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LES 7 CONSEILS
POUR GÉRER LA
COLÈRE DE
VOTRE ENFANT
E M M A N U E L B O U D I E R
Votre enfant fait souvent des crises de colère, dès
qu’il veut ou lorsqu’il n’obtient pas quelque chose ou
pas assez vite.
Il crie, pleure, se roule par terre et parfois il peut
même aller jusqu’à se cogner la tête ou tout
simplement il chouine sans cesse.
Cela vous fatigue, c’est la guerre à la maison, des
conflits incessants vous opposent et vous ne savez
pas quoi faire.
Et pourtant il existe, des solutions rapides et
efficaces, à mettre en œuvre rapidement.
Et voilà tout de suite le premier conseil.
Introduction
Vous allez découvrir sept conseils
pour calmer la colère
de votre enfant .
1
Tout d’abord, il faut savoir que la colère est
l’expression d’un besoin chez l’enfant et même chez
l’adulte.
Il existe des besoins primaires, comme manger, boire,
avoir chaud, etc. etc.
Il y a aussi des besoins secondaires comme jouer,
apprendre, recevoir de l’affection etc. etc.
Dans un premier temps, pour faire cesser sa colère, il
va être important de cerner le besoin qu’il est en train
d’exprimer et s’il est possible d’y répondre.
Il a peut-être peur et souhaite être rassuré. Il exprime
une colère, car il ressent une douleur qu’il ne peut
exprimer.
Conseil N° 1
Trouvez les besoins
de votre enfant
2
Il a peut-être envie de jouer avec vous, envie de plus
d’attention ou encore, il manque tout simplement de
sommeil.
Déjà, avec ce premier travail, vous allez peut-être
réussir à calmer la colère de votre enfant, en lui
faisant exprimer son besoin ou en le repérant.
Mais ce n’est pas toujours aussi simple. Parfois,
l’enfant n’arrive pas à s’exprimer. Ensuite, on ne peut
pas satisfaire tous ses besoins tout de suite.
S’il a pris l’habitude de se mettre en colère lorsqu’il
n’a pas ce qu’il veut, vous avez besoin d’aller plus
loin. Et c’est là qu’intervient mon deuxième conseil.
Conseil N° 1
3
Trouvez les besoins
de votre enfant
Quand vous voyez votre enfant en colère comme
cela, vous pouvez penser qu’il souffre beaucoup, que
si vous ne mettez pas tout de suite fin à sa douleur, il
va être traumatisé à vie.
Peut-être avez-vous le sentiment d’être une mauvaise
mère ou un mauvais papa et que c’est de votre faute
s’il est en colère ?
Certes, votre enfant souffre quand il est en colère,
mais c’est surtout l’expression d’une frustration, un
moyen d’obtenir ce qu’il veut et de faire pression sur
vous.
Conseil N° 2
Résistez à la culpabilité
4
Rassurez-vous, si vous ne cédez pas à sa colère, il
va finir par se calmer et sa souffrance aussi.
Contrairement à ce que vous croyez, il ne gardera
pas un traumatisme énorme. Il a juste pris l’habitude
de se mettre en colère.
Et vous n’êtes pas un mauvais papa ou une mauvaise
maman, vous avez simplement un enfant qui a adopté
une mauvaise habitude et qui est plus coléreux que la
moyenne.
Mais cela peut changer grâce au troisième conseil.
Conseil N° 2
Résistez à la culpabilité
5
Plus vous cédez, plus il apprend que se mettre en
colère est un moyen d’obtenir des choses et que cela
fonctionne bien.
Moins vous cédez, moins il obtiendra ce qu’il veut
avec sa colère et plus il va perdre l’habitude
d’exprimer celle-ci.
Bien sûr, ça va être difficile pour vous de le laisser se
mettre en colère, de ne pas réagir et, comme on l’a vu
dans le deuxième conseil, de ne pas culpabiliser.
Mais à force de résister à ses crises, vous allez voir
des grands changements.
Et surtout, cela nous amène au quatrième conseil :
.
Conseil N° 3
Ne cédez pas à la colère
6
Les émotions sont comme des virus, elles se
transmettent très rapidement.
Pensez à une situation similaire à votre travail et
imaginez que votre chef, ou votre collègue, est en
colère. Comment vous sentez-vous ?
Ressentez-vous de la tension ? Êtes-vous, vous-
même, en colère surtout si on vous a fait une réflexion
désagréable ? Il est probable que oui.
C’est bien la preuve que plus vous allez réagir
vivement aux colères de votre enfant, plus vous allez
les maintenir, voire les amplifier.
