32 - Gabriel Delanne - Tome 1 - Les Apparitions Materialisees Des Vivants Et Des Morts – Fr

8/14/2019 32 - Gabriel Delanne - Tome 1 - Les Apparitions Materialisees Des Vivants Et Des Morts Fr.

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LES

APPARITIONS

MATERIALISEES

DES VIVANTS ET DES MORTS

Par GABRIEL DELANNE

TOME I

LES FANTOMES DE VIVANTS

Louvrage renferme de nombreuses photographies

A LA MEMOIRE

DE

MADAME F. MARTHA

JE DEDIE CE LIVRE

Comme un tmoignage de la respectueuse amiti de lauteur

G. DELANNE

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INTRODUCTION

Celui qui, en dehors des mathmatiques pures, prononce le mot dimpossible,manque de prudence.

ARAGO.

Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions galement commodes, qui lune etlautre nous dispensent de rflchir.

H. POINCARE.

Nous sommes si loigns de connatre tous les agents de la nature et leurs divers modesdaction, quil serait peu philosophique de nier lexistence de phnomnes, uniquement

parce quils sont inexplicables dans ltat actuel de nos connaissances.

LAPLACE.

Condamner rsolument une chose pour fausse ou impossible, cest se donner lavantagedavoir dans la tte les bornes et limites de la volont de Dieu et de la puissance de notremre nature; et ny a pourtant point de plus notable folie au monde que de les ramener lamesure de notre capacit et suffisance.

MONTAIGNE

Ceux qui se donnent bon march le nom et le relief de savants se moquent de tout cequi, inexplicable pour le savant comme pour lignorant, les place tous deux au mmeniveau. Cest ce qui fait que les histoires de revenants sont toujours coutes et bienaccueillies dans lintimit, mais impitoyablement dsavoues devant le public.

KANT.

Quel est lobjet de ce volume ? De dmontrer par lobservation et lexprience que lmehumaine existe pendant la vie et aprs la mort.

Ce nest ni au nom de la religion, ni au nom de la philosophie que je tenterai de faire cettepreuve, mais simplement en employant la mthode exprimentale.

Pour des raisons diverses, les religions ont perdu une grande partie de leur autorit, et lessculaires discussions des philosophes nont pas projet sur le problme de la mort unelumire assez efficace pour dissiper tous les doutes. Quel est donc larbitre qui dpartagerales uns et les autres et dont lautorit sera suffisante pour juger souverainement ? Lascience.

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Ici, il sagit de bannir immdiatement toute quivoque. La science, dira-t-on, mais ellesest prononce pour la ngative. En voulez-vous des preuves, coutez les voix autorisesde ses reprsentants :

Stuart Mill dfinit le corps la cause inconnue laquelle se rapportent nos sensations , etlesprit le rcipient ou percevant inconnu de nos sensations ; il est manifeste, ds lors,que lon ne peut rien affirmer de la nature inconnue de lun ou de lautre . ( STUART

MILL. Systme de la logique, I. 3 & 8 )

Herbert Spencer juge de mme que la controverse entre les matrialistes et lesspiritualistes est une pure guerre de mots, o les partis en lutte sont galement absurdes,

parce quils croient comprendre ce que nul homme ne peut comprendre. ( Herbert Spencer,Premiers principes, fin.)

Le moi, crit Taine, lme, ce sujet prtendu de la pense, gardant son unit, sonidentit, sous le flot mouvant des sensations, des images, des sentiments, cest une illusion.Il ny a rien de rel dans le moi, sauf la file des vnements. ( TAINE, De lIntelligence,Prface et III-3.)

Le vrai, dit encore Renan, est quil y a une substance unique, qui nest ni corps ni esprit,mais qui se manifeste par deux ordres de phnomnes qui sont le corps et lesprit, que cesmots nont de sens que par leur opposition, et que cette opposition nest que dans les faits.( RENAN, lAvenir de la Science, p. 478.)

Les savants sont plus brutaux :

Les facults de lme sont des fonctions de la substance crbrale ayant avec le cerveau peu prs les mmes rapports que lurine avec les reins , certifie Carl Vogt.

Lme, affirme Haeckel, cest--dire lactivit spirituelle, est une fonction crbrale, unefonction physiologique commande par des phnomnes mcaniques. ( Haeckel, Origine delhomme, p. 50 )

La vie psychique est un piphnomne de la vie physiologique , proclame M. LeDantec. ( LE DANTEC, Thorie nouvelle de la Vie, Introduction.)

Ce nest pas lindividu qui est conscient mais seulement un groupe particulier de seslments constituants , crit M. de Lanessan. ( DE LANESSAN, le Transformisme, p.146.)

La notion de lanantissement total de la conscience aprs la mort, dit M. Metchnikoff( METCHNIKOFF, Etudes sur la nature humaine, p. 210.) , est devenue une notion couranteaccepte par la trs grande majorit des gens clairs. Lailleurs les lments de notrecorps ne peuvent pas vivre ternellement , la conscience qui est fonction de ceslments est fatalement voue lanantissement total aprs la mort .

Voil une imposante srie daffirmations, que lon pourrait encore facilement augmenter,mais est-ce dire que la science ait prononc dfinitivement ?

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Non, car dabord il existe des tmoignages opposs manant dhommes aussi bienqualifis, comme Pasteur, Armand Gautier ou M. de Lapparent, par exemple, mais ce qui est

plus grave, cest quil ne sagit des deux cts que dopinions individuelles, absolumentdnues de toute dmonstration. Cette manire de voir ne mest pas personnelle. Devant lascience moderne, dit M. Guyau, dans lIrrligion de lavenir, limmortalit demeure. Si le

problme na pas reu de solution positive, il na pas reu davantage, comme on le prtend

parfois, de solution ngative. Cest donc abusivement que lon affirme lanantissementde la pense aprs la mort. M. Guyau croit que le problme na pas reu de solutionpositive, cest en quoi il se trompe, ainsi que ce livre ltablira.

Est-il donc possible daborder le problme de la survie par la mthode scientifique ? Cestle premier point examiner.

Il pourra sembler bizarre de se poser une pareille question et, cependant, elle na riendextraordinaire, si lon veut bien remarquer que le phnomne des apparitions est aussivieux que lhumanit, puisque les Annales de tous les peuples en relatent des exemples(Voir dans la Bible lapparition de Samuel au roi Sal, puis, plus tard, celles de Numa, de

Brutus, celles de Jeanne dArc, etc., etc.)Nous carterons de notre tude tout ce qui a trait aux croyances lexistence des larves,

des lmures, des fes, des pris, des anges, des dmons, etc., pour nous borner auxapparitions qui reproduisent lapparence dun homme ayant vcu ici-bas, et disparu dumonde des vivants depuis plus ou moins longtemps. On pourra donc se demander : 1 Si cefait est rel ; 2 Si ltre qui se montre ainsi a une existence objective ; 3 Si cest bien lemme individu qui a Vcu sur la terre, ou son simulacre.

On a coutume de rcuser en bloc tous les tmoignages anciens relatifs aux apparitions,parce que lon suppose quils sont sans valeur, en raison de lignorance de nos anctres et

de leur esprit superstitieux. Cette condamnation sommaire est peut-tre injuste lorsquilsagit dhommes comme Socrate et Brutus, dans lantiquit, et plus rcemment de Cromwel,de Pascal ou de Descartes. Ignorez-vous donc, me rpondra un critique svre, les travauxdes Docteurs Calmeil , Leuret, Llut, Moreau (de Tours) , Brierre de Boisinont et, plusrcemment, ceux de Charcot, de Richer, de Gilles de la Tourette, de Binet, de Pierre Janet,etc. Ne savez-vous pas que lhallucination est la cause de tous ces phnomnes, et que denos jours ltude des nvroses a t si bien faite quelle jette une lumire aveuglante surcette question ? Je rpondrai que lhallucination explique beaucoup de choses, mais ne lesexplique pas toutes ; et quil faudrait prcisment dmontrer que les visions de ces grandshommes nont t que des hallucinations. Mais, allons plus loin. Supposons lorigine

hallucinatoire de ces apparitions : sen suit-il pour cela quelles aient t morbides,produites ncessairement par le jeu drgl de leur imagination, sans aucune causeextrieure ? Cest ce que se sont demand des philosophes et des savants, et leur rponse at ngative.

Depuis 1882 il existe en Angleterre une Socit de recherches psychiques qui a pris pourtche ltude de ces phnomnes. Elle compte parmi ses membres les plus hautes notoritsscientifiques de lautre ct de la Manche. Elle a publi jusqu ce jour 22 volumes, qui sontremplis, en grande partie, par des rcits dapparitions de vivants ou de monts, et par les

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enqutes auxquelles elles out donn lieu. Lorsque lon constate le soin mticuleux apportpar les enquteurs pour tablir la vracit des narrateurs, quand on admire leur impeccablelogique et lesprit critique dont ils ont fait preuve dans lapprciation de la valeur destmoignages, il ne viendra pas lide de traiter ces rcits dhistoriettes sans valeur. Lesrcits publis sont des documents srieux et authentiques dont personne ne peut contester laralit.

Quelle explication de ces faits donnent les membres de la Socit de recherchespsychiques ? ils admettent bien que ces apparitions sont de nature hallucinatoire, mais etcest ici la nouveaut ce sont des hallucinations vridiques, en ce sens quelles ont unrapport avec un vnement grave survenu au personnage dont le sujet a vu le fantme. Il y aeu action tlpathique de lagent (celui qui est vu), au percipient (celui qui voit). Leshypothses du hasard, de la concidence fortuite, de lautosuggestion, et bien dautresencore, ont t longuement discutes, et il reste aujourdhui tabli, dune manireindubitable, que ces apparitions, ces fantmes de vivants comme les appellent les auteursanglais, Myers, Gurney et Podmore, sont des phnomnes irrcusables.

Cest dj un progrs sur lancienne incrdulit, mais ce nest pas le seul que lon doivefaire. Lorsque lon tudie avec attention les rcits recueillis, on constate dans un certainnombre dentre eux que le fantme possde une ralit physique, soit parce quil est vuidentiquement, dans le mme endroit de lespace, par des personnes diffrentes, soit quileffraye des animaux, ou laisse des traces matrielles de sa prsence, toutes choses quunehallucination ne produirait pas, puisquelle nexiste, invisible pour autrui, que dans lecerveau du voyant. Ncessairement, dans ces conjonctures, lexplication doit changer. Les

phnomnes tlpathiques peuvent se comprendre par une action distance de la pense,mais une apparition vritable est tout autre chose.

