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1 3 semaines en Polynésie Française

3 semaines à Tahiti

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Récit de voyage à Tahiti

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3 semaines en Polynésie Française

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PREAMBULE

Ca faisait des années que je rêvais d‟aller à Tahiti. Des années que je voulais voir le « Paradis ». En

plus, Charles, un très bon pote à moi qui y avait vécu quelques années, m‟en avait souvent parlé,

et ça avait vraiment l‟air génial. Alors, là, ça faisait un an que je n‟avais pas pris de vacances, et

Polo, un autre bon pote, vivait là bas, en tant que moniteur de plongée à Moorea. Le top, quoi.

Allez, hop, c‟est décidé, je pars en vacances là bas pour rejoindre Polo.

« Tu vas voir, ça va être ouf ! » me dit Polo. Bon, je me grouille de prendre mes billets d‟avion sur

Air Tahiti Nui (1500€, non remboursables).

Quelques temps avant mon départ pour la Polynésie, Polo m‟envoie un mail pour me dire qu‟il

s‟est embrouillé avec son boss, et que finalement il rentre en France plus tôt que prévu.

Comprendre : il ne sera plus là quand j‟arriverai en Polynésie. Super. Plus de logement, pas de

connaissances sur place, trop bien, quoi.

Je jette un œil aux hôtels : minimum 100€ la nuit, et ça monte jusque des prix stratosphériques

pour les bungalows sur l‟océan (genre 800€ la nuit o_O !). Je regarde les pensions : 50€ minimum.

Enfin bref, je voulais aller au paradis, et ça commence doucement à sentir la loose, tout ça. Je me

dis que je vais faire du camping : à 10€ la nuit, ça va le faire. C‟est pas que je ne puisse pas me

payer l‟hôtel, maintenant je ne suis plus étudiant et j‟ai un peu d‟argent, mais lâcher plus d‟un

mois de salaire dans des hôtels, ça me fait vraiment chier.

Mais heureusement, il y a le… CouchSurfing !

ET DIEU CREA LE COUCHSURFING…

Le CouchSurfing, c‟est un concept assez génial d‟hébergement gratuit pour les voyageurs, qui

découle sur un échange culturel, des rencontres, tout ça.

On s‟inscrit sur CouchSurfing.Org, et c‟est totalement gratuit. Vous logez quelqu‟un, et quelqu‟un

vous loge en retour (nul besoin que ce soit la même personne). C‟est aussi simple que ça, et c‟est

génial. Ca dépanne, ça permet une bonne introduction à la destination, ça permet de rencontrer

des gens, de ne pas être seul, tout ça.

Je cherche donc une âme charitable pour m‟accueillir à ma descente de l‟avion. Un certain Phil,

qui bosse dans l‟import-export à Tahiti, me dit que c‟est ok, il peut venir me chercher à l‟aéroport

de Faa‟a, et m‟héberger quelques jours. Je trouve un autre CouchSurfer sur Moorea. Après, je

verrai bien.

Tahiti, me voilà !

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MONTIGNY-LE-BRETONNEUX

Pour aller à Tahiti, je dois d‟abord m‟extraire de ma petite ville pourrie, Montigny-le-Bretonneux.

Direction l‟aéroport de Paris Charles de Gaulle, je dois y être de bonne heure le matin. Bon, je

sens l‟embrouille, de chez moi c‟est pas hyper simple, alors je vais dormir chez la coloc d‟un pote

qui habite sur la ligne B du RER, ça sera plus safe comme ça.

Je termine mon sac à la va-vite, je pars relativement chargé, sans manteau parce que je n‟ai pas

l‟intention de me trimbaler des vêtements chauds à Tahiti pendant 3 semaines. J‟ai bien raison,

mais je ne savais pas encore à quel point j‟allais en chier à mon retour dans le froid glacial de

décembre…

Enfin bref, je suis surmotivé, tellement que je pars une heure plus tôt sans m‟en rendre compte,

du coup je poireaute une plombe à l‟arrêt de bus, mais pas grave. J‟arrive chez la coloc de mon

pote, petite bouffe sympa, couché tôt, levé tôt, puis direction l‟aéroport de bon matin, bien aidé

par mon Google Phone en mode GPS et tout.

Paris -> LOS ANGELES

28 novembre.

J‟arrive à Charles de Gaulle de bonne heure, avant l‟enregistrement. Je suis encore un peu flippé

parce que j‟espère que j‟ai bien tous mes papiers, et notamment que je n‟aurai pas d‟embrouille

avec mon autorisation ESTA, nécessaire dès lors qu‟on foule le sol des Etats-Unis.

Mes papiers sont en règle et mon passeport aussi. Ca aussi c‟est une grande aventure, pour savoir

si votre passeport est en règle, allez ici :

http://www.office-tourisme-usa.com/UserFiles/File/Formalite.pdf

J‟enregistre mon énorme sac de rando, et me voilà officiellement sur le départ pour Tahiti .

De Paris à Los Angeles, il faut compter 12h30 d‟avion. C‟est long. Très long. Surtout lorsque

vous êtes assis à côté d‟un Tahitien très gentil mais hyper costaud, qui prend toute la place avec sa

carrure de rugbyman. Surtout qu‟en classe Moana, on n‟a vraiment pas beaucoup de place, comme

dans toutes les classes économiques.

Mais à part ça, Air Tahiti Nui c‟est vraiment classe : l‟Airbus A-340 est superbe avec ses couleurs

turquoises et ses fleurs de Tiare, les hôtesses sont belles, les Stewards sont beaux, la bouffe est

bonne, le service est nickel. Le gars à côté de moi est un gendarme, il a des supers prix, puisqu‟il

n‟a payé son billet A/R que 700€. Moi j‟ai payé 1500€ donc j‟ai un peu les boules, mais bon…

J‟entends mes premiers mots de Tahitien, c‟est vraiment bizarre comme langue, mais j‟aime bien

les sonorités.

Le plan de vol nous fait passer par l‟Angleterre, l‟Irlande, l‟Islande, le Groenland et le Canada. On

a à peine survolé l‟Atlantique. Nous n‟entrons dans l‟espace aérien des Etats-Unis que très tard,

via le Nord Ouest.

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LOS ANGELES

Pour la première fois de ma vie, j‟atterris aux Etats-Unis. Ca fait bizarre. Quelques instants plus

tôt, j‟ai vu miroiter l‟océan Pacifique pour la première fois. Ca va sûrement vous sembler

complètement stupide, mais, pour moi, c‟est quelque chose de voir cet océan. Enfin bref.

Il reste à passer l‟étape de la douane, avec les formalités et tout. Des affiches annoncent « Nous

promettons de vous traiter avec courtoisie, respect et dignité, car nous sommes le visage des

Etats-Unis ». Drôle d‟ambiance.

C‟est mon tour : photographie, prise de mes empreintes sur une machine électronique chelou, air

patibulaire du gars qui me dévisage longuement. Je me dis qu‟il va me renvoyer en France, car j‟ai

les cheveux courts alors que sur la photo de mon passeport j‟ai les cheveux longs.

L‟attente est insoutenable, le gars me jauge, je tente un sourire, ce qui a pour seul effet de le

renfrogner encore un peu plus.

Finalement, il me lâche nonchalamment : “Oh, you cut your hair. Ok, you can go”. Putain, c‟était

chaud…

Deux petites heures en sale de transit, et on remonte dans l‟avion.