À l’inverse, si vous restez calme, il y a plus de
chances pour que ce comportement s’éteigne.
.
Conseil N° 4
Calmez votre colère
7
Il existe beaucoup de techniques de relaxation pour
apprendre à prendre du recul avec ses émotions
négatives et je vous encourage à en choisir une puis
à la pratiquer.
Mais le conseil le plus important à mes yeux, c’est de
repérer les signes avant-coureurs de la colère.
Une chaleur qui monte dans les joues ou dans tout le
corps, une tension dans le dos, dans l’épaule, ou tout
simplement la pensée : « il est en train de se moquer
de moi ».
C’est à ce moment-là que vous pouvez agir sur votre
colère. Lorsque vous êtes entré dans la colère, c’est
trop tard.
.
Conseil N° 4
Calmez votre colère
8
Il en est de même pour votre enfant. Il n’existe pas de
bouton stop dans le cerveau pour arrêter sa crise.
Aussi, lui dire : « arrête ton caprice, calme-toi » va
être complètement inutile. Cela ne fonctionne pas et
vous vous en êtes déjà sûrement aperçus !
Mais on peut quand même communiquer avec lui
après les colères, ce qui nous amène au cinquième
conseil :
Conseil N° 4
Calmez votre colère
9
Dites-lui que vous n’aimez pas lorsqu’il se met en
colère, mais que vous l’aimez quand même.
En effet, le faire culpabiliser en lui disant qu’il est nul
de se mettre en colère, qu’il est infernal, ne va pas
changer son comportement.
Bien au contraire, lorsqu’on culpabilise une personne,
elle a tendance à reproduire le mauvais
comportement. C’est ce qu’affirment les
neuroscientifiques !
Lorsque vous lui dites qu’il est nul, c’est sa personne
que vous atteignez, son estime de soi, cela peut
entraîner des réactions violentes.
Conseil N° 5
Communiquez avec votre enfant
10
Si vous lui dites que son comportement n’est pas
acceptable, il n’y a pas de jugement de valeur, ce qui
lui laisse la possibilité de s’améliorer.
S’il est nul, il ne peut rien faire pour changer puisqu’il
est nul…
Vous allez, au contraire, le féliciter lorsqu’il ne se met
pas en colère. Plus vous positivez un comportement
voulu, plus celui-ci a de chances de se maintenir.
Vous pouvez lui dire qu’ensemble, vous allez travailler
à ce qu’il se mette moins en colère.
Dites-lui aussi que vous allez vous-même faire des
efforts pour vous calmer lorsqu’il s’énerve.
Et pour l’aider, nous arrivons au sixième conseil.
Conseil N° 5
Communiquez avec votre enfant
11
Vous allez l’aider à considérer que la colère n’est pas
un trait de caractère immuable. Il existe peut-être une
composante génétique à la colère. Certaines
personnes perdent plus facilement le contrôle que
d’autres.
Mais les scientifiques nous disent que la génétique
n’intervient qu’à 50% dans notre caractère. Ce qui
nous laisse 50 autres % pour nous améliorer, c’est
énorme non ?
Pour moi la colère est une habitude et vous allez lui
apprendre à mieux la repérer.
Pour les enfants, vous pouvez parler de Madame la
colère ou l’appeler par un prénom de son choix. Le
fait d’externaliser la colère va amener l’enfant à mieux
la contrôler.
Conseil N° 6
Externalisez sa colère
12
Il va se rendre compte : « Ah tiens ! Madame la colère
est encore là aujourd’hui » et il va plus facilement
pouvoir agir dessus.
Vous pouvez aussi lui faire dessiner la colère. C’est le
même principe. En externalisant la colère, il la met à
distance de lui et arrive davantage à la gérer.
Apprenez-lui également à repérer les signes avant-
coureurs de la colère.
Dites-lui par exemple « moi, lorsque je me mets en
colère, je ressens cela et toi, que ressens-tu » ?
Enfin, le dernier conseil va surtout être utile pour
prévenir les crises de colère.
Conseil N° 6
Externalisez sa colère
14
Imaginez-vous en train de faire les courses avec votre
enfant, dans le temple de la tentation, le
supermarché. Il exige un jouet ou un paquet de
bonbons et ne comprend pas pourquoi il ne peut
l’avoir tout de suite.
Si vous avez établi la règle de ne rien demander au
supermarché, ni jouets, ni bonbons ou autres objets, il
va être moins tenté de vous demander des choses.
En effet, il sait que vous allez systématiquement les
lui refuser. De cette façon, il va en exiger moins de
vous.
