace qui préside à la con-ception visuelle du film. À l’instar de Sin City, Speed Racer adopteet embrasse les codes graphiques de l’œuvre qui a servi d’inspiration.Les Wachowskis, qui n’ont plus à démontrer leur flair pour lesprouesses techniques, n’hésitent jamais à saturer la palette de leursimages, à surcharger l’écran de détails et à conférer au film la fré-nésie d’une série d’animation pour jeunes. Les mouvements desautomobiles n’ont que faire des lois de l’inertie ; l’architecture desbâtiments défie les lois de la gravité. Ça va plus loin : par momentsl’image devient pure poésie cinétique, suscitant l’émotion du mou-vement sans qu’il soit nécessaire de décoder par l’intellect ce quiest projeté sur l’écran.

L’intrigue est bien secondaire : le jeune Speed Racer (c’est sonnom) est un brave pilote de course, mais réussira-t-il à triomphercontre les corporations multinationales qui contrôlent le sport ?Heureusement qu’il a des amis formidables, à commencer par une

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famille qui sait construire une automobile de toutes pièces en seule-ment quelques heures… Tout ceci n’est qu’un prétexte pour présenterde nombreuses scènes de course, pour donner au héros un antagonisteà vaincre et sans doute aussi pour lancer une petite bouée narrativeaux mamans et aux papas médusés qui ont accompagné leur progé-niture au cinéma.

Et pourtant sous cette surface clinquante se glissent des élémentsplus sophistiqués qu’on aurait pu s’y attendre. Speed Racer est unmélange inattendu, et parfois choquant, d’éléments disparates. Entredeux simagrées, une scène particulièrement compliquée vient expli-quer la collusion entre les magnats régnant sur le circuit des coursesautomobiles, reliant tout cela à des magouilles du stock boursier. Cemoment n’est pas pour les enfants… En ce sens, l’intrigue a beau êtrebête à en pleurer, la structure du film est d’une complexité stupéfiante(et fidèle à ses origines) qui saute à toute vitesse du passé au présentet parfois au futur, approfondissant les personnages entre deuxscènes d’action, et démontrant les conséquences d’une décision aumoment même où elle est annoncée. L’effet est saisissant, et sansdoute un peu déboussolant pour ceux qui préfèrent se contenterd’une seule trame narrative par film. Suffit de dire qu’il y a desséquences admirables ici et là. Ajoutons les petits détails qui secachent aussi en arrière-plan. Les amateurs de la série Matrixconstateront avec plaisir qu’au-delà de l’ennuyeuse blancheur de lafamille Racer, le casting du film est joyeusement multiculturel, avecdes clins d’œil carrément taquins, comme un Viking de race noire !

Bref, Speed Racer file à une vitesse qui laisse loin dans lapoussière les films comme The Fast And The Furious – ce quin’est pas nécessairement au goût de tous. Houspillé par la critiqueet flop monumental aux États-Unis (40 millions de recettes pour unbudget de 120 millions !), ce retour à l’écran des frères Wachowskia déjà été consacré comme un des échecs hollywoodiens les plus

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retentissants de 2008. Mais il n’est pas dit que le film ne pourra pasrevenir de l’arrière en format DVD. Speed Racer bénéficiera de docu-mentaires au sujet des effets spéciaux, ainsi que d’un écran pluspetit sur lequel son public cible pourra revoir à loisir les scènes quibougent rapidement. Peut-être qu’on y découvrira d’autres qualitéssous la tornade de ses images couleur bonbon. [CS]

The Chronicles Of Narnia : Prince Caspian

N’ayant jamais lu la série Narnia, je laisserai aux amateurs duroman d’origine tirer leurs propres conclusions sur la fidélité de cefilm par rapport à l’œuvre de C. S. Lewis. Je me contenterai dem’excuser si je ne suis pas le chroniqueur le plus approprié pourtémoigner du succès de cette deuxième adaptation cinématographique.En effet, aucun sentiment nostalgique, aucun attendrissement, aucunémerveillement métaphysique ne sont venus compenser ma relativedéception au moment où le générique final a commencé à défiler.