LOS ANGELES -> PAPEETE

Le gars à côté de moi (pas le Tahitien, l‟autre) espérait que son énorme Tahitien à lui serait

remplacé par une petite américaine toute menue, histoire d‟avoir un peu de place. Pas de bol, son

énorme Tahitien est remplacé par un énorme Américain. Moi, je suis mort de rire ^_^ …

Allez hop, on redécolle, il reste encore 8h30 de vol jusque Papeete. Contre toute attente, je

parviens à dormir quelques heures. Je me réveille en sursaut, complètement paumé, me

demandant ce que je fous là. Je me souviens que je vais à Tahiti. Ca fait tout drôle.

Il fait nuit, il est environ 23h, je vois quelques lumières par le hublot. Après environ 24h de

périple, et malgré une bonne heure de retard au départ de Paris, on arrive (presque) à l‟heure à

l‟aéroport de Papeete – Faa‟a (le Tahitien est une langue où il y a plus de voyelles et

d‟apostrophes que de consonnes ^_^).

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TAHITI

FAA’A

28 novembre (oui, avec le décalage horaire, on est toujours le 28 novembre !).

Me voilà donc arrivé au paradis. Les portes de l‟avion s‟ouvrent, un air chaud et humide emplit la

cabine. C‟est très curieux. Très agréable, aussi. Ca me rappelle clairement la Guyane…

Je descends de l‟avion, je me retrouve à marcher sur le tarmac, de nuit, dans cet air chaud et

humide, avec les réacteurs qui hurlent.

On est accueilli par des chanteurs et des guitaristes qui nous donnent une fleur de Tiare. C‟est

tout con, mais je trouve ça super émouvant.

Il faut encore faire la queue, je suis épuisé, mais je m‟en fous, je suis arrivé au milieu du Pacifique

Sud, ça va être génial, et c‟est tout ce qui compte. Je passe la Douane, la Bio-Sécurité, tout ça.

Je récupère mon énorme sac, et je sors de l‟aéroport, à la recherche de Phil. Viendra t-il ? J‟ai

confiance, mais on ne sait jamais.

Je vois un gars qui lui ressemble (on s‟était échangé nos photos par mail, prévoyants que nous

sommes). Je lui demande : « Salut, c‟est vous, Phil ? ». « Pas vraiment, non », me répond-il. Super.

Ca commence bien !

Je zone quelques instants, et là, je vois un gars arriver vers moi, avec un grand sourire et un collier

de fleurs. C‟est Phil. Il me passe le collier. Ca sent bon. C‟est trop cool

PUNAAUIA

Je monte dans le minivan de Phil, on va chez lui. Il habite à Punaauia, c‟est pas très loin de

l‟aéroport, on y est en quelques petites minutes.

De nuit, je découvre sa maison. C‟est super : une belle maison en bois dans un jardin tropical, sur

les hauteurs de Punaauia, avec vue sur Moorea, et une superbe piscine juste devant la maison. Il y

a des chats et 3 chiens : Tepo, Dali et Betty. Phil me sert un jus de fruits, on discute un peu, et

puis on va se coucher parce qu‟il commence à se faire tard et que, le lendemain, Phil doit aller

bosser.

Je suis logé dans une superbe case en bois dans le jardin, un peu à l‟écart de la maison, avec un

grand lit, une moustiquaire et une salle de bain. C‟est vraiment géant.

29 novembre.

Je me lève tôt : 6h du matin. Avec le décalage horaire, aucun problème. Petit déjeuner sur la

terrasse avec Phil et Téva, avec des papayes du jardin et du jus de citron. C‟est trop bon. La vue

sur Moorea et la Marina est magnifique. Vivre ici, c‟est vraiment un truc de ouf…

Phil m‟emmène à la plage, il me dépose au PK 18, sur une belle plage de sable blanc. Je marche

un peu, je profite, je me pose sous les cocotiers.

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Première baignade dans le Pacifique. L‟eau est belle, turquoise, la température est exquise.

Comme un con, j‟ai oublié mon matériel de plongée chez Phil, mais c‟est pas grave. Je suis ici

pour trois semaines, je trouverai bien le temps de plonger !

Je rentre par la plage. Le pays est magnifique, très conforme à ce que je pouvais imaginer. Ce

n‟est pas la Guyane, ni la Martinique ou la Guadeloupe, mais ça y ressemble quand même.

Sous le soleil, j‟ai beau avoir mis de la crème, je crame. J‟ai oublié quelques endroits stratégiques

comme les pieds et les mollets. Monumentale erreur…

Le soir, Phil nous fait une super bouffe (riz et poisson cru).

VALLEE DE LA PAPENOO

30 novembre.

Encore levé très tôt (ça sera une constante pendant trois semaines !). Téva me dépose au centre

ville de Papeete pour que je puisse visiter un peu. Je fais le Marché, je profite des odeurs de

vanille et des épices, je goûte différents poissons crus, etc. C‟est vraiment sympa. Je me fais une

bonne petite pause bouffe à base de casse-croûtes locaux. Je vais à la Mairie pour obtenir un

laissez-passer pour la Vallée de la Fautaua, que je visiterai demain.

J‟ai RDV à midi devant le Sofitel, d‟où je dois partir en excursion en 4x4 pour l‟après-midi. Je

quitte Papeete en bus, c‟est super folklo, j‟adore ça.

Téva, qui est le patron d‟une petite boîte de tourisme, m‟a donc proposé de partir dans un de ses

énormes 4x4 Land Rover. Le genre d‟excursion qui coûte un bras et que Téva m‟offre super

gentiment.

On part donc en 4x4 pour faire la Vallée de la Papenoo, en fait on va carrément dans le cratère de

l‟ancien volcan. Nous sommes quatre : moi, deux Ukrainiens en voyage de noces et Hotu, le

guide, un gars super qui connaît l‟île comme sa poche.

Le paysage est époustouflant : jungle tropicale, arbres gigantesques, montagnes monstrueuses,

temples anciens (Marae), cascades, nuages et brouillard. C‟est de la pure folie.

On s‟arrête pour observer et nourrir des anguilles colossales, ce sont des espèces de monstres

d‟un mètre cinquante, qui n‟hésitent pas à sortir de l‟eau pour se jeter sur un bout de pain laissé

sur la berge.

Le 4x4 passe dans la flotte, c‟est super impressionnant. On finit par arriver à une petite piscine

naturelle, où on peut se baigner. L‟eau est glaciale, ça fait un bien fou. On peut faire des méga

sauts depuis les rochers. Moi je reste prudent, mais Hotu est un fou furieux qui fait des back-flip

et autre sauts périlleux au ras de la roche…

On ramène les Ukrainiens à leur hôtel, puis on ramène le 4x4 à la base. On chope des bières en

chemin. Je ne suis pas super fan de la Hinano, la bière locale. Elle est bonne mais je trouve son

goût un peu trop prononcé, perso je préfère les bières plus légères. Enfin bref, on lave le 4x4 à

grande eau en descendant le pack. Hotu et un de ses potes me font essayer l‟herbe locale (Mega ou

Paka)… et bah, putain, c‟est de la bonne ! Heureusement que je me suis méfié, j‟en ai juste pris

deux taffes, et j‟étais déjà bien calmé !

