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Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie COMMUNICATIONS AFFICHÉES GLAUCOME 1S135 l’élévation de la pression artérielle moyenne. De ce fait, nous croyons que l’exercice isométrique régulier peut être un facteur aggravant en cas de glaucome. Conclusion : L’augmentation de la pression intraoculaire et de la pression artérielle moyenne durant un exercice isométrique semblent être statistiquement étroitement liées. 403 Le stress oxydant dans le glaucome : mythe ou réalité ? The oxydative stress in glaucoma: myth or reality? DUMITRICA MELINTE D*, STEFAN C (Bucarest, Roumanie) Introduction : Le stress oxydant est largement étudié comme facteur coparticipant dans la cascade étiologique de la neuropathie optique glaucomateuse. Le stress oxydant représente l’existence de niveaux pathologique d’espèces réactives à l’oxy- gène. Dans l’organisme humain existe un système complexe, très spécialisé, qui offre une protection contre les radicaux libres d’oxygène comprenant des enzymes et des petites molécules (vitamines). Objectifs et Méthodes : Mettre en évidence le stress oxydant pour établir le statut antioxydant dans le glaucome primitif à angle ouvert. Cette étude clinique, prospec- tive, suivie pendant 6 mois, a porté sur deux groupes de patients : groupe A : 14 patients avec glaucome primitif à angle ouvert – hypertensif et groupe B : 10 personnes sans affection glaucomateuse (groupe contrôle). Les groupes ont été homogènes en ce qui concerne l’âge et le sexe. Les critères d’exclusions dans l’étude ont été : l’association d’autres affections ophtalmologiques ou générales comme : l’alcoolisme, le cancer, l’immunodépression et les maladies auto-immunes. Pour chaque patient des deux groupes a été réalisée la détermination quantitative de la glutathion peroxydase sérique (Daytona kyt) et du potentiel total réactif antioxy- dant (RAX kyt). Résultats : La valeur du potentiel total réactif antioxydant moyen a été significative- ment abaissée chez les patients avec glaucome primitif à angle ouvert (1,964 ± 0,257 mmol/l) en comparaison avec les sujets normaux (1,06 ± 0,237 mmol/l) (p < 0,05). Les niveaux sériques de la glutathion peroxydase ont également été réduits chez les patients du groupe A (254,908 ± 6,537 U/l) en comparaison avec les sujets du group B (138,325 ± 6,372 U/l). Cette différence moyenne de 45,74 % des valeurs de la glu- tathion peroxydase entre les deux groupes, suggère une diminution significative du statut antioxydant. Discussion : Le stress oxydant est-il pathologique dans le glaucome ? Conclusion : Les niveaux réduits des enzymes antioxydants chez les patients avec glaucome primitif à angle ouvert suggèrent une réduction générale de la défense contre le stress oxydant, avec de multiples implications dans l’étiologie et dans la progression de la neuropathie optique glaucomateuse. 404 Syndrome de Sturge Weber Krabbe bilatéral et cécitant : à propos d’une observation. Bilateral Sturge Weber Krabbe syndrome: a case report. ELKHOLTI Y*, MACHMOUMI F, JATTE K, JELLABE B, OUGUAGUE B, BAHA A, MOUTAWAOUAKIL A (Marrakech, Maroc) Introduction : Le syndrome de Sturge Weber Krabbe ou angiomatose encéphalotri- jéminée est un syndrome neuro-oculo-cutané associant un angiome plan facial congénital souvent unilatéral siégeant dans le territoire du nerf trijumeau, un angiome leptoméningé et des anomalies oculaires. À travers cette observation, nous présen- tons la forme bilatérale de ce syndrome et son implication comme élément pronos- tique. Objectifs et Méthodes : Un cas de glaucome bilatéral cécitant secondaire au syn- drome de Sturge-Weber-Krabbe colligé au service d’ophtalmologie du CHU Moha- med VI de Marrakech. Observation : Patient de 11 ans, consultant pour une baisse d’acuité visuelle pro- gressive dès la naissance. À l’examen : angiome plan de la face bilatéral, perception lumineuse positive bilatérale, hypertonie oculaire à 32 mmHg au niveau de l’œil droit et 24 mmHg au niveau de l’œil gauche, angle ouvert à la gonioscopie et excavation papillaire 9/10 bilatérale. Une stabilisation de son tonus oculaire a été notée sous traitement médical hypotonisant. Discussion : Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe fait parti des phacomatoses. C’est une maladie congénitale rare. Le tableau caractéristique réalise une triade associant un angiome de l’hémiface, une angiomatose leptoméningée ipsilatérale et un hémangiome choroïdien avec ou sans glaucome. La bilatéralité est un facteur de mauvais pronostic comme en témoigne notre observation dont le glaucome était bilatéral, sévère et cécitant. La prise en charge de ce syndrome est multidisciplinaire. Conclusion : Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe est une entité anatomo-clini- que dont la bilatéralité des manifestations cliniques est de mauvais pronostic surtout en cas de glaucome associé. 