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Peu de livres, peu de nouveaux enregistrements, pas de pompeu- ses célébrations. Si la célébration est aussi menue, c’est, dirait Cassandre, qu’il est bien moins utilisable par les médias culturels, qu’il constitue un produit culturel moins lisse et, pour tout dire, moins kitsch que Chopin (et, en écrivant cela, je n’en veux pas du tout à l’admirable Polonais, mais à l’image qui s’est progressive- ment cristallisée sur son nom depuis un siècle et demi). Schu- mann a également été l’objet de quelques représentations trop romantiques pour être honnêtes, mais moins que Chopin. Sous le signe des Gémeaux Repérez Zwickau sur une carte d’Allemagne. Une ville moyenne, pas très loin de l’actuelle frontière tchèque, au sud de la Saxe. Cette région est l’épicentre de toute la musique alle- mande. On n’est pas loin des lieux de naissance de Bach, de Haendel, de Wagner, de Mendelssohn. C’est là que Schumann voit le jour sous le signe des Gémeaux, celui du Double, le 8 juin 1810 au foyer d’un libraire. Milieu cultivé qui encourage les pen- chants musicaux et littéraires du jeune garçon, qui s’inscrira cependant à la faculté de droit de Leipzig. Pourtant, la mort rôde – et la folie. Le père disparaît encore jeune, victime d’une « maladie nerveuse ». Emilie, la sœur aînée de Robert, se suicide à 19 ans. Schumann souhaiterait poursuivre sa formation auprès de Weber, qui meurt subitement à l’âge de 40 ans. Lui-même vit intensément le romantisme fantastique le plus authentiquement allemand, celui de Kleist, de Hölderlin, de Jean-Paul. Il hésite entre plusieurs voies, le droit étant apparemment le cadet de ses soucis. Sera-t-il poète ? Pianiste virtuose (à cette époque, ce nou- veau type musical est en plein essor) ? Compositeur ? Pour deve- nir pianiste, il se livre à d’étranges excès. On sait qu’il se ligatu- rera le majeur de la main droite pour assurer son indépendance. Le doigt est paralysé. Fin de la carrière pianistique. A cette épo- que de sa jeunesse, son caractère apparaît curieusement contrasté : d’un côté le bon vivant et joyeux luron. D’autre part un être soumis à de terribles crises d’angoisse. On appelait cela mélancolie. On dirait aujourd’hui psychose maniaco-dépressive à tendances suicidaires. L’élan pianistique A Leipzig, il travaille le piano avec Friedrich Wieck, un maître exigeant et réputé, qui le prend chez lui et le considère un peu comme son fils. Il compose ses premières œuvres – essentielle- ment des pièces pour piano qui comptent encore aujourd’hui parmi les plus célèbres, caractérisées par l’élan, l’exaltation, l’humeur et l’humour aussi : Variations Abegg, Papillons, Davidsbündlertänze, Toccata, Carnaval, Sonate n° 1, Fantasie- stücke, Etudes symphoniques, Scènes d’enfants, Kreisleriana, Fantaisie en ut, Humoresque, Nachtstücke, Carnaval de Vienne… Il se lance aussi dans la critique musicale, créant à Leipzig, avec le soutien de Wieck, la Neue Zeitschrift für Musik (“Nouvelle Revue musicale”), journal dans lequel il défend des positions romantiques en opposition avec la musique mon- daine, brillante et superficielle, d’inspiration postclassique, qui sévissait alors, convoquant autour de lui d’imaginaires Compa- gnons de David (Davidsbündler), qui défendent ses idées. C’est dans cette revue qu’il publie le fameux article où il vante les mérites d’un jeune Polonais inconnu, son exact contemporain… La rencontre avec Clara Tout aurait été presque pour le mieux si Wieck n’avait eu une fille, excellente pianiste, pleine de charme, dont il souhaitait faire une grande virtuose. Robert la connaissait alors qu’elle n’était qu’une enfant, mais lorsqu’elle devient adolescente, il tombe amoureux d’elle, bien que fiancé à une autre, Ernestine von Fricken, la dédicataire du Carnaval. Amour partagé, d’ail- leurs, à ceci près que Schumann est exalté comme un fou et Clara plus sage et pondérée, ce qui ne l’empêche pas d’afficher ses sentiments en interprétant les Etudes symphoniques au Gewandhaus de Leipzig. Mais elle n’avait ni l’âge ni le tempé- rament de George Sand ou Marie d’Agoult. Wieck se fâche. La postérité romantique le lui reprochera, mais enfin on peut le comprendre. Quel père verrait d’un bon œil un mariage entre une toute jeune fille pleine d’avenir et un exalté bipolaire sans situation professionnelle ? Il faudra attendre la majorité de 12 La Lettre du Musicien – 1 re quinzaine de juin 2010 – n° 389 Robert Schumann l’amour et la vie d’un compositeur ANNIVERSAIRE. Il n’aura échappé à personne que le bicentenaire de Schumann est infiniment moins célébré, en France du moins, que celui de Chopin. C’est très injuste, mais pas inexplicable. Cela plaide même, d’une certaine façon, en faveur de Schumann. ACTUALITÉS (1810-1856) Schumann en quelques dates 1810 Naissance à Zwickau (8 juin) 1830 Découverte de sa vocation de virtuose… grâce à Paganini 1832 Paralysie de la main droite 1835 S’éprend de Clara Wieck 1840 Mariage avec Clara 1843 Devient professeur de composition à Leipzig 1844 Installation à Dresde 1850 Generalmusikdirektor à Düsseldorf 1853 Rencontre de Brahms ; dernières compositions 1854 Tentative de suicide. Hospitalisation définitive. 1856 Mort à Endenich (28 juillet) BNF

