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SOUS LA PROTECTION DE LA SAINTE FAMILLEAprès le synode, il est bon de revenir contempler la sainte Famille à Bethléem. Ce fut la

grâce des bergers qui, à l’appel de toute la milice céleste, s’empressèrent d’aller voir ce qui leur avait été dit. Et ils vinrent à la grotte avec empressement, et ils virent Marie, Joseph et l’Enfant couché dans une mangeoire. La sainte Église est appelée encore et toujours à contempler ce mystère, véritable don de Dieu, famille en vérité selon la sagesse et la bonté de Dieu. Saint Jean-Paul II, dans Familiaris Consortio, a!rme que « c’est dans la sainte Famille, cette Église miniature par excellence, que toutes les familles doivent trouver leur reflet… Elle est donc le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes ». Et si cette sainte Famille est le prototype des familles chrétiennes, c’est qu’elle est une vraie famille, ce que saint Jean-Paul II démontre dans l’exhortation apostolique Redemptoris Custos en s’appuyant sur saint "omas d’Aquin1 et saint Augustin2. D’où, encore une fois, la primauté de la contemplation, l’urgence toujours actuelle d’ouvrir les yeux à la lumière qui divinise, selon l’expression de saint Benoît. Et cette urgence est soulignée par la grâce qui découle de la sainte Famille. La famille humaine est attaquée, a redit le Pape François. Elle a des ennemis à l’extérieur et à l’intérieur, et c’est pourquoi elle a besoin de la force qui vient d’en haut. Le bienheureux Paul VI n’a pas hésité à dire que « tandis que le couple d’Adam et Ève fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, 1. Saint "omas d’Aquin, Somme de théologie, IIIa, q. 29, a. 2.2. Saint Augustin, Contra Faustum, XXIII, sqq.

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La sainte Famille, modèle offert à toutes les familles

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celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre3 ». Donc, ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu malgré les troubles qui envahissent nos cœurs, parce que le Seigneur aime la famille et qu’Il a « commencé son œuvre de salut par cette sainte Famille où se manifeste sa toute-puissante volonté de purifier et sanctifier ce sanctuaire de l’amour et ce berceau de la vie4 ».

Les esprits sont troublés après ce synode sur la famille. Et je pense qu’il est juste de s’in-quiéter, mais pas trop. Méfions-nous aussi du synode des médias. On peut lire dans la presse de nombreux procès d’intention faits au Saint-Père, pour la plupart défavorables. Il y a de quoi perdre confiance et ressentir de la colère. Il y a même de quoi perdre la charité envers le Pape François. Et c’est là que nous devons réagir par le haut. Sursum corda, nous dit la liturgie. Le discours du Saint-Père à la fin du synode est bon malgré les étiquettes données aux « tentés ». Il y a eu d’excellentes interventions de pasteurs et je pense à celle de Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, qui garde la doctrine et la compassion. Après cela, tout le reste, qui est objectivement angoissant, doit nous inviter à la prière. Les théologiens ont travaillé, des évêques ont parlé, des cardinaux ont résisté. Que voulez-vous faire de plus ? Prier et redoubler de charité envers le Saint-Père tout simplement en priant pour lui. Faire comme l’Église primi-tive qui priait d’un seul cœur pour Pierre en prison, et celui-ci fut libéré par un ange. Il y a le synode des mass media, il y a le synode de la communion des saints. Prions donc avec ferveur et générosité pour le Saint-Père, qui a spécialement besoin de l’aide du Saint-Esprit.

† F . Louis-Marie, #. $. %.,abbé

CHRONIQUE DU MONASTÈRELundi 11 août : Le frère de Père Abbé, Paul de Geyer, nous explique le fonctionnement de l’OTAN.Vendredi 15 août, Assomption de Notre-Dame : Le virtuose Simone Pedroni est revenu à l’orgue, avec un riche programme classique. — Nous quêtons pour les chrétiens irakiens, victimes du terrorisme islamique.Lundi 18 août : Père François-de-Sales prêche chez les moniales une retraite pour 18 jeunes filles, secondé par la maîtresse des novices.

