8
Un entraîneur à part Bruno Bini se définit comme « un petit vendeur de rêves ». Le sélectionneur des Bleues espère que celui de « ses » filles – gagner l’Euro – se réalisera. PAGE3 Deuxième essai Après vingt-deux mois d’absence pour blessure, Teddy Tamgho est de retour. Le spécialiste du triple saut confie au « Monde » son appé- tit pour retrouver les sommets. PAGE8 Le foot, c’est la santé Au club de Montélimar, on apprend aux enfants non seulement à taper dans un ballon mais aussi à avoir une bonne hygiène de vie. Prière de se coucher tôt. PAGE 6 L e système des trans- ferts dans le football va exploser car il est illégal. On est dans un système de fous et il faut arrê- ter ça. » C’est Philippe Piat qui le dit. L’ancien professionnel en sait quelque chose pour diriger le syndicat internatio- nal des footballeurs. Et les faits ne lui donnent pas tort non plus. Depuis l’ouverture du marché des transferts, le PSG et l’AS Monaco se livrent une féroce bataille pour enrô- ler les meilleurs joueurs de la planète. Le club de la Princi- pauté a déboursé 60 millions d’euros pour s’offrir les servi- ces de l’attaquant colombien Falcao et Paris est prêt à engloutir64 millions pour fai- re venir l’Uruguayen Cavani. Depuis l’arrêt Bosman en 1995 et la libéralisation du marché des footballeurs, le montant total des transferts est passé de 400 000 euros à plus 3 milliards d’euros. Une bulle spéculative que Philip- pe Piat n’est pas le seul à vou- loir arrêter. p PAGES4-5 présente Retrouvez notre chaîne Tour de France LeMonde.fr/tour-de-france/ Sport 100 e édition du Tour de France LIVe, BLoG, couLISSeS du Tour, rePorTaGeS VIdÉo eT PHoToS eXcLuSIFS du 29 juin au 21 juillet, retrouvez une couverture 100 % inédite sur LeMonde.fr/tour-de-france et sur les applications mobiles (ioSet Android) Le Monde.fr Radamel Falcao (à droite) et le directeur sportif de l’AS Monaco Vadim Vasilyev, le 9 juillet. OLIVIER ANRIGO/REUTERS Arrivée au sommet Dimanche 14 juillet, le peloton a rendez-vous avec le Ventoux. Une ascension mythique qui fait la légende du Tour de France et à laquelle notre reporter s’est frotté avant le passage des coureurs. PAGE7 ETCHRONIQUE PAGE2 Alberto Contador, en jaune, et Lance Armstrong lors du Tour 2009. PRESSE SPORTS Faut-il interdire les transferts ? Le syndicat des footballeurs veut en finir avec un système au bord de l’implosion Cahier du « Monde » N˚ 21300 daté Samedi 13 - Dimanche 14 - Lundi 15 juillet 2013 - Ne peut être vendu séparément

4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

Unentraîneur à partBrunoBini sedéfinit comme«unpetit vendeur derêves». Le sélectionneur des Bleuesespère que celui de «ses» filles – gagnerl’Euro – se réalisera. PAGE 3

DeuxièmeessaiAprès vingt-deuxmois d’absence pour blessure, TeddyTamgho est de retour. Le spécialiste dutriple saut confie au «Monde» son appé-tit pour retrouver les sommets. PAGE 8

Le foot, c’est la santéAu club deMontélimar, on apprend aux enfantsnon seulement à taper dansun ballonmais aussi à avoir une bonnehygiènede vie. Prière de se coucher tôt. PAGE 6

Le système des trans-ferts dans le footballva exploser car il estillégal. On est dans un

systèmede fous et il faut arrê-ter ça.»C’est PhilippePiat quile dit. L’ancien professionnelen sait quelque chose pourdiriger le syndicat internatio-nal des footballeurs. Et lesfaits ne lui donnent pas tortnon plus.Depuis l’ouverturedu marché des transferts, lePSG et l’ASMonaco se livrentuneférocebataillepourenrô-ler lesmeilleurs joueurs de laplanète. Le club de la Princi-pauté a déboursé 60millionsd’eurospour s’offrir les servi-ces de l’attaquant colombienFalcao et Paris est prêt àengloutir64millionspourfai-revenir l’UruguayenCavani.

Depuis l’arrêt Bosman en1995 et la libéralisation dumarché des footballeurs, lemontant total des transfertsest passé de 400000 euros àplus 3milliards d’euros. Unebulle spéculative que Philip-pePiat n’est pas le seul à vou-loirarrêter. p

PAGES 4-5

présente

Retrouvez notre chaîneTour de FranceLeMonde.fr/tour-de-france/

Sport

100e édition duTour de France

LIVe, BLoG, couLISSeS du Tour,rePorTaGeS VIdÉo eT PHoToS eXcLuSIFS...

du 29 juin au 21 juillet, retrouvez une couverture100 % inédite sur LeMonde.fr/tour-de-franceet sur les applications mobiles (ioSet Android) Le Monde.fr

Radamel Falcao(à droite) et le

directeur sportifde l’ASMonacoVadimVasilyev,

le 9 juillet.OLIVIERANRIGO/REUTERS

ArrivéeausommetDimanche 14juillet, lepelotona rendez-vousavec leVentoux.Uneascensionmythiquequi fait la légendeduTourdeFrance

et à laquellenotre reporter s’est frotté avant lepassagedes coureurs.PAGE 7 ET CHRONIQUE PAGE 2

AlbertoContador, en jaune,et LanceArmstronglors du Tour 2009.

PRESSESPORTS

Faut-ilinterdirelestransferts?Lesyndicatdes footballeursveutenfiniravecunsystème

aubordde l’implosion

Cahier du «Monde »N˚ 21300 daté Samedi 13 - Dimanche 14 - Lundi 15 juillet 2013 - Ne peut être vendu séparément

Page 2: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

Défilent la blanquettede Limoux, leshuîtres de Cancale, les galettes duMont-Saint-Michel.Aupassage, oneffleure l’AnseDuguesclin, avecune

penséepour Léo Ferré, et on attend lemontVentouxcommeon irait à l’escaladedupara-dis. Onpart en congés –pas payés – sans quit-ter samaison. C’est l’épopéedu Tour. J’avais lesouvenir de l’avoir beaucoup regardé enfant.Et j’avais peur dene retrouverque lanostalgiepasséistedes terroirs, et enmême tempsderegretter le grain et les flousdes optiquesdes

camérasdesannées 1970, les bordsde routeeffleurésparunobjectif filéoùonentrevoit lesaucissonsur la toile ciréeauborddufossé.Peurdenepas retrouverdesvisagesaussibeauxqueceuxdeBernardHinault etd’EddyMerckxou leprofil ciselédeFaustoCoppi. Peurdemoinsvoir les coureurs,aveugléepar la «sur-netteté»dunumérique. Surtoutquemainte-nant, ils ont tousuncasque, etdepréférence lemême,etqu’ils semblent toussortir dumêmefouràmodeler lesmuscleset les squelettes.Caril y auncorpsde coureurcommeil y auncorpsde jockey,denageuroude footballeur, chaquesport fabriquantses clones.

Bienplusqu’unmaillot jauneSaufque j’avaisoublié lapuissancerésiliente

de la fameuseépopéeduTour.Cette légiondemarques,de logosetdecasquesde couleur,avec ces coureursvenantdumondeentier, c’estl’incarnationde l’arméede l’économiemondia-liséequi longe lesvillesoù leXXIesièclea lui aus-si cloné lesabordset les ronds-points.LeTour,c’estdonc aussi, àmagrandesurprise,unvoya-geen coupedansnotreépoque. Il y a presqueun siècle, Albert Londres appelait les coureursles «forçats de la route». Et avant la naissancedumythe, le journal L’Equipe s’appelaitL’Auto. Il était antidreyfusardet voulait lapeaudu journal Le Vélo,qui était dreyfusard. Ila donc lancé le Tour. Cettebagarrede la sociétécivile enpleineaffaireDreyfusest devenueune

épopéecollective. Pasun roman. Pas dehérospsychologique, juste deshéros telluriques, enprise avec la terre. Le filmageduTour de Fran-ce ennumériqueversion2013 a la forcedesgrands films japonais. Vuedu ciel, vue desdieux, l’arméedeshommes-machinesqui res-semblent à des samouraïs silencieux, avalentl’asphalte et les paysages commedes créaturesde science-fiction, c’est duAkiraKurosawa télé-visé. Il suffit d’aller voir Les Sept Samouraïs,qui ressort en version intégrale, pour s’enper-suader. Les cyclistes sontdes rônins, affran-chis de leurmaître, à la solded’aucunclan.

Alors oui, on sent la seconde arméederriè-re, celle des gregarios, des sponsors, desméde-cins. Peu importe s’ils ontmangé de la dyna-mite pour être capables de tenir la distance,chaque étape est une sourde bataille avecceuxqui se sacrifient pour le héros d’un jour.Peu importe, aussi, lemaillot jaune, au regardde l’événement filmé sur la longueur, avec sestempsde rien, ses petits accidents, ses blessu-res et ses révélations. Lemaillot jaune, c’est lacerise sur le gâteau. Dans les années 1960, il yavait nonpas un gâteaumais un camembertappelé le «maillot jaune 40%dematièresgrasses».

