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LES UNIFORMES LES UNIFORMES des officiers de la marine 1830-1940 par ÉRIC SCHÉRER © Infomer - 2011 13, rue du Breil - CS 46305 - 35063 Rennes Cedex - France www.marines-editions.com Toute reproduction ou traduction, même partielle de cet ouvrage est soumise à l’autorisation écrite de l’éditeur.

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LES UNIFORMESLES UNIFORMESdes offic iers de la mar ine

1830-1940

par ÉRIC SCHÉRER

© Infomer - 201113, rue du Breil - CS 46305 - 35063 Rennes Cedex - France

www.marines-editions.comToute reproduction ou traduction, même partielle de cet ouvrage est soumise à l’autorisation écrite de l’éditeur.

-6- -7-

Je tiens à remercier tout particulièrement :

Le Service historique de la Défense/département Marine (dont proviennent toutes les

illustrations créditées « Service historique de la Défense ») pour l’accès aux annales mari-

times et aux bulletins offi ciels de la marine, et pour la mise à disposition de photogra-

phies. Je remercie plus particulièrement Mademoiselle Béatrice Ollive, ancien conserva-

teur du service à Cherbourg ;

Le conservatoire du commissariat de la marine à Toulon, devenu depuis le conserva-

toire de la tenue, pour l’accès à son importante collection d’effets, et plus particulière-

ment le commissaire en chef de 1re classe Laurent Danjou et Monsieur Jean-Marc Binet,

chef d’équipe, qui m’a guidé dans ma découverte ;

Le maître principal mécanicien Rochet qui a mis à ma disposition les photographies de

son importante collection personnelle ;

Le contre-amiral Jean Casabianca pour la mise à disposition des documents de sa col-

lection personnelle, tout particulièrement sur l’École navale.

Enfi n, je rends hommage à l’infi nie patience de mon épouse qui a supporté ma passion

pour l’uniforme et qui a accepté que je consacre, pendant ces cinq dernières années, une

partie signifi cative de mon temps libre à ce projet pour lequel elle m’a soutenu.

Offi ciers de vaisseau vers 1848. Lithographie dessinée par L.Levert et imprimée par Auguste Bry. (Service historique de la défense)

-8- -9-

Cet ouvrage représente l’aboutissement de cinq années de recherche motivée par une grande

passion.

Très tôt attiré par la collection des armes anciennes et du militaria, je me suis tourné vers la

collection des objets de marine il y a une vingtaine d’années, après être passé par la collection

des armes et uniformes de la cavalerie française et des casques à pointe de l’armée impériale

allemande.

Pourquoi avoir orienté ainsi ma passion de la collection ? D’abord parce que je suis offi cier de

marine. Féru d’histoire maritime, je suis par ailleurs tombé sous le charme d’un habit brodé de

lieutenant de vaisseau du début du vingtième siècle lors d’un salon d’antiquités et brocante de la

région parisienne.

Commençant à amasser des objets, j’ai été confronté, dès l’origine, à l’identifi cation de ceux-ci.

Comment faire alors qu’aucune documentation de référence facilement accessible n’existait ?

Alors affecté à Toulon, il m’a fallu beaucoup fréquenter l’antenne du Service historique de la

défense de ce port pour y amasser pour mes besoins de collectionneur les données nécessaires.

Progressivement ma collection s’est étoffée grâce à la fréquentation des bourses spécialisées.

Parallèlement, j’ai complété ma documentation.

Il y a cinq ans, j’ai enfi n décidé de me lancer dans la rédaction d’un ouvrage sur l’uniforme de

marine dont d’autres que moi, je le supposais, regrettaient l’absence…

Ce livre est consacré à l’uniforme des offi ciers de la marine de 1830 à 1940.

Pourquoi avoir choisi cette période ?

La Monarchie de Juillet constitue une certaine renaissance pour la marine.

De nombreux faits d’armes sous le drapeau désormais tricolore (bataille du

Tage, bataille de Vera Cruz, bombardement de Mogador, destruction de la fl otte

annamite à Tourane), les découvertes et conquêtes territoriales (expéditions de

Dumont d’Urville, annexion des îles de la Société), enfi n le parcours du prince

de Joinville au sein de la marine royale, rendent cette période particulièrement

attractive. Elle est marquée par l’introduction de pièces d’uniforme qui équipent

encore de nos jours les offi ciers de marine : sabre, même si le modèle actuel

date de 1848, casquette, pantalon à bande or de la tenue de soirée, même si son

port n’est autorisé que pour les soirées privées. Surtout, un certain nombre de

pièces d’époque sont encore accessibles au collectionneur, ce qui n’est guère

le cas des pièces du premier Empire, réservées aux musées ou à certains riches

passionnés.

La débâcle de 1940 voit quant à elle la disparition de pièces qui auront assuré

le prestige de l’uniforme de marine pendant un siècle : bicornes, ceinturons

de soie bleue et or, ceintures de commandement. Après la deuxième guerre

mondiale, l’uniforme est trop proche de celui d’aujourd’hui pour, à mon avis,

présenter un intérêt pour le collectionneur.

Comment est conçu cet ouvrage ?

Son contenu permet au collectionneur de disposer d’informations sur tous les

corps d’offi ciers de la marine et leurs grades, d’identifi er les pièces d’uniforme ren-

contrées, d’évaluer la rareté de ces effets (notamment par la comparaison des effec-

tifs dans les grades des différents corps), et enfi n d’associer ceux-ci de manière

réglementaire pour une période donnée (pour constituer un mannequin par exemple).

On trouve donc successivement :

une présentation des corps d’offi ciers, nombreux au cours de la période étudiée ;

l’évolution chronologique de l’uniforme. À chaque changement majeur de celui-ci,

notamment lors de l’édition des principaux textes le défi nissant (1837, 1853, 1891,

1902, 1912, 1923, 1931), des tableaux récapitulent les effets qui composent les

différentes tenues ;

une description de tous les effets (évolution et tableau des caractéristiques).

En dépit du soin que j’ai apporté à sa réalisation, cet ouvrage comporte certai-

nement encore des imprécisions. J’ai notament pris la liberté de donner des millé-

simes à des effets qui n’en comportaient pas. Le lecteur spécialement averti voudra

bien m’excuser pour les anomalies qu’il détecterait.

Dans quelques années, ce livre pourrait être suivi par une étude sur l’uniforme des

équipages au cours de la même période.

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AU SUJET DE CERTAINS TERMES EMPLOYÉS

Amiral :

Ce terme désigne à la fois

une dignité attribuée à certains vice-amiraux ayant commandé une escadre

face à l’ennemi (équivalent du maréchal de France) ;

le rang et l’appellation de certains vice-amiraux (cinq étoiles) ;

une appellation générique regroupant les offi ciers généraux de vaisseau ou

de marine que sont les contre-amiraux, vice-amiraux et vice-amiraux ayant

rangs et appellations de vice-amiral d’escadre et d’amiral.

Corps assimilés « secondaires » :

Sous ce qualifi catif, peu approprié aux dires mêmes du ministre de la marine

de 1901 (M. de Lanessan), sont regroupés les corps des agents de manuten-

tion, des comptables des matières, du personnel administratif des directions

de travaux et des agents du commissariat (transformés en 1901 en personnel

administratif d’intendance et de santé et, en 1902 pour certains, en agents de

l’Inscription maritime).