S’il est difficile de cibler un défaut particulier à The Chroniclesof Narnia : Prince Caspian [Les Chroniques de Narnia : Leprince Caspian], il est tout aussi ardu d’en faire l’éloge. La fantasyest devenue un genre hollywoodien tellement bien codifié que l’ona maintenant droit à des productions moyennes parfaitement prévi-sibles – un peu comme sur les étagères de la section fantasy desgrandes librairies où s’empilent les « deuxième tome de trilogie » quine servent qu’à étancher la soif de l’amateur ordinaire de genre.

Pour les lecteurs qui ne connaissent pas les romans, l’intriguede Prince Caspian se résume à peu de chose. À peine revenus dans

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leur Angleterre des années 40 après les aventures de The Lion, TheWitch And The Wardrobe, voilà que les « princes et princesses deNarnia » sont rappelés par un sortilège au royaume enchanté.Découvrant avec stupéfaction que mille ans se sont écoulés depuisleur première visite à Narnia, les jeunes héros découvrent égalementqu’ils sont des pions dans une intrigue de rois et d’héritiers. Leursefforts pour aider le Prince Caspian à retrouver son trône mènentinévitablement à de vastes batailles entre armées médiévales, ce quiest de toute façon ce que la plupart des amateurs sont venus voir.En chemin, il y aura d’autres batailles, d’autres animaux parlants(dont des souris meurtrières), d’autres sortilèges et d’autres histoiresde capes et d’épées. Les spectateurs plus exigeants au sujet de leurfantasy cinématographique trouveront le tout bien ficelé, mais con-venu. Non pas qu’il soit pénible de suivre l’histoire jusqu’à la fin,mais on restera sur sa faim. L’apparition d’une romance entre deuxadolescents d’âges assez différents est trop hésitante pour convaincrequiconque. Même la victoire finale ressemble à un exercice depatience en attendant qu’arrive le deus ex leo qui saura tout résoudre.

Heureusement, les acteurs s’en tirent bien et quelques touchesamusantes ici et là savent alléger l’atmosphère. Même la facturedécidément classique et édulcorée du résultat s’avérera peut-être unavantage, alors que le film survivra au passage des années sans uneride. Ajoutons aussi que le film est présentable à presque toute lafamille (pas de sang dans ces combats à l’épée!) et que les amateursdu premier film seront sans doute assez contents du résultat.

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Parions que l’auteur n’avait pas utilisé autant d’encre à décrireles combats… [CS]

Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull

Les attentes étaient élevées pour ce quatrième volet de lacélèbre série. Dix-neuf ans après Indiana Jones and the LastCrusade, le personnage est maintenant un archétype, et personnen’avait intérêt à ternir la réputation du personnage avec une aventuremanquée, d’autant plus que Harrison Ford est maintenant arrivé àl’âge de la retraite. Est-ce que Spielberg et Lucas réussiraient àrecréer la magie des films précédents ?

Il serait un peu généreux de parler de magie, mais IndianaJones and the Kingdom of the Crystal Skull [Indiana Jones et leroyaume du crâne de cristal] a au moins le mérite de ne pas faireterminer la série en queue de poisson.

Les premières images se chargent de nous rappeler combien leschoses ont évolué. L’action se déroule en 1957, ce qui veut dire quele docteur Jones est presque aussi vieux que l’acteur qui l’incarne.Alors que des soldats soviétiques envahissent un entrepôt du gou-vernement américain, le film révèle sans tarder son appartenance àla science-fiction : les Soviétiques sont venus voler le corps d’unextra-terrestre sous la supervision d’une étrange officière aux talentspsychiques. Une évasion et une explosion nucléaire plus tard, Jonesest de nouveau plongé dans une invraisemblable aventure qui

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l’amènera dans les jungles les plus profondes de l’Amérique duSud, en compagnie d’un jeune homme, d’une ex-fiancée et d’uncollègue rendu fou par l’objet de leur quête, un mystérieux crâne decristal extraterrestre. Notre héros aura souvent l’occasion de rappelerqu’il n’est pas qu’un professeur « à temps partiel » en survivant à desattaques d’indigènes, à des poursuites automobiles en pleine jungle,à des marées d’insectes, à des trappes millénaires et à la fourberie deses adversaires. Heureusement, famille et amis sont là pour l’aider !