Mercredi 20 août : Retraite annuelle pour 11 prêtres du district de France de la Fraternité Saint-Pierre. L’abbé Ribeton (supérieur) et l’ab-bé Coë&et nous expliquent les projets actuels de leur société. Quant au prédicateur, un carme de Toulouse, le Père Philippe Raguis, il se réjouit que sa province d’Avignon-Aquitaine recrute bien. Samedi 23 août : L’abbé Jean-Baptiste Armnius nous a amené une douzaine de jeunes de Sar-celles, que Père Abbé met au défi (relevé) de savoir par cœur le prologue de l’évangile selon saint Jean. Dimanche 31 août : Conférence de Père Abbé sur le dialogue islamo-chrétien, appuyée sur un

3. Bienheureux Paul VI, Allocution aux Équipes Notre-Dame, 4 mai 1970.4. Ibid.

Nos hôtes de Sarcelles

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travail de Marie-"érèse et Dominique Urvoy. Selon l’islam, Dieu aime-t-il les hommes ? Et les hommes peuvent-ils aimer Dieu ? Pas pour la majorité des tendances musulmanes.Mercredi 3 septembre : Notre curé, l’abbé Savoldelli, vient nous confier ses e&orts pour développer l’adoration et les cellules paroissiales d’évangélisation. Dimanche 7 septembre : À l’Institution Saint-Louis, réunion de rentrée pour les professeurs et les pa-rents d’élèves. — À l’abbaye, reprise des cours dominicaux de doctrine pour les laïcs. Mardi 9 septembre : 32 élèves de Première du groupe scolaire Saint-Dominique (Le Pecq) suivent une retraite prêchée par le chanoine Guimbretière et Père François-de-Sales. — Nouvelle lecture le midi : Missionnaire intrépide, Mgr Paul Seitz, de Dom Jean-Louis de Robien.Mercredi 10 septembre : Notre postulant de la promotion 2014 nous arrive de l’Ontario : Michel-René est agriculteur, menuisier et… pianiste. Mercredi 17 septembre : Père Raphaël et Père Germain ont visité les nouveaux rayonnages de la biblio-thèque de l’abbaye de Randol. Puis la veuve d’un ami défunt leur a donné de nombreux livres. Enfin les bénédictines de Jouarre leur ont fait cadeau de leurs anciens livres de chœur. Jeudi 18 septembre : Père Côme et Frère Jean-Cassien explorent le sous-sol, où un embrouillamini de fils électriques et de tuyaux se faufile dans des gaines secrètes qu’il faut pister et reproduire sur un plan : des semaines de travail en perspective !Dimanche 21 septembre : Père Abbé, Père Côme et Père Odon sont à Bollène pour le millénaire de la collégiale restaurée, et inaugurée à l’occasion de la journée du patrimoine au cours d’une messe célébrée dans la forme extraordinaire par le curé, l’abbé Emmanuel Berger, et où Père Abbé donne le sermon. — Ici, conférence de bénévoles de « SOS Chrétiens d’Orient », de retour d’Irak et de Syrie, où ils ont secouru des chrétiens victimes des terroristes musulmans. Lundi 22 septembre : Début des vendanges : toute la communauté cueille la « roussane », puis la trie soigneusement, non sans totaliser 3 tonnes de raisin.

Samedi 27 septembre : Frère Pierre a dit au revoir aux novices du Barroux, car Père Hubert et Frère Marie passent le prendre pour le noviciat de La Garde, nouvellement érigé par Père Abbé.

Avant d’être transportée jusqu’à la cave, chaque grappe est soigneusement cueillie et triée à la main

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Dimanche 28 septembre : Le week-end de rentrée du Chapitre Sainte-Madeleine regroupe 35 partici-pants sur le thème de l’année : « Être témoin du Christ ». Lundi 29 septembre : Les Pères Hugues, Basile et Luc partent avec Dom Cazelle (de Fontgombault) loger chez les Carmes de Montpellier, pour suivre non loin de là une session pédagogique d’Élisabeth Nuyts. — Au Barroux, après cinq autres heures de vendanges, on obtient 10 tonnes de raisin, en vue d’une cuvée de rosé.

