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Collège Sismondi 4HGDF Après l’Empire d’Emmanuel Todd, quatre ans après J’ai eu envie de relire Après l’Empire d’Emmanuel Todd qui était paru en 2002, soit avant la guerre d’Irak, pour apprécier à quel point ses prédictions s’étaient avérées justes. Malheureusement, dans mon enthousiasme, je me suis séparé du bouquin pour le faire lire. Je l’ai donc racheté hier en format poche, et à ma grande joie, Emmanuel a agrémenté son ouvrage d’une postface qui tire lui- même le bilan de des prédictions et des analyses développés dans Après l’Empire. Je publie ci-après ladite postface pour en faire profiter ceux qui, comme moi, avaient lu l’ouvrage dans sa version initiale, mais aussi – et surtout – pour donner envie à tous ceux qui sont passés à coté d’acheter ce livre majeur, si utile pour la compréhension du monde d’aujourd’hui. « Après l’Empire a été publié en France au début du mois de septembre 2002. Les évènements écoulés depuis cette date ont vérifiés l’interprétation et les prévisions proposées. On peut même parler d’une accélération du processus de décomposition. L’administration Bush semblant appliquer méthodiquement un programme de délégitimation et de destruction du système stratégique américain. Les Etats-Unis jusqu’à très récemment facteur d’ordre mondial, apparaissent de plus en plus nettement comme un facteur de désordre. L’entrée en guerre contre l’Irak et la rupture de la paix mondiale ont représenté, de ce point de vue, une étape décisive. La thèse du « micromilitarisme théâtral » a été parfaitement illustrée par l’agression déclenchée par la première puissance mondiale contre un nain militaire, l’Irak, pays sous-développé, de 25 millions d’habitants, épuisés par plus d’une décennie d’embargo. Le théâtre médiatique ne doit pas cacher une réalité fondamentale : la taille de l’adversaire définit la réalité de la puissance américaine. Attaquer un faible, ce n’est pas se définir de façon convaincante comme fort. C’est conformément à la thèse centrale de ce livre, prétendre rester la puissance indispensable au monde, en attaquant des adversaires insignifiants. Mais le monde n’a pas besoin de cette Amérique là : militariste, agitée, incertaine, anxieuse, projetant son désordre interne sur la planète. L’Amérique, elle, ne peut plus se passer du monde. Son déficit commercial a encore augmenté depuis la publication d’Après l’Empire. Elle est désormais structurellement déficitaire dans les échanges de biens de technologie avancée. Sa dépendance aux flux financiers venus de l’extérieur s’est encore aggravée. C’est bien pour maintenir sa centralité financière que l’Amérique se bat, mettant en scène, son activité guerrière symbolique au cœur de l’Eurasie, tentant ainsi d’oublier et de faire oublier sa faiblesse industrielle, ses besoins d’argent frais, son caractère prédateur. Bien loin d’avoir renforcé le leadership américain sur le monde arabe, la marche à la guerre a produit contre toute attente de l’administration de Washington, une rapide dégradation du statut international des Etats-Unis. Elle a d’abords aggravé la crise d’une économie mondiale mal gérée par sa puissance régulatrice. L’économie américaine est elle –même de plus en plus perçue comme un objet mystérieux : on ne sait plus trop lesquelles de ses entreprises sont totalement réelles. Comment la productivité mirifique de cette économie aboutit-elle à des importations sans cesse croissantes, signe caractéristiques d’improductivité ? On ne sait plus comment tout cela fonctionne ou fait semblant de fonctionner. Quel effet un taux d’intérêt zéro sur les diverses composantes de cette économie post- moderne ? L’inquiétude des milieux dirigeants est palpable. Le niveau du dollar est suivi avec anxiété, jour après jour, par la presse. On ne sait même pas si l’économie américaine va tenir le choc de la guerre d’Irak, qui, quoique mineure sur le plan strictement militaire, s’avère coûteuse sur le plan économique parce que les « alliés » ne veulent plus payer comme lors de la guerre du Golfe. Les déficits internes et externes des Etats-Unis explosent : les dirigeants du monde entier se demandent de plus en plus si la puissance régulatrice de l’économie mondiale, n’est pas en train de sortir des règles de la rationalité capitaliste. L’aventurisme n’est pas que militaire. Il est aussi financier. Et l’on peut prédire que dans les années ou les mois qui viennent, les institutions et les groupes d’Europe et d’Asie vont y perdre beaucoup d’argent, la chute de la bourse n’étant que la première étape de la volatilisation des avoirs étrangers aux Etats-Unis. Le dollar baisse, avec quelques à coups, mais nul modèle économique ne permet de dire jusqu’où il va baisser, parce que son statut de monnaie de réserve devient incertain et parce que sa valeur intrinsèque est très faible, peu de biens réels étant à acheter aux Etats-Unis.