Corps assimilés « non secondaires » :

il s’agit des corps « navigants », excepté celui des offi ciers de vaisseau ou de

marine. Sous ce terme, on regroupe les offi ciers mécaniciens, les ingénieurs du

génie maritime, les commissaires, les ingénieurs hydrographes, les médecins

et les pharmaciens… Les fonctionnaires du contrôle sont en principe exclus de

cette classifi cation.

Hauts fonctionnaires :

Les hauts fonctionnaires constituent le sommet de la hiérarchie des corps

assimilés « non secondaires », les corps « secondaires » ne disposant pas de

hauts fonctionnaires. Généralement assimilés aux vice-amiraux, aux contre-ami-

raux ou ayant une équivalence de grade comprise entre le capitaine de vaisseau et

le contre-amiral, ils portent au dix-neuvième siècle un uniforme richement brodé

qui les distingue des offi ciers supérieurs de leurs corps. À partir de 1918, il s’en

distingue (à l’exception des contrôleurs généraux) par des étoiles sur les manches.

Couleurs :

Amarante : couleur rouge bordeaux ;

Ponceau : couleur rouge vif coquelicot ;

Cramoisi : couleur rouge foncé légèrement violacé ;

Casimir : il s’agit d’une étoffe de laine mince et croisée.

Le vice-amiral Roustan, préfet maritime, passe la revue d’honneur de l’École navale en juillet 1902. (collection particulière)

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Habi t s des o f f i c i e r s d ’admin i s t ra t ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178

Habi t s des o f f i c i e r s de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190

Habi t s des autres corps d ’o f f i c i e r s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194

Redingotes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

Épaule t t e s , pat t e s mobi l e s e t pat t e s d ’ épau l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

Panta lons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

Ce in turons , baudr i e r s e t c e in tures de commandement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

Ves t e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224

Attr ibuts de fonc t ion : a igu i l l e t t e s e t hausse-co l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

Casques co lon iaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

Manteaux e t pè l e r ines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234

Gi l e t s , chemises , c ravates e t gants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

Épi logue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242

Les annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244

I - Tableau r é cap i tu la t i f des d i s t inc t ives : broder i e s e t cou l eurs d i s t inc t ives des d i f f é r en t s corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246

II - Chrono log i e de l ’ évo lu t ion de l ’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248

III - Bib l iograph i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256

IV - Carac t é r i s t iques des e f f e t s des o f f i c i e r s de la mar ine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260

Remerc i ements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Déf in i t ions e t préc i s ions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Les d i f f é r en t s corps d ’o f f i c i e r s de la mar ine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Les o f f i c i e r s des armes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Les o f f i c i e r s des arsenaux e t l e s ingén i eurs hydrographes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Les o f f i c i e r s d ’admin i s t ra t ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Les o f f i c i e r s de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Les autres corps d ’o f f i c i e r s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

L ’ évo lu t ion de l ’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72L’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine sous la Monarch i e de Jui l l e t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

L’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine sous la Deuxième Républ ique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

L’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine sous l e s e cond Empire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

L’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine sous la Tro i s i ème Républ ique – La revanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

L’un i forme des o f f i c i e r s de la mar ine sous la Tro i s i ème Républ ique – L ’ en t r e -deux-guerres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

Les é l éments cons t i tu t i f s de l ’un i forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Boutons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

Sabres , épées e t dragonnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

Casque t t e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

Chapeaux montés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144

Habi t s — Généra l i t é s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

Habi t s des o f f i c i e r s des armes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

Habi t s des o f f i c i e r s des arsenaux e t des ingén i eurs hydrographes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

D’OFFICIERS DE LA MARINE LES DIFFÉRENTS CORPS

Les o f f i c i e r s des armes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Les o f f i c i e r s des arsenaux e t l e s ingén i eurs hydrographes . . . . . . . . . . . 30

Les o f f i c i e r s d ’admin i s t ra t ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Les o f f i c i e r s de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Les autres corps d ’o f f i c i e r s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

O C S

Vice-amiral Edmond Just Durand-Viel, chef d’état-major de la marine de 1931 à 1937 (de 1931 à 1940, les chefs d’état-major de la marine portent 5 étoiles sur leurs

manches alors qu’ils n’en arborent que 3 sur leur casquette). (Service historique de la défense)

-16- -17--1-16-6-

Officiers des armes

En 1830, les offi ciers de

vaisseau, appelés aujourd’hui

offi ciers de marine, forment le

corps royal de la marine, sou-

vent appelé le « Grand Corps ».

Ils sont les seuls à pouvoir

commander un bâtiment de

guerre.

Les deux tiers des offi ciers

de vaisseau, environ, sont alors

formés à l’École navale qui a été

créée par une ordonnance du

1er novembre 1830. Cette école

a remplacé le collège royal de la

marine d’Angoulême, dont l’ins-

tauration par Louis XVIII remontait au 31 janvier 1816 (ordonnance royale), et la

fi lière d’accès direct au vaisseau école en qualité d’élève de 2e classe créée par

décision royale du 30 juillet 1826.

L’École navale créée en 1830 est installée sur un bâtiment mouillé en rade de

Brest baptisé le Borda. Elle le restera jusqu’en 1913, année à partir de laquelle

elle sera installée à terre.

OFFICIERS DE VAISSEAU ET OFFICIERS DE MARINE

Elève en petite tenue conforme au décret de 1853.(collection particulière)

Elève en tenue n°4 conforme au décret de 1891.(collection particulière)

Élève de 1re classe en petite tenue de bord 1837. (La marine – Eugène Pacini)

L’instruction élémentaire à l’École navale, d’une durée de deux ans, conclue pour

ceux qui satisfont à l’examen par la promotion au grade d’aspirant de 2e classe,

est suivie d’une campagne d’un an en école d’application.

Depuis 1822, une moindre proportion d’offi ciers provient de l’École polytech-

nique. Ce type de recrutement est suspendu par l’ordonnance du 24 septembre

1831, mais il est rétabli par la loi du 20 avril de l’année suivante, quatre places

étant offertes aux polytechniciens.

Certains offi ciers de vaisseau proviennent également en faible nombre du corps

des équipages, par promotion interne, possibilité qui était déjà offerte, mais en

très faible proportion, sous l’Ancien Régime. Le règlement du 19 octobre 1825 pré-

cise que les premiers maîtres les plus méritants sont sélectionnés par examen ou

désignés par le roi après une action d’éclat, et nommés enseignes de vaisseau. À

partir de 1888 (décret du 21 avril), l’examen peut être préparé lors d’un cours pré-

paratoire installé à la Division des équipages de Brest. En dépit de l’organisation de

ce cours, les offi ciers de marine issus de la maistrance restent peu nombreux. Pour

tenter d’y remédier, la loi du 10 juin 1896 crée en plus l’école des élèves offi ciers

de marine (EEOM). Durant leur scolarité, les élèves, offi ciers mariniers d’origine,

ont le grade de premier maître élève offi cier. Après la réussite à un examen fi nal, ils

Des aspirants, élèves de deuxième année de l’École navale, en tenue de « bouline » en 1926-27. (porte folio de l’Ecole navale en 1926-1927)

-19-

sont nommés enseigne de vaisseau. Pendant les années vingt, les besoins sont

tels que peuvent même être admis à l’EEOM des quartiers-maîtres possédant la

première partie du bac et ayant effectué trois ans de service.