405 Pachymétrie cornéenne et pseudoexfoliation capsulaire (étude sur 48 yeux). Central corneal thickness in pseudoexfoliation syndrome (48 eyes). VANIMSCHOOT M*, BATHANY D, MACAREZ R, OCAMICA P, KOVALSKI JL (Brest) Introduction : Le syndrome exfoliatif ou syndrome de pseudoexfoliation capsulaire (PEC) est particulièrement fréquent dans notre région d’exercice. Il est reconnu pour être un facteur de risque essentiel dans la survenue d’un glaucome. La découverte d’un syndrome exfoliatif impose donc une surveillance étroite à la recherche d’un glaucome secondaire. La pachymétrie en est une étape incontournable pour une interprétation correcte du chiffre de pression intra-oculaire mesurée par le tonomètre à aplanation de Goldmann. Nous avons mesuré l’épaisseur cornéenne centrale chez nos patients présentant une PEC uni ou bilatérale. Objectifs et Méthodes : Notre échantillon compte 48 yeux (30 patients) inclus de manière prospective et présentant un syndrome exfoliatif, indépendamment de la présence associée de glaucome ou d’hypertonie oculaire. Pour chaque patient, une mesure de l’épaisseur cornéenne centrale a été réalisée par pachymétrie ultrasonore aux deux yeux. Résultats : Vingt-deux yeux (46 %) ont une épaisseur cornéenne centrale plutôt fine (530 μm), 15 yeux (31 %) avaient une épaisseur cornéenne centrale considérée comme normale [531-565 μ m], 11 yeux (23 %) avaient une épaisseur cornéenne centrale plutôt épaisse (> 565 μm). Ces trois intervalles ont été déterminés à partir d’un échantillon témoin (48 yeux sans PEC) après appariement des patients en âge, et sont conformes aux données de la littérature. Discussion : Notre étude tend à montrer que les yeux présentant une PEC ont une cornée plus fine que des yeux normaux. Des études précédentes ont montré des résultats discordants quant à la valeur de l’épaisseur cornéenne centrale dans le syn- drome exfoliatif. Celle-ci méritera d’être étudiée sur un plus grand nombre de patients, en sous-catégorisant les yeux présentant une hypertonie oculaire, et ceux avec glaucome. Conclusion : En pratique quotidienne, ce résultat nous incite à réaliser une pachy- métrie à tous les yeux présentant une PEC, même si le chiffre de pression intra- oculaire est normal. En effet celui-ci peut être largement sous-évalué lorsque la cor- née centrale est mince. 406 Mutation du gène CYP1B1 dans le glaucome congénital primaire dans une famille tunisienne. CYP1B1 gene mutation in primary congenital glaucoma in a tunisian family. BEN GHARBIA M*, EL AFRIT MA, BOUASSIDA J, MAZLOUT H, TROJET S, KORCHEN N, TALEB H, GUEMIRA F, KRAIEM A (Tunis, Tunisie) Introduction : Il s’agit d’une étude d’une mutation du gène CYP1B1 dans une famille du centre ouest tunisien dont plusieurs membres sont atteints de glaucome congénital primaire ou de glaucome juvénile. Matériels et Méthodes : L’étude a été faite en collaboration entre le service d’oph- talmologie et le service de biologie clinique. Un arbre généalogique a été établi. Un prélèvement sanguin a été pratiqué chez tous les membres de la famille, dont 3 s’étaient présentés au service de biologie. Pour le reste des prélèvements, une équipe médicale s’est déplacée sur le lieu de résidence de cette famille. L’étude génétique a recherché l’existence de mutations du gène CYP1B1. Résultats : Au total, 17 personnes ont participé à cette étude, incluant le père de famille Mr S, ses 3 frères et sœurs, ses 9 enfants, et 4 neveux et petits-enfants. L’étude a mis en évidence la mutation G61E du gène CYP1B1 chez tous les individus atteints par la maladie. On a découvert une grande majorité d’homozygotes porteurs de la mutation, et seulement 2 hétérozygotes. Discussion : Le glaucome congénital primaire est une affection à transmission auto- somique récessive, qui a été associée à des mutations du gène CYP1B1. Ce type de mutation a été décrit dans la péninsule arabique. Sa présence en Tunisie s’expli- que par le brassage des populations et l’exode. D’ailleurs, d’autres mutations d’ori- gine européenne ont été découvertes dans le glaucome congénital primaire en Tunisie.

