21062012_ES SES spécialité

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    1/10

    12SESSME-LRM1 Page 1 sur 10

    B A C C A L A U R A T G N R A L

    SESSION 2012

    SCIENCES CONOMIQUES ET SOCIALES

    SRIE : ES

    DURE DE LPREUVE : 4 heures + 1 heure - COEFFICIENT : 7 + 2

    Lusage de la calculatrice est strictement interdit.

    Ds que ce sujet vous sera remis, assurez-vous quil est complet.Ce sujet comporte 10 pages numrotes de 1/10 10/10.

    Pour lenseignement obligatoire, le candidat traitera au choix soit la dissertation,soit la question de synthse taye par un travail prparatoire.

    Pour lenseignement de spcialit, le candidat traitera au choix soit le sujet A,soit le sujet B.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    2/10

    12SESSME-LRM1 Page 2 sur 10

    Dissertation appuye sur un dossier documentaire

    Il est demand au candidat :

    de rpondre la question pose explicitement ou implicitement dans le sujet ;

    de construire une argumentation partir dune problmatique quil devra laborer ;

    de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,notamment celles figurant dans le dossier ;

    de rdiger en utilisant le vocabulaire conomique et social spcifique et appropri la question, en organisant le dveloppement sous la forme dun plan cohrent quimnage lquilibre des parties.

    Il sera tenu compte, dans la notation, de la clart de lexpression et du soin apport laprsentation.

    SUJET

    Comment laccumulation du capital peut-elle tre source de croissanceconomique ?

    DOCUMENT 1

    La croissance conomique rsulte dune augmentation de la population active employe[] ou du stock de capital (on met en uvre plus de machines). [] Laccumulation de lamain-duvre provient dans le long terme de la croissance dmographique, celle ducapital provient de linvestissement. Celui-ci correspond cette partie du produit global qui

    est alloue, chaque priode, la production de biens de production (qui seront utilespour la production dans les priodes suivantes) plutt qu celle de biens immdiatementconsomms. [] Laccumulation du capital au cours du temps ne consiste pas empilertoujours plus dunits de mme type [], mais acqurir des machines de type nouveau,plus efficaces, qui assurent une constance de la rentabilit du capital []. Le rle jou parle progrs technique [] est double. Dune part, une technologie plus efficace affectedirectement le niveau de la productivit ; dautre part, en rtablissant le rendement ducapital, le progrs technique suscite des investissements nouveaux, donc uneaugmentation du capital par tte, qui affecte son tour la productivit du travail.

    Source : Dominique GUELLEC, Croissance et innovation,in Croissance,

    emploi et dveloppement, collection Repres, ditions la Dcouverte, 2007.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    3/10

    12SESSME-LRM1 Page 3 sur 10

    DOCUMENT 2

    Contribution la croissance du PIB en volume

    1970 1980 1990 2000 2010

    Dpenses de consommation finale 1 3,5 1,4 2,1 2,3 1,1

    Formation brute de capital fixe1 1,3 0,7 0,8 1,2 -0,2

    Solde extrieur des biens et services1 1,3 -0,5 -0,2 -0,3 0,1

    Variation de stocks1 0,1 0,0 0,0 0,5 0,6

    Variation annuelle du PIB en % 6,2 1,6 2,6 3,7 1,5

    Source : Comptes nationaux - Base 2005, INSEE.

    Donnes arrondies1- En points de PIB.

    DOCUMENT 3

    Le taux daccumulation du capital physique est lun des principaux facteurs dterminant leniveau de production rel par habitant [].De rcentes tudes sur la croissance partent galement de lhypothse que la formation etlexprience de la main-duvre reprsentent une forme de capital (humain)1. []Linvestissement sous forme de capital humain (les dpenses pour lapprentissage et la

    formation par exemple) pourrait avoir un impact plus permanent sur le processus decroissance si le niveau lev de comptences et de formation va de pair avec uneintensification des activits de recherche-dveloppement (R-D) et une acclration duprogrs technologique, ou si ladoption de nouvelles technologies est facilite par unemain-duvre hautement qualifie. []Les dpenses de recherche-dveloppement peuvent tre considres comme uninvestissement dans le savoir, qui se traduit par llaboration de nouvelles technologiesaussi bien que par une utilisation plus efficiente des ressources humaines et physiquesexistantes. [] Une augmentation des dpenses de R-D devrait entraner, toutes chosesgales par ailleurs2, une augmentation permanente des taux de croissance. Le montantdes ressources alloues la R-D peut tre influenc par une intervention des pouvoirs

    publics.