Les élèves de l’EEOM sont surnommés « les zèbres » tandis que ceux de

l’École navale sont surnommés « les bordaches », en référence au Borda mouillé

en rade de Brest. L’école des élèves offi ciers de marine préfi gure l’École mili-

taire de la fl otte créée en 1969.

Enfi n, d’autres offi ciers de vaisseau sont issus du corps des enseignes de vais-

seau auxiliaires pourvus du brevet de capitaine au long cours (marine du commerce).

L’avancement de ce dernier corps d’offi ciers destinés exclusivement à embarquer

est, en principe, bloqué à l’unique grade d’enseigne de vaisseau. Toutefois, les plus

méritants d’entre eux peuvent prétendre au grade de lieutenant de vaisseau dans le

« Grand Corps ». Ainsi, à partir de 1896 (loi du 10 juin), les capitaines au

long cours enseignes de vaisseau de réserve peuvent accéder,

après examen, au grade d’enseigne de vaisseau d’active.

Hiérarchie

En 1828 renaît une pratique adoptée en 1791 et

supprimée en l’an 4 : le sommet de la hiérarchie

peut être occupé par des vice-amiraux auxquels

est conférée la dignité de maréchal de France. Toutefois, aucun ne la reçoit avant le

13 août 1830, date à laquelle la dignité d’amiral, équivalente à celle de maréchal de

France, est instaurée.

Le premier vice-amiral à qui est conférée la dignité d’amiral est le vice-amiral

Duperré, le 13 août 1830, pour ses faits d’armes à la tête des forces navales

ayant participé à l’expédition d’Alger. Après le décès de l’amiral Rigault de

Genouilly en 1873, la dignité d’amiral ne sera plus portée, la loi du 10 juin 1896,

relative à l’organisation du corps des offi ciers de marine et du corps des équi-

pages de la fl otte, semblant même marquer la fi n de son attribution, en pla-

çant uniquement le vice-amiral au sommet de la hiérarchie navale.

L’ordonnance royale du 1er mars 1831 organise le corps des offi ciers de

vaisseau de la marine de Louis-Philippe. Elle annule l’ordonnance royale du

14 décembre 1818 et modifi e celle du 31 octobre 1819.

Cette ordonnance de 1831 permet de mieux mettre en rapport les grades

et les fonctions de commandant et d’offi cier ou commandant en second. Le

grade de capitaine de corvette est créé, réparant la différence subsistant entre

la hiérarchie de l’armée de terre (au sein de laquelle il existait depuis le 3 août

1815 des chefs de bataillon) et celle de la marine (que l’ordonnance du 18 avril

1816 avait tenté de gommer en attribuant aux cinquante lieutenants de vaisseau

les plus anciens le rang de chef de bataillon). Le grade de lieutenant de frégate

remplace par ailleurs celui d’enseigne de vaisseau.

Un poste de « midships » à bord de l’Iphigénie, croiseur-école en 1886-1887.

(collection particulière)

1111111-1-111111-1111111-11111111111111111-11111111---1111-----111-1- 99999999-99999999999999999999999999

Idéalement, en 1831, les offi ciers supérieurs dénommés « capitaine de x »

ont vocation à commander des navires de la catégorie x, tandis que les offi -

ciers subalternes dénommés « lieutenants de y » ont vocation à être offi ciers

en second à bord des navires de la catégorie y. Mais, de fait, la destination des

offi ciers est ainsi réglée :

Les capitaines de vaisseau commandent les vaisseaux de ligne et les fré-

gates de premier rang ;

Les capitaines de frégate commandent les frégates de deuxième et de troi-

sième rang, et les corvettes d’au moins 24 canons ;

Les capitaines de corvette commandent les bâtiments portant entre 10 et

22 canons (mais peuvent être commandants en second d’un vaisseau de

ligne portant le pavillon d’un offi cier général) ;

Les lieutenants de vaisseau peuvent commander tous les bâtiments portant

moins de 10 canons, être seconds de bâtiments commandés par des offi -

ciers supérieurs, ou servir à terre ;

Les lieutenants de frégate ne peuvent en principe commander.

Le texte de 1831 précise que désormais « les offi ciers supérieurs ne quittent

plus la carrière des commandements, une fois qu’ils y sont entrés, et s’élèvent

par degrés successifs, des moindres aux plus importants » (tout un programme

qui pourrait faire rêver aujourd’hui…).

Cette ordonnance doit permettre un avancement moins lent entre les grades

de lieutenant de vaisseau et de capitaine de frégate, du fait de la création du

grade intermédiaire de capitaine de corvette.

Elle cherche également à rajeunir le haut-commandement à la tête des escadres

ou armées navales, en créant un cadre de réserve dans lequel sont versés les

contre-amiraux et vice-amiraux qui (bien que très vieux, plus de 70 ans pour les

vice-amiraux !) peuvent encore servir à terre avant de prendre leur retraite.

Enfi n, elle ouvre la possibilité d’un recrutement exceptionnel, en cas de besoin

ponctuel, de lieutenants de frégate auxiliaires issus du commerce

(sorte d’offi ciers de réserve), destinés à suppléer un trop faible

nombre de lieutenants de frégate pour les postes embarqués.

En 1836, par l’ordonnance du 29 décembre, le grade

de capitaine de frégate est supprimé (il n’y a pas assez

de bâtiments du type retenu en 1831 à faire comman-

der); le grade de lieutenant de vaisseau est partagé

en deux classes et le grade de lieutenant de frégate,

testé pendant seulement cinq ans, est remplacé par

celui plus classique d’enseigne de vaisseau.

Le grade de capitaine de frégate est rétabli par l’ar-

rêté du 3 mai 1848, en même temps qu’est supprimé

celui de capitaine de corvette (les capitaines de cor-

vette sont alors promus capitaine de frégate sur le

Jeune enseigne de vaisseau en petite tenue au tout début de la Troisième Répu-blique. (collection de l’auteur)

Capitaine de frégate, commandant en second de l’école de canonnage en rade des Salins en 1930. (porte folio de l’école de canonnage 1930)

Le vice-amiral Joseph Philibert (1848–1926) en 1910. (Service historique de la défense)

Le contre-amiral Félix Journet (1852–1929) peu avant la pre-mière guerre mondiale. (Ser-

vice historique de la défense)

Lieutenant de vaisseau vers 1880. (collection de l’auteur)

-18-

-20- -21-

champ). Cet arrêté du gouvernement provisoire se montre très critique vis-à-vis

de la mesure de 1836, estimant que « le grade de capitaine de frégate avait été

supprimé pour des motifs étrangers au service ». Il est vrai qu’il avait semblé y avoir

de réels inconvénients à cette suppression, tant au sein de la marine, vis-à-vis des

autres corps d’offi ciers, notamment pour siéger au sein des conseils de guerre ou

pour commander des détachements de marins, que vis-à-vis des lieutenants-colo-

nels de l’armée de terre, même si tout dans leur uniforme les y assimilait.

