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21. La stèle du Mt Rivel
Le sol calcaire du Mont Rivel est exploité
depuis le XIXe siècle pour la fabrication
de la chaux puis du ciment. L’industria-
lisation de la production de ciment obli-
gea les concessionnaires à exploiter les
souterrains du Mont Rivel en y creusant
de longs réseaux de galeries. Le réseau
souterrain de la carrière atteignit près de
40 kilomètres avant son effondrement en
1964. Une histoire locale qui fit date à
Champagnole, que l’on nomme encore
aujourd’hui la « catastrophe du Mont
Rivel » et au cours de laquelle plusieurs
hommes ont perdu la vie, ensevelis sous
les gravats.
7. Gare du tram
Le tramway, empruntant les voies « métri-
ques » établies le plus souvent le long des
routes, transportait marchandises et voya-
geurs. Cette desserte ferroviaire, malgré
les déficits affichés dès les premières an-
nées d’exploitation, a longtemps représen-
té, et représente encore dans la mémoire
locale, un moyen de transport à « figure
humaine » qui permit à une population
rurale d’envisager des déplacements dans
les communes voisines. La ligne exploitée
par la Compagnie des Chemins de Fers
Vicinaux du Jura, qui reliait Champagnole
à Foncine-le-Haut, fut fermée en 1950.
11. Ancien hôpital
En face du Parc de Belle Frise, l’ancien hô-
pital, dirigé avant la séparation de l’Eglise
et de l’Etat par une congrégation religieu-
se (Saint-Joseph), est une construction
caractéristique des bâtiments à vocation
publique de la fin du xixe siècle. Symétrie
des façades, corps principal surmonté
d’un clocheton, perspective soulignée par
deux constructions en pierre de taille.
19. Four à chaux circulaire
La fabrication de la chaux, par cuisson
de la pierre calcaire, a longtemps été
une production artisanale, répondant
essentiellement à des besoins locaux. Le
développement industriel de la chaufour-
nerie s’amorce dans la seconde moitié du
XIXe siècle et correspond aux modes d’uti-
lisations croissants de la chaux d’une part
dans l’industrie métallurgique et d’autre
part en agriculture, pour l’amendement
des terres trop aci-
des. Une partie de la
production était aussi
destinée à la
fabrication
de mortier
pour la ma-
çonnerie et
les enduits
de façade.
15. Anciennes Forges de la Serve
Sous la coupe des maîtres de forges
Muller, les forges de la Serve ont pros-
péré jusqu’au XIXe siècle avec un « âge
d’or » dans les années 1830 puisque la
production dépasse celle des forges de
Bourg de Sirod et de Syam. Au début du
XXe siècle, le site des Forges comprenait
plusieurs foyers d’affinerie, quatre marti-
nets, un nombre important de « métiers »
pour la pointerie, une fonderie de fonte
et de bronze, des scieries annexes et des
logements d’ouvriers. Elles demeurèrent
longtemps la plus im-
portante entreprise
de la ville.
10. Le quartier des castors
Après-guerre, la saturation des loge-
ments sociaux proposés par l’État fut une
des raisons pour lesquelles les familles se
regroupèrent en coopérative pour bénéfi-
cier de matériaux de construction à moin-
dre coût ainsi que des délais de paiements
avantageux. Les principales motivations
des « Castors » furent la pénurie de loge-
ments et un projet communautaire basé
sur l’entraide. Le principe de ces zones
pavillonnaires auto-construites était basé
sur « l’apport-travail » ou, autrement dit,
sur un travail collectif
effectué durant
les heures de
loisirs.
12. Pont Neuf et pont de l’Épée
Pont d’origine romaine, le Pont de l’Epée
fut longtemps l’unique point de franchis-
sement de l’Ain. Le Pont Neuf fut édifié en
1836 pour alléger le trafic dense du Pont
de l’Epée. Aujourd’hui, les vestiges des
équipements hydrauliques des anciennes
Forges de la Serve (barrage, canal de dé-
rivation…), et les bâtiments des anciens
Moulins rappellent la forte dépendance
de l’industrie du XIXe siècle à la force hy-
draulique.
