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L’historique du Christianisme Un des phénomènes les plus gênants rencontrés lorsqu’on analyse l’aventure chrétienne est le flou et l’imprécision qui se greffent sur toute son histoire, et ce dès son départ. Après la masse énorme d’ouvrages savants et de recherches historiques, il faut le reconnaître : rien n’est clair, rien n’est définitif. Des thèses se suivent, qui ne se ressemblent pas, au point même que certaines récusent totalement la véracité de l’événement historique  ! Il nous a paru intéressant, en un moment où le débat est lancé d’une manière très ouverte dans les forums les plus larges en cette fin du second millénaire de l'ère chrétienne, de nous pencher sur les sources  juives, afin d’en retirer de possibles informations. Que disent donc nos propres sources de l’histoire de Jésus (*) et de ses disciples ? Les sources juives Nous commencerons par dresser un inventaire des sources juives dont nous disposons actuellement. Le fait est que nos textes ont énormément souffert de la censure exercée contre eux au cours des générations par cette même Eglise, quand elle tenait le haut du pavé et qu’elle étouffait cruellement toute déviation ou tout manque de respect envers elle. Toutes allusions à la Chrétienté et au fondateur de cette confession ont été, on s’en doute bien, soigneusement éjectées des éditions du Talmud depuis le Moyen Age – la plupart du temps sur la demande expresse des censeurs. Même aujourd’hui, de manière assez surprenante, on n’a pas encore réintroduit dans les éditions courantes ces passages censurés (exception faite de l’édition Pardess, dans les années 60). D’importants travaux de recherche et d’édition ont pourtant été entrepris au siècle dernier sur la base de manuscrits anciens. Les innombrables transformations du texte original ont été rassemblées dans divers ouvrages, dont les ‘Hissronoth haChass [" Les lacunes du Talmud "] des frères Catz, paru en 5469/1709 ou le Diqdouqei sofrim de Rav Refaël Nathan Néta’ Rabinovitch, paru entre 5628/1868 et 5657/1897. Cependant, au-delà des milliers et des milliers de corrections exigées, seules quelques-

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L’historique du Christianisme

Un des phénomènes les plus gênants rencontrés lorsqu’on analyse

l’aventure chrétienne est le flou et l’imprécision qui se greffent sur toute son histoire, et ce dès son départ. Après la masse énormed’ouvrages savants et de recherches historiques, il faut le reconnaître: rien n’est clair, rien n’est définitif. Des thèses se suivent, qui ne seressemblent pas, au point même que certaines récusent totalement lavéracité de l’événement historique !

Il nous a paru intéressant, en un moment où le débat est lancé d’unemanière très ouverte dans les forums les plus larges en cette fin du

second millénaire de l'ère chrétienne, de nous pencher sur les sources juives, afin d’en retirer de possibles informations.

Que disent donc nos propres sources de l’histoire de Jésus (*) et deses disciples ?

Les sources juives

Nous commencerons par dresser un inventaire des sources juives dontnous disposons actuellement.

Le fait est que nos textes ont énormément souffert de la censure exercéecontre eux au cours des générations par cette même Eglise, quand elletenait le haut du pavé et qu’elle étouffait cruellement toute déviation ou toutmanque de respect envers elle. Toutes allusions à la Chrétienté et aufondateur de cette confession ont été, on s’en doute bien, soigneusementéjectées des éditions du Talmud depuis le Moyen Age – la plupart du tempssur la demande expresse des censeurs. Même aujourd’hui, de manièreassez surprenante, on n’a pas encore réintroduit dans les éditions courantesces passages censurés (exception faite de l’édition Pardess, dans les

années 60). D’importants travaux de recherche et d’édition ont pourtant étéentrepris au siècle dernier sur la base de manuscrits anciens. Lesinnombrables transformations du texte original ont été rassemblées dansdivers ouvrages, dont les ‘Hissronoth haChass [" Les lacunes du Talmud "]des frères Catz, paru en 5469/1709 ou le Diqdouqei sofrim de Rav RefaëlNathan Néta’ Rabinovitch, paru entre 5628/1868 et 5657/1897. Cependant,au-delà des milliers et des milliers de corrections exigées, seules quelques-

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unes sont vraiment importantes, dont la plupart ne portent que sur l’emploides mots : min ("renégat"), ou : notsri ("Chrétien").

Les corrections relevées par ces ouvrages concernent le texte de la

Guemara, mais elles ont frappé également les commentateurs tels queRachi, Tossafoth, le Roch et le Maharcha – ainsi qu’il apparaît des‘Hissronoth haChass.

