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1 PROCHAINES RENCONTRES RHÔNE-ALPES Du Jeudi 8 (Ascension) au dimanche 11 Mai 1997 CINQUIÈME RASSEMBLEMENT NATIONAL DES ANCIENS ET AMIS DES AJ Auberge de jeunesse du Parc du Rhin à Strasbourg. Les Echandes (près de Saint-Etienne) les 31 Mai et 1er Juin 1997 Annecy, les 11 et 12 Octobre 1997 Assemblée Générale des Dix ans de l'Anaaj Rhône-Alpes. Un programme détaillé sera communiqué par le bulletin 22 pour cette dernière rencontre. Nous demander au besoin des précisions. Siège social: AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains BULLETIN DE LIAISON DES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DE JEUNESSE DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES NUMERO 21 Avril 1997 BRAVO LES COPAINS˚! Ça y est le mauvais cap est pas- sé, grâce à vous tous qui lisez ces lignes. Entre les abonnés simples et les adhérents, nous arrivons à plus de deux cents anciens qui ap- précient ce que nous faisons et le montrent par des courriers sympas et par leurs contributions finan- cières aux actions entreprises. On peut ajouter à ce nombre les ache- teurs de carnets et cassettes bien que nous ayons dû en augmenter les prix pour ne pas passer dans le rouge. Le rappel de cotisations fait en décembre 96 nous avait déjà per- mis de mieux nous voir venir. Les cotisations 97 ont permis d'équili- brer notre exercice jusqu'à ce jour, cependant 98 de nos amis nous ont un peu oublié en ce début d'année et nous leur faisons parve- nir un rappel… honnêtement je dois dire que je fais partie de ces retardataires˚! Un autre aspect positif a été la décision du Comité Directeur de prendre un conseil juridique pour savoir où nous en étions quant aux carnets et cassettes de chants. On verra plus loin dans "A propos des adhésions" que cela n'est pas sans incidence sur nos rapports avec les copains qui souhaitent se les procurer, et nous devrons rappeler plus nettement que notre travail n'est pas commercial, mais plutôt une action d'urgence pour sauve- garder cet aspect remarquable de la mémoire ajiste. Je me tiendrai à la disposition des copains à Strasbourg pour leur donner de plus amples informa- tions sur ces différents points. A bientôt. Daniel BRET

21 Bulletin de liaison n° 21 avril 1997

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DESCRIPTION

Journal des anciens des auberges de jeunesse de la Région Rhône Alpes, donne le compte-rendu des rencontres, mais aussi des témoignages sur les Auberges de jeunesse depuis le début. Les dates repères : 1921, 1936, 1946, 1956. Histoire du mouvement ajiste, des acteurs et des installations hier et aujourd'hui.

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PROCHAINES RENCONTRESRHÔNE-ALPES

Du Jeudi 8 (Ascension) au dimanche 11 Mai 1997 CINQUIÈME RASSEMBLEMENT NATIONAL

DES ANCIENS ET AMIS DES AJAuberge de jeunesse du Parc du Rhin à Strasbourg.

Les Echandes (près de Saint-Etienne)les 31 Mai et 1er Juin 1997

Annecy, les 11 et 12 Octobre 1997Assemblée Générale des Dix ans

de l'Anaaj Rhône-Alpes.

Un programme détaillé sera communiqué par le bulletin 22pour cette dernière rencontre. Nous demander au besoin des précisions.

Siège social:AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains

BULLETIN DE LIAISONDES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES

NUMERO 21Avril 1997

BRAVO LES COPAINS !

Ça y est le mauvais cap est pas-sé, grâce à vous tous qui lisez ceslignes. Entre les abonnés simpleset les adhérents, nous arrivons àplus de deux cents anciens qui ap-précient ce que nous faisons et lemontrent par des courriers sympaset par leurs contributions finan-cières aux actions entreprises. Onpeut ajouter à ce nombre les ache-teurs de carnets et cassettes bienque nous ayons dû en augmenterles prix pour ne pas passer dans lerouge.

Le rappel de cotisations fait endécembre 96 nous avait déjà per-mis de mieux nous voir venir. Lescotisations 97 ont permis d'équili-brer notre exercice jusqu'à ce jour,cependant 98 de nos amis nousont un peu oublié en ce débutd'année et nous leur faisons parve-nir un rappel… honnêtement jedois dire que je fais partie de cesretardataires !