Peu de temps après le renversement de la monarchie de Juillet, le ministre de la

marine, François Arago, le célèbre astronome et physicien, s’était lui empressé par

l’arrêté du 2 avril 1848 de remplacer le titre d’« élève de marine » par celui d’« aspirant

de marine », jugé plus « républicain » (mention issue du Bulletin offi ciel de la marine).

La hiérarchie va rester pratiquement inchangée pendant de nombreuses

années, mise à part la suppression des deux classes du grade de capitaine de

vaisseau par la décision du 24 avril 1867 (référence à l’assimilation au grade de

colonel qui ne comporte plus cette distinction).

À la fi n du dix-neuvième siècle, on s’interroge sur le statut des lieutenants

de vaisseau anciens, ou plutôt très anciens (plus de quatorze ans d’ancienneté

dans le grade, parfois jusqu’à dix-huit ans !) : pendant quelques mois, en 1899,

la dénomination des 150 plus anciens lieutenants de vaisseau devient « lieu-

tenant de vaisseau major » et une ancre prend place au-dessus de leurs trois

galons (décret du 8 juin, abrogé le 1er septembre). Envisagé en 1901, le rétablis-

sement du grade intermédiaire de capitaine de corvette est refusé par le minis-

tère des fi nances : trop cher, il devra attendre 1917, soit plus de cent ans après

la création du grade de chef de bataillon dans l’armée de terre (qui à l’époque

avait conduit Louis XVIII, par équité, à donner ce rang, par une ordonnance du

18 avril 1816, aux 50 plus anciens lieutenants de vaisseau), alors que dès 1913

le ministre de la marine a déposé un projet de loi relatif à son rétablissement.

Par le décret du 3 juin 1910, le grade d’aspirant de 1re classe disparaît au profi t

de celui d’enseigne de vaisseau de 2e classe, à la suite de la création, le 15 mai

précédent, de l’emploi d’aspirant pour les élèves offi ciers de l’armée de terre.

Enfi n, le 16 juin 1917, une loi rétablit le grade de capitaine de corvette, mais

supprime temporairement le grade d’aspirant de marine (les élèves sortant

de l’École navale et de l’École des élèves offi ciers de Marine sont nommés

enseignes de vaisseau de 2e classe pendant la guerre).

Le premier confl it mondial terminé, le grade d’aspirant est recréé le 7 décembre

1918. Ce grade est conféré aux élèves des écoles de formation d’offi ciers comp-

tant au moins une année de présence au service. Cependant, une différence

majeure intervient par rapport à la pratique antérieure. L’aspirant appartient désor-

mais aux équipages de la fl otte, et non plus au corps des offi ciers de marine. Il

est situé entre le grade de premier maître et le grade de maître. Le décret du

11 mai 1938 supprime le grade d’aspirant pour les élèves de l’École navale et

les élèves offi ciers de marine. Il est alors réservé aux seuls aspirants de réserve.

En 1931 (circulaire du 16 décembre), à l’image d’une pratique adoptée dans

l’armée de terre en mars 1921 (circulaire du 17 de ce mois), les fonctions parti-

culières de certains vice-amiraux sont soulignées sur leurs manches ou pattes

d’épaule par l’adjonction d’une ou deux étoiles supplémentaires portant à :

Tableau des grades des o f f i c i e r s de va i s s eau e t des o f f i c i e r s de mar ine

1819 1831 1836 1848 1867 1910 1917 1918 19383 étoiles Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral Vice-amiral

2 étoiles Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral Contre-amiral

5 galons Capitaine de vaisseau de 1re et de 2e classe

Capitaine de vaisseau de 1re et de 2e classe

Capitaine de vaisseau de 1re et de 2e classe

Capitaine de vaisseau de 1re et de 2e classe Capitaine de vaisseau Capitaine de vaisseau Capitaine de vaisseau Capitaine de vaisseau Capitaine de vaisseau

5 galons panachés Capitaine de frégate Capitaine de frégate Capitaine de frégate Capitaine de frégate Capitaine de frégate Capitaine de frégate Capitaine de frégate Capitaine de frégate

4 galons Capitaine de corvette Capitaine de corvette de 1re et de 2e classe Capitaine de corvette Capitaine de corvette Capitaine de corvette

3 galons Lieutenant de vaisseau Lieutenant de vaisseau Lieutenant de vaisseau de 1re et de 2e classe

Lieutenant de vaisseau de 1re et de 2e classe

Lieutenant de vaisseau de 1re et de 2e classe Lieutenant de vaisseau Lieutenant de vaisseau Lieutenant de vaisseau Lieutenant de vaisseau

2 galons Enseigne de vaisseau Lieutenant de frégate Enseigne de vaisseau Enseigne de vaisseau Enseigne de vaisseau Enseigne de vaisseau de 1re classe Enseigne de vaisseau de 1re classe Enseigne de vaisseau de 1re classe Enseigne de vaisseau de 1re classe

1 galon Élève de 1re classe Élève de 1re classe Élève de 1re classe Aspirant de 1re classe Aspirant de 1re classe Enseigne de vaisseau de 2e classe Enseigne de vaisseau de 2e classe Enseigne de vaisseau de 2e classe Enseigne de vaisseau de 2e classe

1 galon avec sabords * Élève de 2e classe Élève de 2e classe Élève de 2e classe Aspirant de 2e classe Aspirant de 2e classe Aspirant Aspirant **

* : Selon plusieurs textes du dix-neuvième siècle (notamment les décrets des 15 août 1851 et 20 mai 1868), il n’existe pas d’assimilation pour le grade d’aspirant de 2e classe. Toutefois, les aspirants de 2e classe sont subordonnés aux premiers maîtres et ont autorité sur les maîtres - ** : Il appartient désormais aux équipages de la fl otte.

quatre le nombre d’étoiles des vice-amiraux commandants en chef préfets

maritimes ou commandants en chef une force navale ;

cinq le nombre d’étoiles des vice-amiraux chef d’état-major général et ins-

pecteur général des forces maritimes.

Mais il faut attendre le 6 juin 1939 pour qu’un décret-loi attribue à certains

vice-amiraux les rangs et appellations de vice-amiral d’escadre et d’amiral (et

à certains généraux de division les rangs et appellations de général de corps

d’armée et général d’armée).

Enfi n, un nouveau décret-loi en date du 24 juin 1939 attribue au chef d’état-

major général, l’amiral Darlan, l’appellation d’amiral de la Flotte, imitée de celle

toute britannique d’Admiral of the fl eet, qui ne sera pas conservée.

Distinctives

Les distinctives du « Grand Corps » sont les branches de chêne pour les offi -

ciers généraux et les feuilles d’acanthe entrelaçant des ancres pour les offi ciers

supérieurs et subalternes (broderies or). Ces broderies sont apposées sur du

drap bleu (couleur de l’uniforme) aux parements et au collet. Le motif à feuilles

d’acanthe a été adopté en 1819, en remplacement de l’ancre entrelacée d’une

branche de chêne.