Mais, bien évidemment, tous les ouvrages de ces époques anciennessouffrent de corrections allant dans ce sens, et il faut savoir, dans certainscas, discerner ce que l’auteur a effectivement voulu exprimer de ce qui n’estque correction due à la censure. Nous fournirons d’ailleurs plus loin unexemple particulièrement expressif en citant l’opinion du Méïri quant au

Christianisme, à propos de laquelle pas mal d’encre a coulé.

Le grand historien juif, contemporain de la période de Jésus, qu’était FlaviusJosèphe, a gêné le Christianisme : généralement si prolixe dans sesouvrages qu’il ne rate jamais l’occasion de faire entreprendre de longsdiscours par ses personnages, il n’a consacré à ce sujet que deux passagesd’une brièveté étonnante ! De ce fait, on admet en général qu’il ne s’agit qued’ajouts tardifs de pieux prêtres inquiets de ce silence, et qu’ils neprésentent donc pratiquement aucun intérêt (1).

D’intéressants manuscrits hébraïques permettent de connaître d’anciennestraditions juives. Ils n’ont que rarement été édités, parce qu’ils pouvaient nepas plaire aux Chrétiens, ce qui a été le cas également d’une traductionrécente en français, publiée sous le titre : "L’Evangile du Ghetto" (chez BergInternational, par J. P. Osier). Y ont paru : le manuscrit de Vienne et celui deStrasbourg, des fragments de ces textes tirés des Guinzei Chekhter , baséessur les guenizoth du Caire, ainsi que divers extraits de la Guemara à cesujet. Cet ouvrage a choqué le monde des lettres – qui lui a consacré unecritique plutôt acrimonieuse. Ces textes sont cependant connus depuislongtemps, et même Luther s’y réfère – et y répond !

Bien que pour la plupart des historiens ces positions ne reposent que sur des légendes – et nulle preuve ne permet en effet d’en dire plus – nousavons pensé qu’elles ne sont pas d’un intérêt moindre que les autrestraditions. Le grand spécialiste Klauzner (2) leur accorde une longue étude,faisant remarquer que ces textes de source hébraïque ne font que

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reprendre les positions chrétiennes, en s’y opposant systématiquement. Sices textes étaient plus anciens, ils auraient dû diverger davantage desEvangiles.

Nous avons, en revanche, définitivement écarté une "Lettre de rabbiYo‘hanan ben Zakkaï aux Juifs de la communauté de Rome", trèsprobablement apocryphe. Découverte parmi les livres du Rabbi de Belz etparue pour la première fois en 1892, puis avec commentaires à Anvers en1929 et à Varsovie en 1932, enfin réimprimée avec une lettre d’introductionde Rav Moché Feinstein, ce texte vient mettre en garde les Juifs de Romecontre les apôtres venus prêcher dans leur ville en faveur du Christianisme.Provenant d’un personnage du Judaïsme tel rabbi Yo‘hanan ben Zakkaï, untel texte prenant la défense de la Tora aurait dû figurer en première place de

toute étude telle la nôtre, mais l’authenticité de ce document est fortementcontestée, en particulier par Méïr Bar Ilan, dans Pa‘amim 52, 5752, qui enfait un texte pseudo-épigraphique du XVIe siècle originaire d’une ville desIndes, Koutsin. Le style du texte laisse effectivement à penser qu’il ne peutêtre antérieur à cette époque. Bien qu’annoncé comme ayant été trouvé àRome, le Vatican affirme ne pas avoir un tel document parmi sesmanuscrits, ainsi que nous l’avons personnellement vérifié.

Les "disputations" auxquelles ont participé les Richonim, tels le Ramban ourabbi Ye‘hiel de Paris, sont d’un grand intérêt. Nos maîtres ont dû en

général rester sur la défensive, et ont été essentiellement amenés à corriger les mauvaises compréhensions et les déformations fastidieuses desChrétiens et des convertis de fraîche date. Il est cependant rare, par la forcedes choses, que la compréhension juive réelle du phénomène chrétien ysoit présentée.

Le grand problème de la datation

Peut-on fixer l’année exacte de la naissance de Jésus en nous référant ànos sources ?