Un autre aspect positif a été ladécision du Comité Directeur deprendre un conseil juridique poursavoir où nous en étions quant auxcarnets et cassettes de chants. Onverra plus loin dans "A propos desadhésions" que cela n'est pas sansincidence sur nos rapports avecles copains qui souhaitent se lesprocurer, et nous devrons rappelerplus nettement que notre travailn'est pas commercial, mais plutôtune action d'urgence pour sauve-garder cet aspect remarquable dela mémoire ajiste.

Je me tiendrai à la dispositiondes copains à Strasbourg pour leurdonner de plus amples informa-tions sur ces différents points. Abientôt.

Daniel BRET

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VIES D’AJISTES À LA LIBÉRATION

sable des dunes. Devenue Mur de l'At-lantique, la côte interdite d'accès pendantquatre ans par les occupants est toujourscouverte de réseaux de barbelés, railsanti-chars, blockhaus, et truffée demines. Un copain ajiste, engagé dans ledéminage, y a sauté sur une mine et lais-sé une veuve.

Bagages pliés, les vélos confiés dansune conserverie, nous embarquons, ravis.C'est notre première traversée en mer,sur un vrai bateau, l'Insula Oya. Malgrénos domiciles à 50 km de la mer, je n'ysuis venu que huit jours avant-guerre etdepuis 1944, c'est notre deuxième sortieà l'Océan.

Gaillardement, nous chahutons, chan-tons et dansons sur le pont. Mais lesodeurs d'huile et le roulis calment nos ar-deurs. Pâles et cœurs barbouillés, nous

sommes habitués à marcher 20 km, leventre presque vide, à la recherche de"ravito" dans les fermes, à sauter des re-pas, à bosser toute la journée après unenuit blanche dans les abris. Nous enavons tant bavé pendant cette guerre quinous a volé notre enfance, notre jeu-nesse ; nous sortons de tant d'épreuvesque les difficultés matérielles rencon-trées aux Auberges ne nous touchentguère. Nous les surmontons, c'est notrevie !

Enfin voilà Fromentine. Nous sui-vons les flèches dans les dunes jusqu'à la petite tache blanche de la tente. Micraet Simplet sont surpris de notre arrivée sitardive. Il est 5 heures et le jour pointe.Trop crevés pour monter notre guitoune,nous bivouaquons sous les pins où le so-leil nous réveille tôt. Petit déjeuner aufeu de bois, café… d'orge grillée, sucré àla saccharine, pain, margarine.

Nous jouons prudemment dans le

Pour la Pentecôte 1945, nous déci-dons à six "Lions" d'aller camper à l'Iled'Yeu. Nous prenons nos Samedis et par-tons en vélos à quatre, le vendredi soiraprès le boulot, pour Fromentine à 70km.

Nantes traversée sur les affreux pavésirréguliers bousculés par les bombarde-ments, la Loire franchie sur un pont debateaux, nous rattachons déjà nos bardas,avec nos ficelles en papier tressé. Surnos antiques vélos sans dérailleurs, auxbilles usées qui couinent de partout, nousappuyons bien fort sur les pédales pouravancer bien lentement. Les routes pasdu tout entretenues depuis 1939 sont entrès piteux état. Elles nous secouent rude-ment sur nos vieilles selles avachies.

Après un casse-croûte dans un caféde Sainte-Pazanne nous repartons aunoir. Marcel crève et notre unique pompemeurt dans ses mains. Il se crève à tenterde rouler sur la jante à plat. Alors avec saroue démontée nous retournons vers uneferme où nous avions remarqué une lu-mière. Elle est maintenant éteinte. Seulsdes chiens furieux nous répondent.

Il est minuit, tout le monde est cou-ché, toutes les fermes sont barricadées.Et nous prenons le bateau à 9 heures à 40km. Pendant que Guitte pousse à piedson vélo et que Jean traîne le mono-roue,nous fonçons à Bourgneuf où la seulemaison encore allumée nous prête genti-ment sa pompe et sa lumière.

La chambre sortie, le trou repéré,quand les pédibus arrivent, la roue répa-rée est remontée. Nous filons en silence,trois n'ont pas d'éclairage et les gen-darmes ne sont pas tendres. Sur la routeplate qui traverse le marais vendéen,nous avançons à petite allure, de nuit,sans lumière, avec un fort vent de face.Tous les 5 km nous soufflons, rafistolonsles bardas. Nous réparons le vélo deGuitte à la lueur d'un briquet.

Soudain Jean casse sa chaîne dans ungros nid de poule. Ni une ni deux, Mar-cel attrape le vélo en panne sur l'épauleet roule… en serrant les dents. Je prendsJean sur mon cadre et nous avançonsdoucement, cahin caha… jusqu'au cra-quement final. Mon vieux clou s'écroulesous les 150 kilos : deux gars plus deuxbardas. Ma roue arrière est toute décen-trée.