PRÉFETS MARITIMESIl ne s’agit pas d’un corps particulier d’offi ciers de la marine, mais cette

fonction créée sous le premier Empire, supprimée en 1815, rétablie en 1826

et décrite notamment en 1844 par l’ordonnance du 14 juin, est citée dans cet

ouvrage car le décret du 29 janvier 1853 attribue à ces fonctionnaires un uni-

forme particulier. Il précise toutefois que les préfets maritimes peuvent porter

l’uniforme de leur corps d’origine.

Tableau des e f f e c t i f s des o f f i c i e r s de va i s s eau e t des o f f i c i e r s de mar ine(s ta tu ta i r e s en gr i s , r éa l i s é s en no i r)

1814 1815 1817 1817 1819 1822 1823 1825 1828 1830 1831 1836 1838 1839 1840 1841 1843 1846 1848 1854 1860 1861 1863 1869 1874 1880 1896 1896 1901 1907 1910 1917 1919 1927 1929 1935 1938 1939AL 3 3 3 2 3 3 2 3 3 3 3 3 3 3 3

VA 10 10 6 6 6 7 7 9 1212 12 10 10 9 10 10 10 10 10 10 10 12 12 15 15 15 2222 15 1616 1616 1515 15 15 1414 1111 15 1313 16 18

CA 20 20 12 1212 12 14 14 19 2424 24 20 20 17 20 20 20 20 20 20 20 24 24 30 30 30 3030 30 3030 2929 3030 30 30 3030 2424 30 2828 32 36

CV 100 100 60 5656 60 74 82 82 110110 110 70 80 78 80 100 100 100 110 110 110 110 120 120 130 100 105105 125 117117 126126 123123 125 115 121121 102102 115 111111 127 142

CF 100 120 80 7676 80 90 95 95 130130 130 70 70 24 230 230 230 250 250 270 200 213213 215 219219 214214 234234 215 215 232232 222222 252 245245 280 315

CC 90 150 123 160 200 200 200 230 320 235235 264264 360 290290 400 450

LV 400 400 300 300300 300 340 350 400 500500 500 450 450 443 500 500 500 600 650 650 650 650 700 700 750 700 772772 754 756756 777777 790790 754 800 781781 778778 800 752752 860 971

EV / EV1 500 500 400 369369 400 400 400 450 550550 550 550 550 550 600 600 600 500 550 550 600 600 625 625 600 420 415415 420 569569 516516 644644 420 420 475475 354354 540 760760 625 703

Asp1 / EV2 200 200 200 200 200 200 200 200 230230 230 200 200 151 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 140 8989 170 173173 139139 130130 327327 141141 111111

Asp2 / Asp 100 100 100 100 100 100 100 120120 120 100 107 4141 7575 7474 4848 4545 9494 112112

élève 5252 151151 200200 9898 130130 119119 8787

Feuilles de chêne des broderies de vice-amiral. (Bulletin offi ciel de la marine 1891)

Feuilles dacanthe des broderies de capitaine de vaisseau. (Bulletin offi ciel de la marine 1891)

-22- -23-

Initialement le ministre de la marine peut donc attribuer cette responsabilité

à n’importe quel fonctionnaire. Mais en réalité, les préfets maritimes, chargés

d’assurer la direction supérieure de tous les services et établissements de la

marine dans leurs arrondissements (il y en avait cinq pendant le second Empire),

sont exclusivement des offi ciers de vaisseau à partir de 1830. Dès lors, il est dif-

fi cile d’affi rmer aujourd’hui que les prescriptions de 1853 en matière d’uniforme

ont été appliquées : les intéressés n’ont pas forcément consenti à engager une

importante dépense s’ils étaient déjà offi ciers généraux, le prestige de l’uniforme

de contre-amiral ou de vice-amiral pouvant être considéré suffi sant à leurs yeux.

Pendant le second Empire, un seul préfet maritime n’a pas été offi cier général

au moment de sa nomination : le capitaine de vaisseau Lavaud, à Lorient. À

partir de 1875 (décision du 20 avril), les préfets maritimes sont choisis exclusi-

vement parmi les vice-amiraux.

OFFICIERS MÉCANICIENS ET INGÉNIEURS MÉCANICIENS

Alors que du personnel mécanicien sert à bord des navires de guerre depuis

plusieurs décennies (ce sont des civils depuis l’ordonnance du 30 mai 1831, et

des militaires depuis l’ordonnance du 24 mai 1840), le corps des offi ciers méca-

niciens n’est créé qu’en 1860 par le décret du 25 septembre. En 1845, l’ordon-

nance royale du 28 novembre avait pourtant posé le principe de la création d’un

corps d’offi ciers spécialisés dans la navigation à vapeur avec le grade unique de

mécanicien en chef, prenant rang entre l’enseigne et le lieutenant de vaisseau.

Toutefois, aucun offi cier mécanicien n’avait été nommé.

Hiérarchie

Il faut attendre le 12 décembre 1860 pour voir nommer les premiers offi ciers

mécaniciens. La hiérarchie comprend alors seulement trois grades qui corres-

pondent à trois types d’emploi :

mécanicien en chef : emploi d’adjoint à un commandant supérieur de bâti-

ments à vapeur ou dans un port (2 postes créés à l’origine) ;

mécanicien principal de 1re classe : emploi à terre (8 postes) ;

mécanicien principal de 2e classe : emploi à terre ou à la mer (embarquement

Lepréfet maritime de Brest passant en revue les élèves de l’École navale lors de la cérémonie du 14 juillet 1910. (collection particulière)

Feuilles de chêne et d’olivier des broderies de préfet maritime (Bulletin offi ciel de la Marine 1853)

Le préfet maritime de Brest s’apprêtant à passer une revue en 1905. (collection particulière)

sur un bâtiment à vapeur portant la marque d’un offi cier général ou le guidon

d’un chef de division, ou sur d’autres bâtiments à vapeur) (30 postes).

Le décret du 19 janvier 1889 enrichit le sommet du corps avec la création du

grade de mécanicien inspecteur, assimilé au capitaine de vaisseau et, le 3 août

1892, le grade de mécanicien inspecteur général est créé au sommet de la

hiérarchie.

1899 voit ponctuellement le changement des grades des offi ciers mécani-

ciens, changement qui est destiné à uniformiser les dénominations des grades

des corps assimilés. Mais l’application du décret du 26 mai aux offi ciers mécani-

ciens est rapportée le 30 juillet ; les mécaniciens conservent donc certaines des

appellations fi xées par la loi de 1892 pendant de nombreuses années.

La loi du 29 juillet 1905 augmente les effectifs du corps et crée un mécanicien

général de 1re classe ayant rang de vice-amiral et le grade de mécanicien inspec-

teur de 2e classe assimilé à capitaine de frégate.

Il faut attendre 1918 (loi du 7 décembre) pour que soit créé le grade de méca-

nicien principal de 3e classe, équivalent de l’enseigne de vaisseau de 2e classe.

Ce nouveau grade est alors conféré aux premiers maîtres et aux élèves ayant

satisfait aux examens de sortie de l’école des élèves offi ciers mécaniciens dont

la scolarité dure trois ans.

Par le décret du 11 mai 1938, le grade d’aspirant mécanicien est supprimé

pour le corps des ingénieurs mécaniciens. Il devient réservé aux aspirants

mécaniciens de réserve.