389 Actus Schumann - La Lettre du musicien · 2010. 5. 26. · La Lettre du Musicien – 1re quinzaine de juin 2010 – n°389 13 Clara, en 1840, pour que le mariage puisse avoir

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  • Peu de livres, peu de nouveaux enregistrements, pas de pompeu-ses célébrations. Si la célébration est aussi menue, c’est, diraitCassandre, qu’il est bien moins utilisable par les médias culturels,qu’il constitue un produit culturel moins lisse et, pour tout dire,moins kitsch que Chopin (et, en écrivant cela, je n’en veux pas dutout à l’admirable Polonais, mais à l’image qui s’est progressive-ment cristallisée sur son nom depuis un siècle et demi). Schu-mann a également été l’objet de quelques représentations tropromantiques pour être honnêtes, mais moins que Chopin.

    Sous le signe des GémeauxRepérez Zwickau sur une carte d’Allemagne. Une villemoyenne, pas très loin de l’actuelle frontière tchèque, au sud dela Saxe. Cette région est l’épicentre de toute la musique alle-mande. On n’est pas loin des lieux de naissance de Bach, deHaendel, de Wagner, de Mendelssohn. C’est là que Schumannvoit le jour sous le signe des Gémeaux, celui du Double, le 8 juin1810 au foyer d’un libraire. Milieu cultivé qui encourage les pen-chants musicaux et littéraires du jeune garçon, qui s’inscriracependant à la faculté de droit de Leipzig. Pourtant, la mortrôde – et la folie. Le père disparaît encore jeune, victime d’une«maladie nerveuse». Emilie, la sœur aînée de Robert, se suicideà 19 ans. Schumann souhaiterait poursuivre sa formation auprèsde Weber, qui meurt subitement à l’âge de 40 ans. Lui-même vitintensément le romantisme fantastique le plus authentiquementallemand, celui de Kleist, de Hölderlin, de Jean-Paul. Il hésiteentre plusieurs voies, le droit étant apparemment le cadet de sessoucis. Sera-t-il poète? Pianiste virtuose (à cette époque, ce nou-veau type musical est en plein essor)? Compositeur? Pour deve-nir pianiste, il se livre à d’étranges excès. On sait qu’il se ligatu-

    rera le majeur de la main droite pour assurer son indépendance.Le doigt est paralysé. Fin de la carrière pianistique. A cette épo-que de sa jeunesse, son caractère apparaît curieusementcontrasté: d’un côté le bon vivant et joyeux luron. D’autre partun être soumis à de terribles crises d’angoisse. On appelait celamélancolie. On dirait aujourd’hui psychose maniaco-dépressiveà tendances suicidaires.