Nous sommes encore à 12 km de Fro-mentine ! Qu'à cela ne tienne ! Deuxmarchent, les deux autres, à tour de rôle,roulent doucement sur les vélos restants,tout en chantonnant pour nous réveiller.

Les énormes difficultés surmontéespendant les six années de guerre nous ont"trempés, muris avant l'heure". Nous

Mémoire ajiste : notre histoire, nos histoires

gagnons le bastingage sous l'œil amusédes Ilois.

Débarqués à Port-Joinville, nous de-vons déclarer notre arrivée à la gendar-merie. Dans la France de 1945, en ruineset sans moyens de transport, il n'y a pasde touristes dans l'Île, encore moins decampeurs et très peu de ravitaillement.Des pêcheurs nous vendent des sardineset des fermiers sympas nous cèdent dulait. Ils nous indiquent au bord de la meret sous les pins, un chouette coin pourcamper tout près du vieux château où Pé-tain sera interné.

En montant nos petites tentes sansdouble-toit, au tapis de sol mal ficelé,comment pouvions-nous imaginer quenous participions au mouvement qui lan-cerait chaque année six millions de cam-peurs qui, sous leurs châteaux de toileéquipés de tout le confort, s'installeraientsur des milliers de terrains, que d'innom-brables caravanes et camions royalementaménagés sillonneraient nos routes !

Après les très appréciées sardines aufeu de bois, nous siestons longtemps surla plage. Réveillés "en plein boum".Nous lançons une course de "chars".Quatre gars rigolards traînant par lespieds en les tirant sur le ventre, les deuxfilles qui n'apprécient guère cet attelage.

Nous nous baignons malgré l'eaufraîche, nous explorons le vieux château,nous escaladons des rochers et nousgrimpons au grand phare d'où nous do-minons toute l'Île. Sur les petites routes,on ne croise pas de voiture, seulementdes charrettes tirées par des ânes, des vé-los, des piétons.

Avec le lait et la farine nous prépa-rons un béton délicieux mais très insuffi-sant pour nos jeunes fringales. Commesouvent nous parlons nourriture dont lemanque crée une obsession. Cette pénu-rie retarde notre croissance en poids et entaille. Après la veillée où nous chantonslongtemps d'un seul cœur face à la mer,nous nous endormons bercés par le légerclapotis de l'eau.

Entre Marcel et moi, Micra remuesouvent, elle nous colle ses cheveux surla figure, le sable est dur, mais au réveil,que nous sommes ravis d'être là. Aprèssix années de carcan et d'interdits, où au-cune distraction n'était permise, n'im-porte quelle grimace ou blague dé-clenche notre fou rire. Nous nouscontentons de si peu, nous sommes si fa-cilement satisfaits, si bien ensemble,dans cette exceptionnelle amitié qui nousréchauffe le cœur.

Libres comme l'air, avides deconnaître, nous circulons, explorons, vi-vons intensément. Et être ensemble, gar-

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Mémoire ajiste : notre histoire…

À LA LIBÉRATION(suite)

çons et filles, quel plaisir constant. Com-ment réaliser, que nous, petits ajistes debase, nous lançons la mixité dans les loi-sirs. Reprise par tous les mouvements dejeunesse, elle révolutionnera les relationsentre gars et filles, côte à côte dans le tra-vail, mais séparés dans les loisirs.

Au matin, nous explorons l'Île jusqu'àPort de la Meule où nous ne trouvonsrien à manger, sauf 300 grammes de painchacun avec nos tickets. En longeant lacôte nous filons jusqu'à la Pointe desCorbeaux, où, affamés, nous nous rabat-tons sur des berniques plutôt coriaces,

que nous décollons au couteau des ro-chers et avalons de suite, crues.

Mais, bernique, tout ça ne nourritguère son homme et nous sortons notrepain sec. Simplet remplit alors son card'eau de vie et faute de mieux nous dé-gustons nos tartines… trempées dans lemarc. Sur nos ventres creux l'effet estimmédiat. Ce truc nous redonne jambeset voix. Légers et "en plein boum", nousfonçons à travers la lande. Simplet, dé-chaîné, lance haut et fort tous les cou-plets de "Ma femme est morte" : "Elle nemettra plus de l'eau dedans mon verre,car la guenon, la poison, elle est morte!".Et les chants défilent comme les kilo-mètres.