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Téva vient me chercher, on boit encore quelques bières, moi je suis éclaté. On retourne à la

maison, Phil nous a préparé un poulet au curry absolument divin.

VALLEE DE LA FAUTAUA

1er décembre.

Aujourd‟hui, énorme randonnée dans la Vallée de la Fautaua, avec Hotu qui a pris un jour de

congé pour m‟emmener en ballade avec deux de ses potes. Téva nous emmène très tôt en 4x4 et

nous dépose à l‟entrée de la vallée, où on donne nos laissez-passer.

La jungle est encore une fois superbe, avec des arbres qui culminent super haut. Au début c‟est

plat, mais une fois qu‟on a franchi la rivière, ça monte raide, c‟est bien sportif. On arrive à une

petite fortification, puis on repart jusqu‟à atteindre la cascade. C‟est proprement hallucinant. Il

faut descendre en s‟accrochant à une corde, la pente est quasiment verticale.

On arrive alors au bord de petits bassins alimentés par la cascade et qui communiquent entre eux

par des espèces de toboggans naturels d‟une dizaine de mètres. On saute à l‟eau (glaciale, le choc

thermique après la montée sportive, c‟est intense !). On profite à fond des toboggans, la roche est

super lisse, ça glisse à fond, c‟est extraordinaire. Par contre faut faire gaffe : le dernier

« toboggan » faut surtout pas l‟essayer, car il fait à peu près mille mètres de dénivelé et il va au

pied de la cascade. Mort assurée, faut pas déconner avec ça. En revanche, on peut profiter d‟une

vue surréaliste depuis le haut de la cascade. Moi j‟ai le vertige donc je flippe ma race, mais c‟est

super impressionnant.

On se fait un monstrueux pique-nique au bord des bassins : pains, sardines, tomates, gingembre,

corned-beef, citrons, haricots, tout y passe, ça fait grave du bien. La redescente se fait sous une

pluie torrentielle, on arrive en bas complètement épuisés.

TOUR DE L’ÎLE :

TAHITI NUI ET TAHITI ITI

2 décembre.

Aujourd‟hui, j‟ai fait le tour de Tahiti en voiture avec Vairea et Réva, deux filles très sympas. C‟est

Charles qui m‟avait donné le contact de Vairea (ils étaient à la Fac de Bio ensemble). On a donc

fait le tour de Tahiti Nui et de Tahiti Iti (la grande et la petite île de Tahiti). Elles m‟ont montré

plein de trucs.

On a fait les grottes de Marau, superbes mais hélas on n‟a plus le droit de s‟y baigner. On est allé

voir un super spot de surf à Papara, et on est allé se baigner à la source Vaima. C‟est une source

d‟eau potable, ultra transparente et glaciale, dans un petit coin de verdure super sympa. L‟arrivée

de la source est assez puissante, sous l‟eau on se prend un grand jet d‟eau dans la tronche ! Une

eau glacée, potable et baignable dans la fournaise d‟une journée tahitienne, c‟est un pur

bonheur…

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Ensuite, petit resto bien sympa au jardin botanique. Vairea nous a invités, alors moi j‟ai payé le

ravitaillement en bières et autres de l‟après-midi. On est allé voir un autre spot de surf : le

mythique spot de Teahupoo (à prononcer « Tioupo »). Pendant cette période de l‟année, il n‟y

avait pas de vagues du tout… l‟échec ! Mais bon, tout ne peut pas non plus être parfait, hein !

Petite escapade au Plateau de Taravao, où l‟on voit les quelques vaches laitières de l‟île. La

température diminue un peu sur le plateau, c‟est pas désagréable du tout. Ensuite on est allé se

baigner dans la rivière de la Tautira. C‟est évidemment une rivière glacée, donc super agréable,

avec un courant assez fort qui permet de bien s‟amuser.

Ensuite, direction le spot de Kite-Surf de Tautira, puis on est allé voir l‟une des trois cascades de

Papenoo. C‟est très sympa mais il n‟y a plus assez d‟eau pour s‟y baigner, hélas…

On a fini par le Trou du Souffleur, un machin en bord de route qui envoie des jets d‟air sous

pression à cause des vagues, c‟est un coup à se faire envoyer sous les roues d‟un 4x4, avec le

calebar sur la tête ^_^ !

MOOREA

3 décembre.

Le matin, je me repose un peu en glandant au bord de la piscine.

L‟après-midi, Phil m‟emmène visiter une exposition sur l‟artisanat des Marquises, c‟est vraiment

sympa. J‟achète un cadeau de Noël pour ma mère. J‟hésite à acheter un pilon en forme de bite

(véridique !) pour le fun, mais c‟est vraiment hors de prix…

Après ça, Phil me dépose à la gare maritime. Je prends un A/R pour Moorea sur le Aremiti 5.

C‟est un bateau classique, avec pas mal de passagers, et tout un tas de véhicules en soute. La

traversée pour Moorea se fait en une petite heure. Il y a pas mal de vagues, ça secoue, c‟est assez

sympa. La vue sur les deux îles est très belle.

MAHAREPA

Arrivé à Moorea, je prends l‟un des rares bus (il doit y en avoir cinq par jour, ils se calent sur les

horaires du Aremiti 5, justement) direction Maharepa, où je dois dormir chez Jean-François, un

autre CouchSurfer. Le bus est très folklo, j‟adore toujours autant ces moments là.

JF habite une petite maison en bois bien sympa, à flanc de colline, à cinquante mètres de la plage.

Il est prof de physique au lycée agricole de Moorea. Pour un premier poste, c‟est vraiment la

classe !

On passe une soirée très sympa, arrosée avec pas mal de bières. J‟aperçois une araignée

monstrueuse dans la maison, qui me fait bien flipper, et me pousse à dormir dehors sur la

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terrasse. C‟est complètement débile comme réaction, je sais, mais c‟est comme ça, j‟ai une

véritable phobie des araignées, c‟est absolument pas rationnel.

LA ROUTE DES ANANAS

4 décembre.

J‟ai donc dormi sur la terrasse. La nuit a été fraîche et je me suis fait dévorer par les moustiques

car JF n‟a pas de moustiquaire. J‟ai psychoté toute la nuit à propos des araignées, mais bon… Je

me suis réveillé aux aurores, comme d‟habitude, bien aidé par un coq qui a commencé à beugler

vers 4h du matin. Il faut préciser que les coq tahitiens n‟ont rien à voir avec les nôtres : ce sont de

belles et grandes bêtes, hyper musclées, qui sont tout à fait capables de faire des décollages

surpuissants à la verticale pour aller se poser sur une branche à vingt cinq mètres de haut !

Le matin, je suis allé nager et plonger à la plage juste en face de chez JF. Le lagon est turquoise,

magnifique, blindé de poissons multicolores.

L‟après-midi, je suis allé me promener avec le vélo de JF. A vélo, ça va plus vite qu‟à pied, mais le

vélo de JF n‟est pas franchement adapté à la ballade sportive sur de la piste : monovitesse, freins

en rétropédalage et une fâcheuse tendance à dérailler toutes les cinq minutes. Du coup, j‟en ai

chié sévère !

J‟ai pas mal roulé sur la côte, j‟ai fait la Baie de Cook et la Route des Ananas.