Si lapparition est objective, cest--dire sil est possible de lui assigner une placedtermine dans lespace, elle a un corps, quelle que soit, dailleurs, la nature de celui-ci,

et il devient du plus haut intrt dtudier ces remarquables manifestations, qui nousrvlent ltre humain sous un aspect aussi complexe quimprvu. Il se produit dans ces cascomme une sorte de ddoublement, de projection distance dune effigie du corps, puisque,dun ct, on constate la prsence de lorganisme charnel, gnralement endormi, et delautre, son fac-simil absolu, son sosie, qui en reproduit laspect avec la plus entirefidlit. Il existerait donc en chacun de nous un second corps, inconnu jusqualors, dontlexistence se rvlerait prcisment par lextriorisation de ce fantme.

A partir dici, nous entrons absolument dans le sujet de cet ouvrage et lon commence

entrevoir la justification de ce titre, un peu singulier peut-tre pour certains lecteurs : LesApparitions matrialises des vivants et des morts. Tout leffort de la documentation que

jai runie, et des discussions quelle soulvera, aura pour but dtablir la certitude des faitset la lgitimit des consquences qui me paraissent en rsulter ncessairement. Ce nest rienmoins que la dmonstration directe de lexistence et de limmortalit de lme.

Mon ambition est donc dtablir que lhomme nest pas compos seulement de matirephysique ; que le principe pensant par lequel il se connat et qui le dirige, est un treindpendant, autonome, dont lexistence peut se constater par les mmes procds que ceux

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mis en usage pour tudier la matire. Cest, certainement, une grande hardiesse de se mettreainsi en opposition avec toutes les thories reues jusqu prsent, mais elle semblera peut-tre ncessaire si elle se base sur ltude directe de la nature, sans faire intervenir dautrehypothse que celle qui ressort directement de la constatation des faits. Lexprience, ditM. Poincar, ( La Science et lhypothse, p. 167.) est la source unique de la vrit ; elleseule peut nous apprendre quelque chose de nouveau ; elle seule peut nous donner la

certitude. Voil deux points que nul ne peut contester. Nous verrons dans la suite de ce travail que les observations et tes expriences sur lesapparitions sont excessivement nombreuses, bien tablies au point de vue exprimental, enun mot incontestables en tant que faits authentiques; il faut donc les interprter, les relier lesunes aux autres par une hypothse explicative qui les embrasse dans leur gnralit. Cestnon seulement un droit que nous avons, mais cest mme un devoir logique auquel nous nesaurions chapper. Le savant doit ordonner, dit encore M. Poincar ; on fait la scienceavec des faits comme une maison avec des pierres; mais une accumulation de faits nest pas

plus une science quun tas de pierres nest une maison.

Lhypothse initiale devient une vrit lorsquelle se vrifie dans tous les cas; et cest cequi a lieu pour cet organisme suprasensible qui est le corps de lme. Lobservation etlexprience nous autorisent, actuellement, certifier que lme ou lesprit je considreces deux termes comme synonymes nest pas une rsultante des fonctions du cerveau,comme le veulent les matrialistes ; quelle possde une ralit substantielle, et cest en cecique cette conception diffre de celle des spiritualistes, qui en font un tre absolumentimmatriel, cest--dire une entit verbale, une pure abstraction, quelque chosedincomprhensible pour la raison.

Entendons-nous bien sue ce point. Je nai pas la prtention de dfinir lme en soi, cela estimpossible ; mais jaffirme que cette me est insparable dun organisme supra-physique,qui est le canevas sur lequel le corps est dessin, le moule dans lequel la matire vivante semodle en sincorporant, et quil subsiste quand lindividu meurt. Que lon ne seffraie pasdes mots, de canevas, de moule qui semblent matrialiser ce corps thr, je justifierai cesexpressions plus tard.

Mais cette thorie est spirite ? Parfaitement. Comment, vous voulez faire intervenir dansune question psychologique les tables tournantes ? Pas prcisment, mais dautres

phnomnes auxquels ont conduit ltude des tables tournantes, si railles par ceux qui neles ont jamais tudies srieusement.

En France, le grand public est si bien habitu ne pas penser par soi-mme, quil faut quedes savants officiels se soient prononcs avant quil consente voir par ses yeux. Tmoinlhistoire du magntisme, repouss pendant un sicle, et qui sest glisser dans les Acadmiessous le faux-nez de lhypnotisme, afin davoir droit de cit dans le sanctuaire. Eh ! bien,

puisquil faut quune nouvelle science prsente ses lettres de crance, voici celles quuncertain nombre dillustrations scientifiques ont donnes au spiritisme :

En premier lieu, il faut citer William Crookes, qui a eu laudace dcrire, voici trente ans,en parlant des phnomnes spirites: Je ne dis pas que cela est possible, je dis que celaest . Nous verrons que ce grand physicien, membre de la Socit Royale, a tudi un

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fantme matrialis, quil la photographi, ce qui a jet leffarement parmi tous les corpssavants. On a mme fait courir charitablement le bruit que ses facults mentales taientdranges. Lillustre homme de science a rpondu ces perfidies par la dcouverte desrayons cathodiques, qui ont ouvert la voie aux rayons X. Aujourdhui, le monde intellectuelest un peu moins rbarbatif. Dans son discours prononce en 1899 devant la Socit anglaisede recherches psychiques, M. Ch. Richet, professeur de physiologie la facult de

Mdecine et membre de cette Acadmie, sexprime ainsi : Dans mon respect servile pour la tradition, je raillais mme ce que lon appelle leSpiritisme et, aprs que jeus pris connaissance de ltonnant rapport que Crookes publia, jeme permis den rire avec autant dentrain quen rit presque tout le monde. Mais, maintenant,

je dis ce que disait mon ami Ochorowicz dans les mmes circonstances. Je me frappe lapoitrine et dis : Seigneur, pardonnez-moi ! Comment pouvais-je admettre que le savantqui a dcouvert le thallium et le radiomtre, le prcurseur de la dcouverte des rayonsRoentgen, se soit laiss duper, par des stratagmes quun enfant aurait pu aismentdcouvrir.

Linjure et le ridicule que les spirites out subis, ne partent que de ceux qui nont eu ni lecourage, ni la convenance de faire quelques recherches avant dattaquer ce quils ignorentcompltement , dit M. Cromwel Varley, ingnieur en chef des lignes tlgraphiques delAngleterre et membre de la Royal Society. Cette apprciation sera adopte par tous ceuxqui prendront connaissance de la masse norme de documents publis en Angleterre, enAllemagne, en Italie et aux Etats-Unis, sans compter la France, qui occupe une placehonorable.

Le docteur Challis, professeur dastronomie Cambridge, est de cet avis, puisquildclare que : les affirmations ont t si abondantes et si parfaites, quil faut ou admettreles manifestations telles quon les reprsente, ou renoncer la possibilit de certifierquelque fait que ce soit sur le tmoignage dautrui.

Voici maintenant lapprciation du plus grand naturaliste anglais contemporain, dAlfredRussel Wallace, mule de Darwin et membre, lui aussi, de la Socit Royale, qui, commechacun le sait, est lAcadmie des sciences de lAngleterre :

Le spiritisme dmontre lexistence de formes de matires, et de modes dexistence quisont inacceptables quand on se place au point de vue de la pure science physique. Il nousmontre que lesprit peut exister sans un cerveau, en tant dtach de toute substancematrielle ; il dtruit le prjug contre lanantissement de lexistence aprs ladsorganisation et la destruction du corps physique; il dmontre par des preuves directes,aussi concluantes que le permet la nature du cas, que les prtendus morts sont encorevivants, que nos amis sont souvent avec nous quoi quinvisibles; ils nous donnent ainsilvidence directe de cette vie future que tant de gens dsirent ardemment et qui leur faitdfaut, ce qui les laisse vivre et mourir dans lanxit.

Elle est sans prix, cette certitude obtenue par les communications spiritiques, car elledtruit tous les doutes sur une existence ultrieure ; ( Alfred Russel Wallace, le Miracle etle Moderne Spiritualisme, p. 381 )

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A noter que Wallace dclare avoir t dabord un matrialiste si convaincu quil ny avaitpas de place pour une conception spiritualiste dans sa fabrique de pense . Ce sont lesfaits qui vainquirent ses prventions.

Ne quittons pas nos voisins sans donner la parole sir Olivier Lodge, lminent physicienqui, lui aussi, est de la Socit Royale :

Si je maffirme spirite, dit-il, ce nest point parce que la nature et la tournure de monintelligence ne sont point en accord avec lhomme de science qui doute, mais parce que jaieu accepter les phnomnes comme des ralits, ou me reconnatre insens.

Lombroso, le clbre criminaliste italien, sur la foi de ses confrres, avait, dans un de sesouvrages, class les spirites parmi les fous et les anormaux !

Aprs avoir assist des expriences, il revint sur son injuste apprciation et fitpubliquement son mea culpa en ces termes :

Je suis tout confus et au regret davoir combattu avec tant de persistance la possibilit desfaits dits spirites, je dis des faits, car je reste encore oppos la thorie. Aujourdhui, il est

entirement conquis.En Amrique, Richard Hodgson, un des membres les plus actifs de la Socit des

recherches psychiques, bien connu pour linflexible svrit avec laquelle il tudiait lesphnomnes spirites, dit :

Pendant une priode de douze ans, jai eu, par la mdiumnit de Mme Piper, descommunications avec lesprit de ceux qui sent morts depuis quelque temps.

Au dbut, et vrai dire pendant les premires annes, je ne croyais absolument pas aupouvoir de Mme Piper. Je, navais quun but : dcouvrir la fraude ou la supercherie. Pourtre franc, jallais chez Mme Piper dans lintention de la dmasquer, il y a de cela douzeans.

Aujourdhui, je suis prt dire que je crois la possibilit de recevoir des messages de ceque lon se plat nommer le pays des Esprits. Jentrai dans cette maison profondmentmatrialiste, ne croyant pas lexistence aprs la mort, et aujourdhui, je dis simplement : jecrois. La dmonstration ma t faite de manire mter mme la possibilit dun doute.

