1
11 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S104 327 Bronchopneumopathies aiguës communautaires en milieu hospitalier : aspects épidémiologiques, clinique, paraclinique et thérapeutique Y. Dia Kane, N.O. Touré, A. Diatta, E.M. Ndiaye, K. Thiam, A. Niang, N. Fall Cissé, A.A. Hane Les Bronchopneumopathies aiguës constituent une préoccupation majeure de Santé Publique. Du 1 er janvier 2005 au 31 juin 2006, les Bronchopneumopathies aiguës consti- tuaient 4,8 % des hospitalisations. L’âge moyen était de 40 ans. Le délai de con- sultation était de 26 jours. Tous les patients étaient admis pour une toux productive fébrile avec altération de l’état général associé à un syndrome de con- densation pulmonaire dans 57,7 % des cas. Les signes de gravité clinique révé- laient 7 fois une hypotension, 4 cas de polypnée supérieure à 30 cycles/mn, 3 hypothermies, 2 obnubilations. Les comorbidités, associées retrouvaient 5 alcoolo-tabagiques, 4 diabétiques ; 5 hypertendus et 1 insuffisant cardiaque. À la radiographie thoracique standard, un syndrome parenchymateux était retrouvé dans 46,2 % des cas. La biologie montrait une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles chez 35 malades, une vs augmentée chez tous les patients, 2 sérologies rétrovirales à HIV positives. Une hémoculture isolait un Staphylococcus aureus. L’ECBC a mis en évidence un Pseudomonas aeriginoza, deux Streptococcus mitis et une association Klebsiella pneumoniæ+Streptoccoccus pneumoniæ et un Streptococcus pneumo- niæ. Une antibiothérapie probabiliste puis adaptée à l’antibogramme. Les Bronchopneumopathies aiguës communautaires, sont de diagnostic clinique aisé, mais elles posent encore un problème tant dans le retard à la consultation que dans la prise en charge. 328 Empyème après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure : étude de la diffusion pleurale de l’amoxicilline et de la vancomycine J.B. Stern, P. Girard, Y. Péan, M.D Kitzis, R. Caliandro, D. Debrosse, D. Gossot, P. Magdeleinat Le traitement des empyèmes après chirurgie d’exérèse pulmonaire comporte le drainage pleural et une antibiothérapie, parfois associés à une reprise chirurgicale. Il existe peu de données chez l’homme sur la diffusion pleurale des antibiotiques en situation d’empyème postopératoire. Le but de notre travail était d’étudier prospectivement la diffusion pleurale de 2 antibiotiques fréquemment utilisés, l’amoxicilline (amoxi) et la vancomycine (vanco), chez des patients présentant un empyème après chirurgie d’exérèse pulmonaire. Des dosages plasmatiques et pleu- raux d’antibiotiques ont été effectués chez 9 patients après plusieurs jours de trai- tement (3-12 J), correspondant au plateau de la concentration pleurale (tableau I). L’infection a été contrôlée dans 8 cas. Cette étude démontre que l’amoxi et la vanco diffusent bien dans la plèvre en situation pathologique, atteignant souvent des concentrations supérieures aux concentrations plasmatiques, et contribuent à la guérison de cette complication majeure. 329 Tuberculose multifocale chez l’immunocompétent H. Benarafa, B. Amara, H. Mahla, H. Rahimi, F.Z. Benjelloun, S. Elhord, M. El Biaze, M.C. Benjelloun Introduction : Les atteintes tuberculeuses diffuses ou multifocales sont rares. Leur pronostic est mauvais car elles surviennent surtout chez les patients immunodéprimés notamment ceux infectés par le VIH. La mortalité est estimée entre 16 et 25 % selon les auteurs. