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2S148 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. 253 Pseudarthrose du tubercule pos- téro-médial du talus : une cause peu connue de douleur chronique de la cheville chez les sportifs Elias DAGHER*, Bertrand SONNERY-COTTET, Michel BONNIN INTRODUCTION. La fracture avulsion du tubercule postéro- médial du talus survient en flexion dorsale pronation forcée du pied. Cette fracture peut mimer une entorse banale de la cheville et est fréquemment non diagnostiquée. Nous rapportons 8 cas de pseudarthrose du tubercule postéro-médial du talus. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Entre 1999 et 2003, 8 patients (tous des hommes, sportifs) avaient subi une excision chirurgicale du tubercule médial du processus postérieur du talus pour pseu- darthrose. Ils ont été revus rétrospectivement avec un recul moyen de 24 mois (6-42). L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 24 ans (17-32). Tous les patients étaient initialement non diagnos- tiqués et considérés comme ayant une entorse banale lors d’une activité sportive. Une douleur persistante postéro-médiale de la cheville à la reprise du sport était le motif principal de consultation après un délai moyen de 14 mois. L’examen clinique retrouvait une douleur postéro-médiale de la cheville dans tous les cas asso- ciée à une tuméfaction postéro-médiale dans 5 cas. La radiogra- phie standard confirmait le diagnostic dans 5 cas. Un scanner était pratiqué chez tous les patients pour confirmation diagnostique ou évaluation préopératoire. La chirurgie a consisté en une excision du fragment et de la pseudarthrose dans tous les cas. RÉSULTATS. Tous les patients ont rapporté une amélioration significative de la douleur postéro-médiale de la cheville. Le délai de la reprise sportive était de 3 mois (2-6) après la chirurgie avec une récupération complète progressive et une reprise de toutes les activités sportives. Les mobilités articulaires étaient conservées et nous n’avons pas retrouvé de laxités ligamentaires au dernier recul. CONCLUSION. La douleur chronique postéro-médiale de la cheville chez les athlètes qui ont eu une histoire d’entorse de la cheville doit alerter le chirurgien quant à la possibilité de pseu- darthrose du tubercule postéro-médial du talus. L’excision chi- rurgicale garantit une amélioration significative et permet un reprise rapide du sport. 254 Fracture de l’apophyse externe de l’astragale : étude d’une série de 44 cas Ali EL HADI SARI*, Henri LELIÈVRE, Jean-Francois LELIÈVRE, Gérard SAILLANT, Yves CATONNÉ INTRODUCTION. Les fractures de l’apophyse externe de l’astragale sont réputées rares. Les séries de la littérature ne ras- semblent qu’une dizaine de cas. Nous présentons les résultats de la première série mondiale, réunissant 44 cas. La fracture est souvent méconnue. Sa gravité est sous-estimée. Le mécanisme n’a pas été clairement identifié. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Une étude rétrospective de 44 cas survenus chez 43 patients a été réalisée. Les patients ont été revus avec un recul moyen de 17 mois (2 à 60). L’évaluation a été clinique (score de Kitaoka), et radiologique (classification de Hawkins). Quatre classes de résultats ont été définis en fonc- tion du score de Kitaoka, de la satisfaction du patient et du degré d’arthrose sous-talienne (très bon, bon, moyen et mauvais). On a analysé le mécanisme, les complications, ainsi que l’influence du délai diagnostique, du stade de la fracture et des types de trai- tement sur les résultats. RÉSULTATS. Le mécanisme a été retrouvé dans 24 cas : dans 83 % des cas, il s’agissait d’une hyperflexion dorsale, isolée dans 7 cas, associée à une pronation dans 10 cas et à une supina- tion dans 3 cas. Le diagnostic a été méconnu 30 fois (68 %). Le délai diagnostique moyen est alors de 46 mois. Dans le groupe de diagnostic tardif, le taux de complication est de 97 % (29/30), avec 53 % de pseudarthrose et 53 % d’arthrose sous-talienne. Dans le groupe de diagnostic précoce, le taux de complication est de 36 % (5/14) avec 29 % de pseudarthrose et 29 % d’arth- rose sous-talienne. Il est 2,7 fois moins important comparé au groupe de diagnostic tardif (p < 0,001). Après traitement secon- daire, il n’existe pas de différence significative de résultat entre les deux groupes, bien qu’on note une tendance à un meilleur résultat dans le groupe précoce (86 % de bon et très bon résultats versus 73 %). CONCLUSION. Cette fracture touche le sujet jeune (25-39 ans). Elle est relativement fréquente, et souvent méconnue. Le mécanisme le plus fréquent est l’hyperflexion dorsale associée à une pronation. L’évolution spontanée est sévère avec 97 % de complications. Le délai diagnostique a une valeur pronostique. En cas de déplacement, le traitement doit être chirurgical. 255 Les fractures du processus latéral du talus : à propos de 40 observa- tions Dominique SARAGAGLIA*, Michel ANOUMOU, Christophe CHAUSSARD INTRODUCTION. L’objectif de ce travail était d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques de 40 fractures du pro- cessus latéral du talus, reçues dans le service, entre mars 1992 et févier 2001. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agissait de 36 hommes et 4 femmes âgés en moyenne de 32 ans (11 à 59). Le côté droit était intéressé 22 fois et le gauche 18 fois. Nous avons colligé *Elias Dagher, Département de Chirurgie de la Cheville, Clinique Sainte-Anne-Lumière, 85, cours Albert-Thomas, 69003 Lyon. *Ali El Hadi Sari, 154, rue de Picpus, 75012 Paris.