Je suis monté au Belvédère en vélo. Ce fut une putain de souffrance : chaleur accablante, très vite

en panne d‟eau, avec zéro indication de distance. J‟étais paumé sur la route qui montait à n‟en

plus finir, et pas moyen de savoir quelle distance il restait… Je suis arrivé en haut d‟un coup, sans

voir le coup venir. J‟étais tellement content, putain ! Et puis la vue sur les baies de Cook et

d‟Opunohu, ça vaut vraiment le coup d‟œil. En me voyant arriver, les touristes qui étaient montés

peinard en bus ont un peu halluciné ^_^.

Du Belvédère, j‟ai entendu des bruits de flotte, alors, évidemment, je suis allé voir, vu que j‟étais

mort de chaud et de soif (et même en temps normal, je serai allé voir, mais bon). Il y avait une

petite cascade, où j‟ai rencontré Catherine et son fils. Très sympa, elle a proposé de me loger. Ca

me dépannait bien car, après JF, je n‟avais pas d‟autre CouchSurfer chez qui loger. Elle m‟a filé de

la flotte (bonheur intense) et j‟ai pris son numéro. Elle m‟a indiqué une petite ballade à faire à

pied depuis le Belvédère, qui menait à une super cascade et un autre Belvédère perdu dans la

forêt, encore plus haut que le premier, avec un point de vue à se damner. J‟ai dû rester scotché

une bonne heure devant le paysage tellement c‟était beau (mais j‟avais plus de batterie pour

prendre des photos -_-„).

Je suis redescendu à fond. La montée avait dû me prendre deux plombes, et j‟ai fait la descente en

dix minutes à peine. Ce furent dix minutes de pur bonheur, ultra méritées. Par contre le vélo de

JF pour tracer en descente, c‟était pas hyper safe, mais bon…

J‟arrive dans la vallée d‟Opunohu. L‟herbe est verte fluo, le soleil se couche derrière les

montagnes, la lumière est aveuglante, dorée, c‟est sublime. En fait, je tombe sur le cul toutes les

cinq minutes, à chaque nouvelle trouvaille, c‟est une escalade de beauté, j‟ai du mal à y croire. J‟ai

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l‟impression d‟être seul au monde sur mon petit vélo, avec la vallée, la plage, les montagnes et le

soleil couchant. Trop classe !

Sur la fin, le vélo de JF a déraillé treize fois (j‟ai compté ^_^) sur une distance de même pas un

kilomètre. En temps normal, j‟aurai pété un bon gros câble, mais là j‟ai simplement passé mon

temps à remettre la chaîne avec un sourire béat. Et puis, les gens sont super sympas : quand tu es

en rade, il y a souvent un gars en scooter qui s‟arrête, te file des outils et un coup de main.

Moorea, je t‟aime…

Le soir, JF m‟emmène en scooter bouffer dans un petit resto local, l‟une de ses fameuses

« roulottes » que j‟avais pas encore eu l‟occasion de tester. La bouffe est super bonne et c‟est

copieux : j‟ai pas été foutu de finir mon poulet frit au citron, pourtant c‟était vraiment bon et

j‟avais pédalé comme un taré…

Surprise de taille en rentrant : dans la journée, JF est allé à Papeete pour acheter une…

moustiquaire ! Trop bien !

Je me couche tôt, après quelques bières, épuisé, dans la fraîcheur de la nuit et bien protégé des

hypothétiques araignées…

LAGOONARIUM

5 décembre.

Sur les conseils de JF, qui sait que j‟apprécie la plongée, je vais au Lagoonarium, sur le motu Ahi.

J‟y suis allé en stop, parce que les bus à Moorea c‟est vraiment aléatoire. Et le stop, ça marche

globalement super bien, j‟ai passé mon temps à me déplacer comme ça.

On accède au Lagoonarium en pirogue à moteur. Ca va super vite, on passe de trente centimètres

à cinquante mètres de fond en un instant, la couleur de l‟eau varie du bleu clair au bleu profond

en une demie seconde, c‟est super impressionnant.

La Lagoonarium se trouve donc sur le motu Ahi. C‟est une toute petite île au large de Moorea

(éloignée de cinq cents mètres en gros). C‟est petit, c‟est beau, c‟est sympa. La déco est basée sur

une espèce de bateau en bois échoué qui fait office de restaurant, d‟abri, de salle café. Il y a des

petits cabanons pour se reposer. Il y a de l‟eau, du thé et du café à volonté. Il faut juste payer

l‟A/R en pirogue, ça coûte une quinzaine d‟euros.

Autour du motu, dans une faible profondeur, et au milieu des rochers, il y a une quantité de

poissons, de raies et de requins totalement invraisemblable. C‟est du pur bonheur. Et puis, deux

fois par jour, il y a une distribution de pain et de sardines, alors j‟aime autant vous dire qu‟à ces

moments là, on nage dans une vraie soupe de poisson...

Les énormes raies sont comme apprivoisées, elles te montent dessus pour réclamer du pain, elles

sont gigantesques, douces et gluantes, c‟est phénoménal. Les requins sont beaucoup plus

indépendants, ils ne viennent pas te monter dessus, mais en étant malin, il y a moyen de se

rapprocher tout près et de les toucher.

Le clébard qui vivait sur l‟île, un petit chien ridicule, se foutait à l‟eau systématiquement et partait

en chasse, essayant de choper les ailerons des requins. Voir un minuscule cabot essayer de se

fighter avec des requins d‟un mètre cinquante, c‟est un spectacle absolument unique.

L‟après-midi, j‟ai fait le tour du motu en kayak. J‟ai franchi les coraux et je me suis rapproché des

vagues, mais je suis rentré vite fait parce que, quand même, je tiens à ma vie.

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Je tombe sur deux jeunes français, en stage de kiné à Tahiti depuis trois mois. Ils ont trouvé la

bonne planque, les salauds !

Je quitte le motu en fin d‟après-midi pour aller à la cascade d‟Afareaitu.

CASCADE D’AFAREAITU

Pas évidente à trouver, car super mal indiquée, la cascade d‟Afareaitu, malgré son nom

imprononçable, vaut le détour. C‟est une grande chute d‟eau, qui fait pas mal de bruit, qui tombe

avec fracas dans une eau tumultueuse. Il y a moyen de se baigner, et de se faire masser par les

flots, bien accroché à un rocher. Quand on va nager directement sous la cascade, on n‟entend

plus rien d‟autre, et l‟eau te démonte la gueule comme un geyser…

Je suis rentré chez JF en stop et en bus.

PLAGE DE TEMAE

6 décembre.

Le matin, je suis allé en stop à la plage de Temae pour plonger. C‟est une gigantesque plage de

sable blanc. Super coin pour faire un peu de masque/tuba. En temps normal, j‟aurai trouvé ça

extraordinaire mais bon, après le Lagoonarium, ça n‟a pas la même saveur…

VAIARE -> PAO PAO

L‟après-midi, je pars en rando, pour rallier Pao Pao depuis Vaiare. Une fois de plus, c‟est

somptueux (ça en devient presque fatigant ^_^). Et c‟est super physique. Ca commence

doucement, puis ça monte de plus en plus. A la fin, c‟est raide comme pas possible. Je me prends

une pluie torrentielle dans la tronche. Je lutte pour continuer l‟ascension, en m‟agrippant aux

racines et aux troncs, au milieu d‟un torrent de boue qui charrie des tonnes de feuilles, de

branches, voire carrément des troncs… Ce fut héroïque !