    L’élan pianistiqueA Leipzig, il travaille le piano avec Friedrich Wieck, un maîtreexigeant et réputé, qui le prend chez lui et le considère un peucomme son fils. Il compose ses premières œuvres – essentielle-ment des pièces pour piano qui comptent encore aujourd’huiparmi les plus célèbres, caractérisées par l’élan, l’exaltation,l’humeur et l’humour aussi : Variations Abegg, Papillons,Davidsbündlertänze, Toccata, Carnaval, Sonate n°1, Fantasie-stücke, Etudes symphoniques, Scènes d’enfants, Kreisleriana,Fantaisie en ut, Humoresque, Nachtstücke, Carnaval deVienne… Il se lance aussi dans la critique musicale, créant àLeipzig, avec le soutien de Wieck, la Neue Zeitschrift für Musik(“Nouvelle Revue musicale”), journal dans lequel il défend despositions romantiques en opposition avec la musique mon-daine, brillante et superficielle, d’inspiration postclassique, quisévissait alors, convoquant autour de lui d’imaginaires Compa-gnons de David (Davidsbündler), qui défendent ses idées. C’estdans cette revue qu’il publie le fameux article où il vante lesmérites d’un jeune Polonais inconnu, son exact contemporain…

    La rencontre avec ClaraTout aurait été presque pour le mieux si Wieck n’avait eu unefille, excellente pianiste, pleine de charme, dont il souhaitaitfaire une grande virtuose. Robert la connaissait alors qu’ellen’était qu’une enfant, mais lorsqu’elle devient adolescente, iltombe amoureux d’elle, bien que fiancé à une autre, Ernestinevon Fricken, la dédicataire du Carnaval. Amour partagé, d’ail-leurs, à ceci près que Schumann est exalté comme un fou etClara plus sage et pondérée, ce qui ne l’empêche pas d’afficherses sentiments en interprétant les Etudes symphoniques auGewandhaus de Leipzig. Mais elle n’avait ni l’âge ni le tempé-rament de George Sand ou Marie d’Agoult. Wieck se fâche. Lapostérité romantique le lui reprochera, mais enfin on peut lecomprendre. Quel père verrait d’un bon œil un mariage entreune toute jeune fille pleine d’avenir et un exalté bipolaire sanssituation professionnelle ? Il faudra attendre la majorité de

    12 La Lettre du Musicien – 1re quinzaine de juin 2010 – n°389

    Robert Schumannl’amour et la vie d’un compositeurANNIVERSAIRE. Il n’aura échappé à personne que le bicentenaire deSchumann est infiniment moins célébré, en France du moins, que celuide Chopin. C’est très injuste, mais pas inexplicable. Cela plaide même,d’une certaine façon, en faveur de Schumann.

    ACTUALITÉS

    (1810-1856)

    Schumann en quelques dates1810 Naissance à Zwickau (8 juin)1830 Découverte de sa vocation de virtuose… grâce à Paganini1832 Paralysie de la main droite1835 S’éprend de Clara Wieck1840 Mariage avec Clara1843 Devient professeur de composition à Leipzig1844 Installation à Dresde1850 Generalmusikdirektor à Düsseldorf1853 Rencontre de Brahms ; dernières compositions1854 Tentative de suicide. Hospitalisation définitive.1856 Mort à Endenich (28 juillet)

    BN

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  • 13La Lettre du Musicien – 1re quinzaine de juin 2010 – n°389

    Clara, en 1840, pour que le mariage puisse avoir lieu, sans l’ac-cord de Wieck. Robert et Clara auront huit enfants, mais, pourla société de l’époque, il ne sera jamais que l’époux de la célè-bre pianiste, celui à qui l’on demande un jour: «Et vous, mon-sieur, vous vous intéressez aussi à la musique?»