C’estd’une tellebeauté, cetteguerrecollecti-ve, que jenecomprendspaspourquoi la coopé-ratived’Isigny-sur-Merne se sertpasduTourdeFrancepoursamimolettebloquéepar lesdouanesaméricaines. p

1

Jean-Pierre Stroobants

Bruxelles, correspondant

C edevait êtreun« businessmeeting »debelle tenue.A l’occasionde la reprisedes entraînements, ladirectionduRoyal

StandarddeLiègeavaitorganisé, le 27juin,unesoiréepourdes invitésdemarque. Ils sont tou-joursnombreuxàvouloirmontrer leurattache-mentà cette équipemythique,porte-flambeaud’unbassin industriel jadis glorieux, encore enquêted’unredéploiementetd’une image.

Cesoir-là, la réunionaquasiment tournéàl’émeute.Quelque4000supporteurs, vêtusderougeetdeblanc, les couleursduclub, ontenva-hi les installationsdustadedeSclessin. LouisSmal, 74ans, ancien syndicalisteetprésidentdelaFamilledesRouches (63 clubsdesuppor-teurs, 15000fans), avaitdonnédesconsignes :pasd’attaquecontre lespersonnesetpasdedes-tructiondans le «Temple », le stade, égalementsurnommél’«Enfer ».

Il n’apas été écoutépar tous :unepartie dela foulea incendiédumatériel, tagué lesmursetpris àpartie des invitésprudemment repliésdans les loges. Lavraie ciblede leurcolère étaittoutefoisRolandDuchâtelet, le présidentdu

club.Celui-ci avait racheté le Standard il y adeuxanspour32millionsd’eurosà lapatronnede l’OlympiquedeMarseille,MargaritaLouis-Dreyfus, et àdesactionnairesminoritairesdontLuciend’Onofrio, ancienvice-présidentduStan-dardet amideRobertLouis-Dreyfus,qu’il avaitconvaincud’investir à Liège.

«Duchâtelet, dégage!», «Duduche, gohome!» : les slogansont porté et le présidentflamand,manifestement sous le choc, annon-çait quelques jours plus tard qu’il était prêt àcéder le Standard.Despatronsde la régionsontsur les rangs, soutenusparunmondepolitiquequasimentunanimeetmêmepar lesdeuxgrandssyndicatsde la région,membresdes«socios»duclub.

Lapolitique sportiveenquestionPourquoiune telle colère?Cen’estpasparce

queRolandDuchâtelet estd’origine flamande.Porte-étendardd’un footballwallonqui,mis àpart lui, comptepeud’équipesdehautniveau,le Standarda laparticularitéd’êtresoutenuaus-sipardesnéerlandophones, issusnotammentde laprovincevoisineduLimbourg.LeFla-mandEricGeretsyapasséonzeans, etWilfriedVanMoer,meneurde jeunéerlandophonedel’équipenationaledans les années 1970, adécro-

ché trois titres consécutifsavec les «Rouches».L’undes fans lesplus célèbresduclubestunex-premierministre flamand,YvesLeterme.

Cen’estpasnonplus leprofil politiquedeM.Duchâteletqui aheurté les bouillantssup-porteursduStandard.Mêmesi le fait d’avoirété sénateur libéral et fondateurd’unéphémè-re«Parti de l’emploi» –quivisait surtoutàréduire les impôtsdes entrepreneurs–ne s’an-nonçaitpasprécisémentporteurdanscetteban-lieuerougeoù l’onnecompteplus lesmajori-tés absoluessocialistes…

Si la FamilledesRouchesestmontéeauxbar-ricadeset a réclaméquesoientprises encomp-te cequ’elle appelle les«particularités»duclub,c’estparcequ’ellen’apas toléré lesméthodestrèsanglo-saxonnesduprésident.Apeinearri-vé, il revend les quatremeilleurs joueursduclubpour26millionsd’euros, rémunère lesactionnairesmaisn’investitpas 1centime.En2012-2013, le clubenregistreundéficitde 10mil-lionsd’euros.«Comportement immoral», éruc-te Louis Smal, qui entraîneavec luides fansvoyant s’évanouir leur rêvede reconquérir letitrede champion.ChristineDefraigne,uneélue libéraledeLiège, s’inquiète:«S’il arrivaitquelquechoseauStandard, ce seraitdramati-quepour la région.»p

Lessamouraïsdelaroute

ch ron i q u e

PatriciaMazuyRéalisatrice

ChauffeMarcel!

Samedi 13juilletFootballAcheval entre l’Europe et l’Asie, Istanbul rêved’organiser les Jeuxolympiquesde 2020. En attendant, c’estdéjà Byzancepour les Stambouliotes. La capitale de laTurquie accueille la finale de la Coupedumondedesmoinsde 20 ans, une compétitionqui s’est déroulée dans sept villesdupays (20heures, Eurosport 1).BoxeCesoir, ça casseouçapasse! Partiede roulette russeàMonte-Carlo.A38 ans, le FrançaisSouleymaneM’Baye (àdroite sur laphoto) iradéfier le redoutableRusseKhabibAllakhverdiev (àgauche)pour tenterde lui chiper cetteceinturedechampiondumondeWBAdespoidssuper-légersqu’il avaitdéjàarboréeen2006-2007(21heures,BeINSport 1). (PHOTO : AFP)

Dimanche 14juilletTennis EntreWimbledonet l’USOpen, voici venu le tempsde souffler cinqminutes avecdes tournoisdemoindreimportance. En ce jour de fête nationale, quittons la Francepour la Sicile, où se disputera la finale du tournoiWTAdePalerme. En 2012, c’est l’ItalienneSara Errani qui avaitremporté la timbale (19h30,MaChaîne Sport).Motocross Les quelque45000habitants d’Hyvinkää, villesise à 50kmd’Helsinki, en Finlande, peuventvisiter toutel’année leMuséedu cheminde fer. En revanche, la13emanchedu championnatdumonde2013 demotocross,c’estmaintenantou jamais (12heures, beINSport 1).Moto Il y a une semaine, enAllemagne, une rouemal fixéeàune formule 1 s’était envoléepour venirheurter uncameraman.Bilande course: une commotioncérébrale etplusieurs fractures. Les engins à deux roues qui participentceweek-end auGrandPrix allemanddeMotoGP sauront-ilssemontrer plus cléments? (13h55, Eurosport 1).

Lundi 15 juilletCyclisme S’il n’y en avait qu’une à regarder, ce serait elle :aujourd’hui, la 18e étapeduTour de France 2013 part deGappour finir en apothéose avec unedouble ascension inéditede l’Alpe-d’Huez (Isère). Afind’assister au spectacle, troiscouplesde retraités venusduNordet deBretagneontcarrémentdéjà pris place depuis trois semaines sur l’un desvingt et unviragesde la célèbremontée.On les tient, lesvrais champions! (12h30, France Télévisions et Eurosport 1).Football Lors de la précédente éditionde l’Euro féminin,en 2009, les Françaises avaient atteint le stadedes quartsde finale. Elles disputent aujourd’hui leur ultimematchdepoule de la version 2013, contre l’Espagne (20h30,Eurosport1).

Vendredi 19juilletSnookerOna trop souventtendanceà l’oublier,mais ilexistedans lemondedespassionnésde snooker quinelouperaientpour rien aumondeune retransmission télé de cettevariantedubillard. En guise derite initiatique, les postulants àcette secte n’aurontqu’àregarder la 1re journéeduToureuropéenprévue àRotterdam,auxPays-Bas(9h30, Eurosport 2). (PHOTO : AFP)

Athlétisme Entre la boxe, le samedi 13juillet, et l’athlé, cevendredi, avec la Liguedediamantqui fait étape sur leRocher, la petite principautédeMonaco rappelle aumondeentier qu’elle est une terre de sports. Prochaine étape:organiser les JO? (BeINSport).

SPORT&FORME à v o s m a r q u e s

Serait-ce le souvenirduseaud’urineque luialancéunspectateur lorsducontre-la-montredelaveillepourprotester contre sa fâcheuse ten-danceà jouerducoude? LeBritanniqueMarkCavendish (àgauche)nes’estpas frottéaucolos-seMarcelKittel (àdroite), jeudi 11 juillet, dans le

sprint finalde la 12e étapeduTourdeFrance. Lecoureurallemandde l’équipeArgoa remportéàTours son troisièmesuccès.Avec ceuxd’An-dréGreipel etdeTonyMartin, les cyclistesalle-mandstotalisentcinqvictoires. Les Français,eux, sont toujoursbredouilles. p

C’est la première fois que l’équipede Francede football desmoinsde 20ans se qualifiepour la finale duMondial.LesBleuetsont battu leGhana (2-1),mercredi 10juillet, endemi-finale, grâce à undoublé de FlorianThauvin. En finale,samedi 13juillet, à Istanbul, ils affronteront l’Uruguay, vain-queurde l’Irak aux tirs aubut.

l ’ h i s t o i r e

AuStandarddeLiège, c’est lepatronquidégage

Agenda

LAURENT CIPRIANI/AP

2 0123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013

Page 3: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

p o r t r a i t SPORT&FORME

AnthonyHernandez

En place depuis six ans,avec à son actif trois gran-des compétitions interna-tionales ponctuées pardeux quatrièmes places,le sélectionneur Bruno

Biniabordecettesemaine,avecconfian-ce, un autre grand rendez-vous à la têtede l’équipe de France féminine de foot-ball.LesFrançaises,quiontéchouédansleurquêtederamenerunemédailledesJeuxdeLondres en 2012, fontpartie desfavoritesdel’EuroorganiséenSuèdedu10au 28juillet.