La série Indiana Jones n’est pas reconnue pour son adhérencestricte à la réalité, et ce volet ne fait pas exception à la règle. Fidèleau rythme endiablé des serials d’antan, Kingdom of the CrystalSkull privilégie l’action et ne porte pas beaucoup d’attention à lavraisemblance. Le plaisir que l’on en retire est nostalgique à plusd’un égard, pas seulement par rapport aux premiers films de la série,mais aussi pour les amateurs des films d’aventure des années 30-50.De nombreux clins d’œil amuseront ceux qui connaissent le cinémade cette époque, et la réalisation de Spielberg est toujours aussiimpressionnante même lorsque ses astuces passent inaperçues.Comme il s’agit d’une production supervisée par deux des cinéastesles plus aguerris d’Hollywood, il va sans dire que le montage, leseffets spéciaux et la cinématographie sont impeccables. On se sur-prendra tout de même à regretter les longs dialogues inutiles, lespéripéties les plus ridicules, l’intrusion parfois d’un mysticisme malétayé, ou bien la conclusion où les protagonistes se contentent deregarder ce qui se passe, pour ensuite s’enfuir à toute vitesse vers la

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sortie. En passant, avait-on vraiment besoin de marmottes synthé-tiques?

Mais bon : personne n’ira voir ce film pour son réalisme. Recon-naissons qu’il y avait une forme de courage à proposer un IndianaJones à l’âge de la retraite, avec un jeune compagnon sarcastique,tout cela dans une intrigue de science-fiction. Kingdom of theCrystal Skull est une œuvre qui est toujours consciente de ce quesait ou espère l’audience venue voir le film. Si certains gags nefonctionnent pas très bien, l’erreur est atténuée par un sourire ou unclin d’œil de connivence. Spielberg s’amuse, et le spectateur aussi.

On laissera aux fanatiques de la série le soin de déterminer oùse classe cette quatrième édition par rapport à Last Crusade ouTemple of Doom. Qu’on se rassure : la place de Raiders of theLost Ark en tête de liste ne saurait être remise en question. Ce qua-trième volet est un bon divertissement, rien de plus et, heureusement,rien de moins. [CS]

Iron Man : un film en béton

Dans le domaine du cinéma de divertissement, l’été hollywoodienest la saison où l’on nous offre parfois le meilleur. Ainsi, le réalisateurJon Favreau entame cet été 2008 en nous proposant un des meil-leurs films de ce genre à sortir sur nos écrans depuis longtemps.Iron Man est une adaptation de la BD de super-héros créée parStan Lee et Jack Kirby. On y raconte l’histoire de Tony Stark, mil-liardaire à la tête d’une entreprise d’armements, qui se fait prendre

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en otage lors d’une tournée de promotion en Afghanistan. Sous lamenace, il accepte de fabriquer un missile pour une cellule terroriste,mais à l’insu de ses ravisseurs travaille plutôt à se forger unearmure pour s’évader. À son retour en Amérique, il réalise que l’ex-périence l’a changé. Il tente de modifier l’attitude de sa compagnieenvers le monde, tout en créant une version améliorée de son armure,devenant ainsi Iron Man.