Évolution du corps

Initialement, on ne peut accéder à ce corps par recrutement externe. Seuls

les premiers maîtres mécaniciens de la fl otte réunissant trois ans de service à

la mer peuvent y être admis au premier grade de la hiérarchie qui équivaut au

grade d’enseigne de vaisseau.

Le 19 avril 1865 ont lieu les premières promotions au grade de mécanicien

principal de 1re classe (huit 2e classe promus). Les deux premiers mécani-

ciens principaux de 1re classe sont promus mécaniciens en chef le 10 août

1868.

L’emploi des mécaniciens évolue avec l’augmentation du nombre des bâti-

ments à vapeur. En 1880, on trouve des offi ciers mécaniciens à terre et à la

mer :

à terre, auprès des majors de la fl otte (majors généraux des ports), à l’école

des mécaniciens et dans le service de la défense mobile ;

à la mer, les mécaniciens principaux (aucun mécanicien en chef, grade à

l’emploi sédentaire) embarquent sur les bâtiments amiraux, sur le navire

école Borda et sur les bâtiments de plus de 400 chevaux.

En 1886, sous l’impulsion du vice-amiral Aube, un corps d’offi ciers méca-

niciens torpilleurs est créé (décret du 3 avril). Ces offi ciers doivent assurer

la direction des ateliers et la surveillance de l’entretien et des réparations du

matériel livré au service des Défenses sous-marines. Ils peuvent embarquer,

L’état-major de l’école des mécaniciens et chauffeurs. (porte folio de l’école des mécaniciens et chauffeurs 1934)Élèves et cadres de l’école des mécaniciens et chauffeurs. Non datée, cette photo a vraisemblablement été prise vers 1925. (ancre brodée sur la coiffe de la casquette). (collection de l’auteur)

-24- -25--222-2-2222222222222222222222222222222225-5-5-5-5-5-5-5-5-5-555-5-5-5555-555555555555555555-55555555

suivant les besoins, à bord des bâtiments centraux des défenses mobiles et

du bâtiment école des torpilles automobiles. Le nouveau corps doit comporter

les grades de mécanicien torpilleur en chef, de mécanicien torpilleur principal

de 1re classe et de mécanicien torpilleur principal de 2e classe. Il doit être ali-

menté à l’origine par deux sources de recrutement : offi ciers mécaniciens qui

en font la demande et dont l’aptitude pour la nouvelle spécialité est vérifi ée,

et premiers maîtres torpilleurs sélectionnés à l’issue d’un concours pour une

promotion au grade de mécanicien principal de 2e classe.

Mais l’existence de ce nouveau corps est éphémère car il disparaît dès le

6 janvier 1888, les offi ciers mécaniciens torpilleurs étant versés dans le corps

des offi ciers mécaniciens.

Le décret du 5 juin 1900 apporte une reconnaissance particulière aux mécani-

ciens : la qualité de corps combattant lui est accordée et il est le premier corps

assimilé à recevoir l’épaulette.

À partir de 1907, le recrutement des offi ciers mécaniciens est assuré en prin-

cipe par l’école des élèves offi ciers mécaniciens de Brest pour les 4/5es des nomi-

nations et par la maistrance (premiers maîtres mécaniciens du service général

des équipages de la fl otte) pour 1/5e. La première fi lière est alimentée par les

matelots élèves mécaniciens recrutés parmi des jeunes possédant la maîtrise

pratique d’une profession de mécanicien et subissant avec succès les épreuves

d’un concours. Elle est complétée par quelques ingénieurs des arts et métiers.

En 1921, les premiers maîtres mécaniciens méritants peuvent encore intégrer le

corps par le grade de mécanicien principal de 2e classe, mais le recrutement pour

l’école est modifi é : la moitié des places est désormais réservée aux ingénieurs des

arts et métiers. Cette évolution ira en s’accentuant au cours des années suivantes.

En 1925, le corps des offi ciers des équipages de la fl otte s’ouvrant enfi n aux pre-

miers maîtres mécaniciens, cette voie de promotion interne sera dès lors préférée

car estimée moins exigeante que celle vers le corps des offi ciers mécaniciens.

Ingénieurs mécaniciens et offi ciers mariniers mécaniciens, cadres à l’école des mécaniciens et chauffeurs de Toulon en 1934, en tenue n°1 conforme à l’arrêté ministériel de 1931. (porte folio de l’école des mécaniciens et chauffeur de Toulon en 1934)

Tableau d ’ass imi la t ion des grades des o f f i c i e r s mécan i c i ens e t des ingén i eurs mécan i c i ens

1860 * 1889 1892 1905 1918 1925 1938VA Mécanicien général de 1re classe Mécanicien général de 1re classe Ingénieur mécanicien général de 1re classe Ingénieur mécanicien général de 1re classe

CA Mécanicien général de 2e classe Mécanicien général de 2e classe Ingénieur mécanicien général de 2e classe Ingénieur mécanicien général de 2e classe

Entre CV et CA Mécanicien inspecteur général

CV (5 galons) Mécanicien inspecteur Mécanicien inspecteur Mécanicien inspecteur de 1re classe Mécanicien inspecteur de 1re classe Ingénieur mécanicien en chef de 1re classe Ingénieur mécanicien en chef de 1re classe

CF (5 galons panachés) Mécanicien inspecteur de 2e classe Mécanicien inspecteur de 2e classe Ingénieur mécanicien en chef de 2e classe Ingénieur mécanicien en chef de 2e classe

CC (4 galons) Mécanicien en chef Mécanicien en chef Mécanicien en chef Mécanicien en chef Mécanicien en chef Ingénieur mécanicien principal Ingénieur mécanicien principal

LV (3 galons) Mécanicien principal de 1re classe Mécanicien principal de 1re classe Mécanicien principal de 1re classe Mécanicien principal de 1re classe Mécanicien principal de 1re classe Ingénieur mécanicien de 1re classe Ingénieur mécanicien de 1re classe

EV (ou EV1) (2 galons) Mécanicien principal de 2e classe Mécanicien principal de 2e classe Mécanicien principal de 2e classe Mécanicien principal de 2e classe Mécanicien principal de 2e classe Ingénieur mécanicien de 2e classe Ingénieur mécanicien de 2e classe

ASP1 (ou EV2) (1 galon) Mécanicien principal de 3e classe Ingénieur mécanicien de 3e classe Ingénieur mécanicien de 3e classe

ASP2 (ou ASP) (1 galon) Aspirant mécanicien ** Aspirant mécanicien **

* : Le nombre de galons portés va de 1 à 3, contrairement à l’équivalence de 2 à 4. - ** : Grade conféré aux élèves admis à l’école des élèves offi ciers mécaniciens non titulaires d’un grade supérieur (c’est-à-dire premier maître ou maître principal). L’aspirant n’est pas un offi cier.

La transformation du corps des offi ciers mécaniciens en corps des ingénieurs

mécaniciens intervient en 1929 avec la loi du 4 mars, la dénomination d’« offi ciers »

ayant été préalablement remplacée par celle d’« ingénieurs » par la loi du 17 juin 1925.

Celle-ci modifi e également les différents grades pour les rendre plus conformes à

ceux des autres corps assimilés pour lesquels ils sont homogènes depuis 1899.