Un signe des temps, cest la manire dont sexpriment actuellement mme des adversairesdcids du spiritisme. Un psychologue de grand talent, M. Flournoy, professeur la Facultdes sciences de luniversit de Genve, ne voyait jadis dans ces expriences que des

pratiques puriles, on ridicules ce point, quelles le portaient batifoler . Maintenant,rendant compte de luvre dun autre converti, F. W. H. Myers, la Personnalit humaine etsa survivance aprs la mort, il sexprime ainsi :

Les faits que Myers a rcolts ou observs lui-mme lont abondamment convaincu dela vrit foncire de lantique croyance spirite, dont le simple nonc a coutume de donnerdes crises pileptiques la plupart de nos penseurs modernes, moins quils ne secontentent de se voiler la face, ou de hausser les paules. Tout bien rflchi, je ne partage

pas leur sentiment dhorreur ou de piti ; le spiritisme trs complexe et savamment labor

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de Myers, ne me parat point devoir tre rejet demble pour lunique raison quil est auxantipodes de nos habitudes scientifiques actuelles...

Je pourrais remplir encore quelques pages avec de semblables dclarations dhommesillustres, divers titres, mais il me suffira, pour faire apprcier combien cette science estsrieuse, de faire remarquer que tous les hommes de science qui lont tudie en yconsacrant le temps ncessaire, sont tous devenus des spirites convaincus. Aprs cela, on

comprendra que nous puissions regarder avec quelque piti ceux qui, ne connaissant rien ces questions, tranchent du haut de leur incomptence, et fulminent des anathmes qui sontpurement grotesques au regard des gens instruits.

Sans nous attarder davantage, voyons comment les phnomnes dapparitionsmatrialises nous donnent la solution de la grande nigme de la mort.

Jai dit quil tait possible dobserver parfois dans les rcits rapports par la Socit derecherches psychiques, une sorte de ddoublement de ltre humain pendant la vie. Quelleest la nature de ce fantme qui reproduit si exactement le corps physique ? Par quoi est-ilconstitu ? Comment peut-il sortir de lorganisme matriel, et quel est ltat de celui-ci

pendant cette extriorisation ? Ce sont autant de questions auxquelles il est difficile derpondre la simple lecture des comptes rendus, qui laissent ncessairement dans lombreune quantit de dtails quil serait indispensable de connatre. Ce sont ces difficults que lesexpriences institues avec les mdiums ont permis dlucider en partie. On a pu alors

photographier les apparitions, prendre des empreintes et des moulages de ce corps de lme,que les spirites dsignent sons le nom de prisprit (de peri, autour ; spiritus, lesprit). Il a ttabli de cette manire que ce corps est le modle anatomique de lorganisme matriel, etque lme pense et agit sans avoir besoin du cerveau physique. Cest la dmonstrationdirecte, irrfutable, de la dualit de ltre humain, et une rponse premptoire ceux qui,nayant jamais trouv lme sous leur scalpel, simaginent quelle na pas de ralit.

Il existe une parfaite ressemblance entre les manifestations extrasensorielles de lmependant la vie, et aprs la mort. Un fantme de mort est identique un fantme de vivant :et ceci na rien de surprenant. Un homme ntant quun esprit revtu de chair, lorsque cetesprit svade de sa prison charnelle, pour un instant ou pour toujours, sa situation danslespace est rigoureusement la mme dans les deux cas, do rsulte labsolue similitude desapparitions des vivants et des morts.

Cest avec les mmes mthodes de contrle photographies, empreintes, moulages, que la certitude de lapparition des mes disparues de notre monde objectif a pu tre tablie,de manire convaincre les plus incrdules. Je mettrai sous les yeux de mes lecteurs lescomptes rendus circonstancis qui nous font assister ce spectacle grandiose de larapparition temporaire de ceux quon appelait si improprement les morts. On constateraque toutes les prcautions ont t prises pour se mettre en garde contre les causes derreurs

provenant de la fraude, de lillusion, de lhallucination, ou de fautes de mthode. Alors,naturellement, sans faire aucune hypothse, la certitude de limmortalit simposerafatalement toutes les intelligences libres des entraves des dogmes, ou des tranchantesaffirmations de lorthodoxie matrialiste.

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Mais, objectera-t-on, si tout ce que vous annoncez est vrai, cest le renversement de toutesnos connaissances scientifiques actuelles ? Non, car il ne sagit ici nullement de faitssurnaturels, de miracles. Les apparitions, comme tous les faits de la nature, sont soumises un dterminisme rigoureux, et si nous sommes loin den connatre les lois, nous sommescertains cependant quelles existent, par le tmoignage de ceux-mmes qui les produisent.Sans doute, ces phnomnes nous ouvrent des voies nouvelles dans notre enqute sur la

constitution de lunivers ; ils nous font connatre des tals suprieurs de la matire, un modede vie psychique diffrent de celui des humains, mais ces faits nouveaux ne sopposent pasaux anciens ; ils ne les contredisent pas ; ce quils ruinent, ce sont les thories quon avaitdifies htivement, et qui doivent disparatre devant lautorit souveraine de lexprience.Ces considrations sont si rationnelles quelles simposent, mme des savants non spirites,mais dun esprit ouvert et indpendant. Voici lavis de M. Richet sur cette question (Ch.RICHET, Faut-il tudier le spiritisme ? in Annales Psychiques, janvier 1905, p. 4 et suiv.)

Choisissons parmi les innombrables faits allgus par les spirites, le plus extraordinairepar exemple une apparition, une matrialisation dtre. Lexemple classique sera relui deKatie King observe par sir William Crookes.

Certes, il y a l un phnomne prodigieux, trange, invraisemblable. On aura beauchercher des pithtes, on nen trouvera pas dassez image dans ltonnement pourdnommer ce phnomne qui consiste en lapparition dun fantme, tre qui a un poids, unecirculation, une intelligence, une volont ; alors que le mdium est l ct de cet trenouveau ; et quil a conserv lui aussi son poids propre, (Sur ce point, y a une lgre erreur.Des peses excutes simultanment sur le fantme et lapparition ont montr que lemdium a perdu de son poids, ce qua gagn lapparition.) sa circulation, son intelligence etsa volont. Mais, pour inoue que soit lexistence dun fantme, elle nest pas absurde ; ellenest pas contradictoire avec la science tablie. O trouverait-on une exprience prouvant

quune forme humaine ne peut pas apparatre ?De mme pour les raps ou coups frapps intelligents, dans les objets inertes. De mme

pour la transmission de pense on la lucidit. De mme pour le mouvement des objets distance. La ngation de ces faits na pas t donne par la science, et mme elle ne peuttre donne.

Je me refuse admettre cet argument simpliste : Cest impossible, parce que le bon sensme dit que cest impossible. Pourquoi impossible ? Qui donc a trac la limite de ce qui est

possible ou non ? Quon y rflchisse bien ; toutes les conqutes de la science et delindustrie ont t considres jadis comme impossibles.

Assurment, la physiologie enseigne que lintgrit du cerveau est ncessaire lintelligence ; et nous sommes conduits malgr nous admettre que sans cerveau il ny a

jamais dintelligence; mais vraiment cette conclusion dpasse les donnes de lexpriencephysiologique. Et quelque invraisemblable que cela paraisse au premier abord, on peut, sansabsurdit, concevoir une intelligence qui na pas pour substratum un cerveau. La science

physiologique dit seulement que toutes les intelligences connues ont pour substratum uncerveau. Elle na pas essay de prouver que lexistence de ce substratum est une conditionncessaire, et il me parat mme quil lui est impossible de le prouver.

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Dans lordre des choses actuelles, il ny a production de phnomnes matriels quavec unsubstratum matriel. Mais cette loi nest pas une loi, eest la gnralisation des faits. Lesubstratum habituel est le phnomne habituel ; ce nest pas le phnomne ncessaire, etrien ne dmontre quil est tel. Le jour o le contraire aura t prouv et pourquoi ne leserait-il pas ? on stonnera que nous ayons ni la possibilit dun ordre de chosediffrent de lordre commun, ne le contredisant pas, mais juxtapos lui.

Quune forme vivante doue de pesanteur, et ayant toutes les apparences des autres formesvivantes, apparaisse, cela ninfirmerait aucune des donnes cliniques, physiques etphysiologiques actuelles ( Ici encore, je ferai observer que les phnomnes nouveaux necontredisent aucun des faits anciennement tablis, certainement, mais les thories de lachimie, de la physique et de la biologie devront se reformer, afin de faire entrer dans leurscadres ces nouvelles formes de la matire et de lnergie rvles par lexprience spirite

( G. Delanne). Ce serait un fait nouveau. Rien de plus. Une science nouvelle superpose la science ancienne. Mais il ny aurait pas de contradiction entre lune et lautre. Les traitsclassiques resteraient ce quils sont, et la balance continuerait tre lappareil instrumental

indispensable toute recherche scientifique.Ainsi nulle contradiction entre la science classique et le phnomne le plus extraordinaire

du spiritisme. La matrialisation est un phnomne inconnu, trange, inhabituel : mais cestun phnomne qui ne contredit rien. Et nous savons de par lhistoire, que notre scienceactuelle est constitue par des faits qui ont paru jadis tranges, inconnus, inhabituels. En1823 mon arrire grand pre, P.- S. Girard, qui fut un savant ingnieur, disait dans unesance de lAcadmie des sciences, avec lassentiment de toute lassemble : Quant

prtendre donner chaque Parisien de leau dans sa maison, jusquau cinquime tage, cestune ide tellement folle, quelle ne doit pas nous arrter un seul instant. Jai souvent citlhistoire de Magendie se refusant considrer comme possible lanesthsie chirurgicale ;de J. Muller regardant comme au-dessus des forces de la science la mesure de la vitesse delonde dans les nerfs ; de Bouillaud croyant que la tlphonie tait de la ventriloquie ; dePrvost et Dumas dclarant quon nisolerait jamais la matire colorante du sang ; dePasteur lui-mme, notre grand Pasteur, assurant quon ne crerait pas par synthse des corpsayant la dissymtrie molculaire ; de Lavoisier dclarant que les mtorites ne venaient pasdu ciel, et je pourrais multiplier les exemples pour prouver quen fait de science il ny a pasde choses impossibles.

Autant la science est inattaquable quand elle tablit des faits, autant elle estmisrablement sujette lerreur quand elle prtend tablir des ngations...