255 Les fractures du processus latéral du talus : à propos de 40 observations

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2S148 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

253 Pseudarthrose du tubercule pos-téro-médial du talus : une causepeu connue de douleur chroniquede la cheville chez les sportifs

Elias DAGHER*, Bertrand SONNERY-COTTET,Michel BONNIN

INTRODUCTION. La fracture avulsion du tubercule postéro-médial du talus survient en flexion dorsale pronation forcée dupied. Cette fracture peut mimer une entorse banale de la chevilleet est fréquemment non diagnostiquée. Nous rapportons 8 cas depseudarthrose du tubercule postéro-médial du talus.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Entre 1999 et 2003, 8 patients(tous des hommes, sportifs) avaient subi une excision chirurgicaledu tubercule médial du processus postérieur du talus pour pseu-darthrose. Ils ont été revus rétrospectivement avec un recul moyende 24 mois (6-42). L’âge moyen au moment de la chirurgie était de24 ans (17-32). Tous les patients étaient initialement non diagnos-tiqués et considérés comme ayant une entorse banale lors d’uneactivité sportive. Une douleur persistante postéro-médiale de lacheville à la reprise du sport était le motif principal de consultationaprès un délai moyen de 14 mois. L’examen clinique retrouvaitune douleur postéro-médiale de la cheville dans tous les cas asso-ciée à une tuméfaction postéro-médiale dans 5 cas. La radiogra-phie standard confirmait le diagnostic dans 5 cas. Un scanner étaitpratiqué chez tous les patients pour confirmation diagnostique ouévaluation préopératoire. La chirurgie a consisté en une excisiondu fragment et de la pseudarthrose dans tous les cas.

RÉSULTATS. Tous les patients ont rapporté une améliorationsignificative de la douleur postéro-médiale de la cheville. Ledélai de la reprise sportive était de 3 mois (2-6) après la chirurgieavec une récupération complète progressive et une reprise detoutes les activités sportives. Les mobilités articulaires étaientconservées et nous n’avons pas retrouvé de laxités ligamentairesau dernier recul.

CONCLUSION. La douleur chronique postéro-médiale de lacheville chez les athlètes qui ont eu une histoire d’entorse de lacheville doit alerter le chirurgien quant à la possibilité de pseu-darthrose du tubercule postéro-médial du talus. L’excision chi-rurgicale garantit une amélioration significative et permet unreprise rapide du sport.

254 Fracture de l’apophyse externe del’astragale : étude d’une série de44 cas

Ali EL HADI SARI*, Henri LELIÈVRE,Jean-Francois LELIÈVRE, Gérard SAILLANT,Yves CATONNÉ

INTRODUCTION. Les fractures de l’apophyse externe del’astragale sont réputées rares. Les séries de la littérature ne ras-semblent qu’une dizaine de cas. Nous présentons les résultats dela première série mondiale, réunissant 44 cas. La fracture estsouvent méconnue. Sa gravité est sous-estimée. Le mécanismen’a pas été clairement identifié.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Une étude rétrospective de44 cas survenus chez 43 patients a été réalisée. Les patients ontété revus avec un recul moyen de 17 mois (2 à 60). L’évaluationa été clinique (score de Kitaoka), et radiologique (classificationde Hawkins). Quatre classes de résultats ont été définis en fonc-tion du score de Kitaoka, de la satisfaction du patient et du degréd’arthrose sous-talienne (très bon, bon, moyen et mauvais). On aanalysé le mécanisme, les complications, ainsi que l’influencedu délai diagnostique, du stade de la fracture et des types de trai-tement sur les résultats.

