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4S160 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. CONCLUSION. La récupération fonctionnelle du genou entraîne la réacquisition de la gestion de l’équilibre à partir de l’articulation de cheville, permettant ainsi le développement de stratégies sensorimotrices anticipatoires, stables et efficaces. 296 Quelle flexion donner au genou lors du perçage des tunnels fémo- raux par la porte antéromédiale lors de la reconstruction anatomi- que du LCA à deux faisceaux ? Claude ABI SAFI *, Georges BASDEKIS, Pascal CHRISTEL OBJECTIF. Lors de la reconstruction anatomique du LCA à deux faisceaux, le perçage des tunnels fémoraux par la porte antéromédiale (AM) a été proposé comme solution alternative à la technique transtibiale. Le but de ce travail est de déterminer la flexion optimale à utiliser pour percer les tunnels AM et postéro- latéral (PL). MÉTHODES. Sous contrôle arthroscopique, le LCA a été excisé sur 16 genoux de cadavres et des broches guides ont été mises en place au centre du faisceau AM par la porte cutanée AM, successivement à 90°, 110°, 130° puis laissées en place. Le même point d’entrée a été utilisé pour toutes les broches. La même procédure a été utilisée pour la broche guide PL. Le centre du faisceau PL a été marqué puis des broches guides ont été mises en place à 90°, 110° et, 130°. Les pièces ont été radiogra- phiées de face, de profil et en incidence d’échancrure. L’orienta- tion des broches a été mesurée sur les différentes incidences ainsi que leur longueur intra osseuse directement sur les spéci- mens. Une analyse de variance a été effectuée (Duncan’s multi- ple range test). RÉSULTATS. Broches AM : dans le plan sagittal l’augmenta- tion de la flexion entraîne une horizontalisation de la broche. Par rapport à l’axe longitudinal du fémur les angles sont de 12,6 ± 3,5°, 32 ± 3,5°, et 48,6 ± 5,7° pour 90°, 110° et 130°. Toutes les différences sont significatives. La broche à 90° se trouve en moyenne à 2 mm de la cortical postérieure. Dans le plan frontal l’augmentation de la flexion s’accompagne aussi d’un horizonta- lisation mais sans différences significatives. Sur l’incidence d’échancrure avec la flexion les broches deviennent plus vertica- les sans différence significative. La position horaire moyenne du point d’entrée des broches AM est de 10 h 21 ± 0 h 31. La lon- gueur intra osseuse des broches est significativement moindre à 90° (27 ± 9 mm) qu’aux autres angles (39 ± 4,1 mm). Broches PL : dans le plan sagittal les broches deviennent plus horizontales avec la flexion : 68,9 ± 19,9°, 50,4 ± 11,6°, 31,3 ± 12,3° pour 90°, 110° et 130°. Toutes les différences sont signi- ficatives. Dans le plan frontal l’augmentation de la flexion s’accompagne aussi d’un horizontalisation mais avec une diffé- rence significative entre 90° et 130°. Sur l’incidence d’échan- crure avec la flexion les broches deviennent plus verticales : 22 ± 8,2°, 28,3 ± 6,7° et 35,9 ± 6,2°. Toutes les différences sont significatives. La position horaire moyenne du point d’entrée est 09 h 00 ± 0 h 12. La longueur intra osseuse des broches ne change pas. Le point de sortie des broches sur la face latérale du fémur par rapport à l’insertion du ligament collatéral est situé à 0,1 ± 6,6 mm, 6,4 ± 6,4 mm et, 9,2 ± 2,4 mm pour 90°, 110° et, 130°. La différence entre 90° et 130° est significative. CONCLUSION. À 130° de flexion, l’obliquité extrême du tunnel AM par rapport à l’échancrure intercondylienne résulte dans des contraintes très élevées sur la paroi antérieure du tunnel fémoral et sur la greffe à son entrée dans le tunnel avec risque d’élargissement ultérieur. À 90° la longueur intra osseuse de la broche est très courte avec de plus un risque d’effondrement de la paroi postérieure du tunnel lors de son perçage. À 110°, la sor- tie de la broche PL risque d’endommager l’insertion du ligament collatéral latéral avec aussi un risque d’effondrement de la paroi postérieure du tunnel. Ainsi, nous recommandons d’utiliser un angle de 110° pour la mise en place de la broche AM et 130° pour la broche PL. 297 Quantification informatisée de la puissance des muscles de la coiffe des rotateurs de l’épaule (étude prospective sur 40 cas) François BONNEL *, François CANOVAS, Catherine CYTEVAL, Christophe BONNEL, Stéphane CHEMOUNY, Frédéric BANÉGAS L’évaluation clinique de la puissance des muscles de l’épaule est globale. Les méthodes utilisant le cybex aboutissent à un rap- port de puissance entre plusieurs groupes musculaires. Notre but était de quantifier in vivo par informatique la puis- sance (PCSA : Physiological Cross-Sectional Area) spécifique des muscles supra-épineux, infra-épineux et sub-scapulaire. INTRODUCTION. Nous avons analysé 40 examens d’épau- les anonymisés (15 par tomodensitométrie, 25 par IRM) chez des patients indemnes de toute lésion articulaire (explorés pour un traumatisme viscéral ou lésion vasculaire). Les patients étaient âgés de 25 à 50 ans (30 hommes et 10 femmes). MÉTHODE. Chaque examen radiographique (format DICOM) était analysé par un logiciel spécifique d’analyse d’images (Myrian expert) avec segmentation de chaque muscle. La segmentation était manuelle semi automatique. Chaque seg- mentation avait une durée de 1’30 à 2’. L’échographie réalisée avec l’évaluation des angles de pennation des fascicules muscu- laires par rapport à l’aponévrose et les deux paramètres obtenus volume et section déterminait la puissance (PCSA). RÉSULTATS. Le volume du supra-épineux était de 30 ml + /- 3 pour les hommes et 28 ml + /- 2 pour les femmes, la puissance * Didier Mainard, Service de Chirurgie Orthopédique, Traumatologique et Arthroscopique, Hôpital central, 29, avenue de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy. * C Abisafi c/o P Christel, IAL Nollet, 23, rue Brochant, 75017 Paris.