Les premières sources, plutôt embarrassantes, sont… les Evangiles eux-mêmes ! D’après eux, Hérode vivait encore à la naissance de Jésus. Or, ceroi est mort en l'an - 4 avant l’ère actuelle ! Dans d’autres sourceschrétiennes, il apparaît que Jésus était le disciple de rabbi Chim‘onhaTsaddiq – ce qui nous ramène à 200 ans plus tôt –, ou que Paul était

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disciple de rabban Gamliel l’ancien, ce qui n’arrange pas non plus lesdonnées chronologiques.

Selon nos maîtres, une aggada du Talmud (3) admet que le nazaréen était

l’élève de rabbi Yehochoua’ ben Pera‘hiya. Or, ce sage du temps de laMichna était un contemporain du roi Yannaï, qui a régné quelque cent dixans avant l’ère commune.

Le Raavad (4) pose déjà le problème de la différence de datation entre nossources et le calendrier admis par la Chrétienté, puis, à sa suite, par lemonde entier.

Le Qitsour zékher tsaddiq ajoute aux paroles du Raavad : " Et ils [les

Chrétiens] insistent sur le fait que le Temple et la nation juive n’ont plus tenulongtemps après sa mise à mort ", autrement dit, les historiens d’inspirationchrétienne ont eu tendance à situer la mise à mort de Jésus à une date laplus proche possible de la destruction du Temple, car ils voulaient montrer que celle-ci était destinée à punir les Juifs de leur refus de Jésus (5).

Le Ramban déclare de manière tout à fait formelle pendant la "disputation"de Barcelone (6) que " sa naissance a eu lieu près de deux cents ans avantla destruction du Temple ; ou bien, d’après votre décompte [le Rambanrépond à une aggada qui lui est présentée, selon laquelle le Messie naît le

 jour de la destruction du Temple – or, effectivement le Temple a été détruiten l’an 70 de l’ère chrétienne, soit longtemps après la naissance de Jésus],soixante-treize ans avant " !

Le Ramban, en effet, admet que le vrai Jésus est celui qui était le disciplede rabbi Yehochoua’ ben Pera‘hiya. Rabbéinou Tam l’admet lui aussi (7).

Rabbi Ye‘hiel de Paris a été lui aussi confronté à une célèbre "disputation"(cf. Kountrass no 46), au cours de laquelle il a utilisé systématiquement ladifficulté de datation de la vie de Jésus par rapport à nos sources, ainsi que

certains détails non conformes, pour repousser toutes les attaques de soninterlocuteur. L’élève de rabbi Yehochoua’ ben Pera‘hiya ne pouvait pas êtrele nazaréen, eu égard aux différences de datation entre l’existence de l’un etcelle de l’autre. Un autre cas cité dans la Guemara ne correspond pas nonplus, puisque l’autre a été mis à mort à Lod. Les dignitaires de l’Eglise quiont assisté à la "disputation" entre rabbi Ye‘hiel et Donin, le renégat qui luiétait opposé, auraient pu poser la question de fond – mais ils n’ont pas osé

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le faire : si les quelques citations rapportées par Donin ne concernent pas"leur" Jésus, nos Sages n’ont alors fait aucune allusion au nazaréen ! Or, leTalmud de Babylone a été définitivement clos au quatrième siècle, date àlaquelle la Chrétienté avait déjà conquis le monde ! Il n’y a point de pireoffense envers la Chrétienté.

Certains auteurs pensent, cependant, qu’il y a eu effectivement deuxpersonnages différents dans l’histoire, ayant eu le même nom et un sortsemblable (8).

En conclusion, rien n’est clair, si ce n’est que les sources juives précisessont clairsemées, ce qui tendrait à prouver combien peu le Christianisme aintéressé nos sages.

La naissance

Le Christianisme repose sur des mystères. Le plus impénétrable est sansdoute celui de la naissance du nazaréen. Notre version de l'histoire est fortdifférente de celle de l’Eglise, tant selon les sources talmudiques, dans lamesure toutefois où elles parlent de cette affaire, que selon celles del’Evangile du Ghetto : cette jeune fiancée, fille d’une veuve de bonne famillede Beth Lé‘hem, aurait été prise de force par un voisin, un mécréant du nomde Yossef ben Pendara, toujours selon l’Evangile du Ghett o, ou Pendara

tout court selon la Guemara. Le fiancé, ou, selon une autre version desditsEvangiles, le mari, ayant appris l’acte immoral commis par cette personne,est parti sur les conseils de son maître, rabbi Chim‘on ben Chéta‘h – dont lenom nous ramène une fois de plus à un siècle plus tôt que celui admis par l’Eglise  – en Babylonie d’où il n’est jamais plus revenu, tant il avait honte decette mauvaise affaire.