Cest l le langage de la pure raison, mais il nest pas entendu par la passion. Lespiritisme, comme toutes les grandes vrits, se heurte une si formidable coalition de

prjugs , il va si directement lencontre des dogmes religieux, il donne un si puissantdmenti aux thories matrialistes, que lon ne doit pas tre trop surpris des temptes quilsoulve, alors mme quil est encore si peu et si mal connu. Pendant longtemps on a crultouffer en faisant sur lui la conspiration du silence ; mais il a fini par vaincre lostracismesystmatique dune partie du monde savant, aussi la tactique pour le combattre a tchange. Les uns veulent le dbaptiser ; les autres lui dnient le titre de science, enfin il sen

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trouve qui, tout en admettant les faits, cherchent les expliquer par des hypothses millefois plus invraisemblables que la pure et simple vrit spirite.

Tout cela est bien humain ; et nous ne devons pas supposer quune aussi grandiosedcouverte simposera universellement, avant quelle ait t mille fois dmontre vraie. Jeme propose donc de passer en revue toutes les objections quon a leves contre cettedoctrine, et jai lespoir den triompher finalement, en montrant quelles se brisent toutes

contre ce roc inbranlable que lon nomme lexprience.Le prsent travail napprendra rien de nouveau aux spirites qui se sont tenus au courant

des tudes poursuivies depuis les quinze dernires annes. Cependant il aura, mme poureux, lavantage de prsenter une vue densemble des faits relevant de lanimisme et duspiritisme, lesquels forment une srie ininterrompue, un tout homogne et continu. Lesobservations les plus dmonstratives sont parses dans des livres et des Revues trsnombreux, que le lecteur ordinaire na pas le loisir de compulser, ou qui sont difficiles trouver, cest pourquoi jai cru utile de grouper les phnomnes dans leur ordre logique,afin quil sen dgage une vue densemble trs nette celle de lexistence dans lhomme dun

principe intelligent, distinct du corps, et survivant cette dsagrgation corporelle quest lamort.

Mon dsir et t de donner cet ouvrage des proportions plus restreintes mais, au fur et amesure que je pntrais plus profondment dans le cur du sujet, je me suis aperu, malgrmes slection svre, de lextraordinaire abondance des documents ; ensuite quil tait biendifficile dabrger les rcits des faits sans leur enlever la plus grande partie de leur caractre

probant, ce qui ma contraint ladoption dune mthode peu littraire, mais peut-treindispensable celle de la reproduction intgrale des parties essentielles de chaque rapportcit il me semble que ce procder, un peu fastidieux, a cependant lavantage de laisser chaque narrateur sa note personnelle cest--dire cet accent de sincrit qui a une puissance

persuasive plus grande que celle qui rsulterait du rsum le plus fidle.

Si jai russi remplir mon programme, il me parat que sans faire dhypothse, ensuivant simplement lenseignement des faits, on sera oblig dadmettre que lme, le moi,nest pas une entit philosophique, un concept idal, mais un tre rel, fini, dlimit, qui

possde un corps thr au moyen duquel il affirme sa prsence par le phnomne desapparitions. Cette vue nouvelle, si en dsaccord avec les enseignements religieux

philosophiques ou scientifiques, na rien de tmraire quand on connat les faitsinnombrables qui plaident en faveur de la substantialit de lenveloppe de lesprit. Jemattacherai donc tablir : 1 la vracit et la valeur intellectuelle des tmoins; 2 la

ralit objective des faits observs ; 3 les dductions immdiates qui en ressortentncessairement.

Ce nest pas par laccumulation des tmoignages manant dhommes respectables, savantset impartiaux, que lon parviendra convaincre ceux qui raisonnent et ne senferment pasvolontairement dans le maquis des ides prconues. En voyant la masse considrable dedocuments srieux qui existent sur ce sujet ; en rflchissant la notorit des observateurs, leur absence dintrt matriel pour se prononcer dans un sens plutt que dans un autre, etsurtout en tenant compte de la similitude indniable qui existe entre ces rcits provenant de

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pays divers, et dinvestigateurs inconnus les uns des autres, on ne peut se dfendre delimpression quon se trouve en prsence dune immense vrit, dont les consquencesscientifiques, morales et philosophiques soul incalculables

La connaissance du corps fluidique (Je dfinirai exactement ce quil faut entendre par ceterme, qui a eu des acceptions si diffrentes ) de lme claire dun jour nouveau certains

problmes biologiques, entre autres celui de la permanence de la forme spcifique des

individus, malgr le renouvellement incessant de toutes les parties du corps ; en psychologieil explique logiquement la conservation des souvenirs, base de toute vie mentale, et lesphnomnes si obscurs de la subconscience et de lautomatisme. Lindestructibilit de cesubstratum de lme permet ltre intelligent, aprs la mort, de retrouver la mmoireintgrale de son pass, et de poursuivre, dans le nouveau milieu o il est plac, sonvolution vers des destines plus hautes.

Nous verrons que les dernires dcouvertes sur la radio-activit de la matire saccordentpleinement avec les enseignements spirites sur le monde supra-physique qui est lacontinuation du ntre, et dont la ralit tait qualifie jadis de rverie chimrique indigne

de toute attention. En vrit, le spiritisme a prcd la science sur bien des points, comme jeltablirai indiscutablement. Carl du Prel la dit : quand une doctrine est en avance de centans sur son poque, il faut un sicle avant quelle soit comprise et adopte gnralement.

Il est incontestable que le moment approche o la science sera contrainte daborder ledomaine de linvisible, celui o rgnent souverainement lnergie et la pense, car il estreli la matire pondrable par une srie de degrs dont on commence connatrequelques-uns. Cest dans cette rgion que se trouve le monde des esprits ; et lorsque nosrapports seront tablis avec eux, suivant des principes physiques certains, et que lescommunications seront soumises de svres mthodes critiques, on sapercevra que cesspirites si mpriss avaient une connaissance de lau-del bien suprieure toutes lesconceptions du pass.

Il se dgage, en effet, de nos conversations avec les habitants du monde spirituel, un degrde certitude sur les conditions de la vie future qui na jamais t atteint par aucune religionou aucune philosophie. Ce ne sont plus de vagues hypothses, des dductionslaborieusement chafaudes : cest la ralit elle-mme qui se proclame par la voix deshabitants de lespace, et qui nous enseigne la plus majestueuse et la plus consolante desdoctrines.

Encore un peu de patience, et cette lumineuse vidence deviendra le point de dpart dunevolution comme lhumanit nen a pas encore vue, depuis quelle a pris conscience delle-mme et cherch rsoudre lnigme de sa destine, au milieu des profondes tnbres quilui voilaient les splendides perspectives de limmortalit.

CHAPITRE I

DEUX MOTS SEULEMENT SUR LE SPIRITISME

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SOMMAIRE. Le spiritisme est un ensemble de faits et de doctrines peu connus. Historique rapide. Les premiers savants incrdules. La lutte. Les convertis. Diverses manires de communiquer. La table, typtologie. Mouvements sans contact.

Photographie dune lvitation de table au Cercle scientifique Minerve, en prsence duprofesseur Morselli. Rvlations de faits inconnus de toutes les personnes prsentes.

Messages en langues trangres, etc. Lcriture automatique. Les autographes desdfunts sont des preuves de la survie de lintelligence. Phnomnes de la transe pendantlesquels on reconnat la voix, les gestes, les connaissances du disparu. Les mdiumsvoyants dcrivent avec exactitude ceux qui ne sont plus. La photographie confirme laralit objective de ces Visions. Enfin les esprits deviennent partiellement ou totalementvisibles pour tout le monde, pendant les matrialisations. Importance et nouveaut de ces

phnomnes pour une connaissance plus complte de ltre humain.

LE MOUVEMENT SPIRITE

Depuis un demi-sicle que le spiritisme a fait sa rapparition dans le monde, il a tlobjet dattaques si violentes de la part des partis les plus opposs : matrialistes,spiritualistes et prtres de toutes les religions, quil est fort mal connu du grand public, cequi moblige retracer brivement les tapes successives de son dveloppement.

Chacun sait quil se rvla de nouveau en Amrique grce aux manifestations qui avaientlieu Hydesville, dans la maison de M. Fox (Voir pour plus de dveloppement nos livres :le Phnomne spirite, Tmoignages des savants, et le Spiritisme devant la science.). Les

coups frapps dans les murs suscitrent lide de lalphabet pel haute voix par lesassistants ; on remarqua que les lettres formaient des mots et lon apprit ainsi que lauteurde ces bruits tait lme dun colporteur, mort assassin dans cette maison depuis un certainnombre dannes. Dautres intelligences se firent connatre, et elles indiqurent un moyen

bien simple pour entrer en rapport avec elles.

Fig. 1 Exprience de Montfort-l'Amaury,chez la famille Blech. Photographie aumagnsium prise pendant que la table a

quitt le sol. On remarquera que le contrledes pieds, des mains, des genoux du mdiumEusapia est trs bon. (Clich de M. deFontenay.)

Il suffisait une ou plusieurs personnes de sasseoir devant une table, de mettre les mainssur le plateau, et lorsque des mouvements ou des coups dans le bois se produisaient,

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dinterroger lintelligence au moyen de lalphabet, pour tablir une conversation. Les tablestournantes taient dcouvertes et devaient faire aussi le tour du monde.