Les limites avec lui sont importantes à établir et bien
sûr, vous pouvez en discuter avec lui. Certaines sont
parfois négociables.
Conseil N° 7
Fixez les règles et les limites
15
Mais si vous estimez qu’il doit aller au lit à 9h30 dans
la semaine, il est inutile de discuter avec lui lorsqu’il
veut faire durer le plaisir.
Et il le fera, croyez-moi !
Vous devez vous montrer intraitable. Si vous cédez, il
essaiera de négocier le coucher à chaque fois et cela
pourrait finir en grosse colère.
De plus, les limites et les règles rassurent l’enfant.
Dans un environnement sans cadre, l’enfant se sent
perdu. Il peut avoir l’impression qu’on ne l’aime pas,
car on ne fait pas attention à lui lorsqu’il brave les
limites.
Cette anxiété pourrait générer chez lui des émotions
fortes et peut-être de la colère.
Conseil N° 7
Fixez les règles et les limites
16
Il existe, bien sûr, d’autres techniques pour gérer la
colère, mais si vous suivez déjà ces sept conseils,
vous allez obtenir des résultats.
Rappelez-vous que dans un premier temps, vous
allez d’abord chercher ce que votre enfant exprime
avec la colère, quel est son besoin.
Si cela ne suffit pas et que les colères continuent,
résistez à la culpabilité qui vous fera céder afin de
soulager sa soi-disant souffrance.
C’est en vérité une frustration bien naturelle et on ne
peut pas avoir tout ce que l’on veut tout le temps dans
la vie, n’est-ce pas ? C’est une leçon de vie et vous le
préparez ainsi à être un adulte.
Ne cédez surtout pas à la colère, on a vu que c’était
l’expression d’un besoin, mais aussi un moyen de
communication pour faire pression sur vous, pour
obtenir ce qu’il veut.
Conclusion
18
Mais ce qu’il veut n’est pas toujours en accord avec
ce que vous estimez bon pour lui et pour vous. En
cédant, vous maintiendrez le comportement de
colère. En résistant, en ignorant la colère, vous allez
lui faire perdre cette habitude.
Bien sûr, il n’est pas toujours facile de rester
insensible et de ne pas céder. Les émotions sont
transmissibles comme on l’a vu tout à l’heure.
Mais une cliente, qui est venue me voir en
consultation, m’a rapporté que plus elle était calme
face à la colère de son enfant et plus ce dernier se
calmait.
Alors vous avez besoin de rester zen ! Vous allez
réussir, le jeu en vaut la chandelle !
Évidemment, il est important, de bien communiquer
avec lui à propos de la colère, en lui annonçant que
vous allez l’aider à changer de comportement.
Conclusion
19
Il en verra rapidement les bénéfices. Il se sentira plus
détendu à la maison, vous passerez plus de temps
ensemble à jouer au lieu d’être dans le conflit.
Sachez aussi que vouloir le culpabiliser, le punir,
pointer son comportement négatif, ne va pas
fonctionner.
Mais vous allez plutôt valoriser ses comportements
positifs, lorsqu’il ne se met pas en colère.
Par exemple, « tu as vu aujourd’hui, nous sommes
allés au supermarché, tu n’as rien demandé et tu ne
t’es pas mis en colère, j’apprécie beaucoup les efforts
que tu fais ».
Aidez-le aussi à gérer ses propres colères, en
repérant les signes avant-coureurs et en imaginant
que c’est un phénomène extérieur à lui.
.
Conclusion
20
Parlez-lui de Madame la colère au lieu de la colère,
ou nommez-la par le prénom d’un personnage de son
choix, pris dans un livre, un film, une bande
dessinée…
Enfin, établissez des règles et des limites claires,
ainsi vous allez réduire considérablement le risque de
colère.
Ayant travaillé dans un établissement avec des
adolescents en crise, j’ai remarqué combien ils
s’apaisaient dans un cadre structurant et rassurant
avec des règles précises.
.
Conclusion
21
Bien sûr, on peut parfois assouplir certaines règles,
en les adaptant à l’âge de votre enfant et en parlant
avec lui. Il ne s’agit pas d’être vraiment trop rigide.
Pour conclure, ne désespérez pas si votre enfant
continue encore à se mettre en colère, cela peut
prendre du temps, alors persistez !
Si cela ne fonctionne pas, si vous avez du mal à
appliquer ces conseils par vous-même, vous pouvez
toujours aller voir un thérapeute, lire des ouvrages sur
le sujet ou suivre une formation en ligne.
Je vous souhaite une bonne continuation et des
enfants zen et heureux.
.
Conclusion
22