9. Cité des anciennes Aciéries
La cité ouvrière des Aciéries de Cham-
pagnole, construite à partir de 1931 sur
un vaste terrain vierge acquis par l’entre-
prise, reste aujourd’hui un exemple de
construction collective de qualité, avec
un souci architectural et d’intégration ur-
baine. La cité comprend trois ensembles
collectifs et deux ensembles de maisons
individuelles concédées à l’origine aux
chefs d’équipe ou aux ouvriers spéciali-
sés. A l’arrière des bâtiments, les jardins
ouvriers étaient prévus dès l’origine de la
construction de la cité.
18. Anciens bureaux de la Cimenterie
L’histoire récente du Mont Rivel reste at-
tachée à l’exploitation industrielle de la
pierre calcaire et à l’histoire de la famille
Bouvet. A partir des années 1920, l’entre-
prise passa de la fabrication de la chaux
à celle du ciment artificiel dont la pro-
duction atteignit 300 000 tonnes grâce à
l’édification de fours rotatifs, plus perfor-
mants que les anciens fours verticaux. La
production industrielle de ciments répon-
dit aux besoins de nombreux programmes
de logements collectifs de l’après-guerre
et aux nouveaux équipements routiers né-
cessitant la mise en œuvre de très gran-
des quantités de ciment.
20. Les fours à chaux industriels
L’industrialisation de la fabrication de la
chaux s’est accompagnée d’innovations
techniques dans les procédés de cuisson
de la pierre. Les fours dits « verticaux »,
souvent adossés à un coteau pour profiter
de la pente, furent des constructions dont
l’envergure témoignait de l’élargissement
des débouchés industriels. Les fours à
chaux industriels de ce début de XXe siè-
cle sont généralement constitués de trois
parties : la cuve, où se fait la calcination,
le gueulard pour le chargement des pier-
res et du combustible, la bouche pour le
défournement.
Les Aciéries de Champagnole, comptant
parmi les entreprises les plus importantes
de la ville au XXe siècle, doivent leur édifi-
cation à un ingénieur, Emile Ramboz, qui
mit au point une technique de fabrication
d’aciers spéciaux et rapides pour une so-
ciété belge. Il ouvrit un premier atelier à
Champagnole en 1913. En s’associant
avec l’entrepreneur Faber, directeur d’une
importante société
de fabrication de
mèches et d’outils
de précisions à la
Courneuve (Seine-
Saint-Denis), Emile
Ramboz fonda la
Société des Acié-
ries de Champa-
gnole. Tout le pre-
mier quart du XXe
siècle fut consacré
à l’agrandissement
de l’usine, à l’in-
vestissement dans
du matériel de production performant
(fours électriques, marteaux-pilons, la-
minoirs, centrale thermique…), et aussi
au rachat d’une importante entreprise
à la Courneuve (Johnson et Fils) pour y
installer le service commercial et des ate-
liers de traitement thermique des métaux.
L’entreprise fut longtemps prospère (280
ouvriers en 1960). Elle fut intégrée au
groupe suédois Speedsteel en 1994 et
poursuivit la production d’outillage et de
construction mécanique.
8. Les anciennes Aciéries
13. Les anciens moulins
Recontruit après le grand incendie de
Champagnole (1798), le moulin fut
agrandi d’une scierie puis acheté par la
famille Muller, dynastie de maîtres des
Forges de la Serve. Au début du XXe siècle,
la famille Giraud-Sauveur y établit des
ateliers de fabrication de jouets (fabrica-
tion de chevaux de bois à roulettes et à
bascule). La société fut rachetée par Jouef
en 1987, qui la géra jusqu’au dépôt de
bilan. Les deux corps de bâtiments et la
centrale hydroélectrique constituent, pour
la ville, un ensemble patrimonial préservé
de qualité.
14. Pavillon du Parc des Forges
La plupart des bâtiments qui constituaient
l’ensemble des Forges de la Serve ont
disparu. Le long de la rue Adrien Muller
subsiste cependant d’anciens bureaux et
logements reconnaissables par le pignon
recouvert d’un bardage en tuiles et une
croupe polygonale, un ancien atelier de
fabrication situé le long du canal de dé-
rivation, et un pavillon dans le parc des
anciennes Forges, près du barrage.