    Le temps du liedAprès les années 1830, dominées par la composition pianistique,l’année 1840 marque un revirement total des orientations ducompositeur. L’année de son mariage est furieusement consacréeau lied, comme si son mariage avait ouvert une source lyriqueinépuisable, comme si le piano ne pouvait désormais exister quelié à la voix. Il en compose plus de cent trente, dont tous les cyclesles plus connus: Liederkreis op.24, Myrthen op.25, Liederkreisop.39, Frauenliebe und Leben (“L’Amour et la vie d’une femme”)op.42, Dichterliebe (“Les Amours du poète”) op.48.Mais Schumann ne s’en tient pas là. Simultanément, il explored’autres voies. En 1841, il conçoit en un temps extraordinaire-ment bref sa première symphonie “Le Printemps” qu’il met aunet avec l’aide de Mendelssohn. Aussitôt après, il en esquisseune nouvelle qui ne connaîtra sa forme définitive que long-temps après : ce sera la Quatrième, ainsi qu’une Fantaisie pourpiano et orchestre, qui deviendra, en 1845, le Concerto pourpiano. L’année suivante, il se tourne vers la musique de cham-bre avec les Trois Quatuors op.41, le Quintette avec piano op.44et le Quatuor avec piano op.47, qui témoignent de nouveauxchamps de recherche. Après l’explosion romantique, Schu-mann semble vouloir se discipliner. La flamme romantiquen’est pas éteinte, mais elle s’inscrit maintenant dans desconstructions formelles plus rigoureuses. Aux pièces brèves quiconstituaient la plupart des cycles pianistiques des années 1830,à ce désordre poétique apparent, à ces éclairs inspirés fait placemaintenant un discours classique qui assume tout l’héritage dela musique allemande depuis Bach jusqu’à Mendelssohn, l’amisûr qui aura sur lui une influence que l’on peut, selon les pointsde vue, juger salutaire ou académique. Influence à laquelles’ajoute celle de Clara, elle-même compositrice, très peu tentéepar le romantisme flamboyant de Liszt.

    Vers l’oratorio et l’opéraComme il faut bien vivre, et que la carrière de Clara est sans cesseinterrompue par des grossesses, il accepte le poste de professeurde composition que Mendelssohn lui propose au nouveauConservatoire de Leipzig. Toutefois, il ne reste pas longtempsdans la ville de Bach. Pendant plusieurs années, il semble taraudépar une grande instabilité, recherchant successivement desemplois à Dresde, à Berlin, à Vienne. Sa production se fait plusrare, mais aussi plus singulière. Outre la musique de chambre(Trios nos 1 et 2 en 1847), il s’intéresse maintenant à l’oratorio età la musique chorale, un domaine qu’il n’avait jamais exploré. Ilcommence à composer les Scènes de Faust, en commençant parla fin du Faust II, que Mahler mettra en musique trois quarts desiècle plus tard dans sa Huitième Symphonie. Surtout, il abordepour la première fois l’Orient légendaire avec l’oratorio Le Para-dis et la Péri, qui n’a jamais connu le succès qu’il méritait. Cettepériode offre un grand contraste entre une vie plutôt déprimanteet quelques compositions “positives” comme le Concerto pourpiano, évidemment dédié à Clara, qui le jouera partout, ou laDeuxième Symphonie, particulièrement puissante. Il ne trouveun semblant de stabilité professionnelle qu’en 1847, lorsqu’ilprend la direction de la Liedertafel, une société chorale deDresde, et qu’il fonde la Dresdner Chor-Gesang Verein. Cela ne

    durera guère puisqu’en 1848, alors que la révolution agite l’Alle-magne, il doit quitter Dresde, où toute activité musicale a cessé.Il termine un projet qui lui tient à chœur. Les musiciens alle-mands sont très préoccupés par la création d’un genre lyriquenational, à opposer au cosmopolitisme de Meyerbeer. Genoveva,dont on connaît surtout l’ouverture, n’aura jamais de succès. Aucontraire de Wagner, l’étoile montante, Schumann avait l’espritplus porté vers la poésie que vers le théâtre.

