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Vol. 30, Hors Série 2, 2007 113 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie COMMUNICATIONS ORALES SYMPOSIUM FRANCO-LIBANAIS 2S21 LES TRAUMATISMES DU GLOBE OCULAIRE 236 LU-13.00 Traumatologie oculopalpébrale : aspects épidémiologiques. Oculopalpebral traumatology: epidemiologic aspects. VALLE D*, FERRON A, SCHOLTES F, BRUGNIART C, RIVIERE M, DIB F, SEGAL A, DUCASSE A (Reims) Introduction : Les auteurs rapportent les aspects épidémiologiques de la trauma- tologie oculopalpébrale dans un centre hospitalier universitaire, sur une période de 5 ans. Matériels et Méthodes : L’ensemble des contusions et plaies oculaires et palpé- brales hospitalisées entre 2000 et 2005 ont fait l’objet de cette étude rétrospective. Résultats : 1 126 patients ont été hospitalisés en raison d’un traumatisme oculopal- pébral. La répartition est la suivante : brûlures 70 (6 %), éclatements du globe 25 (2 %), corps étrangers intra-oculaires 40 (3,5 %), plaies de paupières isolées 135 (12 %), plaies canaliculaires 64 (5,6 %), contusions à globe fermé 400 (35,5 %) et plaies du globe oculaire 402 (35,5 %). On note une prédominance très importante d’hommes entre 75 et 80 % avec une moyenne d’âge jeune, entre 30 et 40 ans. En ce qui concerne les brûlures, 14 étaient thermiques, 56 chimiques dont 35 par base et 11 par acide. 56 % étaient liées à un accident du travail et 34 % à un accident domestique. En ce qui concerne les corps étrangers intra-oculaires, 55 % étaient liés à un accident du travail, 35 % à un accident domestique, 30 étaient localisés au niveau du segment postérieur. En ce qui concerne les plaies de paupière avec ou sans atteinte canaliculaire, les chutes après 60 ans, les accidents de la voie publique, les morsures d’animaux et les rixes avant 60 ans, sont les étiologies principales. Les plaies de canalicule touchaient principalement le canalicule inférieur : 60 %, le plus souvent à gauche : 57 %. Discussion : La traumatologie oculopalpébrale demeure encore une pathologie fré- quemment rencontrée dans un centre hospitalier universitaire. Sa prise en charge doit être réalisée en urgence. Elle touche surtout les sujets de sexe masculin souvent jeunes, voire des enfants. Par ordre de fréquence, on retrouve des plaies du globe oculaire, puis des contusions du globe oculaire, des plaies de paupière, des brûlures, des plaies canaliculaires, des corps étrangers intra-oculaires et des éclatements du globe oculaire. Les circonstances de survenue sont dominées par les accidents du travail, les accidents domestiques ainsi que les accidents de sport et de loisir. Conclusion : La traumatologie oculaire est une pathologie fréquente dont les consé- quences peuvent parfois être dramatiques ; une meilleure prévention permettrait très probablement de diminuer son incidence. 237 LU-13.10 Intérêt de l’échographie dans les traumatismes oculaires. Use of ultrasound imaging in ocular trauma. PUECH M* (Paris) Introduction : Les traumatismes oculaires entraînent souvent une perte de transpa- rence des milieux qui limite le bilan réalisé à la lampe à fente. L’utilisation de l’échogra- phie permet de traverser les milieux opaques pour réaliser le bilan du traumatisme, guider les décisions thérapeutiques et souvent surveiller l’évolution à moyen et long terme. Matériels et Méthodes : Nous avons utilisé différents appareils d’échographie, avec notamment des sondes de haute fréquence pour majorer la résolution des ima- ges et améliorer la visualisation des structures intra-oculaires. 596 yeux ont été explorés pour des situations très diverses : contusion avec hyphéma, cataracte trau- matique, hémorragie intravitréenne, traumatisme par corps étrangers… En cas de traumatisme par corps étranger, une radiographie de face et de profil a été deman- dée pour guider la recherche des corps étrangers radio-opaques. Résultats : L’exploration échographique a permis d’analyser la situation intra-oculaire dans tous les cas d’opacification des milieux. Le bilan du segment postérieur a été possible avec détermination de l’état de la rétine et du vitré. Les décollements de rétine et les décollements choroïdiens ont été bien iconographiés par l’exploration ultrasonore. En cas de corps étranger intra-oculaire, l’échographie a permis de réa- liser le bilan anatomique des lésions causées par le traumatisme et de localiser et de dénombrer le ou les corps étrangers. Le suivi au long court des globes traumati- sés a pu être fait régulièrement par échographie. Discussion : L’exploration par échographie des globes oculaires traumatisés est un examen peu agressif qui permet, grâce à la très bonne pénétration des ultrasons de réaliser un examen souvent en situation d’urgence avec une bonne corrélation entre les données de l’imagerie et l’état oculaire. Cette réponse rapide, souvent couplée à une radiographie, est un élément de rapidité de diagnostic. La possibilité de répé- ter cet examen non invasif est très utile pour les globes fortement traumatisés en attente de décision thérapeutique. Conclusion : L’exploration ultrasonore des globes traumatisés donne une visualisa- tion de très bonne qualité des structures intra-oculaires en cas de perte de transpa- rence des milieux. Le bilan en urgence et le suivi régulier donnent à l’échographie une place importante en cas de traumatisme oculaire. 