406 Mutation du gène CYP1B1 dans le glaucome congénital primaire dans une famille tunisienne

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Page 1: 406 Mutation du gène CYP1B1 dans le glaucome congénital primaire dans une famille tunisienne

Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESGLAUCOME

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l’élévation de la pression artérielle moyenne. De ce fait, nous croyons que l’exerciceisométrique régulier peut être un facteur aggravant en cas de glaucome.Conclusion : L’augmentation de la pression intraoculaire et de la pression artériellemoyenne durant un exercice isométrique semblent être statistiquement étroitementliées.

403Le stress oxydant dans le glaucome : mythe ou réalité ? The oxydative stress in glaucoma: myth or reality?DUMITRICA MELINTE D*, STEFAN C (Bucarest, Roumanie)

Introduction : Le stress oxydant est largement étudié comme facteur coparticipantdans la cascade étiologique de la neuropathie optique glaucomateuse. Le stressoxydant représente l’existence de niveaux pathologique d’espèces réactives à l’oxy-gène. Dans l’organisme humain existe un système complexe, très spécialisé, quioffre une protection contre les radicaux libres d’oxygène comprenant des enzymeset des petites molécules (vitamines).Objectifs et Méthodes : Mettre en évidence le stress oxydant pour établir le statutantioxydant dans le glaucome primitif à angle ouvert. Cette étude clinique, prospec-tive, suivie pendant 6 mois, a porté sur deux groupes de patients : groupe A : 14patients avec glaucome primitif à angle ouvert – hypertensif et groupe B :10 personnes sans affection glaucomateuse (groupe contrôle). Les groupes ont étéhomogènes en ce qui concerne l’âge et le sexe. Les critères d’exclusions dansl’étude ont été : l’association d’autres affections ophtalmologiques ou généralescomme : l’alcoolisme, le cancer, l’immunodépression et les maladies auto-immunes.Pour chaque patient des deux groupes a été réalisée la détermination quantitativede la glutathion peroxydase sérique (Daytona kyt) et du potentiel total réactif antioxy-dant (RAX kyt).Résultats : La valeur du potentiel total réactif antioxydant moyen a été significative-ment abaissée chez les patients avec glaucome primitif à angle ouvert (1,964 ± 0,257mmol/l) en comparaison avec les sujets normaux (1,06 ± 0,237 mmol/l) (p < 0,05).Les niveaux sériques de la glutathion peroxydase ont également été réduits chez lespatients du groupe A (254,908 ± 6,537 U/l) en comparaison avec les sujets du groupB (138,325 ± 6,372 U/l). Cette différence moyenne de 45,74 % des valeurs de la glu-tathion peroxydase entre les deux groupes, suggère une diminution significative dustatut antioxydant.Discussion : Le stress oxydant est-il pathologique dans le glaucome ?Conclusion : Les niveaux réduits des enzymes antioxydants chez les patients avecglaucome primitif à angle ouvert suggèrent une réduction générale de la défensecontre le stress oxydant, avec de multiples implications dans l’étiologie et dans laprogression de la neuropathie optique glaucomateuse.