Mardi 30 septembre : Notre Frère oblat Marie-Joseph Bleau, prêtre cana-dien, pèlerin en France et à Rome pour son jubilé d’or sacerdotal, nous livre ses souvenirs émus sur Dom Gérard. Lundi 6 octobre : Père Abbé, Père Henri, Père Damien et Frère Grégoire sont de retour de Paris. Père Damien participait aux 50 ans d’Una Voce, célébrés par des conférences savantes et par deux messes de Mgr Aillet, samedi et dimanche, à Sainte-Jeanne-de-Chantal. — Père Henri, lui, intervenait à l’Atelier du Verbe, sur invitation de Mohammed Oudihat, de l’association « Caravane », destinée à la formation intellectuelle et morale des musulmans par l’étude de “sages”. Outre des écrits musul-mans, ce groupe lit de manière suivie ceux de penseurs chrétiens : Saint-Exupéry, André Charlier, Charles Péguy, etc.Jeudi 9 octobre : Début de la retraite pour 21 oblates et 11 oblats, prêchée par Père Germain et Père Damien.

Dimanche 12 octobre : Le Père André Soullier, ordonné le 27 septembre dans son abbaye canoniale de Lagrasse, célèbre une première messe. Son homélie sur l’essence du sacerdoce se fonde sur Graham Greene, La Puissance et la Gloire.Lundi 13 octobre : Mgr Cattenoz chante la messe pour les 25 ans de la dédicace de notre abbatiale.

Son sermon, émaillé de souvenirs personnels sur l’abbaye de Fontenay, souligne l’importance de la beauté des églises. Notre archevêque nous confiera ensuite la grave épreuve de santé de son vicaire général honoraire. Il évoque le sy-node sur la famille, et commente la béatifica-tion toute proche de Paul VI. Puis il annonce vouloir replacer la collation de la confirmation à l’âge de raison, 7 ans. Il réintroduira cette dis-cipline traditionnelle, pour la forme extraordi-naire, le 13 juin 2015. Samedi 18 octobre : Père Prieur revient de la session organisée au Centre Saint-Jean-de-la-Croix, à Mers-sur-Indre dans le Berry, autour

du Père Max Huot de Longchamp, pour les maîtres ou maîtresses des novices de Solesmes, Saint-Benoît-sur-Loire, Kergonan, Draguignan (dominicaines du Saint-Esprit), Jouques, Le Barroux, et Sainte-Marie de La Garde. — Père Damien, lui, suivait à Solesmes des cours de sémiologie grégo-rienne. Lundi 20 octobre : Retraite de 31 prêtres de l’Institut du Christ-Roi. Cette société de vie apostolique, dont le séminaire est à Gricigliano (diocèse de Florence), rayonne en France, aux États-Unis, en Ir-lande, au Gabon (où elle construit une église)…Mercredi 22 octobre : Grâce aux soins presque maternels de nos frères oléiculteurs, nos oliviers n’ont pas trop sou&ert de la « mouche » et notre récolte s’annonce abondante. Néanmoins on prévoit une hausse (nationale) des prix de l’huile d’olive pour 2015. — Un violent mistral, ranimant les braises

Le Père Bleau et Frère Etienne

Mgr Cattenoz célèbre la messe anniversaire de la dédicace de notre église abbatiale

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d’un feu mal éteint, déclenche dans les bois et autour de la maison d’amis, près de l’Institution Saint-Louis, un énorme incendie que 250 pompiers, aidés de « Canadairs », n’arrivent à maîtriser qu’à 23 heures. Bilan : 44 hectares touchés par le feu.

F. Basile

LA VIE MONASTIQUE À LA GARDE

Chers amis,« Il faut regarder la mémoire du passé », dit un philosophe contemporain. En cette fin

d’année, venez, ouvrons le « livre des chroniques » de Sainte-Marie de la Garde et, ensemble, regardons…