Les investigateurs srieux se demandrent dabord si les coups que lon entendait, ou lesmouvements que lon observait, ntaient pas simplement frauduleux. Dans des milieuxabsolument respectables, des femmes, des enfants, des prtres, des magistrats en obtenaient.Il y avait donc autre chose quune simple supercherie. Des savants comme Faraday,

Chevreul, Babinet imaginrent une thorie dite des mouvements naissants et inconscients,daprs laquelle la table sagitait par suite de laddition des mouvement imperceptibles desnerfs et des battements du sang, dans les mains de toutes les personnes qui faisaientlexprience. Dautres chercheurs, tels que MM. Agenor de Gasparin et le professeur Thury,remarqurent ensuite que la table se mouvait encore, mme lorsque personne navait plusles mains sur le plateau. Bien mieux : elle quittait le sol compltement, slevait en lairsans aucun support apparent ! Pendant longtemps les critiques ne virent dans ces rcits quedes preuves de lhallucination collective des assistants. Comment croire quune table

pouvait saffranchir des lois de la gravitation sans que personne la soutint ? Il fallut serendre lvidence lorsquon obtint des photographies de ce phnomne ( Voir danslouvrage de M. Rochas, lextriorisation de la motricit, les photographies montrant lalvitation de la table, ainsi que dans le livre de C. Flammarion, les forces naturellesinconnues. Voir galement le livre de M. Fontenay, Eusapia Paladino, o des photographiesde lvitations furent galement obtenues en prsence de Camille Flammarion. Cestgracieuse obligeance de M. Fontenay, que je dois le plaisir de reproduire quelques uns desclichs quil a publis dans son livre. Je lui en exprime ici toute ma gratitude.). Il est donctabli quune force nouvelle manant du corps humain peut dplacer, distance, des objets,matriels. Ce fait si important fut contrl par un comit nomm par la Socit dialectiquede Londres ( Rapport sur le spiritisme, traduction du docteur Dusart, p. 43-44 ), puis vrifi

et mesur par William Crookes ( Crookes, Recherches sur le spiritisme, p 31 et suiv.).Depuis, les expriences avec Eusapia Paladino faites par MM. Schiapparelli, Ch. Richet,Lombroso, Carl du Prel, Aksakof, Lodge, de Rochas, Flammarion, Maxwell, Morselli, PioFoa, Bottazi, etc., affirment lauthenticit absolue de ce phnomne.

Jai le plaisir, grce lamabilit de leur possesseurs, de pouvoir mettre sons les yeux demes lecteurs quelques-uns de ces prcieux documents.

Si les tables tournantes navaient prsent que de simples dplacements matriels, ellesauraient t aussi vite oublies que connues. Mais on pouvait obtenir des rponsesintelligentes et, toujours, les invisibles auteurs de ces mouvements affirmaient avoir vcu

autrefois sur la terre ; souvent, mme, on put contrler la vracit de ces affirmations.Ctait donc une sorte de tlgraphie spciale qui stablissait entre les morts et les vivants ;une preuve exprimentale de la survie, une dmonstration palpable de limmortalit. Devantdes rsultats aussi tranges, qui contredisaient si violemment toutes les ides reues desmatrialistes ou des spiritualistes, la ngation systmatique tait la seule rponse desincrdules. L encore, les faits furent si nombreux et si bien affirms par des hommesdignes de foi, quil fallut chercher une explication moins extraordinaire que celle delintervention des esprits dsincarns ; alors naquit lhypothse de la transmission de la

pense, combine avec celle des mouvements inconscients.

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Fig. 2. Seconde exprience avec les mmes

personnes. (Clich de M. Fontenay)

Fig. 3. Sances de Montfort-lAmoury. M.CamilleFlammarion, plac gauche du mdium, exerce lecontrle pendant que se produit le soulvement dela table. (Clich de M. Fontenay)

Fig. 4. Expriences de Montfort-lAmoury. Lesassistants se placent dans les mmes positions que

prcdemment pour constater photographiquementla diffrence de position de la table, au repos etpendant la lvitation.

Lobservation a montr que cest surtout en prsence de certains individus, homme ou

femme, que la table fait entendre des coups on se met en mouvement. On donne cespersonnes le nom de mdiums. Or, suivant les incrdules, le mdium est un sujet trssensitif qui est capable denregistrer, mme son insu, les penses des assistants ; etlorsquun exprimentateur appelle un esprit, toutes les particularits qui le caractrisentsvoquent mcaniquement dans la conscience de lvocateur, cest--dire son nom, songe, son genre de mort, etc.

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Fig. 5. Photographie dexprience de lvitation detable faite Gnes, au Circolo Minerva, en

prsence du professeur Morselli. La croix, en bas et droite, indique la position de ce dernier.

Le mdium, toujours sans sen rendre compte, agit involontairement sur la table et lui faitdicter des renseignements prcis, que les observateurs qui ne connaissent pas latransmission de pense, attribuent lme du dfunt. Si cette thorie est vraie dans certainscas, elle ne peut sappliquer tous, et principalement ceux o des noms, des faits, desdates exactes sont donns par une intelligence inconnue de tous les assistants, ou lorsque lemessage est dict dans une langue trangre, que personne parmi les observateurs neconnat. L, toute thorie de transmission mentale est insuffisante ; et si lon veut faireintervenir une facult comme la clairvoyance, alors on introduit une hypothse qui est aussimerveilleuse, et non moins incomprhensible, que laction des esprits. En effet, si lme a le

pouvoir de saffranchir des lois du temps et de lespace pour prendre connaissance desvnements du pass, cest quelle diffre du corps, et du coup sa spiritualit et,consquemment, son immortalit, est tablie avec une rigueur philosophique qui dfie lacontradiction. Les spirites ont runi un si grand nombre de ces faits, attests par des procs-verbaux signs par des investigateurs instruits et honorables, que le doute sur la ralit de

ces phnomnes nest plus permis. Ce nest quen ngligeant volontairement cestmoignages que les adversaires du spiritisme peuvent encore tromper le grand public pardes apparences dexplication. Heureusement, de jour en jour la lumire devient plus vive ;la conspiration du silence organise autour de ces manifestations commence prendre fin ;et sous la pousse irrsistible du progrs la certitude de la vie future, dmontredirectement, gagne du terrain, pour apporter la consolation et le bonheur tant dmesdouloureuses qui pleurent leurs chers disparus.

LECRITURE MECANIQUE

Lintelligence qui dirige la table peut agir aussi sur les tres vivants, faire mouvoir, parexemple, la main dun mdium, et le faire crire sans quil sache ce que sa main trace sur le

papier. On a donn ce mode de transmission de la pense des esprits, le nom dcrituremcanique. Par ce procd plus rapide et plus commode que celui de la table, on obtint desrenseignements sur le monde de lau-del et les livres dAllan Kardec, qui renfermentlnonc le plus clair et le plus complet de nos connaissances sur le lendemain de la mort,ont t obtenus par ce moyen ( Voir luvre dAllan Kardec, le Livre des esprits, le Livre

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des mdiums, le Ciel et lenfer, lEvangile selon le spiritisme, la Gense et la Revue spiritedepuis 1858 jusqu 1869, poque de la mort du grand initiateur).

Fig. 6. Allan Kardec fondateur de la philosophie spirite.

Ici encore, lincrdulit avait beau jeu pour insinuer que ces crits narrivaient pas dunautre monde, mais plus simplement du cerveau des mdiums. MM. Binet ( H. Binet, lesAltrations de la personnalit) et Janet ( P. Janet, lAutomatisme psychologique) ont montrque les hystriques peuvent crire inconsciemment leur rveil une lettre suggre pendantle sommeil, ou mme crire involontairement pendant ltat normal, lorsquils sont distraits.Immdiatement, ils en ont conclu que les mdiums ne sont que des hystriques, et leursdictes des rveries enfantes par leur subconscience. Mais, de mme que pour la table, cesconclusions ne peuvent avoir la prtention dtre gnrales, car elles ne sappliquentnullement aux communications relatant des vnements inconnus du mdium et desassistants ; celles qui sont crites dans une langue que lcrivain na jamais apprise ;

celles qui reproduisent des autographes de dfunts, morts depuis de longues annes, etparfois en pays trangers ; ou, enfin, de celles qui font preuve de connaissances suprieuresscientifiques, artistiques ou littraires celles de lcrivain, comme cest le cas pour lescommunications denfants encore en bas ge. Cest par milliers que lon trouve desobservations de cette nature dans les riches annales du spiritisme (Voir mon ouvrage :Recherches sur la Mdiumnit, dans lequel je discute les hypothses des adversaires duspiritisme. et o je donne des exemples de ces critures mcaniques, tout faitconvaincants) et cest sur elles que repose cette jeune science, comme sur des assisesinbranlables.

LES PHENOMENES DE LA TRANSE

Plus rapide encore que lcriture est la communication donne verbalement par unmdium endormi directement par les esprits. Ils se servent de son cerveau pour transmettreleurs penses et, parfois, cest un spectacle saisissant de voir une frle jeune file prendre lavoix, les gestes, les allures dun parent on dun ami dcd, qui exprime sa joie de pouvoiraffirmer ceux qui le pleurent quil est plus vivant que jamais, et quil aime toujours ceux

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quil a quitts. On peut alors linterroger loisir, lui demander toutes les preuves possiblesqui tablissent son identit, et cest ce moment que lon sent la certitude vous pntrer si

profondment que rien ne peut ensuite la dtruire. Bien entendu, les observateurssuperficiels et les savants qui nont jamais assist ces expriences se sont empresss dedclarer quon se trouvait en prsence de personnalits secondes du mdium. Mais ces

phnomnes ont t tudis minutieusement par les hommes les plus marquants de la

Socit anglaise et amricaine de recherches psychiques pendant quinze annesconscutives, et il faut lire les rapports de MM. Hodgson, Hyslop, F.-W.-H. Myers pourapprcier avec quelle froideur, quelle dfiance et quelle pntration psychologique cessavants se sont mis en garde contre tontes les causes derreurs : simulation, fraudeinconsciente, transmission de pense ou action tlpathique de vivants. Eh bien ! le rsultatfinal de ces enqutes positives a t pour ces observateurs la certitude de la communicationavec lme des prtendus morts (Voir les volumes XII, XIII, XIV, XV et XVI desProceedings de la Society for psychical Research ).

Malgr ses prventions antrieures, Voici comment le professeur Hyslop exprime sonopinion dfinitive :

Cest mon pre, ce sont mes frres, ce sont mes oncles avec lesquels je me suis entretenu !Quelque pouvoirs supra-normaux quon accorde aux personnalits secondes de Mine Piper,on me fera difficilement croire que ces personnalits secondes aient pu reconstituer aussicompltement la personnalit morale de mes parents dcds. Ladmettre mentraneraittrop loin dans linvraisemblable. Jaime mieux croire que ce sont mes parents eux-mmes qui jai parl : cest plus simple.

Une fois de plus, les observations et les enseignements du spiritisme ont t confirms parceux qui avaient pris pour mission de le combattre. Cette seule remarque devrait suffire

pour montrer ceux qui ignorent cette nouvelle science combien elle est digne de la plussrieuse attention.