16. Le château
Entre l’Ain et la Londaine, le « bourg »
médiéval fut un site défensif dont on
accédait par un pont-levis. Certaines
sources écrites font mention d’une mai-
son-forte, située à l’extrémité de la rue
d’Ain, détruite par les armées de Louis XI
au xve siècle, puis reconstruite au XVIe siè-
cle, incendié lors du grand incendie de
Champagnole en 1798 puis de nouveau
rebâtie. Le « Château » de la rue d’Ain
fut, au cours du XXe siècle, la propriété de
la famille Giraud-Sauveur, à la tête d’une
entreprise de jouet à Champagnole au
début du XXe siècle.
17. Gare de Champagnole
Le projet d’embranchement Champa-
gnole-Andelot, porté par Adrien Muller,
propriétaire des Forges de la Serve et
maire de Champagnole (1855-1870)
devait permettre aux industriels de la ré-
gion de facilité le transport de matériaux
lourds et volumineux comme les produits
dérivés du minerai de fer, le charbon et
le bois. Inaugurée en 1867, la gare est
un bâtiment dont l’architecture est carac-
téristique des bâtiments ferroviaires de
l’époque : bâtiment voyageur à un étage
et un abri de quai, typologie architectu-
rale qui correspondait au
volume du trafic et
au nombre de
voyageurs.
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Champagnole
Parc naturel régional du Haut-Jura
Maison du Haut-Jura - 39310 Lajoux
tél. : 03 84 34 12 30 - fax : 03 84 41 24 01
www.parc-haut-jura.fr
Textes : Marie-Pierre Reynet (Pnr Haut-Jura)
Illustrations : François Pageaut
Mise en page : Roman Charpentier
Impression : imprimerie Gresset
Dépôt légal : novembre 2009
Édition Parc naturel régional du Haut-Jura
Ce dépliant propose un parcours urbain libre en 21 points repérés sur une carte. Il se veut un document pratique qui donne quelques éléments de lecture du paysage historique et architectural de Champa-gnole. Pour compléter ces informations, vous pouvez vous référer au livret de la Collection Patrimoine « Champagnole », édité par le Parc naturel régional du Haut-Jura d’où ont été tirés les dessins et les textes de ce dépliant.
Centre de
Champagnole
Ville-Porte
Office de Tourisme, Musée archéologique de Champagnole28 rue de la Baronne Delort
Bon tour en ville !
Champagnole, au côté d’une industrie artisanale liée au tra-vail du bois (sciage, tournerie, et ébénisterie entre autres),
ce sont le travail du fer et la production de chaux et de ciments qui marquèrent durablement le paysage de la ville et la mémoire ouvrière. Le travail du fer, de la pointerie à la réalisation d’aciers spé-ciaux, s’inscrit dans une longue tradition métallurgique qui connut un âge d’or au XVIIIe siècle sous la coupe des maîtres de forges. Quant à la fabrication de la chaux, qui a précédé celle des ciments, elle a engendré l’exploitation de carrières sur le Mont Rivel, souterraines ou à ciel ouvert, tantôt décrites comme le résultat de prouesses techniques, tantôt comme celui d’une atteinte à l’ « intégrité » de la nature.
L’histoire longue du Mont Rivel, de la présence gallo-romaine à l’exploitation industrielle des XIXe et XXe siècles, s’achève ou se poursuit par une « reconquête » des habitants d’un lieu emblématique de leur ville. Cette volonté de se « réapproprier » le Mont Rivel, interdit aux promeneurs pendant quelque dizaine d’années, s’est traduit par l’acquisition du site des « Ci-ments d’Origny » par la municipalité en 1996. Le travail d’histoire et de mémoire, déjà engagé avec les travaux de fouilles archéologiques, donne à comprendre le paysage hétéroclite et la diversité des usa-ges de cette « montagne ».
Rue Progin12.
Ruelle des Moulins13.
Rue Adrien Muller14.
Rue Adrien Muller15.
Rue d’Ain16.
Avenue de la Gare17.
Rue du Mont Rivel18.
Rue du Mont Rivel19.
Rue du Mont Rivel20.
Mont Rivel - Entrée de l’ancienne 21.
carrière
Rue Baronne Delort1.
Place Camille-Prost2.
Place Charles de Gaulle3.