Vendredi 12 juillet, les Bleuesouvrent la compétition face à la Russieavantdesemesurerà l’Espagneetàl’An-gleterre dans un premier tour large-ment à leur portée. L’ancien joueur dedeuxième et de troisième division aaccompagnélaprogressiondesonéqui-pequiétait, il yaquelquesannéesenco-re,unsimple faire-valoirde l’élitemon-diale. Successeur d’Elisabeth Loisel en2007, l’Orléanais de 58 ans est devenuunpersonnageincontournabledufoot-ball féminin.Dans la fouléed’unedisci-plinedeplusenplusexposéeparlesbel-lesperformancesdesBleuesetlesvictoi-res européennes de l’Olympique lyon-nais (OL), l’atypiqueBrunoBiniseheur-te désormais de plein fouet aux criti-quesconcernantsa longévitéàceposte.

Auseind’unmilieuquiaimel’unifor-mité, l’homme s’est fait remarquer parsesméthodes de coaching plutôt origi-nales.Fortd’uncontratmoralqui le lieà«ses filles», ilmet la communicationetla responsabilisation au premier plan.«Je me définis commeun petit vendeurde rêves, qui sélectionne en faisant desonmieux pour être entraînant, racon-tait-il en décembre2012 lors d’une ren-contre avec le district et la Ligue deMoselle. Je tiensunjournaldesixouseptpages, que je fais la nuit, et elles l’onttous les matins. Je leur mets des messa-ges, parfois des fables de La Fontaine ;parfois j’écris la fable de la fable, que jeréécrisenvers.Atravers l’humour,lapoé-sie et l’écriture, j’essaie de faire passerdesmessages.»Capabled’avancerouderetarder une réunion, ce qui permet

aux joueuses de regarder la telenovelamarseillaise «Plus belle la vie» pour«être plus concentrées par la suite», dedéposerunequinzainedechansonsà laSacem, même s’il avoue ne pas «chan-ter forcément très juste», le troubadourdu football tient cependant à sa qualitéde technicien. «Les gens disent : “Oui,BrunoBini c’est un affectif, c’est un poè-te.” Je suisunentraîneurquandmême»,rappelle-t-il.

Après ladéceptiond’unemédailledebronze olympique laissée au Canada,les critiques acerbes n’ont pasmanquéd’effriterlaréputationpositivedusélec-tionneur.Unportrait au vitriol du Jour-nal du dimanche paru en novem-

bre2012 décrit notamment un homme«obnubilé par son image», évoque « lecopinage indissociable du projet devie».

Un cas particulier a alimenté cesaccusations, celui de la toute jeuneretraitée de l’OL aux 156 capes interna-tionales, Sonia Bompastor. Pilier desBleues durant treize saisons, la latéralegauche a été écartée à la rentrée 2012.«Je n’ai reçu aucune explication. J’ai étéla seule à monter au créneau après lesJeuxolympiques[JO]. J’aiété fidèleàmesvaleurs en étant franche dans l’intérêtdel’équipe», rappellecellequicommen-te sur la chaîneW9 la compétition sué-doise. «Après les JO, durant quarante-cinq minutes, j’ai eu un entretien avecBruno Bini, sans clash, poursuit-elle. La

suite est incompréhensible; il aurait dûme dire en face ce qui le gênait. Par rap-port aux valeurs qu’il défend, il a man-quéde franchise sur ce coup.»

Sonia Bompastor, qui aurait rêvéd’une fin de carrière différente, nes’étonne pas des critiques subies parson ancien sélectionneur: «Le poste estplusexposécar lamédiatisationestplusgrande. Les critiques sont exagérées,mais commeBrunofonctionneà l’affec-tif, celapose logiquementdesproblèmesdansungroupe lorsque les choixnesontpas justifiés.» Pas réputé pour être leplus fervent soutien de Bruno Bini,PatriceLair,entraîneurdel’équipefémi-nine de l’OL, réaffirme, lui, une règled’ordessports collectifs.«Le retourd’A-mandine Henry est important. Soniaaurait pu avoir sa place dans les 23. Cesont des choix personnels, il faut les res-pecter», tranche-t-il.

Pour le double vainqueur de laLiguedeschampionsféminine, lacam-pagne de presse a cependant parfoisété trop loin : «Le respect de la vie pri-vée est crucial. Certaines choses sortiesne m’auraient pas fait plaisir. Nous nesommes pas de grands amis, mais on aen commun d’essayer de faire progres-ser le foot féminin en France. » « S’ilgagne l’Euro, il sera un dieu. On nousporte très haut ou très bas. L’importantest de rester solide et fidèle à sa ligne deconduite», estime Patrice Lair, dont leclub fournit le plus gros contingentaux Bleues, avec 10 joueuses sur 23 entenantcomptede la signaturedeLauraGeorges au PSG.

Bruno Bini s’en défend: «Je prendsdes coups, mais c’est comme ça. Moi, jen’ai pas de plan communication.Contrairement à certaines personnes,j’ai justeunplande jeu, cequin’estpassimal.»FortdusoutienduprésidentdelaFédération, Noël Le Graët, le techniciena, semble-t-il, tenu compte de certainsconseils. «J’ai cru comprendre que deschoses avaient évolué depuis mon évic-tion. J’imagine que notre entrevue n’apasété inutile», lanceSoniaBompastor,finaliste malheureuse de la Ligue deschampions2013 sous les couleurs lyon-naises.

«La force de Bruno réside dans sacapacité d’écoute. Il a fait évoluer son

modedefonctionnement.Peudeperson-nes à ce niveau de responsabilité ensont capables», estime pour sa partGaëtane Thiney, la joueuse de Juvisy,demi-finaliste de la Ligue des cham-pions cette année. «Le groupe a gagnéenmaturité et en expression, raconte lamilieu de terrain. Les attentes ne sontplus les mêmes car nous sommes deve-nues plus pointilleuses sur la perfor-mance.Brunoaactualisé certaines cho-ses. Par exemple, la réunionde débutdestage est plus formalisée. Il nous expli-que ce que l’on va faire, pourquoi on lefait. Cela renforce son point fort qui estla communication.»

A 39 ans, Sandrine Soubeyrand,autrejoueusedeJuvisy,quel’onopposesouvent à l’équipe de l’OL dont elleavaitpointél’ego,estunepiècemaîtres-se des Bleues. Elle monte au créneauafinderelativiserlescritiquesdelapres-se. «On s’intéresse plus au groupequ’aux résultats. Il faut parfois trouverun bouc émissaire, mais c’est dur pourceux qui sont attaqués, analyse-t-elle.Onnous a opposées à Lyon,maismoi jen’ai jamais décidé qui jouait ou nejouait pas.» La joueuse d’expérienceaux 192 sélections n’entend pas laisserle champ libre aux jugements desmises à l’écart: «Il est plus facile de par-leraprès.Lesgensressortentleurfrustra-tion au lieu de parler en face. Bruno estcapable d’écouter, il a toujours étéouvert; encore faut-il aller le voir. A tropfavoriser la communicationcomme il lefait, parfois on se prend un retour demanivelle.»

A l’image de son ami RaymondDomenech, également membre actifdu Syndicat des entraîneurs, BrunoBini manie l’ironie mordante lorsqu’ils’agit de se défendre : « Je ne sais pasjouer les demi-finales. Si, en Suède, onarrive à ce stade de la compétition, jerentreà lamaisonetonenvoieunautrecoach.» Attendu au tournant, le sélec-tionneurdesBleuesconnaît lesexigen-ces de victoire qui salueraient le déve-loppement impressionnant du foot-ball féminin français, même s’il tented’enleverun peude pressionà ses pro-tégées: «Onnousa faitunpeuvitepas-ser d’un statut de bon à rien à celui dechampiondumonde.»p

Dates

«Jemedéfiniscommeunpetitvendeurde rêves,qui sélectionneen faisant de sonmieuxpour êtreentraînant»

BrunoBinisélectionneurdes Bleues

Entraîneurquandmêmef o o t b a l l | BrunoBiniécritdespoèmes,des fablesetmêmedeschansons.Mais il est surtout le sélectionneur,aumodede

communicationcritiqué,de l’équipedeFrancefémininequidispute l’EuroenSuède,du10au28juillet,pourunpremiersacre

1954Naissance àOrléans.

1993Nommésélectionneurdes équipesde Francefémininesdesmoinsde 16 anset desmoins de 18 ans.

2007Succède à ElisabethLoisel à la tête de l’équipedesBleues.

2010Nommépour le prix FIFAd’entraîneurde l’équipefémininede l’année.

2011Demi-finalistede la Cou-pedumondeenAllemagne.

2012Quatrièmedes Jeuxolympiquesde Londres.

2013Dispute l’Euro fémininenSuède.

BrunoBini entouréd’Elodie Thomis (à gauche)

et de LouisaNécib,le 25 juin à Clairefontaine.

FRANCKFIFE/AFP

30123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013

Page 4: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

1994-19951994-19955 7355 735 transfertstransferts

1999-20001999-20008 531

2005-200615 952

2010-201118 307

402,8

1 704,6

1 952

3 002

Luis Figo (2000)61 millions

REALMADRID

Javier Pastore (2011)42 millions

PSG

Thiago Silva (2012)42 millions

PSG

Ricardo Kaka (2009)67,2 millions

REALMADRID

Radamel Falcao (2013)60 millions

ASMONACO

Zinédine Zidane (2001)75 millions

REALMADRID

James Rodriguez (2013)45 millions

ASMONACO

Zlatan Ibrahimovic (2009)70 millions

FC BARCELONE

Edinson Cavani (2013)64 millions*

PSG

Cristiano Ronaldo (2009)92,3 millions

REALMADRID

*En

cours

denég

ociation

Le top 5 des transferts dans le monde...En euros

... et en FranceEn euros

L’explosion dumarché depuis l’arrêt Bosman en 1995En volume, et enmillions d’euros

Dernièresaffairesavantfermeture

Acoupsdemillionsd’euros, lePSGet l’ASMonacoselivrentuneférocebataillepourrecruterlesmeilleursjoueursdelaplanète.

