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Obésité (2013) 8:96-97 DOI 10.1007/s11690-013-0376-7 ABSTRACTS / ABSTRACTS 6.01 Cas clinique : traitement endoscopique pour vomissements par section de la bande d’une gastroplastie verticale calibrée G. Galindo 1,2 , S. Fournier 1 , H. Coupellier 2 , T. Crozat 2 et Obésité 82 1 Centre hospitalier Montauban, France 2 Clinique Dr Boye, Montauban, France Introduction : Mme F., 42 ans, a eu une gastroplastie verti- cale calibrée (intervention de Mason) en 2006 par laparo- tomie pour obésité morbide avec un IMC à 42. De 2006 à 2010, elle perdait du poids et se stabilisait à un IMC à 32. En 2010, elle débutait des vomissements et concomitamment elle reprenait du poids. En décembre 2012, son IMC était à 37, elle se plaignait de vomissements postprandiaux pluri- quotidiens, elle se remettait à grignoter. Méthodes : La gastroscopie montrait un désagrafage gastrique et une empreinte de bande à 10 cm du cardia ainsi qu’une importante œsophagite. Un traitement par inhibiteur de la pompe à protons et par antiémétiques étaient mis en place. Il était décidé en réunion de concer- tation pluridisciplinaire de sectionner la bande de polypro- pylène par voie endoscopique. Ce fut pratiqué à l’aiguille d’infundibulotomie et sphinctérotome, sous couvert d’une insufflation au CO 2 . Résultats : Nous notions une disparition des vomisse- ments. Il était proposé un gastric by-pass. Discussion : Dans notre région, de nombreuses person- nes ont eu une gastroplastie verticale calibrée par laparo- tomie. Les gastroentérologues en voient les complications à type de vomissements et les nutritionnistes les reprises de poids. La section de la bande par voie endoscopique permet de diminuer les vomissements et d’envisager l’éventuelle pratique d’un gastric by-pass dans de bonnes conditions. 6.02 Efficacité de la dilatation hydraulique gastrique dans l’obstruction fonctionnelle post-sleeve gastrectomy E. Boueyre 1 , O. Touchais 2 , O. Foulatier 3 , E. Huet 3 , T. Delaunay 3 , T. Van Overstraeten 3 , P. Ducrotte 2 , F. Michot 3 , G. Gourcerol 1 1 Physiologie digestive, Rouen, France 2 Gastroentérologie, Rouen, France 3 Chirurgie digestive, Rouen, France Introduction : Après sleeve gastrectomy, certains patients décrivent à distance de la chirurgie la survenue de blo- cages alimentaires épigastriques douloureux calmés par des vomissements. Les objectifs de cette étude étaient : 1) d’identifier une stase alimentaire par TOGD et/ou vidéo- scopie perprandiale, définissant une obstruction fonction- nelle ; 2) d’évaluer chez ces patients l’intérêt thérapeutique d’une dilatation hydraulique gastrique. Méthodes : Neuf patients (h/f : 1/8 ; âge : 45,6 ± 4,8 ans) consultaient pour des blocages alimentaires épigastriques douloureux, soulagés par des vomissements chez sept d’en- tre eux, 14 ± 3 mois après la chirurgie. Tous les patients ont eu une endoscopie digestive haute qui ne retrouvait pas de sténose et un TOGD et/ou une vidéoscopie perprandiale. La dilatation hydraulique gastrique de siège médiogastrique et pylorique a été réalisée à l’aide d’un ballonnet Boston Scientific CRE de 20 mm, à la pression de 6 atm, à trois reprises pendant une minute, par le même opérateur. Les symptômes des patients (dysphagie, douleur épigastrique et vomissements) ont été évalués avant et six mois après la dilatation à l’aide d’une EVA (0–10). Résultats : Une stase alimentaire de siège médiogastri- que et/ou pylorique a été identifiée chez tous les patients. La dilatation (une seule séance par patient) a amélioré à six mois le score de dysphagie (8,7 ± 0,5 vs 3,0 ± 1,0 ; p < 0,01), de douleur épigastrique (7,0 ± 1,4 vs 1,6 ± 0,9 ; p = 0,02) et de vomissements (6,7 ± 1,3 vs 2,2 ± 0,9 ; p = 0,02). À la fin du suivi, aucun patient n’avait repris de poids à la suite 6. Endoscopie digestive et chirurgie bariatrique/traitement de l’obésité sévère © Springer-Verlag France 2013

6. Endoscopie digestive et chirurgie bariatrique/traitement de l’obésité sévère

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Obésité (2013) 8:96-97DOI 10.1007/s11690-013-0376-7

ABSTRACTS / ABSTRACTS

6.01

Cas clinique : traitement endoscopique pour vomissements par section de la bande d’une gastroplastie verticale calibrée

G. Galindo1,2, S. Fournier1, H. Coupellier2, T. Crozat2 et Obésité 821Centre hospitalier Montauban, France2Clinique Dr Boye, Montauban, France

Introduction : Mme F., 42 ans, a eu une gastroplastie verti-cale calibrée (intervention de Mason) en 2006 par laparo-tomie pour obésité morbide avec un IMC à 42. De 2006 à 2010, elle perdait du poids et se stabilisait à un IMC à 32. En 2010, elle débutait des vomissements et concomitamment elle reprenait du poids. En décembre 2012, son IMC était à 37, elle se plaignait de vomissements postprandiaux pluri-quotidiens, elle se remettait à grignoter.