Une fois en haut, la pluie s‟arrête. Le panorama est magnifique, avec cette jungle qui fume et ces

montagnes de toute beauté. Je vois Tahiti, au loin. C‟est fabuleux.

Je continue, en descendant par l‟autre versant. Je me retrouve dans une forêt de bambous

gigantesques, façon Tigre & Dragon. C‟est trop classe.

Je croise un coq qui prend peur et décolle à mach 2, je le vois qui trace comme une comète et qui

rallie la montagne d‟en face. Et dire que je croyais que ces bêtes là ne savaient pas voler… je suis

scié.

Je suis censé rallier Pao Pao, mais le chemin que j‟emprunte se remet à monter, monter… Je

comprends pas. Très vite, je suis perdu. J‟essayer de me repérer sur la carte de mon guide, mais la

pluie battante a repris, elle colle les pages et les déchire, du coup je me retrouve en pleine loose.

Je suis censé retrouver Catherine devant la banque à une heure bien précise, et là je ne maîtrise

plus rien du tout. Je me mets à courir comme un fou. Ca continue de monter. Brutalement,

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j‟arrive à un panorama. Je suis au « Col des Trois Pinus ». Maintenant je sais où je suis, mais c‟était

pas du tout ça, le plan. Galère. C‟est très beau, mais galère.

Mais bon, au moins, ça redescend. En mode LOST, je tombe sur un panneau qui indique la

« Route des Ananas », je n‟y comprends plus rien, je suis au milieu de nulle part. Je me retrouve

dans une petite clairière, puis dans un champ de papayers. Je continue. Je rejoins enfin une piste,

que je dévale à fond, pieds nus dans la latérite (mes tongs passent leur temps à se descratcher, ça

me gonfle prodigieusement). Je croise des gens, je leur demande où je suis. Ils me répondent :

« Sur l‟île de Moorea ». Super précis, le renseignement ^_^ ! Je rejoins enfin la Baie de Cook.

Quand j‟arrive au village, je tombe sur un arc-en-ciel magnifique, à chaque instant j‟ai l‟impression

que je vais pouvoir le toucher, alors je cours, je cours, mais il finit par s‟évaporer (évidemment).

Je suis grave à la bourre, mais quelqu‟un me prend en stop. Nickel. Je repasse chez JF pour

prendre mon sac. Je planque les clés à l‟endroit convenu, puis je rejoins Catherine à la banque.

Elle m‟emmène faire un tour et me montre quelques coins. Le soleil se couche.

Catherine habite à Papetoai dans une maison avec plein de chats. Je suis complètement HS,

Catherine me fait un bon dîner puis je vais me coucher. Alix, le fils de Catherine, regarde Yakari

et Dora l’Aventurière à la télé jusque 22h. Je suis épuisé, il fait une chaleur épouvantable et j‟ai

l‟estomac qui me brûle. Du coup, je fais des cauchemars complètement délirants sur Yakari…

Mais bon, à part ça, tout va bien !

PAPETOAI

7 décembre.

Aujourd‟hui, petite journée tranquille. Le matin, j‟ai aidé Catherine à gonfler et à emballer des

ballons pour faire des cadeaux à l‟école maternelle. Ca a pris des plombes, mais bon…

L‟après-midi, Catherine m‟emmène profiter du cadre magnifique et quasiment désert de l‟hôtel

Transcontinental. Il y a un bassin avec des tortues, une superbe piscine, une plage avec un bras de

mer qui passe dans le terrain de l‟hôtel et puis surtout, surtout, il y a un bassin avec des dauphins.

Je reste une plombe scotché devant ces superbes bestiaux, qui nagent et qui sautent devant moi…

La grande classe !

POINTE HAURU

8 décembre.

Aujourd‟hui, je suis allé à la Pointe Hauru. Sur la très belle plage des Tipaniers, j‟ai loué un kayak

pour aller faire le tour et me poser sur les motus. C‟était super beau, une fois de plus.

Dans trente centimètres d‟eau, je me suis fait doubler par la gauche par un gros aileron avec un

gros requin attaché dessous, et quelques instants plus tard, une énorme raie m‟a doublé par la

droite. Normal, quoi. J‟ai encore du mal à me faire à tout ça, mais c‟est vraiment génial .

J‟ai vu des gars plonger en « scaphandre », avec une espèce de bocal sur la tête, c‟était assez fun.

Surtout qu‟ils ont fait un feeding, du coup j‟en ai bien profité aussi, avec mon masque et mon tuba.

Page 13: 3 semaines à Tahiti

13

Après ça, je suis allé me faire mon pique-nique sur la plage, puis j‟ai glandouillé tout l‟après-midi,

à l‟ombre d‟un cocotier. La vie est dure…

Je suis rentré en marchant chez Catherine, je crois que c‟est la seule fois où le stop n‟a pas

fonctionné. Pas grave, ça m‟a fait une bonne ballade.

Demain, je quitte Moorea. L‟objectif, c‟est Huahine. Je voulais y aller en bateau, mais il n‟y a plus

de places. Je vais devoir y aller en avion. Il reste encore des places pas trop chères, mais je dois

acheter ma carte Jeune et mes billets à l‟agence de Papeete, j‟espère que demain il restera encore

des places…

BACK TO TAHITI 9 décembre.

Je pars de chez Catherine tôt le matin, pour prendre le bus, mais évidemment je le loupe. Mais

c‟est pas grave, quelqu‟un me prend en stop jusqu‟au port. Je prends le Aremiti Ferry pour

retourner à Papeete. Le bateau est presque vide, à part un énorme camion Hinano… Des gens se

font un burger-frites à la cafétéria du bord, à 7h du matin, c‟est assez concept.

Arrivé à Papeete, je fonce à l‟agence d‟Air Tahiti pour prendre mes billets. La queue est longue. Je

vois tout le monde prendre des places pour le vol qui m‟intéresse, j‟ai peur qu‟il n‟en reste plus.

Quand c‟est enfin mon tour, on m‟explique que ma photocopie de photo d‟identité n‟est pas

valable pour faire ma carte Jeune. Et le gars ne veut pas me vendre mon billet tant que je n‟ai pas

ma carte. Super. Je fonce chez le photographe du coin, je perds encore quelques minutes, puis je

vais au comptoir pour obtenir ma carte. Le temps presse, je suis sûr que je n‟aurai plus de place.

J‟obtiens enfin ma carte, je retourne faire la queue, ça prend une plombe… mais je finis par avoir

mon billet ! Sauf que ma carte bleue ne passe pas ! Putain. Bon, ils mettent mon paiement en

attente, je sors tirer du liquide, heureusement ça fonctionne. Ayé, j‟ai mes billets pour Huahine !

C‟était tendu !

Mon avion décolle dans l‟après-midi, il me reste donc quelques heures à tuer. Je prends le bus et

je fonce chez Phil et Téva pour y poser mon trop plein de bagages, qui me coûterait une fortune

à emmener à Huahine, et puis je n‟en aurai pas l‟utilité. Comme j‟ai le temps, je me bouffe un bon

petit snack, je glande dans la piscine, bref je souffle un peu.

Je pars en stop, direction l‟aéroport de Faa‟a. Je poireaute longtemps dans la salle

d‟embarquement, l‟avion a quarante minutes de retard. Et je me rends compte que je ne peux

plus tirer de fric, tous les automates me refusent, sous prétexte que j‟ai atteint mon plafond.