LES MEDIUMS VOYANTS

Les moyens dentrer en rapport avec les habitants de lau-del sont fort varis. Il existedes mdiums qui possdent la facult de percevoir les esprits, de sorte quils peuvent lesdcrire avec la mme exactitude que des personnes vivantes, cest pourquoi on les appellemdiums voyants. Parfois ils sont capables de comprendre la pense de ces tres, quils sont

seuls discerner, et nous la transmettre ; et ces encore un des procds de communication.Les magntiseurs spiritualistes connaissaient ces faits ; Alfred Cahagnet ( les Arcanes de lavie futur dvoils, 3 volumes), entre autres, sest beaucoup servi de sujets somnambuliques

pour dmontrer, par leurs descriptions des dfunts, la ralit de la vie future. Linvitableobjection de la transmission des penses et des images sest impose dans ce cas commeailleurs, et elle a t rfute par les mmes arguments que prcdemment, cest--dire par ladescription parfaite de personnages ignors du sujet d assistants, puis reconnus plus tard parceux avec lesquels ils avaient. t en rapport pendant leur existence terrestre.

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Un autre moyen, usit parfois, a consist contrler, par la table ou lcriture, la prsencede lesprit dont le mdium faisait la description. Bien entendu, il tait impossible que lesexprimentateurs assis la table pussent entendre normalement ce que le mdium dclaraitvoir, et, cependant, les deux relations concidaient parfaitement. Mais la preuve la plusvidente et la plus dmonstrative de la ralit de la vision est la photographie de ltre quise communique.

LA PHOTOGRAPHIE SPIRITE

Jusquici, les esprits ont bien mrit leur nom dinvisibles, car nous navons de leurprsence que des preuves indirectes. Avec la photographie apparat la dmonstrationpremptoire, celle que lon peut rcuser, et chaque fois quelle sera fournie dans de bonnesconditions, elle rpondra victorieusement une autre objection aussi employe que celle dela transmission de pense, cest--dire : lhallucination. Sans aucun doute on peut crer detoutes pices, par suggestion, un personnage imaginaire qui aura pour le sujet suggestionntoutes les apparences de la ralit. Peut-tre mme cette suggestion peut-tre involontaire dela part de lobservateur. Avec la photographie, cette objection disparat ; nous sommes en

possession dune preuve scientifique de la ralit des esprits.

Ce phnomne remarquable a t lobjet des railleries des incrdules parce quun certainBuguet, charlatan et escroc, a imit les vritables photographies spirites. Mais je supposeque la fausse monnaie na jamais empch la bonne davoir cours, et que les affirmations du

professeur Wallace, et les attestations si nombreuses que lon trouve runies dans le livreAnimisme et Spiritisme dAksakof, rpondent victorieusement ces attaques. Il est absurde

Fig. 7. Photographie instantane, par leprofesseur de physique Oreste Murani, obtenuele 23 mars 1907, Milan, montrant la lvitationdu mdium Amedeo Zuccarini.

La silhouette du mdium est floue, parce que lalumire de lclair de magnsium le faitredescendre trs rapidement.

de conclure a une fraude universelle parce quun filou a battu monnaie en exploitant unemine nouvelle. Comme toujours, il nous faut tenir compte de lhonorabilit et de la science

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des observateurs pour apprcier les rcits dexpriences qui ont t publis, et je rpte quela photographie des esprits a des garants dune valeur intellectuelle et scientifique quiassurent lauthenticit du phnomne.

LES SEANCES DE MATERIALISATION

Lexpos sommaire qui vient dtre mis sous les yeux du lecteur prsente les phnomnessous une forme fragmentaire, qui rend incompltement lide dune sance spirite. Trssouvent, les observateurs, lorsquils sont en prsence dun mdium puissant, ne cherchent

pas obtenir des communications par la typtologie ( On a donn le nom de typtologie auxcommunications obtenues au moyen de la table ) ou lcriture. Ils se contentent de se tenirles mains et dobserver ce qui va se passer. Le mdium, libre ou tenu des deux cts par lesassistants, est assis devant une petite table lgre en bois blanc sur laquelle il pose lesmains. Derrire lui, se trouve ce que lon appelle le cabinet ; cest tout simplement unespace vide spar de la salle par des rideaux, qui peuvent glisser sur la tringle qui lessoutient. On utilise le plus souvent langle de deux murs, dans un appartement quelconque,

pour installer ce rduit. Parfois on y place des objets divers petit guridon, sonnette,accordon, etc.

Les choses tant ainsi disposes, le mdium entre gnralement en transe (sommeil dunenature particulire) et alors se succdent une srie de manifestations des plus curieuses.Tantt cest la lvitation de la table ; dans dautres cas, on voit les rideaux placs derrire lemdium se gonfler comme si un individu plac dans le cabinet appuyait son dos contre cestentures. Il arrive encore que les objets placs lintrieur sagitent : on entend la sonnettetinter, la table se renverser, et frquemment ces objets, passant travers la fente du rideau,

sont projets par-dessus la tte du mdium, sur la table qui est devant lui. Les phnomnesont encore plus dintrt lorsque ce sont des meubles qui se trouvent dans la chambre qui sedplacent ainsi spontanment, en dehors de latteinte possible de toutes les personnes

prsentes.

Ces faits ont t contrls des centaines de fois, principalement en prsence dEusapia,par des observateurs si minents, que leur ralit est certaine. On trouve dans le livre de M.Rochas lExtriorisation de la motricit, les tmoignages de MM. Lombroso, Schiapparelli,Finzi, Grosa, professeur Wagner, docteur Ch. Richet, Ochorowicz, Carl du Prel, Aksakof,etc., et lexpos des prcautions prises pour se mettre labri de tonte supercherie.

Il est indispensable, en effet, dtre sur ses gardes, et ceci pour plusieurs raisons. Dabord,parce que plus un fait est contraire aux ides reues, plus il doit tre tudi avec rigueur, silon tient ce quil entre dans le domaine scientifique. Ensuite, une circonstance inspire unemfiance involontaire, cest que presque toujours lintelligence qui produit ces faits dclare,

par la table ou par la bouche du mdium, quil faut trs peu de lumire. Ici, nous prvoyonsimmdiatement lobjection : si le mdium demande quon teigne, cest quainsi il lui est

plus facile de tromper. Il est donc indispensable que ce mdium soit tenu par les mains etpar les pieds, pour tre sr que ce nest pas lui qui projette sur la table les objets placs dans

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le cabinet. La lecture des procs-verbaux de ces sances est un peu fatigante, prcismentparce qu chaque instant, le rcit est interrompu par les demandes incessantes desobservateurs, qui sadressent aux contrleurs de droite et de gauche du mdium pour savoirsils sont certains de tenir toujours les mains du sujet.

Il faut encore faire observer que parfois un vrai mdium peut tromper, maisinconsciemment, comme nous le montrerons en tudiant part cette question si srieuse. On

conoit que, dans ces conditions, ltude des phnomnes soit trs dlicate ; mais elle nestpas au-dessus des capacits dhommes qui ont pass leur vie dans les laboratoires dephysique ou de physiologie, et de mdecins lgistes que la frquentation des hystriques afamiliariss avec tons les mensonges, toutes les fraudes et toutes les comdies. Si cesexprimentateurs distingus affirment, malgr toutes ces possibilits derreur, la ralit deces faits, on peut tre certain que ce nest quaprs avoir pass au crible le plus svre toutesles circonstances qui les accompagnaient.

Comme ltude prsente est avant tout une oeuvre de bonne foi, je ne chercherai jamais dissimuler les difficults de lobservation, et mon souci constant sera de mettre en relief les

moyens employs pour sassurer absolument de lauthenticit des phnomnes.Bien que du plus haut intrt scientifique, les dplacements dObjets sans contact sont, en

quelque sorte, la prface de phnomnes encore plus tranges, et plus dmonstratifs, quant la nature de la cause qui produit ces manifestations. Il arrive ordinairement que lon voitdabord des lueurs qui flottent sur la table, autour de la tte des assistants, ou dans la salle.Ces lumires sont quelquefois phosphorescentes, mais habituellement elles ont un clatadouci, bleu-verdtre ou laiteux, et brillent sans clairer les objets voisins. Puis ces sortes de

brouillards lumineux, dabord peu prs informes, se prcisent ; ils prennent la forme demains, visibles pour quelques-uns ou pour tous les assistants. Ces mains produisent lesactions les plus diverses. Tantt elles touchent les assistants, et leur contact est semblable celui dune main humaine. Parfois ce ne sont que des doigts qui caressent la figure, tirent lescheveux ou les moustaches, ou prennent un crayon plac sur la table et crivent quelquesmots. Les mains sortent souvent du cabinet en tenant une sonnette qui sagite. En un mot,elles agissent la plupart du temps comme si elles appartenaient une personne ordinaire,dont la main seule serait visible ; mais dans dautres circonstances, des slvent au plafond,ou se dplacent avec une rapidit lectrique dune extrmit lautre de lappartement,dmontrant ainsi leur indpendance par rapport aux assistants.

Ce sont les rcits dtaills des spirites et des savants qui affirment ces choses quejexposerai en dtail dans les chapitres suivants. Actuellement, nous ne faisons que passer

en revue les formes si diverses de ces manifestations.Il ne faudrait pas croire, daprs ce qui a t dit plus haut, que lobscurit soit une

condition absolument indispensable lobservation de ces mains. Il est vident que la faiblelumire qui mane de ces formes lumineuses ne serait pas visible en plein jour. On ne voit

pas bien une flamme dalcool au grand soleil ; et une autre cause encore parat ncessiterlobscurit : cest que les vibrations lumineuses ont une action dissolvante sur cesmatrialisations commenantes. Mais lorsque le degr dobjectivation de ces mains est plus

prononc, alors on peut employer la lumire rouge pour les observer, et on assiste toute la

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srie des phnomnes relats plus haut. Enfin, bisque le mdium est trs entran, le cercledes assistants parfaitement homogne, il est possible de voir ces mains en plein jour, et ellesont absolument lapparence de mains humaines naturelles, aussi bien pour le dessin, laconsistance des tissus, que pour la temprature.

Les chercheurs qui ont les premiers observ ces phromones taient des spirites ;contrairement lopinion des critiques qui les traitent constamment de rveurs,

dhallucins, denthousiastes manquant de discernement, ils ont cherch obtenir despreuves que ces manifestations ntaient pas hallucinatoires, et ils y sont parvenus. Cesmains mystrieuses ont laiss des traces de leur existence sur de la farine, du noir de fume,de la terre glaise, des plaques photographiques. Quand des avaient disparu, il existait untmoignage permanent et irrcusable de leur ralit, lempreinte visible, immuable, que lon

pouvait tudier loisir. Devant ce rsultat, il faut sincliner, et si fantastiques que cesphnomnes puissent paratre, on est contraint de les accepter, si lon ne veut pas faireinjure au bon sens le plus lmentaire.