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective de 8 cas de tuberculose multifocale chez des sujets immunocompétents, colligés au service de pneumo-phtisiologie du CHU Hassan II Fès, entre juin 2003 et juin 2005. Résultats : L’âge moyen de nos patients est de 29 ans et demi avec un sex-ratio égal à 1. Un patient a déjà reçu un traitement pour tuberculose à microscopie positive et aucun n’a un contage tuberculeux récent. Le délai moyen de consultation est de 2 mois et demi. Aucun de nos patients n’a un terrain particulier. Le diagnostic de tuberculose est confirmé dans 75 % des cas. L’atteinte tuberculeuse intéresse 2 organes dans 3 cas, 3 organes dans 4 cas et 4 organes dans 1 cas. L’atteinte pul- monaire est présente chez tous les malades. La sérologie HIV, réalisée chez tous nos patients, est négative. Les patients sont traités en fonction de la catégorie de la tuberculose conformément aux recommandations du programme national de lutte antituberculeuse. L’évolution à court terme est marquée par l’amélioration des patients. Conclusion : La tuberculose multifocale est souvent décrite comme étant l’apanage de l’immunodéprimé notamment HIV positif. Nous insistons sur la possibilité de retrouver cette forme de tuberculose même chez les sujets immunocompétents. 330 Kyste hydatique du thymus M. Caidi 1 , H. Kabiri 2 , A. Benosman 1 Introduction : L’hydatidose thymique est exceptionnelle. Nous rap- portons un cas de kyste hydatique thymique chez un jeune patient. Cas clinique : Il s’agit d’un patient de 20 ans, hospitalisé pour dou- leurs thoraciques isolées depuis 3 mois en rapport avec une formation kystique de la loge thymique. Une ponction sous scanner avait ramené un liquide clair dont l’examen histologique avait objectivé un matériel granuleux PAS positive évoquant un kyste hydatique. Une résection complète du kyste avait été réalisée par thoracotomie. L’examen histolo- gique de la pièce avait authentifié l’origine hydatique du kyste avec quelques corpuscules de Hassal. Le patient a été mis sous traitement médical adjuvant à base d’Albendazole. Aucune récidive n’a été consta- tée (recul de 7 ans). Discussion : L’hydatidose thymique est exceptionnelle. L’infestation du thymus semble se faire par voie systémique. L’orientation diagnosti- que est apportée par l’imagerie thoracique. La sérologie hydatique est souvent négative. La ponction biopsie sous scanner est à proscrire. L’échographie abdominale doit être systématique à la recherche d’une localisation hydatique sous phrénique. Le traitement est chirurgical per- mettant la résection du kyste un diagnostic définitif. Un traitement médical adjuvant à base d’Albendazole est souhaitable. Conclusion : Le kyste hydatique du thymus est exceptionnel. Le dia- gnostic d’orientation repose sur les aspects radiologiques. Le traitement est chirurgical. Sexe/ Âge Intervention Germes de l’empyème ATBQ dosé Posologie plasma (mcg/ml) plèvre (mcg/ml) f/50 Pneumon. Gche Actinomyces fusobacterium Amoxi 1gx3 IV 2,1 10,2 h/72 Pneumon. Dte Haemophilus influenzae Amoxi 1gx3 PO 2,6 5,3 h/75 Pneumon. Gche Streptococcus Amoxi 1gx6 IV 33,6 31,6 h/70 Bilobect. moy. et inf. Streptococcus mitis Amoxi 1gx4 PO 10,2 16,6 f/68 Lobect. inf. Dte + résec-anastomose Staphylococcus aureus Amoxi 1gx3 IV 8,3 38,8 h/63 Pneumon. Dte Prevotella Amoxi 1gx4 PO 6,4 7,8 h/72 Bilobectomie Neisseria sp Amoxi 1gx4 PO 4,2 5,5 h/42 Lobect. sup. Gche SARM Vanco 3g IV C 25,5 22 h/36 Pneumon. Dte SARM Vanco 4g IV C 35 21