Méthodes : La gastroscopie montrait un désagrafage gastrique et une empreinte de bande à 10 cm du cardia ainsi qu’une importante œsophagite. Un traitement par inhibiteur de la pompe à protons et par antiémétiques étaient mis en place. Il était décidé en réunion de concer-tation pluridisciplinaire de sectionner la bande de polypro-pylène par voie endoscopique. Ce fut pratiqué à l’aiguille d’infundibulotomie et sphinctérotome, sous couvert d’une insufflation au CO2.

Résultats : Nous notions une disparition des vomisse-ments. Il était proposé un gastric by-pass.

Discussion : Dans notre région, de nombreuses person-nes ont eu une gastroplastie verticale calibrée par laparo-tomie. Les gastroentérologues en voient les complications à type de vomissements et les nutritionnistes les reprises de poids. La section de la bande par voie endoscopique permet de diminuer les vomissements et d’envisager l’éventuelle pratique d’un gastric by-pass dans de bonnes conditions.

6.02

Efficacité de la dilatation hydraulique gastrique dans l’obstruction fonctionnelle post-sleeve gastrectomy

E. Boueyre1, O. Touchais2, O. Foulatier3, E. Huet3, T. Delaunay3, T. Van Overstraeten3, P. Ducrotte2, F. Michot3, G. Gourcerol1

1Physiologie digestive, Rouen, France2Gastroentérologie, Rouen, France3Chirurgie digestive, Rouen, France

Introduction : Après sleeve gastrectomy, certains patients décrivent à distance de la chirurgie la survenue de blo-cages alimentaires épigastriques douloureux calmés par des vomissements. Les objectifs de cette étude étaient : 1) d’identifier une stase alimentaire par TOGD et/ou vidéo-scopie perprandiale, définissant une obstruction fonction-nelle ; 2) d’évaluer chez ces patients l’intérêt thérapeutique d’une dilatation hydraulique gastrique.

Méthodes : Neuf patients (h/f : 1/8 ; âge : 45,6 ± 4,8 ans) consultaient pour des blocages alimentaires épigastriques douloureux, soulagés par des vomissements chez sept d’en-tre eux, 14 ± 3 mois après la chirurgie. Tous les patients ont eu une endoscopie digestive haute qui ne retrouvait pas de sténose et un TOGD et/ou une vidéoscopie perprandiale. La dilatation hydraulique gastrique de siège médiogastrique et pylorique a été réalisée à l’aide d’un ballonnet Boston Scientific CRE de 20 mm, à la pression de 6 atm, à trois reprises pendant une minute, par le même opérateur. Les symptômes des patients (dysphagie, douleur épigastrique et vomissements) ont été évalués avant et six mois après la dilatation à l’aide d’une EVA (0–10).

Résultats : Une stase alimentaire de siège médiogastri-que et/ou pylorique a été identifiée chez tous les patients. La dilatation (une seule séance par patient) a amélioré à six mois le score de dysphagie (8,7 ± 0,5 vs 3,0 ± 1,0 ; p < 0,01), de douleur épigastrique (7,0 ± 1,4 vs 1,6 ± 0,9 ; p = 0,02) et de vomissements (6,7 ± 1,3 vs 2,2 ± 0,9 ; p = 0,02). À la fin du suivi, aucun patient n’avait repris de poids à la suite

6. Endoscopie digestive et chirurgie bariatrique/traitement de l’obésité sévère

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du geste endoscopique. Aucune complication sévère n’a été notée. Une douleur épigastrique transitoire a été rapportée dans les 48 heures postdilatation chez quatre patients.

Discussion : Après sleeve gastrectomy, il faut rechercher une obstruction fonctionnelle, définie par une stase alimen-taire médiogastrique ou pylorique au TOGD et/ou à la vidéos-copie perprandiale, chez les patients présentant des blocages alimentaires douloureux calmés par les vomissements. La dilatation hydraulique médiogastrique et pylorique est une solution thérapeutique efficace et stable pendant six mois chez ces patients. Cette étude demande à être confirmée sur une plus large cohorte de patients et à long terme.