Place Charles de Gaulle4.
22 rue du Général Leclerc5.
54 rue Maréchal Foch6.
Allée Gabriel Ripotot7.
23, 25 rue Clémenceau8.
Rue de la Liberté et rue Paul Faber9.
Rue des Castors10.
Rue du vieil Hôpital11.
Les adresses :
À1. Le Château d’eau
L’incendie de 1798 fut l’occasion de re-
définir le tracé de la Grande rue, de re-
dessiner un alignement plus rectiligne des
maisons et de donner plus d’homogénéi-
té à l’architecture des maisons (J. Ruyer,
L. Frichet, 1991). Les monuments, ponc-
tuant les perspectives signent aussi la
volonté d’une modernité urbaine. Dans
l’axe de la perspective de la
Grande Rue, la tour du châ-
teau d’eau (1824) servit à la
distribution de l’eau dans la
ville. Elle fut alimentée
par une machine
hydraulique éta-
blie au XVIIIe siècle
et fonctionna à
l’aide de pompe.
L’horloge publi-
que ne fut installée
qu’en 1867. La
toiture de la tour
date quant à elle
de 1871.
2. Ancien chalet de fromagerie
Le système coopératif de production fro-
magère fut, à partir de la fin du XXe siècle,
promu au rang de modèle de société idéa-
le par la mouvance socialiste de l’époque.
Les constructions de chalets modèles fu-
rent soutenues par le Conseil Général qui
décernait primes et labels aux sociétés qui
se modernisaient d’un point de vue tech-
nique, juridique et architectural (modèle
standardisé). Construit en 1833, le chalet
de fromagerie de Champagnole fut érigé
en chalet modèle en 1895. La fabrication
cessa en 1964, cependant, il fut utilisé
pour la pesée du lait jusqu’en 1987.
3. Place Charles de Gaulle
L’architecture publique du XIXe est mar-
quée par le renouveau du style dit clas-
sique. La vogue néoclassique, qui fit suite
aux grandes missions de fouilles archéo-
logiques françaises en Grèce et en Italie,
fit des monuments antiques la principale
référence architecturale. Le style s’appuie
sur des principes de rationalité, d’épure
des lignes, de géométrie des formes.
Construit entre 1831 et 1834,
l’hôtel de Ville est inscrit à
l’inventaire supplémentaire
des Monuments historiques
depuis 1997.
4. Église Saint-Cyr et Sainte-Jullite
L’essor que connut la bourgeoisie au XVIIIe
siècle eu des conséquences sur le déve-
loppement de l’architecture civile et reli-
gieuse mais aussi sur l’aménagement de
nouveaux « centres » de village, d’ « espa-
ces publics ». Décidée en 1750 par plu-
sieurs villages alentours, la construction
d’une nouvelle église à Champagnole
dura plusieurs années.
A la fin du XVIIIe siècle
(1785), la rénovation
de l’église fut l’occa-
sion de repenser un
« plan d’urbanisation »
d’un nouveau centre
au cœur duquel devait
se trouver l’église
rénovée et
agrandie.
5. Imprimerie Gresset
Construit en 1947, le bâtiment concrétisa
une activité florissante de l’imprimerie à
l’après-guerre. Spécialisée dès la création
de l’entreprise (1933) dans l’impression
de documents pour le commerce, l’admi-
nistration et l’industrie, l’imprimerie Gres-
set fut un des « symboles du Champagno-
le conquérant » (C. Thevenin). Avant son
transfert dans des locaux mieux adaptés
au nombre croissant d’employés, l’im-
primerie occupa le bâtiment, construit en
plein centre de la ville, jusqu’en 1967.
6. Grand Hôtel Ripotot
Le développement de l’hôtellerie, au dé-
but du XXe siècle, a correspondu aux amé-
nagements ou à la modernisation des
réseaux routiers. L’axe Paris-Genève (Na-
tionale 5), de plus en plus fréquenté de-
puis l’établissement des grandes sociétés
internationales à Genève, devint un enjeu
commercial autant que politique pour
les petites villes. L’hôtel, construit à la fin
du XIXe siècle fut probablement rehaussé
au début du XXe et acquiert sa renommé
grâce à une clientèle d’hommes d’Etat et
de diplomates.
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