    Les dernières annéesEn 1850, il devient Generalmusikdirektor à Düsseldorf. Ce postequi pourrait être prestigieux deviendra bientôt pesant. L’orches-tre, auquel il réserve la création de sa Troisième Symphonie “Rhé-nane”, n’est pas très bon ni très discipliné. Sa musique déplaît. Sapersonnalité paraît difficile – et pour cause. En effet, son étatmental se détériore au point qu’il doit démissionner en 1853. Laveine musicale n’est cependant pas tarie. Comme chez de nom-breux malades mentaux, des périodes normales succèdent auxpériodes d’affaissement. L’époque de Düsseldorf a vu naîtrequelques œuvres de premier plan, outre la Symphonie “Rhé-nane” : le Concerto pour violoncelle, un nouvel oratorio, Le Pèle-rinage de la rose, la Quatrième Symphonie, enfin achevée, leConcerto pour violon, les deux Sonates pour violon et piano, leTrio n°3 et de nombreuses pages religieuses ou chorales commele Requiem pour Mignon. La rencontre du tout jeune JohannesBrahms, en qui il place de grands espoirs, illumine ses dernièresannées. Le 27 février 1854, il se jette dans le Rhin, en proie à unaccès de panique. Il est repêché et, dans un éclair de lucidité,demande à être placé dans une maison de santé. C’est là, à Ende-nich, près de Bonn, qu’il vivra plus de deux ans, parfois assezlucide pour se mettre au piano avec Brahms, parfois inconscient.Il meurt le 28 juillet 1856. Clara lui survivra quarante ans.

    L’étrangeté de SchumannUn poncif romantique associe volontiers génie et folie. Maisque l’on ne s’y trompe pas: Schumann n’était pas un grand com-positeur à cause de sa folie, mais contre elle, même si sa psycho-logie tourmentée a pu, à l’occasion, féconder son imaginationcréatrice – et l’on ressent à l’audition de certaines pages unétrange malaise qui dépasse de loin la mélancolie chopinienne.Son obsession de la rigueur, son culte de Bach et des belles for-mes étaient la conjuration de ce mal. Sa vision d’un ailleurs, quis’exprime dans les fantomatiques Chants de l’aube, sa dernièreœuvre pianistique, l’étrangeté de son inspiration et de son dis-cours se laissent mal réduire aux clichés sentimentaux qui défi-nissent souvent le romantisme. Et voilà pourquoi on lui préfèreChopin… Jacques Bonnaure

    ACTUALITÉS

    Schumann sur ArteDeux concerts marquent l’anniversaire de Schumannsur la chaîne franco-allemande :20 juin à 19h15, Staatskapelle de Dresde et Chœurde la radio de Leipzig, dir. Daniel Harding : ouverturede Genoveva, première audition du Scherzo en sol mineuret de Abendmusik (reconstitués par Joachim Draheim,éd. Breitkopf), Requiem für Mignon…27 juin à 19h15, Deutsche Kammerphilharmoniede Brême, dir. Paavo Järvi : ouverturede La Fiancée de Messine et Symphonie n°1.

  • Œuvres pour pianoHistorique Les anthologies enregistrées parWilhelm Kempff (DG), Samson François (EMI),Yves Nat (EMI), Clara Haskil (Philips) ouClaudio Arrau (Philips) permettent d’avoir desaperçus très différents des pages pianistiquesessentielles. On conserve toute sa tendresse à l’intégrale de Reine Gianoli (Accord).Enregistrements récents• Œuvres pour piano et musique de chambreavec piano, par Eric Le Sage, avec Gordan Nicolitch, violon, Christophe Coin,violoncelle, Denis Pascal, piano(Alpha, 9 volumes parus)• Carnaval op.9, Bunte Blätter op.99 par Emmanuelle Swiercz, piano (Intrada)• Noveletten ; Kinderszenen ; Humoreske ;Blumenstücke ; Drei Romanzen ; Nachtstückepar Piet Kuijken, pianoforte Streicher de 1850(2 CD Fuga Libera)• Carnaval, Etudes symphoniques,Papillons par Michaël Levinas, piano (Saphir)• Fantasiestücke op.12, Humoreske op.20 par Sylvie Carbonel, piano (M & A Classique)• Intégrale de l’œuvre pour piano (vol.1) :Sonate op.14, Fantaisie op.17, Scherzoen fa mineur, Romance en fa mineur par FlorianUhlig (Hänssler)• Intégrale de l’œuvre pour piano (vol.3) :Intermezzi op.4, Etudes symphoniques op.13,Nachtstücke op.23, Carnaval de Vienne op.26,Bunte Blätter op.99 par Finghin Collins(2 CD Claves)