404Syndrome de Sturge Weber Krabbe bilatéral et cécitant : à propos d’une observation.Bilateral Sturge Weber Krabbe syndrome: a case report.ELKHOLTI Y*, MACHMOUMI F, JATTE K, JELLABE B, OUGUAGUE B, BAHA A, MOUTAWAOUAKIL A (Marrakech, Maroc)

Introduction : Le syndrome de Sturge Weber Krabbe ou angiomatose encéphalotri-jéminée est un syndrome neuro-oculo-cutané associant un angiome plan facialcongénital souvent unilatéral siégeant dans le territoire du nerf trijumeau, un angiomeleptoméningé et des anomalies oculaires. À travers cette observation, nous présen-tons la forme bilatérale de ce syndrome et son implication comme élément pronos-tique.Objectifs et Méthodes : Un cas de glaucome bilatéral cécitant secondaire au syn-drome de Sturge-Weber-Krabbe colligé au service d’ophtalmologie du CHU Moha-med VI de Marrakech.Observation : Patient de 11 ans, consultant pour une baisse d’acuité visuelle pro-gressive dès la naissance. À l’examen : angiome plan de la face bilatéral, perceptionlumineuse positive bilatérale, hypertonie oculaire à 32 mmHg au niveau de l’œil droitet 24 mmHg au niveau de l’œil gauche, angle ouvert à la gonioscopie et excavationpapillaire 9/10 bilatérale. Une stabilisation de son tonus oculaire a été notée soustraitement médical hypotonisant.Discussion : Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe fait parti des phacomatoses.C’est une maladie congénitale rare. Le tableau caractéristique réalise une triadeassociant un angiome de l’hémiface, une angiomatose leptoméningée ipsilatérale etun hémangiome choroïdien avec ou sans glaucome. La bilatéralité est un facteur de

mauvais pronostic comme en témoigne notre observation dont le glaucome étaitbilatéral, sévère et cécitant. La prise en charge de ce syndrome est multidisciplinaire.Conclusion : Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe est une entité anatomo-clini-que dont la bilatéralité des manifestations cliniques est de mauvais pronostic surtouten cas de glaucome associé.

405Pachymétrie cornéenne et pseudoexfoliation capsulaire (étude sur 48 yeux).Central corneal thickness in pseudoexfoliation syndrome (48 eyes).VANIMSCHOOT M*, BATHANY D, MACAREZ R, OCAMICA P, KOVALSKI JL (Brest)

Introduction : Le syndrome exfoliatif ou syndrome de pseudoexfoliation capsulaire(PEC) est particulièrement fréquent dans notre région d’exercice. Il est reconnu pourêtre un facteur de risque essentiel dans la survenue d’un glaucome. La découverted’un syndrome exfoliatif impose donc une surveillance étroite à la recherche d’unglaucome secondaire. La pachymétrie en est une étape incontournable pour uneinterprétation correcte du chiffre de pression intra-oculaire mesurée par le tonomètreà aplanation de Goldmann. Nous avons mesuré l’épaisseur cornéenne centrale cheznos patients présentant une PEC uni ou bilatérale.Objectifs et Méthodes : Notre échantillon compte 48 yeux (30 patients) inclus demanière prospective et présentant un syndrome exfoliatif, indépendamment de laprésence associée de glaucome ou d’hypertonie oculaire. Pour chaque patient, unemesure de l’épaisseur cornéenne centrale a été réalisée par pachymétrie ultrasonoreaux deux yeux.Résultats : Vingt-deux yeux (46 %) ont une épaisseur cornéenne centrale plutôt fine(≤ 530 μm), 15 yeux (31 %) avaient une épaisseur cornéenne centrale considéréecomme normale [531-565 μ m], 11 yeux (23 %) avaient une épaisseur cornéennecentrale plutôt épaisse (> 565 μm). Ces trois intervalles ont été déterminés à partird’un échantillon témoin (48 yeux sans PEC) après appariement des patients en âge,et sont conformes aux données de la littérature.Discussion : Notre étude tend à montrer que les yeux présentant une PEC ont unecornée plus fine que des yeux normaux. Des études précédentes ont montré desrésultats discordants quant à la valeur de l’épaisseur cornéenne centrale dans le syn-drome exfoliatif. Celle-ci méritera d’être étudiée sur un plus grand nombre depatients, en sous-catégorisant les yeux présentant une hypertonie oculaire, et ceuxavec glaucome.Conclusion : En pratique quotidienne, ce résultat nous incite à réaliser une pachy-métrie à tous les yeux présentant une PEC, même si le chiffre de pression intra-oculaire est normal. En effet celui-ci peut être largement sous-évalué lorsque la cor-née centrale est mince.