RÉSULTATS. Le mécanisme a été retrouvé dans 24 cas : dans83 % des cas, il s’agissait d’une hyperflexion dorsale, isoléedans 7 cas, associée à une pronation dans 10 cas et à une supina-tion dans 3 cas. Le diagnostic a été méconnu 30 fois (68 %). Ledélai diagnostique moyen est alors de 46 mois. Dans le groupede diagnostic tardif, le taux de complication est de 97 % (29/30),avec 53 % de pseudarthrose et 53 % d’arthrose sous-talienne.Dans le groupe de diagnostic précoce, le taux de complicationest de 36 % (5/14) avec 29 % de pseudarthrose et 29 % d’arth-rose sous-talienne. Il est 2,7 fois moins important comparé augroupe de diagnostic tardif (p < 0,001). Après traitement secon-daire, il n’existe pas de différence significative de résultat entreles deux groupes, bien qu’on note une tendance à un meilleurrésultat dans le groupe précoce (86 % de bon et très bon résultatsversus 73 %).

CONCLUSION. Cette fracture touche le sujet jeune(25-39 ans). Elle est relativement fréquente, et souvent méconnue.Le mécanisme le plus fréquent est l’hyperflexion dorsale associéeà une pronation. L’évolution spontanée est sévère avec 97 % decomplications. Le délai diagnostique a une valeur pronostique. Encas de déplacement, le traitement doit être chirurgical.

255 Les fractures du processus latéraldu talus : à propos de 40 observa-tions

Dominique SARAGAGLIA*, Michel ANOUMOU,Christophe CHAUSSARD

INTRODUCTION. L’objectif de ce travail était d’évaluerles résultats cliniques et radiologiques de 40 fractures du pro-cessus latéral du talus, reçues dans le service, entre mars 1992et févier 2001.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agissait de 36 hommes et4 femmes âgés en moyenne de 32 ans (11 à 59). Le côté droitétait intéressé 22 fois et le gauche 18 fois. Nous avons colligé

*Elias Dagher, Département de Chirurgie de la Cheville,Clinique Sainte-Anne-Lumière, 85, cours Albert-Thomas,

69003 Lyon.

*Ali El Hadi Sari, 154, rue de Picpus, 75012 Paris.

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S149

26 accidents de sport (dont 15 en surf des neiges – 38 %),13 accidents domestiques ou de la vie quotidienne et un seulaccident de la voie publique. Le mécanisme comportait dans31 cas une dorsiflexion, associée, dans 21 cas, à une inversion etdans 10 cas à une éversion ; à noter par ailleurs 9 chocs directs.Vingt-six blessés ont consulté en urgence, 12 entre J+1 et J+16,un autre a été vu au 30e jour et le dernier au 14e mois(pseudarthrose) ; à noter que dans 3 cas le diagnostic a étéméconnu en urgence. Le diagnostic a été évoqué dans tous lescas sur les radiographies standards (face, profil, interne) et unscanner a été demandé dans 14 cas, soit pour confirmer le dia-gnostic (9 cas) soit pour poser l’indication thérapeutique (5 cas).Nous avons retrouvé, selon la classification de Mc Grory, outreles 2 pseudarthroses, 21 lésions de type IIA, 5 lésions de typeIIB et 12 lésions de type III. Quatorze fractures ont été opérées(12 lésions aiguës — 7 vissages ° embrochage et 5 ablations defragment — et 2 pseudarthroses) et 26 traitées orthopédique-ment.

RÉSULTATS. En ce qui concerne les complications, nousavons retrouvé, 5 algodystrophies (4 pour le traitement orthopé-dique et 1 pour le traitement chirurgical), une thrombophlébite,une nécrose cutanée sous plâtre. Deux fractures non opérées ontévolué vers une pseudarthrose (7,7 %) et ont nécessité un gestechirurgical secondaire. Vingt-trois patients ont pu être revus aurecul moyen de 7 ans 2 mois (de 19 mois à 12 ans), 11 opérés et12 non opérés. Ils ont été revus cliniquement (score de Kitaoka)et radiologiquement. Le score de Kitaoka global moyen était de89,95 (sur 100) avec des extrêmes de 61 et 100. Celui-ci était de92,36 ° 7,43 pour le traitement chirurgical et de 87,75 ° 13,17pour le traitement orthopédique. Un remodelé arthrosiqueasymptomatique de la sous-talienne a été retrouvé dans 2 cas. Ence qui concerne le résultat subjectif, 35 % des patients étaienttrès satisfaits, 52 % satisfaits et 13 % mécontents.