238 LU-13.20 Intérêt de l’UBM en traumatologie oculaire. Interest of UBM in ocular traumatology. JANIN MANIFICAT H*, CORNUT PL, DONATE D, DENIS P, BURILLON C (Lyon) Introduction : L’examen clinique du segment antérieur traumatique peut être rendu difficile en cas de trouble des milieux transparents (hyphéma, inflammation, cata- racte…) ou en cas de suspicion de corps étrangers intra-oculaire de localisation ciliaire. L’échographie haute fréquence (UBM) est alors très utile pour préciser les lésions en complément des autres techniques d’imagerie. Matériels et Méthodes : Illustration de l’intérêt de l’UBM en traumatologie oculaire à partir d’une sélection d’une dizaine de cas cliniques didactiques. Discussion : En cas de trouble des milieux transparents (œdème cornéen, hyphéma total, réaction inflammatoire sévère, cataracte traumatique) l’UBM complète utile- ment le bilan lésionnel. L’existence d’une hypertonie intra-oculaire motivera l’analyse de l’angle irido-cornéen à la recherche d’un blocage trabéculaire secondaire à l’exis- tence d’une sub-luxation cristallinienne ou objectivera une récession angulaire. À l’inverse une hypotonie pourra être secondaire à une cyclodialyse dont la mise en évidence est très difficile à l’examen clinique même en présence de milieux clairs. L’échographie haute fréquence s’avère également très efficace pour rechercher les corps étrangers radio-transparents ou radio-opaques de petite taille, localisés au niveau du segment antérieur et passés inaperçus au scanner. Elle apporte également dans ce cas des informations très précieuses pour déterminer la voie d’abord chi- rurgicale la plus adaptée. Conclusion : L’UBM s’avère utile pour l’analyse des différentes structures du seg- ment antérieur traumatique. Elle peut ainsi permettre de comprendre le mécanisme d’une hypertonie ou d’une hypotonie intra-oculaire aiguë post-traumatique, lorsque les conditions locales empêchent toute visibilité. L’UBM est également d’une grande aide pour le diagnostic et la localisation précise de certains corps étrangers intra- oculaires antérieurs. L’UBM doit avoir toute sa place comme outil diagnostique en traumatologie oculaire. 239 LU-13.30 Attitudes thérapeutiques et résultats dans les traumatismes du volet cornéen post LASIK. Management and outcome of traumatic LASIK flap complications. HADDAD W*, WAKED N (Beyrouth, Liban), WANG M (Nashville, USA) Purpose: To report our experience treating flap complications secondary to trauma after LASIK. Methods: Retrospective analysis of 7 eyes treated for ocular trauma after LASIK including blunt trauma with partial flap dislocation (n=4), sharp trauma with complete dislocation of the flap (n=2) and total loss of the flap (n=1). The time of trauma ranged between 2 days and 3 years after LASIK. All the dislocated flaps were lifted, irrigated with a 50/50 BSS-distilled water solution and repositioned within 12 hours of the injury. One flap remained dislocated (infolded) for 36 hrs before relift and irrigation. A bandage contact lens was placed, and a regimen including topical antibiotics and corticosteroids was instituted in all cases. Results: Best spectacle-corrected visual acuity, uncorrected visual acuity, refraction and topography were monitored after our intervention, along with the clinical course and complications. Postoperative follow-up ranged from 3 to 19 months. Nonpro- gressive epithelial ingrowth was noted in one patient, and nocardia infection and dif- fuse lamellar keratitis developed in another. One patient developed persistant macrostriae in the flap which necessitated a gel-smoothing treatment with PTK. At 3 months of the injury, all patients recovered pretrauma spectacle-corrected visual acuity. Conclusion: Traumatic flap dislocations can occur years after LASIK and can be complicated by epithelial ingrowth, diffuse lamellar keratitis, infections and macros- triae. Clinical outcome can be favorable if managed promptly and adequately. LASIK patients should be aware of flap vulnerability even years after their procedure and protective eyewear is recommended for sports and high risk activity.