4HGDF Apres l Empire d Emmanuel Todd - Quatre Ans Apres-1

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Après l’Empire d’Emmanuel Todd, quatre ans après J’ai eu envie de relire Après l’Empire d’Emmanuel Todd qui était paru en 2002, soit avant la guerre d’Irak, pour apprécier à quel point ses prédictions s’étaient avérées justes. Malheureusement, dans mon enthousiasme, je me suis séparé du bouquin pour le faire lire. Je l’ai donc racheté hier en format poche, et à ma grande joie, Emmanuel a agrémenté son ouvrage d’une postface qui tire lui-même le bilan de des prédictions et des analyses développés dans Après l’Empire.

Je publie ci-après ladite postface pour en faire profiter ceux qui, comme moi, avaient lu l’ouvrage dans sa version initiale, mais aussi – et surtout – pour donner envie à tous ceux qui sont passés à coté d’acheter ce livre majeur, si utile pour la compréhension du monde d’aujourd’hui.

« Après l’Empire a été publié en France au début du mois de septembre 2002. Les évènements écoulés depuis cette date ont vérifiés l’interprétation et les prévisions proposées. On peut même parler d’une accélération du processus de décomposition. L’administration Bush semblant appliquer méthodiquement un programme de délégitimation et de destruction du système stratégique américain. Les Etats-Unis jusqu’à très récemment facteur d’ordre mondial, apparaissent de plus en plus nettement comme un facteur de désordre. L’entrée en guerre contre l’Irak et la rupture de la paix mondiale ont représenté, de ce point de vue, une étape décisive. La thèse du « micromilitarisme théâtral » a été parfaitement illustrée par l’agression déclenchée par la première puissance mondiale contre un nain militaire, l’Irak, pays sous-développé, de 25 millions d’habitants, épuisés par plus d’une décennie d’embargo. Le théâtre médiatique ne doit pas cacher une réalité fondamentale : la taille de l’adversaire définit la réalité de la puissance américaine. Attaquer un faible, ce n’est pas se définir de façon convaincante comme fort. C’est conformément à la thèse centrale de ce livre, prétendre rester la puissance indispensable au monde, en attaquant des adversaires insignifiants. Mais le monde n’a pas besoin de cette Amérique là : militariste, agitée, incertaine, anxieuse, projetant son désordre interne sur la planète.

L’Amérique, elle, ne peut plus se passer du monde. Son déficit commercial a encore augmenté depuis la publication d’Après l’Empire. Elle est désormais structurellement déficitaire dans les échanges de biens de technologie avancée. Sa dépendance aux flux financiers venus de l’extérieur s’est encore aggravée. C’est bien pour maintenir sa centralité financière que l’Amérique se bat, mettant en scène, son activité guerrière symbolique au cœur de l’Eurasie, tentant ainsi d’oublier et de faire oublier sa faiblesse industrielle, ses besoins d’argent frais, son caractère prédateur. Bien loin d’avoir renforcé le leadership américain sur le monde arabe, la marche à la guerre a produit contre toute attente de l’administration de Washington, une rapide dégradation du statut international des Etats-Unis.