Toujours rien à manger à Saint-Sauveur et que de l'eau à boire. Ama-doué par les filles, un fermier sympanous cède deux kilos de patates sans tic-kets. Toujours à vive allure, mais l'esto-mac dans les talons, nous regagnons lecamp.

Sur un feu d'épaves récupérées sur laplage nous préparons et avalons nos der-nières nouilles et les patates… au grossel. Puis au clair de lune démarre l'habi-tuelle et interminable conversation surles bombardements américains surNantes qui nous ont tous si profondé-ment marqués, et dont chacun possèdeun large stock de souvenirs.

Plusieurs copains étaient secouristedans la Défense Passive. Ils soignaientles blessés, dégageaient les ensevelis,rassemblaient les débris humains, identi-

fiaient les morts, creusaient les tombes,la mort frôlée vingt fois entre les éboule-ments, les bombes à retardement, les mi-traillages. Moi, j'y ai perdu mon frère ap-prenti, à 15 ans. Et notre fol exode quandtoute la population fuyait à pied la villeen flammes, par crainte de nouveauxraids.

Lundi matin, le soleil est déjà haut.Debout là-dedans ! Le bateau ne nous at-tendra pas. En un clin d'œil, tentes pliées,sacs bouclés, popotes nettoyées, nousembarquons à Port-Joinville. Micrapleure son beau béret qu'une forte sautede vent emporte dans les flots.

A la Barre de Monts, un mécanosympa répare nos vélos et nous attaquonsle retour. Pas pour longtemps : j'éclate.Nous avons l'habitude. Avec la dissolu-tion introuvable, j'en fabrique une moinscollante avec du crêpe dissout dans dubenzol. Je fixe une large pièce, puis dansmon pneu archi-usé, je glisse une banded'un autre pneu qui couvre les endroitsusés à la corde.

Après Beauvoir, Jean tombe dans unlarge trou et casse son pédalier, irrépa-rable. Nous pourrions le laisser au train àBourgneuf, mais partis à six, nous ren-trons à six. Micra lui passe son vélo etnous la prenons à tour de rôle sur noscadres. A cinq pour quatre vélos nous pé-dalons péniblement sous le soleil quitape dur. Pendant que Guitte sur son vélode femme pousse le "clou" inutilisable etque Micra effeuille des marguerites."J'aime Marcel, un peu, beaucoup, pasdu tout !"

Les kilomètres sont de plus en pluslongs, nous comptons les bornes hecto-métriques. Nous nous arrêtons au bistrode chaque patelin pour retrouver desjambes, rafistoler les bardas. A Port-Saint-Père, nous nous régalons de pain etjambon sans ticket ! Quelle aubaine !

Enfin, à 22 heures, c'est Nantes, lacorrida pour traverser les ponts détruitsen portant sur l'épaule vélo et barda.Nous aurons mis 11 heures pour couvrir70 km et demain l'usine et ses dix heuresde boulot nous attendent !

Alors cette sortie de l'Île d'Yeu ? Em-bellie par nos dix-huit ans, par l'amitié etle dynamisme des copains, nous nous ensouvenons et en parlons encore !

Georges Douart dit Doudou, le Nan-tais de Lyon.

Nous rappelons le livre-témoignage deDoudou sur sa vie de gamin pendant laguerre : "Les civils sous l'occupation", préfa-cé par le professeur Jean Fourastié, et dispo-nible à son adresse au prix de 148 francs,franco de port. Georges Douart, 36 Avenuede Limburg. 69110 Sainte-Foy-les-Lyon.

Rassemblements

Week-end des 25 et 26 Janvier1997 à l'Auberge de Jeunesse de

Grenoble Echirolles.

Nous nous sommes retrouvésune bonne vingtaine à l'apéritif,au repas commun, puis à la soirée"super" animée par Daniel Bretsur Bali, agrémentée par la projec-tion de nombreuses diapositives,des masque, vêtements et autressouvenirs qu'il a raméné d'Indoné-sie, ce très grand pays s'étendantsur plus de 3 000 îles.

Le dimanche, à quelques uns,nous avons quitté le brouillard etla grisaille du fond des vallées enmontant à Villard de Lans, puisCorrençon en Vercors où nousavons effectué une petite et facilerandonnée sous un chaud soleildans un ciel bleu.

Au retour, nous nous sommesarrêtés au belvédère de Saint Ni-zier du Moucherotte d'où la vues'étend du Mont Blanc à la Meije,sur les Massifs de Belledonne,Chartreuse et Taillefer, par dessusla "mer" de nuages couvrant lesvallées du Grésivaudan.

Après un court passage au pieddu grand tremplin olympique desJO de 1968, nous avons "replon-gé" dans la "purée de pois", maisheureux d'avoir auparavant chan-gé d'atmosphère durant quelquesheures.