406Mutation du gène CYP1B1 dans le glaucome congénital primaire dans une famille tunisienne.CYP1B1 gene mutation in primary congenital glaucoma in a tunisian family.BEN GHARBIA M*, EL AFRIT MA, BOUASSIDA J, MAZLOUT H, TROJET S, KORCHEN N, TALEB H, GUEMIRA F, KRAIEM A (Tunis, Tunisie)

Introduction : Il s’agit d’une étude d’une mutation du gène CYP1B1 dans unefamille du centre ouest tunisien dont plusieurs membres sont atteints de glaucomecongénital primaire ou de glaucome juvénile.Matériels et Méthodes : L’étude a été faite en collaboration entre le service d’oph-talmologie et le service de biologie clinique. Un arbre généalogique a été établi. Unprélèvement sanguin a été pratiqué chez tous les membres de la famille, dont 3s’étaient présentés au service de biologie. Pour le reste des prélèvements, uneéquipe médicale s’est déplacée sur le lieu de résidence de cette famille. L’étudegénétique a recherché l’existence de mutations du gène CYP1B1.Résultats : Au total, 17 personnes ont participé à cette étude, incluant le père defamille Mr S, ses 3 frères et sœurs, ses 9 enfants, et 4 neveux et petits-enfants.L’étude a mis en évidence la mutation G61E du gène CYP1B1 chez tous les individusatteints par la maladie. On a découvert une grande majorité d’homozygotes porteursde la mutation, et seulement 2 hétérozygotes.Discussion : Le glaucome congénital primaire est une affection à transmission auto-somique récessive, qui a été associée à des mutations du gène CYP1B1. Ce typede mutation a été décrit dans la péninsule arabique. Sa présence en Tunisie s’expli-que par le brassage des populations et l’exode. D’ailleurs, d’autres mutations d’ori-gine européenne ont été découvertes dans le glaucome congénital primaire enTunisie.

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114e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol.

COMMUNICATIONS AFFICHÉESGLAUCOME

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Conclusion : L’étude des mutations génétiques a permis de dépister la maladiechez des individus atteints à un stade infra clinique. La présence de la mutation chezces individus apparemment indemnes s’expliquerait par la pénétrance variable duphénotype muté.

407Évaluation clinique de l’Ocular Response Analyser pour la mesure de la pression intra-oculaire.Clinical Evaluation of the Ocular Response Analyser in intra-ocular pressure measurement.CROCHELET O* (Paris)