Galère. Enfin bref. L‟avion arrive enfin, tout le monde est pesé, on embarque. L‟avion décolle,

tout le monde est en tongs et en maillot de bain avec une couronne de fleurs sur la tête (même si

c‟est interdit pour des raisons de Bio-Sécurité), c‟est assez excellent. Il y a trente minutes de vol

en ATR-72 jusqu‟à Huahine. Le point de vue au décollage est absolument magnifique. Tahiti et

Moorea par avion, c‟est fabuleux. L‟arrivée sur Huahine vaut aussi son pesant de cacahuètes : on

atterrit presque les roues dans la flotte, on a vraiment l‟impression de frôler les vagues, c‟est trop

fort !

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HUAHINE

FARE

Juanito, le gars qui gère la petite pension Ariitère où j‟ai réservé, vient me chercher à l‟aéroport. Je

ne suis pas seul, il y a aussi un groupe de gendarmes de Faa‟a qui viennent passer le week-end à

Huahine. Juanito nous amène à la pension. C‟est propre, c‟est simple et c‟est classe. J‟ai une petite

chambre avec salle de bain. Je suis juste au bord de la petite piscine, très sympa, qui a été

l‟élément déterminant dans le choix de la pension. La pension est tout près de la plage et du

centre ville de Fare, la « capitale » de Huahine. En même temps, l‟île est assez petite, hein. Ca fait

du bien de se poser, j‟ai pas arrêté de cavaler dernièrement. Je glande peinard dans la piscine, puis

je vais dîner dans une roulotte sur le port de Fare. Le menu est assez concept, je me retrouve à

bouffer de la « salade russe » alors que je suis perdu dans le Pacifique Sud o_O. J‟aimerais

comprendre…

Je fais une petite ballade dans Fare avec l‟un des vélos gratuits de Juanito. Il fait nuit. Le calme est

surprenant, c‟est magique, on entend juste la brise, légère, et les vagues au loin sur le récif. C‟est

planant. Dans le centre ville, les seules lumières sont celles, clignotantes, des décorations de Noël.

C‟est super bizarre comme ambiance, mais j‟adore ça. Je vais me coucher de bonne heure, et je

dors comme un bébé, bercé par le ventilateur.

OPERATION CHATON

10 décembre.

J‟ai passé une super bonne nuit. Ce matin, je suis parti me balader avec l‟un des vélos gratuits de

Juanito. C‟est gentil de mettre gratuitement des vélos à disposition, mais ils sont vraiment tout

nazes les vélos de Juanito… Ils roulent à peine, ils ne freinent pas, et ils te démontent le cul.

Alors, faire de la piste en plein cagnard avec le vent dans la tronche, c‟est juste horrible. Très vite,

j‟épuise mes réserves d‟eau.

Je suis passé chez Michael, un CouchSurfer qui peut potentiellement m‟accueillir, mais j‟ai eu

énormément de mal à trouver sa « maison ». J‟ai demandé aux gens du coin, personne ne voyait

de quoi ni de qui je parlais. J‟ai fini par trouver un petit vieux qui voyait de quelle baraque je

parlais, mais il m‟a expliqué que c‟était à l‟abandon depuis des années, et que personne n‟habitait

plus ici. Supeeeer. C‟était quand même pas un fantôme qui m‟envoyait des emails ? Je finis par

trouver, ça s‟appelle « Eden Park » est c‟est effectivement presque à l‟abandon, Michael est

justement en train de remettre le truc sur pied. Mais il n‟est pas là. Je tombe sur Christine, une

autre CouchSurfeuse arrivée ce matin, qui m‟explique que Michael est parti faire un tour.

J‟arrive à un sale moment : la chatte de Michael est très mal en point. Christine tente de nourrir

les chatons, mais c‟est pas gagné. Le temps qu‟on discute un peu, et ça y est, la chatte est morte.

Trop glauque. L‟endroit est abandonné depuis deux ans, et ça se voit. C‟est délabré, sans

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électricité, et c‟est infesté de moustiques. Michael est en train de reprendre tout ça en main,

courageusement. Il y a un travail de titan à fournir pour réhabiliter l‟endroit.

Avec Christine, on part en expédition, on monte en haut du terrain. C‟est super sport, ça monte

super raide, en plein cagnard, dans les herbes hautes, et je suis en tong, bien évidemment. Super

point de vue, mais la chaleur humide de la jungle est suffocante.

On redescend. J‟attends un peu, on tente de nourrir les chatons. Michael n‟arrive toujours pas. Je

m‟en vais en laissant Christine lutter avec les chatons.

Le retour à la pension est pas évident du tout, avec ce putain de vélo. En montée, la chaîne saute

tout le temps, et en descente il n‟y a pas de freins. Trop bien…

Je commence à flipper parce que je n‟arrive plus du tout à tirer de la thune. Comment je vais bien

pouvoir payer ma pension, moi ? Ca s‟annonce tendu.

L‟après-midi, je glande tranquille à la piscine, puis je vais bronzer sur la plage. Je profite du

magnifique coucher de soleil sur Raiatea, avec le Taporo VI qui passe.

Je me fais une super bouffe à la roulotte ce soir, avec les quelques francs pacifiques qu‟il me reste.

Grosse pluie. Je me baigne dans la piscine bien chaude, et je vais me coucher.

PREVIOUSLY, ON LOST…

11 décembre.

Je suis reparti faire un tour en vélo ce matin. J‟ai pris un vélo un peu moins pourri ce coup ci. Ca

roulait à peu près, sans être grandiose non plus. Huahine, c‟est vraiment une petite île paumée,

super sauvage, l‟ambiance est vraiment géniale, entre LOST et Cast Away. J‟ai roulé sur de la piste

en bord de mer, avec beaucoup de vent et des grosses vagues qui malmenaient les cocotiers,

c‟était très classe. Il y a beaucoup de maisons abandonnées et de pistes barrées. Il y a des tombes

dans presque tous les jardins, c‟est décidément très chelou comme ambiance, ici.

Sur le retour, j‟ai carrément pété le guidon du vélo. Il m‟est resté dans les mains. Je sais pas

comment j‟ai fait pour pas me vautrer. Par contre, plus moyen de rouler, j‟ai dû rentrer à pied.

L‟échec…

L‟après-midi, j‟ai marché le long de la plage. Au large, il y a des vagues de dingue, avec beaucoup

de surfeurs. Apparemment Huahine est un super spot, des gens viennent d‟Australie pour surfer

ici ! Je discute un peu avec Juanito, qui propose de me filer son scooter demain, pour que je

puisse visiter l‟île bien peinard. Très sympa, ce Juanito !

A la pension, je sympathise avec une Israélienne super sympa, on discute longuement au bord de

la piscine…

EASY RIDER

12 décembre.