Lundi 8 septembre : Début des travaux en vue de l’agrandissement de notre réfectoire. Quatre ou cinq ouvriers de l’entreprise Antonioli s’af-fairent aujourd’hui au décaissement du sous-sol. Héros du jour ? Le marteau piqueur !Lundi 15 septembre : Le chantier avance bien. La cheminée est, pour un temps, démontée. On étaye les poutres maîtresses, et les murs intérieurs sont peu à peu démolis.Samedi 4 octobre : À midi, installés dans un réfectoire provisoire, nous faisons lecture de la

récente Lettre circulaire en vue de l’année dédiée à la vie consacrée, publiée par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, et intitulée « Réjouissez-vous… ». Un texte où s’entremê-lent forte exigence et lumineuse espérance.Lundi 6 octobre : Mgr Herbreteau vient nous donner le sermon de la Sainte-Foy, fête patronale de notre chapelle. A l’issue de la messe, notre évêque passe un temps convivial avec les frères, puis confie à notre Père Prieur quelques intentions de prière pour son diocèse. — L’après-midi, à l’aide de son vibreur, un voisin procède à la « secousse » de nos noyers devenus adultes. Quant aux frères, armés de leurs filets, ils suivent à pas cadencés le tracteur et travaillent au ramas-sage. Cinq heures de joyeux labeur, et une bonne tonne récoltée.Lundi 13 octobre : Arrivée de trois toupies, d’un camion pompe, et la dalle du nouveau réfec-toire est coulée. Il faut désormais attendre trois semaines de séchage avant de carreler la pièce. Mais la liste des autres travaux à e&ectuer demeure longue, aucun risque d’ennui !Vendredi 17 octobre : Le nouvel ameublement du magasin satisfait nos portiers et libraire, mais sur-tout nos fidèles. Un espace simple et lumineux, qui tâche de répondre aux exigences du bon accueil tel que réclamé par la Règle de saint Benoît.Dimanche 19 octobre : Notre Père Abbé, venu

Travaux d’agrandissement du réfectoire

Arrivée du béton

Des rangements tout neufs à la librairie

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pour la circonstance, remet le scapulaire à notre Frère Philippe Néri, et reçoit trois professions d’oblats. Une grâce nouvelle accordée à la communauté.Samedi 25 octobre : Premières vêpres du Christ-Roi, où Yves-Marie entre au Noviciat. Il y rejoint notre Frère Pierre.Mercredi 29 octobre : M. l’abbé Camiade, vicaire général du diocèse et professeur de théologie spirituelle à l’Institut catholique de Toulouse, nous présente son dernier livre. Le thème ? L’obéissance ! Sujet si peu traité de nos jours, et pourtant si évangélique, pour ne pas dire monastique ! « Écoute, ô mon fils… »

Tout en refermant le « livre des chroniques » du Monastère, une pensée me vient. Chaque soir, dans ce grand cahier chargé de sauvegarder notre histoire monastique et familiale, notre Frère Marie enregistre les faits dans l’ordre chronologique, avec une fidélité à toute épreuve. Mais moi, mais nous tous, comment accueillons-nous le temps qui passe ? Comme « le temps favorable, le temps du salut », le temps donné par le Père pour que nous en fassions un temps pour Lui ? La fin de l’année approche, le moment des bilans aussi. « Chaque matin, écrit le Père Faber, nous rencontrons un jour en marche vers l’éternité. Ce jour a beaucoup à nous dire, et beaucoup à entendre de nous. Le soir, il porte son récit à Dieu et sa parole est conservée jusqu’au jugement. » Chers amis, il nous faut garder le souvenir de la vie éternelle, la mémoire que nous serons jugés sur l’amour : prenons toujours le temps de nous en souvenir, avec un cœur gonflé d’espérance et de confiance.

F. Marc, prieur de Sainte-Marie de la Garde———— Monastère Sainte-Marie de la Garde — '()(* $+,-.-/,0110-20-34+,1+3 ————

www.jeconstruisunmonastere.com

LES LIEUX MONASTIQUES : le noviciatLettre d’un novice à son cousin

Nouvelle étape, mon cousin : je quitte le noviciat. Deux années se sont écoulées depuis mes vœux triennaux et j’entre en communauté. Ce n’est pas sans un petit serrement de cœur que je quitte mes co-novices et ce noviciat bien-aimé où, sous la conduite de notre Père Maître, j’ai passé ces cinq années de formation : « Qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères d’habiter en-semble ! », comme dit le psaume. Je ne pensais pas que je m’attacherais autant à la grande aile des novices dont les fenêtres donnent sur le mont Ventoux. Hélas, je ne verrai plus, depuis ma fenêtre, le soleil se lever dans les brumes qui descendent du géant du Vaucluse. Mais qu’importe ! Le vrai soleil n’est-il pas Jésus ? Et il s’est levé pour ne plus se coucher, au matin de sa Résurrection. Il règne désormais parmi les anges et les bienheureux, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Et d’où il nous appellera un jour à le rejoindre. Peut-être bientôt, qui sait ?