330 Kyste hydatique du thymus

  • Upload
    a

  • View
    216

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 330 Kyste hydatique du thymus

11e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S104

327Bronchopneumopathies aiguës communautaires en milieu hospitalier : aspects épidémiologiques, clinique, paraclinique et thérapeutique

Y. Dia Kane, N.O. Touré, A. Diatta, E.M. Ndiaye, K. Thiam, A. Niang, N. Fall Cissé, A.A. Hane

Les Bronchopneumopathies aiguës constituent une préoccupation majeure deSanté Publique.Du 1er janvier 2005 au 31 juin 2006, les Bronchopneumopathies aiguës consti-tuaient 4,8 % des hospitalisations. L’âge moyen était de 40 ans. Le délai de con-sultation était de 26 jours. Tous les patients étaient admis pour une touxproductive fébrile avec altération de l’état général associé à un syndrome de con-densation pulmonaire dans 57,7 % des cas. Les signes de gravité clinique révé-laient 7 fois une hypotension, 4 cas de polypnée supérieure à 30 cycles/mn,3 hypothermies, 2 obnubilations. Les comorbidités, associées retrouvaient5 alcoolo-tabagiques, 4 diabétiques ; 5 hypertendus et 1 insuffisant cardiaque.À la radiographie thoracique standard, un syndrome parenchymateux étaitretrouvé dans 46,2 % des cas.La biologie montrait une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles chez35 malades, une vs augmentée chez tous les patients, 2 sérologies rétrovirales àHIV positives. Une hémoculture isolait un Staphylococcus aureus.L’ECBC a mis en évidence un Pseudomonas aeriginoza, deux Streptococcus mitis et uneassociation Klebsiella pneumoniæ+Streptoccoccus pneumoniæ et un Streptococcus pneumo-niæ. Une antibiothérapie probabiliste puis adaptée à l’antibogramme.Les Bronchopneumopathies aiguës communautaires, sont de diagnostic cliniqueaisé, mais elles posent encore un problème tant dans le retard à la consultation quedans la prise en charge.

328Empyème après chirurgie d’exérèse pulmonaire majeure : étude de la diffusion pleurale de l’amoxicilline et de la vancomycine

J.B. Stern, P. Girard, Y. Péan, M.D Kitzis, R. Caliandro, D. Debrosse, D. Gossot, P. Magdeleinat

Le traitement des empyèmes après chirurgie d’exérèse pulmonaire comporte ledrainage pleural et une antibiothérapie, parfois associés à une reprise chirurgicale.Il existe peu de données chez l’homme sur la diffusion pleurale des antibiotiquesen situation d’empyème postopératoire. Le but de notre travail était d’étudierprospectivement la diffusion pleurale de 2 antibiotiques fréquemment utilisés,l’amoxicilline (amoxi) et la vancomycine (vanco), chez des patients présentant unempyème après chirurgie d’exérèse pulmonaire. Des dosages plasmatiques et pleu-raux d’antibiotiques ont été effectués chez 9 patients après plusieurs jours de trai-tement (3-12 J), correspondant au plateau de la concentration pleurale (tableau I).L’infection a été contrôlée dans 8 cas. Cette étude démontre que l’amoxi et lavanco diffusent bien dans la plèvre en situation pathologique, atteignant souventdes concentrations supérieures aux concentrations plasmatiques, et contribuent àla guérison de cette complication majeure.

329Tuberculose multifocale chez l’immunocompétentH. Benarafa, B. Amara, H. Mahla, H. Rahimi, F.Z. Benjelloun, S. Elhord, M. El Biaze, M.C. Benjelloun