Objectif : Le dépistage d’une hypertonie oculaire est capital pour la détection pré-coce d’un glaucome. Le but est ici de comparer les mesures de pression intra-ocu-laire (PIO) par l’Ocular Response Analyser (ORA) à celles obtenues par latonométrie par applanation de Goldman (GAT).Matériels et Méthodes : L’ORA réalise 2 mesures de pression d’applanation à l’airdont la moyenne est l’IOPg et la différence l’hystérésie. L’IOPcc est la PIO corrigéeen fonction de celle-ci et serait moins affectée par les propriétés biomécaniques dela cornée que la GAT. Une analyse intermédiaire a été réalisée sur une population de317 yeux répartis en 195 normaux, 55 hypertones et 67 glaucomes à angle ouvertqui ont tous subit une GAT, 3 mesures à l’ORA, un FO, une pachymétrie et un champvisuel Humphrey 24-2. Pour chaque groupe, un calcul du coefficient de corrélationintra-classe (CCI) et une analyse de régression ont été réalisés.Résultats : Les mesures entre IOPg et GAT étaient assez bien corrélées (respecti-vement CCI 0,44 pour les sujets normaux, 0,51 pour les glaucomateux et 0,55 pourles hypertones). La différence entre les mesures GAT et IOPg était systématiquementnégative (respectivement –1,6 mmHg pour les sujets normaux, –1,3 mmHg pour lesglaucomateux et –1,4 mmHg pour les hypertones). Cette différence n’était pasinfluencée par la valeur de la PIO.Les mesures entre IOPcc et GAT étaient moins bien corrélées (respectivement CCI0,35 pour les sujets normaux, 0,35 pour les glaucomateux et 0,49 pour les hyperto-nes). La différence entre les mesures GAT et IOPg était systématiquement négative(respectivement –2,6 mmHg pour les sujets normaux, –2,3 mmHg pour les glauco-mateux et –2,4 mmHg pour les hypertones. Cette différence n’était pas influencéepar la valeur de la PIO.Discussion : On évalue ici de nouveaux paramètres reflétant des propriétés biomé-caniques de la cornée dont on s’affranchit, ce qui n’est pas le cas avec la GAT maiscelle-ci est la méthode de référence en l’absence de possibilité de mesure idéale cequi explique aussi les différences retrouvées. Dans notre étude ces différences res-tent à être étudiées en fonction de la pachymétrie notamment.Conclusion : On dispose avec l’ORA d’un nouveau panel d’informations fondées surles capacités de déformabilité de la cornée, ce qui ouvre de larges horizons pourl’étude de la PIO. Dans notre étude, l’IOPg qui comme la GAT subit les propriétésviscoélastiques de la cornée est mieux corrélée que l’IOPcc à la tonométrie Gold-mann qui elle s’affranchit de ces propriétés. Ainsi l’ORA ne donne pas les mêmesinformations que la GAT. La différence est faible et elle est indépendante de la valeurde la PIO.

408Comparaison des résultats de l’instillation matinale et nocturne de la combinaison fixe de Timolol et Bimatoprost chez les glaucomateux à angle ouvert. Étude préliminaire.Morning and evening use of the combination of Timolol and Bimatoprost in patients with primary open-angle glaucoma. A prelininary study.SAKELLARIOU G* (Athènes, Grèce), SAKELLARIOU R (Syros-Cyclades, Grèce), LAZAROU D, COTSAKOS D (Athènes, Grèce)

Objectif : Évaluer l’efficacité de l’instillation matinale vs nocturne de la combinaisonfixe Timolol 0,5 % et Bimatoprost chez des glaucomateux a angle ouvert pendant untraitement de trois mois.Matériels et Méthodes : Vingt-sept (27) patients – 54 yeux (16 hommes et11 femmes) âgés de 51 à 68 ans présentant un glaucome à angle ouvert, malcontrôlé par le traitement à Timolol 0,5 %. Ces patients, après avoir arrêté le Timolol,instillaient la combinaison fixe le matin (à 9 heures) pour une période de six semaineset le soir (à 21 heures) pour une seconde période de six semaines. Le tonus a étécontrôlé à 8 heures et à 20 heures chez tous les patients et pour les deux périodes.Résultats : Pendant la première période (instillation le matin), le tonus au départ(sous Timolol) était à 25 ± 3, le soir à 17 ± 2 (chute de 30 % 12 heures après l’ins-

tillation) et par la suite le matin à 20 ± 1 (chute de 20 % 23 heures après l’instillation).Pendant la seconde période (tout en gardant la valeur du tonus du début à 25 ± 30),la pression était mesurée le matin à 16 ± 2 (chute de 37 % 12 heures après l’instilla-tion) et le soir à 18 ± 2 (chute de 25 % 23 heures après l’instillation).Discussion : Le traitement médical du glaucome à angle ouvert par les combinai-sons fixes offre plusieurs avantages aux malades, mais les opinions sur leur pres-cription restent encore partagées, non seulement parce qu’elles sont considéréescomme moins efficaces que les associations non fixes, mais surtout sur l’incertitudede l’heure (matinale ou nocturne) de leur instillation. Notre étude montre que l’ins-tillation nocturne a des résultats tout à fait intéressants sur la chute de tonus pendant24 heures (chute de 37 % 12 heures après l’instillation et chute de 27 % 23 heuresaprès l’instillation) et surtout elle est très avantageuse par rapport à l’instillation mati-nale car elle provoque une chute plus importante de l’ordre de 7 % de mieux après12 heures et de 5 % après 23 heures.Conclusion : L’instillation nocturne de la combinaison fixe Timolol 0,5 % et Bimato-prost chez des glaucomateux a angle ouvert est plus efficace pendant toute la duréedes 24 heures.