Maislesystèmedestransfertsestauborddel’implosion

f o o t b a l l

Laurent Telo

Philippe Piat est à la fois lesosie officiel du ténébreuxacteur américain Lee VanCleef et le coprésident duSyndicat international desfootballeurs (FIFPro). A71ans, il s’est persuadéqu’illui restait quelque chose à

nettoyer avant de passer la main et, commesoncousinhollywoodien, il estréputépournejamais abuser d’une accumulation superfluede précautions de langage. Ce qui donne: «Lesystèmedestransfertsdanslefootballvaexplo-ser car il est illégal. On est dans un système defous et il faut arrêter ça.» La révolution est enmarche. Philippe Piat ne promet rien moins

qu’undeuxièmebigbangaprèsceluide l’arrêtBosman qui a bouleversé le football mondialen 1995 en permettant la libre circulation desfootballeurs dans l’Union européenne (UE). Ilfautdirequ’il n’y aque l’élite du footballpournarguer avec autant de bling-bling la crisemondiale avec ces montagnes de cash quidégoulinent des portefeuilles des clubs lesplusargentés.

Cemalaiseducitoyenquidécouvreunnou-veautransfertauxsommesébouriffantesdans

son journal sportif préféréest devenuordinai-re. Cette opacité des montages financiers, cesrelents d’esclavagisme qui font ressembler lejoueur à une marchandise, et cette suspicionendémique sur l’ampleur des rétrocommis-sions, engendrés par les transferts, n’auraientrien à envier auxmarchés d’armes. En témoi-gnent les procès pour transferts illégaux del’OlympiquedeMarseille (OM) en 2006 et duParis-Saint-Germain (PSG) en 2012. Et ce murdel’argentquigrimpetoujoursplushaut.Cet-te semaine, lePSGpourrait sortir la carteGoldqatarie: 64millions d’euros ont été proposésaux Italiens de Naples pour enrôler l’atta-quanturuguayenEdinsonCavani,cequiconsti-tuerait le plus gros transfert de l’histoire de laLigue 1 (L1) et le sixième du football mondial.Ainsi, Paris coifferait sur le fil l’ASMonaco dunouveau président russe Dmitry Rybolovlev,qui a soigné son retour en L1 en déboursant60millions d’euros d’indemnités de transfert,enmai, pour s’attacher les services du Colom-bienRadamelFalcao.

Lemercatone se terminepas avant le 2sep-tembre, mais sur l’échelle de l’indécence, lerecord mondial devrait rester la propriété duRealMadridquiavaitdépensé93millionsd’eu-rosen2009pourchiperleLusitanienCristianoRonaldoàManchesterUnited. Et, sur lemêmecontinent, des clubs des pays de l’Est, grecs ouchypriotes, nepayentplus leurs joueurs, fautede liquidités. Le foot donne parfois l’impres-sion de jouer sur la tête. «Oui, mais quand untableau se vend 32millions d’euros, ça ne cho-que personne», sourit Stéphane Canard, agentde joueurs. Eternel débat. Pour donner uneidéegénéraledes sommesen jeu, il faut savoirque durant la seule saison 2010-2011 3mil-liards d’euros, contre 400000euros en 1995,ontétédépensés,et 18307transfertseffectuésdans le monde. L’indemnité de transfert quifait tant fantasmer n’est pas ancrée dans uneréalité scientifique forcément compréhensi-ble. Elle varie selon l’âge du joueur, ses quali-

tés, et est censée réparer le préjudice subi parleclubvendeur,en raisonde la ruptureantici-péedu contrat du joueur.

Cequiest limpide,enrevanche,c’est lachar-gesansprécédentquePhilippePiatadécidédeporter au système. «La FIFPro a décidé de lamise en place d’un groupe de travail, assisté dejuristespourétudier lesconditionsde fondetdeforme lui permettant de déposer une plaintedevant la Commission européenne contre l’ac-tuel système des transferts», écrit-il dans uncommuniqué du 19juin. La question philoso-phique de l’abolition des transferts et de soncorollaire idéaliste – que les joueurs aillent auboutde leur contrat, que l’indemnitéde trans-fert disparaisse à tout jamais – est un sujetfécond qui revient comme des sautes d’hu-meur.EnFrance, laministredessports,ValérieFourneyron, s’interroge touthautet la Fédéra-tionnationale des associationset syndicats desportifs, la FNASS, a publié un Livre blanc en2012 qui propose l’abolition…PhilippePiat estsûrdelui :«Onadavantagedebillesqu’à l’épo-quede l’affaireBosman!»

Les grandes batailles juridiques se gagnentsouventsurdespointsdedétail. L’angled’atta-que de M.Piat se concentre sur un point d’unrèglementédictéen2001,aprèsquelaCommis-sion européenne a exigé que la Fédérationinternationale de football (FIFA) modifie sondispositif afin que les joueurs puissent être«libres» comme des salariés lambda. A cetteoccasion, la grande famille du football avaitadopté leprincipede la«périodedestabilité»:un joueur demoins de 28 ans pouvait déciderde partir après trois ans de présence dans unclub.Concernantles joueursplusâgés, lapério-de protégée pour le club était de deux ans. Lacontrepartie de cet échange était que lesjoueurs pouvaient quitter leur club en payantles salaires restantdus.

Mais,«cepostulatdebasevalablepour toutsalarié, acté et voulu par la Commission euro-péenne en 2001, n’a quasiment jamais été

appliqué, assène Stéphane Burchkalter,conseiller juridique à la FIFPro. Il faut revoir lesystèmeet apporter aux règles plus d’équilibreentre les joueurs et les clubs. Aujourd’hui, lejoueurestencoremoinslibrequesouslerégimeBosman». Evidemment, Philippe Piat ne vapasse fairequedesamis. S’il déposesaplaintecommeprévu, il auraune arméede clubs faceà lui. Pour Philippe Diallo, représentant des

clubs au niveau européen, «cette période destabilité fait l’objet d’un consensus. PhilippePiat s’agite pour rien».

Seulement, c’est bien lemécanismedu sys-tèmedestransfertstelqu’ilfonctionneaujour-d’hui qui est à l’étude.Michel Platini, le prési-dent de l’Union européenne de football(UEFA),promoteurdufair-playfinancier–quiprécise qu’un club ne peut désormais dépen-ser l’argent qu’il n’a pas sous peine de sanc-tion–,assistedeloinmaisavecbienveillanceàla croisade de Philippe Piat, qu’il connaîtdepuisplus de trente ans.

Desoncôté, l’UEarendupublique,endébutd’année, une étude de 342 pages sur les trans-ferts, préalable à l’élaboration«d’unnouveaucadre réglementaire». Elaborée par desexperts indépendants, l’étudese fondesurundoubleprincipe: lesrèglesenmatièredetrans-ferts affectent l’équité des compétitions enaccentuant le déséquilibre compétitif entre

SPORT&FORME e n q u ê t e

«Le systèmedes transfertsva exploser car il est illégal.

Onest dansun systèmede fouset il faut arrêter ça »

Philippe PiatcoprésidentduSyndicat international des footballeurs

«Aujourd’hui, onabesoind’une régulation internationalecar il y ades joueurs qui partent

dans tous les sens»PhilippeDiallo

représentantdes clubs auniveau européen

4 0123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013

Page 5: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

L’ASMonaco a organiséle 8juillet une

conférencede pressepour présenter

ses nouvelles recrues.JérémyToulalan(à gauche) et EricAbidal (à droite)

entourentle directeur sportif,VadimVasilyev.

VALERYHACHE/AFP

L’ASMonacoadéboursé60millionsd’eurospour

recruter leColombienFalcao,ici sous lemaillotdesonancien

club, l’AtléticodeMadrid.GREGORIOLOPEZ/PRESSESPORTS

Le PSG s’apprête à dépenser64millionsd’euros pour

acquérir l’attaquant deNaples,l’UruguayenEdinsonCavani.Soit le plus gros transfertde l’histoire de la Ligue 1.

PHOTOVINCENZOPINTO/AFP

e n q u ê t e SPORT&FORME

les clubs – «L’évolution du marché des trans-ferts remet en cause la nécessaire incertitudedes résultats» – ainsi que la viabilité financiè-re du secteur, pas assez régulée.

Le rapport, plutôt alarmiste, prône unerefontedusystèmeavec,notamment,unpla-fonnement des indemnités de transfert etdes salaires. Il prévoit aussi de muscler cettesorte de « taxe Tobin» sur les transferts auprofit des clubs formateurs qui est aujour-d’hui de 5%. Les conclusionsdu rapport tom-bent à pic pour Philippe Piat, qui ne se lassepas de marteler que le football organise sonproprechaos:«Afinquelesclubspuissentréa-liser des plus-values sur la revente de leursjoueurs, ils lesprolongentenaugmentant leursalairepour leurfaireprendrede lavaleurarti-ficiellement dans la perspective d’un trans-ficiellement dans la perspective d’un trans-fert.Cequialimentelabullespéculative.Lesys-tème est en surchauffe.»

L’état des lieux n’est en effet pas relui-sant. Les 733 clubs européens cumulentune dette estimée à 15milliards d’eu-ros. Lamasse salariale représente enmoyenne70%duchiffre d’affairesdes clubs. Les seules pertes pour2011 s’élèvent à 1,7milliard d’eu-ros. Les fins demois sont diffici-les : l’Olympique lyonnais metla pression sur son attaquant,l’international français Bafétim-bi Gomis, pour qu’il aille se fai-re payer son gros salaireailleursmalgrésondésirderes-ter. En Ligue 2, LeMans etSedan payent leurs joueursavec du retard, Malaga,Valence et les GlasgowRangers sont au bordde la faillite.