Un grand merci à OlivierVuillet, Directeur de l'AJ et coor-dinateur départemental FUAJ, et àtoute son équipe, Caroline, Mali-ka, Nathalie, Etienne, etc…

Béton(Georges Rieux)

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À la recherche des paroles de certains chants…

Notre carnet n° 3 est sorti enJuin 1996, nous travaillons depuiscette date sur le n°4. Il est beau-coup plus difficile de retrouver lesparoles de ces chants, même sinous les avons souvent chantés.

De plus, quand nous lesretrouvons dans divers recueilsconsultés, ils nous donnent aussid'autres versions. Nous cherchonsbien sûr à retenir celles que nouschantions aux Auberges.

Si vous les connaissez, mercide nous envoyer rapidement lesparoles des chants suivants, à monadresse ci-dessous pour que nouspuissions publier ce quatrièmecarnet sans trop tarder.

Titre en gras, en italique premièreligne :

Ah ! Si j’étais belle alouetteAh ! Si j’étais belle alouette grise

(bis) Je volerais sur les mâts des naviresAugustin

Ô cher Augustin, J’ai perdu ma maî-tresse Mangé mon argent

C’est la femme du roulierIl est minuit la femme du roulier s'en

va…(Ma) femme est morteJean l’autre soir montant son esca-

lier…(En) revenant de nocesEn revenant de nocesJ’étais bien fati-

guée Faut boire et prendre haleine…Toute la bande

Toute la bande, Par les bois, les près,les landes, par monts et par vaux, plaineou côteaux, marche sac au dos…

Enfin nous préparons l'enregistre-ment de la troisième cassette du carnet 3que nous espérons proposer au rassem-blement de Strasbourg.

Georges Douart36 Avenue deLimburg69110 Sainte-Foy-les-Lyon.

Chants et Rassemblements

Beaucoup de ceux qui participèrentau premier rassemblement de Juin 1994ont conservé un souvenir ému de cetteexceptionnelle sortie à l'AJ village desEchandes dans les Gorges de la Loire,près des eaux du barrage de Grangent.

L'acceuil très chaleureux de notre co-pain Père Aub' Camille Valomon, dispa-ru trois mois après, son énorme travailpour restaurer avec sa famille et ses amisce pittoresque village, la veillée chantéedevant la grande cheminée avec nos pre-miers carnets ajistes, les balades, laconvivialité, ont ravi les trentes copainsdu Sud-Est qui s'y étaient rassemblés.

Avec Victoria, la Mère Aub quicontinue à gérer l'AJ nous vous avonsconcocté ce programme.

Samedi 31 Mai :14h-14h30 Accueil, installation.15h-17h Balade menée par Victoria

qui adore marcher : de la route forestièred'Unieux aux Gorges de la Loire.

18h-19h Montage diapos sur lesIndes par Georges Douart.

20h45 Veillée chantée devant lagrande cheminée. Apporter ses carnetsde chants anaajistes.

Couchage en petits dortoirs. Munis-sez-vous de draps et duvets. L'AJ fournitaussi des couvertures. Les draps sontloués 10 F.

Dimanche 1 Juin

8h15-9h Petit déjeuner.10h-12h30 Après 7 km d'approche en

voiture jusqu'à Chambles, les non-marcheurs visiteront le village, l'église,le paysage. Victoria emmènera les mar-cheurs vers Essalois, l'Opidum, les Ca-maldules où le MIAJ avait une AJ dansles années 50-60.

13h Repas de clôture.

Après midi : discussions, farniente,navigation avec les canoés mis à notredisposition par l'AJ pour évoluer sur leplan d'eau. Mais peut être devront nousaller voter…?

Les copains non-bousculés disposantde leur temps peuvent arriver avant et re-partir après ce programme. Ils devrontassurer leurs repas.

Victoria nous a réservé l'AJ. Elle es-père bien et nous aussi que, malgré la

dispersion sur plusieurs départements,nous serons au moins 25 pour animer levillage.

Après le grand rassemblement de laFrance ajiste à Strasbourg où nous conti-nuerons de chanter "Sac au dos, fiers denotre jeunesse, pour l'AJ, partons pleinsd'allégresse", soyons réalistes ! Les an-ciens ajistes encore actifs ont entre 60 et80 ans. Que seront nos amicales dans dixans ? Ce n'est donc pas dans dix ans quenous nous réunirons toujours gais etpleins d'entrain.