Mais que sont ces mains ? Dou viennent-elles et o retournent-elles quand elles ont

disparu ? Comment peuvent-elles avoir les apparences et les proprits de membres vivants,alors quelles fondent et svanouissent comme une fume impalpable qui se dissipe danslair ? Dou provient lnergie quelles manifestent le faons si diverses ? Autant dequestions que nous tudierons sans avoir la prtention de rpondre toutes, car ellestouchent aux plus difficiles problmes de la biologie, de la physique, et dune physiologietranscendantale, encore insouponne par la science officielle.

LES APPARITIONS COMPLETES

Ce ne sont pas toujours simplement des mains dont on constate lexistence dans cessances de matrialisation; on voit frquemment dans lespace une sorte de brouillardlumineux dans lequel se dessinent et se prcisent peu peu une ou plusieurs formeshumaines, dont les contours et la matrialit saccentuent jusqu tre distinctement perus

par tous les assistants. Dautres fois, et cest ce qui arrive le plus souvent, les apparitionssortent toutes formes du cabinet dans lequel le mdium repose. Alors ces fantmessapprochent des assistants, leur causent , les touchent et offrent toutes les apparences duntre humain ordinaire.

Cest lorsquil sagit de ces manifestations transcendantales, quil faut, plus que jamais,

mettre en oeuvre toutes ses facults dobservation, pour ne pas tre dupe des charlatans quiont tent de se servir de ce nouveau moyen de tromper leurs semblables. Nul respect humainne doit arrter linvestigateur srieux. Il faut inspecter minutieusement la salle o sedonnent les sances, sonder les murs, le plafond et le plancher pour tre certain quilnexiste ni placards, ni trappes dissimules. On doit prendre la prcaution de mettre desscells aux portes et aux fentres afin quun tranger ne puisse pas, pendant lobscurit,sintroduire silencieusement dans la salle ; vrifier si aucun assistant na pu se glisser dans

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le cabinet du mdium pour jouer le rle de lesprit, et par une visite minutieuse du sujetsassurer quil ne porte sur lui ni mousselines ni masques, ni substances phosphorescentes.

Dailleurs, pour plus de scurit, le mdium est ordinairement ligot sur sa chaise, dansdes conditions telles quil lui serait impossible de sortir de ses entraves de sorte quildemeure corporellement tranger aux manifestations tant le plus souvent plong dans unsommeil profond qui ressemble la lthargie.

Lorsque toutes ces prcautions ont t bien prises, et quun fantme se montre, on doitencore se demander si ce nest pas un phnomne hallucinatoire, une illusion dcevante dessens sur-excites par ltranget des conditions dans lesquelles on est plac. Il est bon, alors,de sassurer si tous les assistants ont vu lapparition, si leurs descriptions concordent entreelles, car lorsque tous les tmoignages sont unanimes, on se trouve positivement en facedun fait rel, dune dmonstration objective de la rapparition momentane dun esprit delespace.

Cette sorte de rsurrection temporaire est un phnomne si contraire tout ce que nouscroyons possible, il est si gros de consquences scientifiques et philosophiques, que nous ne

saurions prendre de trop grandes prcautions pour contrler le tmoignage de nos sens, enemployant tous les moyens que la science peut mettre notre disposition. Ici encore, il estutile de disposer davance des substances molles comme la terre glaise, le mastic ou la

plastiline, et mme de la fleur de soufre ou de la farine, pour tcher de conserver desempreintes durables de ces formes qui svanouissent si rapidement. On pourra utiliser aussides crans enduits de noir de fume, en priant lapparition dy poser sa main fluidique, ou

bien, suivant les cas, on se servira de paraffine fondue.

La photographie doit tre employe galement toutes les fois que cela est possible, etnous verrons que ces procds ont t mis en oeuvre assez souvent pour nous donner

lassurance formelle que les apparitions sont des tres rels.Si labsence de lumire pendant les sances est an srieux motif de suspicion pour les

exprimentateurs novices, il ne faut pas que cette dfiance aille jusqu faire rejeter en bloctous les tmoignages concernant ces sances. Cet ostracisme serait injustifiable, parce quelon a pu observer, en lumire, tous les phnomnes signals dans les sances obscures.

Sans doute, la lumire est un puissant obstacle la matrialisation des Esprits, mais avecdes mdiums trs forts, bien entrans, les apparitions se montrent la lumire rouge, laclart dune lampe ordinaire, sous le plein clat de la lumire lectrique, et aussi en plein

jour. Il en est de mme pour la question disolement du mdium dans un endroit clos.

Nous verrons un certain nombre dexemples o le sujet reste au milieu des assistants, quicontrlent constamment ses mains et ses pieds, de sorte que lon voit simultanment lemdium et lesprit matrialis, ce qui exclut toute ide de fraude de sa part.

Mais, mme lorsque le mdium est spar des assistants, il existe des cas nombreux olon ne peut le souponner, cest : 1 lorsque lapparition, cartant les rideaux, fait constaterla prsence de ce mdium dans le cabinet ; 2 ou bien quand plusieurs fantmes sortentsimultanment du cabinet et restent pendant un certain temps sous les yeux des

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exprimentateurs ; 3 enfin, lorsque ces esprits matrialiss svanouissent dans la salle,sans rentrer auprs du mdium.

Ce sont ces preuves si multiples et si varies n passerons en revue en relatant fidlementles rcits des spirites et des hommes de science qui ont assist ces manifestations, et qui enaffirment lauthenticit. Il existe des cas o le phnomne devient absolument convaincant, la fois irrcusable et grandiose : cest quand un assistant voit reparatre devant ses yeux un

tre tendrement aim que la mort avait ravi depuis longtemps son affection. Commentnier, lorsque lon serre entre ses bras celui que la tombe na pu anantir ! Quel indicibletransport de joie vous pntre si vous assistez cette rsurrection vritable, et quelleinbranlable certitude ne possde-t-on pas en entendant une voix chrie vous affirmer que lamort nexiste pas ! Alors tous les sophismes des thories matrialistes sanantissent pourfaire place lirrsistible conviction de limmortalit. Cest parce que nous possdons ungrand nombre de ces tmoignages sincres et mus que nous pouvons affirmer hautement lasurvie de ltre humain, et rien ne pourra prvaloir dsormais contre cette preuveexprimentale, directe et absolue.

Le champ de lexprimentation spirite est si vaste quil devient ncessaire de sespcialiser dans un genre particulier de recherches, si lon veut approfondir le sujet que lonchoisit.

Dans le prsent travail, notre attention sera porte exclusivement sur les manifestationsobjectives de lme humaine pendant la vie et aprs la mort. Cest tout un domaineabsolument en dehors de la psychologie classique, mais qui devra plus tard en faire partie,

pour quelle soit au niveau des dcouvertes contemporaines.

Jusqualors physiologistes et psychologue nont tudi que les manifestations internes deltre humain, sans souponner quil peut agir en dehors de son organisme matriel par

dautres procds que la parole, lcriture on le geste. Il a fallu les innombrables travaux desmagntiseurs et des spirites pour nous faire connatre les pouvoirs latents qui donnent ennous.

Grce aux phnomnes du somnambulisme la vie psychique sclaire dun jour nouveau.Psychoses et nvroses ont pu tre traites rationnellement et les cas bizarres daltrations dela personnalit ont rvl la part dautomimtisme que lintelligence est capable dacqurirdans ces tats pathologiques Dautre part, la mmoire se montre infiniment plus tenduequelle ne semble ltre, car il lui est possible pendant le somnambulisme de reconstitueravec une fidlit absolue toute la vie passe de lindividu.

Le pouvoir que nous possdons dagir sur le corps se dveloppe aussi dans desproportions considrables pendant lhypnose, pour rtablir certaines fonctions organiquesinterrompues ou perverties. La psychothrapie a obtenu des rsultats merveilleux ; et la

puissance de la suggestion stend, jusqua produire des stigmates par simple idation.

Tout ceci ne touche encore que ltre intrieur ; mais les faits ne sarrtent pas l ; ils nousconduisent constater laction extracorporelle de la pense extriorise. Lme agit distance sur dautres intelligences, sans intermdiaire physique ou sensoriel, et cest laTlpathie ; elle prend connaissance de ce qui se passe au loin, et cest la Clairvoyance ou

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Tlesthsie ; remontant dans le pass, elle le ressuscite en partie, et cest la Rtrocognition ;slanant dans lavenir, elle lannonce et cest la Prcognition ; enfin, ltre interne sortantcompltement de son habitat charnel se manifeste sous une forme visible, et nous sommesen prsence de la Tlplastie ou formation des fantmes de vivants.

Ces phnomnes varis taient classs jadis parmi ces histoires, aussi merveilleusesquinvraisemblables, dont la runion constitue les superstitions populaires ; aujourdhui, des

enqutes mthodiquement conduites en ont dmontr la ralit incontestable. Cestpourquoi tout cet ensemble de connaissances nouvelles a besoin dtre pass au crible de ladiscussion, afin den prciser les caractres et den faire ressortir les consquences. Jesuivrai donc une marche ascendante dans cet expos, allant du simple au compos.

Partant du phnomne bien constat de lhallucination pathologique, je montrerai ensuiteque celle-ci se produit parfois chez des sujets normaux, cest--dire quil existe deshallucinations vridiques, qui se distinguent nettement des prcdentes. Ensuite, que par destransitions nombreuses, on passe de cette vision mentale des phnomnes qui, cette fois,nont rien daberrant. On se trouve alors en face de faits objectifs, de vritables

ddoublements de ltre humain, le corps tant dun ct et lme de lautre.Poursuivant plus loin encore les recherches dans cette direction, les fantmes rels seront

ceux de personnes dcdes ; alors nous ne pourrons pas chapper cette dduction logiqueque lme humaine, utilisant les mmes pouvoirs dont elle se servait ici-bas, se reprsenteavec tous les caractres physiques et intellectuels qui la personnifiaient sur la terre.