Dans le mêmetemps, 28% desindemnités detransfert et dessalaires sortentdu circuit pourêtre reversées àdes intermédiai-res, dont lesagents sportifs,montrés dudoigt. «Noussommes desboucs émissai-resunpeufaci-les, plaide Sté-

phaneCanard.Certes, àunmomentdonné,desclubsontpayédesjoueurstropchermaisonn’ajamais mis le couteau sous la gorge des diri-geants. Le système se régule tout seul. » UnconstatqueréfuteJean-BaptisteAlliot, l’undesrédacteurs du rapport européen: «Le footballest à un moment charnière. Théoriquement,l’abolitiondestransfertsn’estnipossiblenisou-haitable car ce serait d’autant plus la jungle.Une régulation s’impose. Cependant, le busi-nessmodel actuel des clubs européens amon-tréses limites. Il yaurgenceàagirpouramélio-rer le systèmeet éviterune crise systémique.»

Philippe Diallo, le représentant des clubs,plutôt favorable au statu quo réglementaire,necroitpasàlabullemêmesi«certainsindica-teurs sont à l’orange et que des éléments de

régulation et de transparen-régulation et de transparen-ce doivent être injec-

tés. Mais il n’y arien de dramati-que. Il y a uneréflexiongloba-le sur ces thè-mes portéepar tous lesacteurs, et lefair-playfinan-cier commenceàfairesespreu-ves. Aujour-d’hui, on a

besoind’unerégula-

tion interna-tionale car il y a

desjoueursquipar-tent dans tous lessensetonobservel’ar-rivée de nouveauxacteurs sur le mar-ché.Dansdixans,for-cément, le systèmene sera plus lemême.» La Chine etles Etats-Unis arri-vent en force etpèseront d’unpoids éléphantes-que sur le footballmondial. Rendez-vous dans dix anspour un nouveaubig bang?p

Uneréglementationtrèslibérale

L es patronsdu football profes-sionnel ont souvent innové enmatièrede droit du travail,

mais pas toujoursguidés par lescanonsvertueuxde la justice sociale.En 1945, le football français instaurele contrat de travail qui lie le joueur àson club jusqu’à 35ans, autant direun«contrat à vie».

En 1969, aprèsune rébelliondesjoueurs, est instauré le contrat àtemps. Il permet au footballeurdequitter son clubmême sans l’assenti-mentde sonprésident.Unpremierprogrès significatif.Décembre1972,c’est leMai 68des footballeurs. Enréactionaux clubs qui veulent restau-rer le contrat à vie, les joueurs semet-tent en grève et rédigent la charte dufootball professionnel, qui régit enco-re aujourd’hui les relationsentre sala-riés et employeurs.

Puis Jean-MarcBosmanentre enscène et le footballmondial changedevisage. Le clubde cemodestejoueurbelge, le RFC Liège, refusede lelaisserpartir pourDunkerque. Il dépo-se plainte devant la Cour de justicedes communautés européennes, quilui donne raison le 15décembre 1995endéclarant contraire à la législationeuropéenne l’existenced’unquotapermettant seulementà un clubdecompterdans ses rangs trois joueursétrangers ressortissantsde l’UE.

Les frontières du football euro-péen explosent, tout commeles sommes liées aux trans-

ferts. Le tout-libéralrégit désormais lestransactions entreclubs. En 1999,l’UE transmetun certain

nombre degriefs à la

Fédération internationale de foot-ball association (FIFA) qui est appe-lée à changer ses règlements sansmettre trop en exergue la spécificitésportive: un footballeur est un sala-rié commeun autre, et il doit pou-voir rompre son contratmoyennantune indemnité à verser. La FIFA faitla sourde oreille pendant plusieursmois avant qu’un ultimatumnel’oblige à trouver un nouveaumodede fonctionnement «eurocompati-ble».

Enmars2001, au termededeuxansd’âpresnégociations, ungentle-man’s agreement est signé entre lesdifférents acteurs (clubs, ligues,joueurs,UE). Plusieurs objectifs sontgravésdans lemarbre:mettre fin auxindemnitésde transfert exorbitantes,assurerunminimumde stabilitécontractuelle, créer unmécanismed’indemnitésde formationet déve-lopperune solidarité financière entreles clubs afin depromouvoirunmeilleur équilibre compétitif au seindes compétitions.

Fair-play financierCommeprévupar l’UE, unbilan de

l’accorddevait être dressédix ansplus tard. C’est l’objet du rapport ren-dupublic endébut d’année, dont laconclusionest cinglante: l’accordde2001n’apas permis de réguler suffi-samment lemarché trop libéral destransferts; le fair-play financier impo-sé par l’UEFA est nécessairemais passuffisant.

Parmi les points négociés en 2001,certains font encore débat, comme lafameusepériodede stabilité. Lesjoueurs estimentque leur libre circu-lationest freinéeà causede la fixa-tion, par les clubs, d’indemnitésdedépartprohibitives. Aujourd’hui, despressions s’exercent sur la FIFApourqu’elle amende sa législation sur lestransferts.p

L.T.

50123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013

Page 6: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

g r a i n e d e c h a m p i o np r i x « l e m o n d e » - f a i s - n o u s r ê v e r

AdrienPécout

PourCédric Joly, 18ans, tou-tes ces soiréespasséesdevantdesbouquinsdedroit constitutionnel,d’éco-

nomieoude relations internationa-les aurontdoncporté leurs fruits.Ledoublechampiondumondejunior2012decanoë– en individueletparéquipes–vientdepasseravec succèsses examensdepremiè-reannéeàSciencesPoRennes.UnGraalmérité.«En2012-2013, j’avaisprévud’amélioreraumaximummaconditionphysiqueencanoë,expli-que le jeune pagayeur, mais, sou-vent, je devaisappelermonentraî-neurpourannulerdes entraîne-ments le jourmêmeàcausedemesétudes.»Ses séancesauPôle Francedecanoë-kayak,baséàCesson-Sévi-gné (Ille-et-Vilaine), ontdonc fluc-tuédusimple (5heures) auquadru-ple (20heures), selon les semaines.

Qu’importe ce déficit de prépa-ration, à bordde soncanoëmono-place, leBretons’apprêteàenchaî-ner les slalomsdurant l’été.Alorsque les championnatsdeFrancejuniors s’achèventdimanche14juillet, il disputera,dans lamêmecatégoried’âge, les championnatsdumondeenSlovaquiedu 16au21juillet. Puis ceuxd’Europe,àBourg-Saint-Maurice (Savoie), du30juillet au4août.«Commelaplu-partdemesanciensconcurrentsévo-luentdésormaisavec lesmoinsde23ans, j’aurai cette fois le statutdefavori», concède le sportif, toujourslicenciéauclubduPaysdeBrocé-liande,enBretagne.

La relève de l’idole EstanguetCédric Joly souhaiterait conti-

nuer la saisonprochaineà jonglerentreses étudeset le sportdehautniveau: «Pourmadeuxièmeannéedescolaritéà SciencesPo, je vaissignerune conventionavec l’établissementpourpouvoir l’effec-tuer endeuxansau lieud’un, avecdeshorairesaménagés.»Ceseraitplusquesouhaitablepourespérer sequalifieraux JO2016deRioet envisagerde succéder,qui sait, à son«modèle», TonyEstanguet.Cédric Joly se souvientdesa rencontreavec le triplemédailléd’orolympique (2000,2004, 2012): «Commeilconnaîtbienmonentraîneur, cetteannée, j’ai eu la chancedemangerchez luià Pau.C’est en le regardant en2004que j’ai euenvie, à9ans, depratiquer le canoë.Maintenantqu’il apris saretraite, lahiérarchienationaleencanoë resteàdéterminer…»

Le canoëresteundomaineoù il paraît, encoredenos jours,difficiledegagner correctementsavie.«Estanguetavait dessponsors,des primesolympiques.Moi,mêmesi j’ai vraimentcetobjectifdes JO, jemeverraisbien travaillerplus tarddansuneorganisationinternationaleou,au contraire,plutôtà l’échellelocale. Probablementdans le secteurpublic, en tout cas.»Au-delàdeRio2016,uneautre compétitiondoit sûrementdéjàdonnerdes idéesàCédric Joly: les championnatsdumondeseniors2017, qui auront lieuenFrance. PlusprécisémentàPau,«oùs’en-traînentmaintenant tous lesmeilleursducanoë-kayakfran-çais», sous l’impulsionde l’incontournableTonyEstanguet.p

Cédric Jolyslalomeavecsuccèsentrelecanoëet lesétudesAvantd’entrer endeuxièmeannéeàSciencesPo, le canoéistedéfend, en juillet,sontitredechampiondumonde junior

AnthonyHernandez

Montélimar, envoyé spécial

LapelousedustadeTropenasdeMontélimar, dans la Drôme,est envahie par une armée dejeunesfootballeurs.Agésde6à9 ans, ils bravent la pluie et lefroid. En ce samedi de juin,

l’Unionmontiliennesportive (UMSMonté-limar football) organise un grand tournoirégional. L’occasion unique pour ce clubfondé en 1924 de faire passer desmessageset d’appuyer une action originale dans ledomainede l’éducationpar le sport.