297 Quantification informatisée de la puissance des muscles de la coiffe des rotateurs de l’épaule (étude prospective sur 40 cas)

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4S160 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

CONCLUSION. La récupération fonctionnelle du genouentraîne la réacquisition de la gestion de l’équilibre à partir del’articulation de cheville, permettant ainsi le développement destratégies sensorimotrices anticipatoires, stables et efficaces.

296 Quelle flexion donner au genoulors du perçage des tunnels fémo-raux par la porte antéromédialelors de la reconstruction anatomi-que du LCA à deux faisceaux ?

Claude ABI SAFI *, Georges BASDEKIS,Pascal CHRISTEL

OBJECTIF. Lors de la reconstruction anatomique du LCA àdeux faisceaux, le perçage des tunnels fémoraux par la porteantéromédiale (AM) a été proposé comme solution alternative àla technique transtibiale. Le but de ce travail est de déterminer laflexion optimale à utiliser pour percer les tunnels AM et postéro-latéral (PL).

MÉTHODES. Sous contrôle arthroscopique, le LCA a étéexcisé sur 16 genoux de cadavres et des broches guides ont étémises en place au centre du faisceau AM par la porte cutanéeAM, successivement à 90°, 110°, 130° puis laissées en place. Lemême point d’entrée a été utilisé pour toutes les broches. Lamême procédure a été utilisée pour la broche guide PL. Le centredu faisceau PL a été marqué puis des broches guides ont étémises en place à 90°, 110° et, 130°. Les pièces ont été radiogra-phiées de face, de profil et en incidence d’échancrure. L’orienta-tion des broches a été mesurée sur les différentes incidencesainsi que leur longueur intra osseuse directement sur les spéci-mens. Une analyse de variance a été effectuée (Duncan’s multi-ple range test).

RÉSULTATS. Broches AM : dans le plan sagittal l’augmenta-tion de la flexion entraîne une horizontalisation de la broche. Parrapport à l’axe longitudinal du fémur les angles sont de 12,6± 3,5°, 32 ± 3,5°, et 48,6 ± 5,7° pour 90°, 110° et 130°. Toutesles différences sont significatives. La broche à 90° se trouve enmoyenne à 2 mm de la cortical postérieure. Dans le plan frontall’augmentation de la flexion s’accompagne aussi d’un horizonta-lisation mais sans différences significatives. Sur l’incidenced’échancrure avec la flexion les broches deviennent plus vertica-les sans différence significative. La position horaire moyenne dupoint d’entrée des broches AM est de 10 h 21 ± 0 h 31. La lon-gueur intra osseuse des broches est significativement moindre à90° (27 ± 9 mm) qu’aux autres angles (39 ± 4,1 mm).