CONCLUSION. Les fractures du processus latéral du talussont relativement rares. L’étiologie principale, dans notre série,étant représentée par les accidents de snowboard. Le scannerpermet un diagnostic lésionnel précis ce qui est indispensablepour poser une bonne indication thérapeutique. Les traitementsorthopédique et chirurgical ne sont pas concurrents mais com-plémentaires. Toute comparaison entre les résultats de ces 2 trai-tements serait déplacée.

256 Échographie et entorses decheville : résultats préliminairesd’une étude prospective

Abdou SBIHI*, Mathieu DUMON, Olivier LELUC,Alexandre ROCHWERGER, Georges CURVALE

INTRODUCTION. L’entorse de la cheville est habituellementde bon pronostic sous réserve d’un diagnostic clinique précis etd’un traitement adapté. Cette étude vise à établir la pertinence del’examen clinique initial qui va déterminer le traitement en lecorrélant à un examen échographique de haute résolution consi-

déré comme très contributif pour un faible coût de revient dans lediagnostic des lésions tendinoligamentaires.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Cette étude prospective adébuté en décembre 2003. Les critères d’inclusion sont essentiel-lement l’âge (15 ans et 3 mois révolus) et un premier épisoded’entorse de la cheville sans fracture sur les radiographies con-ventionnelles. À ce jour, 53 patients de 30,7 ans d’âge moyen ontété inclus. La prise en charge initiale de ces traumatismes de lacheville dans un service d’urgences hospitalières répond aux cri-tères d’Ottawa. L’examen de ces entorses de cheville par un« senior spécialiste » ainsi que l’échographie furent faites à3,86 jours en moyenne après l’accueil aux urgences. La techni-que de l’examen clinique et la séméiologie échographique furentstandardisés. Les résultats de l’échographie sont confrontés àl’examen clinique initial d’une part, et à celui fait quelques joursaprès par le senior d’autre part.

RÉSULTATS. Les résultats de l’échographie confirment lalésion quasi constante du ligament talofibulaire antérieur (50 foisisolée) avec de nombreuses associations lésionnelles : une foissur deux une lésion du ligament calcanéo-fibulaire ; dans 4 cas,il y avait une atteinte de la syndesmose péronéotibiale inférieure(dont 1 isolée), neuf fois c’était la médiotarsienne qui était léséeet les tendons fibulaires étaient atteints 9 fois ; et enfin une frac-ture impaction du scaphoïde tarsien a été reconnue. Il est à noterque l’examen programmé de la cheville par le senior avait per-mis dans 80 % des cas de suspecter le diagnostic lésionnel etainsi de redresser le diagnostic « d’entorse » initialement fait auxurgences par défaut.

DISCUSSION. L’examen clinique reste essentiel au diagnos-tic d’entorse de la cheville mais la multiplicité et l’hétérogénéitédes lésions et la difficulté de mobiliser une cheville douloureuse ethémorragique lors de l’examen clinique initial, pourraient justifierune consultation précoce spécialisée et eventuellement une écho-graphie. Au vu des premiers résultats de cette étude, nous pouvonsconfirmer d’emblée l’intérêt de l’examen post urgence par unsenior pour affiner le diagnostic. Nous espérons rapidement con-naître l’intérêt de l’imagerie complémentaire tant sur le plan dia-gnostique que pronostique dans ces traumatismes de la cheville.

257 Protocole de drainage par drainsde Redon dans la chirurgie ortho-pédique septique : à propos de67 cas

André COROS*, Jacques-Yves NORDIN,Véronique DAVID, Patrice NORDMANN

INTRODUCTION. Il n’existe à notre connaissance aucunerègle scientifiquement établie concernant la durée de maintiendes drainages de Redon dans la chirurgie orthopédique septique,ni de lien établi entre l’évolution bactériologique, la productivitédes drainages et le résultat final de l’infection. Le but de l’étudea été de proposer un protocole de drainage.

*Dominique Saragaglia, Hôpital Sud, BP 185,38042 Grenoble Cedex 09.

*Abdou Sbihi, Service de Chirutrgie Orthopédique,Hôpital de la Conception, 147, boulevard Baille,

13385 Marseille Cedex.