Elle a d’abords aggravé la crise d’une économie mondiale mal gérée par sa puissance régulatrice. L’économie américaine est elle –même de plus en plus perçue comme un objet mystérieux : on ne sait plus trop lesquelles de ses entreprises sont totalement réelles. Comment la productivité mirifique de cette économie aboutit-elle à des importations sans cesse croissantes, signe caractéristiques d’improductivité ? On ne sait plus comment tout cela fonctionne ou fait semblant de fonctionner. Quel effet un taux d’intérêt zéro sur les diverses composantes de cette économie post-moderne ? L’inquiétude des milieux dirigeants est palpable. Le niveau du dollar est suivi avec anxiété, jour après jour, par la presse. On ne sait même pas si l’économie américaine va tenir le choc de la guerre d’Irak, qui, quoique mineure sur le plan strictement militaire, s’avère coûteuse sur le plan économique parce que les « alliés » ne veulent plus payer comme lors de la guerre du Golfe. Les déficits internes et externes des Etats-Unis explosent : les dirigeants du monde entier se demandent de plus en plus si la puissance régulatrice de l’économie mondiale, n’est pas en train de sortir des règles de la rationalité capitaliste. L’aventurisme n’est pas que militaire. Il est aussi financier. Et l’on peut prédire que dans les années ou les mois qui viennent, les institutions et les groupes d’Europe et d’Asie vont y perdre beaucoup d’argent, la chute de la bourse n’étant que la première étape de la volatilisation des avoirs étrangers aux Etats-Unis. Le dollar baisse, avec quelques à coups, mais nul modèle économique ne permet de dire jusqu’où il va baisser, parce que son statut de monnaie de réserve devient incertain et parce que sa valeur intrinsèque est très faible, peu de biens réels étant à acheter aux Etats-Unis.

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L’échec principal des Etats-Unis est cependant, au stade actuel, idéologique et diplomatique. Car bien loin d’être sur le point de dominer la planète, l’Amérique est en train d’en perdre le contrôle. Loin d’apparaître en leader du monde libre, les Etats-Unis se sont engagés en Irak contre l’avis des Nations-Unies, en violation du droit international. La perte de légitimité est flagrante. Avant même que se déclenche l’attaque contre l’Irak, le système stratégique américain a commencé de se désagréger.

L’Allemagne, dont la soumission était tenue par les politiciens et les journalistes américains comme allant de soi, a dit non à la guerre, déclarant en quelque sorte le début du mouvement de l’Europe vers l’autonomie stratégique. Elle a ainsi donné la possibilité à la France de commencer à jouer efficacement son rôle à l’ONU pour retarder la guerre américaine. Lors des négociations de la résolution 1441 sur les armements irakiens, nous avons été très très près de la réalisation pragmatique de l’une des propositions finales de Après l’Empire : le partage par la France de son siège permanent au conseil de sécurité et de son droit de veto avec l’Allemagne, car sans l’opposition de l’Allemagne, la France n’aurait rien pu faire.

Le succès de Après l’Empire, en France et en Allemagne simultanément, contribue d’ailleurs à montrer que le rapprochement des deux pays n’est pas superficiel, occasionnel, étroitement intergouvernemental, mais qu’une sensibilité politique commune est en train d’émerger. L’efficacité retrouvée du couple franco-allemand n’exprime cependant que la globalité du sentiment européen. L’action de Berlin et de Paris ne pouvait se passer de l’accord tacite des autres peuples de l’Union. Au stade actuel les gouvernements de la périphérie du système européen apparaissent en retard dans la prise de conscience des intérêts stratégiques de la nouvelle entité continentale, mais non les peuples dont l’opposition à la guerre américaine a été homogène, massive aussi évidente en Espagne, qu’en Italie, en Pologne ou en Hongrie.