C'est demain, à Strasbourg, c'estaprès demain aux Echandes, qu'il faut al-ler chanter : "L'auberge nous attend dansun coin riant, où presque sans argent,nous vivrons gaiment." Cinquante ansaprès nous clamerons encore haut etfort : "Ami, ami, tié, copains du mondeentier, salut !"

Pour s'y rendre carte Michelin 91, pli17. Sortie autoroute Firminy-Centre puisUnieux, prendre au Pertuiset (petit trou)une route étroite flèchée AJ LesEchandes.

Alors à bientôt à Strasbourg et auxEchandes.

Georges Douart.

Rassemblement des Echandes-Saint Etienne 31 Mai - 1 Juin 1997

Courrier des copainsAndré Gente d'Avignon : "Arrivée de deux cassettes. Quelboulot réalisé ! C'est pour le Car-net 3 que nous aurons le plus be-soin de la cassette car j'en connaisun quart et ma femme la moitié.Nous sommes inscrits pour Stras-bourg, l'édition des carnets estpour une part dans notre envie d'yêtre."

G. Bivort de Paris :"Bien reçu le troisième carnet etles deux cassettes. C'est au poil,quelle joie, ça rajeunit le moral. Jepense les apprendre à mes petitsenfants. Qui sait, vers 2050, ils lesapprendront à leur tour à leurs pe-tits enfants. A Strasbourg, bien-tôt !

Serge Gentil, Région parisienne :Bravo pour vos activités, en parti-culier votre phonothèque. Bulletinn°20 très intéressant. J'espère quece ne sera pas le dernier."

d'après un dessinde Effel

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Anaaj Rhône Alpes : Vie de notre association

Compte de fonctionnementau 8/4/97

Résultats exercice 97

Abonnements simplesRecettes 560,00Dépenses cf Ad-Ab 0,00Résultats +560,00

Adhésions-abonnementsRecettes 10530,00Dépenses -8851,07Résultats +1678,00

Carnets de chantsRecettes 17870,00Dépenses -16510,09résultats +1359,91

Cassettes chantsRecettes 6270,00Dépenses -3478,00Résultats +2792,00

DiversRecettes 2119,00Dépenses -2281,71Résultats -162,71

RassemblementsRecettes 00,00Dépenses -1106,05Résultats -1106,05

Vie statutaireRecettes 0,00Dépenses -437,90Résultats -437,90

Résultats global : 4 684,18

Quelle est notre situation ?

Une situation en équilibreOn constate que les chapitres

excédentaires équilibrent ceux quisont déficitaires. Il faut cependantnoter que les frais en cours (règle-ment des tirages depuis le mois dejanvier et autres frais de secréta-riat) vont s'élever à plus de 3 000Francs. Nous aurons donc sensi-blement diminué la marge ac-tuelle. Mais parallèlement nousespérons avoir d'autres entrées.Bref nous ne roulons pas sur l'ormais la situation s'est nettementaméliorée et nos réserves nouspermettent même d'avoir un petitfond de roulement.

Un fonctionnement "normal"Ce léger mieux va nous per-

mettre de fonctionner normale-ment et de ne pas hésiter à faireune photocopie quand c'est néces-saire ou à rembourser normale-ment les responsables lorsqu'ils sedéplacent pour une réunion de tra-vail ou une rencontre du Comitédirecteur. La démocratie associa-tive achoppe souvent sur desquestions aussi élémentaires.

Et nos stocksPour répondre à un de nos amis qui

me posait la question, nous n'avons pasde stock et fonctionnont à la demandeavec peu d'avance de papier et de clas-seurs. Au moment de l'approvisionne-ment nous avons juste à peu près 2 000 Fde papiers et classeurs. Ce qui ne va pastrès loin.

Envoi du Bulletin de liaisonet adhésions de soutien

Lors d'un CD récent nousavons décidé de l'envoyer bien sûrrégulièrement aux adhérents etabonnés. Nous ne l'enverrons aux"acheteurs" de carnets ou cas-settes que dans la mesure où nosfinances le permettront. Nous es-pérons que vous continuerez àêtre nombreux à nous apporterune cotisation de soutien dans lamesure de vos moyens.

Daniel Bret

COMPTE DE FONCTIONNEMENT DE L'ANAAJ RHÔNE-ALPESau 8 Avril 1997

J'ai regroupé par chapitre de dépenses ce compte de fonctionnement de façon à faciliterles analyses et l'information de nos adhérents et amis lecteurs. Dans le même esprit j'aiconservé la présentation adoptée au mois de Décembre pour faciliter les comparaisons.