    LiederHistorique Parmi les anciens, Fischer-Dieskau(DG pour l’essentiel, ainsi qu’un récital de1987 édité en DVD par Hänssler) et Souzay(Philips ou Testament) s’imposent.On recherchera des récitals d’Irmgard Seefried,Brigitte Fassbänder, Christa Ludwig(magnifique Frauenliebe und -leben).Enregistrements récents• Lieder par Christian Gerhaher (RCA)• Les Amours du poète op.48…par Gilles Ragon, baryton, Jean-LouisHaguenauer, piano (Saphir)• Liederkreis op.39, Frauenliebe und -leben,op.42, et autres lieder par Marie-Nicole Lemieux,contralto, Daniel Blumenthal, piano (Naïve)

    SymphoniesHistorique. Deux références : l’une trèsclassique : Wolfgang Sawallisch, Staatskapelle

    Dresden (EMI), l’autre plus innovante : DavidZinman, Zürich Tonhalle Orchester (Arte Nova).Autre réédition à mentionner, les Symphoniesnos 2 et 3 par Gielen (Hänssler).Enregistrements récents.• Symphonies nos 1 et 2, Orchestrephilharmonique de Stockholm,dir. Sakari Oramo (Sony)• Symphonies nos 3 et 4, Orchestrephilharmonique tchèque,dir. Lawrence Foster (Pentatone)

    ConcertosHistorique Pléthore de concertos pour piano,souvent sans génie. Un historique de poidscependant (Lipatti/Karajan). Et parmi lesversions nettement plus récentes, unformidable Argerich/Harnoncourt, couplé avecle Concerto pour violon par Kremer (Teldec).Pléthore de concertos pour violoncelle, parmilesquels un excellent DuPré/Barenboïm (EMI).Enregistrements récents• Concerto pour piano op.54 (+ Dvorak) parMartin Helmchen et l’Orchestre philharmoniquede Strasbourg, dir. Marc Albrecht (PentaTone)• Intégrale de l’œuvre pour piano et orchestrepar Florian Uhlig et la Deutsche RadioPhilharmonie, dir. Christoph Poppen (Hänssler)• Intégrale de l’œuvre pour violon et orchestrepar Lena Neudauer et la Deutsche RadioPhilharmonie, dir. Pablo Gonzales (Hänssler)• Les plus beaux concertos pour violoncelledu 19e siècle : Concerto op.129, Abendliedop.85, version violoncelle et piano et versionvioloncelle et cordes (+ Volmann),par Peter Bruns, Jakob Stepp, Gregor Nowak,violoncelles, Annegret Kuttner, piano,l’Orchestre de chambre Mendelssohnde Leipzig, dir. Jürgen Bruhns (Hänssler)

    Musique de chambreHistorique Couplage très réussi du Quintetteet du Quatuor avec piano, par Bernsteinet les Juilliard (Quintette), Gould et trois desJuilliard (Quatuor)Enregistrements récents• Quatuor pour piano op.47 et Quintette pourpiano op.44 par le quatuor Schumann et Gyula Stuller, violon (Æon), par le quatuor Manderling et Claire-MarieLe Guay, piano (Audite)• Quatuors à cordes op.41 nos 1 à 3 par lequatuor Philharmonia de Berlin (Thorofon)• Quatuors à cordes op.41 nos 1 à 3 etQuintette avec piano op.44 par le quatuorde Leipzig et Christian Zacharias (MDG)• Quatuor à cordes n°1 op.41 et Quintetteavec piano op.44 par le quatuor Delian,Igor Kamenz, piano (Oehms) ; par le quatuorPrazak et Evgueni Koroliov (Praga)• “Musique de chambre” : Scènes d’enfants,Andante et variation, Fantasiestücke op.73,88, sonates pour violon et piano, Quintettesavec piano op.44 et 47…, Martha Argerich,piano, Renaud Capuçon, violon, GautierCapuçon, Natalia Gutman, violoncelles… (3 CD EMI Classics)