Qui était la mère du nazaréen ? Une Guemara (‘Haguiga 4b) parle d’unecertaine Myriam/Marie, coiffeuse pour dames, que Rabbéinou Tam(Chabbath 104b) identifie à la mère de Jésus. Il est cependant question

dans nos sources (ibid .) d’une autre Miriam, qui eut elle aussi des aventuressimilaires à celles de la première. De là, une certaine difficulté à ne pasconfondre les deux affaires – si tant est qu’elles ne se chevauchent pas : laseconde était mariée à Papos ben Yehouda, qui l’empêchait de sortir, et ellea fini, de ce fait, par être infidèle à son mari (Guittin 90a et dans Rachi). Sonamant, apprend-on de la Guemara de Chabbath et de Sanhédrin (67a),

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avait pour nom Pandara. La femme de Papos ben Yehouda est nomméedans ce texte satada, ce qu’on explique à Poumbedita comme signifiant : "Celle-ci a été infidèle à son mari ". On trouvera dans plusieurs autresoccurrences dans les textes talmudiques l’expression de " fils de Pandera "(Yerouchalmi  Chabbath 14, id. ‘Avoda Zara 40, etc.).

Il semble bien, dès lors, qu’il y ait eu deux personnages dont la biographieest ressemblante, l’un ayant vécu du temps de rabbi Yehochoua’ benPera‘hiya, et l’autre du temps de rabbi ‘Aqiba. Le second a été pendu laveille de Pessa‘h à… Lod. Du reste, rabbi Ye‘hiel de Paris utilise ce détailhistorique pour contester qu’il puisse s’agir du nazaréen, lequel a été certespendu la veille de Pessa‘h, mais à Jérusalem (9).

Il est important de préciser que même si cette Marie n’était que fiancée, onétait à l’époque où l’on donnait des qiddouchin dès que l’accord de mariageétait conclu, de sorte que si un tiers avait des relations avec la jeune fille,l’enfant qui en était issu était tenu pour un mamzer [bâtard].

De là, certains maîtres se sont efforcés d’appliquer au nazaréen plusieurstextes parlant de mamzer , mais il faut reconnaître que rien n’est prouvé – cf.Evangile du Ghetto, citant une Michna de Yevamoth 49a au nom de Ben‘Azaï, et le traité de Kalla 18b, rapportant que certains sages, dont rabbi‘Aqiba, avaient vu passer deux jeunes, l’un d’entre eux affichant une

conduite effrontée. Rabbi ‘Aqiba avait alors déclaré, contrairement à l’avisde ses collègues, que ce jeune devait être un mamzer et le fils d’une femmenidda, assertion ensuite vérifiée après enquête. De la réaction de sescollègues, il ressort que rabbi ‘Aqiba était encore jeune. Si c’est de Jésusqu’il s’agit, la chronologie correspond pour une fois, puisque rabbi ‘Aqiba asurvécu à la destruction du Temple, en 70, et qu’il a vécu jusqu’à l’âge de120 ans (Cf. Klauzner).

Un texte midrachique n’hésite pas à dire : " Si le fils de la prostituée te dit : ily a deux dieux [le Christianisme ancien s'en tenait effectivement à deuxforces divines, et non trois comme plus tard], réponds-lui… " (Pessiqtarabbati 100b) !

On pourrait du reste faire encore un pas en suivant cette direction. On saitque la Tora interdit à un mamzer de se marier avec une femme juive issued’une lignée légitime ; il ne peut prendre comme épouse qu’une convertie,

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ou éventuellement une autre mamzereth. La première solution ne répondcependant pas à une perspective très alléchante, puisqu’une telle unionn’empêchera pas les enfants qui seront issus d’une telle union d’êtrefrappés eux aussi de cette désignation, de sorte que rares seront lesfemmes qui accepteraient un tel mari ! Quant à des femmes mamzerothelles-mêmes, elles sont rares. Ce sont ces difficultés qui pourraient ainsipermettre de comprendre le célibat du nazaréen…

Enfin, à propos de "mystères" chrétiens, l’un des plus impressionnant – pour nous  – est celui de la filiation du nazaréen : les Chrétiens s’accordent avecnous pour dire que le Messie doit être un descendant du roi David, mais leproblème est que Miriam ne l’était pas ! Qu’à cela ne tienne, a-t-on admisdans cette école, il suffit que le fiancé l’ait été ! Or, le fiancé en question n’a

été pour rien – toujours selon l’Eglise – dans la naissance de Jésus !