Quelques remarques sur leschiffres ci-dessus

On notera que les dépenses des abon-nements simples sont inclues dans lechapitre adhésions, abonnements, et queles deux derniers chapitres sont pris encharges par les adhésions et les carnets etcassettes.

Les divers comprennent les dons, etfrais d'obsèques, ainsi qu'un mouvmentde fond de 1832F (en plus et en moins).

A propos de l'adhésion

Des consultations concernant le ris-que "droits d'auteurs" il résulte principa-lement que nous ne pouvons placer descarnets et cassettes de chants qu'auprèsdes adhérents à l'Anaaj Rhône-Alpes.Les cotisations versées aux autres asso-ciations d'anciens ajistes ou les cartesFUAJ ou LFAJ ne remplacent pas cetteobligation.

L'abonnement simple au bulletin deliaison de l'Anaaj Rhône-Alpes restefixée à 30F, l'adhésion simple reste, elle,fixée à 45F. Cette adhésion couvre lesfrais généraux de fonctionnement, de ti-rage et de diffusion des bulletins de liai-son et d'autres informations.

Notre volonté de ne pas devenir des"marchands de soupe", même si cettesoupe à base de papier plaît à pas mal decopains (soit avec les carnets et cassettesou avec le bulletin), nous amène à créerune cotisation extrêmement réduite de 5Fvous permettant de devenir adhérent ànotre association uniquement pour nouscommander carnets et cassettes dechants. Aussi, si vous ne payez pas uneadhésion "normale" ou "de soutien",vous voudrez bien majorer de cettesomme minime votre première com-mande annuelle.

Noter que cette mini-adhésion nedonne pas droit à l'envoi du bulletin deliaison.

Nous vous remercions de votre com-préhension.

Béton (Georges Rieux)

les cotisations d'après un dessin de Jean Effel

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BULLETIN DE LIAISON

publié parLES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA REGION RHONE-ALPES

Siège social: AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains

Présidents-directeurs de publication:Georges RIEUX, Georges DOUART

Rédacteur en chef: Daniel BRETTrimestriel tiré à 400 exemplaires

Imprimerie: photocopies

Ajisme historique et sexualité

Doudou et sa pudeurLes superbes récits des années qua-

rante faits par Doudou, me surprennenttoujours un peu par l'absence d'évocationdes relations spécifiques garçons etfilles, à croire que les uns et les autresn'avaient aucune réaction à ce niveau,mis à part l'effeuillage des marguerites etles jeux néolitiques consistant à traînerles filles sur le sol… Bref, j'aurais plutôttendance à mettre cela sur le compted'une certaine pudeur d'un de mes au-teurs favoris. "Opération Amitié" m'avaitaussi frappé dans ce sens et je m'étais ditqu'un jeune gars, beau et sympathique,ne pouvait pas avoir traversé tant de payssans laisser de traces, au moins dans lescœurs… De la même manière j'imaginevolontiers un passage supplémentairedans son dernier récit où la phrase deDoudou : "Micra lui passe son vélo etnous la prenons à tour de rôle sur noscadres." se serait poursuivie par "Sescheveux qui volent dans le vent et ba-laient notre visage ne nous laissent pasinsensibles…" On peut imaginer les sen-timents et sensations d'un jeune de vingtans dans une telle situation. En tous cas,je sais, moi, ce que j'aurais vécu.

Entretiens avec Jo Dépouly,René Mansey et Vava Felkner

J'ai récemment abordé la questionavec René et Vava, et plus anciennementavec Jo Dépouly qui fut un des respon-sables Ajistes de Savoie des années 40-50. Vava me disait qu'effectivementl'amitié était vécue sincèrement et que leflirt n'existait pas vraiment dans lesgroupes où elle a vécu. Elle ajoute mêmeque cela a sans doute empêché des co-pains d'aller plus loin ensemble et de for-mer des couples qui aurait réussi. Quantà René il se souvient d'avoir reçu chezlui des filles pour les héberger en dépan-nage et l'idée de leur faire des avancesn'était pas de mise.

Mon ami, Jo, lui m'a semblé avoirune autre approche de ces problèmes, melaissant comprendre que les relations audelà de l'amitié qui était de règlen'étaient pas absentes.