Depuis cinq ans, le club historique de lacité du nougat s’est rétabli d’une situationdélicate.«Nousavionsundéficit d’image. Lenombre de licenciés était en chute, expliquePatrick Gillet, coprésident avec ChristianRémy. Notre idée a été de remonter le clubparunevraiepolitiquedeformation.»Désor-mais, l’UMS compte 460 licenciés, soit 20%d’augmentation sur ce dernier quinquen-nat. Auxprémices du renouveaudu club, lacréationd’unesectiondesportadapté,priseen charge par une éducatrice spécialisée.L’action innovante, qui apermisd’accueillirjusqu’à sept ou huit enfants souffrant d’unhandicap, ouvre les portes de la Fondationdu football, association financée notam-mentpar laFédérationfrançaisedefootball.

Dès lors, les dirigeantsmontiliensdébor-dent d’initiatives positives dans des domai-nes tels que la formation, l’éducation, lacitoyennetéoulasanté.Lacréationd’uncar-net de santé par Christian Rémy illustre cevolontarisme. «On s’est rendu compte queles joueurs de l’équipe première avaient unemauvaise hygiène de vie, que cela soit auniveaudusommeil, de la récupérationoudela diététique, raconte l’ancien préparateurphysique. Il nous a semblé évident de nousoccuper des plus petits car il est difficile dechanger leshabitudesdes adultes.»

Deux bilans de santé sont organisésannuellementet permettent le cas échéantaux footballeursdebénéficierde soinsper-sonnalisés. Différents praticiens du secteurde la santé assurent ce suivi. Olivier Faure,kinésithérapeute, participe au dispositif :«L’approche par le sport favorise une bonneprise en charge. On s’appuie sur la notion deperformancepouraméliorerl’hygiènedevie.Certainsjeunesontvuundentistepourlapre-mière fois. Cela débouche parfois sur desdémarches de soins». La dentiste Stépha-

nie Clap évoque son implication dans cet-teaction:«J’aiunrôledeconseil etdedétec-tion. Cela permet d’informer les parents etd’orienter lesenfantsversunepriseenchar-ge par leur praticien habituel.»

Petitebruned’unequarantained’années,LaëtitiaThomainreconnaîtlabonneinfluen-ce de l’instauration du carnet de santé surson fils de 13 ans, Alexis. «Il a appris àman-ger des sucres lents avant unmatch, à éviterles produits laitiers et à accorder une placeimportanteau sommeil. Alexis a tendance àprendre du poids. Maintenant, il fait atten-tionet se régule seul», se félicite-t-elle.

Le travail des éducateurs profite égale-mentdecedispositif.«Onattirenotreatten-tion sur des problèmes récurrents qui peu-vent toucher les enfants, que cela soit en rap-portaveclatonicité,lamotricitéoulesquelet-te, indique Guy Bonnet, titulaire d’un bre-vet d’Etat depuis 1976. Cela permet d’adap-ter notre action, de suivre les jeunes et demieux les comprendre.»

Dansunlocal situéendessousde latribu-ne, les 64 équipes engagées défilent tour àtouraufilde la journée.Sur lesmurs,quatreposters éducatifs reprennent des règles surle sport ou la citoyenneté: «Après l’effort, jeprendsunedouche,nitropchaudenitroplon-gue», ou encore: «Je laisse toujours propresles endroitsque je fréquente.»

En milieu d’après-midi, ce sont lesapprentis footballeurs de l’équipe d’Ancô-ne (Drôme)quiparticipentà cettesensibili-sation. Les enfants lisent à voixhaute, sousla houlette de Bastien Pharaon, un jeunesenior de l’équipe première: «Vous n’avezpas mangé ce matin avant de faire dusport?»,«Vousvousêtescouchétôt?» Inter-rogé sur les arbitres,un jeunegarçonédicteune judicieuse sentence: «L’arbitre, c’est lepatron. Il ne faut pas le discuter». Quelquesminutes plus tard, Adrien, 13 ans, licencié àl’UMS, vientd’arbitrer sa deuxième rencon-tre de la journée. «C’est la première fois quej’arbitre. C’est stressant. Certains parentscrient. Sur le terrain, je proteste parfoisquand je joue. Je vois que ce n’est pas facile»,raconte-t-il. Cercle vertueux, ces multiplesactions améliorent l’image du club et l’en-couragent donc à les pérenniser. «Pour lessubventions, confirme Christian Rémy, lesélussontplussensiblesà lapolitiqueéducati-veparlesportqu’auxrésultatsdel’équipepre-mière.»p

Cette association concourt au prix«LeMonde» - Fais-nous rêver, qui viseà récompenser un projet d’éducationpar le sport. Pour en savoir plus : Apels.org.

SPORT&FORME a v i s a u x a m a t e u r s

AMontélimar, footetsantéfontbonneéquipeLesdirigeantsduclubdelavilleontmisenplaceuncarnetdesanté

quipermetauxjeunesd’améliorerleurhygiènedevie

«Ons’appuie sur lanotiondeperformance

pouraméliorerl’hygiènedevie.

Certains jeunes ont vuundentiste pourlapremière fois »

Olivier Faurekinésithérapeute

EN

RHÔNE-ALPES,

LESPORTPOURTOUS

ETPARTOUT !

250 000 BÉNÉVOLES SOUTENUS

TOUTES LES

ACTIVITÉS DE PLEINE NATURE

PLUS DE 1000

SPORTIFS DE HAUT NIVEAUACCOMPAGNÉS

17 000 CLUBS ET ASSOCIATIONS

3 MILLIONS DE PRATIQUANTS

1,5 MILLION DE LICENCIÉS

100 COMPÉTITIONS

INTERNATIONALESPAR AN

300 000 LYCÉENS ACCOMPAGNÉS

PARTENAIRE DE L’AGENCE POURL’ÉDUCATION PAR LE SPORT

www.sport.rhonealpes.fr

Le 8 juin, dans un localdu stade TropenasdeMontélimar.

PATRICETERRAZPOUR«LEMONDE»

6 0123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013

Page 7: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

P R A T I Q U E

l ’ é q u i p em en tLe cardiofréquencemètreA l’entraînementcommeencompétition, le cardiovousdonnevosbattementscardiaquesinstantanémentetdemanière trèsfiable. Lesmodèles lesplusperfectionnésajoutentbeaucoupd’autres fonctions. LePolarRC3GPSTourdeFrancevouspermetparexemplede suivreendirectvotrevitesseetvotredistance, àl’aideduGPS intégré, et deretrouver facilementvotreparcourssur Internetaprèsl’exercice.Toutesvosdonnéessontainsi sauvegardées.La fonctionTrainingBenefitvousdonneaussiuneappréciationimmédiateaprès

votre séance.En fonctiondel’intensitéde l’entraînement, c’estparfoisencourageant.Dans tousles cas, ça stimuleetdonneenvied’en faireplus laprochaine fois.Renseignements:www.rc3gps.com

Les lunettesC’estparfoisà l’accessoirequ’onreconnaît le champion.Lorsd’unelongueascensioncommecelledumontVentoux, le tempschangeetla luminosité aussi. Pournepasfragiliser lavue, leportde lunettesestdoncvivementconseillé. LeslunettesOakley sont spécialementétudiéespourélargir le champdevisiond’uncycliste lorsque sa tête

estpenchéevers lebas. Lesbranchesdroites sontquantà elles conçuespourtenir sous le casque.Côtéfrime, l’emblèmeduTourde Francea été gravéaulaser au coindes verres.

ModèleRadarlockXLStraight Stem(collection«TourdeFrance»: 249¤).fr.oakley.com

Le casqueIl n’est pasobligatoire,mais ilest indispensable!Une fois arrivé ausommet, il faut bienredescendre, et la vitessepeut atteindre 70km/h! Lecasque doit couvrir l’ensemble dela tête et ne pas gêner lesmouvements au niveau del’attache (à partir de 35¤).

Les barres de céréalesElles vous éviteront les pertesd’énergie liéesauxcoupsdefringaledans lamontée. Certainesbarres de céréales sont à

consommeravant l’épreuve,

d’autrespendantpourprovoquerun

coupde fouet.

La cassetteet les pignons

Le choixdudéveloppementestprimordial avant des’attaquer à un col horscatégorie comme lemontVentoux. Pourgrimper«tranquillement», onrecommandeunecassette de 11-28 à l’arrière(Shimano, à partir de 40 ¤).

Pour ne pas connaître lamêmemésaventure que l’auteur del’article, pensez à tester toutesvos vitesses avant departir et àvérifier la tensionde la chaîne.

www.shimano-france.com

S’attaquerau «Géant de Provence»Il existe trois itinérairesd’ascensionpossiblesdumontVentoux: parMalaucène(versantnord; 21km; 1570mdedénivelé), par Sault (versant est ;

26km; 1220mdedénivelé) et par Bédoin

(versant sud,21,6km, 1610mdedénivelé). Cettetroisièmeascension, qui seraempruntée par lescoureurs

dimanche 14juillet,est évidemment la

plusmythique. Le

record de lamontée est détenupar l’Espagnol IbanMayo, en2004: 55minutes et 51 secondes.Si vous êtes tenté de le battre, ilest possible de louer des vélos aupied de la côte : Bédoin location,www.bedoin-location.fr,Tél. : 04-90-65-94-53.

à m o i d e j o u e r SPORT&FORME

Pierre Lepidi

Mont Ventoux (Vaucluse), envoyé spécial

Sur la route départementale quimène au village de Bédoin, dans leVaucluse,le«Géant»surgitbrutale-mentaudétourd’unvirage.Avecsamasseimposanteetcettecouronneblanche qui orne son sommet, il

semble régner sur toute la Provence, ses plainesetsesvallées.L’énormeblocsombrequisedécou-pe dans le ciel azur lui donne un air sévère etinquiétant. Et plus on s’approche de lui, plus lemont Ventoux vous rabaisse, vous écrase. Pre-mière leçond’humilité.