La jeunesse studieuse

Les deux derniers siècles du deuxième Temple correspondent à unepériode de très grands troubles intellectuels.

Nos sources prouvent en tout cas que Jésus a évolué au départ parmi lesPharisiens (les perouchim). Son maître était rabbi Yehochoua’ benPera‘hiya – l’un des grands sages du temps de la Michna. Lorsque ce sage

a fui Erets Israël , suite aux persécutions que le roi Yannaï a infligées auxmaîtres en Tora, il s’est rendu avec son disciple – qui semble donc avoir étéson accompagnateur préféré – en Egypte, jusqu’à ce que Chim‘on benChéta‘h lui annonce la fin des épreuves qu’ils avaient endurées.

Dans ce texte, Jésus n’est pas montré sous un très bel éclairage  : revenanttous les deux d’Egypte, ils se retrouvent dans une auberge où l’aubergisteles accueille avec beaucoup de grâce. Quand le maître fait remarquer audisciple que cette personne est fort courtoise, celui-ci ne trouve rien d’autreà répondre qu’elle n’a pas de beaux yeux ! Sur ce fait, rabbi Yehochoua’

ben Pera‘hiya tance son disciple avec l’admonestation : " Misérable, c’est àcela que tu t’intéresses ! "

Suite à cette fameuse altercation, rabbi Yehochoua’ repousse son disciple.Ce dernier revient demander pardon à son maître, qui le repousse encore. Ilrevient à la charge une dernière fois, son maître serait tout disposé àl’accueillir, mais il se trouve en pleine récitation du Chema’ . Il lui fait un

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signe que l’autre ne comprend pas, mais où il croit deviner une confirmationde son éviction, et il abandonne définitivement son maître (Sota 47a,Sanhédrin 107b).

On constate ici, en fait, que rabbi Yehochoua’ était prêt à lui renouveler saconsidération, mais que les choses se sont déroulées autrement qu’il lesouhaitait. Il est dès lors plus qu’intéressant de constater la grande forceque nos Sages ont assignée aux faits et aux gestes des gens : enintroduction au texte cité, ils rapportent le verset : " Que la gauche rejette etque la droite rapproche ", et non comme rabbi Yehochoua’ ben Pera‘hiya, "qui a repoussé Jésus des deux mains ". Somme toute, le rav ne voulait-ilpas accueillir à nouveau cette fois-là le disciple ? Mais nos Sages ont vudans la dureté qu’exprimait ce maître un degré de trop, et ce n’est pas par 

hasard que la tentative de dernière heure n’a pas eu de succès, bien que ledisciple dissident y ait mis du sien.

Certains poussent la remarque plus loin : elle signifie que si ce maître avaitsu donner à Jésus une place convenable, comme nos maîtres leconcevaient, il n’aurait jamais quitté le giron du Judaïsme. La face dumonde en eût été changée…

Il n’est pas possible de trouver plus d’informations sur la vie de Jésus dansles textes talmudiques.

Il faut cependant remarquer que certains textes de la Michna et du Talmudsemblent bien s’appliquer à la Chrétienté, ainsi que le relève le rav ElieMunk z. ts. l. (10) : " Il est possible que les sages aient discerné, dans lesformules de prières auxquelles il convient de répondre : "Silence, silence",certaines allusions à la doctrine chrétienne, qui était à l’époque largementrépandue. De hautes autorités, telles que le Rif et le Rachba, ont commeversion de la Michna de Berakhoth (33b) : " Celui qui dit : " Que les bons Tebénissent ", c’est une manière de renégat ; celui qui dit : " Ta miséricordes’étend au nid d’oiseau, et que pour Ta bonté Ton nom soit loué ", ou celuiqui énonce un double : " Nous Te remercions ", on lui impose le silence ".Les Tossaphistes, dans Meguila (25a), expliquent : " Que les bons Tebénissent " s’applique à la bonté du Seigneur, et cela ressemble à lacroyance en deux divinités. Visiblement, ils veulent par là viser leChristianisme et sa doctrine. La Michna entière est dirigée contre lesChrétiens et les renégats, dont les Sages appréhendaient qu’ils voulussent

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par la formule équivoque faire allusion à leur croyance. La formule : " Tamiséricorde s’étend sur le nid d’oiseau " peut être une prière chrétiennesecrète pour " la mère et le fils ". " (11).