Introduction : Les atteintes tuberculeuses diffuses ou multifocalessont rares. Leur pronostic est mauvais car elles surviennent surtout chezles patients immunodéprimés notamment ceux infectés par le VIH. Lamortalité est estimée entre 16 et 25 % selon les auteurs.Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective de 8 casde tuberculose multifocale chez des sujets immunocompétents, colligésau service de pneumo-phtisiologie du CHU Hassan II Fès, entre juin2003 et juin 2005.Résultats : L’âge moyen de nos patients est de 29 ans et demi avec unsex-ratio égal à 1. Un patient a déjà reçu un traitement pour tuberculoseà microscopie positive et aucun n’a un contage tuberculeux récent. Ledélai moyen de consultation est de 2 mois et demi. Aucun denos patients n’a un terrain particulier. Le diagnostic de tuberculose estconfirmé dans 75 % des cas. L’atteinte tuberculeuse intéresse 2 organesdans 3 cas, 3 organes dans 4 cas et 4 organes dans 1 cas. L’atteinte pul-monaire est présente chez tous les malades. La sérologie HIV, réaliséechez tous nos patients, est négative. Les patients sont traités en fonctionde la catégorie de la tuberculose conformément aux recommandationsdu programme national de lutte antituberculeuse. L’évolution à courtterme est marquée par l’amélioration des patients.Conclusion : La tuberculose multifocale est souvent décrite commeétant l’apanage de l’immunodéprimé notamment HIV positif. Nousinsistons sur la possibilité de retrouver cette forme de tuberculose mêmechez les sujets immunocompétents.

330Kyste hydatique du thymusM. Caidi1, H. Kabiri2, A. Benosman1

Introduction : L’hydatidose thymique est exceptionnelle. Nous rap-portons un cas de kyste hydatique thymique chez un jeune patient.Cas clinique : Il s’agit d’un patient de 20 ans, hospitalisé pour dou-leurs thoraciques isolées depuis 3 mois en rapport avec une formationkystique de la loge thymique. Une ponction sous scanner avait ramenéun liquide clair dont l’examen histologique avait objectivé un matérielgranuleux PAS positive évoquant un kyste hydatique. Une résectioncomplète du kyste avait été réalisée par thoracotomie. L’examen histolo-gique de la pièce avait authentifié l’origine hydatique du kyste avecquelques corpuscules de Hassal. Le patient a été mis sous traitementmédical adjuvant à base d’Albendazole. Aucune récidive n’a été consta-tée (recul de 7 ans).Discussion : L’hydatidose thymique est exceptionnelle. L’infestationdu thymus semble se faire par voie systémique. L’orientation diagnosti-que est apportée par l’imagerie thoracique. La sérologie hydatique estsouvent négative. La ponction biopsie sous scanner est à proscrire.L’échographie abdominale doit être systématique à la recherche d’unelocalisation hydatique sous phrénique. Le traitement est chirurgical per-mettant la résection du kyste un diagnostic définitif. Un traitementmédical adjuvant à base d’Albendazole est souhaitable.Conclusion : Le kyste hydatique du thymus est exceptionnel. Le dia-gnostic d’orientation repose sur les aspects radiologiques. Le traitementest chirurgical.

Sexe/Âge

Intervention Germes de l’empyème

ATBQ dosé

Posologie C×plasma

(mcg/ml)

C×plèvre

(mcg/ml)

f/50 Pneumon. Gche Actinomyces fusobacterium

Amoxi 1gx3 IV 2,1 10,2

h/72 Pneumon. Dte Haemophilus influenzae

Amoxi 1gx3 PO 2,6 5,3

h/75 Pneumon. Gche Streptococcus Amoxi 1gx6 IV 33,6 31,6

h/70 Bilobect. moy. et inf. Streptococcus mitis

Amoxi 1gx4 PO 10,2 16,6

f/68 Lobect. inf. Dte + résec-anastomose

Staphylococcus aureus

Amoxi 1gx3 IV 8,3 38,8

h/63 Pneumon. Dte Prevotella Amoxi 1gx4 PO 6,4 7,8

h/72 Bilobectomie Neisseria sp Amoxi 1gx4 PO 4,2 5,5

h/42 Lobect. sup. Gche SARM Vanco 3g IV C 25,5 22

h/36 Pneumon. Dte SARM Vanco 4g IV C 35 21