    Musique choraleScènes de Faust (dir. Harnoncourt, RCA)Le Paradis et la Péri (dir. Harnoncourt, RCA)Le Pèlerinage de la rose (dir. Spering,Opus111)Romances et ballades pour chœur a capellapar l’ensemble vocal de la SWR Stuttgart(Hänssler)

    Anthologies et autres• Anthologie : symphonies et concertos,Le Paradis et la Péri par l’Orchestre de laSuisse romande ; œuvres pour piano par AldoCiccolini ; lieder par Edith Wiens, soprano…(enregistrements de 1957 à 2002,7 CD Cascavelle)• Raretés : Introduction et Allegroappassionato, Geistervariations et Six Etudesen forme de canon dans l’arrangement pour deux pianos de Debussy par TzimonBarto et Christoph Eschenbach, Orchestresymphonique de la NDRde Hambourg (Ondine)• Six fugues sur BACH op.60 (+ Brahms) par Pierre Farago, orgue (Calliope)• Anthologie en 5 coffrets thématiques : piano (6 CD), orchestre (4 CD), musiquede chambre (5 CD), lieder (6 CD)et musique chorale (9 CD) (EMI Classics).

    14 La Lettre du Musicien – 1re quinzaine de juin 2010 – n°389

    ACTUALITÉS

    Pour retrouver Schumann…Les enregistrements

    BNF

  • 15La Lettre du Musicien – 1re quinzaine de juin 2010 – n°389

    Les partitionsL’œuvre de Schumann, qui est dans le domainepublic, se retrouve chez de très nombreux éditeurs.Nous nous limitons ici à présenter les partitions les plus récentes.

    HenlePiano seul Pour la première fois depuis l’édition complète publiéepar Clara Schumann entre 1879 et 1893, l’éditeur Henle publietoutes les œuvres pour piano seul de Schumann en six volumesréunis dans un coffret. Cette édition en six volumes – disponibleen version brochée ou reliée – propose l’œuvre pour piano seuldans son intégralité et dans un texte établi selon les principes dela critique scientifique. Les 38 œuvres sont présentées dans l’or-dre des numéros d’opus (deux compositions parvenues sansnuméro d’opus figurent à la fin du volume VI). L’édition critiquea été réalisée par Ernst Herttrich (qui a révisé tous les titres déjàpubliés chez Henle et recherché les œuvres absentes du catalo-gue) avec le concours de Wolf-Dieter Seiffert, Wiltrud Haug-Freienstein, Robert Münster ; les doigtés sont de Leif Ove Ands-nes, Klaus Schilde, Andreas Groethuysen, Walther Lampe,Hans-Martin Theopold et Robert Schumann.Dans la collection des fac-similés, on trouvera les Scènes de laforêt op.82, avec une postface de la musicologue canadienneMargit L. McCorkle (qui a reçu le prix de la Société Robert-Schumann en 2007).

    Musique de chambre Schumann a peu écrit pour le violoncelle.Outre le Concerto pour violoncelle et orchestre, seules les Cinqpièces dans le style populaire op.102 ont été conservées pour cetinstrument. Edition élaborée par Ernst Herttrich ; doigtés deKlaus Schilde (piano) et David Geringas (violoncelle). Cesmêmes Cinq pièces sont également proposées dans la versionpour violon et piano, due très probablement à Schumann lui-même (doigtés de Ernst Schliephake).La première édition des Contes de fées op.132 pour clarinetteen sib (ou violon), alto et piano comportait alternativement à laclarinette une partie de violon; Henle l’a jointe à son éditionUrtext (édition d’Ernst Herttrich, doigtés de Klaus Schilde).Musique orchestrale Le Concerto pour piano en la mineur op.54est présentée pour la première fois dans une édition Urtext réa-lisée par Peter Jost. Les doigtés sont dus à Mitsuko Uchida.L’œuvre est publiée en coédition: le conducteur et le matérield’orchestre chez Breitkopf & Härtel, la réduction pour piano(due à Johannes Umb), chez Henle.