En revanche, l’Evangile du Ghetto apporte nombre d’informations, tant sur sa vie que sur la période de sa mort. Il est cependant difficile, comme nousl’avons écrit plus haut, de se fier totalement à cette source.

Ce qui nous paraît le plus intéressant, c’est l’anecdote, trouvée dans cet"Evangile", concernant l’origine des miracles de Jésus : il aurait en effetréussi à acquérir la connaissance du Nom divin, le Chem hamefourach, quiétait inscrit sur la "Pierre fondamentale" (éven chethiya) en l’inscrivant sur un parchemin qu’il aurait conservé sur lui en incisant sa peau et en y

introduisant ce texte, puis en le ressortant et en l’utilisant. La "Pierrefondamentale" apparaissait dans l’enceinte du Saint des Saints – cf. enparticulier Midrach Tan’houma Qedochim 10 – mais l’accès à cet endroitétait interdit à toute personne, si ce n’est au kohen gadol , le jour de YomKippour , ou aux ouvriers. Il est intéressant de noter que Martin Luther critique très vigoureusement cette tradition – qu’il conforte en quelque sorte

 – cf. les citations en fin de l’Evangile du Ghetto. Que Jésus ait réussi às’introduire dans ce lieu d’une sainteté extrême est surprenant. Quoi qu’il ensoit, c’est son intrusion qui lui aurait permis d’opérer tous ses miracles. Par la suite, le public commençant à être impressionné par ses hauts faits, les

Sages ont envoyé un certain Yehouda (éternisé plus tard sous la forme dufameux "Juda le traitre") en faire de même, afin de lutter contre Jésus, cequ’il réussit à faire. Par la suite, Jésus voulut revenir au Temple pour réapprendre le Nom divin, mais il fut dénoncé et mis à mort, puisqu’ilentraînait le peuple à croire qu’il était le Messie par ses miracles, alors qu’ilne faisait, toujours selon cette source, qu’utiliser le Nom divin pour faire desmiracles afin de consolider son argumentaire personnel.

Deux remarques intéressantes dues au Rachbatz (12) : selon la Guemara,

en Sanhédrin 67a, Jésus a été mis à mort la veille de Pessa‘h. Cetteprécision est conforme à ce qu’indiquent les Evangiles. En conséquence, laCène a eu lieu le 13 au soir, quand les Juifs mangeaient encore du pain.C’est ce genre de mets que les disciples ont dû se partager. Cependant,deux traditions en découlent quant à la manière de confectionner les hosties: l’une, celle des Grecs, les font en ‘hametz , alors que le catholicismeromain propose de la matsa. Ce sont probablement les premiers qui, à la

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vérité, ont historiquement raison !

Même remarque de la part de cet auteur quant à la manière d’effectuer uneimmersion dans l’eau : il est plus que probable que la manière de procéder 

du catholicisme romain qui n’immerge qu’une partie du corps est fausse,parce que Jésus a dû tout naturellement se tremper tout entier dans l’eau,dans la fameuse scène avec Jean-Baptiste.

Quant à la croyance que Jésus était d’une dimension divine, le mêmeRachbatz insiste fortement sur le fait qu’il n’y a aucune preuve sérieuserésultant des expressions et de la vie de Jésus qui puisse permettre decroire une telle chose de sa part et de ses contemporains.

Ses disciples pensaient qu’il faisait ses miracles par la force de D., alors queses opposants soupçonnaient que les sources étaient différentes. Sa mise àmort a en fait totalement conforté cette dernière conception.

Elle pose aussi problème quant à sa divinité : un dieu ne peut mourir de lamain des hommes, ainsi qu’il est écrit à propos du roi de Tsour (Ye‘hezqel /Ezéchiel 28,9) : " Oseras-tu dire encore : " Je suis un dieu ! " enface de tes meurtriers ? Tu n’es qu’un mortel et non un dieu entre les mainsde ceux qui te profanent " (Rachbatz).

Sa mission messianique a également été remise en question par cette mort,puisque l’un des rôles du Messie est de rassembler le peuple juif depuis sonexil. Or, c’est bien le contraire qui s’est passé ( ibid .) !

Evidemment, le fait que, malgré les promesses de retour de Jésus avant lamort de ses disciples, rien n’ait eu lieu, n’est pas non plus fait pour prouver la valeur de sa mission ; de plus, le fait que tous les apôtres aient été tués,et ce, avant même la destruction du Temple, va à l’encontre desdéclarations de Jésus (ibid .).