Super journée. Avec le scooter de Juanito, j‟ai fait le tour de l‟île dans tous les sens, je crois que

j‟ai fait toutes les routes et toutes les pistes, sans exception. Les paysages sont absolument

sublimes, et le scooter après tout ce temps passé à looser en vélo, c‟est un bonheur

indescriptible ! Au début j‟y allais mollo, puis sur la fin je me suis vraiment lâché, en traçant à

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donf dans ces paysages de folie. Intense. J‟ai assisté à une course de pirogues à Parea. Je suis

repassé chez Michael. Ce coup-ci, il était là. On s‟est fait une super bouffe. Christine était là, ainsi

que Christian, le voisin de Michael, un gars qui a de la bouteille et qui connaît Huahine comme sa

poche. Il était gérant de la partie « Food & Beverage » de l‟hôtel Hana Iti, ravagé il y a une dizaine

d‟années par les tempêtes. Un gars super intéressant.a

L‟après-midi, je réenfourche le scooter, et je me refais une bonne partie de l‟île. Brutalement, un

voyant s‟allume, c‟est la réserve. Galère. Je suis à peu près aux antipodes de la seule station

essence de l‟île. Je rentre doucement, léger sur les gaz, en position aérodynamique, c‟est assez fun

mais je flippe quand même. Tomber en rade, ça serait pas super marrant…

Je finis par atteindre la pension, sans tomber en panne d‟essence. Cool. Je suis quand même

emmerdé parce que je n‟arrive toujours pas à tirer de la thune.

Bon, demain, j‟ai RDV de bonne heure chez Christian, on va partir en bateau. Trop hâte !

UNE JOURNEE EN BATEAU :)

13 décembre.

Encore une journée de ouf. Ca commence par une pluie torrentielle très tôt ce matin, qui me fait

flipper car elle risque probablement d‟annuler notre sortie en bateau. Je tente quand même. Je me

lève à 5h50, et je pars à pied sous la pluie, direction la petite pizzeria du coin, où loge Christian.

En passant, je tente une nouvelle fois de tirer de l‟argent, en espérant que mon plafond

hebdomadaire soit réinitialisé. J‟essaie de tirer 100 000 FCP. L‟automate refuse, mais me propose

d‟ « essayer avec un montant inférieur ». Moi, bonne poire, j‟essaye. Et là, ce gros batard

d‟automate me bouffe ma carte. Enculé ! L‟échec total. Je me vois déjà, sans thune, sans carte

bleue, et sans moyen de la récupérer sans qu‟ils fassent venir un technicien de Papeete, ou un truc

du genre. Mais bon. Ca sert à rien de flipper, on verra bien demain. Pour l‟heure, je continue ma

marche, j‟ai une sortie en bateau à ne louper sous aucun prétexte.

J‟arrive chez Christian, logé chez des Polynésiens. On prend le café, on discute, c‟est très sympa.

Michael arrive. On part au bateau, amarré dans le petit port de Haapu. On y va ! Les paysages

sont magnifiques, une fois de plus. Huahine vue depuis la mer, c‟est splendide. On se met à l‟eau

pour faire un peu de plongée, puis Christian sort son matériel de pêche à la traîne. On s‟y met. En

quelques minutes, je sors un barracuda assez balèze, ça fait super plaisir ! Peu après, je sors une

super carangue ! Mais pas de bol, je laisse filer une monstrueuse daurade, qui se décroche au

dernier moment. L‟échec !

On s‟amarre sur la plage du Hana Iti. Christian nous fait visiter les lieux. Tout est dévasté,

l‟ambiance est assez extraordinaire. On reprend la mer.

On s‟arrête, on jette l‟ancre pour plonger au-dessus d‟une épave que connaît bien Christian. Un

Polynésien complètement allumé arrive en braillant sur sa pirogue, et coupe notre amarre avec

une machette, au ras du pied de Michael… Le type prétend que l‟endroit est à lui. D‟après

Christian, c‟est du n‟importe quoi. Bref.

On repart, direction le port de Fare. On amarre le bateau, et on va à la pension, où on prépare les

poissons pêchés ce matin. Christian cuisine ça comme un dieu, c‟est vraiment excellent. On

papote un peu et on reprend la mer.

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On sort de la passe. On passe dans un couloir calme, encadré par des vagues monstrueuses. Faut

vraiment pas se louper. Heureusement, Christian fait ça depuis des années. On zone tout l‟après-

midi, on voit une multitude de poissons volants. Ils prennent peur et surgissent brutalement hors

de l‟eau, à toute vitesse, et s‟en vont en planant loin, super loin. Parfois, ils retrempent juste la

queue, reprenne de la vitesse façon hors-bord, et se remettent à voler super loin. C‟est

absolument génial !

On continue la pêche à la traîne, mais ça ne donne pas grand-chose. L‟eau est d‟un bleu

surréaliste, on dirait de la peinture, c‟est incroyable. On croise quelques raies. Christian suit les

oiseaux et fonce comme un dératé pour tenter de choper du thon. Il faut bien s‟accrocher, à fond

dans les vagues. Au moment où on allait renoncer, Michael chope un énorme thon ! Victoire ! On

retourne au port de Haapu. On passe chez Michael pour récupérer les ingrédients nécessaires à la

préparation du poisson cru à la tahitienne, avec du riz. On chope aussi des fruits, notamment des

corosol, pour le dessert.

Direction la pension, pour préparer le poisson. On fait ça dans les règles, du coup ça prend une

plombe ^_^. Le plus long, c‟est la préparation du lait de coco. Je m‟explose la main sur la râpe. Le

poisson est délicieux, mais il aurait mérité de passer au frigo pour être bien froid. Le jus de coco

c‟est sympa, mais je trouve pas ça transcendant, et en plus c‟est super chiant à faire. Mais bon. La

soirée est super sympa. L‟Israélienne se joint à nous, on discute jusque tard dans la nuit, on

profite de la piscine qui a chauffé toute la journée. Le ciel est magnifique, les étoiles sont

superbes.

Journée fantastique.

TRANQUILLE…

14 décembre.

Petite journée aujourd‟hui. J‟ai passé pas mal de temps à glander à la piscine. J‟ai pris un déjeuner

tout simple : deux papayes.

J‟ai fini par réussir à payer Juanito, après avoir récupéré ma carte assez facilement au bureau de

Poste et après avoir pu tirer du fric dans une supérette. Je passe l‟après-midi à discuter avec

l‟Israélienne.

Dernier coucher de soleil sur Raiatea.

Je rencontre une jolie petite Nouvelle-Calédonienne…

BACK TO TAHITI 15 décembre.

Encore de la bonne grosse glande à la piscine et à la plage. J‟adore ça ^_^. Ce matin, Christian est

passé me voir, on s‟est dit au revoir. Je fais mon sac, Juanito m‟emmène à l‟aéroport.

On décolle pour Tahiti, en faisant une escale à Bora-Bora, la fameuse « Perle du Pacifique ». C‟est

vrai que vue d‟avion, c‟est une île assez phénoménale.

Page 18: 3 semaines à Tahiti

18

L‟escale technique dure une bonne heure, on reste sur le motu Mute qui sert d‟aéroport, mais je

vais me poser à la petite plage. J‟en profite pour récupérer du sable pour Boris, ça lui fera une

belle collection : Tahiti, Moorea, Huahine et Bora-Bora .

Retour à Tahiti. Je retourne à pied chez Phil et Téva. En chemin, un connard me saute dessus en

hurlant, me choure mes lunettes, puis se barre en courant. Super. Mais bon, des lunettes pourries

à 10€ qui avaient déjà cinq ans, je vais pas aller me battre pour ça !