    Source : Andrea BASSANINI et Stefano SCARPETTA, Les moteurs de la croissance dans lespays de lOCDE : analyse empirique sur des donnes de panel , Revue conomique de lOCDE,

    n 33, 2001.

    1. Capital humain : ensemble des capacits productives qu'un individu acquiert par l'accumulation deconnaissances et/ou de savoir-faire.

    2. Toutes choses gales par ailleurs : les autres variables tant inchanges.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    4/10

    12SESSME-LRM1 Page 4 sur 10

    DOCUMENT 4

    La demande, un moteur de croissance conomique

    Source : Jean-Marie ALBERTINI, Les nouveaux rouages de l'conomie,Les ditions de lAtelier, 2008.

    DOCUMENT 5

    Seule opration conomique majeure avoir une influence tant du ct de loffre que de lademande, limpact de linvestissement sur la croissance conomique [] peut treconsidrable.Au niveau macroconomique, linvestissement est lune des composantes de la demande,aux cts de la dpense de consommation et de la demande trangre (exportations). Eneffet, la dpense dinvestissement se traduit par une demande pour les producteurs debiens dquipement. De plus, le flux de dpenses occasionn par linvestissement donne

    lieu une distribution de revenus qui vont gnrer une nouvelle demande. Par exemple,les salaris des entreprises fabriquant les biens de production reoivent des revenus quilsvont ensuite consommer ou pargner. []Linvestissement contribue galement accrotre loffre en augmentant les capacitsproductives. [] Par nature, un investissement de capacit accrot loffre. [] Dans le casdun investissement de productivit, cest la comptitivit de lentreprise qui est en jeu.Quant linvestissement de remplacement, sa croissance permet un rajeunissement ducapital en acclrant le renouvellement des quipements usags. En revanche, son reculest dangereux car il provoque, terme, un vieillissement de lappareil productif.

    Source : Pierre-Andr CORPRON, Linvestissement , in Les Cahiers franais, n345,juillet-aot 2008.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    5/10

    12SESSME-LRM1 Page 5 sur 10

    DOCUMENT 6

    volution du taux dinvestissement et du taux de croissance du PIB en volume,en France

    Source : Comptes nationaux - Base 2005, INSEE.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    6/10

    12SESSME-LRM1 Page 6 sur 10

    Question de synthse taye par un travail prparatoire

    Il est demand au candidat :

    1. de conduire le travail prparatoire qui fournit des lments devant tre utiliss dans la

    synthse.

    2. de rpondre la question de synthse :

    par une argumentation assortie dune rflexion critique, rpondant laproblmatique donne dans lintitul ;

    en faisant appel ses connaissances personnelles ; en composant une introduction, un dveloppement, une conclusion pour une

    longueur de l'ordre de trois pages.

    Ces deux parties sont dgale importance pour la notation.

    Il sera tenu compte, dans la notation, de la clart de lexpression et du soin apport laprsentation.

    THME DU PROGRAMME :

    Idal dmocratique et ingalits

    I - TRAVAIL PRPARATOIRE (10 points)

    Vous rpondrez chacune des questions en une dizaine de lignes maximum.

    1) Donnez la signification du nombre entour. (document 1)(1 point)

    2) Expliquez le passage soulign. (document 2) (2 points)

    3) Pourquoi certaines ingalits, cites dans le document 2, sont-elles considrescomme inacceptables ? (2 points)

    4) Illustrez, laide dun exemple chiffr, le caractre ingalitaire de la rpartition du

    revenu disponible. (document 3)(1 point)

    5) En quoi les ingalits de revenu et les ingalits de patrimoine se renforcent-ellesmutuellement ? (document 3) (2 points)

    6) Montrez que les zones dducation prioritaire (ZEP) sont fondes sur un principediffrent de celui prsent dans la premire phrase du document 4. (2 points)

    II - QUESTION DE SYNTHSE (10 points)

    Aprs avoir caractris les principales ingalits dans les socits dmocratiques,vous vous demanderez si elles doivent toutes tre considres comme injustes.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    7/10

    12SESSME-LRM1 Page 7 sur 10

    DOCUMENT 1

    Disparits entre les hommes et les femmes

    Proportion de

    dputs lAssemblenationale en2007, en %

    Salairesnets

    mensuelsmoyens(1)

    en 2009,en euros

    Part des femmesdans les conseils

    dadministrationdes entreprisesdu

    CAC 40(2)en2009, en %

    Taux

    dactivitmoyen(3)

    en 2008,en %

    Proportionparmi lessalaris

    tempspartiel en

    2008, en %

    Femmes 1 834 10,5 65,5 82,0

    Hommes 81,5 2 240 89,5 74,6 18,0

    Sources : Daprs, Chiffres-cls, Lgalit entre les femmes et les hommes,Ministre des solidarits et de la cohsion sociale et lNSEE, 2009.