Cher noviciat, je te regretterai… mais il faut bien qu’un jour l’oiseau prenne son envol. Les novices ont profité d’un pique-nique pour donner un spectacle simple et édifiant à l’heureux partant. Ils ont eu la délicatesse de le consacrer à Fray Rafael, un jeune saint cistercien espagnol pour qui j’ai un faible.

Au fait, mon cousin, as-tu entendu parler de ce Frère Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938) ? Trop peu le connaissent.

Artiste et poète, plein de vie et de gaieté, il s’attire toutes les sympathies par son caractère franc et doucement moqueur. Sa jovialité constante n’empêche pas un grand sérieux dans ses études d’architecture à Madrid, sa vie de prière (messe matinale, oraison, chapelet) et la garde de sa pureté.

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Il a 22 ans. Il est habitué au confort, aux belles voitures et aux bons restaurants… quand, oh ! surprise, il décide de tout quitter pour la Trappe de San-Isidro-de-Dueñas, où l’attend une vie tout opposée à la sienne : dortoir collectif, hygiène précaire, nourriture sans agrément, travail physique pénible. « Si vous m’accueillez dans votre communau-té avec vos fils, écrit-il au Père abbé, soyez certain de recevoir seulement un cœur joyeux avec beaucoup d’amour de Dieu. Le monastère sera pour moi deux choses : d’abord un coin du monde où, sans entrave, je pourrai louer Dieu nuit et jour ; ensuite un purgatoire sur la terre où je pourrai me purifier et devenir saint… »

Sa mère et son père acceptent sa vocation au premier mot. Non sans grande sou&rance de part et d’autre. Raphaël est pourtant tout de suite pleinement heureux : « C’est ici, à la Trappe, que j’ai vu le plus de joies réunies… Chaque jour, je suis davantage content d’être moine trappiste ; cela n’a pas de prix. »

Sa vie semble désormais sur des rails, mais quelques mois su!sent à réduire le jeune novice débordant de santé à l’état d’un moribond. Les médecins diagnostiquent un fort diabète. De re-tour à la maison, il accepte tout : « Tu vois ? Je suis de nouveau ici… Dieu le veut ! » D’ailleurs sa santé se rétablit. Et il sent sa vocation inchangée. Il décide de repartir à la Trappe.

Beaucoup de ses amis ne le comprennent pas : « C’est du suicide ! » Pour eux, il écrit son Apo-logie du trappiste. « Dieu. Toujours Dieu. Uniquement Dieu. Il est tout et il remplit tout. Je suis à lui, il est ma fin et il est l’unique qui puisse me combler entièrement. Tout le reste est superflu et je n’en ai pas besoin. »

Mais comment concilier une telle vocation avec une maladie qui demande un suivi médical et une alimentation très spéciale ? L’humilité de Raphaël trouve une solution qu’il propose au Père abbé. Il retournera au monastère, mais comme oblat pensionné à l’infirmerie. Son père o&rira une certaine somme d’argent pour qu’il ne soit pas à charge à la communauté.

Une deuxième fois, Raphaël abandonne son confort, ses cigarettes, tant de personnes et de choses aimées ! (Cela se reproduira quatre fois en tout.)

Sa motivation : « Imagine-toi que tu es chez toi, malade, comblé de soins et d’attentions, presque infirme, inutile ; en un mot, incapable de te débrouiller par toi-même. Mais un jour tu vois passer Jésus en bas de ta fenêtre ; il te donne une place dans sa suite et te regarde avec ses yeux divins qui débordent d’amour, de tendresse, de pardon et te dit : pourquoi ne viens-tu pas à ma suite ?