409Particularités du glaucome dans une famille de rétinite pigmentaire.Characteristics of the glaucoma in a family of retinitis pigmentosa.BENSID K*, MAHI A, BENSARI A, GOURARI K, IDDER A (Oran, Algérie)

Introduction : La rétinite pigmentaire appartient au très hétérogène groupe des dys-trophies héréditaires de la rétine. Il existe plus d’un million et demi de cas de rétinitepigmentaire dans le monde.Matériels et Méthodes : Nous rapportons un cas familial de rétinite pigmentaireassocié à un glaucome : Il s’agit de 3 frères et d’une sœur atteints de rétinite pig-mentaire dans une fratrie de 11 enfants issus de parents consanguins au 1er degrédans uns famille jusque-là indemne. Le début des troubles remonte à la primeenfance. L’aîné de la fratrie, 43 ans : AV à 2/10, légère myopie, signes de RP évoluéeavec CV tubulaire, une cataracte sous capsulaire postérieure en rayon de roue et unglaucome à angle ouvert avec un cup/disc encore physiologique. Le second, 40 ans,présente les mêmes aspects avec en plus un diabète type 2 et une atteinte maculaireatrophique bilatérale avec lésions drusenoïdes au pôle postérieur. Le troisième frèrerefuse de se présenter à la consultation, mais présente les mêmes signes que sesfrères, de rétinite pigmentaire évoluée. La plus jeune sœur, 26 ans : AV à 6/10, réti-nite pigmentaire moins évoluée et un tonus encore normal. Les autres membres dela famille sont tous indemnes. Il n’existe pas de surdité ni d’autre pathologie géné-rale.Discussion : L’analyse généalogique de cette famille penche pour un mode detransmission autosomique récessif, qui s’est révélé à l’occasion d’un mariageconsanguin 1er degré. C’est la forme qui se révèle le plus précocement, et la pluscécitante. L’association au glaucome à angle ouvert ne peut être fortuite vue sa révé-lation chez les deux patients et sa survenue précoce. Selon une étude chinoise com-prenant 2 789 yeux atteints de RP, 64 yeux (2.3 %) présentaient un glaucome le plussouvent à angle fermé. Une analyse histologique du trabéculum dans cette mêmeétude a révélé une légère augmentation de la pigmentation trabéculaire et un cup/disc physiologique, ce qui est le cas de nos patients.Conclusion : Le glaucome à angle ouvert va dans ce cas aggraver l’atteinte du CVdéjà fortement altéré par la rétinite pigmentaire. Cette association comprometd’autant plus le pronostic fonctionnel. Il s’agit d’un glaucome comprenant un angleouvert à 4 éléments selon la classification d’Étienne et où la pigmentation est légè-rement plus importante que dans un angle normal. Ce glaucome répond bienaux traitements médicaux habituels.

410Y a-t-il une influence de la phacoémulsification sur le succès de la sclérectomie profonde non perforante ? Does phacoemulsication affect non penetrating deep sclerectomy success?PALETTA GUEDES R*, PALETTA GUEDES VM, CHAOUBAH A (Juiz de Fora, Brésil)

Introduction : Avec le vieillissement de la population mondiale, le nombre depatients avec glaucome et cataracte simultanés augmentera significativement dansl’avenir. La chirurgie combinée (phaco-sclérectomie profonde) reste une bonne alter-native pour améliorer la qualité de vie du patient. Le but de cette étude est d’évaluerle succès de la sclérectomie profonde associé à la phaco-émulsification.Matériels et Méthodes : Les auteurs ont fait une comparaison rétrospective entre376 yeux soumis à une sclérectomie profonde non perforante (groupe 1) et 87 yeux