Broches PL : dans le plan sagittal les broches deviennent plushorizontales avec la flexion : 68,9 ± 19,9°, 50,4 ± 11,6°, 31,3± 12,3° pour 90°, 110° et 130°. Toutes les différences sont signi-ficatives. Dans le plan frontal l’augmentation de la flexions’accompagne aussi d’un horizontalisation mais avec une diffé-

rence significative entre 90° et 130°. Sur l’incidence d’échan-crure avec la flexion les broches deviennent plus verticales :22 ± 8,2°, 28,3 ± 6,7° et 35,9 ± 6,2°. Toutes les différences sontsignificatives. La position horaire moyenne du point d’entrée est09 h 00 ± 0 h 12. La longueur intra osseuse des broches nechange pas. Le point de sortie des broches sur la face latérale dufémur par rapport à l’insertion du ligament collatéral est situé à0,1 ± 6,6 mm, 6,4 ± 6,4 mm et, 9,2 ± 2,4 mm pour 90°, 110° et,130°. La différence entre 90° et 130° est significative.

CONCLUSION. À 130° de flexion, l’obliquité extrême dutunnel AM par rapport à l’échancrure intercondylienne résultedans des contraintes très élevées sur la paroi antérieure du tunnelfémoral et sur la greffe à son entrée dans le tunnel avec risqued’élargissement ultérieur. À 90° la longueur intra osseuse de labroche est très courte avec de plus un risque d’effondrement dela paroi postérieure du tunnel lors de son perçage. À 110°, la sor-tie de la broche PL risque d’endommager l’insertion du ligamentcollatéral latéral avec aussi un risque d’effondrement de la paroipostérieure du tunnel. Ainsi, nous recommandons d’utiliser unangle de 110° pour la mise en place de la broche AM et 130°pour la broche PL.

297 Quantification informatisée de lapuissance des muscles de la coiffedes rotateurs de l’épaule (étudeprospective sur 40 cas)

François BONNEL *, François CANOVAS,Catherine CYTEVAL, Christophe BONNEL,Stéphane CHEMOUNY, Frédéric BANÉGAS

L’évaluation clinique de la puissance des muscles de l’épauleest globale. Les méthodes utilisant le cybex aboutissent à un rap-port de puissance entre plusieurs groupes musculaires.

Notre but était de quantifier in vivo par informatique la puis-sance (PCSA : Physiological Cross-Sectional Area) spécifiquedes muscles supra-épineux, infra-épineux et sub-scapulaire.

INTRODUCTION. Nous avons analysé 40 examens d’épau-les anonymisés (15 par tomodensitométrie, 25 par IRM) chezdes patients indemnes de toute lésion articulaire (explorés pourun traumatisme viscéral ou lésion vasculaire). Les patientsétaient âgés de 25 à 50 ans (30 hommes et 10 femmes).

MÉTHODE. Chaque examen radiographique (formatDICOM) était analysé par un logiciel spécifique d’analysed’images (Myrian expert) avec segmentation de chaque muscle.La segmentation était manuelle semi automatique. Chaque seg-mentation avait une durée de 1’30 à 2’. L’échographie réaliséeavec l’évaluation des angles de pennation des fascicules muscu-laires par rapport à l’aponévrose et les deux paramètres obtenusvolume et section déterminait la puissance (PCSA).

RÉSULTATS. Le volume du supra-épineux était de 30 ml + /- 3pour les hommes et 28 ml + /- 2 pour les femmes, la puissance

* Didier Mainard, Service de Chirurgie Orthopédique,Traumatologique et Arthroscopique, Hôpital central,

29, avenue de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy.

* C Abisafi c/o P Christel, IAL Nollet,23, rue Brochant, 75017 Paris.