236 Traumatologie oculopalpébrale : aspects épidémiologiques

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Page 1: 236 Traumatologie oculopalpébrale : aspects épidémiologiques

Vol. 30, Hors Série 2, 2007 113e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie

COMMUNICATIONS ORALESSYMPOSIUM FRANCO-LIBANAIS

2S21

LES TRAUMATISMES DU GLOBE OCULAIRE

236 LU-13.00Traumatologie oculopalpébrale : aspects épidémiologiques.Oculopalpebral traumatology: epidemiologic aspects.VALLE D*, FERRON A, SCHOLTES F, BRUGNIART C, RIVIERE M, DIB F, SEGAL A, DUCASSE A (Reims)

Introduction : Les auteurs rapportent les aspects épidémiologiques de la trauma-tologie oculopalpébrale dans un centre hospitalier universitaire, sur une période de5 ans.Matériels et Méthodes : L’ensemble des contusions et plaies oculaires et palpé-brales hospitalisées entre 2000 et 2005 ont fait l’objet de cette étude rétrospective.Résultats : 1 126 patients ont été hospitalisés en raison d’un traumatisme oculopal-pébral. La répartition est la suivante : brûlures 70 (6 %), éclatements du globe 25(2 %), corps étrangers intra-oculaires 40 (3,5 %), plaies de paupières isolées 135(12 %), plaies canaliculaires 64 (5,6 %), contusions à globe fermé 400 (35,5 %) etplaies du globe oculaire 402 (35,5 %). On note une prédominance très importanted’hommes entre 75 et 80 % avec une moyenne d’âge jeune, entre 30 et 40 ans. Ence qui concerne les brûlures, 14 étaient thermiques, 56 chimiques dont 35 par baseet 11 par acide. 56 % étaient liées à un accident du travail et 34 % à un accidentdomestique. En ce qui concerne les corps étrangers intra-oculaires, 55 % étaient liésà un accident du travail, 35 % à un accident domestique, 30 étaient localisés auniveau du segment postérieur. En ce qui concerne les plaies de paupière avec ousans atteinte canaliculaire, les chutes après 60 ans, les accidents de la voie publique,les morsures d’animaux et les rixes avant 60 ans, sont les étiologies principales. Lesplaies de canalicule touchaient principalement le canalicule inférieur : 60 %, le plussouvent à gauche : 57 %.Discussion : La traumatologie oculopalpébrale demeure encore une pathologie fré-quemment rencontrée dans un centre hospitalier universitaire. Sa prise en chargedoit être réalisée en urgence. Elle touche surtout les sujets de sexe masculin souventjeunes, voire des enfants. Par ordre de fréquence, on retrouve des plaies du globeoculaire, puis des contusions du globe oculaire, des plaies de paupière, des brûlures,des plaies canaliculaires, des corps étrangers intra-oculaires et des éclatements duglobe oculaire. Les circonstances de survenue sont dominées par les accidents dutravail, les accidents domestiques ainsi que les accidents de sport et de loisir.Conclusion : La traumatologie oculaire est une pathologie fréquente dont les consé-quences peuvent parfois être dramatiques ; une meilleure prévention permettrait trèsprobablement de diminuer son incidence.

237 LU-13.10Intérêt de l’échographie dans les traumatismes oculaires.Use of ultrasound imaging in ocular trauma.PUECH M* (Paris)

Introduction : Les traumatismes oculaires entraînent souvent une perte de transpa-rence des milieux qui limite le bilan réalisé à la lampe à fente. L’utilisation de l’échogra-phie permet de traverser les milieux opaques pour réaliser le bilan du traumatisme,guider les décisions thérapeutiques et souvent surveiller l’évolution à moyen et longterme.Matériels et Méthodes : Nous avons utilisé différents appareils d’échographie,avec notamment des sondes de haute fréquence pour majorer la résolution des ima-ges et améliorer la visualisation des structures intra-oculaires. 596 yeux ont étéexplorés pour des situations très diverses : contusion avec hyphéma, cataracte trau-matique, hémorragie intravitréenne, traumatisme par corps étrangers… En cas detraumatisme par corps étranger, une radiographie de face et de profil a été deman-dée pour guider la recherche des corps étrangers radio-opaques.Résultats : L’exploration échographique a permis d’analyser la situation intra-oculairedans tous les cas d’opacification des milieux. Le bilan du segment postérieur a étépossible avec détermination de l’état de la rétine et du vitré. Les décollements derétine et les décollements choroïdiens ont été bien iconographiés par l’explorationultrasonore. En cas de corps étranger intra-oculaire, l’échographie a permis de réa-liser le bilan anatomique des lésions causées par le traumatisme et de localiser etde dénombrer le ou les corps étrangers. Le suivi au long court des globes traumati-sés a pu être fait régulièrement par échographie.Discussion : L’exploration par échographie des globes oculaires traumatisés est unexamen peu agressif qui permet, grâce à la très bonne pénétration des ultrasons deréaliser un examen souvent en situation d’urgence avec une bonne corrélation entreles données de l’imagerie et l’état oculaire. Cette réponse rapide, souvent couplée