    1. Champ : salaris du secteur priv et semi-public, France.2. CAC 40 : indice boursier des 40 valeurs les plus importantes cotes la Bourse de Paris.3. Champ : personnes de 15 64 ans, France mtropolitaine.

    DOCUMENT 2

    Les ides sur lingalit sont, au mme titre que celles sur lquit et la justice sociale,ancres dans nos valeurs. [] La plupart dentre nous seraient enclins accepter que lesingalits ne sont pas toutes injustes. Lingalit de revenu est le corollaire(1) invitable detoute conomie de march fonctionnelle, mme si lon peut se poser des questions surltendue justifiable de cette ingalit. Paralllement, peu accepteraient en principe uneingalit des chances base sur le sexe, lhritage de richesses, lorigine ethnique oudautres accidents de naissance sur lesquels les individus nont aucun contrle. Lideque des humains puissent tre vous une mort prcoce, lanalphabtisme ou unecitoyennet de deuxime classe en raison dattributs hrits chappant leur contrle va lencontre de ce quest le concept de justice de la plupart dentre nous. []Lingalit extrme nest pas mauvaise seulement pour la rduction de la pauvret, mais

    aussi pour la croissance. Lefficacit long terme et le renforcement de lquit peuventse rvler complmentaires. []L o les ingalits extrmes bases sur la richesse, le sexe ou la rgion privent trop unegrande partie de la population, cest toute la socit qui souffre de linefficacit qui endcoule.

    Source : Rapport mondial sur le dveloppement humain 2005, Programme des Nations unies pourle dveloppement (PNUD), conomica, 2005.

    1. corollaire : consquence

    18,5

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    8/10

    12SESSME-LRM1 Page 8 sur 10

    DOCUMENT 3

    Courbes de concentration du revenu disponible (2003) et du patrimoine financier1(2004) des mnages

    Source : Alexandre BACLET et milie RAYNAUD, La prise en compte des revenus du

    patrimoine dans la mesure des ingalits , conomie et Statistique, N 414, 2008.

    1. Le patrimoine financier correspond la possession dactifs financiers ; il ne prend pas en compte lesbiens immobiliers.

    DOCUMENT 4

    Lcole gratuite et obligatoire a t fonde sur le principe de lgalit, ce qui la conduit

    ne pas tenir compte des origines socioculturelles (et donc des atouts ou des handicaps dedpart qui sy rattachent) des lves pour juger leurs performances scolaires. Lingalitdes chances qui en rsulte a conduit les autorits, depuis le dbut des annes 80, prendre des mesures dquit en mettant en place des zones dducation prioritaire (ZEP)o des moyens plus importants sont accords aux coles qui accueillent des enfantsprovenant des milieux populaires. [] Il sagit de lutter contre les ingalits socialesscolaires en renforant les avantages pdagogiques et matriels des coles se situantdans des quartiers dfavoriss. On observe que lhorizon de ces politiques est dabordcelui dune galisation progressive des conditions de vie grce un effort de remise niveau des conditions dexistence et dducation dans les zones dfavorises. On attendde ces politiques quelles favorisent un rattrapage.

    Source : Eric KESLASSY, Dmocratie et galit, collection Thmes et dbats, Bral 2003.

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    9/10

    12SESSME-LRM1 Page 9 sur 10

    ENSEIGNEMENT DE SPCIALITEDure : 1 heure

    Le candidat traitera, au choix, lun des deux sujets suivants :

    SUJET ACe sujet comporte deux documents.

    THME DU PROGRAMME :change international et croissance, David Ricardo

    DOCUMENT 1

    Dans un systme de parfaite libert du commerce, chaque pays consacre naturellementson capital et son travail aux emplois qui lui sont le plus avantageux. La recherche de sonavantage propre saccorde admirablement avec le bien universel. En stimulant le travail,en rcompensant lesprit dinvention, et en tirant le meilleur parti des facults particulires

    de la nature, cette recherche favorise la rpartition du travail la plus efficace et la plusconome ; dans le mme temps, en augmentant la masse totale des productions, ellerpand partout le bien-tre, et runit par le lien de lintrt et du commerce rciproque, lesnations du monde civilis en une socit universelle. Cest ce principe qui conduit ceque la France et le Portugal produisent du vin [] ou encore que lAngleterre fabrique lesustensiles et les autres biens manufacturs. []Si le Portugal navait aucun lien commercial avec dautres pays, au lieu demployer unegrande part de son capital et de son travail produire du vin, grce auquel il achte dautres pays le drap et les ustensiles dont il a besoin, il serait contraint de consacrer unepart de ce capital la fabrication de ces marchandises quil obtiendrait alors probablementen qualit et en quantit infrieures.