La réussite d’un film de super-héros repose beaucoup sur lesuper-héros. La différence de traitement entre Daredevil et Spider-Man est subtile, celle entre le Batman (begins) de Christopher Nolanet celui (forever) de Joel Schumacher est plus évidente, mais unexamen de ces films démontre à quel point le personnage du hérosinfluence la nature même des films. Dans ce sens, ce qui me plaitdans l’histoire d’Iron Man, c’est le fait que Tony Stark n’a aucun pou-voir surnaturel, issu d’une morsure radioactive ou d’une mutation.Il a son cerveau, et sa force provient de cette armure qu’il a créée.Le fait que nous parlions ici d’un personnage mature est un autreaspect qui se démarque des Spider-Man, Fantastic Four et autresfilms de super-héros plus adolescents dans leur approche. Moinssombre qu’un Bruce Wayne (auquel il est plus difficile de s’attacher)et mieux développé que le plus récent Clark Kent (un peu trop ver-tueux et plat), Stark est le héros parfait, quasi invincible, mais humainpar-dessus tout. Il en résulte que Iron Man s’adresse à une tranched’âge plus large et à un public plus diversifié que celui des amateursde super-héros.

On ne soulignera jamais assez à quel point l’interprétation deRobert Downey Jr est excellente. Loin de certains personnagesbidimensionnels du cinéma de divertissement, Stark est un person-nage intéressant en lui-même ; c’est un homme dans le début de laquarantaine, imbu de lui-même, arrogant et égoïste, bref, quelqu’unqui est loin d’être dépourvu de défauts ! Son cheminement qui letransforme d’égocentrique à super-héros est relativement bien amené,compte tenu des limites imposées par le format de quelques heuresdisponibles au cinéma.

Il n’y a pas de recettes assurées pour faire un bon film, mais onpeut dire que parmi les éléments qui aident à la réussite, Iron Manen regroupe un grand nombre. Les scénaristes ont su moderniser lematériau d’origine pour l’inscrire dans le monde contemporain ; unaspect qui fait défaut dans d’autres films du genre. Ce scénario est bienconstruit, les dialogues ne font pas passer les personnages pour desidiots, avec une pointe d’humour qui reste agréable sans détonner.

Enfin, techniquement et visuellement, le film est un pur délice.On y admire des effets visuels parmi les plus exceptionnels que j’ai

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vu ces dernières années. Favreau, qui réalise certainement ici sonfilm le plus ambitieux, accomplit un travail remarquable derrière lacaméra. Non seulement l’ensemble est fluide et bien rythmé, maisses scènes de combat sont intéressantes à suivre. On nous épargne lamode agaçante des combats en succession de gros plan confus oùon ne distingue plus rien. D’ailleurs, il y a en relativement peu, desscènes d’action; c’est tout à l’honneur des créateurs d’avoir su résisterà la surenchère pour se contenter de nous montrer les scènes d’actionpertinentes, celles qui étaient nécessaires pour faire progresser l’in-trigue.

Je note aussi que le film est exempt d’un super-vilain dont laseule présence prendrait toute la place. Contrairement à certainsamateurs de films de super-héros qui trouvent que c’est une faiblesse,je trouve au contraire que c’est une des forces du film, en évitant iciaussi de tomber dans la surenchère à la Spider-Man 3. J’espèrequ’Iron Man fera comprendre à certains créateurs que la réussitede ce genre de film dépend plus du héros que du vilain.

J’ai entendu quelques critiques reprocher au film d’avoir undiscours politique ambigu, dénonçant d’un côté le conservatisme desopinions de droite pro-armement-pour-défendre-le-monde, mais ensuccombant au même conservatisme lorsque le héros part combattreune cellule terroriste afghane à lui seul. Cette dualité ne m’apparaîtpas un défaut. Je dirais, au contraire, qu’elle s’inscrit dans l’évolutiondu personnage, en démontrant par ailleurs que le monde n’est pasunidimensionnel – les pouvoirs de l’armure entre les mauvaises mainssont d’ailleurs l’autre thématique de l’histoire.

Vous aurez donc compris qu’à mon sens Iron Man n’est pasqu’un bon film de super-héros, c’est un film de grande qualité, par-faitement équilibré sur tous les plans. [HM]

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