Etudions donc ces faits; scrutons-en attentivement toutes les varits, car cest un mondenouveau qui souvre devant nous ; et lorsque nous aurons pass en revue lnorme massedes tmoignages qui ont t fournis en faveur de cette jeune science que lon nomme lespiritisme, nous constaterons, avec satisfaction, quelle apporte la solution irrfutable de la

plus poignante nigme qui ait jamais angoiss lhumanit : celle du lendemain de la mort.

QUELQUES OUVRAGES A CONSULTER

Spiritisme

Allan Kardec

Le livre des EspritsLe livre des MdiumsLEvangile selon le Spiritisme

Le Ciel et lEnferLa genseCollection de la Revue Spirite depuis 1858 jusqu 1869

Lon Denis

Aprs la MortChristianisme et SpiritismeDans lInvisibleLe Problme de ltre et de la destine

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Metzger

Essai de Spiritisme scientifiqueAutour des Indes la plante Mars

Gardy

Cherchons

Le mdium HomeH. Constant

Le Christ et la religion de lavenir

Claire G.

Problmes spirites

Aksakof

Animisme et SpiritismeUn cas de dmatrialisation partielle dun mdium

Dr Geley

LEtre subconscient

Eugne Nus

Choses de lAutre Monde

Psychisme

Agenor De Gasparin, Les Tables tournantes, du surnaturel en gnral et des Esprits, 1854

Professeur Thury, Les tables tournantes, etc., 1855

Docteur Dusart, Rapport de la Socit dialectique de Londres

W. Crookes, Recherches sur le Spiritisme

Al. Wallace, Les Miracles et le Moderne Spiritualisme

Docteur Gibier, Le Spiritisme ou Fakirisme Occidental. Analyse des choses

De Rochas, Lextriorisation de la sensibilit. Lextriorisation de la motricit

De Fontenay, A propos dEusapia Paladino

Myers, la Personnalit humaine, sa survivance, ses manifestations supra-normales

Docteur Maxwell, Les Phnomnes psychiques

Flammarion, Les Forces naturelles inconnues

Sage, Mme Piper. Le sommeil et lhypnose. La zone frontire

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CHAPITRE II

LES HALLUCINATIONS VERIDIQUES

SOMMAIRE. Le divorce entre la science et la foi. Ncessit dtudier les phnomnesdapparitions suivant la mthode exprimentale. The Society for psychical Research. Son objet spcial. La transmission exprimentale de la pense. La Tlpathie. Sesdiverses formes impulsive, auditive, voyante. Exemples emprunts aux travaux de cetteSocit. Discussion sur la valeur de ces faits ; leur admission simpose. Eliminationsncessaires. Caractres spciaux des hallucinations tlpathiques. Elles sontvridiques. Laction tlpathique est due, gnralement, la pense extriorise.

Une grande partie de la socit intelligente du dix-neuvime sicle a t en proie unintolrable malaise caus par le divorce qui va se prononant de plus en plus entre lascience et les aspirations religieuses de lhumanit ( Voir lenqute sur la Questionreligieuse, publie dans le mercure de France, pendant lanne 1907 ).

Les dcouvertes de lastronomie et celles de la gologie ont ruin les fondements de lareligion rvle, car lhistoire de la cration, telle que la Bible lenseigne, napparat plusaux intelligences cultives que sous la forme dune enfantine lgende orientale, sans valeur

positive. Avec elle tombe le dogme de la rdemption et tous ceux que lon a difis sur cepoint de dpart. Lincrdulit envahi les masses et le scepticisme est lattitude de presquetous ceux qui raisonnent, en dpit des dmonstrations, incompltes il est vrai, mais malgrtout irrfutables, de la philosophie spiritualiste, le prestige des hommes de science tantaujourdhui suprieur celui des philosophes.

Cependant des faits, curieux plus dun titre, suggrent lide que lhypothsematrialiste nexplique pas toutes les nigmes de lunivers, en dpit dHaeckel et de ses

partisans. Le magntisme, lhypnotisme, le spiritisme ont fait connatre des phnomnes destigmates exprimentaux de lecture on de transmission de penses, de vision distance, deconnaissance anticipe de lavenir qui drange quelque peu les savants chafaudages duMonisme. On entend encore assez souvent des gens raisonnables raconter srieusementquils ont eu des pressentiments, des visions, et mme des communications avec les dfunts,

toutes choses qui sont accueillies avec un mpris non dguis par dautres gensraisonnables. Un chercheur sincre ne peut gure discerner la vrit au milieu de tantdaffirmations contradictoires. Cest cette incertitude, prouve par des hommes instruits,qui a t la cause de la fondation, en Angleterre de la Socit de recherches psychiques.Rien ne saurait donner une meilleure dfinition de son but et de ses tendances que les

passages suivants, extraits du discours prononc en 1882 par son premier prsident, M.Henri Sidgwick, professeur Cambridge : ( Proceedings .S. P. R. Volume I, p. 7 et 8. Pourtous les renseignements concernant la Socit, voir la traduction franaise par M. Sage

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dune tude de M. Benett, publie par les Annales Psychiques, n 3, mai- juin 1903. Nousciterons librement certains passages emprunts ce travail trs bien fait.)

La premire question que jai entendu poser est celle-ci : Pourquoi donc former uneSocit pour les recherches psychiques contenant dans son champ dtudes non seulementles phnomnes de lecture de pense ( auxquels surtout nous allons vous demander de

prter votre attention cet aprs-midi), mais encore ceux de clairvoyance, de magntisme, et

la masse de phnomnes obscurs connus sous le nom de spiritiques ?Eh bien ! en rpondant cette premire question, je serai mme dnoncer une ide, sur

laquelle jespre que nous nous accorderons tous, et jentends par nous non seulement laprsente assemble, mais cette assemble et le monde scientifique tout entier ; et comme,malheureusement il ny a que peu dobservations que je puisse faire sur lesquelles un telaccord est possible, je pense quil est bon de proclamer notre unanimit dire que ltat dechoses actuel est une honte pour le sicle clair o nous vivons.

Je dis que cest une honte que lon en soit encore discuter sur la ralit de cesphnomnes merveilleux, dont il est tout fait impossible dexagrer limportance

scientifique, si seulement la dixime partie de ce qui a t attest par des tmoins dignes defoi pouvait tre dmontre comme vraie.

Je rpte que cest une honte, alors que tant de tmoins comptents ont dclar leursconvictions, que tant dautres personnes ont un intrt profond ce que la question soitclaircie, de voir encore discuter la ralit des faits, et de voir des gens instruits garder enmasse lattitude de lincrdulit.

Eh bien ! le but principal de notre socit, ce que nous voulons tous, croyants ou noncroyants, est dessayer mthodiquement et avec persvrance de nous dlivrer de cette hontedune faon ou dune autre.

Je cite encore quelques passages aussi nergiques de la fin de ce discours :

Lincrdulit scientifique a mis tant de temps pour grandir, elle a tant et de si puissantesracines, que nous ne la tuerons si nous parvenons la tuer en ce qui regarde unequelconque de ces questions que si nous russissions lenterrer sous un monceau defaits. Il faut que nous ajoutions exprience exprience. Je suis aussi davis que ne devons

pas chercher convaincre les incrdules en insistant sur la porte dun seul fait pris part,mais que cest la masse des preuves que nous devons nous fixer pour amener la certitude.Il va de soi que dans tout compte rendu dobservations ou dexpriences la force dedmonstration est conditionne par la bonne foi de linvestigateur. Nous ne pouvons faire

plus que de mettre le critique dans la ncessit de suggrer que linvestigateur est complice.Il se rsoudra ce dernier parti quant il ne lui en restera pas dautre...

Nous nous ferons, je lespre, une loi de ne porter la connaissance du public aucun faitqui ne rponde cette condition. Il faut rduire celui qui a des objections faire la

position suivante : tre forc dadmettre les phnomnes comme inexplicables, au moinspour lui, ou daccuser les investigateurs soit de mensonge, soit de tricherie, soit dunaveuglement ou dun manque de mmoire tels quon ne les trouve que chez les idiots...

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Jamais programme ne fut mieux rempli, car de nos jours, les travaux de cette Socit fontautorit dans le monde des psychologues, et peuvent tre proposs comme des modlesdinvestigations patientes, perspicaces, et surtout bien contrles. Voici les noms des

prsidents qui ont dirig la Socit depuis sa fondation : professeur Sidgwick, de 1882 1884 ; le professeur Balfour Stewart, membre de la Socit royale, 1885 1887 ; professeurSidgwick de 1888 1892 ; trs honorable A.-J. Balfour, membre du Parlement, membre de

la Socit royale, 1893 : professeur William James (dHarward, Etats-Unis), 1894, 1895 ;Sir William Crookes, membre de la Socit royale, 1896, 1899 ; Frdric Myers, 1900 ; SirOlivier Lodge, membre de la Socit royale, 1901-1903; professeur W.-F. Barett, membrede la Socit royale, 1904 ; M. Ch. Richet, membre de lAcadmie de mdecine, 1905; M.Gerald W. Balfour, 1906-1907 ; et Mme Sidgwick.

Il existe aujourdhui plus de vingt gros Volumes de procs verbaux, en plus du Journal dela Socit. Ce sont des archives dune valeur inestimable, car elles renferment la plus richeet la plus prcieuse collection de phnomnes authentiques quon ait jamais runie.

En 1896, la Socit publia sous le titre de Fantmes de vivants ( Phantasms of the living)

un ouvrage en deux forts volumes, rsumant le travail de la Socit en ce qui concerne latlpathie, dont nous parlerons tout lheure. On voit que les savants anglais ny vont paspar quatre chemins. Ils osent crire en tte dun ouvrage srieux le mot de fantme, quiferait plir dindignation le plus petit mdecin de campagne de notre pays. Ne pouvant, mon grand regret, suivre dans toutes ses parties luvre de la Socit de recherches

physiques, jindiquerai au moins, daprs M. Benett, les cinq dpartements dans lesquels onpeut distribuer le prodigieux amas de documents recueillis depuis vingt-cinq ans.

1 Transmission de penses dfinies dun esprit lautre, par des moyens indpendantsdes organes ordinaires de la sensation : Transfert de pense et tlpathie.

2 Nature, pouvoirs et effets de la suggestion : Magntisme, hypnotisme, applicationsmdi

Documents

32 - Gabriel Delanne - Tome 1 - Les Apparitions Materialisees Des Vivants Et Des Morts – Fr