Le recrutement au grade d’ingénieur mécanicien de 3e classe s’opère alors parmi

les jeunes gens ayant suivi les cours de l’École des élèves ingénieurs mécaniciens,

parmi les premiers maîtres et les maîtres principaux en activité de service et parmi

les ingénieurs de 3e classe de réserve ayant accompli deux ans de stage d’activité.

En 1963, par le décret du 1er octobre, les ingénieurs mécaniciens de la marine

deviennent ingénieurs de la marine. Enfi n, le corps des ingénieurs de la marine

disparaît par intégration au corps des offi ciers de marine en 1966 (loi du 5 juillet,

décret du 7 octobre et circulaire du 14 décembre).

Distinctives

En 1860, l’uniforme des offi ciers mécaniciens se caractérise par la couleur lilas

de ses parements et collet en velours, ses distinctives en forme de baguettes

étalinguées (or) et ses galons en zigzag. Avec le décret du 16 mai 1862 qui fait

état de la confection malaisée des galons en zigzag, ceux-ci deviennent droits,

séparés par des fi lets en soie lilas.

En 1902, par le décret très important pour l’uniforme du 13 mai, les dis-

tinctives du corps sont modifi ées pour tous les offi ciers mécaniciens :

velours violet pensée pour les parements et collet, feuilles d’olivier

avec rubans enroulés d’une corde en S (or). Cette modifi cation

de la couleur distinctive est justifi ée par la détérioration rapide

de la couleur lilas qui, bien que réglementaire depuis 1860,

ne semble guère avoir été employée pour les parements

et les collets en velours. En fait les feuilles d’olivier avec

rubans avaient fait leur apparition en 1892, lors de la défi -

nition de la tenue du mécanicien inspecteur général.

Ingénieur mécanicien de 2e classe en tenue n°1 conforme au décret de 1923. (collection particulière)

Feuilles d’olivier avec rubans enroulés d’une corde en S de mécanicien inspecteur général. (Bulletin offi ciel de la marine 1891)

Tableau des e f f e c t i f s des o f f i c i e r s mécan i c i ens e t des ingén i eurs mécan i c i ens(s ta tu ta i r e s en gr i s , r éa l i s é s en no i r)

1860 1860 1865 1867 1868 1877 1878 1880 1880 1889 1892 1896 1901 1905 1907 1919 1927 1929 1935 1938 19393* 1 1 1 2 2 2 2

2* 2 1 2 2 4 3 6 6

1* 1 1 1

5 2 6 5 6 7 6 6 7 1111 9 1212 1515

5 panachés 1515 5 12 15 2222 19 2626 2929

4 2 2 2 3 3 3 3 1010 2020 16 20 5050 27 49 50 8585 59 100100 114114

3 8 8 8 1616 2020 20 3030 7070 100100 87 100 260260 142 213 185 198198 176 235235 265265

2 30 1010 4040 3535 4040 40 4040 160160 200200 112 200 170170 201 146 106 9696 194 135135 130130

1 43 71 22

Asp 5 10

Elève 27

Baguettes étalinguées de mécanicien en chef. (Bulletin offi ciel de la marine 1891)

-26- -27-

ADJUDANTS PRINCIPAUX, PILOTES-MAJORS ET OFFICIERS DES ÉQUIPAGES DE LA FLOTTE

Au début des années 1880, la marine manque cruellement d’offi ciers subal-

ternes. Le décret du 26 octobre 1882 va tenter de combler ce défi cit en créant

le corps des adjudants principaux des mouvements de port, obtenu par la mili-

tarisation des maîtres entretenus et des maîtres principaux des directions des

mouvements de port, eux-mêmes recrutés exclusivement parmi les premiers

maîtres des équipages de la fl otte. À l’origine, il s’agit donc plutôt d’une exten-

sion de la hiérarchie des offi ciers mariniers. D’ailleurs, ces adjudants principaux

conservent l’uniforme des premiers-maîtres. Trois classes sont créées. L’effectif

théorique initial est de 5 adjudants principaux de 1re classe, 9 de 2e et 9 de 3e.

En 1888, par le décret du 5 juin, les adjudants principaux des mouvements de

ports sont complétés par les adjudants principaux des divisions, issus directe-

ment des équipages de la fl otte (premiers maîtres) et par les pilotes-majors, ins-

tructeurs chefs à bord du bâtiment école de pilotage, assimilés aux adjudants

principaux de 1re classe. Le 5 novembre de la même année vient le tour des

adjudants principaux comptables, anciens premiers maîtres fourriers.

En 1895, il existe des adjudants principaux, de manœuvre, torpilleurs, de

mousqueterie, pilotes-majors, fourriers et infi rmiers. Tous servent à terre.

En 1899, les besoins des ateliers principaux de la fl otte en matière d’enca-

drement dans les différentes spécialités imposent la création d’adjudants prin-

cipaux de canonnage, timoniers, mécaniciens, de charpentage et de voilerie et

une augmentation des effectifs.

Tableau d ’ass imi la t ion des grades des ad judants pr inc ipaux, des p i lo t e s -majors e t des o f f i c i e r s des équ ipages de la Flot t e

1882 1888 1896 * 1907 1913 1917 1929VA

Pas d’assimilation prévue :Adjudant principal de 1re classeAdjudant principal de 2e classeAdjudant principal de 3e classe

Pas d’assimilation prévue :Adjudant principal de 1re classe et pilote-majorAdjudant principal de 2e classeAdjudant principal de 3e classe

CA

CV (5 galons)

CF (5 galons panachés) Offi cier en chef des équipages de la fl otte

CC (4 galons) Adjudant principal de 1re classe et pilote-major de 1re classe

Adjudant principal de 1re classe et pilote-major de 1re classe Offi cier principal des équipages de la fl otte Offi cier principal des équipages de la fl otte Offi cier principal des équipages de la fl otte

LV (3 galons) Adjudants principaux de 2e et de 3e classe et pilotes-majors de 2e et de 3e classe

Adjudants principaux de 2e et de 3e classe et pilotes-majors de 2e et de 3e classe

Offi ciers de 1re et de 2e classe des équipages de la fl otte Offi cier de 1re classe des équipages de la fl otte Offi cier de 1re classe des équipages de la fl otte

EV (ou EV1) (2 galons) Adjudant principal de 4e classe Adjudant principal de 4e et de 5e classe Offi ciers de 3e et 4e classe des équipages de la fl otte Offi cier de 2e classe des équipages de la fl otte Offi cier de 2e classe des équipages de la fl otte

ASP1 (ou EV2) (1 galon) Adjudant principal de 5e classe

ASP2 (ou ASP) (1 galon)

* : Assimilation sur la seule base de la pension de retraite.

État-major de l’école de canonnage en rade d’Hyères en 1930 (tenue n°3 du décret de 1923). On distingue deux offi ciers des Equipages de la Flotte à droite (patte de drap avec 3 boutons au bas des manches). (porte folio de l’école de canonnage en 1930)

La réelle assimilation des adjudants principaux et des pilotes-majors n’inter-

vient qu’en 1907. Par le décret du 4 mars, fortement inspiré par ce qui a déjà été

fait en 1901 pour les agents du personnel administratif de gestion et d’exécu-

tion, les différents grades des adjudants principaux et des pilotes-majors sont

assimilés aux grades d’enseigne de vaisseau à commissaire principal (le grade

de capitaine de corvette n’existe pas encore).