    Breitkopf & HärtelToutes les symphonies sont disponibles chez cet éditeur(conducteur, parties séparées, partition d’étude), qui publiecette année le Scherzo en sol mineur (à l’origine, une esquissede symphonie inachevée en do majeur) ainsi que Abendmusik(“Musique du soir”) en si majeur (la pièce n° 12 des BuntenBlätter) orchestrés par Joachim Draheim.Autre nouveauté: le Concerto pour violon et orchestre WoO1,conducteur et réduction piano/violon réalisée par Schumannlui-même pour Clara Schumann et Joseph Joachim. Cette

    ACTUALITÉS

  • réduction, jusqu’ici inédite, est publiée dans une édition réviséeet commentée par le violoniste Thomas Zehetmair.

    Peters publie en cette année anniversaire le Concerto pourpiano op.54 en la mineur (édition pour deux pianos de MichaelMusgrave), ainsi que l’Album pour la jeunesse op.68.

    Schott-Music publie une nouvelle édition du Concerto en rémineur pour violon (sans numéro d’opus) réalisée par ReinhardKapp. Les doigtés du violon sont de Christian Tetzlaff quidonne également des indications d’interprétation.On trouve aussi chez cet éditeur deux œuvres pour piano à qua-tre mains, les Bärentanz et les Gespenstermärchen ; ainsi que leConcerto pour piano op.54, l’Introduction et Allegro appassio-nato op.92 et l’Allegro de concert avec Introduction op.134.Ces deux dernières œuvres sont proposées en partition d’étudepar Eulenburg, aux côtés de la Symphonie n°3 “Renish” op.97.

    Chez l’éditeur italien Ut Orpheus, on trouvera Drei Gesängeop.95 (1. Die Tochter Jephthas ; 2. An den Mond ; 3. Dem Hel-den, 1849), d’après les Hebrew Melodies de Byron, pour voix etharpe ou pianoforte, traduites par Körner (préface en italien).

    Quelques livres récentsRobert Schumann par Alain Duault, Actes Sud/Classica, 2010, 176 p. – 16 €

    Robert Schumann – Quand la musique œuvre contre la douleurpar Jean-Paul Descombey, L’Harmattan, 2010, 262 p. – 25 €

    Robert et Clara Schumann – Journal intime présenté par Yves Hucher,Buchet-Chastel, 2009, 304 p. – 19 €

    La Variation chez Robert Schumann – Forme et évolution par DamienEhrhardt, Presses universitaires du Septentrion, 2008, 864 p.

    Introduction à l’art pianistique suivie de Schumann ou les Déchirements de la double personnalité par Stéphane Blet,Zurfluh, 2006, 72 p. – 10 €

    Schumann – Les voix intérieures par Michel Schneider, Gallimard Découvertes, 2005, 144 p. – 14 €

    Schumann – La tombée du jour par Michel Schneider, Seuil, 2005,216 p. – 8 €

    Robert Schumann par Brigitte François-Sappey, Fayard, 2003, 120 p. – 12 €

    Un monument pour les germanistes : la correspondance de Robert et Clara SchumannDepuis 2008, les éditions Christoph Dohr – en collaboration avecla Maison Robert-Schumann de Zwickau et le Centre de recher-che Robert-Schumann de Düsseldorf – se sont lancées dans le tita-nesque projet d’éditer toute la correspondance de Robert et ClaraSchumann – 20000 lettres environ. A raison de trois volumes paran, l’entreprise est prévue pour durer quinze ans. Cette édition (enallemand) comporte trois séries (série I : correspondance fami-liale; série II: correspondance entre artistes; série III: correspon-dance avec les éditeurs). Les différentes lettres sont accompa-gnées de commentaires détaillés et d’un appareil critique.www.schumann-briefe.de

    16 La Lettre du Musicien – 1re quinzaine de juin 2010 – n°389

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    Un quiz Schumann attend nos lecteurs page 22.

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