"Routes", "Révoltes" et lalibération de la femme

Je me suis alors reporté à ma collec-tion de "Révoltes" de 1958-59 (c'est vraiqu'on avait alors bien d'autres préoccupa-tions sur le plan social et politique) et à"Routes" de 1942-43, (cette époquen'était pas de tout repos non plus). Le nu-méro de Janvier 43 comporte un articled'Hélène Laguerre sur la mixité. Voiciquelques extraits : "il est plus "naturel"de vivre entre filles et garçons. Ces cloi-sons étanches qui ont été si puérilementet si étroitement construites entre vous,ce sont vraiment des constructions artifi-cielles, maçonnées avec tout ce que l'es-prit bourgeois a pu apporter de matériauxrancis." Ça c'est pour balayer la situationantérieure, en rejetant aussi la famillecomme lieu limité puis les mouvements

de jeunes non-mixtes comme exagérantles mentalités féminine ou masculine.Voici maintenant ce qu'on propose. "Nous faisons à l'auberge le sincère ap-prentissage de la vie. " Et l'auteur citelonguement Rilke : "L'amour ne seraplus le commerce d'un homme et d'unefemme, mais celui d'une humanité avecune autre… infiniment délicat et pleind'égards, bon et clair dans toutes leschoses qu'il noue ou dénoue."

Je suis resté un peu sur ma faimquant à une approche concrète.

La femme est un être inférieurPar contre on trouve des articles fon-

damentaux de Marie Colmont et surtoutd'André Essel qui semble être le spécia-liste maison, sur la place de la femmedans la société… pourquoi suit-elle ?Pourquoi ne prend-t-elle pas de responsa-bilités ? Pour lui, après un titre provoca-teur "La femme est un être inférieur",celle-ci sera l'égale de l'homme quandaura disparu "la condition prolétarienne".

Il ne faut pas oublier que l'ajisme despremières années avait été le fer de lancedu combat pour la mixité, et je me sou-viens du témoignage d'une "ancienne"qui racontait comment elle avait été ac-cueillie à coups de pierre dans un villagedes Pyrénées parce qu'elle arrivait enshort (pourtant pas très courts à cetteépoque).

Ni couvent ni bordelQuant à "Révoltes" qui, s'il faisait un

peu scandale dans le monde ajiste des an-nées cinquante, que ce soit pour ses posi-tions antimilitaristes, ou pour la libéra-tion de la femme, ce qu'il disait semblebien gentil aujourd'hui. On y trouve dansle n° 17 un article "Mœurs" aux AJ :"Charges et responsabilités sont répartiesindifféremment… si les conversations sepoursuivent au dortoir que la mixité tendà envahir (l'article Règlement ne figurerapas dans ce glossaire), ils ne sont pasplus bordel pour cela qu'un refuge enmontagne".

Cet article est une tribune librecomme celui de Jacqueline Ferrier dansle n°11 de Juin 59. Elle aborde enfin le

problème de manière franche et claire :"…le principe de la mixité est accep-té…J'ai revendiqué 'le droit des jeunes des'aimer sans dissimulation si cela leurplaît' dans la communauté de leur choix,en l'occurrence le groupe ajiste." Toutl'article intitulé "Ni couvent ni bordel",prônant la liberté dans la responsabilitéest à citer.

Le planning et les AJEt c'est encore les ajistes qui seront

au plus fort du combat pour le planningfamilial. J'ai eu la chance historique depouvoir suivre d'assez prêt, le combatgrenoblois auquel des amis comme Ray-mond Jullien ou Christian Mélet ont étéen première ligne. Ces idées apparais-saient dans "Révoltes" et faisaient l'objetde discussions passionnées. Je pense quel'ajisme et ses militants, ou ce qu'il enrestait, ont eu un rôle décisif.

Et aujourd'hui ?J'ai eu l'occasion de décrire dans

"Ajisme et Culture", la revue lancée dansles années 60 par Eugène Quet, commentla relation garçon-fille avait quelquechose de plus naturel en AJ, du fait queles deux jeunes qui se rencontraient pou-vaient, le lendemain, repartir chacun deson côté, ou, s'ils le souhaitaient, faireencore un bout de chemin ensemble. Laméfiance qui était de mise dans le mondeétudiant ou ouvrier lorsqu'un garçonabordait une fille n'avait pas raisond'être. Ceci me paraît encore vrai.

Je ne sais pas vraiment ce qui sepasse en AJ aujourd'hui, mais il y a passi longtemps, les dortoirs n'étaient pasmixtes, et un comportement exhibition-niste (flirt en public) n'était pas recom-mandé. L'AJ fonctionnait comme toutgroupe de jeune contemporain. Si onvoulait "s'envoyer en l'air", l'AJ n'étaitpas le lieu idéal. Une enquête précise surles comportements et les attentes desjeunes en AJ serait sans doute le seulmoyen de vraiment avoir des réponses.

Il y a aussi vos points de vue… quej'attends avec curiosité.

Daniel Bret

une contribution de Daniel Bret