Les adjudants principaux ne comportent toujours aucun mécanicien, puisque

les premiers maîtres les plus compétents de cette spécialité ont la possibilité

d’accéder au corps des offi ciers mécaniciens.

Par la loi du 30 décembre 1913, les adjudants principaux et les pilotes-majors

deviennent offi ciers des équipages de la fl otte. Les conditions d’admission des

premiers maîtres sont légèrement modifi ées cette même année : deux ans de

service à la mer dans ce grade sont exigés, alors qu’il en fallait trois depuis 1896.

La loi du 16 juin 1917 modifi e les grades du corps des offi ciers des équipages

de la Flotte. Le nombre de classes est réduit de 4 à 2. Le corps reste alimenté à

sa base par la nomination au choix au grade d’offi cier de 2e classe de premiers

maîtres.

Une répartition des offi ciers des équipages de la fl otte par spécialité est

donnée par l’arrêté ministériel du 23 juin 1925 :

manœuvre : 28

timonier : 15

pilote : 7

canonnier : 37

armurier : 19

fusilier : 40

torpilleur : 5

électricien : 20

fourrier : 49

mécanicien : 42 (cette spécialité a enfi n accès au corps des offi ciers des

équipages)

radiotélégraphiste : 8

arrimeur d’aéronautique : 5

mécanicien d’aéronautique : 5

Enfi n, la loi du 4 mars 1929 permet aux offi ciers des équipages d’accéder à

un grade équivalent à celui de capitaine de frégate et l’arrêté du 30 mars suivant

permet aux offi ciers mariniers infi rmiers et charpentiers d’accéder au corps.

Le corps des offi ciers des équipages de la fl otte est mis en extinction le

20 décembre 1969. Les offi ciers des équipages qui le souhaitent peuvent, en

fonction de leur grade et de leurs qualifi cations, être admis dans le corps des offi -

ciers de marine ou dans celui des offi ciers techniciens créé à cette même date.

Distinctives

Les distinctives du corps sont à l’origine les suivantes : drap bleu, baguettes,

dents de scie et câbles (or). Les différentes classes sont distinguées par une

combinaison différente d’attributs, soit en 1896 :

Tableau des e f f e c t i f s des o f f i c i e r s des équ ipages de la f lo t t e(s ta tu ta i r e s en gr i s , r éa l i s é s en no i r)

1898 1916 1917 1917 1919 1919 1927 1929 1935 19393*

2*

1*

5

5 panachés 5 2 5

4 11 11 25 28 2222 2424 45 2525 52

3 2020 25 25 100 112 9292 104104 195 149149 223

2 2222 30 30 125 140 130130 136136 147 136136 166

1 3131 113 143 1010

-28- -29-

1re classe : trois baguettes en or avec dents de scie ;

2e classe : deux baguettes en or avec dents de scie, accompagnées d’un

câble en dessous ;

3e classe : une baguette en or avec dents de scie, accompagnée de deux

câbles en dessous ;

4e classe : une baguette en or avec dents de scie, accompagnée d’un câble

en dessous ;

5e classe : une baguette en or avec dents de scie.

En 1907, conséquence de la nouvelle assimilation, les baguettes avec dents

de scie sont abandonnées au profi t des galons or avec l’adjonction d’une patte

en étoffe : deux galons pour les 5e et 4e classes, trois pour les 3e et 2e, quatre

pour la 1re. En dépit de l’adoption de ces nouveaux insignes de grade, les adju-

dants principaux restent subordonnés à tous les offi ciers de marine.

Tableau des grades des o f f i c i e r s d ’admin i s t ra t ion contrô l eurs d ’armes de la mar ine

1916VA

CA

Entre CV et CA

CV (5 galons)

CF (5 galons panachés)

CC (4 galons) Offi cier d’administration principal

LV (3 galons) Offi cier d’administration de 1re classe

EV (ou EV1) (2 galons) Offi cier d’administration de 2e classe

ASP1 (ou EV2) (1 galon) Offi cier d’administration de 3e classe

ASP2 (ou ASP) (1 galon)

Baguettes, dents de scie et câbles d’adjudant principal de 3e classe. (Bulletin offi ciel de la marine 1891 : illustration des marques distinctives des maîtres principaux et conducteurs principaux)

Feuilles d’acanthe des broderies et bouton avec patte de drap d’adjudant principal de 1re classe. (Bulletin offi ciel de la marine 1912)

Le commissaire en chef de 2e classe, commandant l’école des fourriers, des commis aux vivres et des secrétaires, est ici encadré par deux offi ciers des Equipages de la Flotte, probablement fourriers, dont on distingue très bien la patte de drap caractéristique aux manches. (porte folio de l’école des fourriers, des commis aux vivres et des secrétaires en 1937) -29-

En 1912, avec le rétablissement de l’habit de grande tenue, les distinctives

deviennent : drap bleu et pattes avec petits boutons sur des feuilles d’acanthe

(or). La seule patte de drap avec boutons distingue alors les adjudants princi-

paux des offi ciers de marine.

OFFICIERS D’ADMINISTRATION CONTRÔLEURS D’ARMES DE LA MARINE

Ces officiers qui n’ont rien à voir avec l’administration sont issus par

transformation du corps des gardes d’artillerie de la marine (décret du 7

décembre 1900), eux-mêmes répartis en plusieurs sections : artificiers,

ouvriers d’État, conducteurs de travaux et contrôleurs d’armes (provenant

des armuriers).

Mis en extinction en 1907, le corps reçoit une nouvelle impulsion par le

décret du 18 juillet 1916 qui fi xe les modalités de l’admission par examen pro-

fessionnel des premiers maîtres armuriers au grade d’offi cier d’administration

contrôleur d’armes de la marine de 3e classe. Toutefois, dès 1919, le corps

des offi ciers d’administration contrôleurs d’armes disparaît progressivement.

L’intégration des armuriers de la marine au corps des équipages de la Flotte

conduit en effet à leur transformation progressive en offi ciers des équipages

de la fl otte.

Distinctives

Disposant à l’origine d’un uniforme conforme à quelques détails près à celui

de l’artillerie de la marine (dolman, képi), les offi ciers d’administration contrô-

leurs d’armes reçoivent en 1916 (arrêté ministériel du 27 août) un uniforme et

des distinctives proches de ceux des adjudants principaux :

les parements sont en drap bleu mais les pattes appo-

sées sur les parements sont en drap écarlate et non

en drap bleu ; ces pattes comportent trois petits

boutons. Le motif de broderie fi gure des feuilles

d’acanthe en or.

Tableau des e f f e c t i f s s ta tu ta i r e s des o f f i c i e r s d ’admin i s t ra t ion contrô l eurs d ’armes de la mar ine

1916 19183*

2*

1*

5

5 panachés

4 1 2

3 8 12

2 15 14

1

Pilote-major de 1re classe avant 1902 : baguettes, dents de scie et câbles aux parements, ancres croisées et étoiles

au collet, sabre suspendu par deux bélières. (collection particulière)