J‟arrive chez Phil. Un de ses cousins est là. Il s‟appelle Philippe. Au début il est un peu méfiant,

mais ça va, il me laisse entrer. Je devais juste récupérer mon sac puis partir loger chez Hélène, une

CouchSurfeuse, mais elle a un problème de dernière minute : elle doit rentrer en Métropole.

L‟échec. Phil me propose donc de rester, son cousin loge dans le bungalow que j‟avais occupé à

mon arrivée, mais il reste une petite chambre dans la maison pour moi. Nickel !

On passe une soirée très sympa tous les quatre, à boire des coups sur la terrasse au bord de la

piscine, à regarder les étoiles.

Vraiment, j‟adore cet endroit…

PAPENOO BEACH

16 décembre.

Le matin, avec Philippe, on est allé se balader dans le centre de Papeete. Je me suis acheté une

super chemise à fleurs dans l‟entrepôt de Phil.

L‟après-midi, je suis allé me poser sur la plage de Papenoo. Il y a des supers vagues, je m‟éclate en

body surf. Le sable est noir, brûlant, extrêmement fin, tout doux. J‟en prends pour Boris et pour

Philippe qui est aussi dans le trip « sable » ^_^.

Le retour à la maison, en stop et en bus, a été assez galère. Les transports, c‟est vraiment super

aléatoire en Polynésie !

LE JARDIN D’EDEN

17 décembre.

Le matin, glande à la piscine. On ne se refait pas ^_^ ! Je me suis bien amusé avec les chiens,

surtout avec Dali, que je trouve vraiment excellente. J‟ai aussi beaucoup tripé avec Tigrou, le petit

chaton tigré tout mignon .

L‟après-midi, je pars en bus à Parea, pour visiter le Marae d‟Arahurahu (encore un nom bien

polynésien !). C‟est plutôt classe. Derrière le Marae, un chemin part dans la jungle, en vingt-cinq

minutes je suis à la cascade. Comme d‟habitude, je me baigne copieusement dans l‟eau glacée,

c‟est toujours le même bonheur.

Je vais me bouffer un chao-men géant dans un petit resto sur le bord de la route. C‟est trop bon. Je

fais du stop jusqu‟aux bains de Vaima, où Vairea et Réva m‟avaient déjà emmené. J‟aime trop cet

endroit. Par contre j‟en ai vraiment chié pour y retourner, j‟ai dû monter dans une dizaine de

caisses différentes en faisant du stop, et j‟ai beaucoup marché en plein cagnard X_X.

Après le bain, je vais au Jardin d‟Eden. C‟est très beau, très propre, tout mimi. Je pars pour une

petite balade d‟une heure et demie dans la forêt, vers la cascade de Vaipahi. Je marche dans le lit

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d‟une ancienne rivière, entre des arbres colossaux. J‟arrive à un point de vue époustouflant sur la

forêt et l‟océan. Je médite une bonne heure, devant tant de beauté (et je reprends mon souffle,

aussi !).

Je redescends, et je fais un dernier plouf aux bains de Vaima.

Je rentre en stop. C‟est encore une belle galère, mais je finis par tomber sur deux jeunes très

sympas, puis sur un gars super chelou, un prof d‟expression corporelle, fan de naturisme, qui me

propose un plan cul à mots à peine voilés. Je décline gentiment…

MONT MARAU

18 décembre.

Le matin, Téva m‟emmène faire une super ballade en Land Rover au Mont Marau. Ca monte

super haut, la température se rafraîchit énormément, ce qui n‟est pas désagréable. De là haut, on

jouit de points de vue surpuissants sur Papeete et son agglomération, sur Punaauia, sur Moorea et

sur son lagon.

On voit arriver un Airbus A-340 d‟Air Tahiti Nui sur la piste de Faa‟a. C‟est assez génial de voir

un A-340 se poser, vu de haut.

On continue, jusqu‟à un superbe point de vue sur le Plateau des Orangers. L‟à pic est hyper

impressionnant, je n‟ai jamais rien vu d‟aussi dingue. Téva m‟explique que des fous furieux

sautent d‟ici, en deltaplane. Ca doit être un truc de ouf… On redescend en 4x4, à toute vitesse,

tellement vite qu‟on a les oreilles qui sifflent o_O !

L‟après-midi, on bricole un panier de basket en plein cagnard, pour une nièce de Téva. En fin de

journée, on va à la plage avec sa nièce, vers Papenoo. Téva part surfer. Moi je fais juste du body

surf, mais je m‟éclate comme un petit four .

Le soir, on récupère les deux Phil à l‟aéroport, ils rentrent de Bora-Bora. Philippe est extasié, il

n‟en revient pas de tant de beauté… Tu m‟étonnes ! Il a ramené dix kilos de sable ^_^.

Petite soirée sympa. Dernière nuit en Polynésie.

LES DEMENAGEURS

19 décembre.

Dernier jour à Tahiti, avant de retourner en Métropole. Ca sent la fin.

Avec Téva et Philippe, pour aider Phil, on passe la journée à faire des livraisons de statue qui

pèsent des tonnes X_X. On livre aussi des meubles, notamment des plumards en bois

monstrueux qu‟il faut monter et installer. On devient assez bon à ce petit jeu, on monte le dernier

plumard en bois massif en un temps record !

On se fait une super bouffe au Lagon Bleu, c‟est trop bon mais c‟est ultra gore, ça dégouline de

gras et il fait une chaleur épouvantable…

J‟achète une deuxième chemise à l‟entrepôt de Phil.

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En fin d‟après-midi, on va au surf, avec Téva et Hotu. C‟est ma première fois ! Je suis misérable

et pas du tout élégant, mais j‟arrive à prendre trois vagues .

Sur le retour, on est bloqué quarante minutes dans Papeete à cause d‟un putain de défilé de Noël

à la con… >_<.

Dernier dîner chez Phil et Téva. Ils me couvrent de coquillages, suivant la tradition. Je suis ému.

Ils m‟emmènent à l‟aéroport. On se dit au revoir.

Les vacances sont finies. Il faut maintenant endurer le voyage de retour. L‟avion pourrait se

crasher dans le Pacifique, je m‟en foutrais pas mal…

EPILOGUE 20 décembre.

Bien arrivé à LAX. On est grave à la bourre sur l‟horaire. Je suis censé arriver demain matin au

boulot. Ca va être tendu…

21 décembre.

Bien arrivé à Paris. Il fait -2°C. Je n‟ai pas de manteau. Le RER A est en grève. Le RER C est en

panne. Il y a de la neige et de la glace partout. Je mets quatre heures pour rentrer à Montigny.

C‟est un cauchemar.

Qu‟est-ce que je fous ici, sérieux ? J‟étais tellement bien à Tahiti…

LEXIQUE

J‟ai pas appris grand-chose en Tahitien, mais bon voilà quelques mots :

Iaorana : salut / bonjour / bienvenue Nana : salut / à bientôt Mauruuru : merci Manuia : à ta santé Farani : français Fare : maison Uru : fruit à pain Marae : temple ancien polynésien Tapu / Tabu : interdit Tiare : fleur Motu : île / îlot Tuamotu : archipel Truck : bus Api : nouveau

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Reva : voyager Manu : oiseau Manureva : avion Iti : petit Nui : grand Marara : poisson volant Marama : lumière Mana : pouvoir Fiou : fatigué / ennuyé / blasé Vini : oiseau / téléphone portable Moana : océan Vahine : femme Tane : homme Tepo : nuit