La mission de Paul

Par la suite, si nous nous référons à l’Evangile du Ghetto, la foi en Jésus acontinué à se répandre parmi les Juifs, et il est devenu de plus en plusmalaisé de distinguer entre les Juifs fidèles à la Tora et ceux qui croyaienten Jésus. Les sages ont alors délégué un des leurs pour servir de "chevalde Troie". Il s’est rendu dans des communautés christianisantes, leur a

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raconté que Jésus lui était apparu, et leur a appris qu’ils devaient ne plusobserver le Chabbath et les fêtes juives, mais se reposer le dimanche, etautres allégements religieux, disjoignant ainsi les liens qui subsistaient entreles deux communautés. Selon ces textes, les Chrétiens auraient accordéleur confiance à ce sage, nommé Elie, lequel aurait pris le nom de Paul etaurait demandé qu’on le laisse vivre dans l’isolement jusqu’à la fin de ses

 jours – sans doute pour pouvoir respecter la Tora sans que le public ne s’enrende compte.

Un second sage de cette même époque aurait été forcé par des zéloteschrétiens de se joindre à eux, ce qu’il fit, voyant que son refus mettait endanger le peuple juif tout entier. Il prit la même direction que Paul : c’estPierre, nommé auparavant rabbi Chim‘on Képha ! Lui aussi serait resté

fidèle aux sources juives, et aurait même rédigé un texte liturgique qu’ilaurait envoyé au Sanhédrin, l’actuel Nichmath, récité tous les matins deChabbath et de fêtes. Ce texte, il est vrai, est déjà cité dans la GuemaraPessa‘him 118, et a été instauré par les rabbanan dehoraa, les maîtres dutemps de la Guemara, ainsi que le précise le Séfer ha’Itim (§ 170). Cettetradition de l’Evangile du Ghetto est rapportée, en revanche, par le Ma‘hzor Vitri (Hilkhoth Pessa‘h, § 66), qui la repousse avec une fermeté extrême –attestant qu’une personne rapportant une telle tradition " serait obligéed’amener un sacrifice quand le Temple sera reconstruit ". Rabbi Sim‘ha deVitri prouve en tout cas qu’une telle tradition existait de son temps, même

s’il la récuse vigoureusement en ce qui concerne la paternité surprenanteaccordée au Nichmath.

Que cette tradition ait sur quoi se baser, ou qu’elle soit fausse, il n’en restepas moins que le Judaïsme classique est très redevable à Paul qui a écartéde ses rangs une communauté gênante, passant d’un messianisme ayant apriori échoué à des conceptions franchement inadmissibles dedédoublement, voire de triplement, de D. !

La "fidélité" à la Tora

Les preuves ne manquent pas que Jésus ait tenu à respecter la Tora, etqu’il ait voulu que ses disciples fassent de même. Cela ne l’a pas empêchéde laisser s’introduire, dans certains domaines, un message moins"orthodoxe" du respect des mitswoth.

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 Au niveau des sources talmudiques, l’idée est présentée de la manièresuivante (Chabbath 116a), que nous rapportons en nous référant à latraduction donnée dans l’Evangile du Ghetto :

Imma Salomé, femme de rabbi Eli‘ézer et sœur de rabban Gamliel, avaitpour voisin un philosophe (Rachi : "Un hérétique") ; il était réputé pour sonincorruptibilité. Ils voulurent le tourner en dérision : elle lui apporta unelampe d’or et, se présentant à lui, lui dit :

" Je veux qu’on m’attribue ma part des biens familiaux (alors que ses frèresla revendiquaient) !

 – Qu’il en soit ainsi ! dit le philosophe.

 – Il nous est prescrit : la fille n’héritera pas à la place du fils !

 – Depuis le jour où vous avez été exilés de vos terres, la Tora de Moché estdevenue périmée et l’Evangile (‘Avon guilyon) a été donné, où il est écrit : lefils et la fille auront les mêmes droits à l’héritage !"

Le lendemain, Rabban Gamliel se présenta chez ce sage, amenant un ânede Libye. "Je suis allé à la fin du ‘Avon guilyon. Il y est écrit, dit le philosophe: Moi, ‘Avon guilyon, je ne suis pas venu pour mettre fin à la Tora de Moché

mais pour la compléter. Il est écrit dans celle-ci : la fille n’héritera pas à laplace du fils.