L’aveuglement des élites diplomatiques et journalistiques américaines a été, lors de cet épisode, extrême, elles ont déclarées l’Allemagne isolée au moment même où celle-ci retrouvait par son acte d’indépendance et son attachement à la paix, une forte légitimité internationale.

Une deuxième prédiction avancée dans Après l’Empire s’est désormais vérifiée, le rapprochement entre l’Europe et la Russie, rendu nécessaire par le comportement militariste inquiétant des Etats-Unis. Le rapprochement entre Paris, Berlin et Moscou peut avoir quelque chose de troublant pour les nations d’Europe de l’est qui viennent d’échapper à la domination soviétique, qui se retrouvent dans une situation étrange d’avoir adhéré à l’OTAN quelque mois à peine avant sa décomposition. Il était inévitable que la Hongrie, la Pologne et les autres Nations qui viennent d’échapper à l’orbite soviétique vivent se basculement dans la crainte, et qu’elles hésitent un moment à faire bloc avec la France et l’Allemagne.

La Russie a retrouvé son équilibre, elle est très affaiblie et a cessé d’être impérialiste. Son intérêt est un partenariat stratégique avec l’Europe sur une base égalitaire. Les anciennes « démocraties populaires » comprendront vite que les Etats-Unis ne peuvent rien pour elle stratégiquement, étant en déficit de production et incapables de les protéger autrement qu’avec des mots. La vraie sécurité ne peut passer pour elle ne peut passer que par une adhésion pleine et entière à l’Europe, et par une participation active à la politique de défense européenne commune. La guerre n’a d’ailleurs eu aucune influence sur les choix importants des nouvelles démocraties d’Europe de l’Est, qui les unes après les autres, ont adhérés à l’Europe par référendum. La Russie est, à l’occasion de cette crise, sortie de son isolement diplomatique hérité de la guerre froide.

La défection la plus surprenante, cependant, a été celle de la Turquie, qui a refusé l’accès de son sol aux troupes américaines. Ce pilier militaire de l’OTAN a choisi, contre le soutien à l’Amérique, son intérêt national. On ne saurait mieux illustrer la faiblesse réelle des Etats-Unis dont la cause de fond doit être ici soulignée.

Chaque fois qu’un allié a fait défection durant la crise diplomatique, le gouvernement de Washington n’a pu réagir, exercer un pouvoir de contrainte ou une capacité de rétorsion, pour une raison très simple : L’Amérique n’a plus les moyens les moyens économiques et financier de sa politique extérieure. L’argent réel, accumulé par les excédent commerciaux, se trouve en Europe ou en Asie, l’Amérique n’étant plus, financièrement parlant, qu’un glorieux mendiant planétaire. Toute menace d’embargo de la part des Etats-Unis, toute menace d’interruption des flux financiers, certes catastrophiques pour l’économie mondiale, frapperait d’abords les Etats-Unis, si dépendants du monde pour leurs approvisionnements de toutes sortes. C’est pour cela que le système stratégique américain se désagrège, par étapes, sans que les Etats-Unis puissent avoir d’autres réactions qu’une augmentation de leurs activités belliqueuses contre des puissances faibles. La

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vraie puissance est économique et cette puissance là, l’Amérique ne l’a plus. Dès qu’un acteur international ne joue plus le jeu, dit non aux Etats-Unis … il ne se passe rien, à la surprise générale. Quand à l’Allemagne, sa puissance financière est telle que les Etats-Unis ont essayé d’oublier qu’elle avait été l’un de ses opposants les plus déterminés.

Le Royaume-Uni, lui a fait la guerre. Il a donné un drôle de coloration ethnique anglo-saxonne à la coalition militaire qui a probablement beaucoup nuit à l’image de l’Amérique. Il est impossible pour la planète de s »identifier à un conflit qui ressemble à une guerre entre peuples anglo-saxons et arabes. Le comportement à moyen terme du royaume uni reste cependant une inconnue. La politique d’alignement sur le gouvernement américain est intensément destructrice pour sa position internationale. Et le choix gouvernemental ne doit pas faire oublier l’opposition de l’opinion britannique à la guerre avant que celle-ci ne se déclanche. Mais il est désormais clair que l’évolution des Etats-Unis engendre une crise d’identité en Grande Bretagne, culturelle et politique, beaucoup plus importante que celle engendrée par la création de l’Europe.

Il est fort possible que les Etats-Unis, dont la crise ne fait que commencer, conduisent les britanniques à une certaine forme de lassitude, à un écoeurement diplomatique et militaire et à un choix de leur identité européenne. L’europhobie des élites américaines n’épargnera pas l’Angleterre qui représente pour les Etats-Unis la quintessence de l’Europe, leur véritable origine.

L’opposition de l’Allemagne, de la France, de la Russie, n’a certes pas empêché la guerre d’Irak, et c’est paradoxalement bien dommage pour les Etats-Unis. Confrontés au refus des alliés, le gouvernement américain aurait pu avoir le courage de reculer pour éviter une perte totale de légitimité et de leadership. Il a préféré, d’une manière un peu enfantine, entrer en guerre pour ne pas perdre la face. Les Etats-Unis se retrouvent donc embourbés en Irak. Ils vont y perdre des hommes, de l’argent et du temps. Par leur comportement menaçant, ils ont accéléré l’intégration de l’Europe, et rendu irréversible le rapprochement entre l’Europe et la Russie. George W Bush et les néoconservateurs passeront donc dans l’histoire comme les grands fossoyeurs de l’empire américain. » Source : Xavier Laborde alias Malakine dans le blog politique « Horizons », le 6 décembre 2006 http://horizons.typepad.fr/accueil/2006/12/aprs_lempire_de.html

Emmanuel Todd est né le 16 mai 1951 à Saint-Germain-en-Laye. Il est le fils du journaliste Olivier Todd, le petit-fils de l'écrivain Paul Nizan et l'arrière-petit-cousin de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss. En juin 1968, alors qu'il prépare le baccalauréat, il adhère au Parti communiste français. Il poursuit ses études à l'université en France, puis à l'Université de Cambridge, où son père avait également étudié. Fasciné par les mathématiques et les statistiques, il souhaite y faire de l'histoire quantitative. Commençant par la démographie historique, il étudie les phénomènes de fécondité, mariage, mortalité, puis il fait une thèse sur les communautés paysannes française, italienne et suédoise. La famille est au cœur de ses recherches. Son premier livre, La Chute finale, paraît en 1976. Il y prédit « la décomposition de la sphère soviétique ».

Après L'Illusion économique en 1998, il publie Après l'Empire en 2002. Ce livre est une réflexion prospective sur le déclin de la puissance des États-Unis, leur effondrement économique et stratégique, leur impuissance à s'affirmer comme seule superpuissance au monde. "La classe dirigeante américaine (overclass) est encore plus dépourvue de volonté et de projet positif que ses homologues satellites d'Europe, si souvent critiquées pour leur faiblesse. La construction européenne exige après tout des efforts de concertation et d'organisation dont la classe dirigeante américaine serait, au stade actuel, tout à fait incapable." Cet essai est l'occasion pour Todd d'anticiper une crise financière majeure : "Qu'est-ce que c'est que cette économie dans laquelle les services financiers, l'assurance et l'immobilier ont progressé deux fois plus vite que l'industrie entre 1994 et 2000 ?" et d'en arriver à la conclusion suivante : "Nous ne savons pas encore comment, et à quel rythme, les investisseurs européens, japonais et autres seront plumés, mais ils le seront. Le plus vraisemblable est une panique boursière d'une ampleur jamais vue suivie d'un effondrement du dollar, enchaînement qui aurait pour effet de mettre un terme au statut économique "impérial" des Etats-Unis." Cependant, si la crise financière de 2008 s'est accompagnée d'une forte baisse des valeurs boursières, le dollar s'est plutôt raffermi face aux devises étrangères depuis le début de la crise.