    Source : David RICARDO, Des principes de lconomie politique et de limpt,Flammarion, 1992, [1re dition 1817].

    DOCUMENT 2

    Les thses des auteurs classiques et noclassiques induisent une reprsentation ducommerce mondial fond sur des changes commerciaux internationaux portant sur desproduits issus de branches diffrentes (commerce interbranche) : par exemple, un paysexporte des automobiles et importe des matires premires. Or, la plus grande part deschanges mondiaux de biens et de services est un commerce intrabranche, cest--dire

    ax sur des importations et des exportations de produits similaires issus des mmesbranches (par exemple des automobiles apparaissent la fois dans les exportations et lesimportations dun pays).

    Source : Serge DAGOSTINO, Libre-change et protectionnisme, Bral, 2003.

    QUESTIONS

    1) laide de vos connaissances et du document 1, vous expliquerez la thorie desavantages comparatifs de David Ricardo. (9 points)2) Expliquez le passage soulign (document 1). (5 points)3) En quoi les volutions de lchange international infirment-elles la thorie de DavidRicardo (document 2) ? (6 points)

  • 7/31/2019 21062012_ES SES spcialit

    10/10

    12SESSME-LRM1 Page 10 sur 10

    ENSEIGNEMENT DE SPCIALITE

    Dure : 1 heureLe candidat traitera, au choix, lun des deux sujets suivants :

    SUJET B

    Ce sujet comporte deux documents.

    THME DU PROGRAMME :Lien social et intgration, mile Durkheim

    DOCUMENT 1

    En effet, puisque la solidarit mcanique va en saffaiblissant, il faut ou que la vieproprement sociale diminue, ou quune autre solidarit vienne peu peu se substituer celle qui sen va. [] En vain on soutient que la conscience collective stend et sefortifie en mme temps que celle des individus. Nous venons de prouver que ces deux

    termes varient en sens inverse lun de lautre. Cependant, le progrs social ne consistepas en une dissolution continue ; tout au contraire, plus on savance, plus les socitsont un profond sentiment delles-mmes et de leur unit. Il faut donc bien quil y aitquelque autre lien social qui produise ce rsultat ; or, il ne peut pas y en avoir dautreque celui qui drive de la division du travail.Si, de plus, on se rappelle que, mme l o elle est le plus rsistante, la solidaritmcanique ne lie pas les hommes avec la mme force que la division du travail, que,dailleurs, elle laisse en dehors de son action la majeure partie des phnomnessociaux actuels, il deviendra plus vident encore que la solidarit sociale tend devenir exclusivement organique. Cest la division du travail qui, de plus en plus,remplit le rle que remplissait autrefois la conscience commune.

    Source : Emile DURKHEIM, De la division du travail social, 5me dition Quadrige, PUF,1998 [1re dition 1893].

    DOCUMENT 2

    Le sentiment dinscurit est aujourdhui aussi dvelopp en raison de la dgradationdu march de lemploi. [] En dpit dune rduction importante la fin des annes1990, le chmage tait toujours, en 2007, proche de 10 %. On est donc pass dunchmage rsiduel un chmage de masse que certains ont appel dexclusion. [] Lechmage nest cependant pas la seule caractristique de cette dgradation de lemploi.On a assist galement une multiplication des emplois statut prcaire et uneaugmentation du temps partiel contraint, ce que lon appelle le sous-emploi. [] Cettevolution correspond ce que lon appelle dsormais la crise de la socitsalariale .

    Source : Serge PAUGAM, Le lien social, Que sais-je ?, PUF, 2009.

    QUESTIONS1) laide de vos connaissances et du document 1, vous prsenterez leschangements intervenus dans les formes de solidarit selon mile Durkheim. (9 points)

    2) Expliquez le passage soulign dans le document 1. (6 points)3) Les volutions prsentes dans le document 2 remettent-elles en cause lanalysedmile Durkheim ? (5 points)