Imma Salomé lui dit : " Ta lumière brille comme le candélabre "…

Rabban Gamliel lui dit : " L’âne est venu, et a brisé le candélabre… " 

Deux conclusions sont à tirer de cette anecdote : le premier est le fait quenos sages rapportent eux aussi que l’esprit des Evangiles était de ne pasvouloir changer la Tora. Mais le second message est qu’une religion

quelconque, si elle n’est pas basée sur des règles immuables ettranscendantes, prend immédiatement le risque d’être ballottée par vents etmarées, selon les intérêts et les passions du moment. C’est ce qui, en unmot, va se passer avec le Christianisme au cours des siècles à venir  !

Déjà du temps des richonim, le Rachbatz fait remarquer que Jésus affirmaitne pas être venu changer quoi que ce soit à la Tora. Il rapporte des preuves

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: après le Sermon sur la Montagne, il a guéri un metsora’ (maladiecorrespondant peut-être à la lèpre) – non sans l’inviter à se rendre chez unkohen pour que soit fait ce que la Tora exige dans un pareil cas.

Les seuls changements que Jésus préconise vont dans le sens d’unalourdissement de la Tora, condamnant à mort même l’injure envers autrui,ou parlant d’adultère même quand une personne convoite la femme de sonvoisin.

Les disciples témoignent eux-mêmes qu’il a été tué parce qu’il affirmait êtreun fils de D. et un Messie, et non parce qu’il avait rejeté la Tora. Après samort, les disciples ont continué à pratiquer les obligations de la Tora.Cependant, précise cet auteur, ils ont prêché en faveur d’une nouvelle foi

auprès des Gentils, désirant les ramener à une formule de Bené Noa‘h,ainsi que le fera bien plus tard le rav Benamozeg avec Aimé Pallière – touten conservant pour eux-mêmes le respect intégral des lois juives. Telle est,lance le Rachbatz, l’idée de fond du Concile de Jérusalem, la premièreréunion plénière des communautés chrétiennes : le problème qui s’est poséà eux à l’époque était de savoir comment guider les non-Juifs. Certainspensaient que seuls ceux qui sont circoncis et qui respectent les mitswothpeuvent obtenir leur salut, mais la conclusion a été que les non-Juifsattendaient eux aussi d’être admis dans la Chrétienté, et que pour eux ilfallait être plus souple et les instruire à suivre les sept mitswoth de Noa‘h,

sans plus. Evoquant l’immersion dans un miqwé, le même auteur faitremarquer qu’une telle conversion sans circoncision ressemble à ce qui estproposé dans le cadre de la Halakha à un guer tochav , c’est-à-dire à celuiqui ne fait que prendre sur lui les sept mitswoth noa‘hides sans devenir juif –ce qui serait donc le système proposé à ces Gentils par les premiersChrétiens juifs. Par la suite, ces idées directrices ont été abandonnées.

Quant aux Apôtres, précise le Rachbatz, ils ne semblent pas avoir été d’unniveau très élevé de connaissances en matière de Tora : on trouve dans les

Evangiles des erreurs grossières ! Exemple : combien d’années a duré lafamine du temps du prophète Elie ? Selon la Bible (Melakhim I,18,1), moinsde trois ans ; selon les Evangiles, plus de trois ans. Les disciples de Jésusont affirmé qu’Avraham a été enterré dans le champ acheté auprès de…Chekhem fils de ‘Hamor (transaction qui ne s’est réalisée qu’avec Ya‘aqov).Ils parlent d’un verset qui aurait été dit à propos de Jérémie, concernant uneaffaire de trente chéqels, mais ce verset est dans Zacharie (11,13 – cf.

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Jérémie 18,2). Pire encore : un homme a demandé à Jésus quelle est lapremière obligation de la Tora, et il lui a répondu : " Ecoute Israël, etc., tuaimeras l’Eternel ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes

 pensées et de tous tes moyens " – se trompant dans l’un des versets lesplus connus de la Tora ! Tout cela est fort gênant !

En fait, conclut le Rachbatz, " il ressort clairement de toutes ces preuvesqu’il ne voulait pas aller à l’encontre de la Tora et qu’il ne voulait pas se fairepasser pour une divinité, son erreur consistant dans le fait qu’il se prenaitpour le Messie, et à sa mort, son projet s’est effondré. La diffusion de sacroyance a passé d’erreur en erreur, ce à quoi se sont ajoutés les efforts deses disciples en vue d’attirer vers sa foi des non-Juifs, et ce en employantdes moyens que Jésus n’avait pas ordonnés et auxquels il n’avait jamais

pensé… "r