Grimpé par les coureurs du Tour de Francedimanche 14juillet, lors de la 15eétape, le montVentoux pourrait servir cette année de juge depaixdecette100eédition.Avantd’arriveraupiedducol, classéhors catégorie, lepelotonauradéjàparcouru 221kilomètres à travers le Rhône, laDrôme puis le Vaucluse. Longue de 21,6km–avec une déclivité de 1610mètres et un pour-centagedépassantles10%surcertainesportions

–, son ascension estmythique. Les bras levés auciel, tous lesgrimpeursduToursontentrésdanslalégendeàsonsommet:CharlyGaul(1958),Ray-mond Poulidor (1965), Eddy Merckx (1970),Marco Pantani (2000) ou encore Richard Viren-que (2002). Ce n’est pas «à l’insu de mon pleingré»quej’aidécidéd’affronterle«GéantdePro-vence». J’aiaccepté,pargoûtdudéfi.Mêmesiselancer à l’assaut de la montagne sacrée – quel-ques jours après avoir couru un marathon etsans être monté depuis une dizaine d’annéessurunvélodecourse,d’appartementouunVéli-b’– pourrait releverd’une légère inconscience.

Surlalignededépart,tracéesymboliquementsur la route, quelques hectomètres avant la sor-tie de Bédoin, je me sens tout petit, commeoppressé par lemonstreminéral. Ici commencel’ascension du mont Chauve, ici commence lecauchemar que tout le monde m’a promis. Lepied sur la ligne, je tente en vain d’apercevoir lesommet. Le massif me toise, me défie. A pleinspoumons, jerespire l’airfraisdumatin.Moncar-diofréquencemètre indique déjà 80 pulsationsparminute, soit unevingtainedebattementsdeplus qu’au repos. Face à la montagne, que j’aidévaléedanslanuitàlalueurd’unelampefronta-

le, je n’en mène pas lar-ge. Un silence lourd règne aumilieudupeloton,formé par quelques confrères venus de France,mais aussi d’Espagne et d’Italie. Ce silence, c’estcelui qui précède les grandes batailles. Car per-sonnen’ignorequ’ilvafalloirluttercontrelapen-teet contresoi-mêmependantplusieursheures.Seul un bellâtre italien aux lunettes profiléessemble sûr de lui et de ses mollets sculptés aucouteau.

Lalangueentrelesdents, leGénoiss’élanceentrombe et le peloton se forme dans son sillage.AprèsBédoin, la ligneestdroiteet lapenterelati-vement douce. La fameuse D974 sillonned’abordàtraversdesvergers,quelquesvignes.Lepaysage est bucolique et, dans mes écouteurs,une salsa cubaine rythme mes premiers coupsdepédale. Tout en s’élevantprogressivement, leparcours traverse ensuite quelqueshameaux. Jel’ignoreencoremaisjesuisaupurgatoire.Car,aubout de cinq kilomètres, juste après le hameaude Saint-Estève, la route dessine un franc lacetqui part vers la gauche. Au sein des pelotons decyclotouristeset des coureursprofessionnels, cevirage a hérité d’un surnom: la «porte de l’en-fer».Mesmollets picotent etmes cuisses chauf-

fent.Jegrimacemaisj’avance,certesàunrythmede sénateur. «Chi va piano va sano e chi va sanovalontano!»(«quivalentementvaentoutesécu-ritéetquivaentoutesécuritévaloin»),auraitditle Transalpin enme voyant, si toutefois il avaitdaignéresterdanslesparagesaulieudefiler loindevant. J’entreàprésentdans ladeuxièmepartiede l’ascension qui est la plus coriace: la forêt. Lecardiofréquencemètre indique 135 pulsationsparminute. Je gèremonsouffle.

Mais la pente se corse, flirte par instants avecles 10%de déclivité. Soudain, un virage se dessi-ne,semblableàunerampedelancement.L’épin-gle à cheveuxpart à 180 degrés vers la droite, etdans une direction qui me semble s’approcherdangereusement de la verticale. D’un coup deguidon, je vais chercherquelquesmètresdeplatàl’extérieurdelacourbe.Tantpis!Ayantjusque-là décidé de préserver le dernier pignondemondérailleur pour me soulager dans les momentstrop douloureux, j’enclenchemadernière vites-se comme un ultime joker, un dernier espoiravantde reculer.Maisaprès trois coupsdepéda-le,lachaînesautesurlepignoninférieur.Jereten-te, m’énerve, hurle devant une rangée d’arbresmaislachaîneretombe,systématiquement.Unebrève analyse me fait comprendre que cettesatanée chaîne est trop tendue. Seul, perdu au

milieu de l’enfer, je résiste et m’accroche à lapente. Depuis déjà plusieurs minutes, la salsan’agit plus. J’enoublie le rythmeet les souvenirsd’une nuit caliente, près deLaHavane. Dansmatête, il n’y a plus quedes idées sombres. Je ralen-tis, craque et pose un pied à terre. Le GPS demamontre indique10,2km.

Jemetraîne,pousselevélosurquelqueshecto-mètres, et remonte en selle. Mais il n’y a pas dereplat, pas de répit, et le dérailleur saute tou-jours.Unecentainedemètresplusloin,uneorga-nisatrice arrête sonvéhicule àmahauteur. Je luiexplique mes déboires et elle propose de medéposer au chalet Reynard, à environ 5 kilomè-tresdelà.Ilyauntrainàprendredansquatreheu-res àAvignonet, lamort dans l’âme, j’acceptedemonterdanslefourgonbalai,enrangeantlevéloà l’arrièreduvéhicule.Secondeleçond’humilité.LechaletReynard,seulehabitationsituéesurtou-te l’ascension, est situé précisément à1440mètres d’altitude et à 6kmde l’arrivée. Je

medétendslesmuscles,età l’instantprécisoù j’entameunebarrede céréales sur le

bord de la route, notre frimeurgénois passe, seul en tête et tou-jours la mèche au vent. «ForzaItalia!», lance-t-il avecun sou-rire…

J’attends un peu avantd’enfourcher ma monture,bien décidé à rejoindre lesommet:sansposerlepiedàterre et en faisant abstrac-tion du dérailleur défec-tueux. La pause d’une dizaine

deminutes au chalet Reynard aun effet salutaire. Je repars avec

l’impressiond’avoirdesailes.Ladernièrepartieduparcourssefait

dans un univers exclusivementminéral.Il n’y apas unarbre, pasunepoussed’herbe.

A partir du bien nommé col des Tempêtes, unvent léger se lève. Le ciel est lugubre, la tempéra-tureachutéd’unedizainededegrésetuneépais-se couchedeneige -qui ne risquepas de gêner lepelotondu Tour dimanche- recouvre les abordsde la route.

Estimant, à tort, que des cale-pieds seraientsuperflus, j’appuiedetoutesmesforcessurmesjambes. Mes chaussures de tennis s’écrasent àchaque coup de pédale. Concentré à l’extrême,hypnotisé par l’avancée demon pneu avant, jenevoismêmepas la stèle érigée enmémoiredeTom Simpson, mort à 1,5 km du sommet enplein Tour 1967, victime du cocktail chaleur-amphétamines. Mes cuisses sont en feu, monsouffle devient court. Le cardiofréquencemètreindique 168battements par minute quand, aumilieu d’un virage, je zigzague comme si j’étaisivre. «Vai dirittu, chi Diu t’aghjutera!»(«mar-chedroitetDieut’aidera»),medis-je,enm’inter-rogeant sur le fait que je me parle toujours encorsequand je veuxmemotiver.A chaquevira-ge en succède un autre. La fin est interminable.Mais je ne flanchepas.

Debout sur les pédales, j’attaque enfin le der-niervirageenpuisanttoutel’énergiequejepeuxencore trouver. L’observatoire est là, justedevant. Je franchis l’arrivée en serrant un poingrageur, mais avec un sentiment partagé : j’aigrimpé la troisième partie d’une traite, mais ladeuxièmeenpointillé.Le«Géant»m’avaincu.Jelui réclameunerevanche.p

Hypnotisépar l’avancée

demonpneuavant, jenevoismêmepas la stèle

érigée enmémoire deTomSimpson,mort à 1,5kmdusommet enpleinTour 1967, victimedu cocktail chaleuret amphétamines

HorscatégorieNotrereporters’estattaquéàune légendeduTourdeFrance : lemontVentoux.

Ilyaéprouvé ledurmétierdecoureurcycliste

JEAN-MANUEL DUVIVIER

70123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013

Page 8: 4..5'6 (* -022, - WordPress.com · 2013-07-13 · =b VDbPO SgP VUV SYMP Yb SQUa^Y SUY^O^RMb cb 0B

Propos recueillis parAnthonyHernandez

Teddy Tamgho est deretour, après vingt-deuxmois d’absence. Motifs :une fracture de la cheville,qui l’aprivédes Jeuxolym-piques de Londres, où il

aurait visé l’or. Et une suspension de sixmois pour une altercation en 2011. Assa-gi, le triple sauteurde 24ans espère réus-sir ses championnats de France, du 12 au14juillet, et retrouver les sommetsmon-diauxenaoûtàMoscou.