6.03

Endoprothèses pour le traitement des fistules et sténoses de gastrectomie en manchon ou des courts-circuits gastriques

E. Rivkine1, P. Maldonado1, A. Valenti1, S. Carandina1, C. Polliand1, D. Choury2, C. Barrat1

1Chirurgie digestive et endocrinienne, hôpital Jean-Verdier, France2Gastroentérologie, hôpital Jean-Verdier, France

Introduction : En 2013, l’utilisation de stents est devenue une alternative à la chirurgie pour la prise en charge des fistules anastomotiques. Nous avons colligé de manière rétrospec-tive les patients traités pour une fistule par endoprothèse.

Méthodes : Depuis 2010, 13 endoprothèses ont été mises en place, 11 pour fistules anastomotiques et deux pour sté-noses. Il s’agissait de 13 femmes. L’IMC moyen était de 45 kg/m2. Il existait une comorbidité chez sept patients (54 %) et un diabète chez cinq patients (38 %). Cinq patients (38 %) ont été réopérés, quatre avant et un après la mise en place de la prothèse.

Résultats : La mortalité était nulle. Le taux de succès avec guérison de la fistule ou calibration satisfaisante de la sténose était de 100 % (13/13). Le taux de complication était de 54 %. Le taux de réintervention était de 15 % (2/15) pour migrations intragrêlique. La principale complication était la migration et concernait sept patients (54 %).

Discussion : En conclusion, le traitement par stent est très efficace mais son utilisation reste controversée. Des études prospectives randomisées doivent permettre d’évaluer et de valider l’indication de mise en place d’endoprothèse dans la prise en charge des complications en chirurgie bariatrique.

6.04

Nécrose gastrique précoce après mise en place d’un ballon intragastrique

D. Calabrese, G. Tuyeras*, D. Bouzard, S. MsikaChirurgie digestive et viscérale, hôpital Louis-Mourier, AP–HP, Colombes, France

Introduction : Le ballon intragastrique (BIG) est un dispo-sitif non chirurgical destiné à traiter l’obésité. Il est posé en ambulatoire et est indiqué chez les patients non candidats à la chirurgie bariatrique, ou chez les patients avec des IMC très élevés en préparation d’une chirurgie bariatrique. Cette pro-cédure présente plusieurs avantages : facilité d’insertion et ablation, faible morbidité, respect de l’anatomie. L’inconvé-nient principal est la reprise de poids au long terme. Les prin-cipales complications sont les nausées, les vomissements, les douleurs épigastriques. La perforation gastrique est une des complications possibles à long terme. Notre observation décrit une nécrose gastrique précoce (12 heures) après mise en place d’un BIG chez une femme de 56 ans. On discute les possibles étiologies et les implications thérapeutiques.

Méthodes : Une femme de 56 ans est prise en charge dans notre réanimation pour un sepsis sévère associé à une défense abdominale. Un BIG lui avait été posé, pour une obésité de premier degré (IMC = 31), dans un autre éta-blissement, 12 heures auparavant. À l’arrivée, la patiente était tachycarde (105/bpm) et hypotendue (85/54 mmHg). Le scanner abdominopelvien montrait un pneumopéritoine associé à une perforation gastrique et à un épanchement intrapéritonéal. Réalisation d’une laparotomie qui mettait en évidence un épanchement intra-abdominal de 3 l et une perforation de la petite courbure gastrique avec le BIG blo-qué dans l’antre. Le BIG est retiré et une gastrectomie aty-pique avec pyloroplastie est réalisée.

Résultats : L’analyse anatomopathologique a montré une nécrose ischémique transmurale de la paroi gastrique avec perforation. Les suites opératoires ont été compliquées par un épanchement pleural et un iléus paralytique. Un an après, la patiente est en bon état général, sans séquelles.

Discussion : Le BIG permet une perte d’excès de poids pouvant aller jusqu’à 48 % une morbidité minime et une mortalité nulle (Sallet et al.). Les complications graves incluent la migration, la perforation gastrique ou intestinale et l’occlusion. La perforation gastrique, rare mais potentiel-lement mortelle, peut survenir à long terme et serait liée à une érosion gastrique provoquée par le BIG. Les antécé-dents de chirurgie gastrique sont une contre-indication à la pose du BIG. Nous décrivons le premier cas de perforation précoce, sur nécrose gastrique, après insertion d’un BIG chez une patiente sans antécédent de chirurgie gastrique. La méthode de pose du BIG prévoit de le placer dans le fundus gastrique, mais il n’est pas recommandé de vérifier son positionnement en fin de procédure. Dans notre cas, le BIG est resté bloqué dans l’antre gastrique. La perforation gastrique est survenue par compression directe du BIG qui a entraîné une nécrose ischémique. Pour éviter cet événement, la position du BIG devrait être vérifiée en fin de procédure et un contrôle radiologique serait souhaitable.