à une radiographie, est un élément de rapidité de diagnostic. La possibilité de répé-ter cet examen non invasif est très utile pour les globes fortement traumatisés enattente de décision thérapeutique.Conclusion : L’exploration ultrasonore des globes traumatisés donne une visualisa-tion de très bonne qualité des structures intra-oculaires en cas de perte de transpa-rence des milieux. Le bilan en urgence et le suivi régulier donnent à l’échographieune place importante en cas de traumatisme oculaire.

238 LU-13.20Intérêt de l’UBM en traumatologie oculaire.Interest of UBM in ocular traumatology.JANIN MANIFICAT H*, CORNUT PL, DONATE D, DENIS P, BURILLON C (Lyon)

Introduction : L’examen clinique du segment antérieur traumatique peut être rendudifficile en cas de trouble des milieux transparents (hyphéma, inflammation, cata-racte…) ou en cas de suspicion de corps étrangers intra-oculaire de localisationciliaire. L’échographie haute fréquence (UBM) est alors très utile pour préciser leslésions en complément des autres techniques d’imagerie.Matériels et Méthodes : Illustration de l’intérêt de l’UBM en traumatologie oculaireà partir d’une sélection d’une dizaine de cas cliniques didactiques.Discussion : En cas de trouble des milieux transparents (œdème cornéen, hyphématotal, réaction inflammatoire sévère, cataracte traumatique) l’UBM complète utile-ment le bilan lésionnel. L’existence d’une hypertonie intra-oculaire motivera l’analysede l’angle irido-cornéen à la recherche d’un blocage trabéculaire secondaire à l’exis-tence d’une sub-luxation cristallinienne ou objectivera une récession angulaire. Àl’inverse une hypotonie pourra être secondaire à une cyclodialyse dont la mise enévidence est très difficile à l’examen clinique même en présence de milieux clairs.L’échographie haute fréquence s’avère également très efficace pour rechercher lescorps étrangers radio-transparents ou radio-opaques de petite taille, localisés auniveau du segment antérieur et passés inaperçus au scanner. Elle apporte égalementdans ce cas des informations très précieuses pour déterminer la voie d’abord chi-rurgicale la plus adaptée.Conclusion : L’UBM s’avère utile pour l’analyse des différentes structures du seg-ment antérieur traumatique. Elle peut ainsi permettre de comprendre le mécanismed’une hypertonie ou d’une hypotonie intra-oculaire aiguë post-traumatique, lorsqueles conditions locales empêchent toute visibilité. L’UBM est également d’une grandeaide pour le diagnostic et la localisation précise de certains corps étrangers intra-oculaires antérieurs. L’UBM doit avoir toute sa place comme outil diagnostique entraumatologie oculaire.

239 LU-13.30Attitudes thérapeutiques et résultats dans les traumatismes du volet cornéen post LASIK.Management and outcome of traumatic LASIK flap complications.HADDAD W*, WAKED N (Beyrouth, Liban), WANG M (Nashville, USA)

Purpose: To report our experience treating flap complications secondary to traumaafter LASIK.Methods: Retrospective analysis of 7 eyes treated for ocular trauma after LASIKincluding blunt trauma with partial flap dislocation (n=4), sharp trauma with completedislocation of the flap (n=2) and total loss of the flap (n=1). The time of trauma rangedbetween 2 days and 3 years after LASIK. All the dislocated flaps were lifted, irrigatedwith a 50/50 BSS-distilled water solution and repositioned within 12 hours of theinjury. One flap remained dislocated (infolded) for 36 hrs before relift and irrigation.A bandage contact lens was placed, and a regimen including topical antibiotics andcorticosteroids was instituted in all cases.Results: Best spectacle-corrected visual acuity, uncorrected visual acuity, refractionand topography were monitored after our intervention, along with the clinical courseand complications. Postoperative follow-up ranged from 3 to 19 months. Nonpro-gressive epithelial ingrowth was noted in one patient, and nocardia infection and dif-fuse lamellar keratitis developed in another. One patient developed persistantmacrostriae in the flap which necessitated a gel-smoothing treatment with PTK. At3 months of the injury, all patients recovered pretrauma spectacle-corrected visualacuity.Conclusion: Traumatic flap dislocations can occur years after LASIK and can becomplicated by epithelial ingrowth, diffuse lamellar keratitis, infections and macros-triae. Clinical outcome can be favorable if managed promptly and adequately. LASIKpatients should be aware of flap vulnerability even years after their procedure andprotective eyewear is recommended for sports and high risk activity.