Aprèsvingt-deuxmoisd’absence,vousavezretrouvé l’équipedeFrance lorsdelaCouped’EuropedisputéeauRoyau-me-Unifin juin…

Ma dernière sélection remontait auxchampionnats d’Europe en salle de Ber-cy, en2011, oùcela s’étaitplutôtbienpas-sé pour moi [titre et record du mondeavec 17,92m]. J’ai repris ma place aprèsplusdevingtmoisdegalèreetàquelquessemaines des Mondiaux de Moscou.Avec17,43m,jesuisle3eperformeurmon-dialde la saison.

Quevousmanque-t-il encorepourretrouvervotremeilleurniveau?

Jeprogressepasàpas.Jedoisencorefai-redesréglagesetallerchercherdessensa-tions.Macoursed’élandoitaussiêtretra-vaillée. Lors du championnat d’Europe[le23juin,àGateshead,auRoyaume-Uni],je n’aimorduaucun saut [contrairementaumeeting de Birmingham, où il amor-du cinq essais sur six, le 30juin]. Patience,réglageetsensationsontlestroismaîtres-motsqui vontme faire avancer.

Lablessurevousa-t-elle conduitàmodifiervotremanièrede sauter?

Lorsque je suis revenu à l’entraîne-ment, j’ai pu, commeavant, sauter piedsnus.Quandtuas troisvisdans la chevilleet que tu arrives à faire cela, c’est que tun’aspasdecrainte.J’aieulefeuvertmédi-caletjesuisà l’écoutedemessensations.Parfois, il faut suivre son instinct et nepas jouer au savant.

Quel sera votre objectif auxMon-diauxdeMoscou?

Jenemeprojettepas jusqu’àMoscou.J’ai réussi lesminima lorsdumeetingde

Besançon [17,30m, le 15 juin]. Mainte-nant, il faut assurer ma place lors deschampionnats de France. Si trois mecsfontplusde17,47m,jepeuxpasseràcôté.J’ensauraiplusaprès. Jereviensdeloinetjen’ai pas le tempsdemedisperser.

La concurrencemondiale sembledense, notamment avec les Cubains…

Les Cubains ont toujours eu de grossauteurs.Le jeunePedroPichardoasauté17,69màLaHavane,début juin. Il abattule recordespoirde soncompatrioteYoel-bi Quesada. Malgré cela, on ne peut pasprévoir qui sera au rendez-vous. Je mesuis fait tellement de scénarios dans lepassé. Enmars, lors de l’Euro en salle, jepensais que ça allait se jouer autour des17,20m,et l’ItalienDanieleGrecoagagnéavec17,70m!LorsdesJO2012, jecroyaisàunevictoireàplusde18mètres,et l’Amé-ricain Christian Taylor est sacré avec17,81m…Toutestpossible,maiscequiestcertain,c’estqu’ilspeuventtousêtre là. Jeveuxtout fairepourgagner.

La discipline du triple saut bénéficied’une vraie vitalité en France. Peut-on parler d’une école française?

Il n’yapasd’écoleparticulière. Je croisque les bons résultats proviennent del’émulation. Le triple saut français estredoutable depuis des décennies. Dansles années 1970, Bernard Lamitié étaitparmi les meilleurs mondiaux. Ensuite,lesSergeHélan,PierreCamaraetGeorgesSainte-Rose ont sauté à plus de 17,50m.Puis,notregénérationestarrivée.Pour lemoment, je suis sur ledevantde lascène.Je n’appréhendepas la concurrenced’unpointdevuestrictementfrançais,mêmesi je suisattentifà laprogressiond’untri-ple sauteur comme Yoann Rapinier quipeutaller encoreplus loin.

Le Cubain IvanPedroso, championolympique en 2000de saut en lon-gueur, vous entraîne depuis la fin2010. Où en est votre collaboration?

Il est trèssouventavecmoi. Je l’ai lais-sé se ressourcer en Espagne lorsque j’airéussi les minima. On bosse ensemble,onfait les stagesensemble. Il a connuluiaussi des moments durs dans sa carriè-re. Il a appris à les gérer. Durantma lon-gue période d’indisponibilité, il m’ainculqué cela. Il me convient parfaite-ment, il sait m’écouter et je sais l’écou-ter.Nous formonsunduodequel aucun

neprendledessussurl’autre.Onnes’im-poserien,on fonctionnesurunprincipede juxtaposition.

Onvous sent très impliqué dansvotre entraînement…

Dès que j’ai commencé à prendreconsciencedemes qualités, lors demonentrée à l’Insep [Institut national dusport,del’expertiseetde laperformance],j’ai voulu connaître les différentesmanièresdesauter.Connaître lamienneest encore plus essentiel. J’ai besoin desavoir pourquoi onme dit de faire telleou telle chose à l’entraînement. Je suisincapabled’exécuterbêtementlesconsi-gnes. C’est doncune chancede travailleravecunchampioncommePedroso,qua-druple champion du monde et cham-pionolympique.

Vouspassez des heures à étudier lessauts des autres en vidéo. Pourquoi?

Il y a des choses intéressantes cheztoutlemonde.Mêmeunathlètequisau-te moins loin que moi peut m’appren-dre quelque chose. Parfois, lors deschampionnats de France ou mêmedépartementaux,tuvasapprendred’unathlète, tedirequetupeuxteservird’unélément qu’il effectue parfaitement. Ilfaut ne laisser échapper aucun détail.C’est la quêtedugeste parfait.Même s’ilsemble irréalisable, il faut s’en appro-cher le plus possible.

Fin 2011, vous avez été suspenduaprès une altercation avec une athlè-te. Vous avez également connudesdémêlés avec la justice pour coups etblessures. Tout cela est-il définitive-ment derrière vous?

Plustuesconnu,moinstuas ledroitàl’erreur. Il faut faire avec et l’accepter.Lesproblèmessontderrièremoi. J’aime-rais que l’on se rende compte que j’airéfléchiettiré lesenseignementsdemeserreurs.C’est lavie, et cespériodesnéga-tiveste forgent lecaractèreet temettentduplombdans la tête.

Votre image auprès du grand publicet de la presse n’est-elle pas parfoisen décalage avec votre perfectionnis-me et votre implicationdans votrediscipline?

Mon image est nuancée. Il est vraique j’entends unpeu de tout et que celaneme représente pas forcément. Ce qui

est sûr, c’est que j’ai enviede sauter loin.Jenesuispasunestar, justeunsportif.Sile statut d’un sportif de haut niveauimposecertainescontraintes, lapremiè-re chose est de faire des performances.Mondésir le plus vif est que l’onme res-pecte en tant que sportif.

Très jeune, vous avez émis l’envie debattre le record dumonde de Jona-than Edwards (18,29m), qui date de1995. Vous y croyez encore?

Avant, j’exposaismesambitionsplusdirectement.Mais, déjà à l’époque, je nevisais pas ce record dans l’immédiat.C’est avec l’expérience, au fil dema car-rière, que j’y arriverai, si j’y arrive. Dansl’absolu, je veux le faire. Sur 100mètres,Usain Bolt est arrivé et a battu AsafaPowell. Désormais, Yohan Blake espèredominer Bolt. C’est l’ordre des choses.Comment être champion du monde situ te concentres sur la 8eplace? A l’écoleou dans le sport, l’effort fourni dépendde ton objectif. Un mec qui veut unemention très bien va s’investir d’autantplusdans ses bouquins.

Vous êtes titulaire d’un diplômeuni-versitaire en techniques de commer-cialisation. Vous pensez déjà à votrereconversion?

J’aipoursuivimesétudescarjenevou-lais pas galérer lors dema reconversion.Et c’est important d’avoir un bagageintellectueletundiplôme.Maisjenepen-se pas à l’après-carrière. Jeme concentreaumaximumsur le sport. Je ne suis pasné avec une cuillère en argent dans labouche. Je ne travaille pas que pourmoimais aussi pour ma famille et monentourage.Grâceàcetteforce, je travailledeux fois plus et tant que je pourrai sau-ter loin, je continuerai.

FinalisteàLondresen triplesaut, votrecompatrioteBenjaminCompaoréarefuséuneoffreà labaissed’Adidas.Est-ildeplusenplusdurd’êtreathlète?

Le business est le business. Nous nesommes pas forcément jugés à notrejuste valeur. Les équipementiers n’ontpas lemêmebudget qu’avant. Si tu refu-sesdeprendreunesomme, tuassumes…Avant de signer chez Adidas, j’étais restéun an et demi sans contrat. Quand tuconnais la situation difficile du marchédu sponsoring, tu préfères prendre5eurosque riendu tout.p

SPORT&FORME e n t r e t i e n

1989Naissancele15 juinà Paris.

2008Championdumonde juniors à Byd-goszcz (Pologne).

2010Championdumondeet recordmandumondeen salleàDoha (Qatar).

2011Enmars, il devientchampiond’Europeet gagne le recorddumondeen salle àBercy (17,92m).En juillet, il se fractu-re la cheville lors deschampionnatsd’Euro-pe espoirs.Endécembre, il estsuspendupour douzemoisdont six avecsursis à la suited’unealtercationavecuneathlète et unmembrede l’encadrementtechnique.

2013Retoursur les pistes enmai.En juin, à Besançon, ilatteint lesminimapour lesMondiauxdeMoscou, 17,30m.

Teddy Tamgho

Dates

A l’occasion des championnats de France, puis desMondiaux, TeddyTamgho compte reprendre samarche en avant interrompuependant près de deuxans par une grave blessure à la cheville.PAPON/PRESSESPORTS

«Jereviensdeloin»

a t h l é t i s m e | Lespécialistefrançaisdutriplesautseconfieau«Monde»avantleschampionnatsdeFrance

8 0123Samedi 13 -Dimanche14 -Lundi15 juillet 2013