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S161

était de 4,5 cm2 pour les hommes, et 4,2 cm2 pour les femmes.Le volume du muscle sub-scapulaire était de 121 ml + /- 2 pourles hommes, et 119 ml + /- 3 pour les femmes, la puissance étaitde 9,60 cm2 pour les hommes et 9,40 cm2 pour les femmes. Levolume du muscle infra-épineux était de 85,21 ml + /- 4 pour leshommes et 83 ml + /- 2 pour les femmes, la puissance était de5,80 cm2 pour les hommes et 5,60 cm2 pour les femmes.

DISCUSSION. Les résultats obtenus permettaient de détermi-ner la hiérarchie objective des muscles de la coiffe anatomique.Les résultats publiés dans la littérature étaient basés sur des étu-des anatomiques de sujets de laboratoire. Nous n’avons pas notédans la littérature de travaux sur des sujets vivants. Les compa-raisons avec nos résultats montraient une sous évaluation desvaleurs musculaires en rapport avec la conservation musculairespar le formol.

CONCLUSION. Il sera possible dans le futur d’intégrer lesrésultats avec ceux obtenus par des méthodes globales. La notiond’atrophie musculaire pourra trouver un chiffrage précis objectif.La prise en compte de ces résultats ouvre une nouvelle voie dansl’évaluation pré et postopératoire des résultats dans le cadre dusuivi des patients.

298 Validation d’un banc d’essai pourl’analyse expérimentale de l’articu-lation du genou

Xavier BONNET *, Sandra BERGONNIER,Charaf AZMY, François GABRIELLI, Wafa SKALLI

INTRODUCTION. La connaissance de la cinématique articu-laire normale du genou et particulièrement celle de l’articulationfémoro-patellaire est indispensable à l’évaluation d’implantsprothétiques. Cependant, une mesure précise est nécessaire enparticulier pour l’analyse de la cinématique patellaire. L’objectif

de cette étude est de proposer un nouveau montage expérimentalpour l’analyse de l’articulation du genou et de valider sa perti-nence en terme de précision et incertitudes.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Huit pièces anatomiques nonembaumées de genoux sains ont été testées sur un montage àfémur fixe et tibia libre. Pour cela, un déplacement est appliquéau tendon quadricipital et un effort de rappel à l’extrémité distaledu tibia afin de recréer le mouvement de flexion-extension. Lesuivi cinématique des articulations fémoro-tibiale et fémoro-patellaire est obtenu par un système optoélectronique infrarougeaprès acquisition de la géométrie osseuse et de la position demarqueurs à partir de stéréoradiographies couplées à un logicielspécifique de reconstruction tridimensionnelle. Les repères per-mettant l’interprétation de cette cinématique sont calculés à par-tir des reconstructions des pièces anatomiques. L’incertitude liéeà la détermination de ces repères a été évaluée et son impact surla mesure cinématique a été estimé.

RÉSULTATS. Les essais sur huit genoux ont permis valider lebanc d’essai développé pour l’analyse expérimentale du genou etd’étudier la cinématique de l’articulation tout au long du mouve-ment de flexion-extension. Les incertitudes de mesure liées à laméthode utilisée sont inférieures à 0,2° en rotation (1 SD) etinférieures à 0,9 mm en translation (1 SD) pour le tibia et sontinférieures à 0,2° en rotation (1 SD) et 0,6 mm en translation(1 SD) pour la patella. L’analyse quantitative est complétée parune animation permettant de visualiser d’éventuelles anomaliessous différents angles.

DISCUSSION. Ce protocole couplant imagerie tridimension-nelle et suivi cinématique permet d’observer en temps réelles pièces osseuses tout au long de l’essai. Le banc d’essai in vitropermet d’obtenir une cinématique fémoro-patellaire et tibiale enaccord avec les données de la littérature. L’observation permettrade mieux comprendre et d’objectiver les éventuelles anomaliescinématiques au niveau de l’articulation fémoro-patellaire.

CONCLUSION. Cette évaluation expérimentale combinantgéométrie osseuse et suivi cinématique propre à l’articulationpourra permettre l’évaluation objective d’implants et la valida-tion de modèles en éléments finis personnalisés du genou.

* François Bonnel, Service d’orthopédie 3,Hôpital Lapeyronie, Intrasense, Rond-point Franklin,

34000 Montpellier.

* Xavier Bonnet, Laboratoire de Biomécanique, ENSAM, CNRSUMR 8005, 151, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris.