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Nº 57 3 e trim. 2003 Alternatives Economiques - Hors-série La science économique aujourd’hui lternatives Economiques : On trouve dans la pensée écono- mique dominante des keyné- siens qui adoptent des hypothèses néo- classiques, des néoclassiques qui s’intéressent aux institutions, etc., ce qui donne l’impression d’un brouillage total du discours des économistes. Qu’en pensez-vous ? Daniel Cohen : Cette critique doit être mise en vis-à-vis d’une autre, qui est parfois également faite aux écono- mistes, qui serait celle d’un manque de pluralisme. Or, je pense effectivement que la tendance de la pensée écono- mique dominante est celle que vous désignez. On a bien le sentiment qu’un nouvel éclectisme règne aujourd’hui dans la profession. Quel que soit le sujet retenu (le commerce est-il bon ou mauvais pour la croissance ? le chô- mage est-il volontaire ou subi ? la nou- velle économie favorise-t-elle ou non la concurrence ?…), ce n’est pas « la » doctrine qui dicte la réponse. Ce sont les données, pourvu qu’il en existe, qui permettent de répondre à la question. D’où cela vient-il ? D’une révolu- tion technique et politique : l’accès à d’immenses capacités de calculs sur des données elles-mêmes beaucoup plus riches que par le passé. En France, par exemple, le monopole public de production et d’utilisation des données conféré à l’Insee a volé en éclats du fait de la démocratisation de l’accès à la puissance de calcul. De ce fait, l’em- pirisme règne sur la science écono- mique et le renouvellement théorique a été moindre au cours des vingt der- nières années que par le passé (mais non négligeable toutefois). Il y a main- tenant des domaines entiers de l’ana- lyse économique où il n’y a plus de théorie : en économie du travail, il n’y a plus de travail théorique, mais une étude des données où parfois même l’économétrie est mise de côté au pro- fit d’une « observation » agnostique des données. Le débat porte donc moins sur la recherche d’une nouvelle théorie pour comprendre le monde et davantage sur un devoir d’inventaire par rapport à l’infinie variété de théories que les économistes ont produite au cours des siècles. L’étape suivante est donc celle d’une théo- rie économique « inat- taquable », car n’ayant conservé que ses théories les plus robustes ? Il n’y a pas aujourd’hui de recherche d’une « métathéorie » unificatrice qui inclurait les autres comme cas particu- liers. Personne ne croit plus qu’il puisse exister une théorie économique uni- verselle qui s’appliquerait de manière prédéterminée en tout temps et en tout lieu. Il existe en revanche des théories qui ont prouvé leur efficacité pour élu- cider telle question et qui survivent, pour les plus puissantes d’entre elles, comme moyens d’investigation du pré- sent. Si aujourd’hui je peux montrer, par exemple, que les échanges com- merciaux entre pays industrialisés n’obéissent pas à la théorie des avan- tages comparatifs de Ricardo, ce n’est pas pour autant que cette théorie dis- paraît. Elle expliquait hier le commerce anglais, elle pourrait fort bien expli- quer demain le commerce entre la Chine et les Etats-Unis. Mais nous savons que le commerce obéit aussi à d’autres motifs (le besoin de diversi- fier les sources de production…), les- quels, selon les situations, peuvent s’avérer plus puissants que les motifs isolés par Ricardo. Les économistes ne font œuvre scientifique qu’a posteriori, quand les données leur permettent de trancher entre diverses théories alternatives. Cela fait peut-être de l’économie une disci- pline moins intéressante qu’elle n’a pu l’être ou qu’on a pu croire. Le grand souffle promis aux gens qui étudient l’économie pour trouver une vision glo- bale du monde n’est plus. Ça me paraît une bonne chose. Le jugement a priori des écono- mistes n’est pas pour autant inutile. En fait, il est essentiel quand il s’agit de dénoncer des raisonnements économiques faux. Si l’on dit que le progrès technique est en soi source de chômage, si l’on dit que les pays pauvres vont pousser à la faillite les pays riches, etc., les écono- mistes peuvent démasquer ces préten- dus jugements universels et leur oppo- ser non pas un discours, mais une série de contre-exemples historiques. 57 aaa j enjeux RÉFLEXION j La révolution technologique, la richesse des données et leur facilité d’accès ont relé- gué la théorie économique au second plan. Ce qui explique le faible renouvellement de la pensée économique depuis vingt ans et le basculement dans l’empirisme. A Jean-Luc Roger ENTRETIEN AVEC DANIEL COHEN professeur d’économie à l’Ecole normale supérieure et chercheur au Cepremap « Les économistes arrivent bien souvent après la bataille » Le grand souffle promis aux gens qui étudient l’économie pour trouver une vision globale du monde n’est plus

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Nº 57 3e trim. 2003Alternatives Economiques - Hors-série

La science économique aujourd’hui

lternatives Economiques : Ontrouve dans la pensée écono-mique dominante des keyné-

siens qui adoptent des hypothèses néo-classiques, des néoclassiques quis’intéressent aux institutions, etc., ce quidonne l’impression d’un brouillage totaldu discours des économistes. Qu’enpensez-vous ?

Daniel Cohen : Cette critique doit êtremise en vis-à-vis d’une autre, qui estparfois également faite aux écono-mistes, qui serait celle d’un manque depluralisme. Or, je pense effectivementque la tendance de la pensée écono-mique dominante est celle que vousdésignez. On a bien le sentiment qu’unnouvel éclectisme règne aujourd’huidans la profession. Quel que soit lesujet retenu (le commerce est-il bon oumauvais pour la croissance ? le chô-mage est-il volontaire ou subi ? la nou-velle économie favorise-t-elle ou non laconcurrence ?…), ce n’est pas « la »doctrine qui dicte la réponse. Ce sontles données, pourvu qu’il en existe, quipermettent de répondre à la question.

D’où cela vient-il ? D’une révolu-tion technique et politique : l’accès àd’immenses capacités de calculs surdes données elles-mêmes beaucoupplus riches que par le passé. En France,par exemple, le monopole public deproduction et d’utilisation des donnéesconféré à l’Insee a volé en éclats dufait de la démocratisation de l’accès àla puissance de calcul. De ce fait, l’em-pirisme règne sur la science écono-mique et le renouvellement théorique aété moindre au cours des vingt der-nières années que par le passé (maisnon négligeable toutefois). Il y a main-tenant des domaines entiers de l’ana-lyse économique où il n’y a plus dethéorie : en économie du travail, il n’ya plus de travail théorique, mais uneétude des données où parfois mêmel’économétrie est mise de côté au pro-fit d’une « observation » agnostiquedes données.

Le débat porte donc moins sur larecherche d’une nouvelle théorie pourcomprendre le monde et davantage surun devoir d’inventairepar rapport à l’infinievariété de théoriesque les économistesont produite au coursdes siècles.

L’étape suivante estdonc celle d’une théo-rie économique « inat-taquable », car n’ayantconservé que ses théories les plusrobustes ?

Il n’y a pas aujourd’hui de recherched’une « métathéorie » unificatrice quiinclurait les autres comme cas particu-liers. Personne ne croit plus qu’il puisseexister une théorie économique uni-verselle qui s’appliquerait de manière

prédéterminée en tout temps et en toutlieu. Il existe en revanche des théoriesqui ont prouvé leur efficacité pour élu-cider telle question et qui survivent,pour les plus puissantes d’entre elles,comme moyens d’investigation du pré-sent. Si aujourd’hui je peux montrer,par exemple, que les échanges com-merciaux entre pays industrialisésn’obéissent pas à la théorie des avan-tages comparatifs de Ricardo, ce n’estpas pour autant que cette théorie dis-paraît. Elle expliquait hier le commerceanglais, elle pourrait fort bien expli-quer demain le commerce entre laChine et les Etats-Unis. Mais noussavons que le commerce obéit aussi àd’autres motifs (le besoin de diversi-fier les sources de production…), les-quels, selon les situations, peuvents’avérer plus puissants que les motifsisolés par Ricardo.

Les économistes ne font œuvrescientifique qu’a posteriori, quand lesdonnées leur permettent de trancherentre diverses théories alternatives. Celafait peut-être de l’économie une disci-pline moins intéressante qu’elle n’a pul’être ou qu’on a pu croire. Le grandsouffle promis aux gens qui étudientl’économie pour trouver une vision glo-

bale du monde n’estplus. Ça me paraîtune bonne chose.

Le jugement apriori des écono-mistes n’est pas pourautant inutile. En fait,il est essentiel quandil s’agit de dénoncerdes raisonnementséconomiques faux. Si

l’on dit que le progrès technique est ensoi source de chômage, si l’on dit queles pays pauvres vont pousser à lafaillite les pays riches, etc., les écono-mistes peuvent démasquer ces préten-dus jugements universels et leur oppo-ser non pas un discours, mais une sériede contre-exemples historiques.

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jLa révolution technologique, la richesse des données et leur facilité d’accès ont relé-gué la théorie économique au second plan. Ce qui explique le faible renouvellement dela pensée économique depuis vingt ans et le basculement dans l’empirisme.

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E N T R E T I E N A V E C DANIEL COHEN

professeur d’économie à l’Ecolenormale supérieure et chercheur

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« Les économistes arrivent bien souvent après la bataille »

Le grand souffle promis aux gens qui étudient l’économiepour trouver une vision globale du monde n’est plus

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La science économique aujourd’hui

C’est armé de ce savoir qu’unéconomiste peut intervenir dans la cité :il est plus limité qu’il ne voudrait, maisnéanmoins utile.

Les critiques disent que la spécialisationdes économistes les amène à l’expertise

étriquée ou aux représentations imagi-naires. Qu’en pensez-vous ?

Il est certain que les économistessubissent une spécialisation croissante.C’est Henri Poincarré, je crois, quidisait au début du XXe siècle qu’il étaitle dernier mathématicien à pouvoir

comprendre l’ensemble de la produc-tion mathématique. Cela s’applique auxéconomistes : aucun d’entre eux nepeut suivre ce qui se passe dans plusde 20 % à 30 % de la discipline. Per-sonne ne maîtrise cette extension d’unchamp d’étude de plus en plus éclaté.Comment se fait la coordination desrecherches ? La vérité oblige à direqu’elle se fait de manière anarchiqueet désordonnée. Il n’y a pas de grandordonnateur des recherches. Il y adonc des modes et des écoles. Lesunes fluctuent, les autres s’affrontent.C’est la vie.

Au-delà, des attaques plus fortes por-tent sur le rejet de la domination del’expertise économique comme antidé-mocratique.

Je ne crois absolument pas à ladomination de l’expertise économique.L’influence des économistes sur lamarche du monde est proche de zéro.L’unification monétaire européenneen est un bon exemple. Elle ne s’estpas faite sous l’influence des écono-mistes, qui en étaient plutôt inquiets.L’Europe dans son ensemble s’est faitesous l’instigation de pionniers quicroyaient davantage dans les idées deMontesquieu sur les effets du com-merce sur les mœurs que par desadeptes d’Adam Smith ou de Ricardointéressés par l’efficacité productive.Les économistes arrivent bien souventaprès la bataille. Un économiste peutfort bien vous expliquer aujourd’hui lamontée du chômage dans les années 70et 80, mais aucun n’a vu arriver leboom de la croissance aux Etats-Unisdans les années 90. Leur pouvoir nor-matif, prédictif et leur influence réellesur la société sont faibles.

Il y a pourtant une exception impor-tante : le Fonds monétaire internatio-nal. Le FMI est, en quelque sorte, lapropriété institutionnelle des écono-mistes qui y règlent les problèmesmacroéconomiques des pays en déve-loppement. Au cours des deux der-nières décennies, ces économistes ontforgé leur compréhension des crisesfinancières sur le modèle de la crisedes années 80. Ce faisant, ils n’ont pasvu que leur approche n’était pas appro-priée pour traiter de la crise asiatique de

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Siège du FMI à Washington. Pour Daniel Cohen, le FMI est le seul endroit où les économistes exercent une véritable influence.

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La science économique aujourd’hui

1997. Si l’on y ajoute le cas de la tran-sition russe, on a là deux exemples oùon a laissé aux économistes un pou-voir d’appréciation sur un monde quileur échappait. C’est le principalreproche que leur adresse Joseph Sti-glitz. La conclusion que j’en tire esttoutefois différente de celle qui estgénéralement faite par ces critiques. Jepense non pas que le FMI devrait élar-gir son champ d’action ou de compé-tence, mais au contraire qu’il ne devraitêtre appelé par les gouvernements quedans les cas où il est avéré que la criseobéit à certaines caractéristiques : insol-vabilité des gouvernements, inflationgalopante, etc. Ce serait une erreurd’élargir inconsidérément son champd’action et de lui demander d’œuvrerdans d’autres domaines, comme la luttecontre la pauvreté, par exemple, quefondamentalement il ignore.

On peut ajouter au domaine de com-pétence institutionnelle des écono-mistes le droit de la concurrence, qui aune influence croissante sur les affairesdu monde. Le jugement des écono-mistes prend une importance croissantepour déterminer les cas où des posi-tions de marché importantes doiventêtre tolérées ou non. Mais même dansce cas, ils partagent leur jugement avecbien d’autres considérations, juridiquesnotamment. De façon générale, sil’économie joue un rôle essentiel dansle monde contemporain, les écono-mistes viennent loin derrière la com-munauté financière, les entreprises, leshommes politiques ou les syndicatsdans la formation d’un jugement surce qu’il faudrait faire pour changer ouaméliorer les choses.

Pensez-vous, comme Edmond Malinvaud,que la science économique dispose d’uneidentité forte et qu’elle doit refuser lesapproches hybrides avec les autressciences sociales, ou bien que l’un de sesdéfis est de s’ouvrir aux hypothèses, auxméthodes, aux problématiques et auxrésultats des autres sciences sociales ?

Oui, absolument, je pense commelui que la science économique a uneidentité forte. Elle a une histoire, desauteurs et des méthodes qui lui sontpropres. La pensée économique s’estconstruite autour de grands auteurs qui

ont forgé le raisonnement économique :Ricardo, qui a permis de penser la renteet les avantages comparatifs ; Walras,qui a permis de penser les interdépen-dances entre les différents marchés ;Keynes, qui en a montré les limites ;Schumpeter, qui a donné des cadres deraisonnement pourpenser la croissanceéconomique. Cesgens ont produit lesconcepts fondamen-taux de l’analyse éco-nomique. On ne peutguère comprendre larente foncière sanspasser par la théoriede Ricardo. Difficilede parler de chômageet de crise économique sans saisir lesenjeux de la théorie keynésienne... Leséconomistes ont construit au cours dutemps des outils de réflexion qui leurdonnent des moyens d’analyse incom-parables.

Existe-t-il en fait des problèmes écono-miques purs ?

Oui. La question de savoir si unecrise de surproduction généralisée estpossible et pourquoi, ne peut être pen-sée qu’avec les instruments de lascience économique. La question del’efficacité de la politique monétaire, lathéorie du commerce international sontdes problèmes économiques purs. Onne partage pas la théorie des avantagescomparatifs avec d’autres disciplines.Il y a des problèmes « impurs », par-tagés avec d’autres disciplines : parexemple, sur les marchés financiers,il y a des croyances, des modes, dontl’analyse dépasse l’approche stricte-ment économique. La question du tra-vail, du loisir, doit naturellement êtrepartagée avec des sociologues. Lesproblèmes de rationalité individuelle

doivent être envisagés avec les psy-chologues, etc.

En pratique, la science économiquene refuse pas les approches hybridesavec les autres sciences sociales, maiselle n’a pas d’interlocuteur privilégiéde ce point de vue. Elle dialogue avec

l’histoire, la sociolo-gie, la psychologie,le droit… Les éco-nomistes ne sont pas,à ce titre, particuliè-rement impérialistes.Cette impression estsouvent le résultatdes travaux de l’éco-nomiste américainGary Becker, quis’est emparé de nom-

breux sujets traités par les sociologues,lesquels ont pris pour de l’arrogancece qui n’est en fait que de la provoca-tion. Par sa faute, il y a peut-être unproblème spécifique avec la sociolo-gie. Ceci dit, pour les économisteseux-mêmes, Becker est l’un des au-teurs les plus féconds de sa généra-tion. Si l’on se penche sur le rapportde l’économie avec les autres disci-plines, les économistes ont bien da-vantage reçu que donné. C’est Fer-nand Braudel et l’école des Annalesqui ont incité les économistes à fairede l’histoire. De même, les écono-mistes empruntent beaucoup auxpsychologues, comme le montre ledernier prix Nobel d’économie ré-compensant les travaux de DanielKahneman et Vernon Smith. Pour toutce qui touche à la façon dont les gensinteragissent en dehors de la média-tion des marchés et des prix, les éco-nomistes n’ont pas d’avantages ana-lytiques particuliers. Ils peuventbeaucoup apprendre des autressciences sociales. a

PROPOS RECUEILLIS PAR CH. CH.

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Si l’on se penche sur le rapport de l’économie avec les autres disciplines,les économistes ont bien davantagereçu que donné

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OIN ■ « Les économistes

contre ladémocratie ? », dossierde la revue L’Economiepolitique n° 16, 4e trimestre2002. Avec les contributionsde Jacques Sapir, AndréOrléan et Elie Cohen.

■ « La scienceéconomique et lessciences sociales »,

par Edmond Malinvaud,L’Economie politique n° 11,3e trimestre 2001.

■ « Où en est la scienceéconomique ? »,L’Economie politique n° 6,2e trimestre 2000.Avec les contributions de Robert Boyer, EdmondMalinvaud, Olivier Mongin et Stéphane Roman.

■ « Pourquoi leséconomistes ne fontpas de découvertes »,par Edmond Malinvaud,Revue d’économie politique,vol 106, n° 6,novembre–décembre 1996.

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