« Que ferais-tu ?« Lui répondrais-tu par hasard : Seigneur, je te suivrai si tu me fournis un infirmier, pour te

suivre dans le confort et sans danger pour ma santé ?« Non. Si tu as vu la douceur du regard de Jésus, tu te lèves de ton lit ; et tu lui dis : Je viens

Seigneur, et peu m’importent mes maladies, ni la mort, ni le manger ou le dormir ; si tu veux bien de moi, je viens… »

Lorsque Frère Raphaël entre à la Trappe une dernière fois, à la mi-décembre 1937, il sait parfaitement ce qui l’attend dans la terrible solitude de l’infirmerie. Il accepte tout. Et il s’éteint, le 26 avril 1938, dans une grande sérénité à 27 ans, « modèle d’une réponse amoureuse et sans condition à l’appel du Christ » (Jean-Paul II).

Comprends-tu, mon cousin, que j’admire tellement ce parfait novice, qui nous prouve le mouvement en marchant : oui, il est possible de devenir un saint ! Et dans la joie ! Il ne manque que de vouloir y arriver vraiment.

Saint Raphaël Arnáiz Barón

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• POUR AIDER LES MOINES. Chèques à l’ordre de « Monastère Sainte-Madeleine »ou CCP 6413 65 A M+1$0,440 (Pour la Belgique : Pour la Suisse : .

Abbaye Sainte-Madeleine – 1201 chemin des Rabassières – 84330 LE BARROUXTél. : 04 90 62 56 31 – Fax : 04 90 62 56 05 – Notre site :

Demande cette grâce pour moi, mon très cher ami, car, dois-je te l’avouer, ma santé cause de nouveau quelques inquiétudes. Du noviciat, j’ai, en fait, directement emménagé à l’infirmerie…

Enfin, à la grâce de Dieu ! Et quoi qu’il arrive, mon cher : À DIEU ! À DIEU !Amice, vale !

Placidus, ton cousin qui t’embrasse.

NOTE DU CELLÉRIER

Les retraites et récollections pour messieurs prêchées à l’abbaye en )*56 auront lieu à ces dates :— récollection les )5 et )) février ;— retraite de saint Ignace (pour jeunes gens) du )5 au )' avril (prêchée par un prêtre de l’extérieur

et par un moine) ;— récollection les ) et 7 mai ;— retraite du 57 au 58 novembre.

La communauté sera elle-même en retraite annuelle du samedi 5( au samedi )' janvier )*56. La porterie et le magasin seront fermés pendant cette semaine. Nous comptons sur vos prières pendant ce temps privilégié afin que nous puissions toujours nous recentrer sur notre vocation de « veilleurs dans la nuit ». Et comme chaque année, l’hôtellerie sera fermée du ( janvier au ( février.

Pour oblitérer vos courriers, connaissez-vous le timbre réalisé depuis plusieurs années avec une photo de l’abbaye ? N’hési-tez pas à nous en commander (par planches de 7*) ; c’est une manière de mettre un message chrétien sur votre courrier et de faire connaître notre site internet à vos correspondants. Au tarif « Lettre » sans valeur faciale, il sera utilisable sans surcoût après la forte augmentation du prix des timbres prévue pour le début de l’année.

Pour vos cadeaux de Noël, pensez à faire découvrir nos vins à vos amis. Ils sont vendus le plus couramment en cartons de 5) bouteilles mais une o&re spéciale permet de recevoir nos quatre vins dans un carton panaché : le nouveau rosé (Saint-Alric), qui vient d’être mis en bouteille, nos deux vins rouges (Saint-Roman et Saint-Louis) et le blanc (Saint-Hilaire).

L’Institution Saint-Louis, collège situé au pied de l’abbaye, organise une journée portes ouvertes le samedi 5' mars )*56. En particulier pour tous ceux qui songent à y inscrire un enfant, c’est une ex-cellente occasion de mieux faire connaissance avec l’esprit du collège et son infrastructure. Institution Saint-Louis — (9* chemin des Rabassières — 8'77* Le Barroux — [email protected]

En ce début d’année )*56 nous allons changer de logiciel de gestion ; nous faisons tout pour que cela se passe au mieux, mais nous savons bien qu’un tel changement entraîne toujours quelques surprises. Il est donc possible qu’un peu de retard soit pris par notre secrétariat ou notre vente par correspondance début janvier, et nous vous prions par avance de nous en excuser.